1
de l’Ouest celtique ; le Midi sec et enfiévré des
troubadours
; et de l’autre côté de l’Europe, aux marches slaves, ces burgs secre
2
était la « Dame des pensées » dans la lyrique des
troubadours
, suppose donc la chasteté, ou la non-possession des corps. D’Amor mou
3
il ennoblissait mais encore il anoblissait : les
troubadours
accédaient socialement au niveau de l’aristocratie, qui les traitait
4
re-Dame pour répondre au culte de la « Dame » des
troubadours
. Cet amour courtois ne fleurit que parmi les obstacles, exclut toute
5
n permettent de la connaître, tous les thèmes des
troubadours
, développés avec un lyrisme, un vocabulaire qui resteront au cours de
6
siècles ceux des grands mystiques. Ainsi tous les
troubadours
étaient des cathares ? J’en suis persuadé, dit Denis de Rougemont, qu
7
orie aussi originale. D’ailleurs, on sait que les
troubadours
n’allaient que chez les seigneurs cathares, fort nombreux, et qui ado
8
mythe de Tristan avec la tradition courtoise, les
troubadours
et le catharisme. C’est ainsi que les livres II à V de L’Amour et l’
9
le plus, et j’ai trouvé que c’était la poésie des
troubadours
. Quant à savoir d’où vient cette dernière, c’est un problème sur lequ
10
personnelle ? La voici. À la même époque que les
troubadours
, fleurissait dans le Languedoc, en Provence, dans une partie de l’Esp
11
des notions tout à fait comparables à celles des
troubadours
: refus de la consommation de l’amour, exaltation de l’amour chaste,
12
, par exemple. Par ailleurs, on sait que certains
troubadours
étaient cathares, des travaux tout à fait récents, publiés en même te
13
luence de la mystique cathare et de la poésie des
troubadours
, la passion reçoit droit de cité. Elle peut s’exprimer dans le langag
14
au notre « tenson », comme on disait au temps des
troubadours
. Croyez-moi, je ne cherche pas à esquiver des objections précises111
15
ands me contait qu’après 5 ans de travail sur les
troubadours
, à Francfort, il avait tenu à faire deux semestres à Toulouse. Il y a
16
? C’est en Allemagne qu’on se passionne pour les
troubadours
et qu’on les connaît. » 111. La citation d’Ibn Dawoud que vous m’opp
17
t au suzerain. Le chevalier breton, tout comme le
troubadour
méridional, se reconnaît le vassal d’une Dame élue. Mais en fait, il
18
rtezia, l’amour courtois. 6.L’amour courtois :
troubadours
et cathares Que toute la poésie européenne soit issue de la poésie
19
la poésie européenne soit issue de la poésie des
troubadours
au xiie siècle, c’est ce dont personne ne saurait plus douter. « Oui
20
e, c’est-à-dire que le poète, ne pouvant être que
troubadour
, était tenu de parler — et de l’apprendre s’il ne le savait pas — le
21
l’apprendre s’il ne le savait pas — le langage du
troubadour
, qui n’a jamais été que le provençal.28 » Qu’est-ce que la poésie des
22
que le provençal.28 » Qu’est-ce que la poésie des
troubadours
? L’exaltation de l’amour malheureux. « Il n’y a dans toute la lyriqu
23
r mou castitaz (d’amour vient chasteté) chante le
troubadour
toulousain Guilhem Montanhagol. L’Amour suppose aussi un rituel : le
24
.32 » Or, s’il est à ce point « évident » que les
troubadours
ne tiraient rien de la réalité sociale, il paraît non moins évident q
25
: tout compte fait, cela ne se tient pas, car les
troubadours
, paraît-il, avaient trop peu de culture pour connaître cette poésie.
26
. Je me refuse à supposer un seul instant que les
troubadours
furent des faibles d’esprit, tout juste bons à répéter sans se lasser
27
7.Hérésie et poésie Doit-on considérer les
troubadours
comme les « croyants » de l’Église cathare, et comme les chantres de
28
on : comment et par quoi expliquer le lyrisme des
troubadours
, si l’on nie que l’hérésie cathare en ait été la source vive ? Otto R
29
o Rahn n’hésite point à écrire : « La plupart des
troubadours
étaient hérétiques, tous les cathares étaient troubadours. » Mais nou
30
urs étaient hérétiques, tous les cathares étaient
troubadours
. » Mais nous avons assez de bonnes raisons pour nous passer de toute
31
ion enthousiaste. Est-ce pure coïncidence, si les
troubadours
comme les cathares glorifient l’amour « perpétuellement insatisfait »
32
s. Voyons plutôt les arguments adverses. Tous les
troubadours
, dira-t-on, ne furent pas dans le camp de l’hérésie. Plusieurs finire
33
que ce fût possible en soi, que tels d’entre les
troubadours
ignoraient les analogies de leur lyrisme et du dogme cathare, on n’au
34
la beauté, plutôt courant ? Et si l’on dit : ces
troubadours
ne parlent point de leurs croyances dans les poésies qui nous restent
35
qui nous donne à penser si l’on songe à tous les
troubadours
qui devaient subir un apparent « mariage » avec l’Église de Rome dont
36
viendra l’aube. Mais à la fin de la chanson, le
troubadour
a-t-il trahi ses vœux ? Ou bien a-t-il trouvé au sein de la nuit la L
37
y voir la source du lyrisme courtois ; 2° Que les
troubadours
n’ont jamais dit qu’ils suivaient cette religion, ou que c’était d’el
38
naître une rhétorique aussi précise que celle des
troubadours
. Je répondrai dans l’ordre de ces critiques. 1. Religion mal connue S
39
le remarquer. Parlant de la lyrique abstraite des
troubadours
du xiiie siècle, et de la confusion qu’elle favorise, de Dieu et de
40
ans conséquences. Soit. Mais les théories que les
troubadours
développaient avec une si grave application, ne sont-elles pas aux an
41
Je ne vois pas qu’elle en trouve ailleurs. 2. Les
troubadours
gardent le secret Nous avons dit plus haut pour quelles raisons impér
42
symbolisme courtois, s’il explique de la part des
troubadours
certaines confusions ou abus, en explique davantage de notre part. Si
43
rité » (p. 199). C’est dire que le « secret » des
troubadours
était en somme une évidence symbolique aux yeux des initiés et des sy
44
de débrouiller ». (Op. cit., II, p. 16.) Mais le
troubadour
Alegret l’a fort bien dit : « Mon vers (poème) paraîtra insensé au s
45
e lui poser une énigme » ? On peut penser que les
troubadours
étaient mus par des passions moins puériles… « J’entrelace des mots r
46
mais elle demeure presque insoluble : comment les
troubadours
entendaient-ils leurs propres symboles ? Et d’une manière plus généra
47
… Qu’on se rappelle ce seigneur jaloux qui tue le
troubadour
favori de sa femme, et fait servir le cœur de la victime sur un plat.
48
en de Troyes, et les poètes du Nord disciples des
troubadours
, Gace Brûlé, Gautier d’Épinal, Blondel de Nesle « qui font penser aux
49
t pourquoi vouloir à tout prix que les poèmes des
troubadours
comportent des notations « réalistes » et des descriptions précises d
50
l érudit qu’il semblerait que toute la poésie des
troubadours
fût l’œuvre d’un seul auteur louant une Dame unique !) Où est alors c
51
tit fait encore : deux des plus ardents parmi les
troubadours
à louer les beautés de leur Dame, Arnaut Daniel et l’Italien Guinizel
52
s de débauche que beaucoup ont portées contre les
troubadours
— l’on sait au vrai peu de choses de leurs vies — nous rappellerons l
53
athares, et plus encore chez leurs disciples, les
troubadours
. Des accusations horrifiantes figurent à cet égard dans les registres
54
naître une rhétorique aussi précise que celle des
troubadours
? C’est l’argument que les romanistes ont coutume d’opposer à l’inter
55
tions al-Hallaj, Al-Ghazali et Sohrawardi d’Alep,
troubadours
de l’Amour suprême, chantres courtois de l’Idée voilée, objet aimé ma
56
d’une pareille polémique s’appliquent au cas des
troubadours
, et plus tard, nous le verrons, au cas des grands mystiques occidenta
57
Or selon certains interprètes de la mystique des
troubadours
, la Dame des pensées ne serait autre que la part spirituelle et angél
58
l de la femme aimée, et signifie ici Dieu. Or les
troubadours
nommaient aussi la Dame de leurs pensées d’un nom conventionnel ou se
59
el), c’est un des thèmes constants du lyrisme des
troubadours
, puis de Dante et enfin de Pétrarque. Tous ces poètes attachent au «
60
ngiers (médisants, indiscrets, espions) et que le
troubadour
couvre d’invectives. Nos savants commentateurs ne savent trop que fai
61
, roi d’Angleterre73. Elle emmenait avec elle ses
troubadours
. C’est par elle et par eux entre autres que les trouvères anglo-norma
62
» et tantôt plus « barbares » que les poèmes des
troubadours
, dont ils sont cependant inspirés de la manière la plus incontestable
63
d bien même les trouvères seraient inférieurs aux
troubadours
dans la connaissance mystique, ils n’ont pas introduit dans leurs rom
64
considérée comme une ascèse, le « mal aimé » des
troubadours
. Voici Tristan livré au plus cruel conflit, lorsqu’au soir de ses noc
65
de l’amour courtois, lorsqu’on passe du Midi des
troubadours
au Nord plus barbare des trouvères, nous sommes en mesure de voir dor
66
. Rahn fait probablement allusion à l’aventure du
troubadour
Pierre de Barjac. On connaît d’autres cas où l’amant d’une femme — to
67
belle ». 31. A. Jeanroy, La Poésie lyrique des
troubadours
, 1934. 32. A. Jeanroy, Introduction à une Anthologie des troubadour
68
2. A. Jeanroy, Introduction à une Anthologie des
troubadours
, 1927. Une page plus loin notre auteur écrit d’ailleurs : « La nobles
69
eviendra. 33. A. Jeanroy, La Poésie lyrique des
troubadours
, I, p. 69. 34. E. Wechssler, Das Kulturproblem des Minnesangs, Hall
70
ise, est un indice probable de catharisme chez un
troubadour
. Les cathares s’appliquaient à parler le langage orthodoxe, moyennant
71
onstration serrée, que l’on prenne les poèmes des
troubadours
comme sources d’études sur le catharisme. — Cf. sur Peire Cardinal hé
72
f. sur Peire Cardinal hérétique : J. Anolade, Les
Troubadours
, p. 209-210. 53. Poésie lyrique des troubadours, II, p. 306. Faut-i
73
Troubadours, p. 209-210. 53. Poésie lyrique des
troubadours
, II, p. 306. Faut-il que je m’excuse de revenir sans cesse à ce livre
74
c’est à-dire de la toute première génération des
troubadours
! Donc l’un des inventeurs de ces « formules ». Nous tenons ici un be
75
ndancieux. On veut à tout prix que le langage des
troubadours
soit le langage naturel de l’amour humain, transposé à l’amour divin.
