1
au plus peut-on dire qu’à l’heure présente déjà,
son
œuvre, comme celle de Barrès, nous offre plus qu’un agrément purement
2
atrice que produit la recherche de la vérité. Dès
son
premier livre, il s’est montré tout entier, il a bravement affirmé so
3
s’est montré tout entier, il a bravement affirmé
son
unité. Car le temps n’est plus, où les jeunes gens se faisaient, avec
4
ous la main : le sport et la morale romaine. Dans
sa
hâte salvatrice, M. de Montherlant ne s’est même pas demandé si ces d
5
oute une partie du Paradis à l’ombre des épées 1,
son
dernier livre, est consacrée à « fondre dans une unité supérieure » l
6
t catholique et de l’esprit sportif. « On se fait
son
unité comme on peut », avoue-t-il franchement. Il me semble bien para
7
. Je préfère à la dogmatique de M. de Montherlant
son
admirable lyrisme de poète du stade. En un style d’une fermeté presqu
8
’herbe, c’est une allégresse héroïque qu’infuse à
son
corps la douce matière. L’air et le sol, dieux rivaux, se le disputen
9
l’autre. Ainsi mon art, entre terre et ciel. Mais
sa
foulée, bondissante et posée, est pleine du désir de l’air. Danse-t-i
10
rale sportive : « la règle de rester en dedans de
son
action, application de l’immense axiome formulé par Hésiode et qui go
11
là forment l’esprit. » M. de Montherlant illustre
sa
propre pensée de cette citation d’un dominicain : « Formez des jeunes
12
s à combattre certaines faiblesses : il développe
ses
qualités, le reste s’arrange de soi-même. ⁂ M. de Montherlant, qui a
13
stance de la contradiction sur laquelle est bâtie
son
œuvre. L’intéressant sera de voir ce qu’il sacrifiera, de la morale s
14
nt enseigné le sport et les anciens. J’admets que
ses
« idées générales » ne vaillent rien2 ; sa morale virile nous est néa
15
s que ses « idées générales » ne vaillent rien2 ;
sa
morale virile nous est néanmoins plus proche que la sensualité vaguem
16
t chrétienne de tel autre écrivain catholique. Et
son
lyrisme, encore un peu brutal, il saura le dompter, et atteindre au c
17
holique et protestant : la notion de « Saint » et
son
évolution au cours des siècles. Primitivement, le Saint est un homme
18
seul médiateur à qui doit s’adresser le culte, en
son
cœur, du croyant. Le centre de gravité religieux est replacé en Chris
19
ennent dans l’Église. M. Guisan va très loin dans
ses
concessions à de telles critiques. Mais c’est pour affirmer avec d’au
20
et de sympathie que le sien propre. Cela donne à
ses
conclusions cette sécurité dont trop souvent un brillant appareil dia
21
sons : c’est bien plus que la liberté de défendre
sa
petite hérésie personnelle et de s’affirmer aux dépens d’autrui, — c’
22
ent de cette âme leur propre recherche, — et dans
ses
lumineuses conquêtes sur le doute, le modèle des réponses désirées. T
23
debout sur un tronc coupé n’eut pas trop de toute
sa
souplesse pour maintenir l’équilibre des discussions et de sa propre
24
pour maintenir l’équilibre des discussions et de
sa
propre personne. Et il y eut encore un dîner très démocratique pendan
25
Je crois qu’il ne faut pas attendre immobile dans
sa
prière, qu’une révélation vienne chercher l’âme qui se sent misérable
26
esure où j’en dépends, je me dois de m’employer à
sa
sauvegarde ou à sa transformation. Mais il y faut une doctrine, me di
27
ds, je me dois de m’employer à sa sauvegarde ou à
sa
transformation. Mais il y faut une doctrine, me dit-on. L’avouerai-je
28
nd fort pour — autre chose…) Ô luxe, ne pas aimer
son
plaisir ? Je reste candidat au salut. 4. La sincérité absolue, « sc
29
n. Une attention trop directe et soutenue modifie
son
objet vivant. Pour moi, la sincérité ne peut être que spontanée. Et s
30
celles que je juge bon d’éliminer de moi. Chacun
son
équilibre, ou plutôt, son « mouvement normal » de vie. g. Rougemont
31
éliminer de moi. Chacun son équilibre, ou plutôt,
son
« mouvement normal » de vie. g. Rougemont Denis de, « Confession te
32
une Montherlant est en réalité un nouveau tome de
ses
