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rément purement littéraire : une leçon d’énergie.
Il
se pique de n’avoir pas connu, jusqu’à ce jour au moins, cette inquié
2
la recherche de la vérité. Dès son premier livre,
il
s’est montré tout entier, il a bravement affirmé son unité. Car le te
3
s son premier livre, il s’est montré tout entier,
il
a bravement affirmé son unité. Car le temps n’est plus, où les jeunes
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esthétisme énervant qu’on appelle symbolisme ; et
elle
a donné naissance à la doctrine de M. de Montherlant, qui en est sort
5
de l’après-guerre. ⁂ Deux philosophies, affirme-t-
il
, se disputent le monde. L’une vient de l’Orient, et insinue dans le m
6
r M. de Montherlant comme pour Maurras, est ce qu’
il
importe de sauvegarder, avant tout autre principe. Jusqu’ici, rien d’
7
t décidément pas philosophe. Peut-être ne lui a-t-
il
manqué pour le devenir que le temps de méditer : il a quitté le collè
8
manqué pour le devenir que le temps de méditer :
il
a quitté le collège jésuite pour la tranchée, puis « le sport l’a sai
9
es et chaud de l’étreinte du fauve merveilleux ».
Il
n’a pas eu le temps de se ressaisir, le sport prolongeant pour lui, d
10
n obsédante, le rythme de la guerre. Du moins a-t-
il
ainsi évité le choc fatal pour tant d’autres du guerrier et du bourge
11
autres du guerrier et du bourgeois. Dernièrement,
il
abandonna le stade et rentra dans le monde où nous vivons tous. Écœur
12
où nous vivons tous. Écœuré du désordre général,
il
cherche des remèdes, et nous tend les premiers qui lui tombent sous l
13
ent être administrés ensemble. L’opération faite,
il
a pourtant fallu la justifier, ce qui n’a pas été sans quelques tours
14
. « On se fait son unité comme on peut », avoue-t-
il
franchement. Il me semble bien paradoxal de vouloir unir dans une mêm
15
on unité comme on peut », avoue-t-il franchement.
Il
me semble bien paradoxal de vouloir unir dans une même philosophie la
16
eut oublier la partie doctrinaire de cette œuvre,
elle
ne lui est pas indispensable : « Ces simplifications valent ce que va
17
on idées générales, et j’avoue bien volontiers qu’
il
n’est pas une opinion sur le monde à laquelle je ne préfère le monde
18
ignés… ». Voici passer un coureur : « À peine a-t-
il
touché la piste d’herbe, c’est une allégresse héroïque qu’infuse à so
19
’air et le sol, dieux rivaux, se le disputent, et
il
oscille entre l’un et l’autre. Ainsi mon art, entre terre et ciel. Ma
20
e et posée, est pleine du désir de l’air. Danse-t-
il
sur une musique que je n’entends pas ? » — Mais plus que le corps en
21
accepte une règle ; on l’assimile, à tel point qu’
elle
n’est plus une entrave à la violence animale déchaînée dans le corps
22
te vision de la réalité, abnégation, sentiment du
devoir
de chacun envers l’ensemble (Montherlant insiste plutôt sur le sentim
23
. Le chef se dresse entre les dix qui sont à lui.
Il
dit : « Je ne demande pas qu’on m’aime. Je demande qu’on me soit dévo
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qu’on m’aime. Je demande qu’on me soit dévoué. »
Ils
disent : « Tu es notre capitaine. » Ces choses ne sont pas dites en v
25
n peut retenir, c’est la méthode, car je crois qu’
elle
sert mieux la démocratie que l’Église romaine, quoi qu’en pense M. de
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pense M. de Montherlant. Et voici, ô paradoxe, qu’
il
rejoint Kant, Kant qui écrit : « C’est sur des maximes, non sur la di
27
C’est sur des maximes, non sur la discipline, qu’
il
faut fonder la conduite des jeunes gens : celle-ci empêche les abus,
28
es filles assez fortes pour pouvoir tout lire, et
il
n’y aura plus besoin de roman catholique. » C’est ce qu’on pourrait a
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orale constructive » : porter l’effort sur ce qui
doit
être, et ce qui ne doit pas être tombera de soi-même. Ainsi l’athlète
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orter l’effort sur ce qui doit être, et ce qui ne
doit
pas être tombera de soi-même. Ainsi l’athlète à l’entraînement ne s’é
31
e. Ainsi l’athlète à l’entraînement ne s’épuise-t-
il
pas à combattre certaines faiblesses : il développe ses qualités, le
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puise-t-il pas à combattre certaines faiblesses :
il
développe ses qualités, le reste s’arrange de soi-même. ⁂ M. de Month
33
bâtie son œuvre. L’intéressant sera de voir ce qu’
il
sacrifiera, de la morale sportive ou de la morale jésuite. Mais enfin
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catholique. Et son lyrisme, encore un peu brutal,
il
saura le dompter, et atteindre au classicisme véritable. Voici un con
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tructeur, un entraîneur, et qui joue franc jeu. S’
il
faut lutter contre lui, nous savons qu’il observera les règles. Saluo
36
jeu. S’il faut lutter contre lui, nous savons qu’
il
observera les règles. Saluons-le donc du salut des équipes avant le m
37
part. Mais leurs recherches n’ont pas été vaines.
Ils
en reviennent chargés de chefs-d’œuvre, et plus conscients de leurs m
38
(contrairement à ce que pense souvent le public),
ils
préparent l’avènement d’un classicisme nouveau. M. Meili a mis en évi
39
intre. Souhaitons d’entendre encore M. Meili. Est-
il
besoin de souligner l’importance de telles prises de contact entre ar
40
un homme que Dieu a mis à part par grâce pour qu’
il
serve. Mais très vite on étend l’appellation de saint à ceux qui par
41
souplesse dont fait preuve l’Église d’alors quand
il
s’agit d’adapter des traditions antiques au dogme en formation. Au Mo
42
eur vie : mais Christ est le seul médiateur à qui
doit
s’adresser le culte, en son cœur, du croyant. Le centre de gravité re
43
é en Christ. — Comment l’Église catholique réagit-
elle
? En codifiant l’état de choses antérieur. Donc l’Église continue à f
44
c d’autant plus de force que « en situant tout le
devoir
chrétien dans l’accomplissement scrupuleux, joyeux et fidèle de la vo
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dèle de la vocation, le protestantisme affirme qu’
il
existe divers ordres de sainteté ». Cette mère qui s’est sacrifiée au
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te, comme ce missionnaire et cette diaconesse ? S’
il
n’y a pas de saints protestants, il existe des saints dans le protest
47
iaconesse ? S’il n’y a pas de saints protestants,
il
existe des saints dans le protestantisme. Mais il n’est pas de fin au
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il existe des saints dans le protestantisme. Mais
il
n’est pas de fin aux œuvres de Dieu. La sainteté parfaite ne commence
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imites les plus hautes de la vertu. Dans ce sens,
il
ne peut exister de saint véritable. Il n’y a pas de saints, mais il f
50
s ce sens, il ne peut exister de saint véritable.
