1 1924, Articles divers (1924–1930). M. de Montherlant, le sport et les jésuites (9 février 1924)
1 ent est peut-être prématuré, tout au plus peut-on dire qu’à l’heure présente déjà, son œuvre, comme celle de Barrès, nous of
2 e chef se dresse entre les dix qui sont à lui. Il dit  : « Je ne demande pas qu’on m’aime. Je demande qu’on me soit dévoué. 
3 on m’aime. Je demande qu’on me soit dévoué. » Ils disent  : « Tu es notre capitaine. » Ces choses ne sont pas dites en vain. St
4 « Tu es notre capitaine. » Ces choses ne sont pas dites en vain. Stades que parcourent de jeunes et purs courages, donnez-moi
5 sage de la vie, est l’apprentissage de la guerre, dira-t -on. M. de Montherlant répondra : non, car la faiblesse est le péché c
2 1925, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Henry de Montherlant, Chant funèbre pour les morts de Verdun (mars 1925)
6 pour celles de l’adversaire, ce qui est beaucoup dire . Il y avait dans le Paradis je ne sais quel relent de barbarie, un as
3 1925, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). André Breton, Manifeste du surréalisme (juin 1925)
7 cation : la plupart des surréalistes n’ont rien à dire , mais savent admirablement parler. Ils érigent donc en doctrine leur
4 1925, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Les Appels de l’Orient (septembre 1925)
8 devant le dilemme Orient-Occident. Réactions qui, disons -le tout de suite, renseignent mieux sur l’esprit occidental que sur l
9 ient…, toi qui n’as qu’une valeur de symbole », a dit A. Breton. C’est de cet Orient qu’il s’agit, et Jean Schlumberger le
5 1925, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Jean Prévost, Tentative de solitude (septembre 1925)
10 u par le contrôle que les autres nous imposent », dit un héros de Mauriac. C’est un « homme seul » qu’a peint « par le deda
6 1925, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Almanach 1925 (septembre 1925)
11 is, la maison paraît s’être un peu embourgeoisée… Disons plutôt que voici venu le temps de la moisson, — le temps des éditions
7 1925, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Ernest Seillière, Alexandre Vinet, historien de la pensée française (octobre 1925)
12 nnexer à son propre corps de doctrines critiques. Dirai -je pourtant que je crains qu’il n’ait été incité parfois, et presque
13 e cadre solidement moral, c’est-à-dire rationnel, dit M. Seillière — me paraît infiniment plus forte que celle d’un Maurras
8 1925, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Hugh Walpole, La Cité secrète (décembre 1925)
14 uines. On sait le reste. Tout cela, Walpole ne le dit pas. Mais ses personnages le suggèrent de toute la force du trouble q
9 1926, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Adieu, beau désordre… (mars 1926)
15 s ne pouvons le suivre jusque-là : il est vain de dire qu’une époque s’est trompée, puisqu’elle seule permet la suivante qui
16 des autres et quelles prières cela fait à Dieu », disait Drieu la Rochelle. Mais il faudra bien se remettre à manger, tout de
17 . Mais on trouve tout dans les livres des jeunes, dites -vous, le pire et le meilleur, toutes les vieilleries morales et immor
18 issance de leur misère. Pareils à ceux dont Vinet disait qu’ils s’en vont « épiant toutes les émotions de l’âme, et lui multip
19 pour se hisser dans la lumière. « Il vaut mieux, dit encore Vinet, ne voir d’abord que les grands traits de sa nature, ne
10 1926, Articles divers (1924–1930). Conférences d’Aubonne (7 avril 1926)
20 de plus aéré, au moral comme au physique. Chacun dit ce qu’il pense sans se préoccuper d’être bien pensant et les Romands
11 1926, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Cécile-Claire Rivier, L’Athée (mai 1926)
21 aut louer Mme Rivier d’avoir posé courageusement. Dirai -je que l’abus des points d’exclamation — trait commun à presque toute
12 1926, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Jean Cocteau, Rappel à l’ordre (mai 1926)
22 a, il ne le conduit pas pour autant à l’Académie. Disons pour aller vite que sa recherche de l’ordre révèle simplement une vol
13 1926, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). René Crevel, Mon corps et moi (mai 1926)
23 core à des symboles équivoques et, quoi qu’ils en disent , « artistiqués », — ils n’osent plus le mensonge de l’art, et pas enc
14 1926, Articles divers (1924–1930). L’atmosphère d’Aubonne : 22-25 mars 1926 (mai 1926)
24 conférence s’ouvrit par une bise qu’on peut bien dire du diable et se termina sous le plus beau soleil de printemps. Libre
25 a conférence3 pour savoir tout ce que je n’ai pas dit dans ces quelques notes. 3. Il suffit encore : f 2.50, nom et adres
15 1926, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Le Corbusier, Urbanisme (juin 1926)
26 Le Corbusier, Urbanisme (juin 1926)v Nous disons adieu aux charmes troubles et inhumains de la nature. Il s’agit de cr
16 1926, Articles divers (1924–1930). Confession tendancieuse (mai 1926)
27 eaucoup de personnages, faudrait choisir. Vous me direz qui je suis, mes amis ; quel est le vrai ? — Ils me proposent vingt v
28 monde, — les choses, les faits, la vie, comme ils disent . Je me suis abandonné au jeu du hasard, jusqu’au jour où l’on me fit
29 a transformation. Mais il y faut une doctrine, me dit -on. L’avouerai-je, quand je médite sur une doctrine possible, sur une
17 1926, Articles divers (1924–1930). Les Bestiaires, par Henry de Montherlant (10 juillet 1926)
30 lein de simple grandeur. Voici la mort du taureau dit « le Mauvais Ange » : La bête chancela de l’arrière-train, tenta de
31 ccord avec la vie. Ni métaphysicien, ni logicien, dit -il d’Alban — (de lui-même) — il n’« accroche » pas à ce qui est trist
32 ité que dans les choses voluptueuses, je n’ai pas dit les choses sentimentales. Le tragique de la vie ne lui échappe pas. I
33 ue du mot) qui la renseigne du dedans, pour ainsi dire , sur la vulnérabilité de la chenille. » (Évolution créatrice, p. 188)
18 1926, Journal de Genève, articles (1926–1982). Le Dépaysement oriental (16 juillet 1926)
34 Traz ne pouvait trouver mieux que lui-même. S’il dit des Égyptiens : « Le mensonge, autant qu’une politesse, leur paraît u
35 s inflige ». « Ils mettent leur âme en veilleuse, dit -il des rêveurs orientaux. De leur immense paresse, jusqu’à leur mysti
19 1926, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Ramon Fernandez, Messages (juillet 1926)
36 ges (juillet 1926)w Je ne crois pas exagéré de dire qu’en publiant ce recueil d’essais, M. Fernandez a donné la première
20 1926, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Henry de Montherlant, Les Bestiaires (septembre 1926)
37 urtout le Montherlant actuel que l’on sent. C’est dire que le livre vaut par son allure plus que par des qualités de composi
