1 1924, Articles divers (1924–1930). M. de Montherlant, le sport et les jésuites (9 février 1924)
1 néanmoins plus proche que la sensualité vaguement chrétienne de tel autre écrivain catholique. Et son lyrisme, encore un peu bruta
2 1925, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Les Appels de l’Orient (septembre 1925)
2 e la question ne se pose pas, puisque nous sommes chrétiens . (Mais le christianisme, religion missionnaire, ne peut nous donner q
3 e « suppléer à l’éducation historique des peuples chrétiens qui n’ont pas eu de Moyen Âge », nous pourrons amener l’Asie à compre
3 1925, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Ernest Seillière, Alexandre Vinet, historien de la pensée française (octobre 1925)
4 ent eut « l’autorité d’un verdict essentiellement chrétien sur le mysticisme naturiste ». Il ne pouvait trouver mieux que Vinet.
5 l insiste sur le fait que Vinet se déclarait « un chrétien sans épithète ». Croit-il éluder ainsi le protestantisme de Vinet ? N
6 , Vinet l’avait trouvé. Mais sa position purement chrétienne — un mysticisme de cadre solidement moral, c’est-à-dire rationnel, di
4 1926, Articles divers (1924–1930). Conférence de René Guisan « Sur le Saint » (2 février 1926)
7 ant plus de force que « en situant tout le devoir chrétien dans l’accomplissement scrupuleux, joyeux et fidèle de la vocation, l
8 ement documenté, et le scrupule d’historien et de chrétien qui permet à M. Guisan de montrer le point de vue adverse avec autant
5 1926, Articles divers (1924–1930). Conférences d’Aubonne (7 avril 1926)
9 ois cette année, les conférences de l’Association chrétienne d’étudiants eurent lieu au printemps, et non plus à Sainte-Croix, mai
10 érences, les Objections des intellectuels au Dieu chrétien , fut introduit par M. Raymond de Saussure, psychanalyste distingué, q
6 1926, Articles divers (1924–1930). L’atmosphère d’Aubonne : 22-25 mars 1926 (mai 1926)
11 1926 », Lux et Vita : nouvelles de l’Association chrétienne suisse d’étudiants, Lausanne, mai 1926, p. 44-45.
7 1927, Revue de Belles-Lettres, articles (1926–1968). Orphée sans charme (février 1927)
12 puis, il y a aussi des sortes de calembours… Art chrétien , a-t-on dit5. Certes, cette pièce n’est pas dépourvue de certaines de
13 selon Max Jacob, permettraient seules de taxer de chrétienne une œuvre d’art. Mais, d’autre part, cette équivoque des symboles, ce
8 1927, Revue de Belles-Lettres, articles (1926–1968). Louis Aragon, le beau prétexte (avril 1927)
14 s profondes ou délicates qui ne sont pas devenues chrétiennes . » « Le salut pour nous n’est nulle part. » Nulle part, pensais-je :
9 1928, Foi et Vie, articles (1928–1977). Le péril Ford (février 1928)
15 taines de milliers de lecteurs, dans une Europe «  chrétienne  », applaudissent sans réserve aux thèses de cet orgueilleux et naïf m
10 1930, Articles divers (1924–1930). Au sujet « d’un certain esprit français » (1er mai 1930)
16 manque de sens moral. » Le Français qui n’est ni chrétien ni disciple de Nietzsche, demandera pourquoi il faut faire la révolut
11 1930, Foi et Vie, articles (1928–1977). « Pour un humanisme nouveau » [Réponse à une enquête] (1930)
17 accès au divin. Que sert de parler d’humanisme «  chrétien  » ? L’humanisme est de l’homme, le christianisme est du nouvel homme.
12 1931, Foi et Vie, articles (1928–1977). Sécularisme (mars 1931)
18 onstitue à ses yeux cette anomalie : un astronome chrétien . Comment un astronome peut-il croire à l’Incarnation ou aller à la Me
19 me, de l’imperfection du monde. Je pense que tout chrétien conscient des problèmes de ce temps, souscrirait aux critiques que M.
20 du monde moderne, clame-t-on de toutes parts aux chrétiens . Assez parlé de Vérité, ce sont des réussites qu’il nous faut. Saluon
21 ut. Saluons enfin le règne de l’homme ! » Mais le chrétien , qui sait un peu ce qu’est ce monstre, se demande, songeant à l’Europ
13 1931, Foi et Vie, articles (1928–1977). Une exposition d’artistes protestants modernes (avril 1931)
22 stants ». Mais, dira-t-on, il y a tous les sujets chrétiens  ! C’est bien là que nous voulions en venir : le dogme ne doit être qu
23 ur d’un art protestant, c’est de n’être qu’un art chrétien . e. Organisée par le Foyer des étudiants protestants, 46, rue de Va
14 1931, Foi et Vie, articles (1928–1977). Conférences du comte Keyserling (avril 1931)
24 absolu et honteux. C’est ainsi encore que l’idéal chrétien de l’amour du prochain a tourné pratiquement à la méfiance systématiq
15 1931, Foi et Vie, articles (1928–1977). Au sujet d’un grand roman : La Princesse Blanche par Maurice Baring (mai 1931)
25 cisme (le milieu protestant étant nul), ni la foi chrétienne en général (du fait précisément que les mobiles humains sont ici enti
16 1931, Foi et Vie, articles (1928–1977). Kierkegaard (mai 1931)
26 le pour Kierkegaard était : Comment deviendrai-je chrétien  ? Seul un protestant pouvait trouver pareille formule. Le héros de la
27 er ce « héros de la foi », ce maître de la pensée chrétienne tragique, paradoxale et virulente. Qu’une telle œuvre commence son ac
17 1931, Foi et Vie, articles (1928–1977). Avant l’Aube, par Kagawa (septembre 1931)
28 e fermant, est-il réellement impossible à une âme chrétienne d’atteindre la grandeur morale si elle n’a pas connu, ne fût-ce que p
29 nte dans ces deux volumes, témoignent que l’amour chrétien peut encore aujourd’hui pénétrer un monde revendiqué par le communism
30 , elle accuse formellement la grande majorité des chrétiens . Tant mieux si ce livre nous passionne. Il faudrait surtout qu’il nou
31 ime (je dirais même sentimentale), et avec sa foi chrétienne . Il peut livrer sans crainte le secret d’une telle action ; sans crai
32 ques fort curieuse, où les doctrines bouddhistes, chrétiennes , matérialistes et socialistes s’opposent dans des termes inusités pou
33 la suite d’une discussion vive avec des étudiants chrétiens au sujet d’un de leurs camarades, Eiichi se décide soudain à quitter
34 tèrent en pensant à la pauvreté de sentiments des chrétiens  ; il pensait aussi que lui-même, à la fin du mois, devrait gagner sa
35 éconforts. Comment et par quoi mesurer la valeur chrétienne d’une âme ? L’action même est souvent trompeuse. Mais la qualité du r
36 incroyant, ceci peut sembler vague. Mais le sens chrétien primitif n’est-il pas, avant tout, le sens de la pauvreté ? Qu’un Kag
18 1931, Foi et Vie, articles (1928–1977). André Gide ou le style exquis (à propos de Divers) (octobre 1931)
37 rce que je me refuse à reconnaître aucune réalité chrétienne à cette dernière catégorie. (On sait qu’il y a dans le monde moderne
19 1931, La Nouvelle Revue française, articles (1931–1961). Les Éléments de la grandeur humaine, par Rudolf Kassner (octobre 1931)
38 taire, définie par la loi, par son astre. L’homme chrétien au contraire, l’homme qui doit être surpassé, vit dans la démesure, e
39 e péché est la mesure du démesuré, et que pour le chrétien il n’est pas d’autre grandeur ». Ainsi le chrétien existe en tant que
40 hrétien il n’est pas d’autre grandeur ». Ainsi le chrétien existe en tant que le péché crée une tension entre lui et Dieu. Mais
41 la conversion qui figure l’acte par excellence du chrétien , hors duquel il n’est pour lui ni mesure, ni grandeur, ni forme, mais
20 1932, Foi et Vie, articles (1928–1977). Romanciers protestants (janvier 1932)
42 nte ou catholique, que d’une inspiration vraiment chrétienne . Car c’est à juste titre, croyons-nous, qu’on put écrire de Saint-Sat
43 ir qu’une pudeur — lui fait éviter toute allusion chrétienne , au point qu’en tels endroits où la vraisemblance voudrait que le nom
44 un conformisme bourgeois plutôt que de l’héroïsme chrétien  ? En particulier, sommes-nous toujours assez conscients des fondement
45 ue très indirectement d’une atmosphère proprement chrétienne . Or voici que les faits confirment cette vue théorique : Loti, Schlum
46 ne notion de « correction » bourgeoise. Nullement chrétienne d’ailleurs, puisqu’elle récusait à la fois la charité, le risque, l’a
47 ons-nous quelque jour en France surgir une poésie chrétienne d’inspiration évangélique ? Souhaitons qu’il n’y faille pas les conjo
21 1932, La Nouvelle Revue française, articles (1931–1961). Le silence de Goethe (mars 1932)
48 e « l’arrière-monde » et le rejette, en ceci plus chrétienne , plus tragique que l’époque romantique (Nietzsche plus chrétien que s
49 tragique que l’époque romantique (Nietzsche plus chrétien que son idée du christianisme). Plus goethéenne aussi. Mais gardons-n
50 autres points de vision qu’humains. La révélation chrétienne déborde notre condition, si elle la comble par ailleurs. Ce critère d
22 1932, Foi et Vie, articles (1928–1977). Goethe, chrétien, païen (avril 1932)
51 Goethe, chrétien , païen (avril 1932)n Imaginez un membre de l’Académie des sciences
52 ristianisme. Mais le plus grand Occidental fut-il chrétien  ? Nous ne saurions, surtout dans Foi et Vie , aborder cette question
53 un problème que la conscience intellectuelle des chrétiens ne peut et ne doit éviter. Goethe est une de ces « questions au chris
54 en de conscience. ⁂ Goethe s’est toujours affirmé chrétien , mais d’une façon si particulière que les ennemis du christianisme, d
55 thenticité de son christianisme ? Qu’est-ce qu’un chrétien que l’athéisme annexe avec une pareille aisance ? La question serait
56 ermettent d’imaginer ce qu’eût pu être le pendant chrétien du Werther : — « J’ai souffert et me voilà libre à nouveau, écrit Goe
57 ici exagérer la responsabilité qui incombe aux «  chrétiens  » eux-mêmes, tels qu’ils apparurent à ce jeune homme plein d’une exig
58 rance de langage qui trop souvent caractérise les chrétiens , affirmons que nous ne savons presque rien de Dieu, ou plutôt qu’il e
59 pables pour admettre dans la communauté de la foi chrétienne l’homme qui a pu dire qu’il s’inclinait devant le Christ comme devant
60 gesse large et optimiste si contraire au scandale chrétien , que gît la faiblesse religieuse de sa position. Ce qui, plus que tou
61 t à sa rencontre — Goethe nous apparaît comme non chrétien , comme antichrétien, mais d’une tout autre sorte que ne l’ont cru nos
62 doute. De quel droit refusons-nous donc d’appeler chrétien , un homme qui se prétendit tel en maintes occasions, de la façon la p
63 rs que Dieu seul juge. Si nous refusons le nom de chrétien à cet homme dont l’éthique, en définitive, apparaît comme fondée sur
64 mporte, dès lors, que ce Goethe exemplaire soit «  chrétien  » ou « païen » ? Nous n’avons pas besoin d’avoir raison (contre lui,
65 uvelle Revue française (mars 1932). n. « Goethe, chrétien , païen », Foi et Vie, Paris, n° 37-38, avril-mai 1932, p. 304-309.
