1 1925, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Paul Colin, Van Gogh (août 1925)
1 les flammes, les soleils et aussi les grimaces de douleur de ses tableaux. Il faut louer Paul Colin de n’avoir rien caché des m
2 1926, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Adieu, beau désordre… (mars 1926)
2 laisir : déjà nous en sommes à cultiver certaines douleurs , plaisirs rares ; et les dissonances les plus aiguës prennent la plac
3 tes les émotions de l’âme, et lui multipliant ses douleurs en les lui nommant », ils décrivent le tourment dont sortira peut-êtr
3 1926, Articles divers (1924–1930). Confession tendancieuse (mai 1926)
4 r ma vie — toute ma joie ! » Ce n’était plus une douleur rare que j’aimais dans ces brutalités, c’était ma liberté agissante.
4 1926, Articles divers (1924–1930). Soir de Florence (13 novembre 1926)
5 deur du fleuve est son parfum, le soleil rouge sa douleur . Les bœufs blancs, les roues peintes du char, l’Italie des poètes… Ma
5 1926, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Alfred Colling, L’Iroquois (décembre 1926)
6 ait plus de quels souvenirs ; jusqu’au soir où la douleur nette d’un amour réveillé l’envahit. Et Closain rencontre, dans l’iné
6 1927, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Louis Aragon, Le Paysan de Paris (janvier 1927)
7 aste et profond comme l’époque. « Voulez-vous des douleurs , la mort ou des chansons ? » On a l’hallucination du décor des capita
7 1927, Revue de Belles-Lettres, articles (1926–1968). Lettre du survivant (février 1927)
8 , sans doute parce que c’est là que se nouent les douleurs les plus atrocement inutiles. La première fois, au théâtre. Dans l’om
9 s ; car on pardonne l’ivresse, mais non certaines douleurs . Même, je fus obligé de confier à un ami que j’en avais repris … Les
8 1927, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Bernard Lecache, Jacob (mai 1927)
10 origines. Le vieux père s’effondre de honte et de douleur . « On vend de l’étoffe… eux ils se vendent ! » Mais Jacob a renié ses
9 1927, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). René Crevel, La Mort difficile (mai 1927)
11 il y a dans l’œuvre de René Crevel un sens de la douleur et un sérieux humain qui forcent la sympathie. ai. « René Crevel :
10 1927, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Paul Éluard, Capitale de la douleur (mai 1927)
12 Paul Éluard, Capitale de la douleur (mai 1927)aj Nocturnes aux caresses coupantes comme certaines herb
13 préhensible. aj. « Paul Éluard : Capitale de la douleur (NRF) », Bibliothèque universelle et Revue de Genève, Genève, mai 192
11 1927, Revue de Belles-Lettres, articles (1926–1968). La part du feu. Lettres sur le mépris de la littérature (juillet 1927)
14 e glisse un poème où vous aimiez à la folie votre douleur . Narcisse se contemple au miroir de son monocle. Au petit matin, il s
12 1927, Articles divers (1924–1930). Dés ou la clef des champs (1927)
15 isirs, avec assurance contre faillites morales et douleurs d’amour — ô vertige sans prix du lâchez-tout ! Ils ont inventé les ca
16 Sauter follement d’une destinée dans l’autre, de douleurs en ivresses avec la même joie, mon cheval fou, mon beau Désir s’ébrou
13 1928, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Guy de Pourtalès, Louis II de Bavière ou Hamlet-Roi (décembre 1928)
17 t de Liszt et de Chopin, c’était l’amour, donc la douleur  ; ici, c’est l’absence d’amour, par refus de souffrir. Mais chez un ê
14 1929, Les Méfaits de l’instruction publique. 1. Mes prisons
18 cet axiome qui devint la formule de mes premières douleurs morales. Après six ans de ce régime, on m’avait suffisamment rabroué
15 1929, Les Méfaits de l’instruction publique. 5. La machine à fabriquer des électeurs
19 t ceci il y a surtout de la nervosité, de petites douleurs de jeunes bourgeois. Essayer de venir me dire ça chez moi, n’est-ce p
16 1929, Les Méfaits de l’instruction publique (1972). 1. Mes prisons
20 cet axiome qui devint la formule de mes premières douleurs morales. Après six ans de ce régime, on m’avait suffisamment rabroué
17 1929, Les Méfaits de l’instruction publique (1972). 5. La machine à fabriquer des électeurs
21 t ceci il y a surtout de la nervosité, de petites douleurs de jeune bourgeois. Essayez de venir me dire ça chez moi, n’est-ce pa
