1
peut-être prématuré, tout au plus peut-on dire qu’
à
l’heure présente déjà, son œuvre, comme celle de Barrès, nous offre p
2
’énergie. Il se pique de n’avoir pas connu, jusqu’
à
ce jour au moins, cette inquiétude libératrice que produit la recherc
3
ne langue plus compliquée encore et nuancée jusqu’
à
l’ennui. La guerre a donné le coup de grâce à cet esthétisme énervant
4
on appelle symbolisme ; et elle a donné naissance
à
la doctrine de M. de Montherlant, qui en est sortie toute formée et c
5
un peu intimidantes. Toute une partie du Paradis
à
l’ombre des épées 1, son dernier livre, est consacrée à « fondre dans
6
bre des épées 1, son dernier livre, est consacrée
à
« fondre dans une unité supérieure » l’antinomie de l’esprit catholiq
7
lontiers qu’il n’est pas une opinion sur le monde
à
laquelle je ne préfère le monde ». Je préfère à la dogmatique de M. d
8
e à laquelle je ne préfère le monde ». Je préfère
à
la dogmatique de M. de Montherlant son admirable lyrisme de poète du
9
d’herbe, c’est une allégresse héroïque qu’infuse
à
son corps la douce matière. L’air et le sol, dieux rivaux, se le disp
10
e du sport. On accepte une règle ; on l’assimile,
à
tel point qu’elle n’est plus une entrave à la violence animale déchaî
11
imile, à tel point qu’elle n’est plus une entrave
à
la violence animale déchaînée dans le corps du joueur à la vue de la
12
en vain. Le chef se dresse entre les dix qui sont
à
lui. Il dit : « Je ne demande pas qu’on m’aime. Je demande qu’on me s
13
et purs courages, donnez-moi votre silence jusqu’
à
l’heure. Que je taise votre mot de ralliement, paradis à l’ombre des
14
re. Que je taise votre mot de ralliement, paradis
à
l’ombre des épées. Rien de moins artificiellement moderne que ce lyr
15
. « La faiblesse est mère du combat. » C’est donc
à
un lacédémonisme renouvelé que nous conduirait cette « éthique du spo
16
oit pas être tombera de soi-même. Ainsi l’athlète
à
l’entraînement ne s’épuise-t-il pas à combattre certaines faiblesses
17
i l’athlète à l’entraînement ne s’épuise-t-il pas
à
combattre certaines faiblesses : il développe ses qualités, le reste
18
nt, qui a quitté le stade, se rendra mieux compte
à
distance de la contradiction sur laquelle est bâtie son œuvre. L’inté
19
la peinture française, des débuts du xixe siècle
à
nos jours. Partis du classicisme de David et d’Ingres, les peintres f
20
ci revenus, après cent-vingt-cinq ans, à peu près
à
leur point de départ. Mais leurs recherches n’ont pas été vaines. Ils
21
uable. Les œuvres de cet artiste, qu’on a pu voir
à
la Rose d’Or témoignaient de ces mêmes qualités : car la façon de pei
22
mes qualités : car la façon de peindre correspond
à
la façon de penser du peintre. Souhaitons d’entendre encore M. Meili.
23
1926)c M. René Guisan, professeur de théologie
à
Lausanne et directeur de la Revue de théologie et de philosophie, ina
24
théologie et de philosophie, inaugura lundi soir
à
l’aula, devant un très nombreux public, la série des conférences que
25
e. Mais très vite on étend l’appellation de saint
à
ceux qui par leur élévation morale ou leurs souffrances semblent s’êt
26
e de leur vie : mais Christ est le seul médiateur
à
qui doit s’adresser le culte, en son cœur, du croyant. Le centre de g
27
’état de choses antérieur. Donc l’Église continue
à
faire des saints, tandis que ce terme n’a plus qu’un sens relatif pou
28
lise. M. Guisan va très loin dans ses concessions
à
de telles critiques. Mais c’est pour affirmer avec d’autant plus de f
29
le scrupule d’historien et de chrétien qui permet
à
M. Guisan de montrer le point de vue adverse avec autant de compréhen
30
on et de sympathie que le sien propre. Cela donne
à
ses conclusions cette sécurité dont trop souvent un brillant appareil
31
d’étudiants eurent lieu au printemps, et non plus
à
Sainte-Croix, mais à Aubonne. Un plein succès a répondu à cette innov
32
eu au printemps, et non plus à Sainte-Croix, mais
à
Aubonne. Un plein succès a répondu à cette innovation. Le sujet de la
33
-Croix, mais à Aubonne. Un plein succès a répondu
à
cette innovation. Le sujet de la première partie des conférences, les
34
mystique une explication scientifique. C’est donc
à
la seule volonté de choisir. M. le pasteur Bertrand de Lyon, répondit
35
tique et de largeur d’idées. Une soirée consacrée
à
la fédération vint interrompre les discussions philosophiques provoqu
36
les milieux d’ouvriers noirs au Cap. Sans toucher
à
des questions de partis, avec une passion contenue d’hommes qui ont v
37
lent et souvent dangereux. Vous, étudiants, venez
à
nous pour nous aider. Nous saurons nous compromettre, si nous écopons
38
ultes en trois jours, cela peut paraître excessif
à
qui n’a pas connu l’atmosphère particulière à ces rencontres. Rien de
39
sif à qui n’a pas connu l’atmosphère particulière
à
ces rencontres. Rien de plus aéré, au moral comme au physique. Chacun
40
français. Miracle qui nous fit croire un instant
à
la fameuse devise de la Révolution. d. Rougemont Denis de, « Confé
41
mina sous le plus beau soleil de printemps. Libre
à
qui veut d’y voir un symbole. On ne saurait exagérer l’importance des
42
’une telle rencontre : tout alla froidement jusqu’
à
ce que la bise tombée permît à « l’atmosphère » de s’établir. Alors l
43
a froidement jusqu’à ce que la bise tombée permît
à
« l’atmosphère » de s’établir. Alors le miracle apparut, grandit. Le
44
ans la recherche. Chose plus rare qu’on ne pense,
à
Aubonne on se sent prêt à tout lâcher pour une vérité nouvelle, on ti
45
t lâcher pour une vérité nouvelle, on tient moins
