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Pétrarque
, par Charles-Albert Cingria (avril 1933)k « Les modernes qui écriv
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3)k « Les modernes qui écrivent des livres sur
Pétrarque
voudraient pouvoir faire une part au Moyen Âge (qui les excite) et ad
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e. La publication de cet étonnant petit livre sur
Pétrarque
, venant après celle d’une Civilisation de Saint-Gall non moins remarq
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uche, et se définit comme désavantageuse ». k. «
Pétrarque
, par Charles-Albert Cingria (Les Cahiers romands, Payot) », La Nouvel
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uvegarder. Déjà s’avance le très subtil faussaire
Pétrarque
. Car c’est au génie de Pétrarque qu’il convient d’attribuer, par mani
6
subtil faussaire Pétrarque. Car c’est au génie de
Pétrarque
qu’il convient d’attribuer, par manière de symbole, le premier péché
7
ier péché qualifié contre la mesure latine. C’est
Pétrarque
qui, le premier, déclare que l’idiome italien ne saurait convenir qu’
8
qu’il voudrait voir ignorées des lettrés26. C’est
Pétrarque
qui, le premier, invertit la hiérarchie vivante, celle que Dante avai
9
alifiant de nobilior l’idiome vivant. À partir de
Pétrarque
, le latin deviendra tout autre chose qu’une « grammaire », il deviend
10
te est peu l’érudit et le clerc « distingué » que
Pétrarque
se vantera d’être, on le verra d’un seul coup d’œil à l’énumération q
11
us de virtu romaine que le néo-latin classique de
Pétrarque
, tout chargé d’élégances archéologiques. 28. « Supplique du pueuble
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uvegarder. Déjà s’avance le très subtil faussaire
Pétrarque
. Car c’est au génie de Pétrarque qu’il convient d’attribuer, par mani
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subtil faussaire Pétrarque. Car c’est au génie de
Pétrarque
qu’il convient d’attribuer, par manière de symbole, le premier péché
14
ier péché qualifié contre la mesure latine. C’est
Pétrarque
qui, le premier, déclare que l’idiome italien ne saurait convenir qu’
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qu’il voudrait voir ignorées des lettrés27. C’est
Pétrarque
qui, le premier, invertit la hiérarchie vivante, celle que Dante avai
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alifiant de nobilior l’idiome vivant. À partir de
Pétrarque
, le latin deviendra tout autre chose qu’une « grammaire », il deviend
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te est peu l’érudit et le clerc o distingué » que
Pétrarque
se vantera d’être, on le verra d’un seul coup d’œil à l’énumération q
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us de virlù romaine que le néo-latin classique de
Pétrarque
, tout chargé d’élégances archéologiques. 29. « Supplique du pueuble
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dissidio qui rend si pathétiques certains vers de
Pétrarque
? » Cette question qui demeure ouverte dans l’ouvrage de M. Jeanroy53
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yrisme des troubadours, puis de Dante et enfin de
Pétrarque
. Tous ces poètes attachent au « salut » de la Dame une importance app
21
par Dante — qui peut-être le traduisit — jusqu’à
Pétrarque
et bien au-delà : jusqu’aux romans allégoriques du xviie , jusqu’à la
22
ir et de la rhétorique profanée. Nous allons voir
Pétrarque
se laisser prendre « à ce qui n’est pas », c’est-à-dire à l’image de
23
’un homme a été superlativement amoureux et c’est
Pétrarque
. Et ce qu’il y a de mieux, c’est que c’est vrai… Qu’appelle-t-on un h
24
ire, solaire.121 Voilà ce qui doit étonner chez
Pétrarque
: cette inoubliable passion animant pour la première fois les symbole
25
i le Sonnet du premier anniversaire de l’amour de
Pétrarque
pour Laure : Je bénis le lieu, le temps, l’heure Où si haut visèrent
26
Et fait que je marche fier de mon espérance. Où
Pétrarque
triomphe, c’est quand il prend la harpe de Tristan123, c’est dans le
27
e dernier vers. Et le secret de cette mélancolie,
Pétrarque
a su l’analyser mieux que les plus lucides victimes de ce que l’on ba
28
malgré moi !127 Et saint Augustin, avec lequel
Pétrarque
tient ce dialogue fictif, lui répond : Tu connais très bien ton mal.
