1
sérieux, des âmes exceptionnellement compliquées,
qui
s’exprimaient en une langue plus compliquée encore et nuancée jusqu’à
2
nné naissance à la doctrine de M. de Montherlant,
qui
en est sortie toute formée et casquée pour la lutte de l’après-guerre
3
L’autre philosophie est celle de l’antique Rome,
qui
a inspiré le catholicisme, la Renaissance, le traditionnisme et le na
4
riginal dans cette conception simpliste du monde,
qui
n’est en rien différente de celle de l’Action française ; remarquons
5
il cherche des remèdes, et nous tend les premiers
qui
lui tombent sous la main : le sport et la morale romaine. Dans sa hât
6
ation faite, il a pourtant fallu la justifier, ce
qui
n’a pas été sans quelques tours de passe-passe de logique, admirablem
7
iduelles, et la morale des sports anglais, morale
qui
veut former des hommes maîtres d’eux-mêmes, c’est-à-dire libres. Et c
8
ontherlant est justement un des premiers Français
qui
ait compris que le but du sport n’est pas la performance, mais le sty
9
Montherlant les contemple, ému de « cette ivresse
qui
naît de l’ordre », et aussi parfois, de la pensée que « sur ces corps
10
nt, c’est la domination de la raison sur ce corps
qui
est exaltante, et c’est cette domination qui est le but véritable du
11
orps qui est exaltante, et c’est cette domination
qui
est le but véritable du sport. On accepte une règle ; on l’assimile,
12
cation de l’immense axiome formulé par Hésiode et
qui
gouverna le monde ancien : La moitié est plus grande que le tout ». L
13
font pas en vain. Le chef se dresse entre les dix
qui
sont à lui. Il dit : « Je ne demande pas qu’on m’aime. Je demande qu’
14
capital pour le sportif. Or c’est la faiblesse «
qui
fait lever la haine ». « La faiblesse est mère du combat. » C’est don
15
t. Et voici, ô paradoxe, qu’il rejoint Kant, Kant
qui
écrit : « C’est sur des maximes, non sur la discipline, qu’il faut fo
16
« morale constructive » : porter l’effort sur ce
qui
doit être, et ce qui ne doit pas être tombera de soi-même. Ainsi l’at
17
e » : porter l’effort sur ce qui doit être, et ce
qui
ne doit pas être tombera de soi-même. Ainsi l’athlète à l’entraînemen
18
reste s’arrange de soi-même. ⁂ M. de Montherlant,
qui
a quitté le stade, se rendra mieux compte à distance de la contradict
19
n plus seulement un homme de lettres. Un homme en
qui
s’équilibrent déjà l’enthousiasme d’une jeunesse saine et la retenue
20
ritable. Voici un constructeur, un entraîneur, et
qui
joue franc jeu. S’il faut lutter contre lui, nous savons qu’il observ
21
salle du Lyceum, M. Conrad Meili parla des écoles
qui
représentent la peinture française, des débuts du xixe siècle à nos
22
s plus encore que pour celles de l’adversaire, ce
qui
est beaucoup dire. Il y avait dans le Paradis je ne sais quel relent
23
que ce soit pour la paix », c’est une affirmation
qui
d’un coup condamne beaucoup d’antérieures protestations belliqueuses.
24
tions belliqueuses. Il nous montre « des Français
qui
pensent ces carnages inévitables, avec un bref soupir s’y résignent,
25
s’y résignent, puis tablent sur eux, et d’autres
qui
tiennent qu’une telle attitude est responsable de ces carnages ». Nag
26
t venant de l’auteur du Songe, d’un de ces hommes
qui
« descendirent » du front dans notre paix lassée, ne prend-elle pas u
27
her le souvenir de l’aventure antique, et dans ce
qui
fut Rome ou la Grèce, revivre sa tradition. Toute son œuvre pourrait
28
un tempérament avec la réalité. Tantôt c’est l’un
qui
veut plier l’autre à sa violence — le Paradis —, tantôt c’est l’autre
29
sa violence — le Paradis —, tantôt c’est l’autre
qui
impose son absolu. Une soumission au réel durement consentie, voilà c
30
e et qu’il lui faudra livrer au « feu de vérité »
qui
brûle dans son temple intérieur, s’il veut rester digne de son rôle e
31
ale qu’il révèle. Le style brillant et elliptique
qui
tend à devenir notre poncif moderne, — si propre à égarer dans d’ingé
32
tile de publier des poèmes. Éluard le comprenait,
qui
écrivit : « Quand les livres se liront-ils d’eux-mêmes, sans le secou
33
uivre son manifeste de proses — Poisson soluble —
qui
servent d’illustration à sa défense de la poésie pure. Les beautés qu
34
ien ? Je comprends trop de choses dans ces poèmes
qui
devraient m’être parfaitement impénétrables. Je crois même voir que M
35
de Poisson soluble cette « vieillerie poétique »
qui
, avoue Rimbaud, entre encore pour une grande part dans l’« alchimie d
36
ils « embaument de vieilles anarchies ». L’ironie
qui
sauva Dada du ridicule le cède ici à un ton de mage qui ne fera plus
37
uva Dada du ridicule le cède ici à un ton de mage
qui
ne fera plus longtemps impression. C’est grand dommage pour les lettr
38
. C’est grand dommage pour les lettres françaises
qui
risquent d’y perdre au moins deux grands artistes : Aragon, Éluard. S
39
luard. Sans oublier Breton, enchanteur des images
qui
peuplent les ténèbres. b. « André Breton : Manifeste du surréalisme
40
autres de ces jeunes gens prétentieux et sincères
qui
se croient une vocation, végètent dans des œuvres d’évangélisation, f
41
des médiocrités de cette vie : les reproductions
qui
suivent sa courte biographie fournissent un meilleur motif à l’admira
42
e à notre émotion devant le spectacle d’une œuvre
qui
ne dut rien à l’homme, d’une œuvre de pur génie. Vincent Van Gogh, gé
43
nnants, si mal équarris. Certes, ce n’est pas lui
qui
se refuserait à écrire — comme le fait son maître : « La marquise sor
44
esque indispensable, mais il s’en permet d’autres
qui
le sont moins. On n’écrit pas un roman en trois volumes sans y laisse
45
« Tarramagnou », ce « petit homme de la terre »,
qui
va susciter un formidable mouvement de protestation contre les lois t
46
gouvernement cède. Mais la même inertie du peuple
qui
donnait tant de mal lorsqu’il fallait l’éveiller, l’entraîne au-delà
47
récit et le ton, surtout dans la première partie,
qui
est confuse. Non pas que le roman soit mal construit, au contraire. M
48
de l’Orient, ce sont les Keyserling, les Guénon,
qui
les font entendre, autant et plus que les Tagore et les Gandhi, demi-
49
acée devant le dilemme Orient-Occident. Réactions
qui
, disons-le tout de suite, renseignent mieux sur l’esprit occidental q
50
représentation vague et poétique. « Orient…, toi
qui
n’as qu’une valeur de symbole », a dit A. Breton. C’est de cet Orient
51
Jean Schlumberger le définit encore : « … tout ce
qui
est opposé à l’esprit occidental, tout ce qui peut servir d’antidote
52
ce qui est opposé à l’esprit occidental, tout ce
qui
peut servir d’antidote à sa fièvre et à sa logique. » On confond Japo
53
n et Arabie, Indes et Chine sous une dénomination
qui
n’a de sens que par rapport à l’Europe. Il serait vain de tenter un c
54
ordinaire diversité — peut-être trop nombreuses —
qui
composent ce gros volume. Les points de vue sont si différents, si di
55
puissance de choix », dans le génie d’abstraction
qui
a produit la géométrie grecque. D’autres attribuent cette supériorité
56
uront encore éveiller de beaux rêves. Il y a ceux
qui
repoussent une Asie ignorante du thomisme et ceux qui pensent inévita
57
repoussent une Asie ignorante du thomisme et ceux
qui
pensent inévitable le choc de deux mondes, et que seule une intime co
58
ime connaissance mutuelle l’adoucira. Il y a ceux
qui
à la suite de Claudel estiment que la question ne se pose pas, puisqu
59
peut nous donner qu’une supériorité provisoire et
qui
porte en son principe le germe de sa destruction.) Il y a enfin ceux
60
pe le germe de sa destruction.) Il y a enfin ceux
qui
refondent et combinent toutes ces opinions ; et ceux qui avouent n’en
61
ondent et combinent toutes ces opinions ; et ceux
qui
avouent n’en point avoir, sincérité trop rare… Presque toutes les rép
62
ions sur le thème favori. M. Massis, par exemple,
qui
cependant produit un grand nombre de citations à l’appui de ses sophi
63
se livre pas moins à des déductions in abstracto
qui
le mènent à des conclusions de ce genre : si nous trouvons le moyen d
64
er à l’éducation historique des peuples chrétiens
qui
n’ont pas eu de Moyen Âge », nous pourrons amener l’Asie à comprendre
65
à l’usage des Latins…). Quant aux orientalistes,
qui
, eux, apportent des documents, savent de quoi ils parlent, ils se réc
66
écrivain grec, M. Embiricos, a trouvé la formule
qui
définit ce que les autres entendent vaguement par Orient : l’Asie est
67
nt : l’Asie est le subconscient du monde, formule
qui
, je pense, réunira tous les suffrages. Et chacun d’en tirer de nouvel
68
e. « Tout homme normal est fait de plusieurs fous
qui
s’annulent », écrit-il. Ce fou qui veut être soi purement, qui veut é
69
plusieurs fous qui s’annulent », écrit-il. Ce fou
qui
veut être soi purement, qui veut éliminer de soi tout ce qui est déte
70
t », écrit-il. Ce fou qui veut être soi purement,
qui
veut éliminer de soi tout ce qui est déterminé par l’extérieur, — ce
71
re soi purement, qui veut éliminer de soi tout ce
qui
est déterminé par l’extérieur, — ce fou que nous portons tous en nous
72
ssé impitoyablement dans sa recherche d’un absolu
qui
se trouve être le néant. Pour finir il « l’écrabouille ». L’expérienc
73
Hesse, Hofmannsthal… Les extraits de ces auteurs
qui
composent l’Almanach Fischer donnent une juste idée de ce que fut la
74
orment un cortège pittoresque et désolant à celui
qui
, revenu de l’étranger dans le désordre de son pays, suivra obstinémen
75
l aille s’abandonner à l’émotion communicative de
qui
découvre un sommet ? Point. Précision, modération dans le jugement, h
76
lui-même s’est fait le moderne champion. Pour ce
qui
concerne le Vinet juge des romantiques, il n’a pas eu trop de peine à
77
es et morales du grand vaudois. Vraiment, tout ce
qui
semble viable et humain dans la critique moderne du romantisme, Vinet
78
vitations (décembre 1925)l « Quel est celui-là
qui
s’avance » avec ce visage d’entre la vie et la mort « où se reflète l
79
voix lente aux méandres songeurs, une simplicité
qui
n’est pas familière. C’est bien la poésie d’une époque tourmentée dan
80
d’une époque tourmentée dans sa profondeur, mais
qui
se penche sans vertige sur ses abîmes. Simplicité de notre temps ! Au
81
peine de quitter l’air dur des pampas. « Le voilà
qui
s’avance, foulant les hautes herbes du ciel. » Le gaucho a dompté Pég
82
ut celle des Yeats, Synge, Joyce même… Trois noms
qui
permettent, je crois, de parler d’un grand siècle littéraire irlandai
83
que de Parisienne. C’est une sympathie malicieuse
qui
anime ses amusants portraits et ses commentaires parfois un peu copie
84
nce de Walpole, que l’âme russe — cette âme russe
qui
pour le Parisien restera toujours « indéfinissable ». M. Walpole, don
85
réagit pas autrement que les individus. L’auteur,
qui
est l’un de ces Anglais, tombe malade avec à-propos et perd connaissa
86
des Anglais) : Ils s’embrassaient comme des gens
qui
auraient eu faim toute leur vie… Markovitch, derrière sa vitre, tremb
87
ou me tuer ? Il sent autour de lui quelque chose
qui
le gêne. C’est l’empire. Il le renverse, pour voir. Pendant qu’il est
88
le, ou Sémyonov, un cynique secrètement tourmenté
qui
enchantera M. Gide. n. « Hugh Walpole : La Cité secrète (Perrin, Pa
89
ée protestante ». M. Guisan avait choisi un sujet
qui
permet de façon particulièrement frappante la comparaison des points
90
très vite on étend l’appellation de saint à ceux
qui
par leur élévation morale ou leurs souffrances semblent s’être le plu
91
« compétences » des saints, ou de leurs reliques
qui
se multiplient prodigieusement. Alors éclate la protestation de la Ré
92
de leur vie : mais Christ est le seul médiateur à
qui
doit s’adresser le culte, en son cœur, du croyant. Le centre de gravi
93
il existe divers ordres de sainteté ». Cette mère
qui
s’est sacrifiée aux siens, n’était-ce pas une sainte, comme ce missio
94
umenté, et le scrupule d’historien et de chrétien
qui
permet à M. Guisan de montrer le point de vue adverse avec autant de
95
C’est la revanche du fameux scrupule protestant,
qui
ne peut être un danger lorsqu’il n’est, comme ici, que la loyauté d’u
96
l défini, et l’on court après sans fin. Même ceux
qui
ont perdu la croyance en un bonheur possible ou désirable subissent c
97
sion qu’ils battent la mesure devant un orchestre
qui
, sans eux, jouerait aussi bien, aussi mal. Quant aux meneurs de l’opi
98
ux bataillons de pâles opportunistes sans culture
qui
se chargent de gaver les masses du pain quotidien de la bêtise de tou
99
ue je veux dire. Il faudrait balayer, — et mettre
qui
à la place ? Nos penseurs, nos écrivains ont perdu le sens social. Ce
100
, glorifie une morale résolument anarchiste. Ceux
qui
s’essaient à l’action, c’est encore pour cultiver leur moi. Ils y che
101
stes avec une profonde conviction ; par vertu. Ce
qui
n’a rien d’étonnant : ils ne sont que les projections du moi de leurs
102
her ici les origines historiques d’une conception
qui
, de plus en plus, se révèle à la base de tous les problèmes modernes
103
est trompée, puisqu’elle seule permet la suivante
qui
peut-être retrouvera une nouvelle face de la vérité. Bornons-nous à n
104
e à la société entière. Dégoût d’une civilisation
qui
aboutit logiquement à cet épuisant et forcené gaspillage : la guerre.