76
pour répondre au reproche d’insincérité fait aux
troubadours
par nos érudits — reproche lui-même stéréotypé… 58. Mais catholique
77
ons dont il serait difficile de nier que certains
troubadours
n’aient pas été victimes. 62. Textes traduits et commentés dans Wolf
78
es rapports entre la lyrique hispano-arabe et les
troubadours
, voir les études de Menendez y Pelayo, Gonzalez de Palencia, et Riber
79
taine eut pour fils Richard Cœur de Lion, ami des
troubadours
gascons et troubadour lui-même, excommunié par Rome ; et pour fille M
80
hard Cœur de Lion, ami des troubadours gascons et
troubadour
lui-même, excommunié par Rome ; et pour fille Marie de Champagne. 74
81
rances mystiques. On se souvient de la plainte du
troubadour
: Dieu ! comment se peut-il faire Que plus m’est loin plus la désire
82
et rien ne l’attire vers le bas… » (Maximes.) Le
troubadour
Arnaut Daniel parlait aussi de cet « excès de désir » qui enlève « to
83
le à Dieu, à l’amour éternel. Mais supposez qu’un
troubadour
ait exprimé la même prière en feignant de l’adresser à sa Dame. L’ama
84
des Franciscains se répandit en Italie comme les
troubadours
s’étaient répandus dans le Midi de la France : par les routes, sur le
85
des Fioretti 103, attestent que la rhétorique des
troubadours
et des romans courtois sont les sources directes du lyrisme francisca
86
nous à énumérer les principaux thèmes communs aux
troubadours
et aux mystiques orthodoxes : « Mourir de ne pas mourir.106 » La « b
87
amour divin et de l’amour courtois, mais chez les
troubadours
provençaux du xiie siècle. Les plus féconds éléments de leur doctrin
88
angage passionnel nous vient de la rhétorique des
troubadours
. Rhétorique ambiguë par excellence : une dogmatique manichéenne y com
89
passe les limites de l’amour naturel », disait le
troubadour
Guido Cavalcanti, au xiiie siècle. Or le fait de dépasser les limite
90
ue la passion « enthousiaste », la joy d’amor des
troubadours
, devait fatalement aboutir à la passion humaine malheureuse. Cet amou
91
tion digne d’être étudiée minutieusement. 99. Un
troubadour
: « Amour ne me quitte ni bien ne peut m’avoir. » 100. Th. Labande-J
92
n courtoise du Languedoc, dispersant les derniers
troubadours
. Que va devenir la tradition d’Amour ? Il semble bien que dès le seco
93
ouplets sont échangés entre Rambaut de Vaqueiras,
troubadour
languedocien, et le puissant marquis Alberto Malaspina. Il semble bie
94
ie. Une fois de plus, la carte de l’influence des
troubadours
se confond avec celle des hérésies. Un peu plus tard, le mouvement fr
95
ette poésie courtoise du Sud s’inspira-t-elle des
troubadours
? La question est encore obscure. On ne trouve à la cour de Palerme q
96
lle rénove consciemment le langage symbolique des
troubadours
. Les Siciliens étaient tombés dans un douteux allégorisme : ils parla
97
ient la Science sacrée. Sincérité bien propre aux
troubadours
, et toute contraire à celle qu’un moderne imagine ! Dante la définira
98
eurs chez les poètes italiens le vrai mystère des
troubadours
, de même que c’est au crépuscule que se révèlent les sept couleurs do
99
on animant pour la première fois les symboles des
troubadours
d’un souffle parfaitement païen, et non plus du tout hérétique ! On e
100
e poésie courtoise130. Dante a vengé d’avance les
troubadours
en mettant en Enfer des « chevaliers de Marie », moines italiens appe
101
. Elle couvre la même étendue que l’influence des
troubadours
: l’Europe entière. Les minnesänger (chanteurs de l’Amour) en Allemag
102
emander s’il connaissait la tradition secrète des
troubadours
. Mais on peut relever ce fait : que Vérone fut un des principaux cent
103
l. Racine, comme Pétrarque, était de la race des
troubadours
qui trahissent l’Amour pour l’amour : presque tous ont fini en religi
104
eulement serait la délivrance, — selon la foi des
troubadours
… 14. La Nouvelle Héloïse Paysan de Genève, Rousseau échappe à
105
, c’est l’état d’âme créé chez les imitateurs des
troubadours
par une doctrine qu’ils « sécularisaient », n’en connaissant que la r
106
thousiasme est réel, c’est l’« endieusement » des
troubadours
, l’endiosada des mystiques espagnols, la joy d’amor dans son délire d
107
les lois de l’amour chaste transforme l’hymne des
troubadours
en un roman157 — ainsi les puissances du jour, évoquées par le premie
108
s par rapport à l’amour courtois. La religion des
troubadours
se prêtait aux complicités les plus sournoises avec l’instinct qu’ell
109
des cathares, la véritable noblesse est celle du
troubadour
, de celui qui connaît et pratique les leys d’amors. Dante soutiendra
110
agit ici, à l’inverse de ce qui se passa chez les
troubadours
. Béatrice deviendra successivement la Philosophie, la Sagesse et la S
111
Remarques sur les premiers poètes français et les
troubadours
, et de trois volumes (anonymes) de mémoires sur Pétrarque. 143. « On
112
mands, p. 285). 150. Tieck raconte l’histoire du
troubadour
Jauffré Rudel dans Sternbald, et caractérise longuement l’amour court
113
e personnage constant des poèmes courtois que les
troubadours
nommaient le losengier. 157. Cf. chap. 10, livre II. Le roman est un
114
ng féodal comme le culte de la chasteté, chez les
troubadours
, s’oppose à l’exaltation érotique du xiie siècle. « Dans la conscien
115
il ennoblissait mais encore il anoblissait : les
troubadours
accédaient socialement au niveau de l’aristocratie, qui les traitait
116
ence possible de la mystique cistercienne sur les
troubadours
. En effet, « chronologiquement parlant, les deux mouvements sont à pe
117
a donc supposé une filiation des cisterciens aux
troubadours
. M. Gilson réfute cette hypothèse en montrant : 1° que l’objet de l’a
118
n’est pas le même pour saint Bernard et pour les
troubadours
, ces derniers exaltant, selon lui, la sensualité naturelle ; 2° que l
119
00). Certes, une opinion assez répandue prête aux
troubadours
une attitude idéaliste du même genre que celle de saint Bernard. Pour
120
étaphores courtoises « grossières » aux mœurs des
troubadours
, ma déduction serait inverse de celle des savants modernes. Marcabru
121
er d’être débarrassé de l’amour de Dieu. » Or les
troubadours
gémissent sous le joug de l’Amour. Donc cet amour n’est pas spirituel
122
roix, reprendront bel et bien les expressions des
troubadours
, et souhaiteront d’être libérés des tourments de l’amour divin : c’es
123
our divin : c’est là bien entendu, comme chez les
troubadours
, une manière d’exprimer la violence de leur passion, une sorte d’anti
124
ce dont M. Gilson ne saurait se réjouir. c) Les
troubadours
chantent l’amour malheureux. Mais l’amour divin des cisterciens obtie
125
eure M. Gilson). On retrouve donc la situation du
troubadour
vis-à-vis de l’amour des êtres. Certes : « la pureté de l’amour court
126
ns lyriques, romans et épopées chevaleresques des
troubadours
(1856). C’est un lexique donnant la traduction d’environ 500 termes,
127
xemple : « Arbres morts ». — Les catholiques. Les
troubadours
traitaient les membres du clergé catholique d’arbres automnals morts.
128
ageait l’engouement des Italiens du Nord pour les
troubadours
qui y séjournaient fréquemment (tels Peire Vidal, Peire d’Auvergne, R
129
té, le régime de la grâce et de l’Amour. Certains
troubadours
le connurent. (Richard Cœur de Lion par exemple). Les deux doctrines
130
s de l’amour qui sont les plus suspectes chez les
troubadours
? Au point que l’on se demande parfois s’ils n’en venaient pas à conf
132
t au suzerain. Le chevalier breton, tout comme le
troubadour
méridional, se reconnaît le vassal d’une Dame élue. Mais en fait, il
133
rtezia, l’amour courtois. 6.L’amour courtois :
troubadours
et cathares Que toute la poésie européenne soit issue de la poésie
134
la poésie européenne soit issue de la poésie des
troubadours
au xiie siècle, c’est ce dont personne ne saurait plus douter. « Oui
135
e, c’est-à-dire que le poète, ne pouvant être que
troubadour
, était tenu de parler — et de l’apprendre s’il ne le savait pas — le
136
l’apprendre s’il ne le savait pas — le langage du
troubadour
, qui n’a jamais été que le provençal30. » Qu’est-ce que la poésie des
137
que le provençal30. » Qu’est-ce que la poésie des
troubadours
? L’exaltation de l’amour malheureux. « Il n’y a dans toute la lyriqu
138
r mou castitaz (d’amour vient chasteté) chante le
troubadour
toulousain Guilhem Montanhagol. L’amour suppose aussi un rituel : le
139
rd. » Or, s’il est à ce point « évident » que les
troubadours
ne tiraient rien de la réalité sociale, il paraît non moins évident q
140
: tout compte fait, cela ne se tient pas, car les
troubadours
, paraît-il, avaient trop peu de culture pour connaître cette poésie.
141
. Je me refuse à supposer un seul instant que les
troubadours
furent des faibles d’esprit, tout juste bons à répéter sans se lasser
142
7.Hérésie et Poésie Doit-on considérer les
troubadours
comme des « croyants » de l’Église cathare, et comme des chantres de
143
ir tout contact avec l’autre sexe47 et ces clairs
troubadours
, joyeux et fous, chantant l’amour, le printemps, l’aube, les vergers
144
lusion unanime : rien de commun entre cathares et
troubadours
! Mais l’irrépressible intuition des « aventureux » que j’ai cités ré
145
démontrez-nous, dans ce cas, comment cathares et
troubadours
auraient pu se côtoyer chaque jour sans se connaître, et vivre dans d
146
is rien entreprendre. » Est-il imaginable que les
troubadours
aient vécu et chanté dans ce monde-là, sans se soucier de ce que pens
147
vivaient ? On a rétorqué à cela que les premiers
troubadours
sont apparus dans le Poitou et le Limousin, tandis que l’hérésie avai
148
cisément, la langue utilisée dès le début par les
troubadours
limousins (comme elle le sera bientôt par ceux de bien d’autres régio
149
ssi que les cours les plus souvent citées par les
troubadours
comme particulièrement accueillantes, étaient celles des seigneurs de
150
lus il se peut très bien que le seul fait que les
troubadours
les fréquentassent révèle tout au contraire les tendances hérétiques
151
ssent à l’infini. Est-ce pure coïncidence, si les
troubadours
comme les cathares glorifient — sans toujours l’exercer — la vertu de
152
s. Voyons plutôt les arguments adverses. Tous les
troubadours
, dira-t-on, ne furent pas dans le camp de l’hérésie. Plusieurs finire
153
que ce fût possible en soi, que tels d’entre les
troubadours
ignoraient les analogies de leur lyrisme et du dogme cathare, on n’au
154
la beauté, plutôt courant ? Et si l’on dit : ces
troubadours
ne parlent point de leurs croyances dans les poésies qui nous restent
155
qui nous donne à penser, si l’on songe à tous les
troubadours
qui devaient subir un apparent « mariage » avec l’Église de Rome dont
156
viendra l’aube. Mais à la fin de la chanson, le
troubadour
a-t-il trahi ses vœux ? Ou bien a-t-il trouvé au sein de la nuit la L
157
jours placée « en trop haut lieu » pour lui53, le
troubadour
souffrant de l’amour vrai ? Un seul baiser, un seul regard, un seul s
158
ces principales) du lyrisme courtois ; 2° Que les
troubadours
n’ont jamais dit qu’ils suivaient cette religion, ou que c’était d’el
159
naître une rhétorique aussi précise que celle des
troubadours
. Je répondrai dans l’ordre à ces critiques. 1. Religion mal connue. S
160
le remarquer. Parlant de la lyrique abstraite des
troubadours
du xiiie siècle et de la confusion qu’elle favorise, de Dieu et de l
161
ans conséquences. Soit. Mais les théories que les
troubadours
développaient avec une si grave application, ne sont-elles pas aux an
162
thétiques certains vers de Pétrarque55 » ? 2. Les
troubadours
gardent le secret. À la thèse du catharisme secret des troubadours, p
163
nt le secret. À la thèse du catharisme secret des
troubadours
, plusieurs auteurs récents ont objecté que jamais un poète courtois n
164
rité » (p. 199). C’est dire que le « secret » des
troubadours
était en somme une évidence symbolique aux yeux des initiés et des sy
165
que jamais un cathare converti n’ait dénoncé les
troubadours
comme propagateurs de l’hérésie ? La réponse me paraît aisée. Il est
166
La réponse me paraît aisée. Il est clair que les
troubadours
n’étaient nullement considérés comme des prédicateurs ni comme des mi
167
de débrouiller ». (Op. cit., II, p. 16). Mais le
troubadour
Alegret l’a fort bien dit : « Mon vers (poème) paraîtra insensé au so
168
e lui poser une énigme » ? On peut penser que les
troubadours
étaient mus par des passions moins puériles… « J’entrelace des mots r
169
mais elle demeure presque insoluble : comment les
troubadours
entendaient-ils leurs propres symboles ? Et d’une manière plus généra
170
… Qu’on se rappelle ce seigneur jaloux qui tue le
troubadour
favori de sa femme, et fait servir le cœur de la victime sur un plat.
