1
« La morte ou la nue », « Ainsi » (16 avril 1932)
a
Mouvement Ô ciel c’est par ici dépêchons-nous ! L’explos
2
ont dans l’autre nuit mais c’est ici que je t’
ai
touchée pour la première fois Ainsi Comme on vit mal comme on
3
ourne en l’amour décrié du seul instant où tu l’
aurais
aimé Et les humains leur nombre dans la pluie Autour de toi les v
4
s ! — tout se refuse au tourment bien-aimé…
a
. Rougemont Denis de, « Mouvement, La morte ou la nue, Ainsi », Le
5
Sur la violence bourgeoise (15 mai 1932)b Nous
avons
interrogé M. Durand-Dupont. — Pourquoi n’êtes-vous pas révolutionnai
6
st curieux de tout ce que font « les jeunes ». Il
a
été jeune, lui aussi. Du moins il l’affirme. — Pourquoi je ne suis pa
7
— Pourquoi je ne suis pas révolutionnaire ? nous
a-t
-il déclaré — Parce que je suis un honnête homme, fermement attaché au
8
épondront cela. Des millions d’hommes dont vous n’
avez
aucune raison de suspecter la bonne foi, ni même la bonne volonté, vo
9
que je suis un honnête homme… » Et d’abord il n’y
a
pas d’honnêtes gens. L’honnêteté est une vertu héroïque et qui suppos
10
vieux principes libéraux contre-révolutionnaires
ont
le même âge que les canapés Louis-Philippe. C’est trop ou trop peu. 4
11
erait avec talent, au nom de l’« humanité ». Nous
avons
plus simple à lui opposer. Lorsque le bourgeois prétend repousser la
12
sait à Genève : tout est affaire de mots. Il n’y
a
pas de « guerre » en Chine, l’ordre règne à Varsovie, et en France on
13
: des violences épisodiques de cette envergure n’
auraient
pas de quoi nous troubler. Mais il arrive que l’ordre bourgeois, prot
14
brutales et destructives. Toutes les révolutions
ont
été sabotées. Elles ont été livrées à la police ou à la foule. Mais n
15
s. Toutes les révolutions ont été sabotées. Elles
ont
été livrées à la police ou à la foule. Mais nous qui le savons, c’est
16
que l’« ordre » bourgeois prétend mensongèrement
avoir
vaincu. À force d’avoir ridiculisé et refoulé l’idée de violence phys
17
is prétend mensongèrement avoir vaincu. À force d’
avoir
ridiculisé et refoulé l’idée de violence physique, ils sont empoisonn
18
ces terroristes de café. À les en croire, il n’y
aurait
rien d’autre à faire que d’installer des mitrailleuses tout le long d
19
e, mais pas plus loin comme disait l’autre. Ils n’
ont
pas le format physique et moral nécessaire pour intégrer, rejeter, re
20
ns pas de le redire. Il y a des petits malins qui
ont
trouvé le joint ; pour rester absolument purs, absolument conformes a
21
lines vivantes dans la résistance des faits, elle
a
son ressort dans la personne même, en tant que cette personne s’oppos
22
e que la pensée bourgeoise contemporaine, comme l’
a
fort bien montré Nizan, les tienne en particulière méfiance, mon but
23
qui poursuivent l’humanité de sarcasmes qu’ils n’
ont
pas inventés, car la véritable invective n’est qu’une forme polémique
24
dre attentif à ceci : que ces généreux pluriels n’
ont
pas empêché certains lecteurs d’Europe — j’en ai reçu maints témoigna
25
ont pas empêché certains lecteurs d’Europe — j’en
ai
reçu maints témoignages — de voir dans le début de votre article du 1
26
: c’est en pleine connaissance de cause que vous
avez
collaboré avec les révolutionnaires dont vous répudiez aujourd’hui av
27
la prétendue « solidarité ». Je crois d’ailleurs
avoir
