1 1924, Articles divers (1924–1930). M. de Montherlant, le sport et les jésuites (9 février 1924)
1 Le rapprochement est peut-être prématuré, tout au plus peut-on dire qu’à l’heure présente déjà, son œuvre, comme celle de Ba
2 éjà, son œuvre, comme celle de Barrès, nous offre plus qu’un agrément purement littéraire : une leçon d’énergie. Il se pique
3 a bravement affirmé son unité. Car le temps n’est plus , où les jeunes gens se faisaient, avec sérieux, des âmes exceptionnel
4 ment compliquées, qui s’exprimaient en une langue plus compliquée encore et nuancée jusqu’à l’ennui. La guerre a donné le co
5 , c’est-à-dire libres. Et cela me semble d’autant plus paradoxal que M. de Montherlant est justement un des premiers Françai
6 l sur une musique que je n’entends pas ? » — Mais plus que le corps en mouvement, c’est la domination de la raison sur ce co
7 règle ; on l’assimile, à tel point qu’elle n’est plus une entrave à la violence animale déchaînée dans le corps du joueur à
8 e un jeu sérieux dont on respecte les règles, non plus comme une lutte sauvage et déloyale, la morale d’équipe devient toute
9 rité, comme bien l’on pense). Enfin, enseignement plus général de la morale sportive : « la règle de rester en dedans de son
10 e et qui gouverna le monde ancien : La moitié est plus grande que le tout ». Le sport comme un apprentissage de la vie : tou
11 bien ce qu’on objectera : le sport ainsi compris, plus que l’apprentissage de la vie, est l’apprentissage de la guerre, dira
12 sez fortes pour pouvoir tout lire, et il n’y aura plus besoin de roman catholique. » C’est ce qu’on pourrait appeler une « m
13 orale jésuite. Mais enfin, voici un homme, et non plus seulement un homme de lettres. Un homme en qui s’équilibrent déjà l’e
14 llent rien2 ; sa morale virile nous est néanmoins plus proche que la sensualité vaguement chrétienne de tel autre écrivain c
2 1924, Articles divers (1924–1930). Conférence de Conrad Meili sur « Les ismes dans la peinture moderne » (30 octobre 1924)
15 s. Ils en reviennent chargés de chefs-d’œuvre, et plus conscients de leurs moyens d’expression. Très maîtres de leur techniq
3 1926, Articles divers (1924–1930). Conférence de René Guisan « Sur le Saint » (2 février 1926)
16 on morale ou leurs souffrances semblent s’être le plus rapprochés du Christ ; et dans l’Église persécutée, le martyre devien
17 tinue à faire des saints, tandis que ce terme n’a plus qu’un sens relatif pour nous protestants. Est-ce là nous juger ? Les
18 critiques. Mais c’est pour affirmer avec d’autant plus de force que « en situant tout le devoir chrétien dans l’accomplissem
19 sainteté parfaite ne commence qu’aux limites les plus hautes de la vertu. Dans ce sens, il ne peut exister de saint véritab
4 1926, Articles divers (1924–1930). Conférences d’Aubonne (7 avril 1926)
20 enne d’étudiants eurent lieu au printemps, et non plus à Sainte-Croix, mais à Aubonne. Un plein succès a répondu à cette inn
21 il de la Drôme, dont il est l’un des artisans les plus actifs. Pour remplacer un travail promis par M. A. Reymond malheureus
22 qui ont vu, qui ont souffert, et qui ne se payent plus de mots ni d’utopies, Clerville, Janson et Brémond ont su arracher le