mémoires lyriques. Une œuvre d’une seule coulée, presque sans intrigu
33
ans l’allure puissante à la fois et désinvolte de
son
récit. On a souvent parlé d’excès de lyrisme à propos des premiers ou
34
raidir, enfin croula sur le flanc, accomplissant
sa
destinée. Quelques secondes encore elle cligna des yeux et on vit sa
35
es secondes encore elle cligna des yeux et on vit
sa
respiration. Puis ses pattes se tendirent peu à peu, comme un corps q
36
le cligna des yeux et on vit sa respiration. Puis
ses
pattes se tendirent peu à peu, comme un corps qu’on gonflerait à la p
37
un treuil. Elle arriva avec emphase à la cime de
son
spasme, comme l’homme à la cime de son plaisir, et comme lui, elle y
38
la cime de son spasme, comme l’homme à la cime de
son
plaisir, et comme lui, elle y resta immobile. Et son âme divine s’éch
39
plaisir, et comme lui, elle y resta immobile. Et
son
âme divine s’échappa, pleurant ses jeux, et les génisses, et la chère
40
a immobile. Et son âme divine s’échappa, pleurant
ses
jeux, et les génisses, et la chère plaine. De tels passages qui abon
41
lèmes de l’heure. La violence même qui sourd dans
son
être intime l’en empêche, le préserve des états d’incertitude doulour
42
blèmes viennent se poser à l’esprit, profitant de
son
désaccord avec la vie. Ni métaphysicien, ni logicien, dit-il d’Alban
43
henille précisément aux trois-centres nerveux, et
sa
victime « une sympathie (au sens étymologique du mot) qui la renseign
44
plus. Nous étions seuls sur le pavé qui exhalait
sa
chaleur, au long des quais sans bancs pour notre lassitude. Florence
45
lit notre monde à ce chant. L’odeur du fleuve est
son
parfum, le soleil rouge sa douleur. Les bœufs blancs, les roues peint
46
L’odeur du fleuve est son parfum, le soleil rouge
sa
douleur. Les bœufs blancs, les roues peintes du char, l’Italie des po
47
rfaite répond encore au couchant. San Miniato sur
sa
colline. Derrière nous, les arbres se brouillent dans une buée sans c
48
lus guérir… Mais nous voyons la ville debout dans
ses
lumières. Architectures ! langage des dieux, ô joies pour notre joie
49
, angles purs, repos de l’esprit qui s’appuie sur
son
œuvre ! La sérénité de cette façade élevée lumineuse sur le ciel fut
50
des forces humaines, et rendait sous des coups un
son
qui nous évoqua les rumeurs de villes d’usines. Il y avait la vie des
51
s le noir des musées ! — et si tu veux soudain le
son
grave de l’infini, pour être seul parmi la foule, lève les yeux, au p
52
de couleur pour ma femme… Mais l’homme avait posé
son
journal. Soudain, portant la main à son gilet, il en retira trois dés
53
vait posé son journal. Soudain, portant la main à
son
gilet, il en retira trois dés qu’il jeta sur la table. Les yeux brill
54
ux brillants, il compta. Une indécision parut sur
ses
traits. Puis il reprit les dés brusquement, et me fixant avec un lége
55
! mon Dieu, je vous remercie, Monsieur… Il saisit
son
journal. Il en parcourait rapidement les pages, la proie d’une agitat
56
animait aussi : une fièvre faisait s’épanouir sur
son
visage je ne sais quel plaisir cruel. C’était un jeu très simple où l
57
étranger se mit à discourir. Et dans mon ivresse,
ses
paroles peignaient des tableaux mouvants où je me voyais figurer comm
58
dés ». Ce furent d’abord des images décousues de
sa
vie, brillantes ou misérables, passionnées. Mais bientôt : — « Destin
59
ai jamais revu l’étranger. Quelquefois je songe à
ses
paroles — ou peut-être n’étaient-ce que celles de mes folies ? Je me
60
n. C’est d’abord l’influence du clergé, jaloux de
ses
droits considérables encore ; puis ce sont les conseillers intimes du
61
et capable de lui faire pardonner les erreurs de
sa
jeunesse. Le roi, « un niais en matière religieuse » au dire de sa be
62
oi, « un niais en matière religieuse » au dire de
sa
belle-sœur, la princesse palatine, se laisse facilement convaincre. D
63
re un tableau qu’il suppose présent à l’esprit de
ses
auditeurs. Il termine en citant le jugement d’Albert Sorel, selon qui
