1 1932, Articles divers (1932-1935). « Mouvement », « La morte ou la nue », « Ainsi » (16 avril 1932)
1 « La morte ou la nue », « Ainsi » (16 avril 1932) a Mouvement Ô ciel c’est par ici dépêchons-nous ! L’explos
2 ont dans l’autre nuit mais c’est ici que je t’ ai touchée pour la première fois Ainsi Comme on vit mal comme on
3 ourne en l’amour décrié du seul instant où tu l’ aurais aimé Et les humains leur nombre dans la pluie Autour de toi les v
4 s ! — tout se refuse au tourment bien-aimé… a . Rougemont Denis de, «  Mouvement, La morte ou la nue, Ainsi  », Le
2 1932, Articles divers (1932-1935). Sur la violence bourgeoise (15 mai 1932)
5 Sur la violence bourgeoise (15 mai 1932)b Nous avons interrogé M. Durand-Dupont. — Pourquoi n’êtes-vous pas révolutionnai
6 st curieux de tout ce que font « les jeunes ». Il a été jeune, lui aussi. Du moins il l’affirme. — Pourquoi je ne suis pa
7 — Pourquoi je ne suis pas révolutionnaire ? nous a-t -il déclaré — Parce que je suis un honnête homme, fermement attaché au
8 épondront cela. Des millions d’hommes dont vous n’ avez aucune raison de suspecter la bonne foi, ni même la bonne volonté, vo
9 que je suis un honnête homme… » Et d’abord il n’y a pas d’honnêtes gens. L’honnêteté est une vertu héroïque et qui suppos
10 vieux principes libéraux contre-révolutionnaires ont le même âge que les canapés Louis-Philippe. C’est trop ou trop peu. 4
11 erait avec talent, au nom de l’« humanité ». Nous avons plus simple à lui opposer. Lorsque le bourgeois prétend repousser la
12 sait à Genève : tout est affaire de mots. Il n’y a pas de « guerre » en Chine, l’ordre règne à Varsovie, et en France on
13  : des violences épisodiques de cette envergure n’ auraient pas de quoi nous troubler. Mais il arrive que l’ordre bourgeois, prot
14 brutales et destructives. Toutes les révolutions ont été sabotées. Elles ont été livrées à la police ou à la foule. Mais n
15 s. Toutes les révolutions ont été sabotées. Elles ont été livrées à la police ou à la foule. Mais nous qui le savons, c’est
16 que l’« ordre » bourgeois prétend mensongèrement avoir vaincu. À force d’avoir ridiculisé et refoulé l’idée de violence phys
17 is prétend mensongèrement avoir vaincu. À force d’ avoir ridiculisé et refoulé l’idée de violence physique, ils sont empoisonn
3 1932, Articles divers (1932-1935). Les « petits purs » (15 juin 1932)
18 ces terroristes de café. À les en croire, il n’y aurait rien d’autre à faire que d’installer des mitrailleuses tout le long d
19 e, mais pas plus loin comme disait l’autre. Ils n’ ont pas le format physique et moral nécessaire pour intégrer, rejeter, re
20 ns pas de le redire. Il y a des petits malins qui ont trouvé le joint ; pour rester absolument purs, absolument conformes a
21 lines vivantes dans la résistance des faits, elle a son ressort dans la personne même, en tant que cette personne s’oppos
22 e que la pensée bourgeoise contemporaine, comme l’ a fort bien montré Nizan, les tienne en particulière méfiance, mon but
23 qui poursuivent l’humanité de sarcasmes qu’ils n’ ont pas inventés, car la véritable invective n’est qu’une forme polémique
4 1933, Articles divers (1932-1935). Sur un certain front unique (15 février 1933)
24 dre attentif à ceci : que ces généreux pluriels n’ ont pas empêché certains lecteurs d’Europe — j’en ai reçu maints témoigna
25 ont pas empêché certains lecteurs d’Europe — j’en ai reçu maints témoignages — de voir dans le début de votre article du 1
26  : c’est en pleine connaissance de cause que vous avez collaboré avec les révolutionnaires dont vous répudiez aujourd’hui av