105
t l’exploitent. Ainsi se légitime le surréalisme,
qui
vomit le monde entier et la raison avec. « Révolution d’abord. Révolu
106
dans un égoïsme triomphant, pur du désir d’action
qui
empêtrait Barrès dans des dilemmes où l’art trouvait mal sa nourritur
107
as-fonds de l’âme où s’éveille un désenchantement
qui
l’amène au besoin d’une mystique. Et pour finir, l’un des derniers ve
108
écoce, sans la brusquerie de ses aînés. Encore un
qui
s’est complu dans son dégoût ; mais jusqu’au point d’y percevoir comm
109
e mal est si cruellement isolé, commenté par ceux
qui
le portent en eux qu’il en paraît plus incurable. Ces jeunes gens n’e
110
hodes et des façons de vivre autant que de penser
qui
les ont amenés aux positions qu’on vient d’esquisser. Mais on trouve
111
Presque tous sont hantés par la peur d’une morale
qui
« déforme », qui mutile une tendance naturelle, qui élague, qui opère
112
hantés par la peur d’une morale qui « déforme »,
qui
mutile une tendance naturelle, qui élague, qui opère un choix parmi l
113
i « déforme », qui mutile une tendance naturelle,
qui
élague, qui opère un choix parmi les éléments mêlés de la personnalit
114
», qui mutile une tendance naturelle, qui élague,
qui
opère un choix parmi les éléments mêlés de la personnalité. Toute ten
115
gon, pour marquer l’aboutissement d’une évolution
qui
a son origine dans l’œuvre de Gide. Entre les Nourritures terrestres,
116
ie de s’emballer. La plupart des romans de jeunes
qui
se situent entre Gide et Aragon nous montrent le même personnage : un
117
montrent le même personnage : un être sans foi, à
qui
une sorte de « sincérité » interdit de commettre aucun acte volontair
118
véritablement une littérature de l’acte gratuit,
qui
restera caractéristique de notre époque. Mais Gide est responsable d
119
lture de soi, « d’intensification de la vie », et
qui
consiste à pousser à l’extrême certaines « vertus », les pousser jusq
120
s, ni toi, triste mort, ni l’effroi d’après-tombe
qui
m’empêcheront de joindre ce que je désire ; ni rien — rien que l’orgu
121
nre de sophismes conduit ce mouvement de l’esprit
qui
n’utilise une borne que pour sauter plus loin. Ainsi, c’est par humil
122
-delà de toutes limites. « Il n’y a que les excès
qui
méritent notre enthousiasme ». Mais « cette fureur qui le soulevait c
123
éritent notre enthousiasme ». Mais « cette fureur
qui
le soulevait contre lui-même, qui lui faisait mépriser son propre int
124
« cette fureur qui le soulevait contre lui-même,
qui
lui faisait mépriser son propre intérêt6… » c’est proprement la perve
125
êt6… » c’est proprement la perversion d’une vertu
qui
se brûle elle-même. Je ne vais point nier la fécondité psychologique
126
ychologues est cet état presque inhumain de celui
qui
n’a pas dormi et qui « assiste » à sa vie, à ses sensations, à ses au
127
at presque inhumain de celui qui n’a pas dormi et
qui
« assiste » à sa vie, à ses sensations, à ses automatismes. En art, l
128
es états les plus riches de visions nouvelles, et
qui
résiste le mieux à l’analyse. Seulement nous y perdons graduellement
129
la conscience de nos limites naturelles, tout ce
qui
servirait de frein à notre glissade vers des folies. ⁂ Recréer une co
130
iverselle hypocrisie accompli par des générations
qui
ne lèguent aux suivantes que leur lassitude : sachons au contraire pr
131
re à l’égard de soi-même la méthode de l’Évangile
qui
, prenant à plein poing toutes ces petites misères, en compose d’un se
132
6. Aragon, loc. cit. 7. Le « goût du désastre »
qui
est au fond du romantisme moderne nous empêche secrètement de constru
133
n d’homme la plus nue ; la plus éloignée de celle
qui
permet le surréalisme. 10. Une équipe d’hommes solides suffirait à r
134
M. Raymond de Saussure, psychanalyste distingué,
qui
se fit avec beaucoup d’intelligence l’avocat du diable, en montrant q
135
te sur l’Évolution religieuse de Jacques Rivière,
qui
se trouva préciser bien des points laissés en suspens dans la premièr
136
u l’occasion de partager les conditions de vie et
qui
nous parlèrent l’un de la Réalité prolétarienne, l’autre de la Mental
137
ons de partis, avec une passion contenue d’hommes
qui
ont vu, qui ont souffert, et qui ne se payent plus de mots ni d’utopi
138
s, avec une passion contenue d’hommes qui ont vu,
qui
ont souffert, et qui ne se payent plus de mots ni d’utopies, Clervill
139
ontenue d’hommes qui ont vu, qui ont souffert, et
qui
ne se payent plus de mots ni d’utopies, Clerville, Janson et Brémond
140
tes en trois jours, cela peut paraître excessif à
qui
n’a pas connu l’atmosphère particulière à ces rencontres. Rien de plu
141
ts et de professeurs suisses et français. Miracle
qui
nous fit croire un instant à la fameuse devise de la Révolution. d.
142
la prière. On sort lentement d’une chambre bleue
qui
est le mystère même, pour suivre la naissance et l’embrasement de la
143
un fond sombre et riche de passions inconscientes
qui
donnent à tous les actes une signification plus profonde. (Il serait
144
ace (avril 1926)q Un artiste de grand talent à
qui
la guerre a fait perdre le goût des théories d’écoles et de quelques
145
e idéologie, souvent plus généreuse que neuve, et
qui
eût gagné à être mise en action plutôt qu’en commentaires. Le talent
146
appeler en vain le vent du large, parmi des gens
qui
craignent de s’enrhumer. q. « Alix de Watteville : La Folie de l’es
147
gne encor mais ne fait plus sa roue. » Ce poète —
qui
fut aussi le prosateur charmant du Pédagogue et l’Amour — sourit avec
148
ait commun à presque toutes les femmes auteur, et
qui
plaît aux lectrices — m’agace un peu ? C’est une vétille. s. « C.-C
149
ut-être qu’il ait trouvé, Jean Cocteau a réuni ce
qui
me paraît le meilleur de son œuvre : ses récits de critique et d’esth
150
le Secret professionnel, petit catéchisme cubiste
qui
dépasse de beaucoup les limites de cette école, et qu’il eut le tort
151
crisie. Isolé dans un hôtel perdu, avec son corps
qui
se souvient — « mémoire, l’ennemie » — avec une intelligence dont la
152
ité pure sur soi, c’est se refuser à l’élan vital
qui
nous crée sans cesse : l’analyse de sa solitude le laisse en face de
153
nomme « élan mortel ». Cette inversion de tout ce
qui
est constructif et créateur, voilà je pense le véritable désordre. Un
154
faire que son propre procès », une intelligence
qui
se dégoûte, tel est le spectacle que nous dévoile cyniquement René Cr
155
na sous le plus beau soleil de printemps. Libre à
qui
veut d’y voir un symbole. On ne saurait exagérer l’importance des con
156
xposés de Janson, de Brémond, j’en sais plusieurs
qui
ont ainsi « lâché » pas mal de préjugés en matières sociales. Mais ce
157
pas mal de préjugés en matières sociales. Mais ce
qui
est peut-être plus important, on eut l’impression, durant les discuss
158
et d’intelligent, je le mesure aussi à l’émotion
qui
accueillit l’étude de Maury sur Jacques Rivière : combien reconnurent
159
té d’un culte moins platonique : n’est-ce pas Léo
qui
prétendit qu’on ne peut juger les Associations qu’à leur façon de jou
160
». Et pourtant « la ville est une image puissante
qui
actionne notre esprit » après avoir été créée par lui, — comme la poé
161
’Architecture avec les ressources de la plastique
qui
est le jeu de formes sous la lumière ». Cristallisation d’un rêve de
162
e l’homme sur la Nature. Architecture : « tout ce
qui
est au-delà du calcul… Ce sera la passion du siècle ». v. « Le Corb
163
craint de ressortir trop différent. Amour de soi,
qui
nous tourmente obscurément et nous obsède de craintes et de réticence
164
imprévisible des choses. Amour de soi… Mais moi,
qui
suis-je ? Par ces trois mots commence le drame de toute vie. Ha ! Qui
165
s trois mots commence le drame de toute vie. Ha !
Qui
je suis ? Mais je le sens très bien ! je sens très bien cette force —
166
p de personnages, faudrait choisir. Vous me direz
qui
je suis, mes amis ; quel est le vrai ? — Ils me proposent vingt visag
167
ais seul à ignorer, était-ce ma fatigue seulement
qui
me rendait toutes choses si méticuleusement insupportables, si cruell
168
ce aveugle de violence s’était levée. Ce fut elle
qui
m’entraîna sur les stades où je connus quelle confiance sourde aux co
169
plus de l’animal. Louée soit ma force et tout ce
qui
l’exalte, et tout ce qui la dompte, tout ce qui sourd en moi de trop
170
soit ma force et tout ce qui l’exalte, et tout ce
qui
la dompte, tout ce qui sourd en moi de trop grand pour ma vie — toute
171
e qui l’exalte, et tout ce qui la dompte, tout ce
qui
sourd en moi de trop grand pour ma vie — toute ma joie ! » Ce n’étai
172
is que je dois feindre d’avoir résolus : c’est ce
qui
s’appelle vivre. Problème de Dieu, à la base. J’aurai garde de m’y pe
173
urai garde de m’y perdre au début d’une recherche
qui
n’a que ce but de me rendre mieux apte à vivre pleinement. En priant,
174
a prière, qu’une révélation vienne chercher l’âme
qui
se sent misérable. Je ne recevrai pas une foi, mais peut-être arriver
175
e plus profond de l’homme, la vertu conservatrice
qui
ne peut dicter que les gestes les plus favorables. J’ai d’autres inst
176
ie, puisque n’est pas encore parfait cet instinct
qui
est la Vertu. Ma vertu est de chercher cette Vertu ; de me replacer d
177
ous les fait oublier, d’où cette fatigue générale
qui
fausse tout, et qui s’oppose au perfectionnement de l’esprit, puisqu’
178
, d’où cette fatigue générale qui fausse tout, et
qui
s’oppose au perfectionnement de l’esprit, puisqu’elle ne permet que d
179
ificiel dans ma vie, une vue stupide sur mon état
qui
peut m’être dangereuse. (On donne corps à une faiblesse en la nommant
180
eintes dans une nuit froide. Les notes d’un chant
qui
voudrait s’élever. Puis enfin la marée de mes désirs. Qu’ils viennent
181
t ; je pense au monde. Chant des horizons, images
qui
s’éclairent… Je vais écrire autre chose que moi, je vais m’oublier, m
182
vous aime moins que je ne vous désire. (Ce désir
qui
me rend fort pour — autre chose…) Ô luxe, ne pas aimer son plaisir ?
183
Et spontanément je suis porté à écrire des idées
qui
m’aideront. Une fois écrites elles prennent un caractère de certitude
184
isent leur protestation, étouffées par des forces
qui
se lèvent. Car telle est la vertu de ce livre, qu’on l’éprouve d’abor
185
sans intrigue, sans cette orchestration de thèmes
qui
faisait la richesse du Songe, mais d’une ligne plus ferme, d’une unit
186
s dans un coin du tableau des ruades, des chevaux
qui
partent tout droit, la tête dressée, des vachettes qui se mordillent
187
artent tout droit, la tête dressée, des vachettes
qui
se mordillent et se frôlent amoureusement, des chiens « qui vous fauf
188
dillent et se frôlent amoureusement, des chiens «
qui
vous faufilent des douceurs au bas des jambes », jusqu’à ces chats qu
189
s douceurs au bas des jambes », jusqu’à ces chats
qui
griffent et lèchent alternativement, « en vraies bêtes de désir ». Un
190
s génisses, et la chère plaine. De tels passages
qui
abondent dans les Bestiaires font pardonner bien d’autres pages de vr
191
, celui-là. Et c’est un moraliste de grande race,
qui
peut nous mener à des hauteurs où devient naturel ce cri de sagesse o
192
une évocation de l’Espagne et du génie taurin. Ce
qui
perce à chaque page, ce qui peu à peu obsède dans l’inflexion des phr
193
t du génie taurin. Ce qui perce à chaque page, ce
qui
peu à peu obsède dans l’inflexion des phrases, ce qui s’élève en fin
194
peu à peu obsède dans l’inflexion des phrases, ce
qui
s’élève en fin de compte de tous ces tableaux de violence et de passi
195
ce d’un tempérament. À l’inverse de tant d’autres
qui
s’analysent sans fin, avant que d’être, Montherlant impose un tempéra
196
euse. Il y a là de quoi faire oublier des défauts
qui
tueraient tout autre que lui. Certes, il ne soulève directement aucun
197
des grands problèmes de l’heure. La violence même
qui
sourd dans son être intime l’en empêche, le préserve des états d’ince
198
lban — (de lui-même) — il n’« accroche » pas à ce
qui
est triste ou ennuyeux, que ce soit l’idée de la mort ou les soucis p
199
On comprend qu’une telle attitude agace des gens
qui
se soucient avant tout de trouver des réponses de l’intelligence ou d
200
Dieu. Montherlant est aux antipodes de ceux-là «
qui
cherchent en gémissant ». Mais cette personnalité dont il manifeste a
201
ssance physique, un mouvement vers la vie ardente
qui
peut entraîner l’âme dans un élan de grandeur. N’est-ce point une sol
202
autant s’abandonner parfois à ces forces obscures
qui
nous replacent dans l’intelligence de l’instinct universel et nous él
203
de Bergson. Bergson suppose aussi entre le sphex
qui
pique une chenille précisément aux trois-centres nerveux, et sa victi
204
ime « une sympathie (au sens étymologique du mot)
qui
la renseigne du dedans, pour ainsi dire, sur la vulnérabilité de la c
205
s la place de citer ici plusieurs autres passages
qui
préciseraient ce parallélisme du poète et du philosophe. g. « Les Be
206
sans que cela nuise en rien à un don de sympathie
qui
est parfois la plus subtile de ses ruses de psychologue. C’est parce
207
arfois — je pense à certaines pages sur Jérusalem
qui
touchent particulièrement une sensibilité protestante — si passionné.
208
Nul n’est moins oriental que de Traz, et c’est ce
qui
donne à ses notations tout leur prix. Elles ne nous renseignent pas s
209
e de l’Orient. Tandis que s’accumulent les traits
qui
composent le portrait moral de l’Oriental, celui de l’Européen se pré
210
une « préférence irréductible pour le vrai ». Ce
qui
lui permet de voir profond dans cet islam qu’il qualifie de « religio
211
r. » Et encore ceci que je trouve si juste : « Ce
qui
définit le plus profondément l’Occidental, c’est peut-être la fidélit
212
pothèses hardies — de la hardiesse de ce bon sens
qui
est le plus éloigné du sens commun — mais qui reste trop méfiant de t
213
ens qui est le plus éloigné du sens commun — mais
qui
reste trop méfiant de tout romantisme pour édifier aucun système. Le
214
raît, ici, comme le type du voyageur intelligent,
qui
n’accepte d’être séduit que pour « mieux comprendre », assez « fidèle
215
tante du mouvement de construction et de synthèse
qui
se dessine chez les jeunes écrivains d’aujourd’hui. La « critique phi
216
e acquérir droit de cité. Voici enfin un critique
qui
sait tirer une leçon constructive des expériences entreprises par les
217
me de leurs analyses les éléments de sa synthèse,
qui
se trouve ainsi continuer leur œuvre, comme une découverte couronne u
218
nce la confusion romantique de l’art avec la vie,
qui
empoisonne et la morale et l’esthétique modernes. Et à ce propos, il
219
M. Fernandez aborde par ce biais l’œuvre de Gide,
qui
plus qu’aucune autre me paraît liée à cette confusion. Mais s’il est
220
en droit de voir le germe d’un moralisme nouveau
qui
se fonderait solidement sur les données modernes de la psychologie et
221
rémunir contre le pouvoir d’analyse — une analyse
qui
retient les éléments de la personnalité moins le « principe unificate
222
man, les exemples d’un Meredith et d’un Stendhal,
qui
ont su « penser dans le train de l’action, faire de la psychologie à
223
la volée », et donc connaître l’homme dans l’élan
qui
fait sa véritable unité. Je me borne à signaler encore un thème qui r
224
ble unité. Je me borne à signaler encore un thème
qui
revient dans la plupart de ces essais : l’esthétique du roman. Fernan
225
ile d’adopter, si l’on veut éviter les confusions
qui
sont en train d’ôter sa valeur littéraire au genre le plus encombré e
226
éraire au genre le plus encombré et le plus impur
qui
soit. On n’a pas ménagé les critiques à cette œuvre. Cela tient surto
227
r ces insolences jolies et les subites violences,
qui
composent la séduction de cet « homme de la Renaissance », pour quelq
228
gloire aux jeunes hommes ! » Mais ce jeune homme
qui
écrivit naguère sur les Fontaines du désir certaines pages magnifique
229
n eut presque plus. Nous étions seuls sur le pavé
qui
exhalait sa chaleur, au long des quais sans bancs pour notre lassitud
230
tre lassitude. Florence s’éloignait derrière nous
qui
suivions maintenant le sentier du bord du fleuve, plus bas que la Pro
231
as d’elle que vient cette chanson jamais entendue
qui
nous accompagne depuis un moment sur le chemin de l’autre rive. Il y
232
de comprendre ce lamento. Le ciel est un silence
qui
s’impose à nos pensées. Ici la vie n’a presque plus de sens, comme le
233
nt comme cette brume, une vie étrangère, une paix
qui
n’est pas humaine, et qui nous laisse gourds et faibles, caressant en
234
vie étrangère, une paix qui n’est pas humaine, et
qui
nous laisse gourds et faibles, caressant en nous la lâche volupté de
235
de plante vaguement heureuse d’être pliée au vent
qui
ne parle jamais. Nous fûmes si près de choir dans ton silence. Nature
236
fûmes si près de choir dans ton silence. Nature !