Il
n’y a pas de saints, mais il faut être parfait. Tel est l’enseignemen
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de saint véritable. Il n’y a pas de saints, mais
il
faut être parfait. Tel est l’enseignement de Jésus, telle est la pens
52
estantisme. La place nous manque pour louer comme
il
conviendrait la clarté d’un exposé solidement documenté, et le scrupu
53
ule protestant, qui ne peut être un danger lorsqu’
il
n’est, comme ici, que la loyauté d’un esprit animé par une foi agissa
54
iences faites pendant le réveil de la Drôme, dont
il
est l’un des artisans les plus actifs. Pour remplacer un travail prom
55
deux ouvriers de Paris, Clerville et Janson, dont
il
a eu l’occasion de partager les conditions de vie et qui nous parlère
56
éré, au moral comme au physique. Chacun dit ce qu’
il
pense sans se préoccuper d’être bien pensant et les Romands recouvren
57
nt — mais oui, M. Journet — et je ne crois pas qu’
il
puisse se produire ailleurs qu’en terre romande. C’est l’esprit de li
58
s objections que chacun se faisait à part soi, qu’
ils
incarnaient les voix contradictoires d’un débat que tous menaient en
59
i on l’avait attendu pour le manifester ! — et qu’
il
suffisait de souscrire à la brochure de la conférence3 pour savoir to
60
que je n’ai pas dit dans ces quelques notes. 3.
Il
suffit encore : f 2.50, nom et adresse. f. Rougemont Denis de, « L’
61
ficiellement : nous comprenons que nos œuvres, si
elles
furent faites à l’image de notre esprit, le lui rendent bien dans la
62
irez qui je suis, mes amis ; quel est le vrai ? —
Ils
me proposent vingt visages que je puis à peine reconnaître. Reste le
63
le monde, — les choses, les faits, la vie, comme
ils
disent. Je me suis abandonné au jeu du hasard, jusqu’au jour où l’on
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asard, jusqu’au jour où l’on me fit comprendre qu’
il
n’est que le jeu de sauter follement d’une habitude dans une autre. I
65
e sauter follement d’une habitude dans une autre.
Il
ne me resta qu’une fatigue profonde ; je devins si faible et démuni,
66
détenir un secret très simple, et un peu narquois
ils
me considéraient avec une pitié curieuse : je me sentis nu, tout le m
67
e pitié curieuse : je me sentis nu, tout le monde
devait
voir en moi une tare que j’étais seul à ignorer, était-ce ma fatigue
68
d de tous les plaisirs, cette envie de rire quand
il
m’arrivait un ennui, cette incapacité à jouir de mes victoires, à ple
69
e force aveugle de violence s’était levée. Ce fut
elle
qui m’entraîna sur les stades où je connus quelle confiance sourde au
70
e voici devant quelques problèmes dont je sais qu’
il
est absolument vain de prétendre les résoudre, mais que je dois feind
71
ument vain de prétendre les résoudre, mais que je
dois
feindre d’avoir résolus : c’est ce qui s’appelle vivre. Problème de D
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i ? » Mais c’est encore une question… Je crois qu’
il
ne faut pas attendre immobile dans sa prière, qu’une révélation vienn
73
re arriverai-je à la vouloir, et c’est le tout. S’
il
est une révélation, c’est en me rendant plus parfait que je lui prépa
74
lui préparerai les voies. Agir ? Sur moi d’abord.
Il
ne faut plus que je respecte tout en moi. Je ne suis digne que par ce
75
n’entends pas tous les cultiver pour cela seul qu’
ils
sont naturels : la nature est un champ de luttes, de tendances vers l
76
s’oppose au perfectionnement de l’esprit, puisqu’
elle
ne permet que des associations suivant les directions de moindre rési
77
is d’abord rendu digne. L’époque nous veut, comme
elle
veut une conscience. Je fais partie d’un ensemble social et dans la m
78
e social et dans la mesure où j’en dépends, je me
dois
de m’employer à sa sauvegarde ou à sa transformation. Mais il y faut
79
oyer à sa sauvegarde ou à sa transformation. Mais
il
y faut une doctrine, me dit-on. L’avouerai-je, quand je médite sur un
80
t s’élever. Puis enfin la marée de mes désirs. Qu’
ils
viennent battre ce corps triste, qu’ils l’emportent d’un flot fou ! R
81
ésirs. Qu’ils viennent battre ce corps triste, qu’
ils
l’emportent d’un flot fou ! Revenez, mes joies du large !… Tiens, j’é
82
er, c’est se surpasser). J’entends des phrases qu’
il
ne faut pas encore comprendre — tout est si fragile —, mais je sais q
83
écrire des idées qui m’aideront. Une fois écrites
elles
prennent un caractère de certitude qu’elles n’avaient pas encore en m
84
rites elles prennent un caractère de certitude qu’
elles
n’avaient pas encore en moi. C’est en quoi ma sincérité est tendancie
85
ème, hors la religion. Un système n’est pas vrai,
il
est utile. C’est pourquoi je ne puis comprendre les excommunications
86
e sens envahi par un rythme impérieux au point qu’
il
faut que certaines voix en moi taisent leur protestation, étouffées p
87
aussi. Le sujet était périlleux : si particulier,
il
prêtait à des abus de pittoresque, de couleur locale, de détails tech
88
els Montherlant n’a pas toujours échappé, mais qu’
il
domine dans l’ensemble et entraîne dans l’allure puissante à la fois
89
a vie animale. Et n’est-ce pas justement parce qu’
il
est poète qu’il peut atteindre à pareille intensité de réalisme. Une
90
t n’est-ce pas justement parce qu’il est poète qu’
il
peut atteindre à pareille intensité de réalisme. Une perpétuelle palp
91
vie anime ce livre et lui donne un rythme tel qu’
il
s’accorde d’emblée avec ce qu’il y a de plus bondissant en nous ; en
92
récit) sent ce que sent la bête en même temps qu’
elle
. Et parce qu’il sait ce qu’elle va faire, il peut la dominer… : on ne
93
e sent la bête en même temps qu’elle. Et parce qu’
il
sait ce qu’elle va faire, il peut la dominer… : on ne vainc vraiment
94
en même temps qu’elle. Et parce qu’il sait ce qu’
elle
va faire, il peut la dominer… : on ne vainc vraiment que ce qu’on aim
95
qu’elle. Et parce qu’il sait ce qu’elle va faire,
il
peut la dominer… : on ne vainc vraiment que ce qu’on aime, et les vic
96
le horreur sacrée. Voici Alban devant une bête qu’
il
devra combattre le lendemain : « Salaud, cochon, saligaud ! » Il l’a
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horreur sacrée. Voici Alban devant une bête qu’il
devra
combattre le lendemain : « Salaud, cochon, saligaud ! » Il l’apostro
98
re le lendemain : « Salaud, cochon, saligaud ! »
Il
l’apostrophait ainsi tout bas, sur un ton révérenciel, et comme on dé
99
complissant sa destinée. Quelques secondes encore
elle
cligna des yeux et on vit sa respiration. Puis ses pattes se tendiren
100
t d’un câble de navire qu’on serre sur un treuil.
Elle
arriva avec emphase à la cime de son spasme, comme l’homme à la cime
101
e l’homme à la cime de son plaisir, et comme lui,
elle
y resta immobile. Et son âme divine s’échappa, pleurant ses jeux, et
102
d’un autre amour que celui que nous donnons ? » ⁂
Il
est impossible de ne voir dans les Bestiaires qu’une évocation de l’E
103
défauts qui tueraient tout autre que lui. Certes,
il
ne soulève directement aucun des grands problèmes de l’heure. La viol
104
d avec la vie. Ni métaphysicien, ni logicien, dit-
il
d’Alban — (de lui-même) — il n’« accroche » pas à ce qui est triste o
105
en, ni logicien, dit-il d’Alban — (de lui-même) —
il
n’« accroche » pas à ce qui est triste ou ennuyeux, que ce soit l’idé
106
mort ou les soucis politiques, sociaux, etc., et
il
ne met de la gravité que dans les choses voluptueuses, je n’ai pas di
107
ntales. Le tragique de la vie ne lui échappe pas.
