1 1926, Articles divers (1924–1930). Conférence de René Guisan « Sur le Saint » (2 février 1926)
1 ar une foi agissante. c. « Conférence Guisan », Suisse libérale, Neuchâtel, n° 26, 2 février 1926, p. 2.
2 1926, Articles divers (1924–1930). Conférences d’Aubonne (7 avril 1926)
2 lieu d’une centaine d’étudiants et de professeurs suisses et français. Miracle qui nous fit croire un instant à la fameuse devi
3 de la Révolution. d. « Conférences d’Aubonne », Suisse libérale, Neuchâtel, n° 78, 7 avril 1926, p. 2. Signé : Stud. litt.
3 1926, Articles divers (1924–1930). L’atmosphère d’Aubonne : 22-25 mars 1926 (mai 1926)
4 x et Vita : nouvelles de l’Association chrétienne suisse d’étudiants, Lausanne, mai 1926, p. 44-45.
4 1929, Les Méfaits de l’instruction publique. 3. Anatomie du monstre
5 ls se fâchent tout rouge quand on leur dit que la Suisse est caractérisée, aux yeux de l’étranger impartial, par sa culture in
6 des moutons aux partis et prédispose les citoyens suisses à prendre au sérieux les innombrables défense de, petites crottes noi
7 qu’ils donnent une image mensongère de l’ancienne Suisse , à l’usage du peuple souverain qui ne manque pas d’en être flatté. Et
5 1929, Les Méfaits de l’instruction publique. Appendice. Utopie
8 exemple d’éducation efficace. L’armée de milices suisses fait des soldats en moins de trois mois. Si l’école appliquait en les
6 1929, Les Méfaits de l’instruction publique (1972). 3. Anatomie du monstre
9 ls se fâchent tout rouge quand on leur dit que la Suisse est caractérisée, aux yeux de l’étranger impartial, par sa culture in
10 des moutons aux partis et prédispose les citoyens suisses à prendre au sérieux les innombrables défense de, petites crottes noi
11 qu’ils donnent une image mensongère de l’ancienne Suisse , à l’usage du peuple souverain qui ne manque pas d’en être flatté. Et
7 1929, Les Méfaits de l’instruction publique (1972). Appendice. Utopie
12 exemple d’éducation efficace. L’armée de milices suisses fait des soldats en moins de trois mois. Si l’école appliquait en les
8 1930, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Kikou Yamata, Saisons suisses (mars 1930)
13 Kikou Yamata, Saisons suisses (mars 1930)be Peut-être faut-il venir du Japon pour accueillir du
14 e secrète parenté de l’âme. Kikou Yamata peint la Suisse avec un pinceau « fait du poil de novembre des chamois ». On s’émerve
15 ne l’imitera pas. be. « Kikou Yamata : Saisons suisses (À l’Atelier rouge, Neuchâtel) », Bibliothèque universelle et Revue d
9 1930, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Voyage en Hongrie II (novembre 1930)
16 our cette fois. 13. Chansons hongroises Les Suisses chantent immobiles, les yeux fixes, le visage impassible. Mais rien d
17 es Français aiment par goût d’en bien parler. Les Suisses aiment avec une bonne ou une mauvaise conscience. À Vienne on voit de
18 exemplaires, tels que banlieue française, village suisse , gare allemande grouillante de questions sociales. La Puszta est une
10 1930, Foi et Vie, articles (1928–1977). « Pour un humanisme nouveau » [Réponse à une enquête] (1930)
19 ienne et Genève. Il a collaboré à diverses revues suisses et françaises. Il prépare trois volumes (Essais, Romans, Voyages). »
11 1931, Foi et Vie, articles (1928–1977). Avant l’Aube, par Kagawa (septembre 1931)
20 ques articles parus dans des revues françaises ou suisses nous avaient appris à connaître les résultats considérables de l’œuvr
12 1932, Présence, articles (1932–1946). Cause commune (avril-juin 1932)
21 ue communistes), français et belges. Des délégués suisses y assistèrent, ainsi qu’un délégué fasciste. 10. La Révolution ne no
13 1932, La Nouvelle Revue française, articles (1931–1961). À prendre ou à tuer (décembre 1932)
22 ish Weekly), en Belgique (plusieurs journaux), en Suisse (Éveil, Présence), en Espagne, en Hollande, en Irlande et dans les pa
14 1932, Le Paysan du Danube. Le Paysan du Danube — Une « tasse de thé » au Palais C…
23 ur sang ; moi qui prétendais l’autre jour que les Suisses les avaient tous tués au Morgarten ! — et mes Juifs de grogner d’aise
15 1932, Le Paysan du Danube. Le Paysan du Danube — Voyage en Hongrie
24 r cette fois. xiii Chansons hongroises Les Suisses chantent immobiles, les yeux fixes, le visage impassible. Mais rien d
25 s. Les Français aiment par goût du bavardage. Les Suisses aiment avec une bonne ou une mauvaise conscience. À Vienne on voit de
26 emplaires, tels que : banlieue française, village suisse , gare allemande grouillante de questions sociales. La Puszta est une
16 1932, Le Paysan du Danube et autres textes. Première partie. Le paysan du Danube — Voyage en Hongrie
27 re pour cette fois. Chansons hongroises Les Suisses chantent immobiles, les yeux fixes, le visage impassible. Mais rien d
28 s. Les Français aiment par goût du bavardage. Les Suisses aiment avec une bonne ou une mauvaise conscience. À Vienne on voit de
29 emplaires, tels que : banlieue française, village suisse , gare allemande grouillante de questions sociales. La Puszta est une
17 1932, Le Paysan du Danube et autres textes. Quand je me souviens — C’est l’Europe
30 hard, pour affaire de service. Ce haut lieu de la Suisse , ce vrai cœur de l’Europe, je ne m’en suis jamais approché sans resse
31 ison même, l’origine très précise de nos libertés suisses et de notre union fédérale. Quand je n’en saurais rien, j’ai lieu de
32 qui en émane… Je me disais en redescendant : les Suisses sont-ils sensibles à cette qualité ? Savent-ils qu’ils ont au Gothard
33 uelques semaines plus tard, de conférences sur la Suisse aux USA. Le 20 août, je quittais Genève pour l’Amérique. Intermède
34 en vrai. Nous étions trop nombreux. En France, en Suisse aussi, avant la guerre, déjà, on trouvait qu’il y avait trop de Juifs
35 iècle, en direction d’une beauté oubliée. Plus Suisse que nature 7 avril 1946 — Que la Suisse soit restée aussi suisse m
36 Plus Suisse que nature 7 avril 1946 — Que la Suisse soit restée aussi suisse m’a paru proprement incroyable. Je ne trouve
37 7 avril 1946 — Que la Suisse soit restée aussi suisse m’a paru proprement incroyable. Je ne trouve d’autre sujet de m’étonn
38 ents les méritent. Ce qu’il y a de plus intact en Suisse , peut-être, c’est le mythe helvétique par excellence d’une décence fo
39 nce d’une décence fondamentale. Il se peut que la Suisse ait seule gagné la guerre, et seule n’ait pas été contaminée par le g
40 nse, mais souvent un simple accident. Je vois des Suisses qui se disent honteux de n’avoir pas souffert comme les autres, comme
41 le drame continue, c’est trop clair. Le tour des Suisses viendra, qu’ils se rassurent ! Et s’ils ont constitué la réserve au c
42 eillance universelle dont l’existence rassure les Suisses … L’ennui c’est qu’il n’y a pas du tout de bienveillance universelle.
43 s du tout de bienveillance universelle. Et que la Suisse est mal préparée, par sa probité même, à faire face aux gangsters. Ri
44 é même, à faire face aux gangsters. Rien de moins suisse que le cynisme, honoré dans le reste du monde. Rien de plus suisse qu
45 isme, honoré dans le reste du monde. Rien de plus suisse que le réflexe de critiquer sèchement tout ce qui dépasse, alors que
46 uffisent plus à le protéger. Il est temps que les Suisses découvrent que pécher par défaut, dans ce temps dur, est plus grave q
47 sépare du désordre profond. Mais ce n’est pas en Suisse qu’on voit ces déchirures. J’ai donc pris le parti de circuler, malgr
18 1932, Le Paysan du Danube et autres textes. Suite neuchâteloise — I
48 is je n’ai su regarder ? On lui dit : — Vous êtes Suisse  ? Vous en avez de la chance ! Mais vous avez si peu l’air suisse. — C
49 n avez de la chance ! Mais vous avez si peu l’air suisse . — C’est qu’il n’y a pas d’air suisse, ou qu’il en a vingt-deux. — De
50 i peu l’air suisse. — C’est qu’il n’y a pas d’air suisse , ou qu’il en a vingt-deux. — De quelle région de la Suisse êtes-vous 
51 u qu’il en a vingt-deux. — De quelle région de la Suisse êtes-vous ? De Neuchâtel ? Attendez, Neuchâtel, rappelez-moi… Ainsi
52 iaget sur la psychologie de l’enfant. Le seul vin suisse qui se vende à New York, mais à quel prix ! c’est le Neuchâtel blanc.
53 soi-même étonné. Principauté prussienne et canton suisse français ; traditions aristocratiques à peine éteintes (moins de cent
54 ord rentrer. Je suis rentré, c’est la coutume des Suisses  ; reparti, revenu, et ce n’est pas fini. Comment un peuple aussi jalo
19 1932, Le Paysan du Danube et autres textes. Suite neuchâteloise — II
55 Âge, Neuchâtel a choisi de se confédérer avec la Suisse le 1er mai 1848, après une brève révolution qui renversa le régime mo
20 1932, Le Paysan du Danube et autres textes. Suite neuchâteloise — III
56 tres nations de l’Europe. La plupart des citoyens suisses , qu’ils soient bourgeois, ouvriers ou paysans, pourraient sans peine
57 nos voisins, que les familles de la noblesse. La Suisse n’est pas démocratique pour avoir tardivement aboli ce que l’on nomme
58 tres sur l’état politique, civil et naturel de la Suisse , écrit en 1776 : « La constitution de Neuchâtel est une monarchie lim
21 1932, Le Paysan du Danube et autres textes. Suite neuchâteloise — IV
59 eptante-six ouvrages publiés par des Rougemont en Suisse , en France et en Allemagne, entre 1830 et 1900. Et cela va d’un essai
60 n petit pays. Ainsi l’on répète volontiers que la Suisse est le « carrefour de l’Europe ». Pour vérifier ce lieu commun, exami
22 1932, Le Paysan du Danube et autres textes. Suite neuchâteloise — V
61 tres… Je la voyais dans son canton ; mais dans la Suisse , mais dans l’Europe, que devient ce fil rouge que je croyais tenir ?
