1
ites du monde nouent leur effroi je t’appelle
à
grande voix sans un son sans un écho le silence autour de toi d
2
mi de toute violence, et qui ne ferait pas de mal
à
une mouche. ⁂ Des millions de gens vous répondront cela. Des million
3
tempérée de douceur cette phrase type qui résume
à
leurs yeux la sagesse, la mesure, le bon sens de l’humanité, — et qui
4
argumentation des philosophes chargés d’illustrer
à
ses propres yeux la bourgeoisie démocratique. Elle réside avant tout
5
upont est persuadé qu’il exprime une opinion tout
à
fait courante et par là même justifiée jusqu’à l’évidence. Prenons sa
6
ut à fait courante et par là même justifiée jusqu’
à
l’évidence. Prenons sa phrase pour ce qu’elle est, dans sa simplicité
7
sa simplicité : tout un programme. Et définissons
à
grands traits les réactions du bon sens vis-à-vis de ce programme du
8
i suppose un courage exceptionnel. Si nous tenons
à
conserver l’usage pratique de l’adjectif « honnête », réservons-le à
9
pratique de l’adjectif « honnête », réservons-le
à
ceux qui reconnaissent (avec ou sans dégoût) leur crapulerie naturell
10
ermement attaché… » On ne peut tenir fermement qu’
à
quelque chose de ferme. La fermeté de M. Durand-Dupont étant toute ve
11
nc que de l’analyse logique, et doit être rejetée
à
ce titre comme impliquant une contradiction dans les termes. Pourquoi
12
que toutes ses convictions inconscientes tendent
à
faire apparaître comme très grave, et théoriquement insoluble. Et l’o
13
e bien compréhensible, car cela mène pratiquement
à
l’acceptation des solutions officielles. M. Durand-Dupont, troublé pa
14
ommence par le déclarer insoluble, puis se résout
à
laisser faire à d’autres, et par d’autres, ce qu’il ne voudrait pas f
15
éclarer insoluble, puis se résout à laisser faire
à
d’autres, et par d’autres, ce qu’il ne voudrait pas faire, ni subir.
16
au nom de l’« humanité ». Nous avons plus simple
à
lui opposer. Lorsque le bourgeois prétend repousser la révolution au
17
finiment diverse dans ses manifestations étendues
à
toute la face du globe et décorées des noms des plus hypocrites, d’un
18
les réalités les plus sanglantes n’arrivent plus
à
réveiller l’imagination des peuples. On le sait à Genève : tout est a
19
à réveiller l’imagination des peuples. On le sait
à
Genève : tout est affaire de mots. Il n’y a pas de « guerre » en Chin
20
l n’y a pas de « guerre » en Chine, l’ordre règne
à
Varsovie, et en France on ne se tue plus que par amour. (Mais à Mosco
21
en France on ne se tue plus que par amour. (Mais
à
Moscou, les petits Russes naissent avec un couteau entre les dents.)
22
lle ne revête jamais un aspect proprement brutal,
à
moins que ce ne soit à de grandes distances, et bien au-delà du cercl
23
aspect proprement brutal, à moins que ce ne soit
à
de grandes distances, et bien au-delà du cercle qui intéresse concrèt
24
ormisme violemment imposé aux enfants les prépare
à
subir le règne de l’opinion bourgeoise, dont Léon Bloy, le premier, d
25
gime de liberté. La liberté d’opposition est tout
à
fait illusoire, même chez nous (sic). Et ceux qui seraient tentés d’e
26
x qui seraient tentés d’en user n’aboutiraient qu’
à
faire apparaître la violence latente du régime. Il suffit d’un Léon D
27
re bourgeois, protecteur de la non-violence chère
à
ses tenants, manifeste sa vitalité à l’occasion d’incidents plus grav
28
olence chère à ses tenants, manifeste sa vitalité
à
l’occasion d’incidents plus graves, tels que ceux qui occupèrent l’op
29
s, tels que ceux qui occupèrent l’opinion de 1914
à
1918. Toute l’astuce de ceux qui gouvernent consiste alors à dissimul
30
te l’astuce de ceux qui gouvernent consiste alors
à
dissimuler la nécessité purement économique de telles violences, à le
31
écessité purement économique de telles violences,
à
les attribuer à des facteurs inventés pour les besoins de la cause, e
32
t économique de telles violences, à les attribuer
à
des facteurs inventés pour les besoins de la cause, et qui paraissent
33
notre civilisation capitaliste, et même hostiles
à
son progrès normal. Toute l’astuce, encore une fois, consiste à envel
34
normal. Toute l’astuce, encore une fois, consiste
à
envelopper la violence d’assez de mensonges pour que le bourgeois ne
35
lence spirituelle absolue, dont nous sommes prêts
à
accepter les suites inéluctables, jusque dans l’ordre matériel. Suite
36
rvus de puissance, un goût du sang qui les marque
à
nos yeux de décadentisme bourgeois. Nous ne prenons pas à la légère l
37
ux de décadentisme bourgeois. Nous ne prenons pas
à
la légère le drame de la Révolution. Il est des crises nécessaires1.
38
ution. Il est des crises nécessaires1. Mais c’est
à
nous précisément de préparer les voies que la force nouvelle, à leur
39
ment de préparer les voies que la force nouvelle,
à
leur défaut, devra créer par des percées brutales et destructives. To
40
volutions ont été sabotées. Elles ont été livrées
à
la police ou à la foule. Mais nous qui le savons, c’est à nous qu’il
41
té sabotées. Elles ont été livrées à la police ou
à
la foule. Mais nous qui le savons, c’est à nous qu’il incombe, dès ma
42
ice ou à la foule. Mais nous qui le savons, c’est
à
nous qu’il incombe, dès maintenant, de préparer une Révolution assez
43
cts morbides d’une même maladie bourgeoise. C’est
à
quoi mène la violence larvée qui inspire l’hypocrisie régnante. Non,
44
humaine3. Mais la santé révolutionnaire consiste
à
faire apparaître, fût-ce brutalement, ce que l’« ordre » bourgeois pr
45
» bourgeois prétend mensongèrement avoir vaincu.
