1
peut-être prématuré, tout au plus peut-on dire qu’
à
l’heure présente déjà, son œuvre, comme celle de Barrès, nous offre p
2
’énergie. Il se pique de n’avoir pas connu, jusqu’
à
ce jour au moins, cette inquiétude libératrice que produit la recherc
3
ne langue plus compliquée encore et nuancée jusqu’
à
l’ennui. La guerre a donné le coup de grâce à cet esthétisme énervant
4
on appelle symbolisme ; et elle a donné naissance
à
la doctrine de M. de Montherlant, qui en est sortie toute formée et c
5
un peu intimidantes. Toute une partie du Paradis
à
l’ombre des épées 1, son dernier livre, est consacrée à « fondre dans
6
bre des épées 1, son dernier livre, est consacrée
à
« fondre dans une unité supérieure » l’antinomie de l’esprit catholiq
7
lontiers qu’il n’est pas une opinion sur le monde
à
laquelle je ne préfère le monde ». Je préfère à la dogmatique de M. d
8
e à laquelle je ne préfère le monde ». Je préfère
à
la dogmatique de M. de Montherlant son admirable lyrisme de poète du
9
d’herbe, c’est une allégresse héroïque qu’infuse
à
son corps la douce matière. L’air et le sol, dieux rivaux, se le disp
10
e du sport. On accepte une règle ; on l’assimile,
à
tel point qu’elle n’est plus une entrave à la violence animale déchaî
11
imile, à tel point qu’elle n’est plus une entrave
à
la violence animale déchaînée dans le corps du joueur à la vue de la
12
en vain. Le chef se dresse entre les dix qui sont
à
lui. Il dit : « Je ne demande pas qu’on m’aime. Je demande qu’on me s
13
et purs courages, donnez-moi votre silence jusqu’
à
l’heure. Que je taise votre mot de ralliement, paradis à l’ombre des
14
re. Que je taise votre mot de ralliement, paradis
à
l’ombre des épées. Rien de moins artificiellement moderne que ce lyr
15
. « La faiblesse est mère du combat. » C’est donc
à
un lacédémonisme renouvelé que nous conduirait cette « éthique du spo
16
oit pas être tombera de soi-même. Ainsi l’athlète
à
l’entraînement ne s’épuise-t-il pas à combattre certaines faiblesses
17
i l’athlète à l’entraînement ne s’épuise-t-il pas
à
combattre certaines faiblesses : il développe ses qualités, le reste
18
nt, qui a quitté le stade, se rendra mieux compte
à
distance de la contradiction sur laquelle est bâtie son œuvre. L’inté
19
la peinture française, des débuts du xixe siècle
à
nos jours. Partis du classicisme de David et d’Ingres, les peintres f
20
ci revenus, après cent-vingt-cinq ans, à peu près
à
leur point de départ. Mais leurs recherches n’ont pas été vaines. Ils
21
uable. Les œuvres de cet artiste, qu’on a pu voir
à
la Rose d’Or témoignaient de ces mêmes qualités : car la façon de pei
22
mes qualités : car la façon de peindre correspond
à
la façon de penser du peintre. Souhaitons d’entendre encore M. Meili.
23
les Olympiques. Et voici le Chant funèbre, adieu
à
la guerre et aux jeux, avant de partir pour de nouvelles conquêtes. T
24
ne pas nous tromper en nous inquiétant de faire,
à
notre place modeste, si peu que ce soit pour la paix », c’est une aff
25
conds. C’est pour avoir contemplé Verdun, en tête
à
tête avec le génie de la mort. Mais alors, à quoi sert d’exalter, d’u
26
tête à tête avec le génie de la mort. Mais alors,
à
quoi sert d’exalter, d’une si émouvante sorte, les soldats déjà légen
27
ennent de plus d’humanité ou de moins de santé ».
À
maintes reprises, dans cette œuvre d’affirmation, une telle inquiétud
28
réalité. Tantôt c’est l’un qui veut plier l’autre
à
sa violence — le Paradis —, tantôt c’est l’autre qui impose son absol
29
éressants » ou « curieux » ; le « grand lyrisme »
à
la Chateaubriand, voire à la Barrès, dont il est capable et qu’il lui
30
; le « grand lyrisme » à la Chateaubriand, voire
à
la Barrès, dont il est capable et qu’il lui faudra livrer au « feu de
31
révèle. Le style brillant et elliptique qui tend
à
devenir notre poncif moderne, — si propre à égarer dans d’ingénieuses
32
tend à devenir notre poncif moderne, — si propre
à
égarer dans d’ingénieuses métaphores quiconque chercherait une idée l
33
là-dessous, — ne réussit pas toujours chez Breton
à
masquer la banalité de la pensée. D’autant plus que les rares passage
34
es — Poisson soluble — qui servent d’illustration
à
sa défense de la poésie pure. Les beautés que j’y vois ne me seraient
35
tre une dictée non corrigée du Rêve. Je reconnais
à
chaque ligne de Poisson soluble cette « vieillerie poétique » qui, av
36
uis m’empêcher d’accuser Breton de préméditation…
À
quoi sert, dès lors, tout cet appareil psychologique si scolaire ? À
37
rs, tout cet appareil psychologique si scolaire ?
À
donner le change sur la pauvreté d’un art purement formel. Car c’est
38
fication : la plupart des surréalistes n’ont rien
à
dire, mais savent admirablement parler. Ils érigent donc en doctrine
39
u’après faillite faite, les surréalistes trouvent
à
montrer leur talent en des jeux moins lassants. Dada, éclat de rire d
40
. L’ironie qui sauva Dada du ridicule le cède ici
à
un ton de mage qui ne fera plus longtemps impression. C’est grand dom
41
a courte biographie fournissent un meilleur motif
à
l’admiration que tout le lyrisme dont on a voulu charger la « vie hér
42
e héroïque » de Vincent. M. Colin n’a pas cherché
à
expliquer ce miracle. Il nous laisse à notre émotion devant le specta
43
as cherché à expliquer ce miracle. Il nous laisse
à
notre émotion devant le spectacle d’une œuvre qui ne dut rien à l’hom
44
n devant le spectacle d’une œuvre qui ne dut rien
à
l’homme, d’une œuvre de pur génie. Vincent Van Gogh, génie sans talen
45
ue, « Prix Goncourt », curieux homme. Il se livre
à
des travaux de précision : il calcule un plan, un poème. Il écrit un
46
s faits s’y pressent et s’y bousculent ; de temps
à
autre une notation d’artiste ou de psychologue se glisse dans leur fl
47
arris. Certes, ce n’est pas lui qui se refuserait
à
écrire — comme le fait son maître : « La marquise sortit à cinq heure
48
— comme le fait son maître : « La marquise sortit
à
cinq heures ». Une telle platitude est presque indispensable, mais il
49
». En effet — le phénomène n’est pas particulier
à
la France — les paysans sont en train de redevenir serfs, serfs des s
50
entreprise bien téméraire de nos jours : un roman
à
thèse aussi intelligent que vivant. d. « Lucien Fabre : Le Tarramag
51
le bouddhisme jouit un jour d’un renouveau, c’est
à
quelques savants européens qu’il le devra, tandis que d’un mouvement
52
er le définit encore : « … tout ce qui est opposé
à
l’esprit occidental, tout ce qui peut servir d’antidote à sa fièvre e
53
it occidental, tout ce qui peut servir d’antidote
à
sa fièvre et à sa logique. » On confond Japon et Arabie, Indes et Chi
54
tout ce qui peut servir d’antidote à sa fièvre et
à
sa logique. » On confond Japon et Arabie, Indes et Chine sous une dén
55
nts. Pour beaucoup, l’Orient n’est qu’un prétexte
à
variations sur le thème favori. M. Massis, par exemple, qui cependant
56
à l’appui de ses sophismes, ne se livre pas moins
à
des déductions in abstracto qui le mènent à des conclusions de ce gen
57
moins à des déductions in abstracto qui le mènent
à
des conclusions de ce genre : si nous trouvons le moyen de « suppléer
58
e genre : si nous trouvons le moyen de « suppléer
à
l’éducation historique des peuples chrétiens qui n’ont pas eu de Moye
59
as eu de Moyen Âge », nous pourrons amener l’Asie
à
comprendre la religion romaine (ce christianisme méditerranéen si étr
60
iterranéen si étroitement particularisé pourtant,
à
l’usage des Latins…). Quant aux orientalistes, qui, eux, apportent de
61
de la littérature européenne d’avant-guerre mêlés
à
ceux des maîtres du renouveau idéaliste allemand et viennois, Hesse,
62
sens et son sang-froid. Et si l’on a pu reprocher
à
ses tableaux de l’Europe qu’il vient de parcourir quelque superficial
63
é, ils forment un cortège pittoresque et désolant
à
celui qui, revenu de l’étranger dans le désordre de son pays, suivra
64
« bon chemin » de la santé et de la raison. C’est
à
lui que va la sympathie de l’auteur et la nôtre. h. « Otto Flake :
65
uropéenne », croyez-vous qu’il aille s’abandonner
à
l’émotion communicative de qui découvre un sommet ? Point. Précision,
66
s de sa critique. Ce n’est que dans sa discrétion
à
louer une grande œuvre qu’on trouvera la mesure de son admiration et
67
ère, de ce nouveau chapitre qu’il vient d’ajouter
à
sa grande étude sur les rapports du christianisme et du romantisme. M
68
uver mieux que Vinet. Et j’imagine son étonnement
à
découvrir dans l’œuvre du penseur vaudois la substance originale de l
69
juge des romantiques, il n’a pas eu trop de peine
à
l’annexer à son propre corps de doctrines critiques. Dirai-je pourtan
70
antiques, il n’a pas eu trop de peine à l’annexer
à
son propre corps de doctrines critiques. Dirai-je pourtant que je cra
71
it été incité parfois, et presque inconsciemment,
à
gauchir légèrement la pensée de Vinet pour lui ajuster sa terminologi
72
mme l’on cherche les morts… « … Cette chose haute
à
la voix grave qu’on appelle un père dans les maisons. » Comme Valéry,
73
a libération politique. Cause, puisque pour mener
à
chef cette libération, un Yeats, un A.E., bien d’autres, ont su payer
74
claquaient. Il quitta sa fenêtre, se traîna jusqu’
à
l’angle le plus éloigné du réduit, et se blottit là, sur le sol, les
75
dormies dans l’âme russe : mais des possibilités,
à
chaque instant, d’explosion. Le géant russe est un enfant : va-t-il r
76
1926)c M. René Guisan, professeur de théologie
à
Lausanne et directeur de la Revue de théologie et de philosophie, ina
77
théologie et de philosophie, inaugura lundi soir
à
l’aula, devant un très nombreux public, la série des conférences que
78
e. Mais très vite on étend l’appellation de saint
à
ceux qui par leur élévation morale ou leurs souffrances semblent s’êt
79
e de leur vie : mais Christ est le seul médiateur
à
qui doit s’adresser le culte, en son cœur, du croyant. Le centre de g
80
’état de choses antérieur. Donc l’Église continue
à
faire des saints, tandis que ce terme n’a plus qu’un sens relatif pou
81
lise. M. Guisan va très loin dans ses concessions
à
de telles critiques. Mais c’est pour affirmer avec d’autant plus de f
82
le scrupule d’historien et de chrétien qui permet
à
M. Guisan de montrer le point de vue adverse avec autant de compréhen
83
on et de sympathie que le sien propre. Cela donne
à
ses conclusions cette sécurité dont trop souvent un brillant appareil
84
de course pure, vers ailleurs, vers autre chose.
À
certains signes — démences de fatigués, prophétismes, excessives lass
85
eur de conscience inquiète quelques chefs, montre
à
quelques meneurs aveugles d’une société affolée et ridiculement oppor
86
e veux dire. Il faudrait balayer, — et mettre qui
à
la place ? Nos penseurs, nos écrivains ont perdu le sens social. Cela
87
morale résolument anarchiste. Ceux qui s’essaient
à
l’action, c’est encore pour cultiver leur moi. Ils y cherchent un for
88
l’action. C’est pourquoi ils ne peuvent prétendre
à
l’action sociale que l’époque réclame 1. C’est aussi pourquoi l’on ne
89
urquoi l’on ne saurait accorder trop d’importance
à
leurs tentatives morales, si singulières soient-elles — dont le grand
90
notre civilisation, il y a un problème de morale
à
résoudre, une conscience individuelle à recréer. Nous y employer, pou
91
de morale à résoudre, une conscience individuelle
à
recréer. Nous y employer, pour l’heure, c’est la seule façon efficace
92
seule façon efficace de servir. ⁂ On se complaît
à
répéter que nous vivons dans le chaos des idées et des doctrines, et
93
le, Pensée et Action… Ces deux moralistes adonnés
à
la culture et à la libération du moi paraissent bien les ancêtres des
94
tion… Ces deux moralistes adonnés à la culture et
à
la libération du moi paraissent bien les ancêtres des nouvelles génér
95
d’une conception qui, de plus en plus, se révèle
à
la base de tous les problèmes modernes en littérature. Jacques Rivièr
96
vera une nouvelle face de la vérité. Bornons-nous
à
noter le phénomène, puis à en suivre quelques conséquences. Connaiss
97
a vérité. Bornons-nous à noter le phénomène, puis
à
en suivre quelques conséquences. Connaissance intégrale et culture d
98
n’a pas fallu longtemps aux Français pour pousser
à
bout l’expérience3. Ingénieux équilibres entre la raison et les sens,
99
de nos facultés de plaisir : déjà nous en sommes
à
cultiver certaines douleurs, plaisirs rares ; et les dissonances les
100
’honneur dans des esthétiques construites en hâte
à
l’usage de sensibilités surmenées. Dégoût, parce que tout a été essay
101
goût du bonheur, dégoût de soi, — on l’étend vite
à
la société entière. Dégoût d’une civilisation qui aboutit logiquement
102
Dégoût d’une civilisation qui aboutit logiquement
à
cet épuisant et forcené gaspillage : la guerre. Certains s’en tiennen
103
né gaspillage : la guerre. Certains s’en tiennent
à
leur dégoût et l’exploitent. Ainsi se légitime le surréalisme, qui vo
104
a révolte des autres et quelles prières cela fait
à
Dieu », disait Drieu la Rochelle. Mais il faudra bien se remettre à m
105
rieu la Rochelle. Mais il faudra bien se remettre
à
manger, tout de même nous avons un corps, et c’est très beau, Breton,
106
e moins de gloriole s’accompagnât votre ultimatum
à
Dieu. Mais, secouant son dégoût, un Montherlant s’abandonne au salut
107
mes ». C’est plutôt qu’il est trop attaché encore
à
se regarder chercher, absorbant son attention dans une sincérité si v
108
mmorale, parce qu’aucune ne s’est autant attachée
à
chercher dans le seul moi les fondements d’une éthique. Presque tous
109
’ils découvrent en eux est non seulement légitime
à
leurs yeux, mais « tabou » ; et c’est vertu que de favoriser son expa
110
indéfendable de tout point de vue… J’avais goûté
à
l’alcool singulièrement perfide de perdre ce que nous chérissons… Nou
111
e de perdre ce que nous chérissons… Nous apprîmes
à
mépriser les longues vies heureuses que nous avions jusqu’alors envié
112
le nous nous obstinions nous menait naturellement
à
repousser avec horreur tout argument d’utilité, et bien que nous niio
113
heté au prix d’un martyre… Cette lassitude facile
à
juger du dehors n’était pas ce qu’il y a vingt ans on nommait blasé.
114
. De l’acte gratuit commis par un héros de roman,
à
la vie gratuite que prétendent mener les surréalistes, il n’a fallu q
115
s montrent le même personnage : un être sans foi,
à
qui une sorte de « sincérité » interdit de commettre aucun acte volon
116
sonné parce que ce serait fausser quelque chose ;
à
la merci des circonstances extérieures qu’il méprise toutes également
117
« d’intensification de la vie », et qui consiste
à
pousser à l’extrême certaines « vertus », les pousser jusqu’à l’absur
118
sification de la vie », et qui consiste à pousser
à
l’extrême certaines « vertus », les pousser jusqu’à l’absurde. Surenc
119
l’extrême certaines « vertus », les pousser jusqu’
à
l’absurde. Surenchère morale dont le début de la Tentative amoureuse
120
si douce encore, n’est pas si bonne que de céder
à
vous, désirs, et d’être vaincu sans bataille. On voit assez à quel ge
121
rs, et d’être vaincu sans bataille. On voit assez
à
quel genre de sophismes conduit ce mouvement de l’esprit qui n’utilis
122
s loin. Ainsi, c’est par humilité qu’on renoncera
à
la vertu, sous prétexte qu’elle pousse à l’orgueil ; c’est par sincér
123
enoncera à la vertu, sous prétexte qu’elle pousse
à
l’orgueil ; c’est par sincérité qu’on mentira, puisque parfois nous s
124
, puisque parfois nous sommes spontanément portés
à
mentir. On en vient naturellement à considérer un certain immoralisme
125
nément portés à mentir. On en vient naturellement
à
considérer un certain immoralisme comme la seule vertu digne d’une él
126
it bien pauvre pour expliquer ce besoin de porter
à
son excès toute chose, au-delà de toutes limites. « Il n’y a que les
127
icisme. Mais pousser une vertu particulière jusqu’
à
ses dernières conséquences suppose qu’on ait perdu le sens des ensemb
128
oyons se fausser le rythme des jours et des nuits
à
mesure que se développe une civilisation mécanicienne. (Les machines
129
ain de celui qui n’a pas dormi et qui « assiste »
à
sa vie, à ses sensations, à ses automatismes. En art, la fatigue est
130
ui qui n’a pas dormi et qui « assiste » à sa vie,
à
ses sensations, à ses automatismes. En art, la fatigue est un des éta
131
mi et qui « assiste » à sa vie, à ses sensations,
à
ses automatismes. En art, la fatigue est un des états les plus riches
132
hes de visions nouvelles, et qui résiste le mieux
à
l’analyse. Seulement nous y perdons graduellement l’intelligence de n
133
imites naturelles, tout ce qui servirait de frein
à
notre glissade vers des folies. ⁂ Recréer une conscience individuelle
134
contre celle d’aujourd’hui, parce que nous sommes
à
bout. Il ne s’agit pas, encore une fois, de renier l’immense effort p
135
de de quelques problèmes moraux et littéraires 8,
à
quoi beaucoup sacrifièrent leur jeunesse. (« Nous sommes une générati
136
aut agir, ou bien être agi. Donner une conscience
à
l’époque, ou se défaire avec elle et dériver vers un Orient d’oubli —
137
avent qu’il n’y a de pensée valable qu’assujettie
à
son objet, qu’il n’y a de liberté que dans la soumission aux lois nat
138
n et dans la connaissance de leur misère. Pareils
à
ceux dont Vinet disait qu’ils s’en vont « épiant toutes les émotions
139
de soi-même la méthode de l’Évangile qui, prenant
à
plein poing toutes ces petites misères, en compose d’un seul coup une
140
les transformer totalement. — Alors, vous croyez
à
l’action sociale des écrivains ? Peut-être. En tout cas je vois bien
141
eront les surréalistes. Voire. On est moins libre
à
Moscou qu’à Montparnasse. D’ailleurs leurs théories nous ramèneraient
142
rréalistes. Voire. On est moins libre à Moscou qu’
à
Montparnasse. D’ailleurs leurs théories nous ramèneraient vite l’âge
143
éories nous ramèneraient vite l’âge de la pierre,
à
la condition d’homme la plus nue ; la plus éloignée de celle qui perm
144
lisme. 10. Une équipe d’hommes solides suffirait
à
restaurer une élite, efficace. (Je vois Jean Prévost, deux ou trois d
145
d’étudiants eurent lieu au printemps, et non plus
à
Sainte-Croix, mais à Aubonne. Un plein succès a répondu à cette innov
146
eu au printemps, et non plus à Sainte-Croix, mais
à
Aubonne. Un plein succès a répondu à cette innovation. Le sujet de la
147
-Croix, mais à Aubonne. Un plein succès a répondu
à
cette innovation. Le sujet de la première partie des conférences, les
148
mystique une explication scientifique. C’est donc
à
la seule volonté de choisir. M. le pasteur Bertrand de Lyon, répondit
149
tique et de largeur d’idées. Une soirée consacrée
à
la fédération vint interrompre les discussions philosophiques provoqu
150
les milieux d’ouvriers noirs au Cap. Sans toucher
à
des questions de partis, avec une passion contenue d’hommes qui ont v
151
lent et souvent dangereux. Vous, étudiants, venez
à
nous pour nous aider. Nous saurons nous compromettre, si nous écopons
152
ultes en trois jours, cela peut paraître excessif
à
qui n’a pas connu l’atmosphère particulière à ces rencontres. Rien de
153
sif à qui n’a pas connu l’atmosphère particulière
à
ces rencontres. Rien de plus aéré, au moral comme au physique. Chacun
154
français. Miracle qui nous fit croire un instant
à
la fameuse devise de la Révolution. d. « Conférences d’Aubonne », S
155
observation psychologique ironique et minutieuse,
à
la Stendhal, succède à des effusions haletantes ou à une relation cin
156
ue ironique et minutieuse, à la Stendhal, succède
à
des effusions haletantes ou à une relation cinématographique. Mais to
157
a Stendhal, succède à des effusions haletantes ou
à
une relation cinématographique. Mais tout cela baigne dans le même ly
158
re et riche de passions inconscientes qui donnent
à
tous les actes une signification plus profonde. (Il serait aisé de mo
159
gon de la science moderne.) Si nous reconnaissons
à
la base de cette œuvre inégale des idées vieilles comme Rousseau sur
160
uvement purement lyrique, sa progression accordée
à
celle des événements inconscients. Certaines proses mystiques de Paul
161
space (avril 1926)q Un artiste de grand talent
à
qui la guerre a fait perdre le goût des théories d’écoles et de quelq
162
entilshommes archéologiques et les vieilles dames
à
principes. Voilà, n’est-ce pas, un amusant sujet de conte moral, avec
163
ouvent plus généreuse que neuve, et qui eût gagné
à
être mise en action plutôt qu’en commentaires. Le talent de Mme de Wa
164
ires. Le talent de Mme de Watteville paraît mieux
à
l’aise dans la description du milieu patricien que dans la création d
165
qu’il pleut et qu’on s’ennuie. Si la vie est bête
à
pleurer, sourire est moins fatigant. « Le paon dédaigne encor mais ne
166
aisemblablement ignorante de toute religion jusqu’
à
20 ans, Denise s’abandonne à « la vie », laquelle — un peu aidée par
167
toute religion jusqu’à 20 ans, Denise s’abandonne
à
« la vie », laquelle — un peu aidée par l’auteur — lui révèlera peu à
168
peu à peu le sens divin de la destinée. Ce livre
à
thèse est plutôt une argumentation à coups d’exemples vivants qu’un v
169
ée. Ce livre à thèse est plutôt une argumentation
à
coups d’exemples vivants qu’un véritable roman. La profusion souvent
170
ue l’abus des points d’exclamation — trait commun
à
presque toutes les femmes auteur, et qui plaît aux lectrices — m’agac
171
Jean Cocteau, Rappel
à
l’ordre (mai 1926)t Sous ce titre, le plus étonnant peut-être qu’i
172
’écarte de Dada, il ne le conduit pas pour autant
à
l’Académie. Disons pour aller vite que sa recherche de l’ordre révèle
173
moins qu’en vers. Sa plus incontestable réussite
à
ce jour est le Secret professionnel, petit catéchisme cubiste qui dép
174
les limites de cette école, et qu’il eut le tort
à
notre sens de vouloir illustrer de pédants exercices poétiques. Mais
175
a lumière. « Le mystère se passe en plein jour et
à
toute vitesse. » Telle est bien la nouveauté de son théâtre et de l’a
176
du clair-obscur et de la pénombre. Ôter la pédale
à
la poésie. (« Le poète ne rêve pas, il compte. ») Six projecteurs con
177
c. Cocteau le sait, et pour varier il tire tantôt
à
gauche tantôt à droite, sur Barrès, sur Wagner, sur quelques fantômes
178
it, et pour varier il tire tantôt à gauche tantôt
à
droite, sur Barrès, sur Wagner, sur quelques fantômes, sur le public.