64
passé ? Allons-nous assister à un regroupement de
ses
forces créatrices ? La question est peut-être prématurée. Mais le seu
65
cette consécration bien méritée du talent d’un de
ses
enfants… » Car le fils prodigue, s’il rentre au foyer dans une Rolls-
66
lle de constater combien l’épuration rigoriste de
sa
technique sert une vision aigüe de la vie. La série de gravures sur b
67
lisé. C’est d’un art très volontaire, qui connaît
ses
ressources et sait en user avec la sobriété qui produit le maximum d’
68
e, c’est elle qui permettra de reconnaître une de
ses
œuvres. Et aussi ce brin de comique un peu bizarre qu’il glisse si so
69
mme celle de Neuchâtel 1927 7 il aura bien mérité
sa
place parmi les artistes neuchâtelois. Actuellement, Meili achève la
70
i la peinture consiste à habiller une idée. Voyez
son
portrait de Meili : il ne prend pas le sujet par l’intérieur, mais il
71
e ce visage dans une pâte riche et un peu lourde,
son
pinceau la palpe, la presse, la réduit à la forme qu’il voit. Il y a
72
oit. Il y a de la sensualité dans l’écrasement de
ses
couleurs, une sensualité qui sait se faire délicate quand du haut de
73
i le prennent pour un agitateur russe, à cause de
sa
chevelure, sans doute ! On ne pourrait pas se tromper plus. ⁂ À vrai
74
ture pure. Je crois même que, Paul Donzé touché à
son
tour par la grâce décorative, il n’en reste qu’un, du moins à Neuchât
75
mais il a toujours l’air de songer à la Hollande,
sa
seconde patrie si la peinture est sa première et Neuchâtel la troisiè
76
la Hollande, sa seconde patrie si la peinture est
sa
première et Neuchâtel la troisième… Il y a par Eugène Bouvier quelque
77
e qui ne s’affiche pas, mais s’insinue dans toute
sa
palette, ce charme enfin, ce je ne sais quoi qu’on cherche en vain ch
78
tocratique dissimulation dans l’œuvre de Bouvier.
Sa
technique qui paraît au premier abord masquer ses intentions, en réal
79
Sa technique qui paraît au premier abord masquer
ses
intentions, en réalité les exprime par ses défauts mêmes ou ses fauss
80
asquer ses intentions, en réalité les exprime par
ses
défauts mêmes ou ses fausses négligences ; mais il faut pour comprend
81
, en réalité les exprime par ses défauts mêmes ou
ses
fausses négligences ; mais il faut pour comprendre cet art emprunter
82
e. Je ne verrais guère que Louis de Meuron, parmi
ses
aînés, dont on le puisse rapprocher, parce qu’il est un des rares pei
83
herche encore. On a pourtant l’impression, à voir
ses
dernières toiles, d’une plus grande certitude intérieure. Les visages
84
t s’éloigne pour entonner une chanson à boire. Et
sa
technique auparavant volontairement maigre se faisait trop lâche. Mai
85
opérée. Humbert est rendu à lui-même. Il atteint
son
équilibre et sa maîtrise avec une toile comme le Potier. Si la couleu
86
est rendu à lui-même. Il atteint son équilibre et
sa
maîtrise avec une toile comme le Potier. Si la couleur n’est pas enco
87
la Renaissance » chez un Charles Humbert livré à
sa
fougue originale. Il y en a plus encore chez un Aurèle Barraud. Il su
88
an, dans le beau sens ancien du terme, tout comme
son
frère Charles Barraud, qui lui, passe ses journées à vendre des coule
89
t comme son frère Charles Barraud, qui lui, passe
ses
journées à vendre des couleurs, à encadrer des glaces. Et plaise aux
90
t ou modèle, le soir, à la lampe, en compagnie de
sa
femme (elle peint aussi, d’un œil regardant le sujet, de l’autre ce q
91
œil regardant le sujet, de l’autre ce qu’en fait
son
mari). Et puis voici François Barraud, le plus jeune des frères. Il v
92
vant, sans s’en apercevoir, peut-être. Il suivait
son
petit bonhomme de chemin sans se douter qu’il avait pris quelques ann
93
ter qu’il avait pris quelques années d’avance sur
ses
contemporains. Un jour les jeunes le rattrapent. Salutations, présent
94
n apprend peu à peu des choses bien curieuses sur
son
compte. Il a fait de la pâtisserie, mais on m’assure qu’il se nourrit
95