18 1930, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Voyage en Hongrie I (octobre 1930)
22 temporelle, n’ayant cure des statistiques — et sa douleur aussi, douleur d’orgueil blessé, mais qui emporte la sympathie car l’
23 yant cure des statistiques — et sa douleur aussi, douleur d’orgueil blessé, mais qui emporte la sympathie car l’orgueil hongroi
19 1932, Présence, articles (1932–1946). Penser avec les mains (fragments) (janvier 1932)
24 ention, que l’on pourrait baptiser la pensée sans douleur , et qui comblait si doucement la débilité morale du siècle ! Elle en
20 1932, Présence, articles (1932–1946). Cause commune (avril-juin 1932)
25 le malthusianisme des virtuoses de la pensée sans douleur , contre une bourgeoisie que la jouissance du téléphone et de l’ascens
21 1932, Foi et Vie, articles (1928–1977). Penser dangereusement (juin 1932)
26 e humiliation rénovatrice, une joie au sein de la douleur , la force de supporter des souffrances physiques, la force et la joie
22 1932, La Nouvelle Revue française, articles (1931–1961). À prendre ou à tuer (décembre 1932)
27 vidu, de la « pensée » bourgeoise (la pensée sans douleur  !), des méthodes policières grâce auxquelles se maintient le désordre
23 1932, Le Paysan du Danube. Le Paysan du Danube — Voyage en Hongrie
28 temporelle, n’ayant cure des statistiques — et sa douleur aussi, douleur d’orgueil blessé, mais qui emporte la sympathie : car
29 yant cure des statistiques — et sa douleur aussi, douleur d’orgueil blessé, mais qui emporte la sympathie : car l’orgueil hongr
24 1932, Le Paysan du Danube et autres textes. Première partie. Le paysan du Danube — Voyage en Hongrie
30 temporelle, n’ayant cure des statistiques — et sa douleur aussi, douleur d’orgueil blessé, mais qui emporte la sympathie : car
31 yant cure des statistiques — et sa douleur aussi, douleur d’orgueil blessé, mais qui emporte la sympathie : car l’orgueil hongr
25 1932, Le Paysan du Danube et autres textes. Suite neuchâteloise — VIII
32 oque à l’occasion des Auvergnats, mais grimace de douleur à nous entendre. Écoutez les jeunes gens dans la rue (« sur la rue »
26 1933, Esprit, articles (1932–1962). Comment rompre ? (mars 1933)
33 dormir, mais en vain : elle s’est fait mal, et la douleur tient réveillé. On a essayé de nous faire croire que cet « ordre » so
27 1933, Esprit, articles (1932–1962). Loisir ou temps vide ? (juillet 1933)
34 long travail d’enfantement ? Cela ne va pas sans douleur , non plus que sans volupté. Mais le sens et la fin seuls importent, e
28 1934, Foi et Vie, articles (1928–1977). Nécessité de Kierkegaard (août 1934)
35 pose. Et l’on voit que son rire n’est rien que la douleur du témoin de l’Esprit au milieu de la foule. L’originalité Qu’e
29 1934, Foi et Vie, articles (1928–1977). Kasimir Edschmid, Destin allemand (octobre 1934)
36 ux voluptés de l’aventure, à la psychologie de la douleur physique. Ses héros subissent, avec un héroïsme et une révolte plus é
30 1934, Esprit, articles (1932–1962). Définition de la personne (décembre 1934)
37 l’homme est un acte La joie de l’homme, ou sa douleur , tels sont les signes de son existence concrète, cependant que l’ango
31 1934, Politique de la personne. Idoles — Comment rompre ?
38 dormir, mais en vain : elle s’est fait mal, et la douleur tient réveillé. On a essayé de nous faire croire que cet « ordre » so
32 1934, Politique de la personne. Problèmes de la révolution personnaliste — D’un Cahier de revendications
39 vidu, de la « pensée » bourgeoise (la pensée sans douleur  !), des méthodes policières grâce auxquelles se maintient le désordre
33 1934, Politique de la personne. Appendice — Loisir ou temps vide ?
40 long travail d’enfantement ? Cela ne va pas sans douleur , non plus que sans volupté. Mais le sens et la fin seuls importent, e
34 1934, Politique de la personne (1946). Idoles — Comment rompre ?
41 dormir, mais en vain : elle s’est fait mal, et la douleur tient réveillé. On a essayé de nous faire croire que cet « ordre » so
35 1934, Politique de la personne (1946). Problèmes de la révolution personnaliste — D’un Cahier de revendications
42 vidu, de la « pensée » bourgeoise (la pensée sans douleur  !), des méthodes policières grâce auxquelles se maintient le désordre
36 1934, Politique de la personne (1946). Appendices — Loisir ou temps vide ?
