1 1932, Articles divers (1932-1935). « Mouvement », « La morte ou la nue », « Ainsi » (16 avril 1932)
1 « Mouvement », « La morte ou la nue », « Ainsi » ( 16 avril 1932)a Mouvement Ô ciel c’est par ici dépêchons-nous
2 nt », « La morte ou la nue », « Ainsi » (16 avril 1932 )a Mouvement Ô ciel c’est par ici dépêchons-nous ! L’expl
3 que espoir à condition de ne plus dire un mot de ne plus rien. La morte ou la nue Quand tes yeux se confonde
4 se au tourment bien-aimé… a. Rougemont Denis de , «  Mouvement, La morte ou la nue, Ainsi  », Le Journal des poètes, B
5 nue, Ainsi  », Le Journal des poètes, Bruxelles, 16 avril 1932, p. 2.
6 si  », Le Journal des poètes, Bruxelles, 16 avril 1932, p. 2.
2 1932, Articles divers (1932-1935). Sur la violence bourgeoise (15 mai 1932)
7 Sur la violence bourgeoise ( 15 mai 1932)b Nous avons interrogé M. Durand-Dupont. — Pourquoi n’êt
8 Sur la violence bourgeoise (15 mai 1932 )b Nous avons interrogé M. Durand-Dupont. — Pourquoi n’êtes-vous p
9 pas fait prier pour nous répondre. Il est curieux de tout ce que font « les jeunes ». Il a été jeune, lui aussi. Du moins
10 ment attaché aux vieux principes libéraux, ennemi de toute violence, et qui ne ferait pas de mal à une mouche. ⁂ Des mill
11 x, ennemi de toute violence, et qui ne ferait pas de mal à une mouche. ⁂ Des millions de gens vous répondront cela. Des m
12 et qui ne ferait pas de mal à une mouche. ⁂ Des millions de gens vous répondront cela. Des millions d’hommes dont vous n’avez
13 e ferait pas de mal à une mouche. ⁂ Des millions de gens vous répondront cela. Des millions d’hommes dont vous n’avez auc
14 ⁂ Des millions de gens vous répondront cela. Des millions d’hommes dont vous n’avez aucune raison de suspecter la bonne foi, ni
15 llions de gens vous répondront cela. Des millions d’ hommes dont vous n’avez aucune raison de suspecter la bonne foi, ni mê
16 millions d’hommes dont vous n’avez aucune raison de suspecter la bonne foi, ni même la bonne volonté, vous serviront avec
17 lonté, vous serviront avec une assurance tempérée de douceur cette phrase type qui résume à leurs yeux la sagesse, la mesu
18 e à leurs yeux la sagesse, la mesure, le bon sens de l’humanité, — et qui renferme autant de mensonges que de propositions
19 bon sens de l’humanité, — et qui renferme autant de mensonges que de propositions. En vérité, la force de l’anti-révoluti
20 manité, — et qui renferme autant de mensonges que de propositions. En vérité, la force de l’anti-révolution ne réside pas
21 ensonges que de propositions. En vérité, la force de l’anti-révolution ne réside pas dans l’argumentation des philosophes
22 pas dans l’argumentation des philosophes chargés d’ illustrer à ses propres yeux la bourgeoisie démocratique. Elle réside
23 l’inconscience formidable que traduit la réponse de M. Durand-Dupont. M. Durand-Dupont est persuadé qu’il exprime une opi
24 sens vis-à-vis de ce programme du sens commun. ⁂  « Parce que je suis un honnête homme… » Et d’abord il n’y a pas d’hon
25 suis un honnête homme… » Et d’abord il n’y a pas d’ honnêtes gens. L’honnêteté est une vertu héroïque et qui suppose un co
26 nnel. Si nous tenons à conserver l’usage pratique de l’adjectif « honnête », réservons-le à ceux qui reconnaissent (avec o
27 omissions, égoïsmes, tolérances diverses, absence de grandeur, besoin de sécurité, etc.). 2. « … fermement attaché… » On n
28 tolérances diverses, absence de grandeur, besoin de sécurité, etc.). 2. « … fermement attaché… » On ne peut tenir fermeme
29 , absence de grandeur, besoin de sécurité, etc.). 2. « … fermement attaché… » On ne peut tenir fermement qu’à quelque chos
30 … » On ne peut tenir fermement qu’à quelque chose de ferme. La fermeté de M. Durand-Dupont étant toute verbale, ne relève
31 fermement qu’à quelque chose de ferme. La fermeté de M. Durand-Dupont étant toute verbale, ne relève donc que de l’analyse
32 nd-Dupont étant toute verbale, ne relève donc que de l’analyse logique, et doit être rejetée à ce titre comme impliquant u
33 re » un idéal libéral pour lequel vous refuseriez de recevoir le moindre petit coup de matraque ? 3. « … aux vieux princip
34 vous refuseriez de recevoir le moindre petit coup de matraque ? 3. « … aux vieux principes… ». Les vieux principes libérau
35 z de recevoir le moindre petit coup de matraque ? 3. « … aux vieux principes… ». Les vieux principes libéraux contre-révol
36 s canapés Louis-Philippe. C’est trop ou trop peu. 4. « … libéraux, … ». Le libéralisme de la bourgeoisie est un mensonge.