qui
nous enivrait, promettant à nos sens, fatigués de l’esprit qui les ex
237
rait, promettant à nos sens, fatigués de l’esprit
qui
les exerce, des voluptés plus faciles — pour infuser dans nos corps c
238
sent nos ferveurs, angles purs, repos de l’esprit
qui
s’appuie sur son œuvre ! La sérénité de cette façade élevée lumineuse
239
forces humaines, et rendait sous des coups un son
qui
nous évoqua les rumeurs de villes d’usines. Il y avait la vie des hom
240
épètent sans fin les notes mêlées d’une symphonie
qui
va peut-être composer tous les bruits de la ville en un chant immense
241
les galeries, les cafés, les musiques, Donizetti
qui
pleure délicieusement jusque dans les gestes des passantes. Sous cett
242
e sentir engagé dans un système d’ondes de forces
qui
tisse la nuit vibrante, intérêts, politesses, politiques, regards, mu
243
egards, musiques — cette vie rapide dans un décor
qui
est le rêve éternisé des plus voluptueuses intelligences — tous les t
244
nt les miroirs de personnages cocasses à souhait,
qui
manifestent, avec un certain manque de conviction et des poses de man
245
qu’on s’embarque dans une croisière de vacances,
qui
finit par un naufrage dans la littérature, le navire succombant sous
246
ns l’inévitable bar, le couple de juifs espagnols
qui
va l’entraîner avec son mauvais cœur, dans une aventure incertaine et
247
ntimentalité moderne trouve l’expression ironique
qui
lui convient, mais ici mêlée à une émotion plus grave, qui transparaî
248
onvient, mais ici mêlée à une émotion plus grave,
qui
transparaît parfois et nous fait regretter que l’auteur ne se soit pa
249
926)aa Un Chinois écrit d’Europe à un Français
qui
lui répond de Chine. Nous sommes loin du ton des Lettres persanes : l
250
e détresse. C’est encore une vision de l’Occident
qui
naît de ce petit livre si dense, si inquiétant. Le Chinois voit dans
251
aissent point. Et alors le relativisme angoissant
qui
semblait devoir résulter de cette confrontation, s’évanouit : c’est b
252
rieure de l’esprit humain que nous découvrons, et
qui
nous permettra de juger à notre tour certaines démences qui enfièvren
253
ermettra de juger à notre tour certaines démences
qui
enfièvrent l’Europe. Tandis que M. Ford expose victorieusement sa mé
254
mais pleins de dégoût devant la volonté d’action
qui
tord aujourd’hui notre race… ». Et peut-être n’est-il pas de position
255
vons élevé à la hauteur d’une vertu première — et
qui
légitime tous les dénis de morale à quoi nous obligeaient en réalité
256
: sincérité = spontanéité. Mais la morale est ce
qui
s’oppose en premier lieu à la spontanéité. C’est pourquoi Gide écrit
257
ncère. » La sincérité spontanée, vertu moderne en
qui
renaît un mythe rousseauiste, inspire, explique un vaste domaine de l
258
enché tout un mouvement littéraire, celui-là même
qui
aboutit naguère au surréalisme. Tous les héros de roman se sont mis à
259
d’une faiblesse que j’aboutis : ce quelque chose
qui
m’a retenu d’accomplir ce que l’élan appelait. Second exemple. — J
260
le besoin de faire le point : à quoi en suis-je,
qui
suis-je ? Je revois des actes accomplis, je revis plus ou moins forte
261
n être si différent. Les gestes et les sentiments
qui
se proposaient à mon souvenir ont été passés au crible de la minute o
262
t baignée d’une lueur de tristesse ou de sérénité
qui
métamorphose le paysage du passé. Ainsi de certains décors modernes :
263
t. J’ai revu à l’envers le film de mon passé : ce
qui
était élan devient recul, et l’évocation de mes désirs anciens ne me
264
élan mortel — générateur de l’incurable tristesse
qui
rôde dans certaine littérature d’aujourd’hui. J’ai dit : ravages du s
265
de se connaître. Cependant, n’est-ce pas lui-même
qui
ajoutait que l’homme sincère « en vient à ne plus pouvoir même souhai
266
lus pouvoir même souhaiter d’être différent », ce
qui
est la négation de tout progrès moral. De la sincérité envisagée comm
267
En morale : défaitisme quand il s’agit de gestes
qui
pourraient entraîner des effets imprévisibles, « réalisme » décourage
268
(Il faut, pour sauter, une confiance dans l’élan
qui
échappe à toute analyse préalable et sans quoi le saut paraît impossi
269
oi, je réponds que le mensonge est sincère aussi,
qui
révèle mon besoin de mentir. Il devient dès lors impossible de faire
270
tir. Il devient dès lors impossible de faire rien
qui
ne soit sincère. Peut-on véritablement se mentir à soi-même, et surto
271
t-à-dire une sincérité tournée au vice, invertie,
qui
retient de l’oser. Petite anthologie ou que le « style » est de l’
272
que beaucoup continuaient d’appeler sincérité et
qui
me devenait inintelligible en même temps qu’odieux. Au hasard de quel
273
créons. Certains se refusent à toute intervention
qui
altérerait leur moi ; ils ne souhaitent que d’être leur propre témoin
274
in, intelligent mais immobile : ce sont les mêmes
qui
s’ignorent en tant que personnes. Comment se trouveraient-ils, n’exis
275
au.) Ce qu’on appelle une œuvre sincère est celle
qui
est douée d’assez de force pour donner de la réalité à l’illusion. (M
276
é entre ses actions et ses désirs, un quant-à-soi
qui
ne gêne aucun geste, mais incline discrètement les décisions et les r
277
a pas besoin de s’expliciter pour être efficace —
qui
m’interdit de nommer ce dont je ne veux plus souffrir. (Car il n’est
278
nt-propos (décembre 1926)a Une mauvaise humeur
qui
flotte dans l’air nous proposerait de débuter par l’inévitable discou
279
er ou à refuser de nous affirmer avec une netteté
qui
a pu paraître parfois quelque peu impertinente. Le fait est que nous
280
onfiance sans laquelle nous ne saurions aller, et
qui
, nous voulons l’espérer, ne sera pas sans leur donner quelque bénéfic
281
, avant tant d’autres. « Amis, ce sont les jeunes
qui
passent… » Pas question de les saluer ni d’emboîter le pas, mais seul
282
s critiques, « punaises glabres et poux barbus »,
qui
perdraient leur temps à recenser les incohérences pittoresques de ce
283
serve mieux encore : après une kyrielle d’injures
qui
ne font pas honneur à l’imagination d’autres fois si prestigieuse du
284
les », ricane-t-il ; et sans rire : « À mort ceux
qui
paraphrasent ce que je dis ». Il y a chez Aragon une folie de la pers
285
. Il y a chez Aragon une folie de la persécution,
qui
se cherche partout des prétextes, et une passion farouche pour la lib
286
étextes, et une passion farouche pour la liberté,
qui
font de cet ombrageux personnage une manière de Rousseau surréaliste.
287
r, on songe au Frank de La Coupe et les Lèvres, à
qui
ses compagnons criaient : « Te fais-tu le bouffon de ta propre détres
288
i parmi trop de talents intéressants, un écrivain
qui
s’impose avec des qualités et des défauts pareillement énormes. Il fa
289
modernes, il bat tous les records de l’image, ce
qui
nous vaut avec des bizarreries fatigantes et quelques sombres délires
290
peler celle des Nuits d’octobre de Nerval ; forme
qui
permet à l’auteur de divaguer de la philosophie au lyrisme le plus éc
291
s brumes. Insulter ta beauté froide ? Oui, mais à
qui
s’adresser. Automne au sourire absent, Or luisant, terreau qui fume…
292
r. Automne au sourire absent, Or luisant, terreau
qui
fume… Et tu laisses, ô col roide, En souffrance mes baisers. L’am
293
auvais garçon d’une race entre toutes bénie — par
qui
? elle était anticléricale, on ne saurait le taire, — Urbain dormait.
294
male et s’approchait en faisant la roue — celle à
qui
sourit la Fortune. Urbain, fort d’une hérédité judiciaire et français
295
fusil automatique, fait balle au cerveau du poète
qui
meurt de sommeil naturel. Le tunnel sous la Manche escamoté, le train
296
place au point de vue de l’historien scrupuleux,
qui
juge d’après les textes, les causes et les effets vérifiables, et non
297
n pas trop, au début, de l’émigration des fidèles
qui
suivent leurs pasteurs proscrits. On espère bien convertir de gré ou
298
spère bien convertir de gré ou de force tous ceux
qui
resteront « Les enfants seront du moins catholiques, si les pères son
299
notre Évangile ». Et les persécutions contre ceux
qui
n’ont commis d’autre crime que de « déplaire au roi » vont reprendre
300
rmine en citant le jugement d’Albert Sorel, selon
qui
la date du 16 octobre 1685 marque une déviation dans l’histoire de la
301
appelait cristallisation une fièvre d’imagination
qui
orne de beautés illusoires l’objet de l’amour. Mais les jeunes gens d
302
t mal avoué. L’on songe à une fatalité intérieure
qui
les ferait se meurtrir l’un l’autre. Pourtant, jusqu’au bout, il semb
303
la saison suffirait à dissiper le charme perfide
qui
les tourmente. Mais il faudrait d’abord qu’ils se soient délivrés d’e
304
attendrait, plus franche d’allure. On ne sait ce
qui
la retient : son amour ? son manque d’amour ? Pour Jacques, il souffr
305
ncurable adolescence, d’un défaitisme sentimental
qui
l’empêtre de réticences, et le fait jouer bien maladroitement son rôl
306
re jeunesse. » C’est ici un autre sujet du roman,
qui
se mêle étroitement au premier… Mais combien cette analyse trahit Bar
307
este en toute occasion de sa vie est peut-être ce
qui
nous le rend le plus sympathique. « Officiellement comblé, et par ded
308
nement de son âme. Et qu’importe si les Allemands
qui
, fréquente sontae, pour notre plaisir, un peu plus viennois que natur
309
là, gidiennes. Il se connaît assez pour savoir ce
qui
est en lui de l’homme même, ou de l’amateur distingué, — et ne peut p
310
es « ratages » naît le perpétuel besoin d’évasion
qui
est la condition de son progrès moral. C’est ainsi qu’il consent, non
311
n, l’aveu d’une fondamentale indifférence du cœur
qui
contraste avec une vie voluptueuse et assez désordonnée. Pourtant, en
312
ant, entre Montclar et Ameline, un amour se noue,
qui
commence où souvent l’on finit. Et peut-être l’amour n’est-il possibl
313
lant d’une telle vie, cette sagesse un peu sombre
qui
s’en dégage, sagesse qui veut « que nous appelions les âmes à la vie
314
te sagesse un peu sombre qui s’en dégage, sagesse
qui
veut « que nous appelions les âmes à la vie après seulement toutes le
315
. » Il est juste, ce me semble, d’insister sur ce
qui
forme dans le récit de cette vie comme une arrière-pensée inquiète et
316
ier, à ce bal. J’avais demandé à un de mes amis,
qui
vous connaît4, de me présenter. Il m’en avait donné la promesse. Vos
317
saxophones. Sortie dans un matin sourd, frileux,
qui
avait la nausée. Je rentrai seul. Voici quelques mots que j’écrivis à
318
x, odeur de vieille fumée, et ce refus au sommeil
qui
meurtrit jusqu’à l’âme.) Convulsions d’oriflammes sur l’orchestre pen
319
un petit arrachement, comme précisément un enfant
qui
monte pour la première fois… Je me disais encore : Si je prends cet a
320
urs fois, j’ai cru vous reconnaître dans la foule
qui
se précipitait, mais je n’avais pas pris de numéro, je ne pouvais pas
321
tre visage. Il aurait fallu courir après celle-là
qui
venait de tourner à l’angle de cette rue et qui avait votre démarche.
322
à qui venait de tourner à l’angle de cette rue et
qui
avait votre démarche. Mais, pendant ce temps, vous pouviez paraître e
323
ées, les paupières lourdes, et ce chant désespéré
qui
vous appelait, assourdissant mes pensées ; et ces élans réticents, ma
324
ue des dames. Personne ne parlait. La jeune femme
qui
s’était penchée vous ressemblait tant. Mais je n’osais presque pas la
325
resque pas la regarder, à cause d’une incertitude
qui
redonnait tout son empire à ma timidité. Peut-être était-ce vous. Je
326
sés et songeurs respectaient la folie douloureuse
qui
devait contracter mon visage. Je promenais sur tous des regards angoi
327
ôt on m’entraîna de force sur un trottoir roulant
qui
me remonta dans la rue. La fraîcheur de la brume m’apaisa. Sur la pro
328
e rongement, cette sournoise recherche de tout ce
qui
me navre au plus intime de mon être… Le revolver est chargé, sur cett
329
e dorme : il n’y aurait plus rien. 4. Encore un
qui
vous aime, je ne vous dirai pas son nom. f. « Lettre du survivant »,
330
’il n’y a pas un seul symbole dans la pièce. » Ce
qui
me gêne pourtant, c’est d’y découvrir possibles deux interprétations
331
aut obtenir un scandale. Il faut un de ces orages
qui
rafraîchissent l’air. » Il prétend « traquer l’inconnu ». Sa femme l’
332
phrase ». Et cette phrase, c’est un cheval savant
qui
la lui a dictée : « Madame Eurydice Reviendra Des Enfers. » — « Ce n’
333
èce n’est pas dépourvue de certaines des qualités
qui
, selon Max Jacob, permettraient seules de taxer de chrétienne une œuv
334
qu’on peut lire plus haut : Les anges véritables
qui
connaissent les signes Sont moins bons acrobates… (etc.)… Cocteau s’
335
e détail, un vrai style de théâtre, d’une netteté
qui
pourtant n’est pas maigre, d’une familiarité dramatique qui cerne le
336
nt n’est pas maigre, d’une familiarité dramatique
qui
cerne le mystère d’un trait pur. Il semble que Cocteau ait réalisé là
337
indispensable « part de Dieu » — comme dit Gide —
qui
serait aussi la part de l’humain, l’imperfection secrète qui fait naî
338
aussi la part de l’humain, l’imperfection secrète
qui
fait naître l’amour. Parce que la création est venue après la théorie
339
pas des imbéciles, nous ne sommes pas de ces gens
qui
croient que 2 et 2 font 22, et qui confondent Jérôme et Jean Tharaud
340
as de ces gens qui croient que 2 et 2 font 22, et
qui
confondent Jérôme et Jean Tharaud ! » Il y a des soirs où tout ça sem
341
que celui d’une maîtresse jadis belle et diserte
qui
tombe au ruisseau en prononçant de séniles calembours… Pénétrés d’hor
342
rencontrèrent une créature évadée d’anciens rêves
qui
hantait les limbes depuis un an déjà. Ils ne tardèrent pas à reconnaî
343
e. Clerc entrevoit un projet à deux faces. Lugin,
qui
est théologien, et de la Tchaux, n’a pas la foi. Topin, Mahomet désab
344
ngue de Lugin : « Le rideau se lève sur un miroir
qui
occupe toute la largeur de la scène. Titre : Socrate et Narcisse, un
345
cas Loukitch et une mise en scène fort ingénieuse
qui
permit à Mossoul de se perdre dans des jupons autrement que par métap
346
ertaine discrétion, cet air de rêverie d’un homme
qui
en sait long… Et, certes, il faut être un peu mage pour porter tant d
347
rseval, journaliste parisien, rencontre une femme
qui
incarne aussitôt à ses yeux tout ce qu’il attend de l’amour. Une conf
348
gieuse et désolée… M. Jaloux a trouvé là un sujet
qui
convient admirablement à son art, où s’unissent aujourd’hui un réalis
349
e sens de ce qu’il y a en nous d’essentiel, de ce
qui
détermine nos actes avant que la raison n’intervienne, mouvements de
350
re orgueilleuse raison à nous tromper sur tout ce
qui
est profond en nous, et elle ne manque guère à ce devoir sacré ». M.