43 long travail d’enfantement ? Cela ne va pas sans douleur , non plus que sans volupté. Mais le sens et la fin seuls importent, e
37 1935, Esprit, articles (1932–1962). Kasimir Edschmid, Destin allemand (mai 1935)
44 ssionniste et complaisant dans la description des douleurs physiques. Au total, Edschmid est plus fort. Attendrons-nous la proch
38 1935, Esprit, articles (1932–1962). Tristan Tzara, Grains et Issues (juin 1935)
45 ). Mais la pensée se dégage mieux. Quoique toute douleur morale puisse être ramenée à un système de coordonnées sociales, on a
39 1936, Penser avec les mains. Deuxième partie. Penser avec les mains — La pensée prolétarisée
46 c’est lui qui nous contrôle, c’est lui qui, sans douleur , marque tant de « travaux » de son poinçon d’inefficacité67. Machines
47 — que doit s’adresser la pitié. La pensée sans douleur Cette sobriété méfiante et cette absence de pétulance intellectuel
48 invention, que l’on peut baptiser la pensée sans douleur et qui comblait si doucement la débilité morale du siècle. Elle en fi
49 rend son examen relativement aisé. La pensée sans douleur , en effet, est d’abord une pensée systématique. Cet adjectif évoque d
50 de joie secrète, ni jamais secouée de sursauts de douleur , puisqu’elle prend son gîte à l’abri des atteintes de la mort, mais a
51 eté sociale par décret des tyrans, la pensée sans douleur par des diplômes et des titres, la religion sans foi par le respect p
40 1936, Penser avec les mains (1972). Penser avec les mains — La pensée prolétarisée
52 c’est lui qui nous contrôle, c’est lui qui, sans douleur , marque tant de « travaux » de son poinçon d’inefficacité69. Machines
53 — que doit s’adresser la pitié. La pensée sans douleur Cette sobriété méfiante et cette absence de pétulance intellectuel
54 invention, que l’on peut baptiser la pensée sans douleur et qui comblait si doucement la débilité morale du siècle. Elle en fi
55 rend son examen relativement aisé. La pensée sans douleur , en effet, est d’abord une pensée systématique. Cet adjectif évoque
56 de joie secrète, ni jamais secouée de sursauts de douleur , puisqu’elle prend son gîte à l’abri des atteintes de la mort, mais a
57 eté sociale par décret des tyrans, la pensée sans douleur par diplômes et titres, la religion sans foi par le respect public ;
41 1937, La Nouvelle Revue française, articles (1931–1961). N’habitez pas les villes (Extrait d’un Journal) (juillet 1937)
58 vre. Celle-ci est énorme et goutteuse. Elle a des douleurs dans les jambes, et m’en parle d’abord, pour me mettre en confiance.
42 1937, Articles divers (1936-1938). Journal d’un intellectuel en chômage (25 juillet 1937)
59 vre. Celle-ci est énorme et goutteuse. Elle a des douleurs dans les jambes, et m’en parle d’abord, pour me mettre en confiance.
43 1937, Journal d’un intellectuel en chômage. N’habitez pas les villes !
60 vre. Celle-ci est énorme et goutteuse. Elle a des douleurs dans les jambes, et m’en parle d’abord, pour me mettre en confiance.
61 , la création tout entière soupire et souffre des douleurs de l’enfantement… Car c’est en espérance que nous sommes sauvés. » (R
44 1938, Les Nouveaux Cahiers (1937-1939). Vues sur le national-socialisme (1er juin 1938)
62 . Le capital est en bonne voie d’étatisation sans douleur . Idéalisme et réalisme ont fait faillite. Le seul adversaire du régim
45 1938, Esprit, articles (1932–1962). La passion contre le mariage (septembre 1938)
63 te, intense, infiniment intéressante… Or c’est la douleur seule qui rend consciente la passion, et c’est pourquoi l’on aime sou
46 1938, Journal d’Allemagne. Conclusion 1938
64 . Le capital est en bonne voie d’étatisation sans douleur . Idéalisme et réalisme ont fait faillite. Le seul adversaire du régim
47 1939, La Nouvelle Revue française, articles (1931–1961). Don Juan (juillet 1939)
65 fureur dionysiaque où la joie de détruire devient douleur , et dans l’angoisse d’une puissance anéantie par son succès, que Niet
48 1939, La Revue de Paris, articles (1937–1969). L’Âme romantique et le rêve (15 août 1939)
66 reud) de telle manière que la cause secrète de sa douleur en vient à se confondre avec le fait de vivre en général. D’où l’idée
49 1939, L’Amour et l’Occident. Le mythe de Tristan
67 réjouis de lui ; mon mal est ce que je veux et ma douleur est ma santé. Je ne vois donc pas de quoi je me plains, car mon mal m
