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herlant, le sport et les jésuites (9 février 1924)
a
M. de Montherlant est considéré par plusieurs comme l’un des hérit
2
ittéraire : une leçon d’énergie. Il se pique de n’
avoir
pas connu, jusqu’à ce jour au moins, cette inquiétude libératrice que
3
on premier livre, il s’est montré tout entier, il
a
bravement affirmé son unité. Car le temps n’est plus, où les jeunes g
4
quée encore et nuancée jusqu’à l’ennui. La guerre
a
donné le coup de grâce à cet esthétisme énervant qu’on appelle symbol
5
tisme énervant qu’on appelle symbolisme ; et elle
a
donné naissance à la doctrine de M. de Montherlant, qui en est sortie
6
utre philosophie est celle de l’antique Rome, qui
a
inspiré le catholicisme, la Renaissance, le traditionnisme et le nati
7
arquons toutefois cette séparation, que Maurras n’
a
pas faite aussi franchement, du catholicisme et du christianisme, le
8
n’est décidément pas philosophe. Peut-être ne lui
a-t
-il manqué pour le devenir que le temps de méditer : il a quitté le co
9
nqué pour le devenir que le temps de méditer : il
a
quitté le collège jésuite pour la tranchée, puis « le sport l’a saisi
10
llège jésuite pour la tranchée, puis « le sport l’
a
saisi aux pattes de la guerre encore contus de huit coups de griffes
11
chaud de l’étreinte du fauve merveilleux ». Il n’
a
pas eu le temps de se ressaisir, le sport prolongeant pour lui, d’une
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de l’étreinte du fauve merveilleux ». Il n’a pas
eu
le temps de se ressaisir, le sport prolongeant pour lui, d’une façon
13
façon obsédante, le rythme de la guerre. Du moins
a-t
-il ainsi évité le choc fatal pour tant d’autres du guerrier et du bou
14
être administrés ensemble. L’opération faite, il
a
pourtant fallu la justifier, ce qui n’a pas été sans quelques tours d
15
faite, il a pourtant fallu la justifier, ce qui n’
a
pas été sans quelques tours de passe-passe de logique, admirablement
16
erlant est justement un des premiers Français qui
ait
compris que le but du sport n’est pas la performance, mais le style e
17
désignés… ». Voici passer un coureur : « À peine
a-t
-il touché la piste d’herbe, c’est une allégresse héroïque qu’infuse à
18
es assez fortes pour pouvoir tout lire, et il n’y
aura
plus besoin de roman catholique. » C’est ce qu’on pourrait appeler un
19
e s’arrange de soi-même. ⁂ M. de Montherlant, qui
a
quitté le stade, se rendra mieux compte à distance de la contradictio
20
etenue de l’âge mûr, cette « limitation » que lui
ont
enseigné le sport et les anciens. J’admets que ses « idées générales
21
ntherlant légitime une telle « simplification ».
a
. Rougemont Denis de, « [Compte rendu] M. de Montherlant, le sport et
22
cisme de David et d’Ingres, les peintres français
ont
accompli, durant le xixe siècle, une exploration merveilleuse dans l
23
s à leur point de départ. Mais leurs recherches n’
ont
pas été vaines. Ils en reviennent chargés de chefs-d’œuvre, et plus c
24
nt l’avènement d’un classicisme nouveau. M. Meili
a
mis en évidence cette courbe de la peinture moderne avec une netteté
25
ief remarquable. Les œuvres de cet artiste, qu’on
a
pu voir à la Rose d’Or témoignaient de ces mêmes qualités : car la fa
26
des « Amis de la pensée protestante ». M. Guisan
avait
choisi un sujet qui permet de façon particulièrement frappante la com
27
es. Primitivement, le Saint est un homme que Dieu
a
mis à part par grâce pour qu’il serve. Mais très vite on étend l’appe
28
ontinue à faire des saints, tandis que ce terme n’
a
plus qu’un sens relatif pour nous protestants. Est-ce là nous juger ?