171
t pourquoi vouloir à tout prix que les poèmes des
troubadours
comportent des notations « réalistes » et des descriptions précises d
172
l érudit qu’il semblerait que toute la poésie des
troubadours
fût l’œuvre d’un seul auteur louant une Dame unique !) Où est alors c
173
tit fait encore : deux des plus ardents parmi les
troubadours
à louer les beautés de leur Dame, Arnaut Daniel et l’italien Guinizel
174
s de débauche que beaucoup ont portées contre les
troubadours
— l’on sait au vrai peu de choses de leur vie — nous rappellerons l’e
175
encore chez leurs disciples peu disciplinés, les
troubadours
. Des accusations horrifiantes figurent à cet égard dans les registres
176
naître une rhétorique aussi précise que celle des
troubadours
? C’est l’argument que les romanistes ont coutume d’opposer à l’inter
177
tions al-Hallaj, Al-Ghazali et Sohrawardi d’Alep,
troubadours
de l’Amour suprême, chantres courtois de l’Idée voilée, objet aimé ma
178
d’une pareille polémique s’appliquent au cas des
troubadours
, et plus tard, nous le verrons, mutatis mutandis, au cas des grands m
179
Or selon certains interprètes de la mystique des
troubadours
, la Dame des pensées ne serait autre que la part spirituelle et angél
180
l de la femme aimée, et signifie ici Dieu. Or les
troubadours
nommaient aussi la Dame de leurs pensées d’un nom conventionnel ou se
181
el), c’est un des thèmes constants du lyrisme des
troubadours
, puis de Dante et enfin de Pétrarque. Tous ces poètes attachent au «
182
ngiers (médisants, indiscrets, espions) et que le
troubadour
couvre d’invectives. Nos savants commentateurs ne savent trop que fai
183
ue qu’on n’a pas prouvé l’influence arabe sur les
troubadours
, « et qu’on ne la prouvera pas. » Ce ton péremptoire fait sourire. De
184
zadjal est celle-là même que reproduit le premier
troubadour
, Guillaume de Poitiers, dans cinq sur onze des poèmes de lui qui nous
185
tes remarquablement identiques) entre cathares et
troubadours
. Je me risquais à dire : il y a là quelque chose, et l’absence de rap
186
, de l’abbaye de Fontevrault si proche du premier
troubadour
— c’est le comte Guillaume de Poitiers — jusqu’au Paraclet d’Héloïse.
187
d’amors, ses « rites » précis, la rhétorique des
troubadours
, sa morale de l’hommage et du service, sa « théologie » et ses disput
188
t ses disputes théologiques, ses « initiés », les
troubadours
, et ses « croyants », le grand public cultivé ou non, qui écoute les
189
», le grand public cultivé ou non, qui écoute les
troubadours
et fait leur gloire mondaine dans toute l’Europe. Or nous voyons cett
190
t d’Orange cités plus haut74. Chose curieuse, les
troubadours
chez lesquels nous constatons cette contradiction, ne s’en plaignent
191
riage était condamné par leur Église. Beaucoup de
troubadours
— cela n’est pas douteux — étaient cathares ou, du moins, très au cou
192
erfection à la perfection », c’est-à-dire par les
troubadours
et par les croyants inquiets à la morale des Parfaits. Mais enfin, di
193
, citons maintenant quelques chansons de « légers
troubadours
méridionaux », grands seigneurs amateurs ou jongleurs besogneux, que
194
à celui qui observe ses lois, dit le premier des
troubadours
connus, Guillaume, sixième comte de Poitiers et neuvième duc d’Aquita
195
nte dame du monde. (Arnaut Daniel.) (De même, le
troubadour
arabe Ibn Dawoud disait : « La soumission à l’aimée est la marque nat
196
es de la première et de la seconde génération des
troubadours
(1120 à 1180 environ). Au xiiie siècle, ceux de la dernière générati
197
du monde. Celui que l’on nomme parfois le dernier
troubadour
, Guiraut Riquier, donnera de ces vers le commentaire suivant : « Les
198
e tu seras mon guide. Enfin, contre certains des
troubadours
qui sans doute abusaient trop souvent des ambiguïtés ménagées par le
199
à écrire en mettant les points sur les i : « Ces
troubadours
, en mêlant la vérité au mensonge, corrompent les amants, les femmes e
200
anter ce que l’on pourrait encore tenir, chez les
troubadours
du Midi, pour une pure fantasmagorie sentimentale. 6. Excuse aux his
201
exuels pour la plupart, comme le furent plusieurs
troubadours
. Il s’exprime dans des termes qui seront repris par presque tous les
202
, roi d’Angleterre86. Elle emmenait avec elle ses
troubadours
. C’est par elle et par eux entre autres que les trouvères anglo-norma
203
sés sans grands scrupules à d’autres fins que les
troubadours
? Dans l’attente de recherches plus approfondies sur tous ces points,
204
» et tantôt plus « barbares » que les poèmes des
troubadours
, dont ils sont cependant inspirés de la manière la plus incontestable
205
d bien même les trouvères seraient inférieurs aux
troubadours
dans la connaissance mystique, ils n’ont pas introduit dans leurs rom
206
considérée comme une ascèse, le « mal aimé » des
troubadours
. Voici Tristan livré au plus cruel conflit, lorsqu’au soir de ses noc
207
de l’amour courtois, lorsqu’on passe du Midi des
troubadours
au Nord plus barbare des trouvères, nous sommes en mesure de voir dor
208
ccurrence. 31. A. Jeanroy, La Poésie lyrique des
troubadours
, 1934. 32. A. Jeanroy, Introduction à une Anthologie des troubadours
209
32. A. Jeanroy, Introduction à une Anthologie des
troubadours
, 1927. 33. Jeanroy, La Poésie lyrique des troubadours, I, p. 69. 3
210
dours, 1927. 33. Jeanroy, La Poésie lyrique des
troubadours
, I, p. 69. 34. E. Wechsler, Das Kulturproblem des Minnesangs, Halle
211
ntre le Graal, trad. franç. 1934. 46. Le premier
troubadour
, Guillaume de Poitiers, meurt en 1127. Les premières mentions d’une É
212
déjà, aux lieux mêmes où paraissent les premiers
troubadours
! 47. Au point que les Parfaits refusaient de s’asseoir sur un banc
213
de femmes de la noblesse étaient cathares, et les
troubadours
leur dédiaient leurs chansons ! 48. Déodat Roché, l’un des érudits c
214
ise, est un indice probable de catharisme chez un
troubadour
. Les cathares s’appliquaient à parler le langage orthodoxe, moyennant
215
trop élevé ». Les érudits commentent : le pauvre
troubadour
, de basse extraction sociale en général, s’est épris de la femme d’un
216
r Peire Cardenal (ou Cardinal), l’un des derniers
troubadours
(Peire Cardinal était-il hérétique ? Revue d’Histoire des Religions,
217
qu’à proposer que l’on prenne certains poèmes des
troubadours
comme sources d’études sur l’hérésie. Elle cite, à l’appui, des vers
218
e » par les catholiques. 55. Poésie lyrique des
troubadours
, II, p. 306. 56. Par exemple, le médiéval serait trop « naïf » pour
219
iècle, c’est-à-dire de la première génération des
troubadours
! Donc l’un des inventeurs de ces « formules ». Nous tenons ici un be
220
ndancieux. On veut à tout prix que le langage des
troubadours
soit le langage naturel de l’amour humain, transposé à l’amour divin.