21 1926, Revue de Belles-Lettres, articles (1926–1968). Paradoxe de la sincérité (décembre 1926)
38 veut donner à l’acte gratuit une valeur morale en disant qu’il révèle ce qu’il y a de plus secret dans la personnalité. Ce ser
39 ôde dans certaine littérature d’aujourd’hui. J’ai dit  : ravages du sincérisme. C’est plus exactement faillite qu’il faudrai
40 ar l’analyse la plus savante, comme l’a fort bien dit Ramon Fernandez, « retient tous les éléments du moi, moins le princip
41 ensonge, mais un bon artiste n’est pas menteur », dit Max Jacob. « Être sincère, c’est avoir toutes les pensées » (Rivière)
42 proie pour l’ombre que de tendre vers ce modèle. Dirais -je que c’est ma sincérité d’y aller par les moyens les plus efficaces
22 1926, Revue de Belles-Lettres, articles (1926–1968). Avant-propos (décembre 1926)
43 ésistiblement l’obligation d’être nous-mêmes. Et, disons -le tout de suite, c’est en cela uniquement — être nous-mêmes — que co
44 faire les modestes…   Être nous-mêmes, avons-nous dit , c’est à la fois notre but et notre excuse en publiant cette revue. N
45 enne. Que sommes-nous donc ? Le plus qu’on puisse dire , c’est que vous le saurez un peu mieux quand vous aurez lu nos huit n
23 1927, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Louis Aragon, Le Paysan de Paris (janvier 1927)
46 s rire : « À mort ceux qui paraphrasent ce que je dis  ». Il y a chez Aragon une folie de la persécution, qui se cherche par
47 nce dans le mauvais goût ne m’empêchera pas de le dire , Aragon possède le tempérament le plus hardi et le plus original de l
24 1927, Revue de Belles-Lettres, articles (1926–1968). Conte métaphysique : L’individu atteint de strabisme (janvier 1927)
48 avocats et un chapelier dont tous s’accordaient à dire qu’il ne péchait que par excès de bonne humeur printanière, Urbain do
49 nité. « Éternité désaffectée, c’est bien dommage, dit -il en s’étirant ; le printemps désormais rendra le ciel plus pâle, et
25 1927, Articles divers (1924–1930). Conférence d’Edmond Esmonin sur « La révocation de l’édit de Nantes » (16 février 1927)
50 se. Le roi, « un niais en matière religieuse » au dire de sa belle-sœur, la princesse palatine, se laisse facilement convain
26 1927, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Guy de Pourtalès, Montclar (février 1927)
51 fficiellement comblé, et par dedans… comment bien dire  ? inquiet ? aride ? heureux ? » pour lui, comme pour Barnabooth, il s
52 Il se connaît avec une sorte de froideur que l’on dirait désintéressée si elle n’avait pour effet de souligner, plus que ses s
27 1927, Revue de Belles-Lettres, articles (1926–1968). Lettre du survivant (février 1927)
53 irez pas — et pourtant… Il faut aussi que je vous dise qu’il fait très froid dans ma chambre : le feu n’a pas pris, et d’ail
54 ou cinq fois dans des lieux de plaisir, comme on dit , sans doute parce que c’est là que se nouent les douleurs les plus at
55 ée… D’autres fois… je n’ai plus le courage de les dire . Enfin, avant-hier, à ce bal. J’avais demandé à un de mes amis, qui
56 lle que vous en éprouviez vaguement la menace. Je dis menace, parce que mes airs sombres vous effrayaient sans doute plus q
57 ouvent devant les ascenseurs. « Vers 4 heures, me disais -je elle y entrera, et, me glissant auprès d’elle, je pourrai lui dire
58 ra, et, me glissant auprès d’elle, je pourrai lui dire très vite quelques mots si bouleversants qu’avant le dernier étage… »
59 un enfant qui monte pour la première fois… Je me disais encore : Si je prends cet ascenseur et que je la croise en route dans
60 us rien. 4. Encore un qui vous aime, je ne vous dirai pas son nom. f. « Lettre du survivant », Revue de Belles-Lettres, La
28 1927, Revue de Belles-Lettres, articles (1926–1968). Orphée sans charme (février 1927)
61 ffel. Et une note d’Orphée précise : « Inutile de dire qu’il n’y a pas un seul symbole dans la pièce. » Ce qui me gêne pourt
62 un poète surréaliste. « Il faut jeter une bombe, dit -il, il faut obtenir un scandale. Il faut un de ces orages qui rafraîc
63 e dépassent, feignons d’en être l’organisateur », disait le photographe des Mariés. Dans Orphée, le mystère ne peut plus dépas
64 être cette indispensable « part de Dieu » — comme dit Gide — qui serait aussi la part de l’humain, l’imperfection secrète q
29 1927, Revue de Belles-Lettres, articles (1926–1968). L’autre œil (février 1927)
65 n miracle pour la fin de la semaine. « Messieurs, disait Dardel, y a pas à tortiller, il faut faire quelque chose. Nous devons
66 templent un certain temps en silence. « Well ! », dit enfin Dardel. Les autres n’en pensent pas moins. Quelquefois, Mossoul
67 ge de nos veilles et de nos rêves », ainsi que le disait si poétiquement le programme. Un peu d’histoire (erratum de la chroni
30 1927, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Edmond Jaloux, Ô toi que j’eusse aimée… (mars 1927)
68 dessinés un de ces drames tout intérieurs dont il dit  : « Personne ne peut juger du drame qui se joue entre deux êtres, per
31 1927, Revue de Belles-Lettres, articles (1926–1968). Entr’acte de René Clair, ou L’éloge du Miracle (mars 1927)
69 ndent que le moment où ils pourront se pousser en disant  : « C’que c’est cochon ! » Mais le moment ne vient pas, ils sont déçu
70 mure : « On va tous devenir fous ! » — « Hé ! lui dis -je, si seulement. » Mais tout de même, là par exemple, où nous ne pou
71 résultat avec la naïveté qu’il faut, approuve et dit  : « C’est bien ça, c’est comme quand on rêve. » Un des défauts d’Entr
32 1927, Revue de Belles-Lettres, articles (1926–1968). Louis Aragon, le beau prétexte (avril 1927)
72 entrée de l’éternelle anarchiste, la Poésie.   On dit  : « Des mots ! » au lieu de « Je ne comprends pas ». On dit : « Je ne
73 s mots ! » au lieu de « Je ne comprends pas ». On dit  : « Je ne comprends pas », et l’on pense : « C’est donc incompréhensi
74 l’on pense : « C’est donc incompréhensible ». On dit  : « C’est incompréhensible ! » — et l’on est enfin rassuré. C’est in
75 meilleur remède contre Dieu. Monsieur, vous avez dit  : « C’est incompréhensible ! » — avec une indignation où j’admire une
76 humaine, et vous aurez beau rire, pharisiens, et dire qu’elle est née dans un café de Paris. « Je n’attends rien du monde,
77 vant tout, un écrivain, un bel écrivain, comme on dit . Et qui sait tirer un admirable parti littéraire de son tempérament v
78 Je ne sais qu’un Montherlant qui pourrait l’oser dire comme Aragon sans ridicule. Et ce que je prenais pour le ton prophéti
79 « ailleurs » que sur ce « globe d’attente » comme dit Crevel. Pourtant, le plus irrévocable désespoir n’est encore qu’un ap
80 ppareil à frigorifier de sa raison, est destiné à dire des bêtises. Cf. certaines remarques — pas toutes — de novembre 1926.