À
force d’avoir ridiculisé et refoulé l’idée de violence physique, ils
46
e brutalité dans tous les cas où elle ne sert pas
à
assurer sa sécurité. Encore ne l’utilise-t-il pas lui-même dans ces c
47
c’est le fait que celui qui donne un coup se met
à
portée d’une riposte. Ils préfèrent couvrir de fleurs les lombes des
48
ntenant des « ennemis de la violence » ! On songe
à
cette race de moutons dont parlait Élisée Reclus, et qui sont plus né
49
pour un grand nombre de saisons. ⁂ Mais revenons
à
notre interviewé. Nous allions oublier les derniers mots de sa déclar
50
ots de sa déclaration. M. Durand-Dupont cherchait
à
nous persuader. 6. « … qu’il ne ferait pas de mal à une mouche. » Peu
51
nous persuader. 6. « … qu’il ne ferait pas de mal
à
une mouche. » Peut-être est-il prudent de corriger cette exagération
52
ne méchanceté cérastoïde. Il ne ferait pas de mal
à
un lion. » 1. Interventions chirurgicales. 2. Aron et Dandieu : «
53
ous ici aux jeunes bourgeois dégoûtés et vivants,
à
tous ceux que la Révolution trouble et bientôt va posséder. Dénonçons
54
olution trouble et bientôt va posséder. Dénonçons
à
leur intention un état d’esprit faussement révolutionnaire, qui pour
55
d’autres au contraire un prétexte par trop facile
à
ne pas prendre place à nos côtés. Il s’agit de ce que nous baptiseron
56
n prétexte par trop facile à ne pas prendre place
à
nos côtés. Il s’agit de ce que nous baptiserons le petit-purisme. D
57
Petits purs, ceux qui opposent des textes appris
à
tout effort créateur ; petits purs, ceux qui se prévalent d’un mot d’
58
a violence n’est que rancœur de faibles accrochés
à
des dogmes, alors que la vraie violence révolutionnaire est une affir
59
e intellectuelle bourgeoise théoriquement acquise
à
la Révolution. On reconnaît en lui les traits marquants de la mentali
60
ux qui, purs ou impurs, travaillent effectivement
à
fonder quelque chose de neuf, de concret et d’humain. Petits purs, co
61
s des fripons en peau de bourgeois ou des requins
à
l’eau de Coty. Description des « petits purs » De doux jeunes g
62
ous tenir des théories effarantes sur la violence
à
main armée, sur la nécessité de fusiller les trois quarts du genre hu
63
ité de fusiller les trois quarts du genre humain,
à
commencer par bon nombre de révolutionnaires qui ne paraissent « pas
64
l faut », et, pour tout dire, « confusionnistes »
à
ces terroristes de café. À les en croire, il n’y aurait rien d’autre
65
e, « confusionnistes » à ces terroristes de café.
À
les en croire, il n’y aurait rien d’autre à faire que d’installer des
66
café. À les en croire, il n’y aurait rien d’autre
à
faire que d’installer des mitrailleuses tout le long de la fameuse «
67
r l’instant malaisée, ils utilisent leurs loisirs
à
s’accuser réciproquement d’être de la police, ou bien à décréter sans
68
cuser réciproquement d’être de la police, ou bien
à
décréter sans rire que tel petit copain devient dangereusement trotsk
69
otskiste. Ils apportent une véritable coquetterie
à
souligner leur conformisme et leur touchante orthodoxie. Ils se soume
70
ouchante orthodoxie. Ils se soumettent éperdument
à
toutes les directives même si comme on le vit naguère, ces directives
71
r le mépris. Certes, ils sont conformistes pis qu’
à
la gauche, mais pas plus loin comme disait l’autre. Ils n’ont pas le
72
times de la pensée bourgeoise qu’ils s’épuisèrent
à
combattre sachant qu’ils ne pourraient que périr avec elle, ils vont
73
é dépourvue de violence. Nous sommes bien décidés
à
ne pas rancir dans une doctrine donnée. La seule pureté vraiment révo
74
ent l’avènement « dialectique », de l’inévitable.
À
cette pureté synonyme de mort nous opposerons notre violence personne
75
Nous prouverons le mouvement en marchant, quitte
à
marcher dans leurs plates-bandes bien ratissées. La violence joyeuse
76
ersonne même, en tant que cette personne s’oppose
à
toutes les abstractions systématiques, qu’elles soient importées d’Am
77
ux qui haïssent la religion parce qu’elle les met
à
nu, prend en pitié leur sale caractère : tous ceux qui poursuivent l’
78
la générosité. Hélas, fallait-il perdre une page
à
dire qu’ils ne méritent pas de vous dégoûter de la Révolution, jeunes
79
sseurs de disciples ». Ne perdons pas notre temps
à
polémiquer sur des épithètes passe-partout. Je voudrais simplement vo
80
tout. Je voudrais simplement vous rendre attentif
à
ceci : que ces généreux pluriels n’ont pas empêché certains lecteurs
81
z en effet d’une « manœuvre trop claire… qui vise
à
établir… une confusion propice, etc. ». Ces termes, venant après votr
82
darité entre « vous » et « nous », sont de nature
à
induire en erreur un lecteur qui ignorerait — ce dont vous vous souve
83
ront unique » semblait alors vous sourire plus qu’
à
moi, je l’avoue, et je n’en persistai pas moins à souligner sa ruptur
84
à moi, je l’avoue, et je n’en persistai pas moins
à
souligner sa rupture dans mes conclusions. NRF p. 838). Bref, s’il
85
mes conclusions. NRF p. 838). Bref, s’il y eut,
à
votre sens, « manœuvre » elle fut, comme vous le dites, « trop claire
86
é ». Je crois d’ailleurs avoir indiqué nettement,
à
la fin de l’enquête, pourquoi cette solidarité nous paraissait encore
87
ndésirable qu’impossible. Je ne répondrai pas ici
à
votre accusation de fascisme, je sais trop bien que, sous la plume d’
88
n de Paris, elle exprime le désir de déconsidérer
à
peu de frais l’adversaire, plutôt que de porter un jugement objectif
89
ne puis mieux faire que de renvoyer ces lecteurs
à
l’article de Jean-Richard Bloch, que l’on trouvera vingt pages avant
90
véritable réalisme révolutionnaire. Cordialement
à
vous, Denis de Rougemont. d. Rougemont Denis de, « Sur un certain
91
notice suivante : « M. D. de Rougemont a adressé
à
P. Nizan la lettre suivante en demandant son insertion dans Europe. »
92
jeunesse française devant l’Allemagne » [Réponse
à
une enquête] (mai 1933)f g En face de deux pays gouvernés par des
93
nu-tête, chemise ouverte, dont notre presse aime
à
railler les uniformes, qu’avons-nous à aligner ? Un attirail de faux
94
resse aime à railler les uniformes, qu’avons-nous
à
aligner ? Un attirail de faux cols durs, de rosettes, de gros ventres
95
choses s’imposait aux esprits, ils s’appliquaient
à
le refléter dans leurs œuvres ; un peu plus de violence réelle les eû
96
peu plus de violence réelle les eût fait accéder
à
la conscience active et concrète de l’époque ; et c’eût été le premie
97
sait quelles brigues innommables. De l’inquiétude
à
la Légion d’honneur, la route n’est pas si pénible qu’on peut le croi
98
rtus « révolutionnaires » d’une doctrine destinée
à
périr avec le système régnant, qu’elle croit combattre, et dont elle
99
toute leur puissance de nos trahisons, nous avons
à
restaurer le principe permanent de notre grandeur, la revendication p
100
ndeur, la revendication personnaliste. Nous avons
à
relever le défi que fascistes et hitlériens sont justifiés à nous jet
101
e défi que fascistes et hitlériens sont justifiés
à
nous jeter. Nous ne le ferons pas en défendant des institutions démoc
102
démission ; nous ne le ferons pas en nous mettant
à
la remorque du marxisme, fils d’une démocratie exsangue ; nous le fer
103
r l’affirmation tardive d’un nationalisme traître
à
la patrie. Notre réponse ne prendra pas la forme d’une justification,
104
plus nombreux, du plus allemand ou du plus riche
à
l’ordre spirituel, c’est-à-dire au bien du prochain. Elle sera au con
105
contre tout ce que l’homme invente pour se mettre
à
l’abri du risque normal et nécessaire de l’existence, contre toutes l
106
de l’Ordre nouveau pour lequel nous sommes prêts
à
combattre. Et c’est à lui que désormais s’adresseront ceux qui veulen
107
ur lequel nous sommes prêts à combattre. Et c’est
à
lui que désormais s’adresseront ceux qui veulent s’adresser à la jeun
108
sormais s’adresseront ceux qui veulent s’adresser
à
la jeunesse d’un pays. Ils trouveront enfin à qui parler. Le problème
109
ser à la jeunesse d’un pays. Ils trouveront enfin
à
qui parler. Le problème de notre attitude devant la guerre est subord
110
de notre attitude devant la guerre est subordonné
à
celui de notre révolution. La guerre des capitalistes est une pièce d
111
conservateurs fascistes, hitlériens on marxistes
à
l’Ordre nouveau. Sabotons la guerre capitaliste. Par tous les moyens.
