1
el c’est par ici dépêchons-nous ! L’explosion
sera
retardée si vous m’aimez assez on peut conserver quelque espoir
2
peaux dans une aube sans frontières nos corps
sont
dans l’autre nuit mais c’est ici que je t’ai touchée pour la prem
3
s avons interrogé M. Durand-Dupont. — Pourquoi n’
êtes
-vous pas révolutionnaire ? M. Durand-Dupont ne s’est pas fait prier p
4
-vous pas révolutionnaire ? M. Durand-Dupont ne s’
est
pas fait prier pour nous répondre. Il est curieux de tout ce que font
5
nt ne s’est pas fait prier pour nous répondre. Il
est
curieux de tout ce que font « les jeunes ». Il a été jeune, lui aussi
6
curieux de tout ce que font « les jeunes ». Il a
été
jeune, lui aussi. Du moins il l’affirme. — Pourquoi je ne suis pas ré
7
ui aussi. Du moins il l’affirme. — Pourquoi je ne
suis
pas révolutionnaire ? nous a-t-il déclaré — Parce que je suis un honn
8
olutionnaire ? nous a-t-il déclaré — Parce que je
suis
un honnête homme, fermement attaché aux vieux principes libéraux, enn
9
la réponse de M. Durand-Dupont. M. Durand-Dupont
est
persuadé qu’il exprime une opinion tout à fait courante et par là mêm
10
u’à l’évidence. Prenons sa phrase pour ce qu’elle
est
, dans sa simplicité : tout un programme. Et définissons à grands trai
11
ce programme du sens commun. ⁂ 1° « Parce que je
suis
un honnête homme… » Et d’abord il n’y a pas d’honnêtes gens. L’honnêt
12
d’abord il n’y a pas d’honnêtes gens. L’honnêteté
est
une vertu héroïque et qui suppose un courage exceptionnel. Si nous te
13
ue chose de ferme. La fermeté de M. Durand-Dupont
étant
toute verbale, ne relève donc que de l’analyse logique, et doit être
14
ne relève donc que de l’analyse logique, et doit
être
rejetée à ce titre comme impliquant une contradiction dans les termes
15
… libéraux, … ». Le libéralisme de la bourgeoisie
est
un mensonge. Car, dans la mesure où il veut être effectif, il doit ac
16
e est un mensonge. Car, dans la mesure où il veut
être
effectif, il doit accepter libéralement d’être radicalement supprimé
17
ut être effectif, il doit accepter libéralement d’
être
radicalement supprimé par l’adversaire. Si au contraire il dure, c’es
18
dversaire. Si au contraire il dure, c’est qu’il s’
est
défendu par des moyens qui trahissent ses principes. (M. Chiappe.). 5
19
nemi de la violence, tel que nous le connaissons,
est
un monsieur qui soutient la police, chargée de réprimer violemment ce
20
la police contre la révolution. Non-violence, tel
est
le prétexte typique, grossier et courant, derrière lequel se réfugie
21
ui se préludent contre nous de leur « humanité »,
sont
en réalité les complices de cette violence jamais avouée. Il est fau
22
es complices de cette violence jamais avouée. Il
est
faux et contraire aux faits les plus patents, de prétendre que le cho
23
faits les plus patents, de prétendre que le choix
est
entre non-violence et violence. Le seul choix qui nous reste est entr
24
iolence et violence. Le seul choix qui nous reste
est
entre la violence bourgeoise et capitaliste, infiniment diverse dans
25
re, franchement acceptée, de l’autre. Notre temps
est
celui de la violence, inéluctable. Climat salubre des aventures spiri
26
Climat salubre des aventures spirituelles. ⁂ Tout
est
devenu tellement abstrait dans une société où règnent le bavardage et
27
agination des peuples. On le sait à Genève : tout
est
affaire de mots. Il n’y a pas de « guerre » en Chine, l’ordre règne à
28
u entre les dents.) Ainsi, la violence bourgeoise
est
caractérisée par son hypocrisie, ou encore par son abstraction. Il im
29
isation, sauvegarder des « valeurs » que l’on dit
être
« de culture ». Il importe qu’elle ne revête jamais un aspect proprem
30
is un aspect proprement brutal, à moins que ce ne
soit
à de grandes distances, et bien au-delà du cercle qui intéresse concr
31
par quel sophisme un régime d’opinion put jamais
être
confondu avec un régime de liberté. La liberté d’opposition est tout
32
vec un régime de liberté. La liberté d’opposition
est
tout à fait illusoire, même chez nous (sic). Et ceux qui seraient ten
33
fait illusoire, même chez nous (sic). Et ceux qui
seraient
tentés d’en user n’aboutiraient qu’à faire apparaître la violence lat
34
pas les vertus d’une illusoire non-violence : ce
serait
en réalité faire le jeu des maîtres de l’heure. Nous proclamons une v
35
amons une violence spirituelle absolue, dont nous
sommes
prêts à accepter les suites inéluctables, jusque dans l’ordre matérie
36
ppartient, dès maintenant, d’orienter. Sans doute
est
-il absurde de prétendre que par là même, nous optons librement pour d
37
ons pas à la légère le drame de la Révolution. Il
est
des crises nécessaires1. Mais c’est à nous précisément de préparer le
38
tales et destructives. Toutes les révolutions ont
été
sabotées. Elles ont été livrées à la police ou à la foule. Mais nous
39
outes les révolutions ont été sabotées. Elles ont
été
livrées à la police ou à la foule. Mais nous qui le savons, c’est à n
40
ssent trouver place. Rappelons deux principes qui
furent
énoncés ici même2 : 1° une Révolution est sanglante dans la mesure où
41
qui furent énoncés ici même2 : 1° une Révolution
est
sanglante dans la mesure où elle est mal préparée. 2° le sang répandu
42
e Révolution est sanglante dans la mesure où elle
est
mal préparée. 2° le sang répandu par la Révolution est la marque de s
43
al préparée. 2° le sang répandu par la Révolution
est
la marque de son imperfection naturelle. Le sang ! Et tous les « Miro
44
de terreur. La peur du sang, le goût du sang : ce
sont
là deux aspects morbides d’une même maladie bourgeoise. C’est à quoi
45
spire l’hypocrisie régnante. Non, la Révolution n’
est
pas le sang versé. Mais nous disons qu’il est plus sain d’être blessé
46
n n’est pas le sang versé. Mais nous disons qu’il
est
plus sain d’être blessé que lentement stérilisé. Nous ne sommes pas i
47
ang versé. Mais nous disons qu’il est plus sain d’
être
blessé que lentement stérilisé. Nous ne sommes pas idéalistes : l’« i
48
in d’être blessé que lentement stérilisé. Nous ne
sommes
pas idéalistes : l’« imperfection naturelle » ne sera jamais supprimé
49
pas idéalistes : l’« imperfection naturelle » ne
sera
jamais supprimée dans l’œuvre humaine3. Mais la santé révolutionnaire
50
anté révolutionnaire consiste à faire apparaître,
fût
-ce brutalement, ce que l’« ordre » bourgeois prétend mensongèrement a
51
ulisé et refoulé l’idée de violence physique, ils
sont
empoisonnés jusque dans leurs pensées et leurs amours. Ils sont deven
52
és jusque dans leurs pensées et leurs amours. Ils
sont
devenus méchants comme des châtiés. Il faut que la violence soit sain
53
chants comme des châtiés. Il faut que la violence
soit
saine, c’est-à-dire : d’abord spirituelle. « Le combat spirituel est
54
dire : d’abord spirituelle. « Le combat spirituel
est
aussi dur que la bataille d’hommes », écrit Rimbaud. Mais le bourgeoi
55
ace de moutons dont parlait Élisée Reclus, et qui
sont
plus néfastes que les plus violents cataclysmes, car là où ils passèr
56
il ne ferait pas de mal à une mouche. » Peut-être
est
-il prudent de corriger cette exagération légère. Léon-Paul Fargue, à
57
e, à propos du bourgeois, disait un jour : « Il n’
est
pas d’une méchanceté cérastoïde. Il ne ferait pas de mal à un lion. »
58
olutionnaire, qui pour certains d’entre eux, déjà
est
une tentation, pour d’autres au contraire un prétexte par trop facile
59
om de la stricte observance d’une doctrine qu’ils
sont
incapables de dominer, condamnent ce qui fait la vie même de la Révol
60
tes les doctrines régnantes, y compris celles qui
sont
officiellement révolutionnaires. Petits purs, ceux qui opposent des t
61
es dépassons, petits purs ceux dont la violence n’
est
que rancœur de faibles accrochés à des dogmes, alors que la vraie vio
62
gmes, alors que la vraie violence révolutionnaire
est
une affirmation toujours nouvelle de la vie. Le petit purisme est un
63
ion toujours nouvelle de la vie. Le petit purisme
est
un danger permanent au sein de la jeunesse intellectuelle bourgeoise
64
i préfère la stérilité au risque. Les petits purs
sont
tout simplement les petits bourgeois de la Révolution. Puis du fait q
65
tons-le en passant, excusait lesdits rédacteurs d’
être
eux-mêmes des fripons en peau de bourgeois ou des requins à l’eau de
66
lisent leurs loisirs à s’accuser réciproquement d’
être
de la police, ou bien à décréter sans rire que tel petit copain devie
67
naires que l’on séduit par le mépris. Certes, ils
sont
conformistes pis qu’à la gauche, mais pas plus loin comme disait l’au
68
s défendent un système, au lieu d’attaquer ce qui
est
; ils témoignent de plus de mépris que d’amour vrai des hommes, ils a
69
espirable, alors que justement la révolution doit
être
la plus ample et puissante respiration purificatrice, le parti de la
70
nous chaut une pureté dépourvue de violence. Nous
sommes
bien décidés à ne pas rancir dans une doctrine donnée. La seule puret
71
à toutes les abstractions systématiques, qu’elles
soient
importées d’Amérique où elles sont mortelles, où de Russie, où pour l
72
es, qu’elles soient importées d’Amérique où elles
sont
mortelles, où de Russie, où pour l’heure elles sont vitales, peu impo
73
nt mortelles, où de Russie, où pour l’heure elles
sont