37 ou trop peu. 4. « … libéraux, … ». Le libéralisme de la bourgeoisie est un mensonge. Car, dans la mesure où il veut être e
38 veut être effectif, il doit accepter libéralement d’ être radicalement supprimé par l’adversaire. Si au contraire il dure,
39 yens qui trahissent ses principes. (M. Chiappe.). 5. « … ennemi de toute violence… ». L’ennemi de la violence, tel que nou
40 ssent ses principes. (M. Chiappe.). 5. « … ennemi de toute violence… ». L’ennemi de la violence, tel que nous le connaisso
41 e.). 5. « … ennemi de toute violence… ». L’ennemi de la violence, tel que nous le connaissons, est un monsieur qui soutien
42 , est un monsieur qui soutient la police, chargée de réprimer violemment ceux qui n’acceptent pas de crever de faim en dou
43 e de réprimer violemment ceux qui n’acceptent pas de crever de faim en douceur. ⁂ Mais cette action très particulière de l
44 mer violemment ceux qui n’acceptent pas de crever de faim en douceur. ⁂ Mais cette action très particulière de la non-viol
45 en douceur. ⁂ Mais cette action très particulière de la non-violence mérite un examen plus approfondi. Elle constitue en e
46 le constitue en effet l’argument le plus efficace de la bourgeoisie conservatrice. Elle pose devant la conscience de « l’h
47 sie conservatrice. Elle pose devant la conscience de « l’honnête homme » un problème que toutes ses convictions inconscien
48 Et l’on sait que la bourgeoisie cultive ce genre de problèmes avec une prédilection à vrai dire bien compréhensible, car
49 ielles. M. Durand-Dupont, troublé par le problème de la violence, commence par le déclarer insoluble, puis se résout à lai
50 ous engagions ici dans une apologie philosophique de la violence, qu’il critiquerait avec talent, au nom de l’« humanité »
51 tend repousser la révolution au nom de son dégoût de la violence, nous prétendons, nous, qu’il témoigne d’une inconscience
52 a violence, nous prétendons, nous, qu’il témoigne d’ une inconscience monstrueuse, ou qu’il commet une cynique imposture. C
53 posture. Car nous vivons en vérité sous un régime de violence, et tous les bourgeois pacifiques qui se préludent contre no
54 bourgeois pacifiques qui se préludent contre nous de leur « humanité », sont en réalité les complices de cette violence ja
55 leur « humanité », sont en réalité les complices de cette violence jamais avouée. Il est faux et contraire aux faits les
56 est faux et contraire aux faits les plus patents, de prétendre que le choix est entre non-violence et violence. Le seul ch
57 a violence révolutionnaire, franchement acceptée, de l’autre. Notre temps est celui de la violence, inéluctable. Climat sa
58 ement acceptée, de l’autre. Notre temps est celui de la violence, inéluctable. Climat salubre des aventures spirituelles.
59 s peuples. On le sait à Genève : tout est affaire de mots. Il n’y a pas de « guerre » en Chine, l’ordre règne à Varsovie,
60 à Genève : tout est affaire de mots. Il n’y a pas de « guerre » en Chine, l’ordre règne à Varsovie, et en France on ne se
61 , sauvegarder des « valeurs » que l’on dit être «  de culture ». Il importe qu’elle ne revête jamais un aspect proprement b
62 spect proprement brutal, à moins que ce ne soit à de grandes distances, et bien au-delà du cercle qui intéresse concrèteme
63 t imposé aux enfants les prépare à subir le règne de l’opinion bourgeoise, dont Léon Bloy, le premier, dénonça l’essentiel
64 xemple. On se demande par quel sophisme un régime d’ opinion put jamais être confondu avec un régime de liberté. La liberté
65 d’opinion put jamais être confondu avec un régime de liberté. La liberté d’opposition est tout à fait illusoire, même chez
66 re confondu avec un régime de liberté. La liberté d’ opposition est tout à fait illusoire, même chez nous (sic). Et ceux qu
67 même chez nous (sic). Et ceux qui seraient tentés d’ en user n’aboutiraient qu’à faire apparaître la violence latente du ré
68 paraître la violence latente du régime. Il suffit d’ un Léon Daudet, d’une Marthe Hanau, pour que l’on sente toujours vigil
69 ce latente du régime. Il suffit d’un Léon Daudet, d’ une Marthe Hanau, pour que l’on sente toujours vigilante la terreur bo
70 eur bourgeoise. Matraques et revolvers au service de la Propriété : des violences épisodiques de cette envergure n’auraien
71 rvice de la Propriété : des violences épisodiques de cette envergure n’auraient pas de quoi nous troubler. Mais il arrive
72 ces épisodiques de cette envergure n’auraient pas de quoi nous troubler. Mais il arrive que l’ordre bourgeois, protecteur
73 Mais il arrive que l’ordre bourgeois, protecteur de la non-violence chère à ses tenants, manifeste sa vitalité à l’occasi
74 à ses tenants, manifeste sa vitalité à l’occasion d’ incidents plus graves, tels que ceux qui occupèrent l’opinion de 1914
75 us graves, tels que ceux qui occupèrent l’opinion de 1914 à 1918. Toute l’astuce de ceux qui gouvernent consiste alors à d
76 graves, tels que ceux qui occupèrent l’opinion de 1914 à 1918. Toute l’astuce de ceux qui gouvernent consiste alors à dissim
77 tels que ceux qui occupèrent l’opinion de 1914 à 1918. Toute l’astuce de ceux qui gouvernent consiste alors à dissimuler la
78 cupèrent l’opinion de 1914 à 1918. Toute l’astuce de ceux qui gouvernent consiste alors à dissimuler la nécessité purement
79 ors à dissimuler la nécessité purement économique de telles violences, à les attribuer à des facteurs inventés pour les be
80 ttribuer à des facteurs inventés pour les besoins de la cause, et qui paraissent totalement étrangers aux buts de notre ci
81 , et qui paraissent totalement étrangers aux buts de notre civilisation capitaliste, et même hostiles à son progrès normal
82 ncore une fois, consiste à envelopper la violence d’ assez de mensonges pour que le bourgeois ne se rende plus compte de sa
83 e fois, consiste à envelopper la violence d’assez de mensonges pour que le bourgeois ne se rende plus compte de sa respons
84 ges pour que le bourgeois ne se rende plus compte de sa responsabilité, de sa complicité active, et de l’épouvantable déso
85 ois ne se rende plus compte de sa responsabilité, de sa complicité active, et de l’épouvantable désordre dans lequel il vi
86 de sa responsabilité, de sa complicité active, et de l’épouvantable désordre dans lequel il vit. ⁂ Contre une violence abs
87 e et hypocrite, nous ne défendrons pas les vertus d’ une illusoire non-violence : ce serait en réalité faire le jeu des maî
88 e : ce serait en réalité faire le jeu des maîtres de l’heure. Nous proclamons une violence spirituelle absolue, dont nous
89 bles, mais qu’il nous appartient, dès maintenant, d’ orienter. Sans doute est-il absurde de prétendre que par là même, nous
90 maintenant, d’orienter. Sans doute est-il absurde de prétendre que par là même, nous optons librement pour de sanglantes b
91 endre que par là même, nous optons librement pour de sanglantes brutalités futures. Que d’autres étalent en des écrits dép
92 res. Que d’autres étalent en des écrits dépourvus de puissance, un goût du sang qui les marque à nos yeux de décadentisme
93 ssance, un goût du sang qui les marque à nos yeux de décadentisme bourgeois. Nous ne prenons pas à la légère le drame de l
94 urgeois. Nous ne prenons pas à la légère le drame de la Révolution. Il est des crises nécessaires1. Mais c’est à nous préc
95 rises nécessaires1. Mais c’est à nous précisément de préparer les voies que la force nouvelle, à leur défaut, devra créer
96 vons, c’est à nous qu’il incombe, dès maintenant, de préparer une Révolution assez totale, pour que de telles erreurs n’y
97 de préparer une Révolution assez totale, pour que de telles erreurs n’y puissent trouver place. Rappelons deux principes q
98 les erreurs n’y puissent trouver place. Rappelons deux principes qui furent énoncés ici même2 : 1° une Révolution est sangla
99 ons deux principes qui furent énoncés ici même2 :  une Révolution est sanglante dans la mesure où elle est mal préparée.