27 la prétendue « solidarité ». Je crois d’ailleurs avoir indiqué nettement, à la fin de l’enquête, pourquoi cette solidarité n
28 t le malaise créé chez vos lecteurs, — que vous l’ ayez ou non voulu, par la première partie de votre étude. Pour le reste, j
29 cédé de la notice suivante : « M. D. de Rougemont a adressé à P. Nizan la lettre suivante en demandant son insertion dans
5 1933, Articles divers (1932-1935). « La jeunesse française devant l’Allemagne » [Réponse à une enquête] (mai 1933)
30 ont notre presse aime à railler les uniformes, qu’ avons -nous à aligner ? Un attirail de faux cols durs, de rosettes, de gros
31 leurs œuvres ; un peu plus de violence réelle les eût fait accéder à la conscience active et concrète de l’époque ; et c’eû
32 s et de coups de pied au derrière. Cette jeunesse a terriblement vieilli : elle est déjà jeune-radicale. On dit aussi, je
33 n sans effroi, du « bolchévisme intellectuel » qu’ auraient manifesté certains écrits récents, publiés par des revues littéraires
34 ionnaire personnaliste. C’est cette tradition qui a fondé l’autorité de la France dans le monde moderne. Mais la démocrat
35 rance dans le monde moderne. Mais la démocratie l’ a sabotée, ruinée et trahie. De la personne elle a fait l’individu, ouv
36 ’a sabotée, ruinée et trahie. De la personne elle a fait l’individu, ouvrant ainsi les voies aux collectivismes qui triom
37 l’Est. De la patrie, centre de rayonnement, elle a fait la nation-carcan. Et de l’universalité de la personne, elle a pe
38 carcan. Et de l’universalité de la personne, elle a permis qu’on tire l’internationalisme, c’est-à-dire la négation de to
39 irent toute leur puissance de nos trahisons, nous avons à restaurer le principe permanent de notre grandeur, la revendication
40 re grandeur, la revendication personnaliste. Nous avons à relever le défi que fascistes et hitlériens sont justifiés à nous j
41 t aujourd’hui au groupe de l’Ordre nouveau et qui a eu ces années dernières une profonde influence personnelle sur plusie
42 aujourd’hui au groupe de l’Ordre nouveau et qui a eu ces années dernières une profonde influence personnelle sur plusieurs
6 1933, Articles divers (1932-1935). Positions d’attaque pour l’ordre nouveau (décembre 1933)
43 décembre 1933)h Le groupe de l’Ordre nouveau n’ a pas fait jusqu’ici beaucoup de bruit sur les places. C’est que nous s
44 s être avant tout des doctrinaires. Cette volonté a scandalisé certains de nos adversaires, qui prétendent partir des fai
45 ». Nous accepterons volontiers cette formule, qui a le mérite de la simplicité. Mais nous disons que le commencement du d
46 me, par exemple, mais bien dans les doctrines qui ont assuré le développement actuel du machinisme. C’est dans cet humus de
47 tèmes régnants sont en train de leur ôter. ⁂ Nous avons ainsi défini par la double volonté de totalisme et de changement de p
48 d forcément cet exposé, et qu’il perdrait si nous avions la place nécessaire pour développer. Nous nous excusons plus encore d
49 vidualisme libéral. L’individu libéral, tel que l’ ont créé les théoriciens du suffrage universel, tout le monde croit aujou
50 e sans liens, réduit à l’unité arithmétique, où l’ a-t -on vu ? qui l’a vu ? et comment existerait-il ? C’est pourtant sur ce
51 it à l’unité arithmétique, où l’a-t-on vu ? qui l’ a vu ? et comment existerait-il ? C’est pourtant sur cet homme abstrait
52 s attaques. Le processus concret dans lequel Marx a inséré sa philosophie, c’était la lutte des classes provoquée par le
53 t ce que nous voulons déterminer d’abord. On nous a aussi reproché de n’être qu’un groupe d’intellectuels « bourgeois ».