23 ous voulons, c’est élever l’homme au-dessus de la plus dégradante condition, et nous n’y arriverons que par un travail d’édu
24 repas réunissent tout le monde dans la gaieté la plus charmante. On y vit un ouvrier en maillot rouge assis entre un banqui
5 1926, Articles divers (1924–1930). L’atmosphère d’Aubonne : 22-25 mars 1926 (mai 1926)
25 on peut bien dire du diable et se termina sous le plus beau soleil de printemps. Libre à qui veut d’y voir un symbole. On ne
26 rté, tout simplement. Mais précisons : c’est bien plus que la liberté de défendre sa petite hérésie personnelle et de s’affi
27 trui, — c’est la liberté dans la recherche. Chose plus rare qu’on ne pense, à Aubonne on se sent prêt à tout lâcher pour une
28 s en matières sociales. Mais ce qui est peut-être plus important, on eut l’impression, durant les discussions entre de Sauss
6 1926, Articles divers (1924–1930). Confession tendancieuse (mai 1926)
29 rdons voix dans le débat d’écrire, aux forces les plus secrètes de notre être comme aux calculs les plus rusés. Nous choisis
30 plus secrètes de notre être comme aux calculs les plus rusés. Nous choisissons les idées comme on choisit un amour dont on e
31 dégoûts étranges viennent m’habiter ; je ne sais plus … Je suis beaucoup de personnages, faudrait choisir. Vous me direz qui
32 s et dominateurs par quoi l’homme ne se distingue plus de l’animal. Louée soit ma force et tout ce qui l’exalte, et tout ce
33 grand pour ma vie — toute ma joie ! » Ce n’était plus une douleur rare que j’aimais dans ces brutalités, c’était ma liberté
34 out. S’il est une révélation, c’est en me rendant plus parfait que je lui préparerai les voies. Agir ? Sur moi d’abord. Il n
35 rai les voies. Agir ? Sur moi d’abord. Il ne faut plus que je respecte tout en moi. Je ne suis digne que par ce que je puis
36 tionner : cela consiste à retrouver l’instinct le plus profond de l’homme, la vertu conservatrice qui ne peut dicter que les
37 nservatrice qui ne peut dicter que les gestes les plus favorables. J’ai d’autres instincts et je n’entends pas tous les cult
38 as dans ces limites. Ma liberté est de les porter plus loin sans cesse, de battre mes propres records. De ce lent effort naî
39 rps à une faiblesse en la nommant ; or je ne veux plus de faiblesses4.) Et demain peut-être, agir dans le monde, si je m’en
7 1926, Articles divers (1924–1930). Les Bestiaires, par Henry de Montherlant (10 juillet 1926)
40 ui faisait la richesse du Songe, mais d’une ligne plus ferme, d’une unité plus pure aussi. Le sujet était périlleux : si par
41 u Songe, mais d’une ligne plus ferme, d’une unité plus pure aussi. Le sujet était périlleux : si particulier, il prêtait à d
42 herlant reste poète jusque dans la description la plus réaliste de la vie animale. Et n’est-ce pas justement parce qu’il est
43 aureaux ne se manifeste ce passage du réalisme le plus hardi à un lyrisme plein de simple grandeur. Voici la mort du taureau
44 rce qu’il est poète : le chant fini, il n’y pense plus . On comprend qu’une telle attitude agace des gens qui se soucient ava
45 de l’instinct universel et nous élèvent à une vie plus âpre et violemment contractée, par la grâce de l’éternel Désir ? 6.
