1 1924, Articles divers (1924–1930). M. de Montherlant, le sport et les jésuites (9 février 1924)
1 ureur : « À peine a-t-il touché la piste d’herbe, c’est une allégresse héroïque qu’infuse à son corps la douce matière. L’air
2 ds pas ? » — Mais plus que le corps en mouvement, c’est la domination de la raison sur ce corps qui est exaltante, et c’est c
3 n de la raison sur ce corps qui est exaltante, et c’est cette domination qui est le but véritable du sport. On accepte une rè
4 aiblesse est le péché capital pour le sportif. Or c’est la faiblesse « qui fait lever la haine ». « La faiblesse est mère du
5 la haine ». « La faiblesse est mère du combat. » C’est donc à un lacédémonisme renouvelé que nous conduirait cette « éthique
6 t » tempérée de raison. Ce qu’on en peut retenir, c’est la méthode, car je crois qu’elle sert mieux la démocratie que l’Églis
7 paradoxe, qu’il rejoint Kant, Kant qui écrit : «  C’est sur des maximes, non sur la discipline, qu’il faut fonder la conduite
8 et il n’y aura plus besoin de roman catholique. » C’est ce qu’on pourrait appeler une « morale constructive » : porter l’effo
2 1925, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Henry de Montherlant, Chant funèbre pour les morts de Verdun (mars 1925)
9 place modeste, si peu que ce soit pour la paix », c’est une affirmation qui d’un coup condamne beaucoup d’antérieures protest
10 premiers ; il s’affirme aujourd’hui des seconds. C’est pour avoir contemplé Verdun, en tête à tête avec le génie de la mort.
11 t. Vers quels buts ? On verra plus tard. L’urgent c’est d’avancer. Et l’on atteindra peut-être ces régions élevées où les élé
12 unissent dans la grandeur. La paix qu’il appelle, c’est autre chose que l’absence de guerre, c’est une paix que travaillerait
13 pelle, c’est autre chose que l’absence de guerre, c’est une paix que travaillerait le levain des vertus guerrières. « Il faut
14 rs héroïques, peut-être trop grands pour la paix, c’est vers de plus sereines exaltations qu’il va porter son ardeur. Il va c
15 la lutte d’un tempérament avec la réalité. Tantôt c’est l’un qui veut plier l’autre à sa violence — le Paradis —, tantôt c’es
16 lier l’autre à sa violence — le Paradis —, tantôt c’est l’autre qui impose son absolu. Une soumission au réel durement consen
3 1925, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). André Breton, Manifeste du surréalisme (juin 1925)
17 ernier agent de liaison de nos esprits, va périr. C’est du moins ce que proclame M. Breton en un manifeste dont la pseudo-nou
18 nge sur la pauvreté d’un art purement formel. Car c’est ici le tragique de cette mystification : la plupart des surréalistes
19 t ils se réclament imprudemment, — on sait ce que c’est que la « liberté » d’un esprit pur de tout finalisme ! Surréalisme S.
20 aine sympathie. L’agaçant, avec les surréalistes, c’est que — pour reprendre un mot de Cocteau — ils « embaument de vieilles
21 on de mage qui ne fera plus longtemps impression. C’est grand dommage pour les lettres françaises qui risquent d’y perdre au
4 1925, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Paul Colin, Van Gogh (août 1925)
22 tion, fondent des groupes dissidents. Le miracle, c’est que le plus sauvage génie ait choisi un être de cette espèce pour le
23 y a quelque chose au-dedans de moi. Qu’est-ce que c’est donc ? » Ses premiers dessins sont de gauches copies de Millet. Mais
5 1925, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Lucien Fabre, Le Tarramagnou (septembre 1925)
24 ce liquider des stocks américains. Et ses romans, c’est aussi une liquidation : les faits s’y pressent et s’y bousculent ; de
25 du brasseur d’affaires. Le sujet du Tarramagnou, c’est « la nouvelle mise en servitude du peuple rustique de France ». En ef
26 à-vis du gouvernement, le libérateur va se lever. C’est un descendant de Roland le Camisard, ce « Tarramagnou », ce « petit h
27 ’est-ce pas le meilleur style pour un romancier ? C’est plutôt, je crois, une certaine harmonie générale dans le récit et le
6 1925, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Les Appels de l’Orient (septembre 1925)
28 aissance de l’Orient, une conscience d’elle-même. C’est peut-être pour provoquer cette confrontation seulement qu’on a imagin
29 ue si le bouddhisme jouit un jour d’un renouveau, c’est à quelques savants européens qu’il le devra, tandis que d’un mouvemen
30 n’as qu’une valeur de symbole », a dit A. Breton. C’est de cet Orient qu’il s’agit, et Jean Schlumberger le définit encore :
7 1925, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Jean Prévost, Tentative de solitude (septembre 1925)
31 autres nous imposent », dit un héros de Mauriac. C’est un « homme seul » qu’a peint « par le dedans » M. Jean Prévost, en un
32 ns probante. Une œuvre d’art que ce petit livre ? C’est avant tout une démonstration ; mais, puissante de sûreté et d’évidenc
33 ules l’écrivain ; et aussi quelques sentences : «  C’est de la faiblesse de nos yeux que frissonnent les étoiles. » f. « Jea
8 1925, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Otto Flake, Der Gute Weg (septembre 1925)
34 nt le « bon chemin » de la santé et de la raison. C’est à lui que va la sympathie de l’auteur et la nôtre. h. « Otto Flake 
9 1925, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Miguel de Unamuno, Trois nouvelles exemplaires et un prologue (septembre 1925)
35 onduit au crime. Et s’ils s’imposent comme types, c’est encore et uniquement par leur obsédante volonté. Car on imagine diffi
10 1925, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Ernest Seillière, Alexandre Vinet, historien de la pensée française (octobre 1925)
36 stant. Et cela n’est pas sans gêner M. Seillière. C’est peut-être pourquoi il insiste sur le fait que Vinet se déclarait « un
11 1925, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Jules Supervielle, Gravitations (décembre 1925)
37 songeurs, une simplicité qui n’est pas familière. C’est bien la poésie d’une époque tourmentée dans sa profondeur, mais qui s
12 1925, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Simone Téry, L’Île des bardes (décembre 1925)
38 ans l’admiration son sens critique de Parisienne. C’est une sympathie malicieuse qui anime ses amusants portraits et ses comm
13 1925, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Hugh Walpole, La Cité secrète (décembre 1925)
39 oule suffisent pour en préciser les conséquences. C’est ainsi qu’interviennent les trois Anglais mêlés au drame. M. Walpole l
40 de trébucher et de faire du bruit. Il songea : — C’est la fin pour moi. Puis : — Quelle imprudence ! Avec la lumière et peut
41 Il sent autour de lui quelque chose qui le gêne. C’est l’empire. Il le renverse, pour voir. Pendant qu’il est encore ébahi d
14 1926, Articles divers (1924–1930). Conférence de René Guisan « Sur le Saint » (2 février 1926)
42 dans ses concessions à de telles critiques. Mais c’est pour affirmer avec d’autant plus de force que « en situant tout le de
43 reil dialectique ne sait produire que l’illusion. C’est la revanche du fameux scrupule protestant, qui ne peut être un danger
15 1926, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Adieu, beau désordre… (mars 1926)
44 ument anarchiste. Ceux qui s’essaient à l’action, c’est encore pour cultiver leur moi. Ils y cherchent un fortifiant, je ne s
45 elle excitation, quelle révélation ou quel oubli. C’est un dilettantisme qu’ils ont peut-être appris dans Barrès. Il leur man
46 itude foncière, une foi en la valeur de l’action. C’est pourquoi ils ne peuvent prétendre à l’action sociale que l’époque réc
47 tendre à l’action sociale que l’époque réclame 1. C’est aussi pourquoi l’on ne saurait accorder trop d’importance à leurs ten
48 iduelle à recréer. Nous y employer, pour l’heure, c’est la seule façon efficace de servir. ⁂ On se complaît à répéter que nou
49 mpête. L’unité de notre temps est en profondeur : c’est une unité d’inquiétude. Barrès et Gide : ils ont construit des édific
50 de son roman, de se voir vivre, dans son œuvre ? C’est ici la conception même de la littérature, telle qu’elle apparaît chez
51 esponsable de tout le « mal », le romantisme — et c’est plus que probable. Mais il en tirait une raison nouvelle de le condam
52 re à manger, tout de même nous avons un corps, et c’est très beau, Breton, de crier « Révolution toujours » — tant qu’il y a
53 t qu’il y a des gens pour vous faire du pain ; et c’est très beau, Aragon, de ne plus rien attendre du monde, mais on voudrai
54 buche, oscille entre la violence et le désespoir ( c’est l’amour), et, déchiré de contradictions, tire du désordre de ses cert
55 Arland, — plus jeune, il n’a pas fait la guerre — c’est le même désenchantement précoce, sans la brusquerie de ses aînés. Enc
56 de Dieu, mais il attend en vain sa Révélation : «  C’est peut-être que je suis médiocre entre les hommes ». C’est plutôt qu’il
57 eut-être que je suis médiocre entre les hommes ». C’est plutôt qu’il est trop attaché encore à se regarder chercher, absorban
58 lement légitime à leurs yeux, mais « tabou » ; et c’est vertu que de favoriser son expansion. — Mais je trouve en moi ordre e
59 de toute forme. Attitude parfaitement folle, mais c’est justement de quoi se glorifient ses tenants, ils y voient la suprême
60 s tempéraments. Le geste de Lafcadio généralisé : c’est le surréalisme. De l’acte gratuit commis par un héros de roman, à la
61 ilise une borne que pour sauter plus loin. Ainsi, c’est par humilité qu’on renoncera à la vertu, sous prétexte qu’elle pousse
62 vertu, sous prétexte qu’elle pousse à l’orgueil ; c’est par sincérité qu’on mentira, puisque parfois nous sommes spontanément
63 , qui lui faisait mépriser son propre intérêt6… » c’est proprement la perversion d’une vertu qui se brûle elle-même. Je ne va
64 it et qu’au fond, leur refus d’agir sur l’époque, c’est une manière d’agir contre elle. 2. « La crise du concept de littérat
16 1926, Articles divers (1924–1930). Conférences d’Aubonne (7 avril 1926)
65 xplication mystique une explication scientifique. C’est donc à la seule volonté de choisir. M. le pasteur Bertrand de Lyon, r
66 l’augmentation des salaires. Ce que nous voulons, c’est élever l’homme au-dessus de la plus dégradante condition, et nous n’y
17 1926, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Pierre Jean Jouve, Paulina 1880 (avril 1926)
67 ité foncière du roman de Jouve reste indéniable : c’est son mouvement purement lyrique, sa progression accordée à celle des é
18 1926, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Wilfred Chopard, Spicilège ironique (mai 1926)
68 1926)r Un léger flirt avec la muse, parce que c’est dimanche, parce qu’il pleut et qu’on s’ennuie. Si la vie est bête à p
19 1926, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Cécile-Claire Rivier, L’Athée (mai 1926)
69 Cécile-Claire Rivier, L’Athée (mai 1926)s C’est le récit de la découverte de Dieu par une jeune fille élevée dans l’a