29
là nous juger ? Les catholiques nous reprochent d’
avoir
méconnu l’élément de grandeur morale que les saints maintiennent dans
30
me ce missionnaire et cette diaconesse ? S’il n’y
a
pas de saints protestants, il existe des saints dans le protestantism
31
ns, il ne peut exister de saint véritable. Il n’y
a
pas de saints, mais il faut être parfait. Tel est l’enseignement de J
32
t l’enseignement de Jésus, telle est la pensée qu’
a
voulu restaurer le protestantisme. La place nous manque pour louer co
33
s à Sainte-Croix, mais à Aubonne. Un plein succès
a
répondu à cette innovation. Le sujet de la première partie des confér
34
x ouvriers de Paris, Clerville et Janson, dont il
a
eu l’occasion de partager les conditions de vie et qui nous parlèrent
35
ouvriers de Paris, Clerville et Janson, dont il a
eu
l’occasion de partager les conditions de vie et qui nous parlèrent l’
36
issionnaire dans ces milieux, comme M. Terrisse l’
avait
fait le soir avant pour les milieux d’ouvriers noirs au Cap. Sans tou
37
de partis, avec une passion contenue d’hommes qui
ont
vu, qui ont souffert, et qui ne se payent plus de mots ni d’utopies,
38
vec une passion contenue d’hommes qui ont vu, qui
ont
souffert, et qui ne se payent plus de mots ni d’utopies, Clerville, J
39
e mots ni d’utopies, Clerville, Janson et Brémond
ont
su arracher leurs auditeurs de leur lit de préjugés pour les placer v
40
trois jours, cela peut paraître excessif à qui n’
a
pas connu l’atmosphère particulière à ces rencontres. Rien de plus aé
41
és de Janson, de Brémond, j’en sais plusieurs qui
ont
ainsi « lâché » pas mal de préjugés en matières sociales. Mais ce qui
42
les. Mais ce qui est peut-être plus important, on
eut
l’impression, durant les discussions entre de Saussure et Bertrand, q
43
ine forêt, où Henriod debout sur un tronc coupé n’
eut
pas trop de toute sa souplesse pour maintenir l’équilibre des discuss
44
, vint annoncer qu’on était libre — comme si on l’
avait
attendu pour le manifester ! — et qu’il suffisait de souscrire à la b
45
re de la conférence3 pour savoir tout ce que je n’
ai
pas dit dans ces quelques notes. 3. Il suffit encore : f 2.50, nom
46
— ici, je tape du pied —, ces désirs, ce corps… J’
ai
un passé à moi, un milieu, des amis, ce tic. Mais encore, tant d’autr
47
squement les éléments désaccordés de ce moi que j’
avais
tant choyé. « Maintenant, m’écriai-je — c’était un des premiers jours
48
rétendre les résoudre, mais que je dois feindre d’
avoir
résolus : c’est ce qui s’appelle vivre. Problème de Dieu, à la base.