100 anglante dans la mesure où elle est mal préparée.  le sang répandu par la Révolution est la marque de son imperfection n
101 ° le sang répandu par la Révolution est la marque de son imperfection naturelle. Le sang ! Et tous les « Mirobolants » de
102 naturelle. Le sang ! Et tous les « Mirobolants » de la terre pâlissent derrière leur mâchoire brutale, sans qu’on puisse
103 e, sans qu’on puisse distinguer (ni eux) si c’est de volupté ou de terreur. La peur du sang, le goût du sang : ce sont là
104 puisse distinguer (ni eux) si c’est de volupté ou de terreur. La peur du sang, le goût du sang : ce sont là deux aspects m
105 ur. La peur du sang, le goût du sang : ce sont là deux aspects morbides d’une même maladie bourgeoise. C’est à quoi mène la
106 e goût du sang : ce sont là deux aspects morbides d’ une même maladie bourgeoise. C’est à quoi mène la violence larvée qui
107 sang versé. Mais nous disons qu’il est plus sain d’ être blessé que lentement stérilisé. Nous ne sommes pas idéalistes : l
108 eois prétend mensongèrement avoir vaincu. À force d’ avoir ridiculisé et refoulé l’idée de violence physique, ils sont empo
109 ncu. À force d’avoir ridiculisé et refoulé l’idée de violence physique, ils sont empoisonnés jusque dans leurs pensées et
110 Le combat spirituel est aussi dur que la bataille d’ hommes », écrit Rimbaud. Mais le bourgeois qui ne s’en doute guère con
111 fait que celui qui donne un coup se met à portée d’ une riposte. Ils préfèrent couvrir de fleurs les lombes des « victimes
112 met à portée d’une riposte. Ils préfèrent couvrir de fleurs les lombes des « victimes du devoir ». Grand troupeau pitoyabl
113 nd troupeau pitoyable et maintenant des « ennemis de la violence » ! On songe à cette race de moutons dont parlait Élisée
114  ennemis de la violence » ! On songe à cette race de moutons dont parlait Élisée Reclus, et qui sont plus néfastes que les
115 terre même reste stérilisée pour un grand nombre de saisons. ⁂ Mais revenons à notre interviewé. Nous allions oublier les
116 nterviewé. Nous allions oublier les derniers mots de sa déclaration. M. Durand-Dupont cherchait à nous persuader. 6. « … q
117 ion. M. Durand-Dupont cherchait à nous persuader. 6. « … qu’il ne ferait pas de mal à une mouche. » Peut-être est-il prude
118 hait à nous persuader. 6. « … qu’il ne ferait pas de mal à une mouche. » Peut-être est-il prudent de corriger cette exagér
119 s de mal à une mouche. » Peut-être est-il prudent de corriger cette exagération légère. Léon-Paul Fargue, à propos du bour
120 pos du bourgeois, disait un jour : « Il n’est pas d’ une méchanceté cérastoïde. Il ne ferait pas de mal à un lion. » 1. I
121 pas d’une méchanceté cérastoïde. Il ne ferait pas de mal à un lion. » 1. Interventions chirurgicales. 2. Aron et Dandie
122 érastoïde. Il ne ferait pas de mal à un lion. » 1. Interventions chirurgicales. 2. Aron et Dandieu : « Violence et Révo
123 l à un lion. » 1. Interventions chirurgicales. 2. Aron et Dandieu : « Violence et Révolution », dans Plans, n° 9. 3. C
124 dieu : « Violence et Révolution », dans Plans, n°  9. 3. Cf. René Dupuis, « L’ordre », dans Plans, n° 11. b. Rougemont D
125  : « Violence et Révolution », dans Plans, n° 9. 3. Cf. René Dupuis, « L’ordre », dans Plans, n° 11. b. Rougemont Denis
126 3. Cf. René Dupuis, « L’ordre », dans Plans, n°  11. b. Rougemont Denis de, « Sur la violence bourgeoise », Plans, Paris
127 ’ordre », dans Plans, n° 11. b. Rougemont Denis de , « Sur la violence bourgeoise », Plans, Paris, 15 mai 1932, p. 6-8.
128 de, « Sur la violence bourgeoise », Plans, Paris, 15 mai 1932, p. 6-8.
129 ur la violence bourgeoise », Plans, Paris, 15 mai 1932, p. 6-8.