vitales, peu importe. Ce n’est pas la pureté d’une conception cohéren
74
our l’heure elles sont vitales, peu importe. Ce n’
est
pas la pureté d’une conception cohérente et rationnelle que nous défe
75
t que l’état social actuel l’empêche atrocement d’
être
humain. Seule cette revendication perpétuelle de l’humain contre l’in
76
une garantie révolutionnaire évidente. Seule elle
sera
capable d’entraîner les masses. Mais en voilà assez, n’abusons pas de
77
zan, les tienne en particulière méfiance, mon but
était
simplement de définir une expression qui par la suite pourra nous êtr
78
finir une expression qui par la suite pourra nous
être
utile. Petits purs, petits purs, faut-il rire ou se fâcher ? Ceux qui
79
l rire ou se fâcher ? Ceux qui se demandent si je
suis
bien « dans la ligne », ceux qui se demandent si je « remplis les con
80
nt en vérité des fantômes tués par leurs modèles,
sont
les orthodoxes qui momifient Lénine pour oser enfin l’adorer, tous le
81
s qui parlent de dialectique et croient que Hegel
est
arrivé, tous ceux qui haïssent la religion parce qu’elle les met à nu
82
n’ont pas inventés, car la véritable invective n’
est
qu’une forme polémique de la générosité. Hélas, fallait-il perdre une
83
certain front unique (15 février 1933)d e Ce n’
est
pas, Nizan, une querelle de personnes que je veux vous faire. Vous pa
84
n de toute solidarité entre « vous » et « nous »,
sont
de nature à induire en erreur un lecteur qui ignorerait — ce dont vou
85
tion et l’esprit du Cahier de revendications vous
furent
exposés par moi le jour même où nous convînmes de votre collaboration
86
Bref, s’il y eut, à votre sens, « manœuvre » elle
fut
, comme vous le dites, « trop claire » pour qu’un esprit tel que le vô
87
, en face d’une Russie dont le dynamisme juvénile
est
assez puissant pour animer la plus sclérosée des doctrines étatistes,
88
e gros ventres et de chapeaux melons. La France n’
est
plus contemporaine des nations qui l’entourent et qui la menacent. Te
89
s nations qui l’entourent et qui la menacent. Tel
est
le fait. Elle souffre d’une carence aiguë de la jeunesse. C’est pourq
90
c le problème de notre génération. La sécurité ne
sera
jamais garantie par la signature des vieillards ; elle repose sur la
91
science active et concrète de l’époque ; et c’eût
été
le premier pas vers le salut. Mais les uns se perdirent en eux-mêmes,
92
De l’inquiétude à la Légion d’honneur, la route n’
est
pas si pénible qu’on peut le croire : elle comporte moins de sacrific
93
ère. Cette jeunesse a terriblement vieilli : elle
est
déjà jeune-radicale. On dit aussi, je le sais bien, que l’idéologie r
94
unesse française, le problème de notre révolution
est
ailleurs. Il est précis. Il se pose en termes historiques bien défini
95
le problème de notre révolution est ailleurs. Il
est
précis. Il se pose en termes historiques bien définis : c’est le prob
96
c’est-à-dire la négation de toutes les raisons d’
être
personnelles. (Je m’excuse du pléonasme.) Telle est la cause profonde
97
e personnelles. (Je m’excuse du pléonasme.) Telle
est
la cause profonde du déclin d’un prestige universel. Et voici notre t
98
ons à relever le défi que fascistes et hitlériens
sont
justifiés à nous jeter. Nous ne le ferons pas en défendant des instit
99
s en défendant des institutions démocratiques qui
sont
le témoignage de notre démission ; nous ne le ferons pas en nous mett
100
istes et leurs guerres. Ainsi notre accusation ne
sera
pas l’égoïste résistance du bien « particulier » au bien public, l’ég
101
spirituel, c’est-à-dire au bien du prochain. Elle
sera
au contraire la revendication universelle de l’humain contre tout ce
102
’impose en vertu du sadisme de la lâcheté. Telles
sont
les bases de l’Ordre nouveau pour lequel nous sommes prêts à combattr
103
ont les bases de l’Ordre nouveau pour lequel nous
sommes
prêts à combattre. Et c’est à lui que désormais s’adresseront ceux qu
104
r. Le problème de notre attitude devant la guerre
est
subordonné à celui de notre révolution. La guerre des capitalistes es
105
i de notre révolution. La guerre des capitalistes
est
une pièce de leur système. Ces massacres pour des gros sous ne mérite
106
. 7-9. g. Précédé de la notice suivante : « Nous
sommes
particulièrement heureux de donner ici le témoignage de M. Denis de R
107
écrivains révolutionnaires. M. Denis de Rougemont
est
protestant, et collaborateur à la NRF , etc. »
108
beaucoup de bruit sur les places. C’est que nous
sommes
et voulons être avant tout des doctrinaires. Cette volonté a scandali
109
sur les places. C’est que nous sommes et voulons
être
avant tout des doctrinaires. Cette volonté a scandalisé certains de n
110
, « la précédence du matériel, l’antériorité de l’
être
par rapport à la pensée ». En d’autres termes moins obscurs, il affir
111
ais nous disons que le commencement du désordre n’
est
pas dans les faits matériels dont nous souffrons, n’est pas dans le m
112
s dans les faits matériels dont nous souffrons, n’
est
pas dans le machinisme, par exemple, mais bien dans les doctrines qui
113
sité d’un travail doctrinal radical nous apparaît
être
la tâche la plus concrète et la plus immédiate de l’heure ; la seule
114
a seule tâche efficacement révolutionnaire. Quels
sont
les caractères spécifiques de notre effort de doctrine ? C’est d’abor
115
umaine : politique, économique et culturel. Telle
est
la base de notre ordre. Cet ordre est nouveau en ceci qu’il ne peut ê
116
urel. Telle est la base de notre ordre. Cet ordre
est
nouveau en ceci qu’il ne peut être établi que par un changement de pl
117
rdre. Cet ordre est nouveau en ceci qu’il ne peut
être
établi que par un changement de plan. Changer de plan, pour nous, c’e
118
questions qui divisent capitalistes et marxistes
sont
insolubles sur le terrain positiviste où ils les placent. Elles ne pr
119
e. Mais leur dispute se passe sur un plan où elle
est
par définition sans issue : le plan matérialiste. Qui pourra jamais f
120
portions considérables selon la valeur morale des
êtres
ou les habitudes de la race. À supposer qu’une science, encore à crée
121
rend son sens que dans le plan de la personne qui
est
, nous allons le voir, le plan de la liberté créatrice ; que ce problè
122
de la liberté créatrice ; que ce problème ne peut
être
défini correctement qu’à partir de la personne ; que seule la doctrin
123
mes une raison de vivre que les systèmes régnants
sont
en train de leur ôter. ⁂ Nous avons ainsi défini par la double volont
124
s encore de la façon très rapide dont nous allons
être
obligés de décrire le contenu de nos constructions et la méthode pers
125
me de l’homme. Tension, risque, choix, acte, tels
sont
les éléments de toute liberté réelle et créatrice, partant, de toute
126
s elle nous oblige à combattre et à renverser. Ce
sont
, en premier lieu, les institutions démocratiques auxquelles donne na
127
ait-il ? C’est pourtant sur cet homme abstrait qu’
est
bâti tout le système démocratique. Et l’erreur initiale, doctrinale,
128
peler, d’autre part, que l’individualisme libéral
est
responsable de l’essor anarchique d’une économie devenue inhumaine, e
129
sonne nous oppose à tout soviétisme stalinien. Il
est
trop facile, en effet, de distinguer dans le stalinisme un retourneme
130
conceptions positives et pseudo-scientifiques qui
étaient
déjà contenues dans la définition de l’individu libéral. Il nous est
131
dans la définition de l’individu libéral. Il nous
est
possible maintenant de désigner d’un seul mot l’objectif de nos attaq
132
st la lutte contre l’étatisme moderne tel qu’il s’
est
constitué depuis Marx, phénomène beaucoup plus concret, plus universe
133
mieux défini que la lutte des classes. ⁂ Quelles
sont
donc les institutions qui nous permettront de rompre avec tout étatis
134
savons que le premier aspect de toute révolution
est
dans un renoncement. Mais pour que l’acte soit réel, encore faut-il u
135
ion est dans un renoncement. Mais pour que l’acte
soit
réel, encore faut-il une doctrine et des institutions qui le traduise
136
hommes ou presque en demandent. Seulement, il en
est
d’injustifiés. Et c’est ce que nous voulons déterminer d’abord. On no
137
déterminer d’abord. On nous a aussi reproché de n’
être
qu’un groupe d’intellectuels « bourgeois ». Comme ce reproche nous vi
138
une citation de Lénine : La doctrine socialiste
est
née des théories philosophiques, historiques, économiques élaborées p
139
alisme scientifique contemporain, Marx et Engels,
étaient
des intellectuels bourgeois. De même, en Russie, la doctrine sociale-
140
roissance spontanée du mouvement ouvrier ; elle y
fut
le résultat naturel et fatal du développement de la pensée chez les i
141
la pensée chez les intellectuels.5 Peut-être ne
serait
-il pas inutile, pour conclure, de dégager clairement les thèses impli
142
inissent la personne en acte. 6° Ces institutions
sont
: — dans le domaine politique : la petite patrie décentralisatrice et
143
fait naître le capitalisme matérialiste. 9° Nous
sommes
avec le prolétariat, par-dessus la tête de ses vieux meneurs, contre
144
ats et de leurs frontières, on peut dire qu’elles
seront
universelles, mais particulières. Alors seulement, au lieu de s’entre
145
unissement d’une importante partie du continent ?