54 1902.) 2° Dans l’état présent des choses, il n’y a pas d’ordre concevable sur le plan capitaliste, au déterminisme duque
55 ution, c’est la personne humaine telle que nous l’ avons définie. 5° Dans « l’Ordre nouveau », les institutions reproduisent à
7 1933, Articles divers (1932-1935). Jeune Europe (4 décembre 1933)
56 e (4 décembre 1933)i Que le visage de l’Europe ait changé, depuis dix ans, plus qu’il ne l’avait fait depuis Napoléon, c
57 urope ait changé, depuis dix ans, plus qu’il ne l’ avait fait depuis Napoléon, c’est une évidence acquise et qui peut figurer
58 et allemande, succédant à la chute des monarchies ont consacré l’avènement d’une civilisation de vitesse, de machines et de
59 isation de vitesse, de machines et de masses, qui avait déjà bouleversé les mœurs au moment où éclata la guerre, mais qui n’a
60 s mœurs au moment où éclata la guerre, mais qui n’ avait pas encore trouvé, à cette époque, une forme politique adéquate. Cett
61 e » telle que M. Guglielmo Ferrero, le premier, l’ a baptisée, s’exprime aujourd’hui dans les régimes fascistes ou soviéti
62 epticisme plus ou moins sympathique ; mais elle n’ avait pas répondu au défi qu’ils lui adressaient. MM. Dupuis et Marc comble
63 s revues comme L’Ordre nouveau ou Esprit . Ils ont voulu faire œuvre d’information d’abord mais aussi de critique constr
64 chent avant tout aux trois révolutions établies d’ avoir « prématurément » bouleversé un ordre social, qu’elles n’étaient pas
65 percevront que les régimes qu’ils servent, loin d’ avoir créé un ordre nouveau, ont bien plutôt consolidé les pires tyrannies
66 ’ils servent, loin d’avoir créé un ordre nouveau, ont bien plutôt consolidé les pires tyrannies matérielles, et consacré la
67 de la France, tel que les jeunes groupes que nous avons nommés essaient, par ailleurs, de le réveiller. À la jeunesse françai
68 e l’État ou de l’Argent, son but suprême. Si nous avons insisté sur la partie critique de cet ouvrage, c’est que les conclusi
69 duites. Au reste, René Dupuis et Alexandre Marc n’ ont pas écrit un livre de doctrine. S’adressant au grand public avec auta
70 ue pouvait en permettre un sujet aussi vaste, ils ont réussi à brosser le panorama habilement suggestif, plein de vie et de
71 , plein de vie et de pathétique, d’une époque qui a besoin, plus que de toute autre chose, de critiques lucides. 6. Un
8 1934, Articles divers (1932-1935). Carl Koch, Søren Kierkegaard (1934)
72 iel de tous les ouvrages de Kierkegaard. Et il en a tiré la monographie la plus logique, la plus objective et la plus tou
73 ’est pas le moindre intérêt du livre. Kierkegaard a personnifié dans les Stadestrois attitudes possibles en face de la vi
74 t. Du personnage complexe de Kierkegaard, on nous a présenté jusqu’ici deux aspects seulement, et les plus propres à crée
75 egaard est surtout un chrétien, et c’est ce qu’il eût fallu montrer d’abord. Un chrétien peu rassurant, certes, et d’une tr
76 ce pour les subtilités du « Séducteur », et qui n’ a pas la tête philosophique. J’ai peut-être tort de penser qu’on aurait
77 ucteur », et qui n’a pas la tête philosophique. J’ ai peut-être tort de penser qu’on aurait pu s’y prendre autrement. Après
78 hilosophique. J’ai peut-être tort de penser qu’on aurait pu s’y prendre autrement. Après tout, il ne faut pas souhaiter à Kier
79 e qui vient nous dire, en toute simplicité, qu’il a vu l’événement, et qu’il en est encore tout remué. On le croira sans
80 mué. On le croira sans peine : il n’a pas l’air d’ avoir pu inventer ce qu’il raconte. Cela donne envie d’aller voir. Or, je t
81 donne envie d’aller voir. Or, je tiens qu’il n’y a rien de plus urgent pour nous que d’aller voir ce qui se passe dans l
82 il s’agit, et non pas d’un auteur nouveau. Koch n’ a pas simplifié ce qui n’est pas simple chez Kierkegaard, mais il a su