179
ne se faneront pas. t. « Jean Cocteau : Rappel
à
l’ordre (Stock, Paris) », Bibliothèque universelle et Revue de Genève
180
aliste. Mais tandis que la plupart en sont encore
à
des symboles équivoques et, quoi qu’ils en disent, « artistiqués », —
181
, je le redirai, tous mes essais furent prétextes
à
me dissoudre, à me perdre. » Vouloir la vérité pure sur soi, c’est se
182
tous mes essais furent prétextes à me dissoudre,
à
me perdre. » Vouloir la vérité pure sur soi, c’est se refuser à l’éla
183
Vouloir la vérité pure sur soi, c’est se refuser
à
l’élan vital qui nous crée sans cesse : l’analyse de sa solitude le l
184
e au point où elle « ne semble avoir rien d’autre
à
faire que son propre procès », une intelligence qui se dégoûte, tel
185
mina sous le plus beau soleil de printemps. Libre
à
qui veut d’y voir un symbole. On ne saurait exagérer l’importance des
186
’une telle rencontre : tout alla froidement jusqu’
à
ce que la bise tombée permît à « l’atmosphère » de s’établir. Alors l
187
a froidement jusqu’à ce que la bise tombée permît
à
« l’atmosphère » de s’établir. Alors le miracle apparut, grandit. Le
188
ans la recherche. Chose plus rare qu’on ne pense,
à
Aubonne on se sent prêt à tout lâcher pour une vérité nouvelle, on ti
189
t lâcher pour une vérité nouvelle, on tient moins
à
convaincre qu’à se convaincre. Après les exposés de Janson, de Brémon
190
e vérité nouvelle, on tient moins à convaincre qu’
à
se convaincre. Après les exposés de Janson, de Brémond, j’en sais plu
191
nt en eux-mêmes loyalement. Et ce désir d’arriver
à
quelque chose de définitif à la fois et d’intelligent, je le mesure a
192
if à la fois et d’intelligent, je le mesure aussi
à
l’émotion qui accueillit l’étude de Maury sur Jacques Rivière : combi
193
prétendit qu’on ne peut juger les Associations qu’
à
leur façon de jouer le volley-ball ? Le Casino offrit pendant quelque
194
le manifester ! — et qu’il suffisait de souscrire
à
la brochure de la conférence3 pour savoir tout ce que je n’ai pas dit
195
les et inhumains de la nature. Il s’agit de créer
à
notre vie moderne un décor utile et beau. Or « la grande ville, phéno
196
es quartiers de résidence ; les jardins suspendus
à
tous les étages soulignent de verdure l’horizontale des toitures en t
197
terrasses. Des perspectives régulières recoupées
à
200 et 400 mètres par les plans fuyants des rues immenses livrées au
198
es plans fuyants des rues immenses livrées au 100
à
l’heure des autos. Les maisons habitées ne sont plus que des enceinte
199
terrains de jeux et des parcs, la nature annexée
à
la ville. « C’est un spectacle organisé par l’Architecture avec les r
200
x lois de l’esprit et de la vie sociale, non plus
à
un opportunisme anarchique. Tirer des lignes droites, est le propre d
201
es de révolution. Déjà des ingénieurs se sont mis
à
calculer la réalisation de ce phénomène de haute poésie — la « ville
202
Un labeur précis et anonyme concourt obscurément
à
cette parfaite expression du triomphe de l’homme sur la Nature. Archi
203
comprenons que nos œuvres, si elles furent faites
à
l’image de notre esprit, le lui rendent bien dans la suite ; c’est pe
204
pe du pied —, ces désirs, ce corps… J’ai un passé
à
moi, un milieu, des amis, ce tic. Mais encore, tant d’autres forces e
205
onde devait voir en moi une tare que j’étais seul
à
ignorer, était-ce ma fatigue seulement qui me rendait toutes choses s
206
rave, si fondamentale que je préférais me leurrer
à
combattre des imperfections de détail dont je m’exagérais l’importanc
207
je m’avouai un trouble que je me refusai pourtant
à
nommer peur de rire. Cette amertume au fond de tous les plaisirs, cet
208
re quand il m’arrivait un ennui, cette incapacité
à
jouir de mes victoires, à pleurer sur mes déboires, ce malaise seul l
209
ennui, cette incapacité à jouir de mes victoires,
à
pleurer sur mes déboires, ce malaise seul liait les personnages auxqu
210
liberté agissante. J’allais plier des résistances
à
mon gré, agir sur les choses… Vers le soir, l’ardeur tombe : agir ? d
211
: c’est ce qui s’appelle vivre. Problème de Dieu,
à
la base. J’aurai garde de m’y perdre au début d’une recherche qui n’a
212
herche qui n’a que ce but de me rendre mieux apte
à
vivre pleinement. En priant, je m’arrête parfois, heureux : « J’ai do
213
recevrai pas une foi, mais peut-être arriverai-je
à
la vouloir, et c’est le tout. S’il est une révélation, c’est en me re
214
je puis devenir. Se perfectionner : cela consiste
à
retrouver l’instinct le plus profond de l’homme, la vertu conservatri
215
uction et vers la construction ; c’est un mélange
à
doses égales de mort et de vie. Et c’est à l’intelligence de faire pr
216
élange à doses égales de mort et de vie. Et c’est
à
l’intelligence de faire primer la vie, puisque n’est pas encore parfa
217
nce de Mes limites. Je m’attache particulièrement
à
retrouver ces limites : la vie moderne, mécanique, nous les fait oubl
218
état qui peut m’être dangereuse. (On donne corps
à
une faiblesse en la nommant ; or je ne veux plus de faiblesses4.) Et
219
mesure où j’en dépends, je me dois de m’employer
à
sa sauvegarde ou à sa transformation. Mais il y faut une doctrine, me
220
ends, je me dois de m’employer à sa sauvegarde ou
à
sa transformation. Mais il y faut une doctrine, me dit-on. L’avouerai
221
e vite le sentiment d’être dans un débat étranger
à
ce véritable débat de ma vie : comment surmonter un malaise sans cess
222
malaise sans cesse renaissant, comment m’adapter
à
l’existence que m’imposent mon corps et les lois du monde, et comment
223
n… Reprendre l’offensive — au soir, je m’amuserai
à
mettre des étiquettes sur mes actes… Déjà je sens un sourire — en son
224
mes actes… Déjà je sens un sourire — en songeant
à
ces raisonnements que je me tiens — plisser un peu mes lèvres, et s’a
225
tiens — plisser un peu mes lèvres, et s’affirmer
à
mesure que je le décris. Mais comme un écho profond, une attirance au
226
être que spontanée. Et spontanément je suis porté
à
écrire des idées qui m’aideront. Une fois écrites elles prennent un c
227
en quoi ma sincérité est tendancieuse. 5. Quant
à
adhérer à une doctrine toute faite, ce me semble une dérision complèt
228
a sincérité est tendancieuse. 5. Quant à adhérer
à
une doctrine toute faite, ce me semble une dérision complète. Je m’ét
229
ujet était périlleux : si particulier, il prêtait
à
des abus de pittoresque, de couleur locale, de détails techniques ou
230
sente un peu l’étable ? L’étonnant, c’est de voir
à
quel point Montherlant reste poète jusque dans la description la plus
231
tement parce qu’il est poète qu’il peut atteindre
à
pareille intensité de réalisme. Une perpétuelle palpitation de vie an
232
faufilent des douceurs au bas des jambes », jusqu’
à
ces chats qui griffent et lèchent alternativement, « en vraies bêtes
233
mme et la bête une sympathie que Montherlant note
à
plusieurs reprises. C’est « par la divination de cet amour qu’Alban (
234
u avaient un reflet bleu clair, soudain inquiètes
à
l’approche de l’inconnu. Nulle part mieux que dans la description de
235
se manifeste ce passage du réalisme le plus hardi
à
un lyrisme plein de simple grandeur. Voici la mort du taureau dit « l
236
dirent peu à peu, comme un corps qu’on gonflerait
à
la pompe, tandis que dans cet agrandissement les articulations grinça
237
’on serre sur un treuil. Elle arriva avec emphase
à
la cime de son spasme, comme l’homme à la cime de son plaisir, et com
238
ec emphase à la cime de son spasme, comme l’homme
à
la cime de son plaisir, et comme lui, elle y resta immobile. Et son â
239
un moraliste de grande race, qui peut nous mener
à
des hauteurs où devient naturel ce cri de sagesse orgueilleuse : « Qu
240
ion de l’Espagne et du génie taurin. Ce qui perce
à
chaque page, ce qui peu à peu obsède dans l’inflexion des phrases, ce
241
t de passion, c’est la présence d’un tempérament.
À
l’inverse de tant d’autres qui s’analysent sans fin, avant que d’être
242
de douloureux, où ces problèmes viennent se poser
à
l’esprit, profitant de son désaccord avec la vie. Ni métaphysicien, n
243
l d’Alban — (de lui-même) — il n’« accroche » pas
à
ce qui est triste ou ennuyeux, que ce soit l’idée de la mort ou les s
244
ne solution aussi ? Plutôt que d’oublier de vivre
à
force d’y vouloir trouver un sens, ne vaudrait-il pas autant s’abando
245
s, ne vaudrait-il pas autant s’abandonner parfois
à
ces forces obscures qui nous replacent dans l’intelligence de l’insti
246
elligence de l’instinct universel et nous élèvent
à
une vie plus âpre et violemment contractée, par la grâce de l’éternel
247
us méconnaître l’urgence. Des prophètes — hindous
à
demi-européanisés ou germains désillusionnés — nous annoncent le « cr
248
rts de l’Orient et de l’Europe, me paraît destiné
à
lever plusieurs des plus tenaces de ces confusions. M. de Traz a visi
249
it l’être aujourd’hui sans que cela nuise en rien
à
un don de sympathie qui est parfois la plus subtile de ses ruses de p
250
avec un intérêt si soutenu et parfois — je pense
à
certaines pages sur Jérusalem qui touchent particulièrement une sensi
251
moins oriental que de Traz, et c’est ce qui donne
à
ses notations tout leur prix. Elles ne nous renseignent pas sur une p
252
rêveurs orientaux. De leur immense paresse, jusqu’
à
leur mysticisme, partout c’est une démission qu’ils désirent. Du diff
253
’Égyptien ne sont pas moins subtiles et le mènent
à
cette constatation fondamentale que « notre intelligence et celle de
254
? Malgré l’« anxiété mélancolique » qu’il éprouve
à
se sentir si loin de l’Oriental, les conclusions de M. de Traz — si t
255
— sont plutôt optimistes. Il ne paraît pas croire
à
un péril oriental très pressant, ni surtout que nous ayons à chercher
256
oriental très pressant, ni surtout que nous ayons
à
chercher là-bas notre salut. « La seule leçon à attendre des musulman
257
s à chercher là-bas notre salut. « La seule leçon
à
attendre des musulmans, c’est que le spectacle de leur décadence nous
258
aucun système. Le livre se termine par un voyage
à
Jérusalem : le christianisme n’est-il pas le plus beau don de l’Orien
259
ianisme n’est-il pas le plus beau don de l’Orient
à
l’Europe ? Il y a là des pages d’un accent très noble et courageux mê
260
t que pour « mieux comprendre », assez « fidèle »
à
ses origines pour garder dans ses dépaysements un point de vue fixe,
261
mparer et, parfois, juger ; préférant obstinément
à
la légende le vrai, même amer, non par défaut d’un sens artistique do
262
oisonne et la morale et l’esthétique modernes. Et
à
ce propos, il faut souhaiter que M. Fernandez aborde par ce biais l’œ
263
de Gide, qui plus qu’aucune autre me paraît liée
à
cette confusion. Mais s’il est bien établi que les lois de la vie son
264
« II y a, en fait, deux manières de se connaître,
à
savoir se concevoir et s’essayer. » Fort bien, mais l’œuvre n’est-ell
265
e la vie et de l’art, ou s’il la condamne plutôt,
à
cause des confusions qu’il y décèle. Le meilleur morceau du livre est
266
la psychologie freudienne et proustienne a porté
à
un point si dangereux, il nous propose l’expérience d’un Newman, les
267
ans le train de l’action, faire de la psychologie
à
la volée », et donc connaître l’homme dans l’élan qui fait sa véritab
268
s l’élan qui fait sa véritable unité. Je me borne
à
signaler encore un thème qui revient dans la plupart de ces essais :
269
s impur qui soit. On n’a pas ménagé les critiques
à
cette œuvre. Cela tient surtout à sa forme : il est parfois agaçant d
270
é les critiques à cette œuvre. Cela tient surtout
à
sa forme : il est parfois agaçant de pressentir sous l’expression tro
271
s, et trop philosophe aux littérateurs. Il manque
à
M. Fernandez un certain recul par rapport à ses idées, on le sent un
272
ges de Fernandez sont les premières contributions
à
l’établissement d’une éthique adaptée aux besoins modernes. w. « Ra
273
aires (septembre 1926)x J’éprouve quelque gêne
à
porter un jugement littéraire sur ce nouveau tome des mémoires de Mon
274
uteur ; dans ce portrait de Montherlant toréador,
à
16 ans, c’est surtout le Montherlant actuel que l’on sent. C’est dire
275
é sous le signe du Taureau. Mais il sera pardonné
à
Montherlant beaucoup de défauts bien agaçants pour sa souveraine dési
276
le chemin de l’autre rive. Il y a un homme debout
à
l’avant d’un char tiré par des bœufs blancs. Comme une apparition. (T
277
e atmosphère de triste volupté emplit notre monde
à
ce chant. L’odeur du fleuve est son parfum, le soleil rouge sa douleu
278
e ce lamento. Le ciel est un silence qui s’impose
à
nos pensées. Ici la vie n’a presque plus de sens, comme le fleuve. El
279
gtemps — où va l’âme durant ces minutes ? — jusqu’
à
ce que les bœufs ruisselants remontent sur notre rive. Fraîcheur humi
280
une buée sans couleurs, nous quittons un mystère
à
jamais impénétrable pour l’homme, nous fuyons ces bords où conspirent
281
rit se défaire et couler sans fin vers un sommeil
à
l’odeur fade de fleuve, un sommeil de plante vaguement heureuse d’êtr
282
n silence. Nature ! qui nous enivrait, promettant
à
nos sens, fatigués de l’esprit qui les exerce, des voluptés plus faci
283
t beau d’y songer un peu avant de nous abandonner
à
l’oubli luxueux des rues. Le long de l’Arno, les façades sont jaunes
284
ur par personne et les devantures ne cherchent qu’
à
vous plaire. Chaque ruelle croisée propose un mystère qu’on oublie po
285
ur présentant les miroirs de personnages cocasses
à
souhait, qui manifestent, avec un certain manque de conviction et des
286
simultanés de ses petits héros. M. Spitz cherche
à
faire sourire, on le sent ; pourtant l’on sourit : il faut bien croir
287
invraisemblable… Mais ce cœur fatigué se reprend
à
souffrir, il ne sait plus de quels souvenirs ; jusqu’au soir où la do
288
ression ironique qui lui convient, mais ici mêlée
à
une émotion plus grave, qui transparaît parfois et nous fait regrette
289
etter que l’auteur ne se soit pas mieux abandonné
à
son sujet, d’un pathétique assez neuf. z. « Alfred Colling : L’Iroq
290
nt (décembre 1926)aa Un Chinois écrit d’Europe
à
un Français qui lui répond de Chine. Nous sommes loin du ton des Lett
291
dre sont chaque jour confondues ». Nous cherchons
à
conquérir non le monde, mais son ordre. Nous humilions sans trêve not
292
êlure ». Notre morale est entièrement subordonnée
à
l’action ; notre individualisme en naît logiquement, et toutes nos ca
293
es et nécessaires. Mais le monde échappe toujours
à
nos cadres — perpétuel conflit du réel avec nos rêves de puissance :
294
e nous découvrons, et qui nous permettra de juger
à
notre tour certaines démences qui enfièvrent l’Europe. Tandis que M.
295
ose victorieusement sa méthode pour « réussir » —
à
quoi, grands dieux ? — nous prenons chaque jour une conscience plus c
296
ellectuelle ou de courage moral, nous avons élevé
à
la hauteur d’une vertu première — et qui légitime tous les dénis de m
297
emière — et qui légitime tous les dénis de morale
à
quoi nous obligeaient en réalité on sait quel dégoût, et certains dés
298
r excuser sa petite faiblesse originale : tant qu’
à
la fin la notion concrète de sincérité s’évanouit en mille définition
299
? Votre sincérité est-elle consentement immédiat
à
toute impulsion spontanée (Gide), ou « perpétuel effort pour créer so
300
Qu’on imagine un personnage de tableau se mettre
à
décrire ce qu’il voit autour de lui — et l’étonnement indigné du spec
301
de clairvoyance de ce dont nous avons vécu jusqu’
à
tel jour de notre jeunesse, il faudrait pouvoir sauter hors de soi. S
302
nfusions aussi perfides et si profondément mêlées
à
ses plus chères aventures. Sincérité et spontanéité « Nos actes
303
de. D’où l’on peut tirer par une sorte de passage
à
la limite que les faits justifient : sincérité = spontanéité. Mais la
304
ais la morale est ce qui s’oppose en premier lieu
à
la spontanéité. C’est pourquoi Gide écrit ailleurs : « En chaque être
305
surréalisme. Tous les héros de roman se sont mis
à
gesticuler « gratuitement ». Et les critiques d’abord de s’indigner.