62 e ces amours il n’est que de la haine. Comment un Suisse le croirait-il ? Si je me sens presque partout chez moi dans l’Europe
63 et se marient. Pour moi comme pour tant d’autres Suisses , passer de la petite patrie à la plus vaste, ce n’est pas infidélité
64 s catholique, elle cachait ses messages au fiancé suisse dans l’écorce d’un arbre, au fond du parc, et devenait protestante en
23 1932, Le Paysan du Danube et autres textes. Suite neuchâteloise — VII
65 , qui faisait fête à des adieux… Petits déjeuners suisses sur un balcon d’hôtel à Vevey, à Montreux, patries du roman russe. Et
24 1932, Le Paysan du Danube et autres textes. Suite neuchâteloise — VIII
66 fin d’une phrase. Je sais bien que l’influence du suisse allemand y est pour beaucoup, et qu’on ne peut pas déplacer le canton
25 1933, Hic et Nunc, articles (1932–1936). Poésie dialectique (juillet 1933)
67 (juillet 1933)e Au cours d’un article paru en Suisse allemande, le professeur O.-E. Strasser déclare que le sonnet publié
26 1933, Les Nouvelles littéraires, articles (1933–1972). Parole de Dieu et parole humaine, par Karl Barth (30 décembre 1933)
68 la guerre, dans le presbytère d’un village de la Suisse allemande, un jeune pasteur, Karl Barth. Autour de lui, c’était l’éch
27 1934, Les Nouvelles littéraires, articles (1933–1972). D’un humour romand (24 février 1934)
69 D’un humour romand (24 février 1934)b Le Suisse romand est-il sérieux ? Je crains que mes raisons d’en douter n’ébran
70 le cadre de cette étude. Le mince filet d’humour suisse romand rentre sous terre, pour éviter Amiel. Faut-il désespérer de le
71 que la pompeuse drôlerie de Cingria, lequel n’est Suisse que par accident, j’ose à peine dire par l’état civil. « Je n’ai pas
72 dant la guerre. (C’est par cela surtout qu’il est Suisse , au mépris de tous les racismes.) On avait, dans ce groupe, une espèc
28 1934, Les Nouvelles littéraires, articles (1933–1972). Le mouvement des groupes — Kagawa (4 août 1934)
73 rapidement depuis quelques mois en Allemagne, en Suisse , à Paris même. Né dans les universités, il paraît destiné à répondre
29 1935, L’Ordre nouveau, articles (1933–1938). Un exemple de tactique révolutionnaire chez Lénine (janvier 1935)
74 préparent les années de solitude à Paris, puis en Suisse pendant la guerre. Elles préparent aussi le retour de Lénine en Russi
30 1935, L’Ordre nouveau, articles (1933–1938). L’édit de Nantes et sa révocation (mars-avril 1935)
75 e cas en Angleterre, en Allemagne et plus tard en Suisse — c’est-à-dire qu’on écarte brutalement la solution fédéraliste qui s
31 1935, La Nouvelle Revue française, articles (1931–1961). Paracelse, par Frédéric Gundolf (septembre 1935)
76 Paracelse Bombaste de Hohenheim, qui était né en Suisse allemande, n’était pas un énergumène, mais un savant complet comme il
32 1935, L’Ordre nouveau, articles (1933–1938). Conversation avec un SA (décembre 1935)
77 marche et le chant par groupes. Ainsi, tenez, les Suisses se passionnent pour le tir au fusil. Vous n’irez pas leur reprocher,
33 1936, L’Ordre nouveau, articles (1933–1938). Plébiscite et démocratie (avril 1936)
78 petite échelle : celle de certains petits cantons suisses où les affaires publiques sont discutées par l’assemblée plénière des
79 lisateur, comme tend à le prouver l’exemple de la Suisse . (On a remarqué depuis longtemps que le référendum suisse est toujour
80 (On a remarqué depuis longtemps que le référendum suisse est toujours dirigé contre l’État. C’est-à-dire que toute loi proposé
81 Encore une fois : le référendum n’est possible en Suisse , il n’est « démocratique » que dans la mesure où le fédéralisme suiss
82 mocratique » que dans la mesure où le fédéralisme suisse subsiste, et où l’État centralisé n’a que des pouvoirs limités et ne
34 1936, Esprit, articles (1932–1962). Vues sur C. F. Ramuz (mai 1936)
83 pas « sublimes » comme on chante dans les écoles suisses . Et il est faux de « chanter » la montagne : les montagnards l’appell
35 1936, L’Ordre nouveau, articles (1933–1938). Qu’est-ce que la politique ? (juin 1936)
84 stalinien, que je vise ici. 44. Et en Belgique, Suisse , Espagne, voire même, bien qu’à un moindre degré, en Angleterre… 45.
36 1936, Esprit, articles (1932–1962). Culture et commune mesure (novembre 1936)
85 s de moins en moins. En France, en Angleterre, en Suisse , en Belgique, en Scandinavie, il n’est question que du « désarroi gén
37 1936, Penser avec les mains. Première partie. La commune mesure — L’appel à la commune mesure, ou l’Europe du xxe siècle
86 s de moins en moins. En France, en Angleterre, en Suisse , en Belgique, en Scandinavie, il n’est question que du « désarroi gén
38 1936, Penser avec les mains. Deuxième partie. Penser avec les mains — Éléments d’une morale de la pensée
87 l’attitude de quelques pays — France, Angleterre, Suisse , Belgique — qui disposent encore du recul nécessaire par rapport aux
39 1936, Penser avec les mains (1972). La commune mesure — L’appel à la commune mesure, ou l’Europe du xxe siècle
88 s de moins en moins. En France, en Angleterre, en Suisse , en Belgique, en Scandinavie, il n’est question que du « désarroi gén
40 1936, Penser avec les mains (1972). Penser avec les mains — Éléments d’une morale de la pensée
89 l’attitude de quelques pays — France, Angleterre, Suisse , Belgique, Hollande — qui disposent encore du recul nécessaire par ra
41 1937, Journal de Genève, articles (1926–1982). Condition de l’écrivain (I) (15 février 1937)
90 es masses. (On lit beaucoup moins en France qu’en Suisse et qu’en Allemagne.) Elle me paraît souffrir ensuite, et peut-être pl
91 me annuel, cela fait un revenu de 1000 à 2000 fr. suisses . De quoi payer un petit loyer, les cigarettes et les journaux, sauf c
42 1937, Journal de Genève, articles (1926–1982). Condition de l’écrivain (III) : Mission civique de la culture (1er mars 1937)
92 pourquoi les problèmes culturels sont pour nous, Suisses , plus vitaux encore que pour les grandes nations qui nous entourent.
43 1937, Journal de Genève, articles (1926–1982). L’Âme romantique et le rêve (23 mars 1937)
93 croire qu’elle exprime la vocation européenne des Suisses français dans l’ordre de l’esprit. 3. Éditions des Cahiers du Sud,
44 1937, Esprit, articles (1932–1962). Neutralité oblige (octobre 1937)
94 l’optimisme assez épais où s’endorment les jeunes Suisses , trop assurés, comme le dit Cingria, de trouver chaque matin sur leur
95 otre vie dans la cité, de notre existence comme «  Suisses  ». Ils affectent nos tabous les plus inébranlés, nos sécurités matéri
96 res ? Je voudrais souligner ceci : que c’est aux Suisses , finalement, que Ramuz pose ces questions ; mais que s’il garde en mê
97 isins, c’est peut-être que notre lot, en tant que Suisses , et non en tant que Vaudois, ou Genevois, ou Zurichois, est d’exister
98 ssion à accomplir, et que nul autre n’a reçue. La Suisse existe-t-elle ? nous demande Ramuz. Cela revient à dire : a-t-elle un
99 t-être la plus importante qu’il faille poser à la Suisse . Parce que la Suisse se figure justement que c’est la question qui ne
100 ante qu’il faille poser à la Suisse. Parce que la Suisse se figure justement que c’est la question qui ne se pose pas. Que nou
101 . Hors de chez nous, l’on pense généralement : la Suisse tire son épingle du jeu. Neutralité égale prudence, égoïsme, ambition
102 éen. Et quand bien même il serait démontré que la Suisse ne peut plus prétendre à jouer un rôle analogue, croit-on que son dro
103 oi ils ont reçu ce droit. Je ne dirai pas que les Suisses l’aient déjà oublié. Mais la conscience qu’ils en gardent73 paraît so
104 ts économiques, c’est la réalité européenne de la Suisse qu’on perd de vue. On l’a senti à l’occasion des sanctions contre l’I
105 anctions contre l’Italie : la participation de la Suisse à la Société des Nations repose sur une équivoque que la Déclaration
106 stifier l’espèce d’exterritorialité dont jouit la Suisse sur le continent, nous le voyons, lui aussi, se transformer d’année e
107 ger de notre effort. La mission essentielle de la Suisse est une mission personnaliste au premier chef : sauvegarder une Welta
108 éviations morbides. Et dès lors, la mission de la Suisse peut être définie à l’échelle de l’Europe : la Suisse doit être la ga
109 se peut être définie à l’échelle de l’Europe : la Suisse doit être la gardienne de ce principe central, fédératif ; et elle ne
110 sure où ils existent pour l’ensemble, — voilà les Suisses , grands Portiers de l’Europe, et mainteneurs de ses communes mesures.
111 éal qui devrait nous unir. La première devise des Suisses , ce fut « Un pour tous, tous pour un ». C’est la formule la plus frap
112 te mission de gardienne du principe commun que la Suisse peut et doit maintenant revendiquer face à l’Europe son droit à la ne
113 aux : opinions, culture, et armée. 1. — L’opinion suisse , telle que la traduisent nos journaux — et spécialement dans les cant
114 que nous avons à incarner, on pourra dire que la Suisse a retrouvé sa raison d’être, et d’être neutre. Quoi de plus comique e
115 e d’une nation. L’autorité qu’une certaine presse suisse s’était acquise à l’étranger reposait justement sur le fait que nous
116 ignaient même en quelque mesure.) Mais une presse suisse partisane, à la manière des partisans français ou allemands, n’est pl
117 qu’on ne déplore pas le fait que les cultures des Suisses ne forment pas une culture homogène. Elles forment quelque chose de m
118 du cœur de l’Europe. Vouloir créer une « culture suisse  », ce serait trahir notre mission, ce serait le péché même d’idolâtri
119 grandeur culturelle est de n’avoir pas de culture suisse , mais seulement une culture européenne ? On nous a donné par-dessus u
120 ns que parce qu’ils sont d’abord, et génialement, Suisse allemand et Vaudois rhodanien. Mais deux poètes « enracinés » ne font
121 deux poètes « enracinés » ne font pas une culture suisse . Ce sont deux vocations personnelles, et la culture suppose une tradi
122 mmunautaire. Mais je me représente volontiers une Suisse culturelle pluraliste, avec ses centres successifs ou parfois même si
123 nte de disciples d’auberge en auberge. C’était la Suisse spirituelle de la Renaissance, le microcosme de toutes ses grandeurs.
