1 1935, La Nouvelle Revue française, articles (1931–1961). Les Mystiques allemands du xiiie au xixe siècle, par Jean Chuzeville (octobre 1935)
1 s poètes, des philosophes terriblement concrets : Maître Eckhart , Suso, Tauler, Franck et Weigel, et surtout Boehme le gnostique. Pour
2 autre part, on sait quels liens unissent Luther à Maître Eckhart , et surtout à son cher Tauler, dont il cite constamment les sermons.
2 1939, L’Amour et l’Occident. Les origines religieuses du mythe
3 d’avant la Trinité dont nous parlent la Gnose et Maître Eckhart  ? Et d’où viendrait, sinon, l’incertitude, voire le sentiment d’équiv
4 rons, au cas des grands mystiques occidentaux, de Maître Eckhart à Jean de la Croix. ⁂ Une brève revue des thèmes « courtois » de la m
3 1939, L’Amour et l’Occident. Passion et mystique
5 , qui rappelle le « rejet des dons » dont parlent Eckhart et saint Jean de la Croix. Les amants se plaignent parfois de leur pa
6 Jean de la Croix à la condamnation des créatures. Maître Eckhart , que l’on tient cependant — à tort peut-être — pour platonicien, sait
7 ndateur de la mystique allemande au xive siècle, Maître Eckhart , et le mystique hindou Sankara. Ce qui est intéressant pour notre obj
8 vie diverse, infiniment mouvante). Au contraire, Eckhart verra Dieu présent dans toutes les créatures, en tant que, par l’âme
9 ns l’autre, donnant naissance à une unité d’être. Eckhart ne connaît ni cette ivresse ni cet amour « pathologique ». L’amour, p
10 ». C’est par ce trait, tout particulièrement, que Eckhart se distingue d’une manière radicale de Plotin, dont on persiste à fai
11 pas moins les éléments de l’homme fervent. » Pour Eckhart , la vraie voie mystique n’est pas celle qui, s’élevant d’un état de s
12 que d’une union, puisque, comme l’écrit ailleurs Eckhart , l’âme reste l’âme, et Dieu reste Dieu95. L’acte d’amour spirituel es
13 he de ce monde. D’ailleurs Otto cite un passage d’ Eckhart où il est question non plus d’union mais bien d’égalité de l’âme et d
14 Otto, la plus haute joie mystique qui figure pour Eckhart l’expression authentique de l’union divine, mais bien l’Agapè, dont n
15 ra, Platon, Plotin) et l’Occident (ici figuré par Eckhart ) s’opposeraient dans les termes mêmes par lesquels nous avons tenté d
16 ares et la doctrine chrétienne de l’amour. ⁂ Mais Eckhart ne fut pas en odeur de sainteté. Le pape Jean XXII condamna même ses
17 distinction. Cette thèse, extraite des œuvres d’ Eckhart , paraît contredire formellement l’interprétation précédente. Elle rej
18 llement l’interprétation précédente. Elle rejette Maître Eckhart du côté de « l’Orient », c’est-à-dire du côté d’une mystique essentie
19 ela même hérétique… Ce qui est certain, c’est que Maître Eckhart est le dialecticien par excellence, et qu’il est trop facile d’extrai
20 n’en est pas moins significatif de constater que Eckhart souleva dans la mystique flamande une opposition très violente, et su
21 oujours à l’Orient de quelqu’un ! C’est ainsi que Maître Eckhart figura l’hérésie que j’appelle « orientale » aux yeux de Ruysbroek l’
22 uze béguines, il dénonce « ces faux prophètes » —  Eckhart et ses disciples — qui « s’imaginent qu’ils sont Dieu par nature ». «
23 ref, ils agissent. On le voit : Ruysbroek accuse Eckhart de quiétisme. Il revendique contre lui un certain activisme de l’amou
24 la commodité de l’exposé : le fait historique que Maître Eckhart et son disciple se soient opposés sur le point précis de l’union divi
25 t… » ⁂ De la comparaison formelle des écrits d’un Eckhart avec ceux d’un Ruysbroek, d’une Thérèse et d’un Jean de la Croix, nou
26 rs œuvres, tandis qu’elle est absente de celles d’ Eckhart . Voilà pourquoi ce fut la mystique orthodoxe — la moins suspecte de t
27 forme d’intoxication, et tout nous prouve que les Eckhart , Ruysbroek, Thérèse, Jean de la Croix, sont exactement le contraire d
28 té souveraine de l’âme. Saint Jean de la Croix et Maître Eckhart disent en termes différents la même chose : il faut que le mystique a
29 . Trad. Hoornaert. 91. Ce n’est pas évident pour Eckhart (voir plus bas, chap. iii) mais bien pour sainte Thérèse qui y insist
30 en dire que l’on se heurte dans tous les écrits d’ Eckhart , à une grave équivoque sur le sens qu’il attribue à l’union (Einung).