306
x concertées. Rien n’est gratuit que relativement
à
un système restreint de références. Il résulte de semblables considé
307
de la morale, que le meilleur moyen de se livrer
à
ses déterminants, c’est de mener la vie gratuite que réclament les su
308
raire de la liberté. D’autre part, on veut donner
à
l’acte gratuit une valeur morale en disant qu’il révèle ce qu’il y a
309
l’on s’étonne de me voir donner ici la préférence
à
l’acte volontaire, ou mieux : intéressé, tandis qu’en littérature je
310
mplirait déjà suffisamment son rôle en se bornant
à
nous donner de nous-mêmes une connaissance plus intense et plus émouv
311
li me tangere. Premier exemple. — Je m’assieds
à
mon bureau, je prends une feuille blanche, je vais écrire ce que je t
312
e le noter avant de partir. Ou bien je me mettrai
à
l’analyser plus longuement. Mais alors je le fausse, puisque je le pr
313
ement normal de l’attention — et fatalement c’est
à
la découverte d’une faiblesse que j’aboutis : ce quelque chose qui m’
314
xemple. — J’éprouve le besoin de faire le point :
à
quoi en suis-je, qui suis-je ? Je revois des actes accomplis, je revi
315
tement des sentiments que je crois avoir éprouvés
à
tel moment de mon passé. Parfois — rarement —, je parviens à me souve
316
t de mon passé. Parfois — rarement —, je parviens
à
me souvenir de certaines sensations profondes et indéfinies (telle se
317
. Les gestes et les sentiments qui se proposaient
à
mon souvenir ont été passés au crible de la minute où je me penchais
318
alais. C’est l’objection classique et irréfutable
à
toute introspection : ce daltonisme du souvenir. Si l’un de ces deux
319
ntonnoir. La vie serait le liquide tourbillonnant
à
l’intérieur. Un arrêt (l’auteur se met à se regarder vivre, le person
320
llonnant à l’intérieur. Un arrêt (l’auteur se met
à
se regarder vivre, le personnage à douter du sens de sa vie) et les f
321
’auteur se met à se regarder vivre, le personnage
à
douter du sens de sa vie) et les forces centripètes l’emportent peu à
322
. Centre de soi, l’aspiration du néant. J’ai revu
à
l’envers le film de mon passé : ce qui était élan devient recul, et l
323
rien toucher en moi. En réalité, je n’assiste pas
à
moi-même, mais à la destruction de moi-même. Par les fissures, un ins
324
oi. En réalité, je n’assiste pas à moi-même, mais
à
la destruction de moi-même. Par les fissures, un instant, j’ai pu sou
325
s du sincérisme. Dans la solitude qu’il s’acharne
à
approfondir — il était venu y chercher quelque raison de vivre, il vo
326
e éprouve ce qu’il imagine d’éprouver. » Non. Car
à
supposer que l’analyse nous crée, elle ne nous crée pas n’importe com
327
dividualité. Elle nous crée tels que nous tendons
à
être (plutôt inférieurs, en vertu des remarques précédentes). Rivière
328
-même qui ajoutait que l’homme sincère « en vient
à
ne plus pouvoir même souhaiter d’être différent », ce qui est la néga
329
: refus de construire, de composer ; impuissance
à
inventer. Car inventer, c’est se porter à l’extrême pointe de soi, et
330
issance à inventer. Car inventer, c’est se porter
à
l’extrême pointe de soi, et, d’un élan, se dépasser ; c’est créer une
331
rquoi les romanciers modernes ont-ils tant de mal
à
créer des personnages ? C’est parce qu’une sorte de sincérité les ret
332
c les fait vivre. Ce serait fausser quelque chose
à
leurs yeux. Le cas des Faux-Monnayeurs le montre clairement. En moral
333
our sauter, une confiance dans l’élan qui échappe
à
toute analyse préalable et sans quoi le saut paraît impossible, absur
334
ne soit sincère. Peut-on véritablement se mentir
à
soi-même, et surtout se prendre à ses propres mensonges ? Peut-être j
335
ement se mentir à soi-même, et surtout se prendre
à
ses propres mensonges ? Peut-être juste assez pour qu’ils vous aident
336
« mensonge », ce choix faux mais bon, nécessaire
à
la vie, n’est-ce pas être sincère aussi que de s’y prêter ? Or, il vo
337
selon Rivière. La sincérité véritable vous pousse
à
faire le saut dans le vide qu’exige toute foi ; c’est la volonté de s
338
le » est de l’homme même J’en étais à peu près
à
ce point de mes notes — à ce point de mon dégoût pour ce que beaucoup
339
J’en étais à peu près à ce point de mes notes —
à
ce point de mon dégoût pour ce que beaucoup continuaient d’appeler si
340
ommes pas, nous nous créons. Certains se refusent
à
toute intervention qui altérerait leur moi ; ils ne souhaitent que d’
341
’aspect seul qu’il souffrirait de garder lui-même
à
son propre regard. Ainsi la valeur morale d’un homme équivalait-elle
342
Ainsi la valeur morale d’un homme équivalait-elle
à
l’illusion qu’il était capable d’entretenir sur lui-même. (Marcel Jou
343
douée d’assez de force pour donner de la réalité
à
l’illusion. (Max Jacob.) Un rôle ? Oui. Mais si le personnage est mai
344
e ? Oui. Mais si le personnage est maintenu jusqu’
à
la mort, il se confond avec l’homme même. (André Maurois.) (Quel ef
345
re, jouent leur vie. Rien ne paraît plus sinistre
à
la sincérité presque pure de cet âge. Mais il le faut dépasser.) Si
346
trop visiblement, tu prêtais bien quelques voiles
à
mon dégoût d’un moi que la vie me montrait si désespérément vrai, tyr
347
e en pût être privée. Alors, acquiesçant vivement
à
l’invite que je soupçonnais la plus riche d’inconnu, je m’élançais su
348
nément je choisissais de laisser — et des baisers
à
tous les vents — qu’il eût été loisible d’attribuer comme objet à ma
349
— qu’il eût été loisible d’attribuer comme objet
à
ma jubilation, non pas ce but peut-être dérisoire vers quoi je me por
350
our des retours possibles. C’est ainsi que fidèle
à
soi-même au plus profond de l’être, on entretient comme une arrière-p
351
ales. Regards au-dessus de l’amour ! Voir l’heure
à
la pendule pendant l’étreinte d’un adieu et calculer rapidement le re
352
einte d’un adieu et calculer rapidement le retour
à
une fidélité plus profonde. Fidélité à sa loi individuelle, quelles m
353
le retour à une fidélité plus profonde. Fidélité
à
sa loi individuelle, quelles merveilleuses duperies cela suppose. Mai
354
re. La vie d’aujourd’hui, on le sait, nous oblige
à
nous affirmer ou à refuser de nous affirmer avec une netteté qui a pu
355
d’hui, on le sait, nous oblige à nous affirmer ou
à
refuser de nous affirmer avec une netteté qui a pu paraître parfois q
356
pour nos aînés de chercher plus patiemment encore
à
nous comprendre et de nous accorder une confiance sans laquelle nous
357
ur des profondeurs. Et nous n’allons pas procéder
à
quelque sensationnelle révision des valeurs. Nous savons bien que nou
358
serons pas, lecteur bénévole, un exercice mensuel
à
votre faculté d’indulgence. Par contre, nous nous empressons de vous
359
abres et poux barbus », qui perdraient leur temps
à
recenser les incohérences pittoresques de ce petit livre. Quant à ceu
360
ncohérences pittoresques de ce petit livre. Quant
à
ceux que certaines envolées magnifiques et hagardes pourraient enthou
361
ès une kyrielle d’injures qui ne font pas honneur
à
l’imagination d’autres fois si prestigieuse du poète : « Ils m’ont su
362
, les imbéciles », ricane-t-il ; et sans rire : «
À
mort ceux qui paraphrasent ce que je dis ». Il y a chez Aragon une fo
363
oir, on songe au Frank de La Coupe et les Lèvres,
à
qui ses compagnons criaient : « Te fais-tu le bouffon de ta propre dé
364
térature française. Il le proclame « J’appartiens
à
la grande race des torrents ». Génie inégal s’il en fut, voici parmi
365
des Nuits d’octobre de Nerval ; forme qui permet
à
l’auteur de divaguer de la philosophie au lyrisme le plus échevelé en
366
ues brumes. Insulter ta beauté froide ? Oui, mais
à
qui s’adresser. Automne au sourire absent, Or luisant, terreau qui fu
367
une, se décrochant sans plus d’hésitation, se mit
à
pérégriner dans les régions de chasse gardée du ci-devant soleil. C’e
368
s avocats et un chapelier dont tous s’accordaient
à
dire qu’il ne péchait que par excès de bonne humeur printanière, Urba
369
ormale et s’approchait en faisant la roue — celle
à
qui sourit la Fortune. Urbain, fort d’une hérédité judiciaire et fran
370
recevons d’un bellettrien facétieux cet « Hommage
à
Paul Morand » : Billet circulaire pour Paul Morand, auteur de « L
371
Son Excellence M. Diamanty, ministre de Roumanie
à
Paris. C’est encore mieux dans le style. e. « Dans le style », Revu
372
ier 1927)i Le sujet que M. Esmonin, professeur
à
la Faculté des lettres de Grenoble, traita mardi soir à la Grande sal
373
aculté des lettres de Grenoble, traita mardi soir
à
la Grande salle des Conférences, devant un très bel auditoire, est un
374
cation, la France passa de la plus grande liberté
à
la plus grande tyrannie. En proclamant la liberté religieuse, Henry I
375
a liberté religieuse, Henry IV mettait le royaume
à
la tête de la civilisation ; en interdisant aux réformés d’exercer le
376
e Trente Ans, l’orateur expose comment on en vint
à
la révocation. C’est d’abord l’influence du clergé, jaloux de ses dro
377
ens conciliant fort bien leurs intérêts immédiats
à
leur désir de gagner le ciel, persuadent Louis XIV que la révocation
378
vaincre. D’ailleurs, les jésuites ont déjà réussi
à
« tourner » l’édit par mille arguties juridiques. Et les statistiques
379
Et les statistiques faussées peuvent faire croire
à
une très forte diminution du nombre des protestants. Aussi ne s’effra
380
ences funestes de l’acte de révocation commencent
à
se révéler politiques (guerre de la confession d’Augsbourg) et surtou
381
u pape, les catholiques sont loin d’être unanimes
à
louer la révocation. L’un d’eux s’indigne, dans une lettre à Louvois,
382
révocation. L’un d’eux s’indigne, dans une lettre
à
Louvois, de ce que « les dragons ont été les meilleurs prédicateurs d
383
tient d’en faire un tableau qu’il suppose présent
à
l’esprit de ses auditeurs. Il termine en citant le jugement d’Albert
384
trouver bientôt dans l’ouvrage qu’il va consacrer
à
Louis XIV l’exposé si dénué de parti pris, si libre et d’une si éléga
385
isolement, inexplicable et mal avoué. L’on songe
à
une fatalité intérieure qui les ferait se meurtrir l’un l’autre. Pour
386
écisif, ou certaine amitié de la saison suffirait
à
dissiper le charme perfide qui les tourmente. Mais il faudrait d’abor
387
orce de discrétion dans les moyens qu’il parvient
à
une certaine puissance de l’effet, aux dernières pages. Il règne dans
388
passé obsédant, d’une jeunesse trop complaisante
à
son tourment. ac. « Bernard Barbey : La Maladère (Grasset, Paris) »
389
ité ». Mais plus voluptueux que philosophe, c’est
à
l’amour qu’il ira demander la souffrance indispensable au perfectionn
390
lors quelle avidité cruelle, et peut-être tendre,
à
se faire souffrir rejette l’un vers l’autre ces êtres égoïstes, et fo
391
e, sagesse qui veut « que nous appelions les âmes
à
la vie après seulement toutes les morts du plaisir », car elle sait «
392
scence soit assez facile et « artiste » on hésite
à
en faire reproche à l’auteur. Cette espèce de modestie de l’allure es
393
cile et « artiste » on hésite à en faire reproche
à
l’auteur. Cette espèce de modestie de l’allure est rare autant que sy
394
t là que j’ai découvert que vous existiez en moi,
à
certain désagrément que j’eus de vous voir si entourée… D’autres fois
395
i plus le courage de les dire. Enfin, avant-hier,
à
ce bal. J’avais demandé à un de mes amis, qui vous connaît4, de me p
396
re. Enfin, avant-hier, à ce bal. J’avais demandé
à
un de mes amis, qui vous connaît4, de me présenter. Il m’en avait don
397
s les détourniez soudain comme pour vous arracher
à
une obsession secrètement attirante ; et je pensais que la force de m
398
me fit un signe discret, et déjà il se préparait
à
vous rendre attentive à ma présence… Mais, alors, je ne sais quel dém
399
, et déjà il se préparait à vous rendre attentive
à
ma présence… Mais, alors, je ne sais quel démon du malheur me paralys
400
tis une invincible lassitude me saisir et m’assis
à
l’écart. On me demandait, en passant, si j’étais malade. Je désignais
401
ertaines douleurs. Même, je fus obligé de confier
à
un ami que j’en avais repris … Les archets jouaient sur mes nerfs. Le
402
e rentrai seul. Voici quelques mots que j’écrivis
à
ma table en désordre où je venais de jeter mon col de smoking et un œ
403
fumée, et ce refus au sommeil qui meurtrit jusqu’
à
l’âme.) Convulsions d’oriflammes sur l’orchestre pensif. Ton regard e
404
fallu courir après celle-là qui venait de tourner
à
l’angle de cette rue et qui avait votre démarche. Mais, pendant ce te
405
t. Et le temps passait, à la fois si lent — jusqu’
à
l’arrivée du prochain métro, du prochain autobus, — si rapide : déjà
406
s’était arrêté tout près de moi. Je vis un visage
à
l’intérieur se pencher vers la vitre… Je montai. Il n’y avait que des
407
it tant. Mais je n’osais presque pas la regarder,
à
cause d’une incertitude qui redonnait tout son empire à ma timidité.
408
e d’une incertitude qui redonnait tout son empire
à
ma timidité. Peut-être était-ce vous. Je ne saurai jamais. À l’arrêt
409
té. Peut-être était-ce vous. Je ne saurai jamais.
À
l’arrêt de la Place Saint-Michel, elle sortit, en me frôlant, sans me
410
. Mais tout de suite des parapluies la dérobèrent
à
mes yeux. Une bouche de métro m’attira. Les rames s’arrêtaient avec u
411
it souffrir cette nuit d’un long regard de damné.
À
minuit, tellement épuisé que je mêlais à mes pensées des fragments de
412
e damné. À minuit, tellement épuisé que je mêlais
à
mes pensées des fragments de rêves et les personnages des affiches, t
413
les couloirs implacablement brillants, je me pris
à
parler à haute voix, par bribes de phrases incohérentes. Je voyais av
414
u bal. Cette constatation machinale ne correspond
à
rien dans mon esprit. Peut-être que j’ai perdu la notion du temps. Je
415
e « vouloir faire admettre que la poésie consiste
à
écrire une phrase ». Et cette phrase, c’est un cheval savant qui la l
416
, une fleur du fond de la mort. » Or, on découvre
à
la fin de la pièce que c’est une anagramme un peu ordurière. Ainsi le
417
t, cette équivoque des symboles, cette simplicité
à
chausse-trappes, cette habileté surtout. Je ne sais si ce malicieux G
418
s si ce malicieux Gagnebin (non pas Elie) pensait
à
quelqu’un lorsqu’il écrivit certains vers qu’on peut lire plus haut :
419
roit par où elle pèche contre les principes chers
à
l’auteur du Secret professionnel et de la préface des Mariés — princi
420
bien organisé. En somme, ce qu’il faut reprocher
à
Cocteau, c’est d’avoir réussi complètement une pièce, prouvant une fo
421
art pur » n’est pas respirable. Il ne manque rien
à
Orphée, sinon peut-être cette indispensable « part de Dieu » — comme
422
e la semaine. « Messieurs, disait Dardel, y a pas
à
tortiller, il faut faire quelque chose. Nous devons, nous pouvons fai
423
nt fardée, l’haleine mauvaise, édentée et tâchant
à
prendre un accent anglais d’un comique assez macabre. Ses derniers se
424
es limbes depuis un an déjà. Ils ne tardèrent pas
à
reconnaître Cinématoma. Naissance de Cinématoma Cinq bellettrie
425
s’en soit rendu compte. Clerc entrevoit un projet
à
deux faces. Lugin, qui est théologien, et de la Tchaux, n’a pas la fo
426
de la scène. Titre : Socrate et Narcisse, un acte
à
grande figuration. » Enfin l’on joua aux petits dés le sort de notre
427
vec des surréalistes hétérodoxes. Il revint juste
à
temps pour assister à la cérémonie de la pose du point final de « Cin
428
étérodoxes. Il revint juste à temps pour assister
à
la cérémonie de la pose du point final de « Cinématoma ou les épanche
429
ssoul). Belles-Lettres joua l’Inspecteur de Gogol
à
l’époque où le Cuirassé Potemkine était interdit à l’écran. Pitoëff a
430
l’époque où le Cuirassé Potemkine était interdit
à
l’écran. Pitoëff avait prêté un accent, Mme d’Assilva deux actrices,
431
h et une mise en scène fort ingénieuse qui permit
à
Mossoul de se perdre dans des jupons autrement que par métaphore. À L
432
rdre dans des jupons autrement que par métaphore.
À
La Chaux-de-Fonds, il y eut trente membres et cent doigts dans deux l
433
s. Combien cela fait-il de pieds et d’oreillles ?
À
signaler la fuite de Bec-de-Gaz, lequel s’éteignit dans les neiges. U
434
générations, en sorte que l’espèce de romantisme
à
la Nerval auquel il aboutit coïncide avec un mouvement dont lui-même
435
oïncide avec un mouvement dont lui-même s’est plu
à
relever les indices chez ses jeunes contemporains, et qu’il vient app
436
us confiant et secrètement incertain de ce roman.
À
la veille de se marier, Jérôme Parseval, journaliste parisien, rencon
437
arisien, rencontre une femme qui incarne aussitôt
à
ses yeux tout ce qu’il attend de l’amour. Une confidence, un baiser,
438
x a trouvé là un sujet qui convient admirablement
à
son art, où s’unissent aujourd’hui un réalisme discret mais précis et
439
raison n’intervienne, mouvements de nos passions
à
nous-mêmes inavoués, rêves éveillés. Tout un système de valeurs lyriq
440
car « nous avons dressé notre orgueilleuse raison
à
nous tromper sur tout ce qui est profond en nous, et elle ne manque g
441
qui est profond en nous, et elle ne manque guère
à
ce devoir sacré ». M. Jaloux évite le péril d’un réalisme trop amer e
442
iche et décantée, profonde et délicieuse, gagnera
à
son auteur beaucoup d’amis inconnus. af. « Edmond Jaloux : Ô toi qu
443
mourut. » On voit que cette bande est antérieure
à
l’époque du long baiser de conclusion. Le film japonais : une histori
444
Des poupées en baudruche gonflent leur tête jusqu’
à
éclater, tandis que des villes passent au fond à toute vitesse. Rigue
445
’à éclater, tandis que des villes passent au fond
à
toute vitesse. Rigueur voluptueuse d’une colonnade, puis un jeu d’éch
446
ais sur la corniche d’un gratte-ciel, d’où se met
à
descendre un petit bateau de papier, sur fond de boulevards et parmi
447
nt de deux jambes, l’harmonie de leurs arabesques
à
trois dimensions mêlées avec une lenteur et une perfection dont une b
448
es amis affligés mangent les couronnes et suivent
à
grands sauts lents, solennels. Ils revoient la danseuse, font une ron
449
de la Concorde, puis enfilent les Champs-Élysées
à
une allure grandissante, bientôt vertigineuse, poursuivant le corbill
450
fût de même essence que le nôtre. Les gens rient
à
l’enterrement au ralenti, à l’éclatement des têtes de poupées, à la c
451
nôtre. Les gens rient à l’enterrement au ralenti,
à
l’éclatement des têtes de poupées, à la conclusion. Ce n’est pas le b
452
au ralenti, à l’éclatement des têtes de poupées,
à
la conclusion. Ce n’est pas le bon rire de cinéma. Quand la danseuse
453
ndre le plus par le moins, c’est le fait d’un art
à
sa maturité. Mais ce sont là critiques de style. D’ores et déjà, il f
454
mme le Voyage imaginaire en montre (beaucoup trop
à
mon gré). Qu’une sorcière transforme un homme en chien, cela n’a rien
455
minations vertigineuses, et nous en sommes encore
à
nous frotter les yeux… Peut-être, quand nos regards plus assurés saur
456
leurs maîtres soit lu par tous ceux qui cherchent
à
s’orienter dans la crise moderne. M. Daniel-Rops unit en lui à l’état
457
dans la crise moderne. M. Daniel-Rops unit en lui
à
l’état de velléités contradictoires que son intelligence très nuancée
458
les tendances que ses contemporains ont poussées
à
l’extrême avec moins de prudence mais aussi de lucidité. Séduit par G
459
t la misère de l’époque — et qu’il avoue préférer
à
une certitude trop vite atteinte, où sa jeunesse ne verrait qu’une ab
460
Hamlétisme », pouvoir aigu d’analyse qui conduit
à
la dispersion autant qu’à l’approfondissement du moi, soif de tout et
461
u d’analyse qui conduit à la dispersion autant qu’
à
l’approfondissement du moi, soif de tout et pourtant mépris de tout,
462
t ce qui ne vient que de Dieu : la Foi ». Acculée
à
la rigueur d’un choix presque impossible, notre incertitude paraît sa
463
mède. Mais, ici, M. Daniel-Rops n’a-t-il pas cédé
à
la tentation de créer des dilemmes irréductibles, suprême et inconsci
464
’un dilemme, l’une n’étant que le chemin qui mène
à
l’autre ? Car la foi naît de l’inquiétude autant que de la grâce, et
465
t de la foi : « Si tu as trouvé Dieu, il te reste
à
le chercher encore… » ag. « Daniel-Rops : Notre inquiétude (Perrin,
466
s de mon âme, qu’elle peut faire désormais vibrer
à
sa fantaisie, même si cela doit m’anéantir. Hoffmann. I (Notes
467
quelles épaules jeter ce manteau de flammes, puis
à
qui dédier l’ennui de ma révolte ? Aragon sarcastique se tient là-bas
468
ment splendide comme un éclat de rire de condamné
à
mort et à l’éternité. Le diable avait pris des avocats dont les plaid
469
dide comme un éclat de rire de condamné à mort et
à
l’éternité. Le diable avait pris des avocats dont les plaidoyers, tis
470
(?) et ci-devant morale qui protège votre paresse
à
concevoir en esprit. Ces trois mots vous ont délivré du plus absurde
471
assuré que la porte ferme bien sur l’infini. Rien
à
craindre de ce côté. Retournez à vos amours. ........................
472
r l’infini. Rien à craindre de ce côté. Retournez
à
vos amours. .........................................................
473
ù t’accoudant tu mêles tes traits purs et labiles
à
l’immobilité miraculeuse des statues7. » Il s’agit bien de critique l
474
un martyre… Nos jugements se rendaient sans cesse
à
l’échelle de l’infini, et cet infini nous écrasait. Comment aurions-n
475
t les problèmes métaphysiques ? » Nous naissons
à
quelque chose qui imite la vie dans une époque d’inconcevables compro
476
s où triomphe sous tous les déguisements, de Ford
à
Clément Vautel, le matérialisme le plus pauvre auquel se soit jamais
477
ivilisation. Mais nous sommes encore quelques-uns
à
jouer nos derniers atouts sur notre salut. Nous courons enfin l’Avent
478
ingénieux : « Si j’essaie un instant de m’élever
à
la notion de Dieu, répond Aragon, je me révolte qu’elle puisse en auc
479
lte qu’elle puisse en aucun cas servir d’argument
à
un homme. » Voilà qui nous fait oublier certaines morales d’extrême m
480
qui rapprenne comment aimer un Dieu. Ce n’est pas
à
genoux qu’on attendra : pour que cela eût un sens, il faudrait être s
481
oute un peu ridicule. C’est ainsi que l’on arrive
à
croire, pour un autre, que c’est arrivé, ajoutant foi, dans tous les
482
outant foi, dans tous les sens qu’admet ce terme,
à
des exaltations que leur lyrisme rendait seules contagieuses. Comment
483
rament vif, insolent et ombrageux. « J’appartiens
à
la grande race des torrents. » Une belle phrase, n’est-ce pas ? Je ne
484
es cafés littéraires et dont il serait le premier
à
s’amuser ? Février 1927. Relu Une vague de rêves et la préface de L
485
part, pensais-je : le salut n’est pas là, ou là,
à
Rome, à Athènes, à Moscou, dans cette doctrine, dans ces œuvres, à dr
486
ensais-je : le salut n’est pas là, ou là, à Rome,
à
Athènes, à Moscou, dans cette doctrine, dans ces œuvres, à droite, à
487
le salut n’est pas là, ou là, à Rome, à Athènes,
à
Moscou, dans cette doctrine, dans ces œuvres, à droite, à gauche, — n
488
, à Moscou, dans cette doctrine, dans ces œuvres,
à
droite, à gauche, — nulle part sur cette terre où l’orgueil des homme
489
, dans cette doctrine, dans ces œuvres, à droite,
à
gauche, — nulle part sur cette terre où l’orgueil des hommes croit po
490
us irrévocable désespoir n’est encore qu’un appel
à
la foi la plus haute. 1er mai 1927. Mieux vaut pécher par ridicule
491
retient rien de la réalité vivante ; si je dénie
à
des incrédules le droit à parler des choses de la foi comme étant d’u
492
é vivante ; si je dénie à des incrédules le droit
à
parler des choses de la foi comme étant d’un ordre qui leur échappe ;
493
n’épouse pas le rythme d’une œuvre, mais s’avance
à
sa rencontre armé de l’appareil à frigorifier de sa raison, est desti
494
, mais s’avance à sa rencontre armé de l’appareil
à
frigorifier de sa raison, est destiné à dire des bêtises. Cf. certain
495
’appareil à frigorifier de sa raison, est destiné
à
dire des bêtises. Cf. certaines remarques — pas toutes — de novembre
496
27. « Nous avons dressé notre orgueilleuse raison
à
nous tromper sur ce qu’il y a de profond en nous, et elle ne manque g
497
l y a de profond en nous, et elle ne manque guère
à
ce devoir sacré. » (Edmond Jaloux.) Entre un monsieur en noir : Perm
498
n’avons pas le temps ces jours-ci, beaucoup trop
à
faire, beaucoup trop d’êtres et de choses à aimer, et vous savez ce q
499
trop à faire, beaucoup trop d’êtres et de choses
à
aimer, et vous savez ce que cela suppose. Comprenez-moi : submergés,
500
votre part. (Le reconduisant :) Croyez, Monsieur,
à
mon estime la plus vive. Mais décidément nous sommes débordés, voyez
501
s qui croient avoir tout dit quand ils ont montré
à
l’origine de telle doctrine mystique une exaltation nerveuse ou des t
502
nerveuse ou des troubles organiques. Ils opposent
à
ces « délires » les thèses rassurantes de la « saine raison », sans s
503
la grande tradition gréco-latine » pour assigner
à
Minerve le bassin de la Méditerranée comme promenoir, avec défense so
504
onnaire. Vous tracez des frontières géographiques
à
la raison ? Eh bien, c’est vous qui l’aurez voulu, mais tant pis, nou
505
re raison. Et avec Aragon lorsqu’il vous crie : «
À
bas le clair génie français. » Alors la voix de Rimbardk à la cantona
506
clair génie français. » Alors la voix de Rimbardk
à
la cantonade : Qu’il vienne, qu’il vienne Le temps dont on s’éprenne
507
l’époque12. Le reproche d’obscurité que l’on fait
à
la littérature moderne n’est qu’une manifestation de ce divorce radic
508
ne s’agit pas de refaire notre petite révolution
à
nous, dans tel domaine. Et c’est même ceci que je ne puis pardonner a
509
battre cet esprit « bien français » qui s’associe
à
tant d’objets de votre mépris, en prenant le contre-pied de tout ce q
510
aurait vivre ailleurs… Mais non, il y aurait trop
à
dire, et puis l’on croirait encore que je suis avec ceux qui traitent
511
mpêtes. Un grand principe de violence commandait
à
nos mœurs. … et nous portant dans nos actions à la limite de nos forc
512
t à nos mœurs. … et nous portant dans nos actions
à
la limite de nos forces, notre joie parmi vous fut une très grande jo
513
tion ; parce que cette révolution ne demandait qu’
à
s’asseoir et que son siège était fait. Nous aimions la Révolution qui
514
ous faire la jambe, pardon escuses, avec ce thème
à
condamnations par contumace. Il y a encore des gens pour qui les limi
515
mple course) pour Moscou, ou encore pour demander
à
qui, enfin, à quoi nous en voulons, et finalement nous écraser par l’
516
our Moscou, ou encore pour demander à qui, enfin,
à
quoi nous en voulons, et finalement nous écraser par l’évidence défin
517
il se demande vainement pourquoi il n’arrive pas
à
se contenter13 ». Acculés à ce choix : inconscience de ruminants ou n
518
rquoi il n’arrive pas à se contenter13 ». Acculés
à
ce choix : inconscience de ruminants ou neurasthénie, est-ce que vrai
519
Libre-Échange, voici déjà s’avancer des prodiges
à
cette invite la plus persuasive : nous sommes prêts à les accueillir.
