1 1924, Articles divers (1924–1930). M. de Montherlant, le sport et les jésuites (9 février 1924)
1 Le rapprochement est peut-être prématuré, tout au plus peut-on dire qu’à l’heure présente déjà, son œuvre, comme celle de Ba
2 éjà, son œuvre, comme celle de Barrès, nous offre plus qu’un agrément purement littéraire : une leçon d’énergie. Il se pique
3 a bravement affirmé son unité. Car le temps n’est plus , où les jeunes gens se faisaient, avec sérieux, des âmes exceptionnel
4 ment compliquées, qui s’exprimaient en une langue plus compliquée encore et nuancée jusqu’à l’ennui. La guerre a donné le co
5 , c’est-à-dire libres. Et cela me semble d’autant plus paradoxal que M. de Montherlant est justement un des premiers Françai
6 l sur une musique que je n’entends pas ? » — Mais plus que le corps en mouvement, c’est la domination de la raison sur ce co
7 règle ; on l’assimile, à tel point qu’elle n’est plus une entrave à la violence animale déchaînée dans le corps du joueur à
8 e un jeu sérieux dont on respecte les règles, non plus comme une lutte sauvage et déloyale, la morale d’équipe devient toute
9 rité, comme bien l’on pense). Enfin, enseignement plus général de la morale sportive : « la règle de rester en dedans de son
10 e et qui gouverna le monde ancien : La moitié est plus grande que le tout ». Le sport comme un apprentissage de la vie : tou
11 bien ce qu’on objectera : le sport ainsi compris, plus que l’apprentissage de la vie, est l’apprentissage de la guerre, dira
12 sez fortes pour pouvoir tout lire, et il n’y aura plus besoin de roman catholique. » C’est ce qu’on pourrait appeler une « m
13 orale jésuite. Mais enfin, voici un homme, et non plus seulement un homme de lettres. Un homme en qui s’équilibrent déjà l’e
14 llent rien2 ; sa morale virile nous est néanmoins plus proche que la sensualité vaguement chrétienne de tel autre écrivain c
2 1924, Articles divers (1924–1930). Conférence de Conrad Meili sur « Les ismes dans la peinture moderne » (30 octobre 1924)
15 s. Ils en reviennent chargés de chefs-d’œuvre, et plus conscients de leurs moyens d’expression. Très maîtres de leur techniq
3 1925, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Henry de Montherlant, Chant funèbre pour les morts de Verdun (mars 1925)
16 en arrière. Montherlant est dur pour ses erreurs plus encore que pour celles de l’adversaire, ce qui est beaucoup dire. Il
17 la tourmente humaine ne la moleste ni ne l’avive plus , cruelle et désolée comme cette « flamme pensante » dans l’ossuaire d
4 1925, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). André Breton, Manifeste du surréalisme (juin 1925)
18 eton à masquer la banalité de la pensée. D’autant plus que les rares passages où il expose directement les principes de sa «
19 jourd’hui concevable. Mais par quelles tricheries plus ou moins conscientes M. Breton peut-il préconiser l’existence d’une l
20 s. Mais elle risque bien de nous en rendre un peu plus esclaves. Car depuis Freud — dont ils se réclament imprudemment, — on
21 Philosophies laissent pressentir des révolutions plus réelles. On souhaite qu’après faillite faite, les surréalistes trouve
22 ridicule le cède ici à un ton de mage qui ne fera plus longtemps impression. C’est grand dommage pour les lettres françaises
5 1925, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Paul Colin, Van Gogh (août 1925)
23 des groupes dissidents. Le miracle, c’est que le plus sauvage génie ait choisi un être de cette espèce pour le tourmenter e
24 étique terrassant un corps minable, il ne restera plus que les flammes, les soleils et aussi les grimaces de douleur de ses
6 1925, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Lucien Fabre, Le Tarramagnou (septembre 1925)
25 es et des négligences. Mais on ne demande pas non plus au puissant boxeur sur le ring d’être bien peigné. Rabevel, c’était
7 1925, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Les Appels de l’Orient (septembre 1925)
26 ing, les Guénon, qui les font entendre, autant et plus que les Tagore et les Gandhi, demi-européanisés. Ceci convenu, il fau
27 érons pourtant quelques-uns des points de vue les plus riches ou les mieux définis. Pour Valéry, la supériorité de l’Europe
8 1925, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Otto Flake, Der Gute Weg (septembre 1925)
28 t, tentant des amours nouvelles et les fuites les plus folles hors de la réalité, ils forment un cortège pittoresque et déso
9 1925, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Miguel de Unamuno, Trois nouvelles exemplaires et un prologue (septembre 1925)
29 s nous transportent au cœur de préoccupations des plus modernes, problème de la réalité littéraire, problème de la personnal
30 velles « sont réels, très réels, de la réalité la plus intime, de celle qu’ils se donnent eux-mêmes dans leur pure volonté d
31 d’action les possède, les exalte, les affole. Les plus beaux types créés par Unamuno sont ces femmes dures et passionnées, R
32 ante volonté. Car on imagine difficilement un art plus dépouillé de détail extérieur ou d’enjolivure. La lecture de ces troi
10 1925, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Ernest Seillière, Alexandre Vinet, historien de la pensée française (octobre 1925)
33 tantisme de Vinet ? Ne voit-il pas que rien n’est plus protestant qu’une telle attitude ? Mais ces réserves sont de peu d’im
34 e nous rend en réintroduisant dans l’actualité la plus brûlante les richesses intellectuelles et morales du grand vaudois. V
35 ationnel, dit M. Seillière — me paraît infiniment plus forte que celle d’un Maurras ou que celle d’un Maritain. Son unité es
36 Maurras ou que celle d’un Maritain. Son unité est plus réellement profonde, son point d’appui plus central. Pour notre époqu
37 é est plus réellement profonde, son point d’appui plus central. Pour notre époque déchirée entre un thomisme et un nihilisme
38 u mal du siècle, il n’est peut-être pas de pensée plus vivante, ni de plus tonique que celle de ce « Pascal protestant ».
11 1925, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Jules Supervielle, Gravitations (décembre 1925)
39 e qu’il invente nous lasse quand elle ne l’étonne plus assez lui-même (pourtant l’autel et le surréalisme l’ont enrichie d’i
40 me trouble mieux que son lyrisme cosmique. On est plus près de l’infini au fond de soi qu’au fond du ciel. l. « Jules Supe
12 1925, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Hugh Walpole, La Cité secrète (décembre 1925)
41 ent où l’on est sûr que ça brûle bien. Quel sujet plus riche pouvait-on rêver pour un psychologue de la puissance de Walpole
42 l quitta sa fenêtre, se traîna jusqu’à l’angle le plus éloigné du réduit, et se blottit là, sur le sol, les yeux grands ouve
43 lte. Aucun cadre logique ne détermine l’avenir le plus proche. Il n’y a pas même des forces endormies dans l’âme russe : mai
13 1926, Articles divers (1924–1930). Conférence de René Guisan « Sur le Saint » (2 février 1926)
44 on morale ou leurs souffrances semblent s’être le plus rapprochés du Christ ; et dans l’Église persécutée, le martyre devien
45 tinue à faire des saints, tandis que ce terme n’a plus qu’un sens relatif pour nous protestants. Est-ce là nous juger ? Les
46 critiques. Mais c’est pour affirmer avec d’autant plus de force que « en situant tout le devoir chrétien dans l’accomplissem
47 sainteté parfaite ne commence qu’aux limites les plus hautes de la vertu. Dans ce sens, il ne peut exister de saint véritab
14 1926, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Adieu, beau désordre… (mars 1926)
48 er, un Bainville, quelques autres, sont parmi les plus conscients de ce temps ; mais si l’on songe aux bataillons de pâles o
49 onnaissent ne pas pouvoir les séparer. On n’écrit plus pour s’amuser : ni pour amuser un public. Un livre est une action, un
50 . Un livre est une action, une expérience. Et, le plus souvent, sur soi-même. On écrit pour cultiver son moi, pour l’éprouve
51 able de tout le « mal », le romantisme — et c’est plus que probable. Mais il en tirait une raison nouvelle de le condamner,
52 douleurs, plaisirs rares ; et les dissonances les plus aiguës prennent la place d’honneur dans des esthétiques construites e
53 sayé. Dégoût, parce qu’on se connaît trop, et que plus rien ne retient. (Or on ne crée que contre quelque chose, contre soi,
54 faire du pain ; et c’est très beau, Aragon, de ne plus rien attendre du monde, mais on voudrait que de moins de gloriole s’a
55 finir, l’un des derniers venus, Marcel Arland, —  plus jeune, il n’a pas fait la guerre — c’est le même désenchantement préc
56 té par ceux qui le portent en eux qu’il en paraît plus incurable. Ces jeunes gens n’en finissent pas de peindre leur déséqui
57 os, etc. — Certes, aucune époque ne fut à la fois plus morale et plus immorale, parce qu’aucune ne s’est autant attachée à c
58 es, aucune époque ne fut à la fois plus morale et plus immorale, parce qu’aucune ne s’est autant attachée à chercher dans le
59 r que les tendances négatives l’emportent, il est plus facile et plus enivrant de se laisser glisser que de construire. Et l
60 nces négatives l’emportent, il est plus facile et plus enivrant de se laisser glisser que de construire. Et l’on y prend vit
61 s chaînons d’inquiétude, de malaises, de révoltes plus ou moins complètes au gré des tempéraments. Le geste de Lafcadio géné
62 orgueil, sachant une chose si forte, de me sentir plus fort encore et de la vaincre. — Mais la joie d’une si haute victoire
63 l’esprit qui n’utilise une borne que pour sauter plus loin. Ainsi, c’est par humilité qu’on renoncera à la vertu, sous prét
64 le sens des ensembles rationnels. Nous ne pensons plus par ensembles7 : symptôme de fatigue. Mais tout cela : dégoût univers
65 sommeil.) La fatigue devient un des éléments les plus importants de notre psychologie. Images des surréalistes — ils l’indi
66 matismes. En art, la fatigue est un des états les plus riches de visions nouvelles, et qui résiste le mieux à l’analyse. Seu
67 Aragon, de Drieu la Rochelle. Je ne cite que les plus significatifs. 6. Aragon, loc. cit. 7. Le « goût du désastre » qui
68 struire et de nous construire. Jamais l’on ne fut plus loin de l’idéal goethéen : au lieu de tout composer en soi, on veut t
69 ude. 8. « Certaines expériences littéraires sont plus dangereuses que des expériences réelles » (Marcel Arland). 9. Ce ser
70 ite l’âge de la pierre, à la condition d’homme la plus nue ; la plus éloignée de celle qui permet le surréalisme. 10. Une é
71 a pierre, à la condition d’homme la plus nue ; la plus éloignée de celle qui permet le surréalisme. 10. Une équipe d’hommes
15 1926, Articles divers (1924–1930). Conférences d’Aubonne (7 avril 1926)
72 enne d’étudiants eurent lieu au printemps, et non plus à Sainte-Croix, mais à Aubonne. Un plein succès a répondu à cette inn
73 il de la Drôme, dont il est l’un des artisans les plus actifs. Pour remplacer un travail promis par M. A. Reymond malheureus
74 qui ont vu, qui ont souffert, et qui ne se payent plus de mots ni d’utopies, Clerville, Janson et Brémond ont su arracher le
75 ous voulons, c’est élever l’homme au-dessus de la plus dégradante condition, et nous n’y arriverons que par un travail d’édu
76 repas réunissent tout le monde dans la gaieté la plus charmante. On y vit un ouvrier en maillot rouge assis entre un banqui
16 1926, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Pierre Jean Jouve, Paulina 1880 (avril 1926)
77 es qui donnent à tous les actes une signification plus profonde. (Il serait aisé de montrer quel parti Jouve a su tirer des
17 1926, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Alix de Watteville, La Folie de l’espace (avril 1926)
78 e l’auteur l’ait alourdi d’une idéologie, souvent plus généreuse que neuve, et qui eût gagné à être mise en action plutôt qu
18 1926, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Wilfred Chopard, Spicilège ironique (mai 1926)
79 s fatigant. « Le paon dédaigne encor mais ne fait plus sa roue. » Ce poète — qui fut aussi le prosateur charmant du Pédagogu
19 1926, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Jean Cocteau, Rappel à l’ordre (mai 1926)
80 Rappel à l’ordre (mai 1926)t Sous ce titre, le plus étonnant peut-être qu’il ait trouvé, Jean Cocteau a réuni ce qui me p
81 le poète. Il ne l’est jamais moins qu’en vers. Sa plus incontestable réussite à ce jour est le Secret professionnel, petit c
82 intelligence, et dont l’audace est de se vouloir plus juste que bizarre. Il sait bien d’ailleurs que les miracles les plus
83 rre. Il sait bien d’ailleurs que les miracles les plus étonnants sont ceux de la lumière. « Le mystère se passe en plein jou