indiqué nettement, à la fin de l’enquête, pourquoi cette solidarité n
28
t le malaise créé chez vos lecteurs, — que vous l’
ayez
ou non voulu, par la première partie de votre étude. Pour le reste, j
29
cédé de la notice suivante : « M. D. de Rougemont
a
adressé à P. Nizan la lettre suivante en demandant son insertion dans
30
ont notre presse aime à railler les uniformes, qu’
avons
-nous à aligner ? Un attirail de faux cols durs, de rosettes, de gros
31
leurs œuvres ; un peu plus de violence réelle les
eût
fait accéder à la conscience active et concrète de l’époque ; et c’eû
32
s et de coups de pied au derrière. Cette jeunesse
a
terriblement vieilli : elle est déjà jeune-radicale. On dit aussi, je
33
n sans effroi, du « bolchévisme intellectuel » qu’
auraient
manifesté certains écrits récents, publiés par des revues littéraires
34
ionnaire personnaliste. C’est cette tradition qui
a
fondé l’autorité de la France dans le monde moderne. Mais la démocrat
35
rance dans le monde moderne. Mais la démocratie l’
a
sabotée, ruinée et trahie. De la personne elle a fait l’individu, ouv
36
’a sabotée, ruinée et trahie. De la personne elle
a
fait l’individu, ouvrant ainsi les voies aux collectivismes qui triom
37
l’Est. De la patrie, centre de rayonnement, elle
a
fait la nation-carcan. Et de l’universalité de la personne, elle a pe
38
carcan. Et de l’universalité de la personne, elle
a
permis qu’on tire l’internationalisme, c’est-à-dire la négation de to
39
irent toute leur puissance de nos trahisons, nous
avons
à restaurer le principe permanent de notre grandeur, la revendication
40
re grandeur, la revendication personnaliste. Nous
avons
à relever le défi que fascistes et hitlériens sont justifiés à nous j
41
t aujourd’hui au groupe de l’Ordre nouveau et qui
a
eu ces années dernières une profonde influence personnelle sur plusie
42
aujourd’hui au groupe de l’Ordre nouveau et qui a
eu
ces années dernières une profonde influence personnelle sur plusieurs
43
décembre 1933)h Le groupe de l’Ordre nouveau n’
a
pas fait jusqu’ici beaucoup de bruit sur les places. C’est que nous s
44
s être avant tout des doctrinaires. Cette volonté
a
scandalisé certains de nos adversaires, qui prétendent partir des fai
45
». Nous accepterons volontiers cette formule, qui
a
le mérite de la simplicité. Mais nous disons que le commencement du d
46
me, par exemple, mais bien dans les doctrines qui
ont
assuré le développement actuel du machinisme. C’est dans cet humus de
47
tèmes régnants sont en train de leur ôter. ⁂ Nous
avons
ainsi défini par la double volonté de totalisme et de changement de p
48
d forcément cet exposé, et qu’il perdrait si nous
avions
la place nécessaire pour développer. Nous nous excusons plus encore d
49
vidualisme libéral. L’individu libéral, tel que l’
ont
créé les théoriciens du suffrage universel, tout le monde croit aujou
50
e sans liens, réduit à l’unité arithmétique, où l’
a-t
-on vu ? qui l’a vu ? et comment existerait-il ? C’est pourtant sur ce
51
it à l’unité arithmétique, où l’a-t-on vu ? qui l’
a
vu ? et comment existerait-il ? C’est pourtant sur cet homme abstrait
52
s attaques. Le processus concret dans lequel Marx
a
inséré sa philosophie, c’était la lutte des classes provoquée par le
53
t ce que nous voulons déterminer d’abord. On nous
a
aussi reproché de n’être qu’un groupe d’intellectuels « bourgeois ».