83 ce qui n’est pas simple chez Kierkegaard, mais il a su le décrire sans pédantisme et sans littérature. Tant de biographes
84 aussi de voir avec quelle facilité des incroyants ont fait grief à Kierkegaard de n’avoir pas incarné sa doctrine. Mais que
85 des incroyants ont fait grief à Kierkegaard de n’ avoir pas incarné sa doctrine. Mais quelle était son exigence ? Nos vérités
86 Ce n’est pas là un choix de l’homme. Kierkegaard a choisi d’être « un poète et un penseur particulier ». Mais ce poète,
87 seur, dont on peut dire qu’il mourut en martyr9 d’ avoir défendu contre tous l’impossibilité humaine du témoignage, — n’a-t-il
88 e tous l’impossibilité humaine du témoignage, — n’ a-t -il point, par sa mort justement, témoigné de la vérité ? 7. Tout ce
89 fait, c’est la foi qui soutient tout. Mais peu l’ ont vu. 8. « Le christianisme du Nouveau Testament n’existe pas », voir
90 ire à l’accomplissement de la tâche à laquelle il a consacré toute sa force intellectuelle et toute son œuvre… S’il ne me
9 1934, Articles divers (1932-1935). « Pour qui écrivez-vous ? » [Réponse à une enquête] (janvier-février 1934)
91 ] (janvier-février 1934)j k J’écris à ceux qui ont des oreilles pour entendre, amis que ma parole n’atteindrait pas, mai
92 a Colère de Dieu, aussi de sa miséricorde. Il n’y a pas de communion humaine hors l’unanime attente trébuchante, hors la
93 pas pour combien d’hommes, ni pour quels hommes j’ aurai pu être « le prochain » (Luc 10. 36/37), — le prochain de ces misérab
94 cela, M. de Rougemont, malgré ses appels à Luc, n’ a pas répondu à notre question, il fait métier d’être incapable de répo
10 1934, Articles divers (1932-1935). La Révolution nécessaire, par Arnaud Dandieu et Robert Aron (juin 1934)
95 ques députés.) On répondit à Berdiaev : mais nous avons Dandieu… Il nous reste, du moins, sa dernière œuvre. Aussi, les éléme
96 rt Aron va mener à son termen. Telle qu’il nous l’ a laissée, l’œuvre d’Arnaud Dandieu apporte non seulement des idées neu
97 ffrer, à la traduire en une institution pratique, ont prouvé la justesse, découvert la fécondité surprenante de cette vue d
98 t, taylorisme), les liens étroits que les auteurs ont su nouer entre leurs positions philosophiques et leurs conclusions d’
99 e11 que le « contresens habituel sur l’esprit » n’ a jamais été son fait, mais bien celui, intéressé, de certains de ses a
100 e l’autre, opposaient à Karl Marx en son temps. J’ ai souligné d’ailleurs l’identité, à vrai dire surprenante, des thèses p
101 nde et la plus significative de toutes celles qui aient occupé jusqu’à présent les philosophes. Tous les autres débats du xix
102 ine de l’Ordre nouveau définit une personne qui n’ a rien à voir avec cet individu. Une personne qui n’est pas plus l’homm
103 l’espoir qu’une meilleure lui pousse. » Fernandez a peut-être des lumières qui me font absolument défaut sur la psycholog
104 isqueux et féroce dont il me semble que Léon Bloy a donné la description la plus exacte. (Il faudrait être Bloy pour mont
105 ut court, ou même l’homme noble, ou prolétaire, n’ a jamais risqué sa peau pour des intérêts. On ne se bat et on ne meurt
106 er 1934. L’article est d’ailleurs sympathique. Il a surtout le grand mérite d’aller droit aux problèmes réels que pose ce
11 1934, Articles divers (1932-1935). Où sont les jeunes protestants ? Remarques sur le protestantisme et les doctrines politiques (juillet-août 1934)
107 es doctrines politiques (juillet-août 1934)o Y a-t -il des jeunes protestants ? Cette enquête le démontrera sans doute. I
108 eux. Comme le marxiste, il sait que sa doctrine n’ a pas à expliquer le monde, mais à le transformer — seulement, il sait
109 n’étant pas du monde ; dans le péché, mais comme ayant reçu la promesse d’être sauvés de son empire. L’action politique nous
110 un système politique ni aucune synthèse humaine n’ aura de droit sur nous en tant que personnes, en tant que vocations. Surto