70 ur, et qui plaît aux lectrices — m’agace un peu ? C’est une vétille. s. « C.-C. Rivier : L’Athée (Payot, Lausanne) », Bibli
20 1926, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Jean Cocteau, Rappel à l’ordre (mai 1926)
71 e mécanique et de rapidité. Il lassera, parce que c’est toujours le même déclic. Cocteau le sait, et pour varier il tire tant
21 1926, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). René Crevel, Mon corps et moi (mai 1926)
72 e, à me perdre. » Vouloir la vérité pure sur soi, c’est se refuser à l’élan vital qui nous crée sans cesse : l’analyse de sa
22 1926, Articles divers (1924–1930). L’atmosphère d’Aubonne : 22-25 mars 1926 (mai 1926)
73 r. Alors le miracle apparut, grandit. Le miracle, c’est l’esprit d’Aubonne. C’est ce miracle tout ce qu’il y a de plus protes
74 t, grandit. Le miracle, c’est l’esprit d’Aubonne. C’est ce miracle tout ce qu’il y a de plus protestant — mais oui, M. Journe
75 puisse se produire ailleurs qu’en terre romande. C’est l’esprit de liberté, tout simplement. Mais précisons : c’est bien plu
76 rit de liberté, tout simplement. Mais précisons : c’est bien plus que la liberté de défendre sa petite hérésie personnelle et
77 rsonnelle et de s’affirmer aux dépens d’autrui, —  c’est la liberté dans la recherche. Chose plus rare qu’on ne pense, à Aubon
78 oute, le modèle des réponses désirées. Tout cela, c’est l’atmosphère de la chapelle où ont lieu travaux et méditations. Dehor
23 1926, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Le Corbusier, Urbanisme (juin 1926)
79 après avoir été créée par lui, — comme la poésie. C’est ainsi que le problème de l’Urbanisme se place au croisement des préoc
80 boutades mordantes, en brèves fusées de lyrisme. C’est d’une verve puissante jusque dans la statistique. On en sort convainc
81 eux et des parcs, la nature annexée à la ville. «  C’est un spectacle organisé par l’Architecture avec les ressources de la pl
24 1926, Articles divers (1924–1930). Confession tendancieuse (mai 1926)
82 notre esprit, le lui rendent bien dans la suite ; c’est peut-être pourquoi nous accordons voix dans le débat d’écrire, aux fo
83 ns de détail dont je m’exagérais l’importance. Et c’est ainsi par feintes que je progressais, jusqu’au jour où je m’avouai un
84 ésordre où l’on glisse vers la mort. L’important, c’est de ne pas se défaire. Mais rien n’était résolu. Me voici devant quelq
85 oudre, mais que je dois feindre d’avoir résolus : c’est ce qui s’appelle vivre. Problème de Dieu, à la base. J’aurai garde de
86 te parfois, heureux : « J’ai donc la foi ? » Mais c’est encore une question… Je crois qu’il ne faut pas attendre immobile dan
87 foi, mais peut-être arriverai-je à la vouloir, et c’est le tout. S’il est une révélation, c’est en me rendant plus parfait qu
88 uloir, et c’est le tout. S’il est une révélation, c’est en me rendant plus parfait que je lui préparerai les voies. Agir ? Su
89 ces vers la destruction et vers la construction ; c’est un mélange à doses égales de mort et de vie. Et c’est à l’intelligenc
90 t un mélange à doses égales de mort et de vie. Et c’est à l’intelligence de faire primer la vie, puisque n’est pas encore par
91 ublier, me perdre dans une vie nouvelle : (Créer, c’est se surpasser). J’entends des phrases qu’il ne faut pas encore compren
92 e certitude qu’elles n’avaient pas encore en moi. C’est en quoi ma sincérité est tendancieuse. 5. Quant à adhérer à une doct
93 eligion. Un système n’est pas vrai, il est utile. C’est pourquoi je ne puis comprendre les excommunications et les intransige
25 1926, Articles divers (1924–1930). Les Bestiaires, par Henry de Montherlant (10 juillet 1926)
94 sans que cela sente un peu l’étable ? L’étonnant, c’est de voir à quel point Montherlant reste poète jusque dans la descripti
95 pathie que Montherlant note à plusieurs reprises. C’est « par la divination de cet amour qu’Alban (le jeune héros du récit) s
96 le lyrisme de Montherlant décolle de la réalité, c’est tout de suite une orgie d’évocations antiques, de rapprochements supe
97 autre Montherlant, plutôt stoïcien, celui-là. Et c’est un moraliste de grande race, qui peut nous mener à des hauteurs où de
98 e de tous ces tableaux de violence et de passion, c’est la présence d’un tempérament. À l’inverse de tant d’autres qui s’anal
99 . Il en parle, il le chante avec pathétique. Mais c’est parce qu’il est poète : le chant fini, il n’y pense plus. On comprend
26 1926, Journal de Genève, articles (1926–1982). Le Dépaysement oriental (16 juillet 1926)
100 fois la plus subtile de ses ruses de psychologue. C’est parce que son livre, aux petits chapitres à la fois si concis et ache
101 ssionné. Nul n’est moins oriental que de Traz, et c’est ce qui donne à ses notations tout leur prix. Elles ne nous renseignen
102 t pas sur une partie orientale de lui-même, comme c’est si souvent le cas, mais bien sur l’Orient. Encore faut-il s’entendre 
103 utant qu’une politesse, leur paraît une beauté », c’est pour affirmer par contraste une « préférence irréductible pour le vra
104 immense paresse, jusqu’à leur mysticisme, partout c’est une démission qu’ils désirent. Du difficile oubli de soi-même nous av
105 Ce qui définit le plus profondément l’Occidental, c’est peut-être la fidélité. » Ses remarques sur la psychologie de l’Égypti
106 comment collaborer, comment se comprendre, et si c’est impossible, pourra-t-on du moins éviter le conflit que certains préte
107 salut. « La seule leçon à attendre des musulmans, c’est que le spectacle de leur décadence nous enseigne comment éviter la nô
27 1926, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Ramon Fernandez, Messages (juillet 1926)
108  » dont Fernandez donne une critique décisive. Et c’est justement par opposition à la conception proustienne de la personnali
28 1926, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Henry de Montherlant, Les Bestiaires (septembre 1926)
109 ns ce portrait de Montherlant toréador, à 16 ans, c’est surtout le Montherlant actuel que l’on sent. C’est dire que le livre
110 ’est surtout le Montherlant actuel que l’on sent. C’est dire que le livre vaut par son allure plus que par des qualités de co
111 e est tonique comme le spectacle des athlètes. Et c’est elle avant tout que j’admire dans ces Bestiaires, presque malgré leur
29 1926, Articles divers (1924–1930). Soir de Florence (13 novembre 1926)
112 , des collines fluides et roses. De l’autre côté, c’est le vide, où s’en vont lentement les eaux et les lueurs, vers la mer.
30 1926, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Jacques Spitz, La Croisière indécise (décembre 1926)
113 ins, les tendances contradictoires d’un individu. C’est pour traiter ce sujet pirandellien qu’on s’embarque dans une croisièr
114 avire succombant sous les allégories. L’étonnant, c’est que le livre soit réellement amusant, et qu’il trouve une sorte d’uni
31 1926, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). André Malraux, La Tentation de l’Occident (décembre 1926)
115 ction, et sous sa défense on devine une détresse. C’est encore une vision de l’Occident qui naît de ce petit livre si dense,
116 oir résulter de cette confrontation, s’évanouit : c’est bien plutôt une unité supérieure de l’esprit humain que nous découvro
32 1926, Revue de Belles-Lettres, articles (1926–1968). Paradoxe de la sincérité (décembre 1926)
117 provisoirement — que satisfaisante pour l’esprit. C’est ainsi que nous trompant nous-mêmes, sous le prétexte toujours de prob
118 ce qui s’oppose en premier lieu à la spontanéité. C’est pourquoi Gide écrit ailleurs : « En chaque être, le pire instinct me
119 e meilleur moyen de se livrer à ses déterminants, c’est de mener la vie gratuite que réclament les surréalistes. Le contraire
120 rielles. Ce n’est plus l’élan pur que je décris : c’est un élan freiné dans mon esprit, c’est le frein lui-même, bientôt — pa
121 je décris : c’est un élan freiné dans mon esprit, c’est le frein lui-même, bientôt — par un mouvement normal de l’attention —
122 n mouvement normal de l’attention — et fatalement c’est à la découverte d’une faiblesse que j’aboutis : ce quelque chose qui
123 ngez l’éclairage, et la chaumière devient palais. C’est l’objection classique et irréfutable à toute introspection : ce dalto
124 ces deux procédés peut m’apprendre quelque chose, c’est bien le second. La qualité des souvenirs qu’il me livre me renseigne
125 t de la méthode indiquée dans le premier exemple. C’est un cas-limite, j’en conviens. Pourtant, n’est-ce pas le schéma de tou
126 folle, puis tout finit dans un râle, brusquement c’est le vide. Centre de soi, l’aspiration du néant. J’ai revu à l’envers l
127 t, j’ai pu soupçonner des profondeurs ; mais déjà c’est le chaos. Mon corps et moi, le livre si poignant de René Crevel, est
128 erpétuelle attente »), — ce que l’auteur découvre c’est ce « merveilleux contraire » de l’élan vital qu’il nomme élan mortel
129 d’aujourd’hui. J’ai dit : ravages du sincérisme. C’est plus exactement faillite qu’il faudrait. Faillite de toute introspect
130 composer ; impuissance à inventer. Car inventer, c’est se porter à l’extrême pointe de soi, et, d’un élan, se dépasser ; c’e
131 trême pointe de soi, et, d’un élan, se dépasser ; c’est créer une différence. Pourquoi les romanciers modernes ont-ils tant d
132 nes ont-ils tant de mal à créer des personnages ? C’est parce qu’une sorte de sincérité les retient d’imposer aux héros ce ry
133 est pas menteur », dit Max Jacob. « Être sincère, c’est avoir toutes les pensées » (Rivière). Mais on ne peut se maintenir da
134 à faire le saut dans le vide qu’exige toute foi ; c’est la volonté de sincérité, c’est-à-dire une sincérité tournée au vice,
135 ombre que de tendre vers ce modèle. Dirais-je que c’est ma sincérité d’y aller par les moyens les plus efficaces ? Mais on no
136 que je me conciliais pour des retours possibles. C’est ainsi que fidèle à soi-même au plus profond de l’être, on entretient
137 quelles merveilleuses duperies cela suppose. Mais c’est une honnêteté peut-être plus réelle que l’autre. Et l’on conçoit que
138 uction dans les salons. Constater une faiblesse, c’est toujours un peu en prendre son parti. La sincérité crée en nous un fa
139 espèce de souffrance véritablement insupportable, c’est celle qu’on tire de soi-même.) Hypocrisie, ce sourire des sphinx ; hy
33 1926, Revue de Belles-Lettres, articles (1926–1968). Avant-propos (décembre 1926)
140 n d’être nous-mêmes. Et, disons-le tout de suite, c’est en cela uniquement — être nous-mêmes — que consistera notre programme
141 les modestes…   Être nous-mêmes, avons-nous dit, c’est à la fois notre but et notre excuse en publiant cette revue. Nous ne
142 Que sommes-nous donc ? Le plus qu’on puisse dire, c’est que vous le saurez un peu mieux quand vous aurez lu nos huit numéros.