520
tte invite la plus persuasive : nous sommes prêts
à
les accueillir. 7. Une vague de rêves (dans Commerce). 8. Et malg
521
superficielles et hâtives, comme cette prétention
à
la libération par le Rêve. « La liberté commence où naît le merveille
522
er que de brasser ces chaînes sonores. 9. Lettre
à
Paul Claudel. 10. Musset de La coupe et les lèvres. Mais oui, c’est
523
’est paradoxal. 11. Les livres les plus répandus
à
Genève sont Ma vie et mon œuvre de Ford et Mon curé chez les riches.
524
de tels soupirs, d’ailleurs invraisemblables, qu’
à
leurs reflets se fussent évanouis des arcs-en-ciel de névroses dans t
525
it entre les devantures qui se passaient de l’une
à
l’autre deux séries de profils jusqu’au soleil toujours de face. Il n
526
son éblouissement. Soudain la voici, elle descend
à
sa rencontre parmi les éclairs d’un luxe mécanique, le visage dans sa
527
e. Il pensa que c’était un ange, de ceux qui vont
à
la recherche des âmes. Aussitôt il téléphone à ceux du paradis : « Qu
528
nt à la recherche des âmes. Aussitôt il téléphone
à
ceux du paradis : « Qui va à la chasse perd sa place, nous nous compr
529
ussitôt il téléphone à ceux du paradis : « Qui va
à
la chasse perd sa place, nous nous comprenons. » On lui offrit immédi
530
joue, au printemps, s’il savait … R.S.V.P.
À
Max-Marc-Jean Jacob Reymond. Une étoile à la boutonnière, le marqui
531
P. À Max-Marc-Jean Jacob Reymond. Une étoile
à
la boutonnière, le marquis pénétra dans le salon de la duchesse, lui
532
e table, complètement ivre, et Bettina lui disait
à
l’oreille : « Mon chéri, si j’aime la comtesse ? Mais tu es si laid q
533
ent, les ailes coupées. Puis le silence se reprit
à
ses songes désolés. Autre suicide ou la promenade en bateau À G
534
és. Autre suicide ou la promenade en bateau
À
Grego More. Il disait : « Je suis né pour la mort. » Il fait assez
535
e de l’autre bord, je songe qu’il est des visites
à
de certaines grandes dames où je préférais — et lui aussi — me rendre
536
u’elle fut au siècle passé ? Allons-nous assister
à
un regroupement de ses forces créatrices ? La question est peut-être
537
r que l’un au moins des deux éléments nécessaires
à
ce regroupement existe : il y a de jeunes peintres neuchâtelois. Quan
538
e : il y a de jeunes peintres neuchâtelois. Quant
à
savoir s’il est possible déjà de discerner parmi eux certaines tendan
539
souvent fatale aux novateurs. Alors ils s’en vont
à
Paris, ou bien ils se retirent dans une solitude plus effective, quit
540
retirent dans une solitude plus effective, quitte
à
nous revenir munis du passeport indispensable d’une consécration étra
541
s-Royce et fortune faite, tout le monde s’accorde
à
dire qu’on n’attendait pas moins du fils d’un tel père. « Voilà le tr
542
Du benjamin, Eugène Bouvier, qui a 25 ans, jusqu’
à
André Evard, qui en a près de 50, si les peintres dont nous allons pa
543
es avant tout. D’autre part je préfère la légende
à
l’histoire comme la peinture à la photographie. Une œuvre d’art est u
544
préfère la légende à l’histoire comme la peinture
à
la photographie. Une œuvre d’art est un merveilleux foyer de contagio
545
me prémunir par le moyen d’aucun de ces appareils
à
jugements garantis qui posent un critique d’art diplômé. Premier péch
546
tes. Meili est devenu plus net, plus cruel aussi.
À
Marin, près Neuchâtel, dans cette petite maison qu’on reconnaissait e
547
ts batiks, il s’est livré pendant quelques années
à
des recherches un peu théoriques et abstraites. De cette époque daten
548
sse et parfait. Trop parfait seulement. Il manque
à
ces recompositions de la nature, à ces natures remises à neuf, l’impe
549
ent. Il manque à ces recompositions de la nature,
à
ces natures remises à neuf, l’imperfection humaine qui touche. Mais l
550
ecompositions de la nature, à ces natures remises
à
neuf, l’imperfection humaine qui touche. Mais l’atmosphère pure de ce
551
i regarde ailleurs… Qu’il sorte enfin et se mette
à
graver les scènes qu’il voit dans la petite cité ouvrière, et c’est m
552
tte « simplicité précieuse », il sait la conférer
à
tout ce qu’il touche, qu’il décore une bannière, fabrique une poupée,
553
ine germanique, mais qui a choisi de s’astreindre
à
la voluptueuse rigueur latine, et qui tout en s’épurant dans des form
554
é n’est pas de ceux pour qui la peinture consiste
à
habiller une idée. Voyez son portrait de Meili : il ne prend pas le s
555
ourde, son pinceau la palpe, la presse, la réduit
à
la forme qu’il voit. Il y a de la sensualité dans l’écrasement de ses
556
s peu parmi les jeunes qui vouent tout leur amour
à
la peinture pure. Je crois même que, Paul Donzé touché à son tour par
557
inture pure. Je crois même que, Paul Donzé touché
à
son tour par la grâce décorative, il n’en reste qu’un, du moins à Neu
558
a grâce décorative, il n’en reste qu’un, du moins
à
Neuchâtel même : Eugène Bouvier. Ce garçon aux allures discrètes prom
559
u’on ne croit, mais il a toujours l’air de songer
à
la Hollande, sa seconde patrie si la peinture est sa première et Neuc
560
eilleurs de nos artistes. Mais n’allez pas croire
à
des grâces faciles ou sentimentales. Il y a une sorte d’aristocratiqu
561
tmosphère de l’œuvre ; que l’on consente en effet
à
telle déformation, et tout devient satisfaisant. Ce lyrique, ce mysti
562
ant tout. Mais la nostalgie de Bouvier l’entraîne
à
mille lieues des jardins de sourires qui s’épanouissent sur les toile
563
ert ou comment on passe en cinq ans de Baudelaire
à
Rubens. Il fut un temps où l’on put craindre que Charles Humbert ne d
564
nait des natures mortes qui décidément l’étaient,
à
faire froid dans le dos ; ou bien des scènes d’une bizarre fantaisie,
565
C’était, je crois, le vrai Humbert qui commençait
à
s’affirmer. Puis il y eut une période intermédiaire, un peu pénible.
566
l’enterrement s’éloigne pour entonner une chanson
à
boire. Et sa technique auparavant volontairement maigre se faisait tr
567
ui la mue semble s’être opérée. Humbert est rendu
à
lui-même. Il atteint son équilibre et sa maîtrise avec une toile comm
568
de la Renaissance » chez un Charles Humbert livré
à
sa fougue originale. Il y en a plus encore chez un Aurèle Barraud. Il
569
rère Charles Barraud, qui lui, passe ses journées
à
vendre des couleurs, à encadrer des glaces. Et plaise aux dieux que l
570
ui lui, passe ses journées à vendre des couleurs,
à
encadrer des glaces. Et plaise aux dieux que les visages qui s’y refl
571
si beaux que ceux qu’il peint ou modèle, le soir,
à
la lampe, en compagnie de sa femme (elle peint aussi, d’un œil regard
572
peintres. — Vous suivez la même route que nous ?
À
la bonne heure ! ». Et l’on repart bras dessus, bras dessous. Et l’on
573
Il administre une feuille religieuse. Il déniche
à
Paris des tableaux mystérieux qu’il relègue dans son atelier, pêle-mê
574
essin d’horlogerie, ou quelque plan d’une machine
à
mouvement perpétuel. Une autre encore : cette fois-ci c’est un Evard
575
que palais de glaces en miniature, sorte de boîte
à
miracles où sous un éclairage très net, mais inusité, l’objet le plus
576
la perfection exercée par jeu. Mais quel support
à
de nouvelles songeries ! Ces horlogeries impossibles sont des pièges
577
ies ! Ces horlogeries impossibles sont des pièges
à
chimères. C’est ainsi qu’on fait une découverte. Attention qu’André E
578
u’André Evard n’aille trouver une de ces machines
à
explorer l’au-delà. En vérité il faut être sorcier ou artiste pour ch
579
est ainsi qu’il atteint d’emblée dans ses statues
à
un beau style dépouillé et hardi. Mais il y avait quelque lourdeur da
580
plus grande harmonie de lignes. Je pense surtout
à
ses bas-reliefs du BIT où se manifeste un heureux équilibre entre le
581
ions décoratives qui pourraient aboutir peut-être
à
la formation d’un groupe dont l’activité serait féconde en ce pays. D
582
s quelle mesure de tels groupements correspondent
à
une réalité artistique. Pour aujourd’hui, notre but serait suffisamme
583
iginale dans un pays qu’on s’est trop souvent plu
à
dire si âpre, prosaïque et d’une maigre végétation artistique. Pays o
584
artistique. Pays où l’on préfère la netteté utile
à
l’harmonie des lignes ; où la lumière éclaire plus qu’elle ne caresse
585
he présente le problème juif avec une obstination
à
ne rien cacher qui le mène profond. Une famille juive dans le Marais.
586
harnement angoissé qu’on y apporte, l’on en vient
à
une conception de la sincérité qui me paraît proprement inhumaine. To
587
llusoire et livre l’individu pieds et poings liés
à
l’obsession qu’il voulait avouer pour s’en délivrer peut-être. Cette
588
élivrer peut-être. Cette sincérité ne serait-elle
à
son tour que le masque d’un goût du malheur ? Le sujet profond de ce
589
de ce roman, où l’on voit comment Pierre en vient
à
sacrifier Diane, son apaisement, pour Arthur, sa « maladie », c’est e
590
sincérité audacieuse mais sans bravade qui donne
à
ce livre sa valeur de document humain, nuit à sa valeur littéraire. J
591
nne à ce livre sa valeur de document humain, nuit
à
sa valeur littéraire. Je n’aime guère ce style abstrait, semé de redi
592
rafistoler ? » Entre ces deux tentations, cédant
à
l’une autant qu’à l’autre, Drieu s’examine. Encore un ? Non, enfin un
593
tre ces deux tentations, cédant à l’une autant qu’
à
l’autre, Drieu s’examine. Encore un ? Non, enfin un. Tous les autres
594
e dès lors il a esté corrompu et infect et adonné
à
mal » (Calvin). Le tableau n’est pas beau, mais on y sent une « patte
595
divers qui composent ce livre sont bien mauvais,
à
côté d’autres magnifiquement jetés. Mais cette imperfection, s’il ne
596
ez les jeunes écrivains français un homme qui ait
à
ce point le sens de l’époque, une vision si claire et si tragique de
597
des maîtres comme Keyserling, Ferrero, commencent
à
être prises au sérieux en France par quelques jeunes gens. Il faut lo
598
utisine » qui seul peut redonner quelque vitalité
à
notre civilisation, — et je sais bien que c’est là un des signes de s
599
homme d’aujourd’hui, presque sans pose, et décidé
à
mépriser le bluff. al. « Pierre Drieu la Rochelle : La Suite dans l
600
e par Mercure, dieu du commerce, qu’on m’a appris
à
voler. Aristophane (« Les Chevaliers »). Dès qu’on eut déposé devan
601
s. Après, c’est un long adieu et le corps se fige
à
mesure que l’esprit s’établit sur ses positions. Or donc, j’avais vin
602
. Je vivais chez mes parents, comme tant d’autres
à
cet âge, logé, nourri, blanchi, mais non point diverti. J’étais bon,
603
savait vieux, maintenant. » Je songeais justement
à
un sourire de mon amie quand il voulut m’adresser la parole après un
604
ans ma chambre. Une demi-heure plus tard, j’étais
à
la gare, j’écrivais un mot d’adieu à ma maîtresse d’une nuit et je pa
605
ard, j’étais à la gare, j’écrivais un mot d’adieu
à
ma maîtresse d’une nuit et je partais dans une direction quelconque.
606
icles sur la mode et la politique, que j’envoyais
à
divers journaux. Un jour, parcourant un quotidien de mon pays où je c
607
t l’annonce du décès de mon père. » J’étais assis
à
la terrasse ensoleillée d’un café ; une brise passa, et une femme en
608
partis par les rues, une joie violente commençait
à
m’envahir, contre laquelle je luttais obscurément pour augmenter ma v
609
trai dans un établissement luxueux d’où sortaient
à
chaque tour du tambour des bouffées de musique. » La femme en bleu da
610
e danse, mais nous avions aussi envie de pleurer,
à
cause du soir trop limpide et trop vaste, comme un avenir de bonheur
611
billai. Je ne trouvai que 100 francs dans son sac
à
main : c’était assez pour me permettre d’entreprendre quelques beaux
612
oduit du vol d’un tronc de chapelle que j’édifiai
à
mes parents un tombeau sur lequel je fis graver : Prêté — rendu, pour
613
ncore que… Bref, depuis quelques mois, je m’amuse
à
jouer le pickpocket. Cela permet, avec un minimum d’adresse, de décou
614
le, croyez-le bien… Le goût de la propriété étant
à
mon sens l’un des plus vulgaires et des plus généralement répandus, j
615
sidore sentit alors que la bienséance l’obligeait
à
émettre une opinion, même la plus générale et la moins compromettante
616
e charmer, croyez-moi. Car, enfin, si je suis ici
à
vous écouter, c’est que je cherche ce qu’on est convenu d’appeler — p
617
ce, pour ne pas dire inconscience ! qui s’attache
à
vos faits et gestes. L’on croirait ouïr parfois le récit de quelqu’un
618
itié pour Isidore dont la sincérité tournait vite
à
l’agressif — effet d’une timidité naturelle dont il paraissait lui-mê
619
illerie assez amère. Et peut-être apprendrez-vous
à
découvrir derrière certaines de mes plaisanteries la dérision secrète
620
ises dans la Revue de Belles-Lettres sont propres
à
leur auteur et qu’elles n’engagent pas sa responsabilité. (N. de la R
621
Conseils
à
la jeunesse (mai 1927)n « On a reproché bien des choses aux romant
622
e, le mépris enfin de tous les principes qui sont
à
la base de la société même. » Ceci est tiré d’un livre récent sur A
623
quelques effets, nous donnerions peut-être raison
à
M. Y. Z., qui, dans un petit article du Journal de Genève sur « La
624
de notre temps que cette méthode ne suffirait pas
à
supprimer. Or, ils nous paraissent entraîner assez naturellement chez
625
ujourd’hui pour anéantir la seule chose qui reste
à
nos yeux sacro-sainte : la liberté. Alors n’est-ce pas, merci du cons
626
avait des autruches pour enseigner cette méthode
à
leurs petits. Le « satisfait » est un être inadmissible aujourd’hui.
627
satisfait » est un être inadmissible aujourd’hui.
À
plus forte raison, le satisfait artificiel. n. « Conseils à la jeun
628
raison, le satisfait artificiel. n. « Conseils
à
la jeunesse », Revue de Belles-Lettres, Lausanne-Neuchâtel-Genève-Fri
629
itre sur un air sentimental, bien décidé au fond,
à
retrouver Patsy, l’Irlandaise perdue par cet improbable et sympathiqu
630
ous fatigue ; que c’est une vraie manie de nommer
à
tout propos d’Annunzio, Pola Negri, Charly Clerc, Mrs. Balfour. Vous
631
assants ». Pierre Girard n’écoute plus : il pense
à
des Vénézuéliennes ou à Gérard de Nerval. Bientôt vous vous calmez. C
632
n’écoute plus : il pense à des Vénézuéliennes ou
à
Gérard de Nerval. Bientôt vous vous calmez. Car il semble aujourd’hui
633
urd’hui que ce globe dans son voyage « est arrivé
à
un endroit de l’éther où il y a du bonheur ». Vous reconnaissez que P
634
antoches une malicieuse et fine psychologie. Mais
à
ce mot, son visage s’assombrit un peu. « Tous nos ennuis nous seraien
635
saurait vous ravir autant que ses impertinences.
À
ce moment s’approche M. Piquedon de Buibuis, qui parle toujours de We
636
ment concitoyen de cet oncle Abraham qui interdit
à
Paterne son neveu de fumer le matin, de sortir la nuit, et qui lui fa
637
« L’autre jour au Grand Écart… », dit quelqu’un.
À
ce coup, l’évocation de Cocteau fait fleurir sur vos lèvres le mot de
638
urir sur vos lèvres le mot de Cambronne : hommage
à
Louis Aragon. Ce cristal est une citation de Valéry, cette œillade se
639
resse naissante se glisse un poème où vous aimiez
à
la folie votre douleur. Narcisse se contemple au miroir de son monocl
640
monocle. Au petit matin, il se noie dans un verre
à
liqueur. Poisson dans l’eau, plumes dans le vent, poète au bar, le pa
641
s plus subtiles et plus aiguës ? On vaincra jusqu’
à
sa gueule de bois pour en faire des poèmes. Alors je cherche les rais
642
u « purement gratuit ». C’est de la littérature.
À
force d’avoir mérité ces épithètes, pour nous laudatives, vous vous é
643
ement. La bouche brûlée d’alcools, vous découvrez
à
l’eau un goût étrange. L’eau est incolore, inodore et sans saveur. Ma
644
café et de ces jeux, simulacres de vie, qui sont
à
la vraie vie ce que le flirt est à l’amour. II Sur l’insuffisance
645
vie, qui sont à la vraie vie ce que le flirt est
à
l’amour. II Sur l’insuffisance de la littérature On reconnaît u
646
érature On reconnaît un écrivain, aujourd’hui,
à
ce qu’il ne tolère pas qu’on lui parle littérature. Mais il y a des m
647
yen de connaissance concrète du monde. Mais c’est
à
condition qu’on ne l’écrive pas, même en pensée. La poésie pure écrit
648
ndrait inutile de la publier. Et même, en passant
à
la limite, on peut imaginer que si elle était réalisée, on ne s’en ap
649
os poèmes les plus obscurs des allusions furtives
à
certains états de la réalité. Mais plus les mots se plient à des exig
650
états de la réalité. Mais plus les mots se plient
à
des exigences sémantiques — dont on connaît la portée sociale, — mari
651
t on connaît la portée sociale, — mariant l’utile
à
l’agréable selon les rites d’une esthétique ou d’une autre, plus ils
652
Alors, cessons de nous battre contre des moulins
à
vent. La littérature, considérée du point de vue de la psychologie de
653
le dont le monde moderne se contente, et qui tend
à
remplacer, grâce à la mentalité scolaire et primaire en particulier,
654
pour en circonscrire les effets. J’avoue prendre
à
cette étude un intérêt bien vif. Et cela fournit un merveilleux sujet
655
alaise des chers confrères. Ils ne pardonnent pas
à
ce toréador ses familiarités avec une Muse qu’ils n’ont pas coutume d
656
cher ami, nous ne sommes pas tant, n’est-ce pas,
à
poursuivre une quête de l’esprit. Et vous savez ce qu’elle nous vaut
657
e de la littérature : que celle des autres m’aide
à
prendre conscience de moi-même ; que la mienne m’aide à découvrir que
658
dre conscience de moi-même ; que la mienne m’aide
à
découvrir quelques êtres par le monde… Il ne s’agit plus de mépris ni
659
ion. J’ai défini une « maladie » dont je parviens
à
tirer quelque bien pour ma vie. Le jour où les soins qu’elle exige me
660
en escompte, il sera temps de songer sérieusement
à
m’en guérir. Vous me demanderez « alors » ce que j’attends de ma vie.
661
une autre très belle histoire ». (Et vous verriez
à
quoi cela peut servir, une citation.) Mais non, cher ami, voici qu’un
662
Grand Écart, roman de M. Cocteau, a donné son nom
à
un établissement de nuit très en vogue à Paris. Cambronne (général),
663
son nom à un établissement de nuit très en vogue
à
Paris. Cambronne (général), 1770-1842. Louis Aragon et Paul Éluard, h
664
d, et ils en sont tout fiers : « Il n’y a plus qu’
à
les écrire ». o. « La part du feu. Lettres sur le mépris de la litté
665
alisme et du Communisme. Tous ceux-là travaillent
à
l’achèvement d’un certain monde moderne, merveilleuse mécanique sévèr
666
ous passons la main au central de Genève, fidèles
à
la tradition — en ceci au moins. Nous nous retirons : et ce n’est pas
667
aités de fous (avec ou sans sourire). Nous sommes
à
l’âge de nous en réjouir. On s’est beaucoup étonné de nous voir « si
668
Nous les additionnons : ils s’annulent. Il reste
à
dire deux mots sur la paradoxale situation intellectuelle d’une revue
669
scandalise des « énormités » qui peuvent échapper
à
un jeune homme moins grave et qui manifeste franchement sa jeunesse.
670
n de ces affirmations dont en vérité l’on n’a pas
à
se préoccuper de prévoir les conséquences, puisqu’il n’en est aucune
671
r en accepter les conséquences. Et puis, de temps
à
autre, voici que nous parvient un signe d’amitié qui ne trompe pas. D
672
a grandeur de ses traditions et ne va pas ajouter
à
cette lourde charge le poids de nos péchés. Ils sont bien nôtres. Et
673
’une aventure qui aurait pu être… Un homme médite
à
côté du corps de son ami suicidé pour une femme qu’ils ont aimé tous
674
sa nostalgie, de la jeune étrangère dont on rêve
à
15 ans ; et voici ce je ne sais quoi, ce délice furtif, ce que l’aute
675
s une ancienne réalité ressuscitée… » Sachons gré
à
M. Vaudoyer d’avoir su donner à ces œuvrettes une si exquise humanité
676
ée… » Sachons gré à M. Vaudoyer d’avoir su donner
à
ces œuvrettes une si exquise humanité : par lui le « charme » reprend
677
d Jaloux, Rainer Maria Rilke (décembre 1927)ao
À
ceux qui se contentent du mot fumeux pour caractériser tout lyrisme g
678
ce qu’il partage avec eux ce goût du rêve préféré
à
la vie, — à ce qu’on appelle la vie. Jaloux, qui a rencontré plusieur
679
tage avec eux ce goût du rêve préféré à la vie, —
à
ce qu’on appelle la vie. Jaloux, qui a rencontré plusieurs fois Rilke
680
’on y voit une préciosité sentimentale qui touche
à
la névrose ou bien simplement une clairvoyance exceptionnelle, suivan
681
expérience », je crois, ne peut être sensible qu’
à
des êtres pour qui elle est en somme inutile : parce qu’ils possèdent
682
me celui-ci tend un merveilleux piège sentimental
à
la raison raisonnante. Et qu’il nous mène un peu plus loin que la sem
683
927)ap Un jeune auteur raconte dans une lettre
à
une amie comment il a écrit, sur commande, une Promenade dans le Midi
684
l n’en saurait être autrement tant qu’on se tient
à
cette attitude scientifique, vis-à-vis du phénomène littéraire. La «
685
re part la simplicité de l’objet était nécessaire
à
la sécurité de cette sorte d’analyse, — encore que Bopp ait prouvé da
686
p ait prouvé dans son Amiel qu’il était de taille
à
affronter d’autres dédales ! Mais il a su mettre plus de choses qu’il
687
ble, mais ici décisive), une secrète complaisance
à
se regarder vivre qui est bien d’aujourd’hui — entre autres. ap. «
688
, aux yeux clairs. Il déplia le journal et se mit
à
lire les pages d’annonces. On m’apporta une liqueur. Et quand j’eus f
689
avait posé son journal. Soudain, portant la main
à
son gilet, il en retira trois dés qu’il jeta sur la table. Les yeux b
690
t je les bus. D’autres encore. Ma tête commençait
à
osciller vaguement. Les couleurs du bar me remplissaient d’une joie i
691
le que je savais très clairement que je gagnerais
à
tout coup. L’étranger se mit à discourir. Et dans mon ivresse, ses pa
692
t que je gagnerais à tout coup. L’étranger se mit
à
discourir. Et dans mon ivresse, ses paroles peignaient des tableaux m
693
ois quels chemins de perdition j’ouvre sans cesse
à
ta course aveugle ; tu n’aurais pas trouvé ça tout seul, avec tes air
694
ion, et que tu es un pauvre vaudevilliste qui use
à
tort et à travers de situations complètement démodées et d’intrigues
695
complètement démodées et d’intrigues usées jusqu’
à
la corde, jusqu’à la corde pour les pendre, ha ha ha ! Tu pensais que
696
dées et d’intrigues usées jusqu’à la corde, jusqu’
à
la corde pour les pendre, ha ha ha ! Tu pensais que j’allais me cramp
697
ha ha ha ! Tu pensais que j’allais me cramponner
à
cette espèce de bonheur qu’ils croient lié à la possession, et que j’
698
nner à cette espèce de bonheur qu’ils croient lié
à
la possession, et que j’allais vivre aussi sur le dogme l’argent-fait
699
onheur. En somme, tu croyais que j’allais adhérer
à
l’idéologie socialiste, gros farceur, va. Quand je songe à tous ces g
700
ogie socialiste, gros farceur, va. Quand je songe
à
tous ces gens qui perdent leur vie à la gagner9, et leur façon inexpl
701
and je songe à tous ces gens qui perdent leur vie
à
la gagner9, et leur façon inexplicable de lier des valeurs morales au
702
dans la classe d’impôts immédiatement supérieure
à
la leur. Ils voudraient que leur vie garantît un 5 % régulier de plai
703
leurs lâchetés, glorification de leur impuissance
à
concevoir un autre bonheur que celui qu’ils ont reçu de papa-maman et
704
s jaunes. Ah ! perdre, perdre ; et c’est toujours
à
qui perd gagne ! Sauter follement d’une destinée dans l’autre, de dou
705
riblement, sauf un ou deux qui s’imaginent gagner
à
mes dépens, témoin ce brave homme qui est en train de me soutirer les
706
ait mes pensées. Je vis qu’une femme était assise
à
notre table, en robe rouge, et très fardée. Elle jouait avec la rose.