29
ue, ou bien quelque rigueur injuste de fortune ?
Pétrarque
. — Rien de tout cela en particulier. C’est le « vague des passions »
30
ne manque pas le sublime, voici la divinisation.
Pétrarque
demande comment il se peut faire qu’il vive encore, quoique séparé de
31
la réaction des clercs : c’est encore le chanoine
Pétrarque
qui lui montre la voie, en consacrant ses derniers chants à la louang
32
». On est tout près de Port-Royal. Racine, comme
Pétrarque
, était de la race des troubadours qui trahissent l’Amour pour l’amour
33
de nous parle de son admiration pour la poésie de
Pétrarque
. Admiration traditionnelle dans sa famille, depuis le mariage qui ava
34
, connaît trop bien sa monotone tyrannie. Ce que
Pétrarque
négligeait, c’est l’obstacle physique dont il faut se venger. Il n’ex
35
moignent de la connaissance que Rousseau avait de
Pétrarque
, véritable inventeur du sentiment de la nature et du lyrisme de la so
36
nesque. Il est visible que Rousseau, pas plus que
Pétrarque
à la fin de sa vie, n’est dupe de la « religion » d’amour. Qu’on reli
37
rtu sacrale et mortelle. Du Tristan de Thomas par
Pétrarque
et l’Astrée jusqu’à la tragédie classique, nous avons vu le mythe se
38
an de Meung, comme à la rhétorique cristalline de
Pétrarque
s’oppose la fantasmagorie sensuelle de Boccace, le romantisme a provo
39
et en explique les mystères. 121. C.-A. Cingria,
Pétrarque
. 122. Sainte Thérèse : « Ces grâces sont accompagnées d’un entier dé
40
s, et de trois volumes (anonymes) de mémoires sur
Pétrarque
. 143. « On a de Sade : Juliette ou les malheurs de la vertu (1791),
41
suite) des Remèdes de l’une et l’autre fortune de
Pétrarque
. » (C.-A. Cingria, Pétrarque.) 144. Voir Appendice 10. 145. Rappel
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t l’autre fortune de Pétrarque. » (C.-A. Cingria,
Pétrarque
.) 144. Voir Appendice 10. 145. Rappelons que l’amour fameux d’Abél
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verse de la conscience romantique. Le romantique (
Pétrarque
) se châtie pour conserver l’objet aimé, tandis que Sade veut le tuer.
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yrisme des troubadours, puis de Dante et enfin de
Pétrarque
. Tous ces poètes attachent au « salut » de la Dame une importance app
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par Dante — qui peut-être le traduisit — jusqu’à
Pétrarque
et bien au-delà : jusqu’aux romans allégoriques du xviie , jusqu’à la
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ir et de la rhétorique profanée. Nous allons voir
Pétrarque
se laisser prendre « à ce qui n’est pas », c’est-à-dire à l’image de
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’un homme a été superlativement amoureux et c’est
Pétrarque
. Et ce qu’il y a de mieux, c’est que c’est vrai… Qu’appelle-t-on un h
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ire, solaire139. » Voilà ce qui doit étonner chez
Pétrarque
: cette inoubliable passion animant pour la première fois les symbole
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i le Sonnet du premier anniversaire de l’amour de
Pétrarque
pour Laure : Je bénis le lieu, le temps, l’heure Où si haut visèrent
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Et fait que je marche fier de mon espérance. Où
Pétrarque
triomphe, c’est quand il prend la harpe de Tristan141, c’est dans le
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e dernier vers. Et le secret de cette mélancolie,
Pétrarque
a su l’analyser mieux que les plus lucides victimes de ce que l’on ba
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malgré moi !145 » Et saint Augustin, avec lequel
Pétrarque
tient ce dialogue fictif, lui répond : « Tu connais très bien ton ma
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que, ou bien quelque rigueur injuste de fortune ?
