1
x néophytes les moines bouddhistes de la secte du
zen
. Le thème profond, omniprésent, de l’œuvre, c’est le problème du Dieu
2
us favorable au « Livre de Job » et aux proverbes
zen
qu’à Lamartine ou même à Rilke, reconnaîtront dans les dialogues et l
3
nitiale : le moralisme américain et le bouddhisme
zen
, tous deux antimystiques. Historiquement, la première confrontation s
4
nitiale : le moralisme américain et le bouddhisme
zen
, tous deux antimystiques. Historiquement, la première confrontation s
5
nation progressive (ou même instantanée, selon le
zen
). Pour le chrétien, l’expérience du chemin se confond avec celle de l
6
x néophytes les moines bouddhistes de la secte du
zen
. Pourtant, le thème profond, omniprésent, de l’œuvre, c’est à l’inver
7
t plus favorable au Livre de Job et aux proverbes
zen
qu’à Lamartine ou même à Rilke, reconnaîtront dans les dialogues et l
8
is maintenant expliciter. Kassner, Rilke et le
zen
Une amitié des plus complexes, pour ne pas dire ambivalente, a lié
9
rtent. L’essai porte un titre curieux : Rilke, le
zen
et moi 85 et il est curieusement décousu. À propos de l’influence qu’
10
ctrine. Beaucoup plus tard, il entendit parler du
zen
, qui n’est resté qu’un nom pour lui. Mais dans le recueil d’hommages
11
cité), le rapprochement que je suggérais entre le
zen
et sa propre pensée l’a frappé : Cela resta fixé dans ma mémoire, éc
12
s, je fusse informé de l’existence d’une école du
zen
dont les maîtres parviendraient à ceci : atteindre le but sans le voi
13
yeux fermés… Je pressentais maintenant ce que le
zen
signifiait et dans quel rapport il pouvait être avec mon œuvre, qui c
14
ela ne doit-il pas avoir le but en lui-même ?… Le
zen
, le tir aveugle, est acte, mais cet acte est en outre notre pensée la
15
time, et le dirai-je, la pensée sans limites… Le
zen
suppose la dissolution, l’éclatement de tout le conceptuel. Le point
16
est en même temps le Tout… Que signifie encore le
zen
, sinon l’élimination de la fortune, au sens antique, c’est-à-dire de
17
Sens. Si je m’en tiens à cette interprétation du
zen
, Denis de Rougemont a raison ; il y a du zen, en fait, dans tous mes
18
n du zen, Denis de Rougemont a raison ; il y a du
zen
, en fait, dans tous mes écrits, à commencer par cette « Morale de la
19
eule force de l’Imagination. Et il poursuit : Le
zen
nie le Dieu personnel, il ne le nie pas au nom du rationalisme, oh !
20
plus gnostique qu’orthodoxe… Ne tire-t-il pas le
zen
de son côté ? Il ajoute d’ailleurs aussitôt qu’on ne saurait croire u
21
enter après coup « comme un extravagant maître du
zen
» ! Il n’a que faire d’une doctrine ou d’un système ; mais peut-être,
22
n. Ce qui lui semble, en fin de compte, relier au
zen
sa propre pensée physiognomonique, c’est que l’un et l’autre se souci
23
mme existence, ce qui donne une parfaite question
zen
, la question dernière, peut-être, pour les hommes auxquels la Langue
24
que son vol solitaire a conquis. « Voilà qui est
zen
, conclut Kassner, ou solution d’un problème zen par le poète, par la
25
t zen, conclut Kassner, ou solution d’un problème
zen
par le poète, par la langue, la langue vivante des images, non des co
26
epts. » C’est ainsi, finalement, par le détour du
zen
, que le Kassner des derniers temps de sa vie a pu relier son monde et
27
Kassner avait sans doute pris connaissance du
zen
par le précieux petit livre d’Herrigel sur L’Art chevaleresque du tir
28
alogues et Paraboles dans ces paroles d’un maître
zen
sur le tir à l’arc : Celui qui est capable de tirer avec l’écaille d
29
danse sans danse, le tir à l’arc se fond dans le
zen
. Mais voici le plus remarquable. Il semble que Kassner ne se soit pa
30
allemand qui est allé au Japon pour s’initier au
zen
en s’entraînant au tir à l’arc. Vos flèches manquent de portée (fait
31
as de citer tantôt Kassner, tantôt les maîtres du
zen
, au risque de confondre leurs énigmes et leurs réponses non moins éni
32
alement reconnu. J’ai dit que l’image d’un maître
zen
m’était venue en écoutant parler Kassner. Et voici ce qu’il dit lui-m
33
parfois, cela touche le noir. De là mon « Tireur
zen
», mon zen… L’arc est toujours tendu. Et oui, bien sûr, pourquoi ne p
34
ela touche le noir. De là mon « Tireur zen », mon
zen
… L’arc est toujours tendu. Et oui, bien sûr, pourquoi ne pas penser i
35
l’hiver dernier, venant de lire son essai sur le
zen
et Rilke, je lui aurais posé des questions qu’il laisse à jamais sans
36
réponse. Je lui aurais dit sans doute : le but du
zen
est de nous libérer du moi conscient, mais le sens dernier de votre œ
37
éalité qui est liberté de la personne, à celle du
zen
qui est négation du personnel ? Ou plutôt, saurez-vous nous faire voi
38
n revue. Je rappelle que Kassner n’a découvert le
zen
qu’à partir de 1954 ! 90. Traduction française par Geneviève Bianqui
39
Un dialogue mal engagé L’Occident découvre le
zen
au moment où les couvents zen se vident au Japon. (Mais il y a beauco
40
ccident découvre le zen au moment où les couvents
zen
se vident au Japon. (Mais il y a beaucoup plus de chrétiens japonais
41
rfois spirituelle) du continent, un interprète du
zen
fait écho : « La négation de l’Atman énoncée par les premiers bouddhi
42
Il n’y a rien de semblable à l’âme.70 » Un texte
zen
chinois surenchérit : « Y a-t-il un enseignement à donner au peuple ?