113
ainsi : nous suspendons toutes nos constructions
à
un fait humain central, la personne — telle que nous la définirons to
114
, la personne — telle que nous la définirons tout
à
l’heure — ou mieux encore, le conflit personnel, et nous prenons pour
115
el, et nous prenons pour norme ce conflit, étendu
à
tous les ordres de l’activité humaine : politique, économique et cult
116
problème du « minimum de vie matérielle » destiné
à
assurer la liberté de l’homme. Marxistes et capitalistes prétendent,
117
mme. Marxistes et capitalistes prétendent, chacun
à
leur manière, le résoudre. Ils se disputent sur la manière. Mais leur
118
eur morale des êtres ou les habitudes de la race.
À
supposer qu’une science, encore à créer, parvienne encore à le déterm
119
des de la race. À supposer qu’une science, encore
à
créer, parvienne encore à le déterminer, la libération de l’homme bén
120
qu’une science, encore à créer, parvienne encore
à
le déterminer, la libération de l’homme bénéficiant du minimum de vie
121
s élaborée de notre effort et l’on ne peut songer
à
en donner ici qu’une formule nécessairement simplifiée. Nous définiss
122
ons d’abord quelles institutions elle nous oblige
à
combattre et à renverser. Ce sont, en premier lieu, les institutions
123
lles institutions elle nous oblige à combattre et
à
renverser. Ce sont, en premier lieu, les institutions démocratiques a
124
malentendus actuels. Cet homme sans liens, réduit
à
l’unité arithmétique, où l’a-t-on vu ? qui l’a vu ? et comment existe
125
ue. Et l’erreur initiale, doctrinale, se retrouve
à
tous les étages du système. C’est à cause d’elle qu’il s’écroulera. I
126
, se retrouve à tous les étages du système. C’est
à
cause d’elle qu’il s’écroulera. Il suffira sans doute d’indiquer ici
127
cond lieu, la doctrine de la personne nous oppose
à
tout soviétisme stalinien. Il est trop facile, en effet, de distingue
128
effective ? Ici encore, il nous faut nous borner
à
deux indications très générales : Dans le domaine politique, nous rev
129
trale de service industriel collectivisé, soumise
à
un organe de répartition, tout à fait distinct du pouvoir politique.
130
ctivisé, soumise à un organe de répartition, tout
à
fait distinct du pouvoir politique. Ainsi se trouve sauvegardée la te
131
humaine, le minimum de vie matérielle qui permet
à
la personne de courir sa chance. Nous ne pouvons songer à développer
132
sonne de courir sa chance. Nous ne pouvons songer
à
développer ici ces thèmes constructifs, et encore moins à indiquer le
133
pper ici ces thèmes constructifs, et encore moins
à
indiquer les moyens tactiques que nous envisageons pour les réaliser.
134
néreux de ceux qui nous disent : renoncez d’abord
à
tous les privilèges bourgeois, et nous vous écouterons ! Certes, nous
135
ssent un acte de renoncement aux privilèges. Mais
à
leurs côtés, se dressent des gens qui, eux, ne comptent renoncer à ri
136
dressent des gens qui, eux, ne comptent renoncer
à
rien, s’emparent des privilèges abandonnés, sabotent la révolution et
137
re. On ne saurait trop insister sur cette vérité,
à
une époque où l’engouement pour les formes les plus étroites du prati
138
l’Ordre nouveau », les institutions reproduisent
à
tous les degrés le conflit et la tension qui définissent la personne
139
service prolétarien collectif soumis directement
à
un centre de contrôle économique et statistique. 7° Ce régime doit en
140
seule réalité, mais indestructible — qui demeure
à
la Nation, une fois l’État supprimé, une fois opérée la révolution pe
141
olutions russe, italienne et allemande, succédant
à
la chute des monarchies ont consacré l’avènement d’une civilisation d
142
ta la guerre, mais qui n’avait pas encore trouvé,
à
cette époque, une forme politique adéquate. Cette « civilisation quan
143
e opération artificielle, qu’il faudrait comparer
à
la chirurgie esthétique actuellement en vogue ? Est-ce au contraire l
144
à, sous le fard, de vieilles rides bien connues ?
À
ces questions, l’ouvrage que René Dupuis et Alexandre Marc viennent d
145
génération », la France jusqu’ici s’était bornée
à
les traduire et à les critiquer avec un scepticisme plus ou moins sym
146
France jusqu’ici s’était bornée à les traduire et
à
les critiquer avec un scepticisme plus ou moins sympathique ; mais el
147
la réputation de « statisme » que l’on veut faire
à
la France d’après-guerre. Nos deux publicistes appartiennent à la gén
148
’après-guerre. Nos deux publicistes appartiennent
à
la génération qui atteint la trentaine et qui s’exprime dans des revu
149
utorité et la Discipline se trouvent ainsi élevés
à
la dignité de fins en soi, d’absolus, au lieu de n’être considérés qu
150
usse malgré les sacrifices qu’on lui demande — ou
à
cause d’eux — ne sauraient être mises en doute. Mais qu’adviendra-t-i
151
mède ? Les auteurs de Jeune Europe n’hésitent pas
à
le voir dans l’esprit libertaire et « personnaliste » de la France, t
152
s nommés essaient, par ailleurs, de le réveiller.
