1 1933, La Nouvelle Revue française, articles (1931–1961). Pétrarque, par Charles-Albert Cingria (avril 1933)
1 Pétrarque , par Charles-Albert Cingria (avril 1933)k « Les modernes qui écriv
2 3)k « Les modernes qui écrivent des livres sur Pétrarque voudraient pouvoir faire une part au Moyen Âge (qui les excite) et ad
3 e. La publication de cet étonnant petit livre sur Pétrarque , venant après celle d’une Civilisation de Saint-Gall non moins remarq
4 uche, et se définit comme désavantageuse ». k. «  Pétrarque , par Charles-Albert Cingria (Les Cahiers romands, Payot) », La Nouvel
2 1936, Penser avec les mains. Première partie. La commune mesure — Sur le déclin du Moyen Âge
5 uvegarder. Déjà s’avance le très subtil faussaire Pétrarque . Car c’est au génie de Pétrarque qu’il convient d’attribuer, par mani
6 subtil faussaire Pétrarque. Car c’est au génie de Pétrarque qu’il convient d’attribuer, par manière de symbole, le premier péché
7 ier péché qualifié contre la mesure latine. C’est Pétrarque qui, le premier, déclare que l’idiome italien ne saurait convenir qu’
8 qu’il voudrait voir ignorées des lettrés26. C’est Pétrarque qui, le premier, invertit la hiérarchie vivante, celle que Dante avai
9 alifiant de nobilior l’idiome vivant. À partir de Pétrarque , le latin deviendra tout autre chose qu’une « grammaire », il deviend
10 te est peu l’érudit et le clerc « distingué » que Pétrarque se vantera d’être, on le verra d’un seul coup d’œil à l’énumération q
11 us de virtu romaine que le néo-latin classique de Pétrarque , tout chargé d’élégances archéologiques. 28. « Supplique du pueuble
3 1936, Penser avec les mains (1972). La commune mesure — Sur le déclin du Moyen Âge
12 uvegarder. Déjà s’avance le très subtil faussaire Pétrarque . Car c’est au génie de Pétrarque qu’il convient d’attribuer, par mani
13 subtil faussaire Pétrarque. Car c’est au génie de Pétrarque qu’il convient d’attribuer, par manière de symbole, le premier péché
14 ier péché qualifié contre la mesure latine. C’est Pétrarque qui, le premier, déclare que l’idiome italien ne saurait convenir qu’
15 qu’il voudrait voir ignorées des lettrés27. C’est Pétrarque qui, le premier, invertit la hiérarchie vivante, celle que Dante avai
16 alifiant de nobilior l’idiome vivant. À partir de Pétrarque , le latin deviendra tout autre chose qu’une « grammaire », il deviend
17 te est peu l’érudit et le clerc o distingué » que Pétrarque se vantera d’être, on le verra d’un seul coup d’œil à l’énumération q
18 us de virlù romaine que le néo-latin classique de Pétrarque , tout chargé d’élégances archéologiques. 29. « Supplique du pueuble
4 1939, L’Amour et l’Occident. Les origines religieuses du mythe
19 dissidio qui rend si pathétiques certains vers de Pétrarque  ? » Cette question qui demeure ouverte dans l’ouvrage de M. Jeanroy53
20 yrisme des troubadours, puis de Dante et enfin de Pétrarque . Tous ces poètes attachent au « salut » de la Dame une importance app
5 1939, L’Amour et l’Occident. Le mythe dans la littérature
21 par Dante — qui peut-être le traduisit — jusqu’à Pétrarque et bien au-delà : jusqu’aux romans allégoriques du xviie , jusqu’à la
22 ir et de la rhétorique profanée. Nous allons voir Pétrarque se laisser prendre « à ce qui n’est pas », c’est-à-dire à l’image de
23 ’un homme a été superlativement amoureux et c’est Pétrarque . Et ce qu’il y a de mieux, c’est que c’est vrai… Qu’appelle-t-on un h
24 ire, solaire.121 Voilà ce qui doit étonner chez Pétrarque  : cette inoubliable passion animant pour la première fois les symbole
25 i le Sonnet du premier anniversaire de l’amour de Pétrarque pour Laure : Je bénis le lieu, le temps, l’heure Où si haut visèrent
26 Et fait que je marche fier de mon espérance. Où Pétrarque triomphe, c’est quand il prend la harpe de Tristan123, c’est dans le
27 e dernier vers. Et le secret de cette mélancolie, Pétrarque a su l’analyser mieux que les plus lucides victimes de ce que l’on ba
28 malgré moi !127 Et saint Augustin, avec lequel Pétrarque tient ce dialogue fictif, lui répond : Tu connais très bien ton mal.