Paris des tableaux mystérieux qu’il relègue dans
son
atelier, pêle-mêle avec les siens. Vous retournez une toile appuyée a
96
r, qui est mort jeune, sans avoir pu donner toute
sa
mesure. Il a laissé surtout des dessins, d’une sûreté un peu traditio
97
style pourtant assez large et que n’entravait pas
son
scrupule réaliste. ⁂ Mais voici dans son costume d’aviateur, retour d
98
vait pas son scrupule réaliste. ⁂ Mais voici dans
son
costume d’aviateur, retour de Vienne, un sculpteur qui saura s’impose
99
en plans. C’est ainsi qu’il atteint d’emblée dans
ses
statues à un beau style dépouillé et hardi. Mais il y avait quelque l
100
lète ; l’œuvre n’atteignait pas encore pleinement
sa
vie propre. Depuis, Léon Perrin semble avoir évolué vers une plus gra
101
lus grande harmonie de lignes. Je pense surtout à
ses
bas-reliefs du BIT où se manifeste un heureux équilibre entre le réal
102
le cubisme aux artistes qui ont su se dégager de
son
outrance théorique. C’est dans la manière cubiste encore que Perrin d
103
ublication dont cette revue entretenait récemment
ses
lecteurs. 8. Voir sur cet artiste neuchâtelois, de son vrai nom Ch.
104
cteurs. 8. Voir sur cet artiste neuchâtelois, de
son
vrai nom Ch. E. Jeanneret, un article paru dans le numéro de février
105
érard (24 mars 1928)m À Pierre Jeanneret et à
son
étoile nervalienne. Je vins à Vienne pour fuir l’Amérique. Mais les
106
u’un désir vraiment pur parvient toujours à créer
son
objet, de même qu’atteignant certain degré d’intensité, un état d’âme
107
mon être — ainsi d’autres deviennent patriotes au
son
d’une fanfare militaire, ainsi je m’abandonne au rêve d’un monde que
108
arois, noir et blanc, la ravissante héroïne est à
son
piano, c’est un duo des ténèbres et de la pureté où vibrent par insta
109
je ne sais plus quoi. Mais sans doute évadé dans
son
rêve, beaucoup plus loin que moi, il n’entend pas ma question. L’envi
110
rre, le visage de mon voisin m’apparut, pâle dans
son
collier de barbe noire. Je sentis que je l’avais déjà reconnu. Il por
111
ne élégance très moderne. Il n’y avait dans toute
sa
personne rien de positivement démodé ; je n’eus même pas le sentiment
112
ité de ma vision et mon cerveau pris au défaut de
sa
carapace de principes et d’évidences opaques. Nous sortîmes de l’Opér
113
s paires de pinces s’accrochèrent désespérément à
ses
manches. De terreur, le homard avait rougi : il conserva toute la nui
114
tes et spontanées du plaisir qui seules faisaient
sa
dignité humaine, parce qu’elles le rattachaient aux buts les plus hau
115
ns souvent la regarder, à cause de la noblesse de
sa
danse. Je la nomme Clarissa, parce que cela lui va. Mais comme c’est
116
Moulin-Rouge, qui sont les bras de Clarissa dans
sa
danse, et Clarissa c’est aussi l’Anglaise aux citrons de Pompéi, l’Oc
117
apparaît peu à peu, à travers la simultanéité de
ses
manifestations. Gérard parle avec une liberté magnifique et angoissan
118
tre moitié sera toujours cachée, ainsi la Lune et
sa
moitié d’ombre. Et parce que tout revit en un instant dans cette visi
119
enfin la substance véritable et unique de toutes
ses
amours, il communie avec quelque chose d’éternel. Tous les drames du
120
ue reflets, épisodes, symboles : le vrai drame de
son
destin est ailleurs. Il se met à m’expliquer des signes, des généalog
121
de leurs moindres coïncidences. La fatigue calme
son
lyrisme et son exaltation. Il semble se rapprocher de moi. Il me raco
122
res coïncidences. La fatigue calme son lyrisme et
son
exaltation. Il semble se rapprocher de moi. Il me raconte de ces supe
123
e, de temps en temps, s’il parlait à voix basse à
son
homard, qui semblait d’ailleurs endormi. En passant par la Freyung, n
124
ouvertes des jambes extrêmement hautes tandis que
sa
tête frisée jetait des insolences sur les chapeaux noirs de ses caval
125
e jetait des insolences sur les chapeaux noirs de
ses
cavaliers. Tout cela s’empila dans des autos ; en dix minutes, il n’y
126
plus personne, la place s’éteignit. Mais Gérard ?