23 1932, Foi et Vie, articles (1928–1977). Penser dangereusement (juin 1932)
66 lle évolution peut paraître favorable à la pensée chrétienne . La pensée protestante, en particulier, s’est toujours montrée soucie
67 ou marxisme. Ce qui revient à dire que seuls les chrétiens , en tant que chrétiens, non pas en tant que bourgeois, s’ils le sont,
68 vient à dire que seuls les chrétiens, en tant que chrétiens , non pas en tant que bourgeois, s’ils le sont, ont des raisons réelle
69 message évangélique. Et je demande maintenant aux chrétiens s’ils le savent eux-mêmes ; s’ils prouvent qu’ils le savent. S’ils n’
70 « révolution permanente » qui doit être l’état du chrétien vis-à-vis de lui-même et de son passé. C’est le danger qui nous purif
71 ra déracinée. » Et c’est en quoi, du point de vue chrétien , le marxisme radical constitue un progrès sur la libre-pensée : il fo
24 1932, La Nouvelle Revue française, articles (1931–1961). Éloge de l’imprudence, par Marcel Jouhandeau (septembre 1932)
72 Jouhandeau est-elle très catholique, ou même très chrétienne  ? La dialectique paulinienne postule que bien et mal appartiennent au
25 1932, Esprit, articles (1932–1962). On oubliera les juges (novembre 1932)
73 n’y a qu’un rapport de trahison entre la religion chrétienne et la religion de l’Écho de Paris. « Nous avons proposé un maître à c
74 que cela ; c’est une tout autre théologie que la chrétienne , simplement. C’est la théologie païenne par excellence, celle de l’Ét
26 1932, Hic et Nunc, articles (1932–1936). Principe d’une politique du pessimisme actif (novembre 1932)
75 a démarche paradoxale, « dialectique », de la vie chrétienne  : elle rejette tout espoir qui ne serait pas le seul espoir ; toute p
76 en vertu du même ordre des choses, la dialectique chrétienne rejette tout désespoir qui ne serait pas le seul désespoir réel : cel
77 iction et de l’« agonie », est au centre du monde chrétien , parce qu’elle est le signe même de notre condition. Et lorsque nous
78 final, réplique morne et désespérée du millenium chrétien . Nous n’en sommes pas là : Hic et nunc, nous voici, protestants, en f
79 qu’ici nous défendrons ; intenable comme le fait chrétien lui-même, — s’il n’est pas attesté dans l’acte de la foi. Qu’est-ce d
80 à nous garantir à l’avance par un programme, si «  chrétien  » qu’on le veuille. Un certain nombre de compromissions nous sont à j
27 1932, La Nouvelle Revue française, articles (1931–1961). À prendre ou à tuer (décembre 1932)
81 s un équilibre final, morne réplique du millénium chrétien . Les autres, avec Proudhon, refusent toute synthèse, toute solution m
82 nner jusqu’au bout le courage. Je parle de la foi chrétienne où je veux être, de ce suprême « choix » qui ne vient pas de moi, mai
28 1932, Le Paysan du Danube. Le sentiment de l’Europe centrale
83 cheux. Telles, peut-être, se délimitent la notion chrétienne et la notion antique de l’homme ; telles, dans une certaine mesure, l
84 En ceci, le monde de l’Europe centrale est plus chrétien que le monde latin — si l’on considère ses manières de sentir et de p
85 son tour plus audacieux, et pour tout dire, plus chrétien que le monde de l’Europe centrale. L’intelligence est sentimentale
29 1932, Revue de Belles-Lettres, articles (1926–1968). La pluie et le beau temps (Dialogue dans une tête) (1932)
86 n peu, vous finirez par démontrer qu’il faut être chrétien pour comprendre quoi que ce soit à la pluie et au beau temps. Lord A
87 Sonnette, si vous étiez païenne ou si vous étiez chrétienne , vous sauriez ce que c’est que le beau temps. Si vous étiez païenne e
30 1932, Le Paysan du Danube et autres textes. Introduction. Le sentiment de l’Europe centrale
88 cheux. Telles, peut-être, se délimitent la notion chrétienne et la notion antique de l’homme ; telles dans une certaine mesure, la
89 . En ceci, le monde de l’Europe centrale est plus chrétien que le monde latin — si l’on considère ses manières de sentir et de p
90 à son tour plus audacieux, et pour tout dire plus chrétien que le monde de l’Europe centrale. L’intelligence est sentimentale
31 1932, Le Paysan du Danube et autres textes. Quand je me souviens — C’est l’Europe
91 cution entreprise par Julien l’Apostat contre les chrétiens , quand tout espoir humain semblait perdu, tout horizon bouché, Athana
92 t un vaste rassemblement de jeunes gens : « Comme chrétiens , nous n’avons à redouter que le Prince de tous les démons, et non pas
32 1932, Le Paysan du Danube et autres textes. Suite neuchâteloise — IV
93 pe, et qui le firent appeler par Newton « le plus chrétien de tous les hommes », vir omnium christianissimus. Mon trisaïeul, le
33 1933, Esprit, articles (1932–1962). Protestants (mars 1933)
94 peut d’ailleurs paraître suspecte, à beaucoup de chrétiens .) C’est ainsi que Ferdinand Fried déclarait récemment dans l’importan
95 soudre cette question, d’ailleurs essentiellement chrétienne  : « Quelle est votre attitude vis-à-vis de votre prochain ? Lui laiss
96 ition simpliste de problèmes vieux comme le monde chrétien a du moins le mérite de débarrasser le protestantisme américain de so
97 es les tentatives réformistes ou révolutionnaires chrétiennes qui se manifestent en Amérique. On remarque dans la liste de ses coll
98 ins articles du Semeur , organe de la fédération chrétienne d’étudiants. Mais il y a là le germe d’un mouvement qui demain peut s
34 1933, Esprit, articles (1932–1962). Comment rompre ? (mars 1933)
99 t pour lui l’ordre, le commandement. Mais que les chrétiens , fatigués de la lutte, viennent à croire qu’il est une autre façon de
100 tirer bénéfice pour la foi, — bien plus, que les chrétiens considèrent cette paix comme un bien supérieur à la lutte, qu’ils l’o
101 essait, c’était un aspect nécessaire de l’« ordre chrétien  » du monde. Nous ne l’avons pas cru longtemps, — le temps de nous sou
102 s c’est un parti de gens qui, ayant peut-être été chrétiens , veulent en tirer des intérêts, abusent de ce qu’ils considèrent comm
103 de négliger. Il n’y a pas, en vérité, de « forces chrétiennes  » spécifiques constituées, existant en elles-mêmes, qui auraient été
104 eurs complicités avec les « forces du monde ». Le chrétien ne connaît pas d’autre force réelle que celle de la foi. Or cette uni
105 n, il ne peut s’en targuer pour fonder un « ordre chrétien  » ; et s’il le fonde, c’est en réalité sur une tout autre force que c
106 optimistes encore. Toutes ces formules d’« ordre chrétien  » ont été plus ou moins réalisées, et constituent dans leur ensemble,
107 ises qui se crurent en droit d’édicter un « ordre chrétien  », se fondaient toutes, et se fondent encore, sur une conception anti
108 oi il y a un imposteur dans tout homme qui se dit chrétien . (Je ne dis pas cela d’un point de vue antichrétien.) Mais c’est auss
109 ne suprême imposture dans tout programme prétendu chrétien , dans toute politique humaine organisée — fût-ce à la gloire de Dieu 
110 l’industrie lourde au gouvernement d’une nation «  chrétienne  » revendiquer dans leurs discours la défense des « valeurs » chrétien
111 er dans leurs discours la défense des « valeurs » chrétiennes , pour appuyer des décrets-lois. L’on voit des clergymen prier pour le
112 à ceci ] : Chose plus atroce encore, [sic] l’idée chrétienne , l’idée religieuse, l’idée même de Dieu est abolie… » Ne pouvant supp
113 u vienne me dire : je ne crois pas à vos paroles, chrétiens menteurs ! — et je lui répondrai : Ta révolte est la mienne, mon huma
114 utre plus profonde : celle de voir qualifier de «  chrétienne  » une « idée » qui sert l’injustice établie. Tu ne crois pas à ces pa
115 i les crois-tu soudain, quand ils se donnent pour chrétiens  ? ⁂ Quand, par la maladie du monde, la « chrétienté » se trouve menac
116 e force de même ordre. Assez de cette « politique chrétienne  » où l’on embarque une prétendue foi dans les plus discutables déterm
117 e est affaire de systèmes ; mais l’ordre, pour le chrétien , sera toujours de vouloir sur le champ le plus juste. Car ce qui mani
118 if, reste le lieu d’obéissance privilégié pour le chrétien , mais ne se confond pas avec l’enjeu de son salut. Tel est le paradox
119 blique… 2. Et non pas au nom d’un « ordre social chrétien qui s’opposerait au désordre actuel, capitaliste ou marxiste. Car la
120 ctuel, capitaliste ou marxiste. Car la révolte du chrétien est immédiate, indubitable ; mais l’ordre chrétien, dont certains par
121 hrétien est immédiate, indubitable ; mais l’ordre chrétien , dont certains parlent, où est-il aujourd’hui ? Faudrait-il attendre
35 1933, Hic et Nunc, articles (1932–1936). Solutions pratiques ? (mars 1933)
122 la confirme et l’illustre. Or, la force, pour le chrétien , quelle est-elle ? Il se trouve que nul homme n’est en mesure de la d
123 une telle force. Et voilà bien la seule acception chrétienne du mot « positif ». Pour les uns, « positif », c’est ce qui rapporte.
124 apporte. Pour les autres, ce qui rassure. Pour le chrétien , ce sera tout ce qui trouble en vérité les hommes et les délivre de l
125 sont rien. On dirait, à entendre parler certains chrétiens , que la foi est une espèce d’inspiration flottante, difficile à local
126 s humaines comportaient, en général, une solution chrétienne et des solutions humaines, également prévisibles et classées d’avance
127 i exige sa réalisation. » Nature du « savoir » chrétien Nous marchons dans la nuit, ne connaissant, de par notre nature, n
128 du cours de l’histoire terrestre. Voici alors les chrétiens qui viennent nous parler d’une Révélation. Est-ce donc qu’une grande
129 re. À celui qui demande : que dois-je faire ? le chrétien n’a donc rien à répondre, en principe. Il ne peut que renvoyer à la s
130 ent dès qu’on regarde l’homme dans la perspective chrétienne . Ce n’est plus l’homme qui pose des questions, mais c’est Dieu, seul
131 r toutes les solutions fabriquées par la « pensée chrétienne  », et qui voudraient donner aux hommes une bonne conscience tout à fa
36 1933, Le Semeur, articles (1933–1949). Humanisme et christianisme (mars 1933)
132 umanistes le nieront. Ils me diront que, là où le chrétien parle de salut, eux se bornent à revendiquer le bonheur des hommes, l
133 les autres, immanent. Les humanistes accusent les chrétiens d’une sorte de lâcheté. Ils les accusent d’avoir recours à une réalit
134 christianisme est contre l’homme. 2. À cela, les chrétiens répondent : Comment l’homme s’aimerait-il lui-même mieux que Dieu, so
135 fondant sur l’homme sont semblables, aux yeux du chrétien , à ce fameux baron de Crac qui prétendrait se tirer alors d’un puits
136 ux de certains humanistes, peut-être. Aux yeux du chrétien , non ; le conflit est plus grave, car le rejet de l’humanisme constit
137 l’humaniste d’endosser le reproche de lâcheté. Le chrétien le considère comme un homme qui refuse d’accepter, dans toute sa viol
138 mais qui se coupent perpendiculairement. Chez les chrétiens , volonté de se soumettre à ce qui juge la vie. Chez les humanistes, v
139 mettra d’assurer ce bien absolu qu’est sa vie. Le chrétien va chercher à obéir aux ordres de sa foi, fût-ce même au mépris de sa
140 — et toute l’histoire des martyrs en témoigne. Un chrétien est un être qui joue tout sur la foi, c’est-à-dire sur l’invisible, c
141 vraisemblance. Prenons des exemples concrets. Un chrétien qui contracte une assurance sur la vie n’est plus un chrétien à cet i
142 contracte une assurance sur la vie n’est plus un chrétien à cet instant et dans cet acte ; il agit en humaniste. Il témoigne de
143 ce. Ce mot peut nous fournir un autre exemple. Un chrétien qui s’écrie : c’est providentiel ! chaque fois que lui échoit un « bo
144 solue est la vie, non l’obéissance. Et de même un chrétien qui dit, parlant des autres ou parlant en général : ceci est bon, mor
145 ttitude qui se mêle constamment à l’existence des chrétiens eux-mêmes. Ce n’est pas à dire que l’humanisme n’ait pas ses doctrin
146 éconde. Mais en face de ce triomphe humaniste, le chrétien ne pourrait-il pas relever maintenant la vraie défense de l’homme, li
147 nge ou bête ? Sera-t-il encore un homme ? L’homme chrétien est à la fois ange et bête. Dans ce conflit perpétuel, il trouve sa j
148 Westphal rappelait la phrase de Fernandez : « Le chrétien est un embusqué de l’infini. » a. « Humanisme et christianisme », Le
37 1933, Hic et Nunc, articles (1932–1936). Dialectique des fins dernières (juillet 1933)
149 ait : nos dialectiques humaines et la dialectique chrétienne sont séparées par la mort éternelle. Qu’un philosophe, qu’un moralist
38 1933, L’Ordre nouveau, articles (1933–1938). Spirituel d’abord (juillet 1933)
150 al. Aucune confusion non plus, entre le spirituel chrétien et notre personnalisme. Le spirituel de L’Ordre nouveau veut être hum
151 rit dont parle la théologie, réalité qui, pour le chrétien , reste d’un ordre radicalement hétérogène à tout ordre terrestre.   V
39 1933, Les Nouvelles littéraires, articles (1933–1972). Parole de Dieu et parole humaine, par Karl Barth (30 décembre 1933)
152 ar Karl Barth (30 décembre 1933)a La théologie chrétienne a-t-elle pour tâche de rendre acceptable le message de l’Évangile, d’
153 c’est cela l’origine et le but de la prédication chrétienne , me disais-je, qui donc doit, qui donc peut être pasteur et prêcher ?