124 . Puis Zurich et l’hégémonie passagère de l’École suisse sur la littérature allemande. Avec le xixe , la Suisse réapparaît sur
125 e sur la littérature allemande. Avec le xixe , la Suisse réapparaît sur la grande scène de l’Europe. De Genève, c’est une autr
126 e de l’Europe. De Genève, c’est une autre « école suisse  » qui domine les lettres françaises ; après Rousseau : Constant et St
127 Nietzsche. Et tout cela fait, par le moyen de la Suisse , une assez belle culture européenne77. Je ne vois pas pourquoi nous d
128 ns autant que lui. (Que serait-ce si je vivais en Suisse  ?) Mais je pense qu’on n’atteint la grandeur qu’en utilisant ses défa
129 essayer de rassurer ces gens sérieux que sont les Suisses moyens — et même les autres.) 3. — Avec l’armée, je reviens au concre
130 urs proportionné au sens des raisons d’être de la Suisse dont témoignent ces mêmes milieux. Ce serait à croire parfois que pou
131 . Ce serait à croire parfois que pour être un bon Suisse , il faut et il suffit que l’on soit un bon soldat. Peut-être oserons-
132 son profit « le reste », on fait œuvre de mauvais Suisse , car c’est ce « reste » justement qui donne un sens à la fédération,
133 s nous pouvions compter, et la mission même de la Suisse . Tout cela tend à nous réduire à nos proportions matérielles, qui son
134 ns et ceux de la Confédération ; les droits de la Suisse et ceux de l’Europe ; images et conséquences à la fois de l’équilibre
135 un numéro spécial d’Esprit intitulé « Le problème suisse  : personne et fédéralisme », coordonné par Denis de Rougemont et ouve
45 1937, Articles divers (1936-1938). Changer la vie ou changer l’homme ? (1937)
136 mie des groupes reste vivace (Angleterre, Écosse, Suisse , Hollande). En Allemagne, la lutte des églises contre l’emprise moral
46 1937, Journal d’un intellectuel en chômage. Pauvre province
137 de rappeler que le spectacle de pays tels que la Suisse , la Hollande et l’Amérique du Nord y suffirait peut-être ! Pour ne ri
47 1938, Articles divers (1936-1938). Réponse à Pierre Beausire (15 janvier 1938)
138 numéro du 1er décembre 1937 : Le Personnalisme en Suisse . 81. La réserve indiquée sur « le Suisse », auquel Beausire croit qu
139 isme en Suisse. 81. La réserve indiquée sur « le Suisse  », auquel Beausire croit que je crois, résulte d’un malentendu. Je cr
140 ois, résulte d’un malentendu. Je crois à « l’idée suisse  » telle que l’exprime Liehburg. Idée qui exclut l’existence d’un type
141 e Liehburg. Idée qui exclut l’existence d’un type suisse racial, ou « national » au sens unitaire. Je ne crois même pas à l’ho
48 1938, Articles divers (1938-1940). Le seul espoir (juin 1938)
142 our tous, tous pour un ! Ainsi, dès l’origine, la Suisse s’affirme-t-elle comme la gardienne du secret de l’Europe, de sa vrai
143 la conscience impérieuse des raisons d’être de la Suisse n’a été, comme elle l’est aujourd’hui, une condition vitale de notre
144 s à développer la conscience démocratique au sens suisse de leurs adhérents : on revient au fédéralisme tel que nous sommes ch
145 u’indiquer la ligne générale. Notre force, à nous Suisses fédérés, n’est pas dans le nationalisme ! Nous ne sommes pas une nati
146 ent et ruinent notre grandeur et notre espoir. La Suisse n’a pas de pires ennemis. Ce n’est pas une armée motorisée qui nous s
147 ur la perfectionner au maximum. Ce qui sauvera la Suisse , c’est la conscience de son destin européen. C’est notre effort pour
148 des peuples d’Occident. Notre seul espoir, à nous Suisses , c’est de rester et de devenir de mieux en mieux le seul espoir de l’
49 1938, Les Cahiers protestants, articles (1938–1968). La vraie défense contre l’esprit totalitaire (juillet 1938)
149 trerai le premier point par notre situation comme Suisses . Et le second, par notre situation comme chrétiens. ⁂ L’exemple de la
150 otre situation comme chrétiens. ⁂ L’exemple de la Suisse me tient à cœur à double titre : c’est ma patrie, et d’autre part, il
151 roche du personnalisme. C’est donc à propos de la Suisse que je pourrai le mieux faire saisir la portée immédiate de ce que j’
152 à cœur cependant de montrer son danger pour nous Suisses . Et je voudrais, à titre personnel évidemment, présenter quelques rem
153 us grave que nous puissions commettre en tant que Suisses , car elle menace l’existence même de notre État. Réagir à la menace t
154 e. Et il est aisé de voir que le nationalisme, en Suisse , signifierait bientôt le partage de notre État en trois nations. Ce s
155 on de suicide totalitaire. Leçon capitale pour la Suisse  ! Un État qui ne croit plus à sa valeur spirituelle, ou ne prouve pl
156 fascisme ; je ne vous le dis pas seulement comme Suisse , convaincu de la mission fédéraliste de son pays ; je vous le dis aus
50 1938, La Nouvelle Revue française, articles (1931–1961). Page d’histoire (novembre 1938)
157 issante d’une fédération des égaux, dont la seule Suisse figurait le microcosme. C’est dans cette perspective historique que l
51 1938, Articles divers (1938-1940). Réponse de Denis de Rougemont, lauréat du prix Rambert 1938 (novembre 1938)
158 Neuburger comme disent, avec effroi, les journaux suisses allemands ! Certain « curieux » hebdomadaire romand crut devoir décla
159 s ancêtres. Et il se peut que de nos jours, où la Suisse apparaît de plus en plus comme le symbole d’une Europe à venir, fédér
160 écisément dans la ligne d’une vocation d’écrivain suisse . Il faut de tout pour faire une Suisse, surtout dans le plan de la cu
161 d’écrivain suisse. Il faut de tout pour faire une Suisse , surtout dans le plan de la culture. Il faut d’abord des hommes comme
162 abord des hommes comme Ramuz, qui représentent la Suisse en soi, j’entends la Suisse dans la réalité vivante d’un de ses canto
163 , qui représentent la Suisse en soi, j’entends la Suisse dans la réalité vivante d’un de ses cantons ; des hommes qui, à force
164 s hommes qui essaient de représenter l’idée de la Suisse au regard de l’Europe ; des hommes qui soient des Suisses par cela mê
165 au regard de l’Europe ; des hommes qui soient des Suisses par cela même qu’ils essaient d’être des Européens. C’est dans cette
166 succès qu’à la seule condition de garder avec la Suisse réelle les liens les plus étroits. Que votre générosité ait contribué
52 1938, Journal d’Allemagne. Journal (1935-1936)
167 marche et le chant par groupes. Ainsi, tenez, les Suisses se passionnent pour le tir au fusil. Vous n’irez pas leur reprocher,
168 de l’Opéra. Je dis à mon compagnon, le dramaturge suisse allemand L. : — Vous y croyez, vous, à l’âme collective ? Est-ce que
53 1938, Journal d’Allemagne. Plébiscite et démocratie. (À propos des « élections » au Reichstag, 29 mars 1936)
169 chelle réduite : celle de certains petits cantons suisses où les affaires publiques sont discutées par l’assemblée plénière des
170 (On a remarqué depuis longtemps que le référendum suisse est généralement dirigé contre l’État. C’est-à-dire que la plupart de
171 Encore une fois : le référendum n’est possible en Suisse , il n’est « démocratique » que dans la mesure où le fédéralisme suiss
172 mocratique » que dans la mesure où le fédéralisme suisse subsiste, et où l’État centralisé n’a que des pouvoirs limités, ne « 
54 1939, La Vie protestante, articles (1938–1978). Nicolas de Flue et la tradition réformée (1er septembre 1939)
173 réformée (1er septembre 1939)b Tout ce que le Suisse romand moyen connaît de Nicolas de Flue, c’est que ce pieux ermite vi
174 , Nicolas fut revendiqué par tous les réformés de Suisse comme l’un de leurs plus grands précurseurs. Il m’a paru que la quest
175 éritage commun des catholiques et des protestants suisses . Mais dès les premiers jours de la Réforme, la question se posa de sa
176 u’il n’ait rien mangé, je ne puis le croire : les Suisses eux-mêmes ne l’affirment et ne le croient pas. » Rappelons que lorsqu
177 von Unterwalden ». Les autres réformateurs de la Suisse allemande en font autant. Joachim von Watt, ou Vadian, le savant huma
178 y personnifie l’idée confédérale, créatrice de la Suisse . Autour de lui, gravitent des figures symboliques ou historiques : le
55 1939, Les Nouvelles littéraires, articles (1933–1972). Non, Tristan et Iseut ne s’aiment pas, nous dit Denis de Rougemont (12 février 1939)
179 ter des polémiques passionnées. Ce jeune écrivain suisse , qui joint le souci de l’actualité et le goût des questions sociales
180 nt est grand, souple, il a la réserve affable des Suisses , et ce sourire des lèvres qui semble excuser le sérieux du regard. Il
181 ition de Zurich. Je veux mettre en scène un héros suisse , le bienheureux Nicolas de Flue, qui eut une vie extraordinaire. D’ab
56 1939, Articles divers (1938-1940). Nicolas de Flue vu par Denis de Rougemont (8 juillet 1939)
182 tée à l’Exposition de Zurich et offerte au public suisse par le canton de Neuchâtel. Il y a quelque chose de profondément émou
183 ans ce don : un canton offre à son pays une œuvre suisse , faite par un des musiciens les plus célèbres de son temps — suisse,
184 un des musiciens les plus célèbres de son temps — suisse , ne l’oublions pas — et par un des écrivains les plus intelligents de
185 , mis en musique par Arthur Honegger », La Patrie suisse , Genève, n° 27, 8 juillet 1939, p. 855. Propos recueillis par F. Gigo
57 1939, Articles divers (1938-1940). Du mythe de Tristan et Iseut à l’hitlérisme (14 juillet 1939)
186 t qui n’est pas des moindres. Ce fils de la libre Suisse , qui a hérité de la conscience et du sérieux de ceux de sa race, qui
58 1939, Articles divers (1938-1940). Comment j’ai écrit Nicolas de Flue (3 novembre 1939)
187 las domine les temps. Elle vit encore au cœur des Suisses . Elle est encore le grand symbole de notre Confédération et de sa mis
59 1939, Articles divers (1938-1940). Nicolas de Flue : naissance d’un drame (Noël 1939)
188 ujet, et je défiais quiconque d’en trouver un, en Suisse , qui fût de taille à occuper l’énorme scène dont j’avais vu les plans
189 t plus un souvenir de manuel, c’est le Munich des Suisses , c’est l’éternel miracle du don de la paix, toujours immérité… Au mat
190 te. Joignons alors notre prière à celle du peuple suisse , invoquant du fond des vallées l’intervention de Nicolas : Parmi nou
60 1939, Bulletin de la Guilde du livre, articles (1937–1948). Billet d’aller et retour (décembre 1939)
191 s nous reparlerons de toutes ces choses. Et de la Suisse , telle qu’on la voit de loin, dans sa vérité séculaire. La déprimante
61 1939, Articles divers (1938-1940). Pourquoi nous sommes là (décembre 1939)
192 , c’est parce qu’ils n’ont pas su, comme nous les Suisses , se fédérer progressivement au lieu de s’unifier brutalement. Oui, ce
193 est faite, attestée par le sang, que la solution suisse et fédérale est seule capable de fonder la paix, puisque l’autre abou
62 1939, Articles divers (1938-1940). Quel est le rôle de l’Université dans le pays ? (1939)
194 ez loin. … Ne serait-ce pas notre rôle actuel, en Suisse , de maintenir cette tradition du romantisme et des féconds loisirs qu
63 1939, Les Cahiers protestants, articles (1938–1968). Nicolas de Flue et la Réforme (août 1939)
195 (août 1939)b Pour la très grande majorité des Suisses d’aujourd’hui, surtout dans les cantons protestants, Nicolas de Flue
196 igure de Nicolas de Flue pouvait revêtir pour les Suisses d’aujourd’hui, et pour les protestants précisément, une signification
197 l’appelle désormais. Et sa légende se répand, en Suisse d’abord, puis bien au-delà. Peu à peu, les pèlerins deviennent plus f
198 appui : car son conseil est si puissant parmi les Suisses qu’on a coutume de s’adresser d’abord à lui lorsqu’il faut négocier u
199 raité. C’est ainsi que le solitaire conseille aux Suisses de se montrer prudents dans l’affaire de Bourgogne, où l’Autriche et
200 atriarcale. Mais la tentation est trop forte. Les Suisses passent outre aux avis de l’ermite, et toutes ses prédictions se réal
201 ieurs de ses principaux représentants vécurent en Suisse allemande du xiiie au xve siècle, et Nicolas de Flue ne saurait s’e
202 ion nous a livré concernant le pacificateur de la Suisse . On ne saurait en louer assez la science, et surtout l’honnêteté. C’e
203 e lui opposer une parole de Nicolas conjurant les Suisses de garder la foi de leurs pères, Zwingli réplique que les réformés so
204 le symbolisant l’idée confédérale créatrice de la Suisse . Les cantons personnifiés prenaient la parole tour à tour, comme à la
205 uvre et se privant de pain à l’époque même où les Suisses sont tentés par les richesses étrangères ; Nicolas pacifiant les cant
64 1939, Articles divers (1938-1940). Le protestantisme créateur de personnes (1939)
206 ns ; deux républiques démocratiques seulement, la Suisse et la France ; et enfin trois semi-dictatures : Pologne, Hongrie et P
207 ments lyriques sur les ossements sacrés des héros suisses , sachons reconnaître les premières racines de quelque chose qu’il ne
208 onde cette défense spirituelle sur la notion de «  Suisse chrétienne », défions-nous d’un certain enthousiasme qui nous ferait
209 nfusion du temporel et du spirituel. Parler d’une Suisse chrétienne quand beaucoup de Suisses sont incroyants, cela mène tout
210 Parler d’une Suisse chrétienne quand beaucoup de Suisses sont incroyants, cela mène tout simplement, dans la pratique, à l’uti
211 ’est-à-dire au césaropapisme. Si le mot d’ordre «  Suisse chrétienne » doit être lancé, ce ne peut être que par l’Église seule,
212 on par un parti, et non par l’État fédéral. Une «  Suisse chrétienne », ce serait une Suisse dont les citoyens seraient chrétie
213 fédéral. Une « Suisse chrétienne », ce serait une Suisse dont les citoyens seraient chrétiens. En attendant, sachons maintenir
65 1939, Nicolas de Flue. [PERSONNAGES]
214 des pèlerins. chœur céleste. pèlerins. soldats suisses , français et autrichiens. PERSONNAGES DU IIIe ACTE Nicol
215 la Follevie. chœur d’enfants. députés, soldats suisses et assistants.
