1 1924, Articles divers (1924–1930). M. de Montherlant, le sport et les jésuites (9 février 1924)
1 nes gens : celle-ci empêche les abus, mais celles- forment l’esprit. » M. de Montherlant illustre sa propre pensée de ce
2 1925, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Lucien Fabre, Le Tarramagnou (septembre 1925)
2 rues, il meurt en clamant la paix. M. Fabre avait les éléments d’un grand roman : autour d’un sujet de vaste envergure,
3 1925, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Hugh Walpole, La Cité secrète (décembre 1925)
3 l’angle le plus éloigné du réduit, et se blottit , sur le sol, les yeux grands ouverts dans le vide, sans rien voir. A
4 1926, Articles divers (1924–1930). Conférence de René Guisan « Sur le Saint » (2 février 1926)
4 qu’un sens relatif pour nous protestants. Est-ce nous juger ? Les catholiques nous reprochent d’avoir méconnu l’élémen
5 1926, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Adieu, beau désordre… (mars 1926)
5 le condamner, et nous ne pouvons le suivre jusque-  : il est vain de dire qu’une époque s’est trompée, puisqu’elle seule
6 nouvelle ; mais qu’ils sachent, quand viendra le moment , détourner les yeux de leur recherche pour contempler un absolu ; qu’
6 1926, Articles divers (1924–1930). Les Bestiaires, par Henry de Montherlant (10 juillet 1926)
7 ament lyrique d’une puissance contagieuse. Il y a de quoi faire oublier des défauts qui tueraient tout autre que lui. C
7 1926, Journal de Genève, articles (1926–1982). Le Dépaysement oriental (16 juillet 1926)
8 le plus beau don de l’Orient à l’Europe ? Il y a des pages d’un accent très noble et courageux mêlé, parfois, d’une ce
8 1926, Articles divers (1924–1930). Soir de Florence (13 novembre 1926)
9 son jamais entendue qui nous accompagne depuis un moment sur le chemin de l’autre rive. Il y a un homme debout à l’avant d’un
9 1926, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Jacques Spitz, La Croisière indécise (décembre 1926)
10 rtant l’on sourit : il faut bien croire qu’il y a un talent, charmant, glacé, spirituellement « poétique ». y. « Jacq
10 1926, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). André Malraux, La Tentation de l’Occident (décembre 1926)
11 mpathiser avec son idéal de culture. Il n’y a pas deux points de vue irréductibles, du moins M. Malraux a fait parler s
11 1926, Revue de Belles-Lettres, articles (1926–1968). Paradoxe de la sincérité (décembre 1926)
12 aine de la littérature contemporaine. Cette sorte- de sincérité, on la nomme gratuité. Lafcadio poussant Fleurissoire « 
13 des sentiments que je crois avoir éprouvés à tel moment de mon passé. Parfois — rarement —, je parviens à me souvenir de cert
14 assez exactement, non sur mon passé, mais sur le moment que je vis1. Il est bien clair qu’on ne saurait atteindre « la vérité
15 r la vérité qu’on désirait qu’ils cachent pour un moment . « L’art est un mensonge, mais un bon artiste n’est pas menteur », di
16 ndividu — en dehors du corps. Et ce ne sont point jeux d’idées et jongleries verbales. Regards au-dessus de l’amour ! V
12 1927, Revue de Belles-Lettres, articles (1926–1968). Conte métaphysique : L’individu atteint de strabisme (janvier 1927)
17 gions de chasse gardée du ci-devant soleil. C’est qu’Urbain, premier du nom dans sa famille, laquelle n’avait compté ju
13 1927, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Guy de Pourtalès, Montclar (février 1927)
18 u’il nous peint sont ici tant soit peu russes, et , gidiennes. Il se connaît assez pour savoir ce qui est en lui de l’ho
14 1927, Revue de Belles-Lettres, articles (1926–1968). Lettre du survivant (février 1927)
19 plaisir, comme on dit, sans doute parce que c’est que se nouent les douleurs les plus atrocement inutiles. La première
20 iée. Puis je vous ai revue, aux courses, et c’est que j’ai découvert que vous existiez en moi, à certain désagrément qu
15 1927, Revue de Belles-Lettres, articles (1926–1968). Orphée sans charme (février 1927)
21 d’un trait pur. Il semble que Cocteau ait réalisé exactement ce qu’il voulait. Et pourtant cette admirable machine ne m
16 1927, Revue de Belles-Lettres, articles (1926–1968). L’autre œil (février 1927)
22 déjà meurtri, la suivaient en hurlant : « Bas-toi , bas-toi là ! »… Est-il plus atroce spectacle que celui d’une maîtres
23 , la suivaient en hurlant : « Bas-toi là, bas-toi  ! »… Est-il plus atroce spectacle que celui d’une maîtresse jadis bel
17 1927, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Edmond Jaloux, Ô toi que j’eusse aimée… (mars 1927)
24 ision prestigieuse et désolée… M. Jaloux a trouvé un sujet qui convient admirablement à son art, où s’unissent aujourd’
25 me dans l’une des dernières phrases de Sylvie : «  était le bonheur, peut-être… »). Mais le ton reste si léger, spiritue
18 1927, Revue de Belles-Lettres, articles (1926–1968). Entr’acte de René Clair, ou L’éloge du Miracle (mars 1927)
26 chose, il faut transplanter. Max Jacob. Ce soir- , le programme comprenait : un film d’avant-guerre ; un film japonais 
27 Quand la danseuse paraît, ils n’attendent que le moment où ils pourront se pousser en disant : « C’que c’est cochon ! » Mais
28 sser en disant : « C’que c’est cochon ! » Mais le moment ne vient pas, ils sont déçus. Enfin, mon voisin, un agent, murmure :
29  ! lui dis-je, si seulement. » Mais tout de même, par exemple, où nous ne pouvons nous empêcher d’admirer l’utilisation
30 ’est le fait d’un art à sa maturité. Mais ce sont critiques de style. D’ores et déjà, il faut admirer dans les films de
19 1927, Revue de Belles-Lettres, articles (1926–1968). Louis Aragon, le beau prétexte (avril 1927)