707
ire. Elle me regardait et l’étranger aussi se mit
à
me regarder bizarrement et j’étais possédé de joies et de peurs. Il f
708
n’ai jamais revu l’étranger. Quelquefois je songe
à
ses paroles — ou peut-être n’étaient-ce que celles de mes folies ? Je
709
e me répète : paradoxes, mais cela ne suffit plus
à
m’en délivrer. Ma vie m’a repris, je ne suis pas heureux. Je sais trè
710
e avec inquiétude, parce que je ne suis plus tout
à
fait le même. Puis elle me laisse, parce que le lait va monter. Alors
711
situations mêmes et non de dissertations lyriques
à
leur propos. Mais dans ce roman, il n’y a plus seulement la femme, av
712
intelligent et un peu ironique des cours d’Europe
à
la veille de la guerre. De cette espèce de collaboration résultent à
713
n du livre et sa richesse. L’enfance de Catherine
à
Paris est du roman pur ; la tournée des cours de l’Europe centrale, q
714
intéressante à vrai dire, parce qu’elle n’est pas
à
l’échelle de ce qui la précède. Ces défaillances de la technique du r
715
ur peu que la bourgeoisie intellectuelle persiste
à
jouer l’autruche aux yeux clos, l’avènement de cette organisation tou
716
’une époque déjà presque abandonnée par l’Esprit.
À
l’heure de toucher aux buts que sa civilisation poursuit depuis près
717
magnifique contre l’époque et ceux qui cherchent
à
l’oublier dans le rêve, dans l’utopie, dans une belle doctrine… Il fa
718
é, croyons-nous, dans cette complaisance générale
à
proclamer le désordre du temps. On a peur de certaines évidences, on
719
queroute prochaine de sa civilisation. Il répugne
à
admettre qu’une époque entière ait pu se tromper, et se tromper morte
720
vre. Il naît fils de paysan. Il passe son enfance
à
jouer avec des outils, « et c’est avec des outils qu’il joue encore à
721
de sa jeunesse sont : la construction d’un moteur
à
vapeur, puis d’un moteur à explosion, enfin d’une première automobile
722
nstruction d’un moteur à vapeur, puis d’un moteur
à
explosion, enfin d’une première automobile fabriquée, à temps perdu,
723
osion, enfin d’une première automobile fabriquée,
à
temps perdu, alors qu’il est simple mécanicien chez Edison. Il fonde
724
ès la Société des automobiles Ford, « et commence
à
réaliser son rêve, le type unique d’automobile utilitaire »2. Dès lor
725
production, d’année en année. On pourrait ajouter
à
ces chiffres celui des milliards qu’il possède, ou plutôt qu’il gère,
726
» était autre, il l’a réalisé comme il est donné
à
peu d’hommes de le faire : 7000 voitures par jour, et la possibilité
727
le plus riche, au point qu’il peut parler d’égal
à
égal avec beaucoup d’États ; le plus parfait aussi. Son succès sans p
728
s parfait aussi. Son succès sans précédent le met
à
l’abri de toutes les attaques, du point de vue technique. L’organisat
729
des conditions de travail et de repos qu’il offre
à
ses ouvriers semblent bien apporter une solution définitive aux probl
730
ires de gauche, lesquels ont coutume de promettre
à
leurs électeurs une organisation complète du monde, seule méthode cap
731
netteté, de solidité, de propreté. Si l’on ajoute
à
cela le plaisir qu’on éprouve toujours au récit de succès mirobolants
732
ros de l’époque, c’est l’homme qui a réussi. Mais
à
quoi ? C’est la plus grave question qu’on puisse poser à notre temps.
733
? C’est la plus grave question qu’on puisse poser
à
notre temps. II. M. Ford a ses idées, ou la philosophie de ceux qu
734
ceux qui n’en veulent pas Nous avons dit tout
à
l’heure quel fut le but de la vie de Ford, sa « grande et constante a
735
rce d’en réaliser l’objet par ses propres moyens,
à
un exemplaire ; puis, il fonde une usine pour multiplier les réalisat
736
ette décision qu’une passion contenue peut donner
à
l’homme d’action. Enfin, le voici en mesure de produire des quantités
737
e de lui donner une apparence d’utilité publique.
À
chaque page de ses livres, on pourrait relever les sophismes plus ou
738
s il prétend ramener le bénéfice de la production
à
celui du consommateur. Prenons cette petite phrase qui n’a l’air de r
739
l’état du marché. » Il semble que cela soit tout
à
l’avantage du client. Mais cherchons un peu les causes réelles de cet
740
u. Il semble alors que l’industriel n’ait plus qu’
à
plier bagage. Mais c’est ici que Ford montre le bout de l’oreille, et
741
ait. La tromperie est préméditée. Et le scandale,
à
mon sens, n’est pas que l’industriel ait forcé (psychologiquement) le
742
ndustriel ait forcé (psychologiquement) le client
à
faire une dépense superflue ; le scandale est qu’il l’ait trompé sur
743
l’esclavage de l’ouvrier, puisqu’il englobe jusqu’
à
son repos dans le cycle de la production. Cercle vicieux : plus la pr
744
elles seront atteintes. On peut se demander jusqu’
à
quel point Ford est conscient des buts et de l’avenir de son effort.
745
e définition de la liberté : La liberté consiste
à
travailler pendant le temps convenable et à gagner, par ce moyen, de
746
siste à travailler pendant le temps convenable et
à
gagner, par ce moyen, de quoi vivre convenablement tout en restant ma
747
e convenablement tout en restant maître de régler
à
sa guise le détail de sa vie privée. Cette liberté particulière, et c
748
est dans nos œuvres, dans le prix que nous payons
à
la terre la satisfaction de nos besoins. » — Ford se moque de la phil
749
is la réalisation concrète d’une théorie qui tend
à
faire de ce monde un séjour meilleur pour les hommes. » C’est le bonh
750
ut par l’auto. Philosophie réclame. « Ce que j’ai
à
cœur, aujourd’hui, c’est de démontrer que les idées mises en pratique
751
séquences, alors que Ford passe outre et se remet
à
discuter des points de technique. Il n’a pas senti qu’il touchait là
752
ont rares dans son livre. En général, il se borne
à
parler de problèmes techniques où son triomphe est facile. C’est le t
753
doxes plus ou moins intéressés, optimisme d’homme
à
qui tout réussit, messianisme de la machine, méconnaissance glorieuse
754
ts de tous les temps. On me dira que Ford a mieux
à
faire que de philosopher. Je le veux. Mais si j’insiste un peu sur se
755
urront aller ainsi longtemps encore. On se refuse
à
l’idée d’une catastrophe, pourtant plus que probable, par crainte de
756
plus que probable, par crainte de se voir obligé
à
la révision des valeurs, la plus difficile et la plus grave : celle q
757
urne la civilisation de son but véritable : aller
à
l’Esprit, y conduire les peuples. Ainsi, détournant de l’essentiel un
758
us savons assez en quel mépris l’homme d’affaires
à
l’américaine tient les choses de l’Esprit. Dans le cas le plus favora
759
Tableaux, symphonies, ou autres œuvres destinées
à
charmer les loisirs de personnes oisives et raffinées, réunies pour a
760
e » ou ne pas en être Une fois qu’on a compris
à
quel point le fordisme et l’Esprit sont incompatibles, le monde moder
761
re » ou ne pas en être, c’est-à-dire se soumettre
à
la technique et s’abrutir spirituellement — ou se soumettre à l’Espri
762
ue et s’abrutir spirituellement — ou se soumettre
à
l’Esprit, et tomber presque fatalement dans un anarchisme stérile. 1°
763
a fatigue semble disparaître, l’homme s’abandonne
à
des lois géométriques. Un jeu de chiffres d’horlogerie calculé une fo
764
sse des dernières sirènes. Au monde, c’est-à-dire
à
une nature dont l’usine lui a fait oublier jusqu’à l’existence, et à
765
une nature dont l’usine lui a fait oublier jusqu’
à
l’existence, et à une liberté qu’il s’empresse d’aliéner au profit de
766
’usine lui a fait oublier jusqu’à l’existence, et
à
une liberté qu’il s’empresse d’aliéner au profit de plaisirs tarifés,
767
r les liens les plus subtils et les plus profonds
à
tous les autres membres de la Nature, choses, bêtes et anges, — le vo
768
, choses, bêtes et anges, — le voici devenu sourd
à
cette harmonie universelle, incapable d’en comprendre les corresponda
769
respondances divines et humaines, insensible même
à
sa déchéance, abandonné à la lutte tragique et absurde des lois écono
770
maines, insensible même à sa déchéance, abandonné
à
la lutte tragique et absurde des lois économiques et des exigences le
771
lui-même de l’ordre de la nature, il est condamné
à
ne plus saisir que des rapports abstraits entre les choses. Il ne com
772
ntre les choses. Il ne comprend presque plus rien
à
l’Univers. Par la technique, l’Occidental a prétendu maîtriser la mat
773
ental a prétendu maîtriser la matière et parvenir
à
une liberté plus haute. Or, la technique a révélé des exigences telle
774
iberté. La victoire mécanicienne est une victoire
à
la Pyrrhus. Elle nous donne une liberté dont nous ne sommes plus dign
775
n’est pas un luxe, n’est pas une faculté destinée
à
amuser nos moments de loisir, il a des exigences effectives ; et ces
776
vie moderne. Le triomphe de Ford réduira l’Esprit
à
devenir l’apanage d’une sorte de franc-maçonnerie de quelques centain
777
, parlant par la bouche de Ford : « Inutile, donc
à
détruire. » Ford a raison, une fois de plus. Pas de compromis possibl
778
as qu’une attitude réactionnaire qui consisterait
à
vouloir en revenir à la période préindustrielle soit autre chose qu’u
779
actionnaire qui consisterait à vouloir en revenir
à
la période préindustrielle soit autre chose qu’une échappatoire utopi
780
se qu’une échappatoire utopique. Nous avons mieux
à
faire, il n’est plus temps de se désintéresser simplement des buts —
781
’est une question de foi. 1. Une enquête faite
à
Genève a révélé que les livres les plus lus du grand public sont Ma v
782
rle pas de l’Amérique. 2. Victor Cambon, préface
à
Henry Ford, Ma vie et mon œuvre, Paris, Payot, 1925. 3. L’Illustrat
783
Un soir
à
Vienne avec Gérard (24 mars 1928)l À Pierre Jeanneret et à son ét
784
Un soir à Vienne avec Gérard (24 mars 1928)l
À
Pierre Jeanneret et à son étoile nervalienne. Je vins à Vienne pour
785
Gérard (24 mars 1928)l À Pierre Jeanneret et
à
son étoile nervalienne. Je vins à Vienne pour fuir l’Amérique. Mais
786
e Jeanneret et à son étoile nervalienne. Je vins
à
Vienne pour fuir l’Amérique. Mais les Viennois avaient fui dans les o
787
tourniquet anéantissait cette Vienne tout occupée
à
ressembler à l’idée qu’on s’en fait. Le Ring, trop large, ouvert au v
788
éantissait cette Vienne tout occupée à ressembler
à
l’idée qu’on s’en fait. Le Ring, trop large, ouvert au vent glacial,
789
centre de la ville une insécurité qui fait songer
à
la Russie et au sifflement des balles perdues d’une révolution. Sept
790
ofesse qu’un désir vraiment pur parvient toujours
à
créer son objet, de même qu’atteignant certain degré d’intensité, un
791
iments et de nos actes. Donc, n’ayant pas renoncé
à
certaine idée que j’avais d’un romantisme viennois, je fus conduit, p
792
conduit, par une sorte de compromis sentimental,
à
l’Opéra où l’on donnait les Contes d’Hoffmann. Je comprends aujourd’h
793
u théâtre, en retard, un peu ennuyé de me trouver
à
côté d’une place vide : la jolie femme qu’on attend dans ces circonst
794
parois, noir et blanc, la ravissante héroïne est
à
son piano, c’est un duo des ténèbres et de la pureté où vibrent par i
795
end d’aller le rejoindre. Me voici tout abandonné
à
l’évocation d’un amour tragiquement mêlé à des forces inconnues et me
796
ndonné à l’évocation d’un amour tragiquement mêlé
à
des forces inconnues et menaçantes. Mais la musique est si légère, la
797
ne se détournait. Comment pouvais-je être le seul
à
l’avoir entendu ? — C’est, me répondit-il, que seul vous venez d’atte
798
is déjà reconnu. Il portait une cape bleu sombre,
à
la mode de 1830, qui, à la rigueur, pouvait passer pour une élégance
799
ait une cape bleu sombre, à la mode de 1830, qui,
à
la rigueur, pouvait passer pour une élégance très moderne. Il n’y ava
800
nde dans les rues. Des jeunes gens avec une femme
à
chaque bras, l’air de ne pas trop s’amuser. — Ceci du moins n’a guère
801
une des seules réalités qui correspondent encore
à
l’image classique de Vienne. Sentimentalisme capricieux d’ailleurs, d
802
tance folâtre qui cache une incapacité définitive
à
se passionner pour quoi que ce soit. Cette ville, qui est toute cares
803
mais pour d’autres raisons qu’eux, probablement…
À
ce moment, comme nous traversions une rue sillonnée de taxis rapides,
804
les paires de pinces s’accrochèrent désespérément
à
ses manches. De terreur, le homard avait rougi : il conserva toute la
805
gnifique couleur orangée. Gérard semblait habitué
à
ces sortes de scènes. On reparla de l’inconstance viennoise. Gérard l
806
a de l’inconstance viennoise. Gérard l’attribuait
à
une certaine anémie des sentiments, à un manque de caractère aussi. L
807
’attribuait à une certaine anémie des sentiments,
à
un manque de caractère aussi. La fidélité véritable est une œuvre d’a
808
du monde depuis si longtemps. Livrons-nous plutôt
à
une petite malice dont l’idée me vient à la vue de cette vendeuse de
809
ouges en lui expliquant qu’elle devait les donner
à
la première jolie femme qui passerait seule. Nous nous arrêtâmes non
810
ui passerait seule. Nous nous arrêtâmes non loin,
à
une devanture de robes de soie, nous amusant à imaginer les corps pré
811
n, à une devanture de robes de soie, nous amusant
à
imaginer les corps précieux qui les revêtiraient. Vint à pas pressés
812
ner les corps précieux qui les revêtiraient. Vint
à
pas pressés une jeune femme, chapeau rouge et manteau de fourrure bru
813
ous trahit ; elle finit donc par accepter et vint
à
nous avec un sourire du type le plus courant : « Vous êtes bien genti
814
bien gentils, messieurs ! » Il n’y avait plus qu’
à
lui prendre chacun un bras, une femme pour deux hommes — et ce fut bi
815
quelque chose d’imprévu, la seule chose contraire
à
la coutume viennoise. L’enfant était charmante, comme elles le sont p
816
e pêche miraculeuse — c’est une façon de parler —
à
laquelle on se livre dans ces lieux de plaisir — autre façon de parle
817
osé, avec des femmes qui élargissent des sourires
à
la mesure de votre générosité. Vos boîtes de nuit sont des sortes de
818
s lieux : cet orchestre triomphant suffit à peine
à
toucher leurs sens fatigués et épaissis. Regardez ces yeux mornes, ou
819
s élémentaires : Ce sont vos contemporains livrés
à
la démocratie des plaisirs achetés au détail dans une foire éclatante
820
’ombre de cette ville illusoire est la plus douce
à
mes vagabondages sans but. Vous savez, je lance mes filets dans l’eau
821
noire et blanche. » Je ressentis quelque émotion
à
l’ouïe de cette phrase célèbre. Ensuite, je pensai qu’il arrive aux m
822
umeur de Vienne baignait nos corps fatigués jusqu’
à
l’insensibilité et l’Illusion étendait sur toutes choses une aile d’o
823
Plus tard, dans un petit bar laqué de noir jusqu’
à
mi-hauteur, puis couvert de glaces qui, reflétant le plafond à caisso
824
puis couvert de glaces qui, reflétant le plafond
à
caissons dorés, l’étendent indéfiniment — c’est un ciel suspendu asse
825
vrai drame de son destin est ailleurs. Il se met
à
m’expliquer des signes, des généalogies étourdissantes qui commencent
826
es, des généalogies étourdissantes qui commencent
à
des dieux et finissent aux pierres précieuses en passant par toutes l
827
Il plaisante. Il dit que la vie ressemble surtout
à
un film où les épisodes s’appellent par le simple jeu des images, se
828
une vie résume cette vie entière et fait allusion
à
tout ce qu’il y a sous le soleil, et même ailleurs. Croyez-moi, ce qu
829
ine, de temps en temps, s’il parlait à voix basse
à
son homard, qui semblait d’ailleurs endormi. En passant par la Freyun
830
s cent pas dans la neige fraîche ou s’accoudaient
à
la banquette d’une boutique à « Würstel » où nous nous arrêtâmes. Au
831
he ou s’accoudaient à la banquette d’une boutique
à
« Würstel » où nous nous arrêtâmes. Au léger sifflement du bec de gaz
832
t la boutique, et que le vent menaçait d’éteindre
à
chaque instant, le homard se réveilla. Gérard m’expliqua qu’il en éta
833
e fondante, tout en croquant une de ces saucisses
à
la moutarde qu’on appelle ici « Frankfurter » et ailleurs « Wienerli
834
illeurs « Wienerli ». Soudain les autos se mirent
à
ronfler. Par le grand escalier, au fond de la cour du palais, descend
835
aux faces maigres qui ressemblaient terriblement
à
d’anciens Habsbourg, des comtes athlétiques et la silhouette échassiè
836
is Gérard ? Ses yeux s’étaient fixés intensément,
à
la sortie des invités, sur une femme qui s’en allait toute seule vers
837
e femme qui s’en allait toute seule vers une auto
à
l’écart des autres. Une femme aux cheveux noirs en bandeaux, au teint
838
les journaux du matin, des triporteurs passèrent
à
toute vitesse, m’éclaboussant de neige et de titres dépourvus de sens
839
omme « pâtisserie-crème fouettée ». l. « Un soir
à
Vienne avec Gérard », La Nouvelle Semaine artistique et littéraire, N
840
ur, dont les inventions se suffisent et suffisent
à
notre joie. Ce ne sont pas les savants qui sont prophètes, mais les p
841
plus grande ruse que d’avoir emprunté le véhicule
à
la mode pour conduire des millions de lecteurs dans un monde purement
842
ts. Jules Verne a véritablement soumis la science
à
la poésie. Et l’on ne veut voir que jolis livres d’étrennes dans les
843
du seul écrivain dont l’influence soit comparable
à
celle du cinéma ! Claretie raconte que les détenus des maisons de cor
844
le seul talent de M. Aragon qui le rendrait digne
à
mes yeux, de considération. J’admire autant le talent de celui qui mè
845
un mot bien français et ses applications faciles
à
cent célébrités locales. (Quant à Goethe, traité de clown, cela ne va
846
cations faciles à cent célébrités locales. (Quant
à
Goethe, traité de clown, cela ne va pas loin.) C’est une belle rage (
847
e (ô combien partagée !) vainement passée (quitte
à
renaître heureusement) sur des gens qui ne m’intéressent pas ou bien
848
Le titre ne ment pas ; ce livre traite du style,
à
coups d’exemples qui méritent de l’être. Et l’on voit bien ici qu’Ara
849
« Messieurs les Nymphes ». Mais donner l’air bête
à
ceux qui le sont en créant une belle œuvre serait, par exemple, plus
850
: Lâches, vous refusez d’avancer ! Mais il reste
à
portée de voix du troupeau. C’est sans doute son rôle. Il le tient ma
851
hercher plus loin, dans ce silence où l’on accède
à
des objets qui enfin valent le respect. as. « Aragon : Traité du st
852
ou non. Mais leur silence ne doit pas entraîner,
à
leur point de vue, celui d’autrui sur eux-mêmes. Ils se tournent donc
853
ces dédaignées par les communistes, gens d’action
à
jugements simples, qui les trouvent trop littérateurs. Rien d’étonnan
854
i les trouvent trop littérateurs. Rien d’étonnant
à
cela dans une époque où les valeurs de l’esprit sont en pratique univ
855
; leur défense de l’esprit s’est bornée jusqu’ici
à
une rhétorique très brillante contre un état de choses justement déte
856
de bouger », comme dit fort bien M. Breton. Mais
à
condition d’aller plus loin et de prendre une connaissance positive d
857
monde très laid dont ils n’ont pas encore renoncé
à
chatouiller le snobisme. at. « Pierre Naville : La Révolution et le
858
doute aussi plus sensible. Et il ne se borne pas
à
des effets pittoresques : ce récit coloré et précis, admirablement ob
859
t précis, admirablement objectif, est aussi, mais
à
coups de faits, une discussion d’idées. Il est surtout la description
860
op aigu, de dangereux. Mais qu’elles s’appliquent
à
distinguer les forces déterminantes de l’heure, à les exprimer en un
861
à distinguer les forces déterminantes de l’heure,
à
les exprimer en un tel drame, et voici André Malraux au premier rang
862
ustre réfractaire ». N’est-ce point trop demander
à
une existence bien indécise, que son échec même ne relève pas, et qui
863
de celle du décor ? Guy de Pourtalès n’hésite pas
à
baptiser son héros « prince de l’illusion et de la solitude ». Mais u
864
ainsi l’image d’un romantisme assez morose ; mais
à
grande échelle. M. de Pourtalès a su rehausser le tableau avec beauco
865
chez un être raffiné, la peur d’étreindre aboutit
à
l’amour de soi dans « l’illusion ». Sachons gré à M. de Pourtalès de
866
à l’amour de soi dans « l’illusion ». Sachons gré
à
M. de Pourtalès de ce qu’il préfère parler d’illusion là où nos psych
867
e sa vie le plus grand mystère. Cependant il aime
à
raconter certaines scènes terrifiantes de la révolution : il a été co
868
terrifiantes de la révolution : il a été condamné
à
mort, il s’est évadé, on le traque à Paris même… Il subjugue le jeune
869
été condamné à mort, il s’est évadé, on le traque
à
Paris même… Il subjugue le jeune Français par ces évocations et l’esp
870
ssi fausse que le reste. Ce mensonge qui va jusqu’
à
la mort, inclusivement, n’étonnera pas ceux qui ont connu de semblabl
871
regrette seulement que Daniel-Rops se soit borné
à
une courte nouvelle, d’ailleurs assez dense, et dont le mérite est d’
872
e dans l’exposé, sans rien simplifier ni préciser
à
l’excès dans le caractère. Daniel-Rops voit bien que l’épithète de my
873
’une psychologie qui rabaisse tout, peut conduire
à
préférer un mensonge qui n’est, hélas, qu’une déformation de cette ré
874
u’il n’est pas encore quelqu’un, Stéphane cherche
à
savoir ce qu’il est. C’est une autre manie de sa génération. Mais là
875
illet suivant, entraîne le lecteur par ruse jusqu’
à
la dernière page, et là déclare froidement ne pas exister. Non : il a
876
ble de travail, de façon à pouvoir s’y surprendre
à
tout instant. Cet exercice — essayez ! — ne tarde pas à devenir obséd
877
instant. Cet exercice — essayez ! — ne tarde pas
à
devenir obsédant. Stéphane passe des heures entières à se regarder da
878
enir obsédant. Stéphane passe des heures entières
à
se regarder dans les yeux. Il varie sur son visage les jeux de lumièr
879
oup d’autres hiatus de ce genre, qui l’intriguent
à
n’en pas finir. Quand il est très fatigué, il veut voir encore cette
880
’aveu qu’il en consent l’attache plus secrètement
à
son aventure. Nous vivons dans un décor flamboyant de glaces. À chaq
881
Nous vivons dans un décor flamboyant de glaces.