À
la jeunesse française, à la jeunesse anglaise aussi, d’édifier mainte
153
lleurs, de le réveiller. À la jeunesse française,
à
la jeunesse anglaise aussi, d’édifier maintenant, dans le calme et l’
154
en permettre un sujet aussi vaste, ils ont réussi
à
brosser le panorama habilement suggestif, plein de vie et de pathétiq
155
our et d’angoisse insondable, qui nous bouleverse
à
la lecture des Stades, on va trouver ici l’exposé judicieux, parfois
156
u’ici deux aspects seulement, et les plus propres
à
créer des malentendus : celui du philosophe abstrus, désespéré, voire
157
e autrement. Après tout, il ne faut pas souhaiter
à
Kierkegaard une introduction systématique et qui épuise tous les thèm
158
il saura certainement émouvoir ceux qui cherchent
à
vivre leur pensée. « Non point l’admiration, mais l’acte ! », répète
159
de laquelle il est impossible de rien comprendre
à
Kierkegaard — j’entends la perspective chrétienne, que Carl Koch met
160
de sa présentation en France. Carl Koch reproche
à
Kierkegaard ce qu’il baptise, d’un terme impressionnant, son ascétism
161
négation de Dieu. C’est pourquoi l’homme n’arrive
à
Dieu et à la Vie qu’en mourant totalement à soi-même. Periissem nisi
162
e Dieu. C’est pourquoi l’homme n’arrive à Dieu et
à
la Vie qu’en mourant totalement à soi-même. Periissem nisi periissem
163
rrive à Dieu et à la Vie qu’en mourant totalement
à
soi-même. Periissem nisi periissem ! La devise de Kierkegaard fait éc
164
si periissem ! La devise de Kierkegaard fait écho
à
ce cri de Thérèse d’Avila : « Je meurs de ne pas mourir. » Qu’un huma
165
er d’ascétisme la doctrine de la mort au monde et
à
soi-même, bien plus, qu’il la déclare antichrétienne ; cela ne prouve
166
enne ; cela ne prouve rien que l’on ne sût déjà :
à
savoir que le sens de la vérité est en train d’abdiquer parmi nous de
167
st impensable, et ne peut être utilement intégrée
à
notre patrimoine moral, culturel, social, national et même religieux.
168
-on pas qu’elle est trop tiède, et propre au plus
à
écœurer celui qui veut non la durée mais l’éternel, non la raison mai
169
on mais la révélation, non la pensée qui s’arrête
à
l’utile mais celle-là seule qui mène au terme extrême : car « la plus
170
vec quelle facilité des incroyants ont fait grief
à
Kierkegaard de n’avoir pas incarné sa doctrine. Mais quelle était son
171
maladie pour mortelle ; sa mort serait nécessaire
à
l’accomplissement de la tâche à laquelle il a consacré toute sa force
172
serait nécessaire à l’accomplissement de la tâche
à
laquelle il a consacré toute sa force intellectuelle et toute son œuv
173
« Pour qui écrivez-vous ? » [Réponse
à
une enquête] (janvier-février 1934)j k J’écris à ceux qui ont des
174
une enquête] (janvier-février 1934)j k J’écris
à
ceux qui ont des oreilles pour entendre, amis que ma parole n’atteind
175
onse, loin de là. Je voudrais seulement les aider
à
prendre au sérieux leur question. J’écris pour ceux qui sont en march
176
me attente trébuchante, hors la Promesse accordée
à
notre acte, humble et violent. Voilà ce que je veux. Mais je ne sais
177
victimes et complices. On reconnaît ici le cri :
À
bas les Voleurs !, mot d’ordre des troupes fascistes ces dernières se
178
. À part cela, M. de Rougemont, malgré ses appels
à
Luc, n’a pas répondu à notre question, il fait métier d’être incapabl
179
ugemont, malgré ses appels à Luc, n’a pas répondu
à
notre question, il fait métier d’être incapable de répondre aux quest
180
. Aussi quittant le ton des prophètes ajoute-t-il
à
l’usage des importuns qui posent des questions un petit post-scriptum
181
ait, mais il faudrait des statistiques difficiles
à
établir. Par exemple : combien de petits-bourgeois, combien de bourge
182
aire. (Il y a même quelques députés.) On répondit
à
Berdiaev : mais nous avons Dandieu… Il nous reste, du moins, sa derni
183
tature de la liberté, et que Robert Aron va mener
à
son termen. Telle qu’il nous l’a laissée, l’œuvre d’Arnaud Dandieu ap
184
ustriel, destiné selon les précisions de Dandieu,
à
provoquer la suppression de l’inhumaine « condition prolétarienne ».
185
groupe d’ingénieurs occupés depuis quelques mots
à
la chiffrer, à la traduire en une institution pratique, ont prouvé la
186
ieurs occupés depuis quelques mots à la chiffrer,
à
la traduire en une institution pratique, ont prouvé la justesse, déco
187
tat totalitaire, ces dieux antiques, peinturlurés
à
la moderne, ces vieilles tyrannies importées d’un Orient où l’on sava
188
t des principes dont elles procèdent, et qui sont
à
mes yeux beaucoup plus graves et significatifs. Le mépris dans lequel
189
lligentsia dont toute la « distinction » consiste
à
séparer jalousement la pensée de l’action, du risque et de l’engageme
190
n, du risque et de l’engagement personnel, quitte
à
se lamenter sur le monde tel qu’il va, — il faudrait dire : tel qu’on
191
e ? On ne saurait trop insister sur cette vérité,
à
une époque où l’engouement pour les formes les plus étroites du prati
192
onnaire et la confusion des idées en sont arrivés
à
un tel point que les deux mots ont l’air bien souvent de s’opposer. À
193
’autre révolution que la révolution matérialiste,
à
force d’autre part, de faire sur l’esprit le contresens habituel qui
194
sur l’esprit le contresens habituel qui le réduit
à
être une faculté purement intellectuelle, sans contact avec les événe
195
événements, sans action effective, on est parvenu
à
stériliser l’un et l’autre, en privant la révolution de son ressort p
196
e n’est pas une faculté d’usage interne, qui mène
à
l’intérieur des cadres de la pensée ses opérations solitaires. C’est
197
ro , les en félicitent gravement.) Il faut rendre
à
Dandieu cette justice11 que le « contresens habituel sur l’esprit » n
198
ation hégélienne de l’esprit pur, sont en réalité
à
l’origine même du désordre actuellement établi, qu’il se dénomme ordr
199
liste. Pourquoi les révolutions aboutissent-elles
à
des dictatures, c’est-à-dire à la négation de leur élan originel, an-
200
aboutissent-elles à des dictatures, c’est-à-dire
à
la négation de leur élan originel, an-archique, antiétatiste. Parce q
201
ications en promettant la lune, ne peut servir qu’
à
masquer sur le terrain pratique l’échec d’une révolution qui ne sait
202
ne peut rendre compte que des données antérieures
à
tout acte, non de l’acte lui-même. Au moment de sauter, elles hésiten
203
tisme, au lieu de les laisser se développer jusqu’
à
provoquer le changement de plan, qui seul constituerait la Révolution
204
n d’une part, et Bakounine de l’autre, opposaient
à
Karl Marx en son temps. J’ai souligné d’ailleurs l’identité, à vrai d
205
s notre génération. Saura-t-elle le pousser jusqu’
à
ses confins créateurs, — ou va-t-elle, une fois de plus, s’endormir d
206
point par hasard qu’on tentait de nous la réduire
à
cette description résignée des altérations du langage. Je ne voudrais
207
objections que Ramon Fernandez faisait récemment
à
ces auteurs13. La première porte sur la notion de la personne, évidem
208
permet justement le fascisme, et qui s’accommode
à
merveille d’un régime dictatorial ? La doctrine de l’Ordre nouveau dé
209
la Révolution nécessaire. Fernandez ne croit pas
à
l’existence concrète14 de la personne telle que nous la définissons.