31 rt. » Nulle part, pensais-je : le salut n’est pas , ou là, à Rome, à Athènes, à Moscou, dans cette doctrine, dans ces œu
32 ulle part, pensais-je : le salut n’est pas là, ou , à Rome, à Athènes, à Moscou, dans cette doctrine, dans ces œuvres, à
20 1927, Articles divers (1924–1930). Jeunes artistes neuchâtelois (avril 1927)
33 de comique un peu bizarre qu’il glisse si souvent où on l’attend le moins. Conrad Meili apporte chez nous une inspirati
34 nt ces trois frères sont une école. Délaissant un moment ce trésor du meilleur réalisme, que nous saurons désormais retrouver,
21 1927, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Pierre Drieu la Rochelle, La Suite dans les idées (mai 1927)
35 à notre civilisation, — et je sais bien que c’est un des signes de sa décadence. Il y a du chirurgien chez ce soldat de
22 1927, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Pierre Girard, Connaissez mieux le cœur des femmes (juillet 1927)
36 ait vous ravir autant que ses impertinences. À ce moment s’approche M. Piquedon de Buibuis, qui parle toujours de Weber… Mais
23 1927, Revue de Belles-Lettres, articles (1926–1968). La part du feu. Lettres sur le mépris de la littérature (juillet 1927)
37 e française. Narcisse, personnage mythologique. —   ! [NdE] Le texte publié place également un appel de note plus bas dan
24 1927, Revue de Belles-Lettres, articles (1926–1968). Adieu au lecteur (juillet 1927)
38 sse = révolution Tous les malentendus viennent de . Nous sommes assez sages et assez fous pour ne pas en gémir et pour e
39 ut, un miracle. Et puis, ils ont des vieux un peu , du grand Arthur-Alfred-Albert au non moins grand Tanner. (On a fait
25 1927, Articles divers (1924–1930). Dés ou la clef des champs (1927)
40 ivra un homme élégant et tragique, qui se tint un moment immobile, cherchant une table, puis s’avança lentement vers la mienne
41 gitation visible. Bientôt il m’offrit de jouer un moment . Nous fixâmes comme enjeu nos consommations. Je gagnai. Il demanda de
42 ard qui opère au commandement de la main. Ce soir- , une confiance me possédait, telle que je savais très clairement que
26 1928, Foi et Vie, articles (1928–1977). Le péril Ford (février 1928)
43 nnées. Mais peut-être est-il temps encore. Ici et , quelques cris s’élèvent dans le désert d’une époque déjà presque aba
44 s. Car cela va bien plus profond, cette tromperie- . Elle peut amener, en se généralisant, une sorte de suicide du genre
45 nts de technique. Il n’a pas senti qu’il touchait le nœud vital du problème moderne. D’ailleurs, les idées générales de
46 luxe, n’est pas une faculté destinée à amuser nos moments de loisir, il a des exigences effectives ; et ces exigences sont en c
47 3. L’Illustration, 20 novembre 1926. 4. Ici et , la révolte perce : « Jugendbewegung » en Allemagne ; surréalisme en
27 1928, Articles divers (1924–1930). Un soir à Vienne avec Gérard (24 mars 1928)
48 erdues d’une révolution. Sept heures du soir : le moment était venu d’arrêter le plan de la soirée, et cette promenade où il y
49 pour d’autres raisons qu’eux, probablement… À ce moment , comme nous traversions une rue sillonnée de taxis rapides, le homard
50  » La pauvre fille ne comprenant pas, il y eut un moment pénible, comme toujours lorsqu’un peu de simple humanité vient interr
51 re flatteuse aux caprices redoutables. Cette nuit- nous rencontrâmes des anges au coin des ruelles, des oiseaux nous par
28 1928, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Guy de Pourtalès, Louis II de Bavière ou Hamlet-Roi (décembre 1928)
52 e Pourtalès de ce qu’il préfère parler d’illusion où nos psychiatres proposeraient de moins jolis mots ; mais ce n’est
29 1928, Articles divers (1924–1930). Miroirs, ou Comment on perd Eurydice et soi-même » (décembre 1928)
53 est. C’est une autre manie de sa génération. Mais encore il se singularise : il n’écrit pas de livre pour y pourchasser
54 le lecteur par ruse jusqu’à la dernière page, et déclare froidement ne pas exister. Non : il a remarqué que l’époque p
55 e une sorte de rire au coin de sa bouche dans les moments de pire découragement ; et beaucoup d’autres hiatus de ce genre, qui
30 1929, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Sherwood Anderson, Mon père et moi et Je suis un homme (janvier 1929)
56 couleur, de rêves, de visages, tandis que ç[à] et s’ouvrent des perspectives saisissantes sur l’époque. Anderson est av
57 sme, plein de verdeur et souvent d’amertume. Mais où d’autres placeraient le couplet humanitariste, lui s’en va dans un
58 autres”, me disais-je parfois, et il y avait des moments où j’arrivais presque à me convaincre que si je m’approchais tout à c
31 1929, Revue de Belles-Lettres, articles (1926–1968). Souvenirs d’enfance et de jeunesse, par Philippe Godet (avril 1929)
59 anque de chair. Et de rêve. Est-ce qu’en ce temps- on ne se nourrissait vraiment que de petits mots d’esprit et de malic
32 1929, Articles divers (1924–1930). La tour de Hölderlin (15 juillet 1929)
60 maison, en attendant l’heure d’ouverture. Il y a une station de canots de louage où j’ai vite découvert un « Friedrich
33 1929, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). André Rolland de Renéville, Rimbaud le voyant (août 1929)
61 mépris pour la révélation évangélique. Je ne vois que l’indice d’une confusion bien française, hélas. ba. « André Rol
34 1929, Revue de Belles-Lettres, articles (1926–1968). L’ordre social. Le Libéralisme. L’inspiration (novembre 1929)
62 , mais sans espoir. Il lui écrivit, en sortant de , dans une crèmerie pleine de couples à la mode. Mais en écrivant il p
35 1929, Les Méfaits de l’instruction publique. 1. Mes prisons
