1
néanmoins plus proche que la sensualité vaguement
chrétienne
de tel autre écrivain catholique. Et son lyrisme, encore un peu bruta
2
e la question ne se pose pas, puisque nous sommes
chrétiens
. (Mais le christianisme, religion missionnaire, ne peut nous donner q
3
e « suppléer à l’éducation historique des peuples
chrétiens
qui n’ont pas eu de Moyen Âge », nous pourrons amener l’Asie à compre
4
ent eut « l’autorité d’un verdict essentiellement
chrétien
sur le mysticisme naturiste ». Il ne pouvait trouver mieux que Vinet.
5
l insiste sur le fait que Vinet se déclarait « un
chrétien
sans épithète ». Croit-il éluder ainsi le protestantisme de Vinet ? N
6
, Vinet l’avait trouvé. Mais sa position purement
chrétienne
— un mysticisme de cadre solidement moral, c’est-à-dire rationnel, di
7
ant plus de force que « en situant tout le devoir
chrétien
dans l’accomplissement scrupuleux, joyeux et fidèle de la vocation, l
8
ement documenté, et le scrupule d’historien et de
chrétien
qui permet à M. Guisan de montrer le point de vue adverse avec autant
9
ois cette année, les conférences de l’Association
chrétienne
d’étudiants eurent lieu au printemps, et non plus à Sainte-Croix, mai
10
érences, les Objections des intellectuels au Dieu
chrétien
, fut introduit par M. Raymond de Saussure, psychanalyste distingué, q
11
1926 », Lux et Vita : nouvelles de l’Association
chrétienne
suisse d’étudiants, Lausanne, mai 1926, p. 44-45.
12
puis, il y a aussi des sortes de calembours… Art
chrétien
, a-t-on dit5. Certes, cette pièce n’est pas dépourvue de certaines de
13
selon Max Jacob, permettraient seules de taxer de
chrétienne
une œuvre d’art. Mais, d’autre part, cette équivoque des symboles, ce
14
s profondes ou délicates qui ne sont pas devenues
chrétiennes
. » « Le salut pour nous n’est nulle part. » Nulle part, pensais-je :
15
taines de milliers de lecteurs, dans une Europe «
chrétienne
», applaudissent sans réserve aux thèses de cet orgueilleux et naïf m
16
manque de sens moral. » Le Français qui n’est ni
chrétien
ni disciple de Nietzsche, demandera pourquoi il faut faire la révolut
17
accès au divin. Que sert de parler d’humanisme «
chrétien
» ? L’humanisme est de l’homme, le christianisme est du nouvel homme.
18
onstitue à ses yeux cette anomalie : un astronome
chrétien
. Comment un astronome peut-il croire à l’Incarnation ou aller à la Me
19
me, de l’imperfection du monde. Je pense que tout
chrétien
conscient des problèmes de ce temps, souscrirait aux critiques que M.
20
du monde moderne, clame-t-on de toutes parts aux
chrétiens
. Assez parlé de Vérité, ce sont des réussites qu’il nous faut. Saluon
21
ut. Saluons enfin le règne de l’homme ! » Mais le
chrétien
, qui sait un peu ce qu’est ce monstre, se demande, songeant à l’Europ
22
stants ». Mais, dira-t-on, il y a tous les sujets
chrétiens
! C’est bien là que nous voulions en venir : le dogme ne doit être qu
23
ur d’un art protestant, c’est de n’être qu’un art
chrétien
. e. Organisée par le Foyer des étudiants protestants, 46, rue de Va
24
absolu et honteux. C’est ainsi encore que l’idéal
chrétien
de l’amour du prochain a tourné pratiquement à la méfiance systématiq
25
cisme (le milieu protestant étant nul), ni la foi
chrétienne
en général (du fait précisément que les mobiles humains sont ici enti
26
le pour Kierkegaard était : Comment deviendrai-je
chrétien
? Seul un protestant pouvait trouver pareille formule. Le héros de la
27
er ce « héros de la foi », ce maître de la pensée
chrétienne
tragique, paradoxale et virulente. Qu’une telle œuvre commence son ac
28
e fermant, est-il réellement impossible à une âme
chrétienne
d’atteindre la grandeur morale si elle n’a pas connu, ne fût-ce que p
29
nte dans ces deux volumes, témoignent que l’amour
chrétien
peut encore aujourd’hui pénétrer un monde revendiqué par le communism
30
, elle accuse formellement la grande majorité des
chrétiens
. Tant mieux si ce livre nous passionne. Il faudrait surtout qu’il nou
31
ime (je dirais même sentimentale), et avec sa foi
chrétienne
. Il peut livrer sans crainte le secret d’une telle action ; sans crai
32
ques fort curieuse, où les doctrines bouddhistes,
chrétiennes
, matérialistes et socialistes s’opposent dans des termes inusités pou
33
la suite d’une discussion vive avec des étudiants
chrétiens
au sujet d’un de leurs camarades, Eiichi se décide soudain à quitter
34
tèrent en pensant à la pauvreté de sentiments des
chrétiens
; il pensait aussi que lui-même, à la fin du mois, devrait gagner sa
35
éconforts. Comment et par quoi mesurer la valeur
chrétienne
d’une âme ? L’action même est souvent trompeuse. Mais la qualité du r
36
incroyant, ceci peut sembler vague. Mais le sens
chrétien
primitif n’est-il pas, avant tout, le sens de la pauvreté ? Qu’un Kag
37
rce que je me refuse à reconnaître aucune réalité
chrétienne
à cette dernière catégorie. (On sait qu’il y a dans le monde moderne
38
taire, définie par la loi, par son astre. L’homme
chrétien
au contraire, l’homme qui doit être surpassé, vit dans la démesure, e
39
e péché est la mesure du démesuré, et que pour le
chrétien
il n’est pas d’autre grandeur ». Ainsi le chrétien existe en tant que
40
hrétien il n’est pas d’autre grandeur ». Ainsi le
chrétien
existe en tant que le péché crée une tension entre lui et Dieu. Mais
41
la conversion qui figure l’acte par excellence du
chrétien
, hors duquel il n’est pour lui ni mesure, ni grandeur, ni forme, mais
42
nte ou catholique, que d’une inspiration vraiment
chrétienne
. Car c’est à juste titre, croyons-nous, qu’on put écrire de Saint-Sat
43
ir qu’une pudeur — lui fait éviter toute allusion
chrétienne
, au point qu’en tels endroits où la vraisemblance voudrait que le nom
44
un conformisme bourgeois plutôt que de l’héroïsme
chrétien
? En particulier, sommes-nous toujours assez conscients des fondement
45
ue très indirectement d’une atmosphère proprement
chrétienne
. Or voici que les faits confirment cette vue théorique : Loti, Schlum
46
ne notion de « correction » bourgeoise. Nullement
chrétienne
d’ailleurs, puisqu’elle récusait à la fois la charité, le risque, l’a
47
ons-nous quelque jour en France surgir une poésie
chrétienne
d’inspiration évangélique ? Souhaitons qu’il n’y faille pas les conjo
48
e « l’arrière-monde » et le rejette, en ceci plus
chrétienne
, plus tragique que l’époque romantique (Nietzsche plus chrétien que s
49
tragique que l’époque romantique (Nietzsche plus
chrétien
que son idée du christianisme). Plus goethéenne aussi. Mais gardons-n
50
autres points de vision qu’humains. La révélation
chrétienne
déborde notre condition, si elle la comble par ailleurs. Ce critère d
52
ristianisme. Mais le plus grand Occidental fut-il
chrétien
? Nous ne saurions, surtout dans Foi et Vie , aborder cette question
53
un problème que la conscience intellectuelle des
chrétiens
ne peut et ne doit éviter. Goethe est une de ces « questions au chris
54
en de conscience. ⁂ Goethe s’est toujours affirmé
chrétien
, mais d’une façon si particulière que les ennemis du christianisme, d
55
thenticité de son christianisme ? Qu’est-ce qu’un
chrétien
que l’athéisme annexe avec une pareille aisance ? La question serait
56
ermettent d’imaginer ce qu’eût pu être le pendant
chrétien
du Werther : — « J’ai souffert et me voilà libre à nouveau, écrit Goe
57
ici exagérer la responsabilité qui incombe aux «
chrétiens
» eux-mêmes, tels qu’ils apparurent à ce jeune homme plein d’une exig
58
rance de langage qui trop souvent caractérise les
chrétiens
, affirmons que nous ne savons presque rien de Dieu, ou plutôt qu’il e
59
pables pour admettre dans la communauté de la foi
chrétienne
l’homme qui a pu dire qu’il s’inclinait devant le Christ comme devant
60
gesse large et optimiste si contraire au scandale
chrétien
, que gît la faiblesse religieuse de sa position. Ce qui, plus que tou
61
t à sa rencontre — Goethe nous apparaît comme non
chrétien
, comme antichrétien, mais d’une tout autre sorte que ne l’ont cru nos
62
doute. De quel droit refusons-nous donc d’appeler
chrétien
, un homme qui se prétendit tel en maintes occasions, de la façon la p
63
rs que Dieu seul juge. Si nous refusons le nom de
chrétien
à cet homme dont l’éthique, en définitive, apparaît comme fondée sur
64
mporte, dès lors, que ce Goethe exemplaire soit «
chrétien
» ou « païen » ? Nous n’avons pas besoin d’avoir raison (contre lui,
65
uvelle Revue française (mars 1932). n. « Goethe,
chrétien
, païen », Foi et Vie, Paris, n° 37-38, avril-mai 1932, p. 304-309.