221
pour répondre au reproche d’insincérité fait aux
troubadours
par nos érudits — reproche lui-même stéréotypé… 60. Mais catholique
222
minas) et en Espagne : senhor (non senhorà) ? Les
troubadours
andalous et arabes faisaient de même. Je crois qu’ici encore, au moin
223
ons dont il serait difficile de nier que certains
troubadours
n’aient été victimes. 62. Textes traduits et commentés dans Wolfgang
224
apitre 7 de ce Livre, à savoir que les poèmes des
troubadours
pouvaient être — selon Rahn, Aroux et Péladan — une sorte de langage
225
rs assimilent pour leur part à la Grâce, chez les
troubadours
… 85. Les cathares condamnaient la guerre et toute forme d’homicide,
226
taine eut pour fils Richard Cœur de Lion, ami des
troubadours
gascons et troubadour lui-même, excommunié par Rome ; et pour fille M
227
hard Cœur de Lion, ami des troubadours gascons et
troubadour
lui-même, excommunié par Rome ; et pour fille Marie de Champagne. 87
228
plus réellement, je crois, que dans la poésie des
troubadours
. 93. H. Hubert, les Celtes, II, p. 286. 94. Hubert, op. cit., Il,
229
rances mystiques. On se souvient de la plainte du
troubadour
: Dieu ! comment se peut-il faire Que plus m’est loin plus la désire
230
et rien ne l’attire vers le bas… » (Maximes.) Le
troubadour
Arnaut Daniel parlait aussi de cet « excès de désir » qui enlève « to
231
le à Dieu, à l’amour éternel. Mais supposez qu’un
troubadour
ait exprimé la même prière en feignant de l’adresser à sa Dame. L’ama
232
des Franciscains se répandit en Italie comme les
troubadours
s’étaient répandus dans le Midi de la France : par les routes, sur le
233
des Fioretti 121, attestent que la rhétorique des
troubadours
et des romans courtois sont les sources directes du lyrisme francisca
234
nous à énumérer les principaux thèmes communs aux
troubadours
et aux mystiques orthodoxes : « Mourir de ne pas mourir124. » La « b
235
amour divin et de l’amour courtois, mais chez les
troubadours
provençaux du xiie siècle. Les plus féconds éléments de leur doctrin
236
angage passionnel nous vient de la rhétorique des
troubadours
. Rhétorique ambiguë par excellence : une dogmatique manichéenne y com
237
passe les limites de l’amour naturel », disait le
troubadour
Guido Cavalcanti, au xiiie siècle. Or le fait de dépasser les limite
238
ue la passion « enthousiaste », la joy d’amor des
troubadours
, devait fatalement aboutir à la passion humaine malheureuse. Cet amou
239
ger Maître Eckhart parmi les hérétiques. 117. Un
troubadour
: « Amour ne me quitte ni bien ne peut m’avoir. » 118. Th. Labande-J
240
n courtoise du Languedoc, dispersant les derniers
troubadours
. Que va devenir la tradition d’Amour ? Il semble bien que dès le xive
241
solide amitié se noue entre Rambaut de Vaqueiras,
troubadour
languedocien, et le puissant marquis Alberto Malaspina. Il semble bie
242
ie. Une fois de plus, la carte de l’influence des
troubadours
se confond avec celle des hérésies. Un peu plus tard, le mouvement fr
243
ette poésie courtoise du Sud s’inspira-t-elle des
troubadours
? La question est encore obscure. On ne trouve à la cour de Palerme q
244
lle rénove consciemment le langage symbolique des
troubadours
. Les Siciliens étaient tombés dans un douteux allégorisme : ils parla
245
ient la Science sacrée. Sincérité bien propre aux
troubadours
, et toute contraire à celle qu’un moderne imagine ! Dante la définira
246
eurs chez les poètes italiens le vrai mystère des
troubadours
, de même que c’est au crépuscule que se révèlent les sept couleurs do
247
on animant pour la première fois les symboles des
troubadours
d’un souffle parfaitement païen, et non plus du tout hérétique ! On e
248
e poésie courtoise148. Dante a vengé d’avance les
troubadours
en mettant en Enfer des « chevaliers de Marie », moines italiens appe
249
. Elle couvre la même étendue que l’influence des
troubadours
: l’Europe entière. Les minnesänger (chanteurs de l’Amour) en Allemag
250
emander s’il connaissait la tradition secrète des
troubadours
. Mais on peut relever ce fait : que Vérone fut un des principaux cent
251
al. Racine, comme Pétrarque, était de la race des
troubadours
qui trahissent l’Amour pour l’amour : presque tous ont fini en religi
252
seulement serait la délivrance — selon la foi des
troubadours
… 14. La Nouvelle Héloïse Paysan de Genève, Rousseau échappe à
253
, c’est l’état d’âme créé chez les imitateurs des
troubadours
par une doctrine qu’ils « sécularisaient », n’en connaissant que la r
254
thousiasme est réel, c’est l’« endieusement » des
troubadours
, l’endiosada des mystiques espagnols, la joy d’amor dans son délire d
255
les lois de l’amour chaste transforme l’hymne des
troubadours
en un roman175 — ainsi les puissances du jour, évoquées par le premie
256
s par rapport à l’amour courtois. La religion des
troubadours
se prêtait aux complicités les plus sournoises avec l’instinct, qu’el
257
, à l’inverse de ce qui se passe chez de nombreux
troubadours
. Béatrice deviendra successivement la Philosophie, la Sagesse et la S
258
Remarques sur les premiers poètes français et les
troubadours
, et de trois volumes (anonymes) de Mémoires sur Pétrarque. 161. « On
259
mands, p. 285). 168. Tieck raconte l’histoire du
troubadour
Jauffré Rudel dans Sternbald, et caractérise longuement l’amour court
260
e personnage constant des poèmes courtois que les
troubadours
nommaient le lozengier. 175. Cf. chap. 11 livre II. Le roman est un
261
ng féodal comme le culte de la chasteté, chez les
troubadours
, s’oppose à l’exaltation érotique du xiie siècle. « Dans la conscien
262
il ennoblissait mais encore il anoblissait : les
troubadours
accédaient socialement au niveau de l’aristocratie qui les traitait c
263
tidienne. La romance veut « l’amour de loin » des
troubadours
; le mariage, l’amour du « prochain ». Si donc l’on s’est marié à cau
264
ément les origines romanes (donc le Languedoc des
troubadours
) du sentiment qu’il désigne. C’est une combinaison à doses variables
265
ons troublantes que j’observais entre cathares et
troubadours
: eux n’en sont pas troublés, faute de « preuves » suffisantes. Plusi
266
II, traitant du xiie siècle, du catharisme, des
troubadours
, et de Tristan. C’est là le principal de cette nouvelle version. Pour
267
t au suzerain. Le chevalier breton, tout comme le
troubadour
méridional, se reconnaît le vassal d’une Dame élue. Mais en fait, il
268
rtezia, l’amour courtois. 6.L’amour courtois :
troubadours
et cathares Que toute la poésie européenne soit issue de la poésie
269
la poésie européenne soit issue de la poésie des
troubadours
au xiie siècle, c’est ce dont personne ne saurait plus douter. « Oui
270
e, c’est-à-dire que le poète, ne pouvant être que
troubadour
, était tenu de parler — et de l’apprendre s’il ne le savait pas — le
271
l’apprendre s’il ne le savait pas — le langage du
troubadour
, qui n’a jamais été que le provençal. »22 Qu’est-ce que la poésie de
272
ue le provençal. »22 Qu’est-ce que la poésie des
troubadours
? L’exaltation de l’amour malheureux. « Il n’y a dans toute la lyriqu
273
r mou castitaz (d’amour vient chasteté) chante le
troubadour
toulousain Guilhem Montanhagol. L’amour suppose aussi un rituel : le
274
. »25 Or, s’il est à ce point « évident » que les
troubadours
ne tiraient rien de la réalité sociale, il paraît non moins évident q
275
: tout compte fait, cela ne se tient pas, car les
troubadours
, paraît-il, avaient trop peu de culture pour connaître cette poésie.
276
. Je me refuse à supposer un seul instant que les
troubadours
furent des faibles d’esprit, tout juste bons à répéter sans se lasser
277
7.Hérésie et poésie Doit-on considérer les
troubadours
comme des « croyants » de l’Église cathare, et comme des chantres de
278
ir tout contact avec l’autre sexe40 et ces clairs
troubadours
, joyeux et fous, dit-on, chantant l’amour, le printemps, l’aube, les
279
lusion unanime : rien de commun entre cathares et
troubadours
! Mais l’irrépressible intuition des « aventureux » que j’ai cités ré
280
démontrez-nous, dans ce cas, comment cathares et
troubadours
auraient pu se côtoyer chaque jour sans se connaître, et vivre dans d
281
is rien entreprendre. » Est-il imaginable que les
troubadours
aient vécu et chanté dans ce monde-là sans se soucier de ce que pensa
282
vivaient ? On a rétorqué à cela que les premiers
troubadours
sont apparus dans le Poitou et le Limousin, tandis que l’hérésie avai
283
ssi que les cours les plus souvent citées par les
troubadours
comme particulièrement accueillantes, étaient celles des seigneurs de
284
lus il se peut très bien que le seul fait que les
troubadours
les fréquentassent révèle tout au contraire les tendances hérétiques
285
ssent à l’infini. Est-ce pure coïncidence, si les
troubadours
comme les cathares glorifient — sans toujours l’exercer — la vertu de
286
s. Voyons plutôt les arguments adverses. Tous les
troubadours
, dira-t-on, ne furent pas dans le camp de l’hérésie. Plusieurs finire
287
que ce fût possible en soi, que tels d’entre les
troubadours
ignoraient les analogies de leur lyrisme et du dogme cathare, on n’au
288
la beauté, plutôt courant ? Et si l’on dit : ces
troubadours
ne parlent point de leurs croyances dans les poésies qui nous restent
289
qui nous donne à penser, si l’on songe à tous les
troubadours
qui devaient subir un apparent « mariage » avec l’Église de Rome dont
290
viendra l’aube. Mais à la fin de la chanson, le
troubadour
a-t-il trahi ses vœux ? Ou bien a-t-il trouvé au sein de la nuit la L
291
jours placée « en trop haut lieu » pour lui46, le
troubadour
souffrant de l’amour vrai ? Un seul baiser, un seul regard, un seul s
292
ces principales) du lyrisme courtois ; 2° que les
troubadours
n’ont jamais dit qu’ils suivaient cette religion, ou que c’était d’el
293
naître une rhétorique aussi précise que celle des
troubadours
. Je répondrai dans l’ordre à ces critiques. 1. Religion mal connue Si
294
le remarquer. Parlant de la lyrique abstraite des
troubadours
du xiiie siècle et de la confusion qu’elle favorise, de Dieu et de l
295
ans conséquences. Soit. Mais les théories que les
troubadours
développaient avec une si grave application, ne sont-elles pas aux an
296
hétiques certains vers de Pétrarque ? »48 2. Les
troubadours
gardent le secret À la thèse du catharisme secret des troubadours, pl
297
ent le secret À la thèse du catharisme secret des
troubadours
, plusieurs auteurs récents ont objecté que jamais un poète courtois n
298
rité » (p. 199). C’est dire que le « secret » des
troubadours
était en somme une évidence symbolique aux yeux des initiés et des sy
299
que jamais un cathare converti n’ait dénoncé les
troubadours
comme propagateurs de l’hérésie ? La réponse me paraît aisée. Il est
300
La réponse me paraît aisée. Il est clair que les
troubadours
n’étaient nullement considérés comme des prédicateurs ni comme des mi
301
de débrouiller ». (Op. cit., II, p. 16.) Mais le
troubadour
Alegret l’a fort bien dit : « Mon vers (poème) paraîtra insensé au so
302
e lui poser une énigme » ? On peut penser que les
troubadours
étaient mus par des passions moins puériles… « J’entrelace des mots r
303
mais elle demeure presque insoluble : comment les
troubadours
entendaient-ils leurs propres symboles ? Et d’une manière plus généra
304
… Qu’on se rappelle ce seigneur jaloux qui tue le
troubadour
favori de sa femme, et fait servir le cœur de la victime sur un plat.
305
t pourquoi vouloir à tout prix que les poèmes des
troubadours
comportent des notations « réalistes » et des descriptions précises d
306
l érudit qu’il semblerait que toute la poésie des
troubadours
fût l’œuvre d’un seul auteur louant une Dame unique !) Où est alors c
307
tit fait encore : deux des plus ardents parmi les
troubadours
à louer les beautés de leur Dame, Arnaut Daniel et l’Italien Guinizel
308
s de débauche que beaucoup ont portées contre les
troubadours
— l’on sait au vrai peu de chose de leurs vies — nous rappellerons l’
309
encore chez leurs disciples peu disciplinés, les
troubadours
. Des accusations horrifiantes figurent à cet égard dans les registres
310
naître une rhétorique aussi précise que celle des
troubadours
? C’est l’argument que les romanistes ont coutume d’opposer à l’inter
311
Hallaj, Ruzhbehan de Shiraz et Sohrawardi d’Alep,
troubadours
de l’Amour suprême, chantres courtois de l’Idée voilée, objet aimé ma
312
d’une pareille polémique s’appliquent au cas des
troubadours
, et plus tard, nous le verrons, mutatis mutandis, au cas des grands m
313
Or selon certains interprètes de la mystique des
troubadours
, la Dame des pensées ne serait autre que la part spirituelle et angél
314
l de la femme aimée, et signifie ici Dieu. Or les
troubadours
nommaient aussi la Dame de leurs pensées d’un nom conventionnel ou se
315
el), c’est un des thèmes constants du lyrisme des
troubadours
, puis de Dante et enfin de Pétrarque. Tous ces poètes attachent au «
316
ngiers (médisants, indiscrets, espions) et que le
troubadour
couvre d’invectives. Nos savants commentateurs ne savent trop que fai
317
ue qu’on n’a pas prouvé l’influence arabe sur les
troubadours
, « et qu’on ne la prouvera pas ». Ce ton péremptoire fait sourire. De
318
zadjal est celle-là même que reproduit le premier
troubadour
, Guillaume de Poitiers, dans cinq sur onze des poèmes de lui qui nous
319
tes remarquablement identiques) entre cathares et
troubadours
. Je me risquais à dire : il y a là quelque chose, et l’absence de rap
320
, de l’abbaye de Fontevrault si proche du premier
troubadour
— c’est le comte Guillaume de Poitiers — jusqu’au Paraclet d’Héloïse.