63 aire comprendre avec enthousiasme que ces vérités- n’ont aucune importance.) Quant à l’autre « évidence » que je viens d
36 1929, Les Méfaits de l’instruction publique. 2. Description du monstre
64 e sérieux, avec un P majuscule. On sent que c’est son affaire : Monsieur en un mot est M’sieu l’Instituteur. Signes par
37 1929, Les Méfaits de l’instruction publique. 3. Anatomie du monstre
65 n’a qu’une clairvoyance intéressée : mais celles- sont les plus vives. Enfin, je tiens à reconnaître qu’ici je ne cherc
66 par apprendre le résumé. D’ailleurs elle s’arrête . Les manuels ne correspondent à aucune réalité. Ils ne renferment rie
67 ’énormité de l’effort qu’on demande à ces petits. encore il y a une exagération absurde, une généralisation si schémati
68 r qu’il n’est que ridicule et mesquinerie. Il y a une préméditation de médiocrité que je ne puis m’empêcher de trouver
69 tellement avec ceux du bon sens. Je m’en tiendrai , renonçant pour cette fois à démontrer, ce qui serait facile, qu’ils
70 s vous êtes, de ce fait, contre le régime. Il y a , dirait M. Prudhomme, un bien grave dilemme. 4. Ce ne sont pas seu
38 1929, Les Méfaits de l’instruction publique. 4. L’illusion réformiste
71 dément, on se glisse à l’intérieur de son esprit, où s’élabore son invention ; on capte scientifiquement les sources mê
72 uivoque frappe tout essai de réforme. Qu’il y ait cependant une possibilité pratique d’en sortir, je ne le nie pas. Mai
39 1929, Les Méfaits de l’instruction publique. 5. La machine à fabriquer des électeurs
73 notre Institutrice qu’un rendu. Car dans ce monde- « tout se paye » comme ils disent avec une satisfaction sordide et ma
40 1929, Les Méfaits de l’instruction publique. 6. La trahison de l’instruction publique
74 e s’est vendue à des intérêts politiques. C’était , nous venons de le voir, son unique moyen de parvenir. Elle participe
75 rganisation. Or il semble bien que nous en soyons- , s’il faut en croire les signes de révolte qui apparaissent de toutes
41 1929, Les Méfaits de l’instruction publique. 7. L’Instruction publique contre le progrès
76 ionalisme12 et la sentimentalité. Ce rationalisme- triomphe non seulement dans les principes démocratiques, et dans ceux
42 1929, Les Méfaits de l’instruction publique. Appendice. Utopie
77 de n’importe quoi, comme on sait, et ils auraient l’occasion de racheter bien des choses. Ce n’est rien de moins qu’une
78 ’une rédemption du journalisme, ce que je propose- . Et c’est ainsi qu’on peut imaginer sans trop d’invraisemblance de pe
79 s auxquelles on l’applique généralement. Ces gens- diront que je veux militariser l’enseignement ou transformer les coll
80 s’épargnerait de longs énervements. Il n’y a pas de quoi se tordre. Car tout cela nous donnerait des années de liberté
81 ières ne vivent que de semblables accusations. Du moment que n’importe qui juge et contrôle n’importe quoi, il faut bien inven
43 1929, Les Méfaits de l’instruction publique (1972). 1. Mes prisons
82 aire comprendre avec enthousiasme que ces vérités- n’ont aucune importance.) Quant à l’autre « évidence » que je viens d
44 1929, Les Méfaits de l’instruction publique (1972). 3. Anatomie du monstre
83 par apprendre le résumé. D’ailleurs elle s’arrête . Les manuels ne correspondent à aucune réalité. Ils ne renferment rie
84 ’énormité de l’effort qu’on demande à ces petits. encore, il y a une exagération absurde, une généralisation si schémat
85 r qu’il n’est que ridicule et mesquinerie. Il y a une préméditation de médiocrité que je ne puis m’empêcher de trouver
86 tellement avec ceux du bon sens. Je m’en tiendrai , renonçant pour cette fois à démontrer, ce qui serait facile, qu’ils
87 s vous êtes, de ce fait, contre le régime. Il y a , dirait M. Prudhomme, un bien grave dilemme.   4. Ce ne sont pas s
45 1929, Les Méfaits de l’instruction publique (1972). 4. L’illusion réformiste
88 dément, on se glisse à l’intérieur de son esprit, où s’élabore son invention ; on capte scientifiquement les sources mê
89 uivoque frappe tout essai de réforme. Qu’il y ait cependant une possibilité pratique d’en sortir, je ne le nie pas. Mai
46 1929, Les Méfaits de l’instruction publique (1972). 5. La machine à fabriquer des électeurs
90 notre Institutrice qu’un rendu. Car dans ce monde- « tout se paye » comme ils disent avec une satisfaction sordide et ma
47 1929, Les Méfaits de l’instruction publique (1972). 6. La trahison de l’instruction publique
91 e s’est vendue à des intérêts politiques. C’était , nous venons de le voir, son unique moyen de parvenir. Elle participe
92 rganisation. Or il semble bien que nous en soyons- , s’il faut en croire les signes de révolte qui apparaissent de toutes
48 1929, Les Méfaits de l’instruction publique (1972). 7. L’instruction publique contre le progrès
93 onalisme 12 et la sentimentalité. Ce rationalisme- triomphe non seulement dans les principes démocratiques, et dans ceux
49 1929, Les Méfaits de l’instruction publique (1972). Appendice. Utopie
94 de n’importe quoi, comme on sait, et ils auraient l’occasion de racheter bien des choses. Ce n’est rien de moins qu’une
95 ’une rédemption du journalisme, ce que je propose- . Et c’est ainsi qu’on peut imaginer sans trop d’invraisemblance de pe
96 s auxquelles on l’applique généralement. Ces gens- diront que je veux militariser l’enseignement ou transformer les coll
97 s’épargnerait de longs énervements. Il n’y a pas de quoi se tordre. Car tout cela nous donnerait des années de liberté
98 ières ne vivent que de semblables accusations. Du moment que n’importe qui juge et contrôle n’importe quoi, il faut bien inven