Pétrarque
. — Rien de tout cela en particulier. C’est le « vague des passions »
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ne manque pas le sublime, voici la divinisation.
Pétrarque
demande comment il se peut faire qu’il vive encore, quoique séparé de
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la réaction des clercs : c’est encore le chanoine
Pétrarque
qui lui montre la voie, en consacrant ses derniers chants à la louang
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». On est tout près de Port-Royal. Racine, comme
Pétrarque
, était de la race des troubadours qui trahissent l’Amour pour l’amour
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de nous parle de son admiration pour la poésie de
Pétrarque
. Admiration traditionnelle dans sa famille, depuis le mariage qui ava
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, connaît trop bien sa monotone tyrannie. Ce que
Pétrarque
négligeait, c’est l’obstacle physique dont il faut se venger. Il n’ex
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moignent de la connaissance que Rousseau avait de
Pétrarque
, véritable inventeur du sentiment de la nature et du lyrisme de la so
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nesque. Il est visible que Rousseau, pas plus que
Pétrarque
à la fin de sa vie, n’est dupe de la « religion » d’amour. Qu’on reli
61
rtu sacrale et mortelle. Du Tristan de Thomas par
Pétrarque
et l’Astrée jusqu’à la tragédie classique, nous avons vu le mythe se
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an de Meung, comme à la rhétorique cristalline de
Pétrarque
s’oppose la fantasmagorie sensuelle de Boccace, le romantisme a provo
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et en explique les mystères. 139. C. A. Cingria,
Pétrarque
. 140. Sainte Thérèse : « Ces grâces sont accompagnées d’un entier dé
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s, et de trois volumes (anonymes) de Mémoires sur
Pétrarque
. 161. « On a de Sade : Juliette ou les malheurs de la vertu (1791),
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suite) des Remèdes de l’une et l’autre fortune de
Pétrarque
. » (C.-A. Cingria, Pétrarque.) 162. Voir Appendice 11. 163. Rappel
66
t l’autre fortune de Pétrarque. » (C.-A. Cingria,
Pétrarque
.) 162. Voir Appendice 11. 163. Rappelons que l’amour fameux d’Abél
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dissidio qui rend si pathétiques certains vers de
Pétrarque
? »48 2. Les troubadours gardent le secret À la thèse du catharisme
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yrisme des troubadours, puis de Dante et enfin de
Pétrarque
. Tous ces poètes attachent au « salut » de la Dame une importance app
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par Dante — qui peut-être le traduisit — jusqu’à
Pétrarque
et bien au-delà : jusqu’aux romans allégoriques du xviie , jusqu’à la
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ir et de la rhétorique profanée. Nous allons voir
Pétrarque
se laisser prendre « à ce qui n’est pas », c’est-à-dire à l’image de
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’un homme a été superlativement amoureux et c’est
Pétrarque
. Et ce qu’il y a de mieux, c’est que c’est vrai… Qu’appelle-t-on un h
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re, solaire. »128 Voilà ce qui doit étonner chez
Pétrarque
: cette inoubliable passion animant pour la première fois les symbole
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i le Sonnet du premier anniversaire de l’amour de
Pétrarque
pour Laure : Je bénis le lieu, le temps, l’heure Où si haut visèrent
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Et fait que je marche fier de mon espérance. Où
Pétrarque
triomphe, c’est quand il prend la harpe de Tristan130, c’est dans le
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e dernier vers. Et le secret de cette mélancolie,
Pétrarque
a su l’analyser mieux que les plus lucides victimes de ce que l’on ba
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malgré moi !134 Et saint Augustin, avec lequel
Pétrarque
tient ce dialogue fictif, lui répond : Tu connais très bien ton mal
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ue, où bien quelque rigueur injuste de fortune ?