321
d’amors, ses « rites » précis, la rhétorique des
troubadours
, sa morale de l’hommage et du service, sa « théologie » et ses disput
322
t ses disputes théologiques, ses « initiés », les
troubadours
, et ses « croyants », le grand public cultivé ou non, qui écoute les
323
», le grand public cultivé ou non, qui écoute les
troubadours
et fait leur gloire mondaine dans toute l’Europe. Or nous voyons cett
324
cités plus haut (au chap. 8). Chose curieuse, les
troubadours
chez lesquels nous constatons cette contradiction ne s’en plaignent p
325
riage était condamné par leur Église. Beaucoup de
troubadours
— cela n’est pas douteux — étaient cathares ou, du moins, très au co
326
erfection à la perfection », c’est-à-dire par les
troubadours
et par les croyants inquiets à la morale des Parfaits. Mais enfin, di
327
, citons maintenant quelques chansons de « légers
troubadours
méridionaux », grands seigneurs amateurs ou jongleurs besogneux, que
328
à celui qui observe ses lois, dit le premier des
troubadours
connus, Guillaume, septième comte de Poitiers et neuvième duc d’Aquit
329
nte dame du monde. (Arnaut Daniel.) (De même, le
troubadour
arabe Ibn Dawoud disait : « La soumission à l’aimée est la marque nat
330
es de la première et de la seconde génération des
troubadours
(1120 à 1180 environ). Au xiiie siècle, ceux de la dernière générati
331
u monde. Celui que l’on nomme parfois le dernier
troubadour
, Guiraut Riquier, donnera de ces vers le commentaire suivant : « Les
332
e tu seras mon guide. Enfin, contre certains des
troubadours
qui sans doute abusaient trop souvent des ambiguïtés ménagées par le
333
à écrire en mettant les points sur les i : « Ces
troubadours
, en mêlant la vérité au mensonge, corrompent les amants, les femmes e
334
anter ce que l’on pourrait encore tenir, chez les
troubadours
du Midi, pour une pure fantasmagorie sentimentale. ] 6. Excuse aux h
335
exuels pour la plupart, comme le furent plusieurs
troubadours
. Il s’exprime dans des termes qui seront repris par presque tous les
336
, roi d’Angleterre78. Elle emmenait avec elle ses
troubadours
. C’est par elle et par eux entre autres que les trouvères anglo-norma
337
sés sans grands scrupules à d’autres fins que les
troubadours
? Dans l’attente de recherches plus approfondies sur tous ces points,
338
» et tantôt plus « barbares » que les poèmes des
troubadours
, dont ils sont cependant inspirés de la manière la plus incontestable
339
d bien même les trouvères seraient inférieurs aux
troubadours
dans la connaissance mystique, ils n’ont pas introduit dans leurs rom
340
considérée comme une ascèse, le « mal aimé » des
troubadours
. Voici Tristan livré au plus cruel conflit, lorsqu’au soir de ses noc
341
s de l’amour courtois lorsqu’on passe du Midi des
troubadours
au Nord plus barbare des trouvères, nous sommes en mesure de voir dor
342
23. Id. 24. A. Jeanroy, La Poésie lyrique des
troubadours
, 1934. 25. A. Jeanroy, Introduction à une Anthologie des troubadour
343
5. A. Jeanroy, Introduction à une Anthologie des
troubadours
, 1927. 26. A. Jeanroy, La Poésie lyrique des troubadours, I, p. 69
344
s, 1927. 26. A. Jeanroy, La Poésie lyrique des
troubadours
, I, p. 69. 27. E. Wechssler, Das Kulturproblem des Minnesangs, Hall
345
ntre le Graal, trad. franç. 1934. 39. Le premier
troubadour
, Guillaume de Poitiers, meurt en 1127. Les premières mentions d’une É
346
déjà, aux lieux mêmes où paraissent les premiers
troubadours
! 40. Au point que les Parfaits refusaient de s’asseoir sur un banc
347
de femmes de la noblesse étaient cathares, et les
troubadours
leur dédiaient leurs chansons ! 41. Déodat Roché, l’un des érudits c
348
hn) pour un indice probable de catharisme chez un
troubadour
. Les cathares s’appliquaient à parler le langage orthodoxe, moyennant
349
trop élevé ». Les érudits commentent : le pauvre
troubadour
, de basse extraction sociale en général, s’est épris de la femme d’un
350
r Peire Cardenal (ou Cardinal), l’un des derniers
troubadours
(« Peire Cardenal était-il hérétique ? », Revue d’Histoire des Religi
351
qu’à proposer que l’on prenne certains poèmes des
troubadours
comme sources d’études sur l’hérésie. Elle cite, à l’appui, des vers
352
e » par les catholiques. 48. Poésie lyrique des
troubadours
, II, p. 306. 49. Par exemple, le médiéval serait trop « naïf » pour
353
iècle, c’est-à-dire de la première génération des
troubadours
! Donc l’un des inventeurs de ces « formules ». Nous tenons ici un be
354
ndancieux. On veut à tout prix que le langage des
troubadours
soit le langage naturel de l’amour humain, transposé à l’amour divin.
355
pour répondre au reproche d’insincérité fait aux
troubadours
par nos érudits — reproche lui-même stéréotypé… 53. Mais catholique
356
minus) et en Espagne : senhor (non senhora) ? Les
troubadours
andalous et arabes faisaient de même. Je crois qu’ici encore, au moin
357
ons dont il serait difficile de nier que certains
troubadours
n’aient pas été victimes. 55. Textes traduits et commentés dans Wolf
358
apitre 7 de ce Livre, à savoir que les poèmes des
troubadours
pouvaient être — selon Rahn, Aroux et Péladan — une sorte de langage
359
rs assimilent pour leur part à la Grâce, chez les
troubadours
… 77. Les cathares condamnaient la guerre et toute forme d’homicide,
360
taine eut pour fils Richard Cœur de Lion, ami des
troubadours
gascons et troubadour lui-même, excommunié par Rome ; pour filles Mar
361
hard Cœur de Lion, ami des troubadours gascons et
troubadour
lui-même, excommunié par Rome ; pour filles Marie de Champagne et Ael
362
plus réellement, je crois, que dans la poésie des
troubadours
. 85. H. Hubert, Les Celtes, II, p. 286. 86. H. Hubert, op. cit., I
363
rances mystiques. On se souvient de la plainte du
troubadour
: Dieu ! comment se peut-il faire Que plus m’est loin plus la désire
364
et rien ne l’attire vers le bas… » (Maximes.) Le
troubadour
Arnaut Daniel parlait aussi de cet « excès de désir » qui enlève « to
365
le à Dieu, à l’amour éternel. Mais supposez qu’un
troubadour
ait exprimé la même prière en feignant de l’adresser à sa Dame. L’ama
366
des Franciscains se répandit en Italie comme les
troubadours
s’étaient répandus dans le Midi de la France : par les routes, sur le
367
des Fioretti 111, attestent que la rhétorique des
troubadours
et des romans courtois sont les sources directes du lyrisme francisca
368
nous à énumérer les principaux thèmes communs aux
troubadours
et aux mystiques orthodoxes : « Mourir de ne pas mourir. »114 La «
369
amour divin et de l’amour courtois, mais chez les
troubadours
provençaux du xiie siècle. Les plus féconds éléments de leur doctrin
370
angage passionnel nous vient de la rhétorique des
troubadours
. Rhétorique ambiguë par excellence : une dogmatique manichéenne y com
371
passe les limites de l’amour naturel », disait le
troubadour
Guido Cavalcanti, au xiiie siècle. Or le fait de dépasser les limite
372
ue la passion « enthousiaste », la joy d’amor des
troubadours
, devait fatalement aboutir à la passion humaine malheureuse. Cet amou
373
ger Maître Eckhart parmi les hérétiques. 107. Un
troubadour
: « Amour ne me quitte ni bien ne peut m’avoir. » 108. Th. Labande-J
374
n courtoise du Languedoc, dispersant les derniers
troubadours
. Que va devenir la tradition d’Amour ? Il semble bien que, dès le xiv
375
solide amitié se noue entre Rambaut de Vaqueiras,
troubadour
languedocien, et le puissant marquis Alberto Malaspina. Il semble bie
376
ie. Une fois de plus, la carte de l’influence des
troubadours
se confond avec celle des hérésies. Un peu plus tard, le mouvement fr
377
ette poésie courtoise du Sud s’inspira-t-elle des
troubadours
? La question est encore obscure. On ne trouve à la cour de Palerme q
378
lle rénove consciemment le langage symbolique des
troubadours
. Les Siciliens étaient tombés dans un douteux allégorisme : ils parla
379
ient la Science sacrée. Sincérité bien propre aux
troubadours
, et toute contraire à celle qu’un moderne imagine ! Dante la définira
380
eurs chez les poètes italiens le vrai mystère des
troubadours
, de même que c’est au crépuscule que se révèlent les sept couleurs do
381
on animant pour la première fois les symboles des
troubadours
d’un souffle parfaitement païen, et non plus du tout hérétique ! On e
382
e poésie courtoise137. Dante a vengé d’avance les
troubadours
en mettant en Enfer des « chevaliers de Marie », moines italiens appe
383
. Elle couvre la même étendue que l’influence des
troubadours
: l’Europe entière. Les minnesänger (chanteurs de l’Amour) en Allemag
384
emander s’il connaissait la tradition secrète des
troubadours
. Mais on peut relever ce fait : que Vérone fut un des principaux cent
385
al. Racine, comme Pétrarque, était de la race des
troubadours
qui trahissent l’Amour pour l’amour : ceux-là finissent presque toujo
386
seulement serait la délivrance — selon la foi des
troubadours
… 14. La Nouvelle Héloïse Paysan de Genève, Rousseau échappe à
387
, c’est l’état d’âme créé chez les imitateurs des
troubadours
par une doctrine qu’ils « sécularisaient », n’en connaissant que la r
388
thousiasme est réel, c’est l’« endieusement » des
troubadours
, l’endiosada des mystiques espagnols, la joy d’amor dans son délire d
389
les lois de l’amour chaste transforme l’hymne des
troubadours
en un roman163 — ainsi les puissances du jour, évoquées par le premie
390
s par rapport à l’amour courtois. La religion des
troubadours
se prêtait aux complicités les plus sournoises avec l’instinct, qu’el
391
, à l’inverse de ce qui se passe chez de nombreux
troubadours
. Béatrice deviendra successivement la Philosophie, la Sagesse et la S
392
Remarques sur les premiers poètes français et les
troubadours
, et de trois volumes (anonymes) de mémoires sur Pétrarque. 150. « On
393
mands, p. 285.) 157. Tieck raconte l’histoire du
troubadour
Jaufré Rudel dans Sternbald, et caractérise longuement l’amour courto
394
e personnage constant des poèmes courtois que les
troubadours
nommaient le lozengier. 163. Cf.chap. II, livre II. Le roman est un
395
ng féodal comme le culte de la chasteté, chez les
troubadours
, s’oppose à l’exaltation érotique du xiie siècle. « Dans la conscien
396
il ennoblissait mais encore il anoblissait : les
troubadours
accédaient socialement au niveau de l’aristocratie qui les traitait c
397
tidienne. La romance veut « l’amour de loin » des
troubadours
; le mariage, l’amour du « prochain ». Si donc l’on s’est marié à cau
398
qu’il rappelle précisément les origines romanes (
troubadours
et trouvères) du sentiment qu’il désigne. C’est une combinaison à dos
399
ence possible de la mystique cistercienne sur les
troubadours
. En effet, « chronologiquement parlant, les deux mouvements sont à pe
400
a donc supposé une filiation des cisterciens aux
troubadours
. M. Gilson réfute cette hypothèse en montrant : 1° que l’objet de l’a
401
n’est pas le même pour saint Bernard et pour les
troubadours
, ces derniers exaltant, selon lui, la sensualité naturelle ; 2° que l
402
00). Certes, une opinion assez répandue prête aux
troubadours
une attitude idéaliste du même genre que celle de saint Bernard. Pour
403
étaphores courtoises « grossières » aux mœurs des
troubadours
, ma déduction serait inverse de celle des savants modernes. Marcabru
404
er d’être débarrassé de l’amour de Dieu. » Or les
troubadours
gémissent sous le joug de l’Amour. Donc cet amour n’est pas spirituel
405
roix, reprendront bel et bien les expressions des
troubadours
, et souhaiteront d’être libérés des tourments de l’amour divin : c’es
406
our divin : c’est là bien entendu, comme chez les
troubadours
, une manière d’exprimer la violence de leur passion, une sorte d’anti
407
ce dont M. Gilson ne saurait se réjouir. c) Les
troubadours
chantent l’amour malheureux. Mais l’amour divin des cisterciens obtie
408
eure M. Gilson). On retrouve donc la situation du
troubadour
vis-à-vis de l’amour des êtres. Certes : « la pureté de l’amour court
409
ns lyriques, romans et épopées chevaleresques des
troubadours
(1856). C’est un lexique donnant la traduction d’environ 500 termes,
410
xemple : « Arbres morts ». — Les catholiques. Les
troubadours
traitaient les membres du clergé catholique d’arbres automnals morts.