49
i s’appelle vivre. Problème de Dieu, à la base. J’
aurai
garde de m’y perdre au début d’une recherche qui n’a que ce but de me
50
arde de m’y perdre au début d’une recherche qui n’
a
que ce but de me rendre mieux apte à vivre pleinement. En priant, je
51
nt. En priant, je m’arrête parfois, heureux : « J’
ai
donc la foi ? » Mais c’est encore une question… Je crois qu’il ne fau
52
peut dicter que les gestes les plus favorables. J’
ai
d’autres instincts et je n’entends pas tous les cultiver pour cela se
53
les prennent un caractère de certitude qu’elles n’
avaient
pas encore en moi. C’est en quoi ma sincérité est tendancieuse. 5. Q
54
tions nécessaires, défauts auxquels Montherlant n’
a
pas toujours échappé, mais qu’il domine dans l’ensemble et entraîne d
55
uissante à la fois et désinvolte de son récit. On
a
souvent parlé d’excès de lyrisme à propos des premiers ouvrages de Mo
56
ière descendante, les prunelles laiteuses du dieu
avaient
un reflet bleu clair, soudain inquiètes à l’approche de l’inconnu. N
57
ent naturel ce cri de sagesse orgueilleuse : « Qu’
avons
-nous besoin d’un autre amour que celui que nous donnons ? » ⁂ Il est
58
la gravité que dans les choses voluptueuses, je n’
ai
pas dit les choses sentimentales. Le tragique de la vie ne lui échapp
59
la chenille. » (Évolution créatrice, p. 188) Je n’
ai
pas la place de citer ici plusieurs autres passages qui préciseraient
60
t au pas des Cascine. Vers sept heures, il n’y en
eut
presque plus. Nous étions seuls sur le pavé qui exhalait sa chaleur,
61
é dans une beauté que saluent tant de souvenirs n’
a
d’autre nom que celui de l’instant, ô mélodieuse lassitude. Vivre ain
62
silence qui s’impose à nos pensées. Ici la vie n’
a
presque plus de sens, comme le fleuve. Elle n’est qu’odeurs, formes m
63
ne barre droite au travers d’un tableau. Nos yeux
ont
regardé longtemps — où va l’âme durant ces minutes ? — jusqu’à ce que
64
de sommeil. Une lampe dans la maison blanche nous
a
révélé proche la nuit. Nous nous sommes retournés vers la ville. Fle
65
i donc d’ouvrir le journal. Les Petites nouvelles
ont
un pouvoir tyrannique sur mon esprit. Non que cela m’intéresse au fon
66
d’annonces. On m’apporta une liqueur. Et quand j’
eus
fini de boire, mes pensées plus rapides s’en allèrent un peu vers l’a
67
jaquettes de couleur pour ma femme… Mais l’homme
avait
posé son journal. Soudain, portant la main à son gilet, il en retira
68
nouveau, puis avec une légère exaltation : — Vous
avez
gagné, c’est admirable, ah ! mon Dieu, je vous remercie, Monsieur… Il
69
ion j’ouvre sans cesse à ta course aveugle ; tu n’
aurais
pas trouvé ça tout seul, avec tes airs pessimistes. De nouveau, d’un
70
pour durer, et tu te réjouissais, parce que tu n’
as
pas beaucoup d’imagination, et que tu es un pauvre vaudevilliste qui
71
’amour — ô vertige sans prix du lâchez-tout ! Ils
ont
inventé les caisses d’épargne, monuments d’une bassesse morale inconc
72
nce à concevoir un autre bonheur que celui qu’ils
ont
reçu de papa-maman et l’Habitude, leur marraine aux dents jaunes. Ah
73
qui fait des soirs si doux aux amants quand ils n’
ont
plus que des baisers au goût d’adieu, et l’avenir où se mêlent incert
74
e saurai jamais rien… (sinon qu’au lendemain je n’
avais
plus un sou). Je n’ai jamais revu l’étranger. Quelquefois je songe à
75
non qu’au lendemain je n’avais plus un sou). Je n’
ai
jamais revu l’étranger. Quelquefois je songe à ses paroles — ou peut-
76
ais cela ne suffit plus à m’en délivrer. Ma vie m’
a
repris, je ne suis pas heureux. Je sais très bien que je devrais tent
77
de l’Université, en introduisant le conférencier,
a