À
chaque pas, on offre à Stéphane sa tête, son portrait en pied. Il se
882
écor flamboyant de glaces. À chaque pas, on offre
à
Stéphane sa tête, son portrait en pied. Il se voit dans l’acte de se
883
opre regard ? Il n’y a plus que cette incantation
à
soi-même qui pourrait lui rendre la certitude d’être. Mais il s’épuis
884
perstitions. Enfin cette expérience folle le mène
à
une découverte sur les sept sens de laquelle il convient de méditer :
885
Cette histoire idiote, d’ailleurs vraie, se borne
à
décrire l’aspect psychologique d’une aventure qui en a bien d’autres,
886
besoin de définir, par défiance envers les dieux.
À
chaque regard dans notre miroir, nous perdons une Eurydice. Les miroi
887
e dans d’autres yeux, c’est pourquoi il fait peur
à
certaines femmes. Un soir, après quelques alcools et un échange de p
888
comme on meurt dans une naissance. Stéphane naît
à
l’amour et à lui-même conjointement. Plusieurs ivresses l’ont envahi
889
rt dans une naissance. Stéphane naît à l’amour et
à
lui-même conjointement. Plusieurs ivresses l’ont envahi bruyamment, b
890
i reçoivent en même temps leur réponse, il répète
à
plusieurs reprises : « Je ne sais pas : je suis !… Je ne sais plus… m
891
nt pour abaisser tous les regards. Stéphane rendu
à
la santé écrivait : « Ton visage me cache tous les miroirs » — à une
892
vait : « Ton visage me cache tous les miroirs » —
à
une femme qu’il aimait. m. « Miroirs, ou Comment on perd Eurydice e
893
tonnant d’apparente simplicité. Le récit s’avance
à
une allure libre et tranquille, anglo-saxonne et peu à peu entraîne t
894
es en couleur, de rêves, de visages, tandis que ç[
à
] et là s’ouvrent des perspectives saisissantes sur l’époque. Anderson
895
considérée comme une revanche de la poésie — mais
à
Chicago on doit appeler ça du bluff — fait de lui sans doute le plus
896
avec sa verve doucement comique, si émouvant : «
À
cette époque je croyais fortement en l’existence d’une espèce de secr
897
ster sur la laideur. “C’est une frasque de gosses
à
laquelle nous nous livrons, voilà tout, moi et les autres”, me disais
898
, et il y avait des moments où j’arrivais presque
à
me convaincre que si je m’approchais tout à coup par-derrière d’un ho
899
esque à me convaincre que si je m’approchais tout
à
coup par-derrière d’un homme ou d’une femme quelconque, et disais “ho
900
é davantage que n’importe quel autre de mon temps
à
faire aboutir la standardization à sa fin logique, ne pourrait-il pas
901
e de mon temps à faire aboutir la standardization
à
sa fin logique, ne pourrait-il pas être considéré un jour comme le gr
902
nt c’est à coup sûr tuer. Or on parle de l’élever
à
la présidence de la République. Qu’un tel acte serait adéquat ! Tamer
903
2. L’essence de Belles-Lettres, c’est de l’alcool
à
brûler les cervelles et les réputations. 3. Belles-Lettres n’est com
904
u sens le plus large de ces mots.) (Mais je tiens
à
le leur dire ici : les anciens bellettriens qui ont perdu toute foi n
905
». Celle de Belles-Lettres est en agréable odeur
à
l’Éternel et à Satan pareillement. Et ceux qu’elle enivre entrent en
906
lles-Lettres est en agréable odeur à l’Éternel et
à
Satan pareillement. Et ceux qu’elle enivre entrent en état de grâce o
907
les-Lettres, c’est la clef des champs… » [Réponse
à
l’enquête sur l’« Essence de Belles-Lettres »], Revue de Belles-Lettr
908
ci l’on meurt. Étoile de jour Il naissait
à
son destin des rayons glissent et rient c’est la caresse des anges pa
909
adorable de savoir la dansante liberté d’un désir
à
sa naissance L’étoile qui l’accueille au sommet ravi d’un silence c
910
miel, Godet restera l’un des rares qui ont réussi
à
se connaître et que cela n’a point stérilisé : sa nature, il est vrai
911
vrai, s’y prêtait, peu complexe et comme réduite
à
deux dimensions ; la conscience ne pouvait y tuer un lyrisme quasi in
912
exciter un esprit critique fort alerte. Jugez-en
à
la façon dont il parle de « ses quelques succès, si disproportionnés
913
s. Et qu’importe si la perspective manque souvent
à
ces récits : ce n’est point un paysage d’âme qu’on y cherche, mais l’
914
ma de Budapest (23 mai 1929)b Passer de Vienne
à
Budapest, c’est, en six heures d’express, changer totalement d’atmosp
915
r totalement d’atmosphère, passer de la lassitude
à
la turbulence, d’une propreté joliette à un désordre pittoresque, d’u
916
assitude à la turbulence, d’une propreté joliette
à
un désordre pittoresque, d’un scepticisme poli à une excitation agres
917
à un désordre pittoresque, d’un scepticisme poli
à
une excitation agressive. La simple visite des cafés dans l’une et l’
918
fés dans l’une et l’autre de ces capitales suffit
à
vous en donner la sensation : ce que vous pourrez voir durant le rest
919
imminente, une révolution, le transfert de la SDN
à
la Hofburg… Mais les nouvelles de l’Opéra aussi sont en grosses lettr
920
peuple s’est résigné avec une facilité incroyable
à
la défaite, au marxisme, au chômage, lequel semble d’ailleurs corresp
921
au chômage, lequel semble d’ailleurs correspondre
à
son état d’esprit le plus naturel. Mais de quoi vivent ces bourgeois
922
ux verres d’eau que le garçon renouvelle de temps
à
autre, à lire des potins tout en essuyant une moustache de crème foue
923
d’eau que le garçon renouvelle de temps à autre,
à
lire des potins tout en essuyant une moustache de crème fouettée ? Bu
924
mporte dès l’entrée. Un violon vient vous siffler
à
l’oreille les notes les plus aiguës d’une chanson populaire, et à l’a
925
notes les plus aiguës d’une chanson populaire, et
à
l’autre extrémité de la salle, par-dessus la rumeur des clients, le v
926
rauques… Sortez pour en suivre une, arrêtez-vous
à
ses côtés devant cet étalage pour admirer un coussin aux curieux dess
927
s rouges et jaunes et d’inscriptions cascadantes,
à
l’orientale (on pense au mot bazar, qui sonne rouge et jaune aussi).
928
oici la trouée du Danube, Bude solidement amarrée
à
Pest par quatre énormes ponts de fer. Contre leurs piles, en hiver, v
929
encieuses, provinciales, bordées de petits palais
à
un étage, clos, secrets, abandonnés. Et des crémeries aux idylles dém
930
is le charme des voix hongroises féminines suffit
à
votre bonheur et vous voyez bien que Mme Varshany est une grande arti
931
rtiste. Vous vous êtes levé, comme tout le monde,
à
l’entrée d’un des archiducs. Car ce peuple, seul en Europe, attend le
932
mme plus un Européen ne sait le faire, et dansent
à
tout propos de folles « czardas » qui deviennent tourbillonnantes et
933
arches de l’esprit humain qui confinent peut-être
à
l’Esprit et dont certains des plus purs d’entre nous se préparent à t
934
certains des plus purs d’entre nous se préparent
à
tenter le climat, — j’avais rêvé sur ce passage de l’émouvante Bettin
935
ndément pour qu’aujourd’hui le hasard qui m’amène
à
Tubingue ne soit pas seulement un hasard… Hier, c’était la Pentecôte.
936
isage de jeune fille qui rimait sagement des odes
à
la liberté… Et voici dans sa vie cette double venue de l’amour et du
937
où j’ai vite découvert un « Friedrich Hölderlin »
à
côté d’un « Hypérion ». En cherchant, je trouverais bien aussi un « N
938
udiants au crâne rasé se promènent un roman jaune
à
la main. L’un après l’autre, dans cette paresse de jour férié, les cl
939
ombres, qui paraîtraient immenses s’ils n’étaient
à
demi encombrés d’armoires. Un couloir, la chambre. L’homme qui me con
940
on de marbre) — Ça, c’est Diotima. » On rougirait
à
moins. — « Je ne puis pas parler de lui, ici à Francfort, écrivait Be
941
it à moins. — « Je ne puis pas parler de lui, ici
à
Francfort, écrivait Bettina, car aussitôt l’on se met à raconter les
942
cfort, écrivait Bettina, car aussitôt l’on se met
à
raconter les choses les plus affreuses sur son compte, simplement par
943
adre les lettres des amants, on propose le couple
à
l’admiration des écoliers en promenade, et le guide désigne familière
944
milier, paisible au soleil. Il passait des heures
à
cette fenêtre, à marmotter. Vingt-sept ans dans cette chambre, avec l
945
au soleil. Il passait des heures à cette fenêtre,
à
marmotter. Vingt-sept ans dans cette chambre, avec le bruit de l’eau
946
ne vient pas tant de visiteurs, et seulement de 2
à
4… Une rue étouffée entre des maisons pointues et les contreforts de
947
de café au bord du Neckar, sous les marronniers.
À
quatre heures, l’orchestre s’est mis à jouer des ringues charmantes,
948
rronniers. À quatre heures, l’orchestre s’est mis
à
jouer des ringues charmantes, jazz et clarinette, chansons de mai. Le
949
dans la musique. Je n’aime pas les jeunes Doktors
à
lunettes, en costume de bain, qui pagayent vigoureusement, les dents
950
fil de l’eau, ce qui est le comble des vacances.
À
une table voisine, des adolescents balafrés font des signes énergique
951
s adolescents balafrés font des signes énergiques
à
une compagnie de cavaliers qui passe devant la statue d’Eberhard le B
952
Lui aussi a vécu dans cette ville, tout semblable
à
ces théologiens aux yeux voilés, aux pantalons trop courts, qui se pr
953
Il a eu tort, sans doute. Tout le monde s’accorde
à
trouver malsain ce genre de tentatives : cela ne peut que mal finir.
954
utorisé des générations de « bourgeois cultivés »
à
faire la bête dès qu’il s’agit de l’âme. Dans la bouche de certains,
955
onc que l’un des deux soit absurde, de ces mondes
à
mes yeux soudain simultanés ?… Le tragique de la facilité, c’est qu’
956
comme elle paraît ici bien établie, triomphante,
à
beau fixe. Pourquoi troubler le miroir innocent de ces eaux, ces âmes
957
miroir innocent de ces eaux, ces âmes indulgentes
à
leur banalité ? Est-ce qu’ils ne soupçonnent jamais rien ? Ou bien, p
958
insuffisant, transitoire, allusif. Tout se remet
à
signifier l’absence. 11. Bettina von Arnim-Brentano : Die Günderod
959
(août 1929)az Après cet austère Pays qui n’est
à
personne paru l’année dernière — un livre assez troublant et qu’on a
960
qu’on a trop peu remarqué —, Jean Cassou revient
à
son romantisme, à notre cher romantisme. La Clef des songes est de no
961
remarqué —, Jean Cassou revient à son romantisme,
à
notre cher romantisme. La Clef des songes est de nouveau une dérive f
962
des êtres bizarres avec lesquels il n’hésite pas
à
faire un bout de chemin, Hans le gardeur d’oies, le gueux Joseph qui
963
Hans le gardeur d’oies, le gueux Joseph qui parle
à
son chien en mourant, une fille qui chante et des enfants surtout, dè
964
s par le temps, des visages qui ne sont plus tout
à
fait les mêmes, des bonheurs qui signifient plus de désespoir qu’ils
965
de Renéville, Rimbaud le voyant (août 1929)ba
À
lire ce petit livre et le parallèle qu’il établit entre le yogabb tel
966
prétation voie le jour. Cela pourrait donner lieu
à
de mélancoliques réflexions sur le génie « poétique » français… Mais
967
st une de ces évidences qu’il est bon de proposer
à
la réflexion de notre temps, ne fût-ce que pour faite honte à ceux qu
968
on de notre temps, ne fût-ce que pour faite honte
à
ceux qui sont encore capables d’une telle honte, de leur indifférence
969
ançaise. — Livre un peu didactique, trop attentif
à
sa propre démarche, mais inspiré par cet enthousiasme sacré que requi
970
montré partial en faisant de Rimbaud, « mystique
à
l’état sauvage », un catholique qui s’ignore, il n’est pas plus admis
971
inférer du mépris de Rimbaud pour le catholicisme
à
son mépris pour la révélation évangélique. Je ne vois là que l’indice
972
ix les mieux écoutées ont dit ce qu’elles avaient
à
dire. Et d’autre part, les lecteurs de cette revue connaissent la thè
973
sommes tous désormais de répondre pour nous-mêmes
à
sa mise en demeure. Je suis loin de partager toutes les idées de M. B
974
. Gabriel Marcel, qu’il attaque. (M. Benda trahit
à
son tour quand il tire argument contre une thèse de M. Marcel de ce q
975
de ces auteurs. Ce qu’on ne viendra pas disputer
à
M. Benda, c’est son dur amour de la vérité tout court. Celle-là même
976
i paraît anarchique dans un monde où tout est bon
à
quelque chose, où rien plus n’est tenu pour vrai que relativement à u
977
ù rien plus n’est tenu pour vrai que relativement
à
un rendement. Rien, pas même la religion. 11. Cf. l’article de M. D
978
server, ô cruel, des ailes qui donnent des rhumes
à
ton grand-père et sont en scandale aux meilleurs esprits ? Voici que
979
urs esprits ? Voici que tu t’apprêtes visiblement
à
t’envoler, laissant des parents inconsolables, ô sans cœur, ô pervers
980
it couper ses ailes. On le félicita de son retour
à
l’état normal, qui est pédestre. Mais à partir de ce jour, on lui fit
981
en complexes sont les problèmes que vous proposez
à
notre bonne volonté gémissante ! Dieu, dans sa pitié, leur envoya un
982
Simple. Des hurlements de rage ne tardèrent point
à
s’élever de toutes parts. Les uns défendaient la Démocratie outragée,
983
ortant de là, dans une crèmerie pleine de couples
à
la mode. Mais en écrivant il pensait à une femme blonde assise près d
984
de couples à la mode. Mais en écrivant il pensait
à
une femme blonde assise près de lui. Ayant demandé un timbre pour att
985
ous m’adressâtes une déclaration d’amour destinée
à
une femme blonde. Je suis noire. Mais je sais qui c’est. J’ai fait su
986
« L’inspiration est le nom qu’on donne en poésie
à
une suite de malentendus heureusement enchaînés. » Cette histoire, en
987
s Le dire une bonne fois. Il ne faut pas songer
à
décrire en quarante petites pages tous les méfaits de l’instruction p
988
eine assez pour indiquer leur ordre de grandeur ;
à
quoi je me bornerai. Il a paru sur le sujet de l’instruction publique
989
Roorda. Le premier montre que la science apprise
à
l’école appauvrit l’homme de tout ce que son ignorance respectait, et
990
ce que son ignorance respectait, et ne lui donne
à
la place que des laideurs et de la prétention. L’autre, avec l’ironie
991
liberté et sans doute celle de beaucoup d’autres
à
qui forcément, je ressemble. Nous vivons sous un régime radical à séc
992
je ressemble. Nous vivons sous un régime radical
à
sécrétion socialiste qui a été établi par coup de force, que les libé
993
e humeur. Ce régime de punaises jaunâtres aboutit
à
l’instruction publique et grâce à elle prolonge abusivement sa terne
994
cœur. D’ailleurs, ce petit écrit ne peut servir
à
rien. — Alors ? — Justement. Il est un reproche auquel je compte ne p
995
ler au nom de ma génération, ne m’étant pas livré
à
l’enquête préalable qui seule eût pu, à la rigueur, me donner ce droi
996
pas livré à l’enquête préalable qui seule eût pu,
à
la rigueur, me donner ce droit bien inutile. Pourtant je sais qu’à d
997
onner ce droit bien inutile. Pourtant je sais qu’
à
droite comme à gauche, ils sont plus nombreux qu’on ne le pense, ceux
998
bien inutile. Pourtant je sais qu’à droite comme
à
gauche, ils sont plus nombreux qu’on ne le pense, ceux qui refusent d
999
x qui refusent d’être complices dans cet attentat
à
l’intégrité humaine qu’est en fait l’esprit démocratique. Là-dessus,
1000
iscussion. Il retrousse ses manches. Il s’apprête
à
cracher sur ce que je dirai de plus beau… Oh ! oh ! oh ! il va parler
1001
tite amie, au secours ! Car j’ai encore deux mots
à
dire. Dès qu’une voix s’élève pour mettre en doute l’excellence du pr
1002
ous les bancs : « Alors, vous êtes pour un retour
à
la barbarie ? » Si ce réflexe indique un mépris vraiment exagéré pour
1003
érants par inertie, je ne sais. Mais je m’attends
à
cent « réponses » de cette sorte. Et je tiens à les classer par avanc
1004
s à cent « réponses » de cette sorte. Et je tiens
à
les classer par avance en deux catégories dont je vais régler le comp
1005
ces arguments, bien que dûment prévus et réduits
à
néant ici même ; mais — gain de temps — je n’aurai plus qu’à renvoyer
1006
même ; mais — gain de temps — je n’aurai plus qu’
à
renvoyer aux lettres A ou B, selon. A. Réponses du type : on ne peut
1007
ne critique dangereuse. 3° que néanmoins je crois
à
l’efficace de certaines utopies. (Les religions, la découverte de l’A
1008
mocratie progressiste et tolérante qui se livrent
à
ces excès de langage, je les renvoie en corps au chapitre 5 où je tra
1009
ue dans leurs raisonnements. Pour moi qui cherche
à
démêler la vérité sans égard aux dérangements, même violents, que cel
1010
eures…) ; et il y avait toujours des appartements
à
meubler. Et on multipliait le tapissier par le prix du mètre courant.
1011
es dans nos carnets hebdomadaires, et une semonce
à
nous gâter toute une journée. Une journée d’enfance gâtée. Et d’aille
1012
, et qui voudrait bien pleurer, et qui recommence
à
gratter son ardoise où sèchent des traînées de craie grise, où les ch
1013
tout cela tient trop de place dans notre enfance.