à
convaincre qu’à se convaincre. Après les exposés de Janson, de Brémon
46
e vérité nouvelle, on tient moins à convaincre qu’
à
se convaincre. Après les exposés de Janson, de Brémond, j’en sais plu
47
nt en eux-mêmes loyalement. Et ce désir d’arriver
à
quelque chose de définitif à la fois et d’intelligent, je le mesure a
48
if à la fois et d’intelligent, je le mesure aussi
à
l’émotion qui accueillit l’étude de Maury sur Jacques Rivière : combi
49
prétendit qu’on ne peut juger les Associations qu’
à
leur façon de jouer le volley-ball ? Le Casino offrit pendant quelque
50
le manifester ! — et qu’il suffisait de souscrire
à
la brochure de la conférence3 pour savoir tout ce que je n’ai pas dit
51
comprenons que nos œuvres, si elles furent faites
à
l’image de notre esprit, le lui rendent bien dans la suite ; c’est pe
52
pe du pied —, ces désirs, ce corps… J’ai un passé
à
moi, un milieu, des amis, ce tic. Mais encore, tant d’autres forces e
53
onde devait voir en moi une tare que j’étais seul
à
ignorer, était-ce ma fatigue seulement qui me rendait toutes choses s
54
rave, si fondamentale que je préférais me leurrer
à
combattre des imperfections de détail dont je m’exagérais l’importanc
55
je m’avouai un trouble que je me refusai pourtant
à
nommer peur de rire. Cette amertume au fond de tous les plaisirs, cet
56
re quand il m’arrivait un ennui, cette incapacité
à
jouir de mes victoires, à pleurer sur mes déboires, ce malaise seul l
57
ennui, cette incapacité à jouir de mes victoires,
à
pleurer sur mes déboires, ce malaise seul liait les personnages auxqu
58
liberté agissante. J’allais plier des résistances
à
mon gré, agir sur les choses… Vers le soir, l’ardeur tombe : agir ? d
59
: c’est ce qui s’appelle vivre. Problème de Dieu,
à
la base. J’aurai garde de m’y perdre au début d’une recherche qui n’a
60
herche qui n’a que ce but de me rendre mieux apte
à
vivre pleinement. En priant, je m’arrête parfois, heureux : « J’ai do
61
recevrai pas une foi, mais peut-être arriverai-je
à
la vouloir, et c’est le tout. S’il est une révélation, c’est en me re
62
je puis devenir. Se perfectionner : cela consiste
à
retrouver l’instinct le plus profond de l’homme, la vertu conservatri
63
uction et vers la construction ; c’est un mélange
à
doses égales de mort et de vie. Et c’est à l’intelligence de faire pr
64
élange à doses égales de mort et de vie. Et c’est
à
l’intelligence de faire primer la vie, puisque n’est pas encore parfa
65
nce de Mes limites. Je m’attache particulièrement
à
retrouver ces limites : la vie moderne, mécanique, nous les fait oubl
66
état qui peut m’être dangereuse. (On donne corps
à
une faiblesse en la nommant ; or je ne veux plus de faiblesses4.) Et
67
mesure où j’en dépends, je me dois de m’employer
à
sa sauvegarde ou à sa transformation. Mais il y faut une doctrine, me
68
ends, je me dois de m’employer à sa sauvegarde ou
à
sa transformation. Mais il y faut une doctrine, me dit-on. L’avouerai
69
e vite le sentiment d’être dans un débat étranger
à
ce véritable débat de ma vie : comment surmonter un malaise sans cess
70
malaise sans cesse renaissant, comment m’adapter
à
l’existence que m’imposent mon corps et les lois du monde, et comment
71
n… Reprendre l’offensive — au soir, je m’amuserai
à
mettre des étiquettes sur mes actes… Déjà je sens un sourire — en son
72
mes actes… Déjà je sens un sourire — en songeant
à
ces raisonnements que je me tiens — plisser un peu mes lèvres, et s’a
73
tiens — plisser un peu mes lèvres, et s’affirmer
à
mesure que je le décris. Mais comme un écho profond, une attirance au
74
être que spontanée. Et spontanément je suis porté
à
écrire des idées qui m’aideront. Une fois écrites elles prennent un c
75
en quoi ma sincérité est tendancieuse. 5. Quant
à
adhérer à une doctrine toute faite, ce me semble une dérision complèt
76
a sincérité est tendancieuse. 5. Quant à adhérer
à
une doctrine toute faite, ce me semble une dérision complète. Je m’ét
77
ujet était périlleux : si particulier, il prêtait
à
des abus de pittoresque, de couleur locale, de détails techniques ou
78
sente un peu l’étable ? L’étonnant, c’est de voir
à
quel point Montherlant reste poète jusque dans la description la plus
79
tement parce qu’il est poète qu’il peut atteindre
à
pareille intensité de réalisme. Une perpétuelle palpitation de vie an
80
faufilent des douceurs au bas des jambes », jusqu’
à
ces chats qui griffent et lèchent alternativement, « en vraies bêtes
81
mme et la bête une sympathie que Montherlant note
à
plusieurs reprises. C’est « par la divination de cet amour qu’Alban (
82
u avaient un reflet bleu clair, soudain inquiètes
à
l’approche de l’inconnu. Nulle part mieux que dans la description de
83
se manifeste ce passage du réalisme le plus hardi
à
un lyrisme plein de simple grandeur. Voici la mort du taureau dit « l
84
dirent peu à peu, comme un corps qu’on gonflerait
à
la pompe, tandis que dans cet agrandissement les articulations grinça
85
’on serre sur un treuil. Elle arriva avec emphase
à
la cime de son spasme, comme l’homme à la cime de son plaisir, et com
86
ec emphase à la cime de son spasme, comme l’homme
à
la cime de son plaisir, et comme lui, elle y resta immobile. Et son â
87
un moraliste de grande race, qui peut nous mener
à
des hauteurs où devient naturel ce cri de sagesse orgueilleuse : « Qu
88
ion de l’Espagne et du génie taurin. Ce qui perce
à
chaque page, ce qui peu à peu obsède dans l’inflexion des phrases, ce
89
t de passion, c’est la présence d’un tempérament.