50 1930, Revue de Belles-Lettres, articles (1926–1968). Les soirées du Brambilla-club (mai 1930)
99 e où je suis né, qui n’est pas ma patrie. Ce soir- , le fantôme ayant envie de manger ferme a donné au chauffeur l’adress
100 versons la nuit rose et violette de Montparnasse. , l’insondable lubie d’un agent nous immobilise une minute aux lisière
101 oire (d’heure en heure ces yeux plus vivants…) De , je le suppose, une certaine misanthropie en germe : les êtres change
102 s êtres rêvés m’emportent ! — Ils me conduiraient où je ne sais pas que j’ai si grand désir d’aller… Est-ce ici ? Je re
103 upart suffisantes. Francis de Miomandre n’est pas . Il a téléphoné au début de l’après-midi qu’il commençait un roman. S
104 rfaire ? — il est bientôt minuit. Mon fantôme est . Un chien, Dick, est là. Pierre Girard n’est pas là, ni Othon ; mais
105 t minuit. Mon fantôme est là. Un chien, Dick, est . Pierre Girard n’est pas là, ni Othon ; mais bien quelques sirènes. A
106 . Un chien, Dick, est là. Pierre Girard n’est pas , ni Othon ; mais bien quelques sirènes. Albert Béguin, André Würmser,
107 Würmser, Théobaldus Bombast et Mlle Monnier sont . Jacques Chenevière pourrait très bien être là, puisqu’en ma voisine,
108 nt là. Jacques Chenevière pourrait très bien être , puisqu’en ma voisine, je reconnais la Jeune fille de neige. On la se
109 d’adorables roseurs boréales. Hoffmann n’est pas , mais bien Dollonne, ce qui revient au même. Une femme fatale et un g
110 même. Une femme fatale et un grand incompris sont . Enfin, Jean Cassou, représentant Mgr le marquis de Carabas, absent d
111 t Mgr le marquis de Carabas, absent de Paris, est . Si vous enlevez Georges Petit, égaré, en ayant soin d’ajouter ceux q
112 lettriens célèbrent les rites du Sapin vert. À ce moment apparaît Charles Du Bos, en kimono de soie « capstan ». Il ouvre une
113 uil une mendiante qui pleurait très doucement. Un moment , il écouta sa mélopée. Puis envahi par un dernier feu, il se précipit
114 oethe) ou Jérôme Cardan (xvie siècle) à certains moments .   Paris, le 28 avril. 18. ……………… (N. de la R.) 19. L’auteur nous
51 1930, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Voyage en Hongrie I (octobre 1930)
115 e situer dans l’ensemble des constructions. C’est qu’on entre. Murs nus. Un catafalque de bois, au milieu, recouvert d’
116 urer cette mastication. Mais je m’égare, laissons- ces moutons. 5. Café amer En Hongrie l’on est assailli par le p
117 ui se réchauffent sur les degrés du poêle, celles- ne chantant pas. Parmi elles, des Tziganes, dont l’une affreusement b
52 1930, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Hölderlin, La Mort d’Empédocle et Poèmes de la folie (octobre 1930)
118 de moins en moins à « réfléchir » sa création. De sa folie, qu’il pressent. Et M. Babelon cite à ce sujet des phrases t
53 1930, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Voyage en Hongrie II (novembre 1930)
119 fusion de sentimentalisme et de passion, et c’est son miracle. Si tu n’as pas le sens de la musique, conserve quelque e
120 stridente et basse, prolongée. Peut-être ce soir- , ai-je compris la Grande Plaine, et que par sa musique j’étais aux ma
121 mais voici que le petit train en rumeur depuis un moment ne redescend plus : il gouverne avec une vertigineuse docilité dans l
122 re est-il ? La Lune se tient assez bien depuis un moment , c’est que la ligne est droite. Je ne sais plus dans quel sens je rou
123 ar la main. Ainsi je quitte la Hongrie. Serait-ce tout ce qu’elle m’a donné ? Cette notion plus vive d’un univers où la
124 res semblables, en voyage, je me dis que c’est de que j’ai tiré le sentiment d’absurdité foncière qu’il m’arrive d’épro
54 1930, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Charles Du Bos, Approximations, 4e série (novembre 1930)
125 ns insistants, moins concertés. Mais n’est-ce pas un défaut qui relève de la nature même d’un esprit « critique » dans
126 mble lui conviennent. On le conçoit, ce n’est pas se rendre la tâche facile. Cernant de toutes parts son sujet, M. Du B
127 itique en présence des obstacles qu’il rencontre, où le créateur, supposant le problème résolu (Racine), fait une œuvre
55 1931, Foi et Vie, articles (1928–1977). Sécularisme (mars 1931)
128 ansformé que spirituellement. Et cette révolution- a l’avantage d’être possible dès maintenant. Mais M. Nizan a trop de
56 1931, Foi et Vie, articles (1928–1977). Une exposition d’artistes protestants modernes (avril 1931)
129 parisienne la plus fringante et bariolée. Il y a quelque mystère ; demandons-en l’explication à la Préface d’un si bri
130 ents, vitrines, coffrets, objets ouvragés. Il y a une tradition qui certainement est bien huguenote : elle remonte aux
131 on, il y a tous les sujets chrétiens ! C’est bien que nous voulions en venir : le dogme ne doit être qu’un stimulant (u
57 1931, Foi et Vie, articles (1928–1977). Conférences du comte Keyserling (avril 1931)
132 ’est un idéal positif, immédiat parce qu’éternel. où Keyserling dit seulement adaptation, nous ajoutons régénération ;
58 1931, Foi et Vie, articles (1928–1977). Au sujet d’un grand roman : La Princesse Blanche par Maurice Baring (mai 1931)
133 de Baring ne manquent pas à cette tâche, et c’est l’important. Le mérite le plus rare de ce livre est sans doute de fai
134 re, d’aimer et de souffrir par son amour. C’était choisir un sujet inévitablement tragique. Car si l’histoire de l’asce
135 une ascension continue, mais une fois atteint le moment de sa perfection, ne peut plus que se souvenir, c’est-à-dire souffrir
136 rement douloureuses. Certains, peut-être, verront- une condamnation des passions humaines, et comme la morale du roman.