210
s » qualifiées. Celle que l’Ordre nouveau propose
à
notre besoin de sacrifice, c’est la qualité d’homme par excellence, l
211
t, de savoir combien, parmi nous, tiennent encore
à
être des hommes. 10. Il faut même noter que le chapitre intitulé Éc
212
r, ou sur le but de la révolution, qui atteignent
à
la grandeur à force de précision et de vigueur spirituelle, au mépris
213
t comparable aux nombreux groupements catholiques
à
fins politiques ou sociales15. Si les faits sont pauvres, profitons-e
214
affirmer dans le domaine de César ? De la réponse
à
cette question dépendra notre évaluation des tentatives esquissées ju
215
dans le futur libérateur. Politique millénariste.
À
droite, on dit que l’homme est une bête, que c’est là son partage et
216
que c’est là son partage et qu’il faut s’y tenir.
À
gauche, on dit que si l’homme est une bête, son but est toutefois de
217
omme ? Il ne se connaît pas. L’Évangile le révèle
à
lui-même, comme perdu, et par cette révélation, sauvé. Ainsi l’homme
218
a foi ne veut connaître que les fins, et en vient
à
dévaloriser les moyens. Ou encore : pour le politique pur, il s’agit
219
l s’agit toujours d’un ordre établi ou d’un ordre
à
établir. Pour le croyant, il ne s’agit, d’abord, que d’un ordre reçu.
220
problème des moyens, s’il doit rester subordonné
à
l’origine et à la fin, en est cependant inséparable. Il est donc non
221
oyens, s’il doit rester subordonné à l’origine et
à
la fin, en est cependant inséparable. Il est donc non seulement possi
222
omme le marxiste, il sait que sa doctrine n’a pas
à
expliquer le monde, mais à le transformer — seulement, il sait que ce
223
ue sa doctrine n’a pas à expliquer le monde, mais
à
le transformer — seulement, il sait que cette transformation s’appell
224
ssimisme actif. Une phrase de Kierkegaard résume,
à
mon sens, le fondement et la seule direction possible de toute politi
225
que la communauté doit toujours être subordonnée
à
cette fin la plus haute de l’homme qu’est sa foi, — sa situation pers
226
qui se fonde dans ce rapport originel de l’homme
à
Dieu, d’où découle la relation réelle et humainement bienfaisante que
227
nifestées jusqu’ici dans la jeunesse protestante.
À
droite, je distingue deux tendances : celle de l’Association Sully, q
228
ent ses adeptes, le caractère « sacré » que revêt
à
leurs yeux l’idée de patrie préalablement confondue avec celle de l’É
229
ue faire alors, dans l’état de choses qui s’offre
à
nous ? De l’action « sociale » ? C’est dans ce sens que concluent les
230
erais une question inverse de celle que je posais
à
l’Association Sully. Peut-on « se borner au pratique » ? Et toute act
231
et sociale qu’on ne saurait esquiver sans manquer
à
son tour de réalisme ? La plupart des tentatives sociales ou politiqu
232
er le plus fortement ce danger. Je n’ai pas, ici,
à
juger l’objection de conscience. Je me bornerai à deux remarques seul
233
à juger l’objection de conscience. Je me bornerai
à
deux remarques seulement. Dans la mesure où l’objection est l’express
234
expression d’une vocation particulière, elle tend
à
échapper à la politique et sort du domaine de cette enquête. Dans la
235
d’une vocation particulière, elle tend à échapper
à
la politique et sort du domaine de cette enquête. Dans la mesure où e
236
la leur adresser. L’attitude des objecteurs porte
à
son acuité extrême le paradoxe défini dans ma première partie. Elle n
237
rais décrire maintenant une attitude constructive
à
laquelle je me suis rallié pour ma part. III. Qu’allons-nous faire
238
quelques-unes des formules que je proposais tout
à
l’heure pour définir l’attitude chrétienne devant les exigences de Cé
239
e poser les questions par rapport à une droite et
à
une gauche également condamnées. Par ce seul refus, elles opèrent déj
240
. C’est un volume entier qu’il faudrait consacrer
à
la critique des méfaits de ce préjugé, si profondément enraciné dans
241
Cahier de revendications que je publiais en 1932
à
la Nouvelle Revue française , manifesta pour la première fois l’exis
242
roits de la personne humaine, toujours supérieurs
à
ceux de l’État, qui doit normalement leur être subordonné ; affirmati
243
ement) ; affirmation de la nécessité de reprendre
à
la base l’ensemble de l’organisation économique, et de ne pas se cont
244
fets se manifesteront de plus en plus visiblement
à
mesure que le développement de la crise confirmera leurs prévisions.
