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la mesure ! (Mais où les audaces souveraines d’un
Racine
, d’un Descartes ?) D’ailleurs, c’est bien simple, si vous persistez à
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là où le créateur, supposant le problème résolu (
Racine
), fait une œuvre d’art. Ou bien encore, l’artiste, usant de cette sor
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hoisir un cadre étroit, voire même conventionnel.
Racine
en est le plus haut exemple. La Société dans laquelle évoluent les hé
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lus triplé, et c’est sans doute encore trop dire.
Racine
avait un millier d’auditeurs ; Valéry, Claudel, Gide, Péguy n’ont guè
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lus triplé, et c’est sans doute encore trop dire.
Racine
avait un millier d’auditeurs ; Valéry, Claudel, Gide, Péguy n’ont guè
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te offense en mon cœur sera longtemps nouvelle. »
Racine
. 91. Ici encore, se défier de l’histoire. L’origine vivante n’est pa
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lus triplé, et c’est sans doute encore trop dire.
Racine
avait un millier d’auditeurs ; Valéry, Claudel, Gide, Péguy n’ont guè
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te offense en mon cœur sera longtemps nouvelle. »
Racine
. 93. Ici encore, se défier de l’histoire. L’origine vivante n’est pa
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ou le mythe déchaîné L’opposition classique de
Racine
et de Corneille se réduit à ceci touchant le mythe : Racine part du p
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de Corneille se réduit à ceci touchant le mythe :
Racine
part du philtre comme d’un fait indiscutable privant ses victimes de
11
devient-elle la formule même de notre mythe. Mais
Racine
, dans ses premières pièces, raccourcit la portée du mythe à la mesure
12
it du sang et des morts dans une tragédie, ajoute
Racine
, il suffit que l’action en soit grande, que les acteurs en soient hér
13
t fallu pousser jusqu’à la mort, — cette mort que
Racine
ne juge pas nécessaire. La pudeur classique, tant vantée, ne va pas,
14
r absolu. Mais faute d’atteindre cette limite, un
Racine
se condamne et nous condamne à goûter une mélancolie de nature essent
15
ifier la vie ; mais les « passions excitées » par
Racine
, cette « tristesse » à laquelle il nous invite à prendre on ne sait q
16
» (sécularisation de la passion) ne peut conduire
Racine
qu’au jansénisme, c’est-à-dire à la forme de mortification morose — d
17
ra s’opérer qu’à la faveur d’une crise révélant à
Racine
lui-même la vraie nature de son délire. Phèdre est un moment décisif
18
censure » morale évidemment chrétienne d’origine.
Racine
ne peut ni ne veut être pleinement lucide. Car sa lucidité l’obligera
19
aveu. Phèdre, c’est la revanche de la mort. Oui,
Racine
le sait maintenant, c’est une nécessité qu’il y ait du sang et des mo
20
uant à la mort la fille de Minos, et sa victime !
Racine
, sous le couvert de son sujet antique, se punit doublement dans Phèdr
21
ssible de vouloir vaincre. L’opinion — à laquelle
Racine
se montre si sensible — l’opinion est toujours avec Tristan contre le
22
n’est jamais avec les amants incestueux. Ensuite,
Racine
se punit par personnes interposées en refusant à la passion de Phèdre
23
i y tint le rôle de la reine. Et Hippolyte, c’est
Racine
tel que maintenant il se souhaite : insensible au charme mortel… Conf
24
ion est condamnable sans appel. Mais je l’ai dit,
Racine
à l’époque de Phèdre est encore en pleine crise, balançant devant la
25
a loi du jour qu’il veut servir désormais, oblige
Racine
à rendre le jeune prince insensible à l’amour de Phèdre. Il déclare d
26
a belle-mère d’Hippolyte. Mais le vieil homme, le
Racine
naturel, cherche à tourner cette loi sévère qui, condamnant l’inceste
27
, c’est la passion qui intéresse — au sens fort —
Racine
. L’autre moyen qu’il a trouvé pour en parler voluptueusement, tout en
28
Malgré tout, — malgré même ce dernier trait que
Racine
a su faire mentir — j’en viens à croire qu’il est sincère dans sa Pré
29
e majestueuse ». On est tout près de Port-Royal.