68 je souffre agréablement, et tant de joie dans ma douleur que je suis malade avec délices. Chrétien de Troyes. Il faut avoir
69 nte, si animale pourrait-on dire, qu’il oublie la douleur et le danger dans l’ivresse de son « déduit ». Pourtant, le sang de s
70 romantique occidental comme un homme pour qui la douleur , et spécialement la douleur amoureuse, est un moyen privilégié de con
71 un homme pour qui la douleur, et spécialement la douleur amoureuse, est un moyen privilégié de connaissance. Certes, cela vaut
72 ’obsession de l’Européen : connaître à travers la douleur , c’est le secret du mythe de Tristan, l’amour-passion à la fois parta
50 1939, L’Amour et l’Occident. Les origines religieuses du mythe
73 a vie non par lassitude de vivre, par peur ou par douleur , mais dans un état de parfait détachement de la matière… Cinq genres
74 t fin à sa vie « non par lassitude ni par peur ou douleur , mais dans un état de parfait détachement de la matière…48 ». Voici
75 eux fond breton. Ce principe, c’est l’amour de la douleur considérée comme une ascèse, le « mal aimé » des troubadours. Voici T
76 fût pas porté. Ainsi Tristan veut se venger de sa douleur et de ses peines, et contre son mal, il avise un remède dont il doubl
51 1939, L’Amour et l’Occident. Passion et mystique
77 d’un goût qu’il est amer mais on dira aussi d’une douleur qu’elle est amère. Comment cela peut-il s’expliquer ? Tout le monde r
78 e répond, sans hésiter, que lorsqu’on parle d’une douleur amère, on s’exprime par métaphore, au figuré. Le sens propre du mot «
79 En vérité, il n’y a pas moins d’amertume dans la douleur que dans le goût du sel, mais ce que nous désignons dans l’une et l’a
80 dant — une illusion de gloire libératrice dont la douleur serait encore le signe ! Ainsi s’opère le renversement tragique : se
52 1939, L’Amour et l’Occident. Le mythe dans la littérature
81 reflet : De même que la tigresse, dans sa grande douleur , se soulage en regardant un miroir et croit y voir l’image de ses pet
82 s misères !) je me repais de ces peines et de ces douleurs -là avec une sorte de volupté si poignante que, si l’on vient m’en arr
83 bien le cours des choses de ce monde ? Est-ce une douleur physique, ou bien quelque rigueur injuste de fortune ? Pétrarque. — 
84 ement, « cette joie majestueuse qui fait toute la douleur du Roman ». Car pour l’atteindre ou seulement la pressentir, il eût f
85 toujours lié à notre haine, et nos plaisirs à nos douleurs . Il n’est pas de cause isolée qui nous détermine purement. Entre la j
86 . C’est parce que la passion n’existe pas sans la douleur qu’elle nous rend désirable notre perte. Écoutons la Religieuse portu
87 z-moi donc toujours, faites-moi souffrir de pires douleurs encore ! » Vers la fin du xviiie siècle, c’est une autre femme qui d
88 ité d’aimer comme je l’ai fait. Lorsqu’on fuit la douleur , c’est qu’on ne veut plus aimer. Celui qui aime devra ressentir étern
89 r sa blessure ouverte. Que Dieu me conserve cette douleur qui m’est indiciblement chère… Notre engagement n’était pas pris pour
90 produit pas la moitié autant d’impression que la douleur , ensuite, outre ce désagrément dans la quantité d’émotion, la sympath
91 s excitent. » Voilà qui est vrai : nous aimons la douleur , et le bonheur nous ennuie un peu… Cela vous paraît tout naturel ? Et
92 qui en un instant pénètre l’âme entière naît une douleur qui la transporte au-dessus d’elle-même et de tout le créé. Elle n’as
53 1939, L’Amour et l’Occident. Le mythe contre le mariage
93 te, intense, infiniment intéressante… Or c’est la douleur seule qui rend consciente la passion, et c’est pourquoi l’on aime sou
54 1939, L’Amour et l’Occident (1956). Le mythe de Tristan
94 réjouis de lui ; mon mal est ce que je veux et ma douleur est ma santé. Je ne vois donc pas de quoi je me plains, car mon mal m
95 je souffre agréablement, et tant de joie dans ma douleur que je suis malade avec délices. Chrétien de Troyes. Il faut avoir
96 nte, si animale pourrait-on dire, qu’il oublie la douleur et le danger dans l’ivresse de son « déduit ». Pourtant, le sang de s
97 romantique occidental comme un homme pour qui la douleur , et spécialement la douleur amoureuse, est un moyen privilégié de con
98 un homme pour qui la douleur, et spécialement la douleur amoureuse, est un moyen privilégié de connaissance. Certes, cela vaut