8 1926, Articles divers (1924–1930). Soir de Florence (13 novembre 1926)
46 lle accueille le ciel — et derrière, elle devient plus secrète. Vers l’est, des collines fluides et roses. De l’autre côté,
47 Cascine. Vers sept heures, il n’y en eut presque plus . Nous étions seuls sur le pavé qui exhalait sa chaleur, au long des q
48 suivions maintenant le sentier du bord du fleuve, plus bas que la Promenade désertée. Sur les eaux, comme immobiles, des nua
49 rt dur des berges : un malaise montait dans l’air plus frais, avec l’odeur du limon. Nous marchions vers ces hauts arbres cl
50 ant entrer là-bas dans je ne sais quelle harmonie plus reposante. Cette imparfaite accoutumance au monde de sensations incon
51 baignés nous promettait pourtant une connaissance plus intime de certaine tristesse. Seule une maison blanche est arrêtée to
52 , de romantisme… nous voici dans une réalité bien plus étrange.) Une atmosphère de triste volupté emplit notre monde à ce ch
53 œufs s’engagent dans le marais, cherchant le gué. Plus proches, les syllabes nous parviennent au ras du fleuve sombre. Nul d
54 ui s’impose à nos pensées. Ici la vie n’a presque plus de sens, comme le fleuve. Elle n’est qu’odeurs, formes mouvantes, rem
55 fatigués de l’esprit qui les exerce, des voluptés plus faciles — pour infuser dans nos corps charmés d’un repos sans rêves u
56 repos sans rêves une langueur dont on ne voudrait plus guérir… Mais nous voyons la ville debout dans ses lumières. Architect
57 rapide dans un décor qui est le rêve éternisé des plus voluptueuses intelligences — tous les tableaux dans le noir des musée
58 pour être seul parmi la foule, lève les yeux, au plus beau ciel du monde. i. Rougemont Denis de, « Soir de Florence », L
9 1927, Articles divers (1924–1930). Dés ou la clef des champs (1927)
59 s. J’étais seul. Le café est un lieu anonyme bien plus propice au rêve que ma chambre où m’attendent tous les soirs quand je
60 ro, on entre ici dans le jardin des songeries les plus étranges qu’appelle la musique. Je me gardai donc d’ouvrir le journal
61 et cette mécanique me restitue chaque fois un peu plus de lassitude, un peu plus d’ennui. J’essayai donc de rêver. Mais cett
62 itue chaque fois un peu plus de lassitude, un peu plus d’ennui. J’essayai donc de rêver. Mais cette rose oubliée me gênait :
63 iqueur. Et quand j’eus fini de boire, mes pensées plus rapides s’en allèrent un peu vers l’avenir et j’osai quelques rêves.
64 fait des soirs si doux aux amants quand ils n’ont plus que des baisers au goût d’adieu, et l’avenir où se mêlent incertaines
65 ai jamais rien… (sinon qu’au lendemain je n’avais plus un sou). Je n’ai jamais revu l’étranger. Quelquefois je songe à ses p
66 s ? Je me répète : paradoxes, mais cela ne suffit plus à m’en délivrer. Ma vie m’a repris, je ne suis pas heureux. Je sais t
67 me regarde avec inquiétude, parce que je ne suis plus tout à fait le même. Puis elle me laisse, parce que le lait va monter
68 désespoir, ô vie sans faute, vie sans joie… Ah ! plus amère, plus amère encore, saurai-je un jour te désirer, te haïr… 9.
69 ô vie sans faute, vie sans joie… Ah ! plus amère, plus amère encore, saurai-je un jour te désirer, te haïr… 9. Calembour s
10 1927, Articles divers (1924–1930). Conférence d’Edmond Esmonin sur « La révocation de l’édit de Nantes » (16 février 1927)
70 érences, devant un très bel auditoire, est un des plus passionnants et des plus controversés de l’histoire. L’un de ceux, au
71 el auditoire, est un des plus passionnants et des plus controversés de l’histoire. L’un de ceux, aussi, où il est le plus di
72 de l’histoire. L’un de ceux, aussi, où il est le plus difficile de rester impartial. M. Lombard, recteur de l’Université, e
73 d’après un système préconçu. (Cette attitude est plus rare qu’on ne le croit, de nos jours.) M. Esmonin montra avec beaucou