Est
-ce une opération artificielle, qu’il faudrait comparer à la chirurgie
146
à la chirurgie esthétique actuellement en vogue ?
Est
-ce au contraire le signe d’un renouveau organique, d’un afflux de sèv
147
x de sèves saines ? Ce visage étrange de l’Europe
est
-il celui d’un nouveau venu, ou bien y distingue-t-on déjà, sous le fa
148
te une réponse d’autant plus intéressante qu’elle
est
très significative du nouvel état d’esprit de la jeunesse française.
149
n de la jeune génération », la France jusqu’ici s’
était
bornée à les traduire et à les critiquer avec un scepticisme plus ou
150
nt là-dessus, dans une préface vigoureuse. Quelle
est
leur thèse fondamentale ? Au risque de schématiser quelque peu leur d
151
turément » bouleversé un ordre social, qu’elles n’
étaient
pas encore en mesure de rénover radicalement. Mal préparées, dans la
152
a dignité de fins en soi, d’absolus, au lieu de n’
être
considérés que comme des moyens ». Et c’est ainsi que la jeunesse s’e
153
me des moyens ». Et c’est ainsi que la jeunesse s’
est
trouvée embrigadée, avec tout son élan, avec toute sa passion rénovat
154
’on lui demande — ou à cause d’eux — ne sauraient
être
mises en doute. Mais qu’adviendra-t-il, le jour peut-être prochain où
155
nos auteurs, les jeunesses soviétique et fasciste
sont
bien moins révolutionnaires, dans le sens créateur du terme, que conf
156
ur du terme, que conformistes. Leur conformisme n’
est
pas celui des jeunes bourgeois, qui s’accommode fort bien d’une « rou
157
ut ce qui fonde la dignité proprement humaine. Où
est
le remède ? Les auteurs de Jeune Europe n’hésitent pas à le voir dans
158
s conclusions constructives peuvent sans peine en
être
déduites. Au reste, René Dupuis et Alexandre Marc n’ont pas écrit un
159
Carl Koch, Søren Kierkegaard (1934)l Je
serais
bien en peine de faire l’éloge de ce livre. Parfois, je le voudrais t
160
re. Parfois, je le voudrais tout autre. Tel qu’il
est
cependant, on n’en peut désirer de plus utile. Expliquons-nous. Carl
161
sirer de plus utile. Expliquons-nous. Carl Koch s’
est
inspiré surtout des Stades sur le chemin de la vie, c’est-à-dire d’un
162
e chemin de la vie, c’est-à-dire d’un ouvrage qui
est
à la fois le plus paradoxal, le plus autobiographique et le plus arti
163
l’exposé judicieux, parfois même bonhomique. Ce n’
est
pas le moindre intérêt du livre. Kierkegaard a personnifié dans les S
164
la fois du Journal du Séducteur. Mais Kierkegaard
est
surtout un chrétien, et c’est ce qu’il eût fallu montrer d’abord. Un
165
fait aux mystères dialectiques. Le livre de Koch
est
la démonstration de l’emprise que peut exercer Kierkegaard sur un chr
166
épuise tous les thèmes de son œuvre. Kierkegaard
est
un événement. Voici un homme qui vient nous dire, en toute simplicité
167
e simplicité, qu’il a vu l’événement, et qu’il en
est
encore tout remué. On le croira sans peine : il n’a pas l’air d’avoir
168
n auteur nouveau. Koch n’a pas simplifié ce qui n’
est
pas simple chez Kierkegaard, mais il a su le décrire sans pédantisme
169
fois rétablie la perspective hors de laquelle il
est
impossible de rien comprendre à Kierkegaard — j’entends la perspectiv
170
ssionnant, son ascétisme antivital. Cet ascétisme
serait
la défaillance secrète d’une pensée par ailleurs authentiquement chré
171
miter la portée. La thèse extrême8 de Kierkegaard
est
si peu séparable de l’ensemble de ses conceptions, qu’en vérité, celu
172
, celui qui la rejette, rejette aussi sa raison d’
être
et sa vocation prophétique. Il existe, dira Karl Barth, dont la théol
173
finie » entre Dieu et l’homme. Le tout de l’homme
est
négation de Dieu. C’est pourquoi l’homme n’arrive à Dieu et à la Vie
174
n ne sût déjà : à savoir que le sens de la vérité
est
en train d’abdiquer parmi nous devant le culte de la vie. « Le christ
175
isme tel que Kierkegaard le représentait, ne peut
être
réellement adopté et assimilé par la vie humaine ; il reste pour elle
176
’écrie Carl Koch, visiblement scandalisé. Mais où
est
le critère, et qui juge ? Nicodème aussi estimait qu’une telle doctri
177
e ? Nicodème aussi estimait qu’une telle doctrine
est
impensable, et ne peut être utilement intégrée à notre patrimoine mor
178
qu’une telle doctrine est impensable, et ne peut
être
utilement intégrée à notre patrimoine moral, culturel, social, nation
179
d en tant que chrétien sait que la vie de l’homme
est
au péché. Il sait aussi que le contraire du péché « ce n’est pas la v
180
é. Il sait aussi que le contraire du péché « ce n’
est
pas la vertu, mais la foi ». C’est une étrange confusion que de bapti
181
ttitude qui se fonde dans la foi. (Schopenhauer n’
est
pas un argument. Ou alors Freud en serait un, dans l’autre sens !) Ou
182
penhauer n’est pas un argument. Ou alors Freud en
serait
un, dans l’autre sens !) Oui, cette foi est « impensable », comme l’é
183
en serait un, dans l’autre sens !) Oui, cette foi
est
« impensable », comme l’éternité pour le temps. Oui, c’est un « parad
184
’est un « paradoxe étrange » qui veut que l’homme
soit
sauvé par sa perte. Mais que vient faite ici cette ardeur de durer, d
185
, de trouver des raisons ? Ne sent-on pas qu’elle
est
trop tiède, et propre au plus à écœurer celui qui veut non la durée m
186
quelque chose qu’elle ne puisse pas penser ». Il
est
curieux que les esprits moyens reprochent aux grands de mépriser l’es
187
d de n’avoir pas incarné sa doctrine. Mais quelle
était
son exigence ? Nos vérités nous justifient, parce qu’elles nous sont
188
Nos vérités nous justifient, parce qu’elles nous
sont
accessibles ; mais la vérité nous accuse, parce que nos désirs sont m
189
mais la vérité nous accuse, parce que nos désirs
sont
menteurs. N’est pas « témoin de la vérité » qui veut. Ce n’est pas là
190
ous accuse, parce que nos désirs sont menteurs. N’
est
pas « témoin de la vérité » qui veut. Ce n’est pas là un choix de l’h
191
N’est pas « témoin de la vérité » qui veut. Ce n’
est
pas là un choix de l’homme. Kierkegaard a choisi d’être « un poète et
192
as là un choix de l’homme. Kierkegaard a choisi d’
être
« un poète et un penseur particulier ». Mais ce poète, ce penseur, do
193
né de la vérité ? 7. Tout cela, bien entendu, n’
est
qu’apparences, psychologie. Le seul fait, c’est la foi qui soutient t
194
s : « Il tient sa maladie pour mortelle ; sa mort
serait
nécessaire à l’accomplissement de la tâche à laquelle il a consacré t
195
ux qui attendent courageusement une réponse. Ce n’
est
pas que je puisse donner cette réponse, loin de là. Je voudrais seule
196
e au sérieux leur question. J’écris pour ceux qui
sont
en marche, pauvres hommes, pauvres impuissants, restant de la Colère
197
combien d’hommes, ni pour quels hommes j’aurai pu
être
« le prochain » (Luc 10. 36/37), — le prochain de ces misérables qui
198
’a pas répondu à notre question, il fait métier d’
être
incapable de répondre aux questions. Aussi quittant le ton des prophè
199
vrier 1934, p. 571-572. k. Le texte de Rougemont
est
entrecoupé d’un commentaire de la rédaction de Commune.
200
(juin 1934)m Au cours d’une conversation, cet
été
, Nicolas Berdiaev faisait observer que notre époque dominée par les «
201
ent. Car pour « l’économiste distingué », nous en
sommes
pourvus, fort au-delà du nécessaire. (Il y a même quelques députés.)