31 re la thèse d’Otto, et nous permettrait de ranger Maître Eckhart parmi les hérétiques. Je simplifie évidemment, mais il y a là une que
4 1939, L’Amour et l’Occident. Le mythe dans la littérature
32 le vérification de ce que nous disions à propos d’ Eckhart  : la mystique unitive ignore la passion divine. 140. Doctrine fabu
5 1939, Les Cahiers protestants, articles (1938–1968). Nicolas de Flue et la Réforme (août 1939)
33 es mystiques de Suso et de Tauler, et par eux, de Maître Eckhart . On sait que Luther, de son côté, fut assez fortement influencé par c
6 1939, L’Amour et l’Occident (1956). Les origines religieuses du mythe
34 d’avant la Trinité dont nous parlent la Gnose et Maître Eckhart , et plus précisément encore, le Dieu « suressentiel » qui selon Berna
7 1939, L’Amour et l’Occident (1956). Passion et mystique
35 , qui rappelle le « rejet des dons » dont parlent Eckhart et saint Jean de la Croix. Les amants se plaignent parfois de leur pa
36 Jean de la Croix à la condamnation des créatures. Maître Eckhart , que l’on tient cependant — à tort peut-être — pour platonicien, sait
37 ndateur de la mystique allemande au xive siècle, Maître Eckhart , et le mystique hindou Sankara. Ce qui est intéressant pour notre obj
38 vie diverse, infiniment mouvante). Au contraire, Eckhart verra Dieu présent dans toutes les créatures, en tant que, par l’âme
39 ns l’autre, donnant naissance à une unité d’être. Eckhart ne connaît ni cette ivresse ni cet amour « pathologique ». L’amour, p
40 ». C’est par ce trait, tout particulièrement, que Eckhart se distingue d’une manière radicale de Plotin, dont on persiste à fai
41 e pas moins les éléments de l’homme fervent. Pour Eckhart , la vraie voie mystique n’est pas celle qui, s’élevant d’un état de s
42 que d’une union, puisque, comme l’écrit ailleurs Eckhart , l’âme reste l’âme, et Dieu reste Dieu113. L’acte d’amour spirituel e
43 he de ce monde. D’ailleurs Otto cite un passage d’ Eckhart où il est question non plus d’union mais bien d’égalité de l’âme et d
44 Otto, la plus haute joie mystique qui figure pour Eckhart l’expression authentique de l’union divine, mais bien l’Agapè, dont n
45 ra, Platon, Plotin) et l’Occident (ici figuré par Eckhart ) s’opposeraient dans les termes mêmes par lesquels nous avons tenté d
46 ares et la doctrine chrétienne de l’amour. ⁂ Mais Eckhart ne fut pas en odeur de sainteté. Le pape Jean xxii condamna même ses
47 distinction. » Cette thèse, extraite des œuvres d’ Eckhart , paraît contredire formellement l’interprétation précédente. Elle rej
48 llement l’interprétation précédente. Elle rejette Maître Eckhart du côté de « l’Orient », c’est-à-dire du côté d’une mystique essentie
49 ela même hérétique… Ce qui est certain, c’est que Maître Eckhart est le dialecticien par excellence, et qu’il est trop facile d’extrai
50 n’en est pas moins significatif de constater que Eckhart souleva dans la mystique flamande une opposition très violente, et su
51 oujours à l’Orient de quelqu’un ! C’est ainsi que Maître Eckhart figura l’hérésie que j’appelle « orientale » aux yeux de Ruysbroek l’
52 uze béguines, il dénonce « ces faux prophètes » —  Eckhart et ses disciples — qui « s’imaginent qu’ils sont Dieu par nature ». «
53 Bref, ils agissent. On le voit : Ruysbroek accuse Eckhart de quiétisme. Il revendique contre lui un certain activisme de l’amou
54 la commodité de l’exposé : le fait historique que Maître Eckhart et son disciple se soient opposés sur le point précis de l’union divi
55 t… » ⁂ De la comparaison formelle des écrits d’un Eckhart , avec ceux d’un Ruysbroek, d’une Thérèse et d’un Jean de la Croix, no