154 s non capax infiniti, Barth répond par la formule chrétienne homo peccator non capax verbi Dei, l’homme pécheur n’est pas « capabl
155 opposé, seul ou à peu près, au puissant parti des Chrétiens allemands, fraction de l’hitlérisme qui prétend faire main basse sur
156 ance germanique. Alors que la grande majorité des chrétiens d’Allemagne, rangée derrière les plus fameux docteurs, appuyée par Hi
157 lement un témoignage courageux et authentiquement chrétien  : il est le seul espoir que nous puissions garder dans la restauratio
40 1933, Revue de Belles-Lettres, articles (1926–1968). Petites notes sur les vérités éternelles (1932-1933)
158 critiques de M. Goguel ? 3. Si notre civilisation chrétienne n’est pas détruite par le bolchévisme, elle reprendra sa marche en av
159 pensée. Peut-on dire que notre civilisation soit chrétienne  ? Peut-on dire que pour le chrétien la perspective d’un nouveau progr
160 sation soit chrétienne ? Peut-on dire que pour le chrétien la perspective d’un nouveau progrès, d’une « marche en avant » de la
161 erche et de respect pour le passé, les invariants chrétiens tels que le développement de la pensée moderne nous aide en toute loy
162 humilité » ? Il me semble qu’alors les invariants chrétiens pourraient bien apparaître comme les constantes de déformation de l’É
163 ait par exemple, de démontrer que tel « invariant chrétien  » est toute autre chose que l’Évangile ? ou bien si, au contraire, ce
41 1934, Hic et Nunc, articles (1932–1936). Grammaire de la personne (janvier 1934)
164 t, il n’est pas autonome. 7. Ainsi l’Église : le chrétien , dans l’acte de la communion avec le Christ, fonde véritablement l’Ég
42 1934, L’Ordre nouveau, articles (1933–1938). Communauté révolutionnaire (février 1934)
165 ’un vienne en aide à l’autre (c’est la définition chrétienne du « prochain »), soit que tous deux, apportant des aptitudes différe
43 1934, Les Nouvelles littéraires, articles (1933–1972). L’Humanité de Jésus d’après Calvin, par Max Dominicé (24 mars 1934)
166 estion était ainsi nettement posée : pour devenir chrétien , il fallait « rencontrer personnellement le Christ ». Mais comment ce
44 1934, Hic et Nunc, articles (1932–1936). Précisions sur la mort du Grand Pan (avril 1934)
167 L’Occidental rationaliste naît dans une ambiance chrétienne qui le rassure d’une manière vague et suffisante quant aux intentions
168 ute âme un peu cultivée, fournit à la prédication chrétienne un lyrisme qu’elle n’osait plus aller chercher dans l’invective proph
169 question. Un seul, peut-être, a pressenti le sens chrétien de la Nature, c’est Benjamin Constant : on l’accusa de panthéisme. Co
170 nouveau » — réalité de foi ? ⁂ Seule, l’attitude chrétienne dit « oui » au monde avec une intrépide plénitude. Alors que la raiso
45 1934, La Nouvelle Revue française, articles (1931–1961). Taille de l’homme, par C. F. Ramuz (avril 1934)
171 opposition cosmique du monde marxiste et du monde chrétien . Ramuz fait au communisme certains reproches que d’autres ont déjà fo
172 e est l’aveu de son choix. Mais Berdiaev parle en chrétien , et Ramuz ne veut encore parler qu’en homme. Est-ce possible ? Et peu
173 peut aussi bien se faire dans l’immanence. La foi chrétienne dépasse-t-elle vraiment l’homme ? N’est-elle pas bien plutôt ce qui l
46 1934, Journal de Genève, articles (1926–1982). Sara Alelia (25 mai 1934)
174 icile à réussir qu’un beau roman : c’est un roman chrétien . Qu’est-ce donc qu’un roman chrétien ? Une histoire où tout le monde
175 est un roman chrétien. Qu’est-ce donc qu’un roman chrétien  ? Une histoire où tout le monde « se conduit bien » ? Il n’y aurait p
176 imiste à la Thomas Hardy a plus de chances d’être chrétien qu’un quelconque happy end soi-disant édifiant, s’il est certain que
177 re courage d’avouer sa dégradation. Un vrai roman chrétien est d’abord réaliste. Car il faut bien connaître la nature et ses abî
47 1934, Les Nouvelles littéraires, articles (1933–1972). Quelques œuvres et une biographie de Kierkegaard (26 mai 1934)
178 ude » littéraire. Kierkegaard, avant tout, est un chrétien  ; un chrétien peu rassurant, certes, et d’une trempe exceptionnelle ;
179 re. Kierkegaard, avant tout, est un chrétien ; un chrétien peu rassurant, certes, et d’une trempe exceptionnelle ; mais non pas
180 rticulier à ce problème : comment peut-on devenir chrétien  ? » Car, enfin, l’on ne naît pas chrétien. Des quelques œuvres tradui
181 devenir chrétien ? » Car, enfin, l’on ne naît pas chrétien . Des quelques œuvres traduites jusqu’ici, un peu au hasard, il faut l
182 ’aveu de la réalité de notre condition. Ainsi, le chrétien , seul, connaît toute la misère de l’homme : elle lui est révélée par
183 de l’emprise que peut exercer Kierkegaard sur un chrétien sincère, peu suspect de complaisance pour les subtilités du « Séducte
48 1934, Foi et Vie, articles (1928–1977). Deux essais de philosophes chrétiens (mai 1934)
184 Deux essais de philosophes chrétiens  (mai 1934)r Combien existe-t-il en France de personnes intelligent
185 catastrophes dictatoriales va réveiller quelques chrétiens . Leur office n’est-il pas de rappeler aux peuples où se trouvent les
186 sé, tout compromis ? Il est certain que la pensée chrétienne n’a jamais eu plus impérieuse ni plus nette vocation. Le lieu, les mo
187 visibles qu’ils ne le furent jamais. Si la pensée chrétienne existe, c’est à ce seul niveau où pensée et action se confondent. Si
188 tion ? Ou verra-t-on que le service que la pensée chrétienne doit rendre n’est un service rendu au monde que si d’abord il est obé
189 nt pas les catastrophes qui devraient effrayer le chrétien , mais le risque plus immédiat de faillir à sa vocation. Ces réflexio
190 ’hui, d’introduction à deux essais de philosophes chrétiens  : L’Homme du ressentiment, de Max Scheler44, Position et approches co
191 ment. Pour Nietzsche, on s’en souvient46, l’amour chrétien n’est que « la fine fleur du ressentiment » que les natures faibles v
192 Je ne connais pas de plus salutaire leçon pour un chrétien d’aujourd’hui que ce chapitre impitoyable et précis. Voici sa thèse c
193 s d’elles) ; un égalitarisme qui renie la réalité chrétienne de la vocation… Je suis loin d’épuiser la liste. L’extrême gravité qu
194 ces perversions de l’Évangile vient de ce que les chrétiens s’y sont laissés prendre. C’est tout le procès de la morale laïque, o
195 vertu de riche, mais qui retient encore le pathos chrétien que renferme le mot. Ces quelques lignes décrivent assez bien le mou
196 el, une poussée de ressentiment contre l’héroïsme chrétien  ; à l’origine de l’amour de l’humanité, il y a, comme Fichte l’avait
197 re Dieu. L’homme du ressentiment, ce n’est pas le chrétien , c’est le bourgeois dont la morale usurpe l’apparence évangélique, en
198 d’une « présence » et d’une « fidélité » vraiment chrétienne . « Philosopher, c’est apprendre à mourir », disait le triste Cicéron,
199 d’une éthique de l’être qu’il est urgent que les chrétiens opposent à la « morale des commerçants » — comme disait Nietzsche — q
200 e et l’acte, seuls moments d’unité dans la vie du chrétien . r. « Deux essais de philosophes chrétiens », Foi et Vie, Paris, n° 
201 vie du chrétien. r. « Deux essais de philosophes chrétiens  », Foi et Vie, Paris, n° 61, mai 1934, p. 415-422.