3 1932, Articles divers (1932-1935). Les « petits purs » (15 juin 1932)
130 Les « petits purs » ( 15 juin 1932)c Adressons-nous ici aux jeunes bourgeois dégoûtés et vi
131 Les « petits purs » (15 juin 1932 )c Adressons-nous ici aux jeunes bourgeois dégoûtés et vivants, à t
132 ile à ne pas prendre place à nos côtés. Il s’agit de ce que nous baptiserons le petit-purisme. Définition des « petits p
133 Tous ceux qui au nom de la stricte observance d’ une doctrine qu’ils sont incapables de dominer, condamnent ce qui fait
134 observance d’une doctrine qu’ils sont incapables de dominer, condamnent ce qui fait la vie même de la Révolution, c’est-à
135 es de dominer, condamnent ce qui fait la vie même de la Révolution, c’est-à-dire : la critique violente et constructive de
136 est-à-dire : la critique violente et constructive de toutes les doctrines régnantes, y compris celles qui sont officiellem
137 ort créateur ; petits purs, ceux qui se prévalent d’ un mot d’ordre contre ceux qui font l’ordre nouveau ; petits purs, ceu
138 nouveau ; petits purs, ceux qui trouvent toujours de bonnes raisons pour nous accuser de dévier dès que nous les dépassons
139 vent toujours de bonnes raisons pour nous accuser de dévier dès que nous les dépassons, petits purs ceux dont la violence
140 tits purs ceux dont la violence n’est que rancœur de faibles accrochés à des dogmes, alors que la vraie violence révolutio
141 lutionnaire est une affirmation toujours nouvelle de la vie. Le petit purisme est un danger permanent au sein de la jeunes
142 olution. On reconnaît en lui les traits marquants de la mentalité petite-bourgeoise, cette avarice de tempérament, cette m
143 de la mentalité petite-bourgeoise, cette avarice de tempérament, cette méfiance vis-à-vis de toute nouveauté réelle, ce b
144 ce vis-à-vis de toute nouveauté réelle, ce besoin de contrôler la naissance des idées dangereuses, ce moralisme qui préfèr
145 ts purs sont tout simplement les petits bourgeois de la Révolution. Puis du fait qu’ils se disent révolutionnaires, ces bo
146 u pour ne rien exagérer un poids mort, un facteur d’ énervement, et une cible facile pour les réactionnaires. Et c’est bien
147 Et c’est bien pour cela qu’il nous paraît urgent de leur coller une étiquette qui les distingue, sans méprise possible, d
148 iquette qui les distingue, sans méprise possible, de tous ceux qui, purs ou impurs, travaillent effectivement à fonder que
149 travaillent effectivement à fonder quelque chose de neuf, de concret et d’humain. Petits purs, conformistes à rebours, qu
150 availlent effectivement à fonder quelque chose de neuf , de concret et d’humain. Petits purs, conformistes à rebours, qu’ils
151 ent effectivement à fonder quelque chose de neuf, de concret et d’humain. Petits purs, conformistes à rebours, qu’ils aill
152 ent à fonder quelque chose de neuf, de concret et d’ humain. Petits purs, conformistes à rebours, qu’ils aillent grossir le
153 istes à rebours, qu’ils aillent grossir les rangs de ceux que les rédacteurs de l’Ami du Peuple appellent des révolutionna
154 lent grossir les rangs de ceux que les rédacteurs de l’Ami du Peuple appellent des révolutionnaires en peau de lapin, comm
155 du Peuple appellent des révolutionnaires en peau de lapin, comme si cela, notons-le en passant, excusait lesdits rédacteu
156 notons-le en passant, excusait lesdits rédacteurs d’ être eux-mêmes des fripons en peau de bourgeois ou des requins à l’eau
157 s rédacteurs d’être eux-mêmes des fripons en peau de bourgeois ou des requins à l’eau de Coty. Description des « petits
158 ipons en peau de bourgeois ou des requins à l’eau de Coty. Description des « petits purs » De doux jeunes gens trop
159 au de Coty. Description des « petits purs » De doux jeunes gens trop bien peignés viennent vous tenir des théories e
160 es sur la violence à main armée, sur la nécessité de fusiller les trois quarts du genre humain, à commencer par bon nombre
161 ce à main armée, sur la nécessité de fusiller les trois quarts du genre humain, à commencer par bon nombre de révolutionnaire
162 uarts du genre humain, à commencer par bon nombre de révolutionnaires qui ne paraissent « pas très comme il faut », et, po
163 tout dire, « confusionnistes » à ces terroristes de café. À les en croire, il n’y aurait rien d’autre à faire que d’insta
164 stes de café. À les en croire, il n’y aurait rien d’ autre à faire que d’installer des mitrailleuses tout le long de la fam
165 en croire, il n’y aurait rien d’autre à faire que d’ installer des mitrailleuses tout le long de la fameuse « ligne général
166 tout le long de la fameuse « ligne générale » et d’ abattre sans pitié tout ce qui dépasse. Cependant cette défense meurtr
167 e qui dépasse. Cependant cette défense meurtrière d’ une position toute théorique se révélant pour l’instant malaisée, ils
168 tilisent leurs loisirs à s’accuser réciproquement d’ être de la police, ou bien à décréter sans rire que tel petit copain d
169 t leurs loisirs à s’accuser réciproquement d’être de la police, ou bien à décréter sans rire que tel petit copain devient
170 on le vit naguère, ces directives s’accompagnent d’ un coup de pied au derrière. Drôles de révolutionnaires que l’on sédui
171 ccompagnent d’un coup de pied au derrière. Drôles de révolutionnaires que l’on séduit par le mépris. Certes, ils sont conf
172 tégrer, rejeter, recréer l’apport des révolutions d’ hier et leurs leçons. Ne nous y trompons pas : leur refus de penser pa
173 leurs leçons. Ne nous y trompons pas : leur refus de penser par eux-mêmes en fonction des nécessités concrètes de l’heure
174 ar eux-mêmes en fonction des nécessités concrètes de l’heure et du lieu où ils vivent, la France de 1932, non la Russie de
175 es de l’heure et du lieu où ils vivent, la France de 1932, non la Russie de 1917, révèle un désespoir profond, une impuiss
176 de l’heure et du lieu où ils vivent, la France de 1932, non la Russie de 1917, révèle un désespoir profond, une impuissance.