66
lle évolution peut paraître favorable à la pensée
chrétienne
. La pensée protestante, en particulier, s’est toujours montrée soucie
67
ou marxisme. Ce qui revient à dire que seuls les
chrétiens
, en tant que chrétiens, non pas en tant que bourgeois, s’ils le sont,
68
vient à dire que seuls les chrétiens, en tant que
chrétiens
, non pas en tant que bourgeois, s’ils le sont, ont des raisons réelle
69
message évangélique. Et je demande maintenant aux
chrétiens
s’ils le savent eux-mêmes ; s’ils prouvent qu’ils le savent. S’ils n’
70
« révolution permanente » qui doit être l’état du
chrétien
vis-à-vis de lui-même et de son passé. C’est le danger qui nous purif
71
ra déracinée. » Et c’est en quoi, du point de vue
chrétien
, le marxisme radical constitue un progrès sur la libre-pensée : il fo
72
Jouhandeau est-elle très catholique, ou même très
chrétienne
? La dialectique paulinienne postule que bien et mal appartiennent au
73
n’y a qu’un rapport de trahison entre la religion
chrétienne
et la religion de l’Écho de Paris. « Nous avons proposé un maître à c
74
que cela ; c’est une tout autre théologie que la
chrétienne
, simplement. C’est la théologie païenne par excellence, celle de l’Ét
75
a démarche paradoxale, « dialectique », de la vie
chrétienne
: elle rejette tout espoir qui ne serait pas le seul espoir ; toute p
76
en vertu du même ordre des choses, la dialectique
chrétienne
rejette tout désespoir qui ne serait pas le seul désespoir réel : cel
77
iction et de l’« agonie », est au centre du monde
chrétien
, parce qu’elle est le signe même de notre condition. Et lorsque nous
78
final, réplique morne et désespérée du millenium
chrétien
. Nous n’en sommes pas là : Hic et nunc, nous voici, protestants, en f
79
qu’ici nous défendrons ; intenable comme le fait
chrétien
lui-même, — s’il n’est pas attesté dans l’acte de la foi. Qu’est-ce d
80
à nous garantir à l’avance par un programme, si «
chrétien
» qu’on le veuille. Un certain nombre de compromissions nous sont à j
81
s un équilibre final, morne réplique du millénium
chrétien
. Les autres, avec Proudhon, refusent toute synthèse, toute solution m
82
nner jusqu’au bout le courage. Je parle de la foi
chrétienne
où je veux être, de ce suprême « choix » qui ne vient pas de moi, mai
83
cheux. Telles, peut-être, se délimitent la notion
chrétienne
et la notion antique de l’homme ; telles, dans une certaine mesure, l
84
En ceci, le monde de l’Europe centrale est plus
chrétien
que le monde latin — si l’on considère ses manières de sentir et de p
85
son tour plus audacieux, et pour tout dire, plus
chrétien
que le monde de l’Europe centrale. L’intelligence est sentimentale
86
n peu, vous finirez par démontrer qu’il faut être
chrétien
pour comprendre quoi que ce soit à la pluie et au beau temps. Lord A
87
Sonnette, si vous étiez païenne ou si vous étiez
chrétienne
, vous sauriez ce que c’est que le beau temps. Si vous étiez païenne e
88
cheux. Telles, peut-être, se délimitent la notion
chrétienne
et la notion antique de l’homme ; telles dans une certaine mesure, la
89
. En ceci, le monde de l’Europe centrale est plus
chrétien
que le monde latin — si l’on considère ses manières de sentir et de p
90
à son tour plus audacieux, et pour tout dire plus
chrétien
que le monde de l’Europe centrale. L’intelligence est sentimentale
91
cution entreprise par Julien l’Apostat contre les
chrétiens
, quand tout espoir humain semblait perdu, tout horizon bouché, Athana
92
t un vaste rassemblement de jeunes gens : « Comme
chrétiens
, nous n’avons à redouter que le Prince de tous les démons, et non pas
93
pe, et qui le firent appeler par Newton « le plus
chrétien
de tous les hommes », vir omnium christianissimus. Mon trisaïeul, le
94
peut d’ailleurs paraître suspecte, à beaucoup de
chrétiens
.) C’est ainsi que Ferdinand Fried déclarait récemment dans l’importan
95
soudre cette question, d’ailleurs essentiellement
chrétienne
: « Quelle est votre attitude vis-à-vis de votre prochain ? Lui laiss
96
ition simpliste de problèmes vieux comme le monde
chrétien
a du moins le mérite de débarrasser le protestantisme américain de so
97
es les tentatives réformistes ou révolutionnaires
chrétiennes
qui se manifestent en Amérique. On remarque dans la liste de ses coll
98
ins articles du Semeur , organe de la fédération
chrétienne
d’étudiants. Mais il y a là le germe d’un mouvement qui demain peut s
99
t pour lui l’ordre, le commandement. Mais que les
chrétiens
, fatigués de la lutte, viennent à croire qu’il est une autre façon de
100
tirer bénéfice pour la foi, — bien plus, que les
chrétiens
considèrent cette paix comme un bien supérieur à la lutte, qu’ils l’o
101
essait, c’était un aspect nécessaire de l’« ordre
chrétien
» du monde. Nous ne l’avons pas cru longtemps, — le temps de nous sou
102
s c’est un parti de gens qui, ayant peut-être été
chrétiens
, veulent en tirer des intérêts, abusent de ce qu’ils considèrent comm
103
de négliger. Il n’y a pas, en vérité, de « forces
chrétiennes
» spécifiques constituées, existant en elles-mêmes, qui auraient été
104
eurs complicités avec les « forces du monde ». Le
chrétien
ne connaît pas d’autre force réelle que celle de la foi. Or cette uni
105
n, il ne peut s’en targuer pour fonder un « ordre
chrétien
» ; et s’il le fonde, c’est en réalité sur une tout autre force que c
106
optimistes encore. Toutes ces formules d’« ordre
chrétien
» ont été plus ou moins réalisées, et constituent dans leur ensemble,
107
ises qui se crurent en droit d’édicter un « ordre
chrétien
», se fondaient toutes, et se fondent encore, sur une conception anti
108
oi il y a un imposteur dans tout homme qui se dit
chrétien
. (Je ne dis pas cela d’un point de vue antichrétien.) Mais c’est auss
109
ne suprême imposture dans tout programme prétendu
chrétien
, dans toute politique humaine organisée — fût-ce à la gloire de Dieu
110
l’industrie lourde au gouvernement d’une nation «
chrétienne
» revendiquer dans leurs discours la défense des « valeurs » chrétien
111
er dans leurs discours la défense des « valeurs »
chrétiennes
, pour appuyer des décrets-lois. L’on voit des clergymen prier pour le
112
à ceci ] : Chose plus atroce encore, [sic] l’idée
chrétienne
, l’idée religieuse, l’idée même de Dieu est abolie… » Ne pouvant supp
113
u vienne me dire : je ne crois pas à vos paroles,
chrétiens
menteurs ! — et je lui répondrai : Ta révolte est la mienne, mon huma
114
utre plus profonde : celle de voir qualifier de «
chrétienne
» une « idée » qui sert l’injustice établie. Tu ne crois pas à ces pa
115
i les crois-tu soudain, quand ils se donnent pour
chrétiens
? ⁂ Quand, par la maladie du monde, la « chrétienté » se trouve menac
116
e force de même ordre. Assez de cette « politique
chrétienne
» où l’on embarque une prétendue foi dans les plus discutables déterm
117
e est affaire de systèmes ; mais l’ordre, pour le
chrétien
, sera toujours de vouloir sur le champ le plus juste. Car ce qui mani
118
if, reste le lieu d’obéissance privilégié pour le
chrétien
, mais ne se confond pas avec l’enjeu de son salut. Tel est le paradox
119
blique… 2. Et non pas au nom d’un « ordre social
chrétien
qui s’opposerait au désordre actuel, capitaliste ou marxiste. Car la
120
ctuel, capitaliste ou marxiste. Car la révolte du
chrétien
est immédiate, indubitable ; mais l’ordre chrétien, dont certains par
121
hrétien est immédiate, indubitable ; mais l’ordre
chrétien
, dont certains parlent, où est-il aujourd’hui ? Faudrait-il attendre
122
la confirme et l’illustre. Or, la force, pour le
chrétien
, quelle est-elle ? Il se trouve que nul homme n’est en mesure de la d
123
une telle force. Et voilà bien la seule acception
chrétienne
du mot « positif ». Pour les uns, « positif », c’est ce qui rapporte.
124
apporte. Pour les autres, ce qui rassure. Pour le
chrétien
, ce sera tout ce qui trouble en vérité les hommes et les délivre de l
125
sont rien. On dirait, à entendre parler certains
chrétiens
, que la foi est une espèce d’inspiration flottante, difficile à local
126
s humaines comportaient, en général, une solution
chrétienne
et des solutions humaines, également prévisibles et classées d’avance
127
i exige sa réalisation. » Nature du « savoir »
chrétien
Nous marchons dans la nuit, ne connaissant, de par notre nature, n
128
du cours de l’histoire terrestre. Voici alors les
chrétiens
qui viennent nous parler d’une Révélation. Est-ce donc qu’une grande
129
re. À celui qui demande : que dois-je faire ? le
chrétien
n’a donc rien à répondre, en principe. Il ne peut que renvoyer à la s
130
ent dès qu’on regarde l’homme dans la perspective
chrétienne
. Ce n’est plus l’homme qui pose des questions, mais c’est Dieu, seul
131
r toutes les solutions fabriquées par la « pensée
chrétienne
», et qui voudraient donner aux hommes une bonne conscience tout à fa
132
umanistes le nieront. Ils me diront que, là où le
chrétien
parle de salut, eux se bornent à revendiquer le bonheur des hommes, l
133
les autres, immanent. Les humanistes accusent les
chrétiens
d’une sorte de lâcheté. Ils les accusent d’avoir recours à une réalit
134
christianisme est contre l’homme. 2. À cela, les
chrétiens
répondent : Comment l’homme s’aimerait-il lui-même mieux que Dieu, so
135
fondant sur l’homme sont semblables, aux yeux du
chrétien
, à ce fameux baron de Crac qui prétendrait se tirer alors d’un puits
136
ux de certains humanistes, peut-être. Aux yeux du
chrétien
, non ; le conflit est plus grave, car le rejet de l’humanisme constit
137
l’humaniste d’endosser le reproche de lâcheté. Le
chrétien
le considère comme un homme qui refuse d’accepter, dans toute sa viol
138
mais qui se coupent perpendiculairement. Chez les
chrétiens
, volonté de se soumettre à ce qui juge la vie. Chez les humanistes, v
139
mettra d’assurer ce bien absolu qu’est sa vie. Le
chrétien
va chercher à obéir aux ordres de sa foi, fût-ce même au mépris de sa
140
— et toute l’histoire des martyrs en témoigne. Un
chrétien
est un être qui joue tout sur la foi, c’est-à-dire sur l’invisible, c
141
vraisemblance. Prenons des exemples concrets. Un
chrétien
qui contracte une assurance sur la vie n’est plus un chrétien à cet i
142
contracte une assurance sur la vie n’est plus un
chrétien
à cet instant et dans cet acte ; il agit en humaniste. Il témoigne de
143
ce. Ce mot peut nous fournir un autre exemple. Un
chrétien
qui s’écrie : c’est providentiel ! chaque fois que lui échoit un « bo
144
solue est la vie, non l’obéissance. Et de même un
chrétien
qui dit, parlant des autres ou parlant en général : ceci est bon, mor
145
ttitude qui se mêle constamment à l’existence des
chrétiens
eux-mêmes. Ce n’est pas à dire que l’humanisme n’ait pas ses doctrin
146
éconde. Mais en face de ce triomphe humaniste, le
chrétien
ne pourrait-il pas relever maintenant la vraie défense de l’homme, li
147
nge ou bête ? Sera-t-il encore un homme ? L’homme
chrétien
est à la fois ange et bête. Dans ce conflit perpétuel, il trouve sa j
148
Westphal rappelait la phrase de Fernandez : « Le
chrétien
est un embusqué de l’infini. » a. « Humanisme et christianisme », Le
149
ait : nos dialectiques humaines et la dialectique
chrétienne
sont séparées par la mort éternelle. Qu’un philosophe, qu’un moralist
150
al. Aucune confusion non plus, entre le spirituel
chrétien
et notre personnalisme. Le spirituel de L’Ordre nouveau veut être hum
151
rit dont parle la théologie, réalité qui, pour le
chrétien
, reste d’un ordre radicalement hétérogène à tout ordre terrestre. V
152
ar Karl Barth (30 décembre 1933)a La théologie
chrétienne
a-t-elle pour tâche de rendre acceptable le message de l’Évangile, d’
153
c’est cela l’origine et le but de la prédication
chrétienne
, me disais-je, qui donc doit, qui donc peut être pasteur et prêcher ?