54
1902.) 2° Dans l’état présent des choses, il n’y
a
pas d’ordre concevable sur le plan capitaliste, au déterminisme duque
55
ution, c’est la personne humaine telle que nous l’
avons
définie. 5° Dans « l’Ordre nouveau », les institutions reproduisent à
56
e (4 décembre 1933)i Que le visage de l’Europe
ait
changé, depuis dix ans, plus qu’il ne l’avait fait depuis Napoléon, c
57
urope ait changé, depuis dix ans, plus qu’il ne l’
avait
fait depuis Napoléon, c’est une évidence acquise et qui peut figurer
58
et allemande, succédant à la chute des monarchies
ont
consacré l’avènement d’une civilisation de vitesse, de machines et de
59
isation de vitesse, de machines et de masses, qui
avait
déjà bouleversé les mœurs au moment où éclata la guerre, mais qui n’a
60
s mœurs au moment où éclata la guerre, mais qui n’
avait
pas encore trouvé, à cette époque, une forme politique adéquate. Cett
61
e » telle que M. Guglielmo Ferrero, le premier, l’
a
baptisée, s’exprime aujourd’hui dans les régimes fascistes ou soviéti
62
epticisme plus ou moins sympathique ; mais elle n’
avait
pas répondu au défi qu’ils lui adressaient. MM. Dupuis et Marc comble
63
s revues comme L’Ordre nouveau ou Esprit . Ils
ont
voulu faire œuvre d’information d’abord mais aussi de critique constr
64
chent avant tout aux trois révolutions établies d’
avoir
« prématurément » bouleversé un ordre social, qu’elles n’étaient pas
65
percevront que les régimes qu’ils servent, loin d’
avoir
créé un ordre nouveau, ont bien plutôt consolidé les pires tyrannies
66
’ils servent, loin d’avoir créé un ordre nouveau,
ont
bien plutôt consolidé les pires tyrannies matérielles, et consacré la
67
de la France, tel que les jeunes groupes que nous
avons
nommés essaient, par ailleurs, de le réveiller. À la jeunesse françai
68
e l’État ou de l’Argent, son but suprême. Si nous
avons
insisté sur la partie critique de cet ouvrage, c’est que les conclusi
69
duites. Au reste, René Dupuis et Alexandre Marc n’
ont
pas écrit un livre de doctrine. S’adressant au grand public avec auta
70
ue pouvait en permettre un sujet aussi vaste, ils
ont
réussi à brosser le panorama habilement suggestif, plein de vie et de
71
, plein de vie et de pathétique, d’une époque qui
a
besoin, plus que de toute autre chose, de critiques lucides. 6. Un
72
iel de tous les ouvrages de Kierkegaard. Et il en
a
tiré la monographie la plus logique, la plus objective et la plus tou
73
’est pas le moindre intérêt du livre. Kierkegaard
a
personnifié dans les Stadestrois attitudes possibles en face de la vi
74
t. Du personnage complexe de Kierkegaard, on nous
a
présenté jusqu’ici deux aspects seulement, et les plus propres à crée
75
egaard est surtout un chrétien, et c’est ce qu’il
eût
fallu montrer d’abord. Un chrétien peu rassurant, certes, et d’une tr
76
ce pour les subtilités du « Séducteur », et qui n’
a
pas la tête philosophique. J’ai peut-être tort de penser qu’on aurait
77
ucteur », et qui n’a pas la tête philosophique. J’
ai
peut-être tort de penser qu’on aurait pu s’y prendre autrement. Après
78
hilosophique. J’ai peut-être tort de penser qu’on
aurait
pu s’y prendre autrement. Après tout, il ne faut pas souhaiter à Kier
79
e qui vient nous dire, en toute simplicité, qu’il
a
vu l’événement, et qu’il en est encore tout remué. On le croira sans
80
mué. On le croira sans peine : il n’a pas l’air d’
avoir
pu inventer ce qu’il raconte. Cela donne envie d’aller voir. Or, je t
81
donne envie d’aller voir. Or, je tiens qu’il n’y
a
rien de plus urgent pour nous que d’aller voir ce qui se passe dans l