34 1927, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Louis Aragon, Le Paysan de Paris (janvier 1927)
143 es termes d’un traité de paix. Entre moi et vous, c’est la guerre. » Voilà pour les critiques, « punaises glabres et poux bar
144 ue aussi prétentieuse qu’incertaine. Son affaire, c’est l’amour, et certain désespoir vaste et profond comme l’époque. « Voul
145 n’est pas le meilleur livre de l’auteur d’Anicet. C’est pourtant un des plus significatifs du romantisme nouveau. J’ai nommé
35 1927, Revue de Belles-Lettres, articles (1926–1968). Conte métaphysique : L’individu atteint de strabisme (janvier 1927)
146 les régions de chasse gardée du ci-devant soleil. C’est là qu’Urbain, premier du nom dans sa famille, laquelle n’avait compté
147 ur poste dans l’éternité. « Éternité désaffectée, c’est bien dommage, dit-il en s’étirant ; le printemps désormais rendra le
36 1927, Revue de Belles-Lettres, articles (1926–1968). Dans le Style (janvier 1927)
148 llence M. Diamanty, ministre de Roumanie à Paris. C’est encore mieux dans le style. e. « Dans le style », Revue de Belles-L
37 1927, Articles divers (1924–1930). Conférence d’Edmond Esmonin sur « La révocation de l’édit de Nantes » (16 février 1927)
149 rateur expose comment on en vint à la révocation. C’est d’abord l’influence du clergé, jaloux de ses droits considérables enc
38 1927, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Bernard Barbey, La Maladère (février 1927)
150 êmes pour que ce mot, ce geste, soient possibles. C’est d’Armande surtout qu’on les attendrait, plus franche d’allure. On ne
151 n rôle d’homme… « Captif de sa propre jeunesse. » C’est ici un autre sujet du roman, qui se mêle étroitement au premier… Mais
39 1927, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Guy de Pourtalès, Montclar (février 1927)
152 commodité ». Mais plus voluptueux que philosophe, c’est à l’amour qu’il ira demander la souffrance indispensable au perfectio
153 vasion qui est la condition de son progrès moral. C’est ainsi qu’il consent, non sans une imperceptible satisfaction, l’aveu
40 1927, Revue de Belles-Lettres, articles (1926–1968). Lettre du survivant (février 1927)
154 Mademoiselle, Il faut d’abord que je m’excuse : c’est un peu prétentieux de vous écrire au moment où je vais me suicider, d
155 ux de plaisir, comme on dit, sans doute parce que c’est là que se nouent les douleurs les plus atrocement inutiles. La premiè
156 i oubliée. Puis je vous ai revue, aux courses, et c’est là que j’ai découvert que vous existiez en moi, à certain désagrément
157 i je devrais me tuer, pourquoi je souffre, ce que c’est que la souffrance, ce que c’est que ma vie, ma mort. Mon Dieu, il n’y
158 e souffre, ce que c’est que la souffrance, ce que c’est que ma vie, ma mort. Mon Dieu, il n’y a plus qu’un glissement gris, s
41 1927, Revue de Belles-Lettres, articles (1926–1968). Orphée sans charme (février 1927)
159 symbole dans la pièce. » Ce qui me gêne pourtant, c’est d’y découvrir possibles deux interprétations symboliques au moins ; d
160 consiste à écrire une phrase ». Et cette phrase, c’est un cheval savant qui la lui a dictée : « Madame Eurydice Reviendra De
161 ers. » — « Ce n’est pas une phrase, s’écrie-t-il, c’est un poème, un poème du rêve, une fleur du fond de la mort. » Or, on dé
162 mort. » Or, on découvre à la fin de la pièce que c’est une anagramme un peu ordurière. Ainsi les rêves publiés par les surré
163 isé. En somme, ce qu’il faut reprocher à Cocteau, c’est d’avoir réussi complètement une pièce, prouvant une fois de plus que
42 1927, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Edmond Jaloux, Ô toi que j’eusse aimée… (mars 1927)
164 profond prend le masque d’une aimable mélancolie. C’est la sourde tristesse des choses qui vous échappent, des amours impossi
43 1927, Revue de Belles-Lettres, articles (1926–1968). Entr’acte de René Clair, ou L’éloge du Miracle (mars 1927)
165 plus banale que nature, très bien photographiée. C’est le film du type « Jeux de soleil dans les jardins, complets variés, ç
166 fond de boulevards et parmi les toits flottants, c’est assez tragique. Mitrailleuse de phares d’auto, les 100 000 yeux de la
167 et lui-même. ⁂ Le tout ne dure pas 20 minutes. Et c’est heureux. Nous manquons d’entraînement dans le domaine du merveilleux
168 nt où ils pourront se pousser en disant : « C’que c’est cochon ! » Mais le moment ne vient pas, ils sont déçus. Enfin, mon vo
169 t avec la naïveté qu’il faut, approuve et dit : «  C’est bien ça, c’est comme quand on rêve. » Un des défauts d’Entr’acte, c’e
170 té qu’il faut, approuve et dit : « C’est bien ça, c’est comme quand on rêve. » Un des défauts d’Entr’acte, c’est la fantaisie
171 omme quand on rêve. » Un des défauts d’Entr’acte, c’est la fantaisie recherchée de certaines scènes (l’enterrement). Cela fai
172 ébut, et Entr’acte mérite d’être ainsi qualifié : c’est peut-être le premier film où l’on a fait du ciné avec des moyens prop
173 sans cesse envie de crier : « Trop de gestes ! » C’est une question d’épuration des moyens. Rendre le plus par le moins, c’e
174 puration des moyens. Rendre le plus par le moins, c’est le fait d’un art à sa maturité. Mais ce sont là critiques de style. D
175 mme en chien, cela n’a rien d’étonnant au cinéma. C’est la photographie d’une chose qui ne serait étonnante que dans le réel 
176 urnant un commutateur. Le vrai miracle du cinéma, c’est , par exemple, l’éclosion d’une rose, un homme qui court au ralenti, c
177 au ralenti, certaines coïncidences de mouvements… C’est une réalité quotidienne dans une lumière qui la métamorphose ; c’est
178 uotidienne dans une lumière qui la métamorphose ; c’est un temps nouveau, et l’espace en relation se modifie pour maintenir j
179 odifie pour maintenir je ne sais quelle harmonie… C’est une réalité aussi réelle que celle dont nous avons convenu et que nou
44 1927, Revue de Belles-Lettres, articles (1926–1968). Louis Aragon, le beau prétexte (avril 1927)
180 gineux du Silence. On nous montre des Dieux, mais c’est pour détourner nos regards de cela qu’il faut bien nommer le Vide. Ta
181 s à peine parfumés, les vices enlacés aux vertus, c’est un ricanement splendide comme un éclat de rire de condamné à mort et
182 dit : « Je ne comprends pas », et l’on pense : «  C’est donc incompréhensible ». On dit : « C’est incompréhensible ! » — et l
183 nse : « C’est donc incompréhensible ». On dit : «  C’est incompréhensible ! » — et l’on est enfin rassuré. C’est incompréhens
184 ncompréhensible ! » — et l’on est enfin rassuré. C’est incompréhensible !, trois mots dont l’un savant. Je ne connais pas de
185 r remède contre Dieu. Monsieur, vous avez dit : «  C’est incompréhensible ! » — avec une indignation où j’admire une pointe d’
186 même celui de souffrir. Le dernier rire d’Aragon, c’est l’éclat de sa joie brusque d’être seul sur un faux sommet vers quoi d
187 met vers quoi des faibles s’efforcent — mais déjà c’est de plus loin qu’il les nargue. Il connaît enfin une solitude défendue