111 itique : une révolution sans illusions. II. Qu’ avons -nous fait ? Le lecteur voudra bien considérer que ce qu’on vient d
112 ause, nettement nationaliste. L’Association Sully a publié pas mal de tracts et de brochures, dont la diffusion, je crois
113 istance avec laquelle certaines déclarations de l’ AS condamnent le nationalisme mystique qui, par malheur, caractérise les
114 blèmes économiques qui nous pressent. Un chrétien a-t -il le droit de rêver ? Que faire alors, dans l’état de choses qui s’o
115 eu de souligner le plus fortement ce danger. Je n’ ai pas, ici, à juger l’objection de conscience. Je me bornerai à deux re
116 n symétrie avec aucune des autres attitudes que j’ ai indiquées. Elle comporte un risque, un engagement concret, un acte de
117 loppées par Esprit et surtout par l’Ordre nouveau auraient conquis déjà d’innombrables adhésions, si seulement elles s’étaient d
118 es malentendus, parfois bien réjouissants, qu’ils ont provoqués de tous côtés. « Petits penseurs qui travaillent pour le fa
119 pour flatter la jeunesse, mais la jeunesse qu’ils ont atteinte n’est pas celle qui voulait être flattée. Et ce n’est pas l’
120 ertains cerveaux, les plus graves malentendus. On a cru, ou feint de croire, qu’il ne s’agissait là que d’un « spirituali
121 issait là que d’un « spiritualisme ». De même, on a trop souvent confondu, et jusque chez les communistes, matérialisme e
122 que la jeunesse française fait siens depuis un an ont été lancés par l’ON qui a eu l’adresse de ne pas en faire une sorte d
123 it siens depuis un an ont été lancés par l’ON qui a eu l’adresse de ne pas en faire une sorte de propriété privée. Parmi
124 siens depuis un an ont été lancés par l’ON qui a eu l’adresse de ne pas en faire une sorte de propriété privée. Parmi eux
125 premier numéro une conception spiritualiste qui n’ a rien de commun avec cela qu’ont voulu voir en elle les critiques de d
126 spiritualiste qui n’a rien de commun avec cela qu’ ont voulu voir en elle les critiques de droite et de gauche, victimes de
127 oite et de gauche, victimes de la confusion que j’ ai dite. « Ce ne sont pas ceux qui disent Esprit ! Esprit !… » Mais tand
128 d’inspiration spécifiquement chrétienne. La revue a d’ailleurs franchement pris position dans un numéro spécial intitulé 
129 arable à celui des Cahiers de la quinzaine ? Elle a su se garder assez bien de la démagogie, des à peu près journalistiqu
130 rence qu’au sein de partis si nombreux, sa voix n’ aurait aucun effet… Dans la perspective que nous considérons ici, la logique
131 faits me paraît simple : les jeunes protestants n’ ont pas à fonder un parti. Leur foi n’est pas de celles que l’on met en s
132 et de nous engager. N’attendons pas que d’autres aient édifié des systèmes irréprochables et parfaitement conformes à nos dé
133 nes qui offusquent le moins nos convictions. J’en ai désigné deux. Je sais par expérience qu’on peut travailler dans les g
134 L’origine « philosophique » de cette institution a pu rendre méfiants certains économistes. Mais déjà toute une équipe d
135 parlementaire. Je crois que seul le lieu que nous avons choisi pour notre action, nous sépare, et non pas nos principes de dé
12 1934, Articles divers (1932-1935). Jeunesse déracinée (novembre 1934)
136 leur offre ne sont guère plus reluisantes : ils n’ ont plus le temps de se cultiver, ils ne trouvent pas de situations… Argu
137 l’échelle du phénomène qu’on voudrait expliquer. A-t -on pris garde à ce fait simple et général : que la révolution naît da
138 parce qu’on ne sait pas si dans six mois… Et vous aurez bien travaillé pour la révolution. Vous aurez tranché les derniers li
139 ous aurez bien travaillé pour la révolution. Vous aurez tranché les derniers liens qui rattachent un homme à une patrie concr
140 patrie concrète, si restreinte soit-elle. Il n’y aura plus le frein à l’entraînement de la vie citadine ; à cette espèce de