351
s dont il dit : « Personne ne peut juger du drame
qui
se joue entre deux êtres, personne, pas même eux ». Dans ce roman, co
352
mélancolie. C’est la sourde tristesse des choses
qui
vous échappent, des amours impossibles, des histoires dont on ne sait
353
ît une colombe. Chasse. Mais un papillon éclatant
qui
battait de l’aile un dixième de seconde, par intermittences, se pose
354
aque de verre, vue par-dessous. Quelques miracles
qui
suivent sont embrumés dans mon souvenir par le rayonnement de la robe
355
mon souvenir par le rayonnement de la robe, fleur
qui
s’ouvre pour dégager le mouvement obsédant de deux jambes, l’harmonie
356
ise de certaines théories sur le rêve, le peuple,
qui
n’a pas vu ces dessous mais accueille le résultat avec la naïveté qu’
357
nant au cinéma. C’est la photographie d’une chose
qui
ne serait étonnante que dans le réel ; ce n’est pas encore un miracle
358
paraissent vieux jeu avec leur baguette, pour moi
qui
chaque soir crée ma chambre en tournant un commutateur. Le vrai mirac
359
est, par exemple, l’éclosion d’une rose, un homme
qui
court au ralenti, certaines coïncidences de mouvements… C’est une réa
360
s… C’est une réalité quotidienne dans une lumière
qui
la métamorphose ; c’est un temps nouveau, et l’espace en relation se
361
chent de découvrir la richesse immédiate. Surréel
qui
n’est pas synonyme d’incompréhensible, non Madame, car alors quoi de
362
nouvelles et leurs maîtres soit lu par tous ceux
qui
cherchent à s’orienter dans la crise moderne. M. Daniel-Rops unit en
363
rselle, la foi, il résume en lui cette inquiétude
qui
fait la grandeur et la misère de l’époque — et qu’il avoue préférer à
364
générales. « Hamlétisme », pouvoir aigu d’analyse
qui
conduit à la dispersion autant qu’à l’approfondissement du moi, soif
365
s considère les deux solutions les plus parfaites
qui
s’offrent aux jeunes gens d’aujourd’hui. Il constate que l’une (celle
366
« ne ruine notre angoisse qu’en y substituant ce
qui
ne vient que de Dieu : la Foi ». Acculée à la rigueur d’un choix pres
367
tibles, suprême et inconsciente ruse d’un inquiet
qui
veut le rester ? Ces deux solutions peuvent se résumer en deux mots :
368
termes d’un dilemme, l’une n’étant que le chemin
qui
mène à l’autre ? Car la foi naît de l’inquiétude autant que de la grâ
369
n’est-elle pas de M. Rops lui-même, cette phrase
qui
formule admirablement les exigences conjointes de l’inquiétude et de
370
elles épaules jeter ce manteau de flammes, puis à
qui
dédier l’ennui de ma révolte ? Aragon sarcastique se tient là-bas dan
371
, patriotique, religieuse (?) et ci-devant morale
qui
protège votre paresse à concevoir en esprit. Ces trois mots vous ont
372
le sort communément heureux de nos contemporains
qui
ont puisé dans Auguste Comte cette tranquillité de rejeter définitive
373
métaphysiques ? » Nous naissons à quelque chose
qui
imite la vie dans une époque d’inconcevables compromissions où triomp
374
n aucun cas servir d’argument à un homme. » Voilà
qui
nous fait oublier certaines morales d’extrême moyenne d’où sont exclu
375
évélation possible, ou la naissance d’un prophète
qui
rapprenne comment aimer un Dieu. Ce n’est pas à genoux qu’on attendra
376
ini… Un tel homme, — est-ce encore Aragon, sinon
qui
? — sa grandeur, c’est qu’il lui faut atteindre Dieu ou n’espérer plu
377
part de littérature que renferme cette œuvre, et
qui
fait, en dépit des prétentions désobligeantes de l’auteur, son incont
378
ux 1830, une théorie du scandale pour le scandale
qui
a le mérite de n’être pas qu’un jeu littéraire. Mais enfin, c’est enc
379
et, seulement transposé dans notre siècle et chez
qui
tout est devenu de quelques degrés plus violent, plus acerbe, plus pr
380
t, un écrivain, un bel écrivain, comme on dit. Et
qui
sait tirer un admirable parti littéraire de son tempérament vif, inso
381
rase, n’est-ce pas ? Je ne sais qu’un Montherlant
qui
pourrait l’oser dire comme Aragon sans ridicule. Et ce que je prenais
382
ne certaine rhétorique — mais la plus belle, — ce
qui
tressaille et m’atteint au vif, c’est tout de même un désespoir en qu
383
hristianisme dans les âmes profondes ou délicates
qui
ne sont pas devenues chrétiennes. » « Le salut pour nous n’est nulle
384
arler des choses de la foi comme étant d’un ordre
qui
leur échappe ; de même je récuse ici certain sens critique dont on vo
385
sa pensée, ses délires, ses visions. Un critique
qui
n’épouse pas le rythme d’une œuvre, mais s’avance à sa rencontre armé
386
spéculait sur l’incertain », c’est un académicien
qui
l’a dit. Voulez-vous me faire quelque chose là-dessus pour la Revue ?
387
’attends votre plaisir… III Il y a des gens
qui
croient avoir tout dit quand ils ont montré à l’origine de telle doct
388
s géographiques à la raison ? Eh bien, c’est vous
qui
l’aurez voulu, mais tant pis, nous serons du Nord. Nous serons romant
389
ue et les quelques centaines (?) d’individus pour
qui
l’esprit est la seule réalité. C’est pourquoi nous ne pourrons plus s
390
, Descartes, Schiller, Voltaire, etc., et tout ce
qui
leur correspond dans l’ordre politique par exemple. Parce que c’est t
391
l’esprit, on ne va pas s’acoquiner avec des gens
qui
ont fait, il y a 10 ans, une révolution en fonction du capitalisme. E
392
ensez-vous combattre cet esprit « bien français »
qui
s’associe à tant d’objets de votre mépris, en prenant le contre-pied
393
st ce qu’il y a de plus français ; que c’est elle
qui
donne au surréalisme ce petit côté jacobin si authentiquement, si dép
394
ous en sommes au surréalisme, ce produit parisien
qui
, comme tout ce qui est parisien, hait Paris mais ne saurait vivre ail
395
rréalisme, ce produit parisien qui, comme tout ce
qui
est parisien, hait Paris mais ne saurait vivre ailleurs… Mais non, il
396
t puis l’on croirait encore que je suis avec ceux
qui
traitent Aragon, Breton et leurs amis alternativement de dévoyés, de
397
uelle une perpétuelle insurrection contre tout ce
qui
prétendait nous empêcher de vivre, de rêver et de souffrir : culte du
398
son siège était fait. Nous aimions la Révolution
qui
nous perdrait corps et biens dans sa grandeur comme une femme merveil
399
. » Il pense que c’est bien jeune. Et : encore un
qui
rue dans les brancards, c’est très bellettrien. Un disque de gramo co
400
arces, et aussi pourtant des histoires de copains
qui
ont mal tourné, on pensait bien, ah ! cette jeunesse, mais voyons des
401
ations par contumace. Il y a encore des gens pour
qui
les limites de l’anarchie sont : chanter l’Internationale dans les ru
402
le course) pour Moscou, ou encore pour demander à
qui
, enfin, à quoi nous en voulons, et finalement nous écraser par l’évid
403
ons, c’est une atmosphère toute chargée d’éclairs
qui
nous atteignent sans cesse au cœur et nous revêtent miraculeusement d
404
merveilleux. » Au vrai, et surtout pour un homme
qui
élit Freud « président de la République du Rêve » – c’est presque un
405
it donc venue. Il la suivait entre les devantures
qui
se passaient de l’une à l’autre deux séries de profils jusqu’au solei
406
près de lui le sourire d’amitié mortel de tout ce
qui
n’arrive jamais. Il s’est trompé, ce n’est pas elle. Il pensa que c’é
407
t pas elle. Il pensa que c’était un ange, de ceux
qui
vont à la recherche des âmes. Aussitôt il téléphone à ceux du paradis
408
âmes. Aussitôt il téléphone à ceux du paradis : «
Qui
va à la chasse perd sa place, nous nous comprenons. » On lui offrit i
409
p de revolver. Puis s’en fut avec un tact exquis,
qui
fut très remarqué. Le duc riait sous une table, complètement ivre, et
410
nfance, une églantine, quelques roses, un sourire
qui
perce le cœur sur les glaces du passé. Cet abandon aux fuyantes chans
411
nt un lâche. Parce que je reviens seul. Mais moi,
qui
regarde comme de l’autre bord, je songe qu’il est des visites à de ce
412
geoises dont je ne vais pas faire le procès, mais
qui
expliquent, me semble-t-il, pour une part, la dispersion des efforts
413
trémismes sont prônés comme vertus cardinales, et
qui
forme ailleurs le premier public des jeunes artistes, n’existant pas
414
critiques autorisés. Du benjamin, Eugène Bouvier,
qui
a 25 ans, jusqu’à André Evard, qui en a près de 50, si les peintres d
415
ugène Bouvier, qui a 25 ans, jusqu’à André Evard,
qui
en a près de 50, si les peintres dont nous allons parler méritent d’ê
416
yen d’aucun de ces appareils à jugements garantis
qui
posent un critique d’art diplômé. Premier péché contre l’histoire : a
417
lois, je vous présente Conrad Meili, un Zurichois
qui
nous arriva de Genève il y a de cela cinq ou six ans. Il peignait alo
418
reconnaissait entre trente pareilles, aux cactus
qui
ornaient les fenêtres, dans une chambre peinte en bleu vif et ornée d
419
es natures remises à neuf, l’imperfection humaine
qui
touche. Mais l’atmosphère pure de ces espaces définis par quelques pl
420
sue, cette tulipe bizarre, cette tête prisonnière
qui
regarde ailleurs… Qu’il sorte enfin et se mette à graver les scènes q
421
réalisme stylisé. C’est d’un art très volontaire,
qui
connaît ses ressources et sait en user avec la sobriété qui produit l
422
t ses ressources et sait en user avec la sobriété
qui
produit le maximum d’expression. Cette « simplicité précieuse », il s
423
, compose une affiche ou une mosaïque, c’est elle
qui
permettra de reconnaître une de ses œuvres. Et aussi ce brin de comiq
424
une inspiration neuve, d’origine germanique, mais
qui
a choisi de s’astreindre à la voluptueuse rigueur latine, et qui tout
425
s’astreindre à la voluptueuse rigueur latine, et
qui
tout en s’épurant dans des formes claires a su les renouveler. Il nou
426
s apporte aussi cet élément de vitalité combative
qui
manque trop souvent au Neuchâtelois. S’il casse des vitres, ce n’est
427
e salle d’hôtel en collaboration avec Paul Donzé.
Qui
eût cru que ce paysagiste plutôt impressionniste s’astreindrait jamai
428
aux exigences de la technique décorative ! Voilà
qui
laisse espérer parmi nos artistes bien d’autres rapprochements moins
429
ts moins paradoxaux. Donzé n’est pas de ceux pour
qui
la peinture consiste à habiller une idée. Voyez son portrait de Meili
430
dans l’écrasement de ses couleurs, une sensualité
qui
sait se faire délicate quand du haut de San Miniato ou de Fiesole, il
431
jamais mièvres, sous l’œil méfiant des fascistes
qui
le prennent pour un agitateur russe, à cause de sa chevelure, sans do
432
lus. ⁂ À vrai dire j’en vois peu parmi les jeunes
qui
vouent tout leur amour à la peinture pure. Je crois même que, Paul Do
433
des yeux de Japonais d’une ironie mélancolique et
qui
voient plus loin qu’on ne croit, mais il a toujours l’air de songer à
434
teloise : un lyrisme un peu amer, d’une tristesse
qui
ne s’affiche pas, mais s’insinue dans toute sa palette, ce charme enf
435
ssimulation dans l’œuvre de Bouvier. Sa technique
qui
paraît au premier abord masquer ses intentions, en réalité les exprim
436
t art emprunter de singuliers chemins d’accès. Ce
qui
d’abord vous prend et vous retient dans un tableau de Bouvier, c’est
437
e qu’il est un des rares peintres de ce pays pour
qui
la couleur existe avant tout. Mais la nostalgie de Bouvier l’entraîne
438
l’entraîne à mille lieues des jardins de sourires
qui
s’épanouissent sur les toiles de Meuron. Il semble toujours qu’il pei
439
ir neurasthénique. Il peignait des natures mortes
qui
décidément l’étaient, à faire froid dans le dos ; ou bien des scènes
440
rès rassurant. C’était, je crois, le vrai Humbert
qui
commençait à s’affirmer. Puis il y eut une période intermédiaire, un
441
ais goût au milieu d’harmonies funèbres, comme un
qui
n’attendrait pas que l’enterrement s’éloigne pour entonner une chanso
442
is qu’on doit beaucoup attendre de ce tempérament
qui
fait jaillir en lui sans cesse des possibilités imprévues. Il y a un
443
s, le cou robuste, les mains d’un si beau dessin,
qui
ont du poids et nulle lourdeur, tout cela communique une impression d
444
communique une impression de puissance domptée et
qui
semble se faire une volupté de la discipline qu’elle s’impose. Et voi
445
lupté de la discipline qu’elle s’impose. Et voilà
qui
fait encore plus « Renaissance » : le costume est drapé avec un soin
446
n du terme, tout comme son frère Charles Barraud,
qui
lui, passe ses journées à vendre des couleurs, à encadrer des glaces.
447
r des glaces. Et plaise aux dieux que les visages
qui
s’y reflèteront soient aussi beaux que ceux qu’il peint ou modèle, le
448
s jeune des frères. Il vient apporter des dessins
qui
ressemblent beaucoup aux petites huiles de Charles, moins intensément
449
aussi habiles dans l’utilisation du clair-obscur
qui
simplifie et renforce l’expression. Décidément ces trois frères sont
450
d’un songe ? C’est en effet un rêve de précision
qui
s’incarne dans ces motifs géométriques, pour le plaisir de la perfect
451
eintres, rappelons le souvenir de Charles Harder,
qui
est mort jeune, sans avoir pu donner toute sa mesure. Il a laissé sur
452
ostume d’aviateur, retour de Vienne, un sculpteur
qui
saura s’imposer. Léon Perrin a compris tout le parti qu’on pouvait ti
453
tre le réalisme imposé par les sujets et un style
qui
sait rester ample, d’une simplicité non dépourvue de puissance. Une f
454
leçon de style donnée par le cubisme aux artistes
qui
ont su se dégager de son outrance théorique. C’est dans la manière cu
455
lle a du moins l’avantage de grouper des artistes
qui
, par le fait des circonstances peut-être plus que par de naturelles a
456
D’une part il y a des préoccupations décoratives
qui
pourraient aboutir peut-être à la formation d’un groupe dont l’activi
457
u métier, un goût pour la construction rigoureuse
qui
sont des éléments peut-être insuffisants pour caractériser une école,
458
re insuffisants pour caractériser une école, mais
qui
révèlent tout de même une orientation générale vers une sorte de clas
459
mai 1927)ah Voici un livre dur et sans grâces,
qui
ne manque pas d’une beauté assez brutale, pour nous choquer et s’impo
460
oblème juif avec une obstination à ne rien cacher
qui
le mène profond. Une famille juive dans le Marais. Le père est un tai
461
père est un tailleur, biblique, austère et probe,
qui
n’a d’ambition que pour ses enfants. Jacob, l’aîné se révolte. Sensua
462
ment se prolonge en nous. Je crois entendre Jacob
qui
se retourne, méprisant : « Mais oui, je ne nie rien, je suis sans scr
463
e, l’on en vient à une conception de la sincérité
qui
me paraît proprement inhumaine. Tout dire, vraiment ? C’est l’exigenc
464
d’art. La sincérité audacieuse mais sans bravade
qui
donne à ce livre sa valeur de document humain, nuit à sa valeur litté
465
t, semé de redites et d’expressions toutes faites
qui
trahissent une écriture hâtive. Mais il y a dans l’œuvre de René Crev
466
Crevel un sens de la douleur et un sérieux humain
qui
forcent la sympathie. ai. « René Crevel : La Mort difficile (S. Kra
467
ne patte en l’air, becquètent le cœur d’une femme
qui
va les étrangler doucement. Ces vers sont de jolies flèches empoisonn
468
ologie, ou même simplement un besoin d’être aimés
qui
faussaient leurs voix pour les rendre plus touchantes. Celui-ci bat s
469
leau n’est pas beau, mais on y sent une « patte »
qui
révèle encore dans le fond quelque chose de solide, d’authentique. J’
470
eut compris que certains des morceaux très divers
qui
composent ce livre sont bien mauvais, à côté d’autres magnifiquement
471
n tirer, du moins l’avoue-t-il avec une franchise
qui
la rend sympathique. Et puis, tout de même, on est bien heureux de re
472
ntrer chez les jeunes écrivains français un homme
qui
ait à ce point le sens de l’époque, une vision si claire et si tragiq
473
passion pour la pureté, un « jusqu’au boutisine »
qui
seul peut redonner quelque vitalité à notre civilisation, — et je sai
474
du chirurgien chez ce soldat devenu « scribe » et
qui
s’en exaspère. Souvent maladroit, incertain, brutal : mais faisons-lu
475
archait dans le bleu. Je sortis avec cette femme,
qui
m’aimait, et nous étions très jolis de bonheur et d’insouciance dans
476
ne brise passa, et une femme en robe bleue légère
qui
me regarda un instant, si doucement… Je me levai sans payer, je parti
477
monde d’après les quelques réactions élémentaires
qui
ne manquent jamais de succéder au moindre vol. » J’ajouterai, cher Mo
478
dit-il, lâchant tout de suite ses compliments, ce
qui
est de mauvaise politique, — c’est l’extraordinaire netteté de votre
479
— une règle de vie. Mais, je vous l’avouerai, ce
qui
me retient de tirer de votre conduite les conclusions morales qu’elle
480
nile insouciance, pour ne pas dire inconscience !