66 1939, Nicolas de Flue. ACTE PREMIER.
216 Moi ! J’ai tout vu. L’ennemi était à la merci des Suisses . Déjà l’incendie éclatait dans une aile du couvent. Le capitaine de F
217 à dire pour ta défense ? Nicolas. —  Tous les Suisses ont juré, après Sempach, de ne jamais forcer à main armée un lieu con
218 Nicolas. —  Je préférerai ma mort. Car si les Suisses ne gardent pas le droit juré, dans la guerre comme dans la paix, la C
219 rs ! Il n’y a plus de justice pour les pauvres en Suisse  ! (Il sort en criant, entraîné par les gardes. Remue-ménage parmi le
67 1939, Nicolas de Flue. ACTE II.
220 pèlerins). —  Il faut vous dire : nous autres, en Suisse , on est religieux, c’est une affaire en règle, mais on n’est pas tell
221 fait des guerres ! Je vous le dis, seigneurs : la Suisse est menacée par de perfides séducteurs ! Ils vous feront de belles pr
222 t hommes et femmes, tous pauvres gens des cantons suisses et des bailliages. Ils ont appris nos mélodies le long des routes. Ch
223 querelles dans nos champs. Par chance encore, les Suisses sont restés à l’écart de la guerre. Autrement, où pourrions-nous fuir
224 Fatigué de luttes stériles avec les indomptables Suisses , et prévoyant des menaces nouvelles qui se préparent pour vous autres
225 n côté, et de l’autre la ruse… Petit troupeau des Suisses , te voilà bien gardé par le renard et par le loup ! Hornek. —  L’a
226 Vin chaleureux et tonnes d’or ! Ne tentez pas les Suisses , beaux seigneurs ! Hornek. —  Nous n’offrons que la paix. Pourquoi
227 ach. —  La paix dans la force et l’honneur, et la Suisse au rang des puissances ! Nicolas. —  Votre paix est tournée vers l
228 s dorés que vos promesses font luire aux yeux des Suisses  ! Ah ! vous êtes deux bons oiseleurs ! Qu’avons-nous besoin de riches
229 ait trembler encore, et c’est avec les piques des Suisses que vos princes ont dessein de l’abattre ! À nous la guerre, à vous l
230 déclencher cette avalanche, la grande colère des Suisses croulant sur la Bourgogne ! Nicolas. —  Ce ne serait pas moi qui l
231 e Tentateur ! (Lumière sur le plan 2. Entrée des Suisses armés, par la gauche et la droite. Ils se massent au milieu, entre le
232 dant ce récitatif, jeu de scène indiquant que les Suisses écoutent de tous côtés, dans l’inquiétude.) Choral ii. Sentinelle
233 s, écoutez, écoutez ! (Une moitié du groupe des Suisses se tourne vers le plan 3, l’autre moitié vers le plan 1 qui s’illumin
234 s. (Plan 1.) Autrichiens. (À droite.) Hohé les Suisses  ! Du haut des Alpes au sol ingrat Vous dominez les plaines désirables
235 es piques ? Français. (À gauche.) Hohé les Suisses  ! Voici l’armée du Téméraire. La voyez-vous ? Ah ! Ah ! péril et gloi
236 pitié de nous ! Scène vii. (Le groupe des Suisses se divise brusquement en deux : à gauche les villes, à droite les Wal
237 Chœur des français et des autrichiens. Hohé les Suisses  ! Chœur des suisses. Nous répondrons ! Chœur des français.
238 es, prêt au bond. Je vois la guerre ! Voix des suisses . —  Et que vois-tu ? Dis, que vois-tu ? L’astrologue. —  À l’Occid
239 à, ils fuient là-bas comme un nuage ! Voix des suisses . —  Qui vient ? Qui fuit ? Et que vois-tu ? L’astrologue (criant).
240 l’or ! Ha ! ha ! ha ! ha ! ha ! ha ! Voix des suisses . —  Pour qui cet or ? Sur qui ce rire ? Et plus tard, que vois-tu ? P
241 Il crie : Alerte ! Diesbach. —  Aux armes, les Suisses  ! L’armée du duc a franchi nos frontières ! Défendons-nous ! Une v
242 nos frontières ! Défendons-nous ! Une voix des suisses . —  Ce n’est pas nous, c’est le Destin qui l’a voulu ! Aux armes ! (
243 Guerre ! Éclate, joie du sang sauvage ! Hardi les Suisses  ! Sus au Téméraire ! Victoire ! Victoire ! Victoire ! Une partie
68 1939, Nicolas de Flue. ACTE III.
244 neurs, dans ce pays qui domine vos plaines ! (Aux Suisses .) Allez dire à nos députés que tout est disposé pour la séance solenn
245 osé pour la séance solennelle. (Il sort avec les Suisses .) Scène iii. L’ambassadeur de Venise. —  L’accueil est simple
246 duc pris dans la glace des marais ! Je tiens les Suisses pour invincibles. L’ambassadeur de Venise. —  Et moi je dis : tout
247 alliance particulière soit interdite, et que les Suisses ne se battent plus jamais que sous notre commun drapeau ! J’ai dit.
69 1939, Articles divers (1938-1940). Le théâtre communautaire en Suisse (1939)
248 Le théâtre communautaire en Suisse (1939)r La Suisse est sans doute le pays où l’on joue le plus de t
249 Le théâtre communautaire en Suisse (1939)r La Suisse est sans doute le pays où l’on joue le plus de théâtre. Serait-ce que
250 oral est de beaucoup le plus facile à recruter en Suisse , et particulièrement dans le canton de Neuchâtel, qui m’a demandé d’é
251 e concert avec le chœur d’enfants : ce seront les Suisses et les enfants de Nicolas. Enfin un petit chœur caché derrière le deg
252 e, Nicolas sacrifie sa solitude pour le salut des Suisses  : il descend du plan 3 au plan 2. Deux mots à propos de la musique. O
253 à propos de la musique. On a défini le Festspiel suisse comme résultant de la conjonction du cortège et de la cantate (voir l
254 ssant article d’Édouard Combe sur le Festspiel en Suisse , dans La Suisse qui chante, 1932). Cette formule me paraît plus colle
255 Édouard Combe sur le Festspiel en Suisse, dans La Suisse qui chante, 1932). Cette formule me paraît plus collectiviste que com
256 gage de notre effort : nulle part, ailleurs qu’en Suisse , il n’eût été possible d’imaginer et de réaliser un spectacle de cett
257 ndre populaire. Ce sont les conditions proprement suisses , et plus précisément fédéralistes, de ce théâtre communautaire qu’il
258 e notre scène. r. « Le théâtre communautaire en Suisse  », La Suisse vue à travers l’Exposition nationale, Zurich, Atlantis V
259 . r. « Le théâtre communautaire en Suisse », La Suisse vue à travers l’Exposition nationale, Zurich, Atlantis Verlag, vol. I
70 1940, Articles divers (1938-1940). Les Suisses sont-ils « à la hauteur » de la Suisse ? (20 janvier 1940)
260 Les Suisses sont-ils « à la hauteur » de la Suisse ? (20 janvier 1940)u La Sui
261 Les Suisses sont-ils « à la hauteur » de la Suisse  ? (20 janvier 1940)u La Suisse est neutre. La Suisse est belle. On
262 hauteur » de la Suisse ? (20 janvier 1940)u La Suisse est neutre. La Suisse est belle. On a fait avec cela beaucoup de litt
263  ? (20 janvier 1940)u La Suisse est neutre. La Suisse est belle. On a fait avec cela beaucoup de littérature de manuels, — 
264 ental — comme privilèges de droit divin du peuple suisse — soit d’un point de vue purement utilitaire ou touristique. C’est-à-
265 hélas, ont pu confondre avec l’esprit même de la Suisse , « peuple d’instituteurs et d’hôteliers », comme chacun sait… Qu’on y
266 r vraiment, nous ne sommes pour rien, nous autres Suisses du xxe siècle, dans notre histoire et notre géographie. Ensuite, si
267 misérable… Eh bien, je ne dis pas que le peuple suisse représente dans son ensemble « la posture la plus misérable de l’homm
268 et qui oublie qu’on peut aussi l’y comparer. Être Suisse , ce n’est pas un « filon ». C’est plutôt une « mission spéciale ». Il
269 r les glaciers. En avant donc, pour mériter cette Suisse qui nous fut donnée ! u. « Les Suisses sont-ils “à la hauteur” de l
270 ter cette Suisse qui nous fut donnée ! u. « Les Suisses sont-ils “à la hauteur” de la Suisse ? », La Coopération, Bâle, n° 3,
271 u. « Les Suisses sont-ils “à la hauteur” de la Suisse  ? », La Coopération, Bâle, n° 3, 20 janvier 1940, p. 1.
71 1940, Les Cahiers protestants, articles (1938–1968). La bataille de la culture (janvier-février 1940)
272 groupes personnalistes, répandus en France et en Suisse , et vingt autres mouvements analogues, tous animés de cet esprit d’éq
273 endre la culture, et pour ceux qui veulent rester Suisses . La guerre actuelle manifeste avant tout la faillite retentissante de
274 est faite, attestée par le sang, que la solution suisse et fédérale est seule capable de fonder la paix, puisque l’autre abou
275 nent enfin que l’heure est venue pour nous autres Suisses , de voir grand, de voir aux proportions de l’Europe moderne, tout en
72 1940, Articles divers (1938-1940). D’un certain cafard helvétique (janvier 1940)
276 ommes civils ou mobilisés, aux quatre coins de la Suisse , qui voudraient travailler pour leur pays, qui sont pleins de projets
277 ne une passion égalitaire (inconnue de l’ancienne Suisse ) qui a pour effet de déprimer l’initiative originale, les vocations t
278  », de prétentieux ou d’excité. Certain sentiment suisse répugne à tout ce qui lui paraît vouloir se distinguer, dans n’import
73 1940, Articles divers (1938-1940). La Suisse que nous devons défendre. I : Les voix que rien n’arrête (24 février 1940)
279 La Suisse que nous devons défendre. I : Les voix que rien n’arrête (24 février
280 e rien n’arrête : elles nous demandent à nous les Suisses , si nous avons encore une raison d’être, si nous osons encore le proc
281 e notre sol n’appartienne qu’à nous seuls, à nous Suisses . Elles nous demandent quelle est la Suisse que nous sommes décidés à
282 nous Suisses. Elles nous demandent quelle est la Suisse que nous sommes décidés à défendre. Voilà le défi que nous adresse l’
283 vons fait serment, le 2 septembre, de défendre la Suisse jusqu’à la mort. Eh bien, il serait fou de mourir pour une Suisse don
284 a mort. Eh bien, il serait fou de mourir pour une Suisse dont nous ne serions pas sûrs qu’elle a le droit et le devoir d’exist
285 ne conscience sérieuse des raisons de vivre de la Suisse , et de nos raisons de vivre en tant que Suisses. Il nous faut tout d
286 la Suisse, et de nos raisons de vivre en tant que Suisses . Il nous faut tout d’abord écarter un certain nombre de fausses rais
287 pour en dégager enfin la vocation concrète de la Suisse . 5. Voir La Coopération du 20 janvier. v. « La Suisse que nous de
288 5. Voir La Coopération du 20 janvier. v. « La Suisse que nous devons défendre. I : Les voix que rien n’arrête », La Coopér
74 1940, Articles divers (1938-1940). La Suisse que nous devons défendre. II : Sommes-nous libres ? (2 mars 1940)
289 La Suisse que nous devons défendre. II : Sommes-nous libres ? (2 mars 1940)w
290 d’être et de penser. Un jour, écrit Goethe, les Suisses se délivrèrent d’un tyran. Ils purent se croire libres un moment : ma
291 aristocrates ? Sommes-nous bien certains que les Suisses sont, plus que d’autres, libérés des préjugés bourgeois ? Sommes-nous
292 courage de le reconnaître en toute franchise : la Suisse actuelle est un pays où l’on a peu de « véritable » liberté d’esprit.