81 m’a paru que depuis quelque temps… enfin, comment dirais -je… je me suis dit que je pourrais, en quelque sorte, vous être de qu
82 elque temps… enfin, comment dirais-je… je me suis dit que je pourrais, en quelque sorte, vous être de quelque utilité… Moi
83 t sur l’incertain », c’est un académicien qui l’a dit . Voulez-vous me faire quelque chose là-dessus pour la Revue ? Mais pl
84 le Sens Critique, un peu bousculé.) Moi. — Vous disiez , ma vie ? La Muse (mais oui, la Muse, sortant de derrière un rideau)
85 III Il y a des gens qui croient avoir tout dit quand ils ont montré à l’origine de telle doctrine mystique une exalt
86 s’allier aux dogmatiques d’extrême gauche. Je ne dirai pas, comme on a fait, que c’est très joli de crier merde pour Horace,
87 nd des œuvres complètes de Karl Marx ? Si vous ne dites pas aussi merde pour Marx ou Lénine, je le dirai pour vous. Quand on
88 dites pas aussi merde pour Marx ou Lénine, je le dirai pour vous. Quand on a entrepris la Révolution au nom de l’esprit, on
89 t de crier rouge pour la simple raison qu’ils ont dit blanc ? Pensez-vous combattre cet esprit « bien français » qui s’asso
90 rait vivre ailleurs… Mais non, il y aurait trop à dire , et puis l’on croirait encore que je suis avec ceux qui traitent Arag
91 s voyons des affaires plus sérieuses. Et tout est dit . Ah ! c’est vrai, il allait oublier, il y a encore cette histoire, co
92 it oublier, il y a encore cette histoire, comment dites -vous, surréalisme ? — Baptisé il y a cinq ou six ans et mort des suit
33 1927, Revue de Belles-Lettres, articles (1926–1968). Quatre incidents (avril 1927)
93 sous une table, complètement ivre, et Bettina lui disait à l’oreille : « Mon chéri, si j’aime la comtesse ? Mais tu es si laid
94 ore plus de plaisir. » Le duc paya et s’enfuit en disant que ce n’était pas lui. L’enterrement aura lieu sans suite. Suicid
95 e ou la promenade en bateau À Grego More. Il disait  : « Je suis né pour la mort. » Il fait assez beau pour que s’ouvre ce
96 s pas le retenir, Je ne pouvais pas le suivre. On dit de ces phrases. Même, on en pleure. l. « Quatre incidents », Revue
34 1927, Articles divers (1924–1930). Jeunes artistes neuchâtelois (avril 1927)
97 Royce et fortune faite, tout le monde s’accorde à dire qu’on n’attendait pas moins du fils d’un tel père. « Voilà le train d
98 s précipitations » annonce le bulletin. Tiens, me dis -je, Bouvier va peindre. Comme peintre religieux, il se cherche encore
99 és par d’autres côtés. Un avenir peut-être proche dira dans quelle mesure de tels groupements correspondent à une réalité ar
100 inale dans un pays qu’on s’est trop souvent plu à dire si âpre, prosaïque et d’une maigre végétation artistique. Pays où l’o
35 1927, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). René Crevel, La Mort difficile (mai 1927)
101 La Mort difficile (mai 1927)ai Le jeu de tout dire est une des plus tragiques inventions de l’inquiétude actuelle. Sous
102 incérité qui me paraît proprement inhumaine. Tout dire , vraiment ? C’est l’exigence d’une détresse cachée ; elle fait bientô
36 1927, Revue de Belles-Lettres, articles (1926–1968). Récit du pickpocket (fragment) (mai 1927)
103 es et sans gendarmes. Je sais bien ce que vous me direz  : Les millions que je pourrais leur soustraire ne compenseront jamais
104 e vois le véritable intérêt de ma vie. C’est vous dire que seule une certaine caresse de l’événement naissant peut encore m’
105 ommeil. Je rêve beaucoup. Cela explique, m’a-t-on dit , le peu de goût que j’ai pour la poésie imprimée. » J’allais oublier
106 ur la poésie imprimée. » J’allais oublier de vous dire qu’on me nomme Saint-Julien. Vous n’ignorez point que l’on considère
107 maint endroit. « Une chose avant tout me frappe — dit -il, lâchant tout de suite ses compliments, ce qui est de mauvaise pol
108 paraît impliquer, c’est ce caractère de, comment dirai -je…, de juvénile insouciance, pour ne pas dire inconscience ! qui s’a
109 t dirai-je…, de juvénile insouciance, pour ne pas dire inconscience ! qui s’attache à vos faits et gestes. L’on croirait ouï
110 grave. Je ne saurais y répondre. Je pourrais vous dire que si vous me trouvez un peu potache, il n’est pas prouvé par là que
37 1927, Revue de Belles-Lettres, articles (1926–1968). Conseils à la jeunesse (mai 1927)
111 ches s’adressent, ou bien plutôt — vous alliez le dire — aux surréalistes ?   Si le mal du siècle consistait véritablement d
112 — Citez-m’en de ces phénomènes ! — Mon Dieu, que dire … Il y aurait, par exemple, ce fait du triomphe de la Machine ; ce fai
38 1927, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Pierre Girard, Connaissez mieux le cœur des femmes (juillet 1927)
113 vous la donner. Alors pour vous venger, vous lui dites que, « d’abord », son livre n’est pas sérieux. Il sourit. Vous ajoute
114 i nous ne regardions que les jambes des femmes », dit -il, pour vous apprendre ! — sans se douter que rien ne saurait vous r
39 1927, Revue de Belles-Lettres, articles (1926–1968). La part du feu. Lettres sur le mépris de la littérature (juillet 1927)
115 je prononce le nom de tel de vos confrères, si je dis  : « Avez-vous lu… », vous voilà rouge ; et sur moi les foudres de vot
116 ictus de votre bouche, une injure de pythie. Vous dites de ce conte : c’est trop écrit. Vous dites de ce roman : c’est trop a
117 . Vous dites de ce conte : c’est trop écrit. Vous dites de ce roman : c’est trop agréable. Vous dites d’un goût qu’on aurait
118 ous dites de ce roman : c’est trop agréable. Vous dites d’un goût qu’on aurait pour Nietzsche : que c’est de la littérature.
119 r un ami poète. « L’autre jour au Grand Écart… », dit quelqu’un. À ce coup, l’évocation de Cocteau fait fleurir sur vos lèv
120 maintenant je vais me fâcher chaque fois que vous direz  : « extravagant », « invraisemblable », « fou », « hallucinant » ou «
121 arler littérature, c’est faire la part du feu. Je dis ces noms, ces opinions, ces titres de livres : tout cela jaillit, s’e
122 ne la mesure de ce que vous attendez d’elle. Pour dire le fond de ma pensée, je crois ce mépris et cette attente également e
123 -à-dire agissantes, que nulle poésie même ne peut dire , parce que rien de ce qui nous importe véritablement n’est dicible. (
124 primer ; depuis le temps qu’on l’oublie.) Vous me direz que la poésie, l’état poétique, est notre seul moyen de connaissance
125 l’air de mettre un peu les pieds dans le plat, de dire de ces choses qu’entre gens du métier l’on a convenu de passer sous s
40 1927, Revue de Belles-Lettres, articles (1926–1968). Les derniers jours (juillet 1927)
126 res — la seule revue de langue française où l’on dise la vérité librement et pour elle-même. Nous regrettons de n’en pouvoi
41 1927, Revue de Belles-Lettres, articles (1926–1968). Adieu au lecteur (juillet 1927)
127 e retraite est toute « statutaire » — si l’on ose dire . Elle nous permet donc de considérer la situation sans fièvre, sans l
128 ous les additionnons : ils s’annulent. Il reste à dire deux mots sur la paradoxale situation intellectuelle d’une revue d’ét
42 1927, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Edmond Jaloux, Rainer Maria Rilke (décembre 1927)
129 sieurs fois Rilke, trace de lui un portrait qu’on dirait , en peinture, très « interprété ». Non pas une photographie morale, m
43 1927, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Léon Bopp, Interférences (décembre 1927)
130 ale », « si arbitraire et si facultative », je me dis qu’il n’en saurait être autrement tant qu’on se tient à cette attitud
44 1927, Articles divers (1924–1930). Dés ou la clef des champs (1927)
131 de dés, je bouscule tous tes calculs, ha ! tu te disais  : le voilà riche, le voilà classé, le voilà prêt à faire des bassesse
132 s de bourse. « Heureux quoique pauvre » comme ils disent dans leurs manuels scolaires. Les voler, pour leur apprendre. Et leur
45 1928, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Princesse Bibesco, Catherine-Paris (janvier 1928)
133 un livre sympathique ; et il vaut la peine de le dire car la chose n’est pas si fréquente dans la production actuelle. On r
46 1928, Foi et Vie, articles (1928–1977). Le péril Ford (février 1928)
134 Le péril Ford (février 1928)a On a trop dit que notre époque est chaotique. Je crois bien, au contraire, que l’hi
135 ement. Un certain ordre s’élabore, ou, pour mieux dire , une organisation générale de la vie mondiale. Toutes les forces du t
136 st avec des outils qu’il joue encore à présent », dit ‑il. Le plus mémorable événement de ces années de jeunesse, son « chem
137 es de jeunesse, son « chemin de Damas » (comme il dit sans qu’on sache au juste quelle dose d’« humour » il met dans l’expr
138 sophie de ceux qui n’en veulent pas Nous avons dit tout à l’heure quel fut le but de la vie de Ford, sa « grande et cons
139 nce n’étant bien entendu qu’une cause accessoire. Dire que l’état du marché est tel que le client n’achète plus, cela signif
140 maine, « retouché l’œuvre de la Création », comme dit Ferrero. Le bon peuple s’extasie. Il ne peut voir la duperie : ce jeu
141 ges, n’est-ce pas charmant et prometteur ? Et que dire de cette admirable simplification : « Sur quoi repose la société ? Su