Ses
yeux s’étaient fixés intensément, à la sortie des invités, sur une fe
127
phane est maniaque, comme tous les jeunes gens de
sa
génération. Seulement chez lui, cela ne s’est pas porté sur les autos
128
rs types humains. Mais on lui sait peu de grés de
sa
curiosité. Sans doute est-il trop impatient, demande-t-il aux êtres p
129
e comme un enfant sage que le monde lui donne, en
son
temps, sa petite part. On lui a expliqué qu’il fallait la mériter et
130
enfant sage que le monde lui donne, en son temps,
sa
petite part. On lui a expliqué qu’il fallait la mériter et tâcher de
131
e à savoir ce qu’il est. C’est une autre manie de
sa
génération. Mais là encore il se singularise : il n’écrit pas de livr
132
des miroirs. C’est pourquoi il en installe un sur
sa
table de travail, de façon à pouvoir s’y surprendre à tout instant. C
133
ntières à se regarder dans les yeux. Il varie sur
son
visage les jeux de lumière et de sentiments. Il découvre une sorte de
134
timents. Il découvre une sorte de rire au coin de
sa
bouche dans les moments de pire découragement ; et beaucoup d’autres
135
s fatigué, il veut voir encore cette fatigue dans
son
regard : appuyé sur lui-même il se perd en méditations éléates. Le so
136
veu qu’il en consent l’attache plus secrètement à
son
aventure. Nous vivons dans un décor flamboyant de glaces. À chaque p
137
yant de glaces. À chaque pas, on offre à Stéphane
sa
tête, son portrait en pied. Il se voit dans l’acte de se raser, de se
138
laces. À chaque pas, on offre à Stéphane sa tête,
son
portrait en pied. Il se voit dans l’acte de se raser, de se baigner ;
139
se voit dans l’acte de se raser, de se baigner ;
son
image descend en face de lui par l’ascenseur, elle le suit au long de
140
parmi les autres. Mais s’il lui arrive de prendre
son
image pour celle de n’importe quel passant, il se sent comme séparé d
141
ment différent de cette apparence, qu’il doute de
sa
réalité. Le mystère de voir ses yeux l’épouvante. Il y cherche une r
142
e, qu’il doute de sa réalité. Le mystère de voir
ses
yeux l’épouvante. Il y cherche une révélation et n’y trouve que le dé
143
désir d’une révélation. Peut-on s’hypnotiser avec
son
propre regard ? Il n’y a plus que cette incantation à soi-même qui po
144
t en diminuant vertigineusement et l’égarent dans
sa
nuit. Je saute quelques délires et pas mal de superstitions. Enfin ce
145
econnaîtrais-tu sous un autre visage. Car oublier
son
visage, ne serait-ce pas devenir un centre de pur esprit ? » C’est un
146
notiser l’irrite toujours vaguement. Mais il fuit
son
propre regard, il se cherche dans d’autres yeux, c’est pourquoi il fa
147
urs ivresses l’ont envahi bruyamment, bâillonnent
sa
raison, l’empêchent de protester contre le miracle. Parmi tous ses mo
148
êchent de protester contre le miracle. Parmi tous
ses
mots fous, noms, baisers, appels qui reçoivent en même temps leur rép
149
si douce et si grande… »11 Et Bettina terminant
sa
lettre sur Hölderlin : « Ce piano dont il a cassé les cordes, c’est v
150
il a cassé les cordes, c’est vraiment l’image de
son
âme ; j’ai voulu attirer là-dessus l’attention du médecin, mais il es
151
ait sagement des odes à la liberté… Et voici dans
sa
vie cette double venue de l’amour et du chant prophétique, confondant
152
dame Gontard12, déchirement à peine sensible dans
son
œuvre. Car ce poète n’est peut-être que le lieu de sa poésie, — d’une
153
uvre. Car ce poète n’est peut-être que le lieu de
sa
poésie, — d’une poésie, l’on dirait, qui ne connaît pas son auteur. Q
154
, — d’une poésie, l’on dirait, qui ne connaît pas
son
auteur. Qui parle par sa bouche ? Il règne dans ses Hymnes une séréni
155
ait, qui ne connaît pas son auteur. Qui parle par
sa
bouche ? Il règne dans ses Hymnes une sérénité presque effrayante. Vi
156
n auteur. Qui parle par sa bouche ? Il règne dans
ses