141 it qu’on n’arrive plus même à s’y aimer : Colette a décrit cela dans la Chatte. On connaît ces faits. On les connaît bien
142 connaît bien dans le détail. Je ne vois pas qu’on ait tiré de leur ensemble aucune conclusion pratique, encore moins théori
143 re quelque chose. Des gens qui souffrent et qui n’ ont plus d’attaches sont rapprochés d’abord par leur opposition à l’ordre
144 ires ? Le mot nation dans son acception moderne n’ a-t -il pas désigné d’abord l’idéal de la Révolution française, une commun
145 éril qui, chaque jour, se fait plus menaçant ? On a dit : retour à la terre. Le mot d’ordre est bien équivoque. Répandez
146 n ferez pas des paysans. L’expérience allemande l’ a montré, et l’échec des « Wandervogel » est significatif. Ils se disai
13 1935, Articles divers (1932-1935). Mystère de la Vision (fragments d’un Traité de la vision physionomique du monde) (mars 1935)
147 ou développé pendant toute une vie. Aussi bien n’ ai -je pas l’intention de l’expliquer, moins encore de le démontrer. Mais
148 C’est pourquoi dans le monde de la vision, il n’y a ni mensonge ni feintes ; rien qui se cache ou rien qui s’exagère, par
149 la sorte, s’en distingue, rappelons-nous qu’elle a son siège au centre même du visage. Sans visage il n’est plus de visi
150 gie, on se demande parfois comment le Psychologue a bien pu se tailler son domaine. La propriété, c’est le vol, disait Pr
151 ure est assez curieuse. Métaphysiciens et savants ont toléré quelque temps cet intrus, cédant à un trouble penchant pour un
152 r ici un argument : un psychologue moderne25 nous a démontré que la vision n’est pas une sensation, mais un décret de l’i
153 sensation, mais un décret de l’intellect. Il n’y a pas de sensations, il n’y a pas d’images, il n’y a pas d’associations
154 e l’intellect. Il n’y a pas de sensations, il n’y a pas d’images, il n’y a pas d’associations mentales : il n’y a que des
155 pas de sensations, il n’y a pas d’images, il n’y a pas d’associations mentales : il n’y a que des jugements. Toute pensé
156 es, il n’y a pas d’associations mentales : il n’y a que des jugements. Toute pensée est « judicatoire », et tout, en l’ho
157 Une fois rendus à qui de droit les honneurs qu’il avait empruntés, le psychologue se voit restitué dans son rôle de simple ob
158 deviens. Car celui qui regarde se transforme. On a beaucoup écrit sur la fameuse opposition de la contemplation et de l’
159 ’action. Une notion claire de ce qu’est la vision eût peut-être évité bien des malentendus illustres. L’action est un momen
160 u de saint Jean, pour la plupart bien connus, qui ont fixé le vocabulaire métaphysique et poétique de tout le Moyen Âge, d’
161 n : « Quiconque regarde une femme avec convoitise a déjà, dans son cœur, commis l’adultère avec elle. » (Matt. 5. 28) Sur
162 ans la connaissance, selon l’image de celui qui l’ a créé. » (Col. 3.10) Sur la vision et le visage : « Nous tous, qui, le
163 nnais en partie, mais alors je connaîtrai comme j’ ai été connu. » (I Cor. 13.12) À la question de notre psychologue — sino
164 ’apôtre lorsqu’il écrit : « Je connaîtrai comme j’ ai été connu ». Au commencement est la lumière (physique) On ne vo
165 aussitôt se meut et se forme, et de même qu’elle a été « connue » par la lumière, de même elle devient à nos yeux reconn
166 t les astres morts. Donc, tout ce que nous voyons a vu ; et tout, d’abord, a été vu par la lumière créatrice. « L’œil ne
167 tout ce que nous voyons a vu ; et tout, d’abord, a été vu par la lumière créatrice. « L’œil ne verrait pas le soleil s’i
168 la physiologie dévore tout ce que la métaphysique avait laissé du psychologue, qui devient un simple point de vue. Ces vérité
169 rrête la parole. Mais les mystiques et les poètes ont , de tout temps, depuis l’Incarnation, connu ce grand mystère de la vi