154
s non capax infiniti, Barth répond par la formule
chrétienne
homo peccator non capax verbi Dei, l’homme pécheur n’est pas « capabl
155
opposé, seul ou à peu près, au puissant parti des
Chrétiens
allemands, fraction de l’hitlérisme qui prétend faire main basse sur
156
ance germanique. Alors que la grande majorité des
chrétiens
d’Allemagne, rangée derrière les plus fameux docteurs, appuyée par Hi
157
lement un témoignage courageux et authentiquement
chrétien
: il est le seul espoir que nous puissions garder dans la restauratio
158
critiques de M. Goguel ? 3. Si notre civilisation
chrétienne
n’est pas détruite par le bolchévisme, elle reprendra sa marche en av
159
pensée. Peut-on dire que notre civilisation soit
chrétienne
? Peut-on dire que pour le chrétien la perspective d’un nouveau progr
160
sation soit chrétienne ? Peut-on dire que pour le
chrétien
la perspective d’un nouveau progrès, d’une « marche en avant » de la
161
erche et de respect pour le passé, les invariants
chrétiens
tels que le développement de la pensée moderne nous aide en toute loy
162
humilité » ? Il me semble qu’alors les invariants
chrétiens
pourraient bien apparaître comme les constantes de déformation de l’É
163
ait par exemple, de démontrer que tel « invariant
chrétien
» est toute autre chose que l’Évangile ? ou bien si, au contraire, ce
164
t, il n’est pas autonome. 7. Ainsi l’Église : le
chrétien
, dans l’acte de la communion avec le Christ, fonde véritablement l’Ég
165
’un vienne en aide à l’autre (c’est la définition
chrétienne
du « prochain »), soit que tous deux, apportant des aptitudes différe
166
estion était ainsi nettement posée : pour devenir
chrétien
, il fallait « rencontrer personnellement le Christ ». Mais comment ce
167
L’Occidental rationaliste naît dans une ambiance
chrétienne
qui le rassure d’une manière vague et suffisante quant aux intentions
168
ute âme un peu cultivée, fournit à la prédication
chrétienne
un lyrisme qu’elle n’osait plus aller chercher dans l’invective proph
169
question. Un seul, peut-être, a pressenti le sens
chrétien
de la Nature, c’est Benjamin Constant : on l’accusa de panthéisme. Co
170
nouveau » — réalité de foi ? ⁂ Seule, l’attitude
chrétienne
dit « oui » au monde avec une intrépide plénitude. Alors que la raiso
171
opposition cosmique du monde marxiste et du monde
chrétien
. Ramuz fait au communisme certains reproches que d’autres ont déjà fo
172
e est l’aveu de son choix. Mais Berdiaev parle en
chrétien
, et Ramuz ne veut encore parler qu’en homme. Est-ce possible ? Et peu
173
peut aussi bien se faire dans l’immanence. La foi
chrétienne
dépasse-t-elle vraiment l’homme ? N’est-elle pas bien plutôt ce qui l
174
icile à réussir qu’un beau roman : c’est un roman
chrétien
. Qu’est-ce donc qu’un roman chrétien ? Une histoire où tout le monde
175
est un roman chrétien. Qu’est-ce donc qu’un roman
chrétien
? Une histoire où tout le monde « se conduit bien » ? Il n’y aurait p
176
imiste à la Thomas Hardy a plus de chances d’être
chrétien
qu’un quelconque happy end soi-disant édifiant, s’il est certain que
177
re courage d’avouer sa dégradation. Un vrai roman
chrétien
est d’abord réaliste. Car il faut bien connaître la nature et ses abî
178
ude » littéraire. Kierkegaard, avant tout, est un
chrétien
; un chrétien peu rassurant, certes, et d’une trempe exceptionnelle ;
179
re. Kierkegaard, avant tout, est un chrétien ; un
chrétien
peu rassurant, certes, et d’une trempe exceptionnelle ; mais non pas
180
rticulier à ce problème : comment peut-on devenir
chrétien
? » Car, enfin, l’on ne naît pas chrétien. Des quelques œuvres tradui
181
devenir chrétien ? » Car, enfin, l’on ne naît pas
chrétien
. Des quelques œuvres traduites jusqu’ici, un peu au hasard, il faut l
182
’aveu de la réalité de notre condition. Ainsi, le
chrétien
, seul, connaît toute la misère de l’homme : elle lui est révélée par
183
de l’emprise que peut exercer Kierkegaard sur un
chrétien
sincère, peu suspect de complaisance pour les subtilités du « Séducte
184
Deux essais de philosophes
chrétiens
(mai 1934)r Combien existe-t-il en France de personnes intelligent
185
catastrophes dictatoriales va réveiller quelques
chrétiens
. Leur office n’est-il pas de rappeler aux peuples où se trouvent les
186
sé, tout compromis ? Il est certain que la pensée
chrétienne
n’a jamais eu plus impérieuse ni plus nette vocation. Le lieu, les mo
187
visibles qu’ils ne le furent jamais. Si la pensée
chrétienne
existe, c’est à ce seul niveau où pensée et action se confondent. Si
188
tion ? Ou verra-t-on que le service que la pensée
chrétienne
doit rendre n’est un service rendu au monde que si d’abord il est obé
189
nt pas les catastrophes qui devraient effrayer le
chrétien
, mais le risque plus immédiat de faillir à sa vocation. Ces réflexio
190
’hui, d’introduction à deux essais de philosophes
chrétiens
: L’Homme du ressentiment, de Max Scheler44, Position et approches co
191
ment. Pour Nietzsche, on s’en souvient46, l’amour
chrétien
n’est que « la fine fleur du ressentiment » que les natures faibles v
192
Je ne connais pas de plus salutaire leçon pour un
chrétien
d’aujourd’hui que ce chapitre impitoyable et précis. Voici sa thèse c
193
s d’elles) ; un égalitarisme qui renie la réalité
chrétienne
de la vocation… Je suis loin d’épuiser la liste. L’extrême gravité qu
194
ces perversions de l’Évangile vient de ce que les
chrétiens
s’y sont laissés prendre. C’est tout le procès de la morale laïque, o
195
vertu de riche, mais qui retient encore le pathos
chrétien
que renferme le mot. Ces quelques lignes décrivent assez bien le mou
196
el, une poussée de ressentiment contre l’héroïsme
chrétien
; à l’origine de l’amour de l’humanité, il y a, comme Fichte l’avait
197
re Dieu. L’homme du ressentiment, ce n’est pas le
chrétien
, c’est le bourgeois dont la morale usurpe l’apparence évangélique, en
198
d’une « présence » et d’une « fidélité » vraiment
chrétienne
. « Philosopher, c’est apprendre à mourir », disait le triste Cicéron,
199
d’une éthique de l’être qu’il est urgent que les
chrétiens
opposent à la « morale des commerçants » — comme disait Nietzsche — q
200
e et l’acte, seuls moments d’unité dans la vie du
chrétien
. r. « Deux essais de philosophes chrétiens », Foi et Vie, Paris, n°
201
vie du chrétien. r. « Deux essais de philosophes
chrétiens
», Foi et Vie, Paris, n° 61, mai 1934, p. 415-422.
202
’angoisse même. Est-ce pur hasard si la théologie
chrétienne
rend compte de presque toutes les situations de ce livre ? Cette Loi
203
peut se fonder une politique qui mérite le nom de
chrétienne
. Je la vois caractérisée par deux traits qui nous serviront de critèr
204
pté, il s’agit de l’exécuter. L’ordre reçu par le
chrétien
est dans l’instant, hic et nunc ; l’ordre imposé par une politique es
205
c non seulement possible, mais nécessaire, que le
chrétien
prenne position en présence des partis politiques. S’il rejette les p
206
et la seule direction possible de toute politique
chrétienne
: « L’homme seul (devant Dieu) est au-dessus de la collectivité. » Ce
207
tuation personnelle devant Dieu. Non seulement le
chrétien
pourra et devra collaborer avec tous les « mouvements » politiques qu
208
e nécessaire — voilà peut-être définie l’attitude
chrétienne
en politique : une révolution sans illusions. II. Qu’avons-nous fa
209
ière d’enquête. (On n’enquête pas sur la doctrine
chrétienne
.) Mais la disposition de ces évidences va peut-être nous permettre de
210
d des problèmes économiques qui nous pressent. Un
chrétien
a-t-il le droit de rêver ? Que faire alors, dans l’état de choses qui
211
ons, groupe fondé par la Fédération des étudiants
chrétiens
, sur le modèle des Équipes sociales de Robert Garric. Créer des conta
212
tabli. Je m’empresse d’ajouter que les objecteurs
chrétiens
se sont gardés jusqu’ici de toute espèce de propagande, et ne tombent
213
proposais tout à l’heure pour définir l’attitude
chrétienne
devant les exigences de César. Elles sont en singulière consonance av
214
rit » d’ Esprit est d’inspiration spécifiquement
chrétienne
. La revue a d’ailleurs franchement pris position dans un numéro spéci
215
n numéro spécial intitulé : Rupture entre l’ordre
chrétien
et le désordre établi. Esprit n’en reste pas moins le lieu de rencont
216
se confond presque intégralement avec celui qu’un
chrétien
protestant peut assigner à son action publique. Je ne me dissimule pa
217
i en l’acte seulement humain, qui figure, pour un
chrétien
, l’illusion dernière de l’orgueil. Mais ces obstacles, ces divergence
218
stants qui « milite » publiquement et en tant que
chrétien
, dans un parti parlementaire. Je crois que seul le lieu que nous avon
219
voulait Calvin, le contenu des dogmes de l’Église
chrétienne
. Cette indifférence est si profonde qu’elle rend parfois inefficaces
220
mort à soi-même, vient définir à nouveau l’Église
chrétienne
comme le lieu où la Parole est prêchée, on voit des pasteurs qui, cha
221
derons le simple effort de confronter la doctrine
chrétienne
telle que les bons docteurs de la Réforme nous l’enseignent, avec l’e
222
ement orgueilleuses ont cruellement privé tant de
chrétiens
de bonne volonté. Scientifiquement, il y faudrait de gros volumes. Ma
223
ng) des grâces reçues, il sait qu’on ne peut être
chrétien
que totalement, personnellement, activement. N’allons pas croire qu’i
224
ment s’engager dans cette relation ? L’erreur des
chrétiens
, trop souvent, c’est qu’ils s’efforcent d’endoctriner ceux qu’ils ren
225
que Claudel nous l’a décrit, mais auquel le génie
chrétien
ajoute une dimension humaine particulièrement émouvante. 7. Vies t
226
exprimaient pas encore la totalité de son message
chrétien
, et qu’il ne pouvait pas en assumer l’entière responsabilité devant D
227
à la mort parce qu’elle accomplissait sa vocation
chrétienne
. ⁂ On a comparé Kierkegaard à Nietzsche, à Dostoïevski, à Pascal. Lui
228
t clairement que nul homme ne peut jamais se dire
chrétien
. Cette position paradoxale a permis les interprétations les plus dive
229
