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n personnage assez hagard aborde l’imagination de
Chamisso
; il déclare avoir perdu son ombre. Le second romantisme bat son plei
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gende populaire. S’il se risque à paraître devant
Chamisso
, c’est peut-être poussé par l’envie d’être enfin deviné, expliqué. Ch
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poussé par l’envie d’être enfin deviné, expliqué.
Chamisso
est français de naissance et d’éducation. Une excentricité du sort a
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ru à cette fable, mais dirait-on, sans le savoir.
Chamisso
, lui, s’en étonnera. Tel est le calcul de l’homme sans ombre. Surpren
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s’en délivrer en l’exprimant. Et c’est ainsi que
Chamisso
introduisit dans la conscience moderne le mythe de l’homme qui a perd
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thétiques et naïfs du célèbre Peter Schlemihl. De
Chamisso
à Hofmannsthal, plusieurs ont repris cette histoire. Le dernier même
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germanique et l’expression littéraire du mythe :
Chamisso
, Andersen, Hofmannsthal, et bien d’autres imitateurs, dont le moindre
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oute n’est plus permis : Schlemihl est schizoïde.
Chamisso
, heureusement pour lui, n’en savait rien. Il savait peut-être autre c
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roche alors de ce Selbst (ou soi-même) dont parle
Chamisso
vers la fin de son conte. Voilà qui peut situer enfin le vrai problèm
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devant sa vocation : le mystère de l’incarnation.
Chamisso
a donné à son Peter tous les traits physiques et moraux de ce que l’o
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nial, l’audace comme malgré soi re-créatrice d’un
Chamisso
. Les amateurs d’absurdités lyriques, j’en suis parfois, devraient se
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aisie gratuite » de l’art. Nul doute que l’art de
Chamisso
ne signifie. Il y suffit d’ailleurs qu’il soit vraiment un art — tout
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ne mise en ordre, un sens donné… C’est par là que
Chamisso
s’est sauvé de lui-même : s’il a fait Schlemihl comme on sait, en gra
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raverse encore notre vie, n’est-ce pas l’ombre de
Chamisso
? Une ombre qui a perdu son homme, cette fois, mais non pas ses charm
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, recueille la lettre d’un descendant français de
Chamisso
, selon lequel l’idée de Peter Schlemihl aurait été donnée à son auteu
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it le symbole de la patrie (française) perdue par
Chamisso
. Les documents réunis par Rank — et que j’ignorais d’ailleurs au mome
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sieurs siècles, voire d’un ou deux millénaires, à
Chamisso
. 36. « J’éprouve que chaque objet de cette terre que je convoite s
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e l’on songe à Hegel, à Fichte, à Schlegel. n. «
Chamisso
et le Mythe de l’Ombre perdue », Les Cahiers du Sud, Marseille, n° 19