1 1928, Articles divers (1924–1930). Miroirs, ou Comment on perd Eurydice et soi-même » (décembre 1928)
1 regards ! Tire-toi de tes ombres… » Paul Valéry. Stéphane est maniaque, comme tous les jeunes gens de sa génération. Seulement
2 le monde parce qu’il n’est pas encore quelqu’un, Stéphane cherche à savoir ce qu’il est. C’est une autre manie de sa génération
3 ce — essayez ! — ne tarde pas à devenir obsédant. Stéphane passe des heures entières à se regarder dans les yeux. Il varie sur s
4 or flamboyant de glaces. À chaque pas, on offre à Stéphane sa tête, son portrait en pied. Il se voit dans l’acte de se raser, de
5 : la personne se dissout dans l’eau des miroirs. Stéphane est en train de se perdre pour avoir voulu se constater. Va-t-il déco
6 ’il se traduit par la négation de l’invérifiable. Stéphane n’a pas eu confiance. Or la personnalité est un acte de foi : Stéphan
7 onfiance. Or la personnalité est un acte de foi : Stéphane ne sait plus ce qu’il est. Semblablement, il ne sait plus aimer. (Ces
8 tes lui échappe, qu’il y voie une de ces marques. Stéphane a oublié jusqu’au mot de prière. Orphée perd Eurydice par scepticism
9 aciale de l’évidence. Un jour, à propos de rien, Stéphane pense avec fièvre : « Il faudrait briser tous les miroirs. Alors tu t
10 er filet d’eau vive qui perce le sol aride : mais Stéphane n’entend pas encore gronder les eaux profondes. Le désir de s’hypnoti
11 ces yeux, mais comme on meurt dans une naissance. Stéphane naît à l’amour et à lui-même conjointement. Plusieurs ivresses l’ont
12  » se conjuraient pour abaisser tous les regards. Stéphane rendu à la santé écrivait : « Ton visage me cache tous les miroirs »
2 1947, Doctrine fabuleuse. Miroirs, ou Comment on perd Eurydice et soi-même
13 iroirs ou Comment on perd Eurydice et soi-même Stéphane est maniaque, comme tous les jeunes gens de sa génération. Seulement
14 le monde parce qu’il n’est pas encore quelqu’un, Stéphane cherche à savoir ce qu’il peut être. C’est une autre manie de sa géné
15 ce — essayez ! — ne tarde pas à devenir obsédant. Stéphane passe des heures entières à se regarder dans les yeux. Il varie sur s
16 or flamboyant de glaces. À chaque pas, on offre à Stéphane sa tête, son portrait en pied. Il se voit dans l’acte de se raser, de
17  : la personne se dissout dans l’eau des miroirs. Stéphane est en train de se perdre pour avoir voulu se constater. Va-t-il déco
18 it par la négation de ce qui reste invérifiable. Stéphane n’a pas eu confiance. Or la personne est un acte de foi : Stéphane ne
19 eu confiance. Or la personne est un acte de foi : Stéphane ne sait plus ce qu’il est. Semblablement, il ne sait plus aimer. (Ces
20 mon lecteur, veuille y voir l’une de ces marques. Stéphane a oublié jusqu’au mot de prière. Orphée perd Eurydice par scepticisme
21 l’évidence, qui est celle du moi séparé. Un jour, Stéphane pense avec fièvre : « Il faudrait briser tous les miroirs. Alors on s
22 er filet d’eau vive qui perce le sol aride : mais Stéphane n’entend pas encore gronder les eaux profondes. Le désir de s’hypnoti
23 ces yeux, mais comme on meurt dans une naissance. Stéphane naît à l’amour et à lui-même conjointement. Plusieurs ivresses l’ont
24  » se conjuraient pour abaisser tous les regards. Stéphane rendu à la santé écrivait : « Ton visage me cache tous les miroirs »