188  est-ce encore Aragon, sinon qui ? — sa grandeur, c’est qu’il lui faut atteindre Dieu ou n’espérer plus aucun pardon. II
189 ique qu’il trouverait sans doute un peu ridicule. C’est ainsi que l’on arrive à croire, pour un autre, que c’est arrivé, ajou
190 insi que l’on arrive à croire, pour un autre, que c’est arrivé, ajoutant foi, dans tous les sens qu’admet ce terme, à des exa
191 e de n’être pas qu’un jeu littéraire. Mais enfin, c’est encore un Musset, seulement transposé dans notre siècle et chez qui t
192 s belle, — ce qui tressaille et m’atteint au vif, c’est tout de même un désespoir en quoi je ne vais pas m’empêcher de reconn
193 mier coup qu’on se donne la peine de l’écraser, —  c’est qu’il symbolise tout cet état d’esprit « bien Parisien » dont de réce
194 s être de quelque utilité… Moi. — Ah ! oui, oui… c’est cela, utilité,… en effet,… oui, oui, très intéressant. Seulement, mon
195 as moyen de causer aujourd’hui… Quoi ?… Bon, bon, c’est entendu, on ne peut rien faire sans vous. Mais n’oubliez pas que « l’
196 peu de chose s’il ne spéculait sur l’incertain », c’est un académicien qui l’a dit. Voulez-vous me faire quelque chose là-des
197 sse. Mais entre leurs mains qu’est-elle devenue ? C’est bien leur faute si elle nous apparaît aujourd’hui comme une vieille c
198 s frontières géographiques à la raison ? Eh bien, c’est vous qui l’aurez voulu, mais tant pis, nous serons du Nord. Nous sero
199 individus pour qui l’esprit est la seule réalité. C’est pourquoi nous ne pourrons plus séparer du concept de l’esprit celui d
200 re petite révolution à nous, dans tel domaine. Et c’est même ceci que je ne puis pardonner aux surréalistes : qu’ils aient vo
201 ême gauche. Je ne dirai pas, comme on a fait, que c’est très joli de crier merde pour Horace, Montaigne, Descartes, Schiller,
202 ond dans l’ordre politique par exemple. Parce que c’est très beau, ridiculement, spirituellement, juvénilement, incontestable
203 française, la politique, et ne voyez-vous pas que c’est faire le jeu de vos ennemis de discuter avec eux dans leur langue et
204 tion même est ce qu’il y a de plus français ; que c’est elle qui donne au surréalisme ce petit côté jacobin si authentiquemen
205 eur se rassure. « Il s’y retrouve. » Il pense que c’est bien jeune. Et : encore un qui rue dans les brancards, c’est très bel
206 jeune. Et : encore un qui rue dans les brancards, c’est très bellettrien. Un disque de gramo comme par hasard nasille : Nous
207 es affaires plus sérieuses. Et tout est dit. Ah ! c’est vrai, il allait oublier, il y a encore cette histoire, comment dites-
208 ce n’est plus détruire, ce n’est plus combattre, c’est l’épanouissement violent d’une immense fleur palpitante au parfum de
209 e immense fleur palpitante au parfum de passions, c’est une atmosphère toute chargée d’éclairs qui nous atteignent sans cesse
210 it Freud « président de la République du Rêve » – c’est presque un non-sens de chercher l’absolue liberté dans le rêve. Le rê
211 chercher l’absolue liberté dans le rêve. Le rêve, c’est la tyrannie des souvenirs ; et ce n’est pas se libérer que de brasser
212 10. Musset de La coupe et les lèvres. Mais oui, c’est paradoxal. 11. Les livres les plus répandus à Genève sont Ma vie et
45 1927, Revue de Belles-Lettres, articles (1926–1968). Quatre incidents (avril 1927)
213 moins somptueuse. Et bien sûr, je n’ai pas bougé. C’est une question d’amitié. Pourtant je suis seul dès cette heure, et mes
46 1927, Articles divers (1924–1930). Jeunes artistes neuchâtelois (avril 1927)
214 illes locales retentissent de touchants échos : «  C’est avec un légitime orgueil que notre petit pays accueillera cette consé
215 ous allons parler méritent d’être appelés jeunes, c’est par leurs œuvres avant tout. D’autre part je préfère la légende à l’h
216 cènes qu’il voit dans la petite cité ouvrière, et c’est merveille de constater combien l’épuration rigoriste de sa technique
217 té est un petit chef-d’œuvre de réalisme stylisé. C’est d’un art très volontaire, qui connaît ses ressources et sait en user
218 une poupée, compose une affiche ou une mosaïque, c’est elle qui permettra de reconnaître une de ses œuvres. Et aussi ce brin
219 prend et vous retient dans un tableau de Bouvier, c’est toujours une sorte de dissonance, un défaut par où l’on va peut-être
220 s siens. Vous retournez une toile appuyée au mur, c’est un Renoir… Retournez-en une autre, ce doit être un dessin d’horlogeri
221 ement perpétuel. Une autre encore : cette fois-ci c’est un Evard : des roses noires sur une table, dans un espace bizarrement
222 eprenez ce que vous pensiez n’être qu’une épure : c’est intitulé « nature morte ». Pourquoi pas naissance d’un songe ? C’est
223 ture morte ». Pourquoi pas naissance d’un songe ? C’est en effet un rêve de précision qui s’incarne dans ces motifs géométriq
224 rlogeries impossibles sont des pièges à chimères. C’est ainsi qu’on fait une découverte. Attention qu’André Evard n’aille tro
225 , supposant une décomposition primitive en plans. C’est ainsi qu’il atteint d’emblée dans ses statues à un beau style dépouil
226 qui ont su se dégager de son outrance théorique. C’est dans la manière cubiste encore que Perrin décora naguère fort plaisam
47 1927, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Bernard Lecache, Jacob (mai 1927)
227 ctères se résument dans son avidité de puissance. C’est par l’argent qu’on domine notre âge : il devient grand industriel, as
48 1927, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). René Crevel, La Mort difficile (mai 1927)
228 araît proprement inhumaine. Tout dire, vraiment ? C’est l’exigence d’une détresse cachée ; elle fait bientôt considérer toute
229 ane, son apaisement, pour Arthur, sa « maladie », c’est encore l’« élan mortel » que décrivait Mon Corps et Moi. Quand l’anal
49 1927, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Paul Éluard, Capitale de la douleur (mai 1927)
230 sentimental que cruel. « J’ai la beauté facile et c’est heureux. » Il y a aussi un certain tragique, mais au filet si acéré q
231 acéré qu’on ne sent presque pas sa blessure. Mais c’est ici qu’il s’agit de ne pas confondre inexplicable avec incompréhensib
50 1927, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Pierre Drieu la Rochelle, La Suite dans les idées (mai 1927)
232 alité à notre civilisation, — et je sais bien que c’est là un des signes de sa décadence. Il y a du chirurgien chez ce soldat
51 1927, Revue de Belles-Lettres, articles (1926–1968). Récit du pickpocket (fragment) (mai 1927)
233 n s’y maintient cinq ans, dix ans au plus. Après, c’est un long adieu et le corps se fige à mesure que l’esprit s’établit sur
234 diculement, les fondements mêmes de la société. » C’est avec le produit du vol d’un tronc de chapelle que j’édifiai à mes par
235 ivures où je vois le véritable intérêt de ma vie. C’est vous dire que seule une certaine caresse de l’événement naissant peut
236 e de l’événement naissant peut encore m’émouvoir. C’est un plaisir de chaque minute auquel succède immédiatement le sommeil.