À
5 ans, j’avais appris à lire, en cachette, avec une sœur aînée. L’ann
1014
place dans notre enfance. À 5 ans, j’avais appris
à
lire, en cachette, avec une sœur aînée. L’année suivante, on me mit à
1015
avec une sœur aînée. L’année suivante, on me mit
à
l’école, parce que c’est la loi. La première classe fut agréable : j’
1016
se fut agréable : j’alignais des bâtons en rêvant
à
je ne sais quoi, j’étais délicieusement seul parmi ces petits êtres e
1017
liers bleus qui alignaient leurs bâtons en rêvant
à
leur manière. Un jour cela m’ennuya. Sachant lire, je ne pensais pas
1018
phrases exemplaires. (J’aimais pourtant Zoé lave
à
la fontaine, à cause du nom.) Quand venait mon tour, je savais rareme
1019
aires. (J’aimais pourtant Zoé lave à la fontaine,
à
cause du nom.) Quand venait mon tour, je savais rarement où l’on en é
1020
é et méfiant, sans cesse en garde contre moi-même
à
cause des autres desquels il ne fallait pas différer, profondément hy
1021
eux quatre, c’est stérile, mais ça ne fait de mal
à
personne, et de plus, toutes choses égales d’ailleurs, dans un certai
1022
ue ces vérités-là n’ont aucune importance.) Quant
à
l’autre « évidence » que je viens de citer, je découvris un jour qu’e
1023
se. Il me fallut un certain temps pour m’habituer
à
cette idée. Je tenais cette clef et n’osais m’en servir craignant peu
1024
s principes ». Je n’allai pas tout de suite jusqu’
à
les mettre en doute : mais un jour je compris que ce n’étaient que de
1025
État, piliers d’un régime dont ils sont les seuls
à
s’accommoder parce qu’ils l’ont établi à la mesure exacte de leurs be
1026
es seuls à s’accommoder parce qu’ils l’ont établi
à
la mesure exacte de leurs besoins. Nous ne croyions plus aux démons,
1027
s besoins. Nous ne croyions plus aux démons, mais
à
la Commission scolaire. Nous n’avions plus de « superstitions grossiè
1028
erstitions grossières » comme celles qui touchent
à
l’action des étoiles par exemple. Mais nous avions acquis le respect
1029
es premières marques de la vie vécue et l’on aime
à
y découvrir la seule fraternité véritable. Mais c’est en caserne auss
1030
jamais sortis de l’école. Rien ne ressemble plus
à
un bon élève qu’un instituteur : de l’un à l’autre il n’y a pas de so
1031
e plus à un bon élève qu’un instituteur : de l’un
à
l’autre il n’y a pas de solution de continuité, la différence n’étant
1032
Qu’il soit officier ou troupier, on le reconnaît
à
une façon pédante d’être consciencieux, à une façon blessante d’être
1033
connaît à une façon pédante d’être consciencieux,
à
une façon blessante d’être supérieur, à une façon livresque d’expliqu
1034
iencieux, à une façon blessante d’être supérieur,
à
une façon livresque d’expliquer les choses, à une façon théorique de
1035
ur, à une façon livresque d’expliquer les choses,
à
une façon théorique de juger les êtres. Ces distributeurs automatique
1036
la petite bière. Ils ont conscience d’appartenir
à
une élite responsable, cela se voit de loin. Il faut dire que ce ridi
1037
loin. Il faut dire que ce ridicule n’échappe pas
à
ceux qu’ils méprisent le plus, et ils auraient souvent l’occasion de
1038
les instituteurs galonnés causent autant de tort
à
l’armée que les instituteurs antimilitaristes qui signent des manifes
1039
es en mauvais français — et je ferais de la peine
à
d’excellents garçons. Revenons au civil. Au village, quand on vous pa
1040
le. J’en connaissais un qui avait coutume de dire
à
une classe de garçons de 10 à 11 ans : « J’ai bien su mater les quara
1041
ait coutume de dire à une classe de garçons de 10
à
11 ans : « J’ai bien su mater les quarante hommes de ma section, je s
1042
section, je saurai aussi vous mater. » On imagine
à
quoi peut mener l’enseignement donné par des êtres qui brouillent à c
1043
l’enseignement donné par des êtres qui brouillent
à
ce point les méthodes. Simple remarque pendant que nous en sommes aux
1044
publique, telle que nous la voyons est semblable
à
tous ces monuments « de la mauvaise époque » qui sont dans nos villes
1045
s l’apport du xixe siècle. Ils ne parviennent ni
à
la beauté ni à l’utilité, et ils sont déjà démodés. On dit que le sty
1046
ixe siècle. Ils ne parviennent ni à la beauté ni
à
l’utilité, et ils sont déjà démodés. On dit que le style 1880 n’en es
1047
du monstre Ayant épanché un peu de ma rancune,
à
seule fin de montrer pour quelles raisons j’ai entrepris de combattre
1048
n est aveuglante : cela tient pour une bonne part
à
ce que ces personnes ont les yeux faibles. Il serait plus juste de di
1049
is celles-là sont les plus vives. Enfin, je tiens
à
reconnaître qu’ici je ne cherche point l’équité. Pas plus que vous qu
1050
je ne suis pas de ceux qui subordonnent la vérité
à
la tranquillité bourgeoise. Je tiens le « gain de paix » pour illusoi
1051
le « gain de paix » pour illusoire : il consiste
à
repousser la difficulté dans l’avenir, d’une ou deux générations. Pen
1052
urs proposent de trancher le nœud. Je me bornerai
à
l’examen des caractères les plus généraux de l’instruction publique,
1053
se les matières les plus hétéroclites, sans égard
à
leurs qualités propres. De 8 à 9 arithmétique ; de 9 à 10 composition
1054
clites, sans égard à leurs qualités propres. De 8
à
9 arithmétique ; de 9 à 10 composition, etc. Ces disciplines se succè
1055
rs qualités propres. De 8 à 9 arithmétique ; de 9
à
10 composition, etc. Ces disciplines se succèdent sans transition, da
1056
ignement en branches bien distinctes. On attribue
à
chacune un certain nombre d’heures par semaine, au jugé. On s’arrange
1057
ombre d’heures par semaine, au jugé. On s’arrange
à
faire tenir dans cette classification le plus possible de « connaissa
1058
, et englobe la totalité de la science nécessaire
à
tout citoyen, dans une vue aussi large que simplifiée. Remarquons qu’
1059
articulièrement indiquée pour préparer les élèves
à
une composition française ? Question oiseuse et saugrenue, — naïve. L
1060
u’il se trouve que le Créateur n’a point accordés
à
l’actuelle division horaire des journées… Monsieur, répondent les fon
1061
Ce sont en principe des « contrôles » comparables
à
ceux que l’on établit lors des grandes épreuves cyclistes. Les partic
1062
trimestre. Ceux qui arrivent après la clôture ont
à
refaire l’étape. On obtient par ce moyen un peloton homogène, facile
1063
obtient par ce moyen un peloton homogène, facile
à
surveiller. Mais en matière de sport, la tricherie est difficile, tan
1064
e de sport, la tricherie est difficile, tandis qu’
à
l’école elle est de règle. Car la qualité et la quantité des réponses
1065
cette psychologie de l’enfant dont je disais tout
à
l’heure que la connaissance n’est pas exigée de ceux qui établissent
1066
l’instruction ; la fin qui justifie les moyens et
à
quoi l’on subordonne tout, plaisir, goût au travail, qualité du trava
1067
able et autres plaisanteries de gros calibre, car
à
la vérité ce n’est pas d’enseigner qu’il s’agit, mais de soumettre le
1068
tte exigence théorique : tous les enfants doivent
à
tout instant être en mesure 1° d’ingurgiter la même quantité de « mat
1069
Contentons-nous de remarquer que ce principe est
à
la base du système ; qui repose donc sur une tranquille méconnaissanc
1070
s il faut reconnaître que jamais on n’avait songé
à
leur donner une extension universelle et un caractère obligatoire. L’
1071
tures d’exception, et les réduit avec acharnement
à
son commun dénominateur4. Nos bourgeois assistent sans honte à ce cri
1072
dénominateur4. Nos bourgeois assistent sans honte
à
ce crime quotidien, et se félicitent du régime des lumières et des co
1073
élicitent du régime des lumières et des compteurs
à
gaz. Mais ils se fâchent tout rouge quand on leur dit que la Suisse e
1074
sa réalité, puis qu’on se réfère au résumé comme
à
un aide-mémoire. Mais l’école veut qu’on commence par apprendre le ré
1075
rs elle s’arrête là. Les manuels ne correspondent
à
aucune réalité. Ils ne renferment rien qui soit de première main, rie
1076
. Or la valeur éducative des choses n’apparaît qu’
à
celui qui entre en commerce intime avec elles. On apprend plus de deu
1077
il n’est pas modèle, il est absurde. Mais où sont
à
l’école les modèles de ce qu’on nommait autrefois la belle ouvrage ?
1078
ui amoindrissent. La discipline scolaire consiste
à
faire tenir les enfants immobiles et muets 6 heures par jour durant 8
1079
tend de ce travail. Je doute qu’il soit de nature
à
légitimer l’énormité de l’effort qu’on demande à ces petits. Là encor
1080
à légitimer l’énormité de l’effort qu’on demande
à
ces petits. Là encore il y a une exagération absurde, une généralisat
1081
vante, un système de vexations mesquines, propres
à
étouffer toute spontanéité chez un peuple qui vraiment ne péchait poi
1082
ons aux partis et prédispose les citoyens suisses
à
prendre au sérieux les innombrables défense de, petites crottes noire
1083
rtout le passage de l’État, et dont la vue permet
à
ceux qui tombent du ciel sur notre sol de s’écrier sans hésiter : « L
1084
us n’aurez rien qui ressemble en quoi que ce soit
à
aucun état social existant. Ce qui est vrai, c’est que le fait, absol
1085
veau dans l’Histoire, que l’on oblige les enfants
à
vivre ensemble dès l’âge de 6 ans, favorise le développement de leurs
1086
ent — est essentiellement négative. Elle consiste
à
persécuter ceux qui, en quelque manière que ce soit, voudraient « se
1087
onnent une image mensongère de l’ancienne Suisse,
à
l’usage du peuple souverain qui ne manque pas d’en être flatté. Et pu
1088
tre flatté. Et puis, quelle est cette préparation
à
la vie qui commence par nous soustraire à l’influence de la vie ? Que
1089
aration à la vie qui commence par nous soustraire
à
l’influence de la vie ? Quelle est cette éducation sociale qui enlève
1090
e est cette éducation sociale qui enlève l’enfant
à
la famille ?5 Quel est cet instrument de perfectionnement civique qui
1091
e de connaissances indispensables qu’on lui donne
à
l’école. (Cet argent de poche, ni plus ni moins.) Ou encore : que le
1092
. » Elle aura 10 sur 10. Mais on donnera 3 sur 10
à
Sylvie Z pour avoir trouvé : « Quant il neige, c’est comme des petits
1093
ouate. » Il est évident que Sylvie est supérieure
à
Victoria dans la mesure où l’invention est supérieure à l’imitation.
1094
oria dans la mesure où l’invention est supérieure
à
l’imitation. Mais Victoria montre une âme docile, un rassurant défaut
1095
tique, tandis que Sylvie appartient manifestement
à
la race dangereuse de ceux qui voient avec leurs yeux. Le bon élève e
1096
é. L’école veut que partout la valeur cède le pas
à
la règle. Elle cherche à développer chez nos petits Helvètes un légal
1097
ut la valeur cède le pas à la règle. Elle cherche
à
développer chez nos petits Helvètes un légalisme écœurant6, un confor
1098
ou d’impuissants, qui d’ailleurs ne peut être qu’
à
l’avantage des gens en place, vieille histoire. On m’objectera sans d
1099
d’ex-forts-en-thème, voire par d’ex-instituteurs.
À
la vérité, il s’agit de réussites qui, pour avoir enivré l’espoir et
1100
daires » (témoignage suffisant de leurs aptitudes
à
la compromission sociale établie) et cueilli au passage un grade univ
1101
s. Je m’en tiendrai là, renonçant pour cette fois
à
démontrer, ce qui serait facile, qu’ils constituent une inversion mét
1102
ne apathie intellectuelle qui les conduit souvent
à
l’imbécillité et au vice. » Emmanuel Duvillard, L’École de demain, Ge
1103
antageux dans certains cas de soustraire l’enfant
à
l’influence d’une famille anormale. Mais d’abord c’est sanctionner ce
1104
on sens7 et retouchées par le pédantisme inhérent
à
toute science. On a constaté que l’école actuelle est fondée sur une
1105
exemple des « jardins d’enfants » où l’on apprend
à
des élèves âgés de 3 à 4 ans à lacer leurs souliers ; et cela s’appel
1106
’enfants » où l’on apprend à des élèves âgés de 3
à
4 ans à lacer leurs souliers ; et cela s’appelle de l’école pratique.
1107
» où l’on apprend à des élèves âgés de 3 à 4 ans
à
lacer leurs souliers ; et cela s’appelle de l’école pratique. Plus ta
1108
de l’école pratique. Plus tard on fait apprendre
à
ces mêmes enfants, et réciter par cœur et à rebours, les noms des rue
1109
de leur ville, comme s’ils étaient tous destinés
à
la profession de chauffeurs de taxi. Si cette conception du pratique
1110
. Si cette conception du pratique prévaut, il est
à
craindre que l’école nouvelle n’apporte bientôt sa méthode rationnell
1111
sa méthode rationnelle pour apprendre aux bambins
à
marcher en décomposant les mouvements avec l’aide d’un métronome péda
1112
rbes actifs sera aussi active, un élève se mettra
à
marcher dans le couloir en s’écriant : je marche, ou : j’arpente ; un
1113
— au lieu de demander ce qu’on croit. Tout porte
à
craindre qu’à la faveur du tumulte l’un ou l’autre proclamant : je so
1114
demander ce qu’on croit. Tout porte à craindre qu’
à
la faveur du tumulte l’un ou l’autre proclamant : je sors ! ne tradui
1115
incontinent ce verbe en action et ne disparaisse
à
tout jamais dans les campagnes, tirant le meilleur parti possible de
1116
r parti possible de l’exercice ; car il ne manque
à
ce système, avouez-le, que juste la spontanéité nécessaire pour que ç
1117
arce qu’elles sont comiques précisément. Je ferai
à
l’école nouvelle un reproche d’une autre nature. Elle prétend donner
1118
valer la pilule amère des connaissances. On songe
à
M. Ford, qui donne à ses ouvriers un second dimanche, afin qu’ils con
1119
des connaissances. On songe à M. Ford, qui donne
à
ses ouvriers un second dimanche, afin qu’ils consomment deux fois plu
1120
ez l’enfant… Dans ce milieu l’enfant ne tarde pas
à
se développer… Prenez un enfant de 6 ans… Mettez ensemble trois enfan
1121
ne d’où renaîtrait peut-être l’humanité… Je songe
à
un enseignement sans école. Je songe au maître antique, dont toute la
1122
décidément trop gros pour échapper plus longtemps
à
MM. les Inspecteurs des Écoles. Je le crains, dis-je ; car le monde n
1123
le crains, dis-je ; car le monde ne progresse qu’
à
la faveur de malentendus (si tant est qu’il progresse). L’école nouve
1124
est qu’il progresse). L’école nouvelle n’échappe
à
l’absurdité primaire qu’à la faveur d’une équivoque. Cette équivoque
1125
cole nouvelle n’échappe à l’absurdité primaire qu’
à
la faveur d’une équivoque. Cette équivoque frappe tout essai de réfor
1126
. Ou des appareils qui en tiennent lieu. 8. Voir
à
l’appendice le sens que je donne à ce mot.
1127
lieu. 8. Voir à l’appendice le sens que je donne
à
ce mot.
1128
5. La machine
à
fabriquer des électeurs Je crois à l’absurdité de fait de l’instruc
1129
. La machine à fabriquer des électeurs Je crois
à
l’absurdité de fait de l’instruction publique. Je crois aussi qu’on n
1130
ateurs émus et il y aurait une insigne hypocrisie
à
feindre de ne plus la reconnaître, une fois dissipée la fumée des civ
1131
tager avec mes adversaires se trouve correspondre
à
des faits patents et simples ; il serait vraiment dommage de priver c
1132
re, et de l’instruction civique, pour qu’on sache
à
quoi cela rime. Ensuite, il faut une discipline sévère dès l’enfance
1133
s sœurs siamoises. Continuons. La démocratie doit
à
l’École de vivre encore. Mais ce n’est de la part de notre Institutri
1134
u de la balalaïka. Soyez certains qu’il ne manque
à
cette plaisanterie, pour prendre corps, que l’appui intéressé d’un gr
1135
nnoirs. D’ailleurs cette complicité, si évidente
à
l’origine de l’institution, se manifeste encore de nos jours, et d’un
1136
dévore des enfants tout vifs et rend des citoyens
à
l’œil torve. Durant l’opération, tous les crânes ont été décervelés e
1137
nt été décervelés et dotés d’une petite mécanique
à
quatre sous qui suffit à régler désormais l’automatisme de la vie civ
1138
s d’une petite mécanique à quatre sous qui suffit
à
régler désormais l’automatisme de la vie civique. Le cerveau standard
1139
ue les autorités compétentes n’aient point hésité
à
l’adopter, malgré ses ratés assez fréquents. Maintenant je vous deman
1140
t je vous demande un peu quel intérêt il y aurait
à
perfectionner l’instrument, à l’adapter aux particularités psychologi
1141
intérêt il y aurait à perfectionner l’instrument,
à
l’adapter aux particularités psychologiques, voire aux besoins pureme
1142
mblements de terre, vous tombez mal. J’appartiens
à
cette espèce de gens qui font confiance à leur sensibilité plus qu’au
1143
artiens à cette espèce de gens qui font confiance
à
leur sensibilité plus qu’aux idées des autres. Or, c’est une révolte
1144
et peu m’importerait que l’École soit une machine
à
fabriquer de la démocratie — si je ne sentais menacées dans cette ave
1145
ure des valeurs d’âme auxquelles je tiens plus qu’
à
tout. Ma haine de la démocratie est l’aboutissement de l’évolution do
1146
he nécessaire11. On ne manquera pas d’insinuer qu’
à
l’origine de tout ceci il y a surtout de la nervosité, de petites dou
1147
oupçonné ce que cela représente. 10. Voir note A
à
la fin du cahier. 11. Est-il besoin de déclarer formellement qu’une
1148
une façon tributaire de l’idéologie réactionnaire
à
la mode. Mais que deux critiques de la Démocratie partant de points d
1149
ent en tant de points — voilà qui m’inquiéterait,
à
votre place.
1150
eur prit un ton plus grave.) L’école s’est vendue
à
des intérêts politiques. C’était là, nous venons de le voir, son uniq
1151
rvenir. Elle participe donc sur une vaste échelle
à
cette « Trahison des clercs » décrite par M. Julien Benda. Notre époq
1152
lle réalise son ambition : soustraire les enfants
à
l’Église et à la famille. L’Église donnait des valeurs idéalistes, la
1153
n ambition : soustraire les enfants à l’Église et
à
la famille. L’Église donnait des valeurs idéalistes, la famille des v
1154
e poids dans l’abrutissement ou se laisse prendre
à
des théories non point fumeuses comme le veut le cliché, mais schémat
1155
oir la morale actuelle s’attaquer, voyez-vous ça,
à
la famille, « cette cellule sociale ». Et je les traite de mauvais pl
1156
et les normes sociales qu’on prétend y substituer
à
celles de la famille sont falsifiées. Non seulement l’École ne consti
1157
ole ne constitue pas le pôle idéaliste nécessaire
à
l’équilibre d’une civilisation — et c’est l’aspect négatif de sa trah
1158
t négatif de sa trahison —, mais encore elle tend
à
développer tout ce qu’il y a de spécifiquement malfaisant dans l’espr
1159
malfaisant dans l’esprit moderne. C’est sa façon
à
elle de répondre aux besoins de l’époque. Pauvre époque ! On parle sa
1160
les besoins de l’époque exigent une organisation
à
outrance du monde, je répondrai que dans la mesure où cette exigence
1161
un nouveau besoin qui est précisément d’échapper
à
cette organisation. Or il semble bien que nous en soyons-là, s’il fau
1162
ude de l’ersatz et du travail bâclé. Elle apprend
à
lire les journaux, mais en même temps que cette drogue, elle devrait
1163
s de tirs fédéraux. On a comparé le monde moderne
à
un vaste établissement de travaux forcés. L’école donne à l’enfant ce
1164
te établissement de travaux forcés. L’école donne
à
l’enfant ce qu’il faut pour se résigner à l’état de citoyen bagnard a
1165
e donne à l’enfant ce qu’il faut pour se résigner
à
l’état de citoyen bagnard auquel il est promis. Mais elle tue tout ce
1166
’y laisse crever de faim. Par ce qu’elle enseigne
à
ignorer bien plus que par ce qu’elle enseigne à connaître, elle const
1167
e à ignorer bien plus que par ce qu’elle enseigne
à
connaître, elle constitue la plus grande force antireligieuse de ce t
1168
l’instrument de progrès » n’est qu’un camouflage
à
l’abri duquel on distille du radicalisme intégral. On me fera observe
1169
xcrétés. On forme nos gosses, dès l’âge de 6 ans,
à
ne se point poser de questions dont ils n’aient appris par cœur la ré
1170
ce conservatrice. — Pas moins ! Elle est destinée
à
légitimer par la force de l’inertie et à perpétuer mécaniquement tout
1171
destinée à légitimer par la force de l’inertie et
à
perpétuer mécaniquement tout ce qui est depuis Numa Droz. Conservatri
1172
même pas. Car les forces de réaction collaborent
à
leur manière au progrès, elles corrigent, stimulent, vivifient. L’Éco
1173
contre le progrès, c’est que le progrès consiste
à
dépasser la Démocratie. Et cette thèse ne va pas à l’encontre de l’év
1174
avec ce sens exquis du cliché qui est un hommage
à
vos maîtres respectés. La Démocratie, par le moyen de l’instruction p
1175
que les génies directeurs de ce temps ont inspiré
à
beaucoup d’entre nous — encore que peu l’avouent. Car détruire, débla
1176
ruire, déblayer, et faire des signes dans le vide
à
des hasards gros de dangers, c’est peut-être à quoi notre génération
1177
de à des hasards gros de dangers, c’est peut-être
à
quoi notre génération devra limiter l’efficacité de ses efforts. Crit
1178
considération de régimes anciens peut nous amener
à
constater, sans plus, que notre soi-disant progrès social correspond
1179
s, que notre soi-disant progrès social correspond
à
un recul humain. Par exemple, est-ce un progrès que d’avoir remplacé
1180
des intellectuels sont convertis depuis longtemps
à
ces idées antidémocratiques : il est temps qu’elles débordent ce cerc
1181
e étroit et distingué. Il y a de grands balayages
à
faire, un grand courant d’air à créer qui emportera toutes ces statis
1182
grands balayages à faire, un grand courant d’air
à
créer qui emportera toutes ces statistiques et ces journaux, il en re
1183
t cela fait. Respirons. Mais déjà vous m’attendez
à
ce tournant et vous me sommez de dire comment, maintenant, je vais m’
1184
rflu d’en formuler une seconde. Laissons ce soin,
à
des générations plus libres d’imaginer, bénéficiant de notre colère j
1185
moins. L’évolution de l’humanité paraît conforme
à
la dialectique hégélienne ; on y retrouve facilement les triades : êt
1186
à mortes. Mais le temps vient où elles renaîtront
à
une vie nouvelle et plus complète, à un degré supérieur d’inconscienc
1187
s renaîtront à une vie nouvelle et plus complète,
à
un degré supérieur d’inconscience, si je puis dire. Alors ce sera au
1188
Et que le véritable progrès veut qu’on s’attaque
à
tout ce qui entrave cet avènement. C’est pourquoi je réclame l’expuls
1189
ituteurs. On me demande encore ce que je mettrais
à
la place. Et parce que je ne propose rien de bien précis, on triomphe
1190
grossièrement. J’aurais voulu vous voir demander
à
un sujet de Louis XIV ce qu’il concevait à la place de la royauté abs
1191
lle civilisation. Et même Diderot, même Rousseau,
à
la veille de la Révolution, soupçonnaient-ils que la république qu’il
1192
pelaient serait livrée cent ans plus tard à peine
à
la folie démocratique, à cette danse de Saint-Guy politique dont rien
1193
nt ans plus tard à peine à la folie démocratique,
à
cette danse de Saint-Guy politique dont rien de leur temps ne pouvait
1194
ssibilités formidables que nous réserve le siècle
à
venir, et vous commencerez à comprendre que votre scepticisme à l’end
1195
us réserve le siècle à venir, et vous commencerez
à
comprendre que votre scepticisme à l’endroit de la forme sociale que
1196
dicule écrasant, sous lequel vous ne tarderez pas
à
périr. 12. La Raison de Spinoza ou de Descartes n’a que de lointain
1197
Appendice. Utopie Un os
à
la meute. (Et figurez-vous que j’ai la ferme intention de vous faire
1198
rdent sur un point : le salut de l’Europe est lié
à
la naissance d’une nouvelle attitude de l’âme. Ceci revient à dire qu
1199
ce d’une nouvelle attitude de l’âme. Ceci revient
à
dire que seule une grande vague de l’imagination collective peut dése
1200
. Elle détruit tout ce qui permettrait d’échapper
à
la mécanique. Bref, elle perpétue ce manque d’imagination dont les co
1201
: le sens technique qui tient lieu d’imagination
à
l’homme moderne n’est pas créateur d’êtres spirituellement vivants, n
1202
ellement vivants, ni d’aucune grandeur supérieure
à
la somme de ses éléments. Il n’engendre pas, il ajuste. Quand nous au
1203
isé toutes les combinaisons de vitesse et d’ennui
à
quoi présentement nous usons le plus clair de nos forces, — le Poète
1204
met des grabuges inouïs. Il ne tient peut-être qu’
à
une forte équipe d’idéalistes pratiques d’en faire sortir le beau mir
1205
mour) et qui s’y consacre. (Mais alors !… Je vois
à
votre mine stupidement rassurée que vous vous dites : c’est tout à fa
1206
idement rassurée que vous vous dites : c’est tout
à
fait moi ! — Détrompez-vous. Vous ne savez pas ce que c’est que libre
1207
ns combat. L’utopiste est celui qui ne se résigne
à
aucun état de choses. Il est pour le « mieux » contre le « bien ». Sa
1208
. Et l’opinion publique mène le monde, paraît-il.