82
il s’agit, et non pas d’un auteur nouveau. Koch n’
a
pas simplifié ce qui n’est pas simple chez Kierkegaard, mais il a su
83
ce qui n’est pas simple chez Kierkegaard, mais il
a
su le décrire sans pédantisme et sans littérature. Tant de biographes
84
aussi de voir avec quelle facilité des incroyants
ont
fait grief à Kierkegaard de n’avoir pas incarné sa doctrine. Mais que
85
des incroyants ont fait grief à Kierkegaard de n’
avoir
pas incarné sa doctrine. Mais quelle était son exigence ? Nos vérités
86
Ce n’est pas là un choix de l’homme. Kierkegaard
a
choisi d’être « un poète et un penseur particulier ». Mais ce poète,
87
seur, dont on peut dire qu’il mourut en martyr9 d’
avoir
défendu contre tous l’impossibilité humaine du témoignage, — n’a-t-il
88
e tous l’impossibilité humaine du témoignage, — n’
a-t
-il point, par sa mort justement, témoigné de la vérité ? 7. Tout ce
89
fait, c’est la foi qui soutient tout. Mais peu l’
ont
vu. 8. « Le christianisme du Nouveau Testament n’existe pas », voir
90
ire à l’accomplissement de la tâche à laquelle il
a
consacré toute sa force intellectuelle et toute son œuvre… S’il ne me
91
] (janvier-février 1934)j k J’écris à ceux qui
ont
des oreilles pour entendre, amis que ma parole n’atteindrait pas, mai
92
a Colère de Dieu, aussi de sa miséricorde. Il n’y
a
pas de communion humaine hors l’unanime attente trébuchante, hors la
93
pas pour combien d’hommes, ni pour quels hommes j’
aurai
pu être « le prochain » (Luc 10. 36/37), — le prochain de ces misérab
94
cela, M. de Rougemont, malgré ses appels à Luc, n’
a
pas répondu à notre question, il fait métier d’être incapable de répo
95
ques députés.) On répondit à Berdiaev : mais nous
avons
Dandieu… Il nous reste, du moins, sa dernière œuvre. Aussi, les éléme
96
rt Aron va mener à son termen. Telle qu’il nous l’
a
laissée, l’œuvre d’Arnaud Dandieu apporte non seulement des idées neu
97
ffrer, à la traduire en une institution pratique,
ont
prouvé la justesse, découvert la fécondité surprenante de cette vue d
98
t, taylorisme), les liens étroits que les auteurs
ont
su nouer entre leurs positions philosophiques et leurs conclusions d’
99
e11 que le « contresens habituel sur l’esprit » n’
a
jamais été son fait, mais bien celui, intéressé, de certains de ses a
100
e l’autre, opposaient à Karl Marx en son temps. J’
ai
souligné d’ailleurs l’identité, à vrai dire surprenante, des thèses p
101
nde et la plus significative de toutes celles qui
aient
occupé jusqu’à présent les philosophes. Tous les autres débats du xix
102
ine de l’Ordre nouveau définit une personne qui n’
a
rien à voir avec cet individu. Une personne qui n’est pas plus l’homm
103
l’espoir qu’une meilleure lui pousse. » Fernandez
a
peut-être des lumières qui me font absolument défaut sur la psycholog
104
isqueux et féroce dont il me semble que Léon Bloy
a
donné la description la plus exacte. (Il faudrait être Bloy pour mont
105
ut court, ou même l’homme noble, ou prolétaire, n’
a
jamais risqué sa peau pour des intérêts. On ne se bat et on ne meurt
106
er 1934. L’article est d’ailleurs sympathique. Il
a
surtout le grand mérite d’aller droit aux problèmes réels que pose ce
107
es doctrines politiques (juillet-août 1934)o Y
a-t
-il des jeunes protestants ? Cette enquête le démontrera sans doute. I
108
eux. Comme le marxiste, il sait que sa doctrine n’
a
pas à expliquer le monde, mais à le transformer — seulement, il sait
109
n’étant pas du monde ; dans le péché, mais comme
ayant
reçu la promesse d’être sauvés de son empire. L’action politique nous