177 u où ils vivent, la France de 1932, non la Russie de 1917, révèle un désespoir profond, une impuissance. Victimes de la pe
178 ù ils vivent, la France de 1932, non la Russie de 1917, révèle un désespoir profond, une impuissance. Victimes de la pensée b
179 e un désespoir profond, une impuissance. Victimes de la pensée bourgeoise qu’ils s’épuisèrent à combattre sachant qu’ils n
180 nt chercher dans la lecture, pour eux très aride, de Marx, d’Engels, et de Hegel une leçon révolutionnaire que nous voulon
181 er dans la lecture, pour eux très aride, de Marx, d’ Engels, et de Hegel une leçon révolutionnaire que nous voulons tirer d
182 cture, pour eux très aride, de Marx, d’Engels, et de Hegel une leçon révolutionnaire que nous voulons tirer des seuls fait
183 s qui nous pressent. Et dès lors toutes les tares de l’orthodoxie les menacent : ils défendent un système, au lieu d’attaq
184 eu d’attaquer ce qui est ; ils témoignent de plus de mépris que d’amour vrai des hommes, ils abusent de l’empire et de la
185 ce qui est ; ils témoignent de plus de mépris que d’ amour vrai des hommes, ils abusent de l’empire et de la condamnation s
186 e mépris que d’amour vrai des hommes, ils abusent de l’empire et de la condamnation style Saint-Just, bref, ils rendent l’
187 amour vrai des hommes, ils abusent de l’empire et de la condamnation style Saint-Just, bref, ils rendent l’atmosphère révo
188 et puissante respiration purificatrice, le parti de la Santé, comme l’écrivait Philippe Lamour. Peu nous chaut une pureté
189 lippe Lamour. Peu nous chaut une pureté dépourvue de violence. Nous sommes bien décidés à ne pas rancir dans une doctrine
190 eule pureté vraiment révolutionnaire, c’est celle de la violence spirituelle créatrice ; nous ne nous lasserons pas de le
191 pirituelle créatrice ; nous ne nous lasserons pas de le redire. Il y a des petits malins qui ont trouvé le joint ; pour re
192 rs, absolument conformes au catéchisme centenaire d’ un matérialisme d’ailleurs mal compris, ils ne bougent plus le petit d
193 s, ils ne bougent plus le petit doigt, s’arrêtent de penser et attendent l’avènement « dialectique », de l’inévitable. À c
194 penser et attendent l’avènement « dialectique », de l’inévitable. À cette pureté synonyme de mort nous opposerons notre v
195 tique », de l’inévitable. À cette pureté synonyme de mort nous opposerons notre violence personnelle, réelle, imparfaite,
196 s. La violence joyeuse du créateur s’inquiète peu d’ une discipline théorique ; elle trouve ses disciplines vivantes dans l
197 ractions systématiques, qu’elles soient importées d’ Amérique où elles sont mortelles, où de Russie, où pour l’heure elles
198 importées d’Amérique où elles sont mortelles, où de Russie, où pour l’heure elles sont vitales, peu importe. Ce n’est pas
199 sont vitales, peu importe. Ce n’est pas la pureté d’ une conception cohérente et rationnelle que nous défendons, c’est l’ho
200 ant que l’état social actuel l’empêche atrocement d’ être humain. Seule cette revendication perpétuelle de l’humain contre
201 tre humain. Seule cette revendication perpétuelle de l’humain contre l’inhumain portera toujours en elle-même une garantie
202 révolutionnaire évidente. Seule elle sera capable d’ entraîner les masses. Mais en voilà assez, n’abusons pas des vérités p
203 n particulière méfiance, mon but était simplement de définir une expression qui par la suite pourra nous être utile. Petit
204 ourgeoise un emploi plus subtil et mieux rétribué de leurs aigreurs, les gigolos drogués qui parlent de dialectique et cro
205 e leurs aigreurs, les gigolos drogués qui parlent de dialectique et croient que Hegel est arrivé, tous ceux qui haïssent l
206 caractère : tous ceux qui poursuivent l’humanité de sarcasmes qu’ils n’ont pas inventés, car la véritable invective n’est
207 véritable invective n’est qu’une forme polémique de la générosité. Hélas, fallait-il perdre une page à dire qu’ils ne mér
208 -il perdre une page à dire qu’ils ne méritent pas de vous dégoûter de la Révolution, jeunes gens que la violence possède ?
209 ge à dire qu’ils ne méritent pas de vous dégoûter de la Révolution, jeunes gens que la violence possède ? c. Rougemont
210 que la violence possède ? c. Rougemont Denis de , « Les ‟petits purs” », Plans, Paris, 15 juin 1932, p. 6-7.
211 nt Denis de, « Les ‟petits purs” », Plans, Paris, 15 juin 1932, p. 6-7.
212 de, « Les ‟petits purs” », Plans, Paris, 15 juin 1932, p. 6-7.
4 1933, Articles divers (1932-1935). Sur un certain front unique (15 février 1933)
213 Sur un certain front unique ( 15 février 1933)d e Ce n’est pas, Nizan, une querelle de personnes qu
214 Sur un certain front unique (15 février 1933 )d e Ce n’est pas, Nizan, une querelle de personnes que je veux vou
215 ier 1933)d e Ce n’est pas, Nizan, une querelle de personnes que je veux vous faire. Vous parlez au pluriel, en ce qui v
216 l les « sergents recruteurs » et les « ramasseurs de disciples ». Ne perdons pas notre temps à polémiquer sur des épithète
217 reux pluriels n’ont pas empêché certains lecteurs d’ Europe — j’en ai reçu maints témoignages — de voir dans le début de vo
218 eurs d’Europe — j’en ai reçu maints témoignages — de voir dans le début de votre article du 15 janvier une mise en questio
219 i reçu maints témoignages — de voir dans le début de votre article du 15 janvier une mise en question de ma bonne foi. Vou
220 nages — de voir dans le début de votre article du 15 janvier une mise en question de ma bonne foi. Vous parlez en effet d’
221 votre article du 15 janvier une mise en question de ma bonne foi. Vous parlez en effet d’une « manœuvre trop claire… qui
222 en question de ma bonne foi. Vous parlez en effet d’ une « manœuvre trop claire… qui vise à établir… une confusion propice,
223 termes, venant après votre solennelle répudiation de toute solidarité entre « vous » et « nous », sont de nature à induire
224 toute solidarité entre « vous » et « nous », sont de nature à induire en erreur un lecteur qui ignorerait — ce dont vous v
225 ue moi — que la composition et l’esprit du Cahier de revendications vous furent exposés par moi le jour même où nous convî
226 nt exposés par moi le jour même où nous convînmes de votre collaboration. (Le « certain front unique » semblait alors vous
227 rois d’ailleurs avoir indiqué nettement, à la fin de l’enquête, pourquoi cette solidarité nous paraissait encore plus indé
228 sible. Je ne répondrai pas ici à votre accusation de fascisme, je sais trop bien que, sous la plume d’un stalinien de Pari
229 de fascisme, je sais trop bien que, sous la plume d’ un stalinien de Paris, elle exprime le désir de déconsidérer à peu de
230 sais trop bien que, sous la plume d’un stalinien de Paris, elle exprime le désir de déconsidérer à peu de frais l’adversa
231 me d’un stalinien de Paris, elle exprime le désir de déconsidérer à peu de frais l’adversaire, plutôt que de porter un jug
232 onsidérer à peu de frais l’adversaire, plutôt que de porter un jugement objectif sur ses doctrines. Ce que je veux dissipe
233 vous l’ayez ou non voulu, par la première partie de votre étude. Pour le reste, je ne puis mieux faire que de renvoyer ce
234 étude. Pour le reste, je ne puis mieux faire que de renvoyer ces lecteurs à l’article de Jean-Richard Bloch, que l’on tro
235 ux faire que de renvoyer ces lecteurs à l’article de Jean-Richard Bloch, que l’on trouvera vingt pages avant le vôtre, et
236 ’article de Jean-Richard Bloch, que l’on trouvera vingt pages avant le vôtre, et qui sauvegarde dans ce numéro à la fois la p
237 à vous, Denis de Rougemont. d. Rougemont Denis de , « Sur un certain front unique », Europe, Paris, 15 février 1933, p. 