137 pir de soulagement. La question était réglée : du moment qu’on allait à l’église le dimanche, tout était bien ; inutile d’en d
138 l’esprit à la périphérie des vérités religieuses, où elles paraissent s’opposer, au lieu de nous aider à les mieux péné
139 Princesse Blanche, ce sont deux prêtres19 qui, au moment décisif, viennent apporter ce dur message à l’âme de celle qui demand
59 1931, Foi et Vie, articles (1928–1977). Kierkegaard (mai 1931)
140 cement ? Les écrits polémiques de Kierkegaard, Le Moment et les Attaques contre le christianisme officiel ne peuvent être comp
141 nèrent cours par contre qu’à la fin du second. Le Moment et les Attaques contre le christianisme officiel furent l’acte de Kie
60 1931, Foi et Vie, articles (1928–1977). Littérature alpestre (juillet 1931)
142 nt, le Mont-Blanc luit là-haut ; la Puissance est , la tranquille et solennelle Puissance aux mille aspects, aux mille b
143 anco-anglais, fournit un contraste de haut goût. , les montagnes se prêtaient successivement à des interprétations soci
144 s (les Anglais). Ici, elles imposent une éthique. , elles prêtaient le romantisme de leur décor ; ici, par l’effort de d
145 i comporterait des risques extérieurs. Mais c’est se contenter à bon marché, et personne ne croit plus à la vertu de si
61 1931, Foi et Vie, articles (1928–1977). Avant l’Aube, par Kagawa (septembre 1931)
146 munisme, comme son bien propre. Mais il n’y a pas de quoi nous rassurer. Si la vie de Kagawa glorifie l’Évangile, elle
147 etites difficultés précises et humiliantes, à ces moments de doute, de désir ou d’ennui qui constituent la trame réelle de notr
148 dicalement notre vie d’un conte de fées. Il n’y a , de la part de l’auteur, nul parti pris de « réalisme » littéraire, m
149 le et cruelle vérité, pourtant fort émouvante par moments . C’est là qu’il retrouve Tsuruko, la belle jeune fille qu’il aimait d
150 érité, pourtant fort émouvante par moments. C’est qu’il retrouve Tsuruko, la belle jeune fille qu’il aimait dans son ad
151 fin, pas bien éloigné du vulgaire. » Mais au même moment une autre voix intérieure disait : « La bonté est le sel de la vie. L
152 même qui était fou, Eiichi décida que, de ce jour- , il entrerait en bataille contre cet ordre de choses. Il se délivre
153 rieur contraignant, un acte d’incarnation. Il y a une exigence immédiate et par conséquent plus troublante que celle qu
62 1931, Foi et Vie, articles (1928–1977). André Gide ou le style exquis (à propos de Divers) (octobre 1931)
154 ication, « prêt à tous les effacements » (p. 59). où d’autres triompheraient, il met une sourdine. Car il sait que la m
155 sement de soi qu’obtient la volonté tendue, c’est ce que nous avons surtout besoin qu’on nous montre… Je lui sais gré p
156 lâche plus. Il a beaucoup parlé de lui-même. Mais où d’autres produisent l’impression pénible de se montrer, il arrive
63 1931, Foi et Vie, articles (1928–1977). Le protestantisme jugé (octobre 1931)
157 objet a été enlevé ; les souffrances sont encore , mais non plus les espérances de la religion, et l’âme, qui montait a
64 1932, Foi et Vie, articles (1928–1977). Romanciers protestants (janvier 1932)
158 de sa décomposition. Ici la famille qui résiste, la famille qui se défait30. Mais gardons-nous de voir dans ce contras
159 it-ce qu’il y avait dans l’accent de ces docteurs- quelque chose qui les empêchait de convaincre ? Tel étant l’état des
160 iner et comment animer des êtres, lorsqu’à chaque moment de la création intervient une autocritique à la fois peureuse et agre
65 1932, Présence, articles (1932–1946). Penser avec les mains (fragments) (janvier 1932)
161 a culture dispense de penser. En vérité, ces gens- n’ont jamais pensé. N’ont fait que de la classification avec les idée
162 de création possible que par les individus. Et de vient que toute création absolue est héroïque. Socialisme (ou marxis
163 notre main. Par eux s’incarne la pensée, et c’est l’héroïsme de l’esprit. Car toute incarnation s’opère au prix d’un hé
66 1932, La Nouvelle Revue française, articles (1931–1961). Le silence de Goethe (mars 1932)
164 en termes matériels, urgents et contraignants. De le sérieux avec lequel il accepte les conditions de l’initiation : et
165 nt spéculative. Un instrument et un style. Dès ce moment le choix de Goethe a trouvé sa forme. Il lui faudra maintenant le ren
166 voix intérieure, la renie même bruyamment. C’est le fait d’une âme qui se refuse encore à la souffrance et la crie sur
167 bien, dans la vie ordinaire, de garder ces choses- pour soi et de n’en découvrir que juste ce qu’il faut pour qu’elles p
168 ières, des fins dernières, en tant que telles. De ce rationalisme agressif qu’il oppose aux dévots : « S’occuper d’idée
169 vons les garder pour nous ; elles seront toujours pour diffuser leur éclat sur tout ce que nous ferons, comme la douce
170 spirituelle, où il se livre tout entier. Et c’est sa pureté, mais c’est aussi ce qui l’accule en fin de compte à l’évas
67 1932, Foi et Vie, articles (1928–1977). Goethe, chrétien, païen (avril 1932)
171 tragique essentiel de notre condition. C’est bien que réside l’élément transcendant qui interdit à la pensée la plus pr
172 rrêtaient à des boutades anticatholiques ou à des moments d’humeur provoqués par les bavardages piétistes. Ici, nous confessero
173 ccentuer actuellement, la vérité ? N’est-ce point porter un jugement avant tout partial, et qui révèle notre insuffisan
68 1932, Présence, articles (1932–1946). Cause commune (avril-juin 1932)
174 ’une Réalisation », disais-tu. Formule qu’au même moment , sans connaître ton texte, j’utilisais ailleurs pour définir nos tâch
69 1932, Articles divers (1932-1935). Sur la violence bourgeoise (15 mai 1932)
175 rreur. La peur du sang, le goût du sang : ce sont deux aspects morbides d’une même maladie bourgeoise. C’est à quoi mèn
176 s néfastes que les plus violents cataclysmes, car où ils passèrent et répandirent leurs excréments, la terre même reste
70 1932, La Nouvelle Revue française, articles (1931–1961). Éloge de l’imprudence, par Marcel Jouhandeau (septembre 1932)
177 e l’un équivaut presque à celle de l’autre. C’est qu’éclate la violence des contraires. Pour tous ceux qui ont l’audace
178 ère. Mais le péché naît où meurt la foi, et meurt où vit la foi. Au bien vulgaire des moralistes, Jouhandeau oppose le
71 1932, Hic et Nunc, articles (1932–1936). Principe d’une politique du pessimisme actif (novembre 1932)
179 pérée du millenium chrétien. Nous n’en sommes pas  : Hic et nunc, nous voici, protestants, en face de deux solutions syn
180 ns naturelles ; bien plus, elle crée des conflits où l’homme naturel n’en pouvait distinguer ; et surtout elle impose u
181 mpose un choix d’ailleurs humainement impossible, où l’homme naturel s’abandonnait en paix à ses déterminations physiqu
182 terrestre quelle qu’elle soit. Il ne suit pas de , bien au contraire, que nous ne puissions collaborer à aucune révolut
183 u désespoir. Elle ne désigne en réalité qu’un des moments de la dialectique du désespoir : le moment décisif, l’acte. Elle n’a
184 n des moments de la dialectique du désespoir : le moment décisif, l’acte. Elle n’a de sens, pour nous, que parce qu’il y a la
72 1932, La Nouvelle Revue française, articles (1931–1961). À prendre ou à tuer (décembre 1932)