99 ’obsession de l’Européen : connaître à travers la douleur , c’est le secret du mythe de Tristan, l’amour-passion à la fois parta
55 1939, L’Amour et l’Occident (1956). Les origines religieuses du mythe
100 t fin à sa vie « non par lassitude ni par peur ou douleur , mais dans un état de parfait détachement de la matière…48 ». Voici l
101 eux fond breton. Ce principe, c’est l’amour de la douleur considérée comme une ascèse, le « mal aimé » des troubadours. Voici T
102 fût pas porté. Ainsi Tristan veut se venger de sa douleur et de ses peines, et contre son mal, il avise un remède dont il doubl
56 1939, L’Amour et l’Occident (1956). Passion et mystique
103 d’un goût qu’il est amer mais on dira aussi d’une douleur qu’elle est amère. Comment cela peut-il s’expliquer ? Tout le monde r
104 e répond, sans hésiter, que lorsqu’on parle d’une douleur amère, on s’exprime par métaphore, au figuré. Le sens propre du mot «
105 En vérité, il n’y a pas moins d’amertume dans la douleur que dans le goût du sel, mais ce que nous désignons dans l’un et l’au
106 dant — une illusion de gloire libératrice dont la douleur serait encore le signe ! Ainsi s’opère le renversement tragique : se
57 1939, L’Amour et l’Occident (1956). Le mythe dans la littérature
107 reflet : De même que la tigresse, dans sa grande douleur , se soulage en regardant un miroir et croit y voir l’image de ses pet
108 s misères !) je me repais de ces peines et de ces douleurs -là avec une sorte de volupté si poignante que, si l’on vient m’en arr
109 bien le cours des choses de ce monde ? Est-ce une douleur physique, ou bien quelque rigueur injuste de fortune ? Pétrarque. — R
110 ement, « cette joie majestueuse qui fait toute la douleur du Roman ». Car pour l’atteindre ou seulement la pressentir, il eût f
111 toujours lié à notre haine, et nos plaisirs à nos douleurs . Il n’est pas de cause isolée qui nous détermine purement. Entre la j
112 . C’est parce que la passion n’existe pas sans la douleur qu’elle nous rend désirable notre perte. Écoutons la Religieuse portu
113 z-moi donc toujours, faites-moi souffrir de pires douleurs encore ! » Vers la fin du xviiie siècle, c’est une autre femme qui d
114 ité d’aimer comme je l’ai fait. Lorsqu’on fuit la douleur , c’est qu’on ne veut plus aimer. Celui qui aime devra ressentir étern
115 r sa blessure ouverte. Que Dieu me conserve cette douleur qui m’est indiciblement chère… Notre engagement n’était pas pris pour
116 produit pas la moitié autant d’impression que la douleur , ensuite, outre ce désagrément dans la quantité d’émotion, la sympath
117 s excitent. » Voilà qui est vrai : nous aimons la douleur , et le bonheur nous ennuie un peu… Cela vous paraît tout naturel ? Et
118 qui en un instant pénètre l’âme entière naît une douleur qui la transporte au-dessus d’elle-même et de tout le créé. Elle n’as
58 1939, L’Amour et l’Occident (1956). Le mythe contre le mariage
119 te, intense, infiniment intéressante… Or c’est la douleur seule qui rend consciente la passion, et c’est pourquoi l’on aime sou
59 1939, L’Amour et l’Occident (1972). Le mythe de Tristan
120 réjouis de lui ; mon mal est ce que je veux et ma douleur est ma santé. Je ne vois donc pas de quoi je me plains, car mon mal m
121 je souffre agréablement, et tant de joie dans ma douleur que je suis malade avec délices. Chrétien de Troyes. Il faut avoir
122 nte, si animale pourrait-on dire, qu’il oublie la douleur et le danger dans l’ivresse de son « déduit ». Pourtant, le sang de s
123 romantique occidental comme un homme pour qui la douleur , et spécialement la douleur amoureuse, est un moyen privilégié de con
124 un homme pour qui la douleur, et spécialement la douleur amoureuse, est un moyen privilégié de connaissance. Certes, cela vaut
125 ’obsession de l’Européen : connaître à travers la douleur , c’est le secret du mythe de Tristan, l’amour-passion à la fois parta
60 1939, L’Amour et l’Occident (1972). Les origines religieuses du mythe
126 t fin à sa vie « non par lassitude ni par peur ou douleur , mais dans un état de parfait détachement de la matière… »41. Voici l
127 eux fond breton. Ce principe, c’est l’amour de la douleur considérée comme une ascèse, le « mal aimé » des troubadours. Voici T