238 , « Sur un certain front unique », Europe, Paris, 15 février 1933, p. 303-304. e. Précédé de la notice suivante : « M. D.
239 certain front unique », Europe, Paris, 15 février 1933, p. 303-304. e. Précédé de la notice suivante : « M. D. de Rougemont
240 , Paris, 15 février 1933, p. 303-304. e. Précédé de la notice suivante : « M. D. de Rougemont a adressé à P. Nizan la let
5 1933, Articles divers (1932-1935). « La jeunesse française devant l’Allemagne » [Réponse à une enquête] (mai 1933)
241 devant l’Allemagne » [Réponse à une enquête] (mai 1933 )f g En face de deux pays gouvernés par des hommes de 40 ans, c’est
242 éponse à une enquête] (mai 1933)f g En face de deux pays gouvernés par des hommes de 40 ans, c’est-à-dire par les chefs d
243 En face de deux pays gouvernés par des hommes de 40 ans, c’est-à-dire par les chefs de la jeunesse révolutionnaire, en
244 En face de deux pays gouvernés par des hommes de 40 ans, c’est-à-dire par les chefs de la jeunesse révolutionnaire, en fa
245 des hommes de 40 ans, c’est-à-dire par les chefs de la jeunesse révolutionnaire, en face d’une Russie dont le dynamisme j
246 doctrines étatistes, la France offre le spectacle de sa gérontocratie bavarde, de ses petites niaiseries parlementaires, d
247 e offre le spectacle de sa gérontocratie bavarde, de ses petites niaiseries parlementaires, de son ballet désuet : droite-
248 avarde, de ses petites niaiseries parlementaires, de son ballet désuet : droite-gauche, gauche-droite… En face de jeunesse
249 uniformes, qu’avons-nous à aligner ? Un attirail de faux cols durs, de rosettes, de gros ventres et de chapeaux melons. L
250 s-nous à aligner ? Un attirail de faux cols durs, de rosettes, de gros ventres et de chapeaux melons. La France n’est plus
251 ner ? Un attirail de faux cols durs, de rosettes, de gros ventres et de chapeaux melons. La France n’est plus contemporain
252 e faux cols durs, de rosettes, de gros ventres et de chapeaux melons. La France n’est plus contemporaine des nations qui l
253 et qui la menacent. Tel est le fait. Elle souffre d’ une carence aiguë de la jeunesse. C’est pourquoi le problème de son de
254 Tel est le fait. Elle souffre d’une carence aiguë de la jeunesse. C’est pourquoi le problème de son destin se confond avec
255 aiguë de la jeunesse. C’est pourquoi le problème de son destin se confond avec le problème de notre génération. La sécuri
256 roblème de son destin se confond avec le problème de notre génération. La sécurité ne sera jamais garantie par la signatur
257 nce révolutionnaire, c’est-à-dire sur la jeunesse de la nation. Mais la jeunesse française existe-t-elle ? On put le croir
258 e française existe-t-elle ? On put le croire vers 1925. C’était, l’on s’en souvient, le temps de l’inquiétude. Le désordre de
259 vers 1925. C’était, l’on s’en souvient, le temps de l’inquiétude. Le désordre des choses s’imposait aux esprits, ils s’ap
260 ent à le refléter dans leurs œuvres ; un peu plus de violence réelle les eût fait accéder à la conscience active et concrè
261 t fait accéder à la conscience active et concrète de l’époque ; et c’eût été le premier pas vers le salut. Mais les uns se
262 tres dans on ne sait quelles brigues innommables. De l’inquiétude à la Légion d’honneur, la route n’est pas si pénible qu’
263 brigues innommables. De l’inquiétude à la Légion d’ honneur, la route n’est pas si pénible qu’on peut le croire : elle com
264 énible qu’on peut le croire : elle comporte moins de sacrifices que de prix littéraires et de coups de pied au derrière. C
265 le croire : elle comporte moins de sacrifices que de prix littéraires et de coups de pied au derrière. Cette jeunesse a te
266 te moins de sacrifices que de prix littéraires et de coups de pied au derrière. Cette jeunesse a terriblement vieilli : el
267 Peut-être voulait-on faire allusion aux exercices de rhétorique prolétarienne publiés ici où là par quelques chiens de gar
268 olétarienne publiés ici où là par quelques chiens de garde du conformisme stalinien. Nous nous étonnerons alors des craint
269 oire sérieusement aux vertus « révolutionnaires » d’ une doctrine destinée à périr avec le système régnant, qu’elle croit c
270 t combattre, et dont elle figure le dernier stade de décomposition spirituelle. Non, le problème de la jeunesse française,
271 de de décomposition spirituelle. Non, le problème de la jeunesse française, le problème de notre révolution est ailleurs.