20 1926, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). René Crevel, Mon corps et moi (mai 1926)
84 qu’ils en disent, « artistiqués », — ils n’osent plus le mensonge de l’art, et pas encore la vérité pure — Crevel décrit sa
85 a génération. Terrible aveu d’impuissance, il n’a plus même la force de l’hypocrisie. Isolé dans un hôtel perdu, avec son co
86 dévoile cyniquement René Crevel. Il en est peu de plus effrayants. Ah ! Seigneur, donnez-nous la force et le courage de con
21 1926, Articles divers (1924–1930). L’atmosphère d’Aubonne : 22-25 mars 1926 (mai 1926)
87 on peut bien dire du diable et se termina sous le plus beau soleil de printemps. Libre à qui veut d’y voir un symbole. On ne
88 rté, tout simplement. Mais précisons : c’est bien plus que la liberté de défendre sa petite hérésie personnelle et de s’affi
89 trui, — c’est la liberté dans la recherche. Chose plus rare qu’on ne pense, à Aubonne on se sent prêt à tout lâcher pour une
90 s en matières sociales. Mais ce qui est peut-être plus important, on eut l’impression, durant les discussions entre de Sauss
22 1926, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Le Corbusier, Urbanisme (juin 1926)
91 ’usure des milliers d’êtres humains ». Elle n’est plus adaptée aux conditions nouvelles de travail ou de repos, ni dans son
92 atière. Si Le Corbusier réalise son plan, ce sera plus fort que Mussolini (lequel s’est d’ailleurs inspiré de lui dans son f
93 odernes. Voici sans aucun doute un des livres les plus représentatifs de l’époque de Lénine, du fascisme, du ciment armé. « 
94 à l’heure des autos. Les maisons habitées ne sont plus que des enceintes transparentes, et minces en regard de leur hauteur,
95 is aux lois de l’esprit et de la vie sociale, non plus à un opportunisme anarchique. Tirer des lignes droites, est le propre
23 1926, Articles divers (1924–1930). Confession tendancieuse (mai 1926)
96 rdons voix dans le débat d’écrire, aux forces les plus secrètes de notre être comme aux calculs les plus rusés. Nous choisis
97 plus secrètes de notre être comme aux calculs les plus rusés. Nous choisissons les idées comme on choisit un amour dont on e
98 dégoûts étranges viennent m’habiter ; je ne sais plus … Je suis beaucoup de personnages, faudrait choisir. Vous me direz qui
99 s et dominateurs par quoi l’homme ne se distingue plus de l’animal. Louée soit ma force et tout ce qui l’exalte, et tout ce
100 grand pour ma vie — toute ma joie ! » Ce n’était plus une douleur rare que j’aimais dans ces brutalités, c’était ma liberté
101 out. S’il est une révélation, c’est en me rendant plus parfait que je lui préparerai les voies. Agir ? Sur moi d’abord. Il n
102 rai les voies. Agir ? Sur moi d’abord. Il ne faut plus que je respecte tout en moi. Je ne suis digne que par ce que je puis
103 tionner : cela consiste à retrouver l’instinct le plus profond de l’homme, la vertu conservatrice qui ne peut dicter que les
104 nservatrice qui ne peut dicter que les gestes les plus favorables. J’ai d’autres instincts et je n’entends pas tous les cult
105 as dans ces limites. Ma liberté est de les porter plus loin sans cesse, de battre mes propres records. De ce lent effort naî
106 rps à une faiblesse en la nommant ; or je ne veux plus de faiblesses4.) Et demain peut-être, agir dans le monde, si je m’en
24 1926, Articles divers (1924–1930). Les Bestiaires, par Henry de Montherlant (10 juillet 1926)
107 ui faisait la richesse du Songe, mais d’une ligne plus ferme, d’une unité plus pure aussi. Le sujet était périlleux : si par
108 u Songe, mais d’une ligne plus ferme, d’une unité plus pure aussi. Le sujet était périlleux : si particulier, il prêtait à d
109 herlant reste poète jusque dans la description la plus réaliste de la vie animale. Et n’est-ce pas justement parce qu’il est
110 aureaux ne se manifeste ce passage du réalisme le plus hardi à un lyrisme plein de simple grandeur. Voici la mort du taureau
111 rce qu’il est poète : le chant fini, il n’y pense plus . On comprend qu’une telle attitude agace des gens qui se soucient ava
112 de l’instinct universel et nous élèvent à une vie plus âpre et violemment contractée, par la grâce de l’éternel Désir ? 6.
25 1926, Journal de Genève, articles (1926–1982). Le Dépaysement oriental (16 juillet 1926)
113 lectuel une « Question d’Orient » dont on ne peut plus méconnaître l’urgence. Des prophètes — hindous à demi-européanisés ou
114 l’Europe, me paraît destiné à lever plusieurs des plus tenaces de ces confusions. M. de Traz a visité l’Égypte, ses habitant
115 en rien à un don de sympathie qui est parfois la plus subtile de ses ruses de psychologue. C’est parce que son livre, aux p
116 t ni un album de vues pittoresques, ni le journal plus ou moins lyrique auquel nous ont habitués les voyageurs en Orient, ma
117 rientaux. L’intérêt d’un livre comme celui-ci est plus dans l’opposition des deux mondes que dans la peinture elle-même de l
118 ceci que je trouve si juste : « Ce qui définit le plus profondément l’Occidental, c’est peut-être la fidélité. » Ses remarqu
119 rdies — de la hardiesse de ce bon sens qui est le plus éloigné du sens commun — mais qui reste trop méfiant de tout romantis
120 ge à Jérusalem : le christianisme n’est-il pas le plus beau don de l’Orient à l’Europe ? Il y a là des pages d’un accent trè
26 1926, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Ramon Fernandez, Messages (juillet 1926)
121 ernandez aborde par ce biais l’œuvre de Gide, qui plus qu’aucune autre me paraît liée à cette confusion. Mais s’il est bien
122 en train d’ôter sa valeur littéraire au genre le plus encombré et le plus impur qui soit. On n’a pas ménagé les critiques à
123 valeur littéraire au genre le plus encombré et le plus impur qui soit. On n’a pas ménagé les critiques à cette œuvre. Cela t
27 1926, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Henry de Montherlant, Les Bestiaires (septembre 1926)
124 tome des mémoires de Montherlant : dans ce récit plus encore que dans les œuvres précédentes, on voit beaucoup moins l’œuvr
125 sent. C’est dire que le livre vaut par son allure plus que par des qualités de composition ou de perfection formelle. Pour q
126 ’il saura fonder sa gloire future sur des valeurs plus humaines. x. « Henry de Montherlant : Les Bestiaires (Grasset, Pari
28 1926, Articles divers (1924–1930). Soir de Florence (13 novembre 1926)
127 lle accueille le ciel — et derrière, elle devient plus secrète. Vers l’est, des collines fluides et roses. De l’autre côté,
128 Cascine. Vers sept heures, il n’y en eut presque plus . Nous étions seuls sur le pavé qui exhalait sa chaleur, au long des q
129 suivions maintenant le sentier du bord du fleuve, plus bas que la Promenade désertée. Sur les eaux, comme immobiles, des nua
130 rt dur des berges : un malaise montait dans l’air plus frais, avec l’odeur du limon. Nous marchions vers ces hauts arbres cl
131 ant entrer là-bas dans je ne sais quelle harmonie plus reposante. Cette imparfaite accoutumance au monde de sensations incon
132 baignés nous promettait pourtant une connaissance plus intime de certaine tristesse. Seule une maison blanche est arrêtée to
133 , de romantisme… nous voici dans une réalité bien plus étrange.) Une atmosphère de triste volupté emplit notre monde à ce ch
134 œufs s’engagent dans le marais, cherchant le gué. Plus proches, les syllabes nous parviennent au ras du fleuve sombre. Nul d
135 ui s’impose à nos pensées. Ici la vie n’a presque plus de sens, comme le fleuve. Elle n’est qu’odeurs, formes mouvantes, rem
136 fatigués de l’esprit qui les exerce, des voluptés plus faciles — pour infuser dans nos corps charmés d’un repos sans rêves u
137 repos sans rêves une langueur dont on ne voudrait plus guérir… Mais nous voyons la ville debout dans ses lumières. Architect
138 rapide dans un décor qui est le rêve éternisé des plus voluptueuses intelligences — tous les tableaux dans le noir des musée
139 pour être seul parmi la foule, lève les yeux, au plus beau ciel du monde. h. « Soir de Florence », La Semaine littéraire,
29 1926, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Alfred Colling, L’Iroquois (décembre 1926)
140 ce cœur fatigué se reprend à souffrir, il ne sait plus de quels souvenirs ; jusqu’au soir où la douleur nette d’un amour rév
141 renait pas comment on pouvait tant souffrir et ne plus aimer ». Closain se tue pour finir le livre. Livre charmant et bizarr
142 ue qui lui convient, mais ici mêlée à une émotion plus grave, qui transparaît parfois et nous fait regretter que l’auteur ne
30 1926, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). André Malraux, La Tentation de l’Occident (décembre 1926)
143 l avec nos rêves de puissance : notre ambition la plus haute échoue. La tristesse règne sur nos villes. (Neurasthénie, ce ma
144 dieux ? — nous prenons chaque jour une conscience plus claire de la vanité de nos buts, « capables d’agir jusqu’au sacrifice
145 re race… ». Et peut-être n’est-il pas de position plus périlleuse, puisqu’elle risque de ne laisser subsister en nous qu’un
31 1926, Revue de Belles-Lettres, articles (1926–1968). Paradoxe de la sincérité (décembre 1926)
146 e anarchie dont on ne veut pas avouer qu’elle est plus nécessaire — provisoirement — que satisfaisante pour l’esprit. C’est
147 que fier et un peu douloureux des défaitismes les plus subtils comme des plus pures et loyales inquiétudes. Sincérité, le ma
148 oureux des défaitismes les plus subtils comme des plus pures et loyales inquiétudes. Sincérité, le mal du siècle. Tout le mo
149 endu les éclaircissements du subtil abbé pour n’y plus rien comprendre. ⁂ Qu’on imagine un personnage de tableau se mettre à
150 ns aussi perfides et si profondément mêlées à ses plus chères aventures. Sincérité et spontanéité « Nos actes les plus
151 es. Sincérité et spontanéité « Nos actes les plus sincères sont aussi les moins calculés », écrit Gide. D’où l’on peut
152 En chaque être, le pire instinct me paraissait le plus sincère. » La sincérité spontanée, vertu moderne en qui renaît un myt
153 à l’auteur, il n’y a pas de gratuité. Le geste le plus incongru du héros n’est jamais que le résultat d’un mécanisme inconsc
154 personnalité. Ce serait un moyen de connaissance plus intégrale de soi. Mais pour être moins pittoresque et plus « entachée
155 grale de soi. Mais pour être moins pittoresque et plus « entachée d’utilitarisme », la décision réfléchie, aussi peu gratuit
156 nant à nous donner de nous-mêmes une connaissance plus intense et plus émouvante ; mais la morale, plutôt que de nous consta
157 er de nous-mêmes une connaissance plus intense et plus émouvante ; mais la morale, plutôt que de nous constater, doit nous c
158 onstater, doit nous construire — selon le mode le plus libre, le plus conscient à la fois et le plus voluptueux. Sincérit
159 nous construire — selon le mode le plus libre, le plus conscient à la fois et le plus voluptueux. Sincérité envers soi-mê
160 le plus libre, le plus conscient à la fois et le plus voluptueux. Sincérité envers soi-même Noli me tangere. Premi
161 ant de partir. Ou bien je me mettrai à l’analyser plus longuement. Mais alors je le fausse, puisque je le prive de la puissa
162 en gestes, en conséquences matérielles. Ce n’est plus l’élan pur que je décris : c’est un élan freiné dans mon esprit, c’es
163 suis-je ? Je revois des actes accomplis, je revis plus ou moins fortement des sentiments que je crois avoir éprouvés à tel m
164 penchais sur mon passé. Ou, pour user d’une image plus précise, cette minute est baignée d’une lueur de tristesse ou de séré
165 surtout de René Crevel ont donné les exemples les plus récents et significatifs ? Tous ces livres évoquent assez précisément
166 poignant de René Crevel, est la démonstration la plus cynique que je connaisse de ces ravages du sincérisme. Dans la solitu
167 er quelque raison de vivre, il voulait se voir le plus purement (« cette curiosité donnée comme raison d’une perpétuelle att
168 ourd’hui. J’ai dit : ravages du sincérisme. C’est plus exactement faillite qu’il faudrait. Faillite de toute introspection,
169 r de faire mon autoportrait moral : je me compose plus laid que nature. Faut-il conclure avec Gide : « L’analyse psychologiq
170 qui ajoutait que l’homme sincère « en vient à ne plus pouvoir même souhaiter d’être différent », ce qui est la négation de
171 ésagrégation de la personnalité, car l’analyse la plus savante, comme l’a fort bien dit Ramon Fernandez, « retient tous les
172 F. Raub. La sincérité obstinée d’un Rivière n’a plus rien de spontané. En quoi est-ce encore de la sincérité ? Trop sincèr
173 uissiez-vous avouer moins de sincérité et montrer plus de style. (Georges Duhamel.) … Nous ne sommes pas, nous nous créons.