74 685, date de la révocation, la France passa de la plus grande liberté à la plus grande tyrannie. En proclamant la liberté re
75 n, la France passa de la plus grande liberté à la plus grande tyrannie. En proclamant la liberté religieuse, Henry IV mettai
76 uitter le pays, Louis XIV commit un des actes les plus vexatoires que l’histoire ait enregistrés. Après avoir fait un tablea
11 1927, Articles divers (1924–1930). Jeunes artistes neuchâtelois (avril 1927)
77 istes, en effet, n’ignorent rien des courants les plus modernes, et sont bien situés pour n’en prendre que le meilleur ; mai
78 Paris, ou bien ils se retirent dans une solitude plus effective, quitte à nous revenir munis du passeport indispensable d’u
79 inait des nus aux crayons de fard. C’était un peu plus Blanchet que Barraud, plus Picasso que Matisse ; mais il y avait enco
80 e fard. C’était un peu plus Blanchet que Barraud, plus Picasso que Matisse ; mais il y avait encore du flou, des courbes com
81 flou, des courbes complaisantes. Meili est devenu plus net, plus cruel aussi. À Marin, près Neuchâtel, dans cette petite mai
82 courbes complaisantes. Meili est devenu plus net, plus cruel aussi. À Marin, près Neuchâtel, dans cette petite maison qu’on
83 elure, sans doute ! On ne pourrait pas se tromper plus . ⁂ À vrai dire j’en vois peu parmi les jeunes qui vouent tout leur am
84 Japonais d’une ironie mélancolique et qui voient plus loin qu’on ne croit, mais il a toujours l’air de songer à la Hollande
85 l’impression, à voir ses dernières toiles, d’une plus grande certitude intérieure. Les visages sont plus calmes, les couleu
86 lus grande certitude intérieure. Les visages sont plus calmes, les couleurs s’avivent, le soleil est sur le point de reparaî
87 es Humbert livré à sa fougue originale. Il y en a plus encore chez un Aurèle Barraud. Il suffit de le voir peint par lui-mêm
88 ipline qu’elle s’impose. Et voilà qui fait encore plus « Renaissance » : le costume est drapé avec un soin minutieux, mais u
89 ait son mari). Et puis voici François Barraud, le plus jeune des frères. Il vient apporter des dessins qui ressemblent beauc
90 s huiles de Charles, moins intensément réalistes, plus fins, mais tout aussi habiles dans l’utilisation du clair-obscur qui
91 s y introduire, et nous ne saurions trouver guide plus pittoresque. Celui-ci s’était égaré en avant, très en avant, sans s’e
92 s un éclairage très net, mais inusité, l’objet le plus banal se charge de mystère. Que va-t-il se passer là-dedans ? Et ces
93 e Joueur de rugby. C’était le poids de la pierre, plus que celui du corps de l’athlète ; l’œuvre n’atteignait pas encore ple
94 Depuis, Léon Perrin semble avoir évolué vers une plus grande harmonie de lignes. Je pense surtout à ses bas-reliefs du BIT
95 stes qui, par le fait des circonstances peut-être plus que par de naturelles affinités, se trouvent former un mouvement acti
96 au sein de ce mouvement, d’en distinguer d’autres plus organiques ? D’une part il y a des préoccupations décoratives qui pou
97 e à l’harmonie des lignes ; où la lumière éclaire plus qu’elle ne caresse ; où pourtant les hivers les plus durs réservent d
98 s qu’elle ne caresse ; où pourtant les hivers les plus durs réservent des douceurs secrètes. 7. Publication dont cette rev
12 1928, Articles divers (1924–1930). Un soir à Vienne avec Gérard (24 mars 1928)
99 ui dans les opérettes de Strauss, qu’on ne trouve plus nulle part. Dans les dancings, un peuple de fêtards modérés, Juifs et
100 enche vers un voisin pour lui demander je ne sais plus quoi. Mais sans doute évadé dans son rêve, beaucoup plus loin que moi
101 oi. Mais sans doute évadé dans son rêve, beaucoup plus loin que moi, il n’entend pas ma question. L’envie me prend d’aller l