fait allusion aux divers points de vue auxquels on a pu se placer pou
78
ait allusion aux divers points de vue auxquels on
a
pu se placer pour juger la révocation. M. Esmonin, lui, se place au p
79
t un des actes les plus vexatoires que l’histoire
ait
enregistrés. Après avoir fait un tableau de la France de l’édit, vict
80
vexatoires que l’histoire ait enregistrés. Après
avoir
fait un tableau de la France de l’édit, victorieuse dans la guerre de
81
e facilement convaincre. D’ailleurs, les jésuites
ont
déjà réussi à « tourner » l’édit par mille arguties juridiques. Et le
82
ans une lettre à Louvois, de ce que « les dragons
ont
été les meilleurs prédicateurs de notre Évangile ». Et les persécutio
83
Évangile ». Et les persécutions contre ceux qui n’
ont
commis d’autre crime que de « déplaire au roi » vont reprendre de plu
84
iques autorisés. Du benjamin, Eugène Bouvier, qui
a
25 ans, jusqu’à André Evard, qui en a près de 50, si les peintres don
85
ouvier, qui a 25 ans, jusqu’à André Evard, qui en
a
près de 50, si les peintres dont nous allons parler méritent d’être a
86
inspiration neuve, d’origine germanique, mais qui
a
choisi de s’astreindre à la voluptueuse rigueur latine, et qui tout e
87
et qui tout en s’épurant dans des formes claires
a
su les renouveler. Il nous apporte aussi cet élément de vitalité comb
88
une initiative comme celle de Neuchâtel 1927 7 il
aura
bien mérité sa place parmi les artistes neuchâtelois. Actuellement, M
89
lle d’hôtel en collaboration avec Paul Donzé. Qui
eût
cru que ce paysagiste plutôt impressionniste s’astreindrait jamais au
90
e et qui voient plus loin qu’on ne croit, mais il
a
toujours l’air de songer à la Hollande, sa seconde patrie si la peint
91
Comme peintre religieux, il se cherche encore. On
a
pourtant l’impression, à voir ses dernières toiles, d’une plus grande
92
mélange de Rops et d’Ensor ; pensait-on… Déjà il
avait
des disciples (Madeleine Woog, G. H. Dessoulavy)… Mais déjà paraissai
93
aient dans les Voix (cette courageuse revue qu’il
avait
fondée avec J. P. Zimmermann) des dessins d’un dynamisme impétueux ré
94
rles Humbert livré à sa fougue originale. Il y en
a
plus encore chez un Aurèle Barraud. Il suffit de le voir peint par lu
95
e cou robuste, les mains d’un si beau dessin, qui
ont
du poids et nulle lourdeur, tout cela communique une impression de pu
96
lise, mais il aime caresser la reliure qu’il doit
avoir
faite lui-même. Car il est artisan, dans le beau sens ancien du terme
97
son petit bonhomme de chemin sans se douter qu’il
avait
pris quelques années d’avance sur ses contemporains. Un jour les jeun
98
peu des choses bien curieuses sur son compte. Il
a
fait de la pâtisserie, mais on m’assure qu’il se nourrit de noix et d
99
venir de Charles Harder, qui est mort jeune, sans
avoir
pu donner toute sa mesure. Il a laissé surtout des dessins, d’une sûr
100
t jeune, sans avoir pu donner toute sa mesure. Il
a
laissé surtout des dessins, d’une sûreté un peu traditionnelle, d’un
101
ne, un sculpteur qui saura s’imposer. Léon Perrin
a
compris tout le parti qu’on pouvait tirer des principes cubistes dans
102
inement sa vie propre. Depuis, Léon Perrin semble
avoir
évolué vers une plus grande harmonie de lignes. Je pense surtout à se
103
n de style donnée par le cubisme aux artistes qui
ont
su se dégager de son outrance théorique. C’est dans la manière cubist
104
Notre revue n’est certes pas complète. Mais elle
a
du moins l’avantage de grouper des artistes qui, par le fait des circ
105
, notre but serait suffisamment atteint si nous n’
avions
fait qu’affirmer l’existence et la vitalité d’une jeune peinture orig
106
à Vienne pour fuir l’Amérique. Mais les Viennois