411
Il partageait l’engouement des Italiens pour les
troubadours
qui séjournaient fréquemment parmi eux (tels Peire Vidal, Peire d’Auv
412
té, le régime de la grâce et de l’Amour. Certains
troubadours
le connurent. (Richard Cœur de Lion par exemple.) Les deux doctrines
413
e non pas à la manière de Genève mais à celle des
troubadours
, voilà bien la constellation ramuzienne. Rien de plus « Suisse » que
414
isade contre les albigeois commença en 1209.) Les
troubadours
cathares, initiateurs de toute la poésie occidentale, auraient pris l
415
. Pour ma part, j’ai tenté de montrer comment les
troubadours
, dont la doctrine fut reprise par les auteurs du Tristan, d’où sont i
416
s questions politiques. Exemples : La poésie des
troubadours
, née dans la seconde partie du xiie siècle, en plein conflit entre c
417
manichéennes introduites au xiie siècle par les
troubadours
et le roman de Tristan. Il faudrait au moins distinguer amour et sexu
418
de l’Ouest celtique ; le Midi sec et enfiévré des
troubadours
; et de l’autre côté de l’Europe, aux marches slaves, ces burgs secre
419
nos littératures depuis des siècles — depuis les
troubadours
— et grâce à la littérature, elle obsède nos rêves, elle met un « tou
420
nd à la Dame des pensées, comme à la cortezia des
troubadours
la mystique de l’amour divin d’un saint Bernard, et comme à l’histoir
421
iècle : le Roman de Tristan et Iseut. Du Midi des
troubadours
, inventeurs de notre lyrisme, au Nord des Trouvères, inventeurs du ro
422
ècle, où la passion « naquit » avec la poésie des
troubadours
, voit un premier retour de l’individualisme dans l’Occident christian
423
tes remarquablement identiques) entre cathares et
troubadours
. Je me risquais à dire : il y a là quelque chose, et l’absence de rap
424
, de l’abbaye de Fontevrault si proche du premier
troubadour
— c’est le comte Guillaume de Poitiers — jusqu’au Paraclet d’Héloïse.
425
d’amors, ses « rites » précis, la rhétorique des
troubadours
, sa morale de l’hommage et du service, sa « théologie » et ses disput
426
t ses disputes théologiques, ses « initiés », les
troubadours
, et ses « croyants », le grand public cultivé ou non, qui écoute les
427
», le grand public cultivé ou non, qui écoute les
troubadours
et fait leur gloire mondaine dans toute l’Europe. Or nous voyons cett
428
bru ou d’un Rambaut d’Orange. Chose curieuse, les
troubadours
chez lesquels nous constatons cette contradiction, ne s’en plaignent
429
riage était condamné par leur Église. Beaucoup de
troubadours
— cela n’est pas douteux — étaient cathares ou, du moins, très au cou
430
erfection à la perfection », c’est-à-dire par les
troubadours
et par les croyants inquiets à la morale des Parfaits. Mais enfin, di
431
, citons maintenant quelques chansons de « légers
troubadours
méridionaux », grands seigneurs amateurs ou jongleurs besogneux, que
432
à celui qui observe ses lois, dit le premier des
troubadours
connus, Guillaume, sixième comte de Poitiers et neuvième duc d’Aquita
433
nte dame du monde. (Arnaut Daniel.) (De même, le
troubadour
arabe Ibn Dawoud disait : « La soumission à l’aimée est la marque nat
434
es de la première et de la seconde génération des
troubadours
(1120 à 1180 environ). Au xiiie siècle, ceux de la dernière générati
435
monde. Celui que l’on nomme parfois le dernier
troubadour
, Guiraut Riquier, donnera de ces vers le commentaire suivant : Les c
436
e tu seras mon guide. Enfin, contre certains des
troubadours
qui sans doute abusaient trop souvent des ambiguïtés ménagées par le
437
s à écrire en mettant les points sur les i : Ces
troubadours
, en mêlant la vérité au mensonge, corrompent les amants, les femmes e
438
anter ce que l’on pourrait encore tenir, chez les
troubadours
du Midi, pour une pure fantasmagorie sentimentale. 6. Excuse aux h
439
exuels pour la plupart, comme le furent plusieurs
troubadours
. Il s’exprime dans des termes qui seront repris par presque tous les
440
itre VII de ce livre, à savoir que les poèmes des
troubadours
pouvaient être — selon Rahn, Aroux et Péladan — une sorte de langage
441
rs assimilent pour leur part à la Grâce, chez les
troubadours
… 27. Les cathares condamnaient la guerre et toute forme d’homicide,
442
nnexions entre les sombres cathares et les joyeux
troubadours
. Et pourtant les chansons courtoises chantent l’amour hors du mariage
443
nd à la Dame des pensées, comme à la cortezia des
troubadours
la mystique de l’amour divin d’un saint Bernard, et comme à l’histoir
444
iècle : le Roman de Tristan et Iseut. Du Midi des
troubadours
, inventeurs de notre lyrisme, au Nord des Trouvères, inventeurs du ro
445
ècle, où la passion « naquit » avec la poésie des
troubadours
, voit un premier retour de l’individualisme dans l’Occident christian
446
né, tel qu’il fut inventé au xiie siècle par les
troubadours
du Languedoc et romancé par les Bretons. C’était faire trop d’honneur
447
la distance nécessaire à « l’amour de loin » des
troubadours
. Mais quel est ce désir ? Est-il désir de l’autre, ou seulement Désir
448
amais par le sentiment. Et, subitement, voici les
troubadours
et l’invention du désir sublimé, Saint Bernard de Clairvaux et la mys
449
re douleur ou joie. Le sentiment qu’expriment les
troubadours
est typiquement adolescent, et comme indépendant du sexe. S’il réussi
450
est pas amour, qui tourne à réalité », s’écrie un
troubadour
tardif, contemporain de nos légendes tristaniennes. Mais qu’est-ce al
451
intaine et son « amour de loin » comme parlait le
troubadour
Jaufré Rudel ? L’apparent narcissisme de Tristan trouverait ici son i
452
s romans (qui prennent leur nom de la Romania des
troubadours
), l’érotisme n’accède au niveau de la conscience occidentale qu’au dé
453
es, qui redécouvrent en même temps le lyrisme des
troubadours
, et plusieurs dimensions du fait religieux. Kierkegaard, Baudelaire e
454
jamais par le sentiment. Et subitement voici les
troubadours
et l’invention du désir sublimé, saint Bernard de Clairvaux et la mys
455
né, tel qu’il fut inventé au xiie siècle par les
troubadours
du Languedoc et romancé par les Bretons. C’était faire trop d’honneur
456
la distance nécessaire à « l’amour de loin » des
troubadours
. Mais quel est ce désir ? Est-il désir de l’autre, ou seulement Désir
457
re douleur ou joie. Le sentiment qu’expriment les
troubadours
est typiquement adolescent, et comme indépendant du sexe. S’il réussi
458
our « tourne à réalité » (comme s’exprimaient les
troubadours
) il saura bien en susciter de plus secrets. Dans l’œuvre écrite, la v
459
e je suis un obsédé, me dit-il en riant, mais vos
troubadours
, je ne puis m’empêcher de penser qu’ils devaient être homosexuels pou
460
trique (union sexuelle sacrée) et la cortezia des
troubadours
correspondent à ce second sens. Les épreuves que le tantrisme fait su
461
et tourné vers l’essence divine. La cortezia des
troubadours
décrit à mots couverts (mais bien assez précis, pour qui sait lire) c
462
Charles Camproux, La Joie civilisatrice chez les
troubadours
(La Table ronde, janvier 1956) et La Joie d’amour et l’Occident (Les
463
Femme a gardé son rôle primordial. Mais oui. Les
troubadours
ne l’avaient pas inventé. Ils lui avaient donné une forme nouvelle. C
464
la « cortezia », l’amour courtois chanté par les
troubadours
. Ce sont eux qui ont apporté le langage nécessaire aux aspirations de
465
ait-il ? D’« ailleurs » naturellement. Le premier
troubadour
et l’un des plus grands, Guillaume de Poitiers avait séjourné dans le
466
e, dit aussi hérésie albigeoise) où justement les
troubadours
chantent leurs poèmes (cause ou conséquence ?) considère que l’âme, p
467
es formes d’amour plus ou moins platoniques ! Les
troubadours
les imitèrent. L’amour courtois étant né d’une hérésie et d’une rhéto
468
Méditerranée arabe et latine. Dans la poésie des
troubadours
, c’est l’éloge de la chasteté, les lois d’amour strictement codifiées
469
. Pour ma part, j’ai tenté de montrer comment les
troubadours
, dont la doctrine fut reprise par les auteurs du Tristan, d’où sont i
470
es questions politiques. Exemples : La poésie des
troubadours