110
un système politique ni aucune synthèse humaine n’
aura
de droit sur nous en tant que personnes, en tant que vocations. Surto
111
itique : une révolution sans illusions. II. Qu’
avons
-nous fait ? Le lecteur voudra bien considérer que ce qu’on vient d
112
ause, nettement nationaliste. L’Association Sully
a
publié pas mal de tracts et de brochures, dont la diffusion, je crois
113
istance avec laquelle certaines déclarations de l’
AS
condamnent le nationalisme mystique qui, par malheur, caractérise les
114
blèmes économiques qui nous pressent. Un chrétien
a-t
-il le droit de rêver ? Que faire alors, dans l’état de choses qui s’o
115
eu de souligner le plus fortement ce danger. Je n’
ai
pas, ici, à juger l’objection de conscience. Je me bornerai à deux re
116
n symétrie avec aucune des autres attitudes que j’
ai
indiquées. Elle comporte un risque, un engagement concret, un acte de
117
loppées par Esprit et surtout par l’Ordre nouveau
auraient
conquis déjà d’innombrables adhésions, si seulement elles s’étaient d
118
es malentendus, parfois bien réjouissants, qu’ils
ont
provoqués de tous côtés. « Petits penseurs qui travaillent pour le fa
119
pour flatter la jeunesse, mais la jeunesse qu’ils
ont
atteinte n’est pas celle qui voulait être flattée. Et ce n’est pas l’
120
ertains cerveaux, les plus graves malentendus. On
a
cru, ou feint de croire, qu’il ne s’agissait là que d’un « spirituali
121
issait là que d’un « spiritualisme ». De même, on
a
trop souvent confondu, et jusque chez les communistes, matérialisme e
122
que la jeunesse française fait siens depuis un an
ont
été lancés par l’ON qui a eu l’adresse de ne pas en faire une sorte d
123
it siens depuis un an ont été lancés par l’ON qui
a
eu l’adresse de ne pas en faire une sorte de propriété privée. Parmi
124
siens depuis un an ont été lancés par l’ON qui a
eu
l’adresse de ne pas en faire une sorte de propriété privée. Parmi eux
125
premier numéro une conception spiritualiste qui n’
a
rien de commun avec cela qu’ont voulu voir en elle les critiques de d
126
spiritualiste qui n’a rien de commun avec cela qu’
ont
voulu voir en elle les critiques de droite et de gauche, victimes de
127
oite et de gauche, victimes de la confusion que j’
ai
dite. « Ce ne sont pas ceux qui disent Esprit ! Esprit !… » Mais tand
128
d’inspiration spécifiquement chrétienne. La revue
a
d’ailleurs franchement pris position dans un numéro spécial intitulé
129
arable à celui des Cahiers de la quinzaine ? Elle
a
su se garder assez bien de la démagogie, des à peu près journalistiqu
130
rence qu’au sein de partis si nombreux, sa voix n’
aurait
aucun effet… Dans la perspective que nous considérons ici, la logique
131
faits me paraît simple : les jeunes protestants n’
ont
pas à fonder un parti. Leur foi n’est pas de celles que l’on met en s
132
et de nous engager. N’attendons pas que d’autres
aient
édifié des systèmes irréprochables et parfaitement conformes à nos dé
133
nes qui offusquent le moins nos convictions. J’en
ai
désigné deux. Je sais par expérience qu’on peut travailler dans les g
134
L’origine « philosophique » de cette institution
a
pu rendre méfiants certains économistes. Mais déjà toute une équipe d
135
parlementaire. Je crois que seul le lieu que nous
avons
choisi pour notre action, nous sépare, et non pas nos principes de dé
136
leur offre ne sont guère plus reluisantes : ils n’
ont
plus le temps de se cultiver, ils ne trouvent pas de situations… Argu
137
l’échelle du phénomène qu’on voudrait expliquer.