À
ce propos : que les journalistes s’engagent désormais à ne publier pl
1209
ropos : que les journalistes s’engagent désormais
à
ne publier plus un seul article de fond où ne perce leur mépris pour
1210
z dit pour éviter ce malentendu : je ne crois pas
à
la possibilité d’une réforme suffisante. C’est une révolution qu’il f
1211
comprendre que l’école est le plus gros obstacle
à
sa culture. Et c’est cela, préparer le terrain. D’autre part, il faut
1212
istante peut-on imaginer ? L’école devrait donner
à
l’enfant ce que son entourage ne peut plus lui donner : des modèles d
1213
mins répétant la syllabe sacrée Aûm ou se livrant
à
des exercices de contrôle de la respiration. Il ne s’agit nullement d
1214
doute. Mais l’Occidental aussi pratique son yoga
à
lui : toutes les fois qu’il veut obtenir une grande intensité avec un
1215
es de travail. Si chaque matin l’enfant parvenait
à
mettre sa pensée au garde-à-vous durant quelques instants, il s’éparg
1216
ent de vivre, seule façon de s’instruire inventée
à
ce jour. Ce calme nous permettrait de comprendre beaucoup de choses q
1217
est très exagéré de dire que tout homme gagnerait
à
posséder une plus grande puissance intellectuelle, une meilleure mémo
1218
une sensibilité plus aiguisée. En tout cas, c’est
à
cultiver ces facultés atrophiées que devrait s’employer l’école. Nous
1219
le bien supérieur de quelques-uns est plus utile
à
tous que le bien médiocre de beaucoup. La valeur vaut mieux que le no
1220
1929. NOTE A On est toujours tenté d’attribuer
à
ses adversaires des intentions noires et consciemment criminelles. Ce
1221
inventer des dessous pour redonner quelque saveur
à
ses jugements. C’est pourquoi l’on ne peut plus attaquer un fonctionn
1222
dées et leurs réalisations ont ait porté atteinte
à
la dignité morale de ce M. Machin, membre du conseil de paroisse. Je
1223
la même mesure conscients des fins qu’on assigne
à
leur activité ? Un peu de rigueur dans la pensée empêcherait souvent
1224
E B La culture de notre sensibilité nous aiderait
à
retrouver l’accord avec l’ordre naturel. La culture de notre force de
1225
r juger. 14. Ces deux mots en effet, terrorisent
à
tel point les bourgeois qu’ils n’en distinguent plus même le sens. Il
1226
en distinguent plus même le sens. Ils les lancent
à
la tête de tous ceux qui les dérangent, comme des pavés, ou plutôt de
1227
a pas bougé depuis. 16. On promet des confitures
à
l’enfant, s’il est sage. Moi je m’en moque. Je n’aime que la liberté.
1228
Le dire une bonne fois. Il ne faut pas songer
à
décrire en 50 petites pages tous les méfaits de l’instruction publiqu
1229
eine assez pour indiquer leur ordre de grandeur ;
à
quoi je me bornerai. Il a paru sur le sujet de l’instruction publique
1230
Roorda. Le premier montre que la science apprise
à
l’école appauvrit l’homme de tout ce que son ignorance respectait, et
1231
ce que son ignorance respectait, et ne lui donne
à
la place que des laideurs et de la prétention. L’autre, avec l’ironie
1232
liberté et sans doute celle de beaucoup d’autres
à
qui forcément, je ressemble. Nous vivons sous un régime radical à séc
1233
je ressemble. Nous vivons sous un régime radical
à
sécrétion socialiste, qui a été établi par coup de force, que les lib
1234
e humeur. Ce régime de punaises jaunâtres aboutit
à
l’instruction publique et grâce à elle prolonge abusivement sa terne
1235
e cœur. D’ailleurs, ce petit écrit ne peut servir
à
rien. — Alors ? — Justement. Il est un reproche auquel je compte ne p
1236
ler au nom de ma génération, ne m’étant pas livré
à
l’enquête préalable qui seule eût pu, à la rigueur, me donner ce droi
1237
pas livré à l’enquête préalable qui seule eût pu,
à
la rigueur, me donner ce droit bien inutile. Pourtant je sais qu’à dr
1238
donner ce droit bien inutile. Pourtant je sais qu’
à
droite comme à gauche, ils sont plus nombreux qu’on ne le pense, ceux
1239
bien inutile. Pourtant je sais qu’à droite comme
à
gauche, ils sont plus nombreux qu’on ne le pense, ceux qui refusent d
1240
x qui refusent d’être complices dans cet attentat
à
l’intégrité humaine qu’est en fait l’esprit démocratique. Là-dessus,
1241
iscussion. Il retrousse ses manches. Il s’apprête
à
cracher sur ce que je dirai de plus beau… Oh ! oh ! oh ! il va parler
1242
tite amie, au secours ! Car j’ai encore deux mots
à
dire. Dès qu’une voix s’élève pour mettre en doute l’excellence du pr
1243
ous les bancs : « Alors, vous êtes pour un retour
à
la barbarie ? » Si ce réflexe indique un mépris vraiment exagéré pour
1244
érants par inertie, je ne sais. Mais je m’attends
à
cent « réponses » de cette sorte. Et je tiens à les classer par avanc
1245
s à cent « réponses » de cette sorte. Et je tiens
à
les classer par avance en deux catégories dont je vais régler le comp
1246
ces arguments, bien que dûment prévus et réduits
à
néant ici même ; mais — gain de temps — je n’aurai plus qu’à renvoyer
1247
même ; mais — gain de temps — je n’aurai plus qu’
à
renvoyer aux lettres A ou B, selon. A. Réponses du type : on ne peut
1248
e critique dangereuse ; 3° que néanmoins je crois
à
l’efficace de certaines utopies. (Les religions, la découverte de l’A
1249
mocratie progressiste et tolérante qui se livrent
à
ces excès de langage. Je les renvoie en corps au chapitre 5 où je tra
1250
ue dans leurs raisonnements. Pour moi qui cherche
à
démêler la vérité sans égards aux dérangements, même violents, que ce
1251
eures…) ; et il y avait toujours des appartements
à
meubler. Et on multipliait le tapissier par le prix du mètre courant.
1252
es dans nos carnets hebdomadaires, et une semonce
à
nous gâter toute une journée. Une journée d’enfant gâtée. Et d’ailleu
1253
, et qui voudrait bien pleurer, et qui recommence
à
gratter son ardoise où sèchent des traînées de craie grise, où les ch
1254
tout cela tient trop de place dans notre enfance.
À
5 ans, j’avais appris à lire, en cachette avec ma sœur aînée. L’année
1255
place dans notre enfance. À 5 ans, j’avais appris
à
lire, en cachette avec ma sœur aînée. L’année suivante, on me mit à l
1256
e avec ma sœur aînée. L’année suivante, on me mit
à
l’école, parce que c’est la loi. La première classe fut agréable : j’
1257
se fut agréable : j’alignais des bâtons en rêvant
à
je ne sais quoi, j’étais délicieusement seul parmi ces petits êtres e
1258
liers bleus qui alignaient leurs bâtons en rêvant
à
leur manière. Un jour cela m’ennuya. Sachant lire, je ne pensais pas
1259
phrases exemplaires. (J’aimais pourtant Zoé lave
à
la fontaine, à cause du nom.) Quand venait mon tour, je savais rareme
1260
aires. (J’aimais pourtant Zoé lave à la fontaine,
à
cause du nom.) Quand venait mon tour, je savais rarement où l’on en é
1261
é et méfiant, sans cesse en garde contre moi-même
à
cause des autres desquels il ne fallait pas différer, profondément hy
1262
eux quatre, c’est stérile, mais ça ne fait de mal
à
personne, et de plus, toutes choses égales d’ailleurs, dans un certai
1263
ue ces vérités-là n’ont aucune importance.) Quant
à
l’autre « évidence » que je viens de citer, je découvris un jour qu’e
1264
se. Il me fallut un certain temps pour m’habituer
à
cette idée. Je tenais cette clef et n’osais m’en servir craignant peu
1265
s principes ». Je n’allai pas tout de suite jusqu’
à
les mettre en doute : mais un jour je compris que ce n’étaient que de
1266
État, piliers d’un régime dont ils sont les seuls
à
s’accommoder parce qu’ils l’ont établi à la mesure exacte de leurs be
1267
es seuls à s’accommoder parce qu’ils l’ont établi
à
la mesure exacte de leurs besoins. Nous ne croyions plus aux démons,
1268
s besoins. Nous ne croyions plus aux démons, mais
à
la Commission scolaire. Nous n’avions plus de « superstitions grossiè
1269
erstitions grossières » comme celles qui touchent
à
l’action des étoiles par exemple. Mais nous avions acquis le respect
1270
es premières marques de la vie vécue et l’on aime
à
y découvrir la seule fraternité véritable. Mais c’est en caserne auss
1271
jamais sortis de l’école. Rien ne ressemble plus
à
un bon élève qu’un instituteur : de l’un à l’autre, il n’y a pas de s
1272
e plus à un bon élève qu’un instituteur : de l’un
à
l’autre, il n’y a pas de solution de continuité, la différence n’étai
1273
Qu’il soit officier ou troupier, on le reconnaît
à
une façon pédante d’être consciencieux, à une façon blessante d’être
1274
connaît à une façon pédante d’être consciencieux,
à
une façon blessante d’être supérieur, à une façon livresque d’expliqu
1275
iencieux, à une façon blessante d’être supérieur,
à
une façon livresque d’expliquer les choses, à une façon théorique de
1276
ur, à une façon livresque d’expliquer les choses,
à
une façon théorique de juger les êtres. Ces distributeurs automatique
1277
la petite bière. Ils ont conscience d’appartenir
à
une élite responsable, cela se voit de loin. Il faut dire que ce ridi
1278
loin. Il faut dire que ce ridicule n’échappe pas
à
ceux qu’ils méprisent le plus, et ils auraient souvent l’occasion de
1279
les instituteurs galonnés causent autant de tort
à
l’armée que les instituteurs antimilitaristes qui signent des manifes
1280
es en mauvais français — et je ferais de la peine
à
d’excellents garçons. Revenons au civil. J’ai fait allusion au lieute
1281
nnelle. J’en connais un qui avait coutume de dire
à
une classe de garçons de 10 à 11 ans : « J’ai bien su mater les quara
1282
ait coutume de dire à une classe de garçons de 10
à
11 ans : « J’ai bien su mater les quarante hommes de ma section, je s
1283
section, je saurai aussi vous mater. » On imagine
à
quoi peut mener l’enseignement donné par des êtres qui brouillent à c
1284
l’enseignement donné par des êtres qui brouillent
à
ce point les méthodes. Simple remarque, pendant que nous en sommes au
1285
publique, telle que nous la voyons est semblable
à
tous ces monuments « de la mauvaise époque » qui sont dans nos villes
1286
s l’apport du xixe siècle. Ils ne parviennent ni
à
la beauté ni à l’utilité, et ils sont déjà démodés. On dit que le sty
1287
ixe siècle. Ils ne parviennent ni à la beauté ni
à
l’utilité, et ils sont déjà démodés. On dit que le style 1880 n’en es
1288
du monstre Ayant épanché un peu de ma rancune,
à
seule fin de montrer pour quelles raisons j’ai entrepris de combattre
1289
n est aveuglante : cela tient pour une bonne part
à
ce que ces personnes ont les yeux faibles. Il serait plus juste de di
1290
: mais celle-là est la plus vive. Enfin, je tiens
à
reconnaître qu’ici je ne cherche point l’équité. Pas plus que vous, q
1291
je ne suis pas de ceux qui subordonnent la vérité
à
la tranquillité bourgeoise. Je tiens le « gain de paix » pour illusoi
1292
le « gain de paix » pour illusoire : il consiste
à
repousser la difficulté dans l’avenir, d’une ou deux générations. Pen
1293
urs proposent de trancher le nœud. Je me bornerai
à
l’examen des caractères les plus généraux de l’instruction publique,
1294
se les matières les plus hétéroclites, sans égard
à
leurs qualités propres. De 8 à 9 arithmétique ; de 9 à 10 composition
1295
clites, sans égard à leurs qualités propres. De 8
à
9 arithmétique ; de 9 à 10 composition, etc. Ces disciplines se succè
1296
rs qualités propres. De 8 à 9 arithmétique ; de 9
à
10 composition, etc. Ces disciplines se succèdent sans transition, da
1297
ignement en branches bien distinctes. On attribue
à
chacune un certain nombre d’heures par semaine, au jugé. On s’arrange
1298
, et englobe la totalité de la science nécessaire
à
tout citoyen, dans une vue aussi large que simplifiée. Remarquons qu’
1299
articulièrement indiquée pour préparer les élèves
à
une composition française ? Question oiseuse et saugrenue, — naïve. L
1300
u’il se trouve que le Créateur n’a point accordés
à
l’actuelle division horaire des journées… Monsieur, répondent les fon
1301
Ce sont en principe des « contrôles » comparables
à
ceux que l’on établit lors des grandes épreuves cyclistes. Les partic
1302
trimestre. Ceux qui arrivent après la clôture ont
à
refaire l’étape. On obtient par ce moyen un peloton homogène, facile
1303
obtient par ce moyen un peloton homogène, facile
à
surveiller. Mais en matière de sport, la tricherie est difficile, tan
1304
e de sport, la tricherie est difficile, tandis qu’
à
l’école elle est de règle. Car la qualité et la quantité des réponses
1305
cette psychologie de l’enfant dont je disais tout
à
l’heure que la connaissance n’est pas exigée de ceux qui établissent
1306
l’instruction ; la fin qui justifie les moyens et
à
quoi l’on subordonne tout, plaisir, goût du travail, qualité du trava
1307
able et autres plaisanteries de gros calibre, car
à
la vérité ce n’est pas d’enseigner qu’il s’agit, mais de soumettre le
1308
tte exigence théorique : tous les enfants doivent
à
tout instant être en mesure 1° d’ingurgiter la même quantité de « mat
1309
Contentons-nous de remarquer que ce principe est
à
la base du système ; qui repose donc sur une tranquille méconnaissanc
1310
s il faut reconnaître que jamais on n’avait songé
à
leur donner une extension universelle et un caractère obligatoire. L’
1311
tures d’exception, et les réduit avec acharnement
à
son commun dénominateur 4. Nos bourgeois assistent sans honte à ce cr
1312
énominateur 4. Nos bourgeois assistent sans honte
à
ce crime quotidien, et se félicitent du régime des lumières et des co
1313
élicitent du régime des lumières et des compteurs
à
gaz. Mais ils se fâchent tout rouge quand on leur dit que la Suisse e
1314
sa réalité, puis qu’on se réfère au résumé comme
à
un aide-mémoire. Mais l’école veut qu’on commence par apprendre le ré
1315
rs elle s’arrête là. Les manuels ne correspondent
à
aucune réalité. Ils ne renferment rien qui soit de première main, rie
1316
. Or la valeur éducative des choses n’apparaît qu’
à
celui qui entre en commerce intime avec elles. On apprend plus de deu
1317
il n’est pas modèle, il est absurde. Mais où sont
à
l’école les modèles de ce qu’on nommait autrefois la belle ouvrage ?
1318
ui amoindrissent. La discipline scolaire consiste
à
faire tenir les enfants immobiles et muets 6 heures par jour durant 8
1319
tend de ce travail. Je doute qu’il soit de nature
à
légitimer l’énormité de l’effort qu’on demande à ces petits. Là encor
1320
à légitimer l’énormité de l’effort qu’on demande
à
ces petits. Là encore, il y a une exagération absurde, une généralisa
1321
vante, un système de vexations mesquines, propres
à
étouffer toute spontanéité chez un peuple qui vraiment ne péchait poi
1322
ons aux partis et prédispose les citoyens suisses
à
prendre au sérieux les innombrables défense de, petites crottes noire
1323
rtout le passage de l’État, et dont la vue permet
à
ceux qui tombent du ciel sur notre sol de s’écrier sans hésiter : « L
1324
us n’aurez rien qui ressemble en quoi que ce soit
à
aucun état social existant. Ce qui est vrai, c’est que le fait, absol
1325
veau dans l’Histoire, que l’on oblige les enfants
à
vivre ensemble dès l’âge de 5 ans, favorise le développement de leurs
1326
ent — est essentiellement négative. Elle consiste
à
persécuter ceux qui, en quelque manière que ce soit, voudraient se «
1327
onnent une image mensongère de l’ancienne Suisse,
à
l’usage du peuple souverain qui ne manque pas d’en être flatté. Et pu
1328
tre flatté. Et puis, quelle est cette préparation
à
la vie qui commence par nous soustraire à l’influence de la vie ? Que
1329
aration à la vie qui commence par nous soustraire
à
l’influence de la vie ? Quelle est cette éducation sociale qui enlève
1330
e est cette éducation sociale qui enlève l’enfant
à
la famille ? 5 Quel est cet instrument de perfectionnement civique qu
1331
e de connaissances indispensables qu’on lui donne
à
l’école. (Cet argent de poche, ni plus ni moins). Ou encore : que le
1332
. » Elle aura 10 sur 10. Mais on donnera 3 sur 10
à
Sylvie pour avoir trouvé : « Quand il neige, c’est comme des petits m
1333
ouate. » Il est évident que Sylvie est supérieure
à
Victoria dans la mesure où l’invention est supérieure à l’imitation.
1334
oria dans la mesure où l’invention est supérieure
à
l’imitation. Mais Victoria montre une âme docile, un rassurant défaut
1335
tique, tandis que Sylvie appartient manifestement
à
la race dangereuse de ceux qui voient avec leurs yeux d’élèves. Le bo
1336
é. L’école veut que partout la valeur cède le pas
à
la règle. Elle cherche à développer chez nos petits Helvètes un légal
1337
ut la valeur cède le pas à la règle. Elle cherche
à
développer chez nos petits Helvètes un légalisme écoeurant 6, un conf
1338
ou d’impuissants, qui d’ailleurs ne peut être qu’
à
l’avantage des gens en place, vieille histoire. On m’objectera sans d
1339
’ex-forts-en-thèmes, voire par d’ex-instituteurs.
À
la vérité, il s’agit de réussites qui, pour avoir enivré l’espoir et
1340
daires » (témoignage suffisant de leurs aptitudes
à
la compromission sociale établie) et cueilli au passage un grade univ
1341
s. Je m’en tiendrai là, renonçant pour cette fois
à
démontrer, ce qui serait facile, qu’ils constituent une inversion mét
1342
ne apathie intellectuelle qui les conduit souvent
à
l’imbécillité et au vice. » L’école de demain, page 12. 5. Il est pe
1343
antageux dans certains cas de soustraire l’enfant
à
l’influence d’une famille anormale. Mais d’abord c’est sanctionner ce
1344
sens 7, et retouchées par le pédantisme inhérent
à
toute science. On a constaté que l’école actuelle est fondée sur une
1345
exemple des « jardins d’enfants » où l’on apprend
à
des élèves âgés de 3 à 4 ans à lacer leurs souliers ; et cela s’appel
1346
’enfants » où l’on apprend à des élèves âgés de 3
à
4 ans à lacer leurs souliers ; et cela s’appelle l’école pratique. Pl
1347
» où l’on apprend à des élèves âgés de 3 à 4 ans
à
lacer leurs souliers ; et cela s’appelle l’école pratique. Plus tard,
1348
le l’école pratique. Plus tard, on fait apprendre
à
ces mêmes enfants, et réciter par cœur et à rebours, les noms des rue
1349
de leur ville, comme s’ils étaient tous destinés
à
la profession de chauffeurs de taxi. Si cette conception du pratique
1350
. Si cette conception du pratique prévaut, il est
à
craindre que l’école nouvelle n’apporte bientôt sa méthode rationnell
1351
sa méthode rationnelle pour apprendre aux bambins
à
marcher en décomposant les mouvements avec l’aide d’un métronome péda
1352
rbes actifs sera active aussi, un élève se mettra
à
marcher dans le couloir en s’écriant : je marche, ou : j’arpente ; un
1353
— au lieu de demander ce qu’on croit. Tout porte
à
craindre qu’à la faveur du tumulte l’un ou l’autre proclamant : je so
1354
demander ce qu’on croit. Tout porte à craindre qu’
à
la faveur du tumulte l’un ou l’autre proclamant : je sors ! ne tradui
1355
incontinent ce verbe en action et ne disparaisse
à
tout jamais dans les campagnes, tirant le meilleur parti possible de
1356
r parti possible de l’exercice ; car il ne manque
à
ce système, avouez-le, que juste la spontanéité nécessaire pour que ç
1357
arce qu’elles sont comiques précisément. Je ferai
à
l’école nouvelle un reproche d’une autre nature. Elle prétend donner
1358
valer la pilule amère des connaissances. On songe
à
M. Ford, qui donne à ses ouvriers un second dimanche afin qu’ils cons
1359
des connaissances. On songe à M. Ford, qui donne
à
ses ouvriers un second dimanche afin qu’ils consomment deux fois plus
1360
ez l’enfant… Dans ce milieu l’enfant ne tarde pas
à
se développer… Prenez un enfant de 6 ans… Mettez ensemble trois enfan
1361
ne d’où renaîtrait peut-être l’humanité… Je songe
à
un enseignement sans école. Je songe au maître antique, dont toute la
1362
décidément trop gros pour échapper plus longtemps
à
MM. les Inspecteurs des Écoles. Je le crains, dis-je ; car le monde n
1363
le crains, dis-je ; car le monde ne progresse qu’
à
la faveur de malentendus (si tant est qu’il progresse.) L’école nouve
1364
est qu’il progresse.) L’école nouvelle n’échappe
à
l’absurdité primaire qu’à la faveur d’une équivoque. Cette équivoque
1365
cole nouvelle n’échappe à l’absurdité primaire qu’
à
la faveur d’une équivoque. Cette équivoque frappe tout essai de réfor
1366
. Ou des appareils qui en tiennent lieu. 8. Voir
à
l’appendice le sens que je donne à ce mot, p. 57.
1367
lieu. 8. Voir à l’appendice le sens que je donne
à
ce mot, p. 57.
1368
5. La machine
à
fabriquer des électeurs Je crois à l’absurdité de fait de l’instruc
1369
. La machine à fabriquer des électeurs Je crois
à
l’absurdité de fait de l’instruction publique. Je crois aussi qu’on n
1370
ateurs émus et il y aurait une insigne hypocrisie
à
feindre de ne plus la reconnaître, une fois dissipée la fumée des civ
1371
tager avec mes adversaires se trouve correspondre
à
des faits patents et simples ; il serait vraiment dommage de priver c
1372
re, et de l’instruction civique, pour qu’on sache
à
quoi cela rime. Ensuite, il faut une discipline sévère dès l’enfance
1373
s sœurs siamoises. Continuons. La démocratie doit
à
l’École de vivre encore. Mais ce n’est de la part de notre Institutri
1374
u de la balalaïka. Soyez certains qu’il ne manque
à
cette plaisanterie, pour prendre corps, que l’appui intéressé d’un gr
1375
onnoirs. D’ailleurs cette complicité, si évidente
à
l’origine de l’institution, se manifeste encore de nos jours et d’une
1376
dévore des enfants tout vifs et rend des citoyens
à
l’œil torve. Durant l’opération, tous les crânes ont été décervelés e
1377
nt été décervelés et dotés d’une petite mécanique
à
quatre sous qui suffit à régler désormais l’automatisme de la vie civ
1378
s d’une petite mécanique à quatre sous qui suffit
à
régler désormais l’automatisme de la vie civique. Le cerveau standard
1379
ue les autorités compétentes n’aient point hésité
à
l’adopter, malgré ses ratés assez fréquents. Maintenant je vous deman
1380
t je vous demande un peu quel intérêt il y aurait
à
perfectionner l’instrument, à l’adapter aux particularités psychologi
1381
intérêt il y aurait à perfectionner l’instrument,
à
l’adapter aux particularités psychologiques, voire aux besoins pureme
1382
mblements de terre, vous tombez mal. J’appartiens
à
cette espèce de gens qui font confiance à leur sensibilité plus qu’au
1383
artiens à cette espèce de gens qui font confiance
à
leur sensibilité plus qu’aux idées des autres. Or, c’est une révolte
1384
et peu m’importerait que l’École soit une machine
à
fabriquer de la démocratie — si je ne sentais menacées dans cette ave
1385
ure des valeurs d’âme auxquelles je tiens plus qu’
à
tout. Ma haine de la démocratie est l’aboutissement de l’évolution do
1386
e nécessaire 11. On ne manquera pas d’insinuer qu’
à
l’origine de tout ceci il y a surtout de la nervosité, de petites dou
1387
oupçonné ce que cela représente. 10. Voir note A
à
la fin du livre, p. 65. 11. Est-il besoin de déclarer formellement q
1388
une façon tributaire de l’idéologie réactionnaire
à
la mode. Mais que deux critiques de la Démocratie partant de points d
1389
ent en tant de points — voilà qui m’inquiéterait,
à
votre place.