À
l’inverse de tant d’autres qui s’analysent sans fin, avant que d’être
90
de douloureux, où ces problèmes viennent se poser
à
l’esprit, profitant de son désaccord avec la vie. Ni métaphysicien, n
91
l d’Alban — (de lui-même) — il n’« accroche » pas
à
ce qui est triste ou ennuyeux, que ce soit l’idée de la mort ou les s
92
ne solution aussi ? Plutôt que d’oublier de vivre
à
force d’y vouloir trouver un sens, ne vaudrait-il pas autant s’abando
93
s, ne vaudrait-il pas autant s’abandonner parfois
à
ces forces obscures qui nous replacent dans l’intelligence de l’insti
94
elligence de l’instinct universel et nous élèvent
à
une vie plus âpre et violemment contractée, par la grâce de l’éternel
95
le chemin de l’autre rive. Il y a un homme debout
à
l’avant d’un char tiré par des bœufs blancs. Comme une apparition. (T
96
e atmosphère de triste volupté emplit notre monde
à
ce chant. L’odeur du fleuve est son parfum, le soleil rouge sa douleu
97
e ce lamento. Le ciel est un silence qui s’impose
à
nos pensées. Ici la vie n’a presque plus de sens, comme le fleuve. El
98
gtemps — où va l’âme durant ces minutes ? — jusqu’
à
ce que les bœufs ruisselants remontent sur notre rive. Fraîcheur humi
99
une buée sans couleurs, nous quittons un mystère
à
jamais impénétrable pour l’homme, nous fuyons ces bords où conspirent
100
rit se défaire et couler sans fin vers un sommeil
à
l’odeur fade de fleuve, un sommeil de plante vaguement heureuse d’êtr
101
n silence. Nature ! qui nous enivrait, promettant
à
nos sens, fatigués de l’esprit qui les exerce, des voluptés plus faci
102
t beau d’y songer un peu avant de nous abandonner
à
l’oubli luxueux des rues. Le long de l’Arno, les façades sont jaunes
103
ur par personne et les devantures ne cherchent qu’
à
vous plaire. Chaque ruelle croisée propose un mystère qu’on oublie po
104
, aux yeux clairs. Il déplia le journal et se mit
à
lire les pages d’annonces. On m’apporta une liqueur. Et quand j’eus f
105
avait posé son journal. Soudain, portant la main
à
son gilet, il en retira trois dés qu’il jeta sur la table. Les yeux b
106
t je les bus. D’autres encore. Ma tête commençait
à
osciller vaguement. Les couleurs du bar me remplissaient d’une joie i
107
le que je savais très clairement que je gagnerais
à
tout coup. L’étranger se mit à discourir. Et dans mon ivresse, ses pa
108
t que je gagnerais à tout coup. L’étranger se mit
à
discourir. Et dans mon ivresse, ses paroles peignaient des tableaux m
109
ois quels chemins de perdition j’ouvre sans cesse
à
ta course aveugle ; tu n’aurais pas trouvé ça tout seul, avec tes air
110
ion, et que tu es un pauvre vaudevilliste qui use
à
tort et à travers de situations complètement démodées et d’intrigues
111
complètement démodées et d’intrigues usées jusqu’
à
la corde, jusqu’à la corde pour les pendre, ha ha ha ! Tu pensais que
112
dées et d’intrigues usées jusqu’à la corde, jusqu’
à
la corde pour les pendre, ha ha ha ! Tu pensais que j’allais me cramp
113
ha ha ha ! Tu pensais que j’allais me cramponner
à
cette espèce de bonheur qu’ils croient lié à la possession, et que j’
114
nner à cette espèce de bonheur qu’ils croient lié
à
la possession, et que j’allais vivre aussi sur le dogme l’argent-fait
115
onheur. En somme, tu croyais que j’allais adhérer
à
l’idéologie socialiste, gros farceur, va. Quand je songe à tous ces g
116
ogie socialiste, gros farceur, va. Quand je songe
à
tous ces gens qui perdent leur vie à la gagner9, et leur façon inexpl
117
and je songe à tous ces gens qui perdent leur vie
à
la gagner9, et leur façon inexplicable de lier des valeurs morales au
118
dans la classe d’impôts immédiatement supérieure
à
la leur. Ils voudraient que leur vie garantît un 5 % régulier de plai
119
leurs lâchetés, glorification de leur impuissance
à
concevoir un autre bonheur que celui qu’ils ont reçu de papa-maman et
120
s jaunes. Ah ! perdre, perdre ; et c’est toujours
à
qui perd gagne ! Sauter follement d’une destinée dans l’autre, de dou
121
riblement, sauf un ou deux qui s’imaginent gagner
à
mes dépens, témoin ce brave homme qui est en train de me soutirer les
122
ait mes pensées. Je vis qu’une femme était assise
à
notre table, en robe rouge, et très fardée. Elle jouait avec la rose.