128 fût pas porté. Ainsi Tristan veut se venger de sa douleur et de ses peines, et contre son mal, il avise un remède dont il doubl
61 1939, L’Amour et l’Occident (1972). Passion et mystique
129 d’un goût qu’il est amer mais on dira aussi d’une douleur qu’elle est amère. Comment cela peut-il s’expliquer ? Tout le monde r
130 e répond, sans hésiter, que lorsqu’on parle d’une douleur amère, on s’exprime par métaphore, au figuré. Le sens propre du mot «
131 En vérité, il n’y a pas moins d’amertume dans la douleur que dans le goût du sel, mais ce que nous désignons dans l’une et l’a
132 dant — une illusion de gloire libératrice dont la douleur serait encore le signe ! Ainsi s’opère le renversement tragique : se
62 1939, L’Amour et l’Occident (1972). Le mythe dans la littérature
133 reflet : De même que la tigresse, dans sa grande douleur , se soulage en regardant un miroir et croit y voir l’image de ses pet
134 s misères !) je me repais de ces peines et de ces douleurs -là avec une sorte de volupté si poignante que, si l’on vient m’en arr
135 bien le cours des choses de ce monde ? Est-ce une douleur physique, où bien quelque rigueur injuste de fortune ? Pétrarque. — 
136 ement, « cette joie majestueuse qui fait toute la douleur du Roman ». Car pour l’atteindre ou seulement la pressentir, il eût f
137 toujours lié à notre haine, et nos plaisirs à nos douleurs . Il n’est pas de cause isolée qui nous détermine purement. Entre la j
138 . C’est parce que la passion n’existe pas sans la douleur qu’elle nous rend désirable notre perte. Écoutons la Religieuse portu
139 z-moi donc toujours, faites-moi souffrir de pires douleurs encore ! » Vers la fin du xviiie siècle, c’est une autre femme qui d
140 ité d’aimer comme je l’ai fait. Lorsqu’on fuit la douleur , c’est qu’on ne veut plus aimer. Celui qui aime devra ressentir étern
141 r sa blessure ouverte. Que Dieu me conserve cette douleur qui m’est indiciblement chère… Notre engagement n’était pas pris pour
142 produit pas la moitié autant d’impression que la douleur , ensuite, outre ce désagrément dans la quantité d’émotion, la sympath
143 s excitent. » Voilà qui est vrai : nous aimons la douleur , et le bonheur nous ennuie un peu… Cela vous paraît tout naturel ? Et
144 qui en un instant pénètre l’âme entière naît une douleur qui la transporte au-dessus d’elle-même et de tout le créé. Elle n’as
63 1939, L’Amour et l’Occident (1972). Le mythe contre le mariage
145 te, intense, infiniment intéressante… Or c’est la douleur seule qui rend consciente la passion, et c’est pourquoi l’on aime sou
64 1941, Articles divers (1941-1946). Trois paraboles (1er octobre 1941)
146 asier cendreux. Pendant la nuit — grande était sa douleur — la pierre se mit à luire sous la cendre, et le grand feu flamba sou
65 1942, La Part du diable. Le diable dans nos dieux et dans nos maladies
147 fice et impérialisme, haine et tendresse, joie et douleur , sagesse et folie, vie et mort. Rien de plus rare qu’une passion véri
148 a les dents. Il aurait bien voulu parler, mais la douleur tordait les mots avant qu’ils aient quitté sa langue. Il essaya de di
149 et le mutisme de la mort, il est plus pur que nos douleurs , je l’ai nommé : cantique au bleu du ciel. 8. La morale du succès,
66 1942, La Part du diable (1944). L’Incognito et la Révélation
150 ont parle Baudelaire devrait être plutôt nommée : douleur aimée, désir inconscient de la mort. Car ici se sont déclenchés les m
67 1942, La Part du diable (1944). Le diable dans nos dieux et dans nos maladies
151 fice et impérialisme, haine et tendresse, joie et douleur , sagesse et folie, vie et mort. Rien de plus rare qu’une passion véri
152 a les dents. Il aurait bien voulu parler, mais la douleur tordait les mots avant qu’ils aient quitté sa langue. Il essaya de di
153 et le mutisme de la mort, il est plus pur que nos douleurs , je l’ai nommé : cantique au bleu du ciel. 18. La morale du succès
68 1942, La Part du diable (1982). L’Incognito et la révélation
154 ont parle Baudelaire devrait être plutôt nommée : douleur aimée, désir inconscient de la mort. Car ici se sont déclenchés les m
69 1942, La Part du diable (1982). Le diable dans nos Dieux et dans nos maladies
155 fice et impérialisme, haine et tendresse, joie et douleur , sagesse et folie, vie et mort. Rien de plus rare qu’une passion véri