245
se pose, en même temps que celle des institutions
à
construire. Et c’est ici que nos deux groupes divergent. Qu’est-ce qu
246
et des métiers : germes de corporations destinées
à
faire éclater, par leur développement normal, les cadres de l’ordre a
247
Spirituel d’abord, Économique ensuite, Politique
à
leur service. Il est facile d’indiquer rapidement le principe de cohé
248
e, l’Ordre nouveau suspend toutes ses définitions
à
l’acte constituant la personne (l’individu engagé dans un conflit con
249
vail19. L’analyse du pouvoir aboutit d’autre part
à
une conception de l’organisation politique radicalement antiétatiste,
250
mieux communaliste. L’assimilation de la personne
à
un acte20, tel est donc le fait spirituel, le fait humain par excelle
251
est beaucoup plus considérable qu’on le croirait
à
lire la presse politicienne. Plusieurs des mots d’ordre que la jeunes
252
nce », que les centristes et les droites opposent
à
la mystique des masses russe ou allemande ; enfin l’idée du service c
253
l faut citer ici les numéros volumineux consacrés
à
la question du Travail, ou à l’Argent misère du pauvre, misère du ric
254
volumineux consacrés à la question du Travail, ou
à
l’Argent misère du pauvre, misère du riche. Un tel titre n’évoque-t-i
255
ux ? Cette revue jouera-t-elle un rôle comparable
à
celui des Cahiers de la quinzaine ? Elle a su se garder assez bien de
256
ce n’est pas seulement parce qu’ils sont appelés
à
jouer un rôle de plus en plus important dans la vie politique et inte
257
e et intellectuelle de la France et, par là même,
à
influencer toutes nos tentatives de rénovation. Je crois bien n’être
258
reste pas moins que le fondement spirituel commun
à
ces deux groupes se confond presque intégralement avec celui qu’un ch
259
vec celui qu’un chrétien protestant peut assigner
à
son action publique. Je ne me dissimule pas certaines incompatibilité
260
res erreurs dans n’importe quel parti, aussi bien
à
gauche qu’à droite22. Avec cette différence qu’au sein de partis si n
261
dans n’importe quel parti, aussi bien à gauche qu’
à
droite22. Avec cette différence qu’au sein de partis si nombreux, sa
262
paraît simple : les jeunes protestants n’ont pas
à
fonder un parti. Leur foi n’est pas de celles que l’on met en système
263
s petit nombre les empêcherait d’imposer ce parti
à
l’ensemble de la nation. Le temps n’est pas aux rêves, et ce n’est pa
264
re la France protestante ». Je croirais davantage
à
la vertu d’une théologie fidèle à la Réforme. Mais, justement, cette
265
irais davantage à la vertu d’une théologie fidèle
à
la Réforme. Mais, justement, cette théologie nous ordonne d’agir, et
266
systèmes irréprochables et parfaitement conformes
à
nos désirs. Examinons, choisissons les doctrines qui offusquent le mo
267
qui les défendent, et qu’on le peut sans renoncer
à
rien de cette vérité qui jugera toujours tous les systèmes. Travaillo
268
vue du siècle, etc. 16. Illustration politique :
à
tout système qui tend à l’anarchie par excès de confiance dans l’homm
269
Illustration politique : à tout système qui tend
à
l’anarchie par excès de confiance dans l’homme, succède une dictature
270
sai d’Arnaud Daudin et D. de Rougemont, qui joint
à
quelques autres, paraîtra bientôt en librairie. Ce volume intitulé l’
271
déjà toute une équipe d’ingénieurs s’est attachée
à
chiffrer et à définir dans le détail l’application du service de trav
272
équipe d’ingénieurs s’est attachée à chiffrer et
à
définir dans le détail l’application du service de travail. Cf. le n°
273
e numéro 5 de Hic et Nunc , tout entier consacré
à
cette exégèse de la parabole du bon Samaritain. 21. On trouve cepend
274
es peut-être, pour certains, mais qui ne sont pas
à
l’échelle du phénomène qu’on voudrait expliquer. A-t-on pris garde à
275
omène qu’on voudrait expliquer. A-t-on pris garde
à
ce fait simple et général : que la révolution naît dans les villes ;
276
e souvenirs, tout ce que symbolise l’expression «
à
la maison », l’habitation des villes ne diffère pas essentiellement d
277
ranché les derniers liens qui rattachent un homme
à
une patrie concrète, si restreinte soit-elle. Il n’y aura plus le fre
278
i restreinte soit-elle. Il n’y aura plus le frein
à
l’entraînement de la vie citadine ; à cette espèce de centrifugation
279
us le frein à l’entraînement de la vie citadine ;
à
cette espèce de centrifugation spirituelle. Rappelons ici quelques-un
280
vidé, d’être dominé par un milieu qu’on se prend
à
mépriser parce qu’il vous tient. Neurasthénie. Il y a aussi ces compa
281
nie. Il y a aussi ces comparaisons qui s’imposent
à
chaque pas entre les conditions sociales que l’on sait n’être plus im
282
« de rapport », balayé dès qu’il ne rapporte plus
à
temps. Nomadisme. Et derrière la concierge, derrière le gérant, on en
283
rale et de l’argent que les bourgeois s’obstinent
à
nommer l’ordre social. Visage de l’État, Raison d’État, semblable aux
284
isage tellement abstrait qu’on n’arrive plus même
à
s’y aimer : Colette a décrit cela dans la Chatte. On connaît ces fait
285
aches sont rapprochés d’abord par leur opposition
à
l’ordre qui les moleste. Mais il s’agit ici de gens habitués à condui
286
les moleste. Mais il s’agit ici de gens habitués
à
conduire leurs affaires. Ils ne se contenteront pas de dire un non dé
287
, qui comportent chacune leur vérité, ne viennent
à
s’opposer d’une façon meurtrière. Quel remède à ce péril qui, chaque
288
t à s’opposer d’une façon meurtrière. Quel remède
à
ce péril qui, chaque jour, se fait plus menaçant ? On a dit : retour
289
e jour, se fait plus menaçant ? On a dit : retour
à
la terre. Le mot d’ordre est bien équivoque. Répandez dans la campagn
290
nation. La révolution nécessaire ne sera ordre qu’
à
ce prix. C’est là son vrai problème. p. Rougemont Denis de, « Jeu
291
démontrer. Mais seulement, peut-être, d’indiquer
à
l’imagination de mon lecteur quelques-unes des perspectives qui rayon
292
ge La vision relie et sépare. Passant du sujet
à
l’objet, elle les unit dans le temps même qu’elle les distingue. Car
293
e qu’elle les distingue. Car si l’œil se conforme
à
ce qu’il voit, il sait aussi qu’il voit, et mesure la distance. Ainsi
294
ou d’immoral. Et l’illusion lorsqu’elle se risque
à
subsister dans la lumière est prise impitoyablement pour ce qu’elle e
295
ue s’est introduit dans la vision, s’est installé
à
la place du drame, avec l’étrange prétention d’arbitrer le conflit vi
296
vants ont toléré quelque temps cet intrus, cédant
à
un trouble penchant pour une paix qui n’était rien que leur faiblesse
297
rs, deux questions se posent : d’où vient l’œil ?