102 ôde ici comme une tristesse amoureuse. Elle n’est plus que l’approche d’une grandeur où se perdraient nos amours terrestres
103 lique où l’on quitte ce visage aimé pour d’autres plus beaux peut-être, mais inconnus. Voilà que la forme blanche, sous un b
104 ouffrance… Mais le temps approche où vous n’aurez plus besoin de souffrir pour comprendre. Le faisceau de lumière quitta la
105 où la question fidélité ou inconstance ne se pose plus . Vous le savez, je n’ai aimé qu’une femme — au plus deux, en y réfléc
106 us. Vous le savez, je n’ai aimé qu’une femme — au plus deux, en y réfléchissant bien, mais peut-être était-ce la même sous d
107 ccepter et vint à nous avec un sourire du type le plus courant : « Vous êtes bien gentils, messieurs ! » Il n’y avait plus q
108 ous êtes bien gentils, messieurs ! » Il n’y avait plus qu’à lui prendre chacun un bras, une femme pour deux hommes — et ce f
109 aine, parce qu’elles le rattachaient aux buts les plus hauts de notre vie. Ces citadins blasés s’amusent plus grossièrement
110 hauts de notre vie. Ces citadins blasés s’amusent plus grossièrement que des barbares, ils s’imaginent pouvoir faire une pla
111 utant dire que ceux qui les fréquentent ne savent plus ce que c’est que le plaisir. Ils prennent au hasard des liqueurs qui
112 t pas été préparées pour leur soif. Ils ne savent plus les signes ni les ressemblances. Aussi l’ennui règne-t-il bruyamment
113 crois que l’Orient est devenu fou. Il ne comprend plus rien. » Des bugles agonisaient, aux dernières mesures d’un tango. Not
114 andalisée par cette atteinte aux lois du genre le plus conventionnel qui soit. Gérard la regarda avec une certaine pitié : «
115 eux. Mais l’ombre de cette ville illusoire est la plus douce à mes vagabondages sans but. Vous savez, je lance mes filets da
116 ent dans la nuit froide. Gérard ne disait presque plus rien ; à peine, de temps en temps, s’il parlait à voix basse à son ho
117 mpila dans des autos ; en dix minutes, il n’y eut plus personne, la place s’éteignit. Mais Gérard ? Ses yeux s’étaient fixés
13 1928, Articles divers (1924–1930). Miroirs, ou Comment on perd Eurydice et soi-même » (décembre 1928)
118 ute est-il trop impatient, demande-t-il aux êtres plus qu’ils ne peuvent donner… D’ailleurs on ne lui doit rien, n’est-ce pa
119 ntrer en lui-même. « Il se ramène en soi, n’ayant plus où se prendre » comme parle un de nos classiques. Repoussé par le mon
120 ’énervent, mais l’aveu qu’il en consent l’attache plus secrètement à son aventure. Nous vivons dans un décor flamboyant de
121 on s’hypnotiser avec son propre regard ? Il n’y a plus que cette incantation à soi-même qui pourrait lui rendre la certitude
122 s l’homme moderne un besoin de vérifier qui n’est plus légitime dès l’instant qu’il se traduit par la négation de l’invérifi
123 ersonnalité est un acte de foi : Stéphane ne sait plus ce qu’il est. Semblablement, il ne sait plus aimer. (Ces jeunes gens
124 sait plus ce qu’il est. Semblablement, il ne sait plus aimer. (Ces jeunes gens ne veulent pas se fatiguer pour rien.) Cette
125 prises : « Je ne sais pas : je suis !… Je ne sais plus … mais je suis ! » Un peu plus tard, ce fut un jour de grand soleil s
14 1929, Articles divers (1924–1930). La tour de Hölderlin (15 juillet 1929)
126 rer là-dessus l’attention du médecin, mais il est plus difficile de se faire comprendre par un sot que par un fou. » L’hiver
127 es auxquels notre temps doit vouer l’attention la plus grave — car il vécut dans ces marches de l’esprit humain qui confinen
128 nfinent peut-être à l’Esprit et dont certains des plus purs d’entre nous se préparent à tenter le climat, — j’avais rêvé sur
129 hasard… Hier, c’était la Pentecôte. La fête de la plus haute poésie. Mais dans ce siècle, où tant de voix l’appellent, combi
130 ar aussitôt l’on se met à raconter les choses les plus affreuses sur son compte, simplement parce qu’il a aimé une femme, po