29 ue, ou bien quelque rigueur injuste de fortune ? Pétrarque . — Rien de tout cela en particulier. C’est le « vague des passions »
30 ne manque pas le sublime, voici la divinisation. Pétrarque demande comment il se peut faire qu’il vive encore, quoique séparé de
31 la réaction des clercs : c’est encore le chanoine Pétrarque qui lui montre la voie, en consacrant ses derniers chants à la louang
32 ». On est tout près de Port-Royal. Racine, comme Pétrarque , était de la race des troubadours qui trahissent l’Amour pour l’amour
33 de nous parle de son admiration pour la poésie de Pétrarque . Admiration traditionnelle dans sa famille, depuis le mariage qui ava
34 , connaît trop bien sa monotone tyrannie. Ce que Pétrarque négligeait, c’est l’obstacle physique dont il faut se venger. Il n’ex
35 moignent de la connaissance que Rousseau avait de Pétrarque , véritable inventeur du sentiment de la nature et du lyrisme de la so
36 nesque. Il est visible que Rousseau, pas plus que Pétrarque à la fin de sa vie, n’est dupe de la « religion » d’amour. Qu’on reli
37 rtu sacrale et mortelle. Du Tristan de Thomas par Pétrarque et l’Astrée jusqu’à la tragédie classique, nous avons vu le mythe se
38 an de Meung, comme à la rhétorique cristalline de Pétrarque s’oppose la fantasmagorie sensuelle de Boccace, le romantisme a provo
39 et en explique les mystères. 121. C.-A. Cingria, Pétrarque . 122. Sainte Thérèse : « Ces grâces sont accompagnées d’un entier dé
40 s, et de trois volumes (anonymes) de mémoires sur Pétrarque . 143. « On a de Sade : Juliette ou les malheurs de la vertu (1791),
41 suite) des Remèdes de l’une et l’autre fortune de Pétrarque . » (C.-A. Cingria, Pétrarque.) 144. Voir Appendice 10. 145. Rappel
42 t l’autre fortune de Pétrarque. » (C.-A. Cingria, Pétrarque .) 144. Voir Appendice 10. 145. Rappelons que l’amour fameux d’Abél
6 1939, L’Amour et l’Occident. Appendices
43 verse de la conscience romantique. Le romantique ( Pétrarque ) se châtie pour conserver l’objet aimé, tandis que Sade veut le tuer.
7 1939, L’Amour et l’Occident (1956). Les origines religieuses du mythe
44 yrisme des troubadours, puis de Dante et enfin de Pétrarque . Tous ces poètes attachent au « salut » de la Dame une importance app
8 1939, L’Amour et l’Occident (1956). Le mythe dans la littérature
45 par Dante — qui peut-être le traduisit — jusqu’à Pétrarque et bien au-delà : jusqu’aux romans allégoriques du xviie , jusqu’à la
46 ir et de la rhétorique profanée. Nous allons voir Pétrarque se laisser prendre « à ce qui n’est pas », c’est-à-dire à l’image de
47 ’un homme a été superlativement amoureux et c’est Pétrarque . Et ce qu’il y a de mieux, c’est que c’est vrai… Qu’appelle-t-on un h
48 ire, solaire139. » Voilà ce qui doit étonner chez Pétrarque  : cette inoubliable passion animant pour la première fois les symbole
49 i le Sonnet du premier anniversaire de l’amour de Pétrarque pour Laure : Je bénis le lieu, le temps, l’heure Où si haut visèrent
50 Et fait que je marche fier de mon espérance. Où Pétrarque triomphe, c’est quand il prend la harpe de Tristan141, c’est dans le
51 e dernier vers. Et le secret de cette mélancolie, Pétrarque a su l’analyser mieux que les plus lucides victimes de ce que l’on ba
52 malgré moi !145 » Et saint Augustin, avec lequel Pétrarque tient ce dialogue fictif, lui répond : « Tu connais très bien ton ma
53 que, ou bien quelque rigueur injuste de fortune ? Pétrarque . — Rien de tout cela en particulier. C’est le « vague des passions »
54 ne manque pas le sublime, voici la divinisation. Pétrarque demande comment il se peut faire qu’il vive encore, quoique séparé de