293 dans notre histoire. C’est parce que les premiers Suisses avaient la passion de leurs libertés sociales, civiles et quotidienne
294 ibérer du joug autrichien. Et c’est parce que les Suisses du xviiie siècle ne jouissaient plus d’une véritable liberté intérie
295 ci ce que j’entends par la paresse d’esprit : les Suisses jouissent d’une instruction publique remarquable, mais ils ont la plu
296 , comme on l’a peut-être trop dit. Autrefois, les Suisses se méfiaient des personnalités trop affichées, parce qu’ils craignaie
297 ique dans l’effacement volontaire des plus grands Suisses de ce temps-là. Mais aujourd’hui, l’égalitarisme hérité du xixe sièc
298 a longtemps, tout au haut de la pente… w. « La Suisse que nous devons défendre. II : Sommes-nous libres ? », La Coopération
75 1940, Articles divers (1938-1940). La Suisse que nous devons défendre. III : Pourquoi nous devons rester neutres (9 mars 1940)
299 La Suisse que nous devons défendre. III : Pourquoi nous devons rester neutres (
300 e la nécessité n’est guère valable que pour nous, Suisses . Nos voisins n’ont aucune raison d’en tenir compte, bien au contraire
301 orcent. Et certes, aux yeux d’un chrétien et d’un Suisse , les traités ne seront jamais de simples chiffons de papier ! La Conf
302 ligérantes de ne point utiliser le passage par la Suisse , qui les découvrirait sur leur flanc. Mais cette raison dite d’équili
303 8 lorsque le fameux « fossé » séparait Welches et Suisses allemands. Aujourd’hui, nous sommes unanimes… Que reste-t-il donc à r
304 al. Si maintenant et malgré tout j’affirme que la Suisse a le devoir de rester neutre, ce ne peut donc être qu’au nom d’une ré
305 elle au premier chef ; au nom de la mission de la Suisse dans la communauté européenne. Non, la neutralité de la Suisse ne sau
306 a communauté européenne. Non, la neutralité de la Suisse ne saurait être un privilège, c’est une charge ! Et ce serait bien ma
307 ’Europe entière. Seule, la mission positive de la Suisse rend un sens et un poids aux arguments que nous jugions tout à l’heur
308 t Acte que la neutralité et l’inviolabilité de la Suisse , et son indépendance de toute influence étrangère, sont dans les vrai
309 s permettre d’accomplir notre mission spéciale de Suisses . Disons-nous donc : Beauté du sol oblige, liberté oblige, neutralité
310 ai dans un dernier article, sur la vocation de la Suisse et ses conséquences pour nous tous. x. « La Suisse que nous devons
311 sse et ses conséquences pour nous tous. x. « La Suisse que nous devons défendre. III : Pourquoi nous devons rester neutres »
76 1940, La Vie protestante, articles (1938–1978). De Luther à Hitler (15 mars 1940)
312 ien et catholique. Un billet, s’il vous plaît, au Suisse inquiet, au protestant scandalisé que je suis, pour expliquer cette a
77 1940, Articles divers (1938-1940). La Suisse que nous devons défendre. IV : Notre « mission spéciale » (16 mars 1940)
313 La Suisse que nous devons défendre. IV : Notre « mission spéciale » (16 mars 19
314 ue je définisse ce que j’appelle la mission de la Suisse , ou mieux encore, sa vocation. C’est très facile à dire en quelques m
315 es mots. La vocation actuelle et historique de la Suisse , c’est de défendre et d’illustrer aux yeux de l’Europe le principe du
316 ntérieur de nos frontières. C’est faire que notre Suisse ait vraiment le droit de s’offrir en exemple à l’Europe, sur le plan
317 ar l’arrière. Quand on parle d’une vocation de la Suisse vis-à-vis de l’Europe, nombreux sont ceux qui crient à l’utopie. Beau
318 nt condamnés à l’idéalisme. Mais beaucoup de bons Suisses ne le voient pas de leurs yeux, et par suite, ne veulent pas y croire
319 ment l’indication d’une vocation européenne de la Suisse . Dans un certain sens, ils n’ont pas tort. Une vocation n’est jamais
320 s’agit pour nous tous de reconnaître la vocation suisse , d’en revêtir la charge, d’en être les porteurs. Travaillons tout d’a
321 mobiliser l’opinion en faveur d’une action de la Suisse auprès de ses voisins en guerre. Ce n’est pas encore une mobilisation
322 te que cette réduction d’Europe fédérée qu’est la Suisse soit au moins de l’ouvrage bien fait, digne d’être exposé et en bonne
323 s reste à connaître beaucoup mieux nos confédérés suisses allemands, qui savent souvent tellement mieux que nous ce qu’est la S
324 ent souvent tellement mieux que nous ce qu’est la Suisse . Il nous reste surtout à développer en profondeur ce que j’appellerai
325 ans mes articles qu’une seule idée : c’est que la Suisse que nous devons défendre n’est pas la Suisse des manuels, des cartes
326 e la Suisse que nous devons défendre n’est pas la Suisse des manuels, des cartes postales et des discours, n’est pas la Suisse
327 des cartes postales et des discours, n’est pas la Suisse qui se vante de ses beautés, de ses libertés et de sa neutralité, mai
328 de ses libertés et de sa neutralité, mais bien la Suisse qui sait reconnaître dans ces privilèges les signes d’une mission don
329 té. Si nous refusons de considérer le fait d’être Suisses comme une espèce de filon, si nous le considérons tout au contraire c
330 donner, nous serons mieux armés pour défendre la Suisse où Dieu nous veut à son service. y. « La Suisse que nous devons déf
331 Suisse où Dieu nous veut à son service. y. « La Suisse que nous devons défendre. IV : Notre ‟mission spéciale” », La Coopéra
78 1940, La Vie protestante, articles (1938–1978). « Dieu premier servi » (26 avril 1940)
332 res. Là-dessus, quelques remarques à propos de la Suisse . Je suis de ceux qui pensent que la foi n’est pas « une affaire privé
333 ien placé par sa naissance dans la communauté des Suisses doit naturellement s’insérer dans les données de fait qui sont celles
334 ère du citoyen chrétien sera dans l’intérêt de la Suisse , certes. Mais elle sera d’abord obéissance à la foi. J’insiste sur ce
335 e devons pas être chrétiens parce que nous sommes Suisses et que la Suisse est officiellement un pays chrétien. Mais nous devon
336 chrétiens parce que nous sommes Suisses et que la Suisse est officiellement un pays chrétien. Mais nous devons être de bons Su
337 t un pays chrétien. Mais nous devons être de bons Suisses parce que nous sommes chrétiens d’abord. Or, je constate qu’on entret
338 ou simplement laisser entendre, qu’un bon citoyen suisse a le devoir d’être chrétien, comme si ce devoir était la conséquence
339 ontraire, je le répète : nous devons être de bons Suisses parce que nous sommes chrétiens d’abord. Gardons-nous du Schweizer Ch
79 1940, Articles divers (1938-1940). D’un journal d’attente (pages démodées) (avril 1940)
340 re ces deux ardeurs montées jusqu’à la haine ? En Suisse , 2 mai 1939 Combien oseraient avouer que cette menace leur rend enfin
80 1940, La Nouvelle Revue française, articles (1931–1961). Hommage à C. F. Ramuz (mai 1940)
341 Thomas Mann, Zweig, Valéry. Et les quatre langues suisses — n’oubliez pas le ladin des Grisons — viennent dire au dessert leur
342 bien la constellation ramuzienne. Rien de plus «  Suisse  » que ces créations spontanées, comme accidentelles, de centres europ
81 1940, La Vie protestante, articles (1938–1978). Neutralité (3 mai 1940)
343 un volume intitulé : Mission ou démission de la Suisse . Pendant tout l’hiver, nous avons pu lire dans les journaux cet aver
82 1940, Les Cahiers protestants, articles (1938–1968). L’heure sévère (juin 1940)
344 ir pour persévérer. » Or cette espèce est rare en Suisse , comme dans tous les petits pays où l’ère bourgeoise, ère du « confor
345 questions sociales. Et cela non pas seulement en Suisse , mais dans tous les pays de l’Europe ; non seulement sur le plan soci
346 quel ils excitaient les masses. « Mea culpa » des Suisses , qui voulaient profiter des avantages de la folie moderne, et qui se
347 aux qui ne peuvent en croire leurs yeux. Avis aux Suisses . Les Suisses ont quelque chose à faire, quelque chose de précis, que
348 uvent en croire leurs yeux. Avis aux Suisses. Les Suisses ont quelque chose à faire, quelque chose de précis, que je veux dire
349 an dernier — et c’est fini —, dont je parlais aux Suisses en janvier de cette année, et cela fait déjà cinq mois passés. Ce dél
350 budget annuel de la « défense spirituelle » de la Suisse représente à peu près le prix de deux chars d’assaut. On trouvera de
83 1940, Articles divers (1938-1940). L’heure sévère (juin 1940)
351 ir pour persévérer. » Or cette espèce est rare en Suisse , comme dans tous les petits pays où l’ère bourgeoise, ère du « confor
352 questions sociales. Et cela non pas seulement en Suisse , mais dans tous les pays de l’Europe ; non seulement sur le plan soci
353 e lequel ils excitaient les masses. Mea culpa des Suisses , qui voulaient profiter des avantages de la folie moderne, et qui se
354 aux qui ne peuvent en croire leurs yeux. Avis aux Suisses . Les Suisses ont quelque chose à faire, quelque chose de précis, que
355 uvent en croire leurs yeux. Avis aux Suisses. Les Suisses ont quelque chose à faire, quelque chose de précis, que je veux dire
356 ’an dernier — et c’est fini — dont je parlais aux Suisses en janvier de cette année — et cela fait déjà cinq mois passés8. Ce d
357 budget annuel de la « défense spirituelle » de la Suisse représente à peu près le prix de deux chars d’assaut. On trouvera de
358 s. 8. Voir mon livre Mission ou démission de la Suisse (« La bataille de la culture. ») 9. Comme le fait Paul Reynaud deva
84 1940, Articles divers (1938-1940). L’heure de la Suisse (1er août 1940)
359 L’heure de la Suisse (1er août 1940)ae Pendant des siècles, l’équilibre entre les grand
360 uilibre entre les grands États qui entouraient la Suisse fut notre garantie d’indépendance. Cet équilibre vient d’être rompu.
361 ndépendance. Cet équilibre vient d’être rompu. La Suisse est réduite à elle-même. Quels que soient les sentiments que nourriss
362 t ou de corporation) qui a rassemblé les premiers Suisses au xiiie siècle. C’est l’esprit de résistance locale organisée, la p
363 acrifice de quelques-uns pour tous qui a sauvé la Suisse à Saint-Jacques sur la Birse, malgré l’anéantissement total de nos tr
364 de nos troupes. Une seule fois dans l’histoire la Suisse a succombé : en 1798. Les causes de cette défaite sont bien connues,
365 a résistance « aveugle » de quelques-uns sauva la Suisse  ; l’envahisseur reconnut que les habitants du Nidwald avaient été les
366 et après une tentative manquée pour imposer à la Suisse un statut contraire à ses traditions, il déclara : « La nature a fait
367 as d’un homme sage. » (Napoléon, en 1802.) L’idée suisse renaissait, contre toute espérance. Un tel passé doit nous donner con
368 le présent. Il nous montre que de tout temps, la Suisse a été menacée par des puissances dix fois supérieures, et qu’elle ne
369 et démoraliser que ceux qui ont oublié comment la Suisse s’est faite, et à quel prix elle s’est toujours maintenue. Mais on ne
370 héritage qu’en travaillant à l’enrichir. Ainsi la Suisse ne survivra aux révolutions actuelles que si elle croit à son avenir,
371 r de l’idéal forgé par notre histoire. Rendons la Suisse digne d’elle-même, et rendons-nous plus dignes d’elle ! Comment ? Je
372 s clair. C’est le maintien et la rénovation de la Suisse  : l’un ne va pas sans l’autre, l’une rend l’autre possible. Les sacri
373 et moi de droite, mais aujourd’hui nous sommes de Suisse , l’un comme l’autre. Les sacrifices de cette nature sont peut-être pl
374 e pour notre Confédération. ae. « L’heure de la Suisse  », Le Semeur vaudois, Lausanne, n° 30, 1er août 1940, p. 2.