Il
en parle, il le chante avec pathétique. Mais c’est parce qu’il est po
108
agique de la vie ne lui échappe pas. Il en parle,
il
le chante avec pathétique. Mais c’est parce qu’il est poète : le chan
109
il le chante avec pathétique. Mais c’est parce qu’
il
est poète : le chant fini, il n’y pense plus. On comprend qu’une tell
110
Mais c’est parce qu’il est poète : le chant fini,
il
n’y pense plus. On comprend qu’une telle attitude agace des gens qui
111
hent en gémissant ». Mais cette personnalité dont
il
manifeste avec une magnifique insolence les forces créatrices, ne vau
112
gnifique insolence les forces créatrices, ne vaut-
elle
pas d’être élevée en témoignage pour notre exaltation ? Comme la vue
113
à force d’y vouloir trouver un sens, ne vaudrait-
il
pas autant s’abandonner parfois à ces forces obscures qui nous replac
114
ontractée, par la grâce de l’éternel Désir ? 6.
Il
est curieux de noter que de tels passages viennent à l’appui de la th
115
sente au couchant, dans ce corridor de lumière où
elle
accueille le ciel — et derrière, elle devient plus secrète. Vers l’es
116
lumière où elle accueille le ciel — et derrière,
elle
devient plus secrète. Vers l’est, des collines fluides et roses. De l
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revenaient au pas des Cascine. Vers sept heures,
il
n’y en eut presque plus. Nous étions seuls sur le pavé qui exhalait s
118
t arrêtée tout près de l’eau. Mais ce n’est pas d’
elle
que vient cette chanson jamais entendue qui nous accompagne depuis un
119
la vie n’a presque plus de sens, comme le fleuve.
Elle
n’est qu’odeurs, formes mouvantes, remous dans l’air et musiques sour
120
nes. Il y avait la vie des hommes pour demain, et
il
était beau d’y songer un peu avant de nous abandonner à l’oubli luxue
121
tous les bruits de la ville en un chant immense.
Il
passe une possibilité de bonheur par personne et les devantures ne ch
122
e grande figure aux joues mates, aux yeux clairs.
Il
déplia le journal et se mit à lire les pages d’annonces. On m’apporta
123
on journal. Soudain, portant la main à son gilet,
il
en retira trois dés qu’il jeta sur la table. Les yeux brillants, il c
124
nt la main à son gilet, il en retira trois dés qu’
il
jeta sur la table. Les yeux brillants, il compta. Une indécision paru
125
dés qu’il jeta sur la table. Les yeux brillants,
il
compta. Une indécision parut sur ses traits. Puis il reprit les dés b
126
compta. Une indécision parut sur ses traits. Puis
il
reprit les dés brusquement, et me fixant avec un léger sourire : — Jo
127
ixant avec un léger sourire : — Jouez ! ordonna-t-
il
. La surprise vainquit ma timidité, je pris les dés et les jetai sans
128
idité, je pris les dés et les jetai sans hésiter.
Il
compta de nouveau, puis avec une légère exaltation : — Vous avez gagn
129
rable, ah ! mon Dieu, je vous remercie, Monsieur…
Il
saisit son journal. Il en parcourait rapidement les pages, la proie d
130
e vous remercie, Monsieur… Il saisit son journal.
Il
en parcourait rapidement les pages, la proie d’une agitation visible.
131
pages, la proie d’une agitation visible. Bientôt
il
m’offrit de jouer un moment. Nous fixâmes comme enjeu nos consommatio
132
fixâmes comme enjeu nos consommations. Je gagnai.
Il
demanda des portos. Je les gagnai et je les bus. D’autres encore. Ma
133
passionnées. Mais bientôt : — « Destin, s’écria-t-
il
, tu pourrais me remercier. Vois quels chemins de perdition j’ouvre sa
134
allais me cramponner à cette espèce de bonheur qu’
ils
croient lié à la possession, et que j’allais vivre aussi sur le dogme
135
cours de bourse. « Heureux quoique pauvre » comme
ils
disent dans leurs manuels scolaires. Les voler, pour leur apprendre.
136
asse d’impôts immédiatement supérieure à la leur.
Ils
voudraient que leur vie garantît un 5 % régulier de plaisirs, avec as
137
rs d’amour — ô vertige sans prix du lâchez-tout !
Ils
ont inventé les caisses d’épargne, monuments d’une bassesse morale in
138
issance à concevoir un autre bonheur que celui qu’
ils
ont reçu de papa-maman et l’Habitude, leur marraine aux dents jaunes.
139
is m’endormir, ah ! galope, caracole, éclabousse,
ils
n’y comprendront jamais rien, écoutez-les, comme ils me jugent et leu
140
n’y comprendront jamais rien, écoutez-les, comme
ils
me jugent et leurs cris indignés qui couvrent une angoisse. Ça les dé
141
isère qui fait des soirs si doux aux amants quand
ils
n’ont plus que des baisers au goût d’adieu, et l’avenir où se mêlent
142
incertaines, une tendresse éperdue et la mort. »
Il
ferma les yeux sur des visions. Les lustres doraient un brouillard de
143
ise à notre table, en robe rouge, et très fardée.
Elle
jouait avec la rose. Les dés roulèrent, pour un dernier enjeu. Alors
144
’effeuilla sur les dés, et partit d’un long rire.
Elle
me regardait et l’étranger aussi se mit à me regarder bizarrement et
145
arrement et j’étais possédé de joies et de peurs.
Il
fallut se lever, traverser le café dans la musique et la rumeur des c
146
je ne suis pas heureux. Je sais très bien que je
devrais
tenter quelque chose. Je suis plein de rêves, certains soirs. Il faut
147
ue chose. Je suis plein de rêves, certains soirs.
Il
faut pourtant rentrer chez moi, et ma femme m’embrasse et me regarde
148
rce que je ne suis plus tout à fait le même. Puis
elle
me laisse, parce que le lait va monter. Alors, dans ma chambre, avant
149
ntroversés de l’histoire. L’un de ceux, aussi, où
il
est le plus difficile de rester impartial. M. Lombard, recteur de l’U
150
s. M. Esmonin s’abstient d’en faire un tableau qu’
il
suppose présent à l’esprit de ses auditeurs. Il termine en citant le
151
u’il suppose présent à l’esprit de ses auditeurs.
Il
termine en citant le jugement d’Albert Sorel, selon qui la date du 16
152
us réjouir de retrouver bientôt dans l’ouvrage qu’
il
va consacrer à Louis XIV l’exposé si dénué de parti pris, si libre et
153
stes neuchâtelois (avril 1927)k Neuchâtel va-t-
elle
redevenir le centre artistique qu’elle fut au siècle passé ? Allons-n
154
hâtel va-t-elle redevenir le centre artistique qu’
elle
fut au siècle passé ? Allons-nous assister à un regroupement de ses f
155
on est peut-être prématurée. Mais le seul fait qu’
elle
se pose me paraît indiquer que l’un au moins des deux éléments nécess
156
de jeunes peintres neuchâtelois. Quant à savoir s’
il
est possible déjà de discerner parmi eux certaines tendances générale
157
faire le procès, mais qui expliquent, me semble-t-
il
, pour une part, la dispersion des efforts artistiques. Tout ce monde
158
e, énervante, souvent fatale aux novateurs. Alors
ils
s’en vont à Paris, ou bien ils se retirent dans une solitude plus eff
159
x novateurs. Alors ils s’en vont à Paris, ou bien
ils
se retirent dans une solitude plus effective, quitte à nous revenir m
160
nt d’un de ses enfants… » Car le fils prodigue, s’
il
rentre au foyer dans une Rolls-Royce et fortune faite, tout le monde
161
. « Voilà le train du monde… » Je ne pense pas qu’
il
en faille gémir. Une certaine résistance est nécessaire pour que la f
162
arriva de Genève il y a de cela cinq ou six ans.