Hymnes une sérénité presque effrayante. Vient le temps où le sens de
157
presque effrayante. Vient le temps où le sens de
son
monologue entre terre et ciel lui échappe. Il jette encore quelques c
158
de Bordeaux croit-on), est frappé d’insolation ;
sa
folie d’un coup l’envahit. C’est une sorte de vieillard qui reparaît
159
met à raconter les choses les plus affreuses sur
son
compte, simplement parce qu’il a aimé une femme, pour écrire Hypérion
160
ne pipe qui traîne sur l’appui ; le jardinet avec
son
banc et ses lilas fleuris qui trempent… Tout est familier, paisible a
161
traîne sur l’appui ; le jardinet avec son banc et
ses
lilas fleuris qui trempent… Tout est familier, paisible au soleil. Il
162
t arrivé quelque chose de terrible, où il a perdu
son
âme. Et puis il n’est revenu qu’un vieux corps radotant. — Qu’en pens
163
930)p I Depuis le temps qu’on tire du canon à
son
perdu depuis le temps que sonnent les marées à flots perdus sous la c
164
du monde où nous vivons parquent les visages les
sons
brassent les lueurs des messages et des sanglots perdus qui rôdent à
165
eut-on discerner avec certitude, après lecture de
ses
œuvres, si M. Brunschwicg croit ou non à la divinisation finale de l’
166
roit ou ne croit pas selon les sautes brusques de
son
tempérament. Attendons encore un peu avec ceux-là… Enfin, l’ultime ra
167
geables beaucoup de nouilles. Mais si le sel perd
sa
saveur, serait-ce avec des pamphlets qu’on la lui rend ? Je le trouve
168
r, ceux-là mêmes, bien sûr, qui, sous prétexte de
sa
difficulté, récusent l’art. Il y avait une fois un journaliste, un li
169
’esprit moins facile à formuler qu’à décrire dans
ses
effets, et qui paraît affecter d’un commun penchant au libertinage me
170
aires partout ailleurs divergents : « Barrès dans
son
éthique, Maurras dans son esthétique, les Surréalistes dans leur méta
171
ergents : « Barrès dans son éthique, Maurras dans
son
esthétique, les Surréalistes dans leur métaphysique, font preuve de l
172
ur permettrait d’envisager ce problème dans toute
son
ampleur et sa force. » Ainsi Beausire nous montre un Barrès tout cris
173
d’envisager ce problème dans toute son ampleur et
sa
force. » Ainsi Beausire nous montre un Barrès tout crispé sur quelque
174
mpardonnable confusion des valeurs que représente
son
positivisme esthétique, ce désir de connaissance, puis désigne chez l
175
ls, semble-t-il, nul Français ne saurait accepter
sa
révolte. Il y a bien quelques outrances dans tout ceci. Mais je voudr
176
de Beausire : « Barrès se plaint très souvent de
ses
migraines, de ses gastrites, de sa fatigue. Pour abolir des obstacles
177
arrès se plaint très souvent de ses migraines, de
ses
gastrites, de sa fatigue. Pour abolir des obstacles de cette envergur
178
ès souvent de ses migraines, de ses gastrites, de
sa
fatigue. Pour abolir des obstacles de cette envergure, il suffit d’un
179
arches. Mais ne demandons pas à Barrès de quitter
sa
chambre, son cigare ou son moi. » 8. « La France… n’a pas su faire l
180
ne demandons pas à Barrès de quitter sa chambre,
son
cigare ou son moi. » 8. « La France… n’a pas su faire la révolution
181
pas à Barrès de quitter sa chambre, son cigare ou
son
moi. » 8. « La France… n’a pas su faire la révolution morale… parce
182
’attaque de nos auteurs : « Tout créateur néglige
sa
personnalité » et « Kant est un peu plus redoutable que Robespierre »
183
l’homme à « assumer » d’autant plus héroïquement
sa
vérité — une vérité qu’il doit se créer de toute sa volonté, telle in
184
vérité — une vérité qu’il doit se créer de toute
sa
volonté, telle inéluctablement qu’elle est en Dieu — et soit qu’il sa
185
ssant nos sens par notre intelligence, celle-ci à
son
tour par une volonté qui l’oriente vers certains états dont il arrive
186
mi nous les verront, dont l’esprit parviendra par
sa
puissance d’adoration, à se créer une part angélique. III L’amour, l