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rkegaard, « l’Isolé », n’a plus rien en lui ni de
Faust
, ni du Caïn de Byron, il a dépassé le romantisme. Ou plutôt, le roman
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ui-même l’a stylisée en symboles concrets dans le
Faust
, œuvre longue comme sa vie de créateur exactement, et à tel point aut
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e sans frein des arts occultes laisse l’esprit de
Faust
béant sur le vide : « Moi qui me suis cru plus grand que le Chérubin…
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m’y égaler… combien je dois expier tout cela ! »
Faust
se reprend au seuil de la mort. Mais la vie ne lui sera plus qu’un pr
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qui par avance désespère du seul succès qui pour
Faust
serait réel : la possession bienheureuse de l’instant. Et lorsque, ép
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qu’il y va de tout. Mais les anges enfin élèvent
Faust
au-dessus de cette agonie symbolique de toute son existence, et c’est
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ans leur harmonie : c’est la « grande Magie » que
Faust
enfin rejoint dans la pleine possession de ses forces et l’assurance
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le Nouveau Jour et contemple l’Indescriptible. Si
Faust
est le drame d’une formidable patience sans cesse remise en question,
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lité rugueuse à étreindre. » C’est le cri même de
Faust
. « Il faut être absolument moderne. » Travailler. Se donner à l’insta
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acieux qui écrivit les chœurs mystiques du Second
Faust
peut aussi faire figure de sage officiel parmi les philistins. Le som
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ange… » rappelle étrangement ces vers du Premier
Faust
que l’on citait plus haut : « Moi qui me suis cru plus grand que le C
12
Car telle est le yoga occidental, dont le Second
Faust
restera comme le livre sacré. Que cette discipline libératrice compor
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et tendu des pages les plus égales et sereines du
Faust
. Mais, qu’à ce tempérament démoniaque l’on enlève la force plus grand
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nt bouleverser nos sagesses. Goethe, prônant dans
Faust
le salut par l’effort humain au sein d’une nature harmonieuse — et qu
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en plutôt c’est lui qui nous juge. Il y a dans le
Faust
, et dans la vie de cet homme, dont le Faust n’est qu’une figuration s
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ns le Faust, et dans la vie de cet homme, dont le
Faust
n’est qu’une figuration symbolique, une leçon d’activité, de réalisat
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dre Gretchen (dans la scène du jardin, du premier
Faust
. Presque les mêmes mots !). Doux malentendu qui nous rapproche sous l
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dre Gretchen (dans la scène du jardin, du premier
Faust
. Presque les mêmes mots !). Doux malentendu qui nous rapproche sous l
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e Goethe. Non seulement des révélations du second
Faust
, mais aussi de ces pages du Journal de voyage en Italie où, par exemp
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ux choses, etc. Ne montons plus au ciel du second
Faust
que par ces allées de Ferrare ! 18 décembre 1933 Je ne cesse de repen
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e Goethe. Non seulement des révélations du second
Faust
, mais aussi de ces pages du Journal de voyage en Italie où, par exemp
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ux choses, etc. Ne montons plus au ciel du second
Faust
que par ces allées de Ferrare ! 18 décembre 1933 Je ne cesse de
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t. Souvenez-vous de l’exaltation finale du Second
Faust
: « L’Éternel féminin nous entraîne vers les hauteurs »… En vérité, l
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t. Souvenez-vous de l’exaltation finale du Second
Faust
: « L’Éternel féminin nous entraîne vers les hauteurs »… En vérité, l
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t. Souvenez-vous de l’exaltation finale du Second
Faust
: « L’Éternel féminin nous entraîne vers les hauteurs »… En vérité, l
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volonté d’agir dont la victoire est attestée dans
Faust
, — c’est cela que j’appelle Goethe. L’opposition de la forme du monde
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ui-même l’a stylisée en symboles concrets dans le
Faust
. Œuvre longue comme sa vie de créateur exactement, œuvre à tel point
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e sans frein des arts occultes laisse l’esprit de
Faust
béant sur le vide : « Moi qui me suis cru plus grand que le Chérubin…
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m’y égaler… combien je dois expier tout cela ! »
Faust
se reprend au seuil de la mort. Mais la vie ne lui sera plus qu’un pr
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i, par avance, désespère du seul succès réel pour
Faust
: la possession bienheureuse de l’instant. Et lorsque, épuisé mais pa
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qu’il y va de tout. Mais les anges enfin élèvent
Faust
au-dessus de cette agonie symbolique de toute son existence, et c’est