qui
s’attache à vos faits et gestes. L’on croirait ouïr parfois le récit
481
le récit de quelqu’une de ces farces d’étudiants
qui
ne sont que la traduction en actes de jeux de mots plus ou moins crue
482
stématique, le mépris enfin de tous les principes
qui
sont à la base de la société même. » Ceci est tiré d’un livre récen
483
ets, nous donnerions peut-être raison à M. Y. Z.,
qui
, dans un petit article du Journal de Genève sur « La maladie du siè
484
u seras au bout de la 20e ligne de 200 mètres, ce
qui
représente quatre kilomètres de plantation, le siècle ne sera plus ma
485
ntraîner assez naturellement chez des jeunes « et
qui
pensent » ce goût de l’évasion caractéristique de tous les « vices ro
486
se ligue aujourd’hui pour anéantir la seule chose
qui
reste à nos yeux sacro-sainte : la liberté. Alors n’est-ce pas, merci
487
s. À ce moment s’approche M. Piquedon de Buibuis,
qui
parle toujours de Weber… Mais au fait, si vous n’aviez pas lu ce livr
488
st pas impunément concitoyen de cet oncle Abraham
qui
interdit à Paterne son neveu de fumer le matin, de sortir la nuit, et
489
on neveu de fumer le matin, de sortir la nuit, et
qui
lui fait jurer sur la Bible de ne pas entrer dans les cafés. Et puis,
490
ous y entrez plein de mépris pour Paul Morand par
qui
découvrîtes le charme de ces lieux. Vous composez un cocktail en guis
491
ar, le paradis n’est pas si cher. Il y en a aussi
qui
posent pour le diable et ne se baignent que dans des bénitiers : on v
492
isir d’être nu devant un public supposé dévot, et
qui
n’ose en croire sa pudeur, et qui doute enfin de l’impossibilité des
493
pposé dévot, et qui n’ose en croire sa pudeur, et
qui
doute enfin de l’impossibilité des miracles ! Quelles voluptés plus s
494
’échappe une citation. Seraient-ce les guillemets
qui
vous choquent ? La vie ! — proclamiez-vous… Soit. Mais maintenant j
495
z aujourd’hui de la simplicité. Littérateur, va !
qui
ne pouvez pas même admettre que la simplicité est simple simplement.
496
pittoresque, vous témoignez d’un goût du bizarre
qui
révèle le littérateur. Nous ne pouvons pas faire que nous n’ayons rie
497
z de compter avec cette réalité de la littérature
qui
est en nous (dangereuse tant que vous voudrez). Mais ce refus n’est p
498
tir de ce café et de ces jeux, simulacres de vie,
qui
sont à la vraie vie ce que le flirt est à l’amour. II Sur l’insuff
499
’on lui parle littérature. Mais il y a des mépris
qui
sont de sournoises déclarations d’amour. Tel qui raille l’Église et l
500
qui sont de sournoises déclarations d’amour. Tel
qui
raille l’Église et les curés, c’est qu’il se fait une très haute idée
501
choses, d’autres actions, ou des états intérieurs
qui
sont parfois des actions en puissance15. Il faudrait des choses plus
502
plus lourdes et plus irrésistibles, percutantes.
Qui
vous échappent en vous blessant. Des choses dures, amères comme un de
503
langue et grinçante sous ta dent. Des souplesses
qui
se retournent brusquement et vous renversent. Des présences tellement
504
le poésie même ne peut dire, parce que rien de ce
qui
nous importe véritablement n’est dicible. (Depuis le temps qu’on sait
505
ils perdent leur pouvoir de signifier les choses
qui
nous importent. Vous le savez. Alors vous les lâchez en liberté, par
506
perdent même la problématique utilité de liaison
qui
était leur excuse dernière. Avouons-le : rien de ce qu’on peut exprim
507
sance » étant pris avec son sens le plus profond,
qui
est proche du sens biblique. Il ne s’agit pas de la connaissance abst
508
rationnelle dont le monde moderne se contente, et
qui
tend à remplacer, grâce à la mentalité scolaire et primaire en partic
509
’activité littéraire, le plus satisfaisant, celui
qui
rend le mieux compte de la réalité, c’est André Breton qui l’a exprim
510
le mieux compte de la réalité, c’est André Breton
qui
l’a exprimé : « On publie pour chercher des hommes, et rien de plus.
511
es haines douloureuses ou grossières de tous ceux
qui
ne peuvent ou ne veulent y voir que révoltes contre leurs morales, ou
512
s, ou menaces pour leurs instables certitudes, et
qui
nous font un péché de notre acceptation des réalités spirituelles par
513
naissantes certitudes, le seul langage peut-être
qui
nous permette d’échanger les signaux de l’angoisse sur quoi se fonden
514
des puissances d’action. 16. J’en vois certains
qui
arrangent leur vie de telle sorte que leurs mémoires seront des roman
515
s l’infortune de l’Action française la fraternité
qui
existe, en dépit des protestations de haine, entre les athées de l’an
516
x de l’Orient et de l’Occident ? » Certains cris
qui
nous échappèrent n’avaient pas d’autre sens. 17. 20, rue Chalgrin,
517
e pour trouver légèrement ridicule un jeune homme
qui
recherche activement la Sagesse (« Ça n’est pas de votre âge ! ») ; d
518
; de l’autre, on se scandalise des « énormités »
qui
peuvent échapper à un jeune homme moins grave et qui manifeste franch
519
peuvent échapper à un jeune homme moins grave et
qui
manifeste franchement sa jeunesse. (« Vous vous souciez vraiment trop
520
évoir les conséquences, puisqu’il n’en est aucune
qui
ne soit connue d’avance et stérilisée par la loi, les mœurs et l’habi
521
lences par des cris intempestifs. Il y a des gens
qui
n’ont pas encore admis que jeunesse = révolution Tous les malentendus
522
autre, voici que nous parvient un signe d’amitié
qui
ne trompe pas. Deux ou trois mots, on s’est compris. Que pouvions-nou
523
s espérer d’autre ? Il y eut quelques découvertes
qui
nous consolèrent de tout le reste. Et maintenant voici Genève et so
524
Tanner. (On a fait ses preuves, quoi !) Et puis,
qui
sait, peut-être sauront-ils rallier le dernier disciple du Bienheureu
525
uvient d’un danseur de ses 20 ans, d’une aventure
qui
aurait pu être… Un homme médite à côté du corps de son ami suicidé po
526
eur pour ses héros. Indulgence et regrets, un ton
qui
permet le tact dans la hardiesse. On reste ravi de tant d’adresse sou
527
te ravi de tant d’adresse sous un air de facilité
qui
serait presque de la nonchalance. M. Vaudoyer ressuscite ces adolesce
528
x, Rainer Maria Rilke (décembre 1927)ao À ceux
qui
se contentent du mot fumeux pour caractériser tout lyrisme germanique
529
de Rilke — sont du meilleur Jaloux, de ce Jaloux
qui
sait parler mieux que personne des poètes scandinaves et des romantiq
530
ré à la vie, — à ce qu’on appelle la vie. Jaloux,
qui
a rencontré plusieurs fois Rilke, trace de lui un portrait qu’on dira
531
synthèse de l’homme et de l’homme dans son œuvre,
qui
est peut-être plus vraie que le vrai, je veux dire, plus rilkienne qu
532
femmes et l’on y voit une préciosité sentimentale
qui
touche à la névrose ou bien simplement une clairvoyance exceptionnell
533
m d’une science ou au nom de l’esprit. « Pour moi
qui
aime plus que tout la poésie, écrit Jaloux, aussitôt que je vis Rilke
534
crois, ne peut être sensible qu’à des êtres pour
qui
elle est en somme inutile : parce qu’ils possèdent déjà, au moins obs
535
ence. On ne prouve la religion qu’aux convertis —
qui
n’ont plus besoin de preuves. Il reste qu’un livre comme celui-ci ten
536
ittéraire », de gazetiers ; au cœur de ces sujets
qui
paraît-il, ne sont pas d’actualité : la solitude, la maladie, la peur
537
ions, paresses, rêves, réactions physiques, etc.,
qui
accompagnent une création littéraire. Bien sûr, c’est cela, le malais
538
ve), une secrète complaisance à se regarder vivre
qui
est bien d’aujourd’hui — entre autres. ap. « Léon Bopp : Interféren
539
.) Le tambour livra un homme élégant et tragique,
qui
se tint un moment immobile, cherchant une table, puis s’avança lentem
540
C’était, je m’en souviens, une petite automobile
qui
roulait dans la banlieue printanière ; des soupers d’amis dans notre
541
se tend ardemment vers la conclusion d’un hasard
qui
opère au commandement de la main. Ce soir-là, une confiance me posséd
542
imagination, et que tu es un pauvre vaudevilliste
qui
use à tort et à travers de situations complètement démodées et d’intr
543
gros farceur, va. Quand je songe à tous ces gens
qui
perdent leur vie à la gagner9, et leur façon inexplicable de lier des
544
jaunes. Ah ! perdre, perdre ; et c’est toujours à
qui
perd gagne ! Sauter follement d’une destinée dans l’autre, de douleur
545
z-les, comme ils me jugent et leurs cris indignés
qui
couvrent une angoisse. Ça les dérange terriblement, sauf un ou deux q
546
sse. Ça les dérange terriblement, sauf un ou deux
qui
s’imaginent gagner à mes dépens, témoin ce brave homme qui est en tra
547
ginent gagner à mes dépens, témoin ce brave homme
qui
est en train de me soutirer les quelque billets de mille dont je vena
548
la misère aux yeux las pleins de rêves, la misère
qui
fait des soirs si doux aux amants quand ils n’ont plus que des baiser
549
jeu. Alors la femme lança sur la table cette rose
qui
s’effeuilla sur les dés, et partit d’un long rire. Elle me regardait
550
te féminité du sentiment, du tour de pensée même,
qui
faisaient déjà du Perroquet Vert un petit chef-d’œuvre de poésie prop
551
pénétration de jugement et une ironie assez amère
qui
étonnent de la part d’une femme aussi femme que l’auteur du Perroquet
552
i dire, parce qu’elle n’est pas à l’échelle de ce
qui
la précède. Ces défaillances de la technique du roman sont sauvées pa
553
hines couvre déjà la plainte humaine. Il y a ceux
qui
pleurent le passé et ceux qui prophétisent, ceux qui jettent une impr
554
umaine. Il y a ceux qui pleurent le passé et ceux
qui
prophétisent, ceux qui jettent une imprécation stérile et magnifique
555
pleurent le passé et ceux qui prophétisent, ceux
qui
jettent une imprécation stérile et magnifique contre l’époque et ceux
556
ion stérile et magnifique contre l’époque et ceux
qui
cherchent à l’oublier dans le rêve, dans l’utopie, dans une belle doc
557
our de nous et d’en croire nos yeux. I. L’homme
qui
a réussi Je prends Henry Ford comme un symbole du monde moderne, e
558
aire, il a résolu la question sociale d’une façon
qui
ne devrait pas déplaire aux doctrinaires de gauche, lesquels ont cout
559
mondiale des « idées » d’Henry Ford et des livres
qui
les répandent. L’on ne pourra qu’y applaudir, semble-t-il, en souhait
560
de la juger. Le héros de l’époque, c’est l’homme
qui
a réussi. Mais à quoi ? C’est la plus grave question qu’on puisse pos
561
I. M. Ford a ses idées, ou la philosophie de ceux
qui
n’en veulent pas Nous avons dit tout à l’heure quel fut le but de
562
elui du consommateur. Prenons cette petite phrase
qui
n’a l’air de rien : « Nul ne contestera que, si l’on abaisse suffisam
563
s. J’y vois la réalisation concrète d’une théorie
qui
tend à faire de ce monde un séjour meilleur pour les hommes. » C’est
564
vers la production matérielle et vers la richesse
qui
en est le fruit. On ne saurait mieux dire. Mais il faudrait en tirer
565
triomphe est facile. C’est le technicien parfait
qui
combat les techniciens imparfaits. Il ne se demande jamais si la tech
566
xes plus ou moins intéressés, optimisme d’homme à
qui
tout réussit, messianisme de la machine, méconnaissance glorieuse des
567
ut agrémenté d’humour et exposé avec un simplisme
qui
emporte à coup sûr l’adhésion du gros public : telle est l’idéologie
568
rait appeler le plus actif du monde, l’un de ceux
qui
influent le plus sur notre civilisation, possède la philosophie la pl
569
il est ici tragiquement aigu. Est-ce notre pensée
qui
, à force de subtiliser, est devenue trop faible pour nous conduire ?
570
pour nous conduire ? Ou bien est-ce notre action
qui
est devenue trop effrénée, trop folle, pour être justiciable encore d
571
de l’Esprit. C’est déjà un fait d’expérience. Et
qui
n’en pourrait citer un exemple individuel ? Nous savons assez en quel
572
prière. Cela s’appelle encore vivre. Mais l’homme
qui
était un membre vivant dans le corps de la Nature, lié par les liens
573
donne donc la place, mais c’est pourtant lui seul
qui
nous permettrait de jouir de notre liberté. La victoire mécanicienne
574
ant, par l’effort de l’acquérir, les forces mêmes
qui
nous la firent désirer. 2° Accepter l’esprit, et ses conditions. Je
575
ne. Ces êtres, d’une espèce de plus en plus rare,
qui
savent encore quelque chose de la vie profonde, qui voient encore des
576
i savent encore quelque chose de la vie profonde,
qui
voient encore des vérités invisibles, qui gardent, par quelle grâce ?