49 1934, La Nouvelle Revue française, articles (1931–1961). Le Procès, par Franz Kafka (mai 1934)
202 ’angoisse même. Est-ce pur hasard si la théologie chrétienne rend compte de presque toutes les situations de ce livre ? Cette Loi
50 1934, Articles divers (1932-1935). Où sont les jeunes protestants ? Remarques sur le protestantisme et les doctrines politiques (juillet-août 1934)
203 peut se fonder une politique qui mérite le nom de chrétienne . Je la vois caractérisée par deux traits qui nous serviront de critèr
204 pté, il s’agit de l’exécuter. L’ordre reçu par le chrétien est dans l’instant, hic et nunc ; l’ordre imposé par une politique es
205 c non seulement possible, mais nécessaire, que le chrétien prenne position en présence des partis politiques. S’il rejette les p
206 et la seule direction possible de toute politique chrétienne  : « L’homme seul (devant Dieu) est au-dessus de la collectivité. » Ce
207 tuation personnelle devant Dieu. Non seulement le chrétien pourra et devra collaborer avec tous les « mouvements » politiques qu
208 e nécessaire — voilà peut-être définie l’attitude chrétienne en politique : une révolution sans illusions. II. Qu’avons-nous fa
209 ière d’enquête. (On n’enquête pas sur la doctrine chrétienne .) Mais la disposition de ces évidences va peut-être nous permettre de
210 d des problèmes économiques qui nous pressent. Un chrétien a-t-il le droit de rêver ? Que faire alors, dans l’état de choses qui
211 ons, groupe fondé par la Fédération des étudiants chrétiens , sur le modèle des Équipes sociales de Robert Garric. Créer des conta
212 tabli. Je m’empresse d’ajouter que les objecteurs chrétiens se sont gardés jusqu’ici de toute espèce de propagande, et ne tombent
213 proposais tout à l’heure pour définir l’attitude chrétienne devant les exigences de César. Elles sont en singulière consonance av
214 rit » d’ Esprit est d’inspiration spécifiquement chrétienne . La revue a d’ailleurs franchement pris position dans un numéro spéci
215 n numéro spécial intitulé : Rupture entre l’ordre chrétien et le désordre établi. Esprit n’en reste pas moins le lieu de rencont
216 se confond presque intégralement avec celui qu’un chrétien protestant peut assigner à son action publique. Je ne me dissimule pa
217 i en l’acte seulement humain, qui figure, pour un chrétien , l’illusion dernière de l’orgueil. Mais ces obstacles, ces divergence
218 stants qui « milite » publiquement et en tant que chrétien , dans un parti parlementaire. Je crois que seul le lieu que nous avon
51 1934, Hic et Nunc, articles (1932–1936). Éditorial (juillet 1934)
219 voulait Calvin, le contenu des dogmes de l’Église chrétienne . Cette indifférence est si profonde qu’elle rend parfois inefficaces
220 mort à soi-même, vient définir à nouveau l’Église chrétienne comme le lieu où la Parole est prêchée, on voit des pasteurs qui, cha
221 derons le simple effort de confronter la doctrine chrétienne telle que les bons docteurs de la Réforme nous l’enseignent, avec l’e
222 ement orgueilleuses ont cruellement privé tant de chrétiens de bonne volonté. Scientifiquement, il y faudrait de gros volumes. Ma
52 1934, Les Nouvelles littéraires, articles (1933–1972). Le mouvement des groupes — Kagawa (4 août 1934)
223 ng) des grâces reçues, il sait qu’on ne peut être chrétien que totalement, personnellement, activement. N’allons pas croire qu’i
224 ment s’engager dans cette relation ? L’erreur des chrétiens , trop souvent, c’est qu’ils s’efforcent d’endoctriner ceux qu’ils ren
225 que Claudel nous l’a décrit, mais auquel le génie chrétien ajoute une dimension humaine particulièrement émouvante. 7. Vies t
53 1934, Foi et Vie, articles (1928–1977). Notice biographique [Kierkegaard] (août 1934)
226 exprimaient pas encore la totalité de son message chrétien , et qu’il ne pouvait pas en assumer l’entière responsabilité devant D
227 à la mort parce qu’elle accomplissait sa vocation chrétienne . ⁂ On a comparé Kierkegaard à Nietzsche, à Dostoïevski, à Pascal. Lui
228 t clairement que nul homme ne peut jamais se dire chrétien . Cette position paradoxale a permis les interprétations les plus dive
229 le pour Kierkegaard était : Comment deviendrai-je chrétien  ? Seul, un protestant pouvait trouver pareille formule… L’œuvre la pl
54 1934, Foi et Vie, articles (1928–1977). Nécessité de Kierkegaard (août 1934)
230 le, puisqu’elles impliquent le martyre des braves chrétiens , comme si la religion, de toute éternité, n’était pas au contraire la
231 risquer cette expression : le rire de la charité chrétienne . « Le christianisme a découvert une misère dont l’homme ignore, comme
232 au dénombrer tout l’horrible, et tout épuiser, le chrétien se rit du bilan ! » Pourquoi ce rire scandaleux ? Parce que « la crai
233 » peut-elle encore, sérieusement, caractériser le chrétien moyen de ce temps ? C’est ici que l’ironie de Kierkegaard tourne son
234 ierkegaard tourne son aiguillon contre le « monde chrétien  », celui qui se réclame de l’esprit, ou qui fait profession de l’appe
235 à cause du Christ. Il suppose, sans autre, que le chrétien souffre pour sa doctrine… » Et c’est la tragi-comédie du christianism
236 comédie du christianisme de la chrétienté. Pauvre chrétien moyen, qu’as-tu souffert pour ta doctrine ? Tu souffres, il est vrai,
237 question brûlante, c’est de savoir si toi, tu es chrétien , ou bien tu vitupères les sans-Dieu de Russie. Mais sais-tu bien de q
238 « Le Nouveau Testament suppose sans autre que le chrétien souffre pour sa doctrine… » (Mais non ! il souffre simplement de ce q
239 est s’enfoncer dans le néant. Seule la révolte du chrétien est position, obéissance. Si donc l’appel de Dieu isole du monde un h
240 ant, « sous le regard de Dieu », comme disent les chrétiens . (Est-ce facile ? ou bien même possible ? Est-ce un effet de notre ch
241 nsongères de ce temps à l’utopie d’une communauté chrétienne , par l’artifice indispensable, mais peut-être aussi tout formel, de l
242 sse, c’est de la mienne. Kierkegaard s’adresse au chrétien , comme au seul responsable parmi nous. Il sait bien qu’en tous temps,
243 Dieu », car nul siècle, comme tel, ne fut jamais chrétien , mais bien plutôt de ce qu’elle est sans maîtres, c’est-à-dire sans m
55 1934, Esprit, articles (1932–1962). Préface à une littérature (octobre 1934)
244 it fatalement à l’étatisme renforcé. 14. Pour le chrétien , cette raison d’être singulière est la parole que Dieu lui adresse co
56 1934, Les Nouvelles littéraires, articles (1933–1972). Au sujet d’un roman : Sara Alelia (3 novembre 1934)
245 Voyez-vous, je ne dis pas qu’ils furent tous des chrétiens . Plusieurs ont même écrit des romans furieusement antichrétiens — des
246 , vous chercheriez en vain un roman véritablement chrétien . La Porte étroite ne décrit guère qu’une aberration janséniste. Et je
247 le traduire du suédois9. ⁂ Qu’est-ce qu’un roman chrétien  ? Une histoire où tout le monde « se conduit bien » ? Il n’y aurait p
248 imiste à la Thomas Hardy a plus de chances d’être chrétien qu’un quelconque happy end soi-disant édifiant s’il est certain que l
249 re courage d’avouer sa dégradation. Un vrai roman chrétien est d’abord réaliste. Car il faut bien connaître la nature et ses abî
57 1934, Le Semeur, articles (1933–1949). Sur la méthode de M. Goguel (novembre 1934)
250 à effet. On pense couramment, dit-il, que la foi chrétienne est née parce que le tombeau de Jésus fut trouvé vide. Mais il se pou
58 1934, Esprit, articles (1932–1962). Définition de la personne (décembre 1934)
251 non pas des endormis ou des désincarnés. L’Église chrétienne , dans son Credo, parle d’une « résurrection de la chair », non pas de
59 1934, Politique de la personne. Introduction — En dernier ressort
252 eveux. Il faut que du dehors un bras se tende. Le chrétien sait que ce bras s’est tendu. La foi est un ordre reçu, obéi et ordon
253 de son existence, le motif absolu de l’action du chrétien , la justification de cette action et la vision de ses buts immédiats.
254 ne peut limiter au « privé ». Mais la position du chrétien dans le monde d’aujourd’hui est trop exceptionnelle — sinon même scan
255 les arguments « humains ». Comment veut-on que le chrétien échappe à cette espèce d’équivoque ? Dès qu’il fait de la politique,
256 d’ailleurs d’être trompeuse. Le rôle de la pensée chrétienne n’est pas, je crois, de supprimer les difficultés de cet ordre, encor
257 l’on ignore notre vraie condition. Mais l’état du chrétien dans ce monde est justement de connaître sans cesse, dans l’angoisse
258 nière analyse la différence irréductible entre un chrétien et un marxiste convaincu. Le plus sincère, le plus humain, le plus co
259 aincu des marxistes finit toujours par opposer au chrétien qui le presse de conclure sur la destination de l’homme, un « on verr
60 1934, Politique de la personne. Primauté du spirituel ? — Destin du siècle ou vocation personnelle ?
260 enève, le 12 février 1934, au cours de la Semaine chrétienne universitaire. 13. Voir à l’appendice : « Liberté ou chômage ? » et
61 1934, Politique de la personne. Primauté du spirituel ? — Personne ou individu ? (D’après une discussion)
261 ra que la vocation ainsi comprise est une réalité chrétienne , qui n’a pas de sens pour l’incroyant. Je ne puis l’accorder sans de
262 l’anarchie. La vocation telle que l’entendent les chrétiens est imprévisible. Or les lois ont pour utilité principale de prévoir.
62 1934, Politique de la personne. Primauté du spirituel ? — Précédence ou primauté de l’économique dans le marxisme ? (Introduction à un débat dans un cercle privé)
263 ’agit là d’une gigantesque caricature de réalités chrétiennes , qui n’ont d’existence que pour la personne humaine, et qui supposent
264 gence irréductible qui existe entre la conception chrétienne et la conception marxiste-hégélienne de la réalité humaine et de l’hi
63 1934, Politique de la personne. Principes d’une politique du pessimisme actif — Ni ange ni bête : ni gauche ni droite (Fondements théologiques d’une action politique)
265 peut se fonder une politique qui mérite le nom de chrétienne . Je la vois caractérisée par deux traits qui nous serviront de critèr
266 pté, il s’agit de l’exécuter. L’ordre reçu par le chrétien est dans l’instant, hic et nunc ; l’ordre imposé par une politique es
267 c non seulement possible, mais nécessaire, que le chrétien prenne position en présence des partis politiques. S’il rejette les p
268 et la seule direction possible de toute politique chrétienne  : « L’homme seul (devant Dieu) est au-dessus de la collectivité25. »
269 tuation personnelle devant Dieu. Non seulement le chrétien pourra et devra collaborer avec tous les « mouvements » politiques qu
270 e nécessaire — voilà peut-être définie l’attitude chrétienne en politique : une révolution sans illusions. 23. Réponse à une enq
64 1934, Politique de la personne. Principes d’une politique du pessimisme actif — Sur la devise du Taciturne
271 a démarche paradoxale, « dialectique », de la vie chrétienne  : elle rejette tout espoir qui ne serait pas le seul espoir, toute pr
272 en vertu du même ordre des choses, la dialectique chrétienne rejette tout désespoir qui ne serait pas le seul désespoir réel : cel
273 iction et de l’« agonie », est au centre du monde chrétien , parce qu’elle est le signe même de notre condition. Et lorsque nous
274 final, réplique morne et désespérée du millenium chrétien . Nous voici donc en face de deux solutions synthétiques « possibles »
275 la seule attitude politique que puisse adopter le chrétien  : la politique du pessimisme actif, — ou si l’on veut de l’activisme
276 eux attitudes : les adorer ou les fracasser. Tout chrétien est iconoclaste. C’est là le premier temps de son action rénovatrice.
277 néfices provisoires qu’il dispense. Une politique chrétienne doit d’abord condamner toutes les « solutions » que nous avons divini
278 compromis pour être compatible avec une attitude chrétienne . À l’origine permanente de toute action vraiment évangélique, il n’y
279 à nous garantir à l’avance par un programme, si «  chrétien  » qu’on le veuille. Un certain nombre de compromissions nous sont à j
65 1934, Politique de la personne. Principes d’une politique du pessimisme actif — Note sur un certain humour
280  : ils se moquent bien de vos sollicitudes ! » Un chrétien n’entre pas dans ces astuces à courte vue. Il a une raison intraitabl
281 te phrase, — sur son humour à deux tranchants. Le chrétien ne peut pas prendre totalement au tragique le problème de l’aménageme
282 a vie. Mais c’est là un sérieux subordonné, et le chrétien peut sans cesse le mettre en question. Il n’en va pas de même pour l’
283 solue à des problèmes insondablement relatifs. Le chrétien sait pour quoi et pour Qui il combat. Bien plus, il sait que l’affair
284 e ne peut pas accepter. Entre le communiste et le chrétien , il y a cet humour dernier, irréductible, et qui joue toujours aux dé
285 a perdu. Si je crève de faim, tout sera perdu. Le chrétien dit : tout est déjà perdu, et bien plus que vous ne croyez, mais auss
66 1934, Politique de la personne. Idoles — Comment rompre ?