le pour Kierkegaard était : Comment deviendrai-je
chrétien
? Seul, un protestant pouvait trouver pareille formule… L’œuvre la pl
230
le, puisqu’elles impliquent le martyre des braves
chrétiens
, comme si la religion, de toute éternité, n’était pas au contraire la
231
risquer cette expression : le rire de la charité
chrétienne
. « Le christianisme a découvert une misère dont l’homme ignore, comme
232
au dénombrer tout l’horrible, et tout épuiser, le
chrétien
se rit du bilan ! » Pourquoi ce rire scandaleux ? Parce que « la crai
233
» peut-elle encore, sérieusement, caractériser le
chrétien
moyen de ce temps ? C’est ici que l’ironie de Kierkegaard tourne son
234
ierkegaard tourne son aiguillon contre le « monde
chrétien
», celui qui se réclame de l’esprit, ou qui fait profession de l’appe
235
à cause du Christ. Il suppose, sans autre, que le
chrétien
souffre pour sa doctrine… » Et c’est la tragi-comédie du christianism
236
comédie du christianisme de la chrétienté. Pauvre
chrétien
moyen, qu’as-tu souffert pour ta doctrine ? Tu souffres, il est vrai,
237
question brûlante, c’est de savoir si toi, tu es
chrétien
, ou bien tu vitupères les sans-Dieu de Russie. Mais sais-tu bien de q
238
« Le Nouveau Testament suppose sans autre que le
chrétien
souffre pour sa doctrine… » (Mais non ! il souffre simplement de ce q
239
est s’enfoncer dans le néant. Seule la révolte du
chrétien
est position, obéissance. Si donc l’appel de Dieu isole du monde un h
240
ant, « sous le regard de Dieu », comme disent les
chrétiens
. (Est-ce facile ? ou bien même possible ? Est-ce un effet de notre ch
241
nsongères de ce temps à l’utopie d’une communauté
chrétienne
, par l’artifice indispensable, mais peut-être aussi tout formel, de l
242
sse, c’est de la mienne. Kierkegaard s’adresse au
chrétien
, comme au seul responsable parmi nous. Il sait bien qu’en tous temps,
243
Dieu », car nul siècle, comme tel, ne fut jamais
chrétien
, mais bien plutôt de ce qu’elle est sans maîtres, c’est-à-dire sans m
244
it fatalement à l’étatisme renforcé. 14. Pour le
chrétien
, cette raison d’être singulière est la parole que Dieu lui adresse co
245
Voyez-vous, je ne dis pas qu’ils furent tous des
chrétiens
. Plusieurs ont même écrit des romans furieusement antichrétiens — des
246
, vous chercheriez en vain un roman véritablement
chrétien
. La Porte étroite ne décrit guère qu’une aberration janséniste. Et je
247
le traduire du suédois9. ⁂ Qu’est-ce qu’un roman
chrétien
? Une histoire où tout le monde « se conduit bien » ? Il n’y aurait p
248
imiste à la Thomas Hardy a plus de chances d’être
chrétien
qu’un quelconque happy end soi-disant édifiant s’il est certain que l
249
re courage d’avouer sa dégradation. Un vrai roman
chrétien
est d’abord réaliste. Car il faut bien connaître la nature et ses abî
250
à effet. On pense couramment, dit-il, que la foi
chrétienne
est née parce que le tombeau de Jésus fut trouvé vide. Mais il se pou
251
non pas des endormis ou des désincarnés. L’Église
chrétienne
, dans son Credo, parle d’une « résurrection de la chair », non pas de
252
eveux. Il faut que du dehors un bras se tende. Le
chrétien
sait que ce bras s’est tendu. La foi est un ordre reçu, obéi et ordon
253
de son existence, le motif absolu de l’action du
chrétien
, la justification de cette action et la vision de ses buts immédiats.
254
ne peut limiter au « privé ». Mais la position du
chrétien
dans le monde d’aujourd’hui est trop exceptionnelle — sinon même scan
255
les arguments « humains ». Comment veut-on que le
chrétien
échappe à cette espèce d’équivoque ? Dès qu’il fait de la politique,
256
d’ailleurs d’être trompeuse. Le rôle de la pensée
chrétienne
n’est pas, je crois, de supprimer les difficultés de cet ordre, encor
257
l’on ignore notre vraie condition. Mais l’état du
chrétien
dans ce monde est justement de connaître sans cesse, dans l’angoisse
258
nière analyse la différence irréductible entre un
chrétien
et un marxiste convaincu. Le plus sincère, le plus humain, le plus co
259
aincu des marxistes finit toujours par opposer au
chrétien
qui le presse de conclure sur la destination de l’homme, un « on verr
260
enève, le 12 février 1934, au cours de la Semaine
chrétienne
universitaire. 13. Voir à l’appendice : « Liberté ou chômage ? » et
261
ra que la vocation ainsi comprise est une réalité
chrétienne
, qui n’a pas de sens pour l’incroyant. Je ne puis l’accorder sans de
262
l’anarchie. La vocation telle que l’entendent les
chrétiens
est imprévisible. Or les lois ont pour utilité principale de prévoir.
263
’agit là d’une gigantesque caricature de réalités
chrétiennes
, qui n’ont d’existence que pour la personne humaine, et qui supposent
264
gence irréductible qui existe entre la conception
chrétienne
et la conception marxiste-hégélienne de la réalité humaine et de l’hi
265
peut se fonder une politique qui mérite le nom de
chrétienne
. Je la vois caractérisée par deux traits qui nous serviront de critèr
266
pté, il s’agit de l’exécuter. L’ordre reçu par le
chrétien
est dans l’instant, hic et nunc ; l’ordre imposé par une politique es
267
c non seulement possible, mais nécessaire, que le
chrétien
prenne position en présence des partis politiques. S’il rejette les p
268
et la seule direction possible de toute politique
chrétienne
: « L’homme seul (devant Dieu) est au-dessus de la collectivité25. »
269
tuation personnelle devant Dieu. Non seulement le
chrétien
pourra et devra collaborer avec tous les « mouvements » politiques qu
270
e nécessaire — voilà peut-être définie l’attitude
chrétienne
en politique : une révolution sans illusions. 23. Réponse à une enq
271
a démarche paradoxale, « dialectique », de la vie
chrétienne
: elle rejette tout espoir qui ne serait pas le seul espoir, toute pr
272
en vertu du même ordre des choses, la dialectique
chrétienne
rejette tout désespoir qui ne serait pas le seul désespoir réel : cel
273
iction et de l’« agonie », est au centre du monde
chrétien
, parce qu’elle est le signe même de notre condition. Et lorsque nous
274
final, réplique morne et désespérée du millenium
chrétien
. Nous voici donc en face de deux solutions synthétiques « possibles »
275
la seule attitude politique que puisse adopter le
chrétien
: la politique du pessimisme actif, — ou si l’on veut de l’activisme
276
eux attitudes : les adorer ou les fracasser. Tout
chrétien
est iconoclaste. C’est là le premier temps de son action rénovatrice.
277
néfices provisoires qu’il dispense. Une politique
chrétienne
doit d’abord condamner toutes les « solutions » que nous avons divini
278
compromis pour être compatible avec une attitude
chrétienne
. À l’origine permanente de toute action vraiment évangélique, il n’y
279
à nous garantir à l’avance par un programme, si «
chrétien
» qu’on le veuille. Un certain nombre de compromissions nous sont à j
280
: ils se moquent bien de vos sollicitudes ! » Un
chrétien
n’entre pas dans ces astuces à courte vue. Il a une raison intraitabl
281
te phrase, — sur son humour à deux tranchants. Le
chrétien
ne peut pas prendre totalement au tragique le problème de l’aménageme
282
a vie. Mais c’est là un sérieux subordonné, et le
chrétien
peut sans cesse le mettre en question. Il n’en va pas de même pour l’
283
solue à des problèmes insondablement relatifs. Le
chrétien
sait pour quoi et pour Qui il combat. Bien plus, il sait que l’affair
284
e ne peut pas accepter. Entre le communiste et le
chrétien
, il y a cet humour dernier, irréductible, et qui joue toujours aux dé
285
a perdu. Si je crève de faim, tout sera perdu. Le
chrétien
dit : tout est déjà perdu, et bien plus que vous ne croyez, mais auss
286
t pour lui l’ordre, le commandement. Mais que les
chrétiens
, fatigués de la lutte, viennent à croire qu’il est une autre façon de
287
r tirer bénéfice pour la foi — bien plus, que les
chrétiens
considèrent cette paix comme un bien supérieur à la lutte, qu’ils l’o
288
essait, c’était un aspect nécessaire de l’« ordre
chrétien
» du monde. Nous ne l’avons pas cru longtemps, — le temps de nous sou
289
s c’est un parti de gens qui, ayant peut-être été
chrétiens
, veulent en tirer des intérêts, abusent de ce qu’ils considèrent comm
290
de négliger. Il n’y a pas, en vérité, de « forces
chrétiennes
» spécifiques, constituées, existant en elles-mêmes, qui auraient été
291
eurs complicités avec les « forces du monde ». Le
chrétien
ne connaît pas d’autre force réelle que celle de la foi. Or cette uni
292
n, il ne peut s’en targuer pour fonder un « ordre
chrétien
» ; et s’il le fonde, c’est en réalité sur une tout autre force que c
293
optimistes encore. Toutes ces formules d’« ordre
chrétien
» ont été plus ou moins réalisées, et constituent dans leur ensemble,
294
ises qui se crurent en droit d’édicter un « ordre
chrétien
», se fondaient toutes, et se fondent encore, sur une conception anti
295
oi il y a un imposteur dans tout homme qui se dit
chrétien
. (On ne peut dire cela que d’un point de vue chrétien.) Mais c’est au
296
tien. (On ne peut dire cela que d’un point de vue
chrétien
.) Mais c’est aussi pourquoi il y a une suprême imposture dans tout pr
297
ne suprême imposture dans tout programme prétendu
chrétien
, dans toute politique humaine organisée — fût-ce à la gloire de Dieu
298
l’industrie lourde au gouvernement d’une nation «
chrétienne
» revendiquer dans leurs discours la défense des « valeurs » chrétien
299
er dans leurs discours la défense des « valeurs »
chrétiennes
, pour appuyer des décrets-lois. L’on voit des clergymen prier pour le
300
’à ceci] : Chose plus atroce encore, [sic] l’idée
chrétienne
, l’idée religieuse, l’idée même de Dieu est abolie… » Ne pouvant supp
301
u vienne me dire : je ne crois pas à vos paroles,
chrétiens
, menteurs ! — et je lui répondrai : Ta révolte est la mienne, mon hum
302
utre plus profonde : celle de voir qualifier de «
chrétienne
» une « idée » qui sert l’injustice établie. Tu ne crois pas à ces pa
303
i les crois-tu soudain, quand ils se donnent pour
chrétiens
? ⁂ Quand, par la maladie du monde, la « chrétienté » se trouve menac
304
