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qu’il naît, par réaction. Charles Sorel naît de l’
Astrée
, non des fabliaux ; la Marianne de Marivaux naît des comédies de Mari
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roduire dans les sectes néo-manichéennes. 8. L’
Astrée
: de la mystique à la psychologie L’histoire du mythe dans le Roma
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hèmes tragiques du mythe n’éveillent guère dans l’
Astrée
que des échos mélancoliques. Il y a bien les douze lois d’Amour, les
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u, le Lignon, Céladon désespéré appelle la mort ;
Astrée
, de son côté conçoit la même pensée. Ils vont demander la fin de leur
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ans un nuage et annonce la fin de l’enchantement.
Astrée
et Céladon évanouis (c’est une mort métaphorique) sont transportés ch
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e déclarer inexplicable le succès prodigieux de l’
Astrée
. Pourtant ses charmes ne sont point inégaux à ceux de nos récents rom
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me sens fort capable d’entreprendre un éloge de l’
Astrée
: du point de vue de l’art littéraire, c’est une réussite capitale. J
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omme sont les romans d’aujourd’hui). En un mot, l’
Astrée
est une œuvre. Elle suppose un métier savant, et vingt-cinq ans d’app
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téraire ? Si l’on songe au mythe primitif, dont l’
Astrée
reprend tous les thèmes, l’on est frappé de constater que chez d’Urfé
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ls de notre siècle, la féerie romanesque née de l’
Astrée
, et le roman comique, son parasite135. Il n’y eut plus qu’une dernièr
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f pour le style de ce roman — seul comparable à l’
Astrée
sous ce rapport — et une admiration sérieusement motivée pour sa luci
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mortelle. Du Tristan de Thomas par Pétrarque et l’
Astrée
jusqu’à la tragédie classique, nous avons vu le mythe se dégrader, s’
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te », toutes les situations conventionnelles de l’
Astrée
. De même, Scarron, etc. 136. « Titus, qui aimait passionnément Bérén
14
siècle : qu’on se reporte à nos chapitres sur l’
Astrée
et sur la tragédie classique. ⁂ « C’est ici la matière qu’on spiritua
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mi les troupes ennemies — en véritable héros de l’
Astrée
qu’il fut. Et cette suprême politesse devant la mort, à Fontenoy. ⁂ M
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qu’il naît, par réaction. Charles Sorel naît de l’
Astrée
, non des fabliaux ; la Marianne de Marivaux naît des comédies de Mari
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roduire dans les sectes néo-manichéennes. 8. L’
Astrée
: de la mystique à la psychologie L’histoire du mythe dans le Roma
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hèmes tragiques du mythe n’éveillent guère dans l’
Astrée
que des échos mélancoliques. Il y a bien les douze lois d’Amour, les
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u, le Lignon, Céladon désespéré appelle la mort ;
Astrée
, de son côté conçoit la même pensée. Ils vont demander la fin de leur
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ans un nuage et annonce la fin de l’enchantement.
Astrée
et Céladon évanouis (c’est une mort métaphorique) sont transportés ch
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e déclarer inexplicable le succès prodigieux de l’
Astrée
. Pourtant ses charmes ne sont point inégaux à ceux de nos récents rom
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me sens fort capable d’entreprendre un éloge de l’
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: du point de vue de l’art littéraire, c’est une réussite capitale. J
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omme sont les romans d’aujourd’hui). En un mot, l’
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est une œuvre. Elle suppose un métier savant, et vingt-cinq ans d’app
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téraire ? Si l’on songe au mythe primitif, dont l’
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reprend tous les thèmes, l’on est frappé de constater que chez d’Urfé
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ls de notre siècle, la féerie romanesque née de l’
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, et le roman comique, son parasite153. Il n’y eut plus qu’une dernièr
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f pour le style de ce roman — seul comparable à l’
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sous ce rapport — et une admiration sérieusement motivée pour sa luci
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mortelle. Du Tristan de Thomas par Pétrarque et l’
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jusqu’à la tragédie classique, nous avons vu le mythe se dégrader, s’
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te », toutes les situations conventionnelles de l’
Astrée
. De même Scarron, etc. 154. « Titus, qui aimait passionnément Béréni
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siècle : qu’on se reporte à nos chapitres sur l’
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et sur la tragédie classique. ⁂ « C’est ici la matière qu’on spiritua
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mi les troupes ennemies — en véritable héros de l’
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qu’il fut. Et cette suprême politesse devant la mort, à Fontenoy. ⁂ M
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qu’il naît, par réaction. Charles Sorel naît de l’
Astrée
, non des fabliaux ; la Marianne de Marivaux naît des comédies de Mari
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roduire dans les sectes néo-manichéennes. 8. L’
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: de la mystique à la psychologie L’histoire du mythe dans le Roma
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hèmes tragiques du mythe n’éveillent guère dans l’
Astrée
que des échos mélancoliques. Il y a bien les douze lois d’Amour, les
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u, le Lignon, Céladon désespéré appelle la mort ;
Astrée
, de son côté conçoit la même pensée. Ils vont demander la fin de leur
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ans un nuage et annonce la fin de l’enchantement.
Astrée
et Céladon évanouis (c’est une mort métaphorique) sont transportés ch
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e déclarer inexplicable le succès prodigieux de l’
Astrée
. Pourtant ses charmes ne sont point inégaux à ceux de nos récents rom
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me sens fort capable d’entreprendre un éloge de l’
Astrée
: du point de vue de l’art littéraire, c’est une réussite capitale. J
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omme sont les romans d’aujourd’hui). En un mot, l’
Astrée
est une œuvre. Elle suppose un métier savant, et vingt-cinq ans d’app
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téraire ? Si l’on songe au mythe primitif, dont l’
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reprend tous les thèmes, l’on est frappé de constater que chez d’Urfé
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ls de notre siècle, la féerie romanesque née de l’
Astrée
, et le roman comique, son parasite142. Il n’y eut plus qu’une dernièr
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f pour le style de ce roman — seul comparable à l’
Astrée
sous ce rapport — et une admiration sérieusement motivée pour sa luci
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mortelle. Du Tristan de Thomas par Pétrarque et l’
Astrée
jusqu’à la tragédie classique, nous avons vu le mythe se dégrader, s’
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te », toutes les situations conventionnelles de l’
Astrée
. De même, Scarron, etc. 143. « Titus, qui aimait passionnément Bérén
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siècle : qu’on se reporte à nos chapitres sur l’
Astrée
et sur la tragédie classique. ⁂ « C’est ici la matière qu’on spiritua
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mi les troupes ennemies — en véritable héros de l’
Astrée
qu’il fut. Et cette suprême politesse devant la mort, à Fontenoy. ⁂ M
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remiers chapitres de la genèse d’un roman comme L’
Astrée
. Mais L’Astrée n’est encore qu’un rêve éveillé, donné pour tel par so
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es de la genèse d’un roman comme L’Astrée. Mais L’
Astrée
n’est encore qu’un rêve éveillé, donné pour tel par son auteur. C’est
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et surtout de la littérature, on peut dire que l’
Astrée
est la première version d’une érotique sentimentale dans la littératu
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a remplacé Tristan. Seul Rousseau s’inspire de l’
Astrée
, de Pétrarque, des troubadours et d’Abélard, et rend au sentiment la
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x transi des romantiques, du héros empanaché de l’
Astrée
au conteur lucide et sensible du grand roman de Proust, il perd peu à
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bergère. Il est peu de romans mieux écrits que L’
Astrée
. Mais, si le dur destin du mythe n’y est plus que machine romanesque,