286 t pour lui l’ordre, le commandement. Mais que les chrétiens , fatigués de la lutte, viennent à croire qu’il est une autre façon de
287 r tirer bénéfice pour la foi — bien plus, que les chrétiens considèrent cette paix comme un bien supérieur à la lutte, qu’ils l’o
288 essait, c’était un aspect nécessaire de l’« ordre chrétien  » du monde. Nous ne l’avons pas cru longtemps, — le temps de nous sou
289 s c’est un parti de gens qui, ayant peut-être été chrétiens , veulent en tirer des intérêts, abusent de ce qu’ils considèrent comm
290 de négliger. Il n’y a pas, en vérité, de « forces chrétiennes  » spécifiques, constituées, existant en elles-mêmes, qui auraient été
291 eurs complicités avec les « forces du monde ». Le chrétien ne connaît pas d’autre force réelle que celle de la foi. Or cette uni
292 n, il ne peut s’en targuer pour fonder un « ordre chrétien  » ; et s’il le fonde, c’est en réalité sur une tout autre force que c
293 optimistes encore. Toutes ces formules d’« ordre chrétien  » ont été plus ou moins réalisées, et constituent dans leur ensemble,
294 ises qui se crurent en droit d’édicter un « ordre chrétien  », se fondaient toutes, et se fondent encore, sur une conception anti
295 oi il y a un imposteur dans tout homme qui se dit chrétien . (On ne peut dire cela que d’un point de vue chrétien.) Mais c’est au
296 tien. (On ne peut dire cela que d’un point de vue chrétien .) Mais c’est aussi pourquoi il y a une suprême imposture dans tout pr
297 ne suprême imposture dans tout programme prétendu chrétien , dans toute politique humaine organisée — fût-ce à la gloire de Dieu 
298 l’industrie lourde au gouvernement d’une nation «  chrétienne  » revendiquer dans leurs discours la défense des « valeurs » chrétien
299 er dans leurs discours la défense des « valeurs » chrétiennes , pour appuyer des décrets-lois. L’on voit des clergymen prier pour le
300 ’à ceci] : Chose plus atroce encore, [sic] l’idée chrétienne , l’idée religieuse, l’idée même de Dieu est abolie… » Ne pouvant supp
301 u vienne me dire : je ne crois pas à vos paroles, chrétiens , menteurs ! — et je lui répondrai : Ta révolte est la mienne, mon hum
302 utre plus profonde : celle de voir qualifier de «  chrétienne  » une « idée » qui sert l’injustice établie. Tu ne crois pas à ces pa
303 i les crois-tu soudain, quand ils se donnent pour chrétiens  ? ⁂ Quand, par la maladie du monde, la « chrétienté » se trouve menac
304 e force de même ordre. Assez de cette « politique chrétienne  » où l’on embarque une prétendue foi dans les plus discutables déterm
305 e est affaire de systèmes ; mais l’ordre, pour le chrétien , sera toujours de vouloir sur le champ le plus juste. Car ce qui mani
306 if, reste le lieu d’obéissance privilégié pour le chrétien , mais ne se confond pas avec l’enjeu de son salut. Tel est le paradox
307 onfrontation sur ce sujet : Rupture entre l’ordre chrétien et le désordre établi. Cet article y parut, « confronté » avec ceux d
308 lique… 32. Et non pas au nom d’un « ordre social chrétien  », qui s’opposerait au désordre actuel, capitaliste ou marxiste. Car
309 ctuel, capitaliste ou marxiste. Car la révolte du chrétien est immédiate, indubitable ; mais l’ordre chrétien, dont certains par
310 hrétien est immédiate, indubitable ; mais l’ordre chrétien , dont certains parlent, où est-il aujourd’hui ? Faudrait-il attendre
67 1934, Politique de la personne. Idoles — Humanisme et christianisme
311 umanistes le nieront. Ils me diront que, là où le chrétien parle de salut, eux se bornent à revendiquer le bonheur des hommes, l
312 les autres, immanent. Les humanistes accusent les chrétiens d’une sorte de lâcheté. Ils les accusent d’avoir recours à une réalit
313 christianisme est contre l’homme. 2. À cela, les chrétiens répondent : Comment l’homme s’aimerait-il lui-même mieux que Dieu, so
314 fondant sur l’homme, sont semblables, aux yeux du chrétien , à ce fameux baron de Crac qui prétendait se tirer hors d’un puits en
315 ux de certains humanistes, peut-être. Aux yeux du chrétien , non ; le conflit est plus grave, car le rejet de l’humanisme constit
316 l’humaniste d’endosser le reproche de lâcheté. Le chrétien le considère comme un homme qui refuse d’accepter, dans toute sa viol
317 mais qui se coupent perpendiculairement. Chez les chrétiens , volonté de se soumettre à ce qui juge la vie. Chez les humanistes, v
318 mettra d’assurer ce bien absolu qu’est sa vie. Le chrétien cherche à obéir aux ordres de sa foi, fût-ce même au mépris de sa vie
319 — et toute l’histoire des martyrs en témoigne. Un chrétien est un être qui joue tout sur la foi, c’est-à-dire sur l’invisible, c
320 vraisemblance. Prenons des exemples concrets. Un chrétien qui contracte une assurance sur la vie n’est pas plus un chrétien à c
321 tracte une assurance sur la vie n’est pas plus un chrétien à cet instant et dans cet acte ; il agit en humaniste. Il témoigne de
322 ce. Ce mot peut nous fournir un autre exemple. Un chrétien qui s’écrie : c’est providentiel ! chaque fois que lui échoit un « bo
323 solue est la vie, non l’obéissance. Et de même un chrétien qui dit, parlant des autres ou parlant en général : ceci est bon, mor
324 ttitude qui se mêle constamment à l’existence des chrétiens eux-mêmes. Ce n’est pas à dire que l’humanisme n’ait pas ses doctrine
325 éconde. Mais en face de ce triomphe humaniste, le chrétien ne pourrait-il pas relever maintenant la vraie défense de l’homme, — 
326 nge ou bête ? Sera-t-il encore un homme ? L’homme chrétien est à la fois ange et bête. Dans ce conflit perpétuel, il trouve sa j
327 cussion organisée par la Fédération des étudiants chrétiens au Foyer international du boulevard Saint-Michel (le 25 janvier 1933)
328 une décision concrète pour se réaliser. 41. « Le chrétien est un embusqué de l’infini », écrivait Ramon Fernandez. 42. On sait
68 1934, Politique de la personne. Idoles — Antimarxiste parce que chrétien
329 doit dire plus : l’issue terrestre de l’aventure chrétienne est connue depuis le Christ, elle a été prédite par l’Évangile et l’A
330 numérer les réactions que je crois être celles du chrétien en présence des thèses communistes. Il y a des adversaires que l’on n
331 nt facile d’opposer terme à terme les expressions chrétiennes et les expressions communistes, tant sur le plan éthique que sur le p
332 riel qui se retrouve à tous les moments de la vie chrétienne , le marxiste oppose son idéal d’assurance matérielle. Il dit à l’ouvr
333 vice, l’amour du prochain. Le travail est pour le chrétien un pur exercice. Il n’a pas de valeur en soi. Il n’est pas une vertu,
334 êt personnel. Il est donc le contraire du service chrétien , lequel est d’abord sacrifice au bien de l’autre en tant qu’autre, sa
335 ité non humaine. Je m’étonne toujours de voir des chrétiens s’extasier devant « le magnifique élan qui soulève la jeunesse russe
336 ui de l’amour du prochain. Il est évident pour un chrétien que cet amour est inconcevable et impossible, est une pure hypocrisie
337 autre communion humaine. Il faut, hélas ! que les chrétiens l’aient bien oublié, pour qu’ils admirent avec nostalgie l’enthousias
338 dans ces notes, le fameux problème de la personne chrétienne en face du collectif marxiste. C’est l’opposition qu’on remarque le p
339 dis bien le sens, la direction. Le sens de la vie chrétienne est vertical, le sens de la vie marxiste est horizontal. Le sens de l
340 vie marxiste est horizontal. Le sens de la vie du chrétien c’est de sortir de la vie. C’est la mort à soi-même. Le sens de la vi
341 st de s’accrocher à sa vie indéfiniment. Mais les chrétiens le savent-ils encore ? Savent-ils encore que, pour entrer dans le Roy
342 talement, christianisme et marxisme, c’est que le chrétien croit à l’éternité instantanée, tandis que le marxiste croit à une se
343 mun de doctrine entre un communiste sincère et un chrétien obéissant. Ils parleront toujours de choses radicalement différentes,
344 Le grand service que le marxisme peut rendre aux chrétiens , est là. Il a fait apparaître aux yeux d’une chrétienté qui s’endorma
345 re d’accéder à l’autre monde. Trop longtemps, les chrétiens ont cru pouvoir utiliser la morale de ce monde, qui est une morale d’
346 rant. Il serait temps que nos bourgeois vaguement chrétiens s’en rendent compte clairement. Nous avons longtemps cru que le « poi
347 s de voir que sans la foi, tout ce que disent les chrétiens à la suite du Christ « retombe à plat », comme l’écrivait récemment A
348 rxisme, n’aboutirait, pratiquement, qu’à faire du chrétien un mauvais marxiste, sans cesse soupçonné de « sabotage idéaliste » p
349 iste » par les camarades du parti, — ou un de ces chrétiens incertains, dont justement l’incertitude a provoqué l’inévitable et j
69 1934, Politique de la personne. Idoles — Fascisme
350 isciplinaire de l’homme. Le marxisme est pour le chrétien un adversaire plus noble, plus représentatif de l’athéisme conséquent
351 ent aussi des persécutions soviétiques contre les chrétiens , et ne restent pas indifférents ou complices devant les crimes capita
70 1934, Politique de la personne. Problèmes de la révolution personnaliste — D’un Cahier de revendications
352 un équilibre final, triste réplique du millenium chrétien . Les autres, avec Proudhon, refusent toute synthèse, toute solution m
353 nner jusqu’au bout le courage. Je parle de la foi chrétienne où je veux être, de ce suprême « choix » qui ne vient pas de moi, mai
71 1934, Politique de la personne. Problèmes de la révolution personnaliste — Communauté révolutionnaire
354 ’un vienne en aide à l’autre (c’est la définition chrétienne du « prochain »), soit que tous deux, apportant des aptitudes différe
355 nte extrême de la vocation, c’est-à-dire, pour un chrétien , la fidélité de l’homme à persévérer dans sa mission particulière en
72 1934, Politique de la personne. Problèmes de la révolution personnaliste — Triomphe de la Personne, (Aphorismes)
356 es opinions ? Allons, ils ne sont pas sérieux. Un chrétien a le droit de faire cette observation simpliste, qui soulève générale
357 ’on considère comme une tricherie. Et pourquoi le chrétien a-t-il ce droit ? Parce qu’il est plus actif que les autres ? Non, hé
358 autres ? Non, hélas ! Mais parce que, en tant que chrétien , il accepte qu’on lui retourne le reproche. Il accepte, en vertu même
73 1934, Politique de la personne. Appendice — Groupements personnalistes
359 sprit » d’Esprit est d’inspiration spécifiquement chrétienne . La revue a d’ailleurs franchement pris position dans un numéro spéci
360 n numéro spécial intitulé : Rupture entre l’ordre chrétien et le désordre établi. Esprit n’en reste pas moins le lieu de rencont
74 1934, Articles divers (1932-1935). Carl Koch, Søren Kierkegaard (1934)
361 ie que dans le risque extrême de la foi, c’est le chrétien tel que le veut Kierkegaard. Je soupçonne un peu Carl Koch d’intellig
362 nal du Séducteur. Mais Kierkegaard est surtout un chrétien , et c’est ce qu’il eût fallu montrer d’abord. Un chrétien peu rassura
363 , et c’est ce qu’il eût fallu montrer d’abord. Un chrétien peu rassurant, certes, et d’une trempe exceptionnelle ; mais non tant
364 de l’emprise que peut exercer Kierkegaard sur un chrétien sincère, peu suspect de complaisance pour les subtilités du « Séducte
365 mprendre à Kierkegaard — j’entends la perspective chrétienne , que Carl Koch met si bien en lumière —, nous pourrons nous montrer p
366 secrète d’une pensée par ailleurs authentiquement chrétienne . Et cette défaillance expliquerait pourquoi Kierkegaard ne devint pas
367 onal et même religieux. ⁂ Kierkegaard en tant que chrétien sait que la vie de l’homme est au péché. Il sait aussi que le contrai
75 1934, Politique de la personne (1946). Introduction — En dernier ressort
368 eveux. Il faut que du dehors un bras se tende. Le chrétien sait que ce bras s’est tendu. La foi est un ordre reçu, obéi et ordon
369 de son existence, le motif absolu de l’action du chrétien , la justification de cette action et la vision de ses buts immédiats.