avaient
fui dans les opérettes de Strauss, qu’on ne trouve plus nulle part. D
107
ologie de nos sentiments et de nos actes. Donc, n’
ayant
pas renoncé à certaine idée que j’avais d’un romantisme viennois, je
108
. Donc, n’ayant pas renoncé à certaine idée que j’
avais
d’un romantisme viennois, je fus conduit, par une sorte de compromis
109
venir de Gérard de Nerval. Mais je pense que je n’
avais
même pas prononcé intérieurement ce nom lorsque je m’assis dans l’omb
110
s, une fois de plus manquait le rendez-vous que j’
avais
demandé au hasard d’arranger. Mais le thème de la Barcarolle s’empare
111
que vous êtes tout près de comprendre… Mon voisin
avait
parlé tout haut ; personne pourtant ne se détournait. Comment pouvais
112
e détournait. Comment pouvais-je être le seul à l’
avoir
entendu ? — C’est, me répondit-il, que seul vous venez d’atteindre au
113
otre souffrance… Mais le temps approche où vous n’
aurez
plus besoin de souffrir pour comprendre. Le faisceau de lumière quitt
114
ns son collier de barbe noire. Je sentis que je l’
avais
déjà reconnu. Il portait une cape bleu sombre, à la mode de 1830, qui
115
ait passer pour une élégance très moderne. Il n’y
avait
dans toute sa personne rien de positivement démodé ; je n’eus même pa
116
te sa personne rien de positivement démodé ; je n’
eus
même pas le sentiment de quoi que ce soit d’immatériel. D’ailleurs le
117
ce soit d’immatériel. D’ailleurs le trouble où m’
avait
jeté la première reconnaissance empêcha ma raison d’intervenir entre
118
l’air de ne pas trop s’amuser. — Ceci du moins n’
a
guère changé, dis-je, songeant aux Amours de Vienne. — Certes, répond
119
que ce soit. Cette ville, qui est toute caresses,
a
peur de l’étreinte… C’est d’ailleurs une chose que je comprends assez
120
ésespérément à ses manches. De terreur, le homard
avait
rougi : il conserva toute la nuit une magnifique couleur orangée. Gér
121
inconstance ne se pose plus. Vous le savez, je n’
ai
aimé qu’une femme — au plus deux, en y réfléchissant bien, mais peut-
122
eux attributs différents. Toutes les femmes qui m’
ont
retenu un instant, c’était parce qu’elles évoquaient cet amour, c’éta
123
e n’était qu’un regard, un certain regard, mais j’
ai
su en retrouver la sensation jusque dans les choses — et c’est cela s
124
: « Vous êtes bien gentils, messieurs ! » Il n’y
avait
plus qu’à lui prendre chacun un bras, une femme pour deux hommes — et
125
de plaisir — autre façon de parler. On dit que j’
ai
vécu d’illusions, avouez que les miennes étaient de meilleure qualité
126
laisir. Ils prennent au hasard des liqueurs qui n’
ont
pas été préparées pour leur soif. Ils ne savent plus les signes ni le
127
-il doucement, pauvre colombe dépareillée, vous n’
avez
pas de ressemblance, et c’est ce qui vous perdra. » La pauvre fille n
128
llement la belle effarée, et nous sortîmes, après
avoir
délivré le homard qui, laissé au vestiaire, y était l’objet de vexati
129
lire les signes. » Comme je ne répondais rien : «
Avez
-vous sommeil ? demanda-t-il. Moi pas. D’ailleurs j’ai oublié mes clef
130
ous sommeil ? demanda-t-il. Moi pas. D’ailleurs j’
ai
oublié mes clefs il y a très, très longtemps… Et pas de Lune ce soir,
131
aisait du Gérard ». Les cocktails du Moulin-Rouge
avaient
peu à peu envahi notre sang. Nos pensées devenaient légères comme des
132
outes les formes animales. Pour lui, les choses n’
ont
d’intérêt que par les rapports qu’il leur devine avec la réalité extr
133
enait nerveux et que depuis quelques semaines, il
avait
dû le mettre au caviar. Il en demanda donc une petite portion et la f
134
s’empila dans des autos ; en dix minutes, il n’y