237 compliments, ce qui est de mauvaise politique, —  c’est l’extraordinaire netteté de votre vie. Elle est sans bavures, sans ré
238 z-moi. Car, enfin, si je suis ici à vous écouter, c’est que je cherche ce qu’on est convenu d’appeler — pardonnez la lourdeur
239 les conclusions morales qu’elle paraît impliquer, c’est ce caractère de, comment dirai-je…, de juvénile insouciance, pour ne
52 1927, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Pierre Girard, Connaissez mieux le cœur des femmes (juillet 1927)
240 lyrisme des noms géographiques vous fatigue ; que c’est une vraie manie de nommer à tout propos d’Annunzio, Pola Negri, Charl
241 ordez que s’il force un peu la dose de fantaisie, c’est plutôt par excès de facilité que par recherche. Vous voilà même tenté
242 a Bible de ne pas entrer dans les cafés. Et puis, c’est égal, ce soir, tout cela est sans importance, car voici « l’heure des
53 1927, Revue de Belles-Lettres, articles (1926–1968). La part du feu. Lettres sur le mépris de la littérature (juillet 1927)
243 e, une injure de pythie. Vous dites de ce conte : c’est trop écrit. Vous dites de ce roman : c’est trop agréable. Vous dites
244 onte : c’est trop écrit. Vous dites de ce roman : c’est trop agréable. Vous dites d’un goût qu’on aurait pour Nietzsche : que
245 dites d’un goût qu’on aurait pour Nietzsche : que c’est de la littérature. Alors, quelque paysan du Danube survenant : — Je v
246 « fou », « hallucinant » ou « purement gratuit ». C’est de la littérature. À force d’avoir mérité ces épithètes, pour nous l
247 t comme vous pensez, d’une ingratitude salutaire, c’est refus de limiter le mal. Je vous vois envahi par des démons que vous
248 ains Orientaux cette croyance : nommer une chose, c’est avoir puissance sur elle. Images, pensées des autres, je vous ai mis
249 e crier sur les toits. Ainsi, parler littérature, c’est faire la part du feu. Je dis ces noms, ces opinions, ces titres de li
250 ns d’amour. Tel qui raille l’Église et les curés, c’est qu’il se fait une très haute idée de la religion. Ainsi, de la littér
251 eul moyen de connaissance concrète du monde. Mais c’est à condition qu’on ne l’écrive pas, même en pensée. La poésie pure écr
252 plus rarement, de quoi se payer un petit voyage. C’est l’aveu d’une faiblesse secrète. Et c’est une réaction de défense. On
253 voyage. C’est l’aveu d’une faiblesse secrète. Et c’est une réaction de défense. On cherche un mot, une phrase, pour tuer une
254 conversation, au café. Dans un salon, par contre, c’est d’un ridicule écrasant : mais rien n’est plus facile que d’y échapper
255 du métier l’on a convenu de passer sous silence. C’est assez drôle de voir le malaise des chers confrères. Ils ne pardonnent
256 nt, celui qui rend le mieux compte de la réalité, c’est André Breton qui l’a exprimé : « On publie pour chercher des hommes,
257 mme ce sympathique Philippe Soupault, que « ceci, c’est une autre histoire, une autre belle histoire, une autre très belle hi
54 1927, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Jean-Louis Vaudoyer, Premières amours (août 1927)
258 ’ils ont aimé tous deux (L’Amie du Mort.) Ou bien c’est le récit d’un été de vacances, quand les premières inquiétudes du dés
259 troubler de ravissantes amours d’adolescents. Et c’est Un vieil été. Cette nouvelle, très supérieure aux deux autres, est un
260 pplication du souvenir, d’une séduction certaine. C’est un art de détails ; mais si délicat et d’une si subtile convenance av
55 1927, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Edmond Jaloux, Rainer Maria Rilke (décembre 1927)
261 opposer l’excellent petit livre d’Edmond Jaloux. C’est un recueil de divers articles et essais, dont certains — le Message d
56 1927, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Léon Bopp, Interférences (décembre 1927)
262 i accompagnent une création littéraire. Bien sûr, c’est cela, le malaise d’écrire. Bopp est très intelligent. Et plein de ver
263 t leur facilité même est une réussite. Léon Bopp, c’est le combat d’un tempérament avec l’esprit de géométrie. Un scientisme
57 1927, Articles divers (1924–1930). Dés ou la clef des champs (1927)
264 s avec une légère exaltation : — Vous avez gagné, c’est admirable, ah ! mon Dieu, je vous remercie, Monsieur… Il saisit son j
265 rraine aux dents jaunes. Ah ! perdre, perdre ; et c’est toujours à qui perd gagne ! Sauter follement d’une destinée dans l’au
58 1928, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Princesse Bibesco, Catherine-Paris (janvier 1928)
266 esse Bibesco, Catherine-Paris (janvier 1928)aq C’est un livre sympathique ; et il vaut la peine de le dire car la chose n’
59 1928, Foi et Vie, articles (1928–1977). Le péril Ford (février 1928)
267 l passe son enfance à jouer avec des outils, « et c’est avec des outils qu’il joue encore à présent », dit‑il. Le plus mémora
268 elle dose d’« humour » il met dans l’expression), c’est la rencontre d’une locomotive routière. « Depuis l’instant où, enfant
269 type unique d’automobile utilitaire »2. Dès lors, c’est une suite de chiffres indiquant le progrès de sa production, d’année
270 tive aux problèmes du surmenage et du paupérisme. C’est un résultat qu’on n’a pas le droit humainement de sous-estimer. Les g
271 venue l’heure de la juger. Le héros de l’époque, c’est l’homme qui a réussi. Mais à quoi ? C’est la plus grave question qu’o
272 époque, c’est l’homme qui a réussi. Mais à quoi ? C’est la plus grave question qu’on puisse poser à notre temps. II. M. Fo
273 e l’industriel n’ait plus qu’à plier bagage. Mais c’est ici que Ford montre le bout de l’oreille, et que son but réel est la
274 ouvriers et leur donne une apparence de liberté, c’est pour mieux les prendre dans son engrenage. L’emploi de leurs loisirs
275 que son attitude ne porte un nom philosophique : c’est au plus pur, au plus naïf matérialiste que nous avons affaire ici. Et
276 de ce monde un séjour meilleur pour les hommes. » C’est le bonheur, le salut par l’auto. Philosophie réclame. « Ce que j’ai à
277 ophie réclame. « Ce que j’ai à cœur, aujourd’hui, c’est de démontrer que les idées mises en pratique chez nous ne concernent
278 problèmes techniques où son triomphe est facile. C’est le technicien parfait qui combat les techniciens imparfaits. Il ne se
279 veux. Mais si j’insiste un peu sur ses « idées », c’est pour souligner ce hiatus étrange : l’homme qu’on pourrait appeler le
280 La formidable erreur de la bourgeoisie moderne c’est de croire que les choses pourront aller ainsi longtemps encore. On se
281 réfugie avec une paresse et une légèreté inouïes, c’est le signe d’une complicité avec un état de choses funeste pour l’Espri
282 uneste pour l’Esprit. Si l’Esprit nous abandonne, c’est que nous avons voulu tenter sans lui une aventure que nous pensions g
283 ossession véritable, la connaissance de l’Esprit. C’est déjà un fait d’expérience. Et qui n’en pourrait citer un exemple indi
284 t les supporter. Il abandonne donc la place, mais c’est pourtant lui seul qui nous permettrait de jouir de notre liberté. La
285 c netteté et courage. Pour le reste, je pense que c’est une question de foi. 1. Une enquête faite à Genève a révélé que le
60 1928, Articles divers (1924–1930). Un soir à Vienne avec Gérard (24 mars 1928)
286 et blanc, la ravissante héroïne est à son piano, c’est un duo des ténèbres et de la pureté où vibrent par instants les accor
287 revoir, vertige de te perdre vraiment, parce que c’est toi, parce que c’est bien toi de nouveau qui m’appelles et qui vas me
288 e perdre vraiment, parce que c’est toi, parce que c’est bien toi de nouveau qui m’appelles et qui vas me quitter… — C’est une
289 e nouveau qui m’appelles et qui vas me quitter… — C’est une chose singulière, prononce une voix, à côté de moi, c’est une cho
290 ose singulière, prononce une voix, à côté de moi, c’est une chose singulière que le pouvoir de cette musique. Voici que vous
291 ent pouvais-je être le seul à l’avoir entendu ? — C’est , me répondit-il, que seul vous venez d’atteindre au monde des êtres v
292 urs, dépourvu d’ironie, mais non pas de légèreté. C’est une sorte d’inconstance folâtre qui cache une incapacité définitive à
293 le, qui est toute caresses, a peur de l’étreinte… C’est d’ailleurs une chose que je comprends assez bien, ajouta-t-il, mais p
294 etrouver la sensation jusque dans les choses — et c’est cela seul qui donna un sens au monde. — Mais je bavarde, je philosoph
295 bavarde, je philosophe, et vous allez me dire que c’est trop facile pour un homme retiré du monde depuis si longtemps. Livron
296 urée des danses. Gérard bâillait : « Voilà ce que c’est que de prendre des femmes au hasard, disait-il. Je sens très bien que
297 s ennuyer terriblement. Du moins, moi. Pour vous, c’est différent, vous êtes moderne, vous vous contentez peut-être de cette
298 contentez peut-être de cette pêche miraculeuse — c’est une façon de parler — à laquelle on se livre dans ces lieux de plaisi
299 ue les miennes étaient de meilleure qualité : car c’est une pauvre illusion que le plaisir qu’on vient chercher ici avec le p
300 ue ceux qui les fréquentent ne savent plus ce que c’est que le plaisir. Ils prennent au hasard des liqueurs qui n’ont pas été
301 nomme Clarissa, parce que cela lui va. Mais comme c’est odieux qu’une créature aussi parfaite soit touchée par les mains outr
302 dépareillée, vous n’avez pas de ressemblance, et c’est ce qui vous perdra. » La pauvre fille ne comprenant pas, il y eut un
303 afond à caissons dorés, l’étendent indéfiniment — c’est un ciel suspendu assez bas sur nos têtes. Lumière orangée, tamisée ;
304 t les bras de Clarissa dans sa danse, et Clarissa c’est aussi l’Anglaise aux citrons de Pompéi, l’Octavie du golfe de Marseil
305 e ailleurs. Croyez-moi, ce qu’il faudrait écrire, c’est une Vie simultanée de Gérard, qui tiendrait toute en une heure, en un
61 1928, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Marguerite Allotte de la Fuye, Jules Verne, sa vie, son œuvre (juin 1928)
306 vasion — où seuls les poètes savent se perdre. Et c’est bien sa plus grande ruse que d’avoir emprunté le véhicule à la mode p
62 1928, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Aragon, Traité du style (août 1928)
307 ui qui mène 60 parties d’échecs simultanément, et c’est naturel : je m’en avoue plus éloigné et m’en sais plus dépourvu si po
308 les jeunes qui ait vraiment donné quelque chose. C’est pourquoi j’ai lu ce livre, malgré son premier chapitre, variation sur
309 à Goethe, traité de clown, cela ne va pas loin.) C’est une belle rage (ô combien partagée !) vainement passée (quitte à rena
310 cer ! Mais il reste à portée de voix du troupeau. C’est sans doute son rôle. Il le tient magnifiquement. Mais qu’on nous lais
63 1928, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). André Malraux, Les Conquérants (décembre 1928)
311 es ambitions. Écoutons Garine, l’un de ces chefs ( c’est lui qui parle au nom de l’auteur, je pense) : « Il me semble que je l
312 Expérience faite, l’absurde retrouve ses droits. C’est ainsi que, masqué par l’enchaînement passionnant de l’action, il se d