174 tains, peut-être, jouent leur vie. Rien ne paraît plus sinistre à la sincérité presque pure de cet âge. Mais il le faut dépa
175 éal que j’appelle en chaque minute de ma joie est plus réel que celui qu’une analyse désolée s’imaginait retenir. Dès lors,
176 e c’est ma sincérité d’y aller par les moyens les plus efficaces ? Mais on nommera cela de l’hypocrisie. Soit, j’accepte. Et
177 proposait une ferveur nouvelle, et chaque être un plus prenant sourire. Cependant que ma joie — un état de grâce, un amour —
178 de telle possession particulière, ne pouvait non plus s’imaginer qu’elle en pût être privée. Alors, acquiesçant vivement à
179 iesçant vivement à l’invite que je soupçonnais la plus riche d’inconnu, je m’élançais sur la voie qu’elle m’ouvrait, avec ta
180 s possibles. C’est ainsi que fidèle à soi-même au plus profond de l’être, on entretient comme une arrière-pensée sagace et o
181 , peut-être lointain, en quoi consiste l’unité la plus réelle de l’individu — en dehors du corps. Et ce ne sont point là jeu
182 u et calculer rapidement le retour à une fidélité plus profonde. Fidélité à sa loi individuelle, quelles merveilleuses duper
183 cela suppose. Mais c’est une honnêteté peut-être plus réelle que l’autre. Et l’on conçoit que ce constant et secret assujet
184 t au moi idéal exige une politique des sentiments plus subtile et, je pense, moins vulgaire que cette agilité offensive qu’o
185 ace — qui m’interdit de nommer ce dont je ne veux plus souffrir. (Car il n’est peut-être qu’une espèce de souffrance véritab
186 sphinx ; hypocrisie, masque ambigu d’une liberté plus précieuse que toute certitude… Ô vérité, ma vérité, non pas ce que je
187 tes qu’il m’aurait fait commettre. Manifester est plus sincère qu’analyser. 2. D’ailleurs toute la psychologie moderne soul
32 1926, Revue de Belles-Lettres, articles (1926–1968). Avant-propos (décembre 1926)
188 ès bien. Les circonstances l’exigent, d’ailleurs, plus que jamais, et plus que jamais, nous semble-t-il, notre revue a sa ra
189 tances l’exigent, d’ailleurs, plus que jamais, et plus que jamais, nous semble-t-il, notre revue a sa raison d’être. La vie
190 as la meilleure raison pour nos aînés de chercher plus patiemment encore à nous comprendre et de nous accorder une confiance
191 toujours « autre chose ».) Nous ne prétendons pas plus être « bien bellettriens » — prétention éminemment peu bellettrienne.
192 ment peu bellettrienne. Que sommes-nous donc ? Le plus qu’on puisse dire, c’est que vous le saurez un peu mieux quand vous a
33 1927, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Louis Aragon, Le Paysan de Paris (janvier 1927)
193 pas de le dire, Aragon possède le tempérament le plus hardi et le plus original de la jeune littérature française. Il le pr
194 Aragon possède le tempérament le plus hardi et le plus original de la jeune littérature française. Il le proclame « J’appart
195 uteur de divaguer de la philosophie au lyrisme le plus échevelé en passant par la description réaliste ou imaginée d’une boî
196 livre de l’auteur d’Anicet. C’est pourtant un des plus significatifs du romantisme nouveau. J’ai nommé Rousseau, Nerval Muss
197 dresse, un Nerval sans pudeur, un Musset ivre non plus de vin de France, mais d’alcools pleins de démons, de drogues peut-êt
34 1927, Revue de Belles-Lettres, articles (1926–1968). Conte métaphysique : L’individu atteint de strabisme (janvier 1927)
198 ommutateur des étoiles… l’une, se décrochant sans plus d’hésitation, se mit à pérégriner dans les régions de chasse gardée d
199 s’étirant ; le printemps désormais rendra le ciel plus pâle, et nous irons chercher dans le souvenir les vent-coulis de la m
35 1927, Articles divers (1924–1930). Conférence d’Edmond Esmonin sur « La révocation de l’édit de Nantes » (16 février 1927)
200 érences, devant un très bel auditoire, est un des plus passionnants et des plus controversés de l’histoire. L’un de ceux, au
201 el auditoire, est un des plus passionnants et des plus controversés de l’histoire. L’un de ceux, aussi, où il est le plus di
202 de l’histoire. L’un de ceux, aussi, où il est le plus difficile de rester impartial. M. Lombard, recteur de l’Université, e
203 d’après un système préconçu. (Cette attitude est plus rare qu’on ne le croit, de nos jours.) M. Esmonin montra avec beaucou
204 685, date de la révocation, la France passa de la plus grande liberté à la plus grande tyrannie. En proclamant la liberté re
205 n, la France passa de la plus grande liberté à la plus grande tyrannie. En proclamant la liberté religieuse, Henry IV mettai
206 uitter le pays, Louis XIV commit un des actes les plus vexatoires que l’histoire ait enregistrés. Après avoir fait un tablea
36 1927, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Bernard Barbey, La Maladère (février 1927)
207 nt point cette fièvre. Et comme la morale ne sait plus leur imposer de feindre encore ce que le cœur ne ressent plus, il suf
208 poser de feindre encore ce que le cœur ne ressent plus , il suffit de quelques mois aux jeunes époux de la Maladère pour se d
209 es. C’est d’Armande surtout qu’on les attendrait, plus franche d’allure. On ne sait ce qui la retient : son amour ? son manq
210 autour de ces êtres dont la détresse est d’autant plus cruelle qu’elle est contenue sous des dehors trop polis. Une fois fer
211 oublie la justesse de son analyse pour n’évoquer plus que des visions où se condense le sentiment du récit. Dans le Cœur gr
37 1927, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Guy de Pourtalès, Montclar (février 1927)
212 on de sa vie est peut-être ce qui nous le rend le plus sympathique. « Officiellement comblé, et par dedans… comment bien dir
213 t de « déjouer le complot de la commodité ». Mais plus voluptueux que philosophe, c’est à l’amour qu’il ira demander la souf
214 qui, fréquente sontae, pour notre plaisir, un peu plus viennois que naturel s’il parle de choses d’art comme on fait dans Pr
215 téressée si elle n’avait pour effet de souligner, plus que ses succès, certaines faiblesses qu’il recherche secrètement, par
216 dans le temps que sévit l’inflation littéraire la plus ridicule. Pourtant, qu’elle ne laisse point oublier que ce livre d’un
38 1927, Revue de Belles-Lettres, articles (1926–1968). Lettre du survivant (février 1927)
217 écrire au moment où je vais me suicider, d’autant plus que vous n’y croirez pas — et pourtant… Il faut aussi que je vous dis
218 le feu n’a pas pris, et d’ailleurs cela n’en vaut plus la peine. (Veuillez ne pas voir dans cette phrase quelque allusion de
219 parce que c’est là que se nouent les douleurs les plus atrocement inutiles. La première fois, au théâtre. Dans l’ombre, j’ai
220 me sur vos traits seulement ; l’écho n’en fut que plus douloureux dans mon cœur. Puis je vous ai oubliée. Puis je vous ai re
221 de vous voir si entourée… D’autres fois… je n’ai plus le courage de les dire. Enfin, avant-hier, à ce bal. J’avais demandé
222 la promesse. Vos regards rencontrèrent les miens plus d’une fois pendant une danse qu’il fit avec vous, mais vous les détou
223 que mes airs sombres vous effrayaient sans doute plus qu’ils ne vous attiraient. Mais, maintenant, je pense que ces regards
224 outes les lampes, et les couples charlestonnaient plus furieusement dans l’ombre livide, aux cris fêlés et déchirants des sa
225 oriflammes sur l’orchestre pensif. Ton regard est plus grand que le chant des violons. Aube dure ! En ma tête rôde ton souve
226 j’ai perdu la notion du temps. Je ne me souviens plus que de cette déception insupportable et définitive de mon désir. Je n
227 te sournoise recherche de tout ce qui me navre au plus intime de mon être… Le revolver est chargé, sur cette table. (Je le c
228 lasse, l’image que je m’en forme… Je ne comprends plus pourquoi je devrais me tuer, pourquoi je souffre, ce que c’est que la
229 que c’est que ma vie, ma mort. Mon Dieu, il n’y a plus qu’un glissement gris, sans fin… Il faudrait que je dorme : il n’y au
230 ans fin… Il faudrait que je dorme : il n’y aurait plus rien. 4. Encore un qui vous aime, je ne vous dirai pas son nom. f.
