1 1924, Articles divers (1924–1930). M. de Montherlant, le sport et les jésuites (9 février 1924)
1 erlant, qui en est sortie toute formée et casquée pour la lutte de l’après-guerre. ⁂ Deux philosophies, affirme-t-il, se dis
2 fféminé ; — en face : l’Ordre romain. Or l’ordre, pour M. de Montherlant comme pour Maurras, est ce qu’il importe de sauvega
3 romain. Or l’ordre, pour M. de Montherlant comme pour Maurras, est ce qu’il importe de sauvegarder, avant tout autre princi
4 nt pas philosophe. Peut-être ne lui a-t-il manqué pour le devenir que le temps de méditer : il a quitté le collège jésuite p
5 temps de méditer : il a quitté le collège jésuite pour la tranchée, puis « le sport l’a saisi aux pattes de la guerre encore
6 eu le temps de se ressaisir, le sport prolongeant pour lui, d’une façon obsédante, le rythme de la guerre. Du moins a-t-il a
7 guerre. Du moins a-t-il ainsi évité le choc fatal pour tant d’autres du guerrier et du bourgeois. Dernièrement, il abandonna
8 ndra : non, car la faiblesse est le péché capital pour le sportif. Or c’est la faiblesse « qui fait lever la haine ». « La f
9 inicain : « Formez des jeunes filles assez fortes pour pouvoir tout lire, et il n’y aura plus besoin de roman catholique. »
2 1924, Articles divers (1924–1930). Conférence de Conrad Meili sur « Les ismes dans la peinture moderne » (30 octobre 1924)
10 romantisme, du naturalisme, de l’impressionnisme, pour aboutir enfin dans ces impasses : cubisme et futurisme. Les voici rev
3 1926, Articles divers (1924–1930). Conférence de René Guisan « Sur le Saint » (2 février 1926)
11 ncore païen, voit dans la vénération des pèlerins pour les tombes de leurs saints une forme d’adoration de dieux protecteurs
12 a protestation de la Réforme. Honorons les saints pour l’exemple de leur vie : mais Christ est le seul médiateur à qui doit
13 , tandis que ce terme n’a plus qu’un sens relatif pour nous protestants. Est-ce là nous juger ? Les catholiques nous reproch
14 ses concessions à de telles critiques. Mais c’est pour affirmer avec d’autant plus de force que « en situant tout le devoir
15 restaurer le protestantisme. La place nous manque pour louer comme il conviendrait la clarté d’un exposé solidement document
4 1926, Articles divers (1924–1930). Conférences d’Aubonne (7 avril 1926)
16 Conférences d’Aubonne (7 avril 1926)d e Pour la première fois cette année, les conférences de l’Association chréti
17 e, dont il est l’un des artisans les plus actifs. Pour remplacer un travail promis par M. A. Reymond malheureusement indispo
18 eux, comme M. Terrisse l’avait fait le soir avant pour les milieux d’ouvriers noirs au Cap. Sans toucher à des questions de
19 arracher leurs auditeurs de leur lit de préjugés pour les placer véritablement en face de la « réalité prolétarienne ». « C
20 souvent dangereux. Vous, étudiants, venez à nous pour nous aider. Nous saurons nous compromettre, si nous écopons, tant pis
5 1926, Articles divers (1924–1930). L’atmosphère d’Aubonne : 22-25 mars 1926 (mai 1926)
21 ne pense, à Aubonne on se sent prêt à tout lâcher pour une vérité nouvelle, on tient moins à convaincre qu’à se convaincre.