85 1940, Articles divers (1938-1940). Un fondateur de la Ligue du Gothard part pour quatre mois aux États-Unis : M. Denis de Rougemont nous dit… (23 août 1940)
375 e jamais — ce qui doit logiquement représenter la Suisse d’aujourd’hui. Et travailler au bien de la Suisse. Le comité directeu
376 Suisse d’aujourd’hui. Et travailler au bien de la Suisse . Le comité directeur de la Ligue est formé de dix hommes dont le plus
377 ; cela équivaut à dire que la moitié des citoyens suisses ne s’intéressaient pas aux affaires du pays. Il fallait se hâter de l
378 d’une série de conférences destinées aux colonies suisses du Nouveau Monde. Il part également pour assister aux représentations
86 1940, Les Cahiers protestants, articles (1938–1968). L’Église et la Suisse (août 1940)
379 L’Église et la Suisse (août 1940)e Je vous parlerai ce matin de l’Église visible et non
380 arlerai des Églises telles que nous les voyons en Suisse  ; et de la Suisse, telle que nous la voyons en ce mois de juillet de
381 s telles que nous les voyons en Suisse ; et de la Suisse , telle que nous la voyons en ce mois de juillet de 1940. Ce ne sera p
382 pays. « Au cœur de la révolution européenne, la Suisse est réduite à elle-même. Elle n’a plus d’autre garantie humaine que s
383 mystérieux et inexpugnable. Bastion naturel de la Suisse , cœur de l’Europe et rendez-vous des races, le Gothard est le grand s
384 de notre sécurité. Et s’il fallait qu’un jour la Suisse fût envahie, j’imagine qu’elle pourrait garder pendant des mois, peut
385 x derniers sommets libres, autour du trésor de la Suisse . Oui, nous serions courbés, mais le grondement lointain des canons du
386 xtrême que je viens de décrire, à supposer que la Suisse soit envahie, pourrions-nous penser à l’Église comme à notre Gothard
387 on voit ce qui était vraiment solide. L’Église de Suisse est-elle vraiment solide ? Saura-t-elle résister comme un roc ? comme
388 de notre Église visible, de nos diverses Églises suisses , c’est qu’elles ont cessé d’être ou n’ont jamais été de véritables co
389 iberté. Nos paroisses actuelles, nos paroisses de Suisse , seraient-elles capables de jouer pareil rôle, de nos jours ? Souvent
390 s remarques sur les rapports de l’Église et de la Suisse , en tant qu’État. D’abord ceci : notre Église suisse doit être, ou re
391 sse, en tant qu’État. D’abord ceci : notre Église suisse doit être, ou redevenir une Église de Dieu, et non pas la société des
392 unique et suffisant que l’Église doit rendre à la Suisse , c’est de rester ou de devenir une vraie Église, une Église de Dieu e
393 sance d’ordre politique. 2° Le service que l’État suisse doit en retour, à l’Église, c’est de la laisser être une vraie Église
394 ie Église de Dieu et non pas une Église de l’État suisse . Il est bien vrai que notre État fédéral ne saurait se fonder concrèt
395 e devons pas être chrétiens parce que nous sommes Suisses , mais nous devons être de bons Suisses parce que nous sommes chrétien
396 ous sommes Suisses, mais nous devons être de bons Suisses parce que nous sommes chrétiens d’abord. Gardons-nous du Schweizerchr
397 du pays, dans toutes les couches de notre peuple suisse . Pour mille raisons qui tiennent à l’évolution sociale du xixe siècl
398 chants réglés et réguliers. Depuis mon retour en Suisse j’éprouve avec intensité l’absence de toute espèce de liturgie sérieu
399 ant pour quelles raisons je pense que nos Églises suisses devraient se préparer à l’adopter, telle qu’elle est. Il y a d’abord
400 un beau dimanche, au culte d’une de nos paroisses suisses . Elle sera d’abord, probablement, dépaysée, comme je vous le disais t
401 t à mon sujet, aux relations entre l’Église et la Suisse , ou pour être concret : aux relations entre nos Églises et nous, les
402 et : aux relations entre nos Églises et nous, les Suisses . Le peuple suisse, en général, n’a pas un sens des formes très raffin
403 entre nos Églises et nous, les Suisses. Le peuple suisse , en général, n’a pas un sens des formes très raffiné. Je vous dirai m
404 nte, et qui vous surprendra peut-être : le peuple suisse souffre d’un défaut qu’il me faut bien nommer le sans-gêne spirituel.
405 une liturgie, comment se fait-il que nos Églises suisses soient les seules sur le continent qui croient pouvoir s’en passer, s
406 ns cesse croissante.) Et pourtant, les Églises de Suisse devraient avoir à cœur ce rapprochement, plus qu’aucune autre Église
407 comme lorsqu’on parle de « l’indépendance » de la Suisse . 10. Canton de Genève. e. « L’Église et la Suisse », Les Cahiers pr
408 isse. 10. Canton de Genève. e. « L’Église et la Suisse  », Les Cahiers protestants, Lausanne, août 1940, p. 321-342. Une note
87 1940, Articles divers (1938-1940). Autocritique de la Suisse (août 1940)
409 Autocritique de la Suisse (août 1940)ad Nul pays, à ma connaissance, n’a été plus souvent ex
410 us souvent expliqué à lui-même et au monde que la Suisse . C’est qu’il en a besoin plus que nul autre. Sa devise est un paradox
411 sition gauche-droite est étrangère au génie de la Suisse . Son origine parlementaire le prouve : rien de moins suisse que notre
412 n origine parlementaire le prouve : rien de moins suisse que notre Parlement, importé d’Amérique à une époque récente, et plus
413 es. Je vois que dans le budget moyen d’un ouvrier suisse , le cadre matériel de l’existence (logement, vêtement, mobilier, assu
414 tants ; les Romands, Tessinois ou Ladins avec les Suisses alémaniques. Nier ce principe ou l’appliquer sans loyauté, dans n’imp
415 est nier le fédéralisme et ruiner les bases de la Suisse . Que nos moralistes s’en souviennent, et que nos conformistes ne l’ou
416 quer la ressemblance entre ce qu’ils détestent en Suisse et ce qu’ils admirent au-dehors…) 9. Notre naïveté. — Elle éclate dan
417 géographie ! dit ce poète. Et de nous décrire une Suisse héroïque protégée par les Alpes, ce rempart, le Jura, cette barrière,
418 mais les géographes, plus sobres, définissent la Suisse en ces termes : « Une dépression entre deux chaînes de montagnes. » R
419 droit que nul État humain n’est éternel ; que la Suisse est un État humain ; et que par conséquent l’épithète « éternelle » n
420 e » ne saurait désigner l’attitude adoptée par la Suisse en politique. De plus, la Suisse n’est devenue neutre qu’à partir d’u
421 e adoptée par la Suisse en politique. De plus, la Suisse n’est devenue neutre qu’à partir d’un certain moment de son histoire.
422 cette manière notre opinion. En tant que citoyen suisse respectueux des décisions de nos autorités suprêmes, j’ai donc le dro
423 sa matérialité (le territoire). Le vrai patriote suisse ne dit pas : « Plutôt renoncer à ma liberté d’opinion que de risquer
424 ulier à dominer les masses13. Il est temps que la Suisse comprenne que le souci de son économie ne saurait plus servir d’excus
425 édérales ». Sur le plan diplomatique européen, la Suisse pourrait et devrait jouer dans notre siècle une partie magnifique. Ma
426 c raison G. de Reynold. ad. « Autocritique de la Suisse  », Schweizerische Hochschulzeitung, août 1940, p. 158-167. Précédé de
427 e : « Sous le titre : Mission ou démission de la Suisse , Denis de Rougemont, l’un des lauréats du prix Gottfried Keller 1940
428 ans la communauté ; et tous ils s’adressent à des Suisses . Par une série de cercles concentriques, ils s’efforcent de situer no
429 écimen, le dernier chapitre : “Autocritique de la Suisse ”, désirant les rendre attentifs (car nous nous sentons pressés de le
88 1940, Articles divers (1938-1940). La Ligue du Gothard : raisons d’espérer (13 septembre 1940)
430 s-Unis, afin d’y prendre contact avec les milieux suisses établis là-bas, il nous dit son sentiment sur la ligue du Gothard don
89 1940, Articles divers (1938-1940). L’homme au poignard enguirlandé (1940)
431 l avec une dure exactitude : face au danger. Leur Suisse est au sommet de son élan vers la conquête et la richesse ; au comble
432 ont des vagues à peine figées dans leur élan. Une Suisse réelle, et non pas un décor ; non pas un état d’âme vaporeux, comme l
433 ses tableaux ; ce sera l’arme réelle du guerrier suisse , signe des vieilles libertés ; et maintenant c’est le sceau des poème
434 anchées, pendant que leur artillerie décimait les Suisses à bout portant. Le poème de Manuel répond à une chanson glorifiant la
90 1940, Qu’est-ce que la Ligue du Gothard ? (1940). I. Naissance de la Ligue
435 que ces solutions fussent trouvées dans un esprit suisse , et non pas importées de l’étranger. Il importait de fixer sans équiv
436 éfinir, comme suit, la situation présente : 1. La Suisse est réduite à elle-même, comme elle le fut souvent au cours de son hi
437 , d’esprit chrétien, sur laquelle s’est fondée la Suisse . 3. La défense à tout prix de notre indépendance et la lutte contre
438 Il n’y aurait pas de défaitisme si chaque citoyen suisse était pleinement conscient de ce que signifie la Suisse comme idéal e
439 était pleinement conscient de ce que signifie la Suisse comme idéal et comme trésor de libertés civiques chèrement conquises.
440 Il n’y aurait pas de défaitisme si chaque citoyen suisse voyait la possibilité de travailler positivement aux réformes indispe
441 mique et politique. On ne peut pas mourir pour la Suisse si l’on n’a pas de raisons de vivre pour elle. 6. Il est évident que
442 . Les plus grands obstacles à la rénovation de la Suisse sont : d’une part, le défaut de responsabilité personnelle à tous les
443 on, le tout inséré dans un bon nombre de journaux suisses de toutes tendances. Ces publications — appuyées par un certain nombr
91 1940, Qu’est-ce que la Ligue du Gothard ? (1940). II. Le symbole du Gothard
444 . Le symbole du Gothard « Bastion naturel de la Suisse , cœur de l’Europe et limite des races, le Gothard est le grand symbol
445 Le Gothard, invincible bastion : c’est l’héritage suisse qu’il s’agit de maintenir contre la menace étrangère. Le Gothard, cro
92 1940, Qu’est-ce que la Ligue du Gothard ? (1940). VI. Que faire tout de suite ?