e force de même ordre. Assez de cette « politique
chrétienne
» où l’on embarque une prétendue foi dans les plus discutables déterm
305
e est affaire de systèmes ; mais l’ordre, pour le
chrétien
, sera toujours de vouloir sur le champ le plus juste. Car ce qui mani
306
if, reste le lieu d’obéissance privilégié pour le
chrétien
, mais ne se confond pas avec l’enjeu de son salut. Tel est le paradox
307
onfrontation sur ce sujet : Rupture entre l’ordre
chrétien
et le désordre établi. Cet article y parut, « confronté » avec ceux d
308
lique… 32. Et non pas au nom d’un « ordre social
chrétien
», qui s’opposerait au désordre actuel, capitaliste ou marxiste. Car
309
ctuel, capitaliste ou marxiste. Car la révolte du
chrétien
est immédiate, indubitable ; mais l’ordre chrétien, dont certains par
310
hrétien est immédiate, indubitable ; mais l’ordre
chrétien
, dont certains parlent, où est-il aujourd’hui ? Faudrait-il attendre
311
umanistes le nieront. Ils me diront que, là où le
chrétien
parle de salut, eux se bornent à revendiquer le bonheur des hommes, l
312
les autres, immanent. Les humanistes accusent les
chrétiens
d’une sorte de lâcheté. Ils les accusent d’avoir recours à une réalit
313
christianisme est contre l’homme. 2. À cela, les
chrétiens
répondent : Comment l’homme s’aimerait-il lui-même mieux que Dieu, so
314
fondant sur l’homme, sont semblables, aux yeux du
chrétien
, à ce fameux baron de Crac qui prétendait se tirer hors d’un puits en
315
ux de certains humanistes, peut-être. Aux yeux du
chrétien
, non ; le conflit est plus grave, car le rejet de l’humanisme constit
316
l’humaniste d’endosser le reproche de lâcheté. Le
chrétien
le considère comme un homme qui refuse d’accepter, dans toute sa viol
317
mais qui se coupent perpendiculairement. Chez les
chrétiens
, volonté de se soumettre à ce qui juge la vie. Chez les humanistes, v
318
mettra d’assurer ce bien absolu qu’est sa vie. Le
chrétien
cherche à obéir aux ordres de sa foi, fût-ce même au mépris de sa vie
319
— et toute l’histoire des martyrs en témoigne. Un
chrétien
est un être qui joue tout sur la foi, c’est-à-dire sur l’invisible, c
320
vraisemblance. Prenons des exemples concrets. Un
chrétien
qui contracte une assurance sur la vie n’est pas plus un chrétien à c
321
tracte une assurance sur la vie n’est pas plus un
chrétien
à cet instant et dans cet acte ; il agit en humaniste. Il témoigne de
322
ce. Ce mot peut nous fournir un autre exemple. Un
chrétien
qui s’écrie : c’est providentiel ! chaque fois que lui échoit un « bo
323
solue est la vie, non l’obéissance. Et de même un
chrétien
qui dit, parlant des autres ou parlant en général : ceci est bon, mor
324
ttitude qui se mêle constamment à l’existence des
chrétiens
eux-mêmes. Ce n’est pas à dire que l’humanisme n’ait pas ses doctrine
325
éconde. Mais en face de ce triomphe humaniste, le
chrétien
ne pourrait-il pas relever maintenant la vraie défense de l’homme, —
326
nge ou bête ? Sera-t-il encore un homme ? L’homme
chrétien
est à la fois ange et bête. Dans ce conflit perpétuel, il trouve sa j
327
cussion organisée par la Fédération des étudiants
chrétiens
au Foyer international du boulevard Saint-Michel (le 25 janvier 1933)
328
une décision concrète pour se réaliser. 41. « Le
chrétien
est un embusqué de l’infini », écrivait Ramon Fernandez. 42. On sait
329
doit dire plus : l’issue terrestre de l’aventure
chrétienne
est connue depuis le Christ, elle a été prédite par l’Évangile et l’A
330
numérer les réactions que je crois être celles du
chrétien
en présence des thèses communistes. Il y a des adversaires que l’on n
331
nt facile d’opposer terme à terme les expressions
chrétiennes
et les expressions communistes, tant sur le plan éthique que sur le p
332
riel qui se retrouve à tous les moments de la vie
chrétienne
, le marxiste oppose son idéal d’assurance matérielle. Il dit à l’ouvr
333
vice, l’amour du prochain. Le travail est pour le
chrétien
un pur exercice. Il n’a pas de valeur en soi. Il n’est pas une vertu,
334
êt personnel. Il est donc le contraire du service
chrétien
, lequel est d’abord sacrifice au bien de l’autre en tant qu’autre, sa
335
ité non humaine. Je m’étonne toujours de voir des
chrétiens
s’extasier devant « le magnifique élan qui soulève la jeunesse russe
336
ui de l’amour du prochain. Il est évident pour un
chrétien
que cet amour est inconcevable et impossible, est une pure hypocrisie
337
autre communion humaine. Il faut, hélas ! que les
chrétiens
l’aient bien oublié, pour qu’ils admirent avec nostalgie l’enthousias
338
dans ces notes, le fameux problème de la personne
chrétienne
en face du collectif marxiste. C’est l’opposition qu’on remarque le p
339
dis bien le sens, la direction. Le sens de la vie
chrétienne
est vertical, le sens de la vie marxiste est horizontal. Le sens de l
340
vie marxiste est horizontal. Le sens de la vie du
chrétien
c’est de sortir de la vie. C’est la mort à soi-même. Le sens de la vi
341
st de s’accrocher à sa vie indéfiniment. Mais les
chrétiens
le savent-ils encore ? Savent-ils encore que, pour entrer dans le Roy
342
talement, christianisme et marxisme, c’est que le
chrétien
croit à l’éternité instantanée, tandis que le marxiste croit à une se
343
mun de doctrine entre un communiste sincère et un
chrétien
obéissant. Ils parleront toujours de choses radicalement différentes,
344
Le grand service que le marxisme peut rendre aux
chrétiens
, est là. Il a fait apparaître aux yeux d’une chrétienté qui s’endorma
345
re d’accéder à l’autre monde. Trop longtemps, les
chrétiens
ont cru pouvoir utiliser la morale de ce monde, qui est une morale d’
346
rant. Il serait temps que nos bourgeois vaguement
chrétiens
s’en rendent compte clairement. Nous avons longtemps cru que le « poi
347
s de voir que sans la foi, tout ce que disent les
chrétiens
à la suite du Christ « retombe à plat », comme l’écrivait récemment A
348
rxisme, n’aboutirait, pratiquement, qu’à faire du
chrétien
un mauvais marxiste, sans cesse soupçonné de « sabotage idéaliste » p
349
iste » par les camarades du parti, — ou un de ces
chrétiens
incertains, dont justement l’incertitude a provoqué l’inévitable et j
350
isciplinaire de l’homme. Le marxisme est pour le
chrétien
un adversaire plus noble, plus représentatif de l’athéisme conséquent
351
ent aussi des persécutions soviétiques contre les
chrétiens
, et ne restent pas indifférents ou complices devant les crimes capita
352
un équilibre final, triste réplique du millenium
chrétien
. Les autres, avec Proudhon, refusent toute synthèse, toute solution m
353
nner jusqu’au bout le courage. Je parle de la foi
chrétienne
où je veux être, de ce suprême « choix » qui ne vient pas de moi, mai
354
’un vienne en aide à l’autre (c’est la définition
chrétienne
du « prochain »), soit que tous deux, apportant des aptitudes différe
355
nte extrême de la vocation, c’est-à-dire, pour un
chrétien
, la fidélité de l’homme à persévérer dans sa mission particulière en
356
es opinions ? Allons, ils ne sont pas sérieux. Un
chrétien
a le droit de faire cette observation simpliste, qui soulève générale
357
’on considère comme une tricherie. Et pourquoi le
chrétien
a-t-il ce droit ? Parce qu’il est plus actif que les autres ? Non, hé
358
autres ? Non, hélas ! Mais parce que, en tant que
chrétien
, il accepte qu’on lui retourne le reproche. Il accepte, en vertu même
359
sprit » d’Esprit est d’inspiration spécifiquement
chrétienne
. La revue a d’ailleurs franchement pris position dans un numéro spéci
360
n numéro spécial intitulé : Rupture entre l’ordre
chrétien
et le désordre établi. Esprit n’en reste pas moins le lieu de rencont
361
ie que dans le risque extrême de la foi, c’est le
chrétien
tel que le veut Kierkegaard. Je soupçonne un peu Carl Koch d’intellig
362
nal du Séducteur. Mais Kierkegaard est surtout un
chrétien
, et c’est ce qu’il eût fallu montrer d’abord. Un chrétien peu rassura
363
, et c’est ce qu’il eût fallu montrer d’abord. Un
chrétien
peu rassurant, certes, et d’une trempe exceptionnelle ; mais non tant
364
de l’emprise que peut exercer Kierkegaard sur un
chrétien
sincère, peu suspect de complaisance pour les subtilités du « Séducte
365
mprendre à Kierkegaard — j’entends la perspective
chrétienne
, que Carl Koch met si bien en lumière —, nous pourrons nous montrer p
366
secrète d’une pensée par ailleurs authentiquement
chrétienne
. Et cette défaillance expliquerait pourquoi Kierkegaard ne devint pas
367
onal et même religieux. ⁂ Kierkegaard en tant que
chrétien
sait que la vie de l’homme est au péché. Il sait aussi que le contrai
368
eveux. Il faut que du dehors un bras se tende. Le
chrétien
sait que ce bras s’est tendu. La foi est un ordre reçu, obéi et ordon
369
de son existence, le motif absolu de l’action du
chrétien
, la justification de cette action et la vision de ses buts immédiats.
370
limiter au domaine « privé ». Mais la position du
chrétien
dans le monde d’aujourd’hui est trop exceptionnelle — sinon même scan
371
les arguments « humains ». Comment veut-on que le
chrétien
échappe à cette espèce d’équivoque ? Dès qu’il fait de la politique,
372
d’ailleurs d’être trompeuse. Le rôle de la pensée
chrétienne
n’est pas, je crois, de supprimer les difficultés de cet ordre, encor
373
l’on ignore notre vraie condition. Mais l’état du
chrétien
dans ce monde est justement de connaître sans cesse, dans l’angoisse
374
nière analyse la différence irréductible entre un
chrétien
et un marxiste convaincu. Le plus sincère, le plus humain, le plus co
375
aincu des marxistes finit toujours par opposer au
chrétien
qui le presse de conclure sur la destination de l’homme, un « on verr
376
enève, le 12 février 1934, au cours de la Semaine
chrétienne
universitaire. 8. Voir à l’appendice : « Liberté ou chômage ? » et «
377
ra que la vocation ainsi comprise est une réalité
chrétienne
, qui n’a pas de sens pour l’incroyant. Je ne puis l’accorder sans de
378
l’anarchie. La vocation telle que l’entendent les
chrétiens
est imprévisible. Or les lois ont pour utilité principale de prévoir.