43
rétiens cherchent l’extase. Quant aux bouddhistes
zen
, on dirait qu’ils s’en tiennent à la stase pure et simple : faire fac
44
n ceci : « Ainsi que Bodhidharma (le fondateur du
zen
) l’a déclaré, zen ne se soucie pas de disserter sur des notions abstr
45
ue Bodhidharma (le fondateur du zen) l’a déclaré,
zen
ne se soucie pas de disserter sur des notions abstruses telles que Di
46
ons abstruses telles que Dieu, la Vérité ; ce que
zen
demande au disciple, c’est de voir sa propre Physionomie. » Or comme
47
lle », dit Shantideva. Et Suzuki, qui enseigna le
zen
à toutes les Amériques dégoûtées de l’Occident, et de plus en plus à
48
dha, p. 45. 84. Chang Chen-Chi, The Practice of
zen
. 85. Tout cela vaut pour l’islam, bien entendu, au moins autant que
49
x néophytes les moines bouddhistes de la secte du
zen
. Pourtant, le thème profond, omniprésent, de l’œuvre, c’est à l’inver
50
t plus favorable au Livre de Job et aux proverbes
zen
qu’à Lamartine ou même à Rilke, reconnaîtront dans les dialogues et l
51
is maintenant expliciter. Kassner, Rilke et le
zen
Une amitié des plus complexes, pour ne pas dire ambivalente, a lié
52
rtent. L’essai porte un titre curieux : Rilke, le
zen
et moi 86 et il est curieusement décousu. À propos de l’influence qu’
53
ctrine. Beaucoup plus tard, il entendit parler du
zen
, qui n’est resté qu’un nom pour lui. Mais dans le recueil d’hommages
54
cité), le rapprochement que je suggérais entre le
zen
et sa propre pensée l’a frappé : Cela resta fixé dans ma mémoire, éc
55
s, je fusse informé de l’existence d’une école du
zen
dont les maîtres parviendraient à ceci : atteindre le but sans le voi
56
yeux fermés… Je pressentais maintenant ce que le
zen
signifiait et dans quel rapport il pouvait être avec mon œuvre, qui c
57
ela ne doit-il pas avoir le but en lui-même ?… Le
zen
, le tir aveugle, est acte, mais cet acte est en outre notre pensée la
58
ime, et, le dirai-je, la pensée sans limites… Le
zen
suppose la dissolution, l’éclatement de tout le conceptuel. Le point
59
est en même temps le Tout… Que signifie encore le
zen
, sinon l’élimination de la fortune, au sens antique, c’est-à-dire de
60
Sens. Si je m’en tiens à cette interprétation du
zen
, Denis de Rougemont a raison ; il y a du zen, en fait, dans tous mes
61
n du zen, Denis de Rougemont a raison ; il y a du
zen
, en fait, dans tous mes écrits, à commencer par cette « Morale de la
62
eule force de l’Imagination. Et il poursuit : Le
zen
nie le Dieu personnel, il ne le nie pas au nom du rationalisme, oh !