64 1928, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Guy de Pourtalès, Louis II de Bavière ou Hamlet-Roi (décembre 1928)
313 de moyens d’action puissants : s’il les a gâchés, c’est qu’il a eu peur, et s’il a eu peur c’est qu’il n’a pas su aimer. Le s
314 gâchés, c’est qu’il a eu peur, et s’il a eu peur c’est qu’il n’a pas su aimer. Le sujet de Liszt et de Chopin, c’était l’amo
315 e Chopin, c’était l’amour, donc la douleur ; ici, c’est l’absence d’amour, par refus de souffrir. Mais chez un être raffiné,
65 1928, Articles divers (1924–1930). Miroirs, ou Comment on perd Eurydice et soi-même » (décembre 1928)
316 uelqu’un, Stéphane cherche à savoir ce qu’il est. C’est une autre manie de sa génération. Mais là encore il se singularise :
317 ographies, mais aussi bien par celle des miroirs. C’est pourquoi il en installe un sur sa table de travail, de façon à pouvoi
318 des autos, le ridiculise chez le coiffeur. Déjà, c’est avec une sorte d’angoisse qu’il la recherche. Il veut se voir tel qu’
319 serait-ce pas devenir un centre de pur esprit ? » C’est un premier filet d’eau vive qui perce le sol aride : mais Stéphane n’
320 propre regard, il se cherche dans d’autres yeux, c’est pourquoi il fait peur à certaines femmes. Un soir, après quelques al
66 1929, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Sherwood Anderson, Mon père et moi et Je suis un homme (janvier 1929)
321 ssièreté de lui répondre d’un air connaisseur que c’est bien composé. J’avoue prendre cette autobiographie tellement au série
322 mère avec cette virile et religieuse tendresse ? C’est un Chinois, c’est un Américain qui viennent nous rapprendre que les s
323 irile et religieuse tendresse ? C’est un Chinois, c’est un Américain qui viennent nous rapprendre que les sources de la poési
324 selle conspiration pour insister sur la laideur. “ C’est une frasque de gosses à laquelle nous nous livrons, voilà tout, moi e
325 le grand tueur de son époque ? Rendre impuissant c’est à coup sûr tuer. Or on parle de l’élever à la présidence de la Républ
67 1929, Revue de Belles-Lettres, articles (1926–1968). « Belles-Lettres, c’est la clé des champs… » (janvier 1929)
326 « Belles-Lettres, c’est la clé des champs… » (janvier 1929)r 1. Belles-Lettres, c’est la c
327 s champs… » (janvier 1929)r 1. Belles-Lettres, c’est la clef des champs. 2. L’essence de Belles-Lettres, c’est de l’alcool
328 clef des champs. 2. L’essence de Belles-Lettres, c’est de l’alcool à brûler les cervelles et les réputations. 3. Belles-Let
329 e pardon. Car ils ont vu, et s’ils n’ont pas cru, c’est qu’ils sont foncièrement mauvais.) 6. Peu de choses dans le monde mod
330 t simplement. 7. (Secret). r. « Belles-Lettres, c’est la clef des champs… » [Réponse à l’enquête sur l’« Essence de Belles-
68 1929, Revue de Belles-Lettres, articles (1926–1968). Prison. Ailleurs. Étoile de jour (mars 1929)
331 aissait à son destin des rayons glissent et rient c’est la caresse des anges parmi les formes de l’ombre C’était l’aube et
332 toile qui l’accueille au sommet ravi d’un silence c’est le miroir d’une absence mais le signe de sa grâce Dans l’or vert év
69 1929, Revue de Belles-Lettres, articles (1926–1968). Souvenirs d’enfance et de jeunesse, par Philippe Godet (avril 1929)
333 t j’ai eu la sagesse de ne rien tenter au-delà ». C’est le comble de l’économie bourgeoise que cette administration exacte d’
70 1929, Journal de Genève, articles (1926–1982). Panorama de Budapest (23 mai 1929)
334 st (23 mai 1929)b Passer de Vienne à Budapest, c’est , en six heures d’express, changer totalement d’atmosphère, passer de
335 gens qui vous ont reçu comme un cadeau de Dieu, —  c’est leur formule de salutation — vous constatez que cette profusion de li
71 1929, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Jules Supervielle, Saisir (juin 1929)
336 oprement « saisissante » ? Mais le plus émouvant, c’est ici l’approche d’un silence partout pressenti, qui s’impose, qui apai
72 1929, Articles divers (1924–1930). La tour de Hölderlin (15 juillet 1929)
337 en sorte que plusieurs touches sonnent encore, et c’est là-dessus qu’il improvise, oh ! j’aimerais tant aller là-bas, cette f
338 ölderlin : « Ce piano dont il a cassé les cordes, c’est vraiment l’image de son âme ; j’ai voulu attirer là-dessus l’attentio
339 appé d’insolation ; sa folie d’un coup l’envahit. C’est une sorte de vieillard qui reparaît en Allemagne. Et durant trente an
340 considère un ravissant médaillon de marbre) — Ça, c’est Diotima. » On rougirait à moins. — « Je ne puis pas parler de lui, ic
341 r écrire Hypérion, et pour les gens d’ici, aimer, c’est seulement vouloir se marier… » — Et puis plus tard on encadre les let
342 a vérité est plus humaine, est plus divine, quand c’est une telle femme qui la confesse : « Celui qui entre en commerce trop
343 oudain simultanés ?… Le tragique de la facilité, c’est qu’elle n’est qu’un oubli. Et pourtant, comme elle paraît ici bien ét
73 1929, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Jean Cassou, La Clef des songes (août 1929)
344 nifient plus de désespoir qu’ils ne s’en doutent… C’est un dévergondage sentimental, plein de malices et d’envies de pleurer.
74 1929, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Julien Benda, La Fin de l’Éternel (novembre 1929)
345 radicalement antimoderne, parce que désintéressé. C’est un extrême, un pic trop élevé pour qu’on y puisse vivre, c’est l’impo
346 ême, un pic trop élevé pour qu’on y puisse vivre, c’est l’impossible. Mais justement, la gloire de M. Benda sera d’avoir sout
347 urs. Ce qu’on ne viendra pas disputer à M. Benda, c’est son dur amour de la vérité tout court. Celle-là même qui paraît anarc
75 1929, Revue de Belles-Lettres, articles (1926–1968). L’ordre social. Le Libéralisme. L’inspiration (novembre 1929)
348 i d’ailleurs était la bonne, car le grand Remède, c’est un Simple. Des hurlements de rage ne tardèrent point à s’élever de to
349 une femme blonde. Je suis noire. Mais je sais qui c’est . J’ai fait suivre. Alexandrine un jour m’a laissé entendre qu’elle vo
76 1929, Les Méfaits de l’instruction publique. Avant-propos
350 pages tous les méfaits de l’instruction publique. C’est à peine assez pour indiquer leur ordre de grandeur ; à quoi je me bor
351 Marx, le vol des frères Wright, et tout bêtement, c’est le cas de le dire : l’instruction publique.) Résumé : 1° On a le droi
352 la distinction classique du fait et du droit ; et c’est pourquoi je considérerai d’abord l’instruction publique dans ses réal
77 1929, Les Méfaits de l’instruction publique. 1. Mes prisons
353 ui s’attendrissent sur leurs souvenirs de classe. C’est qu’ils les confondent avec ceux de leur enfance et les font indûment
354 e grise, où les chiffres trop gros s’emmêlent… Et c’est cela l’enfance insouciante ? Qu’est-ce qui ressemble plus au souci qu
355 L’année suivante, on me mit à l’école, parce que c’est la loi. La première classe fut agréable : j’alignais des bâtons en rê
356 oivent être égaux en tout. Deux fois deux quatre, c’est stérile, mais ça ne fait de mal à personne, et de plus, toutes choses
357 hoses égales d’ailleurs, dans un certain domaine, c’est vrai. (Il y a encore des poètes pour nous faire comprendre avec entho
358 es de la vie. 2. Dans le cas le plus favorable, c’est un silence, un vide. C’était en dehors de la vie. 3. du pain rassis.
78 1929, Les Méfaits de l’instruction publique. 2. Description du monstre
359 à y découvrir la seule fraternité véritable. Mais c’est en caserne aussi que je devais retrouver les instituteurs. Ceux-là n’
360 mitable sérieux, avec un P majuscule. On sent que c’est là son affaire : Monsieur en un mot est M’sieu l’Instituteur. Signes
361 . La laideur des collèges n’est pas accidentelle. C’est celle même du régime. l’architecture de nos « palais scolaires ». sym
362 ans la conception démocratique du monde. Entrons, c’est pire encore. Beaucoup d’enfants ont un frisson de dégoût au moment de
363 nnées de votre vie, citoyens ! Et vous pensez que c’est un grand progrès sur la Nature. Quelle peut bien être la vertu éducat
364 n : mais l’absence de style est encore un style ; c’est même le pire.
79 1929, Les Méfaits de l’instruction publique. 3. Anatomie du monstre
365 tions pratiques. Le programme a) l’horaire : c’est un cadre, ou plutôt un moule, dans lequel on verse les matières les p
366 i oublié le nom. Une autre conséquence du gavage, c’est qu’on ne peut laisser aux élèves le temps qu’il faut pour assimiler c
367 it à aucun état social existant. Ce qui est vrai, c’est que le fait, absolument nouveau dans l’Histoire, que l’on oblige les
368 etire de plus évident de mon expérience scolaire, c’est une grosse vérité que le bon sens m’eût par ailleurs fait voir : il n
369 ition sur La Neige, Victoria X, 10 ans, écrit : «  C’est l’hiver. Déjà la terre a revêtu son blanc manteau. » Elle aura 10 sur
370 à Sylvie Z pour avoir trouvé : « Quant il neige, c’est comme des petits morceaux de vouate. » Il est évident que Sylvie est
371 cher sur la flèche de l’édifice administratif. Et c’est ce qui s’appelle une belle carrière. Mais ces brillants météores ne t
372 l’influence d’une famille anormale. Mais d’abord c’est sanctionner cet état anormal (il y aurait sans doute d’autres moyens
80 1929, Les Méfaits de l’instruction publique. 4. L’illusion réformiste
373 -science, on a voulu apporter de la science. Mais c’est un art qu’il faudrait. Sinon l’on retombera dans des absurdités. On a
374 je voudrais l’enfant tout court. Or il paraît que c’est très dangereux. Néanmoins je soupçonne dans tous ces mouvements des p
81 1929, Les Méfaits de l’instruction publique. 5. La machine à fabriquer des électeurs
375 u et embelli d’un même mouvement. Morigéner l’une c’est faire pleurer l’autre. Écouter ce que dit l’une, c’est savoir ce que
376 faire pleurer l’autre. Écouter ce que dit l’une, c’est savoir ce que l’autre pense. Elles ne mourront qu’ensemble. Il n’y au
377 ne pour eux si rare. Un fait simple, par exemple, c’est que la Démocratie sans l’instruction publique est pratiquement irréal
378 par toutes ses voix, d’un milliard de façons, que c’est absurde. Pour qu’on n’ait pas le temps de découvrir la Liberté9, parc
379 eur sensibilité plus qu’aux idées des autres. Or, c’est une révolte de ma sensibilité qui me dresse contre l’École. Mes argum
380 r me dire ça chez moi, n’est-ce pas, mes agneaux. C’est justement dans la mesure où je participais de l’écœurant optimisme bo
381 s fils du peuple souffrent moins d’un tel régime, c’est qu’ils n’ont pas d’eux-mêmes une connaissance aussi sensible. Ils ign
82 1929, Les Méfaits de l’instruction publique. 6. La trahison de l’instruction publique
382 apprendra que le seul péché qui n’a pas de pardon c’est le péché contre l’Esprit. Aujourd’hui qu’il suffit d’un peu de bon se
383 uis de ceux qui s’en réjouissent mauvaisement. («  C’est bien fait. C’était trop laid ».) À peine capable de nous instruire, l
384 nécessaire à l’équilibre d’une civilisation — et c’est l’aspect négatif de sa trahison —, mais encore elle tend à développer
385 spécifiquement malfaisant dans l’esprit moderne. C’est sa façon à elle de répondre aux besoins de l’époque. Pauvre époque !