379
’agit là d’une gigantesque caricature de réalités
chrétiennes
, qui n’ont d’existence que pour la personne humaine, et qui supposent
380
gence irréductible qui existe entre la conception
chrétienne
et la conception marxiste-hégélienne de la réalité humaine et de l’hi
381
peut se fonder une politique qui mérite le nom de
chrétienne
. Je la vois caractérisée par deux traits qui nous serviront de critèr
382
pté, il s’agit de l’exécuter. L’ordre reçu par le
chrétien
est dans l’instant, hic et nunc ; l’ordre imposé par une politique es
383
c non seulement possible, mais nécessaire, que le
chrétien
prenne position en présence des partis politiques. S’il rejette les p
384
et la seule direction possible de toute politique
chrétienne
: « L’homme seul (devant Dieu) est au-dessus de la collectivité20. »
385
tuation personnelle devant Dieu. Non seulement le
chrétien
pourra et devra collaborer avec tous les « mouvements » politiques qu
386
e nécessaire — voilà peut-être définie l’attitude
chrétienne
en politique : une révolution sans illusions. 18. Réponse à une enq
387
a démarche paradoxale, « dialectique », de la vie
chrétienne
: elle rejette tout espoir qui ne serait pas le seul espoir, toute pr
388
en vertu du même ordre des choses, la dialectique
chrétienne
rejette tout désespoir qui ne serait pas le seul désespoir réel : cel
389
iction et de l’« agonie », est au centre du monde
chrétien
, parce qu’elle est le signe même de notre condition. Et lorsque nous
390
s un équilibre final, morne réplique du millenium
chrétien
. Nous voici donc en face de deux solutions synthétiques « possibles »
391
la seule attitude politique que puisse adopter le
chrétien
: la politique du pessimisme actif, — ou si l’on veut de l’activisme
392
eux attitudes : les adorer ou les fracasser. Tout
chrétien
est iconoclaste. C’est là le premier temps de son action rénovatrice.
393
néfices provisoires qu’il dispense. Une politique
chrétienne
doit d’abord condamner toutes les « solutions » que nous avons divini
394
compromis pour être compatible avec une attitude
chrétienne
. À l’origine permanente de toute action vraiment évangélique, il n’y
395
à nous garantir à l’avance par un programme, si «
chrétien
» qu’on le veuille. Un certain nombre de compromissions nous sont à j
396
: ils se moquent bien de vos sollicitudes » ! Un
chrétien
n’entre pas dans ces astuces à courte vue. Il a une raison intraitabl
397
te phrase, — sur son humour à deux tranchants. Le
chrétien
ne peut pas prendre totalement au tragique le problème de l’aménageme
398
a vie. Mais c’est là un sérieux subordonné, et le
chrétien
peut sans cesse le mettre en question. Il n’en va pas de même pour l’
399
solue à des problèmes insondablement relatifs. Le
chrétien
sait pour quoi et pour Qui il combat. Bien plus, il sait que l’affair
400
e ne peut pas accepter. Entre le communiste et le
chrétien
, il y a cet humour dernier, irréductible, et qui joue toujours aux dé
401
a perdu. Si je crève de faim, tout sera perdu. Le
chrétien
dit : tout est déjà perdu, et bien plus que vous ne croyez, mais auss
402
t pour lui l’ordre, le commandement. Mais que les
chrétiens
, fatigués de la lutte, viennent à croire qu’il est une autre façon de
403
tirer bénéfice pour la foi, — bien plus, que les
chrétiens
considèrent cette paix comme un bien supérieur à la lutte, qu’ils l’o
404
essait, c’était un aspect nécessaire de l’« ordre
chrétien
» du monde. Nous ne l’avons pas cru longtemps, — le temps de nous sou
405
s c’est un parti de gens qui, ayant peut-être été
chrétiens
, veulent en tirer des intérêts, abusent de ce qu’ils considèrent comm
406
de négliger. Il n’y a pas, en vérité, de « forces
chrétiennes
» spécifiques, constituées, existant en elles-mêmes, qui auraient été
407
eurs complicités avec les « forces du monde ». Le
chrétien
ne connaît pas d’autre force réelle que celle de la foi. Or cette uni
408
n, il ne peut s’en targuer pour fonder un « ordre
chrétien
», et s’il le fonde, c’est en réalité sur une tout autre force que ce
409
optimistes encore. Toutes ces formules d’ « ordre
chrétien
» ont été plus ou moins réalisées, et constituent dans leur ensemble,
410
ises qui se crurent en droit d’édicter un « ordre
chrétien
», se fondaient toutes, et se fondent encore, sur une conception anti
411
oi il y a un imposteur dans tout homme qui se dit
chrétien
. (On ne peut dire cela que d’un point de vue chrétien.) Mais c’est au
412
tien. (On ne peut dire cela que d’un point de vue
chrétien
.) Mais c’est aussi pourquoi il y a une suprême imposture dans tout pr
413
ne suprême imposture dans tout programme prétendu
chrétien
, dans toute politique humaine organisée — fût-ce à la gloire de Dieu
414
l’industrie lourde au gouvernement d’une nation «
chrétienne
» revendiquer dans leurs discours la défense des « valeurs » chrétien
415
er dans leurs discours la défense des « valeurs »
chrétiennes
, pour appuyer des décrets-lois. L’on voit des clergymen prier pour le
416
u’à ceci] : Chose plus atroce encore [sic] l’idée
chrétienne
, l’idée religieuse l’idée même de Dieu est abolie… » Ne pouvant suppo
417
vienne me dire : je ne crois pas à, vos paroles,
chrétiens
, menteurs ! — et je lui répondrai : Ta révolte est la mienne, mon hum
418
utre plus profonde : celle de voir qualifier de «
chrétienne
» une « idée » qui sert l’injustice établie. Tu ne crois pas à ces pa
419
i les crois-tu soudain, quand ils se donnent pour
chrétiens
? ⁂ Quand, par la maladie du monde, la « chrétienté » se trouve menac
420
e force de même ordre. Assez de cette « politique
chrétienne
» où l’on embarque une prétendue foi dans les plus discutables déterm
421
e est affaire de systèmes ; mais l’ordre, pour le
chrétien
, sera toujours de vouloir sur le champ le plus juste. Car ce qui mani
422
if, reste le lieu d’obéissance privilégié pour le
chrétien
, mais ne se confond pas avec l’enjeu de son salut. Tel est le paradox
423
onfrontation sur ce sujet : Rupture entre l’ordre
chrétien
et le désordre établi. Cet article y parut, « confronté » avec ceux d
424
lique… 25. Et non pas au nom d’un « ordre social
chrétien
», qui s’opposerait au désordre actuel, capitaliste ou marxiste. Car
425
ctuel, capitaliste ou marxiste. Car la révolte du
chrétien
est immédiate, indubitable ; mais l’ordre chrétien, dont certains par
426
hrétien est immédiate, indubitable ; mais l’ordre
chrétien
, dont certains parlent, où est-il aujourd’hui ? Faudrait-il attendre
427
umanistes le nieront. Ils me diront que, là où le
chrétien
parle de salut, eux se bornent à revendiquer le bonheur des hommes, l
428
es autres, immanent. Les humanistes accusent les
chrétiens
d’une sorte de lâcheté. Ils les accusent d’avoir recours à une réalit
429
christianisme est contre l’homme. 2. À cela, les
chrétiens
répondent : Comment l’homme s’aimerait-il lui-même mieux que Dieu, so
430
fondant sur l’homme, sont semblables, aux yeux du
chrétien
, à ce fameux baron de Crac qui prétendait se tirer hors d’un puits en
431
ux de certains humanistes, peut-être. Aux yeux du
chrétien
, non ; le conflit est plus grave, car le rejet de l’humanisme constit
432
l’humaniste d’endosser le reproche de lâcheté. Le
chrétien
le considère comme un homme qui refuse d’accepter, dans toute sa viol
433
mais qui se coupent perpendiculairement. Chez les
chrétiens
, volonté de se soumettre à ce qui juge la vie. Chez les humanistes, v
434
mettra d’assurer ce bien absolu qu’est sa vie. Le
chrétien
cherche à obéir aux ordres de sa foi, fût-ce même au mépris de sa vie
435
— et toute l’histoire des martyrs en témoigne. Un
chrétien
est un être qui joue tout sur la foi, c’est-à-dire sur l’invisible, c
436
vraisemblance. Prenons des exemples concrets. Un
chrétien
qui contracte une assurance sur la vie n’agit pas comme chrétien à ce
437
ntracte une assurance sur la vie n’agit pas comme
chrétien
à cet instant et dans cet acte ; il agit en humaniste. Il témoigne de
438
ce. Ce mot peut nous fournir un autre exemple. Un
chrétien
qui s’écrie : c’est providentiel ! chaque fois que lui échoit un « bo
439
solue est la vie, non l’obéissance. Et de même un
chrétien
qui dit, parlant des autres ou parlant en général : ceci est bon, mor
440
ttitude qui se mêle constamment à l’existence des
chrétiens
eux-mêmes. Ce n’est pas à dire que l’humanisme n’ait pas ses doctrine
441
éconde. Mais en face de ce triomphe humaniste, le
chrétien
ne pourrait-il pas relever maintenant la vraie défense de l’homme, —
442
nge ou bête ? Sera-t-il encore un homme ? L’homme
chrétien
est à la fois ange et bête. Dans ce conflit perpétuel, il trouve sa j
443
cussion organisée par la Fédération des étudiants
chrétiens
au Foyer international du boulevard Saint-Michel (le 25 janvier 1933)
444
une décision concrète pour se réaliser. 34. « Le
chrétien
est un embusqué de l’infini », écrivait Ramon Fernandez. 35. On sait
445
doit dire plus : l’issue terrestre de l’aventure
chrétienne
est connue depuis le Christ, elle a été prédite par l’Évangile et l’A
446
numérer les réactions que je crois être celles du
chrétien
en présence des thèses communistes. Il y a des adversaires que l’on n
447
nt facile d’opposer terme à terme les expressions
chrétiennes
et les expressions communistes, tant sur le plan éthique que sur le p
448
riel qui se retrouve à tous les moments de la vie
chrétienne
, le marxiste oppose son idéal d’assurance matérielle. Il dit à l’ouvr
449
vice, l’amour du prochain. Le travail est pour le
chrétien
un pur exercice. Il n’a pas de valeur en soi. Il n’est pas une vertu,
450
onnel. Il est à cet égard le contraire du service
chrétien
, lequel est d’abord sacrifice au bien de l’autre en tant qu’autre, sa
451
é transcendante. Je m’étonne toujours de voir des
chrétiens
s’extasier devant « le magnifique élan qui soulève la jeunesse russe
452
ui de l’amour du prochain. Il est évident pour un
chrétien
que cet amour est inconcevable et impossible, est une pure hypocrisie
453
autre communion humaine. Il faut, hélas ! que les
chrétiens
l’aient bien oublié, pour qu’ils admirent avec nostalgie l’enthousias
454
de côté, aujourd’hui, le problème de la personne
chrétienne
en face du collectif marxiste. C’est l’opposition qu’on remarque le p
455
dis bien le sens, la direction. Le sens de la vie
chrétienne
est vertical, le sens de la vie marxiste est horizontal. Le sens de l
456
vie marxiste est horizontal. Le sens de la vie du
chrétien
c’est de sortir de sa vie individuelle pour s’ordonner au transcendan
457