370 limiter au domaine « privé ». Mais la position du chrétien dans le monde d’aujourd’hui est trop exceptionnelle — sinon même scan
371 les arguments « humains ». Comment veut-on que le chrétien échappe à cette espèce d’équivoque ? Dès qu’il fait de la politique,
372 d’ailleurs d’être trompeuse. Le rôle de la pensée chrétienne n’est pas, je crois, de supprimer les difficultés de cet ordre, encor
373 l’on ignore notre vraie condition. Mais l’état du chrétien dans ce monde est justement de connaître sans cesse, dans l’angoisse
374 nière analyse la différence irréductible entre un chrétien et un marxiste convaincu. Le plus sincère, le plus humain, le plus co
375 aincu des marxistes finit toujours par opposer au chrétien qui le presse de conclure sur la destination de l’homme, un « on verr
76 1934, Politique de la personne (1946). Primauté du spirituel ? — Destin du siècle ou vocation personnelle ?
376 enève, le 12 février 1934, au cours de la Semaine chrétienne universitaire. 8. Voir à l’appendice : « Liberté ou chômage ? » et «
77 1934, Politique de la personne (1946). Primauté du spirituel ? — Personne ou individu ? (d’après une discussion)
377 ra que la vocation ainsi comprise est une réalité chrétienne , qui n’a pas de sens pour l’incroyant. Je ne puis l’accorder sans de
378 l’anarchie. La vocation telle que l’entendent les chrétiens est imprévisible. Or les lois ont pour utilité principale de prévoir.
78 1934, Politique de la personne (1946). Primauté du spirituel ? — Précédence ou primauté de l’économique dans le marxisme ? (Introduction à un débat dans un cercle privé)
379 ’agit là d’une gigantesque caricature de réalités chrétiennes , qui n’ont d’existence que pour la personne humaine, et qui supposent
380 gence irréductible qui existe entre la conception chrétienne et la conception marxiste-hégélienne de la réalité humaine et de l’hi
79 1934, Politique de la personne (1946). Principes d’une politique du pessimisme actif — Ni ange ni bête : ni gauche ni droite, (Fondements théologiques d’une action politique)
381 peut se fonder une politique qui mérite le nom de chrétienne . Je la vois caractérisée par deux traits qui nous serviront de critèr
382 pté, il s’agit de l’exécuter. L’ordre reçu par le chrétien est dans l’instant, hic et nunc ; l’ordre imposé par une politique es
383 c non seulement possible, mais nécessaire, que le chrétien prenne position en présence des partis politiques. S’il rejette les p
384 et la seule direction possible de toute politique chrétienne  : « L’homme seul (devant Dieu) est au-dessus de la collectivité20. »
385 tuation personnelle devant Dieu. Non seulement le chrétien pourra et devra collaborer avec tous les « mouvements » politiques qu
386 e nécessaire — voilà peut-être définie l’attitude chrétienne en politique : une révolution sans illusions. 18. Réponse à une enq
80 1934, Politique de la personne (1946). Principes d’une politique du pessimisme actif — Sur la devise du Taciturne
387 a démarche paradoxale, « dialectique », de la vie chrétienne  : elle rejette tout espoir qui ne serait pas le seul espoir, toute pr
388 en vertu du même ordre des choses, la dialectique chrétienne rejette tout désespoir qui ne serait pas le seul désespoir réel : cel
389 iction et de l’« agonie », est au centre du monde chrétien , parce qu’elle est le signe même de notre condition. Et lorsque nous
390 s un équilibre final, morne réplique du millenium chrétien . Nous voici donc en face de deux solutions synthétiques « possibles »
391 la seule attitude politique que puisse adopter le chrétien  : la politique du pessimisme actif, — ou si l’on veut de l’activisme
392 eux attitudes : les adorer ou les fracasser. Tout chrétien est iconoclaste. C’est là le premier temps de son action rénovatrice.
393 néfices provisoires qu’il dispense. Une politique chrétienne doit d’abord condamner toutes les « solutions » que nous avons divini
394 compromis pour être compatible avec une attitude chrétienne . À l’origine permanente de toute action vraiment évangélique, il n’y
395 à nous garantir à l’avance par un programme, si «  chrétien  » qu’on le veuille. Un certain nombre de compromissions nous sont à j
81 1934, Politique de la personne (1946). Principes d’une politique du pessimisme actif — Note sur un certain humour
396  : ils se moquent bien de vos sollicitudes » ! Un chrétien n’entre pas dans ces astuces à courte vue. Il a une raison intraitabl
397 te phrase, — sur son humour à deux tranchants. Le chrétien ne peut pas prendre totalement au tragique le problème de l’aménageme
398 a vie. Mais c’est là un sérieux subordonné, et le chrétien peut sans cesse le mettre en question. Il n’en va pas de même pour l’
399 solue à des problèmes insondablement relatifs. Le chrétien sait pour quoi et pour Qui il combat. Bien plus, il sait que l’affair
400 e ne peut pas accepter. Entre le communiste et le chrétien , il y a cet humour dernier, irréductible, et qui joue toujours aux dé
401 a perdu. Si je crève de faim, tout sera perdu. Le chrétien dit : tout est déjà perdu, et bien plus que vous ne croyez, mais auss
82 1934, Politique de la personne (1946). Idoles — Comment rompre ?
402 t pour lui l’ordre, le commandement. Mais que les chrétiens , fatigués de la lutte, viennent à croire qu’il est une autre façon de
403 tirer bénéfice pour la foi, — bien plus, que les chrétiens considèrent cette paix comme un bien supérieur à la lutte, qu’ils l’o
404 essait, c’était un aspect nécessaire de l’« ordre chrétien  » du monde. Nous ne l’avons pas cru longtemps, — le temps de nous sou
405 s c’est un parti de gens qui, ayant peut-être été chrétiens , veulent en tirer des intérêts, abusent de ce qu’ils considèrent comm
406 de négliger. Il n’y a pas, en vérité, de « forces chrétiennes  » spécifiques, constituées, existant en elles-mêmes, qui auraient été
407 eurs complicités avec les « forces du monde ». Le chrétien ne connaît pas d’autre force réelle que celle de la foi. Or cette uni
408 n, il ne peut s’en targuer pour fonder un « ordre chrétien  », et s’il le fonde, c’est en réalité sur une tout autre force que ce
409 optimistes encore. Toutes ces formules d’ « ordre chrétien  » ont été plus ou moins réalisées, et constituent dans leur ensemble,
410 ises qui se crurent en droit d’édicter un « ordre chrétien  », se fondaient toutes, et se fondent encore, sur une conception anti
411 oi il y a un imposteur dans tout homme qui se dit chrétien . (On ne peut dire cela que d’un point de vue chrétien.) Mais c’est au
412 tien. (On ne peut dire cela que d’un point de vue chrétien .) Mais c’est aussi pourquoi il y a une suprême imposture dans tout pr
413 ne suprême imposture dans tout programme prétendu chrétien , dans toute politique humaine organisée — fût-ce à la gloire de Dieu 
414 l’industrie lourde au gouvernement d’une nation «  chrétienne  » revendiquer dans leurs discours la défense des « valeurs » chrétien
415 er dans leurs discours la défense des « valeurs » chrétiennes , pour appuyer des décrets-lois. L’on voit des clergymen prier pour le
416 u’à ceci] : Chose plus atroce encore [sic] l’idée chrétienne , l’idée religieuse l’idée même de Dieu est abolie… » Ne pouvant suppo
417 vienne me dire : je ne crois pas à, vos paroles, chrétiens , menteurs ! — et je lui répondrai : Ta révolte est la mienne, mon hum
418 utre plus profonde : celle de voir qualifier de «  chrétienne  » une « idée » qui sert l’injustice établie. Tu ne crois pas à ces pa
419 i les crois-tu soudain, quand ils se donnent pour chrétiens  ? ⁂ Quand, par la maladie du monde, la « chrétienté » se trouve menac
420 e force de même ordre. Assez de cette « politique chrétienne  » où l’on embarque une prétendue foi dans les plus discutables déterm
421 e est affaire de systèmes ; mais l’ordre, pour le chrétien , sera toujours de vouloir sur le champ le plus juste. Car ce qui mani
422 if, reste le lieu d’obéissance privilégié pour le chrétien , mais ne se confond pas avec l’enjeu de son salut. Tel est le paradox
423 onfrontation sur ce sujet : Rupture entre l’ordre chrétien et le désordre établi. Cet article y parut, « confronté » avec ceux d
424 lique… 25. Et non pas au nom d’un « ordre social chrétien  », qui s’opposerait au désordre actuel, capitaliste ou marxiste. Car
425 ctuel, capitaliste ou marxiste. Car la révolte du chrétien est immédiate, indubitable ; mais l’ordre chrétien, dont certains par
426 hrétien est immédiate, indubitable ; mais l’ordre chrétien , dont certains parlent, où est-il aujourd’hui ? Faudrait-il attendre
83 1934, Politique de la personne (1946). Idoles — Humanisme et christianisme
427 umanistes le nieront. Ils me diront que, là où le chrétien parle de salut, eux se bornent à revendiquer le bonheur des hommes, l
428 es autres, immanent. Les humanistes accusent les chrétiens d’une sorte de lâcheté. Ils les accusent d’avoir recours à une réalit
429 christianisme est contre l’homme. 2. À cela, les chrétiens répondent : Comment l’homme s’aimerait-il lui-même mieux que Dieu, so
430 fondant sur l’homme, sont semblables, aux yeux du chrétien , à ce fameux baron de Crac qui prétendait se tirer hors d’un puits en
431 ux de certains humanistes, peut-être. Aux yeux du chrétien , non ; le conflit est plus grave, car le rejet de l’humanisme constit
432 l’humaniste d’endosser le reproche de lâcheté. Le chrétien le considère comme un homme qui refuse d’accepter, dans toute sa viol
433 mais qui se coupent perpendiculairement. Chez les chrétiens , volonté de se soumettre à ce qui juge la vie. Chez les humanistes, v
434 mettra d’assurer ce bien absolu qu’est sa vie. Le chrétien cherche à obéir aux ordres de sa foi, fût-ce même au mépris de sa vie
435 — et toute l’histoire des martyrs en témoigne. Un chrétien est un être qui joue tout sur la foi, c’est-à-dire sur l’invisible, c
436 vraisemblance. Prenons des exemples concrets. Un chrétien qui contracte une assurance sur la vie n’agit pas comme chrétien à ce
437 ntracte une assurance sur la vie n’agit pas comme chrétien à cet instant et dans cet acte ; il agit en humaniste. Il témoigne de
438 ce. Ce mot peut nous fournir un autre exemple. Un chrétien qui s’écrie : c’est providentiel ! chaque fois que lui échoit un « bo
439 solue est la vie, non l’obéissance. Et de même un chrétien qui dit, parlant des autres ou parlant en général : ceci est bon, mor
440 ttitude qui se mêle constamment à l’existence des chrétiens eux-mêmes. Ce n’est pas à dire que l’humanisme n’ait pas ses doctrine
441 éconde. Mais en face de ce triomphe humaniste, le chrétien ne pourrait-il pas relever maintenant la vraie défense de l’homme, — 
442 nge ou bête ? Sera-t-il encore un homme ? L’homme chrétien est à la fois ange et bête. Dans ce conflit perpétuel, il trouve sa j
443 cussion organisée par la Fédération des étudiants chrétiens au Foyer international du boulevard Saint-Michel (le 25 janvier 1933)
444 une décision concrète pour se réaliser. 34. « Le chrétien est un embusqué de l’infini », écrivait Ramon Fernandez. 35. On sait
84 1934, Politique de la personne (1946). Idoles — Antimarxiste parce que chrétien
445 doit dire plus : l’issue terrestre de l’aventure chrétienne est connue depuis le Christ, elle a été prédite par l’Évangile et l’A
446 numérer les réactions que je crois être celles du chrétien en présence des thèses communistes. Il y a des adversaires que l’on n