Il
peignait alors des natures mortes, de petits paysages, il dessinait d
163
ait alors des natures mortes, de petits paysages,
il
dessinait des nus aux crayons de fard. C’était un peu plus Blanchet q
164
einte en bleu vif et ornée de surprenants batiks,
il
s’est livré pendant quelques années à des recherches un peu théorique
165
out est lisse et parfait. Trop parfait seulement.
Il
manque à ces recompositions de la nature, à ces natures remises à neu
166
, cette tête prisonnière qui regarde ailleurs… Qu’
il
sorte enfin et se mette à graver les scènes qu’il voit dans la petite
167
il sorte enfin et se mette à graver les scènes qu’
il
voit dans la petite cité ouvrière, et c’est merveille de constater co
168
la vie. La série de gravures sur bois colorées qu’
il
intitule la cité est un petit chef-d’œuvre de réalisme stylisé. C’est
169
mum d’expression. Cette « simplicité précieuse »,
il
sait la conférer à tout ce qu’il touche, qu’il décore une bannière, f
170
ité précieuse », il sait la conférer à tout ce qu’
il
touche, qu’il décore une bannière, fabrique une poupée, compose une a
171
», il sait la conférer à tout ce qu’il touche, qu’
il
décore une bannière, fabrique une poupée, compose une affiche ou une
172
oupée, compose une affiche ou une mosaïque, c’est
elle
qui permettra de reconnaître une de ses œuvres. Et aussi ce brin de c
173
es. Et aussi ce brin de comique un peu bizarre qu’
il
glisse si souvent là où on l’attend le moins. Conrad Meili apporte ch
174
rant dans des formes claires a su les renouveler.
Il
nous apporte aussi cet élément de vitalité combative qui manque trop
175
bative qui manque trop souvent au Neuchâtelois. S’
il
casse des vitres, ce n’est pas seulement pour le plaisir, mais plutôt
176
nt une initiative comme celle de Neuchâtel 1927 7
il
aura bien mérité sa place parmi les artistes neuchâtelois. Actuelleme
177
habiller une idée. Voyez son portrait de Meili :
il
ne prend pas le sujet par l’intérieur, mais il taille ce visage dans
178
: il ne prend pas le sujet par l’intérieur, mais
il
taille ce visage dans une pâte riche et un peu lourde, son pinceau la
179
ceau la palpe, la presse, la réduit à la forme qu’
il
voit. Il y a de la sensualité dans l’écrasement de ses couleurs, une
180
icate quand du haut de San Miniato ou de Fiesole,
il
peint Florence avec des roses et des jaunes jamais mièvres, sous l’œi
181
Donzé touché à son tour par la grâce décorative,
il
n’en reste qu’un, du moins à Neuchâtel même : Eugène Bouvier. Ce garç
182
ique et qui voient plus loin qu’on ne croit, mais
il
a toujours l’air de songer à la Hollande, sa seconde patrie si la pei
183
s défauts mêmes ou ses fausses négligences ; mais
il
faut pour comprendre cet art emprunter de singuliers chemins d’accès.
184
ses aînés, dont on le puisse rapprocher, parce qu’
il
est un des rares peintres de ce pays pour qui la couleur existe avant
185
ires qui s’épanouissent sur les toiles de Meuron.
Il
semble toujours qu’il peigne entre deux pluies. Il aime ces heures où
186
t sur les toiles de Meuron. Il semble toujours qu’
il
peigne entre deux pluies. Il aime ces heures où ciel et onde se mêlen
187
l semble toujours qu’il peigne entre deux pluies.
Il
aime ces heures où ciel et onde se mêlent, et sait rendre mieux que p
188
-je, Bouvier va peindre. Comme peintre religieux,
il
se cherche encore. On a pourtant l’impression, à voir ses dernières t
189
ment on passe en cinq ans de Baudelaire à Rubens.
Il
fut un temps où l’on put craindre que Charles Humbert ne devînt le ch
190
le chef d’une école du gris-noir neurasthénique.
Il
peignait des natures mortes qui décidément l’étaient, à faire froid d
191
un mélange de Rops et d’Ensor ; pensait-on… Déjà
il
avait des disciples (Madeleine Woog, G. H. Dessoulavy)… Mais déjà par
192
issaient dans les Voix (cette courageuse revue qu’
il
avait fondée avec J. P. Zimmermann) des dessins d’un dynamisme impétu
193
mble s’être opérée. Humbert est rendu à lui-même.
Il
atteint son équilibre et sa maîtrise avec une toile comme le Potier.
194
abondance très sûrement ordonnée. Je crois qu’on
doit
beaucoup attendre de ce tempérament qui fait jaillir en lui sans cess
195
z un Charles Humbert livré à sa fougue originale.
Il
y en a plus encore chez un Aurèle Barraud. Il suffit de le voir peint
196
le. Il y en a plus encore chez un Aurèle Barraud.
Il
suffit de le voir peint par lui-même pour s’en assurer. La tête large
197
i semble se faire une volupté de la discipline qu’
elle
s’impose. Et voilà qui fait encore plus « Renaissance » : le costume
198
ient un livre ouvert, et ce n’est pas je pense qu’
il
le lise, mais il aime caresser la reliure qu’il doit avoir faite lui-
199
ert, et ce n’est pas je pense qu’il le lise, mais
il
aime caresser la reliure qu’il doit avoir faite lui-même. Car il est
200
u’il le lise, mais il aime caresser la reliure qu’
il
doit avoir faite lui-même. Car il est artisan, dans le beau sens anci
201
l le lise, mais il aime caresser la reliure qu’il
doit
avoir faite lui-même. Car il est artisan, dans le beau sens ancien du
202
r la reliure qu’il doit avoir faite lui-même. Car
il
est artisan, dans le beau sens ancien du terme, tout comme son frère
203
ui s’y reflèteront soient aussi beaux que ceux qu’
il
peint ou modèle, le soir, à la lampe, en compagnie de sa femme (elle
204
e, le soir, à la lampe, en compagnie de sa femme (
elle
peint aussi, d’un œil regardant le sujet, de l’autre ce qu’en fait so
205
voici François Barraud, le plus jeune des frères.
Il
vient apporter des dessins qui ressemblent beaucoup aux petites huile
206
, très en avant, sans s’en apercevoir, peut-être.
Il
suivait son petit bonhomme de chemin sans se douter qu’il avait pris
207
it son petit bonhomme de chemin sans se douter qu’
il
avait pris quelques années d’avance sur ses contemporains. Un jour le
208
u à peu des choses bien curieuses sur son compte.
Il
a fait de la pâtisserie, mais on m’assure qu’il se nourrit de noix et
209
. Il a fait de la pâtisserie, mais on m’assure qu’
il
se nourrit de noix et d’oranges. Il administre une feuille religieuse
210
n m’assure qu’il se nourrit de noix et d’oranges.
Il
administre une feuille religieuse. Il déniche à Paris des tableaux my
211
d’oranges. Il administre une feuille religieuse.
Il
déniche à Paris des tableaux mystérieux qu’il relègue dans son atelie
212
se. Il déniche à Paris des tableaux mystérieux qu’
il
relègue dans son atelier, pêle-mêle avec les siens. Vous retournez un
213
mur, c’est un Renoir… Retournez-en une autre, ce
doit
être un dessin d’horlogerie, ou quelque plan d’une machine à mouvemen
214
bjet le plus banal se charge de mystère. Que va-t-
il
se passer là-dedans ? Et ces roses sont le signe de quel occulte prod
215
e de ces machines à explorer l’au-delà. En vérité
il
faut être sorcier ou artiste pour changer en instruments métaphysique
216
mort jeune, sans avoir pu donner toute sa mesure.