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ans leur harmonie : c’est la « Grande Magie » que
Faust
enfin rejoint dans la pleine possession de ses forces et l’assurance
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le Nouveau Jour et contemple l’indescriptible. Si
Faust
est le drame d’une formidable patience sans cesse remise en question,
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lité rugueuse à étreindre. » C’est le cri même de
Faust
! « Il faut être absolument moderne. » Travailler. Se donner à l’inst
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acieux qui écrivit les chœurs mystiques du Second
Faust
peut aussi faire figure de sage officiel parmi les philistins. Le som
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rappelle-t-il pas étrangement ces vers du premier
Faust
cités plus haut : « Moi qui me suis cru plus grand que le Chérubin… »
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Car telle est le yoga occidentale, dont le Second
Faust
restera comme le livre sacré. Que cette discipline libératrice compor
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et tendu des pages les plus égales et sereines du
Faust
. Ce tempérament démoniaque, qu’on le libère de la maîtrise d’un cara
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e de la personnalité ? C’est le problème posé par
Faust
dans la fameuse première scène. Posé, et même, en principe, résolu dè
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n’est une solution réelle, existentielle. Tout le
Faust
va montrer que la vie seule, le faire, le Streben, peuvent réellement
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ue lui n’a choyé son mal. C’est seulement lorsque
Faust
, à la dernière scène du drame humain, aveuglé par son effort rédempte
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pler, de se reposer dans le savoir pur. Le Second
Faust
est un anti-Goethe — ou mieux : c’est la « personne » de Goethe triom
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nt de son « individu ». ⁂ Telle est la sagesse de
Faust
: nous n’avons pas besoin d’autres révélations que de celles-là qui n
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r son ami, veut y voir un écho des vers du Second
Faust
: Wer immer strebend sich bemüht Den können wir erlösen.59 Et la b
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om de l’équilibre vital passionnément conquis par
Faust
… C’est pourquoi il m’est capital de situer l’œuvre de Kafka par rappo
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hique de l’immanence, qui est l’éthique du Second
Faust
. Le héros du Procès, Josef K. s’était vu condamné par la Justice, fau
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accepter, lui aussi, la leçon de morale du Second
Faust
: comme une éthique de l’Incarnation, comme une œuvre exprimant la fo
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ucoup de chrétiens tiennent le sobre activisme de
Faust
. Au lieu d’y voir une modestie virile, et un refus de la speculatio m
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dre Gretchen (dans la scène du jardin, du premier
Faust
. Presque les mêmes mots !). Doux malentendu qui nous rapproche sous l
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e Goethe. Non seulement des révélations du second
Faust
, mais aussi de ces pages du Journal de voyage en Italie où, par exemp
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ux choses, etc. Ne montons plus au ciel du second
Faust
que par ces allées de Ferrare ! 18 décembre 1933 Je ne cesse de
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rchétypes expriment l’Europe : Orphée, Iphigénie,
Faust
, Hamlet, Don Juan… À qui appartiennent-ils ? À ceux qui les recréent,
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erce avec le diable. Et que le diable, qui depuis
Faust
“disait toujours non”, s’est fatigué de cette attitude ennuyeuse et a
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qui servit à Goethe pour écrire la fin du second
Faust
fut l’ingénieur anglais W. A. Madocks, constructeur de digues sur la
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ons. 29. Luther : De Servo arbitrio. 30. Goethe :
Faust
. 31. Hegel : Philosophie de l’esprit. 32. Freud : La Science des rêve
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qui servit à Goethe pour écrire la fin du second
Faust
fut l’ingénieur anglais W. A. Madocks, constructeur de digues sur la
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ion confiante. Derrière la figure prométhéenne du
Faust
européen, qui lentement se guérit de sa cécité — c’est-à-dire de sa s
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s assez bien cela en Occident. Bismarck écrit : «
Faust
se plaignait d’avoir deux âmes en lui. J’ai en moi une foule d’âmes t
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absolue » de son opéra. On pourra multiplier les
Faust
100, car « l’idée de Faust suppose une telle maturité d’esprit qu’il
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pourra multiplier les Faust 100, car « l’idée de
Faust
suppose une telle maturité d’esprit qu’il est naturel qu’il y en ait
61
ce n’est pas l’Éternel féminin mystique du Second
Faust
. C’est la passion dans son intransigeance et dans sa ruse avec l’Éros
62
erkegaard voit très bien la parenté des mythes de
Faust
et de Don Juan. (Cf. notamment le développement sur Marguerite, dans