55 la réaction des clercs : c’est encore le chanoine Pétrarque qui lui montre la voie, en consacrant ses derniers chants à la louang
56  ». On est tout près de Port-Royal. Racine, comme Pétrarque , était de la race des troubadours qui trahissent l’Amour pour l’amour
57 de nous parle de son admiration pour la poésie de Pétrarque . Admiration traditionnelle dans sa famille, depuis le mariage qui ava
58 , connaît trop bien sa monotone tyrannie. Ce que Pétrarque négligeait, c’est l’obstacle physique dont il faut se venger. Il n’ex
59 moignent de la connaissance que Rousseau avait de Pétrarque , véritable inventeur du sentiment de la nature et du lyrisme de la so
60 nesque. Il est visible que Rousseau, pas plus que Pétrarque à la fin de sa vie, n’est dupe de la « religion » d’amour. Qu’on reli
61 rtu sacrale et mortelle. Du Tristan de Thomas par Pétrarque et l’Astrée jusqu’à la tragédie classique, nous avons vu le mythe se
62 an de Meung, comme à la rhétorique cristalline de Pétrarque s’oppose la fantasmagorie sensuelle de Boccace, le romantisme a provo
63 et en explique les mystères. 139. C. A. Cingria, Pétrarque . 140. Sainte Thérèse : « Ces grâces sont accompagnées d’un entier dé
64 s, et de trois volumes (anonymes) de Mémoires sur Pétrarque . 161. « On a de Sade : Juliette ou les malheurs de la vertu (1791),
65 suite) des Remèdes de l’une et l’autre fortune de Pétrarque . » (C.-A. Cingria, Pétrarque.) 162. Voir Appendice 11. 163. Rappel
66 t l’autre fortune de Pétrarque. » (C.-A. Cingria, Pétrarque .) 162. Voir Appendice 11. 163. Rappelons que l’amour fameux d’Abél
9 1939, L’Amour et l’Occident (1972). Les origines religieuses du mythe
67 dissidio qui rend si pathétiques certains vers de Pétrarque  ? »48 2. Les troubadours gardent le secret À la thèse du catharisme
68 yrisme des troubadours, puis de Dante et enfin de Pétrarque . Tous ces poètes attachent au « salut » de la Dame une importance app
10 1939, L’Amour et l’Occident (1972). Le mythe dans la littérature
69 par Dante — qui peut-être le traduisit — jusqu’à Pétrarque et bien au-delà : jusqu’aux romans allégoriques du xviie , jusqu’à la
70 ir et de la rhétorique profanée. Nous allons voir Pétrarque se laisser prendre « à ce qui n’est pas », c’est-à-dire à l’image de
71 ’un homme a été superlativement amoureux et c’est Pétrarque . Et ce qu’il y a de mieux, c’est que c’est vrai… Qu’appelle-t-on un h
72 re, solaire. »128 Voilà ce qui doit étonner chez Pétrarque  : cette inoubliable passion animant pour la première fois les symbole
73 i le Sonnet du premier anniversaire de l’amour de Pétrarque pour Laure : Je bénis le lieu, le temps, l’heure Où si haut visèrent
74 Et fait que je marche fier de mon espérance. Où Pétrarque triomphe, c’est quand il prend la harpe de Tristan130, c’est dans le
75 e dernier vers. Et le secret de cette mélancolie, Pétrarque a su l’analyser mieux que les plus lucides victimes de ce que l’on ba
76 malgré moi !134 Et saint Augustin, avec lequel Pétrarque tient ce dialogue fictif, lui répond : Tu connais très bien ton mal
77 ue, où bien quelque rigueur injuste de fortune ? Pétrarque . — Rien de tout cela en particulier. C’est le « vague des passions »
78 ne manque pas le sublime, voici la divinisation. Pétrarque demande comment il se peut faire qu’il vive encore, quoique séparé de
79 la réaction des clercs : c’est encore le chanoine Pétrarque qui lui montre la voie, en consacrant ses derniers chants à la louang
80  ». On est tout près de Port-Royal. Racine, comme Pétrarque , était de la race des troubadours qui trahissent l’Amour pour l’amour
81 de nous parle de son admiration pour la poésie de Pétrarque . Admiration traditionnelle dans sa famille, depuis le mariage qui ava