22 tronc coupé n’eut pas trop de toute sa souplesse pour maintenir l’équilibre des discussions et de sa propre personne. Et il
23 r qu’on était libre — comme si on l’avait attendu pour le manifester ! — et qu’il suffisait de souscrire à la brochure de la
24 sait de souscrire à la brochure de la conférence3 pour savoir tout ce que je n’ai pas dit dans ces quelques notes. 3. Il s
6 1926, Articles divers (1924–1930). Confession tendancieuse (mai 1926)
25 la dompte, tout ce qui sourd en moi de trop grand pour ma vie — toute ma joie ! » Ce n’était plus une douleur rare que j’ai
26 s instincts et je n’entends pas tous les cultiver pour cela seul qu’ils sont naturels : la nature est un champ de luttes, de
27 que je ne vous désire. (Ce désir qui me rend fort pour — autre chose…) Ô luxe, ne pas aimer son plaisir ? Je reste candidat
28 rop directe et soutenue modifie son objet vivant. Pour moi, la sincérité ne peut être que spontanée. Et spontanément je suis
7 1926, Articles divers (1924–1930). Les Bestiaires, par Henry de Montherlant (10 juillet 1926)
29 e ce livre, qu’on l’éprouve d’abord trop vivement pour le juger. L’auteur l’appelle un « poème solaire », l’éditeur un roman
30 nce tonique certes, mais décidément un peu pauvre pour fonder une religion. Mais ce n’est peut-être qu’un rêve de poète. Il
31 ces, ne vaut-elle pas d’être élevée en témoignage pour notre exaltation ? Comme la vue des athlètes en action, un tel livre
32 étymologique du mot) qui la renseigne du dedans, pour ainsi dire, sur la vulnérabilité de la chenille. » (Évolution créatri
8 1926, Articles divers (1924–1930). Soir de Florence (13 novembre 1926)
33 exhalait sa chaleur, au long des quais sans bancs pour notre lassitude. Florence s’éloignait derrière nous qui suivions main
34 s, nous quittons un mystère à jamais impénétrable pour l’homme, nous fuyons ces bords où conspirent des ombres informes et d
35 sprit qui les exerce, des voluptés plus faciles — pour infuser dans nos corps charmés d’un repos sans rêves une langueur don
36 ières. Architectures ! langage des dieux, ô joies pour notre joie mesurées, courbes qu’épousent nos ferveurs, angles purs, r
37 de villes d’usines. Il y avait la vie des hommes pour demain, et il était beau d’y songer un peu avant de nous abandonner à
38 ue ruelle croisée propose un mystère qu’on oublie pour celui des regards étrangers. Et voici la place régulière, les galerie
39 — et si tu veux soudain le son grave de l’infini, pour être seul parmi la foule, lève les yeux, au plus beau ciel du monde.
9 1927, Articles divers (1924–1930). Dés ou la clef des champs (1927)
40 ment familiers d’une vie honnête de type courant. Pour dix sous et le prétexte d’un apéro, on entre ici dans le jardin des s
41 is cette rose oubliée me gênait : perdre une rose pour le plaisir ! (Et je ne pensais même pas, alors : une si belle rose.)
42 modeste salle à manger ; des jaquettes de couleur pour ma femme… Mais l’homme avait posé son journal. Soudain, portant la ma
43 voilà classé, le voilà prêt à faire des bassesses pour durer, et tu te réjouissais, parce que tu n’as pas beaucoup d’imagina
44 ntrigues usées jusqu’à la corde, jusqu’à la corde pour les pendre, ha ha ha ! Tu pensais que j’allais me cramponner à cette
45 s disent dans leurs manuels scolaires. Les voler, pour leur apprendre. Et leur manie aussi de situer le paradis dans la clas
46 dée. Elle jouait avec la rose. Les dés roulèrent, pour un dernier enjeu. Alors la femme lança sur la table cette rose qui s’
10 1927, Articles divers (1924–1930). Conférence d’Edmond Esmonin sur « La révocation de l’édit de Nantes » (16 février 1927)
47 x divers points de vue auxquels on a pu se placer pour juger la révocation. M. Esmonin, lui, se place au point de vue de l’h
11 1927, Articles divers (1924–1930). Jeunes artistes neuchâtelois (avril 1927)