577
ofonde, qui voient encore des vérités invisibles,
qui
gardent, par quelle grâce ? un peu de cette connaissance active de Di
578
⁂ Je ne pense pas qu’une attitude réactionnaire
qui
consisterait à vouloir en revenir à la période préindustrielle soit a
579
crée autour du centre de la ville une insécurité
qui
fait songer à la Russie et au sifflement des balles perdues d’une rév
580
e ne me proposait qu’une frileuse nostalgie. Mais
qui
fallait-il accuser de cette duperie, qui rendre responsable de ma déc
581
ie. Mais qui fallait-il accuser de cette duperie,
qui
rendre responsable de ma déception, sinon moi-même, me dis-je bientôt
582
gré d’intensité, un état d’âme crée une situation
qui
l’exprime — bien qu’on pense généralement le contraire. Il est très v
583
ntes d’Hoffmann. Je comprends aujourd’hui le lien
qui
unissait dans mon esprit Vienne et Hoffmann : c’était le souvenir de
584
ue c’est toi, parce que c’est bien toi de nouveau
qui
m’appelles et qui vas me quitter… — C’est une chose singulière, prono
585
e que c’est bien toi de nouveau qui m’appelles et
qui
vas me quitter… — C’est une chose singulière, prononce une voix, à cô
586
portait une cape bleu sombre, à la mode de 1830,
qui
, à la rigueur, pouvait passer pour une élégance très moderne. Il n’y
587
, sans nous être rien dit d’autre, comme des amis
qui
se connaissent depuis si longtemps qu’un échange tacite suffit aux pe
588
ette vie sentimentale est une des seules réalités
qui
correspondent encore à l’image classique de Vienne. Sentimentalisme c
589
e légèreté. C’est une sorte d’inconstance folâtre
qui
cache une incapacité définitive à se passionner pour quoi que ce soit
590
se passionner pour quoi que ce soit. Cette ville,
qui
est toute caresses, a peur de l’étreinte… C’est d’ailleurs une chose
591
aussi. La fidélité véritable est une œuvre d’art
qui
demande un long effort, et les Viennois sont, par nature et par attit
592
sous deux attributs différents. Toutes les femmes
qui
m’ont retenu un instant, c’était parce qu’elles évoquaient cet amour,
593
je découvrais en elles de secrètes ressemblances,
qui
pour d’autres paraissaient purement mystiques… Mais vous savez, « les
594
ation jusque dans les choses — et c’est cela seul
qui
donna un sens au monde. — Mais je bavarde, je philosophe, et vous all
595
ette vendeuse de fleurs. C’était la petite bossue
qui
vend des roses et des œillets dans la rue de Carinthie. Gérard lui pa
596
’elle devait les donner à la première jolie femme
qui
passerait seule. Nous nous arrêtâmes non loin, à une devanture de rob
597
soie, nous amusant à imaginer les corps précieux
qui
les revêtiraient. Vint à pas pressés une jeune femme, chapeau rouge e
598
manteau de fourrure brune, inévitablement. Et ce
qui
se passa fut, hélas, non moins inévitable : la jeune femme refusa d’a
599
correspondances secrètes et spontanées du plaisir
qui
seules faisaient sa dignité humaine, parce qu’elles le rattachaient a
600
s, dans un décor banal et imposé, avec des femmes
qui
élargissent des sourires à la mesure de votre générosité. Vos boîtes
601
urs automatiques de plaisir. Autant dire que ceux
qui
les fréquentent ne savent plus ce que c’est que le plaisir. Ils prenn
602
e le plaisir. Ils prennent au hasard des liqueurs
qui
n’ont pas été préparées pour leur soif. Ils ne savent plus les signes
603
oir ici des femmes aussi ravissantes que celle-là
qui
danse en robe mauve, avec tant de gravité et de détachement. Je viens
604
atteinte aux lois du genre le plus conventionnel
qui
soit. Gérard la regarda avec une certaine pitié : « Chère enfant, dit
605
lée, vous n’avez pas de ressemblance, et c’est ce
qui
vous perdra. » La pauvre fille ne comprenant pas, il y eut un moment
606
, et nous sortîmes, après avoir délivré le homard
qui
, laissé au vestiaire, y était l’objet de vexations diverses et de cur
607
e noir jusqu’à mi-hauteur, puis couvert de glaces
qui
, reflétant le plafond à caissons dorés, l’étendent indéfiniment — c’e
608
’il y découvre. Il y a les ailes du Moulin-Rouge,
qui
sont les bras de Clarissa dans sa danse, et Clarissa c’est aussi l’An
609
se fondent, se superposent. Cinéma des sentiments
qui
montre vivantes dans la même minute toutes les incarnations d’un amou
610
ous croyons seules réelles, illusions des reflets
qui
ne livrent que le côté terrestre des choses dont l’autre moitié sera
611
liquer des signes, des généalogies étourdissantes
qui
commencent à des dieux et finissent aux pierres précieuses en passant
612
rocher de moi. Il me raconte de ces superstitions
qui
ne sont enfantines que pour nos savants retombés en pleine barbarie s
613
ence au travers de l’autre. Il dit : « Pour celui
qui
saisit les correspondances, chaque geste, chaque minute d’une vie rés
614
drait écrire, c’est une Vie simultanée de Gérard,
qui
tiendrait toute en une heure, en un lieu, en une vision. » Nous sort
615
en temps, s’il parlait à voix basse à son homard,
qui
semblait d’ailleurs endormi. En passant par la Freyung, nous vîmes un
616
s. Au léger sifflement du bec de gaz sans manchon
qui
éclairait la boutique, et que le vent menaçait d’éteindre à chaque in
617
niques. Je reconnus des princes aux faces maigres
qui
ressemblaient terriblement à d’anciens Habsbourg, des comtes athlétiq
618
tensément, à la sortie des invités, sur une femme
qui
s’en allait toute seule vers une auto à l’écart des autres. Une femme
619
uffisent à notre joie. Ce ne sont pas les savants
qui
sont prophètes, mais les poètes. Or Jules Verne fut poète avant tout
620
emprisonnés que nous sommes dans une civilisation
qui
, selon l’expression de Jules Verne désabusé « emprunte l’aspect d’une
621
antine est le dernier bateau. Pour ce coup, voilà
qui
ne m’empêchera pas d’y monter, il suffit que cet obsédant capitaine N
622
28)as Ce n’est pas le seul talent de M. Aragon
qui
le rendrait digne à mes yeux, de considération. J’admire autant le ta
623
considération. J’admire autant le talent de celui
qui
mène 60 parties d’échecs simultanément, et c’est naturel : je m’en av
624
, qu’ils les favorisent par leurs écrits. Aragon,
qui
a le sens de l’amour, a dit conséquemment beaucoup de choses vraies (
625
). Il est même un des très rares parmi les jeunes
qui
ait vraiment donné quelque chose. C’est pourquoi j’ai lu ce livre, ma
626
sée (quitte à renaître heureusement) sur des gens
qui
ne m’intéressent pas ou bien qui ne sont pas atteints par ces épithèt
627
nt) sur des gens qui ne m’intéressent pas ou bien
qui
ne sont pas atteints par ces épithètes drôles ou quelconques. Mais la
628
as ; ce livre traite du style, à coups d’exemples
qui
méritent de l’être. Et l’on voit bien ici qu’Aragon dépasse ces surré
629
eurs les Nymphes ». Mais donner l’air bête à ceux
qui
le sont en créant une belle œuvre serait, par exemple, plus efficace.
630
loin, dans ce silence où l’on accède à des objets
qui
enfin valent le respect. as. « Aragon : Traité du style (NRF) », Bi
631
s communistes, gens d’action à jugements simples,
qui
les trouvent trop littérateurs. Rien d’étonnant à cela dans une époqu
632
re la critique de « cette réalité de premier plan
qui
nous empêche de bouger », comme dit fort bien M. Breton. Mais à condi
633
du temps — argent, races — et ses rares passions,
qui
sont la domination et la démolition, l’organisation et le sabotage. O
634
e sabotage. On y découvre le jeu des tempéraments
qui
fait opter ces chefs pour l’une ou l’autre de ces attitudes. (Elles n
635
s de coolies, d’ouvriers armés, toute cette Chine
qui
s’éveille au sein même de la lutte qui met aux prises l’Europe et le
636
ette Chine qui s’éveille au sein même de la lutte
qui
met aux prises l’Europe et le monde du Pacifique. On retrouvera ici b
637
ns. Écoutons Garine, l’un de ces chefs (c’est lui
qui
parle au nom de l’auteur, je pense) : « Il me semble que je lutte con
638
de Garine est décisif : « La Révolution… tout ce
qui
n’est pas elle est pire qu’elle… » Expérience faite, l’absurde retrou
639
en indécise, que son échec même ne relève pas, et
qui
tire sa grandeur de celle du décor ? Guy de Pourtalès n’hésite pas à
640
ntre, l’auteur de ce récit se lie avec un inconnu
qui
se dit prince russe et entretient autour de sa vie le plus grand myst
641
nteur. Feintes et esquives adroites du « prince »
qui
disparaît, néanmoins. Enfin, le Français reçoit une lettre trouvée su
642
e corps de son ami suicidé, pathétique confession
qui
doit expliquer sa mort et qui est aussi fausse que le reste. Ce menso
643
thétique confession qui doit expliquer sa mort et
qui
est aussi fausse que le reste. Ce mensonge qui va jusqu’à la mort, in
644
et qui est aussi fausse que le reste. Ce mensonge
qui
va jusqu’à la mort, inclusivement, n’étonnera pas ceux qui ont connu
645
squ’à la mort, inclusivement, n’étonnera pas ceux
qui
ont connu de semblables mythomanes. Le cas méritait d’être exposé. Je
646
rai » surexcité par l’insolence d’une psychologie
qui
rabaisse tout, peut conduire à préférer un mensonge qui n’est, hélas,
647
baisse tout, peut conduire à préférer un mensonge
qui
n’est, hélas, qu’une déformation de cette réalité détestée. Le mythom
648
il n’écrit pas de livre pour y pourchasser un moi
qui
feint toujours de se cacher derrière le feuillet suivant, entraîne le
649
gement ; et beaucoup d’autres hiatus de ce genre,
qui
l’intriguent à n’en pas finir. Quand il est très fatigué, il veut voi
650
? Il n’y a plus que cette incantation à soi-même
qui
pourrait lui rendre la certitude d’être. Mais il s’épuise dans une pe
651
Mais il s’épuise dans une perspective de reflets
qui
vont en diminuant vertigineusement et l’égarent dans sa nuit. Je saut
652
Il y a dans l’homme moderne un besoin de vérifier
qui
n’est plus légitime dès l’instant qu’il se traduit par la négation de
653
e à décrire l’aspect psychologique d’une aventure
qui
en a bien d’autres, d’aspects. Il est bon que le lecteur dérisoiremen
654
nsion des marques certaines. Si le rapport intime
qui
unit la phrase suivante aux considérations précédentes lui échappe, q
655
rs sont peut-être la mort. La mort absolue, celle
qui
n’est pas une vie nouvelle. La mort dans la transparence glaciale de
656
pur esprit ? » C’est un premier filet d’eau vive
qui
perce le sol aride : mais Stéphane n’entend pas encore gronder les ea
657
saisir dans un regard de cette femme l’écho de ce
qui
serait lui. Déjà il se perd dans ces yeux, mais comme on meurt dans u
658
. Parmi tous ses mots fous, noms, baisers, appels
qui
reçoivent en même temps leur réponse, il répète à plusieurs reprises
659
’un récit comme celui d’Anderson : voici un homme
qui
raconte sa vie avec une émouvante simplicité et il faudrait avoir la
660
poque. Anderson est avant tout un poète, un homme
qui
aime inventer et que cela console des nécessités modernes, dégradante
661
s’en va dans un rêve, ou dans un autre souvenir.
Qui
parmi nous sait encore parler de sa mère avec cette virile et religie
662
tendresse ? C’est un Chinois, c’est un Américain
qui
viennent nous rapprendre que les sources de la poésie sont dans notre
663
ce cauchemar, ce monde moderne, ce monde de fous
qui
n’ont plus que leur raison, ce monde où l’on ne sait plus créer avec
664
plus créer avec joie des formes belles, ce monde
qui
devient impuissant. Impossible d’évoquer un personnage précis pour lu
665
écialité était l’assassinat du corps humain, mais
qui
raconte dans son autobiographie que son désir constant était que tous
666
ens à le leur dire ici : les anciens bellettriens
qui
ont perdu toute foi ne connaîtront pas de pardon. Car ils ont vu, et
667
en état de grâce ou de blasphème, selon. Mais ce
qui
importe d’abord, n’est-ce point de se livrer, purement et simplement.
668
vie comme de cette nuit le jour d’un grand été
qui
consent… Ailleurs Colombes lumineuses des mains de mon amour éc
669
ante liberté d’un désir à sa naissance L’étoile
qui
l’accueille au sommet ravi d’un silence c’est le miroir d’une absence
670
ompatriotes d’Amiel, Godet restera l’un des rares
qui
ont réussi à se connaître et que cela n’a point stérilisé : sa nature
671
quoi vivent ces bourgeois aimables et insipides,
qui
passent des après-midi entiers devant les deux verres d’eau que le ga
672
tes que portent les femmes), encombrée de piétons
qui
traversent en tous sens, évitant vivement les trams qui sonnent avec
673
aversent en tous sens, évitant vivement les trams
qui
sonnent avec frénésie et les petits taxis rouges qui déferlent sur le
674
sonnent avec frénésie et les petits taxis rouges
qui
déferlent sur les boulevards comme une nuée d’insectes affolés. Les m
675
ascadantes, à l’orientale (on pense au mot bazar,
qui
sonne rouge et jaune aussi). Soudain se dresse une énorme maison de p
676
ntions munichoises. Puis un palais gothique 1880,
qui
est le Parlement. Et voici la trouée du Danube, Bude solidement amarr
677
se briser avec un fracas sourd les îlots de glace
qui
descendent lentement le fleuve. Au cœur de Prophète chauve s’élève la
678
s’amuse. Vous avez dîné au paprika chez des gens
qui
vous ont reçu comme un cadeau de Dieu, — c’est leur formule de saluta
679
ci transporté dans un bal costumé, parmi des gens
qui
parlent une langue totalement incompréhensible, rient et s’enivrent c
680
e, et dansent à tout propos de folles « czardas »
qui
deviennent tourbillonnantes et finissent en chutes ivres sur des diva
681
st ici l’approche d’un silence partout pressenti,
qui
s’impose, qui apaise le vain débat de notre esprit : « Car l’on pense
682
che d’un silence partout pressenti, qui s’impose,
qui
apaise le vain débat de notre esprit : « Car l’on pense beaucoup trop
683
car il vécut dans ces marches de l’esprit humain
qui
confinent peut-être à l’Esprit et dont certains des plus purs d’entre
684
assez profondément pour qu’aujourd’hui le hasard
qui
m’amène à Tubingue ne soit pas seulement un hasard… Hier, c’était la
685
dre au don du langage sacré ? Cette langue de feu
qui
s’est posée sur Hölderlin et qui l’a consumé… Digne ? — Un adolescent
686
te langue de feu qui s’est posée sur Hölderlin et
qui
l’a consumé… Digne ? — Un adolescent au visage de jeune fille qui rim
687
Digne ? — Un adolescent au visage de jeune fille
qui
rimait sagement des odes à la liberté… Et voici dans sa vie cette dou
688
e lieu de sa poésie, — d’une poésie, l’on dirait,
qui
ne connaît pas son auteur. Qui parle par sa bouche ? Il règne dans se
689
ésie, l’on dirait, qui ne connaît pas son auteur.
Qui
parle par sa bouche ? Il règne dans ses Hymnes une sérénité presque e
690
d’un coup l’envahit. C’est une sorte de vieillard
qui
reparaît en Allemagne. Et durant trente années, ce pauvre corps aband
691
buisson ardent quitté par le feu se dessèche. Ce
qui
fut Hölderlin signe maintenant Scardanelli des quatrains qu’il donne
692
es se penchent vers l’eau lente. Sur l’autre rive
qui
est celle d’une longue île, des étudiants au crâne rasé se promènent
693
idors de vieille maison souabe, hauts et sombres,
qui
paraîtraient immenses s’ils n’étaient à demi encombrés d’armoires. Un
694
mbrés d’armoires. Un couloir, la chambre. L’homme
qui
me conduit est le propriétaire actuel. « Monsieur connaît Hölderlin ?