39 1927, Revue de Belles-Lettres, articles (1926–1968). Orphée sans charme (février 1927)
231 cette « tragédie » ; de ne pouvoir m’empêcher non plus de soupçonner Cocteau d’en avoir plus ou moins consciemment concerté
232 mpêcher non plus de soupçonner Cocteau d’en avoir plus ou moins consciemment concerté la possibilité. Orphée, par exemple, s
233 n lorsqu’il écrivit certains vers qu’on peut lire plus haut : Les anges véritables qui connaissent les signes Sont moins bo
234 brillant et définitif restera l’un des titres les plus authentiques de Cocteau. Précision et relief du dialogue, ingénieuse
235 raphe des Mariés. Dans Orphée, le mystère ne peut plus dépasser l’auteur : il l’a trop bien organisé. En somme, ce qu’il fau
40 1927, Revue de Belles-Lettres, articles (1926–1968). L’autre œil (février 1927)
236 n, rapidement entrevue par chacun dans son for le plus intérieur, d’une fuite en auto, nous rassure provisoirement… Proso
237 en hurlant : « Bas-toi là, bas-toi là ! »… Est-il plus atroce spectacle que celui d’une maîtresse jadis belle et diserte qui
41 1927, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Edmond Jaloux, Ô toi que j’eusse aimée… (mars 1927)
238 j’y vois un signe charmant d’amitié de l’aîné au plus jeune, lequel envoie l’un de ses personnages pour remercier ; (pouvai
239 confidences qu’elle livre si facilement au héros plus confiant et secrètement incertain de ce roman. À la veille de se mari
42 1927, Revue de Belles-Lettres, articles (1926–1968). Entr’acte de René Clair, ou L’éloge du Miracle (mars 1927)
240 lusion. Le film japonais : une historiette un peu plus banale que nature, très bien photographiée. C’est le film du type « J
241 nt dans le domaine du merveilleux moderne. Un peu plus et nous demandions grâce de trop de plaisir. Mais je ne suis pas sûr
242 st une question d’épuration des moyens. Rendre le plus par le moins, c’est le fait d’un art à sa maturité. Mais ce sont là c
243 us frotter les yeux… Peut-être, quand nos regards plus assurés sauront enfin gagner de vitesse les prodiges que déclenche Re
43 1927, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Daniel-Rops, Notre inquiétude (avril 1927)
244 étude », M. Rops considère les deux solutions les plus parfaites qui s’offrent aux jeunes gens d’aujourd’hui. Il constate qu
44 1927, Revue de Belles-Lettres, articles (1926–1968). Louis Aragon, le beau prétexte (avril 1927)
245 est emparée de mon être et a saisi les cordes les plus secrètes de mon âme, qu’elle peut faire désormais vibrer à sa fantais
246 ats dont les plaidoyers, tissus des mensonges les plus beaux et des plus mélodieuses palinodies, font encore rêver les anges
247 oyers, tissus des mensonges les plus beaux et des plus mélodieuses palinodies, font encore rêver les anges écœurés d’azur. A
248 oir en esprit. Ces trois mots vous ont délivré du plus absurde malaise, et vous rallumez votre cigare. Vous vous êtes assuré
249 s y pénètrent, et le goût de s’amuser ne renaîtra plus en eux. Ni même celui de souffrir. Le dernier rire d’Aragon, c’est l’
250 grand Rêve, au matin pâle des édifices, ne quitte plus , attiré par les premiers sophismes de l’aurore, ces corniches de crai
251 n présence d’une des tentatives de libération les plus violentes et belles — malgré tant de maladresses dédaigneuses, de bra
252 nts, de Ford à Clément Vautel, le matérialisme le plus pauvre auquel se soit jamais abaissée une civilisation. Mais nous som
253 t nulle part9 ». Ultime affirmation d’une foi que plus rien ne peut duper. Depuis certaines paroles sur la Croix, il n’y a p
254 la Croix, il n’y a peut-être pas eu d’expression plus haute de l’angoisse humaine, et vous aurez beau rire, pharisiens, et
255 c’est qu’il lui faut atteindre Dieu ou n’espérer plus aucun pardon. II Novembre 1926. Je viens de retrouver quelques
256 jourd’hui, je le verrais plutôt comme un Musset10 plus véritablement désespéré. Un Musset moins frivole et plus pervers, moi
257 ritablement désespéré. Un Musset moins frivole et plus pervers, moins sentimental et plus sensuel, moins spirituel et plus c
258 ins frivole et plus pervers, moins sentimental et plus sensuel, moins spirituel et plus cinglant. Au lieu de vin doux, on no
259 s sentimental et plus sensuel, moins spirituel et plus cinglant. Au lieu de vin doux, on nous sert des cocktails (un Musset
260 le et chez qui tout est devenu de quelques degrés plus violent, plus acerbe, plus profond. En somme, et avant tout, un écriv
261 tout est devenu de quelques degrés plus violent, plus acerbe, plus profond. En somme, et avant tout, un écrivain, un bel éc
262 enu de quelques degrés plus violent, plus acerbe, plus profond. En somme, et avant tout, un écrivain, un bel écrivain, comme
263 bertinage. Sous une certaine rhétorique — mais la plus belle, — ce qui tressaille et m’atteint au vif, c’est tout de même un
264 est sans dérobade possible par sous-entendu. Pas plus « ailleurs » que sur ce « globe d’attente » comme dit Crevel. Pourtan
265  globe d’attente » comme dit Crevel. Pourtant, le plus irrévocable désespoir n’est encore qu’un appel à la foi la plus haute
266 le désespoir n’est encore qu’un appel à la foi la plus haute.   1er mai 1927. Mieux vaut pécher par ridicule que par scepti
267 istiques de librairie montrèrent les ravages bien plus étendus qu’on n’osait le craindre11. Si dans un essai sur la sincérit
268 reconduisant :) Croyez, Monsieur, à mon estime la plus vive. Mais décidément nous sommes débordés, voyez vous-même, pas moye
269 nne Le temps dont on s’éprenne ! Les œuvres les plus significatives de ce siècle sont écrites en haine de l’époque12. Le r
270 la seule réalité. C’est pourquoi nous ne pourrons plus séparer du concept de l’esprit celui de Révolution. Et j’entends ce m
271 Révolution. Et j’entends ce mot dans son sens le plus vaste. Il y a eu quatre-vingt-treize, la Réforme, Karl Marx, la préfa
272 de conscience toujours ratés — on ne m’y prendra plus  ! — morales américaines et hygiéniques en tous genres, instruction pu
273 synonyme de magnifique perdition dans des choses plus grandes que nous. Nous nous connaissions dans les coins et nous mouri
274 mme par hasard nasille : Nous avons tous fait ça Plus ou moins, n’est-ce pas ? Et puis l’aiguille divague vers des souveni
275 en, ah ! cette jeunesse, mais voyons des affaires plus sérieuses. Et tout est dit. Ah ! c’est vrai, il allait oublier, il y
276 s avec vos chers principes. Révolution, ce n’est plus détruire, ce n’est plus combattre, c’est l’épanouissement violent d’u
277 es. Révolution, ce n’est plus détruire, ce n’est plus combattre, c’est l’épanouissement violent d’une immense fleur palpita
278 s parlerons vos langues aériennes. On n’acceptera plus que des valeurs de passion. Balayez ces douanes de l’esprit, proclame
279 ici déjà s’avancer des prodiges à cette invite la plus persuasive : nous sommes prêts à les accueillir. 7. Une vague de r
280 s. Mais oui, c’est paradoxal. 11. Les livres les plus répandus à Genève sont Ma vie et mon œuvre de Ford et Mon curé chez l
281 Bordeaux. 12. Proust excepté, et dans un domaine plus étroit, quelques esthètes du machinisme. 13. Le Paysan de Paris. j.
45 1927, Revue de Belles-Lettres, articles (1926–1968). Quatre incidents (avril 1927)
282 ofils jusqu’au soleil toujours de face. Il ne vit plus que la foule des yeux bleus, son éblouissement. Soudain la voici, ell
283 sse ? Mais tu es si laid que cela me donne encore plus de plaisir. » Le duc paya et s’enfuit en disant que ce n’était pas lu
284 le sommeil s’évaporait aux caresses des flocons, plus perfides que des murmures d’adieu. Il tomba parmi les statues, dans l
285 et des êtres véritables. Un bateau ne glisse pas plus doucement vers le soleil du haut-lac. Justement, voici que tout va s’
46 1927, Articles divers (1924–1930). Jeunes artistes neuchâtelois (avril 1927)
286 istes, en effet, n’ignorent rien des courants les plus modernes, et sont bien situés pour n’en prendre que le meilleur ; mai
287 Paris, ou bien ils se retirent dans une solitude plus effective, quitte à nous revenir munis du passeport indispensable d’u
288 inait des nus aux crayons de fard. C’était un peu plus Blanchet que Barraud, plus Picasso que Matisse ; mais il y avait enco
289 e fard. C’était un peu plus Blanchet que Barraud, plus Picasso que Matisse ; mais il y avait encore du flou, des courbes com
290 flou, des courbes complaisantes. Meili est devenu plus net, plus cruel aussi. À Marin, près Neuchâtel, dans cette petite mai
291 courbes complaisantes. Meili est devenu plus net, plus cruel aussi. À Marin, près Neuchâtel, dans cette petite maison qu’on
292 elure, sans doute ! On ne pourrait pas se tromper plus . ⁂ À vrai dire j’en vois peu parmi les jeunes qui vouent tout leur am
293 Japonais d’une ironie mélancolique et qui voient plus loin qu’on ne croit, mais il a toujours l’air de songer à la Hollande
294 l’impression, à voir ses dernières toiles, d’une plus grande certitude intérieure. Les visages sont plus calmes, les couleu
295 lus grande certitude intérieure. Les visages sont plus calmes, les couleurs s’avivent, le soleil est sur le point de reparaî
296 es Humbert livré à sa fougue originale. Il y en a plus encore chez un Aurèle Barraud. Il suffit de le voir peint par lui-mêm
297 ipline qu’elle s’impose. Et voilà qui fait encore plus « Renaissance » : le costume est drapé avec un soin minutieux, mais u
298 ait son mari). Et puis voici François Barraud, le plus jeune des frères. Il vient apporter des dessins qui ressemblent beauc
299 s huiles de Charles, moins intensément réalistes, plus fins, mais tout aussi habiles dans l’utilisation du clair-obscur qui
300 s y introduire, et nous ne saurions trouver guide plus pittoresque. Celui-ci s’était égaré en avant, très en avant, sans s’e
301 s un éclairage très net, mais inusité, l’objet le plus banal se charge de mystère. Que va-t-il se passer là-dedans ? Et ces
302 e Joueur de rugby. C’était le poids de la pierre, plus que celui du corps de l’athlète ; l’œuvre n’atteignait pas encore ple
303 Depuis, Léon Perrin semble avoir évolué vers une plus grande harmonie de lignes. Je pense surtout à ses bas-reliefs du BIT
304 stes qui, par le fait des circonstances peut-être plus que par de naturelles affinités, se trouvent former un mouvement acti
305 au sein de ce mouvement, d’en distinguer d’autres plus organiques ? D’une part il y a des préoccupations décoratives qui pou
306 e à l’harmonie des lignes ; où la lumière éclaire plus qu’elle ne caresse ; où pourtant les hivers les plus durs réservent d
307 s qu’elle ne caresse ; où pourtant les hivers les plus durs réservent des douceurs secrètes. 7. Publication dont cette rev
47 1927, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Bernard Lecache, Jacob (mai 1927)
308 nnaît mon orgueil : osez donc me condamner d’être plus fort que cette bourgeoisie fatiguée, et de suivre le destin que vous
48 1927, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). René Crevel, La Mort difficile (mai 1927)
309 e (mai 1927)ai Le jeu de tout dire est une des plus tragiques inventions de l’inquiétude actuelle. Sous couleur de démasq
49 1927, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Paul Éluard, Capitale de la douleur (mai 1927)
310 abes sereines, et dans cette ville, Éluard est le plus séduisant, le plus dangereusement gracieux des noctambules. Rêves éve
311 ans cette ville, Éluard est le plus séduisant, le plus dangereusement gracieux des noctambules. Rêves éveillés, entre deux g
312 le mot sang n’évoque ici qu’une tache de couleur, plus sentimental que cruel. « J’ai la beauté facile et c’est heureux. » Il
50 1927, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Pierre Drieu la Rochelle, La Suite dans les idées (mai 1927)
313 e aimés qui faussaient leurs voix pour les rendre plus touchantes. Celui-ci bat sa coulpe avec une saine rudesse. « Il s’exa
314 tre chose que les « éclats de l’impuissance ». Un plus délicat eut compris que certains des morceaux très divers qui compose
51 1927, Revue de Belles-Lettres, articles (1926–1968). Récit du pickpocket (fragment) (mai 1927)
315 int la vie. On s’y maintient cinq ans, dix ans au plus . Après, c’est un long adieu et le corps se fige à mesure que l’esprit
316 Le goût de la propriété étant à mon sens l’un des plus vulgaires et des plus généralement répandus, j’ai vite fait de classe
317 é étant à mon sens l’un des plus vulgaires et des plus généralement répandus, j’ai vite fait de classer mon monde d’après le
318 séance l’obligeait à émettre une opinion, même la plus générale et la moins compromettante, sur cette vie dont le récit n’av
319 e sont que la traduction en actes de jeux de mots plus ou moins cruels… » — Je vous entends, interrompit Saint-Julien, par p
52 1927, Revue de Belles-Lettres, articles (1926–1968). Conseils à la jeunesse (mai 1927)
320 uatre kilomètres de plantation, le siècle ne sera plus malade, les temps seront guéris de leur crise, les valeurs auront ret
321 tisfait » est un être inadmissible aujourd’hui. À plus forte raison, le satisfait artificiel. n. « Conseils à la jeunesse 
53 1927, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Pierre Girard, Connaissez mieux le cœur des femmes (juillet 1927)
322 de « procédés lassants ». Pierre Girard n’écoute plus  : il pense à des Vénézuéliennes ou à Gérard de Nerval. Bientôt vous v
323 able de cette douceur de vivre. Déjà vous ne niez plus sa drôlerie, son aisance. Vous accordez que s’il force un peu la dose
324 he. Vous voilà même tenté de l’en féliciter. Bien plus , vous découvrez dans ses fantoches une malicieuse et fine psychologie
54 1927, Revue de Belles-Lettres, articles (1926–1968). La part du feu. Lettres sur le mépris de la littérature (juillet 1927)
325 Mais j’ai tué la littérature en moi, n’en parlez plus , j’en sors, je l’abandonne… Mais notre paysan, rusé : — Vous l’abando
326 e l’impossibilité des miracles ! Quelles voluptés plus subtiles et plus aiguës ? On vaincra jusqu’à sa gueule de bois pour e
327 des miracles ! Quelles voluptés plus subtiles et plus aiguës ? On vaincra jusqu’à sa gueule de bois pour en faire des poème
328 es actions en puissance15. Il faudrait des choses plus lourdes et plus irrésistibles, percutantes. Qui vous échappent en vou
329 issance15. Il faudrait des choses plus lourdes et plus irrésistibles, percutantes. Qui vous échappent en vous blessant. Des
330 ans l’infini de la seconde. Des peurs sans cause, plus vides que la mort. Toutes ces choses mystiques, c’est-à-dire réelles,
331 vrait pas. Je pressens encore dans vos poèmes les plus obscurs des allusions furtives à certains états de la réalité. Mais p
332 ons furtives à certains états de la réalité. Mais plus les mots se plient à des exigences sémantiques — dont on connaît la p
333 selon les rites d’une esthétique ou d’une autre, plus ils perdent leur pouvoir de signifier les choses qui nous importent.