202
on de l’inhumaine « condition prolétarienne ». Il
est
bon de noter que cette conception dépasse les rêveries marxistes dans
203
dans leur domaine de prédilection. Mais voilà qui
est
plus important : elle se révèle immédiatement réalisable. Les travaux
204
e ce temps conservent dans leur cœur la volonté d’
être
hommes, et sachent s’emparer des puissances libératrices qu’on leur p
205
riment des principes dont elles procèdent, et qui
sont
à mes yeux beaucoup plus graves et significatifs. Le mépris dans lequ
206
is dans lequel on tient aujourd’hui le théoricien
est
peut-être la juste punition d’une intelligentsia dont toute la « dist
207
aise révolutionnaire et la confusion des idées en
sont
arrivés à un tel point que les deux mots ont l’air bien souvent de s’
208
opposer. À force de considérer d’une part qu’il n’
est
d’autre révolution que la révolution matérialiste, à force d’autre pa
209
r l’esprit le contresens habituel qui le réduit à
être
une faculté purement intellectuelle, sans contact avec les événements
210
ct avec les événements, sans action effective, on
est
parvenu à stériliser l’un et l’autre, en privant la révolution de son
211
e la révolution, s’exprime par la violence : ce n’
est
pas une faculté d’usage interne, qui mène à l’intérieur des cadres de
212
uci de conservation et d’expansion. » Ce langage
est
clair. Seuls les « petits purs » jugeront sans doute utile et astucie
213
oir un « spiritualisme » dont leur matérialisme n’
est
que l’empreinte négative. On abuse singulièrement du mot « esprit » d
214
e « contresens habituel sur l’esprit » n’a jamais
été
son fait, mais bien celui, intéressé, de certains de ses adversaires,
215
orps, la divinisation hégélienne de l’esprit pur,
sont
en réalité à l’origine même du désordre actuellement établi, qu’il se
216
aissons désormais le monstrueux visage ? — « Nous
sommes
sur la terre décisive… » Antithétique — an-archique —, seule et par e
217
hique —, seule et par elle-même transitive, telle
est
, pour Aron et Dandieu, la Révolution véritable. Cela ne signifie poin
218
défaut de préparation doctrinale, — ce mot devant
être
entendu, répétons-le, dans l’acception la plus littéralement « actuel
219
’Esquisse d’une théorie générale de la Révolution
est
un effort pour retrouver le contenu concret et précis du grand mot de
220
créatrice, c’est bien cette faculté de libérer l’
être
des mots. Cessons d’épiloguer sur les vieilles armures, et recherchon
221
ns plutôt les conflits vitaux pour lesquels elles
furent
inventées. La sémantique ainsi comprise peut être une science proprem
222
rent inventées. La sémantique ainsi comprise peut
être
une science proprement révolutionnaire. Ce n’est point par hasard qu’
223
être une science proprement révolutionnaire. Ce n’
est
point par hasard qu’on tentait de nous la réduire à cette description
224
Je ne voudrais pas clore ces quelques notes, qui
sont
loin d’épuiser la revue des principaux thèmes de l’œuvre12, sans soul
225
pour la construction de Dandieu : « Une personne
est
un homme qui unifie les diverses parties de lui-même à l’intérieur de
226
u le ressort de la Révolution nécessaire. Mais qu’
est
-ce que cette définition, sinon celle même du vieil individu idéaliste
227
rien à voir avec cet individu. Une personne qui n’
est
pas plus l’homme naturel de Rousseau, comme le suppose Fernandez, que
228
que l’homme intérieur de l’idéalisme, puisqu’elle
est
à la fois conquête et rencontre, engagement et actualité. Une personn
229
e, engagement et actualité. Une personne qui peut
être
définie comme le prochain de l’Évangile. La seconde objection concern
230
la personne telle que nous la définissons. Elle n’
est
pour lui qu’un mythe, dont il met en doute la puissance de soulèvemen
231
donné la description la plus exacte. (Il faudrait
être
Bloy pour montrer comment cette « peau » du bourgeois pour laquelle i
232
rgeois pour laquelle il mourrait, dit-on, ne peut
être
qu’un symbole de son argent.) Mais ce que je sais, c’est que l’homme
233
de savoir combien, parmi nous, tiennent encore à
être
des hommes. 10. Il faut même noter que le chapitre intitulé Échange
234
puyant sur une documentation dont la formule même
est
une trouvaille. 11. Et au groupe de l’Ordre nouveau, le seul qui se
235
. Et au groupe de l’Ordre nouveau, le seul qui se
soit
exprimé sur ce point avec netteté (Cf. le numéro 3 de sa revue). 12.
236
mépris de toute rhétorique. 13. « La Révolution
est
-elle nécessaire ? », NRF de janvier 1934. L’article est d’ailleurs sy
237
le nécessaire ? », NRF de janvier 1934. L’article
est
d’ailleurs sympathique. Il a surtout le grand mérite d’aller droit au
238
Où
sont
les jeunes protestants ? Remarques sur le protestantisme et les doctr
239
trera sans doute. Il faut avouer pourtant qu’il n’
est
pas très facile de repérer leurs positions, sur le plan de l’action p
240
ues à fins politiques ou sociales15. Si les faits
sont
pauvres, profitons-en pour porter un regard plus direct sur les possi
241
d plus direct sur les possibilités théoriques. Qu’
est
-ce que la foi des protestants leur permet d’affirmer dans le domaine
242
s de théorie du désordre. Toute doctrine sociale,
fût
-elle la plus subversive, est la doctrine d’un certain ordre terrestre
243
te doctrine sociale, fût-elle la plus subversive,
est
la doctrine d’un certain ordre terrestre, d’un certain aménagement de
244
stre suppose une conception de l’homme, tel qu’il
est
ou tel qu’il devrait être. Tel qu’il est : c’est la conception réact
245
on de l’homme, tel qu’il est ou tel qu’il devrait
être
. Tel qu’il est : c’est la conception réactionnaire, ou statique, la
246
l qu’il est ou tel qu’il devrait être. Tel qu’il
est
: c’est la conception réactionnaire, ou statique, la politique de la
247
tique de la camisole de force. Tel qu’il devrait
être
: c’est la conception révolutionnaire, ou dynamique, la politique du
248
e. C’est une doctrine optimiste, dont la mesure n’
est
pas dans le présent injuste, mais dans le futur libérateur. Politique
249
itique millénariste. À droite, on dit que l’homme
est
une bête, que c’est là son partage et qu’il faut s’y tenir. À gauche,
250
l faut s’y tenir. À gauche, on dit que si l’homme
est
une bête, son but est toutefois de devenir un ange. Le christianisme
251
uche, on dit que si l’homme est une bête, son but
est
toutefois de devenir un ange. Le christianisme intervient dans cette
252
ndant, fort bien exprimé par Pascal : « L’homme n’
est
ni ange ni bête, et le malheur veut que qui veut faire l’ange fait la
253
t que qui veut faire l’ange fait la bête. »16 Qu’
est
l’homme ? Il ne se connaît pas. L’Évangile le révèle à lui-même, comm
254
, et par cette révélation, sauvé. Ainsi l’homme n’
est
humain que dans un paradoxe ; il est perdu lorsqu’il se croit sauvé,
255
si l’homme n’est humain que dans un paradoxe ; il
est
perdu lorsqu’il se croit sauvé, il est sauvé lorsqu’il se sait perdu.
256
adoxe ; il est perdu lorsqu’il se croit sauvé, il
est
sauvé lorsqu’il se sait perdu. Je dis que seul ce paradoxe le fait hu
257
eut se voir perdu, c’est qu’il croit, c’est qu’il
est
dans la foi ; mais être dans la foi, c’est faire la volonté de Dieu,
258
t qu’il croit, c’est qu’il est dans la foi ; mais
être
dans la foi, c’est faire la volonté de Dieu, c’est agir, c’est donc a
259
ester sa dignité proprement humaine. La foi seule
est
un acte absolu ; le croyant seul, véritablement homme. Dans ce parado
260
qui nous serviront de critères : d’une part, elle
est
seule humaine, au sens évangélique du terme ; d’autre part, elle est
261
au sens évangélique du terme ; d’autre part, elle
est
intenable. Elle est seule humaine, parce que seule elle pose la quest
262
du terme ; d’autre part, elle est intenable. Elle
est
seule humaine, parce que seule elle pose la question dernière du dest
263
ition actuelle. Mais il faut savoir aussi qu’elle
est
intenable, parce que les ordres de la foi sont toujours imprévisibles
264
lle est intenable, parce que les ordres de la foi
sont
toujours imprévisibles, instantanés, et qu’ils ne souffrent point d’ê
265
bles, instantanés, et qu’ils ne souffrent point d’
être
d’avance limités par un système, par un programme, par des solutions
266
’abord, que d’un ordre reçu. Mais dès que l’ordre
est
véritablement reçu, et accepté, il s’agit de l’exécuter. L’ordre reçu
267
’agit de l’exécuter. L’ordre reçu par le chrétien
est
dans l’instant, hic et nunc ; l’ordre imposé par une politique est da
268
t, hic et nunc ; l’ordre imposé par une politique
est
dans l’histoire, dans la durée. Mais il faut que l’ordre reçu s’insèr
269
oit rester subordonné à l’origine et à la fin, en
est
cependant inséparable. Il est donc non seulement possible, mais néces
270
ine et à la fin, en est cependant inséparable. Il
est
donc non seulement possible, mais nécessaire, que le chrétien prenne
271
éactionnaire, il veut connaître l’homme tel qu’il
est
— seulement il le connaît mieux. Comme le marxiste, il sait que sa do
272
onnaire, il affirme que l’ordre établi ne saurait
être
en aucun cas définitif ni suffisant. Contre le marxiste, il affirme q
273
ar ignorance de sa nature véritable. Certes, nous
sommes
dans l’histoire, mais non pas comme la subissant. Nous sommes au mond
274
l’histoire, mais non pas comme la subissant. Nous
sommes
au monde comme n’étant pas du monde ; dans le péché, mais comme ayant
275
comme la subissant. Nous sommes au monde comme n’
étant
pas du monde ; dans le péché, mais comme ayant reçu la promesse d’êtr
276
ans le péché, mais comme ayant reçu la promesse d’
être
sauvés de son empire. L’action politique nous est nécessaire, comme m
277
tre sauvés de son empire. L’action politique nous
est
nécessaire, comme manger, travailler et penser, mais jamais un systèm
278
litique chrétienne : « L’homme seul (devant Dieu)
est
au-dessus de la collectivité. » Cela ne signifie pas que le croyant d
279
unauté, mais bien que la communauté doit toujours
être
subordonnée à cette fin la plus haute de l’homme qu’est sa foi, — sa
280
bordonnée à cette fin la plus haute de l’homme qu’
est
sa foi, — sa situation personnelle devant Dieu. Non seulement le chré
281
ule communauté réelle et humainement bienfaisante
est
celle qui se fonde dans ce rapport originel de l’homme à Dieu, d’où d
282
bien considérer que ce qu’on vient de lui dire n’
est
pas original, et bien moins encore matière d’enquête. (On n’enquête p
283
ranchées, et par là les plus instructives, qui se
soient
manifestées jusqu’ici dans la jeunesse protestante. À droite, je dist
284
cts et de brochures, dont la diffusion, je crois,
est
restée assez limitée. Cette tentative désespérée n’est pas sans noble
285
estée assez limitée. Cette tentative désespérée n’
est
pas sans noblesse. Et l’on ne saurait trop louer l’insistance avec la
286
rise les efforts de La Cause. L’Association Sully
est
beaucoup plus éloignée de l’Action française que La Cause ne l’est de
287
éloignée de l’Action française que La Cause ne l’
est
de L’Écho de Paris. Du point de vue de notre foi, il me semble d’aill
288
emble d’ailleurs qu’une position monarchiste peut
être
justifiée plus facilement — ne fût-ce que par l’exemple des actuelles
289
archiste peut être justifiée plus facilement — ne
fût
-ce que par l’exemple des actuelles monarchies protestantes — que la p
290
est une activité dont, à coup sûr, le bienfait ne
sera
jamais perdu, pour ceux d’abord qui en prennent l’initiative. Mais ic
291
irectives papales, et plus conscients que nous ne
sommes
souvent des implications générales d’une attitude particulière. C’est
292
emarques seulement. Dans la mesure où l’objection
est
l’expression d’une vocation particulière, elle tend à échapper à la p
293
ent, le moins qu’on en puisse dire, c’est qu’elle
est
dangereusement insuffisante : elle impliquerait, en effet, logiquemen
294
mpresse d’ajouter que les objecteurs chrétiens se
sont
gardés jusqu’ici de toute espèce de propagande, et ne tombent nulleme
295
e défini dans ma première partie. Elle ne saurait
être
mise en symétrie avec aucune des autres attitudes que j’ai indiquées.