, née dans la seconde partie du xiie siècle, en plein conflit entre c
471
la grande révolution sentimentale opérée par les
troubadours
au xiie siècle qu’il nous faut donc remonter pour trouver le thème r
472
é. Une expression qui revient dans les poèmes des
troubadours
suffit à la caractériser : l’amour de lonh, l’amour lointain, l’amour
473
mour-action d’Agapè 21. On sait que la poésie des
troubadours
, qui répandit dans le monde occidental la contagion de l’amor de lonh
474
à la réalité », écrivait au xiie siècle déjà un
troubadour
. Or l’évolution générale des mœurs, dans les pays où elle se produit
475
u castitaz », d’amour naît la chasteté, disait un
troubadour
: l’inverse n’est pas moins vrai. C’est pourquoi les périodes romanti
476
discuter de l’inconscient et de la sexualité. Les
troubadours
ont exercé un impact profond en rendant la joy d’amor à la mode. Les
477
primer, et permettait de communiquer, et cela des
troubadours
jusqu’aux surréalistes. La sexualité, c’est l’instinct ordonné à l’es
478
ter avec l’intention de nous y tenir ? Aux nobles
troubadours
de Grandson et de Neuchâtel ? À Guillaume Tell, qui est très probable
479
pes, se constitue d’une manière autonome avec les
troubadours
du Languedoc, dès le xiie siècle, à Saint-Martial de Limoges, à Notr
480
s. Je crois bien qu’Othon de Grandson, chevalier,
troubadour
tardif, tué en combat singulier en 1397, est le seul poète romand don
481
rès vieux langage roman qui ressemble à celui des
troubadours
— les Flugi d’Aspermunt avaient pourtant motif de trouver en Guillaum
482
n ou de Robert Musil ; comme le fut avant eux des
troubadours
et de Pétrarque Charles-Albert Cingria, dont la prose baroque, exulta
483
ce qui peut nous rapprocher, l’amour-passion, les
troubadours
, la psychanalyse, Saint-John Perse, mais aussi de ce qui doit nous op
484
ce qui peut nous rapprocher, l’amour-passion, les
troubadours
, la psychanalyse, Saint-John Perse, mais aussi de ce qui semblerait d
485
pes, se constitue d’une manière autonome avec les
troubadours
du Languedoc, dès le xiie siècle, à Saint-Martial de Limoges, à Notr
486
’agit d’ailleurs pas de condamner la passion. Les
troubadours
, les romanciers de la Table ronde, Tristan ont affiné et « compliqué
487
bilité d’un lien quelconque entre la cortezia des
troubadours
et le catharisme — en dépit de la coïncidence des lieux, des dates, d
488
ans les romans anglo-normands et les chansons des
troubadours
comme dans le cœur d’Héloïse et l’esprit d’Abélard, s’adresse à l’ang
489
ièce maîtresse du jeu d’échecs, et que le premier
troubadour
ose écrire de la dame de ses pensées : « Par elle seule je serai sauv
490
Rousseau s’inspire de l’Astrée, de Pétrarque, des
troubadours
et d’Abélard, et rend au sentiment la primauté, mais il est Suisse et
491
les voûtes romanes et les flèches gothiques, les
troubadours
avec leurs poèmes d’un érotisme raffiné, les romanciers du cycle de l
492
un peu l’Europe. Quand j’allais dans le Midi des
troubadours
, j’éprouvais un curieux sentiment de reconnaissance. Quand je lisais
493
les voûtes romanes et les flèches gothiques, les
troubadours
avec leurs poèmes d’un érotisme raffiné, les romanciers du cycle de l
494
e d’une manière autonome au xiie siècle avec les
troubadours
du Languedoc, à Saint-Martial de Limoges, à Notre-Dame de Paris et à
495
rappelle à ce propos qu’au xiie siècle, pour les
troubadours
et les trouvères, trouver signifiait inventer… Une des premières cond
496
’École de Paris ; — de musique : le Languedoc des
troubadours
, les Flandres, le groupe des Six, l’École de Vienne ; — de littératur
497
t l’une des sources principales de la lyrique des
troubadours
, donc de l’amour tel qu’on le parle et qu’on croit le sentir en Occid
498
nos littératures depuis des siècles — depuis les
troubadours
et le roman breton —, et grâce à la littérature, elle obsède nos rêve
499
ilo, se constitue d’une manière autonome avec les
troubadours
du Languedoc, dès le xiie siècle, à Saint-Martial de Limoges, à Notr
500
c’est au xiie siècle qu’a commencé la poésie des
troubadours
qui consistait dans l’adoration de la femme. Elle était considérée pa
501
evait l’obéissance, l’allégeance, la fidélité. Le
troubadour
— c’est une chose complètement nouvelle — s’agenouillait devant la fe
502
ue. Aliénor d’Aquitaine — petite fille du premier
troubadour
, qui épousa d’abord un roi de France, puis un roi d’Angleterre — est
503
on radicale, qui était unanimement admise par les
troubadours
. Finalement, j’ai découvert que le mythe de Tristan et Iseut est l’en
504
e Languedoc du xiie siècle qu’avec la poésie des
troubadours
, Héloïse et Abélard, puis Tristan et Iseut, prototype éternel de l’am
505
sentir l’amour, l’« amour de loin » que chante le
troubadour
Jaufré Rudel, l’éloge de la chasteté, les règles de la chevalerie, où
506
cela fait toute la poésie, toute la musique, des
troubadours
à Mallarmé et du Tristan de Béroul à celui de Wagner ! Il manque à la
507
’École de Paris ; — de musique ; le Languedoc des
troubadours
, les Flandres, le groupe des Six, l’École de Vienne ; — de littératur
508
er ; se constitue d’une manière autonome avec les
troubadours
du Languedoc, dès le xiie siècle, à Saint-Martial de Limoges, à Notr
509
s mêmes lieux et les mêmes temps de la poésie des
troubadours
et du vaste complexe d’hérésies que symbolise le nom de catharisme. T
510
d’Eugène Aroux et du Sâr Péladan : a) « tous les
troubadours
étaient cathares, tous les cathares étaient troubadours » ; et b) la
511
dours étaient cathares, tous les cathares étaient
troubadours
» ; et b) la rhétorique courtoise fut le langage secret de l’hérésie.
512
religieuse issue aux xiie et xiiie siècles des
troubadours
languedociens. Ce livre, qui a pour titre « L’Amour et l’Occident »,
513
es croisés envahisseurs, et lié par la langue aux
troubadours
, mais qui n’aime guère qu’un étranger vienne se mêler de cette immens
514
ue les deux tiers de mes lectures sur cathares et
troubadours
, depuis que je travaille le sujet, je les ai faits après la sortie de
515
querelle au sujet des rapports entre cathares et
troubadours
— ou mieux entre le complexe des hérésies gnostiques et l’hérésie de
516
cher à ma thèse véritable, laquelle demeure : que
troubadours
et cathares ne peuvent être compris séparément, hors du grand phénomè
517
écho dans le grand public, et qui a présenté les
troubadours
et la poésie courtoise comme autant d’échos de l’hérésie cathare. Hyp
518
ui donc, hormis Mme Pernoud, a jamais cru que les
troubadours
composaient pour les commerçants de Carcassonne ? L’amour courtois, c
519
uses » que le catharisme ait précédé les premiers
troubadours
? Hélas, l’Église n’en demandait pas tant : dès 1017 à Orléans, 1020
520
On se rabat alors sur « la basse extraction » des
troubadours
, pauvres jongleurs et baladins dont on ne saurait imaginer qu’ils aie
521
toute possibilité de rencontre entre cathares et
troubadours
, me paraissent frappées de la même faiblesse congénitale : elles rais
522
Même René Nelli se laisse aller à écrire que les
troubadours
« attendaient que l’Amour leur donnât une valeur qui ne leur apparten
523
les 43 auteurs qu’il cite dans son anthologie des
Troubadours
(Tome II, les Poètes). Quelle est la proportion des « jongleurs », de
524
ux bien que Jeanroy ait compté près de cinq-cents
troubadours
(dont on ne connaît souvent que le nom), et que les jongleurs aient p
525
-elle, le dogme marial « exclut » la Gnose… Un
troubadour
mystique : Henri Suso Ici, l’exemple du grand mystique souabe Henr
526
rmanique de la « piété fleurie » que les derniers
troubadours
du Languedoc avaient vouée à la Vierge, ou à cette Clémence qui, croi
527
i m’agrée », comme dit un trouvère après tous les
troubadours
, et Suso : « ein suesses we… ein ellende froede » (une douleur douce…
528
olu, à l’infini : le senen qui est le dezirar des
troubadours
, et qui sera le Sehnen de Wagner. (Et même les « mots crus » ne manqu
529
ccitane. Bien entendu, cela ne prouve pas que les
troubadours
parlaient de la Sophia quand ils louaient leur Dame ; mais cela prouv
530
pirituel lui a permis de devancer les érudits.