63
plus gnostique qu’orthodoxe… Ne tire-t-il pas le
zen
de son côté ? Il ajoute d’ailleurs aussitôt qu’on ne saurait croire u
64
enter après coup « comme un extravagant maître du
zen
» ! Il n’a que faire d’une doctrine ou d’un système ; mais peut-être,
65
n. Ce qui lui semble, en fin de compte, relier au
zen
sa propre pensée physiognomonique, c’est que l’un et l’autre se souci
66
mme existence, ce qui donne une parfaite question
zen
, la question dernière, peut-être, pour les hommes auxquels la Langue
67
ce que son vol solitaire a conquis. Voilà qui est
zen
, conclut Kassner, ou solution d’un problème zen par le poète, par la
68
t zen, conclut Kassner, ou solution d’un problème
zen
par le poète, par la langue, la langue vivante des images, non des co
69
cepts. C’est ainsi, finalement, par le détour du
zen
, que le Kassner des derniers temps de sa vie a pu relier son monde et
70
Kassner avait sans doute pris connaissance du
zen
par le fameux petit livre d’Herrigel sur L’Art chevaleresque du tir à
71
alogues et Paraboles dans ces paroles d’un maître
zen
sur le tir à l’arc : Celui qui est capable de tirer avec l’écaille d
72
danse sans danse, le tir à l’arc se fond dans le
zen
. Mais voici le plus remarquable. Il semble que Kassner ne se soit pa
73
allemand qui est allé au Japon pour s’initier au
zen
en s’entraînant au tir à l’arc. « Vos flèches manquent de portée (fai
74
as de citer tantôt Kassner, tantôt les maîtres du
zen
, au risque de confondre leurs énigmes et leurs réponses non moins éni
75
alement reconnu. J’ai dit que l’image d’un maître
zen
m’était venue en écoutant parler Kassner. Et voici ce qu’il dit lui-m
76
parfois, cela touche le noir. De là mon « Tireur
zen
», mon zen… L’arc est toujours tendu. Eh oui, bien sûr, pourquoi ne p
77
ela touche le noir. De là mon « Tireur zen », mon
zen
… L’arc est toujours tendu. Eh oui, bien sûr, pourquoi ne pas penser i
78
l’hiver dernier, venant de lire son essai sur le
zen
et Rilke, je lui aurais posé des questions qu’il laisse à jamais sans
79
réponse. Je lui aurais dit sans doute : le but du
zen
est de nous libérer du moi conscient, mais le sens dernier de votre œ
80
éalité qui est liberté de la personne, à celle du
zen
qui est négation du personnel ? Ou plutôt, saurez-vous nous faire voi
81
n revue. Je rappelle que Kassner n’a découvert le
zen
qu’à partir de 1954 ! 91. Traduction française par Geneviève Bianqui
82
Un dialogue mal engagé L’Occident découvre le
zen
au moment où les couvents zen se vident au Japon. (Mais il y a beauco
83
ccident découvre le zen au moment où les couvents
zen
se vident au Japon. (Mais il y a beaucoup plus de chrétiens japonais
84
rfois spirituelle) du continent, un interprète du
zen
fait écho : « La négation de l’Atman énoncée par les premiers bouddhi
85
Il n’y a rien de semblable à l’âme.104 » Un texte
zen
chinois surenchérit : « Y a-t-il un enseignement à donner au peuple ?
86
rétiens cherchent l’extase. Quant aux bouddhistes
zen
, on dirait qu’ils s’en tiennent à la stase pure et simple : faire fac
87
n ceci : « Ainsi que Bodhidharma (le fondateur du
zen
) l’a déclaré, zen ne se soucie pas de disserter sur des notions abstr
88
ue Bodhidharma (le fondateur du zen) l’a déclaré,
zen
ne se soucie pas de disserter sur des notions abstruses telles que Di
89
ons abstruses telles que Dieu, la Vérité ; ce que
zen
demande au disciple, c’est de voir sa propre physionomie. » Ou, comme
90
lle », dit Shantideva. Et Suzuki, qui enseigna le
zen
à toutes les Amériques dégoûtées de l’Occident, et de plus en plus à
91
ha, p. 45. 117. Chang Chen-Chi, The Practice of
zen
. 118. Tout cela vaut pour l’islam, bien entendu, au moins autant que
92
s tard, j’ai découvert que la secte bouddhiste du
zen
fait grand usage du Tir et de la méditation sur cet art. Il s’agit du
93
sur cet art. Il s’agit du tir à l’arc. Le tireur
zen
doit arriver à s’identifier au but (à la cible), à avoir ce but en so
94
l’Asie, les dialogues du Bouddha et les koans du
zen
exemplifiaient un autre style, moins logique et moins contrôlé, plus
95
e technique ? Ainsi que l’a confirmé le maître du
zen
, Suzuki, à propos de mes livres, pour le Japonais traditionnel les re
96
Descartes inversé ou le
zen
occidental (14 décembre 1972)h J’ai appris le tir au fusil dans un
97
ication par la fin. h. « Descartes inversé ou le
zen
occidental », Le Monde, Paris, 14 décembre 1972, p. 21. Présenté par
98
grands auteurs d’Asie, comme Suzuki, le « pape du
zen
» japonais, ou Raja Rao, le romancier hindou — répondre à ma place et
99
au jardinage, à la contemplation ou au bouddhisme
zen
. Car les besoins et les désirs de la société industrielle, aussi nomm
100
e, couvents du Tibet, sanghas bouddhistes, écoles
zen
, confréries manichéennes et mandéennes, et dans notre ère européenne,
101
ies extrême-orientales (yoga hindou et bouddhisme
zen
.) Enfin, nous avons tenté quelques survols de cette unité dans la plu