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es formules adroitement balancées : « Don Juan et
Faust
sont des gémeaux mythiques… moitiés complémentaires d’un être double…
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épris de clair savoir, il a une tête faustienne ;
Faust
est voluptueux, désireux d’amour, il a des sens et un cœur donjuanesq
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d’amour, il a des sens et un cœur donjuanesques…
Faust
est l’intelligence de Don Juan ; Don Juan est l’érotisme de Faust… Le
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lligence de Don Juan ; Don Juan est l’érotisme de
Faust
… Le romantisme conciliera que Don Juan et Faust cherchent tous deux l
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e Faust… Le romantisme conciliera que Don Juan et
Faust
cherchent tous deux l’absolu, et que le héros unique s’appelle Faust
68
s deux l’absolu, et que le héros unique s’appelle
Faust
quand il demande cet absolu à la science, Don Juan quand il le demand
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eurs pouvoirs contagieux et révélateurs. Tristan,
Faust
, Hamlet et Don Juan sont bel et bien les créations imaginaires d’un B
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é leur nom de fable, Œdipe ou Prométhée, Tristan,
Faust
ou Don Juan, mais aussi dans les innombrables descendants que ces hér
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emier venu n’est pas tenté de se reconnaître dans
Faust
ou Prométhée, Hamlet ou Don Quichotte, mais n’hésite pas à se croire
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absolue » de son opéra. On pourra multiplier les
Faust
28, car « l’idée de Faust suppose une telle maturité d’esprit qu’il e
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n pourra multiplier les Faust 28, car « l’idée de
Faust
suppose une telle maturité d’esprit qu’il est naturel qu’il y en ait
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ce n’est pas l’Éternel féminin mystique du Second
Faust
. C’est la passion dans son intransigeance et dans sa ruse avec la vie
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erkegaard voit très bien la parenté des mythes de
Faust
et de Don Juan (voir notamment le développement sur Marguerite, dans
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es formules adroitement balancées : « Don Juan et
Faust
sont des gémeaux mythiques… moitiés complémentaires d’un être double…
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épris de clair savoir, il a une tête faustienne,
Faust
est voluptueux, désireux d’amour, il a des sens et un cœur donjuanesq
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d’amour, il a des sens et un cœur donjuanesques…
Faust
est l’intelligence de Don Juan ; Don Juan est l’érotisme de Faust… Le
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lligence de Don Juan ; Don Juan est l’érotisme de
Faust
… Le romantisme conclura que Don Juan et Faust cherchent tous deux l’a
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de Faust… Le romantisme conclura que Don Juan et
Faust
cherchent tous deux l’absolu, et que le héros unique s’appelle Faust
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s deux l’absolu, et que le héros unique s’appelle
Faust
quand il demande cet absolu à la science, Don Juan quand il le demand
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s assez bien cela en Occident. Bismarck écrit : «
Faust
se plaignait d’avoir deux âmes en lui. J’ai en moi une foule d’âmes t
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rands travaux — qu’il glorifie à la fin du Second
Faust
— sont aussi pour lui une promesse d’union des peuples. Il s’enthousi
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lusion. Der Erdenkreis ist mir genug bekannt, dit
Faust
, le grand Européen moderne. 4° Toutes les créations de l’Europe (l’Ég
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s des corps nouveaux : Achille, Œdipe, Sémiramis,
Faust
, Don Juan. La dernière œuvre d’André Gide, et la plus mûre, fut un Th
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e de Don Juan, qui en est le négatif. Le mythe de
Faust
, version renaissante de Prométhée. Les thèmes sociaux, politiques, éc
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e de liberté politique ; Bach et Mozart, les deux
Faust
, Kepler et Galilée, Bacon, Descartes, Newton, Hegel et Kant ; Marx et
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sans doute un pacte avec le diable, un « pacte de
Faust
». Il ajoutait que s’il devait choisir entre sécurité, d’une part, pé
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entrales nucléaires était en vérité « un pacte de
Faust
». Dans cette déclaration autorisée — s’il en fût —, notre opinion ne
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ntrales nucléaires y était intitulé : Un pacte de
Faust
. On se souvient que le Faust de Goethe promet son âme au diable en éc
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a provocation devant la mort. Don Juan autant que
Faust
sera son héros tragique. Reflet inversé de Tristan, homme de mille et
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s au chapitre VIII. Méphisto ne peut rien que par
Faust
.) Il est clair que le diable inspire les techniques, c’est-à-dire les
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sa vie ». Pareille « niaiserie » existe même chez
Faust
: toute l’intelligence du Docteur ne suffit pas à le mettre à l’abri