Pétrarque
. — Rien de tout cela en particulier. C’est le « vague des passions »
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ne manque pas le sublime, voici la divinisation.
Pétrarque
demande comment il se peut faire qu’il vive encore, quoique séparé de
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la réaction des clercs : c’est encore le chanoine
Pétrarque
qui lui montre la voie, en consacrant ses derniers chants à la louang
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». On est tout près de Port-Royal. Racine, comme
Pétrarque
, était de la race des troubadours qui trahissent l’Amour pour l’amour
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de nous parle de son admiration pour la poésie de
Pétrarque
. Admiration traditionnelle dans sa famille, depuis le mariage qui ava
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, connaît trop bien sa monotone tyrannie. Ce que
Pétrarque
négligeait, c’est l’obstacle physique dont il faut se venger. Il n’ex
83
moignent de la connaissance que Rousseau avait de
Pétrarque
, véritable inventeur du sentiment de la nature et du lyrisme de la so
84
nesque. Il est visible que Rousseau, pas plus que
Pétrarque
à la fin de sa vie, n’est dupe de la « religion » d’amour. Qu’on reli
85
rtu sacrale et mortelle. Du Tristan de Thomas par
Pétrarque
et l’Astrée jusqu’à la tragédie classique, nous avons vu le mythe se
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an de Meung, comme à la rhétorique cristalline de
Pétrarque
s’oppose la fantasmagorie sensuelle de Boccace, le romantisme a provo
87
t en explique les mystères. 128. C. A. Cingria,
Pétrarque
. 129. Sainte Thérèse : « Ces grâces sont accompagnées d’un entier dé
88
s, et de trois volumes (anonymes) de mémoires sur
Pétrarque
. 150. « On a de Sade : Juliette ou les malheurs de la vertu (1791),
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suite) des Remèdes de l’une et l’autre fortune de
Pétrarque
. » (C.-A. Cingria, Pétrarque.) 151. Voir Appendice 13. 152. Rappel
90
t l’autre fortune de Pétrarque. » (C.-A. Cingria,
Pétrarque
.) 151. Voir Appendice 13. 152. Rappelons que l’amour fameux d’Abél
91
verse de la conscience romantique. Le romantique (
Pétrarque
) se châtie pour conserver l’objet aimé, tandis que Sade veut le tuer.
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Dante pour Béatrice âgée de 9 ans, la passion de
Pétrarque
pour Laure âgée de 12 ans ; ces deux exemples fondent une tradition d
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— ou susciter dans l’autre : la part de l’Ange.
Pétrarque
, en proie au mythe, ose parler d’un plaisir que l’usage en moi a fai
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Dante pour Béatrice âgée de 9 ans, la passion de
Pétrarque
pour Laure âgée de 12 ans ; ces deux exemples fondent une tradition d
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, et qui a tâché d’en indiquer une solution. »
Pétrarque
(1304-1374) Cependant l’anarchie ne fait que grandir en Europe. Le
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ent son corps. Est-ce le corps de la chrétienté ?
Pétrarque
n’a pas l’air de le penser, lorsqu’il lamente la décadence d’une Euro
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ainsi en fut-il de Jules César et de Napoléon, de
Pétrarque
et de Kant, de la musique allemande de Bach à Beethoven, de la peintu
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Tristan. Seul Rousseau s’inspire de l’Astrée, de
Pétrarque
, des troubadours et d’Abélard, et rend au sentiment la primauté, mais
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r de loin » et croisé sans esprit de retour, dont
Pétrarque
nous dit « qu’il mit la voile et prit les rames à la recherche de sa
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er, ou susciter dans l’autre ; la part de l’Ange.
Pétrarque
, en proie au mythe, ose parler d’un plaisir que l’usage en moi a fai
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rdit « donne l’audace de négocier avec la mort » (
Pétrarque
). Passion et obstacle C’est un fait évident, à l’expérience com
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bélard), Rousseau d’un coup ressuscite l’amour de
Pétrarque
(auquel il emprunte les sous-titres analytiques des chapitres dans un