156 a les dents. Il aurait bien voulu parler, mais la douleur tordait les mots avant qu’ils aient quitté sa langue. Il essaya de di
157 et le mutisme de la mort, il est plus pur que nos douleurs , je l’ai nommé : cantique au bleu du ciel. 20. La morale du succès
70 1943, Articles divers (1941-1946). Angérone (mars 1943)
158 ct de cet infini, plus puissant que la joie et la douleur . Dans le vertige de revenir toucher cet absolu, sensible à celui seul
71 1944, Les Personnes du drame. Sagesse et folie de la personne — Kierkegaard
159 pose. Et l’on voit que son rire n’est rien que la douleur du témoin de l’Esprit, au milieu de la foule. 4.L’originalité Q
72 1944, Les Personnes du drame. Une maladie de la personne — Le romantisme allemand
160 eud), de telle manière que la cause secrète de sa douleur en vient à se confondre avec le fait de vivre en général. D’où l’idée
73 1946, Réforme, articles (1946–1980). Deux lettres sur la fin du monde (29 juin 1946)
161 -ce que cela nous ferait ? Ce serait la fin de la douleur du monde. Certains jours, il me semble que la folie des peuples, des
74 1946, Esprit, articles (1932–1962). Épilogue (novembre 1946)
162 que la conscience s’éveille généralement dans la douleur , mais ils préfèrent l’anesthésie. Aussi n’ont-ils pas de philosophes,
75 1946, Lettres sur la bombe atomique. La fin du monde
163 -ce que cela nous ferait ? Ce serait la fin de la douleur du monde. Certains jours, il me semble que la folie des peuples, des
76 1946, Lettres sur la bombe atomique. La fin du monde
164 -ce que cela nous ferait ? Ce serait la fin de la douleur du monde. Certains jours, il me semble que la folie des peuples, des
77 1946, Journal d’une époque — 1926-1946 (1968). Le paysan du Danube — Voyage en Hongrie
165 emporelle, n’ayant cure des statistiques  — et sa douleur aussi, douleur d’orgueil blessé, mais qui emporte la sympathie : car
166 ant cure des statistiques  — et sa douleur aussi, douleur d’orgueil blessé, mais qui emporte la sympathie : car l’orgueil hongr
78 1946, Journal d’une époque — 1926-1946 (1968). Sur l’automne 1932, ou la naissance du personnalisme
167 le malthusianisme des virtuoses de la pensée sans douleur , contre une bourgeoisie que la jouissance du téléphone et de l’ascens
168 vidu, de la « pensée » bourgeoise (la pensée sans douleur  !), des méthodes policières grâce auxquelles se maintient le désordre
79 1946, Journal d’une époque — 1926-1946 (1968). Journal d’un intellectuel en chômage — N’habitez pas les villes !
169 vre. Celle-ci est énorme et goutteuse. Elle a des douleurs dans les jambes, et m’en parle d’abord, pour me mettre en confiance.
170 , la création tout entière soupire et souffre des douleurs de l’enfantement… Car c’est en espérance que nous sommes sauvés » (Ro
80 1946, Journal d’une époque — 1926-1946 (1968). Journal d’un intellectuel en chômage — Intermède
171 le plaindre et le réconforter, le mari se tord de douleur . « La femme a mal, dit-on, mais c’est l’homme qui souffre. » Une sema
81 1946, Journal d’une époque — 1926-1946 (1968). Journal d’Allemagne — Conclusions
172 . Le capital est en bonne voie d’étatisation sans douleur . Idéalisme et réalisme ont fait faillite. Le seul adversaire du régim
82 1947, Gazette de Lausanne, articles (1940–1984). Consolation à Me Duperrier sur un procès perdu (5 décembre 1947)
173 . On me fusille et on le pend d’office. Fin de la douleur de Duperrier. Mais voilà !… les Américains ont gagné la guerre. La Su
83 1947, Bulletin de la Guilde du livre, articles (1937–1948). Consolation à Me Duperrier sur un procès perdu (décembre 1947)
174 rrier sur un procès perdu (décembre 1947)j Ta douleur , du Périer, sera donc éternelle ? Et les tristes discours… … Est-ce q
175 . On me fusille et on le pend d’office. Fin de la douleur de Duperrier. Mais voilà… Les Américains ont gagné la guerre. L
84 1947, Doctrine fabuleuse. Angérone
176 ct de cet infini, plus puissant que la joie et la douleur . Dans le vertige de revenir toucher cet absolu, sensible à celui seul
85 1947, Doctrine fabuleuse. Don Juan
177 fureur dionysiaque où la joie de détruire devient douleur , et dans l’angoisse d’une puissance anéantie par son succès, que Niet
86 1947, Doctrine fabuleuse. L’eau ou L’esprit de la tempête
178 agitées par l’Esprit submergent le psalmiste, la douleur l’a noyé, et son salut n’est plus que dans la mort par l’eau. L’amert