296
tenant une attitude constructive à laquelle je me
suis
rallié pour ma part. III. Qu’allons-nous faire ? Ni ange ni bêt
297
lusions. Droits supérieurs de la personne. Telles
sont
quelques-unes des formules que je proposais tout à l’heure pour défin
298
e chrétienne devant les exigences de César. Elles
sont
en singulière consonance avec les principes directeurs de deux mouvem
299
jà d’innombrables adhésions, si seulement elles s’
étaient
données pour des doctrines de droite, ou de gauche. Mais c’est précis
300
on marxiste et anticapitaliste, qui depuis lors s’
est
précisée et développée. Les deux groupes de tête de cette révolution
301
e tête de cette révolution que je considère comme
étant
la seule réelle et vraiment novatrice, sont Esprit et l’Ordre nouveau
302
omme étant la seule réelle et vraiment novatrice,
sont
Esprit et l’Ordre nouveau. Cherchons à voir d’abord ce qui les unit e
303
ieurs à ceux de l’État, qui doit normalement leur
être
subordonné ; affirmation de la primauté nécessaire du spirituel (qu’i
304
e même dans la civilisation mécanique. Ainsi pour
être
moins bruyant et moins démagogique, le combat qu’ils mènent est beauc
305
ant et moins démagogique, le combat qu’ils mènent
est
beaucoup plus radical au sens étymologique du terme : c’est aux racin
306
ions. Mais il ne suffit pas qu’un point de départ
soit
juste. Il faut encore partir, — sinon le point de départ se transform
307
. Et c’est ici que nos deux groupes divergent. Qu’
est
-ce que l’Ordre nouveau ? Un comité d’écrivains et de techniciens. Aut
308
paraît sous ce titre depuis le mois de mai 1933,
est
essentiellement orienté vers la création. C’est en vain que l’on cher
309
jeunesse, mais la jeunesse qu’ils ont atteinte n’
est
pas celle qui voulait être flattée. Et ce n’est pas l’exaspération du
310
e qu’ils ont atteinte n’est pas celle qui voulait
être
flattée. Et ce n’est pas l’exaspération du ton qui mesure l’efficacit
311
n’est pas celle qui voulait être flattée. Et ce n’
est
pas l’exaspération du ton qui mesure l’efficacité d’une prise de cons
312
mun pour cette génération : la violence véritable
est
celle des constructeurs. Le premier manifeste publié par l’Ordre nouv
313
Économique ensuite, Politique à leur service. Il
est
facile d’indiquer rapidement le principe de cohésion de ces trois ord
314
volution nécessaire. Sa revendication essentielle
est
l’abolition de la condition prolétarienne par le moyen du service civ
315
e. L’assimilation de la personne à un acte20, tel
est
donc le fait spirituel, le fait humain par excellence auquel l’Ordre
316
ne façon immédiate toutes ses institutions. Telle
est
la « primauté du spirituel » qu’il ne cesse d’invoquer au risque, il
317
lectique. L’influence des idées « ordre nouveau »
est
beaucoup plus considérable qu’on le croirait à lire la presse politic
318
la jeunesse française fait siens depuis un an ont
été
lancés par l’ON qui a eu l’adresse de ne pas en faire une sorte de pr
319
r les ligues d’anciens combattants (dont l’action
sera
peut-être décisive l’année prochaine) ; l’idée de la « mission person
320
, victimes de la confusion que j’ai dite. « Ce ne
sont
pas ceux qui disent Esprit ! Esprit !… » Mais tandis que l’Ordre nouv
321
l » qualifiant l’acte personnel — et cette nuance
est
capitale —, il est incontestable que l’« esprit » d’ Esprit est d’in
322
te personnel — et cette nuance est capitale —, il
est
incontestable que l’« esprit » d’ Esprit est d’inspiration spécifiqu
323
il est incontestable que l’« esprit » d’ Esprit
est
d’inspiration spécifiquement chrétienne. La revue a d’ailleurs franch
324
, idiotes, de la critique bien pensante. Si je me
suis
un peu étendu sur les principes spirituels qui animent l’activité d’E
325
t l’activité d’Esprit et de L’Ordre nouveau, ce n’
est
pas seulement parce qu’ils sont appelés à jouer un rôle de plus en pl
326
rdre nouveau, ce n’est pas seulement parce qu’ils
sont
appelés à jouer un rôle de plus en plus important dans la vie politiq
327
tes nos tentatives de rénovation. Je crois bien n’
être
pas sorti du cadre précis de cette enquête en marquant la coïncidence
328
s que nous pouvons déduire de la Réforme. Esprit
est
en majeure partie d’inspiration catholique, je veux dire que ses coll
329
n catholique, je veux dire que ses collaborateurs
sont
pour la plupart catholiques21. L’Ordre nouveau se défend d’aborder au
330
otestants n’ont pas à fonder un parti. Leur foi n’
est
pas de celles que l’on met en systèmes. Le fût-elle, leur très petit
331
n’est pas de celles que l’on met en systèmes. Le
fût
-elle, leur très petit nombre les empêcherait d’imposer ce parti à l’e
332
er ce parti à l’ensemble de la nation. Le temps n’
est
pas aux rêves, et ce n’est pas l’affirmation d’une position politique
333
la nation. Le temps n’est pas aux rêves, et ce n’
est
pas l’affirmation d’une position politique qui permettra de « faire l
334
l’homme, succède une dictature. Certain fascisme
est
d’autant plus « bestial » en ses débuts que la doctrine libérale qu’i
335
es débuts que la doctrine libérale qu’il renverse
était
plus « angélique » dans ses prétentions. 17. Et depuis peu, plusieur
336
Nous voulons ». Inspirés par l’Ordre nouveau ils
sont
cependant autonomes. 18. Titre d’un essai d’Arnaud Daudin et D. de R
337
ts de notre destin (Spes). Une dizaine de volumes
sont
en préparation. 19. L’origine « philosophique » de cette institution
338
mistes. Mais déjà toute une équipe d’ingénieurs s’
est
attachée à chiffrer et à définir dans le détail l’application du serv
339
travail. Cf. le n° 8 de L’Ordre nouveau . 20. N’
est
-ce pas ainsi que l’Évangile définit la notion fondamentale de prochai
340
n, c’est celui qui pratique la miséricorde ; ce n’
est
pas le simple voisin. Cf. le numéro 5 de Hic et Nunc , tout entier c
341
rincipes de départ. o. Rougemont Denis de, « Où
sont
les jeunes protestants ? Remarques sur le protestantisme et les doctr
342
éisme mal digéré. Les excuses qu’on leur offre ne
sont
guère plus reluisantes : ils n’ont plus le temps de se cultiver, ils
343
ents justes peut-être, pour certains, mais qui ne
sont
pas à l’échelle du phénomène qu’on voudrait expliquer. A-t-on pris ga
344
ent un homme à une patrie concrète, si restreinte
soit
-elle. Il n’y aura plus le frein à l’entraînement de la vie citadine ;
345
eptivité normale. D’où la fatigue, la sensation d’
être
vidé, d’être dominé par un milieu qu’on se prend à mépriser parce qu’
346
ale. D’où la fatigue, la sensation d’être vidé, d’
être
dominé par un milieu qu’on se prend à mépriser parce qu’il vous tient
347
pas entre les conditions sociales que l’on sait n’
être
plus immuables… Perspectives d’aventure. Ambition. Ressentiment. Il y
348
lité des gérants, qui fait si bien sentir qu’on n’
est
plus chez soi nulle part, que l’on est toléré comme un élément « de r
349
ir qu’on n’est plus chez soi nulle part, que l’on
est
toléré comme un élément « de rapport », balayé dès qu’il ne rapporte
350
s gens qui souffrent et qui n’ont plus d’attaches
sont
rapprochés d’abord par leur opposition à l’ordre qui les moleste. Mai
351
Ils chercheront un nouvel ordre. Leur communauté
sera
donc une communauté d’idéal autant que de refus. Risquons ici un para
352
ant que de refus. Risquons ici un parallèle qui n’
est
peut-être pas simplement une image. Reprenant la distinction précisée
353
aux intérêts locaux — communautés patriotiques —
sont
naturellement conservatrices, alors que les communautés fondées par l
354
vendication d’un idéal — communautés nationales —
sont
essentiellement révolutionnaires ? Le mot nation dans son acception m
355
nt ? On a dit : retour à la terre. Le mot d’ordre
est
bien équivoque. Répandez dans la campagne ces jeunes citadins jacobin
356
emande l’a montré, et l’échec des « Wandervogel »
est
significatif. Ils se disaient les « oiseaux migrateurs ». Ce nom même