Il
a laissé surtout des dessins, d’une sûreté un peu traditionnelle, d’u
217
décomposition primitive en plans. C’est ainsi qu’
il
atteint d’emblée dans ses statues à un beau style dépouillé et hardi.
218
iguë. Notre revue n’est certes pas complète. Mais
elle
a du moins l’avantage de grouper des artistes qui, par le fait des ci
219
7 sera la première manifestation collective. Est-
il
possible, au sein de ce mouvement, d’en distinguer d’autres plus orga
220
aussi différentes par leur objet et le domaine où
elles
se réalisent que celles de Le Corbusier8, Meili, Evard, Perrin, manif
221
rmonie des lignes ; où la lumière éclaire plus qu’
elle
ne caresse ; où pourtant les hivers les plus durs réservent des douce
222
osait qu’une frileuse nostalgie. Mais qui fallait-
il
accuser de cette duperie, qui rendre responsable de ma déception, sin
223
ime — bien qu’on pense généralement le contraire.
Il
est très vrai que les notions réaliste et idéaliste du monde ne sont
224
évadé dans son rêve, beaucoup plus loin que moi,
il
n’entend pas ma question. L’envie me prend d’aller le rejoindre. Me v
225
sparente : la mort même en devient moins brutale.
Elle
rôde ici comme une tristesse amoureuse. Elle n’est plus que l’approch
226
ale. Elle rôde ici comme une tristesse amoureuse.
Elle
n’est plus que l’approche d’une grandeur où se perdraient nos amours
227
le seul à l’avoir entendu ? — C’est, me répondit-
il
, que seul vous venez d’atteindre au monde des êtres véritables. Nous
228
rbe noire. Je sentis que je l’avais déjà reconnu.
Il
portait une cape bleu sombre, à la mode de 1830, qui, à la rigueur, p
229
r, pouvait passer pour une élégance très moderne.
Il
n’y avait dans toute sa personne rien de positivement démodé ; je n’e
230
omard enrubanné. « Cela vexe les Viennois, me dit-
il
, parce qu’ils y voient une façon de me moquer de leurs petits chiens
231
né. « Cela vexe les Viennois, me dit-il, parce qu’
ils
y voient une façon de me moquer de leurs petits chiens musclés… Je n’
232
s une chose que je comprends assez bien, ajouta-t-
il
, mais pour d’autres raisons qu’eux, probablement… À ce moment, comme
233
e homard refusa obstinément de progresser. Gérard
dut
le prendre sous le bras, et les paires de pinces s’accrochèrent déses
234
ses manches. De terreur, le homard avait rougi :
il
conserva toute la nuit une magnifique couleur orangée. Gérard semblai
235
mes qui m’ont retenu un instant, c’était parce qu’
elles
évoquaient cet amour, c’était parce que je découvrais en elles de sec
236
ent cet amour, c’était parce que je découvrais en
elles
de secrètes ressemblances, qui pour d’autres paraissaient purement my
237
t jamais rien, dès qu’on aime… Oh ! cette femme !
elle
n’était qu’un regard, un certain regard, mais j’ai su en retrouver la
238
paya quelques œillets rouges en lui expliquant qu’
elle
devait les donner à la première jolie femme qui passerait seule. Nous
239
quelques œillets rouges en lui expliquant qu’elle
devait
les donner à la première jolie femme qui passerait seule. Nous nous a
240
eurs pour se donner le temps de regarder autour d’
elle
; l’intérêt que nous ne sûmes pas dissimuler nous trahit ; elle finit
241
êt que nous ne sûmes pas dissimuler nous trahit ;
elle
finit donc par accepter et vint à nous avec un sourire du type le plu
242
courant : « Vous êtes bien gentils, messieurs ! »
Il
n’y avait plus qu’à lui prendre chacun un bras, une femme pour deux h
243
outume viennoise. L’enfant était charmante, comme
elles
le sont presque toutes dans cette ville, — du type que Gérard et Théo
244
« biondo et grassotto », et qu’avec mes amis nous
devions
baptiser en style viennois « Mehlspeis-Schlagobers »10. Heureusement
245
c’est que de prendre des femmes au hasard, disait-
il
. Je sens très bien que nous allons nous ennuyer terriblement. Du moin
246
qui seules faisaient sa dignité humaine, parce qu’
elles
le rattachaient aux buts les plus hauts de notre vie. Ces citadins bl
247
és s’amusent plus grossièrement que des barbares,
ils
s’imaginent pouvoir faire une place dans leur vie aux “divertissement
248
ntent ne savent plus ce que c’est que le plaisir.
Ils
prennent au hasard des liqueurs qui n’ont pas été préparées pour leur
249
ueurs qui n’ont pas été préparées pour leur soif.
Ils
ne savent plus les signes ni les ressemblances. Aussi l’ennui règne-t
250
ignes ni les ressemblances. Aussi l’ennui règne-t-
il
bruyamment dans ces lieux : cet orchestre triomphant suffit à peine à
251
eauté. Mais je crois que l’Orient est devenu fou.
Il
ne comprend plus rien. » Des bugles agonisaient, aux dernières mesure
252
pas moins. « Pourquoi vous ne dites rien ? » fit-
elle
d’un ton de reproche, évidemment scandalisée par cette atteinte aux l
253
rda avec une certaine pitié : « Chère enfant, dit-
il
doucement, pauvre colombe dépareillée, vous n’avez pas de ressemblanc
254
répondais rien : « Avez-vous sommeil ? demanda-t-
il
. Moi pas. D’ailleurs j’ai oublié mes clefs il y a très, très longtemp
255
y a très, très longtemps… Et pas de Lune ce soir,
il
serait dangereux de s’endormir. » Se penchant vers moi il prononça :
256
t dangereux de s’endormir. » Se penchant vers moi
il
prononça : « La nuit sera noire et blanche. » Je ressentis quelque ém
257
ïe de cette phrase célèbre. Ensuite, je pensai qu’
il
arrive aux meilleurs de se répéter, et que c’était la première fois d
258
uarium de rêves, discourt et décrit les images qu’
il
y découvre. Il y a les ailes du Moulin-Rouge, qui sont les bras de Cl
259
parle avec une liberté magnifique et angoissante.
Il
mêle tout dans le temps et l’espace. Cent années et tous les visages
260
e que tout revit en un instant dans cette vision,
il
connaît enfin la substance véritable et unique de toutes ses amours,
261
bstance véritable et unique de toutes ses amours,
il
communie avec quelque chose d’éternel. Tous les drames du monde ne so
262
s mouvants dans la lueur bariolée des sentiments,
ils
ne sont que reflets, épisodes, symboles : le vrai drame de son destin
263
boles : le vrai drame de son destin est ailleurs.
Il
se met à m’expliquer des signes, des généalogies étourdissantes qui c
264
es choses n’ont d’intérêt que par les rapports qu’
il
leur devine avec la réalité extra-terrestre. Il m’enseigne que la pas
265
u’il leur devine avec la réalité extra-terrestre.
Il
m’enseigne que la passion seule, par la souffrance qu’elle entraîne,
266
seigne que la passion seule, par la souffrance qu’
elle
entraîne, nous révèle le sens réel de nos vies, et peu à peu, de leur
267
. La fatigue calme son lyrisme et son exaltation.
Il
semble se rapprocher de moi. Il me raconte de ces superstitions qui n
268
t son exaltation. Il semble se rapprocher de moi.
Il
me raconte de ces superstitions qui ne sont enfantines que pour nos s
269
savants retombés en pleine barbarie spirituelle.