A-t
-on pris garde à ce fait simple et général : que la révolution naît da
138
parce qu’on ne sait pas si dans six mois… Et vous
aurez
bien travaillé pour la révolution. Vous aurez tranché les derniers li
139
ous aurez bien travaillé pour la révolution. Vous
aurez
tranché les derniers liens qui rattachent un homme à une patrie concr
140
patrie concrète, si restreinte soit-elle. Il n’y
aura
plus le frein à l’entraînement de la vie citadine ; à cette espèce de
141
it qu’on n’arrive plus même à s’y aimer : Colette
a
décrit cela dans la Chatte. On connaît ces faits. On les connaît bien
142
connaît bien dans le détail. Je ne vois pas qu’on
ait
tiré de leur ensemble aucune conclusion pratique, encore moins théori
143
re quelque chose. Des gens qui souffrent et qui n’
ont
plus d’attaches sont rapprochés d’abord par leur opposition à l’ordre
144
ires ? Le mot nation dans son acception moderne n’
a-t
-il pas désigné d’abord l’idéal de la Révolution française, une commun
145
éril qui, chaque jour, se fait plus menaçant ? On
a
dit : retour à la terre. Le mot d’ordre est bien équivoque. Répandez
146
n ferez pas des paysans. L’expérience allemande l’
a
montré, et l’échec des « Wandervogel » est significatif. Ils se disai
147
ou développé pendant toute une vie. Aussi bien n’
ai
-je pas l’intention de l’expliquer, moins encore de le démontrer. Mais
148
C’est pourquoi dans le monde de la vision, il n’y
a
ni mensonge ni feintes ; rien qui se cache ou rien qui s’exagère, par
149
la sorte, s’en distingue, rappelons-nous qu’elle
a
son siège au centre même du visage. Sans visage il n’est plus de visi
150
gie, on se demande parfois comment le Psychologue
a
bien pu se tailler son domaine. La propriété, c’est le vol, disait Pr
151
ure est assez curieuse. Métaphysiciens et savants
ont
toléré quelque temps cet intrus, cédant à un trouble penchant pour un
152
r ici un argument : un psychologue moderne25 nous
a
démontré que la vision n’est pas une sensation, mais un décret de l’i
153
sensation, mais un décret de l’intellect. Il n’y
a
pas de sensations, il n’y a pas d’images, il n’y a pas d’associations
154
e l’intellect. Il n’y a pas de sensations, il n’y
a
pas d’images, il n’y a pas d’associations mentales : il n’y a que des
155
pas de sensations, il n’y a pas d’images, il n’y
a
pas d’associations mentales : il n’y a que des jugements. Toute pensé
156
es, il n’y a pas d’associations mentales : il n’y
a
que des jugements. Toute pensée est « judicatoire », et tout, en l’ho
157
Une fois rendus à qui de droit les honneurs qu’il
avait
empruntés, le psychologue se voit restitué dans son rôle de simple ob
158
deviens. Car celui qui regarde se transforme. On
a
beaucoup écrit sur la fameuse opposition de la contemplation et de l’
159
’action. Une notion claire de ce qu’est la vision
eût
peut-être évité bien des malentendus illustres. L’action est un momen
160
u de saint Jean, pour la plupart bien connus, qui
ont
fixé le vocabulaire métaphysique et poétique de tout le Moyen Âge, d’
161
n : « Quiconque regarde une femme avec convoitise
a
déjà, dans son cœur, commis l’adultère avec elle. » (Matt. 5. 28) Sur
162
ans la connaissance, selon l’image de celui qui l’
a
créé. » (Col. 3.10) Sur la vision et le visage : « Nous tous, qui, le
163
nnais en partie, mais alors je connaîtrai comme j’
ai
été connu. » (I Cor. 13.12) À la question de notre psychologue — sino
164
’apôtre lorsqu’il écrit : « Je connaîtrai comme j’