357
patrie et la nation. La révolution nécessaire ne
sera
ordre qu’à ce prix. C’est là son vrai problème. p. Rougemont Deni
358
de) (mars 1935)q r Ce que je voudrais dire ici
est
simple, fondamental, et comme toutes les choses simples et fondamenta
359
utes les choses simples et fondamentales, devrait
être
dit en une phrase, ou développé pendant toute une vie. Aussi bien n’a
360
nt je voudrais maintenant m’approcher : la vision
est
un acte. Vision et visage La vision relie et sépare. Passant du
361
frontières, il les délimite à nouveau. La vision
est
passage et frontière, et lieu de contact des extrêmes dont on ne sait
362
ent ou s’ils s’appuient l’un contre l’autre. Elle
est
drame, elle est événement. Elle ne connaît rien que des formes, et ne
363
ppuient l’un contre l’autre. Elle est drame, elle
est
événement. Elle ne connaît rien que des formes, et ne croit rien que
364
s, et ne croit rien que ce qui apparaît. « Rien n’
est
, dit-elle qui ne se manifeste ». C’est pourquoi dans le monde de la v
365
lorsqu’elle se risque à subsister dans la lumière
est
prise impitoyablement pour ce qu’elle est, c’est-à-dire pour ce qu’el
366
lumière est prise impitoyablement pour ce qu’elle
est
, c’est-à-dire pour ce qu’elle paraît. N’est-ce pas ainsi que meurt un
367
’elle est, c’est-à-dire pour ce qu’elle paraît. N’
est
-ce pas ainsi que meurt une illusion ? Or toutes ces choses et bien d’
368
qu’un mot pour visage et vision : Gesicht. Quelle
est
donc cette parenté des apparences ? Si la vision voit le visage, et d
369
siège au centre même du visage. Sans visage il n’
est
plus de vision. Ou l’inverse. Ainsi le je et le tu sont distincts, sa
370
lus de vision. Ou l’inverse. Ainsi le je et le tu
sont
distincts, sans lesquels il n’est pas d’amour. Mais si leur être est
371
le je et le tu sont distincts, sans lesquels il n’
est
pas d’amour. Mais si leur être est justement l’amour ? Peut-on les is
372
sans lesquels il n’est pas d’amour. Mais si leur
être
est justement l’amour ? Peut-on les isoler sans du même coup les sépa
373
lesquels il n’est pas d’amour. Mais si leur être
est
justement l’amour ? Peut-on les isoler sans du même coup les séparer
374
les séparer de leur existence même ? La vision
est
un jugement (psychologie) Entre la vieille métaphysique et la nouv
375
la parole, la vision et l’entendement. La Parole
est
l’objet de la théologie, la vision est le monde de la physionomie23.
376
La Parole est l’objet de la théologie, la vision
est
le monde de la physionomie23. Je crois bien que le psychologue s’est
377
physionomie23. Je crois bien que le psychologue s’
est
introduit dans la vision, s’est installé à la place du drame, avec l’
378
le psychologue s’est introduit dans la vision, s’
est
installé à la place du drame, avec l’étrange prétention d’arbitrer le
379
mais comme on fait devant un tribunal, — et ce n’
était
pas leur coutume… L’aventure est assez curieuse. Métaphysiciens et sa
380
nal, — et ce n’était pas leur coutume… L’aventure
est
assez curieuse. Métaphysiciens et savants ont toléré quelque temps ce
381
cédant à un trouble penchant pour une paix qui n’
était
rien que leur faiblesse. Mais aujourd’hui qu’ils relèvent la tête, le
382
uns le méprisent, et les autres — le mangent. Il
sera
donc mangé, et le drame pourra se poursuivre24. Ceci soit dit pour si
383
c mangé, et le drame pourra se poursuivre24. Ceci
soit
dit pour situer certains résultats provisoires acquis par cette éphém
384
hologue moderne25 nous a démontré que la vision n’
est
pas une sensation, mais un décret de l’intellect. Il n’y a pas de sen
385
ntales : il n’y a que des jugements. Toute pensée
est
« judicatoire », et tout, en l’homme dépend de la pensée. Voir, c’est
386
oit restitué dans son rôle de simple observateur.
Étant
donnée sa position essentiellement intermédiaire, l’on conçoit que ce
387
entiellement intermédiaire, l’on conçoit que ce n’
est
que justice. Que nous apprend l’observation lorsqu’elle se porte sur
388
rents. Supposons qu’il contemple un paysage. S’il
est
un grand poète, il y verra des mythes, et s’il est un littérateur de
389
st un grand poète, il y verra des mythes, et s’il
est
un littérateur de l’espèce par exemple d’Amiel, il n’y verra qu’un ét
390
ple d’Amiel, il n’y verra qu’un état d’âme ; s’il
est
un général, il ne verra qu’un champ de manœuvres ; s’il est un ingéni
391
éral, il ne verra qu’un champ de manœuvres ; s’il
est
un ingénieur, un territoire à exploiter ; s’il fuit la société de ses
392
e voit par la portière de son wagon, le paysage n’
est
pas le même ; car le regard est jugement26. La vision est métamorp
393
gon, le paysage n’est pas le même ; car le regard
est
jugement26. La vision est métamorphose (métaphysique) Voir, c’e
394
même ; car le regard est jugement26. La vision
est
métamorphose (métaphysique) Voir, c’est juger en même temps que fo
395
lation et de l’action. Une notion claire de ce qu’
est
la vision eût peut-être évité bien des malentendus illustres. L’actio
396
re évité bien des malentendus illustres. L’action
est
un moment de la contemplation essentiellement active et transformatri
397
rmatrice. La métaphysique de l’Ancienne Alliance,
étant
celle de la prophétie, est dominée par l’audition de la Parole. Mais
398
l’Ancienne Alliance, étant celle de la prophétie,
est
dominée par l’audition de la Parole. Mais la métaphysique de la Nouve
399
Mais la métaphysique de la Nouvelle Alliance, qui
est
celle de l’Incarnation, est dominée par la vision ; il semble que tou
400
ouvelle Alliance, qui est celle de l’Incarnation,
est
dominée par la vision ; il semble que tout s’y ramène à l’opposition
401
n des ténèbres et de la lumière. « Autrefois vous
étiez
ténèbres, et maintenant vous êtes lumière » (Éph. 5.8) ou encore : «
402
Autrefois vous étiez ténèbres, et maintenant vous
êtes
lumière » (Éph. 5.8) ou encore : « Nous qui sommes du jour… » (I Thes
403
êtes lumière » (Éph. 5.8) ou encore : « Nous qui
sommes
du jour… » (I Thess. 5.8) Rien ne serait plus facile que de multiplie
404
Nous qui sommes du jour… » (I Thess. 5.8) Rien ne
serait
plus facile que de multiplier les citations de passages de saint Paul
405
unes des relations que je viens de désigner, il n’
est
pas superflu de recourir à ces « origines » sacrées, comme à une sort
406
logie de l’imagination moderne. Sur la vision qui
est
jugement et action : « Quiconque regarde une femme avec convoitise a
407
tère avec elle. » (Matt. 5. 28) Sur la vision qui
est
transformation : « Nous serons semblables à lui parce que nous le ver
408
28) Sur la vision qui est transformation : « Nous
serons
semblables à lui parce que nous le verrons tel qu’il est. » (I. Jean
409
blables à lui parce que nous le verrons tel qu’il
est
. » (I. Jean 3.2) « L’homme nouveau se renouvelle dans la connaissance
410
comme dans un miroir la gloire du Seigneur, nous
sommes
transformés en la même image, de clarté en clarté, comme par l’Esprit
411
is en partie, mais alors je connaîtrai comme j’ai
été
connu. » (I Cor. 13.12) À la question de notre psychologue — sinon ce
412
ôtre lorsqu’il écrit : « Je connaîtrai comme j’ai
été
connu ». Au commencement est la lumière (physique) On ne voit q
413
aîtrai comme j’ai été connu ». Au commencement
est
la lumière (physique) On ne voit que ce qui est vu. Mais peut-être
414
st la lumière (physique) On ne voit que ce qui
est
vu. Mais peut-être faut-il aller plus loin : on ne voit rien que ce q
415
loin : on ne voit rien que ce qui voit. Car seule
est
visible la forme, et la forme naît du mouvement. On ne peut voir ains
416
voir ainsi que les choses qui se meuvent, ou qui
sont
mues, — en un mot : ce qui change. « Car les choses visibles sont pas
417
un mot : ce qui change. « Car les choses visibles
sont
passagères, mais seules les invisibles sont éternelles ». (II Cor. 4.