Il
plaisante. Il dit que la vie ressemble surtout à un film où les épiso
270
bés en pleine barbarie spirituelle. Il plaisante.
Il
dit que la vie ressemble surtout à un film où les épisodes s’appellen
271
se voient par transparence au travers de l’autre.
Il
dit : « Pour celui qui saisit les correspondances, chaque geste, chaq
272
us le soleil, et même ailleurs. Croyez-moi, ce qu’
il
faudrait écrire, c’est une Vie simultanée de Gérard, qui tiendrait to
273
presque plus rien ; à peine, de temps en temps, s’
il
parlait à voix basse à son homard, qui semblait d’ailleurs endormi. E
274
tant, le homard se réveilla. Gérard m’expliqua qu’
il
en était ainsi chaque nuit, que l’animal devenait nerveux et que depu
275
devenait nerveux et que depuis quelques semaines,
il
avait dû le mettre au caviar. Il en demanda donc une petite portion e
276
nerveux et que depuis quelques semaines, il avait
dû
le mettre au caviar. Il en demanda donc une petite portion et la fit
277
elques semaines, il avait dû le mettre au caviar.
Il
en demanda donc une petite portion et la fit prendre au homard avec t
278
ut cela s’empila dans des autos ; en dix minutes,
il
n’y eut plus personne, la place s’éteignit. Mais Gérard ? Ses yeux s’
279
rs en bandeaux, au teint pâle, l’air d’autrefois.
Il
avait murmuré : Marie Pleyel. Quand la place se fut apaisée, je m’ape
280
chez lui, cela ne s’est pas porté sur les autos.
Il
préfère s’intéresser aux divers types humains. Mais on lui sait peu d
281
sait peu de grés de sa curiosité. Sans doute est-
il
trop impatient, demande-t-il aux êtres plus qu’ils ne peuvent donner…
282
sité. Sans doute est-il trop impatient, demande-t-
il
aux êtres plus qu’ils ne peuvent donner… D’ailleurs on ne lui doit ri
283
il trop impatient, demande-t-il aux êtres plus qu’
ils
ne peuvent donner… D’ailleurs on ne lui doit rien, n’est-ce pas ? Il
284
us qu’ils ne peuvent donner… D’ailleurs on ne lui
doit
rien, n’est-ce pas ? Il en tombe d’accord ; accepte d’attendre comme
285
r… D’ailleurs on ne lui doit rien, n’est-ce pas ?
Il
en tombe d’accord ; accepte d’attendre comme un enfant sage que le mo
286
n son temps, sa petite part. On lui a expliqué qu’
il
fallait la mériter et tâcher de devenir quelqu’un. En d’autres termes
287
ermes, on lui conseille de rentrer en lui-même. «
Il
se ramène en soi, n’ayant plus où se prendre » comme parle un de nos
288
de nos classiques. Repoussé par le monde parce qu’
il
n’est pas encore quelqu’un, Stéphane cherche à savoir ce qu’il est. C
289
encore quelqu’un, Stéphane cherche à savoir ce qu’
il
est. C’est une autre manie de sa génération. Mais là encore il se sin
290
une autre manie de sa génération. Mais là encore
il
se singularise : il n’écrit pas de livre pour y pourchasser un moi qu
291
sa génération. Mais là encore il se singularise :
il
n’écrit pas de livre pour y pourchasser un moi qui feint toujours de
292
e, et là déclare froidement ne pas exister. Non :
il
a remarqué que l’époque peut être définie par l’abondance des autobio
293
aussi bien par celle des miroirs. C’est pourquoi
il
en installe un sur sa table de travail, de façon à pouvoir s’y surpre
294
des heures entières à se regarder dans les yeux.
Il
varie sur son visage les jeux de lumière et de sentiments. Il découvr
295
son visage les jeux de lumière et de sentiments.
Il
découvre une sorte de rire au coin de sa bouche dans les moments de p
296
e genre, qui l’intriguent à n’en pas finir. Quand
il
est très fatigué, il veut voir encore cette fatigue dans son regard :
297
uent à n’en pas finir. Quand il est très fatigué,
il
veut voir encore cette fatigue dans son regard : appuyé sur lui-même
298
tte fatigue dans son regard : appuyé sur lui-même
il
se perd en méditations éléates. Le sommeil l’en délivre. Au matin il
299
ations éléates. Le sommeil l’en délivre. Au matin
il
court se voir : il est laid. Lâchement il se prend en pitié. Ces séan
300
sommeil l’en délivre. Au matin il court se voir :
il
est laid. Lâchement il se prend en pitié. Ces séances lui font du mal
301
u matin il court se voir : il est laid. Lâchement
il
se prend en pitié. Ces séances lui font du mal, l’énervent, mais l’av
302
ances lui font du mal, l’énervent, mais l’aveu qu’
il
en consent l’attache plus secrètement à son aventure. Nous vivons da
303
n offre à Stéphane sa tête, son portrait en pied.
Il
se voit dans l’acte de se raser, de se baigner ; son image descend en
304
son image descend en face de lui par l’ascenseur,
elle
le suit au long des trottoirs, il l’aperçoit entre des souliers, des
305
l’ascenseur, elle le suit au long des trottoirs,
il
l’aperçoit entre des souliers, des étiquettes, des poupées ; elle le
306
entre des souliers, des étiquettes, des poupées ;
elle
le précède au restaurant, le nargue brièvement au passage des autos,
307
oiffeur. Déjà, c’est avec une sorte d’angoisse qu’
il
la recherche. Il veut se voir tel qu’il est parmi les autres. Mais s’
308
est avec une sorte d’angoisse qu’il la recherche.
Il
veut se voir tel qu’il est parmi les autres. Mais s’il lui arrive de
309
goisse qu’il la recherche. Il veut se voir tel qu’
il
est parmi les autres. Mais s’il lui arrive de prendre son image pour
310
ut se voir tel qu’il est parmi les autres. Mais s’
il
lui arrive de prendre son image pour celle de n’importe quel passant,
311
e son image pour celle de n’importe quel passant,
il
se sent comme séparé de soi, et si profondément différent de cette ap
312
si profondément différent de cette apparence, qu’
il
doute de sa réalité. Le mystère de voir ses yeux l’épouvante. Il y c
313
éalité. Le mystère de voir ses yeux l’épouvante.
Il
y cherche une révélation et n’y trouve que le désir d’une révélation.
314
on. Peut-on s’hypnotiser avec son propre regard ?
Il
n’y a plus que cette incantation à soi-même qui pourrait lui rendre l
315
qui pourrait lui rendre la certitude d’être. Mais
il
s’épuise dans une perspective de reflets qui vont en diminuant vertig
316
ne à une découverte sur les sept sens de laquelle
il
convient de méditer : la personne se dissout dans l’eau des miroirs.
317
de se perdre pour avoir voulu se constater. Va-t-
il
découvrir aussi qu’on ne comprend que ce qu’on dépasse ? Et qu’il fau
318
si qu’on ne comprend que ce qu’on dépasse ? Et qu’
il
faut sortir de soi pour se voir ? Il y a dans l’homme moderne un bes
319
vérifier qui n’est plus légitime dès l’instant qu’
il
se traduit par la négation de l’invérifiable. Stéphane n’a pas eu con
320
est un acte de foi : Stéphane ne sait plus ce qu’
il
est. Semblablement, il ne sait plus aimer. (Ces jeunes gens ne veulen
321
téphane ne sait plus ce qu’il est. Semblablement,
il
ne sait plus aimer. (Ces jeunes gens ne veulent pas se fatiguer pour
322
d’une aventure qui en a bien d’autres, d’aspects.
Il
est bon que le lecteur dérisoirement troublé par la crainte de n’avoi
323
te aux considérations précédentes lui échappe, qu’
il
y voie une de ces marques. Stéphane a oublié jusqu’au mot de prière.