446 pes, quels buts proposons-nous ? La défense de la Suisse tout d’abord. Et en même temps, car l’un ne va pas sans l’autre, la r
447 nstitutions : quoi qu’en dise certaine presse, la Suisse mourra si elle se borne à se féliciter de son statut actuel. Nous dem
93 1940, Qu’est-ce que la Ligue du Gothard ? (1940). VII. Réformes politiques
448 influences ou même des pressions étrangères. La Suisse doit être gouvernée, et non pas seulement administrée. Le Conseil féd
94 1940, Qu’est-ce que la Ligue du Gothard ? (1940). IX. Premiers résultats de notre action
449 Gothard a produit un choc salutaire sur l’opinion suisse . Elle a rendu confiance à beaucoup de citoyens, elle a fait naître un
450 appelons à nos côtés tous ceux qui croient que la Suisse vaut d’être défendue et peut l’être avec l’aide de Dieu. Nous appelon
451 s dans la seule voie possible. Nous savons que la Suisse est gravement menacée, mais que notre action la renforce. De tout tem
95 1940, Mission ou démission de la Suisse. Avertissement
452 culture, neutralité, fédéralisme et défense de la Suisse . Si je me décide à réunir ces textes — les uns « parlés », les autres
453 ans la communauté ; et tous, ils s’adressent à la Suisse , ou pour mieux dire, ils s’adressent à des Suisses. Par une série de
454 Suisse, ou pour mieux dire, ils s’adressent à des Suisses . Par une série de cercles concentriques, ils s’efforcent de situer no
455 interdise de « causer » et de m’entendre avec les Suisses d’autres croyances. Bien au contraire ! Car les seuls entretiens féco
456 e du recueil est consacré à définir cette mission suisse , ses objectifs immédiats et lointains, ses limites et sa vraie grande
457 ar une vision générale du monde, et du rôle de la Suisse dans le monde. Soyons modestes, c’est entendu. Nous ne sommes pas les
458 ire imprudence. Que cette heure ait sonné pour la Suisse , qu’il soit temps de voir grand et d’oser, au sein d’un grand péril e
96 1940, Mission ou démission de la Suisse. Le protestantisme créateur de personnes
459 s ; trois républiques démocratiques seulement, la Suisse , la Finlande et la France ; et enfin trois semi-dictatures : Pologne,
460 ments lyriques sur les ossements sacrés des héros suisses , sachons reconnaître les premières racines de quelque chose qu’il ne
461 onde cette défense spirituelle sur la notion de «  Suisse chrétienne », défions-nous de certains élans qui nous feraient tomber
462 nfusion du temporel et du spirituel. Parler d’une Suisse chrétienne quand beaucoup de Suisses, et des plus influents, sont inc
463 Parler d’une Suisse chrétienne quand beaucoup de Suisses , et des plus influents, sont incroyants, cela mène tout simplement, d
464 ’est-à-dire au césaropapisme. Si le mot d’ordre «  Suisse chrétienne » doit être lancé, ce ne peut être que par les Églises seu
465 ules, et non par un parti ou par une ligue. Une «  Suisse chrétienne », ce serait une Suisse dont les citoyens seraient chrétie
466 e ligue. Une « Suisse chrétienne », ce serait une Suisse dont les citoyens seraient chrétiens, ou tout au moins accepteraient
467 de septembre 1938 : « la paix de Munich ». 4. En Suisse , Emil Brunner (Der Mensch im Widerspruch), et Gonzague de Reynold (Co
468 spruch), et Gonzague de Reynold (Conscience de la Suisse ). 5. À partir de la fin du xiie siècle surtout. 6. Je rappelle que
469 posés de poisons… 12. Cette devise rend un son «  suisse  » à mon oreille. Et c’est ici le lieu de le rappeler : le mot hugueno
470 ), c’est-à-dire de « Eidgenossen », ou Confédérés suisses . Les huguenots français voulaient la liberté religieuse d’abord, mais
471 l’écrivait l’un deux : « vivre en la liberté des Suisses et de faire cantons ». (Fédéralisme calviniste !)
97 1940, Mission ou démission de la Suisse. La bataille de la culture
472 us dirais ce soir, je me trouvais quelque part en Suisse , dans une ferme montagnarde, au fond d’une chambre assez sombre et gl
473 groupes personnalistes, répandus en France et en Suisse , et vingt autres mouvements analogues, tous animés de cet esprit d’éq
474 endre la culture, et pour ceux qui veulent rester Suisses . La guerre actuelle m’apparaît comme la guerre la plus antisuisse de
475 est faite, attestée par le sang, que la solution suisse et fédérale est seule capable de fonder la paix, puisque l’autre abou
476 ent enfin que l’heure est venue, pour nous autres Suisses , de voir grand, de voir aux proportions de l’Europe moderne, tout en
477 erait juste d’ajouter ici les noms de deux grands Suisses  : Jacob Burckhardt (Considérations sur l’histoire du monde et Corresp
98 1940, Mission ou démission de la Suisse. Neutralité oblige, (1937)
478 er de l’optimisme épais où s’endorment les jeunes Suisses , trop assurés, comme le dit Cingria, de trouver chaque matin sur leur
479 otre vie dans la cité, de notre existence comme «  Suisses  ». Ils affectent nos tabous les plus inébranlés, nos sécurités matéri
480 tres ? Je voudrais souligner ceci : que c’est aux Suisses , finalement, que Ramuz pose ces questions ; mais que s’il garde en mê
481 isins, c’est peut-être que notre lot, en tant que Suisses , et non en tant que Vaudois, ou Genevois, ou Zurichois, est d’exister
482 ssion à accomplir, et que nul autre n’a reçue. La Suisse existe-t-elle ? nous demande Ramuz. Cela revient à dire : a-t-elle un
483 t-être la plus importante qu’il faille poser à la Suisse . Parce que la Suisse se figure justement que c’est la question qui ne
484 ante qu’il faille poser à la Suisse. Parce que la Suisse se figure justement que c’est la question qui ne se pose pas. Que nou
485 . Hors de chez nous, l’on pense généralement : la Suisse tire son épingle du jeu. Neutralité égale prudence, égoïsme, ambition
486 éen. Et quand bien même il serait démontré que la Suisse ne peut plus prétendre à jouer un rôle analogue, croit-on que son dro
487 oi ils ont reçu ce droit. Je ne dirai pas que les Suisses l’aient déjà oublié. Mais la conscience qu’ils en gardent paraît souv
488 ts économiques, c’est la réalité européenne de la Suisse que l’on perd de vue. On l’a senti à l’occasion des sanctions contre
489 stifier l’espèce d’exterritorialité dont jouit la Suisse sur le continent, nous le voyons, lui aussi, se transformer d’année e
490 nos risques sont là. La mission essentielle de la Suisse est une mission personnaliste au premier chef : sauvegarder une Welta
491 éviations morbides. Et dès lors, la mission de la Suisse peut être définie à l’échelle de l’Europe : la Suisse doit être la ga
492 se peut être définie à l’échelle de l’Europe : la Suisse doit être la gardienne de ce principe central, fédératif ; et elle ne
493 esure où ils existent pour l’ensemble — voilà les Suisses , grands Portiers de l’Europe, et mainteneurs de ses communes mesures.
494 n de l’idéal qui devrait nous unir. La devise des Suisses  : « Un pour tous, tous pour un », c’est la formule la plus frappante
495 te mission de gardienne du principe commun que la Suisse peut et doit maintenant revendiquer face à l’Europe son droit à la ne
496 cipaux : opinions, culture et armée. 1. L’opinion suisse , telle que la traduisent nos journaux est en contradiction fréquente
497 que nous avons à incarner, on pourra dire que la Suisse a retrouvé sa raison d’être, et d’être neutre. Quoi de plus comique
498 e d’une nation. L’autorité qu’une certaine presse suisse s’était acquise à l’étranger reposait justement sur le fait que nous
499 ignaient même en quelque mesure.) Mais une presse suisse partisane, à la manière des partisans français ou allemands, n’est pl
500 qu’on ne déplore pas le fait que les cultures des Suisses ne forment pas une culture homogène. Elles forment quelque chose de m
501 du cœur de l’Europe. Vouloir créer une « culture suisse  », ce serait trahir notre mission, ce serait le péché même d’idolâtri
502 grandeur culturelle est de n’avoir pas de culture suisse , mais seulement une culture européenne ? On nous a donné par-dessus u
503 deux poètes « enracinés » ne font pas une culture suisse . Ce sont deux vocations isolées, et la culture suppose une suite, un
504 milieu, un écho. Je me représenterais plutôt une Suisse culturelle pluraliste, avec ses centres successifs ou parfois même si
505 nte de disciples d’auberge en auberge. C’était la Suisse spirituelle de la Renaissance, le microcosme de toutes ses grandeurs.
506 . Puis Zurich et l’hégémonie passagère de l’École suisse sur la littérature allemande. Et le Lausanne des beaux esprits cosmop
507 bon et le marquis de Boufflers. Avec le xixe , la Suisse réapparaît sur la grande scène de l’Europe. De Genève, c’est une autr
508 e de l’Europe. De Genève, c’est une autre « école suisse  » qui domine les lettres françaises ; après Rousseau : Constant et St
509 de Wagner… Et tout cela fait, par le moyen de la Suisse , une assez belle culture européenne25. Je ne vois pas pourquoi nous d
510 essayer de rassurer ces gens sérieux que sont les Suisses moyens — et même les autres.) 3. Avec l’armée, je reviens au concret,
511 oportion du sens profond des raisons d’être de la Suisse dont nous témoignons par ailleurs. N’allons pas croire que pour être
512 illeurs. N’allons pas croire que pour être un bon Suisse , il faut et il suffit que l’on soit un bon soldat ! Car on ne peut êt
513 ous, que si d’abord on prouve que l’on est un bon Suisse . Après tout, notre armée n’est qu’un aspect de notre défense fédérale
514 son profit « le reste », on fait œuvre de mauvais Suisse , car c’est ce « reste » justement qui donne un sens à la fédération,
515 s nous pouvions compter, et la mission même de la Suisse . Tout cela tend à nous réduire à nos proportions matérielles, qui son
516 dans un numéro de la revue Esprit consacré à la Suisse , répondait à la fois à la Lettre que C. F. Ramuz m’adressait en tête
517 ns et ceux de la Confédération ; les droits de la Suisse et ceux de l’Europe ; images et conséquences à la fois de l’équilibre
518 que qu’un aspect de la mission commune à tous les Suisses . Notons encore que le siège du Conseil œcuménique de toutes les Églis
519 e pour l’armée d’un état personnaliste. 27. « La Suisse a dû prendre au cours de ces dernières années, pour sa défense milita
99 1940, Mission ou démission de la Suisse. La Suisse que nous devons défendre
520 La Suisse que nous devons défendre31 Les voix que rien n’arrête Nous so
521 nous fassions : elles nous demandent, à nous les Suisses , si nous avons encore une raison d’être, si nous osons encore la proc
522 e notre sol n’appartienne qu’à nous seuls, à nous Suisses . Elles nous demandent quelle est la Suisse que nous sommes décidés à
523 nous Suisses. Elles nous demandent quelle est la Suisse que nous sommes décidés à défendre. Voilà le défi que nous adresse l’
524 vons fait serment, le 2 septembre, de défendre la Suisse jusqu’à la mort. Eh bien, il serait fou de mourir pour une Suisse don
525 a mort. Eh bien, il serait fou de mourir pour une Suisse dont nous ne serions pas sûrs qu’elle a le droit et le devoir d’exist
526 I à prendre conscience des raisons de vivre de la Suisse , et de nos raisons de vivre en tant que Suisses. Nos privilèges
527 la Suisse, et de nos raisons de vivre en tant que Suisses . Nos privilèges Si nous voulons prendre une conscience sérieus
528 orique. Nous entendons dire, très souvent, que la Suisse mérite d’être défendue parce qu’elle détient d’immenses privilèges. A
529 et bonnes raisons de nous montrer fiers de notre Suisse  ? Certes. Mais il convient de se demander ce que valent ces fameux pr
530 mes-nous « à la hauteur » de notre nature ? La Suisse est belle, c’est entendu, c’est connu dans le monde entier. On a fait
531 ous m’entendez bien : je ne dis pas que le peuple suisse , dans son ensemble, représente, selon l’expression de Hugo, « la post