ai
été connu ». Au commencement est la lumière (physique) On ne vo
165
aussitôt se meut et se forme, et de même qu’elle
a
été « connue » par la lumière, de même elle devient à nos yeux reconn
166
t les astres morts. Donc, tout ce que nous voyons
a
vu ; et tout, d’abord, a été vu par la lumière créatrice. « L’œil ne
167
tout ce que nous voyons a vu ; et tout, d’abord,
a
été vu par la lumière créatrice. « L’œil ne verrait pas le soleil s’i
168
la physiologie dévore tout ce que la métaphysique
avait
laissé du psychologue, qui devient un simple point de vue. Ces vérité
169
rrête la parole. Mais les mystiques et les poètes
ont
, de tout temps, depuis l’Incarnation, connu ce grand mystère de la vi
170
era pas plus que si tu étais cadavre”. Au matin j’
avais
le regard si perdu et la contenance si morte, que ceux que j’ai renco
171
i perdu et la contenance si morte, que ceux que j’
ai
rencontrés ne m’ont peut-être pas vu ».28 D’autres fois, c’est la cl
172
nance si morte, que ceux que j’ai rencontrés ne m’
ont
peut-être pas vu ».28 D’autres fois, c’est la claire connaissance de
173
iquer autrement que la théologie des scolastiques
ait
pu s’attarder à débattre des questions aussi vaines que celle qui mit
174
nt de l’amour. Augustin qui, plus que tout autre,
a
parlé de la « beauté » de Dieu, savait que vision et amour sont un se
175
et une seule réponse : « Lumière du monde, vous m’
avez
éclairé. Je vous ai vue, je vous ai aimée : car personne ne vous aime
176
« Lumière du monde, vous m’avez éclairé. Je vous
ai
vue, je vous ai aimée : car personne ne vous aime, s’il ne commence p
177
nde, vous m’avez éclairé. Je vous ai vue, je vous
ai
aimée : car personne ne vous aime, s’il ne commence par vous voir, et
178
voit, si ce n’est celui qui vous aime. Ah je vous
ai
trop tard aimée, beauté toujours ancienne et toujours nouvelle, je vo
179
é toujours ancienne et toujours nouvelle, je vous
ai
trop tard aimée… »29 L’imagination de la forme J’ai cité des d
180
ard aimée… »29 L’imagination de la forme J’
ai
cité des docteurs, des apôtres et des poètes, des savants et même que
181
nnais en partie, mais alors je connaîtrai comme j’
ai
été connu ». Cet alors est la plénitude d’un aujourd’hui que nous ne
182
sa signification actuelle. « Ce que nous sommes n’
a
pas encore été manifesté », dit Jean. Et de même, notre vocation n’es
183
—, la forme pure est la parole que chacun de nous
a
reçue, en son lieu, en son temps unique. Figure de notre vocation, fo
184
endre capables d’affronter la réalité — pour nous
avoir
révélé le salut ? Où trouver la réponse qui nous permettrait seule de
185
tes. Je suis bien loin de croire que cette pensée
ait
épuisé sa vérité. Je la vois même promise à une prochaine renaissance
186
marquer le danger, disons plus : le péché, qui l’
a
stérilisée avant qu’elle eût développé tous les effets que les acquis
187
plus : le péché, qui l’a stérilisée avant qu’elle
eût
développé tous les effets que les acquisitions modernes nous autorise
188
alyse de l’homme intérieur ou social, telle que l’
ont
inlassablement reprise tous les moralistes français, décompose l’homm
189
, ce possesseur du dessin, des images, du calcul,
avait
trouvé l’attitude centrale à partir de laquelle les entreprises de la
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laissent aller parce qu’ils se figurent qu’il n’y
a
personne qui soit capable de les voir, sous leur musique) (p. 198).