334 ilibre — et dont on tire parfois quelque plaisir, plus rarement, de quoi se payer un petit voyage. C’est l’aveu d’une faible
335 ce. (« Connaissance » étant pris avec son sens le plus profond, qui est proche du sens biblique. Il ne s’agit pas de la conn
336 e, c’est d’un ridicule écrasant : mais rien n’est plus facile que d’y échapper. III Sur l’utilité de la littérature Mo
337 avancer pour légitimer l’activité littéraire, le plus satisfaisant, celui qui rend le mieux compte de la réalité, c’est And
338 ittérature vous ferait bientôt renier le signe le plus certain par lequel ces « quelques-uns » peuvent encore se reconnaître
339 ore se reconnaître. Quand bien même elle n’aurait plus d’autre excuse que celle-là, la littérature mériterait d’exister : qu
340 couvrir quelques êtres par le monde… Il ne s’agit plus de mépris ni d’adoration. J’ai défini une « maladie » dont je parvien
341 s soins qu’elle exige me coûteront des sacrifices plus grands que les bienfaits que j’en escompte, il sera temps de songer s
342 Le texte publié place également un appel de note plus bas dans le paragraphe, après « Narcisse », sans qu’on sache s’il s’a
343 de Morand, et ils en sont tout fiers : « Il n’y a plus qu’à les écrire ». o. « La part du feu. Lettres sur le mépris de la
55 1927, Revue de Belles-Lettres, articles (1926–1968). Adieu au lecteur (juillet 1927)
344 éçu cette catégorie de lecteurs. Aucun remord non plus d’avoir troublé quelques bonnes petites somnolences par des cris inte
345 uis, en voilà assez pour ranimer la curiosité des plus blasés. Lecteur, fais confiance au Central de Genève. Souviens-toi de
56 1927, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Edmond Jaloux, Rainer Maria Rilke (décembre 1927)
346 e et de l’homme dans son œuvre, qui est peut-être plus vraie que le vrai, je veux dire, plus rilkienne que ne fut Rilke. Ril
347 t peut-être plus vraie que le vrai, je veux dire, plus rilkienne que ne fut Rilke. Rilke y apparaît comme une de ces âmes my
348 cience ou au nom de l’esprit. « Pour moi qui aime plus que tout la poésie, écrit Jaloux, aussitôt que je vis Rilke, je compr
349 e prouve la religion qu’aux convertis — qui n’ont plus besoin de preuves. Il reste qu’un livre comme celui-ci tend un mervei
350 la raison raisonnante. Et qu’il nous mène un peu plus loin que la sempiternelle « stratégie littéraire », de gazetiers ; au
57 1927, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Léon Bopp, Interférences (décembre 1927)
351 affronter d’autres dédales ! Mais il a su mettre plus de choses qu’il n’y paraît d’abord dans ces 50 pages. Beaucoup sont e
58 1927, Articles divers (1924–1930). Dés ou la clef des champs (1927)
352 s. J’étais seul. Le café est un lieu anonyme bien plus propice au rêve que ma chambre où m’attendent tous les soirs quand je
353 ro, on entre ici dans le jardin des songeries les plus étranges qu’appelle la musique. Je me gardai donc d’ouvrir le journal
354 et cette mécanique me restitue chaque fois un peu plus de lassitude, un peu plus d’ennui. J’essayai donc de rêver. Mais cett
355 itue chaque fois un peu plus de lassitude, un peu plus d’ennui. J’essayai donc de rêver. Mais cette rose oubliée me gênait :
356 iqueur. Et quand j’eus fini de boire, mes pensées plus rapides s’en allèrent un peu vers l’avenir et j’osai quelques rêves.
357 fait des soirs si doux aux amants quand ils n’ont plus que des baisers au goût d’adieu, et l’avenir où se mêlent incertaines
358 ai jamais rien… (sinon qu’au lendemain je n’avais plus un sou). Je n’ai jamais revu l’étranger. Quelquefois je songe à ses p
359 s ? Je me répète : paradoxes, mais cela ne suffit plus à m’en délivrer. Ma vie m’a repris, je ne suis pas heureux. Je sais t
360 me regarde avec inquiétude, parce que je ne suis plus tout à fait le même. Puis elle me laisse, parce que le lait va monter
361 désespoir, ô vie sans faute, vie sans joie… Ah ! plus amère, plus amère encore, saurai-je un jour te désirer, te haïr… 9.
362 ô vie sans faute, vie sans joie… Ah ! plus amère, plus amère encore, saurai-je un jour te désirer, te haïr… 9. Calembour s
59 1928, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Princesse Bibesco, Catherine-Paris (janvier 1928)
363 iques à leur propos. Mais dans ce roman, il n’y a plus seulement la femme, avec le miracle perpétuel de sa sensibilité. Il y
364 egretter que ce livre ne réalise pas une synthèse plus organique du roman et des mémoires. Mais si son début permet de croir
60 1928, Foi et Vie, articles (1928–1977). Le péril Ford (février 1928)
365 où les directions d’une civilisation apparaissent plus nettement. Un certain ordre s’élabore, ou, pour mieux dire, une organ
366 ement de cette organisation toute-puissante n’est plus qu’une question de quelques années. Mais peut-être est-il temps encor
367 le meilleur, parce que personne ne s’est approché plus que lui du type idéal de l’industriel et du capitaliste. Le succès im
368 es que l’époque a senti en lui son incarnation la plus parfaite. Qu’on ne m’accuse donc pas de caricaturer l’objet de ma cri
369 outils qu’il joue encore à présent », dit‑il. Le plus mémorable événement de ces années de jeunesse, son « chemin de Damas 
370 d’augmenter encore cette production. Ford est le plus puissant industriel du monde ; le plus riche, au point qu’il peut par
371 ord est le plus puissant industriel du monde ; le plus riche, au point qu’il peut parler d’égal à égal avec beaucoup d’États
372 t parler d’égal à égal avec beaucoup d’États ; le plus parfait aussi. Son succès sans précédent le met à l’abri de toutes le
373 les industriels européens s’en inspirent toujours plus . Ford leur montre le chemin qu’ils seront bien obligés de prendre tôt
374 ’est l’homme qui a réussi. Mais à quoi ? C’est la plus grave question qu’on puisse poser à notre temps. II. M. Ford a ses
375 ent, il a vite fait de démêler les conditions les plus rationnelles de la production, avec cette netteté et cette décision q
376 tition, on fait croire aux gens qu’ils ne peuvent plus vivre heureux sans auto. Voilà l’affaire lancée. La passion de Ford s
377 assion de Ford se donne libre cours. Il ne s’agit plus maintenant que de lui donner une apparence d’utilité publique. À chaq
378 de ses livres, on pourrait relever les sophismes plus ou moins conscients par lesquels il prétend ramener le bénéfice de la
379 e l’état du marché est tel que le client n’achète plus , cela signifie parfois que la marchandise est momentanément trop chèr
380 a disparu. Il semble alors que l’industriel n’ait plus qu’à plier bagage. Mais c’est ici que Ford montre le bout de l’oreill
381 au point qu’il en oublie que cela ne l’intéresse plus réellement. Il croit qu’il va gagner 5 francs en achetant 5 francs mo
382 ompé sur ses véritables besoins. Car cela va bien plus profond, cette tromperie-là. Elle peut amener, en se généralisant, un
383 i de la réclame a même but, mêmes effets. Mais le plus grave est peut-être le sophisme du loisir. M. Guglielmo Ferrero a for
384 ut véritable d’augmenter la consommation. Il rend plus complet l’esclavage de l’ouvrier, puisqu’il englobe jusqu’à son repos
385 dans le cycle de la production. Cercle vicieux : plus la production s’intensifie, plus il faut créer de besoins et de loisi
386 Cercle vicieux : plus la production s’intensifie, plus il faut créer de besoins et de loisirs. Or, l’industrie ne peut subsi
387 otre industriel de philosopher sur les sujets les plus divers. Les aphorismes sont assez révélateurs de la mentalité capital
388 attitude ne porte un nom philosophique : c’est au plus pur, au plus naïf matérialiste que nous avons affaire ici. Et ses pré
389 orte un nom philosophique : c’est au plus pur, au plus naïf matérialiste que nous avons affaire ici. Et ses prétentions « id
390 angeront rien. D’ailleurs, voici des déclarations plus nettes encore : « Je ne considère pas les machines Ford simplement co
391 . Il ne se demande jamais si la technique même la plus perfectionnée mérite les sacrifices qu’elle exige de l’homme moderne.
392 fices qu’elle exige de l’homme moderne. Paradoxes plus ou moins intéressés, optimisme d’homme à qui tout réussit, messianism
393 e celui que M. Cambon, dans sa préface, égale aux plus grands esprits de tous les temps. On me dira que Ford a mieux à faire
394 iatus étrange : l’homme qu’on pourrait appeler le plus actif du monde, l’un de ceux qui influent le plus sur notre civilisat
395 plus actif du monde, l’un de ceux qui influent le plus sur notre civilisation, possède la philosophie la plus rudimentaire.