447 nt facile d’opposer terme à terme les expressions chrétiennes et les expressions communistes, tant sur le plan éthique que sur le p
448 riel qui se retrouve à tous les moments de la vie chrétienne , le marxiste oppose son idéal d’assurance matérielle. Il dit à l’ouvr
449 vice, l’amour du prochain. Le travail est pour le chrétien un pur exercice. Il n’a pas de valeur en soi. Il n’est pas une vertu,
450 onnel. Il est à cet égard le contraire du service chrétien , lequel est d’abord sacrifice au bien de l’autre en tant qu’autre, sa
451 é transcendante. Je m’étonne toujours de voir des chrétiens s’extasier devant « le magnifique élan qui soulève la jeunesse russe
452 ui de l’amour du prochain. Il est évident pour un chrétien que cet amour est inconcevable et impossible, est une pure hypocrisie
453 autre communion humaine. Il faut, hélas ! que les chrétiens l’aient bien oublié, pour qu’ils admirent avec nostalgie l’enthousias
454 de côté, aujourd’hui, le problème de la personne chrétienne en face du collectif marxiste. C’est l’opposition qu’on remarque le p
455 dis bien le sens, la direction. Le sens de la vie chrétienne est vertical, le sens de la vie marxiste est horizontal. Le sens de l
456 vie marxiste est horizontal. Le sens de la vie du chrétien c’est de sortir de sa vie individuelle pour s’ordonner au transcendan
457 ci pour elle-même : notre règne arrive ! Mais les chrétiens le savent-ils encore ? Savent-ils encore que, pour entrer dans le Roy
458 talement, christianisme et marxisme, c’est que le chrétien croit à l’éternité instantanée, tandis que le marxiste croit à une se
459 mun de doctrine entre un communiste sincère et un chrétien obéissant. Ils parleront toujours de choses radicalement différentes,
460 Le grand service que le marxisme peut rendre aux chrétiens , est là. Il a fait apparaître aux yeux d’une chrétienté qui s’endorma
461 re d’accéder à l’autre monde. Trop longtemps les chrétiens ont cru pouvoir utiliser la morale de ce monde, qui est une morale d’
462 rant. Il serait temps que nos bourgeois vaguement chrétiens s’en rendent compte clairement. Nous avons longtemps cru que le « poi
463 s de voir que sans la foi, tout ce que disent les chrétiens à la suite du Christ « retombe à plat », comme l’écrivait récemment A
464 rxisme, n’aboutirait, pratiquement, qu’à faire du chrétien un mauvais marxiste, sans cesse soupçonné de « sabotage idéaliste » p
465 iste » par les camarades du parti, — ou un de ces chrétiens incertains, dont justement l’incertitude a provoqué l’inévitable et j
85 1934, Politique de la personne (1946). Idoles — Fascisme
466 disciplinaire de l’homme. Le marxisme est pour le chrétien un adversaire plus noble, plus représentatif de l’athéisme conséquent
467 isons de cette double résistance sont claires. Un chrétien resté fidèle à la doctrine de la Réforme48 sait que le premier comman
468 ner aussi des persécutions soviétiques contre les chrétiens , et ne point rester indifférents ou complices devant les crimes capit
86 1934, Politique de la personne (1946). Problèmes de la révolution personnaliste — D’un Cahier de revendications
469 un équilibre final, triste réplique du millenium chrétien . Les autres, avec Proudhon, refusent toute synthèse, toute solution m
470 nner jusqu’au bout le courage. Je parle de la foi chrétienne où je veux être, de ce suprême « choix » qui ne vient pas de moi, mai
87 1934, Politique de la personne (1946). Problèmes de la révolution personnaliste — Communauté révolutionnaire
471 ’un vienne en aide à l’autre (c’est la définition chrétienne du « prochain »), soit que tous deux, apportant des aptitudes différe
472 nte extrême de la vocation, c’est-à-dire, pour un chrétien , la fidélité de l’homme à persévérer dans sa mission particulière en
88 1934, Politique de la personne (1946). Problèmes de la révolution personnaliste — Triomphe de la Personne, (Aphorismes)
473 es opinions ? Allons, ils ne sont pas sérieux. Un chrétien a le droit de faire cette observation simpliste, qui soulève générale
474 ’on considère comme une tricherie. Et pourquoi le chrétien a-t-il ce droit ? Parce qu’il est plus actif que les autres ? Non, hé
475 autres ? Non, hélas ! Mais parce que, en tant que chrétien , il accepte qu’on lui retourne le reproche. Il accepte, en vertu même
89 1934, Politique de la personne (1946). Appendices — Groupements personnalistes
476 rit » d’ Esprit est d’inspiration spécifiquement chrétienne . La revue a d’ailleurs franchement pris position dans un numéro spéci
477 n numéro spécial intitulé : Rupture entre l’ordre chrétien et le désordre établi. Elle n’en reste pas moins le lieu de rencontre
90 1935, Les Nouvelles littéraires, articles (1933–1972). Kierkegaard, Dostoïevski, Barth (23 février 1935)
478 s inouï – avez-vous cette foi, êtes-vous vraiment chrétiens  ? Servez-vous Dieu, ou bien vous servez-vous de Dieu ? Question terri
479 ue c’est qu’on persiste à l’offrir en exemple aux chrétiens  ! Mais la grandeur d’Abraham, sa signification démesurée et impensabl
480 là le sort du « chevalier de la foi », le sort du chrétien véritable. Mais qui peut dire : j’ai cette foi-là ? La réflexion phil
481 dans Crainte et Tremblement. Qu’est-ce que la vie chrétienne  ? demande Karl Barth dans Culte raisonnable dont le titre contraste s
482 i de Kierkegaard. Barth s’adresse à des auditeurs chrétiens , à des hommes qui se posent sérieusement la question : en quoi ma foi
483 e porte dans ce livre sur un seul point : l’homme chrétien reste un homme comme les autres. Il n’a pas à devenir, dès ici-bas, u
484 re ou évasive. Elle consiste d’abord en ce que le chrétien se reconnaît de plus en plus pécheur, de plus en plus livré à la seul
485 lus en plus livré à la seule grâce divine. La vie chrétienne , c’est simplement la vie humaine éclairée par la foi dans sa réalité,
486 en quelque essence radieuse et esthétique. La vie chrétienne n’est pas une construction qui s’élève au-dessus du reste de la vie.
487 sa place, et dans sa situation. Mais en quoi le chrétien se distinguera-t-il donc de l’incroyant ? En rien d’autre qu’en ceci 
488 eur de Bâle a su l’envisager dans une perspective chrétienne , hors de laquelle cette œuvre resterait privée de sens, ou seulement
489 ierkegaard, c’est la conception même de la vie du chrétien selon Calvin, c’est surtout le simul peccator et justus qui fonda la
91 1935, Foi et Vie, articles (1928–1977). Notes en marge de Nietzsche (mars 1935)
490 e humain, ne peut être vraiment dangereux pour un chrétien qui sait en qui il croit. Et pour les autres, qu’importe qu’ils perde
491 ncroyant pour nous rappeler que le salut, pour le chrétien , n’est pas dans le Progrès indéfini de notre histoire, mais qu’il est
492 e et profond. Et toujours bon à rappeler, à ces «  chrétiens  » que terrorise l’idée même que le christianisme veut leur mort, pour
493 e qui doit être surmonté » ? Il n’y a pas que les chrétiens pour ne pas croire assez à ce qu’ils croient, ou s’imaginent croire.
494 ’imaginent croire. Le repentir ! Le remords ! Le chrétien ne pense pas à son prochain, il est beaucoup trop occupé de soi-même 
495 nnerait la synthèse de ces contradictions. La vie chrétienne est pleine de contradictions, elle aussi, mais Paul les a toutes rass
496 C’est pourquoi, lorsque Paul critique la vie des chrétiens de son temps, il parle avec autorité, tandis que les critiques de Nie
497 cieux à la pauvreté spirituelle. Mais le premier chrétien cultivé et spirituel a donné au christianisme sa rhétorique et sa dia
498 exemple : Nietzsche croit découvrir que la notion chrétienne du Dieu paternel dérive de la notion « de la famille patriarcale ». C
92 1935, Articles divers (1932-1935). Mystère de la Vision (fragments d’un Traité de la vision physionomique du monde) (mars 1935)
499 e sens dernier du jugement, toute la métaphysique chrétienne , et après elle toute philosophie qui postule la transcendance de l’ét
500 e. Mais dans le monde de l’incarnation — le monde chrétien —, la forme pure est la parole que chacun de nous a reçue, en son lie
93 1935, Présence, articles (1932–1946). Contre Nietzsche (avril-mai 1935)
501 kegaard — que la vie, la pensée, la souffrance du chrétien soient sous-tendues par des contradictions destructrices de l’humain,
502 me n’est guère mieux pensable dans les catégories chrétiennes absolues, telles que les pose par exemple un Kierkegaard. Mais il y a
503 e mariage), il renvoie à cette synthèse dont tout chrétien attend, dès maintenant, le retour. (Je songe à la réponse du Christ a
94 1935, Hic et Nunc, articles (1932–1936). Les trois temps de la Parole (mai 1935)
504 t tentés de croire que tout l’effort de la pensée chrétienne doit être de remonter l’Histoire, de se transporter en imagination au
505 mes » — le mot est bien faible — qui se posent au chrétien en tout temps : mort à soi-même, obéissance, attente active du Christ
506 ssance, attente active du Christ vivant, pensée «  chrétienne  ». Et ces témoins, ces vis-à-vis, nous jugent, ce n’est pas nous qui
95 1935, Hic et Nunc, articles (1932–1936). Soirée chez Nicodème (mai 1935)
507 (cartésien ?), et de la quotidienne “expérience” chrétienne . » (Tome III, p. 287.) Et ceci : « Un homme ne peut se dépouiller de
508 ire table rase de ce qu’il appelle « l’expérience chrétienne  ». Un étudiant. — Tenez, je tombe sur le passage dont vous aviez pe
509 homme ne peut se dépouiller de son humanité ; un chrétien ne peut se dégager de sa “divinité” (au sens où saint Chrysostome pre
510 ’ailleurs, un partisan impénitent de l’expérience chrétienne , de sa piété vécue et chaque jour expérimentée tout à nouveau ! J’ai
511 is humaine et divine ! — que reste-t-il de la vie chrétienne  ? Je vous le demande ! Mme Nicodème (sèchement). — C’est exactement
512 thien (agressif). — Ôtez la soi-disant expérience chrétienne  : eh bien, il reste simplement le message existentiel de la Parole de
513 aine politesse bourgeoise stérilise toute réalité chrétienne . Cependant, les esprits s’échauffaient peu à peu. Les répliques se fa
514 disait et répétait sans cesse Kierkegaard ? Être chrétien , c’est devenir contemporain de Jésus-Christ dans son abaissement. Con
515 a foi les anime, l’événement central de notre vie chrétienne . Elles sont, avec les sacrements, la promesse de l’accomplissement en
96 1935, Le Semeur, articles (1933–1949). La cité (avril-mai 1935)
516 alien. La somme de saint Thomas sous le bras, mon chrétien arpentait les portiques d’une de ces villes du Quattrocento, où tout
517 homme ; cette ville habitée et gouvernée par des chrétiens  ; cette cité où le clerc, le magistrat et le marchand adoraient le mê
518 l était donc mon rêve, mon imagination de l’homme chrétien dans la cité chrétienne. Quelques jours plus tard, je me vis obligé
519 mon imagination de l’homme chrétien dans la cité chrétienne . Quelques jours plus tard, je me vis obligé de traverser à pied la b
520 ermettez cet euphémisme académique. Les termes de chrétien et de cité, qui, dans l’image moyenâgeuse me paraissaient se correspo
521 je constate que dans l’humanité contemporaine, le chrétien n’est plus le type normal. Il tend à devenir l’exception. C’est tout
522 s, ce soir : — quelle peut être la vocation de ce chrétien dans cette cité ? Ce chrétien en minorité dans une masse d’hommes qui