eut
plus personne, la place s’éteignit. Mais Gérard ? Ses yeux s’étaient
135
en bandeaux, au teint pâle, l’air d’autrefois. Il
avait
murmuré : Marie Pleyel. Quand la place se fut apaisée, je m’aperçus q
136
e lui donne, en son temps, sa petite part. On lui
a
expliqué qu’il fallait la mériter et tâcher de devenir quelqu’un. En
137
de rentrer en lui-même. « Il se ramène en soi, n’
ayant
plus où se prendre » comme parle un de nos classiques. Repoussé par l
138
et là déclare froidement ne pas exister. Non : il
a
remarqué que l’époque peut être définie par l’abondance des autobiogr
139
t-on s’hypnotiser avec son propre regard ? Il n’y
a
plus que cette incantation à soi-même qui pourrait lui rendre la cert
140
miroirs. Stéphane est en train de se perdre pour
avoir
voulu se constater. Va-t-il découvrir aussi qu’on ne comprend que ce
141
uit par la négation de l’invérifiable. Stéphane n’
a
pas eu confiance. Or la personnalité est un acte de foi : Stéphane ne
142
r la négation de l’invérifiable. Stéphane n’a pas
eu
confiance. Or la personnalité est un acte de foi : Stéphane ne sait p
143
rire l’aspect psychologique d’une aventure qui en
a
bien d’autres, d’aspects. Il est bon que le lecteur dérisoirement tro
144
lecteur dérisoirement troublé par la crainte de n’
avoir
pas saisi le sens véritable d’un texte, trouve parfois de cette incom
145
chappe, qu’il y voie une de ces marques. Stéphane
a
oublié jusqu’au mot de prière. Orphée perd Eurydice par scepticisme,
146
et à lui-même conjointement. Plusieurs ivresses l’
ont
envahi bruyamment, bâillonnent sa raison, l’empêchent de protester co
147
tour de Hölderlin (15 juillet 1929)o « Je lui
ai
raconté qu’il habite une chaumière au bord d’un ruisseau, qu’il dort
148
au murmure de l’eau ; la Princesse de Homburg lui
a
fait cadeau d’un piano dont il a coupé les cordes, mais pas toutes, e
149
e de Homburg lui a fait cadeau d’un piano dont il
a
coupé les cordes, mais pas toutes, en sorte que plusieurs touches son
150
nant sa lettre sur Hölderlin : « Ce piano dont il
a
cassé les cordes, c’est vraiment l’image de son âme ; j’ai voulu atti
151
les cordes, c’est vraiment l’image de son âme ; j’
ai
voulu attirer là-dessus l’attention du médecin, mais il est plus diff
152
d’entre nous se préparent à tenter le climat, — j’
avais
rêvé sur ce passage de l’émouvante Bettina, rêvé sans doute assez pro
153
gue de feu qui s’est posée sur Hölderlin et qui l’
a
consumé… Digne ? — Un adolescent au visage de jeune fille qui rimait
154
e. Il y a là une station de canots de louage où j’
ai
vite découvert un « Friedrich Hölderlin » à côté d’un « Hypérion ». E
155
tionne-t-il, méfiant — bon, bon, parce qu’il y en
a
qui viennent, n’est-ce pas, ils ne savent pas trop qui c’était… Alors
156
affreuses sur son compte, simplement parce qu’il
a
aimé une femme, pour écrire Hypérion, et pour les gens d’ici, aimer,
157
nd accès de fièvre… L’agrément de ce monde, je l’
ai
vécu. Les joies de la jeunesse, voilà si longtemps, si longtemps
158
esse, voilà si longtemps, si longtemps qu’elles
ont
fui. Avril et mai et juin sont lointains, Je ne suis plus rien, j
159
ie » — et cet aveu mystérieux : « La perfection n’
a
pas de plainte »… Vivait-il encore ? Ce lieu soudain m’angoisse. Mais
160
rfois de ces grandes questions naïves.) Lui aussi
a
vécu dans cette ville, tout semblable à ces théologiens aux yeux voil
161
l lui est arrivé quelque chose de terrible, où il
a
perdu son âme. Et puis il n’est revenu qu’un vieux corps radotant. —
162
radotant. — Qu’en pensez-vous, bonnes gens ?… Il
a
eu tort, sans doute. Tout le monde s’accorde à trouver malsain ce gen
163