185 t les composantes de notre situation. Nous sommes  : n’y pouvant plus tenir longtemps ; ne pouvant accepter de nous batt
73 1932, Le Paysan du Danube. Le sentiment de l’Europe centrale
186 rix d’un désordre. Mais à l’Allemand, cette sorte- de mensonge n’est guère sensible : la vérité pour lui étant ce qui s’
187 et politiques, l’on peut nommer ici Allemagne, et , France. Il reste qu’un Empédocle, qu’un Zarathoustra, génies titaniq
188 l’ordre imposé. Passant à la limite du sentiment, où il prend une valeur d’acte ou de jugement, l’on peut symboliser l’
189 tence de l’âme allemande. Mais il a voulu que ses moments fussent successifs : c’était un moyen de la résoudre. Et c’est justem
74 1932, Le Paysan du Danube. Le Paysan du Danube — Un soir à Vienne avec Gérard
190 erdues d’une révolution. Sept heures du soir : le moment était venu d’arrêter le plan de la soirée, et cette promenade où il y
191 pour d’autres raisons qu’eux, probablement… À ce moment , comme nous traversions une rue sillonnée de taxis rapides, le homard
192  » La pauvre fille ne comprenant pas, il y eut un moment pénible, comme il arrive lorsqu’un peu d’humanité vient interrompre u
193 re flatteuse aux caprices redoutables. Cette nuit- nous rencontrâmes des anges au coin des ruelles, des oiseaux nous par
75 1932, Le Paysan du Danube. Le Paysan du Danube — Une « tasse de thé » au Palais C…
194 parce qu’il n’y est pas avoué. — Ce que je me dis , c’est un truisme. Truisme a l’air d’être le nom d’une de ces sirènes
195 chose qui se passe au centre de la pièce. Il y a dans un espace vide un piano à l’aile levée, et devant le piano, assi
196 urs, des princes et des femmes à mourir. Et c’est que paraît son étrange impuissance : tous ces accords de gloire et de
197 néma, l’ai-je aimée ? — Je lui sais gré de rester muette, assez absente encore pour ressembler vraiment à son image. Je
198 nthe à son souvenir. Si je buvais assez il serait . En attendant, les autres s’en vont ou disparaissent on ne sait comme
76 1932, Le Paysan du Danube. Le Paysan du Danube — Voyage en Hongrie
199 e situer dans l’ensemble des constructions. C’est qu’on entre. Murs nus. Un catafalque de bois, au milieu, recouvert d’
200 urer cette mastication. Mais je m’égare, laissons- ces moutons. v Café amer En Hongrie l’on est assailli par le p
201 ui se réchauffent sur les degrés du poêle, celles- ne chantant pas. Parmi elles, des Tziganes, dont l’une affreusement b
202 essus de la plaine, pas tout à fait dans le ciel, où doivent vivre ceux qui « chantent ». L’après-midi est immense. Nou
203 fusion de sentimentalisme et de passion, et c’est son miracle. Si tu n’as pas le sens de la musique, conserve quelque e
204 stridente et basse, prolongée. Peut-être ce soir- , ai-je compris la Grande Plaine, et que par sa musique j’étais aux ma
205 mais voici que le petit train en rumeur depuis un moment ne redescend plus : il gouverne avec une vertigineuse docilité dans l
206 re est-il ? La Lune se tient assez bien depuis un moment , c’est que la ligne est droite. Je ne sais plus dans quel sens je rou
207 ar la main. Ainsi je quitte la Hongrie. Serait-ce tout ce qu’elle m’a donné ? Cette notion plus vive d’un univers où la
208 res semblables, en voyage, je me dis que c’est de que j’ai tiré le sentiment d’absurdité foncière qu’il m’arrive d’épro
77 1932, Le Paysan du Danube. La lenteur des choses — La tour de Hölderlin
209 maison, en attendant l’heure d’ouverture. Il y a une station de canots de louage où j’ai vite découvert un « Friedrich
78 1932, Le Paysan du Danube. La lenteur des choses — Petit journal de Souabe
210 es herbes, se lève, saute sur place, — n’est plus . — J’ai poursuivi longtemps le reflet rouge de ses yeux parmi les tro
211 uple de rêveurs. Dans les Affinités électives, au moment le plus dramatique, celui de la noyade pendant le feu d’artifice, sou
212 e — dans l’intimité vivante de ses classiques. De peut-être cette dignité conférée à la vie bourgeoise, qui fait un peu
213 , jusqu’aux détails de l’intendance des domaines. , toute démarche de la pensée s’accorde à des pentes variées et réelle
214 oir d’une femme abandonnée dans sa tristesse. Par moments il y a la Lune et le visage blanc de la femme debout contre le tronc.
215 eillent, en sont comme sanctifiées. Mais c’est le moment d’entamer le jambon et les cornichons que dépose sur la table une ser
216 si de leurs familiarités. J’étais attablé ce soir- dans l’Auberge du Cerf, au premier, les pieds contre mon schnauzer en
217 tards d’où naissent le désir et la conscience. De des pertes de temps ; mais de là aussi les inventions destinées d’abo
218 a conscience. De là des pertes de temps ; mais de aussi les inventions destinées d’abord à les combler et qui toujours
219 raniums, et il faut bien la regarder, la vivre un moment . Ce train paraît destiné à la réquisition de l’élément minable des po
79 1932, Le Paysan du Danube. La lenteur des choses — Châteaux en Prusse
220 les yeux cessent de cligner, le corps se détend. devant, un chauffeur immobile guette les ornières profondes où les ro
221 e gêne et de morgue. Et dire que ce sont ces gens- — cette tourbe — qui se permettent de juger la noblesse terrienne. Di
222 oblesse terrienne. Dire que ce sont ces bourgeois- , bassement incapables de brutalité ou d’orgueil physiques, en revanch
223 s paysans qui s’inclinent sans contrainte. Est-ce dire que le « retour » à tel état soit souhaitable ? La question me p
224 publie ces articles, me paraissaient en ce temps- plus inquiétants que le fusil de chasse de mes hôtes prussiens. Et pu
80 1932, Le Paysan du Danube. La lenteur des choses — Appendice. Les Soirées du Brambilla-Club, (1930)
225 i donc en taxi, « nous deux le fantôme ». Ce soir- , le fantôme ayant envie de manger ferme a donné au chauffeur l’adress
226 versons la nuit rose et violette de Montparnasse. , l’insondable lubie d’un agent nous immobilise une minute aux lisière
227 ire (d’heure en heure ces yeux plus vivants…). De , je le suppose, une certaine misanthropie en germe : les êtres change
228 s êtres rêvés m’emportent ! — Ils me conduiraient où je ne sais pas que j’ai si grand désir d’aller… Est-ce ici ? Je re
229 upart suffisantes. Francis de Miomandre n’est pas . Il a téléphoné au début de l’après-midi qu’il commençait un roman. S
230 aire ? — il est bientôt minuit20. Mon fantôme est . Un chien, Dick, est là. Pierre Girard n’est pas là, ni Othon ; mais
231 minuit20. Mon fantôme est là. Un chien, Dick, est . Pierre Girard n’est pas là, ni Othon ; mais bien quelques sirènes. A
232 . Un chien, Dick, est là. Pierre Girard n’est pas , ni Othon ; mais bien quelques sirènes. Albert Béguin, André Würmser,
233 Würmser, Théobaldus Bombaste et Mlle Monnier sont . Jacques Chenevière pourrait très bien être là, puisqu’en ma voisine,
234 nt là. Jacques Chenevière pourrait très bien être , puisqu’en ma voisine, je reconnais la Jeune fille de neige. On la se
235 adorables roseurs boréales. E. T. A. Hoffmann est , sous un nom d’emprunt. Une femme fatale et un grand incompris sont l
236 runt. Une femme fatale et un grand incompris sont . Enfin Jean Cassou, représentant Mgr le marquis de Carabas, absent de
237 t Mgr le marquis de Carabas, absent de Paris, est . Peut-être aussi Jean de Boschère, en dépit de certaines apparences.