179 ts, l’eau-mère. Et l’homme s’y noie et y meurt de douleur , il est noyé par l’amertume non par l’eau. C’est la saveur d’une vie
87 1947, Vivre en Amérique. Vie culturelle et religieuse
180 n écrit, c’est pour agir : il acceptera donc sans douleur d’amour-propre les conditions prescrites de l’action, définies par le
88 1947, Vivre en Amérique. Conseil à un Français pour vivre en Amérique
181 que la conscience s’éveille généralement dans la douleur , mais ils préfèrent l’anesthésie. Aussi n’ont-ils pas de philosophes,
89 1948, Suite neuchâteloise. VIII
182 oque à l’occasion des Auvergnats, mais grimace de douleur à nous entendre. Écoutez les jeunes gens dans la rue (« sur la rue »
90 1952, Articles divers (1951-1956). Robert de Traz, l’Européen (1952)
183 omme les fumées d’un sol volcanique, la haine, la douleur et l’espérance. Europe, vaste spectacle en désordre, où l’homme se tr
91 1953, Preuves, articles (1951–1968). Deux princes danois : Kierkegaard et Hamlet (février 1953)
184 t comprendre, écrit-il, cette contradiction de la douleur  : ne point se révéler et faire mourir l’amour ; se révéler et faire m
185 amertume : « Elle a choisi le cri, j’ai gardé la douleur  », tandis qu’Hamlet pousse Ophélia au suicide et semble indifférent à
92 1953, Le Figaro, articles (1939–1953). « Nous ne sommes pas des esclaves ! » (25 juin 1953)
186 ! Ils tirent sur les ouvriers ! » Le vieux cri de douleur des villes européennes, le cri de douleur des faubourgs s’est propagé
187 cri de douleur des villes européennes, le cri de douleur des faubourgs s’est propagé dans les avenues lugubres de Berlin, entr
93 1953, Preuves, articles (1951–1968). « Nous ne sommes pas des esclaves ! » (juillet 1953)
188 ! Ils tirent sur les ouvriers ! » Le vieux cri de douleur des villes européennes, le cri de douleur des faubourgs s’est propagé
189 cri de douleur des villes européennes, le cri de douleur des faubourgs s’est propagé dans les avenues lugubres de Berlin, entr
94 1954, Preuves, articles (1951–1968). La table ronde de l’Europe (janvier 1954)
190 r les avantages d’un peu plus de coopération sans douleur , tout en se gardant d’attaquer de front les préjugés nationalistes et
95 1955, Preuves, articles (1951–1968). L’aventure occidentale de l’homme : L’exploration de la matière (août 1955)
191 « la création tout entière soupire et souffre les douleurs de l’enfantement » et qu’elle attend « dans un ardent désir la révéla
96 1957, L’Aventure occidentale de l’homme. Deuxième partie. La Quête occidentale — L’exploration de la matière
192 « la création tout entière soupire et souffre les douleurs de l’enfantement » et qu’elle attend « dans un ardent désir la révéla
97 1961, La Nouvelle Revue française, articles (1931–1961). La personne, l’ange et l’absolu, ou le dialogue Occident-Orient (avril 1961)
193 e : « Qui a cent sortes d’amours a cent sortes de douleurs  ; qui a un amour a une douleur ; qui n’a pas d’amour n’a pas de doule
194 a cent sortes de douleurs ; qui a un amour a une douleur  ; qui n’a pas d’amour n’a pas de douleur. » Si l’on s’en tient aux te
195 ur a une douleur ; qui n’a pas d’amour n’a pas de douleur . » Si l’on s’en tient aux textes, la cause est entendue : l’Asie méta
98 1961, Preuves, articles (1951–1968). Dialectique des mythes : Le carrefour fabuleux (I) (avril 1961)
196 élité. « Qui comprendra cette contradiction de la douleur  : ne point se révéler, et faire mourir l’amour ; se révéler, et faire
197 us profond que le jour ne l’a vu. Profonde est sa douleur — Mais la joie plus profonde encore que la peine : La douleur dit : P
198 is la joie plus profonde encore que la peine : La douleur dit : Passe et finis ! Mais toute joie veut l’éternité, Veut la profo
99 1961, Preuves, articles (1951–1968). Dialectique des mythes : Le carrefour fabuleux (II) (mai 1961)
199 lus jamais aussi nettement distinct de tout autre douleur ou joie. Le sentiment qu’expriment les troubadours est typiquement ad
100 1961, Comme toi-même. Essais sur les mythes de l’amour. Première partie — Deux princes danois. Kierkegaard et Hamlet
200 t comprendre, écrit-il, cette contradiction de la douleur  : ne point se révéler et faire mourir l’amour ; se révéler et faire m
201 amertume : « Elle a choisi le cri, j’ai gardé la douleur  », tandis qu’Hamlet pousse Ophélia au suicide et semble indifférent à