142 ichesse qui en est le fruit. On ne saurait mieux dire . Mais il faudrait en tirer des conséquences, alors que Ford passe out
143 aux plus grands esprits de tous les temps. On me dira que Ford a mieux à faire que de philosopher. Je le veux. Mais si j’in
144 réunies pour admirer mutuellement leur culture », dit Ford. Et tout est dit ! Le simplisme arrogant avec lequel, de nos jou
145 utuellement leur culture », dit Ford. Et tout est dit  ! Le simplisme arrogant avec lequel, de nos jours, on tranche les gra
146 ltés de l’âme, inutilisées, s’atrophient. Pourvu, dit -on, que subsiste le peu de morale nécessaire aux affaires, tout ira b
147 rer. 2° Accepter l’esprit, et ses conditions. Je dis que les êtres encore doués de quelque sensibilité spirituelle devienn
148 parmi les jeunes gens, jusqu’au jour où, comme on dit , sans doute par ironie, « la vie les prend ». Irréguliers aux yeux du
149 nôtre ? « Vous ne pouvez servir Dieu et Mammon », dit l’Écriture. ⁂ Je ne pense pas qu’une attitude réactionnaire qui cons
47 1928, Articles divers (1924–1930). Un soir à Vienne avec Gérard (24 mars 1928)
150 e responsable de ma déception, sinon moi-même, me dis -je bientôt. Car je professe qu’un désir vraiment pur parvient toujour
151 éra, Gérard de Nerval et moi, sans nous être rien dit d’autre, comme des amis qui se connaissent depuis si longtemps qu’un
152 ux homard enrubanné. « Cela vexe les Viennois, me dit -il, parce qu’ils y voient une façon de me moquer de leurs petits chie
153 trop s’amuser. — Ceci du moins n’a guère changé, dis -je, songeant aux Amours de Vienne. — Certes, répondit Gérard, malgré
154 e et par attitude, des gens fatigués. — Pour moi, dit Gérard, je situe l’amour dans un monde où la question fidélité ou inc
155  Mais je bavarde, je philosophe, et vous allez me dire que c’est trop facile pour un homme retiré du monde depuis si longtem
156 ce que c’est que de prendre des femmes au hasard, disait -il. Je sens très bien que nous allons nous ennuyer terriblement. Du m
157 ces lieux de plaisir — autre façon de parler. On dit que j’ai vécu d’illusions, avouez que les miennes étaient de meilleur
158 de distributeurs automatiques de plaisir. Autant dire que ceux qui les fréquentent ne savent plus ce que c’est que le plais
159 uet, et n’en buvait pas moins. « Pourquoi vous ne dites rien ? » fit-elle d’un ton de reproche, évidemment scandalisée par ce
160 regarda avec une certaine pitié : « Chère enfant, dit -il doucement, pauvre colombe dépareillée, vous n’avez pas de ressembl
161 . « Encore une proie inutile lâchée pour l’ombre, dit Gérard d’un ton rêveur et malicieux. Mais l’ombre de cette ville illu
162 en pleine barbarie spirituelle. Il plaisante. Il dit que la vie ressemble surtout à un film où les épisodes s’appellent pa
163 voient par transparence au travers de l’autre. Il dit  : « Pour celui qui saisit les correspondances, chaque geste, chaque m
164 autos s’appelaient dans la nuit froide. Gérard ne disait presque plus rien ; à peine, de temps en temps, s’il parlait à voix b
48 1928, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Aragon, Traité du style (août 1928)
165 leurs écrits. Aragon, qui a le sens de l’amour, a dit conséquemment beaucoup de choses vraies (belles). Il est même un des
49 1928, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Pierre Naville, La Révolution et les intellectuels (novembre 1928)
166 premier plan qui nous empêche de bouger », comme dit fort bien M. Breton. Mais à condition d’aller plus loin et de prendre
50 1928, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Daniel-Rops, Le Prince menteur (décembre 1928)
167 ’auteur de ce récit se lie avec un inconnu qui se dit prince russe et entretient autour de sa vie le plus grand mystère. Ce
51 1929, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Sherwood Anderson, Mon père et moi et Je suis un homme (janvier 1929)
168 nous livrons, voilà tout, moi et les autres”, me disais -je parfois, et il y avait des moments où j’arrivais presque à me conv
169 derrière d’un homme ou d’une femme quelconque, et disais “houu !” il ou elle se secouerait enfin, que moi aussi je me secouera
52 1929, Revue de Belles-Lettres, articles (1926–1968). « Belles-Lettres, c’est la clé des champs… » (janvier 1929)
170 ensible et légitime. 4. Je suis de sang-froid, je dis  : Belles-Lettres est essentiellement une mystique. Mais parce que je
171 Mais parce que je suis de sang-froid, je ne puis dire grand-chose de plus. On ne se comprend bien qu’entre jeunes hommes iv
172 plus large de ces mots.) (Mais je tiens à le leur dire ici : les anciens bellettriens qui ont perdu toute foi ne connaîtront
53 1929, Articles divers (1924–1930). La tour de Hölderlin (15 juillet 1929)
173 re que le lieu de sa poésie, — d’une poésie, l’on dirait , qui ne connaît pas son auteur. Qui parle par sa bouche ? Il règne da
54 1929, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Julien Benda, La Fin de l’Éternel (novembre 1929)
174 dans un débat où les voix les mieux écoutées ont dit ce qu’elles avaient à dire. Et d’autre part, les lecteurs de cette re
175 les mieux écoutées ont dit ce qu’elles avaient à dire . Et d’autre part, les lecteurs de cette revue connaissent la thèse de
176 oin… dans l’ordre moral ». Et quand cela serait ! dirons -nous, — avec le Benda qui ne trahit pas.) D’autre part, de plus imper
55 1929, Revue de Belles-Lettres, articles (1926–1968). L’ordre social. Le Libéralisme. L’inspiration (novembre 1929)
177 aignit de le perdre. — « Eh ! quoi, — vinrent lui dire ses amis, — l’orgueil t’aveugle-t-il ? Veux-tu conserver, ô cruel, de
178 ns défendaient la Démocratie outragée, les autres disaient qu’il n’y a plus de morale, et ces jeunes gens ont une façon de tranc
56 1929, Les Méfaits de l’instruction publique. Avant-propos
179 Avant-propos Le dire une bonne fois. Il ne faut pas songer à décrire en quarante petites p
180 ses manches. Il s’apprête à cracher sur ce que je dirai de plus beau… Oh ! oh ! oh ! il va parler, de grâce mettez-lui les ma
181 te amie, au secours ! Car j’ai encore deux mots à dire . Dès qu’une voix s’élève pour mettre en doute l’excellence du princip
182 ères Wright, et tout bêtement, c’est le cas de le dire  : l’instruction publique.) Résumé : 1° On a le droit d’aller contre l
57 1929, Les Méfaits de l’instruction publique. 2. Description du monstre
183 ion d’âge, non d’expérience vécue. Ce que je vais dire est sans doute injuste et faux dans un très grand nombre de cas, mais
184 nd nombre de cas, mais pourquoi ai-je envie de le dire  ? L’instituteur sous l’uniforme peut être défini par son incompréhens
185 élite responsable, cela se voit de loin. Il faut dire que ce ridicule n’échappe pas à ceux qu’ils méprisent le plus, et ils
186 aux finesses de l’ironie paysanne. Mais je n’en dirai pas plus, de peur de m’échauffer inutilement. Si l’on me poussait un
187 onnelle. J’en connaissais un qui avait coutume de dire à une classe de garçons de 10 à 11 ans : « J’ai bien su mater les qua
188 oujours jaune.) Je n’ai ni le droit ni l’envie de dire du mal des petits bourgeois. Ils sont au moins aussi sympathiques que
189 oigné au même titre que certaines autres maladies dites « sociales ». Je reviendrai peut-être sur ce point. Pour l’instant je
190 auté ni à l’utilité, et ils sont déjà démodés. On dit que le style 1880 n’en est pas un : mais l’absence de style est encor
58 1929, Les Méfaits de l’instruction publique. 3. Anatomie du monstre
191 nes ont les yeux faibles. Il serait plus juste de dire que la passion n’a qu’une clairvoyance intéressée : mais celles-là so
192 stement par cette psychologie de l’enfant dont je disais tout à l’heure que la connaissance n’est pas exigée de ceux qui établ
193 gaz. Mais ils se fâchent tout rouge quand on leur dit que la Suisse est caractérisée, aux yeux de l’étranger impartial, par
194 avec elles. On apprend plus de deux que de mille, dit un sage oriental dont j’ai oublié le nom. Une autre conséquence du ga
195 us êtes, de ce fait, contre le régime. Il y a là, dirait M. Prudhomme, un bien grave dilemme. 4. Ce ne sont pas seulement l
196 qui sont sacrifiés. Voici ce que M. E. Duvillard dit des enfants peu doués pour les disciplines scolaires : « Les épaves s
59 1929, Les Méfaits de l’instruction publique. 4. L’illusion réformiste
197 lusion réformiste Bien entendu, tout cela a été dit . (Un peu autrement, j’en conviens.) On n’a pas attendu ma colère pour
198 mant : je siège ; un troisième lèvera la main, et dira  : je lève la main, — au lieu de demander ce qu’on croit. Tout porte à
199 s à MM. les Inspecteurs des Écoles. Je le crains, dis -je ; car le monde ne progresse qu’à la faveur de malentendus (si tant
60 1929, Les Méfaits de l’instruction publique. 5. La machine à fabriquer des électeurs
200 l’une c’est faire pleurer l’autre. Écouter ce que dit l’une, c’est savoir ce que l’autre pense. Elles ne mourront qu’ensemb
201 . Car dans ce monde-là « tout se paye » comme ils disent avec une satisfaction sordide et mal dissimulée. Certes, je ne préten
202 ls faisaient — et je les excuse pour autant10. Je dis simplement ceci : leur œuvre n’a été possible que parce qu’elle était
203 députés pour célébrer les bienfaits sociaux, que dis -je, la valeur hautement moralisatrice de ces glapissants entonnoirs.