82 , connaît trop bien sa monotone tyrannie. Ce que Pétrarque négligeait, c’est l’obstacle physique dont il faut se venger. Il n’ex
83 moignent de la connaissance que Rousseau avait de Pétrarque , véritable inventeur du sentiment de la nature et du lyrisme de la so
84 nesque. Il est visible que Rousseau, pas plus que Pétrarque à la fin de sa vie, n’est dupe de la « religion » d’amour. Qu’on reli
85 rtu sacrale et mortelle. Du Tristan de Thomas par Pétrarque et l’Astrée jusqu’à la tragédie classique, nous avons vu le mythe se
86 an de Meung, comme à la rhétorique cristalline de Pétrarque s’oppose la fantasmagorie sensuelle de Boccace, le romantisme a provo
87 t en explique les mystères. 128. C. A. Cingria, Pétrarque . 129. Sainte Thérèse : « Ces grâces sont accompagnées d’un entier dé
88 s, et de trois volumes (anonymes) de mémoires sur Pétrarque . 150. « On a de Sade : Juliette ou les malheurs de la vertu (1791),
89 suite) des Remèdes de l’une et l’autre fortune de Pétrarque . » (C.-A. Cingria, Pétrarque.) 151. Voir Appendice 13. 152. Rappel
90 t l’autre fortune de Pétrarque. » (C.-A. Cingria, Pétrarque .) 151. Voir Appendice 13. 152. Rappelons que l’amour fameux d’Abél
11 1939, L’Amour et l’Occident (1972). Appendices
91 verse de la conscience romantique. Le romantique ( Pétrarque ) se châtie pour conserver l’objet aimé, tandis que Sade veut le tuer.
12 1959, Preuves, articles (1951–1968). Nouvelles métamorphoses de Tristan (février 1959)
92 Dante pour Béatrice âgée de 9 ans, la passion de Pétrarque pour Laure âgée de 12 ans ; ces deux exemples fondent une tradition d
13 1961, Articles divers (1957-1962). Tristan et Iseut à travers le temps (1961)
93 — ou susciter dans l’autre : la part de l’Ange. Pétrarque , en proie au mythe, ose parler d’un plaisir que l’usage en moi a fai
14 1961, Comme toi-même. Essais sur les mythes de l’amour. Première partie — Nouvelles métamorphoses de Tristan
94 Dante pour Béatrice âgée de 9 ans, la passion de Pétrarque pour Laure âgée de 12 ans ; ces deux exemples fondent une tradition d
15 1961, Vingt-huit siècles d’Europe. Prises de conscience européennes. De Pierre Dubois à l’abbé de Saint-Pierre, (xive au xixe siècle) — Premiers plans d’union
95 , et qui a tâché d’en indiquer une solution. » Pétrarque (1304-1374) Cependant l’anarchie ne fait que grandir en Europe. Le
96 ent son corps. Est-ce le corps de la chrétienté ? Pétrarque n’a pas l’air de le penser, lorsqu’il lamente la décadence d’une Euro
16 1961, Vingt-huit siècles d’Europe. L’Europe en question : de Spengler à Ortega — Crépuscule ou nouvelle aurore ?
97 ainsi en fut-il de Jules César et de Napoléon, de Pétrarque et de Kant, de la musique allemande de Bach à Beethoven, de la peintu
17 1969, Le Monde et Le Monde diplomatique (1950-1982). Une longue et vieille histoire (7 juin 1969)
98 Tristan. Seul Rousseau s’inspire de l’Astrée, de Pétrarque , des troubadours et d’Abélard, et rend au sentiment la primauté, mais
18 1972, L’Amour et l’Occident (1972). Post-scriptum
99 r de loin » et croisé sans esprit de retour, dont Pétrarque nous dit « qu’il mit la voile et prit les rames à la recherche de sa
19 1973, Articles divers (1970-1973). La Merveilleuse histoire de Tristan et Iseut [préface] (1973)
100 er, ou susciter dans l’autre ; la part de l’Ange. Pétrarque , en proie au mythe, ose parler d’un plaisir que l’usage en moi a fai
20 1975, Articles divers (1974-1977). L’amour (1975)
101 rdit « donne l’audace de négocier avec la mort » ( Pétrarque ). Passion et obstacle C’est un fait évident, à l’expérience com
102 bélard), Rousseau d’un coup ressuscite l’amour de Pétrarque (auquel il emprunte les sous-titres analytiques des chapitres dans un