123
ire. Elle me regardait et l’étranger aussi se mit
à
me regarder bizarrement et j’étais possédé de joies et de peurs. Il f
124
n’ai jamais revu l’étranger. Quelquefois je songe
à
ses paroles — ou peut-être n’étaient-ce que celles de mes folies ? Je
125
e me répète : paradoxes, mais cela ne suffit plus
à
m’en délivrer. Ma vie m’a repris, je ne suis pas heureux. Je sais trè
126
e avec inquiétude, parce que je ne suis plus tout
à
fait le même. Puis elle me laisse, parce que le lait va monter. Alors
127
ier 1927)j Le sujet que M. Esmonin, professeur
à
la Faculté des lettres de Grenoble, traita mardi soir à la Grande sal
128
aculté des lettres de Grenoble, traita mardi soir
à
la Grande salle des Conférences, devant un très bel auditoire, est un
129
cation, la France passa de la plus grande liberté
à
la plus grande tyrannie. En proclamant la liberté religieuse, Henry I
130
a liberté religieuse, Henry IV mettait le royaume
à
la tête de la civilisation ; en interdisant aux réformés d’exercer le
131
e Trente Ans, l’orateur expose comment on en vint
à
la révocation. C’est d’abord l’influence du clergé, jaloux de ses dro
132
ens conciliant fort bien leurs intérêts immédiats
à
leur désir de gagner le ciel, persuadent Louis XIV que la révocation
133
vaincre. D’ailleurs, les jésuites ont déjà réussi
à
« tourner » l’édit par mille arguties juridiques. Et les statistiques
134
Et les statistiques faussées peuvent faire croire
à
une très forte diminution du nombre des protestants. Aussi ne s’effra
135
ences funestes de l’acte de révocation commencent
à
se révéler politiques (guerre de la confession d’Augsbourg) et surtou
136
u pape, les catholiques sont loin d’être unanimes
à
louer la révocation. L’un d’eux s’indigne, dans une lettre à Louvois,
137
révocation. L’un d’eux s’indigne, dans une lettre
à
Louvois, de ce que « les dragons ont été les meilleurs prédicateurs d
138
tient d’en faire un tableau qu’il suppose présent
à
l’esprit de ses auditeurs. Il termine en citant le jugement d’Albert
139
trouver bientôt dans l’ouvrage qu’il va consacrer
à
Louis XIV l’exposé si dénué de parti pris, si libre et d’une si éléga
140
u’elle fut au siècle passé ? Allons-nous assister
à
un regroupement de ses forces créatrices ? La question est peut-être
141
r que l’un au moins des deux éléments nécessaires
à
ce regroupement existe : il y a de jeunes peintres neuchâtelois. Quan
142
e : il y a de jeunes peintres neuchâtelois. Quant
à
savoir s’il est possible déjà de discerner parmi eux certaines tendan
143
souvent fatale aux novateurs. Alors ils s’en vont
à
Paris, ou bien ils se retirent dans une solitude plus effective, quit
144
retirent dans une solitude plus effective, quitte
à
nous revenir munis du passeport indispensable d’une consécration étra
145
s-Royce et fortune faite, tout le monde s’accorde
à
dire qu’on n’attendait pas moins du fils d’un tel père. « Voilà le tr
146
Du benjamin, Eugène Bouvier, qui a 25 ans, jusqu’
à
André Evard, qui en a près de 50, si les peintres dont nous allons pa
147
es avant tout. D’autre part je préfère la légende
à
l’histoire comme la peinture à la photographie. Une œuvre d’art est u
148
préfère la légende à l’histoire comme la peinture
à
la photographie. Une œuvre d’art est un merveilleux foyer de contagio
149
me prémunir par le moyen d’aucun de ces appareils
à
jugements garantis qui posent un critique d’art diplômé. Premier péch
150
tes. Meili est devenu plus net, plus cruel aussi.
À
Marin, près Neuchâtel, dans cette petite maison qu’on reconnaissait e
151
ts batiks, il s’est livré pendant quelques années
à
des recherches un peu théoriques et abstraites. De cette époque daten
152
sse et parfait. Trop parfait seulement. Il manque
à
ces recompositions de la nature, à ces natures remises à neuf, l’impe
153
ent. Il manque à ces recompositions de la nature,
à
ces natures remises à neuf, l’imperfection humaine qui touche. Mais l
154
ecompositions de la nature, à ces natures remises
à
neuf, l’imperfection humaine qui touche. Mais l’atmosphère pure de ce
155
i regarde ailleurs… Qu’il sorte enfin et se mette
à
graver les scènes qu’il voit dans la petite cité ouvrière, et c’est m
156
tte « simplicité précieuse », il sait la conférer
à
tout ce qu’il touche, qu’il décore une bannière, fabrique une poupée,
157
ine germanique, mais qui a choisi de s’astreindre
à
la voluptueuse rigueur latine, et qui tout en s’épurant dans des form
158
é n’est pas de ceux pour qui la peinture consiste
à
habiller une idée. Voyez son portrait de Meili : il ne prend pas le s
159
ourde, son pinceau la palpe, la presse, la réduit
à
la forme qu’il voit. Il y a de la sensualité dans l’écrasement de ses
160
s peu parmi les jeunes qui vouent tout leur amour
à
la peinture pure. Je crois même que, Paul Donzé touché à son tour par
161
inture pure. Je crois même que, Paul Donzé touché
à
son tour par la grâce décorative, il n’en reste qu’un, du moins à Neu
162
a grâce décorative, il n’en reste qu’un, du moins
à
Neuchâtel même : Eugène Bouvier. Ce garçon aux allures discrètes prom
163
u’on ne croit, mais il a toujours l’air de songer
à
la Hollande, sa seconde patrie si la peinture est sa première et Neuc
164
eilleurs de nos artistes. Mais n’allez pas croire
à
des grâces faciles ou sentimentales. Il y a une sorte d’aristocratiqu
165
tmosphère de l’œuvre ; que l’on consente en effet
à
telle déformation, et tout devient satisfaisant. Ce lyrique, ce mysti
166
ant tout. Mais la nostalgie de Bouvier l’entraîne
à
mille lieues des jardins de sourires qui s’épanouissent sur les toile
167
ert ou comment on passe en cinq ans de Baudelaire
à
Rubens. Il fut un temps où l’on put craindre que Charles Humbert ne d
168
nait des natures mortes qui décidément l’étaient,
à
faire froid dans le dos ; ou bien des scènes d’une bizarre fantaisie,
169
C’était, je crois, le vrai Humbert qui commençait
à
s’affirmer. Puis il y eut une période intermédiaire, un peu pénible.