Troubadours
et cathares Dans un tout autre climat de compréhension intellectue
531
résume dans son précieux petit livre intitulé Les
Troubadours
(1961 et 1971) l’argument de notre « tenson », inauguré par d’assez v
532
out conflue, se mêle et se confond, non seulement
troubadours
et cathares, mais courtoisie occitane et légendes celtiques (le Midi
533
eur d’une assimilation entre l’amour courtois des
troubadours
et une définition de la « passion » issue tout entière à travers le T
534
entadour et Wagner, et il conclut que « faire des
troubadours
les chantres de l’amour réciproque malheureux, eux dont le maître mot
535
e je vois est inverse : Joy est le maître mot des
troubadours
et ce n’est pas la joie au sens français du mot. Je crains que le con
536
le grand ouvrage de René Nelli sur L’Érotique des
troubadours
(1963) que l’on puisera les éléments d’une vision plus authentique. J
537
ation à la mort », on peut aussi soutenir que les
troubadours
« mouraient d’amour comme nous mourons de soif » (p. 73). Il n’en res
538
pour Guilhem Montanhagol « comme pour les anciens
troubadours
, le thème de la mort-par-désir — pour conventionnel qu’il soit — est
539
t, aller à Dieu, n’est-ce pas un thème commun aux
troubadours
, aux mystiques arabes, et sans nul doute à plus d’une hérésie dualist
540
6 S’il en est bien ainsi, ni les cathares ni les
troubadours
ne sont très loin de l’endura d’amour dont meurt Tristan et où Isolde
541
Weil écrit merveilleusement : « Quelques vers des
troubadours
ont su exprimer la joie d’une manière si pure qu’à travers elle trans
542
ur mourir de désirer », en passant par les grands
troubadours
du xii e siècle et les grands romantiques allemands, il existe une co
543
siècle), « où il nous est conté que la dame de ce
troubadour
, apprenant qu’il avait été tué dans un combat, alla s’enfermer dans u
544
mes hypothèses sur la nature des relations entre
troubadours
et cathares aux xiie et xiiie siècles. Alors que Davenson ne craint
545
nt ne permet de saisir la moindre collusion entre
troubadours
et cathares » (Op. cit., p. 144), René Nelli rappelle non seulement l
546
les deux doctrines ont coexisté » (L’Érotique des
troubadours
, p. 228) ; mais il ajoute ceci qui est non moins évident : « En 1250,
547
té de Foix, qui accueillaient et protégeaient les
troubadours
étaient, à la veille de la Croisade, sinon « parfaites » du moins « c
548
croyantes » (Op. cit., p. 229). Une quinzaine de
troubadours
ont été cathares ou à tout le moins « catharisants », parmi lesquels
549
canons du concile de Trente mis en vers.) Chaque
troubadour
cathare — et peu m’importe leur nombre dès lors qu’il y en a au moins
550
athisant comme le pense Nelli, il fut en tout cas
troubadour
: il y a donc « collusion » là encore. Le troubadour (tardif et catho
551
ubadour : il y a donc « collusion » là encore. Le
troubadour
(tardif et catholique) Matfre Ermengau, dans son Bréviaire d’Amour, r
552
médire ». Or c’est ce qu’ont fait tous les grands
troubadours
. Enfin, le roman courtois de Flamenca porte des traces certaines de c
553
ne nous décrit la rencontre d’un Parfait et d’un
troubadour
dans le même château » (La Croisade contre les albigeois, p. 60), et
554
cathares « qui accueillaient et protégeaient les
troubadours
» (E. T., p. 228-229)236. Bien mieux, la rencontre d’un cathare décla
555
mieux, la rencontre d’un cathare déclaré et d’un
troubadour
s’est attestée au moins une fois dans un même homme, Guillaume de Dur
556
ent : les différences qui les séparent des autres
troubadours
, quand il y en a, ne correspondent nullement à leurs croyances respec
557
ves. Il faudrait admettre, dès lors, que tous les
troubadours
ont été cathares ou qu’aucun d’eux ne l’a été. Or il est évident que
558
d’eux ne l’a été. Or il est évident que tous les
troubadours
n’ont pas été cathares. » Nelli en conclut que « leurs idées religieu
559
en ce sens on pourrait bien soutenir que tous les
troubadours
nolens volens furent cathares, comme on peut dire que Victor Hugo, Ba
560
ans le même phénomène quand il s’atteste chez les
troubadours
, comme Cercamon (1135-1145) : Rien ne me fait plus envie Qu’un objet
561
le trajet de cette recherche dans L’Érotique des
troubadours
. La Joie d’amour, ou Joy d’amors en occitan, est un mot masculin dont
562
rficerent actum carnalem. (Cité in L’Érotique des
troubadours
, p. 272.) (« S’ils se révèlent incapables de se coucher dans un lit,
563
et par l’asag que la rencontre de la cortezia des
troubadours
et du gnosticisme des cathares s’avère non seulement possible, mais à
564
, soient différents de part et d’autre : chez les
troubadours
, exalter le désir ; chez les gnostiques, en triompher (ascétisme des
565
raiter tous les poètes d’amour qui suivront — les
troubadours
— « et après eux, des centaines et des milliers de poètes de l’Europe
566
vençal, avec lesquels on confond de nos jours les
troubadours
— mais Dante, qui s’y connaît, les nomme « limousins ». La descendanc
567
is champenois, son fils Richard Cœur de Lion, bon
troubadour
, ses filles Marie de Champagne et Aëlis de Blois, qui tiendront cour
568
tenir que Robert pratiquait l’asag avant tous les
troubadours
, et avant que Guillaume en parle dans un vers, opposons Bezzola, ici
569
llaume ; pour notre salut par l’amour, diront les
troubadours
classiques… Je me rends, je me livre à Elle ! Grâce pure, indicible
570
e du Poitou, neuvième duc d’Aquitaine, et premier
troubadour
d’Europe. Guillaume commence par imiter, dans une intention parodique
571
illaume IX et de toute la première génération des
troubadours
, qui est poitevine, limousine, gasconne et charentaise par Cercamon,
572
tre le grand mystique al-Hallaj et le premier des
troubadours
arabes, Ibn Dawoud, vers la fin du IXe siècle. Tous les deux sont les
573
logie du phénomène avec celui des relations entre
troubadours
et cathares, et ses implications morales et religieuses. — Ils veulen
574
incrédulité à contretemps. Quand ils disent : tel
troubadour
a écrit exactement le contraire de ce qu’un Parfait devait professer,
575
erce spirituel avec l’islam ; des cathares et des
troubadours
; de l’ascétisme et du brûlant désir ; du mysticisme délirant et de l
576
t, dans votre bouquin, il n’y a pas seulement les
troubadours
, et ces cathares qui furent ou non leurs frères. Pourquoi revenir si
577
plus sérieux. Certes, il n’y a pas seulement les
troubadours
, mais il y eut d’abord les troubadours, parce qu’il y a d’abord la po
578
lement les troubadours, mais il y eut d’abord les
troubadours
, parce qu’il y a d’abord la poésie, puis le sentiment qu’elle a su di
579
a la morale. (J’y reviendrai.) Il y a d’abord les
troubadours
parce qu’il y a d’abord l’expression, et surtout l’expression lyrique
580
au Jour ! On connaît le thème de l’aube chez les
troubadours
: Gardez-vous, cher guetteur de la tour Du jaloux, votre méchant sei
581
26. 215. Cf. Jean Audiac, Les poésies des quatre
troubadours
d’Ussel, Paris, 1922. 216. Il tient Socin, ce moine italien réformé
582
e Mariam virginem », cf. René Nelli, Érotique des
troubadours
, Toulouse, 1963, p. 222-223. Voir aussi dans l’anthologie du même aut
583
Voir aussi dans l’anthologie du même auteur, Les
Troubadours
, II, Paris, 1966, le grand canso cathare (selon moi) de Peire Cardena
584
2, dans son excellent chapitre sur la Musique des
troubadours
. La mélodie est notée sur la même page. Pour la suite du poème, j’ai
585
e inconnu »… 231. René Nelli et René Lavaud, Les
Troubadours
, Tome II, p. 261. 232. Érotique des troubadours, p. 229. 233. Spi
586
Troubadours, Tome II, p. 261. 232. Érotique des
troubadours
, p. 229. 233. Spiritualité de l’hérésie : le catharisme (ouvrage co
587
me densité d’information intitulée L’Érotique des
troubadours
, 1963 ; enfin, en collaboration avec René Lavaud, une abondante antho
588
avaud, une abondante anthologie en 2 volumes, Les
Troubadours
, 1965 et 1966, textes originaux et traductions, précieux commentaires
589
sources et vos « documents » ! — deux des grands
troubadours
, Peire Vidal et Raymond de Miraval. Cf. Michel Roquebert, L’Épopée ca
590
xemple de ces imitations : « Il est clair que les
troubadours
, musiciens avant d’être poètes, modèlent leurs vers sur la mélodie. L
591
artial : 242. Cf. René Nelli, L’Érotique des
troubadours
, p. 50, qui cite plusieurs autres exemples de l’influence directe des
592
nos modes intellectuelles. La mode littéraire des
troubadours
et des romans de la Table ronde domine encore, dans la proportion de
593
. Cela ne dicte pas une carrière. Je descends des
troubadours
— c’est sans doute pourquoi les châteaux en ruines me touchent tant,
594
e la Bretagne des légendes arthuriennes. 1. Les
troubadours
ont inventé l’amour au xiie siècle. Au xviie siècle, La Rochefoucau
595
l, du civique. La poésie, dès le xiie siècle des
troubadours
, devient chant du cœur solitaire ; la tragédie, quittant l’amphithéât
596
est pas amour, qui tourne à réalité », s’écrie un
troubadour
tardif, contemporain de nos légendes tristaniennes. Mais qu’est-ce al
597
intaine et son « amour de loin » comme parlait le
troubadour
Jaufré Rudel ? L’apparent narcissisme de Tristan trouverait ici son i
598
es de sentir et de rêver, à travers la poésie des
troubadours
et le roman celtique ; la synthèse de ces grands phénomènes culturels
599
tions répétées de l’Église contre la cortezia des
troubadours
. Oui, « tout est venu à l’Europe », mais désormais, tout en viendra,
600
omme et la femme. Les poètes de cette époque, les
troubadours
, ont inventé, eux, une femme inaccessible, une déesse pour laquelle o
601
neurs puissants et redoutés, mais par de modestes
troubadours
dont quelques-uns moururent avec leurs amis cathares sur les bûchers
602
ur œuvre ils donnaient un sens aux mots comme les
troubadours
quelques siècles plus tôt. Mais la société pour laquelle ils travaill
603
ents, ou naïfs, tous ceux qui, de la cortezia des
troubadours
au romantisme allemand, puis à la poésie populaire des romans et des
604
a passion, n’a pris ce sens qu’avec la poésie des
troubadours
. Cette poésie apparaît subitement dans le sud de la France actuelle (
605
nes puis des centaines de poètes qui se nomment «
troubadours
» (c’est-à-dire trouveurs, inventeurs, compositeurs). Cette poésie do
606
énérique en conscience individuelle. À partir des
troubadours
et des trouvères du xiie siècle, l’amour est cela qui se « déclare »
607
outenir que l’histoire de l’Éros en Occident, des
troubadours
à notre siècle, se confond avec celle des expressions du désir, du se
608
et Iseut. Plusieurs allusions dans des poésies de
troubadours
datant du milieu du xiie siècle montrent que la légende était connue
609
siècle montrent que la légende était connue des
troubadours
dans le temps même où la première version (en langue romane — d’où le
610
sychologiques et religieux de la cortezia que les
troubadours
exprimaient dans le cri, le soupir, la mélopée ou la fulguration lyri
611
ances qu’elle rencontre. Déjà, dans la poésie des
troubadours
, nous voyons que l’amour courtois se distingue du simple désir par le
612
ttérature européenne s’est convertie au style des
troubadours
. De ce temps jusqu’au xxe siècle, nous assistons aux péripéties d’un
613
le rôle créateur de la conduite passionnelle des
troubadours
et des trouvères. Rousseau fait boire du lait à toute la cour de Fran
614
ière connaissance de Dante, de Shakespeare et des
troubadours
. Ainsi la Suisse romande se définit comme « Suisse » en tant qu’elle
615
de Guillaume, IXe duc d’Aquitaine, la poésie des
troubadours
. Cf. mon Amour et l’Occident, éd. défin., Plon, Paris, 1972, p. 280
616
athématiques, philosophie, poésie. Le lyrisme des
troubadours
, ancêtres de toute la poésie européenne, s’est formé au contact du ly
617
’Espagne à la Russie, dérivent de la cortezia des
troubadours
du xiie siècle. Tous nos romans dérivent du Tristan primitif de l’An
618
, l’une des sources principales de la lyrique des
troubadours
, donc de l’amour tel qu’on le parle et qu’on croit le sentir en Occid
619
e ou celui des Élisabéthains, le xiie siècle des
troubadours
et de Tristan, les premiers siècles du christianisme ? Définissons d’
620
manichéennes introduites au xiie siècle par les
troubadours
et par le roman de Tristan. Il faudrait au moins distinguer amour et
621
uis à l’Occident tout entier, du xiie siècle des
troubadours
et du Roman breton jusqu’à Wagner. C’est par lui que la passion est e
622
nir. 24. Le français imposé à l’Occitanie des
troubadours
n’était encore qu’une langue militaire, non littéraire. Plus tard, l’
623
l’origine la légende de Tristan et la poésie des
troubadours
. Ceci m’a amené à formuler des considérations générales sur le dévelo
624
ent dans ces romans, ainsi que dans la poésie des
troubadours
du midi de la France, dont on a reconnu l’influence sur Tristan et la
625
erre et l’on m’a insulté pour cela, la poésie des
troubadours
était influencée par la poésie arabe et la mystique islamique. Ces in
626
e Poitiers, neuvième duc d’Aquitaine, premier des
troubadours
connus ! Reste l’héritage des gènes ? Hélas, comme le disait un de me
627
Nibelungen, les minnesänger et leurs maîtres les
troubadours
du Midi. Les célèbres Idylles de Salomon Gessner, la physiognomonie m
628
es rigoureuses de l’amour courtois chanté par les
troubadours
et du grand mythe de Tristan et Iseut dont le sens ultime est que Tri
629
édé, mais je ne puis m’empêcher de croire que vos
troubadours
étaient homosexuels. » Je lui dis qu’en effet, plusieurs semblent l’a