170 era pas plus que si tu étais cadavre”. Au matin j’ avais le regard si perdu et la contenance si morte, que ceux que j’ai renco
171 i perdu et la contenance si morte, que ceux que j’ ai rencontrés ne m’ont peut-être pas vu ».28 D’autres fois, c’est la cl
172 nance si morte, que ceux que j’ai rencontrés ne m’ ont peut-être pas vu ».28 D’autres fois, c’est la claire connaissance de
173 iquer autrement que la théologie des scolastiques ait pu s’attarder à débattre des questions aussi vaines que celle qui mit
174 nt de l’amour. Augustin qui, plus que tout autre, a parlé de la « beauté » de Dieu, savait que vision et amour sont un se
175 et une seule réponse : « Lumière du monde, vous m’ avez éclairé. Je vous ai vue, je vous ai aimée : car personne ne vous aime
176 « Lumière du monde, vous m’avez éclairé. Je vous ai vue, je vous ai aimée : car personne ne vous aime, s’il ne commence p
177 nde, vous m’avez éclairé. Je vous ai vue, je vous ai aimée : car personne ne vous aime, s’il ne commence par vous voir, et
178 voit, si ce n’est celui qui vous aime. Ah je vous ai trop tard aimée, beauté toujours ancienne et toujours nouvelle, je vo
179 é toujours ancienne et toujours nouvelle, je vous ai trop tard aimée… »29 L’imagination de la forme J’ai cité des d
180 ard aimée… »29 L’imagination de la forme J’ ai cité des docteurs, des apôtres et des poètes, des savants et même que
181 nnais en partie, mais alors je connaîtrai comme j’ ai été connu ». Cet alors est la plénitude d’un aujourd’hui que nous ne
182 sa signification actuelle. « Ce que nous sommes n’ a pas encore été manifesté », dit Jean. Et de même, notre vocation n’es
183 —, la forme pure est la parole que chacun de nous a reçue, en son lieu, en son temps unique. Figure de notre vocation, fo
184 endre capables d’affronter la réalité — pour nous avoir révélé le salut ? Où trouver la réponse qui nous permettrait seule de
185 tes. Je suis bien loin de croire que cette pensée ait épuisé sa vérité. Je la vois même promise à une prochaine renaissance
186 marquer le danger, disons plus : le péché, qui l’ a stérilisée avant qu’elle eût développé tous les effets que les acquis
187 plus : le péché, qui l’a stérilisée avant qu’elle eût développé tous les effets que les acquisitions modernes nous autorise
188 alyse de l’homme intérieur ou social, telle que l’ ont inlassablement reprise tous les moralistes français, décompose l’homm
189 , ce possesseur du dessin, des images, du calcul, avait trouvé l’attitude centrale à partir de laquelle les entreprises de la
190 laissent aller parce qu’ils se figurent qu’il n’y a personne qui soit capable de les voir, sous leur musique) (p. 198).
191 sique) (p. 198). Ou ceci dans le Gai Savoir : J’ ai regardé durant un bon moment cette ville, ses maisons de campagne et
192 r les images d’hommes intrépides et souverains… J’ ai toujours devant les yeux le constructeur, je vois comme son regard se
193 te… Et le Zarathoustra ! Une œuvre plus concrète a-t -elle donc vu le jour depuis les temps du Livre de Job, de ce profond
194 oire. Mais presque toutes les interprétations qui ont eu cours dans ce domaine, jusqu’à Freud y compris, souffrent du même
195 . Mais presque toutes les interprétations qui ont eu cours dans ce domaine, jusqu’à Freud y compris, souffrent du même vic
196 i à citer l’exemple suivant : l’Allemand Kemmerer a constaté que chez certains batraciens aveugles, qu’on expose à la lum
14 1935, Articles divers (1932-1935). Les autres et nous : I — Esprit (avril 1935)
197 ’action, et qu’on n’aille pas croire que L’ON n’ a pas établi ses constructions sur une enquête permanente, large et pré
198 l n’en reste pas moins que les années d’avance qu’ a prises L’ON lui permettent de passer, dès à présent, à des tentativ
199 , à des tentatives de réalisation dont Esprit n’ a voulu donner, jusqu’ici, que les fondements moraux ou religieux, et c