170
l’enterrement s’éloigne pour entonner une chanson
à
boire. Et sa technique auparavant volontairement maigre se faisait tr
171
ui la mue semble s’être opérée. Humbert est rendu
à
lui-même. Il atteint son équilibre et sa maîtrise avec une toile comm
172
de la Renaissance » chez un Charles Humbert livré
à
sa fougue originale. Il y en a plus encore chez un Aurèle Barraud. Il
173
rère Charles Barraud, qui lui, passe ses journées
à
vendre des couleurs, à encadrer des glaces. Et plaise aux dieux que l
174
ui lui, passe ses journées à vendre des couleurs,
à
encadrer des glaces. Et plaise aux dieux que les visages qui s’y refl
175
si beaux que ceux qu’il peint ou modèle, le soir,
à
la lampe, en compagnie de sa femme (elle peint aussi, d’un œil regard
176
peintres. — Vous suivez la même route que nous ?
À
la bonne heure ! ». Et l’on repart bras dessus, bras dessous. Et l’on
177
Il administre une feuille religieuse. Il déniche
à
Paris des tableaux mystérieux qu’il relègue dans son atelier, pêle-mê
178
essin d’horlogerie, ou quelque plan d’une machine
à
mouvement perpétuel. Une autre encore : cette fois-ci c’est un Evard
179
que palais de glaces en miniature, sorte de boîte
à
miracles où sous un éclairage très net, mais inusité, l’objet le plus
180
la perfection exercée par jeu. Mais quel support
à
de nouvelles songeries ! Ces horlogeries impossibles sont des pièges
181
ies ! Ces horlogeries impossibles sont des pièges
à
chimères. C’est ainsi qu’on fait une découverte. Attention qu’André E
182
u’André Evard n’aille trouver une de ces machines
à
explorer l’au-delà. En vérité il faut être sorcier ou artiste pour ch
183
est ainsi qu’il atteint d’emblée dans ses statues
à
un beau style dépouillé et hardi. Mais il y avait quelque lourdeur da
184
plus grande harmonie de lignes. Je pense surtout
à
ses bas-reliefs du BIT où se manifeste un heureux équilibre entre le
185
ions décoratives qui pourraient aboutir peut-être
à
la formation d’un groupe dont l’activité serait féconde en ce pays. D
186
s quelle mesure de tels groupements correspondent
à
une réalité artistique. Pour aujourd’hui, notre but serait suffisamme
187
iginale dans un pays qu’on s’est trop souvent plu
à
dire si âpre, prosaïque et d’une maigre végétation artistique. Pays o
188
artistique. Pays où l’on préfère la netteté utile
à
l’harmonie des lignes ; où la lumière éclaire plus qu’elle ne caresse
189
Un soir
à
Vienne avec Gérard (24 mars 1928)m À Pierre Jeanneret et à son ét
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Un soir à Vienne avec Gérard (24 mars 1928)m
À
Pierre Jeanneret et à son étoile nervalienne. Je vins à Vienne pour
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Gérard (24 mars 1928)m À Pierre Jeanneret et
à
son étoile nervalienne. Je vins à Vienne pour fuir l’Amérique. Mais
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e Jeanneret et à son étoile nervalienne. Je vins
à
Vienne pour fuir l’Amérique. Mais les Viennois avaient fui dans les o
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tourniquet anéantissait cette Vienne tout occupée
à
ressembler à l’idée qu’on s’en fait. Le Ring, trop large, ouvert au v
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éantissait cette Vienne tout occupée à ressembler
à
l’idée qu’on s’en fait. Le Ring, trop large, ouvert au vent glacial,
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centre de la ville une insécurité qui fait songer
à
la Russie et au sifflement des balles perdues d’une révolution. Sept
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ofesse qu’un désir vraiment pur parvient toujours
à
créer son objet, de même qu’atteignant certain degré d’intensité, un
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iments et de nos actes. Donc, n’ayant pas renoncé
à
certaine idée que j’avais d’un romantisme viennois, je fus conduit, p
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conduit, par une sorte de compromis sentimental,
à
l’Opéra où l’on donnait les Contes d’Hoffmann. Je comprends aujourd’h
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u théâtre, en retard, un peu ennuyé de me trouver
à
côté d’une place vide : la jolie femme qu’on attend dans ces circonst
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parois, noir et blanc, la ravissante héroïne est
à
son piano, c’est un duo des ténèbres et de la pureté où vibrent par i
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end d’aller le rejoindre. Me voici tout abandonné
à
l’évocation d’un amour tragiquement mêlé à des forces inconnues et me
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ndonné à l’évocation d’un amour tragiquement mêlé
à
des forces inconnues et menaçantes. Mais la musique est si légère, la
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ne se détournait. Comment pouvais-je être le seul
à
l’avoir entendu ? — C’est, me répondit-il, que seul vous venez d’atte
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is déjà reconnu. Il portait une cape bleu sombre,
à
la mode de 1830, qui, à la rigueur, pouvait passer pour une élégance
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ait une cape bleu sombre, à la mode de 1830, qui,
à
la rigueur, pouvait passer pour une élégance très moderne. Il n’y ava
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nde dans les rues. Des jeunes gens avec une femme
à
chaque bras, l’air de ne pas trop s’amuser. — Ceci du moins n’a guère
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une des seules réalités qui correspondent encore
à
l’image classique de Vienne. Sentimentalisme capricieux d’ailleurs, d
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tance folâtre qui cache une incapacité définitive
à
se passionner pour quoi que ce soit. Cette ville, qui est toute cares
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mais pour d’autres raisons qu’eux, probablement…
À
ce moment, comme nous traversions une rue sillonnée de taxis rapides,
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les paires de pinces s’accrochèrent désespérément
à
ses manches. De terreur, le homard avait rougi : il conserva toute la
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gnifique couleur orangée. Gérard semblait habitué
à
ces sortes de scènes. On reparla de l’inconstance viennoise. Gérard l
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a de l’inconstance viennoise. Gérard l’attribuait
à
une certaine anémie des sentiments, à un manque de caractère aussi. L
213
’attribuait à une certaine anémie des sentiments,
à
un manque de caractère aussi. La fidélité véritable est une œuvre d’a
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du monde depuis si longtemps. Livrons-nous plutôt
à
une petite malice dont l’idée me vient à la vue de cette vendeuse de