Racine
, comme Pétrarque, était de la race des troubadours qui trahissent l’A
30
12.Éclipse du mythe Malgré Corneille, malgré
Racine
jusqu’à Phèdre, la fin du xviie siècle français souffre ou bénéficie
31
en éléments de moins en moins mystérieux ; enfin
Racine
l’abat, non sans avoir reçu dans cette lutte avec l’ange mauvais la p
32
iers jours de son empire. » (Suétone, traduit par
Racine
, préface de Bérénice.) 137. Hippolyte parlant d’Aricie, acte Ier, sc
33
et nulle culture ne sont proprement concevables.
Racine
aussi, nous l’avons vu, croyait qu’on pouvait faire des tragédies san
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ou le mythe déchaîné L’opposition classique de
Racine
et de Corneille se réduit à ceci, touchant le mythe : Racine part du
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e Corneille se réduit à ceci, touchant le mythe :
Racine
part du philtre comme d’un fait indiscutable privant ses victimes de
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devient-elle la formule même de notre mythe. Mais
Racine
, dans ses premières pièces, raccourcit la portée du mythe à la mesure
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it du sang et des morts dans une tragédie, ajoute
Racine
, il suffit que l’action en soit grande, que, les acteurs en soient hé
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t fallu pousser jusqu’à la mort, — cette mort que
Racine
ne juge pas nécessaire. La pudeur classique, tant vantée, ne va pas,
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r absolu. Mais faute d’atteindre cette limite, un
Racine
se condamne et nous condamne à goûter une mélancolie de nature essent
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ifier la vie ; mais les « passions excitées » par
Racine
, cette « tristesse » à laquelle il nous invite à prendre on ne sait q
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» (sécularisation de la passion) ne peut conduire
Racine
qu’au jansénisme, c’est-à-dire à la forme de mortification morose — d
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ra s’opérer qu’à la faveur d’une crise révélant à
Racine
lui-même la vraie nature de son délire. Phèdre est un moment décisif
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censure » morale évidemment chrétienne d’origine.
Racine
ne peut ni ne veut être pleinement lucide. Car sa lucidité l’obligera
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aveu. Phèdre, c’est la revanche de la mort. Oui,
Racine
le sait maintenant, c’est une nécessité qu’il y ait du sang et des mo
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uant à la mort la fille de Minos, et sa victime !
Racine
, sous le couvert de son sujet antique, se punit doublement dans Phèdr
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ssible de vouloir vaincre. L’opinion — à laquelle
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se montre si sensible — l’opinion est toujours avec Tristan contre le
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n’est jamais avec les amants incestueux. Ensuite,
Racine
se punit par personnes interposées en refusant à la passion de Phèdre
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i y tint le rôle de la reine. Et Hippolyte, c’est
Racine
tel que maintenant il se souhaite : insensible au charme mortel… Conf
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ion est condamnable sans appel. Mais je l’ai dit,
Racine
à l’époque de Phèdre est encore en pleine crise, balançant devant la
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a loi du jour qu’il veut servir désormais, oblige
Racine
à rendre le jeune prince insensible à l’amour de Phèdre. Il déclare d
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a belle-mère d’Hippolyte. Mais le vieil homme, le
Racine
naturel, cherche à tourner cette loi sévère qui, condamnant l’inceste
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, c’est la passion qui intéresse — au sens fort —
Racine
. L’autre moyen qu’il a trouvé pour en parler voluptueusement, tout en
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! Malgré tout — malgré même ce dernier trait que
Racine
a su faire mentir j’en viens à croire qu’il est sincère dans sa Préfa
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se majestueuse ». On est tout près de Port-Royal.
Racine
, comme Pétrarque, était de la race des troubadours qui trahissent l’A
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12.Éclipse du mythe Malgré Corneille, malgré
Racine
jusqu’à Phèdre, la fin du xviie siècle français souffre ou bénéficie
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en éléments de moins en moins mystérieux ; enfin
Racine
l’abat, non sans avoir reçu dans cette lutte avec l’ange mauvais la p
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iers jours de son empire. » (Suétone, traduit par
Racine
, préface de Bérénice.) 155. Hippolyte parlant d’Aricie, acte Ier, sc
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et nulle culture ne sont proprement concevables.