À
quoi tend le jugement ? Et voilà notre psychologue obligé de chercher
298
cette espèce d’autosuppression ! Une fois rendus
à
qui de droit les honneurs qu’il avait empruntés, le psychologue se vo
299
manœuvres ; s’il est un ingénieur, un territoire
à
exploiter ; s’il fuit la société de ses semblables, il verra des retr
300
née par la vision ; il semble que tout s’y ramène
à
l’opposition des ténèbres et de la lumière. « Autrefois vous étiez té
301
ns de désigner, il n’est pas superflu de recourir
à
ces « origines » sacrées, comme à une sorte d’étymologie de l’imagina
302
flu de recourir à ces « origines » sacrées, comme
à
une sorte d’étymologie de l’imagination moderne. Sur la vision qui es
303
qui est transformation : « Nous serons semblables
à
lui parce que nous le verrons tel qu’il est. » (I. Jean 3.2) « L’homm
304
connaîtrai comme j’ai été connu. » (I Cor. 13.12)
À
la question de notre psychologue — sinon celle qu’il se pose, du moin
305
rnel, répondent : celui qui voit Dieu, meurt. Car
à
la suprême vision correspond la suprême transformation. Reste l’autre
306
celle de l’origine de la vision. Celle peut-être
à
laquelle répond l’apôtre lorsqu’il écrit : « Je connaîtrai comme j’ai
307
e, et la révélation biblique nous le confirme, qu’
à
l’origine de tout mouvement des corps, il y a comme un appel de la lu
308
é « connue » par la lumière, de même elle devient
à
nos yeux reconnaissable. Il n’est pas d’autre mouvement que cet élan
309
la fuir — par quoi tout se révèle et se manifeste
à
la vue, — ou bien dans le néant comme se perdent les astres morts. Do
310
u vas, ni pourquoi tu vas, entre partout, réponds
à
tout. On ne te tuera pas plus que si tu étais cadavre”. Au matin j’av
311
e la théologie des scolastiques ait pu s’attarder
à
débattre des questions aussi vaines que celle qui mit aux prises, par
312
lus impossible d’ailleurs ; voir Dieu c’est aller
à
lui. Nous ne voyons que ce qui nous regarde : voir Dieu, c’est être r
313
alors, c’est aussi être aimé, et c’est se rendre
à
la transformation de la vision : c’est donc aimer. Et nulle vision ne
314
on, ce ne peut être que la définir dans l’absolu,
à
la frontière de la mort et de la vie ; et la nier, mais au nom de la
315
notre histoire… Cependant le regard qui se risque
à
déchiffrer le fascinant spectacle de cette œuvre mordue par le temps
316
ard troublé qui erre sur les miroirs de la ville,
à
la recherche d’une illusion de soi-même. Il faut une force qui le bra
317
tion d’espérance, voilà le sens qu’il faut donner
à
l’imagination qui crée. Si l’imagination n’est pas ce fantôme des psy
318
le créant au créé, et nous sommes enfin parvenus
à
l’origine de l’œuvre de l’esprit, au lieu très saint de notre humanit
319
cours des pages qui précèdent, je me suis attaché
à
définir, plutôt que les principes particuliers d’une étude physiognom
320
rme ne peut pas être « expliquée » par le recours
à
ces abstractions usuelles, à ces catégories morales ou sociales que n
321
uée » par le recours à ces abstractions usuelles,
à
ces catégories morales ou sociales que nous croyons « toutes naturell
322
es par les formes, n’est-ce pas ouvrir les portes
à
une nouvelle mythologie, dans le sens d’un Schelling et déjà d’un Her
323
oethe, qui devait aboutir, en passant par Wagner,
à
la théorie des correspondances chez Baudelaire et chez Rimbaud, pour
324
sée ait épuisé sa vérité. Je la vois même promise
à
une prochaine renaissance. Mais il importe d’en marquer le danger, di
325
ions modernes nous autoriseraient plus que jamais
à
en attendre. Erreur théologique à l’origine : Schelling pour appuyer
326
plus que jamais à en attendre. Erreur théologique
à
l’origine : Schelling pour appuyer son intuition concrète de la total
327
ité du monde créé remonta, par Shaftesbury, jusqu’
à
Plotin et Platon, c’est-à-dire jusqu’au monde des Idées. C’était perd
328
niale de cette hérésie romantique, qui ne tendait
à
rien de moins qu’à la glorification progressive d’une nature dont s’é
329
sie romantique, qui ne tendait à rien de moins qu’
à
la glorification progressive d’une nature dont s’évanouissait la cond
330
singulièrement, par ailleurs. Je me bornerai donc
à
renvoyer à la critique décisive de la doctrine de l’analogia entis qu
331
ent, par ailleurs. Je me bornerai donc à renvoyer
à
la critique décisive de la doctrine de l’analogia entis que Karl Bart
332
ration de son regard, si ce n’est son impuissance
à
saisir la personne dans sa totalité concrète et créatrice, — informul
333
édifice du visage de l’homme. Kassner remarque qu’
à
la lecture des grands moralistes français, de Montaigne à Pascal, à L
334
ture des grands moralistes français, de Montaigne
à
Pascal, à La Rochefoucauld, à Chamfort, on ne rencontre pas une phras
335
rands moralistes français, de Montaigne à Pascal,
à
La Rochefoucauld, à Chamfort, on ne rencontre pas une phrase qui se r
336
nçais, de Montaigne à Pascal, à La Rochefoucauld,
à
Chamfort, on ne rencontre pas une phrase qui se rapporte à l’expressi
337
t, on ne rencontre pas une phrase qui se rapporte
à
l’expression ou au visage. Même La Bruyère, physionomiste par tempér
338
son visage. Pour lui comme pour tous les autres (
à
l’exception de Pascal), l’homme est entièrement ramené à la parole, à
339
eption de Pascal), l’homme est entièrement ramené
à
la parole, à l’anecdote. Quant à nous, il nous faut choisir : ou l’an
340
cal), l’homme est entièrement ramené à la parole,
à
l’anecdote. Quant à nous, il nous faut choisir : ou l’anecdote, ou le
341
tièrement ramené à la parole, à l’anecdote. Quant
à
nous, il nous faut choisir : ou l’anecdote, ou le visage. L’expérienc
342
s qui savent des anecdotes et sont toujours prêts
à
en raconter, ne savent pas voir les visages32. Le moraliste voit des
343
— écrit Paul Valéry dans sa fameuse Introduction
à
la méthode du Vinci — la plus vaste collection de formes, un trésor t
344
hez les Allemands les moins suspects de sacrifier
à
la logique cartésienne, quels sont les plus illustres physionomistes
345
et de la clarté française. (Que de dissociations
à
opérer dans nos préjugés culturels !) Il y a du démiurge chez Goethe.