83 1929, Les Méfaits de l’instruction publique. 7. L’Instruction publique contre le progrès
386 re ne l’entraîne dans une direction tout opposée. C’est très malin d’avoir inventé un instrument de progrès : encore faut-il
387 éponse. Regardez un écolier préparer ses devoirs, c’est frappant : il apprend les questions aussi bien que les réponses. J’av
388 ontente d’être figée. Est-ce un frein ? Même pas. C’est plutôt une vase où s’enlise notre civilisation ; et où la Démocratie
389 … Or si je dis que l’École est contre le progrès, c’est que le progrès consiste à dépasser la Démocratie. Et cette thèse ne v
390 ignes dans le vide à des hasards gros de dangers, c’est peut-être à quoi notre génération devra limiter l’efficacité de ses e
391 perasse ? Réponse ? Petits étourdis. Réponse non, c’est un recul. Cette critique du fonctionnarisme, vous alliez le dire, est
392 encore dans toute la conduite moderne de la vie. C’est notre américanisme et c’est notre sécheresse sentimentale. Et c’est l
393 te moderne de la vie. C’est notre américanisme et c’est notre sécheresse sentimentale. Et c’est le grand empêchement intérieu
394 anisme et c’est notre sécheresse sentimentale. Et c’est le grand empêchement intérieur dont souffre notre imagination créatri
395 érieur dont souffre notre imagination créatrice ; c’est lui qui stérilise nos utopies et les empêche de devenir autre chose q
396 ent, il tue les existences particulières, ou bien c’est qu’elles sont déjà mortes. Mais le temps vient où elles renaîtront à
397 on s’attaque à tout ce qui entrave cet avènement. C’est pourquoi je réclame l’expulsion de la congrégation radicale des insti
84 1929, Les Méfaits de l’instruction publique. Appendice. Utopie
398 ’il défend son opinion de toutes ses forces. Mais c’est un anarchiste de la mauvaise espèce, un anarchiste embrigadé. L’anarc
399 e mine stupidement rassurée que vous vous dites : c’est tout à fait moi ! — Détrompez-vous. Vous ne savez pas ce que c’est qu
400 moi ! — Détrompez-vous. Vous ne savez pas ce que c’est que libre, ou consacré.) L’utopiste, c’est l’inventeur. Les sots vont
401 ce que c’est que libre, ou consacré.) L’utopiste, c’est l’inventeur. Les sots vont répétant que c’est un être qui ignore le r
402 te, c’est l’inventeur. Les sots vont répétant que c’est un être qui ignore le réel. C’est justement parce qu’il le connaît mi
403 nt répétant que c’est un être qui ignore le réel. C’est justement parce qu’il le connaît mieux qu’eux qu’il y a vu des fissur
404 demption du journalisme, ce que je propose-là. Et c’est ainsi qu’on peut imaginer sans trop d’invraisemblance de petites réfo
405 is pas à la possibilité d’une réforme suffisante. C’est une révolution qu’il faut. Alors, supprimer les écoles, raser les col
406 ’école est le plus gros obstacle à sa culture. Et c’est cela, préparer le terrain. D’autre part, il faut partir de ce qui est
407 s-ci. Ce qui l’empêche de comprendre, ici encore, c’est la peur scolaire des mots. Ce terme hindou agace, trouble ou fait sou
408 oire, une sensibilité plus aiguisée. En tout cas, c’est à cultiver ces facultés atrophiées que devrait s’employer l’école. No
409 nombre parce qu’elle le contient en puissance. Et c’est pourquoi l’aristocratie de l’esprit est nécessaire au bien public. Ce
410 ous pour redonner quelque saveur à ses jugements. C’est pourquoi l’on ne peut plus attaquer un fonctionnaire dans son activit
411 aques. Ce qui est vulgaire, au plein sens du mot, c’est le genre distingué de la bourgeoisie qui se monte le cou. 13. Écono
85 1929, Les Méfaits de l’instruction publique (1972). Avant-propos
412 pages tous les méfaits de l’instruction publique. C’est à peine assez pour indiquer leur ordre de grandeur ; à quoi je me bor
413 Marx, le vol des frères Wright, et tout bêtement, c’est le cas de le dire : l’instruction publique.) Résumé : 1° On a le droi
414 la distinction classique du fait et du droit ; et c’est pourquoi je considérerai d’abord l’instruction publique dans ses réal
86 1929, Les Méfaits de l’instruction publique (1972). 1. Mes prisons
415 ui s’attendrissent sur leurs souvenirs de classe. C’est qu’ils les confondent avec ceux de leur enfance et les font indûment
416 e grise, où les chiffres trop gros s’emmêlent… Et c’est cela l’enfance insouciante ? Qu’est-ce qui ressemble plus au souci qu
417 L’année suivante, on me mit à l’école, parce que c’est la loi. La première classe fut agréable : j’alignais des bâtons en rê
418 oivent être égaux en tout. Deux fois deux quatre, c’est stérile, mais ça ne fait de mal à personne, et de plus, toutes choses
419 hoses égales d’ailleurs, dans un certain domaine, c’est vrai. (Il y a encore des poètes pour nous faire comprendre avec entho
420 de la vie.   3. Dans le cas le plus favorable, c’est un silence, un vide. C’était en dehors de la vie.
87 1929, Les Méfaits de l’instruction publique (1972). 2. Description du monstre
421 à y découvrir la seule fraternité véritable. Mais c’est en caserne aussi que je devais retrouver les instituteurs. Ceux-là n’
422 laideur des « collèges » n’est pas accidentelle. C’est celle même du régime. L’architecture de nos « palais scolaires » symb
423 ans la conception démocratique du monde. Entrons, c’est pire encore. Beaucoup d’enfants ont un frisson de dégoût au moment de
424 nnées de votre vie, citoyens ! Et vous pensez que c’est un grand progrès sur la Nature. Quelle peut bien être la vertu éducat
425 n : mais l’absence de style est encore un style : c’est même le pire.
88 1929, Les Méfaits de l’instruction publique (1972). 3. Anatomie du monstre
426 pratiques. 3.a. Le programme a) l’horaire : c’est un cadre, ou plutôt un moule, dans lequel on verse les matières les p
427 i oublié le nom. Une autre conséquence du gavage, c’est qu’on ne peut laisser aux élèves le temps qu’il faut pour assimiler c
428 it à aucun état social existant. Ce qui est vrai, c’est que le fait, absolument nouveau dans l’Histoire, que l’on oblige les
429 etire de plus évident de mon expérience scolaire, c’est une grosse vérité que le bon sens m’eût par ailleurs fait voir : il n
430 osition sur La Neige, Victoria, 10 ans, écrit : «  C’est l’hiver. Déjà la terre a revêtu son blanc manteau. » Elle aura 10 sur
431 10 à Sylvie pour avoir trouvé : « Quand il neige, c’est comme des petits morceaux de vouate. » Il est évident que Sylvie est
432 cher sur la flèche de l’édifice administratif. Et c’est ce qui s’appelle une belle carrière. Mais ces brillants météores ne t
433 l’influence d’une famille anormale. Mais d’abord c’est sanctionner cet état anormal (il y aurait donc sans doute d’autres mo
89 1929, Les Méfaits de l’instruction publique (1972). 4. L’illusion réformiste
434 -science, on a voulu apporter de la science. Mais c’est un art qu’il faudrait. Sinon l’on retombera dans des absurdités. On
435 je voudrais l’enfant tout court. Or il paraît que c’est très dangereux. Néanmoins, je soupçonne dans tous ces mouvements des
90 1929, Les Méfaits de l’instruction publique (1972). 5. La machine à fabriquer des électeurs
436 û et embelli d’un même mouvement. Morigéner l’une c’est faire pleurer l’autre. Écouter ce que dit l’une, c’est savoir ce que
437 faire pleurer l’autre. Écouter ce que dit l’une, c’est savoir ce que l’autre pense. Elles ne mourront qu’ensemble. Il n’y au
438 ne pour eux si rare. Un fait simple, par exemple, c’est que la Démocratie sans l’instruction publique est pratiquement irréal
439 par toutes ses voix, d’un milliard de façons, que c’est absurde. Pour qu’on n’ait pas le temps de découvrir la Liberté 9, par
440 eur sensibilité plus qu’aux idées des autres. Or, c’est une révolte de ma sensibilité qui me dresse contre l’École. Mes argum
441 r me dire ça chez moi, n’est-ce pas, mes agneaux. C’est justement dans la mesure où je participais de l’écoeurant optimisme b
442 s fils du peuple souffrent moins d’un tel régime, c’est qu’ils n’ont pas d’eux-mêmes une connaissance aussi sensible. Mais at
91 1929, Les Méfaits de l’instruction publique (1972). 6. La trahison de l’instruction publique
443 pprendra que le seul péché qui n’a pas de pardon, c’est le péché contre l’Esprit. Aujourd’hui qu’il suffit d’un peu de bon se
444 uis de ceux qui s’en réjouissent mauvaisement. («  C’est bien fait. C’était trop laid ».) À peine capable de nous instruire, l
445 nécessaire à l’équilibre d’une civilisation — et c’est l’aspect négatif de sa trahison —, mais encore elle tend à développer
446 spécifiquement malfaisant dans l’esprit moderne. C’est sa façon à elle de répondre aux besoins de l’époque. Pauvre époque !