48 s courants les plus modernes, et sont bien situés pour n’en prendre que le meilleur ; mais l’émulation, l’atmosphère de comb
49 e le procès, mais qui expliquent, me semble-t-il, pour une part, la dispersion des efforts artistiques. Tout ce monde d’amat
50 is. S’il casse des vitres, ce n’est pas seulement pour le plaisir, mais plutôt par amour du courant d’air. Cela dérange touj
51 hements moins paradoxaux. Donzé n’est pas de ceux pour qui la peinture consiste à habiller une idée. Voyez son portrait de M
52 sous l’œil méfiant des fascistes qui le prennent pour un agitateur russe, à cause de sa chevelure, sans doute ! On ne pourr
53 s mêmes ou ses fausses négligences ; mais il faut pour comprendre cet art emprunter de singuliers chemins d’accès. Ce qui d’
54 vient satisfaisant. Ce lyrique, ce mystique exige pour être compris une complicité de sentiments ou d’état d’âme. Je ne verr
55 parce qu’il est un des rares peintres de ce pays pour qui la couleur existe avant tout. Mais la nostalgie de Bouvier l’entr
56 qui n’attendrait pas que l’enterrement s’éloigne pour entonner une chanson à boire. Et sa technique auparavant volontaireme
57 Barraud. Il suffit de le voir peint par lui-même pour s’en assurer. La tête large, aux yeux clairs et assurés, le cou robus
58 ision qui s’incarne dans ces motifs géométriques, pour le plaisir de la perfection exercée par jeu. Mais quel support à de n
59 u-delà. En vérité il faut être sorcier ou artiste pour changer en instruments métaphysiques ces bonnes montres de précision
60 té savante et de la perfection du métier, un goût pour la construction rigoureuse qui sont des éléments peut-être insuffisan
61 euse qui sont des éléments peut-être insuffisants pour caractériser une école, mais qui révèlent tout de même une orientatio
62 oupements correspondent à une réalité artistique. Pour aujourd’hui, notre but serait suffisamment atteint si nous n’avions f
12 1928, Articles divers (1924–1930). Un soir à Vienne avec Gérard (24 mars 1928)
63 et et à son étoile nervalienne. Je vins à Vienne pour fuir l’Amérique. Mais les Viennois avaient fui dans les opérettes de
64 oration polie d’un passé imaginaire, ou peut-être pour essayer de se prendre encore au rêve de valse qu’on était venu cherch
65 que je comprends mal. Je me penche vers un voisin pour lui demander je ne sais plus quoi. Mais sans doute évadé dans son rêv
66 use et mélancolique où l’on quitte ce visage aimé pour d’autres plus beaux peut-être, mais inconnus. Voilà que la forme blan
67 approche où vous n’aurez plus besoin de souffrir pour comprendre. Le faisceau de lumière quitta la scène, un reflet balaya
68 a mode de 1830, qui, à la rigueur, pouvait passer pour une élégance très moderne. Il n’y avait dans toute sa personne rien d
69 i cache une incapacité définitive à se passionner pour quoi que ce soit. Cette ville, qui est toute caresses, a peur de l’ét
70 se que je comprends assez bien, ajouta-t-il, mais pour d’autres raisons qu’eux, probablement… À ce moment, comme nous traver
71 par nature et par attitude, des gens fatigués. —  Pour moi, dit Gérard, je situe l’amour dans un monde où la question fidéli
72 écouvrais en elles de secrètes ressemblances, qui pour d’autres paraissaient purement mystiques… Mais vous savez, « les autr
73 ophe, et vous allez me dire que c’est trop facile pour un homme retiré du monde depuis si longtemps. Livrons-nous plutôt à u
74 itable : la jeune femme refusa d’abord les fleurs pour se donner le temps de regarder autour d’elle ; l’intérêt que nous ne
75 t plus qu’à lui prendre chacun un bras, une femme pour deux hommes — et ce fut bien dans cette anecdote dont Gérard attendai
76 kanique très lisse nous délivra de notre conquête pour la durée des danses. Gérard bâillait : « Voilà ce que c’est que de pr
77 allons nous ennuyer terriblement. Du moins, moi. Pour vous, c’est différent, vous êtes moderne, vous vous contentez peut-êt