131 Avril et mai et juin sont lointains, Je ne suis plus rien, je n’aime plus vivre. Il y avait encore plus de paix que maint
132 sont lointains, Je ne suis plus rien, je n’aime plus vivre. Il y avait encore plus de paix que maintenant. La grande allé
133 us rien, je n’aime plus vivre. Il y avait encore plus de paix que maintenant. La grande allée sur l’île n’existait pas, en
134 u bon sens hochent la tête et citent la phrase la plus malencontreuse de Pascal : le « Qui veut faire l’ange… » a autorisé d
135 de l’âne… Écoutons plutôt Bettina — la vérité est plus humaine, est plus divine, quand c’est une telle femme qui la confesse
136 plutôt Bettina — la vérité est plus humaine, est plus divine, quand c’est une telle femme qui la confesse : « Celui qui ent
15 1930, Articles divers (1924–1930). Le prisonnier de la nuit (avril 1930)
137 re un feu rose éclôt voici ton heure au regard le plus pur je suis à toi dans le triomphe du silence sereine tu es toujours
138 ans le triomphe du silence sereine tu es toujours plus sereine infiniment nue dans la douceur du feu et de la joie. V Oh
139 ube sans refuges… VI Prisonnier de la nuit mais plus libre qu’un ange prisonnier dans ta tête mais libre comme avant cette
16 1930, Articles divers (1924–1930). Au sujet « d’un certain esprit français » (1er mai 1930)
140 en effet ? Une grande nuée de romanciers à peine plus réels que leurs personnages ; des êtres gris, marqués d’un point roug
141 e contre l’insignifiance ! On ne nous laisse même plus la colère. Ah ! nous ne risquons pas d’être tués par des statues !) T
142 s que l’outrancière habileté contemporaine écœure plus que tout. Plutôt donc que de discuter ces thèses, je voudrais suivre
143 — ont la chance de vivre à l’une des époques les plus violentes de l’histoire humaine ; ils assistent à des bouleversements
144 eure de domination et de puissance… On ne se pose plus , en France, de questions qui dépassent un certain plan. C’est mal vu.
145 champ. Ils mettent en jeu des systèmes de valeurs plus ramifiés, plus organiques. Ils ne sont pas obscurs, ils sont arboresc
146 ent en jeu des systèmes de valeurs plus ramifiés, plus organiques. Ils ne sont pas obscurs, ils sont arborescents. Voyez Ber
147 t vous mener à crever de faim, ce qui ne se porte plus , — voire même à paraître ennuyeux13… Ils recherchent tous un équilibr
148 ur néglige sa personnalité » et « Kant est un peu plus redoutable que Robespierre ». Bien. Ah ! très bien ! Mais qu’ensuite
149 e », mais obligent l’homme à « assumer » d’autant plus héroïquement sa vérité — une vérité qu’il doit se créer de toute sa v
17 1930, Articles divers (1924–1930). « Vos fantômes ne sont pas les miens… » [Réponse à l’enquête « Les vrais fantômes »] (juillet 1930)
150 d’âme. Car on ne voit que ce qu’on mérite. — Les plus beaux fantômes, et les plus réels, ce sont les anges. Mais ceux-là se
151 e qu’on mérite. — Les plus beaux fantômes, et les plus réels, ce sont les anges. Mais ceux-là seuls parmi nous les verront,
152 ns à ce signe qu’il nous transporte dans un monde plus hautement organisé, c’est-à-dire plus réel. (L’absurdité des choses m
153 ns un monde plus hautement organisé, c’est-à-dire plus réel. (L’absurdité des choses mesurait seulement notre impuissance à
154 impuissance à les aimer.) Dès lors, il ne s’agira plus de réduire les fantômes qui nous tenteront, mais de leur égaler notre
155 ntenir cet effort sous le signe de la sobriété la plus rusée mais la plus amoureuse. L’audace et l’humilité de la prière nou
156 ous le signe de la sobriété la plus rusée mais la plus amoureuse. L’audace et l’humilité de la prière nous font entendre l’a
157 ane interne, puisse nous donner des connaissances plus complètes que l’expérience commune ?” Depuis (et même avant) que Sain