ci pour elle-même : notre règne arrive ! Mais les
chrétiens
le savent-ils encore ? Savent-ils encore que, pour entrer dans le Roy
458
talement, christianisme et marxisme, c’est que le
chrétien
croit à l’éternité instantanée, tandis que le marxiste croit à une se
459
mun de doctrine entre un communiste sincère et un
chrétien
obéissant. Ils parleront toujours de choses radicalement différentes,
460
Le grand service que le marxisme peut rendre aux
chrétiens
, est là. Il a fait apparaître aux yeux d’une chrétienté qui s’endorma
461
re d’accéder à l’autre monde. Trop longtemps les
chrétiens
ont cru pouvoir utiliser la morale de ce monde, qui est une morale d’
462
rant. Il serait temps que nos bourgeois vaguement
chrétiens
s’en rendent compte clairement. Nous avons longtemps cru que le « poi
463
s de voir que sans la foi, tout ce que disent les
chrétiens
à la suite du Christ « retombe à plat », comme l’écrivait récemment A
464
rxisme, n’aboutirait, pratiquement, qu’à faire du
chrétien
un mauvais marxiste, sans cesse soupçonné de « sabotage idéaliste » p
465
iste » par les camarades du parti, — ou un de ces
chrétiens
incertains, dont justement l’incertitude a provoqué l’inévitable et j
466
disciplinaire de l’homme. Le marxisme est pour le
chrétien
un adversaire plus noble, plus représentatif de l’athéisme conséquent
467
isons de cette double résistance sont claires. Un
chrétien
resté fidèle à la doctrine de la Réforme48 sait que le premier comman
468
ner aussi des persécutions soviétiques contre les
chrétiens
, et ne point rester indifférents ou complices devant les crimes capit
469
un équilibre final, triste réplique du millenium
chrétien
. Les autres, avec Proudhon, refusent toute synthèse, toute solution m
470
nner jusqu’au bout le courage. Je parle de la foi
chrétienne
où je veux être, de ce suprême « choix » qui ne vient pas de moi, mai
471
’un vienne en aide à l’autre (c’est la définition
chrétienne
du « prochain »), soit que tous deux, apportant des aptitudes différe
472
nte extrême de la vocation, c’est-à-dire, pour un
chrétien
, la fidélité de l’homme à persévérer dans sa mission particulière en
473
es opinions ? Allons, ils ne sont pas sérieux. Un
chrétien
a le droit de faire cette observation simpliste, qui soulève générale
474
’on considère comme une tricherie. Et pourquoi le
chrétien
a-t-il ce droit ? Parce qu’il est plus actif que les autres ? Non, hé
475
autres ? Non, hélas ! Mais parce que, en tant que
chrétien
, il accepte qu’on lui retourne le reproche. Il accepte, en vertu même
476
rit » d’ Esprit est d’inspiration spécifiquement
chrétienne
. La revue a d’ailleurs franchement pris position dans un numéro spéci
477
n numéro spécial intitulé : Rupture entre l’ordre
chrétien
et le désordre établi. Elle n’en reste pas moins le lieu de rencontre
478
s inouï – avez-vous cette foi, êtes-vous vraiment
chrétiens
? Servez-vous Dieu, ou bien vous servez-vous de Dieu ? Question terri
479
ue c’est qu’on persiste à l’offrir en exemple aux
chrétiens
! Mais la grandeur d’Abraham, sa signification démesurée et impensabl
480
là le sort du « chevalier de la foi », le sort du
chrétien
véritable. Mais qui peut dire : j’ai cette foi-là ? La réflexion phil
481
dans Crainte et Tremblement. Qu’est-ce que la vie
chrétienne
? demande Karl Barth dans Culte raisonnable dont le titre contraste s
482
i de Kierkegaard. Barth s’adresse à des auditeurs
chrétiens
, à des hommes qui se posent sérieusement la question : en quoi ma foi
483
e porte dans ce livre sur un seul point : l’homme
chrétien
reste un homme comme les autres. Il n’a pas à devenir, dès ici-bas, u
484
re ou évasive. Elle consiste d’abord en ce que le
chrétien
se reconnaît de plus en plus pécheur, de plus en plus livré à la seul
485
lus en plus livré à la seule grâce divine. La vie
chrétienne
, c’est simplement la vie humaine éclairée par la foi dans sa réalité,
486
en quelque essence radieuse et esthétique. La vie
chrétienne
n’est pas une construction qui s’élève au-dessus du reste de la vie.
487
sa place, et dans sa situation. Mais en quoi le
chrétien
se distinguera-t-il donc de l’incroyant ? En rien d’autre qu’en ceci
488
eur de Bâle a su l’envisager dans une perspective
chrétienne
, hors de laquelle cette œuvre resterait privée de sens, ou seulement
489
ierkegaard, c’est la conception même de la vie du
chrétien
selon Calvin, c’est surtout le simul peccator et justus qui fonda la
490
e humain, ne peut être vraiment dangereux pour un
chrétien
qui sait en qui il croit. Et pour les autres, qu’importe qu’ils perde
491
ncroyant pour nous rappeler que le salut, pour le
chrétien
, n’est pas dans le Progrès indéfini de notre histoire, mais qu’il est
492
e et profond. Et toujours bon à rappeler, à ces «
chrétiens
» que terrorise l’idée même que le christianisme veut leur mort, pour
493
e qui doit être surmonté » ? Il n’y a pas que les
chrétiens
pour ne pas croire assez à ce qu’ils croient, ou s’imaginent croire.
494
’imaginent croire. Le repentir ! Le remords ! Le
chrétien
ne pense pas à son prochain, il est beaucoup trop occupé de soi-même
495
nnerait la synthèse de ces contradictions. La vie
chrétienne
est pleine de contradictions, elle aussi, mais Paul les a toutes rass
496
C’est pourquoi, lorsque Paul critique la vie des
chrétiens
de son temps, il parle avec autorité, tandis que les critiques de Nie
497
cieux à la pauvreté spirituelle. Mais le premier
chrétien
cultivé et spirituel a donné au christianisme sa rhétorique et sa dia
498
exemple : Nietzsche croit découvrir que la notion
chrétienne
du Dieu paternel dérive de la notion « de la famille patriarcale ». C
499
e sens dernier du jugement, toute la métaphysique
chrétienne
, et après elle toute philosophie qui postule la transcendance de l’ét
500
e. Mais dans le monde de l’incarnation — le monde
chrétien
—, la forme pure est la parole que chacun de nous a reçue, en son lie
501
kegaard — que la vie, la pensée, la souffrance du
chrétien
soient sous-tendues par des contradictions destructrices de l’humain,
502
me n’est guère mieux pensable dans les catégories
chrétiennes
absolues, telles que les pose par exemple un Kierkegaard. Mais il y a
503
e mariage), il renvoie à cette synthèse dont tout
chrétien
attend, dès maintenant, le retour. (Je songe à la réponse du Christ a
504
t tentés de croire que tout l’effort de la pensée
chrétienne
doit être de remonter l’Histoire, de se transporter en imagination au
505
mes » — le mot est bien faible — qui se posent au
chrétien
en tout temps : mort à soi-même, obéissance, attente active du Christ
506
ssance, attente active du Christ vivant, pensée «
chrétienne
». Et ces témoins, ces vis-à-vis, nous jugent, ce n’est pas nous qui
507
(cartésien ?), et de la quotidienne “expérience”
chrétienne
. » (Tome III, p. 287.) Et ceci : « Un homme ne peut se dépouiller de
508
ire table rase de ce qu’il appelle « l’expérience
chrétienne
». Un étudiant. — Tenez, je tombe sur le passage dont vous aviez pe
509
homme ne peut se dépouiller de son humanité ; un
chrétien
ne peut se dégager de sa “divinité” (au sens où saint Chrysostome pre
510
’ailleurs, un partisan impénitent de l’expérience
chrétienne
, de sa piété vécue et chaque jour expérimentée tout à nouveau ! J’ai
511
is humaine et divine ! — que reste-t-il de la vie
chrétienne
? Je vous le demande ! Mme Nicodème (sèchement). — C’est exactement
512
thien (agressif). — Ôtez la soi-disant expérience
chrétienne
: eh bien, il reste simplement le message existentiel de la Parole de
513
aine politesse bourgeoise stérilise toute réalité
chrétienne
. Cependant, les esprits s’échauffaient peu à peu. Les répliques se fa
514
disait et répétait sans cesse Kierkegaard ? Être
chrétien
, c’est devenir contemporain de Jésus-Christ dans son abaissement. Con
515
a foi les anime, l’événement central de notre vie
chrétienne
. Elles sont, avec les sacrements, la promesse de l’accomplissement en
516
alien. La somme de saint Thomas sous le bras, mon
chrétien
arpentait les portiques d’une de ces villes du Quattrocento, où tout
517
homme ; cette ville habitée et gouvernée par des
chrétiens
; cette cité où le clerc, le magistrat et le marchand adoraient le mê
518
l était donc mon rêve, mon imagination de l’homme
chrétien
dans la cité chrétienne. Quelques jours plus tard, je me vis obligé
519
mon imagination de l’homme chrétien dans la cité
chrétienne
. Quelques jours plus tard, je me vis obligé de traverser à pied la b
520
ermettez cet euphémisme académique. Les termes de
chrétien
et de cité, qui, dans l’image moyenâgeuse me paraissaient se correspo
521
je constate que dans l’humanité contemporaine, le
chrétien
n’est plus le type normal. Il tend à devenir l’exception. C’est tout
522
s, ce soir : — quelle peut être la vocation de ce
chrétien
dans cette cité ? Ce chrétien en minorité dans une masse d’hommes qui
523
e la vocation de ce chrétien dans cette cité ? Ce
chrétien
en minorité dans une masse d’hommes qui, elle-même, paraît tellement
524
on ? N’est-il pas évident, à première vue, que le
chrétien
ne peut plus rien, que personne ne l’écoute plus, qu’on le laisse par
525
quoi servirait de méditer sur la manière dont ce
chrétien
pourrait ou devrait exercer une vocation condamnée par avance à demeu
526
n condamnée par avance à demeurer inefficace ? Le
chrétien
est-il possesseur d’un secret qui lui permettrait de faire plus ou mi
527
s conditions sont devenues telles que l’action du
chrétien
, comme chrétien, ne vaut guère la peine qu’on en parle. J’irai même p
528
t devenues telles que l’action du chrétien, comme
chrétien
, ne vaut guère la peine qu’on en parle. J’irai même plus loin : l’act
529
ure de nos avis, de nos révoltes. Que nous soyons
chrétiens
ou non, nous autres pauvres intellectuels, il nous faut perdre l’illu
530
u monde ramène le clerc dans sa chambrette, et le
chrétien
dans sa paroisse. Elle conclut au scepticisme, et au pessimisme intég
531
st à Dieu que nous disons dans toutes les églises
chrétiennes
: « Que Ton règne vienne ! » Or, une telle prière nous charge d’une r
532
e des menteurs, et notre prière nous condamne. Le
chrétien
est cet homme qui, ayant mesuré, mieux que personne peut-être, la van
533
abus et des désordres dont il souffre ; — pour le
chrétien
, ce sera bien davantage : ce sera tout ce que résume le seul mot de p
534
ment et moralement ? Est-ce à dire qu’en tant que
chrétiens
nous échappons aux lois communes ? Non pas ! Et gardons-nous ici de t
535
Et gardons-nous ici de toute illusion optimiste !