532 -nous qu’on peut aussi nous comparer, nous autres Suisses , à ces grandeurs, à ces beautés… Et c’est ici le lieu de relire quelq
533 es-nous vraiment libres ? Il faut donc que les Suisses deviennent et restent « à la hauteur » de leur géographie. Mais il fa
534 lques phrases extrêmement désobligeantes pour les Suisses . Je n’hésite pas à vous les lire, persuadé que l’une des marques de n
535 rofit s’il y a lieu. « Un jour, écrit Goethe, les Suisses se délivrèrent d’un tyran. Ils purent se croire libres un moment : ma
536 aristocrates ? Sommes-nous bien certains que les Suisses sont, plus que d’autres, libérés des préjugés bourgeois ? Sommes-nous
537 courage de le reconnaître en toute franchise : la Suisse actuelle n’est pas, comme elle devrait et pourrait l’être, l’un des p
538 dans notre histoire. C’est parce que les premiers Suisses avaient la passion de leurs libertés civiles et quotidiennes qu’ils o
539 ibérer du joug autrichien. Et c’est parce que les Suisses du xviiie siècle ne jouissaient plus d’une véritable liberté intérie
540 Voilà ce que j’entends par paresse d’esprit : les Suisses jouissent d’une instruction publique remarquable, mais ils ont la plu
541 e véritable liberté d’esprit. Je connais bien des Suisses cultivés que l’intolérance de leurs concitoyens simplistes a réduits
542 e, comme on l’a peut-être trop dit. Autrefois les Suisses se méfiaient des personnalités trop affichées, parce qu’ils craignaie
543 ique dans l’effacement volontaire des plus grands Suisses de ces temps-là. Mais aujourd’hui, l’égalitarisme hérité du xixe siè
544 et « pratiquement » (comme nous aimons à dire en Suisse ), le meilleur fondement de notre indépendance nationale, c’est encore
545 e la nécessité n’est guère valable que pour nous, Suisses . Nos voisins n’ont aucune raison d’en tenir compte, bien au contraire
546 orcent. Et certes, aux yeux d’un chrétien et d’un Suisse , les traités ne seront jamais de simples chiffons de papier ! La Conf
547 ligérantes de ne point utiliser le passage par la Suisse , qui les découvrirait sur leur flanc. Mais vous savez fort bien que c
548 put jouer un rôle en 1914-1918. Je crois que les Suisses , aujourd’hui, sont unanimes à reconnaître lesquels, parmi les belligé
549 i maintenant et malgré tout nous affirmons que la Suisse a le devoir de rester neutre, ce ne peut donc être qu’au nom d’une ré
550 elle au premier chef : au nom de la mission de la Suisse dans la communauté européenne. Non, la neutralité de la Suisse ne sau
551 a communauté européenne. Non, la neutralité de la Suisse ne saurait être un privilège : c’est une charge ! Et ce serait bien m
552 ’Europe entière. Seule, la mission positive de la Suisse rend un sens et un poids aux arguments que nous jugions tout à l’heur
553 t Acte que la neutralité et l’inviolabilité de la Suisse , et son indépendance de toute influence étrangère, sont dans les vrai
554 s permettre d’accomplir notre mission spéciale de Suisses . Disons-nous donc : beauté du sol oblige, liberté oblige, neutralité
555 rté oblige, neutralité oblige ! Vocation de la Suisse Mais il est temps que je définisse ce que j’appelle la mission de
556 ue je définisse ce que j’appelle la mission de la Suisse , ou mieux, d’un terme plus chrétien, sa vocation. C’est très facile à
557 es mots. La vocation actuelle et historique de la Suisse , c’est de défendre et d’illustrer aux yeux de l’Europe le principe du
558 ntérieur de nos frontières. C’est faire que notre Suisse ait vraiment le droit de s’offrir en exemple à l’Europe, sur le plan
559 chrétienne pour vous parler de la vocation de la Suisse . Qui, en effet, mieux qu’un chrétien, mieux qu’un protestant calvinis
560 droit et le devoir de parler d’une vocation de la Suisse , si ce n’était à nous, chrétiens suisses ? C’est pourquoi je voudrais
561 ion de la Suisse, si ce n’était à nous, chrétiens suisses  ? C’est pourquoi je voudrais consacrer cette dernière partie de ma co
562 de réaliser notre vocation chrétienne en tant que Suisses . Quand on parle d’une vocation de la Suisse vis-à-vis de l’Europe, no
563 que Suisses. Quand on parle d’une vocation de la Suisse vis-à-vis de l’Europe, nombreux sont ceux qui crient à l’utopie. Eh b
564 rte des possibilités concrètes. Si par exemple un Suisse croyait avoir la vocation d’un dictateur ou d’un conquérant, d’un Hit
565 e ne se fonde sur aucune possibilité existante en Suisse . Il n’en va pas de même pour notre vocation fédéraliste : elle s’appu
566 nt condamnés à l’idéalisme. Mais beaucoup de bons Suisses ne le voient pas de leurs yeux, et par suite, ne veulent pas y croire
567 ment l’indication d’une vocation européenne de la Suisse . Dans un certain sens, ils n’ont pas tort. Une vocation n’est jamais
568 s’agit pour nous tous de reconnaître la vocation suisse , d’en revêtir la charge, d’en être les porteurs. Premièrement en la d
569 se fédéraliste européenne, sur l’initiative de la Suisse . Or on pourrait me faire remarquer qu’une vocation est toujours un ap
570 mobiliser l’opinion en faveur d’une action de la Suisse auprès de ses voisins en guerre. Peut-être n’y a-t-il rien à faire ho
571 e que cette réduction d’Europe fédérée, qu’est la Suisse , soit au moins de l’ouvrage bien faite, digne d’être exposée, et en b
572 Il nous reste à connaître vraiment nos confédérés suisses allemands, qui savent souvent tellement mieux que nous ce qu’est la S
573 ent souvent tellement mieux que nous ce qu’est la Suisse . Il nous reste surtout à développer en profondeur ce que j’appellerai
574 r, précisément, au nom de leur vocation d’Églises suisses . Ceci m’amène à mon troisième et dernier point. C’est comme chrétiens
575 r à cette défense, à cette illustration de l’idée suisse . Je m’explique. Le chrétien a le devoir d’agir, d’agir dans le monde
576 en, placé par sa naissance dans la communauté des Suisses , doit naturellement s’insérer dans les données de fait qui sont celle
577 ère du citoyen chrétien sera dans l’intérêt de la Suisse , certes. Mais elle sera d’abord obéissance à la foi. J’insiste sur ce
578 devons pas être chrétiens parce que nous sommes Suisses , mais nous devons être de bons Suisses parce que nous sommes chrétien
579 ous sommes Suisses, mais nous devons être de bons Suisses parce que nous sommes chrétiens d’abord. Je tiens à dissiper ici tout
580 s de gens, chez nous, pour dire qu’un bon citoyen suisse a le devoir d’être chrétien, comme si ce devoir était la conséquence
581 paraît subordonné à celui qu’ils portent à l’État suisse . Or nous devons croire exactement le contraire, je le répète : nous d
582 ontraire, je le répète : nous devons être de bons Suisses parce que nous sommes chrétiens d’abord. Gardons-nous du Schweizerchr
583 us, à vrai dire, qu’une seule idée : c’est que la Suisse que nous devons défendre n’est pas la Suisse des manuels, des cartes
584 e la Suisse que nous devons défendre n’est pas la Suisse des manuels, des cartes postales, des discours de tirs fédéraux ; n’e
585 les, des discours de tirs fédéraux ; n’est pas la Suisse qui se vante de ses beautés, de ses libertés et de sa neutralité, mai
586 de ses libertés et de sa neutralité, mais bien la Suisse qui sait reconnaître dans ces privilèges les signes d’une mission don
587 té. Si nous refusons de considérer le fait d’être Suisses comme une espèce de « filon », dans notre Europe déchirée, si nous le
588 donner, nous serons mieux armés pour défendre la Suisse où Dieu nous veut à son service. 31. Conférence prononcée le 28 ja
100 1940, Mission ou démission de la Suisse. Esquisses d’une politique fédéraliste
589 appeler ici. Quand abandonnerons-nous cette manie suisse de dénoncer comme « utopistes », « rêveurs abstraits », « idéologues
590 ues ! Il reste que la position géographique de la Suisse semble l’avoir prédestinée à un statut fédéraliste. C’est tout ce qu’
591 rdée aux trois Waldstätten, et fondant la liberté suisse . Mais dès cet instant-là, les facteurs historiques apparaissent beauc
592 garde du Gothard — qui définit l’existence de la Suisse et assure son indépendance. La nécessité de s’entraider et le besoin
593 dont il faut protéger le cœur. Toute l’histoire suisse , à partir de ces temps, illustre le même équilibre entre les conditio
594 prendra la valeur d’un symbole, et la mission des Suisses s’élargira. Peu à peu, de nouveaux cantons s’allieront aux communes d
595 et la grandeur territoriale viendront tenter les Suisses . L’Italie s’ouvre à eux, la Souabe et la Bourgogne… Vont-ils faillir
596 arfois Zwingli d’avoir brisé l’essor guerrier des Suisses , leur élan vers la mer et l’aventure. En vérité, Zwingli nous a sauvé
597 ité, Zwingli nous a sauvés, la Réforme a sauvé la Suisse . Et c’est elle qui est restée fidèle aux préceptes du Frère Claus. Un
598 jusqu’au démembrement inévitable. La division des Suisses en deux camps religieux eut au moins pour effet de tuer en germe l’am
599 rêver, les Zurichois et les Bernois. Dès lors la Suisse est ramenée à sa mission exceptionnelle. Les deux partis renoncent au
600 és traduits. 4. Prenons maintenant la fédération suisse au seul titre d’exemple enseignant pour l’Europe. En vérité, ce ne so
601 des choses enfin, la préférence accordée par les Suisses à la coutume sur la loi ; leur goût d’utiliser ce qui existe plutôt q
602 . 6. Le grand danger de l’heure présente, pour la Suisse , je le vois dans ce fait qu’elle doit se formuler. Elle doit dire ce
603 suite d’approches bien diverses.) 7. L’expérience suisse est minuscule, mais concluante. Elle peut et doit servir d’exemple pa
604 fédération. Beaucoup de gens s’imaginent, hors de Suisse , que l’Europe ne peut être fédérée que par l’action d’une grande puis
605 tains neutres admirateurs de l’Angleterre. Ici la Suisse peut dire : Regardez-moi ! Je n’ai réussi à vivre et à durer qu’en co
606 u lieu de la lutte stérile dont nous souffrons en Suisse , entre le parti des centralisateurs et le parti des régionalistes, le
607 ent négatif que nous devons tirer de l’expérience suisse est d’un ordre plus quotidien et intime. Le morcellement d’un pays — 
608 Notons que cette maladie a fait son apparition en Suisse à partir du moment où les cantons ont conclu une alliance unique et u
609 cette maladie, dans l’Europe de demain, comme en Suisse , il est essentiel d’insister sur le caractère non systématique et non
610 x. Je préciserai par un exemple très concret : en Suisse , les esprits les plus libres et les plus personnels sont ceux qui se
611 ntimentalement à une région ; légalement à l’État suisse  ; religieusement à une Église dont les frontières sont bien plus vast
612 r tout cela risquerait d’apparaître à beaucoup de Suisses négligents un peu banal, « tout naturel »… Je rappelle donc que la fo
613 vouloir qu’un organisme fédéral. Or il existe en Suisse un « personnel » plus apte qu’aucun autre à préparer les bases de la
614 personnes responsables.) C’est le charisme de la Suisse que de produire des hommes dont la fonction est avant tout de connaît
615 teurs d’accords internationaux, cosmopolites ou «  Suisses de l’étranger »39, directeurs d’unions universelles, secrétaires d’al
616 international de la Croix-Rouge, etc., etc. Le «  Suisse international » est un homme qui peut et doit connaître l’Europe, par
617 pour s’en servir. 14. La mission historique de la Suisse fut, à partir du xiiie siècle, de garder libres pour les peuples et
618 l’idéal d’où renaîtra la paix si Dieu le veut, la Suisse tient les clefs de l’Europe, et c’est là sa vraie vocation. Elle est
619 soit fécondé… Il y a beaucoup à faire pour que la Suisse puisse prétendre à jouer le rôle de germe d’une Europe nouvelle. Mais