396 sur notre civilisation, possède la philosophie la plus rudimentaire. Le phénomène n’est pas nouveau en Occident, mais il est
397 On se refuse à l’idée d’une catastrophe, pourtant plus que probable, par crainte de se voir obligé à la révision des valeurs
398 e de se voir obligé à la révision des valeurs, la plus difficile et la plus grave : celle qu’on ne peut faire qu’au nom de l
399 la révision des valeurs, la plus difficile et la plus grave : celle qu’on ne peut faire qu’au nom de l’Esprit et de ses exi
400 aine tient les choses de l’Esprit. Dans le cas le plus favorable, « il se passera bien de cette littérature ». Plus tard, « 
401 questions humaines est une des manifestations les plus frappantes de notre régression. Cette perte du sens de l’âme se nomme
402 e d’aliéner au profit de plaisirs tarifés, soumis plus subtilement encore que son travail aux lois d’une offre et d’une dema
403 dans le corps de la Nature, lié par les liens les plus subtils et les plus profonds à tous les autres membres de la Nature,
404 Nature, lié par les liens les plus subtils et les plus profonds à tous les autres membres de la Nature, choses, bêtes et ang
405 absurde des lois économiques et des exigences les plus rudimentaires de son corps. Il a perdu le contact avec les choses nat
406 les valeurs de l’esprit au point qu’il n’éprouve plus même cette carence ; seulement, peu à peu, il découvre qu’il s’ennuie
407 ntre 17 et 19 heures : vraiment, il ne lui manque plus rien — que l’envie. Mauvais travail. Il a perdu le sens religieux, co
408 ligieux, cosmique, de l’effort humain. Il ne peut plus situer son effort individuel dans le monde, lui attribuer sa véritabl
409 ême de l’ordre de la nature, il est condamné à ne plus saisir que des rapports abstraits entre les choses. Il ne comprend pr
410 bstraits entre les choses. Il ne comprend presque plus rien à l’Univers. Par la technique, l’Occidental a prétendu maîtriser
411 du maîtriser la matière et parvenir à une liberté plus haute. Or, la technique a révélé des exigences telles que l’Esprit ne
412 . Elle nous donne une liberté dont nous ne sommes plus dignes. Nous perdons, en l’acquérant, par l’effort de l’acquérir, les
413 oire utopique. Nous avons mieux à faire, il n’est plus temps de se désintéresser simplement des buts — si bas soient-ils — d
414 nquête faite à Genève a révélé que les livres les plus lus du grand public sont Ma vie et mon œuvre, de Ford et Mon curé che
415 s pays de langue allemande, son succès est encore plus grand, et de meilleure qualité. Je ne parle pas de l’Amérique. 2. Vi
61 1928, Articles divers (1924–1930). Un soir à Vienne avec Gérard (24 mars 1928)
416 ui dans les opérettes de Strauss, qu’on ne trouve plus nulle part. Dans les dancings, un peuple de fêtards modérés, Juifs et
417 enche vers un voisin pour lui demander je ne sais plus quoi. Mais sans doute évadé dans son rêve, beaucoup plus loin que moi
418 oi. Mais sans doute évadé dans son rêve, beaucoup plus loin que moi, il n’entend pas ma question. L’envie me prend d’aller l
419 ôde ici comme une tristesse amoureuse. Elle n’est plus que l’approche d’une grandeur où se perdraient nos amours terrestres
420 lique où l’on quitte ce visage aimé pour d’autres plus beaux peut-être, mais inconnus. Voilà que la forme blanche, sous un b
421 ouffrance… Mais le temps approche où vous n’aurez plus besoin de souffrir pour comprendre. Le faisceau de lumière quitta la
422 où la question fidélité ou inconstance ne se pose plus . Vous le savez, je n’ai aimé qu’une femme — au plus deux, en y réfléc
423 us. Vous le savez, je n’ai aimé qu’une femme — au plus deux, en y réfléchissant bien, mais peut-être était-ce la même sous d
424 ccepter et vint à nous avec un sourire du type le plus courant : « Vous êtes bien gentils, messieurs ! » Il n’y avait plus q
425 ous êtes bien gentils, messieurs ! » Il n’y avait plus qu’à lui prendre chacun un bras, une femme pour deux hommes — et ce f
426 aine, parce qu’elles le rattachaient aux buts les plus hauts de notre vie. Ces citadins blasés s’amusent plus grossièrement
427 hauts de notre vie. Ces citadins blasés s’amusent plus grossièrement que des barbares, ils s’imaginent pouvoir faire une pla
428 utant dire que ceux qui les fréquentent ne savent plus ce que c’est que le plaisir. Ils prennent au hasard des liqueurs qui
429 t pas été préparées pour leur soif. Ils ne savent plus les signes ni les ressemblances. Aussi l’ennui règne-t-il bruyamment
430 crois que l’Orient est devenu fou. Il ne comprend plus rien. » Des bugles agonisaient, aux dernières mesures d’un tango. Not
431 andalisée par cette atteinte aux lois du genre le plus conventionnel qui soit. Gérard la regarda avec une certaine pitié : «
432 eux. Mais l’ombre de cette ville illusoire est la plus douce à mes vagabondages sans but. Vous savez, je lance mes filets da
433 ent dans la nuit froide. Gérard ne disait presque plus rien ; à peine, de temps en temps, s’il parlait à voix basse à son ho
434 mpila dans des autos ; en dix minutes, il n’y eut plus personne, la place s’éteignit. Mais Gérard ? Ses yeux s’étaient fixés
62 1928, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Marguerite Allotte de la Fuye, Jules Verne, sa vie, son œuvre (juin 1928)
435 uls les poètes savent se perdre. Et c’est bien sa plus grande ruse que d’avoir emprunté le véhicule à la mode pour conduire
436 ir que jolis livres d’étrennes dans les œuvres du plus grand créateur de mythes modernes, du seul écrivain dont l’influence
437 a littérature si pédante qu’elle exclut un de nos plus grands conteurs sous prétexte qu’il n’est styliste ni psychologue ? L
63 1928, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Aragon, Traité du style (août 1928)
438 s simultanément, et c’est naturel : je m’en avoue plus éloigné et m’en sais plus dépourvu si possible. Je ne demande aux écr
439 naturel : je m’en avoue plus éloigné et m’en sais plus dépourvu si possible. Je ne demande aux écrivains que des révélations
440 nt en créant une belle œuvre serait, par exemple, plus efficace. Aragon se retourne sans cesse pour crier : Lâches, vous ref
441 t magnifiquement. Mais qu’on nous laisse chercher plus loin, dans ce silence où l’on accède à des objets qui enfin valent le
64 1928, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Pierre Naville, La Révolution et les intellectuels (novembre 1928)
442 oses justement détesté, mais dont ils participent plus qu’ils ne le croient. Certes il était urgent de faire la critique de
443 dit fort bien M. Breton. Mais à condition d’aller plus loin et de prendre une connaissance positive de ce qu’il y a sous cet
65 1928, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). André Malraux, Les Conquérants (décembre 1928)
444 ois tenté de le rapprocher de Morand, mais il est plus nerveux, sans doute aussi plus sensible. Et il ne se borne pas à des
445 orand, mais il est plus nerveux, sans doute aussi plus sensible. Et il ne se borne pas à des effets pittoresques : ce récit
66 1928, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Guy de Pourtalès, Louis II de Bavière ou Hamlet-Roi (décembre 1928)
446 ssez troubles du personnage central une résonance plus profonde. Louis II, ce chimérique, disposait par hasard de moyens d’a
67 1928, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Daniel-Rops, Le Prince menteur (décembre 1928)
447 it prince russe et entretient autour de sa vie le plus grand mystère. Cependant il aime à raconter certaines scènes terrifia
448 une tentation pour tous les poètes. Le désir de «  plus vrai que le vrai » surexcité par l’insolence d’une psychologie qui ra
68 1928, Articles divers (1924–1930). Miroirs, ou Comment on perd Eurydice et soi-même » (décembre 1928)
449 ute est-il trop impatient, demande-t-il aux êtres plus qu’ils ne peuvent donner… D’ailleurs on ne lui doit rien, n’est-ce pa
450 ntrer en lui-même. « Il se ramène en soi, n’ayant plus où se prendre » comme parle un de nos classiques. Repoussé par le mon
451 ’énervent, mais l’aveu qu’il en consent l’attache plus secrètement à son aventure. Nous vivons dans un décor flamboyant de
452 on s’hypnotiser avec son propre regard ? Il n’y a plus que cette incantation à soi-même qui pourrait lui rendre la certitude
453 s l’homme moderne un besoin de vérifier qui n’est plus légitime dès l’instant qu’il se traduit par la négation de l’invérifi
454 ersonnalité est un acte de foi : Stéphane ne sait plus ce qu’il est. Semblablement, il ne sait plus aimer. (Ces jeunes gens
455 sait plus ce qu’il est. Semblablement, il ne sait plus aimer. (Ces jeunes gens ne veulent pas se fatiguer pour rien.) Cette
456 prises : « Je ne sais pas : je suis !… Je ne sais plus … mais je suis ! » Un peu plus tard, ce fut un jour de grand soleil s
69 1929, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Sherwood Anderson, Mon père et moi et Je suis un homme (janvier 1929)
457 t appeler ça du bluff — fait de lui sans doute le plus méridional des conteurs américains. Avec cela, un réalisme, plein de
458 mar, ce monde moderne, ce monde de fous qui n’ont plus que leur raison, ce monde où l’on ne sait plus créer avec joie des fo
459 nt plus que leur raison, ce monde où l’on ne sait plus créer avec joie des formes belles, ce monde qui devient impuissant. I
70 1929, Revue de Belles-Lettres, articles (1926–1968). « Belles-Lettres, c’est la clé des champs… » (janvier 1929)
460 r en religion : rond de cuir ou poète (au sens le plus large de ces mots.) (Mais je tiens à le leur dire ici : les anciens b
71 1929, Revue de Belles-Lettres, articles (1926–1968). Prison. Ailleurs. Étoile de jour (mars 1929)
461 1929)s Prison Prisonnier de la nuit mais plus libre qu’un ange prisonnier dans ta tête mais libre comme avant cette
72 1929, Journal de Genève, articles (1926–1982). Panorama de Budapest (23 mai 1929)
462 le d’ailleurs correspondre à son état d’esprit le plus naturel. Mais de quoi vivent ces bourgeois aimables et insipides, qui
463 olon vient vous siffler à l’oreille les notes les plus aiguës d’une chanson populaire, et à l’autre extrémité de la salle, p
464 ement incompréhensible, rient et s’enivrent comme plus un Européen ne sait le faire, et dansent à tout propos de folles « cz
73 1929, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Jules Supervielle, Saisir (juin 1929)
465 qu’elle décrit, ce sont des perceptions de l’âme plus que de l’esprit ou des sens. « Reste immobile et sache attendre que t
466 ard. » Le poète des Gravitations est ici descendu plus profond en soi-même ; son art y gagne en densité, en émotion. Des mot
467 est-elle pas proprement « saisissante » ? Mais le plus émouvant, c’est ici l’approche d’un silence partout pressenti, qui s’
74 1929, Articles divers (1924–1930). La tour de Hölderlin (15 juillet 1929)
468 rer là-dessus l’attention du médecin, mais il est plus difficile de se faire comprendre par un sot que par un fou. » L’hiver
469 es auxquels notre temps doit vouer l’attention la plus grave — car il vécut dans ces marches de l’esprit humain qui confinen
470 nfinent peut-être à l’Esprit et dont certains des plus purs d’entre nous se préparent à tenter le climat, — j’avais rêvé sur
471 hasard… Hier, c’était la Pentecôte. La fête de la plus haute poésie. Mais dans ce siècle, où tant de voix l’appellent, combi
472 ar aussitôt l’on se met à raconter les choses les plus affreuses sur son compte, simplement parce qu’il a aimé une femme, po
473 Avril et mai et juin sont lointains, Je ne suis plus rien, je n’aime plus vivre. Il y avait encore plus de paix que maint
474 sont lointains, Je ne suis plus rien, je n’aime plus vivre. Il y avait encore plus de paix que maintenant. La grande allé
475 us rien, je n’aime plus vivre. Il y avait encore plus de paix que maintenant. La grande allée sur l’île n’existait pas, en
476 u bon sens hochent la tête et citent la phrase la plus malencontreuse de Pascal : le « Qui veut faire l’ange… » a autorisé d
477 de l’âne… Écoutons plutôt Bettina — la vérité est plus humaine, est plus divine, quand c’est une telle femme qui la confesse
478 plutôt Bettina — la vérité est plus humaine, est plus divine, quand c’est une telle femme qui la confesse : « Celui qui ent
75 1929, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Jean Cassou, La Clef des songes (août 1929)
479 uveau une dérive fantaisiste dans ce monde un peu plus léger, un peu plus profond que le vrai, où l’Éloge de la folie nous e
480 ntaisiste dans ce monde un peu plus léger, un peu plus profond que le vrai, où l’Éloge de la folie nous entraînait naguère.