Chrétiens
, nous restons hommes, entièrement hommes, entièrement prisonniers de
536
justice. Mais alors, cette forme du monde que le
chrétien
découvre pire encore que ne le pensaient les socialistes par exemple,
537
ous y travaillent. Il ne sera pas dit que l’homme
chrétien
est moins humain que l’homme non chrétien. Il ne sera pas dit que le
538
l’homme chrétien est moins humain que l’homme non
chrétien
. Il ne sera pas dit que le croyant, parce qu’il refuse toute solidari
539
te pratiquement de travailler à la révolution, le
chrétien
n’a pas le droit de laisser subsister la moindre équivoque sur les mo
540
ssianique, ne sont plus aujourd’hui des attitudes
chrétiennes
; mais voilà le motif de notre action : nous attestons la justice app
541
s. Il se peut que ma définition de la vocation du
chrétien
vous ait paru, dès le principe, assez abstraite. Me voilà bien loin,
542
nt d’aborder le problème de l’action politique du
chrétien
, je tiens à dire deux mots concernant ces scrupules, ou peut-être, ce
543
ts, c’est celle des fins dernières de l’action du
chrétien
. C’est la triple question que le peintre Gauguin avait choisie pour t
544
épondu en rappelant la situation très précaire du
chrétien
dans la cité telle qu’elle est devenue. À la question : D’où venons-n
545
r ces grandes questions dernières, si ce n’est le
chrétien
, dans la cité contemporaine ? Et s’il ne le fait pas, qui d’autre est
546
mesure d’assumer cette charge inquiétante ? Si le
chrétien
ne pose pas ces questions, n’est-ce pas alors, justement, qu’il s’éva
547
e ce que j’ai à vous dire maintenant. Vocation du
chrétien
dans la cité : nous l’avons définie par deux mouvements : une protest
548
on, d’aboutir à ce que j’appellerai une politique
chrétienne
, un parti des chrétiens ? Telle est la première question. Et si l’on
549
appellerai une politique chrétienne, un parti des
chrétiens
? Telle est la première question. Et si l’on répond non à cette premi
550
stion, est-il possible alors, ou désirable, qu’un
chrétien
entre dans l’un ou l’autre des partis existants, et fasse sienne la c
551
era la seconde question. Au sujet de la politique
chrétienne
, permettez-moi d’être aussi bref que catégorique. Si nous considérons
552
ute n’est permis. De Constantin, premier empereur
chrétien
commandant aux chrétiens de faire la guerre, à Charlemagne baptisant
553
stantin, premier empereur chrétien commandant aux
chrétiens
de faire la guerre, à Charlemagne baptisant les Saxons pour leur prou
554
ritains capitalistes ; du Roi-Soleil, prince très
chrétien
, à Guillaume II et à son Gott mit uns ! ; des Espagnols massacrant le
555
agnols massacrant les Incas au nom d’un autre roi
chrétien
, jusqu’à ce chancelier Dollfuss faisant tirer à coups de canon contre
556
ui du parti clérical, — l’histoire des politiques
chrétiennes
se confond séculairement avec l’histoire des trahisons les plus flagr
557
alité qui pèse sur notre histoire : une politique
chrétienne
qui réussit n’a plus rien de chrétien que le prétexte. Les Églises se
558
politique chrétienne qui réussit n’a plus rien de
chrétien
que le prétexte. Les Églises se livrent au jugement du monde, dès lor
559
t un jugement porté sur le monde. Toute politique
chrétienne
, toute politique conduite par une Église, et qui vise des buts propre
560
à sanctifié. Je ne crois pas plus à une politique
chrétienne
que je ne crois à une morale chrétienne codifiée, rationalisée, dispe
561
politique chrétienne que je ne crois à une morale
chrétienne
codifiée, rationalisée, dispensant chaque chrétien de reconnaître et
562
étienne codifiée, rationalisée, dispensant chaque
chrétien
de reconnaître et d’accepter les risques d’une vocation toujours uniq
563
, et parfois scandaleuse. Je ne crois pas que les
chrétiens
possèdent, du seul fait de leur foi, des lumières spéciales sur les p
564
pas qu’il soit souhaitable que se forme un parti
chrétien
, opposé aux autres partis. Je crois que les églises ne peuvent accomp
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tique à laquelle je vois succomber tant de jeunes
chrétiens
trop bien intentionnés, il faut avouer que la question reste entière
566
tion reste entière : que devons-nous faire, comme
chrétiens
, dans la cité ? Si l’Église n’est pas un parti, comment et où faut-il
567
fait de perdre de vue la vocation particulière du
chrétien
. Je me contenterai donc d’examiner un seul exemple, le plus riche à m
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ation, — si telle est bien la vocation civique du
chrétien
, beaucoup seront tentés de penser que cela conduit au socialisme. Pou
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ons aussi une part de vérité d’origine proprement
chrétienne
. Le socialisme s’est identifié avec la défense des humbles : si nous
570
t d’union qu’on nous propose, entre socialiste et
chrétien
? Prenons bien garde ici au sens des mots : protestation et justice.
571
ice. Oui, ces mots d’ordre sont les mêmes pour le
chrétien
et pour le socialiste. L’élan sentimental est peut-être le même, les
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sions sous silence cette radicale différence : le
chrétien
ne proteste pas seulement contre des abus politiques, mais contre le
573
ues, mais contre le péché, à travers ces abus. Le
chrétien
n’annonce pas seulement une justice humaine à venir, mais une justice
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idéal moral d’une foi au Christ vivant ? Car le
chrétien
n’est pas idéaliste, et c’est cela qui le distingue en fin de compte
575
hristianisme était moins réaliste et comme si les
chrétiens
ne vivaient pas aussi de pain. Le grand danger du socialisme n’est pa
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travaillant à leurs côtés ! Nous connaissons des
chrétiens
socialistes. Et ils savent sans doute mieux que nous ce que signifie
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roupes d’assaut hitlériennes. Mais je crois qu’un
chrétien
peut adresser une critique encore plus grave à tout parti. L’idée mêm
578
e résume ces premières conclusions : ni politique
chrétienne
, ni parti chrétien, ni parti politique. — Pourtant, il faut agir ! Po
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s conclusions : ni politique chrétienne, ni parti
chrétien
, ni parti politique. — Pourtant, il faut agir ! Pourtant, la vocation
580
roposerai donc deux exemples concrets de vocation
chrétienne
dans la cité. Et d’abord, à l’image que je vous donnais en débutant
581
serai une image moderne, qui est aussi celle d’un
chrétien
dans la cité, mais qui n’est pas cette fois une utopie. Cela se passe
582
t la biographie de Kagawa, le chef du jeune Japon
chrétien
. Fils d’un conseiller de l’empereur et d’une geisha, Kagawa appartien
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rend qu’il lui est impossible de se dire vraiment
chrétien
tant qu’il n’aura pas fait tout ce qui est en son pouvoir pour réduir
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nce sous ce titre : Avant l’aube e. Voilà bien le
chrétien
dans la cité : l’homme au service des hommes, bafoué, injurié, battu,
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on d’un grand mouvement syndicaliste. Vocation du
chrétien
dans la cité. Tout le pouvoir de Kagawa se résume en effet dans ce se
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vague et peu pratique ! Toute l’histoire du monde
chrétien
est faite par des vocations précises reçues dans la prière, avec crai
587
veau : la personne, c’est cette réalité que tout
chrétien
connaît : l’homme qui a reçu une vocation et qui lui obéit dans ses a
588
yez que nous retrouvons l’exigence spirituelle du
chrétien
. Mais vous voyez aussi qu’il s’agit là d’une révolution profonde, car
589
t personnaliste ne se donne pas pour un mouvement
chrétien
; vous y trouverez des hommes de toutes croyances et de toutes incroy
590
ces de notre vocation. Ce n’est pas une politique
chrétienne
, ce n’est pas un parti politique. C’est un ordre, une chevalerie ! Et
591
parti qui peut en dire autant. Je demande où les
chrétiens
trouveraient une chance plus concrète, une meilleure raison d’espérer
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li, jusque dans le détail de la vie. Et si, comme
chrétiens
, vous ne trouvez pas dans le mouvement personnaliste tout ce qu’exige
593
foi, eh bien, raison de plus pour l’apporter ! Le
chrétien
n’est-il pas, en quelque sorte, un spécialiste de la vocation ? Des i
594
ysique et religieuse. Qui aura ce courage, si les
chrétiens
ne l’ont pas ? Où voulez-vous aller si vous refusez cette chance ? Et
595
ller si vous refusez cette chance ? Et comment un
chrétien
pourrait-il m’opposer les objections d’un praticisme à courte vue, qu
596
’un praticisme à courte vue, quand notre vocation
chrétienne
braque nos regards sur le miracle d’une justice et d’une vérité déjà
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op désintéressée, — tous les autres, mais pas les
chrétiens
. Tous les autres auraient le droit de m’opposer la sagesse de ce sièc
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nous comptons encore trop sur nous-mêmes. Mais le
chrétien
ne compte pas sur lui seul, il compte sur Celui qui peut faire, et bi
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nous appelle. Ce qui est impossible, c’est qu’un
chrétien
n’ait pas la vocation d’agir, de faire acte de présence à la misère d
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qui viennent, un essor tout nouveau de la pensée
chrétienne
. On aurait tort d’assimiler cette renaissance à la belle floraison né
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À ceux-là, Calvin rappellera que notre condition
chrétienne
est celle du conflit dialectique : L’Église est ordonnée à cette con
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els révolutionnaires, qu’ils soient humanistes ou
chrétiens
, marxistes ou personnalistes. Désormais, la philosophie cessera d’êtr
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sans doute d’abord chez les grands convertisseurs
chrétiens
, — mais cela prête à malentendu : le Saint-Esprit se moque de nos psy
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alors de savoir s’il existe une mystique vraiment
chrétienne
, une mystique qui ne soit pas cette « transgression » et cet oubli de