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ouges en lui expliquant qu’elle devait les donner
à
la première jolie femme qui passerait seule. Nous nous arrêtâmes non
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ui passerait seule. Nous nous arrêtâmes non loin,
à
une devanture de robes de soie, nous amusant à imaginer les corps pré
217
n, à une devanture de robes de soie, nous amusant
à
imaginer les corps précieux qui les revêtiraient. Vint à pas pressés
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ner les corps précieux qui les revêtiraient. Vint
à
pas pressés une jeune femme, chapeau rouge et manteau de fourrure bru
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ous trahit ; elle finit donc par accepter et vint
à
nous avec un sourire du type le plus courant : « Vous êtes bien genti
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bien gentils, messieurs ! » Il n’y avait plus qu’
à
lui prendre chacun un bras, une femme pour deux hommes — et ce fut bi
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quelque chose d’imprévu, la seule chose contraire
à
la coutume viennoise. L’enfant était charmante, comme elles le sont p
222
e pêche miraculeuse — c’est une façon de parler —
à
laquelle on se livre dans ces lieux de plaisir — autre façon de parle
223
osé, avec des femmes qui élargissent des sourires
à
la mesure de votre générosité. Vos boîtes de nuit sont des sortes de
224
s lieux : cet orchestre triomphant suffit à peine
à
toucher leurs sens fatigués et épaissis. Regardez ces yeux mornes, ou
225
s élémentaires : Ce sont vos contemporains livrés
à
la démocratie des plaisirs achetés au détail dans une foire éclatante
226
’ombre de cette ville illusoire est la plus douce
à
mes vagabondages sans but. Vous savez, je lance mes filets dans l’eau
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noire et blanche. » Je ressentis quelque émotion
à
l’ouïe de cette phrase célèbre. Ensuite, je pensai qu’il arrive aux m
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umeur de Vienne baignait nos corps fatigués jusqu’
à
l’insensibilité et l’Illusion étendait sur toutes choses une aile d’o
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Plus tard, dans un petit bar laqué de noir jusqu’
à
mi-hauteur, puis couvert de glaces qui, reflétant le plafond à caisso
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puis couvert de glaces qui, reflétant le plafond
à
caissons dorés, l’étendent indéfiniment — c’est un ciel suspendu asse
231
vrai drame de son destin est ailleurs. Il se met
à
m’expliquer des signes, des généalogies étourdissantes qui commencent
232
es, des généalogies étourdissantes qui commencent
à
des dieux et finissent aux pierres précieuses en passant par toutes l
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Il plaisante. Il dit que la vie ressemble surtout
à
un film où les épisodes s’appellent par le simple jeu des images, se
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une vie résume cette vie entière et fait allusion
à
tout ce qu’il y a sous le soleil, et même ailleurs. Croyez-moi, ce qu
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ine, de temps en temps, s’il parlait à voix basse
à
son homard, qui semblait d’ailleurs endormi. En passant par la Freyun
236
s cent pas dans la neige fraîche ou s’accoudaient
à
la banquette d’une boutique à « Würstel » où nous nous arrêtâmes. Au
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he ou s’accoudaient à la banquette d’une boutique
à
« Würstel » où nous nous arrêtâmes. Au léger sifflement du bec de gaz
238
t la boutique, et que le vent menaçait d’éteindre
à
chaque instant, le homard se réveilla. Gérard m’expliqua qu’il en éta
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e fondante, tout en croquant une de ces saucisses
à
la moutarde qu’on appelle ici « Frankfurter » et ailleurs « Wienerli
240
illeurs « Wienerli ». Soudain les autos se mirent
à
ronfler. Par le grand escalier, au fond de la cour du palais, descend
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aux faces maigres qui ressemblaient terriblement
à
d’anciens Habsbourg, des comtes athlétiques et la silhouette échassiè
242
is Gérard ? Ses yeux s’étaient fixés intensément,
à
la sortie des invités, sur une femme qui s’en allait toute seule vers
243
e femme qui s’en allait toute seule vers une auto
à
l’écart des autres. Une femme aux cheveux noirs en bandeaux, au teint
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les journaux du matin, des triporteurs passèrent
à
toute vitesse, m’éclaboussant de neige et de titres dépourvus de sens
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me fouettée ». m. Rougemont Denis de, « Un soir
à
Vienne avec Gérard », La Nouvelle Semaine artistique et littéraire, N
246
u’il n’est pas encore quelqu’un, Stéphane cherche
à
savoir ce qu’il est. C’est une autre manie de sa génération. Mais là
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illet suivant, entraîne le lecteur par ruse jusqu’
à
la dernière page, et là déclare froidement ne pas exister. Non : il a
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ble de travail, de façon à pouvoir s’y surprendre
à
tout instant. Cet exercice — essayez ! — ne tarde pas à devenir obséd
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instant. Cet exercice — essayez ! — ne tarde pas
à
devenir obsédant. Stéphane passe des heures entières à se regarder da
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enir obsédant. Stéphane passe des heures entières
à
se regarder dans les yeux. Il varie sur son visage les jeux de lumièr
251
oup d’autres hiatus de ce genre, qui l’intriguent
à
n’en pas finir. Quand il est très fatigué, il veut voir encore cette
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’aveu qu’il en consent l’attache plus secrètement
à
son aventure. Nous vivons dans un décor flamboyant de glaces. À chaq
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Nous vivons dans un décor flamboyant de glaces.
À
chaque pas, on offre à Stéphane sa tête, son portrait en pied. Il se
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écor flamboyant de glaces. À chaque pas, on offre
à
Stéphane sa tête, son portrait en pied. Il se voit dans l’acte de se
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opre regard ? Il n’y a plus que cette incantation
à
soi-même qui pourrait lui rendre la certitude d’être. Mais il s’épuis
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perstitions. Enfin cette expérience folle le mène
à
une découverte sur les sept sens de laquelle il convient de méditer :
257
Cette histoire idiote, d’ailleurs vraie, se borne
à
décrire l’aspect psychologique d’une aventure qui en a bien d’autres,
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besoin de définir, par défiance envers les dieux.