481 ent, comme des souvenirs, et l’on retrouve un peu plus loin d’autres souvenirs attristés par le temps, des visages qui ne so
482 s attristés par le temps, des visages qui ne sont plus tout à fait les mêmes, des bonheurs qui signifient plus de désespoir
483 out à fait les mêmes, des bonheurs qui signifient plus de désespoir qu’ils ne s’en doutent… C’est un dévergondage sentimenta
484 s des grands bourgeois, où tout, soudain, devient plus terne. Mais bien vite un intermède bouffon, impossible et d’une désop
76 1929, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). André Rolland de Renéville, Rimbaud le voyant (août 1929)
485 oétique de Rimbaud, l’on s’étonne qu’il ait fallu plus d’un demi-siècle pour qu’une telle interprétation voie le jour. Cela
486 ncent une rentrée de l’âme dans la littérature la plus spirituelle du monde. La thèse que défend l’auteur de cet essai — la
487 te, de leur indifférence à l’endroit de l’être le plus monstrueusement pur qui se soit révélé par le truchement de la poésie
488 mbaud. Regrettons seulement qu’il n’élargisse pas plus une question aussi centrale — qui est, si l’on veut, la question d’Or
489 uvage », un catholique qui s’ignore, il n’est pas plus admissible d’inférer du mépris de Rimbaud pour le catholicisme à son
77 1929, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Julien Benda, La Fin de l’Éternel (novembre 1929)
490 La Fin de l’Éternel (novembre 1929)bc Ce n’est plus l’heure de venir prendre position dans un débat où les voix les mieux
491 philosophique en particulier, où je me sens bien plus près de M. Gabriel Marcel, qu’il attaque. (M. Benda trahit à son tour
492 ible. Et quand bien même elle croirait n’en avoir plus besoin. Cet extrémisme de la pensée intemporelle, en butte aux sarcas
493 émistes de droite et de gauche, n’en apparaît que plus pur. « Noms de clowns qui me viennent l’esprit : Julien Benda… », écr
494 un monde où tout est bon à quelque chose, où rien plus n’est tenu pour vrai que relativement à un rendement. Rien, pas même
78 1929, Revue de Belles-Lettres, articles (1926–1968). L’ordre social. Le Libéralisme. L’inspiration (novembre 1929)
495 ocratie outragée, les autres disaient qu’il n’y a plus de morale, et ces jeunes gens ont une façon de trancher les questions
79 1929, Les Méfaits de l’instruction publique. Avant-propos
496 tant je sais qu’à droite comme à gauche, ils sont plus nombreux qu’on ne le pense, ceux qui refusent d’être complices dans c
497 éant ici même ; mais — gain de temps — je n’aurai plus qu’à renvoyer aux lettres A ou B, selon. A. Réponses du type : on ne
80 1929, Les Méfaits de l’instruction publique. 1. Mes prisons
498 a l’enfance insouciante ? Qu’est-ce qui ressemble plus au souci quotidien des grandes personnes ? Mais l’enfance est ailleur
499 ait suffisamment rabroué pour que je ne montrasse plus aucune velléité d’originalité. Mais pour être rentrée, ma colère n’en
500 é. Mais pour être rentrée, ma colère n’en fut que plus malfaisante. L’école me rendit au monde, vers l’âge de 18 ans, crispé
501 mesure exacte de leurs besoins. Nous ne croyions plus aux démons, mais à la Commission scolaire. Nous n’avions plus de « su
502 ons, mais à la Commission scolaire. Nous n’avions plus de « superstitions grossières » comme celles qui touchent à l’action
503 empêcher de croire que le petit ouvrier est bien plus malin. Nous savions un tas de choses douloureusement ennuyeuses qui s
504 supporter longtemps encore l’action. Je n’eus pas plus tôt découvert et nommé cet asservissement de l’esprit et ces mythes s
505 bles de ma perte de contact avec les réalités les plus élémentaires de la vie. 2. Dans le cas le plus favorable, c’est un
506 plus élémentaires de la vie. 2. Dans le cas le plus favorable, c’est un silence, un vide. C’était en dehors de la vie. 3
81 1929, Les Méfaits de l’instruction publique. 2. Description du monstre
507 On s’entendait d’autant mieux qu’on était devenus plus différents. Car ces différences sont les premières marques de la vie
508 aient jamais sortis de l’école. Rien ne ressemble plus à un bon élève qu’un instituteur : de l’un à l’autre il n’y a pas de
509 ridicule n’échappe pas à ceux qu’ils méprisent le plus , et ils auraient souvent l’occasion de s’en douter s’ils étaient sens
510 ses de l’ironie paysanne. Mais je n’en dirai pas plus , de peur de m’échauffer inutilement. Si l’on me poussait un peu, je c
82 1929, Les Méfaits de l’instruction publique. 3. Anatomie du monstre
511 les et qu’elles ont la valeur d’un témoignage, ni plus ni moins — il est temps que je fasse passer un petit examen aux princ
512 que ces personnes ont les yeux faibles. Il serait plus juste de dire que la passion n’a qu’une clairvoyance intéressée : mai
513 clairvoyance intéressée : mais celles-là sont les plus vives. Enfin, je tiens à reconnaître qu’ici je ne cherche point l’équ
514 œud. Je me bornerai à l’examen des caractères les plus généraux de l’instruction publique, ceux que n’atteignent dans leur p
515 t un moule, dans lequel on verse les matières les plus hétéroclites, sans égard à leurs qualités propres. De 8 à 9 arithméti
516 rrange à faire tenir dans cette classification le plus possible de « connaissances » qui dès lors deviennent obligatoires. L
517 ge donc que les meilleurs ralentissent et que les plus faibles se forcent. Elle ne convient qu’aux médiocres, dont elle assu
518 Le gavage Moyen de réaliser les précédents. Plus ou moins rationalisé. Son instrument le plus parfait s’appelle le man
519 nts. Plus ou moins rationalisé. Son instrument le plus parfait s’appelle le manuel. Un bon manuel est un résumé clair et por
520 i entre en commerce intime avec elles. On apprend plus de deux que de mille, dit un sage oriental dont j’ai oublié le nom. U
521 a discipline perd tout son sens éducatif et n’est plus qu’une entrave énervante, un système de vexations mesquines, propres
522 favorise le développement de leurs penchants les plus « communs » : jalousie, vanité, panurgisme, concurrence sournoise, ad
523 fectionnement civique qui assure l’écrasement des plus délicats par les plus vulgaires ? L’idéal du bon élève Le bon s
524 qui assure l’écrasement des plus délicats par les plus vulgaires ? L’idéal du bon élève Le bon sens voudrait que le bo
525 ’on lui donne à l’école. (Cet argent de poche, ni plus ni moins.) Ou encore : que le bon élève soit celui qui supporte le mi
83 1929, Les Méfaits de l’instruction publique. 4. L’illusion réformiste
526 reproche d’une autre nature. Elle prétend donner plus de liberté aux enfants en leur rendant le travail amusant, en leur la
527 second dimanche, afin qu’ils consomment deux fois plus de machines. Jeu du chat avec la souris. On n’impose plus des résulta
528 machines. Jeu du chat avec la souris. On n’impose plus des résultats, on les fait trouver. Notez que cela revient au même, s
529 f que par la méthode nouvelle on atteint l’enfant plus profondément, on se glisse à l’intérieur de son esprit, là où s’élabo
530 » peut être la formule d’une tromperie subtile et plus grave que la brutalité primaire, parce qu’elle n’excite pas de réacti
531 rganisme dont il s’agit d’obtenir le rendement le plus élevé. On cultive les petits d’hommes comme des plantes de serre dans
532 . Cela me permet de leur faire remarquer d’autant plus librement qu’ils trahissent le dessein profond de l’instruction publi
533 ntendu ne soit décidément trop gros pour échapper plus longtemps à MM. les Inspecteurs des Écoles. Je le crains, dis-je ; ca
84 1929, Les Méfaits de l’instruction publique. 5. La machine à fabriquer des électeurs
534 l y aurait une insigne hypocrisie à feindre de ne plus la reconnaître, une fois dissipée la fumée des civets, des cigares et
535 , il faut un nombre considérable de leçons, et le plus longtemps possible, pour qu’on n’ait pas le temps de se rendre compte
536 le qu’une utopie de partisans. Il ne serait guère plus fou de proposer aujourd’hui qu’on répande universellement et obligato
537 désintéressée, les gouvernements seraient un peu plus fous qu’on n’ose les imaginer de ne pas entreprendre sur l’heure une
538 èce de gens qui font confiance à leur sensibilité plus qu’aux idées des autres. Or, c’est une révolte de ma sensibilité qui
539 te aventure des valeurs d’âme auxquelles je tiens plus qu’à tout. Ma haine de la démocratie est l’aboutissement de l’évoluti
85 1929, Les Méfaits de l’instruction publique. 6. La trahison de l’instruction publique
540 ruction publique (Ici, le procureur prit un ton plus grave.) L’école s’est vendue à des intérêts politiques. C’était là, n
541 er ce crime contre la civilisation. Elle ne croit plus qu’au péché contre les lois sociales, eh bien ! elle apprendra que le
542 r de faim. Par ce qu’elle enseigne à ignorer bien plus que par ce qu’elle enseigne à connaître, elle constitue la plus grand
543 e qu’elle enseigne à connaître, elle constitue la plus grande force antireligieuse de ce temps. L’instruction religieuse qui
86 1929, Les Méfaits de l’instruction publique. 7. L’Instruction publique contre le progrès
544 égimes anciens peut nous amener à constater, sans plus , que notre soi-disant progrès social correspond à un recul humain. Pa
545 réserve ? L’instruction publique est la forme la plus commune de la peste rationaliste qui sévit dans le monde depuis le xv
546 une seconde. Laissons ce soin, à des générations plus libres d’imaginer, bénéficiant de notre colère jacobine et de cette f
547 s vient où elles renaîtront à une vie nouvelle et plus complète, à un degré supérieur d’inconscience, si je puis dire. Alors
87 1929, Les Méfaits de l’instruction publique. Appendice. Utopie
548 esse et d’ennui à quoi présentement nous usons le plus clair de nos forces, — le Poète dira un mot, ou bien fera un acte, et
549 re et de géographie bien connus, pour l’esprit le plus dangereusement plat qui soit. (Il est plus que plat : il est creux.)
550 rit le plus dangereusement plat qui soit. (Il est plus que plat : il est creux.) Si beaucoup de personnes répondent oui, cel
551 es journalistes s’engagent désormais à ne publier plus un seul article de fond où ne perce leur mépris pour l’instruction pu
552 s’agit de lui faire comprendre que l’école est le plus gros obstacle à sa culture. Et c’est cela, préparer le terrain. D’aut
553 it donner à l’enfant ce que son entourage ne peut plus lui donner : des modèles de pensée. Un entraînement de l’esprit, au l
554 s il recouvrerait la domination du monde16 et non plus en barbare cette fois-ci. Ce qui l’empêche de comprendre, ici encore,
555 andidat possède une énergie suffisante pour aller plus loin, — et en même temps constituent des sources d’énergie nouvelle.