adotant. — Qu’en pensez-vous, bonnes gens ?… Il a
eu
tort, sans doute. Tout le monde s’accorde à trouver malsain ce genre
164
ntreuse de Pascal : le « Qui veut faire l’ange… »
a
autorisé des générations de « bourgeois cultivés » à faire la bête dè
165
ent bénéficiaires. Ah ! vraiment les malins ! qui
ont
préféré faire tout de suite la bête : comme cela on est mieux pour do
166
e fièvre, — cette semaine de leur jeunesse où ils
ont
cru pressentir de grandes choses généreuses autour d’eux… Cela s’oubl
167
dans la douceur du feu et de la joie. V Oh qui
a
retiré tes mains des miennes quand je te regardais trop profond pour
168
teurs, « qu’on nous montre un seul Français qui n’
ait
pas le cœur sur les lèvres, qui ait quelque chose à dire, ou une qual
169
rançais qui n’ait pas le cœur sur les lèvres, qui
ait
quelque chose à dire, ou une qualité, une richesse d’âme comparable à
170
écialistes de tout au monde ; des jeunes gens qui
ont
fait leurs études à la Nouvelle Revue française , et qui ont, sur un
171
rs études à la Nouvelle Revue française , et qui
ont
, sur un tas de sujets pas importants, des idées « pertinentes », comm
172
r des statues !) Tout d’un coup, trois hommes qui
ont
du cran. Deux qui viennent : Bernanos et Malraux ; un qui s’éloigne :
173
quelques-uns des meilleurs esprits que la France
ait
su rendre inoffensifs. Il se pourrait très bien qu’à cette génération
174
. 5. La critique est aisée, répètent ceux qui en
ont
peur, ceux-là mêmes, bien sûr, qui, sous prétexte de sa difficulté, r
175
maçon. Le maçon creusait et défonçait, or on lui
avait
commandé une maison. Nos trois compères se moquaient fort. Le journal
176
e moquaient fort. Le journaliste expliquait qu’on
eut
dû commencer par l’échafaudage. Le libéral déplorait que l’on défonçâ
177
entrée du palais à nos trois amis (qui pourtant n’
eussent
pas demandé mieux que de reconnaître, etc.) Actuellement, Nietzsche e
178
me intellectuel. Ces messieurs — et qui pensent —
ont
la chance de vivre à l’une des époques les plus violentes de l’histoi
179
nts et aussi peu tragiques que possible. « Il n’y
a
en eux aucun silence, aucune interrogation, aucune volonté supérieure
180
es Allemands ne les posent pas mieux ? Du moins n’
ont
-ils pas cette impudeur française de supprimer ce qu’ils ne peuvent ré
181
siduité et l’approbation de tous les prudents qui
ont
fait le tour des choses comme on fait le tour des galeries du Lido :
182
mbre, son cigare ou son moi. » 8. « La France… n’
a
pas su faire la révolution morale… parce qu’elle manque de sens moral
183
je reprends ma liberté. Beausire admire Léonard d’
avoir
« tracé peut-être pour toujours les limites de l’humaine liberté ». S
184
au point où cessent d’eux-mêmes nos bavardages. J’
ai
senti mes oreilles se déboucher, nous gagnons l’altitude. Les problèm
185
est-à-dire quand je suis dominé par le monde. Ils
ont
tous le même air absurde. Des fantômes d’une autre sorte, ceux-là tou
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ement de leur esprit ou de celui des autres. Nous
avons
vu des amateurs de pittoresque essayer, au hasard, des incantations t
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n dont nous reproduisons l’extrait suivant : « “Y
a-t
-il une faculté de perception indépendante des sens, qui, s’exerçant p
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mune ?” Depuis (et même avant) que Saint-Augustin
a
formulé cette question, qu’il n’osait résoudre, bien des mystiques, d
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des psychiatres, des moralistes et des charlatans
ont
hasardé des réponses à cette interrogation que posent tacitement tout