272 le problème de la jeunesse française, le problème de notre révolution est ailleurs. Il est précis. Il se pose en termes hi
273 rmes historiques bien définis : c’est le problème de la destruction des tyrannies étatistes, au nom des droits de la perso
274 uction des tyrannies étatistes, au nom des droits de la personne. La France possède une tradition révolutionnaire personna
275 ste. C’est cette tradition qui a fondé l’autorité de la France dans le monde moderne. Mais la démocratie l’a sabotée, ruin
276 Mais la démocratie l’a sabotée, ruinée et trahie. De la personne elle a fait l’individu, ouvrant ainsi les voies aux colle
277 mphent actuellement dans toute l’Europe de l’Est. De la patrie, centre de rayonnement, elle a fait la nation-carcan. Et de
278 ans toute l’Europe de l’Est. De la patrie, centre de rayonnement, elle a fait la nation-carcan. Et de l’universalité de la
279 de rayonnement, elle a fait la nation-carcan. Et de l’universalité de la personne, elle a permis qu’on tire l’internation
280 lle a fait la nation-carcan. Et de l’universalité de la personne, elle a permis qu’on tire l’internationalisme, c’est-à-di
281 ire l’internationalisme, c’est-à-dire la négation de toutes les raisons d’être personnelles. (Je m’excuse du pléonasme.) T
282 e, c’est-à-dire la négation de toutes les raisons d’ être personnelles. (Je m’excuse du pléonasme.) Telle est la cause prof
283 pléonasme.) Telle est la cause profonde du déclin d’ un prestige universel. Et voici notre tâche : en face de mouvements qu
284 ace de mouvements qui tirent toute leur puissance de nos trahisons, nous avons à restaurer le principe permanent de notre
285 ons, nous avons à restaurer le principe permanent de notre grandeur, la revendication personnaliste. Nous avons à relever
286 institutions démocratiques qui sont le témoignage de notre démission ; nous ne le ferons pas en nous mettant à la remorque
287 s en nous mettant à la remorque du marxisme, fils d’ une démocratie exsangue ; nous le ferons bien moins encore par l’affir
288 erons bien moins encore par l’affirmation tardive d’ un nationalisme traître à la patrie. Notre réponse ne prendra pas la f
289 la patrie. Notre réponse ne prendra pas la forme d’ une justification, mais d’une accusation. Au nom de la personne, seul
290 ne prendra pas la forme d’une justification, mais d’ une accusation. Au nom de la personne, seul fondement de l’universel,
291 accusation. Au nom de la personne, seul fondement de l’universel, nous dénoncerons les tyrannies racistes et collectiviste
292 stes et collectivistes. Au nom de la patrie, lieu d’ enracinement de la personne, nous dénoncerons les mystiques nationalis
293 ivistes. Au nom de la patrie, lieu d’enracinement de la personne, nous dénoncerons les mystiques nationalistes et leurs gu
294 le sera au contraire la revendication universelle de l’humain contre tout ce que l’homme invente pour se mettre à l’abri d
295 se mettre à l’abri du risque normal et nécessaire de l’existence, contre toutes les tyrannies qu’il s’impose en vertu du s
296 les tyrannies qu’il s’impose en vertu du sadisme de la lâcheté. Telles sont les bases de l’Ordre nouveau pour lequel nous
297 u du sadisme de la lâcheté. Telles sont les bases de l’Ordre nouveau pour lequel nous sommes prêts à combattre. Et c’est à
298 sseront ceux qui veulent s’adresser à la jeunesse d’ un pays. Ils trouveront enfin à qui parler. Le problème de notre attit
299 s. Ils trouveront enfin à qui parler. Le problème de notre attitude devant la guerre est subordonné à celui de notre révol
300 attitude devant la guerre est subordonné à celui de notre révolution. La guerre des capitalistes est une pièce de leur sy
301 olution. La guerre des capitalistes est une pièce de leur système. Ces massacres pour des gros sous ne méritent pas le nom
302 ssacres pour des gros sous ne méritent pas le nom de guerre. Nous réservons ce nom pour désigner les luttes réelles, peut-
303 n aux conflits nécessaires. f. Rougemont Denis de , « La jeunesse française devant l’Allemagne », La Revue du siècle, Pa
304 ant l’Allemagne », La Revue du siècle, Paris, mai 1933, p. 7-9. g. Précédé de la notice suivante : « Nous sommes particulièr
305 e du siècle, Paris, mai 1933, p. 7-9. g. Précédé de la notice suivante : « Nous sommes particulièrement heureux de donner
306 suivante : « Nous sommes particulièrement heureux de donner ici le témoignage de M. Denis de Rougemont, qui appartient auj
307 ticulièrement heureux de donner ici le témoignage de M. Denis de Rougemont, qui appartient aujourd’hui au groupe de l’Ordr
308 e Rougemont, qui appartient aujourd’hui au groupe de l’Ordre nouveau et qui a eu ces années dernières une profonde influen
6 1933, Articles divers (1932-1935). Positions d’attaque pour l’ordre nouveau (décembre 1933)
309 Positions d’ attaque pour l’ordre nouveau (décembre 1933)h Le groupe de l’Ordre
310 ositions d’attaque pour l’ordre nouveau (décembre 1933 )h Le groupe de l’Ordre nouveau n’a pas fait jusqu’ici beaucoup de
311 our l’ordre nouveau (décembre 1933)h Le groupe de l’Ordre nouveau n’a pas fait jusqu’ici beaucoup de bruit sur les plac
312 doctrinaires. Cette volonté a scandalisé certains de nos adversaires, qui prétendent partir des faits concrets et matériel
313 it-il, « la précédence du matériel, l’antériorité de l’être par rapport à la pensée ». En d’autres termes moins obscurs, i
314 pterons volontiers cette formule, qui a le mérite de la simplicité. Mais nous disons que le commencement du désordre n’est
315 pement actuel du machinisme. C’est dans cet humus de doctrines périmées que plongent « les racines du malheur », c’est lui
316 t empêcher qu’elles ne se reforment. La nécessité d’ un travail doctrinal radical nous apparaît être la tâche la plus concr
317 re la tâche la plus concrète et la plus immédiate de l’heure ; la seule tâche efficacement révolutionnaire. Quels sont les
318 utionnaire. Quels sont les caractères spécifiques de notre effort de doctrine ? C’est d’abord une volonté de considérer le
319 s sont les caractères spécifiques de notre effort de doctrine ? C’est d’abord une volonté de considérer les problèmes écon
320 re effort de doctrine ? C’est d’abord une volonté de considérer les problèmes économiques et sociaux dans leur totalité ;
321 leur totalité ; c’est aussi une volonté constante de changer de plan. Ces deux expressions méritent un commentaire. Notre
322 té ; c’est aussi une volonté constante de changer de plan. Ces deux expressions méritent un commentaire. Notre volonté tot
323 ssi une volonté constante de changer de plan. Ces deux expressions méritent un commentaire. Notre volonté totaliste s’exprim