204 savent ce qu’ils font. Tout se tient, comme vous dites , sans doute pour m’ôter l’envie de bousculer quoi que ce soit. J’aime
205 douleurs de jeunes bourgeois. Essayer de venir me dire ça chez moi, n’est-ce pas, mes agneaux. C’est justement dans la mesur
61 1929, Les Méfaits de l’instruction publique. 6. La trahison de l’instruction publique
206 nui, c’est-à-dire de démoralisation — qu’on se le dise  ! —, puissance de crétinisation lente, standardisation de toutes les
62 1929, Les Méfaits de l’instruction publique. 7. L’Instruction publique contre le progrès
207 ie peut se conserver des siècles encore… Or si je dis que l’École est contre le progrès, c’est que le progrès consiste à dé
208 té, comme vous ne manquerez cependant point de le dire , avec ce sens exquis du cliché qui est un hommage à vos maîtres respe
209 Cette critique du fonctionnarisme, vous alliez le dire , est un ramassis de lieux communs. Mais il s’en faut, hélas, de beauc
210 ous m’attendez à ce tournant et vous me sommez de dire comment, maintenant, je vais m’y prendre pour préparer les temps nouv
211 , à un degré supérieur d’inconscience, si je puis dire . Alors ce sera au tour de l’instinct d’intégrer la raison. Je crois q
212 l eût fallu certes une imagination prodigieuse au dit sujet pour se représenter même très vaguement notre actuelle civilisa
63 1929, Les Méfaits de l’instruction publique. Appendice. Utopie
213 d’une nouvelle attitude de l’âme. Ceci revient à dire que seule une grande vague de l’imagination collective peut désensabl
214 ous usons le plus clair de nos forces, — le Poète dira un mot, ou bien fera un acte, et ces peuples de somnambules s’éveille
215 s à votre mine stupidement rassurée que vous vous dites  : c’est tout à fait moi ! — Détrompez-vous. Vous ne savez pas ce que
216 beugle longuement tout en le suivant. Que faire, diront les gens de bonne volonté dont mon imagination romantique suppose l’e
217 r mépris pour l’instruction publique. Ils peuvent dire ce qu’ils veulent à propos de n’importe quoi, comme on sait, et ils a
218 semblance de petites réformes. Mais j’en ai assez dit pour éviter ce malentendu : je ne crois pas à la possibilité d’une ré
219 On croit devoir se défendre : on se moque. On me dit  : vous ne voyez tout de même pas une classe de gamins répétant la syl
220 uxquelles on l’applique généralement. Ces gens-là diront que je veux militariser l’enseignement ou transformer les collèges en
221 connaissance. Je ne sais s’il est très exagéré de dire que tout homme gagnerait à posséder une plus grande puissance intelle
222 ds imitent la blancheur éclatante de l’amour… Que dirons -nous ?… Par la force des choses et de l’Esprit, l’homme sera-t-il sau
223 ue des personnes bien intentionnées viennent vous dire  : « Mais Monsieur, M. Machin que vous attaquez est pourtant un très b
224 e ça ne leur éclate dans la main. 15. Cf. ce que dit Tolstoï sur cette haine et sur ce besoin dans ses Articles pédagogiqu
64 1929, Les Méfaits de l’instruction publique (1972). Avant-propos
225 Avant-propos Le dire une bonne fois.   Il ne faut pas songer à décrire en 50 petites pages
226 ses manches. Il s’apprête à cracher sur ce que je dirai de plus beau… Oh ! oh ! oh ! il va parler, de grâce mettez-lui les ma
227 te amie, au secours ! Car j’ai encore deux mots à dire . Dès qu’une voix s’élève pour mettre en doute l’excellence du princip
228 ères Wright, et tout bêtement, c’est le cas de le dire  : l’instruction publique.) Résumé : 1° On a le droit d’aller contre l
65 1929, Les Méfaits de l’instruction publique (1972). 2. Description du monstre
229 ion d’âge, non d’expérience vécue. Ce que je vais dire est sans doute injuste et faux dans un très grand nombre de cas, mais
230 nd nombre de cas, mais pourquoi ai-je envie de le dire  ? L’instituteur sous l’uniforme peut être défini par son incompréhens
231 élite responsable, cela se voit de loin. Il faut dire que ce ridicule n’échappe pas à ceux qu’ils méprisent le plus, et ils
232 s aux finesses de l’ironie paysanne. Mais je n’en dirai pas plus, de peur de m’échauffer inutilement. Si l’on me poussait un
233 essionnelle. J’en connais un qui avait coutume de dire à une classe de garçons de 10 à 11 ans : « J’ai bien su mater les qua
234 oujours jaune.) Je n’ai ni le droit ni l’envie de dire du mal des petits-bourgeois. Ils sont au moins aussi sympathiques que
235 oigné au même titre que certaines autres maladies dites « sociales ». Je reviendrai peut-être sur ce point. Pour l’instant je
236 auté ni à l’utilité, et ils sont déjà démodés. On dit que le style 1880 n’en est pas un : mais l’absence de style est encor
66 1929, Les Méfaits de l’instruction publique (1972). 3. Anatomie du monstre
237 nes ont les yeux faibles. Il serait plus juste de dire que la passion n’a qu’une clairvoyance intéressée : mais celle-là est
238 stement par cette psychologie de l’enfant dont je disais tout à l’heure que la connaissance n’est pas exigée de ceux qui établ
239 gaz. Mais ils se fâchent tout rouge quand on leur dit que la Suisse est caractérisée, aux yeux de l’étranger impartial, par
240 avec elles. On apprend plus de deux que de mille, dit un sage oriental dont j’ai oublié le nom. Une autre conséquence du ga
241 us êtes, de ce fait, contre le régime. Il y a là, dirait M. Prudhomme, un bien grave dilemme.   4. Ce ne sont pas seulement
242 qui sont sacrifiés. Voici ce que M. E. Duvillard dit des enfants peu doués pour les disciplines scolaires : « Les épaves s
67 1929, Les Méfaits de l’instruction publique (1972). 4. L’illusion réformiste
243 lusion réformiste Bien entendu, tout cela a été dit . (Un peu autrement, j’en conviens). On n’a pas attendu ma colère pour
244 mant : je siège ; un troisième lèvera la main, et dira  : je lève la main, — au lieu de demander ce qu’on croit. Tout porte à
245 s à MM. les Inspecteurs des Écoles. Je le crains, dis -je ; car le monde ne progresse qu’à la faveur de malentendus (si tant
68 1929, Les Méfaits de l’instruction publique (1972). 5. La machine à fabriquer des électeurs
246 l’une c’est faire pleurer l’autre. Écouter ce que dit l’une, c’est savoir ce que l’autre pense. Elles ne mourront qu’ensemb
247 . Car dans ce monde-là « tout se paye » comme ils disent avec une satisfaction sordide et mal dissimulée. Certes je ne prétend
248 s faisaient — et je les excuse pour autant 10. Je dis simplement ceci : leur œuvre n’a été possible que parce qu’elle était
249 députés pour célébrer les bienfaits sociaux, que dis -je, la valeur hautement moralisatrice de ces glapissants entonnoirs.