56 rs œuvres, tandis qu’elle est absente de celles d’ Eckhart . Voilà pourquoi ce fut la mystique orthodoxe — la moins suspecte de t
57 forme d’intoxication, et tout nous prouve que les Eckhart , Ruysbroek, Thérèse, Jean de la Croix, sont exactement le contraire d
58 té souveraine de l’âme. Saint Jean de la Croix et Maître Eckhart disent en termes différents la même chose : il faut que le mystique a
59 Trad. Hoornaert. 109. Ce n’est pas évident pour Eckhart (voir plus bas, chap. 3) mais bien pour sainte Thérèse qui y insiste
60 en dire que l’on se heurte dans tous les écrits d’ Eckhart , à une équivoque sur le sens qu’il attribue à l’union (Einung). Toute
61 ontre la thèse d’Otto, et nous induirait à ranger Maître Eckhart parmi les hérétiques. 117. Un troubadour : « Amour ne me quitte ni b
8 1939, L’Amour et l’Occident (1956). Le mythe dans la littérature
62 le vérification de ce que nous disions à propos d’ Eckhart  : la mystique unitive ignore la passion divine. 158. Doctrine fabul
9 1939, L’Amour et l’Occident (1972). Les origines religieuses du mythe
63 d’avant la Trinité dont nous parlent la Gnose et Maître Eckhart , et plus précisément encore, le Dieu « suressentiel » qui selon Berna
64 ndis, au cas des grands mystiques occidentaux, de Maître Eckhart à Jean de la Croix. ⁂ Une brève revue des thèmes « courtois » de la m
10 1939, L’Amour et l’Occident (1972). Passion et mystique
65 , qui rappelle le « rejet des dons » dont parlent Eckhart et saint Jean de la Croix. Les amants se plaignent parfois de leur pa
66 Jean de la Croix à la condamnation des créatures. Maître Eckhart , que l’on tient cependant — à tort peut-être — pour platonicien, sait
67 ndateur de la mystique allemande au xive siècle. Maître Eckhart , et le mystique hindou Sankara. Ce qui est intéressant pour notre obj
68 vie diverse, infiniment mouvante). Au contraire, Eckhart verra Dieu présent dans toutes les créatures, en tant que, par l’âme
69 ns l’autre, donnant naissance à une unité d’être. Eckhart ne connaît ni cette ivresse ni cet amour « pathologique ». L’amour, p
70 ». C’est par ce trait, tout particulièrement, que Eckhart se distingue d’une manière radicale de Plotin, dont on persiste à fai
71 pas moins les éléments de l’homme fervent. » Pour Eckhart , la vraie voie mystique n’est pas celle qui, s’élevant d’un état de s
72 que d’une union, puisque, comme l’écrit ailleurs Eckhart , l’âme reste l’âme, et Dieu reste Dieu103. L’acte d’amour spirituel e
73 he de ce monde. D’ailleurs Otto cite un passage d’ Eckhart où il est question non plus d’union mais bien d’égalité de l’âme et d
74 Otto, la plus haute joie mystique qui figure pour Eckhart l’expression authentique de l’union divine, mais bien l’Agapè, dont n
75 ra, Platon, Plotin) et l’Occident (ici figuré par Eckhart ) s’opposeraient dans les termes mêmes par lesquels nous avons tenté d
76 ares et la doctrine chrétienne de l’amour. ⁂ Mais Eckhart ne fut pas en odeur de sainteté. Le pape Jean XXII condamna même ses
77 distinction. » Cette thèse, extraite des œuvres d’ Eckhart , paraît contredire formellement l’interprétation précédente. Elle rej
78 llement l’interprétation précédente. Elle rejette Maître Eckhart du côté de « l’Orient », c’est-à-dire du côté d’une mystique essentie
79 ela même hérétique… Ce qui est certain, c’est que Maître Eckhart est le dialecticien par excellence, et qu’il est trop facile d’extrai
80 n’en est pas moins significatif de constater que Eckhart souleva dans la mystique flamande une opposition très violente, et su
81 oujours à l’Orient de quelqu’un ! C’est ainsi que Maître Eckhart figura l’hérésie que j’appelle « orientale » aux yeux de Ruysbroek l’