Racine
aussi, nous l’avons vu, croyait qu’on pouvait faire des tragédies san
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ou le mythe déchaîné L’opposition classique de
Racine
et de Corneille se réduit à ceci, touchant le mythe : Racine part du
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e Corneille se réduit à ceci, touchant le mythe :
Racine
part du philtre comme d’un fait indiscutable privant ses victimes de
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devient-elle la formule même de notre mythe. Mais
Racine
, dans ses premières pièces, raccourcit la portée du mythe à la mesure
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it du sang et des morts dans une tragédie, ajoute
Racine
, il suffit que l’action en soit grande, que les acteurs en soient hér
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t fallu pousser jusqu’à la mort, — cette mort que
Racine
ne juge pas nécessaire. La pudeur classique, tant vantée, ne va pas,
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r absolu. Mais faute d’atteindre cette limite, un
Racine
se condamne et nous condamne à goûter une mélancolie de nature essent
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ifier la vie ; mais les « passions excitées » par
Racine
, cette « tristesse » à laquelle il nous invite à prendre on ne sait q
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» (sécularisation de la passion) ne peut conduire
Racine
qu’au jansénisme, c’est-à-dire à la forme de mortification morose — d
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ra s’opérer qu’à la faveur d’une crise révélant à
Racine
lui-même la vraie nature de son délire. Phèdre est un moment décisif
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censure » morale évidemment chrétienne d’origine.
Racine
ne peut ni ne veut être pleinement lucide. Car sa lucidité l’obligera
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aveu. Phèdre, c’est la revanche de la mort. Oui,
Racine
le sait maintenant, c’est une nécessité qu’il y ait du sang et des mo
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uant à la mort la fille de Minos, et sa victime !
Racine
, sous le couvert de son sujet antique, se punit doublement dans Phèdr
71
ssible de vouloir vaincre. L’opinion — à laquelle
Racine
se montre si sensible — l’opinion est toujours avec Tristan contre le
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n’est jamais avec les amants incestueux. Ensuite,
Racine
se punit par personnes interposées en refusant à la passion de Phèdre
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i y tint le rôle de la reine. Et Hippolyte, c’est
Racine
tel que maintenant il se souhaite : insensible au charme mortel… Conf
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ion est condamnable sans appel. Mais je l’ai dit,
Racine
à l’époque de Phèdre est encore en pleine crise, balançant devant la
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a loi du jour qu’il veut servir désormais, oblige
Racine
à rendre le jeune prince insensible à l’amour de Phèdre. Il déclare d
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a belle-mère d’Hippolyte. Mais le vieil homme, le
Racine
naturel, cherche à tourner cette loi sévère qui, condamnant l’inceste
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, c’est la passion qui intéresse — au sens fort —
Racine
. L’autre moyen qu’il a trouvé pour en parler voluptueusement, tout en
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! Malgré tout — malgré même ce dernier trait que
Racine
a su faire mentir — j’en viens à croire qu’il est sincère dans sa Pré
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se majestueuse ». On est tout près de Port-Royal.
Racine
, comme Pétrarque, était de la race des troubadours qui trahissent l’A
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12.Éclipse du mythe Malgré Corneille, malgré
Racine
jusqu’à Phèdre, la fin du xviie siècle français souffre ou bénéficie
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en éléments de moins en moins mystérieux ; enfin
Racine
l’abat, non sans avoir reçu dans cette lutte avec l’ange mauvais la p
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iers jours de son empire. » (Suétone, traduit par
Racine
, préface de Bérénice). 144. Hippolyte parlant d’Aricie, acte Ier, sc
83
et nulle culture ne sont proprement concevables.