À
chaque regard dans notre miroir, nous perdons une Eurydice. Les miroi
259
e dans d’autres yeux, c’est pourquoi il fait peur
à
certaines femmes. Un soir, après quelques alcools et un échange de p
260
comme on meurt dans une naissance. Stéphane naît
à
l’amour et à lui-même conjointement. Plusieurs ivresses l’ont envahi
261
rt dans une naissance. Stéphane naît à l’amour et
à
lui-même conjointement. Plusieurs ivresses l’ont envahi bruyamment, b
262
i reçoivent en même temps leur réponse, il répète
à
plusieurs reprises : « Je ne sais pas : je suis !… Je ne sais plus… m
263
nt pour abaisser tous les regards. Stéphane rendu
à
la santé écrivait : « Ton visage me cache tous les miroirs » — à une
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vait : « Ton visage me cache tous les miroirs » —
à
une femme qu’il aimait. n. Rougemont Denis de, « Miroirs, ou Comme
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arches de l’esprit humain qui confinent peut-être
à
l’Esprit et dont certains des plus purs d’entre nous se préparent à t
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certains des plus purs d’entre nous se préparent
à
tenter le climat, — j’avais rêvé sur ce passage de l’émouvante Bettin
267
ndément pour qu’aujourd’hui le hasard qui m’amène
à
Tubingue ne soit pas seulement un hasard… Hier, c’était la Pentecôte.
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isage de jeune fille qui rimait sagement des odes
à
la liberté… Et voici dans sa vie cette double venue de l’amour et du
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où j’ai vite découvert un « Friedrich Hölderlin »
à
côté d’un « Hypérion ». En cherchant, je trouverais bien aussi un « N
270
udiants au crâne rasé se promènent un roman jaune
à
la main. L’un après l’autre, dans cette paresse de jour férié, les cl
271
ombres, qui paraîtraient immenses s’ils n’étaient
à
demi encombrés d’armoires. Un couloir, la chambre. L’homme qui me con
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on de marbre) — Ça, c’est Diotima. » On rougirait
à
moins. — « Je ne puis pas parler de lui, ici à Francfort, écrivait Be
273
it à moins. — « Je ne puis pas parler de lui, ici
à
Francfort, écrivait Bettina, car aussitôt l’on se met à raconter les
274
cfort, écrivait Bettina, car aussitôt l’on se met
à
raconter les choses les plus affreuses sur son compte, simplement par
275
adre les lettres des amants, on propose le couple
à
l’admiration des écoliers en promenade, et le guide désigne familière
276
milier, paisible au soleil. Il passait des heures
à
cette fenêtre, à marmotter. Vingt-sept ans dans cette chambre, avec l
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au soleil. Il passait des heures à cette fenêtre,
à
marmotter. Vingt-sept ans dans cette chambre, avec le bruit de l’eau
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ne vient pas tant de visiteurs, et seulement de 2
à
4… Une rue étouffée entre des maisons pointues et les contreforts de
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de café au bord du Neckar, sous les marronniers.
À
quatre heures, l’orchestre s’est mis à jouer des ringues charmantes,
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rronniers. À quatre heures, l’orchestre s’est mis
à
jouer des ringues charmantes, jazz et clarinette, chansons de mai. Le
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dans la musique. Je n’aime pas les jeunes Doktors
à
lunettes, en costume de bain, qui pagayent vigoureusement, les dents
282
fil de l’eau, ce qui est le comble des vacances.
À
une table voisine, des adolescents balafrés font des signes énergique
283
s adolescents balafrés font des signes énergiques
à
une compagnie de cavaliers qui passe devant la statue d’Eberhard le B
284
Lui aussi a vécu dans cette ville, tout semblable
à
ces théologiens aux yeux voilés, aux pantalons trop courts, qui se pr
285
Il a eu tort, sans doute. Tout le monde s’accorde
à
trouver malsain ce genre de tentatives : cela ne peut que mal finir.
286
utorisé des générations de « bourgeois cultivés »
à
faire la bête dès qu’il s’agit de l’âme. Dans la bouche de certains,
287
onc que l’un des deux soit absurde, de ces mondes
à
mes yeux soudain simultanés ?… Le tragique de la facilité, c’est qu’
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comme elle paraît ici bien établie, triomphante,
à
beau fixe. Pourquoi troubler le miroir innocent de ces eaux, ces âmes
289
miroir innocent de ces eaux, ces âmes indulgentes
à
leur banalité ? Est-ce qu’ils ne soupçonnent jamais rien ? Ou bien, p
290
insuffisant, transitoire, allusif. Tout se remet
à
signifier l’absence. 11. Bettina von Arnim-Brentano : Die Günderod
291
1930)p I Depuis le temps qu’on tire du canon
à
son perdu depuis le temps que sonnent les marées à flots perdus sous
292
son perdu depuis le temps que sonnent les marées
à
flots perdus sous la coupole errante des prières à dieux perdus. II
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flots perdus sous la coupole errante des prières
à
dieux perdus. II Je ne sais pas où tu m’entends mais ces hauts mur
294
rs des messages et des sanglots perdus qui rôdent
à
la recherche d’un corps faible. Je ne sais pas où tu m’attends mais
295
lôt voici ton heure au regard le plus pur je suis
à
toi dans le triomphe du silence sereine tu es toujours plus sereine i
296
op profond pour te voir ? Maintenant je suis seul
à
redescendre au jour dans l’aube sans refuges… VI Prisonnier de la n
297
En vérité, ce temps est peu propice au mépris et
à
l’adoration : où que se portent nos regards, ils rencontrent des tale
298
regards, ils rencontrent des talents distingués.
À
cet ordre d’ambition convient seule l’activité de la critique. Trois
299
ds écrivains — Claudel, Gide, Valéry… — suffisent
à
nous rassurer sur la valeur littéraire de l’époque, mais non sur le s
300
re de l’époque, mais non sur le sort de l’esprit.