556 é de dire que tout homme gagnerait à posséder une plus grande puissance intellectuelle, une meilleure mémoire, une sensibili
557 lectuelle, une meilleure mémoire, une sensibilité plus aiguisée. En tout cas, c’est à cultiver ces facultés atrophiées que d
558 viduels. Méditez un peu ces truismes : On apprend plus d’une chose longuement contemplée que de mille aperçues au passage. A
559 e de concentration intense dégage dans l’individu plus d’énergie que des heures d’exercices gémissants. De même, le bien sup
560 s. De même, le bien supérieur de quelques-uns est plus utile à tous que le bien médiocre de beaucoup. La valeur vaut mieux q
561 veur à ses jugements. C’est pourquoi l’on ne peut plus attaquer un fonctionnaire dans son activité publique sans que des per
562 à tel point les bourgeois qu’ils n’en distinguent plus même le sens. Ils les lancent à la tête de tous ceux qui les dérangen
88 1929, Les Méfaits de l’instruction publique (1972). Avant-propos
563 tant je sais qu’à droite comme à gauche, ils sont plus nombreux qu’on ne le pense, ceux qui refusent d’être complices dans c
564 éant ici même ; mais — gain de temps — je n’aurai plus qu’à renvoyer aux lettres A ou B, selon. A. Réponses du type : on ne
89 1929, Les Méfaits de l’instruction publique (1972). 1. Mes prisons
565 a l’enfance insouciante ? Qu’est-ce qui ressemble plus au souci quotidien des grandes personnes ? Mais l’enfance est ailleur
566 ait suffisamment rabroué pour que je ne montrasse plus aucune velléité d’originalité. Mais pour être rentrée, ma colère n’e
567 . Mais pour être rentrée, ma colère n’en fut que plus malfaisante. L’école me rendit au monde, vers l’âge de 18 ans, crispé
568 mesure exacte de leurs besoins. Nous ne croyions plus aux démons, mais à la Commission scolaire. Nous n’avions plus de « su
569 ons, mais à la Commission scolaire. Nous n’avions plus de « superstitions grossières » comme celles qui touchent à l’action
570 empêcher de croire que le petit ouvrier est bien plus malin. Nous savions un tas de choses douloureusement ennuyeuses qui s
571 supporter longtemps encore l’action. Je n’eus pas plus tôt découvert et nommé cet asservissement de l’esprit et ces mythes s
572 bles de ma perte de contact avec les réalités les plus élémentaires de la vie.   3. Dans le cas le plus favorable, c’est u
573 lus élémentaires de la vie.   3. Dans le cas le plus favorable, c’est un silence, un vide. C’était en dehors de la vie.
90 1929, Les Méfaits de l’instruction publique (1972). 2. Description du monstre
574 On s’entendait d’autant mieux qu’on était devenu plus différents. Car ces différences sont les premières marques de la vie
575 aient jamais sortis de l’école. Rien ne ressemble plus à un bon élève qu’un instituteur : de l’un à l’autre, il n’y a pas de
576 ridicule n’échappe pas à ceux qu’ils méprisent le plus , et ils auraient souvent l’occasion de s’en douter s’ils étaient sens
577 sses de l’ironie paysanne. Mais je n’en dirai pas plus , de peur de m’échauffer inutilement. Si l’on me poussait un peu, je c
91 1929, Les Méfaits de l’instruction publique (1972). 3. Anatomie du monstre
578 les et qu’elles ont la valeur d’un témoignage, ni plus ni moins — il est temps que je fasse passer un petit examen aux princ
579 que ces personnes ont les yeux faibles. Il serait plus juste de dire que la passion n’a qu’une clairvoyance intéressée : mai
580 ne clairvoyance intéressée : mais celle-là est la plus vive. Enfin, je tiens à reconnaître qu’ici je ne cherche point l’équi
581 œud. Je me bornerai à l’examen des caractères les plus généraux de l’instruction publique, ceux que n’atteignent dans leur p
582 t un moule, dans lequel on verse les matières les plus hétéroclites, sans égard à leurs qualités propres. De 8 à 9 arithméti
583 nge pour faire tenir dans cette classification le plus possible de « connaissances » qui dès lors deviennent obligatoires. L
584 ge donc que les meilleurs ralentissent et que les plus faibles se forcent. Elle ne convient donc qu’aux médiocres, dont elle
585 d. Le gavage Moyen de réaliser les précédents. Plus ou moins rationalisé. Son instrument le plus parfait s’appelle le man
586 nts. Plus ou moins rationalisé. Son instrument le plus parfait s’appelle le manuel. Un bon manuel est un résumé clair et por
587 i entre en commerce intime avec elles. On apprend plus de deux que de mille, dit un sage oriental dont j’ai oublié le nom. U
588 a discipline perd tout son sens éducatif et n’est plus qu’une entrave énervante, un système de vexations mesquines, propres
589 favorise le développement de leurs penchants les plus « communs » : jalousie, vanité, panurgisme, concurrence sournoise, ad
590 fectionnement civique qui assure l’écrasement des plus délicats par les plus vulgaires ? 3.g. L’idéal du bon élève Le
591 qui assure l’écrasement des plus délicats par les plus vulgaires ? 3.g. L’idéal du bon élève Le bon sens voudrait que
592 ’on lui donne à l’école. (Cet argent de poche, ni plus ni moins). Ou encore : que le bon élève soit celui qui supporte le mi
92 1929, Les Méfaits de l’instruction publique (1972). 4. L’illusion réformiste
593 reproche d’une autre nature. Elle prétend donner plus de liberté aux enfants en leur rendant le travail amusant, en leur la
594 second dimanche afin qu’ils consomment deux fois plus de machines. Jeu du chat avec la souris. On n’impose plus de résultat
595 machines. Jeu du chat avec la souris. On n’impose plus de résultats, on les fait trouver. Notez que cela revient au même, sa
596 que par la méthode nouvelle, on atteint un enfant plus profondément, on se glisse à l’intérieur de son esprit, là où s’élabo
597 » peut être la formule d’une tromperie subtile et plus grave que la brutalité primaire, parce qu’elle n’excite pas de réacti
598 rganisme dont il s’agit d’obtenir le rendement le plus élevé. On cultive les petits d’hommes comme des plantes de serre dans
599 . Cela me permet de leur faire remarquer d’autant plus librement qu’ils trahissent le destin profond de l’instruction publiq
600 ntendu ne soit décidément trop gros pour échapper plus longtemps à MM. les Inspecteurs des Écoles. Je le crains, dis-je ; ca
93 1929, Les Méfaits de l’instruction publique (1972). 5. La machine à fabriquer des électeurs
601 l y aurait une insigne hypocrisie à feindre de ne plus la reconnaître, une fois dissipée la fumée des civets, des cigares et
602 , il faut un nombre considérable de leçons, et le plus longtemps possible, pour qu’on n’ait pas le temps de se rendre compte
603 le qu’une utopie de partisans. Il ne serait guère plus fou de proposer aujourd’hui qu’on répande universellement et obligato
604 désintéressée, les gouvernements seraient un peu plus fous qu’on n’ose les imaginer de ne pas entreprendre sur l’heure une
605 èce de gens qui font confiance à leur sensibilité plus qu’aux idées des autres. Or, c’est une révolte de ma sensibilité qui
606 te aventure des valeurs d’âme auxquelles je tiens plus qu’à tout. Ma haine de la démocratie est l’aboutissement de l’évoluti
94 1929, Les Méfaits de l’instruction publique (1972). 6. La trahison de l’instruction publique
607 ruction publique (Ici, le procureur prit un ton plus grave).   L’école s’est vendue à des intérêts politiques. C’était là,
608 er ce crime contre la civilisation. Elle ne croit plus qu’au péché contre les lois sociales, eh bien ! elle apprendra que le
609 r de faim. Par ce qu’elle enseigne à ignorer bien plus que par ce qu’elle enseigne à connaître, elle constitue la plus grand
610 e qu’elle enseigne à connaître, elle constitue la plus grande force antireligieuse de ce temps. L’instruction religieuse qui
95 1929, Les Méfaits de l’instruction publique (1972). 7. L’instruction publique contre le progrès
611 égimes anciens peut nous amener à constater, sans plus , que notre soi-disant progrès social correspond à un recul humain. Pa
612 réserve ? L’instruction publique est la forme la plus commune de la peste rationaliste qui sévit dans le monde depuis le xv
613 une seconde. Laissons ce soin, à des générations plus libres d’imaginer, bénéficiant de notre colère jacobine et de cette f
614 s vient où elles renaîtront à une vie nouvelle et plus complète, à un degré supérieur d’inconscience, si je puis dire. Alors
96 1929, Les Méfaits de l’instruction publique (1972). Appendice. Utopie
615 esse et d’ennui à quoi présentement nous usons le plus clair de nos forces — le Poète dira un mot, ou bien fera un acte, et
616 re et de géographie bien connus, pour l’esprit le plus dangereusement plat qui soit. (Il est plus que plat : il est creux.)
617 rit le plus dangereusement plat qui soit. (Il est plus que plat : il est creux.) Si beaucoup de personnes répondent oui, cel
618 es journalistes s’engagent désormais à ne publier plus un seul article de fond où ne perce leur mépris pour l’instruction pu
619 s’agit de lui faire comprendre que l’école est le plus gros obstacle à sa culture. Et c’est cela, préparer le terrain. D’aut
620 it donner à l’enfant ce que son entourage ne peut plus lui donner : des modèles de pensées. Un entraînement de l’esprit, au
621 il recouvrerait la domination du monde 16 et non plus en barbare cette fois-ci. Ce qui l’empêche de comprendre, ici encore,
622 andidat possède une énergie suffisante pour aller plus loin, — et en même temps constituent des sources d’énergie nouvelle.
623 é de dire que tout homme gagnerait à posséder une plus grande puissance intellectuelle, une meilleure mémoire, une sensibili
624 lectuelle, une meilleure mémoire, une sensibilité plus aiguisée. En tout cas, c’est à cultiver ces facultés atrophiées que d
625 viduels. Méditez un peu ces truismes : On apprend plus d’une chose longuement contemplée que de mille aperçues au passage. A
626 e de concentration intense dégage dans l’individu plus d’énergie que des heures d’exercices gémissants. De même, le bien sup
627 s. De même, le bien supérieur de quelques-uns est plus utile à tous que le bien médiocre de beaucoup. La valeur vaut mieux q
628 veur à ses jugements. C’est pourquoi l’on ne peut plus attaquer un fonctionnaire dans ses activités publiques sans que des p
629 à tel point les bourgeois qu’ils n’en distinguent plus même le sens. Ils les lancent à la tête de tous ceux qui les dérangen
97 1930, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Henri Michaux, Mes propriétés (mars 1930)
630 vous mènent tranquillement aux points de vue les plus cocasses, que la forme des fleurs, que les animaux qui circulent. Un
631 oit qu’il se décrive comme un lieu de miracles le plus souvent malencontreux, ou qu’il invente des animaux dont la complexit
632 ne le cède en rien à celle de l’introspection la plus poussée. Il invente aussi des mots et en fait de courts poèmes d’une
633 ge). Cependant je préfère ses proses : il y a ici plus qu’une manière et qu’un ton, il y a une vision du monde véritablement
98 1930, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Kikou Yamata, Saisons suisses (mars 1930)
634 e de lithographies de Meili. Ce peintre se montre plus occidental dans les beaux volumes pleins de ces paysages, que dans se
99 1930, Articles divers (1924–1930). Le prisonnier de la nuit (avril 1930)
635 re un feu rose éclôt voici ton heure au regard le plus pur je suis à toi dans le triomphe du silence sereine tu es toujours
636 ans le triomphe du silence sereine tu es toujours plus sereine infiniment nue dans la douceur du feu et de la joie. V Oh
637 ube sans refuges… VI Prisonnier de la nuit mais plus libre qu’un ange prisonnier dans ta tête mais libre comme avant cette
100 1930, Articles divers (1924–1930). Au sujet « d’un certain esprit français » (1er mai 1930)
638 en effet ? Une grande nuée de romanciers à peine plus réels que leurs personnages ; des êtres gris, marqués d’un point roug
639 e contre l’insignifiance ! On ne nous laisse même plus la colère. Ah ! nous ne risquons pas d’être tués par des statues !) T
640 s que l’outrancière habileté contemporaine écœure plus que tout. Plutôt donc que de discuter ces thèses, je voudrais suivre
641 — ont la chance de vivre à l’une des époques les plus violentes de l’histoire humaine ; ils assistent à des bouleversements
642 eure de domination et de puissance… On ne se pose plus , en France, de questions qui dépassent un certain plan. C’est mal vu.
643 champ. Ils mettent en jeu des systèmes de valeurs plus ramifiés, plus organiques. Ils ne sont pas obscurs, ils sont arboresc
644 ent en jeu des systèmes de valeurs plus ramifiés, plus organiques. Ils ne sont pas obscurs, ils sont arborescents. Voyez Ber
645 t vous mener à crever de faim, ce qui ne se porte plus , — voire même à paraître ennuyeux13… Ils recherchent tous un équilibr
646 ur néglige sa personnalité » et « Kant est un peu plus redoutable que Robespierre ». Bien. Ah ! très bien ! Mais qu’ensuite
647 e », mais obligent l’homme à « assumer » d’autant plus héroïquement sa vérité — une vérité qu’il doit se créer de toute sa v