92 1929, Les Méfaits de l’instruction publique (1972). 7. L’instruction publique contre le progrès
447 re ne l’entraîne dans une direction tout opposée. C’est très malin d’avoir inventé un instrument de progrès : encore faut-il
448 éponse. Regardez un écolier préparer ses devoirs, c’est frappant : il apprend les questions aussi bien que les réponses. J’av
449 ontente d’être figée. Est-ce un frein ? Même pas. C’est plutôt une vase où s’enlise notre civilisation ; et où la Démocratie
450 … Or si je dis que l’École est contre le progrès, c’est que le progrès consiste à dépasser la Démocratie. Et cette thèse ne v
451 ignes dans le vide à des hasards gros de dangers, c’est peut-être à quoi notre génération devra limiter l’efficacité de ses e
452 perasse ? Réponse ? Petits étourdis. Réponse non, c’est un recul. Cette critique du fonctionnarisme, vous alliez le dire, est
453 encore dans toute la conduite moderne de la vie. C’est notre américanisme et c’est notre sécheresse sentimentale. Et c’est l
454 te moderne de la vie. C’est notre américanisme et c’est notre sécheresse sentimentale. Et c’est le grand empêchement intérieu
455 anisme et c’est notre sécheresse sentimentale. Et c’est le grand empêchement intérieur dont souffre notre imagination créatri
456 érieur dont souffre notre imagination créatrice ; c’est lui qui stérilise nos utopies et les empêche de devenir autre chose q
457 ent, il tue les existences particulières, ou bien c’est qu’elles sont déjà mortes. Mais le temps vient où elles renaîtront à
458 on s’attaque à tout ce qui entrave cet avènement. C’est pourquoi je réclame l’expulsion de la congrégation radicale des insti
93 1929, Les Méfaits de l’instruction publique (1972). Appendice. Utopie
459 ’il défend son opinion de toutes ses forces. Mais c’est un anarchiste de la mauvaise espèce, un anarchiste embrigadé. L’anarc
460 e mine stupidement rassurée que vous vous dites : c’est tout à fait moi ! — Détrompez-vous. Vous ne savez pas ce que c’est qu
461 moi ! — Détrompez-vous. Vous ne savez pas ce que c’est que libre ou consacré.) L’utopiste, c’est l’inventeur. Les sots vont
462 ce que c’est que libre ou consacré.) L’utopiste, c’est l’inventeur. Les sots vont répétant que c’est un être qui ignore le r
463 te, c’est l’inventeur. Les sots vont répétant que c’est un être qui ignore le réel. C’est justement parce qu’il le connaît mi
464 nt répétant que c’est un être qui ignore le réel. C’est justement parce qu’il le connaît mieux qu’eux qu’il y a vu des fissur
465 demption du journalisme, ce que je propose-là. Et c’est ainsi qu’on peut imaginer sans trop d’invraisemblance de petites réfo
466 is pas à la possibilité d’une réforme suffisante. C’est une révolution qu’il faut. Alors, supprimer les écoles, raser les col
467 ’école est le plus gros obstacle à sa culture. Et c’est cela, préparer le terrain. D’autre part, il faut partir de ce qui est
468 s-ci. Ce qui l’empêche de comprendre, ici encore, c’est la peur scolaire des mots. Ce terme hindou agace, trouble ou fait sou
469 oire, une sensibilité plus aiguisée. En tout cas, c’est à cultiver ces facultés atrophiées que devrait s’employer l’école. No
470 nombre parce qu’elle le contient en puissance. Et c’est pourquoi l’aristocratie de l’esprit est nécessaire au bien public. Ce
471 ous pour redonner quelque saveur à ses jugements. C’est pourquoi l’on ne peut plus attaquer un fonctionnaire dans ses activit
472 aques. Ce qui est vulgaire, au plein sens du mot, c’est le genre distingué de la bourgeoisie qui se monte le cou. 13. Écono
94 1930, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Henri Michaux, Mes propriétés (mars 1930)
473 e goût des esprits singuliers, si vous croyez que c’est par l’extrême pointe du singulier que l’esprit pénètre dans la poésie
95 1930, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). André Jullien du Breuil, Kate (avril 1930)
474 lon l’auteur un peu ou pas mal de littérature. Et c’est à un tel amour qu’on va demander sa revanche contre la mesquinerie mo
96 1930, Articles divers (1924–1930). Au sujet « d’un certain esprit français » (1er mai 1930)
475 che en Nouveau Messie, comme dit Annie Besant. Et c’est charmant, disent les dames. Je ne suis pas aussi dur que les dames. …
476 ance, de questions qui dépassent un certain plan. C’est mal vu. » Ou si on les pose, ajouterai-je, c’est pour les résoudre au
477 C’est mal vu. » Ou si on les pose, ajouterai-je, c’est pour les résoudre aussitôt et d’une manière aussi peu compromettante
478 raines d’un Racine, d’un Descartes ?) D’ailleurs, c’est bien simple, si vous persistez à dédaigner cette vertu qu’il est vrai
479 u’il ignore que la grâce seule permet de vouloir… C’est Nietzsche, et quelque chose par-dessus, tout de même… Mais ceci, comm
480 ux yeux de quelques-uns. Paris, avril 1930. 13. C’est ici que paraît tout de même la grandeur d’un Ramuz, dont Beausire ne
97 1930, Revue de Belles-Lettres, articles (1926–1968). Les soirées du Brambilla-club (mai 1930)
481 gique ou tout simplement germanique. L’Allemagne, c’est la Poésie, et la France c’est la Chambre des Députés, je n’en veux pa
482 nique. L’Allemagne, c’est la Poésie, et la France c’est la Chambre des Députés, je n’en veux pas démordre, et la Légion d’hon
483 eur. Quand vous prenez un taxi passé onze heures, c’est double tarif, et pourquoi ? Regardez : à côté de vous, si vous êtes s
484 ens pas trop embarrassé ; comme j’habite l’Odéon, c’est toujours le fantôme de l’Odéon qui m’accompagne et nous ne disons pre
485 t d’été sous le tilleul où elle n’est pas venue… ( C’est ici le lieu de l’avouer : je ne saurais entretenir que mes rapports d
486 r ferme a donné au chauffeur l’adresse d’un ogre. C’est tout près parce que j’ai peur. En même temps c’est très loin parce qu
487 ’est tout près parce que j’ai peur. En même temps c’est très loin parce que je me réjouis. La Maison des Ogres est au 53 rue
488 oir au sein de mes erreurs les moins préméditées, c’est sans doute celui d’être trouvé. J’ai toujours méprisé le geste de l’h
489 ce Marthaler. Mais ne parlons pas de mangeaille : c’est tout de suite écœurant et prétentieux. Je suis de ceux qui mangent sa
490 ais la Barcarolle en descendant le Grand Canal, —  c’est une romance assez déchirante, à mi-voix… ............................
491 sarde, et qui n’a pas peur… ⁂ Le reste de la vie, c’est toujours entre deux voyages d’Allemagne. Cela se passe actuellement d
98 1930, Articles divers (1924–1930). « Vos fantômes ne sont pas les miens… » [Réponse à l’enquête « Les vrais fantômes »] (juillet 1930)
492 tenteront, mais de leur égaler notre conscience. C’est un effort de création — car toute découverte du monde spirituel revêt
99 1930, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Léon Pierre-Quint, Le Comte de Lautréamont et Dieu (septembre 1930)
493 escents. Ce qui le caractérise le plus fortement, c’est sa « révolte absolue », forcenée, jusqu’au rire dément, — ses injures
100 1930, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Voyage en Hongrie I (octobre 1930)
494 licieux de réaliser une idée fixe injustifiable : c’est le plaisir même de l’enfance. Je portais donc ma vision d’Orient et j
495 couverte, on tourne dans un escalier compliqué : c’est plein de colonnettes et de statues dégradées et charmantes. (Vue sur
496 ible de situer dans l’ensemble des constructions. C’est là qu’on entre. Murs nus. Un catafalque de bois, au milieu, recouvert
497 rne apparaît ici sous un aspect bien inquiétant : c’est à la sensibilité même qu’on impose une livrée. — « Je comprends, me d
498 omprends, me dit-on. Vous êtes pour la fantaisie, c’est bien joli !… » — Non, Monsieur, ce n’est pas joli, ce n’est pas fanta
499 nt de mots pour une simple question de sentiment… C’est que vous êtes déjà bien malade. Il perd le sentiment, disait-on, du
500 n est trop souvent tenté de confondre le bizarre. C’est le faux merveilleux qui a discrédité le vrai, lequel est quotidien, c
501 dire quelque chose d’une scène pittoresque. Mais c’est une autre fois que je l’ai vue, à Pest, lors d’un autre séjour, dans
502 iterait à chercher après coup des transitions, et c’est alors que l’on est tenté de mentir, si fort tenté que l’on cède à cou
503 té que l’on cède à coup sûr, en se persuadant que c’est pour des raisons techniques. (Est-ce que cela ne devrait pas, au cont
504 ition de lui ressembler, ne fût-ce que de loin, —  c’est alors ce qu’on appelait un paradoxe, du temps des petites manières. C
505 prendre au sérieux ce que je vois. Ruse connue : c’est l’histoire du mot que vous avez sous la langue ; je vous conseille de
506 s d’hommes d’affaires. Ce qu’on prétend défendre, c’est son droit, ses intérêts. Mais, en Hongrie, le nationalisme est une pa
507 âce à qui vous a reçu comme un cadeau de Dieu. («  C’est Dieu qui vous envoie », dit la formule traditionnelle.) La liqueur de
508 n vide trois verres d’un trait en guise de salut. C’est alors que se déplient les cartes de « la Hongrie mutilée ». — « Savez
509 de la surproduction des machines et des enfants. C’est parce que les Hongrois n’ont pas perdu le sentiment qu’ils sont en sc
510 raies, n’est-ce point le climat de la passion ? —  C’est celui de la Hongrie14. 9. Une lettre de Matthias Corvin « Matth
511 laint de ce qu’il y a peu de poètes par le monde. C’est dans l’ordre des choses, et l’on sait qu’il suffit de très peu de sel
512 Hongrie. Attila, me dit-on, y régna. Aujourd’hui c’est la résidence du Prince Primat. Au-dessus du palais de l’archevêché, s
513 hez les Tchèques déjà… Nous allons aux bains, car c’est dans la piscine que nous devons rencontrer le poète. Cheveux noirs d’