78 u hasard des liqueurs qui n’ont pas été préparées pour leur soif. Ils ne savent plus les signes ni les ressemblances. Aussi
79 rt des garçons. « Encore une proie inutile lâchée pour l’ombre, dit Gérard d’un ton rêveur et malicieux. Mais l’ombre de cet
80 ieuses en passant par toutes les formes animales. Pour lui, les choses n’ont d’intérêt que par les rapports qu’il leur devin
81 e de ces superstitions qui ne sont enfantines que pour nos savants retombés en pleine barbarie spirituelle. Il plaisante. Il
82 ar transparence au travers de l’autre. Il dit : «  Pour celui qui saisit les correspondances, chaque geste, chaque minute d’u
83 Les chauffeurs regardaient d’un œil las, trop las pour s’étonner. Transi, je me balançais d’un pied sur l’autre dans de la n
84 aient vers les voitures, les hommes s’inclinaient pour des baise-mains silencieux et mécaniques. Je reconnus des princes aux
13 1928, Articles divers (1924–1930). Miroirs, ou Comment on perd Eurydice et soi-même » (décembre 1928)
85 ncore il se singularise : il n’écrit pas de livre pour y pourchasser un moi qui feint toujours de se cacher derrière le feui
86 autres. Mais s’il lui arrive de prendre son image pour celle de n’importe quel passant, il se sent comme séparé de soi, et s
87 des miroirs. Stéphane est en train de se perdre pour avoir voulu se constater. Va-t-il découvrir aussi qu’on ne comprend q
88 ue ce qu’on dépasse ? Et qu’il faut sortir de soi pour se voir ? Il y a dans l’homme moderne un besoin de vérifier qui n’es
89 imer. (Ces jeunes gens ne veulent pas se fatiguer pour rien.) Cette histoire idiote, d’ailleurs vraie, se borne à décrire l’
90 attaient. Le soleil et « la mort » se conjuraient pour abaisser tous les regards. Stéphane rendu à la santé écrivait : « Ton
14 1929, Articles divers (1924–1930). La tour de Hölderlin (15 juillet 1929)
91 lli des quatrains qu’il donne aux visiteurs venus pour contempler la victime d’un miracle. — C’était l’époque des amateurs d
92 compte, simplement parce qu’il a aimé une femme, pour écrire Hypérion, et pour les gens d’ici, aimer, c’est seulement voulo
93 qu’il a aimé une femme, pour écrire Hypérion, et pour les gens d’ici, aimer, c’est seulement vouloir se marier… » — Et puis
94 e tout de suite la bête : comme cela on est mieux pour donner le coup de pied de l’âne… Écoutons plutôt Bettina — la vérité
15 1930, Articles divers (1924–1930). Le prisonnier de la nuit (avril 1930)
95 ns des miennes quand je te regardais trop profond pour te voir ? Maintenant je suis seul à redescendre au jour dans l’aube s
16 1930, Articles divers (1924–1930). Au sujet « d’un certain esprit français » (1er mai 1930)
96 me disent beaucoup de gens, qui persiste à passer pour un écrivain ; alors qu’il est plutôt ce qu’autrefois l’on nommait jol
97 homme… » Un ou deux. Il suffit de très peu de sel pour rendre mangeables beaucoup de nouilles. Mais si le sel perd sa saveur
98 anétaire, mais ils trouvent d’excellentes raisons pour ne point se laisser troubler. Ils tiennent à leurs petites inquiétude
99 mal vu. » Ou si on les pose, ajouterai-je, c’est pour les résoudre aussitôt et d’une manière aussi peu compromettante que p
100 e ses migraines, de ses gastrites, de sa fatigue. Pour abolir des obstacles de cette envergure, il suffit d’un peu de décisi
101 Beausire admire Léonard d’avoir « tracé peut-être pour toujours les limites de l’humaine liberté ». Simond réclame « un part
17 1930, Articles divers (1924–1930). « Vos fantômes ne sont pas les miens… » [Réponse à l’enquête « Les vrais fantômes »] (juillet 1930)
102 les miens, et qui saura jamais s’ils ne sont pas pour moi « des choses » — et réciproquement. La distinction entre « choses
103 n — car toute découverte du monde spirituel revêt pour nous, normalement, l’aspect d’une création. Il s’agit de maintenir ce
104 l) ou les hallucinations (à l’état pathologique), pour prendre des états concrets. »