238 uil une mendiante qui pleurait très doucement. Un moment , il écouta sa mélopée. Puis envahi par un dernier feu, il se précipit
81 1932, Revue de Belles-Lettres, articles (1926–1968). La pluie et le beau temps (Dialogue dans une tête) (1932)
239 ’Oracle qui lui avait dit d’aller bâtir une ville où il trouverait la pluie et le beau temps, il rencontra en Italie un
240 pleure, qui me réchauffe. Parce qu’elle se tient « vêtue de son péché », — comme une courtisane. Mais vous n’êtes qu’u
82 1932, Le Paysan du Danube et autres textes. Introduction. Le sentiment de l’Europe centrale
241 rix d’un désordre. Mais à l’Allemand, cette sorte- de mensonge n’est guère sensible : la vérité pour lui étant ce qui s’
242 et politiques, l’on peut nommer ici Allemagne, et , France. Il reste qu’un Empédocle, qu’un Zarathoustra, génies titaniq
243 l’ordre imposé. Passant à la limite du sentiment, où il prend une valeur d’acte ou de jugement, l’on peut symboliser l’
244 tence de l’âme allemande. Mais il a voulu que ses moments fussent successifs : c’était un moyen de la résoudre. Et c’est justem
83 1932, Le Paysan du Danube et autres textes. Première partie. Le paysan du Danube — Une « tasse de thé » au palais C…
245 parce qu’il n’y est pas avoué. — Ce que je me dis , c’est un truisme. Truisme a l’air d’être le nom d’une de ces sirènes
246 chose qui se passe au centre de la pièce. Il y a dans un espace vide un piano à l’aile levée, et devant le piano, assi
247 urs, des princes et des femmes à mourir. Et c’est que paraît son étrange impuissance : tous ces accords de gloire et de
248 néma, l’ai-je aimée ? — Je lui sais gré de rester muette, assez absente encore pour ressembler vraiment à son image. Je
84 1932, Le Paysan du Danube et autres textes. Première partie. Le paysan du Danube — Voyage en Hongrie
249 e situer dans l’ensemble des constructions. C’est qu’on entre. Murs nus. Un catafalque de bois, au milieu, recouvert d
250 ui se réchauffent sur les degrés du poêle, celles- ne chantant pas. Parmi elles, des Tziganes, dont l’une affreusement b
251 essus de la plaine, pas tout à fait dans le ciel, où doivent vivre ceux qui « chantent ». L’après-midi est immense. Nou
252 fusion de sentimentalisme et de passion, et c’est son miracle. Si tu n’as pas le sens de la musique, conserve quelque e
253 stridente et basse, prolongée. Peut-être ce soir- , ai-je compris la Grande Plaine, et que par sa musique j’étais aux ma
254 mais voici que le petit train en rumeur depuis un moment ne redescend plus : il gouverne avec une vertigineuse docilité dans l
255 re est-il ? La Lune se tient assez bien depuis un moment , c’est que la ligne est droite. Je ne sais plus dans quel sens je rou
256 ar la main. Ainsi je quitte la Hongrie. Serait-ce tout ce qu’elle m’a donné ? Cette notion plus vive d’un univers où la
257 res semblables, en voyage, je me dis que c’est de que j’ai tiré le sentiment d’absurdité foncière qu’il m’arrive d’épro
85 1932, Le Paysan du Danube et autres textes. Deuxième partie. La lenteur des choses — Châteaux en Prusse
258 les yeux cessent de cligner, le corps se détend. devant, un chauffeur immobile guette les ornières profondes où les ro
259 e gêne et de morgue. Et dire que ce sont ces gens- — cette tourbe — qui se permettent de juger la noblesse terrienne. Di
260 oblesse terrienne. Dire que ce sont ces bourgeois- , bassement incapables de brutalité ou d’orgueil physiques, en revanch
261 s paysans qui s’inclinent sans contrainte. Est-ce dire que le « retour » à tel état soit souhaitable ? La question me p
262 publie ces articles, me paraissaient en ce temps- plus inquiétants que le fusil de chasse de mes hôtes prussiens. Quant
86 1932, Le Paysan du Danube et autres textes. Deuxième partie. La lenteur des choses — La tour de Hölderlin
263 maison, en attendant l’heure d’ouverture. Il y a une station de canots de louage où j’ai vite découvert un « Friedrich
87 1932, Le Paysan du Danube et autres textes. Deuxième partie. La lenteur des choses — Petit journal de Souabe
264 es herbes, se lève, saute sur place, — n’est plus . —J’ai poursuivi longtemps le reflet rouge de ses yeux parmi les tron
265 uple de rêveurs. Dans les Affinités électives, au moment le plus dramatique, celui de la noyade pendant le feu d’artifice, sou
266 e — dans l’intimité vivante de ses classiques. De peut-être cette dignité conférée à la vie bourgeoise, qui fait un peu
267 , jusqu’aux détails de l’intendance des domaines. , toute démarche de la pensée s’accorde à des pentes variées et réelle
268 oir d’une femme abandonnée dans sa tristesse. Par moments il y a la Lune et le visage blanc de la femme debout contre le tronc.