82 uze béguines, il dénonce « ces faux prophètes » —  Eckhart et ses disciples — qui « s’imaginent qu’ils sont Dieu par nature ». «
83 Bref, ils agissent. On le voit : Ruysbroek accuse Eckhart de quiétisme. Il revendique contre lui un certain activisme de l’amou
84 la commodité de l’exposé : le fait historique que Maître Eckhart et son disciple se soient opposés sur le point précis de l’union divi
85 … » ⁂ De la comparaison formelle des écrits d’un Eckhart avec ceux d’un Ruysbroek, d’une Thérèse et d’un Jean de la Croix, nou
86 rs œuvres, tandis qu’elle est absente de celles d’ Eckhart . Voilà pourquoi ce fut la mystique orthodoxe — la moins suspecte de t
87 forme d’intoxication, et tout nous prouve que les Eckhart , Ruysbroek, Thérèse, Jean de la Croix, sont exactement le contraire d
88 té souveraine de l’âme. Saint Jean de la Croix et Maître Eckhart disent en termes différents la même chose : il faut que le mystique a
89 . Trad. Hoornaert. 99. Ce n’est pas évident pour Eckhart (voir plus bas, chap. 4) mais bien pour sainte Thérèse qui y insiste
90 n dire que l’on se heurte, dans tous les écrits d’ Eckhart , à une équivoque sur le sens qu’il attribue à l’union (Einung). Toute
91 ontre la thèse d’Otto, et nous induirait à ranger Maître Eckhart parmi les hérétiques. 107. Un troubadour : « Amour ne me quitte ni b
11 1939, L’Amour et l’Occident (1972). Le mythe dans la littérature
92 le vérification de ce que nous disions à propos d’ Eckhart  : la mystique unitive ignore la passion divine. 147. Doctrine fab
12 1939, L’Amour et l’Occident (1972). Appendices
93 yrisme courtois, et cette littérature influencera Maître Eckhart , puis Ruysbroeck, puis Suso et les autres mystiques flamands et rhéna
13 1956, Articles divers (1951-1956). Réponse à l’enquête « Pour une bibliothèque idéale » (1956)
94 27. William James : L’Expérience religieuse. 28. Maître Eckhart  : Sermons. 29. Luther : De Servo arbitrio. 30. Goethe : Faust. 31. He
14 1957, Articles divers (1957-1962). La voie et l’aventure (janvier 1957)
95 tique. Le véritable individu, au Moyen Âge, c’est Maître Eckhart , de même qu’en Inde c’est d’abord le Bouddha, puis tel guru jusqu’à n
96 ara parfois préfigure le thomisme, et il arrive à Maître Eckhart de s’exprimer comme un bouddhiste. La Bhagavad-Gita fait l’éloge de l
97 ens de citer dans l’ordre saint Jean de la Croix, Eckhart , et la Bhagavad-Gita. Et pourtant il serait faux, plus encore que ban
15 1957, L’Aventure occidentale de l’homme. Première partie. La Voie et l’Aventure — Où les voies se séparent
98 tique. Le véritable individu, au Moyen Âge, c’est Maître Eckhart , de même qu’en Inde c’est d’abord le Bouddha, puis tel guru jusqu’à n
99 ara parfois préfigure le thomisme, et il arrive à Maître Eckhart de s’exprimer comme un bouddhiste. La Bhagavad-Gita fait l’éloge de l
100 ens de citer dans l’ordre saint Jean de la Croix, Eckhart , et la Bhagavad-Gita. Et pourtant il serait faux, plus encore que ban
16 1961, Comme toi-même. Essais sur les mythes de l’amour. Introduction. L’érotisme et les mythes de l’âme — L’amour et la personne dans le monde christianisé
101 s’en méfier : je pense aux ultimes conclusions de Maître Eckhart , de Ruysbroek l’Admirable, de saint Jean de la Croix, condamnées par
17 1972, L’Amour et l’Occident (1972). Post-scriptum
102 ux-mêmes héritiers des cathares), et aux pieds de Maître Eckhart , où il rencontrait Tauler : tous les deux condamnés par l’Église, tou
18 1981, Articles divers (1978-1981). Hérétiques de toutes les religions, unissez-vous (1981)
103 es, combien certains textes traduits en persan de Maître Eckhart ou de J. Boehme, voire certains épisodes de nos légendes du saint Gra