346
ns cette œuvre qui cependant paraissait ne prêter
à
rien d’autre : Les Affinités électives. Tout y est formes, actions, s
347
rétations qui ont eu cours dans ce domaine, jusqu’
à
Freud y compris, souffrent du même vice de constitution : elles consi
348
jugement visuel par les arts, etc. 27. Je songe
à
divers travaux de la biologie expérimentale dont je me bornerai à cit
349
de la biologie expérimentale dont je me bornerai
à
citer l’exemple suivant : l’Allemand Kemmerer a constaté que chez cer
350
e chez certains batraciens aveugles, qu’on expose
à
la lumière dans des conditions particulières, se développent lentemen
351
lentement des yeux qui n’existaient auparavant qu’
à
l’état de germes sous-cutanés. (Travaux publiés dans les Archiv für E
352
r son pittoresque, sans prétendre, naturellement,
à
juger de sa portée scientifique ! 28. Une saison en enfer. (Mauvais
353
que d’une manière étrange et délicate, il l’aide
à
parvenir à soi-même, en sorte que la force de l’imagination agissant
354
manière étrange et délicate, il l’aide à parvenir
à
soi-même, en sorte que la force de l’imagination agissant dans les vo
355
s les voies de la nature, littéralement collabore
à
engendrer l’image de l’homme ? » (Th. Spoerri : Über Einbildung, p. 2
356
teraient des commentaires rigoureux. Bornons-nous
à
signaler que notre ouvrage contient une théorie de la forme (considér
357
récise, ou qu’ Esprit n’ambitionne pas d’aboutir
à
des constructions. Il n’en reste pas moins que les années d’avance qu
358
s L’ON lui permettent de passer, dès à présent,
à
des tentatives de réalisation dont Esprit n’a voulu donner, jusqu’i
359
sa revue, toute espèce de polémique, de réponses
à
ses contradicteurs, de critique littéraire ou d’analyses des « actual
360
s croyons avoir, pour le moment, tout autre chose
à
faire. Dans les 32 pages de notre revue, nous ne pouvons pas commente
361
ns pas commenter la Révolution, nous nous bornons
à
la construire. Nous poussons notre pointe dans l’avenir. Il est bon,
362
nrichir si l’on veut, l’action en cours. Et c’est
à
quoi s’emploient les 180 pages mensuelles d’ Esprit . Rien dans tout
363
ertes, le fascisme et le stalinisme se sont faits
à
coups de simplifications brutales et abstraites, nous les avons cent
364
les avons cent fois dénoncées. (Voir notre Lettre
à
Hitler par exemple.) Mais ce n’est pas en exauçant des vœux, d’ailleu
366
s camarades marxistes ou fascistes » : je parlais
à
un congrès d’étudiants et voyais dans la salle des délégués marxistes
367
rant du terme. t. Rougemont Denis de, « Lettre
à
la rédaction », Commune, Paris, mai 1935, p. 1059. u. Publiée en rép
368
Paris, mai 1935, p. 1059. u. Publiée en réponse
à
une recension de Politique de la personne parue dans la livraison d
369
quel grossier abus du mot nation a-t-on pu venir
à
cette alternative ? Lorsqu’à Valmy le général Kellermann entraîne ses
370
tion a-t-on pu venir à cette alternative ? Lorsqu’
à
Valmy le général Kellermann entraîne ses troupes au cri de « Vive la
371
usses. Nous sommes contre un système capitaliste,
à
droite, ou étatiste, à gauche, qui tente de créer ces meurtrières con
372
re un système capitaliste, à droite, ou étatiste,
à
gauche, qui tente de créer ces meurtrières confusions : la confusion
373
ne dictature, un « état fort ». La dictature mène
à
la guerre entre autres. Faut-il préciser contre qui ? Leurs intérêts
374
capitalisme centralisateur, anonyme aujourd’hui —
à
droite, étatiste demain — à gauche, dans l’un et l’autre cas destruct
375
anonyme aujourd’hui — à droite, étatiste demain —
à
gauche, dans l’un et l’autre cas destructeur de la liberté des person
376
destructeur du sentiment patriotique, destructeur
à
gauche et à droite des forces vives du pays. À l’heure présente, une
377
du sentiment patriotique, destructeur à gauche et
à
droite des forces vives du pays. À l’heure présente, une chose est cl
378
ur à gauche et à droite des forces vives du pays.
À
l’heure présente, une chose est claire : le Front populaire travaille
379
u de tomber un ministère quelconque, on s’apprête
à
descendre des centaines de Français. Au bénéfice de qui, nous l’avons
380
ces dix dernières années, est-il bien nécessaire
à
ce beau livre33. Je crois que Montherlant se fait du tort chaque fois
381
tude de l’écrivain devant l’action. Arrêtons-nous
à
cette partie-là qui explique le titre du livre. On a plaisir à discut
382
e-là qui explique le titre du livre. On a plaisir
à
discuter des déclarations aussi franches et pourtant pures de toute e
383
r de la sorte de tout ce qu’il doit, en principe,
à
César. Sans préjudice d’une prise de position occasionnelle en faveur
384
reille attitude a le mérite de ne point sacrifier
à
l’excitation générale. Très haut mérite. Exemple nécessaire. J’approu
385
dit Montherlant sur l’inutilité de tout service —
à
condition que le sentiment poignant de cette vanité finale n’empêche
386
s bien qu’une humeur espagnole pousse Montherlant
à
préférer un peu trop vite le second terme de son titre. C’est le conc
387
condition de faire son œuvre, et de ne servir qu’
à
bon escient. À quoi Montherlant répondrait qu’il n’écrit pas pour déf
388
aire son œuvre, et de ne servir qu’à bon escient.
À
quoi Montherlant répondrait qu’il n’écrit pas pour défendre ceci ou c
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il a envie d’écrire. (On le lui pardonne mieux qu’
à
d’autres). « Les œuvres des écrivains ont été faites par le besoin or
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st-ce que ce beau mot d’agréable ne prête pas ici
à
confusion ? L’on croirait qu’il s’agit simplement de ce qui peut amus
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, pour prendre un exemple, déconcerter son public
à
plaisir ; ce qui l’amuse, c’est peut-être zéro pour le lecteur. S’il
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grands ont été les moins libres de n’en faire qu’
à
leur agrément. En bref, on peut reprocher à Montherlant de parler de
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re qu’à leur agrément. En bref, on peut reprocher
à
Montherlant de parler de « servir » sans préciser l’objet du verbe (o
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e prendre une vue plus juste de ce qui est propre
à
Montherlant. Il est bien moins curieux d’autrui que Ligne — ce voyage
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açon de dire : tant pis — qui a une belle allure.
À
quoi l’on voudrait bien pourtant que ne se réduisît point l’héroïsme