523 e la vocation de ce chrétien dans cette cité ? Ce chrétien en minorité dans une masse d’hommes qui, elle-même, paraît tellement
524 on ? N’est-il pas évident, à première vue, que le chrétien ne peut plus rien, que personne ne l’écoute plus, qu’on le laisse par
525 quoi servirait de méditer sur la manière dont ce chrétien pourrait ou devrait exercer une vocation condamnée par avance à demeu
526 n condamnée par avance à demeurer inefficace ? Le chrétien est-il possesseur d’un secret qui lui permettrait de faire plus ou mi
527 s conditions sont devenues telles que l’action du chrétien , comme chrétien, ne vaut guère la peine qu’on en parle. J’irai même p
528 t devenues telles que l’action du chrétien, comme chrétien , ne vaut guère la peine qu’on en parle. J’irai même plus loin : l’act
529 ure de nos avis, de nos révoltes. Que nous soyons chrétiens ou non, nous autres pauvres intellectuels, il nous faut perdre l’illu
530 u monde ramène le clerc dans sa chambrette, et le chrétien dans sa paroisse. Elle conclut au scepticisme, et au pessimisme intég
531 st à Dieu que nous disons dans toutes les églises chrétiennes  : « Que Ton règne vienne ! » Or, une telle prière nous charge d’une r
532 e des menteurs, et notre prière nous condamne. Le chrétien est cet homme qui, ayant mesuré, mieux que personne peut-être, la van
533 abus et des désordres dont il souffre ; — pour le chrétien , ce sera bien davantage : ce sera tout ce que résume le seul mot de p
534 ment et moralement ? Est-ce à dire qu’en tant que chrétiens nous échappons aux lois communes ? Non pas ! Et gardons-nous ici de t
535 Et gardons-nous ici de toute illusion optimiste ! Chrétiens , nous restons hommes, entièrement hommes, entièrement prisonniers de
536 justice. Mais alors, cette forme du monde que le chrétien découvre pire encore que ne le pensaient les socialistes par exemple,
537 ous y travaillent. Il ne sera pas dit que l’homme chrétien est moins humain que l’homme non chrétien. Il ne sera pas dit que le
538 l’homme chrétien est moins humain que l’homme non chrétien . Il ne sera pas dit que le croyant, parce qu’il refuse toute solidari
539 te pratiquement de travailler à la révolution, le chrétien n’a pas le droit de laisser subsister la moindre équivoque sur les mo
540 ssianique, ne sont plus aujourd’hui des attitudes chrétiennes  ; mais voilà le motif de notre action : nous attestons la justice app
541 s. Il se peut que ma définition de la vocation du chrétien vous ait paru, dès le principe, assez abstraite. Me voilà bien loin,
542 nt d’aborder le problème de l’action politique du chrétien , je tiens à dire deux mots concernant ces scrupules, ou peut-être, ce
543 ts, c’est celle des fins dernières de l’action du chrétien . C’est la triple question que le peintre Gauguin avait choisie pour t
544 épondu en rappelant la situation très précaire du chrétien dans la cité telle qu’elle est devenue. À la question : D’où venons-n
545 r ces grandes questions dernières, si ce n’est le chrétien , dans la cité contemporaine ? Et s’il ne le fait pas, qui d’autre est
546 mesure d’assumer cette charge inquiétante ? Si le chrétien ne pose pas ces questions, n’est-ce pas alors, justement, qu’il s’éva
547 e ce que j’ai à vous dire maintenant. Vocation du chrétien dans la cité : nous l’avons définie par deux mouvements : une protest
548 on, d’aboutir à ce que j’appellerai une politique chrétienne , un parti des chrétiens ? Telle est la première question. Et si l’on
549 appellerai une politique chrétienne, un parti des chrétiens  ? Telle est la première question. Et si l’on répond non à cette premi
550 stion, est-il possible alors, ou désirable, qu’un chrétien entre dans l’un ou l’autre des partis existants, et fasse sienne la c
551 era la seconde question. Au sujet de la politique chrétienne , permettez-moi d’être aussi bref que catégorique. Si nous considérons
552 ute n’est permis. De Constantin, premier empereur chrétien commandant aux chrétiens de faire la guerre, à Charlemagne baptisant
553 stantin, premier empereur chrétien commandant aux chrétiens de faire la guerre, à Charlemagne baptisant les Saxons pour leur prou
554 ritains capitalistes ; du Roi-Soleil, prince très chrétien , à Guillaume II et à son Gott mit uns ! ; des Espagnols massacrant le
555 agnols massacrant les Incas au nom d’un autre roi chrétien , jusqu’à ce chancelier Dollfuss faisant tirer à coups de canon contre
556 ui du parti clérical, — l’histoire des politiques chrétiennes se confond séculairement avec l’histoire des trahisons les plus flagr
557 alité qui pèse sur notre histoire : une politique chrétienne qui réussit n’a plus rien de chrétien que le prétexte. Les Églises se
558 politique chrétienne qui réussit n’a plus rien de chrétien que le prétexte. Les Églises se livrent au jugement du monde, dès lor
559 t un jugement porté sur le monde. Toute politique chrétienne , toute politique conduite par une Église, et qui vise des buts propre
560 à sanctifié. Je ne crois pas plus à une politique chrétienne que je ne crois à une morale chrétienne codifiée, rationalisée, dispe
561 politique chrétienne que je ne crois à une morale chrétienne codifiée, rationalisée, dispensant chaque chrétien de reconnaître et
562 étienne codifiée, rationalisée, dispensant chaque chrétien de reconnaître et d’accepter les risques d’une vocation toujours uniq
563 , et parfois scandaleuse. Je ne crois pas que les chrétiens possèdent, du seul fait de leur foi, des lumières spéciales sur les p
564 pas qu’il soit souhaitable que se forme un parti chrétien , opposé aux autres partis. Je crois que les églises ne peuvent accomp
565 tique à laquelle je vois succomber tant de jeunes chrétiens trop bien intentionnés, il faut avouer que la question reste entière 
566 tion reste entière : que devons-nous faire, comme chrétiens , dans la cité ? Si l’Église n’est pas un parti, comment et où faut-il
567 fait de perdre de vue la vocation particulière du chrétien . Je me contenterai donc d’examiner un seul exemple, le plus riche à m
568 ation, — si telle est bien la vocation civique du chrétien , beaucoup seront tentés de penser que cela conduit au socialisme. Pou
569 ons aussi une part de vérité d’origine proprement chrétienne . Le socialisme s’est identifié avec la défense des humbles : si nous
570 t d’union qu’on nous propose, entre socialiste et chrétien  ? Prenons bien garde ici au sens des mots : protestation et justice.
571 ice. Oui, ces mots d’ordre sont les mêmes pour le chrétien et pour le socialiste. L’élan sentimental est peut-être le même, les
572 sions sous silence cette radicale différence : le chrétien ne proteste pas seulement contre des abus politiques, mais contre le
573 ues, mais contre le péché, à travers ces abus. Le chrétien n’annonce pas seulement une justice humaine à venir, mais une justice
574 idéal moral d’une foi au Christ vivant ? Car le chrétien n’est pas idéaliste, et c’est cela qui le distingue en fin de compte
575 hristianisme était moins réaliste et comme si les chrétiens ne vivaient pas aussi de pain. Le grand danger du socialisme n’est pa
576 travaillant à leurs côtés ! Nous connaissons des chrétiens socialistes. Et ils savent sans doute mieux que nous ce que signifie
577 roupes d’assaut hitlériennes. Mais je crois qu’un chrétien peut adresser une critique encore plus grave à tout parti. L’idée mêm
578 e résume ces premières conclusions : ni politique chrétienne , ni parti chrétien, ni parti politique. — Pourtant, il faut agir ! Po
579 s conclusions : ni politique chrétienne, ni parti chrétien , ni parti politique. — Pourtant, il faut agir ! Pourtant, la vocation
580 roposerai donc deux exemples concrets de vocation chrétienne dans la cité. Et d’abord, à l’image que je vous donnais en débutant
581 serai une image moderne, qui est aussi celle d’un chrétien dans la cité, mais qui n’est pas cette fois une utopie. Cela se passe
582 t la biographie de Kagawa, le chef du jeune Japon chrétien . Fils d’un conseiller de l’empereur et d’une geisha, Kagawa appartien
583 rend qu’il lui est impossible de se dire vraiment chrétien tant qu’il n’aura pas fait tout ce qui est en son pouvoir pour réduir
584 nce sous ce titre : Avant l’aube e. Voilà bien le chrétien dans la cité : l’homme au service des hommes, bafoué, injurié, battu,
585 on d’un grand mouvement syndicaliste. Vocation du chrétien dans la cité. Tout le pouvoir de Kagawa se résume en effet dans ce se
586 vague et peu pratique ! Toute l’histoire du monde chrétien est faite par des vocations précises reçues dans la prière, avec crai
587 veau  : la personne, c’est cette réalité que tout chrétien connaît : l’homme qui a reçu une vocation et qui lui obéit dans ses a
588 yez que nous retrouvons l’exigence spirituelle du chrétien . Mais vous voyez aussi qu’il s’agit là d’une révolution profonde, car
589 t personnaliste ne se donne pas pour un mouvement chrétien  ; vous y trouverez des hommes de toutes croyances et de toutes incroy
590 ces de notre vocation. Ce n’est pas une politique chrétienne , ce n’est pas un parti politique. C’est un ordre, une chevalerie ! Et
591 parti qui peut en dire autant. Je demande où les chrétiens trouveraient une chance plus concrète, une meilleure raison d’espérer
592 li, jusque dans le détail de la vie. Et si, comme chrétiens , vous ne trouvez pas dans le mouvement personnaliste tout ce qu’exige
593 foi, eh bien, raison de plus pour l’apporter ! Le chrétien n’est-il pas, en quelque sorte, un spécialiste de la vocation ? Des i
594 ysique et religieuse. Qui aura ce courage, si les chrétiens ne l’ont pas ? Où voulez-vous aller si vous refusez cette chance ? Et
595 ller si vous refusez cette chance ? Et comment un chrétien pourrait-il m’opposer les objections d’un praticisme à courte vue, qu
596 ’un praticisme à courte vue, quand notre vocation chrétienne braque nos regards sur le miracle d’une justice et d’une vérité déjà
597 op désintéressée, — tous les autres, mais pas les chrétiens . Tous les autres auraient le droit de m’opposer la sagesse de ce sièc
598 nous comptons encore trop sur nous-mêmes. Mais le chrétien ne compte pas sur lui seul, il compte sur Celui qui peut faire, et bi
599 nous appelle. Ce qui est impossible, c’est qu’un chrétien n’ait pas la vocation d’agir, de faire acte de présence à la misère d
97 1935, Les Nouvelles littéraires, articles (1933–1972). Trois traités de Jean Calvin (20 juillet 1935)
600 qui viennent, un essor tout nouveau de la pensée chrétienne . On aurait tort d’assimiler cette renaissance à la belle floraison né
601 À ceux-là, Calvin rappellera que notre condition chrétienne est celle du conflit dialectique : L’Église est ordonnée à cette con
98 1935, La Nouvelle Revue française, articles (1931–1961). Recherches philosophiques (septembre 1935)
602 els révolutionnaires, qu’ils soient humanistes ou chrétiens , marxistes ou personnalistes. Désormais, la philosophie cessera d’êtr
99 1935, Esprit, articles (1932–1962). « L’Esprit n’a pas son palais » (octobre 1935)
603 sans doute d’abord chez les grands convertisseurs chrétiens , — mais cela prête à malentendu : le Saint-Esprit se moque de nos psy
100 1935, La Nouvelle Revue française, articles (1931–1961). Les Mystiques allemands du xiiie au xixe siècle, par Jean Chuzeville (octobre 1935)
604 alors de savoir s’il existe une mystique vraiment chrétienne , une mystique qui ne soit pas cette « transgression » et cet oubli de