À
côté d’eux, s’écrient nos auteurs, « qu’on nous montre un seul França
301
pas le cœur sur les lèvres, qui ait quelque chose
à
dire, ou une qualité, une richesse d’âme comparable à celle d’un Goet
302
re, ou une qualité, une richesse d’âme comparable
à
celle d’un Goethe ou simplement d’un Rilke, par exemple… » — Exigence
303
e également démesurés, mais combien sympathiques,
à
l’heure où tout le monde exagère, à qui mieux mieux dans le sens de l
304
sympathiques, à l’heure où tout le monde exagère,
à
qui mieux mieux dans le sens de la médiocrité spécifiquement français
305
et je suppose que Beausire et Simond se livrèrent
à
ce petit jeu avant d’écrire —, que voyons-nous en effet ? Une grande
306
monde ; des jeunes gens qui ont fait leurs études
à
la Nouvelle Revue française , et qui ont, sur un tas de sujets pas i
307
ure de ses œuvres, si M. Brunschwicg croit ou non
à
la divinisation finale de l’homme par le progrès des sciences exactes
308
rois, comme disent beaucoup de gens, qui persiste
à
passer pour un écrivain ; alors qu’il est plutôt ce qu’autrefois l’on
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ilieux » littéraires, l’un parce qu’il croit tout
à
fait, l’autre parce qu’il ne croit pas du tout, le troisième parce qu
310
u rendre inoffensifs. Il se pourrait très bien qu’
à
cette génération ne soit échue qu’une œuvre de critique, impitoyable
311
out fut terminé, l’on interdit l’entrée du palais
à
nos trois amis (qui pourtant n’eussent pas demandé mieux que de recon
312
critique d’un certain état d’esprit moins facile
à
formuler qu’à décrire dans ses effets, et qui paraît affecter d’un co
313
certain état d’esprit moins facile à formuler qu’
à
décrire dans ses effets, et qui paraît affecter d’un commun penchant
314
ssieurs — et qui pensent — ont la chance de vivre
à
l’une des époques les plus violentes de l’histoire humaine ; ils assi
315
s violentes de l’histoire humaine ; ils assistent
à
des bouleversements sociaux, moraux et surtout spirituels d’une porté
316
s pour ne point se laisser troubler. Ils tiennent
à
leurs petites inquiétudes domestiquées. Ils sont toujours pressés, ch
317
r génie que l’on sait se chargent de tout réduire
à
la raison, y compris la Révolution, thème rhétorique, y compris la Re
318
u’on s’y dévoue. Mais quoi ! cela peut vous mener
à
crever de faim, ce qui ne se porte plus, — voire même à paraître ennu
319
er de faim, ce qui ne se porte plus, — voire même
à
paraître ennuyeux13… Ils recherchent tous un équilibre, le trouvent b
320
n fait le tour des galeries du Lido : bien décidé
à
ne rien acheter qui mette en péril le budget mensuel. Ô sens de la me
321
D’ailleurs, c’est bien simple, si vous persistez
à
dédaigner cette vertu qu’il est vraiment trop facile de nommer l’avar
322
cile de nommer l’avarice française, il vous reste
à
choisir entre le sort de Nietzsche et celui de Schiller. Romancer la
323
e fait même de s’y essayer définit ce qu’on nomme
à
Paris prétention. Méditez un peu cette note de Beausire : « Barrès se
324
mposait de longues marches. Mais ne demandons pas
à
Barrès de quitter sa chambre, son cigare ou son moi. » 8. « La Franc
325
iterai deux petites phrases qui suffisent presque
à
situer la position d’attaque de nos auteurs : « Tout créateur néglige
326
. Ah ! très bien ! Mais qu’ensuite on fasse appel
à
Valéry ou au Surhomme, jamais absent d’ici, et je reprends ma liberté
327
-ce point oublier que l’existence du Christ donne
à
« l’humaine liberté » des limites d’une nature que Léonard ne soupçon
328
de valeurs « arbitraire », mais obligent l’homme
à
« assumer » d’autant plus héroïquement sa vérité — une vérité qu’il d
329
lèmes qu’il se pose sont le meilleur de l’homme —
à
condition qu’il les surmonte. « Car l’homme est quelque chose qui doi
330
nt pas insignifiants, voilà qui suffira peut-être
à
le justifier aux yeux de quelques-uns. Paris, avril 1930. 13. C’est
331
« Vos fantômes ne sont pas les miens… » [Réponse
à
l’enquête « Les vrais fantômes »] (juillet 1930)s t I Vos fantômes
332
ion entre « choses » et « fantômes » est relative
à
des habitudes individuelles, en dehors de quoi je ne lui vois pas de
333
on est assez indiscrète. II Il y aurait beaucoup
à
dire sur l’admiration dont certains littérateurs français témoignent
334
er, au hasard, des incantations tout juste bonnes
à
évoquer la basse pègre du monde spirituel. Ce n’est pas en détraquant
335
passant nos sens par notre intelligence, celle-ci
à
son tour par une volonté qui l’oriente vers certains états dont il ar
336
le une déficience de méthode, laquelle correspond
à
une certaine sécheresse d’âme. Car on ne voit que ce qu’on mérite. —
337
l’esprit parviendra par sa puissance d’adoration,
à
se créer une part angélique. III L’amour, loin de causer une « désor
338
auser une « désorganisation du moral », multiplie
à
nos yeux les correspondances. Comprenons à ce signe qu’il nous transp
339
tiplie à nos yeux les correspondances. Comprenons
à
ce signe qu’il nous transporte dans un monde plus hautement organisé,
340
é des choses mesurait seulement notre impuissance
à
les aimer.) Dès lors, il ne s’agira plus de réduire les fantômes qui
341
psychologie. s. Rougemont Denis de, « [Réponse
à
une enquête] Vos fantômes ne sont pas les miens… », Raison d’être, Pa
342
re, Paris, juillet 1930, p. 7-8. t. Les réponses
à
cette enquête, par Raoul Benveniste, Carlo Suarès, Joë Bousquet, Abel
343
listes et des charlatans ont hasardé des réponses
à
cette interrogation que posent tacitement toute forme de vie, et expl
344
expériences particulières, telles que les rêves (
à
l’état normal) ou les hallucinations (à l’état pathologique), pour pr
345
es rêves (à l’état normal) ou les hallucinations (
à
l’état pathologique), pour prendre des états concrets. »