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sique) (p. 198). Ou ceci dans le Gai Savoir : J’
ai
regardé durant un bon moment cette ville, ses maisons de campagne et
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r les images d’hommes intrépides et souverains… J’
ai
toujours devant les yeux le constructeur, je vois comme son regard se
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te… Et le Zarathoustra ! Une œuvre plus concrète
a-t
-elle donc vu le jour depuis les temps du Livre de Job, de ce profond
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oire. Mais presque toutes les interprétations qui
ont
eu cours dans ce domaine, jusqu’à Freud y compris, souffrent du même
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. Mais presque toutes les interprétations qui ont
eu
cours dans ce domaine, jusqu’à Freud y compris, souffrent du même vic
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i à citer l’exemple suivant : l’Allemand Kemmerer
a
constaté que chez certains batraciens aveugles, qu’on expose à la lum
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’action, et qu’on n’aille pas croire que L’ON n’
a
pas établi ses constructions sur une enquête permanente, large et pré
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l n’en reste pas moins que les années d’avance qu’
a
prises L’ON lui permettent de passer, dès à présent, à des tentativ
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, à des tentatives de réalisation dont Esprit n’
a
voulu donner, jusqu’ici, que les fondements moraux ou religieux, et c
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du monde nuisible au mouvement, mais nous croyons
avoir
, pour le moment, tout autre chose à faire. Dans les 32 pages de notre
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simplifications brutales et abstraites, nous les
avons
cent fois dénoncées. (Voir notre Lettre à Hitler par exemple.) Mais c
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fois de plus la mauvaise foi de Commune. Si vous
aviez
lu ce livre vous sauriez : 1° que je combats violemment la politique
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tia et votre ambassadeur de la rue de Grenelle, j’
ai
bien l’honneur de vous souhaiter deux ans de caserne. P.-S. « Nos cam
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la nation ? Par quel grossier abus du mot nation
a-t
-on pu venir à cette alternative ? Lorsqu’à Valmy le général Kellerman
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lottes comprennent : « Vive la Révolution ! » Ils
ont
raison. Pour nous, la vraie nation française c’est la communauté des
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Nous nous battrons le jour où le peuple français
aura
compris que l’adversaire unique est le capitalisme centralisateur, an
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ertu d’une double erreur que l’Ordre nouveau seul
a
dénoncé depuis longtemps : Erreur sur la tactique : lorsqu’on voit l
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centaines de Français. Au bénéfice de qui, nous l’
avons
dit. Quand les droites auront compris que la Banque de France est con
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éfice de qui, nous l’avons dit. Quand les droites
auront
compris que la Banque de France est contre la patrie, quand les gauch
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de France est contre la patrie, quand les gauches
auront
compris que la peur de Chiappe n’est pas un programme, sonnera l’heur
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ette partie-là qui explique le titre du livre. On
a
plaisir à discuter des déclarations aussi franches et pourtant pures
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.) Quelle est l’attitude pratique que Montherlant
a
cru bon d’adopter ? C’est celle du clerc — il dirait : du poète —, qu
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hiopiens. Notons d’abord qu’une pareille attitude
a
le mérite de ne point sacrifier à l’excitation générale. Très haut mé
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t de connaître. Et non pas seulement que l’auteur
a
su se mettre en condition de faire son œuvre, et de ne servir qu’à bo
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pas pour défendre ceci ou cela, mais parce qu’il
a
envie d’écrire. (On le lui pardonne mieux qu’à d’autres). « Les œuvre
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mieux qu’à d’autres). « Les œuvres des écrivains
ont
été faites par le besoin organique qu’ont les écrivains de s’exprimer
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rivains ont été faites par le besoin organique qu’
ont
les écrivains de s’exprimer ». Ou encore : « L’Écrivain digne de ce n
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amuse, c’est peut-être zéro pour le lecteur. S’il
a
le droit de déconcerter, c’est pour mieux souligner ce qu’il apporte
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urquoi un écrivain écrit : tous les plus grands l’
ont
dit et ont couru leur chance là-dessus — au sens le plus noble de cha
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crivain écrit : tous les plus grands l’ont dit et
ont
couru leur chance là-dessus — au sens le plus noble de chance, qui es
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ce, qui est bien proche de salut. Les plus grands
ont
été les moins libres de n’en faire qu’à leur agrément. En bref, on pe
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ne paraît le craindre Montherlant. « Pourquoi n’y
a-t
-il pas une École de bonheur ? au lieu des écoles de latin et de droit
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igne, on pourrait s’y tromper. Montherlant, qu’on
a
qualifié d’homme de la Renaissance, ne serait-il pas tout aussi bien
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bien la morale personnelle de notre auteur : « J’
ai
le bon esprit de saisir avidement et de me dessaisir de tout ce que l
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oler par un serviteur agréable, que tous les deux
ont
pris soin d’avouer ! Certes, il y a toutes les différences que l’on v
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ns échecs qu’un peu de soin ou de calcul médiocre
eût
évités, une même façon de dire : tant pis — qui a une belle allure. À
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t évités, une même façon de dire : tant pis — qui
a
une belle allure. À quoi l’on voudrait bien pourtant que ne se réduis