695
onne-t-il, méfiant — bon, bon, parce qu’il y en a
qui
viennent, n’est-ce pas, ils ne savent pas trop qui c’était… Alors vou
696
ui viennent, n’est-ce pas, ils ne savent pas trop
qui
c’était… Alors vous devez connaître ces portraits ? — (et comme je co
697
ites fenêtres ornées de cactus miséreux, une pipe
qui
traîne sur l’appui ; le jardinet avec son banc et ses lilas fleuris q
698
; le jardinet avec son banc et ses lilas fleuris
qui
trempent… Tout est familier, paisible au soleil. Il passait des heure
699
ger chaque jour le fou au profil de vieille femme
qui
promène doucement dans cette calme Tubingue le secret d’une épouvanta
700
antable mélancolie. Les étudiants le rencontrent,
qui
montent au Séminaire protestant : il leur fait de grandes révérences…
701
jazz et clarinette, chansons de mai. Les bateaux
qui
dérivent dans le voisinage se rapprochent, tournoyent lentement dans
702
es jeunes Doktors à lunettes, en costume de bain,
qui
pagayent vigoureusement, les dents serrées. (« Weg zur Kraft und Schö
703
aux plats et incertains, avec des Daphnés dedans,
qui
ne savent pas bien ramer et qui lisent des magazines au fil de l’eau,
704
s Daphnés dedans, qui ne savent pas bien ramer et
qui
lisent des magazines au fil de l’eau, ce qui est le comble des vacanc
705
r et qui lisent des magazines au fil de l’eau, ce
qui
est le comble des vacances. À une table voisine, des adolescents bala
706
es signes énergiques à une compagnie de cavaliers
qui
passe devant la statue d’Eberhard le Barbu. Des bourgeois se rient co
707
giens aux yeux voilés, aux pantalons trop courts,
qui
se promènent tout seuls… Et puis, il lui est arrivé quelque chose de
708
la phrase la plus malencontreuse de Pascal : le «
Qui
veut faire l’ange… » a autorisé des générations de « bourgeois cultiv
709
sentent bénéficiaires. Ah ! vraiment les malins !
qui
ont préféré faire tout de suite la bête : comme cela on est mieux pou
710
ine, est plus divine, quand c’est une telle femme
qui
la confesse : « Celui qui entre en commerce trop étroit avec le ciel,
711
d c’est une telle femme qui la confesse : « Celui
qui
entre en commerce trop étroit avec le ciel, les dieux le vouent au ma
712
musique vulgaire, par quel hasard, donne l’accord
qui
m’ouvre un vrai silence : déjà je leur échappe — je t’échappe ô douce
713
es songes (août 1929)az Après cet austère Pays
qui
n’est à personne paru l’année dernière — un livre assez troublant et
714
e chemin, Hans le gardeur d’oies, le gueux Joseph
qui
parle à son chien en mourant, une fille qui chante et des enfants sur
715
oseph qui parle à son chien en mourant, une fille
qui
chante et des enfants surtout, dès le début, puis plus tard encore, d
716
res souvenirs attristés par le temps, des visages
qui
ne sont plus tout à fait les mêmes, des bonheurs qui signifient plus
717
ne sont plus tout à fait les mêmes, des bonheurs
qui
signifient plus de désespoir qu’ils ne s’en doutent… C’est un dévergo
718
vre, un peu amers… On voudrait un livre de Cassou
qui
ne serait fait que de ces intermèdes ; pur de tout souci de vraisembl
719
; pur de tout souci de vraisemblance extérieure ;
qui
ne serait qu’invention, qui inventerait sa vérité. Ce serait un de ce
720
emblance extérieure ; qui ne serait qu’invention,
qui
inventerait sa vérité. Ce serait un de ces miracles de liberté dont n
721
dans ce livre, beaucoup de ces petites merveilles
qui
valent de gros romans « bien faits ». Car il y a toujours assez de vé
722
s non, nous préférons voir ici l’un de ces signes
qui
de toutes parts annoncent une rentrée de l’âme dans la littérature la
723
otre temps, ne fût-ce que pour faite honte à ceux
qui
sont encore capables d’une telle honte, de leur indifférence à l’endr
724
à l’endroit de l’être le plus monstrueusement pur
qui
se soit révélé par le truchement de la poésie française. — Livre un p
725
’élargisse pas plus une question aussi centrale —
qui
est, si l’on veut, la question d’Orient-Occident. Et pourquoi cette h
726
aud, « mystique à l’état sauvage », un catholique
qui
s’ignore, il n’est pas plus admissible d’inférer du mépris de Rimbaud
727
quand cela serait ! dirons-nous, — avec le Benda
qui
ne trahit pas.) D’autre part, de plus impertinents que moi ne manquer
728
Car il y a un sophiste en M. Benda, un polémiste
qui
joue de la raison ratiocinante tout comme si elle n’était pas le cont
729
ationnelles », c’est-à-dire fausses mais claires,
qui
lui permettent de triompher syllogistiquement de l’adversaire, sinon
730
che, n’en apparaît que plus pur. « Noms de clowns
qui
me viennent l’esprit : Julien Benda… », écrit Aragon. Et Daudet nous
731
dur amour de la vérité tout court. Celle-là même
qui
paraît anarchique dans un monde où tout est bon à quelque chose, où r
732
ugle-t-il ? Veux-tu conserver, ô cruel, des ailes
qui
donnent des rhumes à ton grand-père et sont en scandale aux meilleurs
733
es. On le félicita de son retour à l’état normal,
qui
est pédestre. Mais à partir de ce jour, on lui fit sentir qu’il était
734
était devenu beaucoup moins intéressant. ⁂ Celui
qui
a des ailes sera persécuté à cause de ses ailes, mais celui qui n’en
735
s sera persécuté à cause de ses ailes, mais celui
qui
n’en a pas sera méprisé parce qu’il n’en a pas. Le libéralisme
736
envoya un ange porteur d’une solution fort simple
qui
d’ailleurs était la bonne, car le grand Remède, c’est un Simple. Des
737
unes gens ont une façon de trancher les questions
qui
vous désarme. Craignant qu’on ne lui fît un mauvais parti, l’ange tro
738
e à une femme blonde. Je suis noire. Mais je sais
qui
c’est. J’ai fait suivre. Alexandrine un jour m’a laissé entendre qu’e
739
e, avec l’ironie tranquille du bon sens bafoué et
qui
s’en moque, décrit la stupidité de l’enseignement tel qu’il est prati
740
Je marque d’autre part la nécessité de tout cela
qui
me blesse, la liaison fatale avec la démocratie, de tout ce qui moles
741
la liaison fatale avec la démocratie, de tout ce
qui
moleste ma liberté et sans doute celle de beaucoup d’autres à qui for
742
iberté et sans doute celle de beaucoup d’autres à
qui
forcément, je ressemble. Nous vivons sous un régime radical à sécréti
743
ons sous un régime radical à sécrétion socialiste
qui
a été établi par coup de force, que les libéraux ont admis, conformém
744
finition du naïf dans le monde moderne : individu
qui
soutient des idées qui ne rapportent rien. En effet, je ne représente
745
e monde moderne : individu qui soutient des idées
qui
ne rapportent rien. En effet, je ne représente aucun parti, aucune fi
746
ation, ne m’étant pas livré à l’enquête préalable
qui
seule eût pu, à la rigueur, me donner ce droit bien inutile. Pourtan
747
e, ils sont plus nombreux qu’on ne le pense, ceux
qui
refusent d’être complices dans cet attentat à l’intégrité humaine qu’
748
ique. Je me contente de vitupérer ce que je vois,
qui
est laid. Quand la soupe est brûlée, on la renvoie, même si l’on n’es
749
un pauvre utopiste, etc. Ce sont les positivistes
qui
parlent ainsi, ceux qui croient aux faits. Je leur réponds : 1° qu’il
750
Ce sont les positivistes qui parlent ainsi, ceux
qui
croient aux faits. Je leur réponds : 1° qu’ils ne peuvent me dénier l
751
’époque, et on le peut efficacement. 2° Rira bien
qui
rira le dernier. B. Réponses du type : vous êtes un rétrograde, un in
752
tisans d’une démocratie progressiste et tolérante
qui
se livrent à ces excès de langage, je les renvoie en corps au chapitr
753
rigueur jusque dans leurs raisonnements. Pour moi
qui
cherche à démêler la vérité sans égard aux dérangements, même violent
754
1. Mes prisons Il existe des gens
qui
s’attendrissent sur leurs souvenirs de classe. C’est qu’ils les confo
755
verticale, et où il y avait toujours des robinets
qui
coulaient pour emplir ou pour vider un bassin (et souvent les deux),
756
is sensible au charme de cette fantaisie. Mais ce
qui
fait très bien dans un Cahier de la quinzaine, ça faisait de mauvaise
757
ourant n’est pas une fantaisie pour ce petit être
qui
s’énerve, qui embrouille les règles, qui a sommeil, qui a peur de fai
758
as une fantaisie pour ce petit être qui s’énerve,
qui
embrouille les règles, qui a sommeil, qui a peur de faire faux, parce
759
tit être qui s’énerve, qui embrouille les règles,
qui
a sommeil, qui a peur de faire faux, parce que les autres auront fait
760
énerve, qui embrouille les règles, qui a sommeil,
qui
a peur de faire faux, parce que les autres auront fait juste, et qui
761
faux, parce que les autres auront fait juste, et
qui
voudrait bien pleurer, et qui recommence à gratter son ardoise où sèc
762
ront fait juste, et qui voudrait bien pleurer, et
qui
recommence à gratter son ardoise où sèchent des traînées de craie gri
763
… Et c’est cela l’enfance insouciante ? Qu’est-ce
qui
ressemble plus au souci quotidien des grandes personnes ? Mais l’enfa
764
e de foie de morue avant le repas, et le monsieur
qui
racontait gravement des choses qu’on ne comprend pas, la prière du so
765
en ces promenades en tenant la forte main du père
qui
fait de longs pas réguliers… L’École, dans ce concert de souvenirs, n
766
alaise inavouable, cette règle méchante, ce souci
qui
renaît chaque jour, je pense que tout cela tient trop de place dans n
767
ent seul parmi ces petits êtres en tabliers bleus
qui
alignaient leurs bâtons en rêvant à leur manière. Un jour cela m’ennu
768
syllabe après syllabe les ânonnements des élèves
qui
déchiffraient les premières phrases exemplaires. (J’aimais pourtant Z
769
’illustrer par d’innombrables exemples cet axiome
qui
devint la formule de mes premières douleurs morales. Après six ans de
770
s m’en servir craignant peut-être des découvertes
qui
eussent ruiné trop de certitudes apprises. Enfin j’ouvris, c’est-à-di
771
nuels des Frères ∴, par l’esprit petit-bourgeois,
qui
est une généralisation de l’avarice, et par les dogmes démocratiques,
772
on de l’avarice, et par les dogmes démocratiques,
qui
sont une généralisation de la règle de trois, aussi profondément cert
773
ssait comme l’achèvement idéal et nécessaire — et
qui
était le seul pour lequel on nous préparait —, c’était un système d’a
774
rganisé des esprits moyens, prosaïques et rassis3
qui
tiennent aujourd’hui les charges de l’État, piliers d’un régime dont
775
plus de « superstitions grossières » comme celles
qui
touchent à l’action des étoiles par exemple. Mais nous avions acquis
776
vions un tas de choses douloureusement ennuyeuses
qui
sont dans les livres — et nulle part ailleurs. Maigre nourriture pour
777
e valeur simplement humaine, et une honte secrète
qui
exaspérait ce mépris et le rendait agressif. Mais moi, j’avais trop s
778
t à l’armée que les instituteurs antimilitaristes
qui
signent des manifestes en mauvais français — et je ferais de la peine
779
ent. J’ai fait allusion au lieutenant-instituteur
qui
veut faire de la pédagogie avec sa section. L’instituteur-lieutenant
780
dagogie avec sa section. L’instituteur-lieutenant
qui
veut traiter militairement ses élèves témoigne de la même maladresse
781
e maladresse professionnelle. J’en connaissais un
qui
avait coutume de dire à une classe de garçons de 10 à 11 ans : « J’ai
782
uoi peut mener l’enseignement donné par des êtres
qui
brouillent à ce point les méthodes. Simple remarque pendant que nous
783
bourgeoisie. Est-ce que l’esprit petit-bourgeois
qui
imprègne l’enseignement primaire constitue l’apport des instituteurs,
784
n de la cloche : l’odeur de goudron et d’urinoirs
qui
imprègne les corridors et les habits des écoliers empeste encore mes
785
le à tous ces monuments « de la mauvaise époque »
qui
sont dans nos villes l’apport du xixe siècle. Ils ne parviennent ni
786
i je ne cherche point l’équité. Pas plus que vous
qui
défendez de parti pris ce que j’attaque. L’esprit d’équité, avec son
787
e vérité, il s’en faut. Or je ne suis pas de ceux
qui
subordonnent la vérité à la tranquillité bourgeoise. Je tiens le « ga
788
ssification le plus possible de « connaissances »
qui
dès lors deviennent obligatoires. La somme et l’arrangement des parti
789
ent s’inscrire au terme de chaque trimestre. Ceux
qui
arrivent après la clôture ont à refaire l’étape. On obtient par ce mo
790
eure que la connaissance n’est pas exigée de ceux
qui
établissent les programmes et les examens. « Les examens faussent com
791
ins devenus le but même de l’instruction ; la fin
qui
justifie les moyens et à quoi l’on subordonne tout, plaisir, goût au
792
s connaissances De l’existence des programmes,
qui
est un fait, et de l’existence de la Démocratie, qui est une prétenti
793
est un fait, et de l’existence de la Démocratie,
qui
est une prétention (réservons le mot d’idéal), découle cette exigence
794
arquer que ce principe est à la base du système ;
qui
repose donc sur une tranquille méconnaissance de la nature humaine. L
795
spondent à aucune réalité. Ils ne renferment rien
qui
soit de première main, rien qui soit authentique. Ils négligent toute
796
e renferment rien qui soit de première main, rien
qui
soit authentique. Ils négligent toutes les particularités, toutes les
797
valeur éducative des choses n’apparaît qu’à celui
qui
entre en commerce intime avec elles. On apprend plus de deux que de m
798
iaire de l’école. Mais, s’il est des disciplines
qui
renforcent, il en est d’autres qui amoindrissent. La discipline scola
799
es disciplines qui renforcent, il en est d’autres
qui
amoindrissent. La discipline scolaire consiste à faire tenir les enfa
800
opres à étouffer toute spontanéité chez un peuple
qui
vraiment ne péchait point par l’excès de cette vertu. La discipline p
801
es défense de, petites crottes noires et blanches
qui
marquent un peu partout le passage de l’État, et dont la vue permet à
802
e passage de l’État, et dont la vue permet à ceux
qui
tombent du ciel sur notre sol de s’écrier sans hésiter : « Liberté, l
803
les bancs d’une salle d’école, vous n’aurez rien
qui
ressemble en quoi que ce soit à aucun état social existant. Ce qui es
804
quoi que ce soit à aucun état social existant. Ce
qui
est vrai, c’est que le fait, absolument nouveau dans l’Histoire, que
805
oise, admiration des forts en gueule, — tout cela
qui
deviendra plus tard socialisme, morgue bourgeoise, esprit de parti, a
806
llement négative. Elle consiste à persécuter ceux
qui
, en quelque manière que ce soit, voudraient « se distinguer ». (Le mé
807
l’ancienne Suisse, à l’usage du peuple souverain
qui
ne manque pas d’en être flatté. Et puis, quelle est cette préparation
808
é. Et puis, quelle est cette préparation à la vie
qui
commence par nous soustraire à l’influence de la vie ? Quelle est cet
809
ce de la vie ? Quelle est cette éducation sociale
qui
enlève l’enfant à la famille ?5 Quel est cet instrument de perfection
810
el est cet instrument de perfectionnement civique
qui
assure l’écrasement des plus délicats par les plus vulgaires ? L’i
811
Le bon sens voudrait que le bon élève soit celui
qui
sait utiliser pour son profit humain la petite somme de connaissances
812
i moins.) Ou encore : que le bon élève soit celui
qui
supporte le mieux le traitement scolaire ; celui dont la valeur humai
813
êcher de trouver suspecte. Le bon élève est celui
qui
a de bons points. Or les bons points vont aux parfaits imitateurs. Oy
814
rtient manifestement à la race dangereuse de ceux
qui
voient avec leurs yeux. Le bon élève est aussi l’élève discipliné. L’
815
nt6, un conformisme d’imbéciles ou d’impuissants,
qui
d’ailleurs ne peut être qu’à l’avantage des gens en place, vieille hi
816
instituteurs. À la vérité, il s’agit de réussites
qui
, pour avoir enivré l’espoir et enflammé l’ambition d’un grand nombre
817
la flèche de l’édifice administratif. Et c’est ce
qui
s’appelle une belle carrière. Mais ces brillants météores ne troublen
818
superstition, par ailleurs fort grande. Tous ceux
qui
ont eu l’occasion de comparer les bons élèves de diverses classes d’u
819
rai là, renonçant pour cette fois à démontrer, ce
qui
serait facile, qu’ils constituent une inversion méthodique de toutes
820
mme. 4. Ce ne sont pas seulement les meilleurs
qui
sont sacrifiés. Voici ce que M. E. Duvillard dit des enfants peu doué
821
pproprié, tombent dans une apathie intellectuelle
qui
les conduit souvent à l’imbécillité et au vice. » Emmanuel Duvillard,
822
lule amère des connaissances. On songe à M. Ford,
qui
donne à ses ouvriers un second dimanche, afin qu’ils consomment deux
823
s tous ces mouvements des possibilités lointaines
qui
sont pour me plaire ; un grignotement du système officiel qui pourrai
824
r me plaire ; un grignotement du système officiel
qui
pourrait bien un jour l’atteindre au cœur, et je vois tout ce que cel
825
dont toute la personne était un enseignement, et
qui
n’avait pas des élèves, mais des disciples. Celui-là seul favorise le
826
-là seul favorise le développement des individus,
qui
ne cherche pas un rendement mais qui dépose une semence spirituelle.