Racine
aussi, nous l’avons vu, croyait qu’on pouvait faire des tragédies san
84
Calvin sur d’Aubigné, du jansénisme sur Pascal et
Racine
, de Swedenborg sur Balzac, de Newman sur Gerard Manley Hopkins. Mais
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e, Rousseau, etc. ? Et Calvin ! Mais La Fontaine,
Racine
?… À leur époque, ils accomplirent leur métier d’écrivain comme alors
86
prévoient dans la marche vers l’union. L’étude de
M. Raymond Racine
veut au contraire dégager les implications générales du Marché commun
87
— souci majeur du Centre européen de la culture.
M. Raymond Racine
a dirigé les débats du séminaire d’économistes convoqué par le CEC en
88
monde ; Auteuil lui suffisait. Paris suffisait à
Racine
; et tous deux, Racine et Boileau, furent bien gênés, lorsqu’ils dure
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ffisait. Paris suffisait à Racine ; et tous deux,
Racine
et Boileau, furent bien gênés, lorsqu’ils durent suivre le roi dans s
90
r nous le frisson sacré du drame antique, dont un
Racine
n’avait guère retenu que l’argument) ; redécouverte des secrets du st
91
Shakespeare, Cervantès, Molière, et une fois dans
Racine
. La misère humaine est mise à nu, à propos de l’amour, dans l’École d
92
par leur rayonnement (comme le furent celle d’un
Racine
, d’un Newton, d’un Kant, d’un Novalis, d’un Kierkegaard, qui n’ont vé
93
Calvin sur d’Aubigné, du jansénisme sur Pascal et
Racine
, de Swedenborg sur Balzac, de Newman sur Gerard Manley Hopkins. Mais
94
i de compositeurs du plus haut rang. Hölderlin ou
Racine
, Mozart ou Rubens, Shakespeare ou Dostoïevski seraient impensables en
95
i de compositeurs du plus haut rang. Hölderlin ou
Racine
, Mozart ou Rubens, Shakespeare ou Dostoïevski seraient impensables en
96
le génie de la France du Grand Siècle qui a fait
Racine
, c’est à cause de Racine qu’on parle du Grand Siècle, pour désigner u
97
Grand Siècle qui a fait Racine, c’est à cause de
Racine
qu’on parle du Grand Siècle, pour désigner une période des plus sombr
98
sentimentale dans la littérature française. Avec
Racine
, tout s’érotise, à un tel point que la sexualité en devient comme sup
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le génie de la France du Grand Siècle qui a fait
Racine
; c’est plutôt à cause de Racine qu’on parle du Grand Siècle, pour dé
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iècle qui a fait Racine ; c’est plutôt à cause de
Racine
qu’on parle du Grand Siècle, pour désigner une période des plus sombr
101
leurs ça n’a pas toujours été le cas : je pense à
Racine
et à Corneille qui étaient au service de Louis XIV. Les grands peintr
102
tueuse qui fait tout le plaisir de la tragédie » (
Racine
, préface de Bérénice). Nous avons vu qu’à chaque fois que la société
103
Phèdre descendent bien moins de l’Antiquité, dont
Racine
prétend s’inspirer, que de l’amour courtois et de la passion fatale,
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relle en Europe. L’empire du mythe tristanien sur
Racine
est manifeste : il explique seul que l’amour de Phèdre pour Hippolyte
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eux, donc absolument interdit. Quant à Hippolyte,
Racine
le fait amoureux d’Aricie « qui est la fille et la sœur des ennemis m
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sentiments et ces passions sont condamnables, et
Racine
les condamne, mais il en fait son œuvre ! L’autre moyen qu’il a trouv
107
ée : Par un charme fatal vous fûtes entraînée.
Racine
est-il vraiment sincère dans sa préface lorsqu’il écrit : Ce que je
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plaire à un besoin de « tristesse majestueuse ».
Racine
va se retirer du monde et des passions mondaines. De Don Juan à Sa
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dire sensible ?), je réponds par un hémistiche de
Racine
, qui aurait de quoi les inquiéter : « Il perd le sentiment » veut dir
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Sade ? Rousseau ou Diderot ? Le xviie siècle de
Racine
ou celui des Élisabéthains, le xiie siècle des troubadours et de Tri
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prose que dans ses vers. On m’opposera sans doute
Racine
. Mais toute loi souffre exception, comme toute préférence quelque inj