250 savent ce qu’ils font. Tout se tient, comme vous dites , sans doute pour m’ôter l’envie de bousculer quoi que ce soit. J’aime
251 douleurs de jeune bourgeois. Essayez de venir me dire ça chez moi, n’est-ce pas, mes agneaux. C’est justement dans la mesur
69 1929, Les Méfaits de l’instruction publique (1972). 6. La trahison de l’instruction publique
252 nui, c’est-à-dire de démoralisation — qu’on se le dise  ! —, puissance de crétinisation lente, standardisation de toutes les
70 1929, Les Méfaits de l’instruction publique (1972). 7. L’instruction publique contre le progrès
253 ie peut se conserver des siècles encore… Or si je dis que l’École est contre le progrès, c’est que le progrès consiste à dé
254 té, comme vous ne manquerez cependant point de le dire , avec ce sens du cliché qui est un hommage à vos maîtres respectés. L
255 Cette critique du fonctionnarisme, vous alliez le dire , est un ramassis de lieux communs. Mais il s’en faut, hélas, de beauc
256 ous m’attendez à ce tournant et vous me sommez de dire comment, maintenant, je vais m’y prendre pour préparer les temps nouv
257 , à un degré supérieur d’inconscience, si je puis dire . Alors ce sera au tour de l’instinct d’intégrer la raison. Je crois q
258 l eût fallu certes une imagination prodigieuse au dit sujet pour se représenter même très vaguement notre actuelle civilisa
71 1929, Les Méfaits de l’instruction publique (1972). Appendice. Utopie
259 d’une nouvelle attitude de l’âme. Ceci revient à dire que seule une grande vague de l’imagination collective peut désensabl
260 nous usons le plus clair de nos forces — le Poète dira un mot, ou bien fera un acte, et ces peuples de somnambules s’éveille
261 s à votre mine stupidement rassurée que vous vous dites  : c’est tout à fait moi ! — Détrompez-vous. Vous ne savez pas ce que
262 beugle longuement tout en le suivant. Que faire, diront les gens de bonne volonté dont mon imagination romantique suppose l’e
263 r mépris pour l’instruction publique. Ils peuvent dire ce qu’ils veulent à propos de n’importe quoi, comme on sait, et ils a
264 semblance de petites réformes. Mais j’en ai assez dit pour éviter ce malentendu : je ne crois pas à la possibilité d’une ré
265 On croit devoir se défendre : on se moque. On me dit  : vous ne voyez tout de même pas une classe de gamins répétant la syl
266 uxquelles on l’applique généralement. Ces gens-là diront que je veux militariser l’enseignement ou transformer les collèges en
267 connaissance. Je ne sais s’il est très exagéré de dire que tout homme gagnerait à posséder une plus grande puissance intelle
268 ds imitent la blancheur éclatante de l’amour… Que dirons -nous ?… Par la force des choses et de l’Esprit, l’homme sera-t-il sau
269 ue des personnes bien intentionnées viennent vous dire  : « Mais Monsieur, M. Machin que vous attaquez est pourtant un très b
270 e ça ne leur éclate dans la main. 15. Cf. ce que dit Tolstoï sur cette haine et ce besoin dans ses Articles pédagogiques e
72 1930, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Kikou Yamata, Saisons suisses (mars 1930)
271 ysages, que dans ses dessins, dont Kikou Yamata a dit ailleurs la précision curieusement nipponne. Quelle admirable maîtris
73 1930, Articles divers (1924–1930). Le prisonnier de la nuit (avril 1930)
272 perdus j’écoute encore une voix nue qui vient de dire ton nom même avec l’accent de notre amour et mon visage est immobile
74 1930, Articles divers (1924–1930). Au sujet « d’un certain esprit français » (1er mai 1930)
273 1. Un petit volume « lourd de pensée », comme disent bizarrement les journalistes. (L’esprit n’est-il pas ce qui allège ?
274 s le cœur sur les lèvres, qui ait quelque chose à dire , ou une qualité, une richesse d’âme comparable à celle d’un Goethe ou
275 siennes un regard distrait mais circulaire, comme dirait Aragon — et je suppose que Beausire et Simond se livrèrent à ce petit
276 pas importants, des idées « pertinentes », comme dit M. Charly Clerc ; des révolutionnaires sans idéal et sans puissances
277 oujours excellemment du « cœur des autres » comme dit M. Gabriel Marcel, présente Nietzsche en Nouveau Messie, comme dit An
278 rcel, présente Nietzsche en Nouveau Messie, comme dit Annie Besant. Et c’est charmant, disent les dames. Je ne suis pas aus
279 essie, comme dit Annie Besant. Et c’est charmant, disent les dames. Je ne suis pas aussi dur que les dames. … et M. Maurois, c
280 s aussi dur que les dames. … et M. Maurois, comme disent beaucoup de gens, qui persiste à passer pour un écrivain ; alors qu’i
281 4. « Quelque grande que soit » mon envie — comme disent Beausire et la Grammaire — mon envie, ma passion d’admirer, je cherch
282 on » libère « le lion de mes certitudes » — comme disent Simond et ce grand potache de Maldoror. « Qu’on nous montre un homme…
283 ne manière aussi peu compromettante que possible. Direz -vous que les Allemands ne les posent pas mieux ? Du moins n’ont-ils p
284 chose par-dessus, tout de même… Mais ceci, comme dit Kipling, est une autre histoire. 10. Nous voici parvenus au point où
285 est quelque chose qui doit être surmonté » comme dit Zarathoustra — développant sans doute une vue évangélique. Que ce pet
75 1930, Revue de Belles-Lettres, articles (1926–1968). Les soirées du Brambilla-club (mai 1930)
286 le fantôme de l’Odéon qui m’accompagne et nous ne disons presque rien, nous savons les mêmes histoires et nous avons durant la
287 de politesse distante avec les personnes qui ont dit , ne fût-ce qu’une fois en leur vie : « J’ai horreur de la sentimental
288 i donc en taxi, « nous deux le fantôme » comme on disait au village où je suis né, qui n’est pas ma patrie. Ce soir-là, le fan
76 1930, Articles divers (1924–1930). « Vos fantômes ne sont pas les miens… » [Réponse à l’enquête « Les vrais fantômes »] (juillet 1930)
289 est assez indiscrète. II Il y aurait beaucoup à dire sur l’admiration dont certains littérateurs français témoignent en fa
290 d’autre que la qualité du regard qui le perçoit. Dis -moi qui te hante… Ainsi, la vulgarité évidente des fantômes décrits p
77 1930, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Voyage en Hongrie I (octobre 1930)
291 te angoisse. J’irai chercher moi-même, me suis-je dit , je ferai toutes les avances, les plus exténuantes, et qui sait si ta
292 sur les traits de mes auditeurs. — Vous êtes, me dit -on, un amateur de troubles distingués. Peu de sens du réel. Mais nous
293 omb — la Colline des roses. Une ancienne mosquée, disiez -vous, le tombeau du prophète Gül Baba. Puis, comme le soleil se couch
294 hemin du Rozsadomb. « Vous n’y verrez, m’avait-on dit , qu’une paire de babouches dans une mosquée vide que personne n’a plu
295 ême qu’on impose une livrée. — « Je comprends, me dit -on. Vous êtes pour la fantaisie, c’est bien joli !… » — Non, Monsieur
296 ous êtes déjà bien malade. Il perd le sentiment, disait -on, du temps que l’on parlait français. J’expliquais donc que je ne v
297 éries d’heures de travail consacrées, si l’on ose dire , à assurer cette mastication. Mais je m’égare, laissons-là ces mouton
298 les de ne le point apercevoir.) Je vais cependant dire quelque chose d’une scène pittoresque. Mais c’est une autre fois que
299 cadeau de Dieu. (« C’est Dieu qui vous envoie », dit la formule traditionnelle.) La liqueur de pêche rend démonstratif, do
300 t en scandale au monde moderne. Voilà ce qu’on ne dit pas dans les dépêches d’agence : les journalistes, une fois de plus,
301 a plus vieille capitale de la Hongrie. Attila, me dit -on, y régna. Aujourd’hui c’est la résidence du Prince Primat. Au-dess
78 1930, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Voyage en Hongrie II (novembre 1930)