324
à propos de rien, Stéphane pense avec fièvre : «
Il
faudrait briser tous les miroirs. Alors tu te verrais en vérité. Peut
325
de s’hypnotiser l’irrite toujours vaguement. Mais
il
fuit son propre regard, il se cherche dans d’autres yeux, c’est pourq
326
ujours vaguement. Mais il fuit son propre regard,
il
se cherche dans d’autres yeux, c’est pourquoi il fait peur à certaine
327
il se cherche dans d’autres yeux, c’est pourquoi
il
fait peur à certaines femmes. Un soir, après quelques alcools et un
328
une amie d’une beauté de plus en plus frappante,
il
croit saisir dans un regard de cette femme l’écho de ce qui serait lu
329
de cette femme l’écho de ce qui serait lui. Déjà
il
se perd dans ces yeux, mais comme on meurt dans une naissance. Stépha
330
appels qui reçoivent en même temps leur réponse,
il
répète à plusieurs reprises : « Je ne sais pas : je suis !… Je ne sai
331
sage me cache tous les miroirs » — à une femme qu’
il
aimait. n. Rougemont Denis de, « Miroirs, ou Comment on perd Euryd
332
rlin (15 juillet 1929)o « Je lui ai raconté qu’
il
habite une chaumière au bord d’un ruisseau, qu’il dort les portes ouv
333
il habite une chaumière au bord d’un ruisseau, qu’
il
dort les portes ouvertes, et pendant des heures récite des odes grecq
334
esse de Homburg lui a fait cadeau d’un piano dont
il
a coupé les cordes, mais pas toutes, en sorte que plusieurs touches s
335
urs touches sonnent encore, et c’est là-dessus qu’
il
improvise, oh ! j’aimerais tant aller là-bas, cette folie m’apparaît
336
rminant sa lettre sur Hölderlin : « Ce piano dont
il
a cassé les cordes, c’est vraiment l’image de son âme ; j’ai voulu at
337
lu attirer là-dessus l’attention du médecin, mais
il
est plus difficile de se faire comprendre par un sot que par un fou.
338
z longuement d’un des poètes auxquels notre temps
doit
vouer l’attention la plus grave — car il vécut dans ces marches de l’
339
temps doit vouer l’attention la plus grave — car
il
vécut dans ces marches de l’esprit humain qui confinent peut-être à l
340
de. L’amour s’éloigne le premier, quand Hölderlin
doit
quitter la maison de Madame Gontard12, déchirement à peine sensible d
341
connaît pas son auteur. Qui parle par sa bouche ?
Il
règne dans ses Hymnes une sérénité presque effrayante. Vient le temps
342
de son monologue entre terre et ciel lui échappe.
Il
jette encore quelques cris brisés : « Ô vieux démon ! — je te rappell
343
sse. » Mais le feu s’éteint — l’esprit souffle où
il
veut. Juin 1802 : au moment où meurt Diotima, Hölderlin errant loin d
344
moment où meurt Diotima, Hölderlin errant loin d’
elle
(dans la région de Bordeaux croit-on), est frappé d’insolation ; sa f
345
lin signe maintenant Scardanelli des quatrains qu’
il
donne aux visiteurs venus pour contempler la victime d’un miracle. —
346
be, hauts et sombres, qui paraîtraient immenses s’
ils
n’étaient à demi encombrés d’armoires. Un couloir, la chambre. L’homm
347
el. « Monsieur connaît Hölderlin ? — questionne-t-
il
, méfiant — bon, bon, parce qu’il y en a qui viennent, n’est-ce pas, i
348
? — questionne-t-il, méfiant — bon, bon, parce qu’
il
y en a qui viennent, n’est-ce pas, ils ne savent pas trop qui c’était
349
n, parce qu’il y en a qui viennent, n’est-ce pas,
ils
ne savent pas trop qui c’était… Alors vous devez connaître ces portra
350
s, ils ne savent pas trop qui c’était… Alors vous
devez
connaître ces portraits ? — (et comme je considère un ravissant médai
351
lus affreuses sur son compte, simplement parce qu’
il
a aimé une femme, pour écrire Hypérion, et pour les gens d’ici, aimer
352
e familièrement l’image d’une femme par le nom qu’
elle
portait au mystère de l’amour… Trois petites fenêtres ornées de cactu
353
trempent… Tout est familier, paisible au soleil.
Il
passait des heures à cette fenêtre, à marmotter. Vingt-sept ans dans
354
a jeunesse, voilà si longtemps, si longtemps qu’
elles
ont fui. Avril et mai et juin sont lointains, Je ne suis plus rie
355
ur l’île n’existait pas, en face, ni les maisons.
Il
voyait des prairies et des collines basses, de l’autre côté de l’eau
356
ux : « La perfection n’a pas de plainte »… Vivait-
il
encore ? Ce lieu soudain m’angoisse. Mais le gardien : il y est comme
357
e ? Ce lieu soudain m’angoisse. Mais le gardien :
il
y est comme chez lui. — Dormez-vous dans ce lit ? — Oh ! répond-il, j
358
ez lui. — Dormez-vous dans ce lit ? — Oh ! répond-
il
, je pourrais aussi bien habiter la chambre. Il ne vient pas tant de v
359
nd-il, je pourrais aussi bien habiter la chambre.
Il
ne vient pas tant de visiteurs, et seulement de 2 à 4… Une rue étouff
360
encontrent, qui montent au Séminaire protestant :
il
leur fait de grandes révérences… La rumeur et le cliquetis d’une gra
361
Est-ce que tout cela existe dans le même monde ? (
Il
est bon de poser parfois de ces grandes questions naïves.) Lui aussi
362
rop courts, qui se promènent tout seuls… Et puis,
il
lui est arrivé quelque chose de terrible, où il a perdu son âme. Et p
363
, il lui est arrivé quelque chose de terrible, où
il
a perdu son âme. Et puis il n’est revenu qu’un vieux corps radotant.
364
chose de terrible, où il a perdu son âme. Et puis
il
n’est revenu qu’un vieux corps radotant. — Qu’en pensez-vous, bonnes
365
rps radotant. — Qu’en pensez-vous, bonnes gens ?…
Il
a eu tort, sans doute. Tout le monde s’accorde à trouver malsain ce g
366
de « bourgeois cultivés » à faire la bête dès qu’
il
s’agit de l’âme. Dans la bouche de certains, cela prend l’air de je n
367
ir de je ne sais quelle revanche du médiocre dont
ils
se sentent bénéficiaires. Ah ! vraiment les malins ! qui ont préféré
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es musiquettes et ces parfums de fleurs et d’eau…
elle
est tellement d’ailleurs… Faut-il donc que l’un des deux soit absurde
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urs et d’eau… elle est tellement d’ailleurs… Faut-
il
donc que l’un des deux soit absurde, de ces mondes à mes yeux soudain
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multanés ?… Le tragique de la facilité, c’est qu’
elle
n’est qu’un oubli. Et pourtant, comme elle paraît ici bien établie, t
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est qu’elle n’est qu’un oubli. Et pourtant, comme
elle
paraît ici bien établie, triomphante, à beau fixe. Pourquoi troubler
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ces âmes indulgentes à leur banalité ? Est-ce qu’
ils
ne soupçonnent jamais rien ? Ou bien, peut-être, seulement, quand l’a
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etite fièvre, — cette semaine de leur jeunesse où
ils
ont cru pressentir de grandes choses généreuses autour d’eux… Cela s’
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ment, nous fait comprendre, dans le temps même qu’
il
nous entr’ouvre le ciel, qu’il est bon qu’il y ait le monde… Mais que
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s le temps même qu’il nous entr’ouvre le ciel, qu’
il
est bon qu’il y ait le monde… Mais que cette musique vulgaire, par qu
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ttina von Arnim-Brentano : Die Günderode. 12. Où
il
était précepteur. Madame Gontard est la Diotima de l’Hypérion et des
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ent bizarrement les journalistes. (L’esprit n’est-
il
pas ce qui allège ? Ce qui fait s’envoler les ballons ?) 2. En vérit
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et à l’adoration : où que se portent nos regards,
ils
rencontrent des talents distingués. À cet ordre d’ambition convient s
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nçaise — et nul ne s’en déclare gêné, me semble-t-
il
… 3. Si nous jetons sur les lettres parisiennes un regard distrait ma
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qui persiste à passer pour un écrivain ; alors qu’
il
est plutôt ce qu’autrefois l’on nommait joliment un fin lettré. (Vrai
381
s dans les « milieux » littéraires, l’un parce qu’
il
croit tout à fait, l’autre parce qu’il ne croit pas du tout, le trois
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n parce qu’il croit tout à fait, l’autre parce qu’
il
ne croit pas du tout, le troisième parce qu’il croit ou ne croit pas
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qu’il ne croit pas du tout, le troisième parce qu’
il
croit ou ne croit pas selon les sautes brusques de son tempérament. A
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oror. « Qu’on nous montre un homme… » Un ou deux.