827
s individus, qui ne cherche pas un rendement mais
qui
dépose une semence spirituelle. Qui sait ?… En attendant, puisqu’il f
828
endement mais qui dépose une semence spirituelle.
Qui
sait ?… En attendant, puisqu’il faut attendre, je salue ces jeunes ge
829
puisqu’il faut attendre, je salue ces jeunes gens
qui
appliquent avec ferveur les principes de l’école libre, qui se moquen
830
uent avec ferveur les principes de l’école libre,
qui
se moquent des programmes, et dont les classes joyeuses sont de vraie
831
n intégrité et son urgence. 7. Ou des appareils
qui
en tiennent lieu. 8. Voir à l’appendice le sens que je donne à ce mo
832
Pour qu’on n’ait pas le temps d’écouter la nature
qui
répète par toutes ses voix, d’un milliard de façons, que c’est absurd
833
e temps de découvrir la Liberté9, parce que celui
qui
l’a embrassée une fois, une seule fois, sait bien que tout le reste e
834
emplit suffisamment son rôle politique et social,
qui
est de fabriquer des électeurs (si possible radicaux, en tout cas dém
835
, représentant l’œuvre de Kitchener : une machine
qui
absorbait des gentlemen et rendait des tommies. La machine scolaire,
836
lés et dotés d’une petite mécanique à quatre sous
qui
suffit à régler désormais l’automatisme de la vie civique. Le cerveau
837
logiques, voire aux besoins purement sentimentaux
qui
peuvent apparaître chez les enfants ? Ce serait de l’art pour l’art.
838
s tombez mal. J’appartiens à cette espèce de gens
qui
font confiance à leur sensibilité plus qu’aux idées des autres. Or, c
839
s autres. Or, c’est une révolte de ma sensibilité
qui
me dresse contre l’École. Mes arguments ne se mettent en branle qu’ap
840
sque opposés coïncident en tant de points — voilà
qui
m’inquiéterait, à votre place.
841
iales, eh bien ! elle apprendra que le seul péché
qui
n’a pas de pardon c’est le péché contre l’Esprit. Aujourd’hui qu’il s
842
ous côtés de belles catastrophes. Je suis de ceux
qui
s’en réjouissent mauvaisement. (« C’est bien fait. C’était trop laid
843
que diminuer le « rendement » quantitatif de ceux
qui
s’y livrent. Je ne veux pas me poser ici en défenseur des vertus patr
844
crates convaincus, partisans des « lumières », et
qui
pourtant s’indignent de voir la morale actuelle s’attaquer, voyez-vou
845
ois qu’elle a surtout besoin d’une purge violente
qui
chasse ce ver solitaire du matérialisme. Et quand on m’aura démontré
846
te exigence est satisfaite naît un nouveau besoin
qui
est précisément d’échapper à cette organisation. Or il semble bien qu
847
ons-là, s’il faut en croire les signes de révolte
qui
apparaissent de toutes parts. Mais l’école empoisonne les germes d’un
848
gnard auquel il est promis. Mais elle tue tout ce
qui
lui donnerait l’envie de se libérer — et peut-être les moyens. Vaste
849
ireligieuse de ce temps. L’instruction religieuse
qui
prend les enfants au sortir de l’école primaire, arrive trop tard. Le
850
on publique contre le progrès Un beau titre. Et
qui
a meilleure façon que le reste, pensez-vous. Il faut avouer qu’avec c
851
s servants de la machine sont socialistes : voilà
qui
ne change pas le rendement, j’imagine, ni la nature des produits excr
852
e retirer brusquement ces sièges, farce connue et
qui
ridiculise à coup sûr sa victime. En fait de farces, vous allez feind
853
de l’inertie et à perpétuer mécaniquement tout ce
qui
est depuis Numa Droz. Conservatrice, et non pas réactionnaire, non, m
854
t point de le dire, avec ce sens exquis du cliché
qui
est un hommage à vos maîtres respectés. La Démocratie, par le moyen d
855
cette opération deux temps : d’abord critiquer ce
qui
est — par la comparaison avec ce qui fut, ou ce qui devrait être ; en
856
critiquer ce qui est — par la comparaison avec ce
qui
fut, ou ce qui devrait être ; ensuite, préparer le terrain pour les j
857
i est — par la comparaison avec ce qui fut, ou ce
qui
devrait être ; ensuite, préparer le terrain pour les jeux nouveaux qu
858
es et de cette matière rarement « hygiénique » et
qui
définit notre âge : la paperasse ? Réponse ? Petits étourdis. Réponse
859
balayages à faire, un grand courant d’air à créer
qui
emportera toutes ces statistiques et ces journaux, il en restera touj
860
la forme la plus commune de la peste rationaliste
qui
sévit dans le monde depuis le xviiie (depuis les dernières pestes no
861
e s’est développée au xviiie dans l’aristocratie
qui
n’y voyait qu’un jeu. Durant tout le xixe elle est descendue dans la
862
t souffre notre imagination créatrice ; c’est lui
qui
stérilise nos utopies et les empêche de devenir autre chose que des u
863
cobine et de cette formidable expérience négative
qui
aura duré deux siècles au moins. L’évolution de l’humanité paraît con
864
véritable progrès veut qu’on s’attaque à tout ce
qui
entrave cet avènement. C’est pourquoi je réclame l’expulsion de la co
865
me sociale que nous appelons sans la connaître et
qui
s’élabore déjà secrètement, que ce mépris et ce scepticisme sont d’un
866
d’une mésalliance avec l’Avarice bourgeoise — et
qui
sans cesse déroge.
867
de chair et d’esprit, ou des pantins articulés. (
Qui
tiendra les ficelles, peu importe.) Les économistes (mot stupide) et
868
ature le sens de la liberté. Elle détruit tout ce
qui
permettrait d’échapper à la mécanique. Bref, elle perpétue ce manque
869
inue. Qu’on ne s’y trompe pas : le sens technique
qui
tient lieu d’imagination à l’homme moderne n’est pas créateur d’êtres
870
s et des utopistes. J’appelle anarchiste, tout ce
qui
est violemment et intégralement humain. L’anarchie est un degré d’int
871
archiste que j’aime est simplement un homme libre
qui
a une foi (ou un amour) et qui s’y consacre. (Mais alors !… Je vois à
872
ent un homme libre qui a une foi (ou un amour) et
qui
s’y consacre. (Mais alors !… Je vois à votre mine stupidement rassuré
873
venteur. Les sots vont répétant que c’est un être
qui
ignore le réel. C’est justement parce qu’il le connaît mieux qu’eux q
874
s s’y soumettre sans combat. L’utopiste est celui
qui
ne se résigne à aucun état de choses. Il est pour le « mieux » contre
875
connus, pour l’esprit le plus dangereusement plat
qui
soit. (Il est plus que plat : il est creux.) Si beaucoup de personnes
876
teurs aux pommes de terre ? Impossible. Le peuple
qui
déteste l’école a pourtant faim d’instruction15, et se croirait lésé
877
er le terrain. D’autre part, il faut partir de ce
qui
est. Mais comment retourner contre l’ennemi ses propres batteries ? A
878
monde16 et non plus en barbare cette fois-ci. Ce
qui
l’empêche de comprendre, ici encore, c’est la peur scolaire des mots.
879
t d’ailleurs. Tant mieux. Il y a beaucoup de gens
qui
ne peuvent pas séparer une méthode des fins auxquelles on l’applique
880
nous permettrait de comprendre beaucoup de choses
qui
restent cachées aux agités ; la nature par exemple. Je ne demande pas
881
e semblables accusations. Du moment que n’importe
qui
juge et contrôle n’importe quoi, il faut bien inventer des dessous po
882
premières victimes du système qu’il propagent et
qui
les fait vivre. La question se complique dès que l’instituteur prend
883
parlez de la grande vulgarité de mes attaques. Ce
qui
est vulgaire, au plein sens du mot, c’est le genre distingué de la bo
884
u mot, c’est le genre distingué de la bourgeoisie
qui
se monte le cou. 13. Économistes et philosophes : ces Messieurs n’a
885
e le sens. Ils les lancent à la tête de tous ceux
qui
les dérangent, comme des pavés, ou plutôt des grenades, avec la frous
886
e, avec l’ironie tranquille du bon sens bafoué et
qui
s’en moque, décrit la stupidité de l’enseignement tel qu’il est prati
887
Je marque d’autre part la nécessité de tout cela
qui
me blesse, la liaison fatale avec la démocratie, de tout ce qui moles
888
la liaison fatale avec la démocratie, de tout ce
qui
moleste ma liberté et sans doute celle de beaucoup d’autres à qui for
889
iberté et sans doute celle de beaucoup d’autres à
qui
forcément, je ressemble. Nous vivons sous un régime radical à sécréti
890
ns sous un régime radical à sécrétion socialiste,
qui
a été établi par coup de force, que les libéraux ont admis, conformém
891
finition du naïf dans le monde moderne : individu
qui
soutient des idées qui ne rapportent rien. En effet, je ne représente
892
e monde moderne : individu qui soutient des idées
qui
ne rapportent rien. En effet, je ne représente aucun parti, aucune fi
893
ation, ne m’étant pas livré à l’enquête préalable
qui
seule eût pu, à la rigueur, me donner ce droit bien inutile. Pourtant
894
e, ils sont plus nombreux qu’on ne le pense, ceux
qui
refusent d’être complices dans cet attentat à l’intégrité humaine qu’
895
ique. Je me contente de vitupérer ce que je vois,
qui
est laid. Quand la soupe est brûlée, on la renvoie, même si l’on n’es
896
un pauvre utopiste, etc. Ce sont les positivistes
qui
parlent ainsi, ceux qui croient aux faits. Je leur réponds : 1° qu’il
897
Ce sont les positivistes qui parlent ainsi, ceux
qui
croient aux faits. Je leur réponds : 1° qu’ils ne peuvent me dénier l
898
’époque, et on le peut efficacement. 2° rira bien
qui
rira le dernier. B. Réponses du type : vous êtes un rétrograde, un i
899
tisans d’une démocratie progressiste et tolérante
qui
se livrent à ces excès de langage. Je les renvoie en corps au chapitr
900
rigueur jusque dans leurs raisonnements. Pour moi
qui
cherche à démêler la vérité sans égards aux dérangements, même violen
901
. Guguss, journal comique d’une grande vulgarité
qui
jouait alors le rôle de nos bandes dessinées.
902
1. Mes prisons Il existe des gens
qui
s’attendrissent sur leurs souvenirs de classe. C’est qu’ils les confo
903
verticale, et où il y avait toujours des robinets
qui
coulaient pour emplir ou pour vider un bassin (et souvent les deux),
904
is sensible au charme de cette fantaisie. Mais ce
qui
fait très bien dans un Cahier de la quinzaine, ça faisait de mauvaise
905
ourant n’est pas une fantaisie pour ce petit être
qui
s’énerve, qui embrouille les règles, qui a sommeil, qui a peur de fai
906
as une fantaisie pour ce petit être qui s’énerve,
qui
embrouille les règles, qui a sommeil, qui a peur de faire faux, parce
907
tit être qui s’énerve, qui embrouille les règles,
qui
a sommeil, qui a peur de faire faux, parce que les autres auront fait
908
énerve, qui embrouille les règles, qui a sommeil,
qui
a peur de faire faux, parce que les autres auront fait juste, et qui
909
faux, parce que les autres auront fait juste, et
qui
voudrait bien pleurer, et qui recommence à gratter son ardoise où sèc
910
ront fait juste, et qui voudrait bien pleurer, et
qui
recommence à gratter son ardoise où sèchent des traînées de craie gri
911
… Et c’est cela l’enfance insouciante ? Qu’est-ce
qui
ressemble plus au souci quotidien des grandes personnes ? Mais l’enfa
912
e de foie de morue avant le repas, et le monsieur
qui
racontait gravement des choses qu’on ne comprend pas, la prière du so
913
ns ces promenades en tenant la forte main du père
qui
fait de longs pas réguliers… L’École, dans ce concert de souvenirs, n
914
alaise inavouable, cette règle méchante, ce souci
qui
renaît chaque jour, je pense que tout cela tient trop de place dans n
915
ent seul parmi ces petits êtres en tabliers bleus
qui
alignaient leurs bâtons en rêvant à leur manière. Un jour cela m’ennu
916
syllabe après syllabe les ânonnements des élèves
qui
déchiffraient les premières phrases exemplaires. (J’aimais pourtant Z
917
’illustrer par d’innombrables exemples cet axiome
qui
devint la formule de mes premières douleurs morales. Après six ans de
918
s m’en servir craignant peut-être des découvertes
qui
eussent ruiné trop de certitudes apprises. Enfin j’ouvris, c’est-à-di
919
qués par Numa Droz, par l’esprit petit-bourgeois,
qui
est une généralisation de l’avarice, et par les dogmes démocratiques,
920
on de l’avarice, et par les dogmes démocratiques,
qui
sont une généralisation de la règle de trois, aussi profondément cert
921
ssait comme l’achèvement idéal et nécessaire — et
qui
était le seul pour lequel on nous préparait — c’était un système d’ab
922
organisé des esprits moyens, prosaïques et rassis
qui
tiennent aujourd’hui les charges de l’État, piliers d’un régime dont
923
plus de « superstitions grossières » comme celles
qui
touchent à l’action des étoiles par exemple. Mais nous avions acquis
924
vions un tas de choses douloureusement ennuyeuses
qui
sont dans les livres — et nulle part ailleurs. Nous arrivions dans la
925
e valeur simplement humaine, et une honte secrète
qui
exaspérait ce mépris et le rendait agressif. Mais moi, j’avais trop s
926
t à l’armée que les instituteurs antimilitaristes
qui
signent des manifestes en mauvais français — et je ferais de la peine
927
vil. J’ai fait allusion au lieutenant-instituteur
qui
veut faire de la pédagogie avec sa section. L’instituteur-lieutenant
928
dagogie avec sa section. L’instituteur-lieutenant
qui
veut traiter militairement ses élèves témoigne de la même maladresse
929
même maladresse professionnelle. J’en connais un
qui
avait coutume de dire à une classe de garçons de 10 à 11 ans : « J’ai
930
uoi peut mener l’enseignement donné par des êtres
qui
brouillent à ce point les méthodes. Simple remarque, pendant que nous
931
bourgeoisie. Est-ce que l’esprit petit-bourgeois
qui
imprègne l’enseignement primaire constitue l’apport des instituteurs,
932
n de la cloche : l’odeur de goudron et d’urinoirs
qui
imprègne les corridors et les habits des écoliers empeste encore mes
933
le à tous ces monuments « de la mauvaise époque »
qui
sont dans nos villes l’apport du xixe siècle. Ils ne parviennent ni