302 lon les lois d’une plastique exubérante. Quand je dis que j’observe, je n’observe rien. Il y a des femmes si belles qu’on e
303 e drôleries ou de supplication. Je ne sais ce que disent les paroles. Je vois des chevauchées sous le soleil, des campements n
304  : nous entrons dans une ère égyptienne. Mais que dire des pouvoirs de la plaine qui s’agrandit pendant des heures ? — Ce qu
305 , c’est de devenir une grande personne. On me l’a dit , c’est vrai : cette ville historique est aussi l’autre « Rome protest
306 plissé, et cet abruti de contrôleur qui rit et me dit je ne sais quoi, — alors que justement j’allais rattraper, comme un p
307 Il s’agit toujours d’autre chose que de ce qu’on dit . (L’imprudence de penser dans l’insomnie ! Cela tourne tout de suite
308 des définitions)… pas de but. — C’est vous qui le dites  ! — Vous, naturellement… (Encore un qui se réveille dans ma tête.) —
309 s toujours ce qu’une fois l’on aimera. Et les uns disent qu’il faut connaître pour aimer ; les autres, aimer pour connaître, a
310 minute et à d’autres semblables, en voyage, je me dis que c’est de là que j’ai tiré le sentiment d’absurdité foncière qu’il
79 1930, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Charles Du Bos, Approximations, 4e série (novembre 1930)
311 onteste dans une classe internationale — comme on dirait en style sportif — c’est l’aisance avec laquelle il aborde un Pater,
312 respondante en profondeur. Il la possède. On peut dire de sa critique qu’elle pose le problème de l’homme dans sa totalité,
80 1930, Foi et Vie, articles (1928–1977). « Pour un humanisme nouveau » [Réponse à une enquête] (1930)
313 la même extension que l’humanité. On n’en saurait dire autant de notre raison. Les faits mystiques — qu’on les prenne en l’é
81 1931, Foi et Vie, articles (1928–1977). André Malraux, La Voie royale (février 1931)
314 raternité désespérée » devant la mort. Tout cela, dira-t -on, compose une figure originale certes, mais à tel point que sa port
315 M. Malraux se fait de lui-même. Je suis tenté de dire  : son moi idéal, celui auquel il donne sa plus profonde et intime adh
316 Les Puissances du désert. 11. Le prix Goncourt, dit -on, eût été décerné à M. Malraux s’il n’avait naguère au cours de ses
82 1931, Foi et Vie, articles (1928–1977). Sécularisme (mars 1931)
317 qu’elle n’invente ou qu’elle ne stylise. On peut dire , avec plus de louange d’ailleurs que d’ironie, qu’elle touche à tout
318 ux : J’avais vingt ans. Je ne laisserai personne dire que c’est le plus bel âge de la vie… — Où était placé notre mal ? dan
319 ici la thèse marxiste, dont le moins qu’on puisse dire est qu’elle sent son xixe siècle. On peut lui faire un grief plus gr
320 viendront y trouver leur liberté. Mais pourquoi dira-t -on, s’arrêter à ces cris d’une révolte égarée par la haine ? C’est qu
321 ont on ne saurait prévoir les avatars. Tout cela, disons -le nettement, est d’une singulière incohérence. Et il est évident que
322 ue, à l’endroit d’un philosophe caractérisé, nous dit -on, par « sa terreur sincère de la vérité qui menace ». Mais partout
323 as comme un homme devrait vivre ». Mais alors, se dit -on souvent en lisant les critiques marxistes — et c’est ici le nœud d
83 1931, Foi et Vie, articles (1928–1977). Une exposition d’artistes protestants modernes (avril 1931)
324 ril 1931)e C’est donc qu’il y en a ? avez-vous dit . Depuis le temps qu’on cherchait à nous faire croire qu’une origine p
325 n plus que quiconque de principes définis — je ne dis pas de cadres — qui lui servent de thèmes dans ses variations, d’appu
326  », il n’y a pas de « sujets protestants ». Mais, dira-t -on, il y a tous les sujets chrétiens ! C’est bien là que nous voulion
84 1931, Foi et Vie, articles (1928–1977). Conférences du comte Keyserling (avril 1931)
327 e, on pourrait résumer la pensée de Keyserling en disant qu’il oppose à l’idéal actuel d’assurances à tous les degrés — idéal
328 itif, immédiat parce qu’éternel. Là où Keyserling dit seulement adaptation, nous ajoutons régénération ; et lorsqu’il dit s
329 tation, nous ajoutons régénération ; et lorsqu’il dit spiritualité, nous pensons connaissance mystique. f. « Conférences
85 1931, Foi et Vie, articles (1928–1977). Au sujet d’un grand roman : La Princesse Blanche par Maurice Baring (mai 1931)
330 ez savoir comment cela s’applique à mon histoire, dit l’auteur dans sa préface, lisez-la, et si vous la lisez, ne dites pas
331 ans sa préface, lisez-la, et si vous la lisez, ne dites pas à vos amis ce qui arrive avant qu’ils n’aient lu eux-mêmes le liv
332 -mêmes le livre. J’espère que les critiques ne le diront pas non plus ; mais je sais que c’est beaucoup leur demander. » Eh bi
333 de multiples week-ends… » Il y aurait beaucoup à dire pour et contre le roman mondain — entendons mondain par le cadre et l
334 plus pures que celles de la vie courante, on peut dire que les romans « mondains » de Baring ne manquent pas à cette tâche,
335 orte à proprement parler de morale, malgré ce que dit l’auteur dans sa préface. Bien plutôt, elle est l’expression concrète
336 t cela qui forme le sujet implicite, nous l’avons dit , de son œuvre romanesque. Et c’est par tout ce qu’elle contient d’ine
337 en et vit dans un milieu catholique qui n’exerce, dit -elle, aucune pression sur ses convictions religieuses. Mais le mot co
338 le-mère sont nettement antipathiques, mais ils ne disent rien, eux !) Comment Blanche ne se sentirait-elle pas attirée par la
339 nche se souvint que Lady Mount-Stratton lui avait dit presque la même chose dans le Podere à Florence. — Je sens, il est vr
340 e pénétrant et presque trop certain, sourd, comme dit Charles Du Bos « cette tristesse par-delà la tristesse que Baring exc
86 1931, Foi et Vie, articles (1928–1977). Kierkegaard (mai 1931)
341 re, en France tout au moins, — du plus actuel, je dirais même du plus urgent de tous. Søren Kierkegaard naquit à Copenhague en
87 1931, Foi et Vie, articles (1928–1977). Littérature alpestre (juillet 1931)
342 c’est surtout le fond des vallées, — si l’on ose dire , — où il fait vivre d’imaginaires bons sauvages. Et pour la grande ma
88 1931, Foi et Vie, articles (1928–1977). Avant l’Aube, par Kagawa (septembre 1931)
343 Avant l’Aube, par Kagawa (septembre 1931)j Dire de ce livre qu’il ne ressemble à rien serait une louange trop littéra
344 gences véritables et sans grandeur. Peut-être, se dit -on en le fermant, est-il réellement impossible à une âme chrétienne d
345 st qu’un de ces meneurs écrive un livre pour nous dire comment il voit le peuple, comment il l’aime, et quel est le secret d
346 s, en plein accord avec son expérience intime (je dirais même sentimentale), et avec sa foi chrétienne. Il peut livrer sans cr
347 mplicité, il parvient à être si émouvant. On peut dire que dans ces deux gros volumes si nourris, il n’y a pas deux lignes d
348 et de descriptions des lieux où ils vivent. C’est dire que l’œuvre mérite l’effort d’attention soutenue que plusieurs chapit
349 osophie. Il entendait une voix intérieure qui lui disait  : « Si tu te mêles de ces affaires, tu ne seras toi-même, à la fin, p
350 . » Mais au même moment une autre voix intérieure disait  : « La bonté est le sel de la vie. L’organisme social demande des sac
351 n’est par une révolution ? Je vous demande de me dire clairement votre pensée à ce sujet. Eiichi se taisait. Une minute, de
352 se taisait, car il savait qu’il était inutile de dire quoi que ce soit à cet homme en colère. Trois, quatre, cinq minutes s
353 usqu’au bout des doigts. Il eut été impossible de dire lequel des deux était le juge de l’autre. Eiichi est provisoirement
354 sentait graduellement attiré par le Christ. Il se disait que ce n’était pas dans la mer qu’il fallait se jeter, mais dans les