Il
suffit de très peu de sel pour rendre mangeables beaucoup de nouilles
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esprits que la France ait su rendre inoffensifs.
Il
se pourrait très bien qu’à cette génération ne soit échue qu’une œuvr
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quaient fort. Le journaliste expliquait qu’on eut
dû
commencer par l’échafaudage. Le libéral déplorait que l’on défonçât l
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ement, Nietzsche est encore très mal compris. 6.
Il
s’agit ici de la critique d’un certain état d’esprit moins facile à f
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me ambition et témoignent de la même impuissance.
Ils
désirent également donner une solution décisive au problème de l’homm
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er une solution décisive au problème de l’homme ;
ils
manquent également de cette énergie créatrice et critique qui leur pe
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stique » sans l’accompagnement desquels, semble-t-
il
, nul Français ne saurait accepter sa révolte. Il y a bien quelques ou
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poques les plus violentes de l’histoire humaine ;
ils
assistent à des bouleversements sociaux, moraux et surtout spirituels
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surtout spirituels d’une portée planétaire, mais
ils
trouvent d’excellentes raisons pour ne point se laisser troubler. Ils
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lentes raisons pour ne point se laisser troubler.
Ils
tiennent à leurs petites inquiétudes domestiquées. Ils sont toujours
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iennent à leurs petites inquiétudes domestiquées.
Ils
sont toujours pressés, charmants et aussi peu tragiques que possible.
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charmants et aussi peu tragiques que possible. «
Il
n’y a en eux aucun silence, aucune interrogation, aucune volonté supé
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llemands ne les posent pas mieux ? Du moins n’ont-
ils
pas cette impudeur française de supprimer ce qu’ils ne peuvent résoud
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s pas cette impudeur française de supprimer ce qu’
ils
ne peuvent résoudre sur-le-champ. Ils mettent en jeu des systèmes de
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rimer ce qu’ils ne peuvent résoudre sur-le-champ.
Ils
mettent en jeu des systèmes de valeurs plus ramifiés, plus organiques
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stèmes de valeurs plus ramifiés, plus organiques.
Ils
ne sont pas obscurs, ils sont arborescents. Voyez Bertram, Gundolf, R
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mifiés, plus organiques. Ils ne sont pas obscurs,
ils
sont arborescents. Voyez Bertram, Gundolf, Rudolf Kassner… En France,
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tholique. Servir leur paraît ridicule. Soit, mais
il
faudrait donner une œuvre. Il faudrait créer, si rien n’existe qui va
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idicule. Soit, mais il faudrait donner une œuvre.
Il
faudrait créer, si rien n’existe qui vaille qu’on s’y dévoue. Mais qu
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e porte plus, — voire même à paraître ennuyeux13…
Ils
recherchent tous un équilibre, le trouvent bien vite, comme de juste,
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tent chez un éditeur. Cela fait un roman de plus.
Il
obtiendra le prix d’assiduité et l’approbation de tous les prudents q
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ple, si vous persistez à dédaigner cette vertu qu’
il
est vraiment trop facile de nommer l’avarice française, il vous reste
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aiment trop facile de nommer l’avarice française,
il
vous reste à choisir entre le sort de Nietzsche et celui de Schiller.
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s tenter de leur opposer un effort digne de ce qu’
ils
furent… Cela demanderait certains sacrifices, certains mépris qui pas
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ue. Pour abolir des obstacles de cette envergure,
il
suffit d’un peu de décision. Jules César s’imposait de longues marche
409
… n’a pas su faire la révolution morale… parce qu’
elle
manque de sens moral. » Le Français qui n’est ni chrétien ni disciple
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tien ni disciple de Nietzsche, demandera pourquoi
il
faut faire la révolution morale. Voilà notre aphorisme démontré. 9.
411
arti pris…, un ordre de valeurs, si arbitraire qu’
il
soit, mais volontairement, assumé ». N’est-ce point oublier que l’exi
412
utant plus héroïquement sa vérité — une vérité qu’
il
doit se créer de toute sa volonté, telle inéluctablement qu’elle est
413
nt plus héroïquement sa vérité — une vérité qu’il
doit
se créer de toute sa volonté, telle inéluctablement qu’elle est en Di
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éer de toute sa volonté, telle inéluctablement qu’
elle
est en Dieu — et soit qu’il sache ou qu’il ignore que la grâce seule
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inéluctablement qu’elle est en Dieu — et soit qu’
il
sache ou qu’il ignore que la grâce seule permet de vouloir… C’est Nie
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t qu’elle est en Dieu — et soit qu’il sache ou qu’
il
ignore que la grâce seule permet de vouloir… C’est Nietzsche, et quel
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oucher, nous gagnons l’altitude. Les problèmes qu’
il
se pose sont le meilleur de l’homme — à condition qu’il les surmonte.
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pose sont le meilleur de l’homme — à condition qu’
il
les surmonte. « Car l’homme est quelque chose qui doit être surmonté
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les surmonte. « Car l’homme est quelque chose qui
doit
être surmonté » comme dit Zarathoustra — développant sans doute une v
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ômes ne sont pas les miens, et qui saura jamais s’
ils
ne sont pas pour moi « des choses » — et réciproquement. La distincti
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, c’est-à-dire quand je suis dominé par le monde.
Ils
ont tous le même air absurde. Des fantômes d’une autre sorte, ceux-là
422
ne volonté qui l’oriente vers certains états dont
il
arrive que la gratuité apparente nous fascine. Un fantôme ne manifest
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tômes décrits par la psychologie moderne révèle-t-
elle
une déficience de méthode, laquelle correspond à une certaine séchere
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eux les correspondances. Comprenons à ce signe qu’
il
nous transporte dans un monde plus hautement organisé, c’est-à-dire p
425
ulement notre impuissance à les aimer.) Dès lors,
il
ne s’agira plus de réduire les fantômes qui nous tenteront, mais de l
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pour nous, normalement, l’aspect d’une création.
Il
s’agit de maintenir cet effort sous le signe de la sobriété la plus r
427
nt nous reproduisons l’extrait suivant : « “Y a-t-
il
une faculté de perception indépendante des sens, qui, s’exerçant par
428
) que Saint-Augustin a formulé cette question, qu’
il
n’osait résoudre, bien des mystiques, des poètes, des philosophes, de