200 du monde nuisible au mouvement, mais nous croyons avoir , pour le moment, tout autre chose à faire. Dans les 32 pages de notre
201 simplifications brutales et abstraites, nous les avons cent fois dénoncées. (Voir notre Lettre à Hitler par exemple.) Mais c
15 1935, Articles divers (1932-1935). Lettre à la rédaction de Commune (mai 1935)
202 fois de plus la mauvaise foi de Commune. Si vous aviez lu ce livre vous sauriez : 1° que je combats violemment la politique
203 tia et votre ambassadeur de la rue de Grenelle, j’ ai bien l’honneur de vous souhaiter deux ans de caserne. P.-S. « Nos cam
16 1935, Articles divers (1932-1935). Nous ne mangeons pas de ce pain-là : à propos du 14 juillet (15 juillet 1935)
204 la nation ? Par quel grossier abus du mot nation a-t -on pu venir à cette alternative ? Lorsqu’à Valmy le général Kellerman
205 lottes comprennent : « Vive la Révolution ! » Ils ont raison. Pour nous, la vraie nation française c’est la communauté des
206 Nous nous battrons le jour où le peuple français aura compris que l’adversaire unique est le capitalisme centralisateur, an
207 ertu d’une double erreur que l’Ordre nouveau seul a dénoncé depuis longtemps : Erreur sur la tactique : lorsqu’on voit l
208 centaines de Français. Au bénéfice de qui, nous l’ avons dit. Quand les droites auront compris que la Banque de France est con
209 éfice de qui, nous l’avons dit. Quand les droites auront compris que la Banque de France est contre la patrie, quand les gauch
210 de France est contre la patrie, quand les gauches auront compris que la peur de Chiappe n’est pas un programme, sonnera l’heur
17 1935, Articles divers (1932-1935). Montherlant : Service inutile (15 novembre 1935)
211 ette partie-là qui explique le titre du livre. On a plaisir à discuter des déclarations aussi franches et pourtant pures
212 .) Quelle est l’attitude pratique que Montherlant a cru bon d’adopter ? C’est celle du clerc — il dirait : du poète —, qu
213 hiopiens. Notons d’abord qu’une pareille attitude a le mérite de ne point sacrifier à l’excitation générale. Très haut mé
214 t de connaître. Et non pas seulement que l’auteur a su se mettre en condition de faire son œuvre, et de ne servir qu’à bo
215 pas pour défendre ceci ou cela, mais parce qu’il a envie d’écrire. (On le lui pardonne mieux qu’à d’autres). « Les œuvre
216 mieux qu’à d’autres). « Les œuvres des écrivains ont été faites par le besoin organique qu’ont les écrivains de s’exprimer
217 rivains ont été faites par le besoin organique qu’ ont les écrivains de s’exprimer ». Ou encore : « L’Écrivain digne de ce n
218 amuse, c’est peut-être zéro pour le lecteur. S’il a le droit de déconcerter, c’est pour mieux souligner ce qu’il apporte 
219 urquoi un écrivain écrit : tous les plus grands l’ ont dit et ont couru leur chance là-dessus — au sens le plus noble de cha
220 crivain écrit : tous les plus grands l’ont dit et ont couru leur chance là-dessus — au sens le plus noble de chance, qui es
221 ce, qui est bien proche de salut. Les plus grands ont été les moins libres de n’en faire qu’à leur agrément. En bref, on pe
222 ne paraît le craindre Montherlant. « Pourquoi n’y a-t -il pas une École de bonheur ? au lieu des écoles de latin et de droit
223 igne, on pourrait s’y tromper. Montherlant, qu’on a qualifié d’homme de la Renaissance, ne serait-il pas tout aussi bien
224 bien la morale personnelle de notre auteur : « J’ ai le bon esprit de saisir avidement et de me dessaisir de tout ce que l
225 oler par un serviteur agréable, que tous les deux ont pris soin d’avouer ! Certes, il y a toutes les différences que l’on v
226 ns échecs qu’un peu de soin ou de calcul médiocre eût évités, une même façon de dire : tant pis — qui a une belle allure. À
227 t évités, une même façon de dire : tant pis — qui a une belle allure. À quoi l’on voudrait bien pourtant que ne se réduis