418
ibles sont passagères, mais seules les invisibles
sont
éternelles ». (II Cor. 4.18) Or nous savons, de science et de prescie
419
re. La première parole de Dieu : « Que la lumière
soit
» est aussi le premier moteur de l’univers. Toute substance que la lu
420
première parole de Dieu : « Que la lumière soit »
est
aussi le premier moteur de l’univers. Toute substance que la lumière
421
ussitôt se meut et se forme, et de même qu’elle a
été
« connue » par la lumière, de même elle devient à nos yeux reconnaiss
422
même elle devient à nos yeux reconnaissable. Il n’
est
pas d’autre mouvement que cet élan vers la lumière — ou pour la fuir
423
out ce que nous voyons a vu ; et tout, d’abord, a
été
vu par la lumière créatrice. « L’œil ne verrait pas le soleil s’il n’
424
réatrice. « L’œil ne verrait pas le soleil s’il n’
était
de nature solaire », dit Goethe. Une telle parole devance notre scien
425
ui devient un simple point de vue. Ces vérités ne
sont
guère « explicables » au sens de l’indiscret moderne, de celui qui ve
426
réponds à tout. On ne te tuera pas plus que si tu
étais
cadavre”. Au matin j’avais le regard si perdu et la contenance si mor
427
ce de Dieu, le second qu’elle réside in amore ? N’
était
-ce pas se tromper à la fois sur la nature de l’amour et sur celle de
428
voyons que ce qui nous regarde : voir Dieu, c’est
être
regardé par lui. Mais alors, c’est aussi être aimé, et c’est se rendr
429
est être regardé par lui. Mais alors, c’est aussi
être
aimé, et c’est se rendre à la transformation de la vision : c’est don
430
la vision : c’est donc aimer. Et nulle vision ne
serait
« admirable » si elle n’était en même temps transformation, mouvement
431
Et nulle vision ne serait « admirable » si elle n’
était
en même temps transformation, mouvement de l’amour. Augustin qui, plu
432
la « beauté » de Dieu, savait que vision et amour
sont
un seul acte et une seule réponse : « Lumière du monde, vous m’avez é
433
par vous voir, et personne ne vous voit, si ce n’
est
celui qui vous aime. Ah je vous ai trop tard aimée, beauté toujours a
434
oi, non par la vue », nous dit saint Paul. La foi
serait
-elle donc négation de la vision ? Ou la vie éternelle, négation de l’
435
t, mais accomplissement, et splendeur de ce qui n’
est
pour nous qu’ombre et reflet, fragment et trouble. « Aujourd’hui je c
436
is en partie, mais alors je connaîtrai comme j’ai
été
connu ». Cet alors est la plénitude d’un aujourd’hui que nous ne conn
437
s je connaîtrai comme j’ai été connu ». Cet alors
est
la plénitude d’un aujourd’hui que nous ne connaissons que par ses lim
438
ormes. Ainsi donc, dépasser la vision, ce ne peut
être
que la définir dans l’absolu, à la frontière de la mort et de la vie
439
tre dans sa signification actuelle. « Ce que nous
sommes
n’a pas encore été manifesté », dit Jean. Et de même, notre vocation
440
ion actuelle. « Ce que nous sommes n’a pas encore
été
manifesté », dit Jean. Et de même, notre vocation n’est jamais totale
441
nifesté », dit Jean. Et de même, notre vocation n’
est
jamais totalement incarnée. Entre la forme pure de notre vocation et
442
du temps. Dans le monde de la mesure idéale, qui
est
le monde païen, le monde antique, le monde des philosophes, la forme
443
antique, le monde des philosophes, la forme pure
est
celle de l’idée platonicienne. Mais dans le monde de l’incarnation —
444
’incarnation — le monde chrétien —, la forme pure
est
la parole que chacun de nous a reçue, en son lieu, en son temps uniqu
445
gure de notre vocation, forme informante de notre
être
et que voient « les yeux de la foi », il semble que notre visage n’en
446
yeux de la foi », il semble que notre visage n’en
soit
qu’une mauvaise épreuve, déjà brûlée, ici et là, ridée froissée, et r
447
rdue par le temps et modelée par la lumière, ce n’
est
pas le regard troublé qui erre sur les miroirs de la ville, à la rech
448
nner à l’imagination qui crée. Si l’imagination n’
est
pas ce fantôme des psychologues, une simple définition dont tous les
449
ogues, une simple définition dont tous les termes
sont
problématiques ; si elle n’est pas non plus ce rêve de l’indiscret, o
450
t tous les termes sont problématiques ; si elle n’
est
pas non plus ce rêve de l’indiscret, ou cette revanche sur le réel qu
451
l qu’elle figure aux yeux du romantique ; si elle
est
au contraire une force concrète, elle est cela : une vision d’espéran
452
si elle est au contraire une force concrète, elle
est
cela : une vision d’espérance, un prolongement, une marche vers la pl
453
a personnification de la parole, la finalité de l’
être
vivant, qui se révèle au regard de l’amour. Qu’est-ce que l’homme de
454
re vivant, qui se révèle au regard de l’amour. Qu’
est
-ce que l’homme de l’esprit, sinon celui qui voit l’esprit dans son ac
455
e la métamorphose ? Et si l’on sait que la vision
est
acte, on saura maintenant quel est celui qui peut aider30. L’imaginat
456
que la vision est acte, on saura maintenant quel
est
celui qui peut aider30. L’imagination de la forme est sympathie avec
457
celui qui peut aider30. L’imagination de la forme
est
sympathie avec la création. Mais nous tenons ici la clef du monde de
458
e lien vivant qui unit le créant au créé, et nous
sommes
enfin parvenus à l’origine de l’œuvre de l’esprit, au lieu très saint
459
t, au lieu très saint de notre humanité. Ici tout
est
réel, tout est action et résistance, tout est drame. Et les correspon
460
saint de notre humanité. Ici tout est réel, tout
est
action et résistance, tout est drame. Et les correspondances sont emb
461
out est réel, tout est action et résistance, tout
est
drame. Et les correspondances sont embrassées d’un seul regard. Les f
462
ésistance, tout est drame. Et les correspondances
sont
embrassées d’un seul regard. Les formes naissent, tableaux, poèmes, s
463
L’image physionomique de l’Univers Quelle que
soit
la vénération qu’on éprouve en présence de cette forme de toutes les
464
cellence. Au cours des pages qui précèdent, je me
suis
attaché à définir, plutôt que les principes particuliers d’une étude
465
rdre de la marche. Premier principe : Tout ce qui
est
réel est moteur, et donc informateur ou créateur de formes. Ce qui si
466
a marche. Premier principe : Tout ce qui est réel
est
moteur, et donc informateur ou créateur de formes. Ce qui signifierai
467
r un homme entièrement spirituel, que tout ce qui
est
réel se voit. Ce qui signifie plus modestement, pour nous tous, homme
468
s formes. Second principe : Une forme ne peut pas
être
« expliquée » par le recours à ces abstractions usuelles, à ces catég
469
ous croyons « toutes naturelles ». Une forme peut
être
seulement interprétée, symboliquement et concrètement, par d’autres f
470
que qui sert de guide dans le monde physionomique
est
celui des correspondances, et non pas celui des « causes » conçues in
471
causes » conçues indépendamment des effets. Nous
sommes
ici dans un ordre dramatique31 et non conceptuel. Nous sommes ici dan
472
ans un ordre dramatique31 et non conceptuel. Nous
sommes
ici dans l’ordre humain, dans la totalité, et non dans l’ordre scient
473
a totalité, et non dans l’ordre scientifique, qui
est
celui du démontage mécanique, de l’isolation des parties. Interpréter
474
parties. Interpréter les formes par les formes, n’
est
-ce pas ouvrir les portes à une nouvelle mythologie, dans le sens d’un
475
d’un Schelling et déjà d’un Herder ? Certes nous
sommes
ici très près de l’Organismusgedanke qui est la clef de tout le roman
476
s sommes ici très près de l’Organismusgedanke qui
est
la clef de tout le romantisme allemand de cette grandiose conception
477
e cette grandiose conception d’un univers où tout
est
correspondance organique, où la réalité naît de l’union des contradic
478
l’union des contradictions naturelles, où l’homme
est
microcosme de la Création. Paracelse, Bruno, Nicolas de Cuse dominent
479
re dans l’esthétisme décadent des symbolistes. Je
suis
bien loin de croire que cette pensée ait épuisé sa vérité. Je la vois
480
erdre dans une fièvre nostalgique. Schleiermacher
est
l’expression géniale de cette hérésie romantique, qui ne tendait à ri
481
peut égaler la pénétration de son regard, si ce n’
est
son impuissance à saisir la personne dans sa totalité concrète et cré
482
ous les autres (à l’exception de Pascal), l’homme
est
entièrement ramené à la parole, à l’anecdote. Quant à nous, il nous f
483
amment que les hommes qui savent des anecdotes et
sont
toujours prêts à en raconter, ne savent pas voir les visages32. Le m
484
arrières sociales, sans costumes, où les types ne
sont
plus des repères. Notre mesure est donc devenue personnelle, et c’est
485
les types ne sont plus des repères. Notre mesure
est
donc devenue personnelle, et c’est pourquoi il nous faut la chercher
486
-il conclure que notre esprit qu’on dit « latin »
est
incapable de s’assimiler les secrets d’une ontologie de la forme ? Ce
487
iler les secrets d’une ontologie de la forme ? Ce
serait
oublier Léonard et son génie physionomiste. Il garde cet esprit symb
488
qui grandit selon l’extension de son domaine… Il
est
le maître des visages, des anatomies, des machines. Il sait de quoi s
489
ses de la connaissance et les opérations de l’art
sont
également possibles ; les échanges heureux entre l’analyse et les act
490
s que je souligne dans le texte de Paul Valéry ne
sont
-ils pas l’éblouissante formule d’une image physionomique de l’univers
491
ects de sacrifier à la logique cartésienne, quels
sont
les plus illustres physionomistes des idées ? Goethe et Nietzsche, ce
492
à rien d’autre : Les Affinités électives. Tout y
est
formes, actions, symboles ; et tout est vision créatrice. Goethe est
493
s. Tout y est formes, actions, symboles ; et tout
est
vision créatrice. Goethe est un œil. Et le chant de Lyncée sur sa tou
494
, symboles ; et tout est vision créatrice. Goethe
est
un œil. Et le chant de Lyncée sur sa tour — c’est le chant du bonheur
495
r. Ihr glücklichen Augen Was je ihr gesehen
Es
sei wie es wolle Es war doch so schön ! « Ô mes yeux bienheureux !