89 1931, Foi et Vie, articles (1928–1977). André Gide ou le style exquis (à propos de Divers) (octobre 1931)
355 elligence sera de son côté. — « Causons un peu », dit le serpent… ⁂ Divers, recueil d’aphorismes, de « caractères » et de
356 et. Que Gide ne soit pas si « mauvais » qu’on l’a dit , — ou qu’il a bien voulu s’en donner l’air — je suis prêt à le concéd
357 it pas supporter qu’on l’engage. Mais qu’est-ce à dire lorsqu’on comprend que, non satisfait de s’y complaire, il croit y dé
358 croit y découvrir son originalité, ou comme il le dit  : son « paysage intérieur ». « Je puis dire que ce n’est pas à moi-mê
359 il le dit : son « paysage intérieur ». « Je puis dire que ce n’est pas à moi-même que je m’intéresse, mais au conflit de ce
360 ence de sa « réforme » et de sa nouveauté. Luther disait  : « Je ne puis autrement. » Gide, lui, se préoccupe sans cesse de fai
361 amment mesuré, conscient, exquis, mais, pour tout dire , complaisant et sans vénération. Complaisant à sa propre modestie. Et
90 1931, Foi et Vie, articles (1928–1977). Le protestantisme jugé (octobre 1931)
362 s romans est un indice révélateur, car quoi qu’on dise de la différence entre la vie et le roman, la composition de celui-ci
363 urs sujets) d’une perspicacité prophétique. 26. Dire de Gide qu’il est un écrivain protestant est une façon de parler que
91 1931, La Nouvelle Revue française, articles (1931–1961). Les Éléments de la grandeur humaine, par Rudolf Kassner (octobre 1931)
364 ôt incomplet et coupable. Il est donc possible de dire que le péché est la mesure du démesuré, et que pour le chrétien il n’
365 certaine clarté dispense le lecteur. On pourrait dire aussi que l’indiscret est celui qui se préoccupe de défendre plutôt q
366 et parfois tourne en sournoise malice. On ne peut dire précisément de Kassner qu’il réfute ses adversaires — Freud en partic
92 1932, Foi et Vie, articles (1928–1977). Romanciers protestants (janvier 1932)
367 traité en profondeur — roman-plongée pourrait-on dire —, d’une sourde et hautaine gravité, apparaît comme le premier chef-d
368 t de savoir si nous les méritons encore. Comme le disait un homme d’esprit, plus l’ancêtre dont on se réclame est éloigné, moi
369 res « bien protestants ». Je serais même tenté de dire , forçant un peu ma thèse, que ces traits négatifs, alliés à d’évident
370 dans le détail une accusation que certains, déjà, disent banale, pour lui ôter sa force, je le crains. ⁂ Le puritanisme, expre
371 e. Car il est certains cas où celui qui craint de dire toute la vérité n’exprime par là rien d’autre que sa méfiance vis-à-v
372 « selon l’immensité de sa grandeur » comme il est dit au dernier psaume. 28. Denis Saurat, dans la Nouvelle Revue frança
93 1932, La Nouvelle Revue française, articles (1931–1961). Les Signes parmi nous, par C. F. Ramuz (janvier 1932)
373 . Ce n’est pas un art d’après le peuple4, mais on dirait presque : d’avant. Il n’est pas jusqu’à son Antiquité qui ne coïncide
374 fficace des choses les plus simples. Mais il faut dire maintenant l’actualité tout à fait singulière d’un tel livre. Il y a
375 e ces Signes. Aussi serait-il bien insuffisant de dire d’une telle œuvre, datée de 1919 et reparue en un temps de crise, qu’
376 tend « observer ». 5. De tout bel canto, peut-on dire . C’est le ton de la musique de Stravinsky, du Sacre et des Noces. Le
94 1932, Présence, articles (1932–1946). Penser avec les mains (fragments) (janvier 1932)
377 de moderne. « Depuis Descartes, ils ont tous cru, dit Kierkegaard, que si longtemps qu’ils pussent douter, si longtemps qu’
378 sans trop de mauvais goût par une jeunesse qu’on dit outrecuidante, — qui surtout n’a pas envie de se faire assassiner. ⁂
379 marches de l’esprit. Et Dostoïevski, dont on peut dire qu’il pensait par péchés et remords. Ainsi pensèrent tous ceux dont l
380 ni socialisme. ⁂ Moralisme. Il y a des gens qui disent  : j’ai tel idéal de véracité, de justice, eh bien ! dès aujourd’hui j
381 ettre à exécution » — la condamner à mort, autant dire , et l’extirper de son être, fût-ce pour l’introduire dans l’Histoire.
382 cal. » (Marxisme et Religion.) 7. « Et l’ange me dit  : « Prends le livre et avale-le. » Ainsi Jean reçoit le pouvoir de pr
95 1932, La Nouvelle Revue française, articles (1931–1961). Le silence de Goethe (mars 1932)
383 Le silence de Goethe (mars 1932)d « L’homme, dit Goethe, ne reconnaît et n’apprécie que ce qu’il est lui-même en état
384 es vies, à leur équation d’existence, pourrait-on dire . Or c’est, chez l’un comme chez l’autre, une révolution profonde de l
385 quelques essais d’alchimie. Coquetteries, a-t-on dit , — mais il n’est point de sentiments intermédiaires qui ne conduisent
386 rmes d’existence que la Nature se voit pour ainsi dire contrainte d’assigner à l’homme actif 8, l’on découvre que c’est la m
387 ement dès lors est fatal. « Moi ! moi qui me suis dit mage ou ange, dispensé de toute morale, je suis rendu au sol, avec un
388 e passage fameux de la Saison : « moi qui me suis dit mage ou ange… » rappelle étrangement ces vers du Premier Faust que l’
389 ère, et les yeux, entre cette bouche et ce front, disent d’un sobre et méditant regard le mot suprême de la Saison, ce cri sou
390 redevient notre seul critère de cohérence. C’est dire que nous demandons aux œuvres que nous aimons de témoigner d’une cert
96 1932, Articles divers (1932-1935). « Mouvement », « La morte ou la nue », « Ainsi » (16 avril 1932)
391 conserver quelque espoir à condition de ne plus dire un mot de ne plus rien. La morte ou la nue Quand tes yeux
97 1932, Foi et Vie, articles (1928–1977). Goethe, chrétien, païen (avril 1932)
392 t une de ces « questions au christianisme » comme dit Barth, une de ces questions qui nous sont posées comme autant d’accus
393 mais plutôt pour en faire sentir l’acuité. Mais, dira-t -on d’emblée, le simple fait qu’une équivoque si grave subsiste et par
394 Seigneur et Jésus son fils bien-aimé. C’est vous dire que j’ai acquis plus de raison et d’expérience : la crainte du Seigne
395 affirmations nettement immanentistes, ou comme on disait alors, panthéistes. Source de malentendus perpétuellement renaissants
396 communauté de la foi chrétienne l’homme qui a pu dire qu’il s’inclinait devant le Christ comme devant la « révélation divin
397 uge le monde séparé de Dieu. Il n’est pas vrai de dire qu’un monde séparé de Dieu doit ou peut être envisagé comme un monde
98 1932, Présence, articles (1932–1946). Cause commune (avril-juin 1932)
398 voir l’époque dans la peau ; c’est aujourd’hui en disant vite et sans calcul ce qui nous presse qu’on la dira le moins imparfa
399 t vite et sans calcul ce qui nous presse qu’on la dira le moins imparfaitement. Je ne t’envoie qu’une lettre. « Présence » e
400 e simple, nous ne saurions admettre que celle qui dirait  : « Faites ce que vous pensez, pensez ce que vous faites. » Alors que
401 « Une Actualité inséparable d’une Réalisation », disais -tu. Formule qu’au même moment, sans connaître ton texte, j’utilisais
99 1932, Articles divers (1932-1935). Sur la violence bourgeoise (15 mai 1932)
402 ivilisation, sauvegarder des « valeurs » que l’on dit être « de culture ». Il importe qu’elle ne revête jamais un aspect pr
403 la Révolution n’est pas le sang versé. Mais nous disons qu’il est plus sain d’être blessé que lentement stérilisé. Nous ne so
404 légère. Léon-Paul Fargue, à propos du bourgeois, disait un jour : « Il n’est pas d’une méchanceté cérastoïde. Il ne ferait pa
100 1932, La Nouvelle Revue française, articles (1931–1961). Querelles de famille, par Georges Duhamel (mai 1932)
405 . “De la musique avant toute chose…” Oh ! vous ne diriez plus cela, Verlaine ! » (page 16). 17. « Si je cherche querelle au m