269 n’ai rien deviné du tout, puisque j’ai vu ! C’est tout l’intérêt de l’affaire : cette perception soudaine, ce regard pa
270 le moindre effet ni sur leur rédaction, ni sur le moment de leur arrivée, ni sur ma conduite : la vision n’a « servi » exactem
271 vision n’a « servi » exactement à rien. (Était-ce sa condition de possibilité ?) Mais elle m’est signe d’un certain éta
272 eillent, en sont comme sanctifiées. Mais c’est le moment d’entamer le jambon et les cornichons que dépose sur la table une ser
273 de leurs familiarités. » J’étais attablé ce soir- dans l’Auberge du Cerf, au premier, les pieds contre mon schnauzer en
274 tards d’où naissent le désir et la conscience. De des pertes de temps ; mais de là aussi les inventions destinées d’abo
275 a conscience. De là des pertes de temps ; mais de aussi les inventions destinées d’abord à les combler et qui toujours
276 raniums, et il faut bien la regarder, la vivre un moment . Ce train paraît destiné à la réquisition de l’élément minable des po
88 1932, Le Paysan du Danube et autres textes. Quand je me souviens — C’est l’Europe
277 fonde, dans une mise en question générale au pire moment , à l’heure de moindre résistance. Notre angoisse était de penser : pa
278 enait d’aimer. Bientôt, s’il voit que vous restez , il change un peu : vous n’êtes plus l’invité mais un client, et qui
279 mes mots. Petits matins déjà doux des terrasses, moments les plus aigus de la vie, au jour qui point, quand toutes choses et l
280 ie-t-elle, je retrouve l’Europe ! Ce n’est pas le moment d’être objectif ! » Elle adore ces rideaux rouges, ces meubles blancs
281 résentés par MM. Hitler et Staline. Je m’en tiens dans mes jugements. J’arrive à peine. Le mauvais temps qui vient N
89 1932, Le Paysan du Danube et autres textes. Suite neuchâteloise — I
282 vignes vers le lac. Je pouvais dire à mes amis : , dans ces arbres, au pied de cette colline, j’ai passé mon adolescenc
283 , la dernière cigarette d’une nuit mal dormie, le moment de refermer les valises entre deux coups d’œil par la fenêtre. Tout v
90 1932, Le Paysan du Danube et autres textes. Suite neuchâteloise — II
284 it amicalement : je venais de rentrer, c’était le moment propice… Un bouquet pour le centenaire20, quelques paysages du souven
285 s souvenirs ? me disais-je, mais je n’en suis pas . (Ainsi l’on croit savoir où l’on se tient, quel âge on a, et vers qu
91 1932, Le Paysan du Danube et autres textes. Suite neuchâteloise — IV
286 ntenaire, et le dessaisissement du patriciat ; de cette notice symbolique : Denis-François-Henry, rentier. (Un rentier
287 ère. Par les femmes, on en trouve davantage, mais encore les traditions intellectuelles et politiques restent les plus
288 rète de sa vie et source de sa vraie richesse. De sa modestie frappante, sa tolérance acquise non sans luttes, mais sa
92 1932, Le Paysan du Danube et autres textes. Suite neuchâteloise — VI
289 aît au moins le nom. Nous n’avons rien de ce rang- . Les visiteurs de Lausanne, de Coppet, des coteaux de Cologny ou de M
93 1932, Le Paysan du Danube et autres textes. Suite neuchâteloise — VII
290 neige, sur l’autre rive, un orage s’illumine par moments , et dans l’échappée vers la plaine, où l’eau rejoint presque le ciel,
291 lines pointues et de valses aux jardins publics —  j’étais seul… Rade de Genève par un beau temps cruel, qui faisait fêt
292 pénétrante, amicale. Un poisson saute et ride un moment le miroir… Non, je ne vais pas me suicider. Je mentirai ! Je suis ass
94 1932, Le Paysan du Danube et autres textes. Suite neuchâteloise — VIII
293 ges parsemés de sapins majestueux et coupés çà et de murs bas faits de grosses pierres entassées avec art. Nous passion
294 mobile et terrorisé. Nous nous sommes regardés un moment , de tout près. Un seul geste rapide eût suffi pour l’attraper par les
295 ouer que je la regrette encore ?) Mais je restais sans mouvement, fasciné par l’aubaine et plus encore ému par ce petit
95 1933, Foi et Vie, articles (1928–1977). « Histoires du monde, s’il vous plaît ! » (janvier 1933)
296 furent jusqu’à ces tout derniers temps. Et c’est que gît l’explication du goût pour l’idéologie que manifeste le grand
297 ra dans un cercle aussi excité qu’incompétent. De cette multitude d’écrits, dont le propos général est d’élucider les c
96 1933, Esprit, articles (1932–1962). Protestants (mars 1933)
298 misme des révoltés est le pire. Il ne suit pas de , contrairement à ce que prétendent certains écrivains marxisants, que
299 r le régime. L’exemple de l’Allemagne est pour le moment le plus frappant, mais tout porte à croire que l’Amérique, demain, l’
300 la fédération chrétienne d’étudiants. Mais il y a le germe d’un mouvement qui demain peut se préciser et s’amplifier. S
97 1933, Hic et Nunc, articles (1932–1936). Solutions pratiques ? (mars 1933)
301 nt sans défenses humaines. Nous avons aussi, à ce moment , à montrer que les rôles se renversent dès qu’on regarde l’homme dans
98 1933, Le Semeur, articles (1933–1949). Humanisme et christianisme (mars 1933)
302 ertains humanistes le nieront. Ils me diront que, où le chrétien parle de salut, eux se bornent à revendiquer le bonheu
303 r le bonheur des hommes, la justice. Faut-il voir autre chose qu’une question de mots ? Dans l’un et l’autre cas, il s’
99 1933, La Nouvelle Revue française, articles (1931–1961). Pétrarque, par Charles-Albert Cingria (avril 1933)
304 te, car alors où serait l’Impartialité ? Ces gens- voudraient bien nous faire croire qu’un texte est intéressant dans la
100 1933, L’Ordre nouveau, articles (1933–1938). Liberté ou chômage ? (mai 1933)
305 il n’y avait pas lieu de prévoir sérieusement le moment où, une certaine limite d’absorption étant atteinte, le machinisme dé
306 us des hommes. On les a pris d’ici pour les poser , côte à côte, additionnés, soustraits, multipliés et divisés à l’infi