496
ücklichen Augen Was je ihr gesehen Es sei wie
es
wolle Es war doch so schön ! « Ô mes yeux bienheureux ! » Mais les
497
ugen Was je ihr gesehen Es sei wie es wolle
Es
war doch so schön ! « Ô mes yeux bienheureux ! » Mais les pauvres ye
498
e architecture d’après le mode de notre âme (nous
sommes
trop lâches pour cela) : — le labyrinthe devrait être notre prototype
499
trop lâches pour cela) : — le labyrinthe devrait
être
notre prototype ! La musique qui nous est propre et qui nous exprime
500
evrait être notre prototype ! La musique qui nous
est
propre et qui nous exprime véritablement laisse déjà deviner le labyr
501
parce qu’ils se figurent qu’il n’y a personne qui
soit
capable de les voir, sous leur musique) (p. 198). Ou ceci dans le Ga
502
es visages de générations passées — cette contrée
est
couverte par les images d’hommes intrépides et souverains… J’ai toujo
503
n regard se repose sur tout ce qui, près et loin,
est
construit autour de lui, et aussi sur la ville, la mer et la ligne de
504
utôt une image du monde, dont l’étude du visage n’
est
qu’un particulier, à vrai dire privilégié. 24. La réaction antipsych
505
epuis l’impressionnisme, nous savons que la neige
est
bleue ; éducation du jugement visuel par les arts, etc. 27. Je songe
506
l’un d’eux regarde l’autre réellement, tel qu’il
est
dans le mouvement de sa forme en devenir, que d’une manière étrange e
507
passe fort bien d’appréciations sentimentales. Il
est
d’ailleurs d’autant moins « terrifiant » qu’on y est plus réellement
508
d’ailleurs d’autant moins « terrifiant » qu’on y
est
plus réellement engagé. 32. Das physiognomische Weltbild (Delphin V
509
(avril 1935)s On me demande souvent : « Quelle
est
la différence entre Esprit et L’Ordre nouveau ? » Les noms mêmes
510
inconvénients que l’on pouvait craindre. Esprit
est
surtout une enquête. L’Ordre nouveau , surtout une construction. Pas
511
ire. Nous poussons notre pointe dans l’avenir. Il
est
bon, et sans aucun doute nécessaire, que d’autres s’occupent d’élargi
512
empêche une collaboration, — au contraire, et je
suis
bien placé pour le dire — rien qui traduise autre chose qu’une raison
513
x revues me paraissent exagérées. Ce qui pourrait
être
plus grave au point de vue de la révolution, c’est la fluidité excess
514
es pages. Certes, le fascisme et le stalinisme se
sont
faits à coups de simplifications brutales et abstraites, nous les avo
515
oir notre Lettre à Hitler par exemple.) Mais ce n’
est
pas en exauçant des vœux, d’ailleurs humainement sympathiques, qu’on
516
nt la politique de l’Église (chap. 7) ; 2° que je
suis
protestant. (Pour vos « curés ».) Vous mentez donc et assez bêtement,
517
la salle des délégués marxistes et hitlériens qui
étaient
nos camarades au sens le plus courant du terme. t. Rougemont Denis
518
ctature aux ordres des nationalistes russes. Nous
sommes
contre un système capitaliste, à droite, ou étatiste, à gauche, qui t
519
ple français aura compris que l’adversaire unique
est
le capitalisme centralisateur, anonyme aujourd’hui — à droite, étatis
520
rces vives du pays. À l’heure présente, une chose
est
claire : le Front populaire travaille pour M. Litvinoff, le Front nat
521
priorité du « plan d’action » sur la doctrine, on
est
sûr que cette gauche et cette droite travaillent en fait pour le déso
522
néficiaires de luttes civiles aussi mal orientées
seront
en fait les gros bailleurs de fonds. Erreur sur la mystique : la lut
523
es droites auront compris que la Banque de France
est
contre la patrie, quand les gauches auront compris que la peur de Chi
524
s gauches auront compris que la peur de Chiappe n’
est
pas un programme, sonnera l’heure de l’Ordre nouveau. v. Rougemont
525
loi de son temps durant ces dix dernières années,
est
-il bien nécessaire à ce beau livre33. Je crois que Montherlant se fai
526
; qu’il le dise, c’est moins bien. Quoi qu’il en
soit
, retenons de cette préface sa morale : « Dès l’instant où l’on se réc
527
sur le peuple, le bourgeois et la noblesse : cela
est
neuf et vrai, bien vu et bien dit, plein d’une verve gentille, et aus
528
la cause adverse qu’ils n’aiment la leur.) Quelle
est
l’attitude pratique que Montherlant a cru bon d’adopter ? C’est celle
529
ctif. Et c’est la devise du Taciturne : « Point n’
est
besoin d’espérer pour entreprendre… » Mais encore faut-il entreprendr
530
erme de son titre. C’est le concours des deux qui
est
vrai. L’œuvre avant tout ? Oui, mais toute œuvre est une action, et c
531
vrai. L’œuvre avant tout ? Oui, mais toute œuvre
est
une action, et c’est le contenu de cette œuvre, ou l’objectif de cett
532
ux qu’à d’autres). « Les œuvres des écrivains ont
été
faites par le besoin organique qu’ont les écrivains de s’exprimer ».
533
e nom doit, dans son art, ne faire que ce qui lui
est
agréable. Ce qu’il ferait dans d’autres conditions serait mal fait. »
534
gréable. Ce qu’il ferait dans d’autres conditions
serait
mal fait. » Est-ce que ce beau mot d’agréable ne prête pas ici à conf
535
erait dans d’autres conditions serait mal fait. »
Est
-ce que ce beau mot d’agréable ne prête pas ici à confusion ? L’on cro
536
là-dessus — au sens le plus noble de chance, qui
est
bien proche de salut. Les plus grands ont été les moins libres de n’e
537
qui est bien proche de salut. Les plus grands ont
été
les moins libres de n’en faire qu’à leur agrément. En bref, on peut r
538
’abord rendre. Je force un peu mon objection pour
être
clair. Je n’entends pas que ce recueil n’apporte rien de positif, com
539
if, comme on dit. Il apporte d’abord un ton, ce n’
est
pas peu, si ce n’est pas toujours assez. Il apporte une qualité moral
540
apporte d’abord un ton, ce n’est pas peu, si ce n’
est
pas toujours assez. Il apporte une qualité morale, une propreté et un
541
: qu’on y apprenne le régime de son âme. » Cela n’
est
pas de Montherlant, mais bien du Prince de Ligne, on pourrait s’y tro
542
t, qu’on a qualifié d’homme de la Renaissance, ne
serait
-il pas tout aussi bien — s’il refuse le siècle précédent — un contemp
543
essaisir de tout ce que la jouissance me promet d’
être
heureux, ce qui fait qu’il ne me coûte pas d’en être aussitôt privé »
544
e heureux, ce qui fait qu’il ne me coûte pas d’en
être
aussitôt privé ». Et par contre ceci, que je lis dans Service inutile
545
r contre ceci, que je lis dans Service inutile, n’
est
-ce pas l’écho de la virile légèreté du grand seigneur : « Lénine, qui
546
ermettent de prendre une vue plus juste de ce qui
est
propre à Montherlant. Il est bien moins curieux d’autrui que Ligne —
547
plus juste de ce qui est propre à Montherlant. Il
est
bien moins curieux d’autrui que Ligne — ce voyageur traqué par sa pas
548
— ce voyageur traqué par sa passion mondaine — il
est
plus grave et plus lyrique, plus janséniste aussi, et il faut soulign
549
e ne se réduisît point l’héroïsme français : ce n’
est
qu’une de ses tentations. 33. Grasset, éditeur. w. Rougemont Den