324 s pour norme ce conflit, étendu à tous les ordres de l’activité humaine : politique, économique et culturel. Telle est la
325 itique, économique et culturel. Telle est la base de notre ordre. Cet ordre est nouveau en ceci qu’il ne peut être établi
326 i qu’il ne peut être établi que par un changement de plan. Changer de plan, pour nous, c’est porter l’effort constructif s
327 tre établi que par un changement de plan. Changer de plan, pour nous, c’est porter l’effort constructif sur un terrain que
328 n terrain que le désordre actuel néglige ou tente de stériliser. La plupart des questions qui divisent capitalistes et mar
329 Elles ne prennent leur vrai sens que dans le plan de la personne, où nous les reposons. Prenons par exemple le problème du
330 ons. Prenons par exemple le problème du « minimum de vie matérielle » destiné à assurer la liberté de l’homme. Marxistes e
331 de vie matérielle » destiné à assurer la liberté de l’homme. Marxistes et capitalistes prétendent, chacun à leur manière,
332 pourra jamais fixer absolument ce fameux minimum de vie nécessaire ? Il varie dans des proportions considérables selon la
333 selon la valeur morale des êtres ou les habitudes de la race. À supposer qu’une science, encore à créer, parvienne encore
334 , parvienne encore à le déterminer, la libération de l’homme bénéficiant du minimum de vie matérielle restera purement ill
335 , la libération de l’homme bénéficiant du minimum de vie matérielle restera purement illusoire, puisque l’État, sous sa fo
336 rfectionné — ô ironie — pour assurer précisément, d’ en haut, le fameux minimum libérateur ! À quoi bon libérer l’homme si,
337 mme si, par ailleurs, on le prive du ressort même de sa liberté (par l’effet d’une doctrine matérialiste) ou du champ de c
338 prive du ressort même de sa liberté (par l’effet d’ une doctrine matérialiste) ou du champ de cette liberté (par l’effet d
339 l’effet d’une doctrine matérialiste) ou du champ de cette liberté (par l’effet d’une doctrine étatiste) ? En présence de
340 aliste) ou du champ de cette liberté (par l’effet d’ une doctrine étatiste) ? En présence de ces faits, nous disons que le
341 ces faits, nous disons que le problème du minimum de vie matérielle ne prend son sens que dans le plan de la personne qui
342 vie matérielle ne prend son sens que dans le plan de la personne qui est, nous allons le voir, le plan de la liberté créat
343 la personne qui est, nous allons le voir, le plan de la liberté créatrice ; que ce problème ne peut être défini correcteme
344 us assurerons en même temps aux hommes une raison de vivre que les systèmes régnants sont en train de leur ôter. ⁂ Nous av
345 . ⁂ Nous avons ainsi défini par la double volonté de totalisme et de changement de plan la forme générale de notre doctrin
346 insi défini par la double volonté de totalisme et de changement de plan la forme générale de notre doctrine. Nous nous exc
347 r la double volonté de totalisme et de changement de plan la forme générale de notre doctrine. Nous nous excusons de l’asp
348 alisme et de changement de plan la forme générale de notre doctrine. Nous nous excusons de l’aspect théorique que prend fo
349 me générale de notre doctrine. Nous nous excusons de l’aspect théorique que prend forcément cet exposé, et qu’il perdrait
350 e pour développer. Nous nous excusons plus encore de la façon très rapide dont nous allons être obligés de décrire le cont
351 a façon très rapide dont nous allons être obligés de décrire le contenu de nos constructions et la méthode personnaliste q
352 nt nous allons être obligés de décrire le contenu de nos constructions et la méthode personnaliste qui les anime. Cette mé
353 ette méthode constitue la partie la plus élaborée de notre effort et l’on ne peut songer à en donner ici qu’une formule né
354 une tension permanente, qui mesure la valeur même de l’homme. Tension, risque, choix, acte, tels sont les éléments de tout
355 sion, risque, choix, acte, tels sont les éléments de toute liberté réelle et créatrice, partant, de toute dignité humaine.
356 ts de toute liberté réelle et créatrice, partant, de toute dignité humaine. ⁂ Pour faire sentir tout de suite le concret d
357 ine. ⁂ Pour faire sentir tout de suite le concret d’ une telle doctrine, voyons d’abord quelles institutions elle nous obli
358 e monde croit aujourd’hui que c’est quelque chose de très simple, une évidence, une sorte de lieu commun. C’est en effet l
359 que chose de très simple, une évidence, une sorte de lieu commun. C’est en effet le lieu commun de tous les malentendus ac
360 rte de lieu commun. C’est en effet le lieu commun de tous les malentendus actuels. Cet homme sans liens, réduit à l’unité
361 rouve à tous les étages du système. C’est à cause d’ elle qu’il s’écroulera. Il suffira sans doute d’indiquer ici notre opp
362 e d’elle qu’il s’écroulera. Il suffira sans doute d’ indiquer ici notre opposition au parlementarisme. Nous ne combattrons
363 raîtra sous son vrai jour, comme le conservatoire de la politique bourgeoise, avec ses monarchistes et ses communistes, fi
364 gurants indispensables et inoffensifs. Il suffira de rappeler, d’autre part, que l’individualisme libéral est responsable
365 art, que l’individualisme libéral est responsable de l’essor anarchique d’une économie devenue inhumaine, et cela non pas
366 sme libéral est responsable de l’essor anarchique d’ une économie devenue inhumaine, et cela non pas à cause de la machine,
367 ser ce développement. En second lieu, la doctrine de la personne nous oppose à tout soviétisme stalinien. Il est trop faci
368 viétisme stalinien. Il est trop facile, en effet, de distinguer dans le stalinisme un retournement pur et simple de l’indi
369 dans le stalinisme un retournement pur et simple de l’individualisme libéral, procédant par ailleurs de conceptions posit
370 l’individualisme libéral, procédant par ailleurs de conceptions positives et pseudo-scientifiques qui étaient déjà conten
371 ues qui étaient déjà contenues dans la définition de l’individu libéral. Il nous est possible maintenant de désigner d’un
372 individu libéral. Il nous est possible maintenant de désigner d’un seul mot l’objectif de nos attaques. Le processus concr
373 éral. Il nous est possible maintenant de désigner d’ un seul mot l’objectif de nos attaques. Le processus concret dans lequ
374 e maintenant de désigner d’un seul mot l’objectif de nos attaques. Le processus concret dans lequel Marx a inséré sa philo
375 s classes provoquée par le premier épanouissement de l’industrie. Le processus concret dans lequel s’insère aujourd’hui le
376 s sont donc les institutions qui nous permettront de rompre avec tout étatisme, de changer de plan, de réaliser une révolu
377 ui nous permettront de rompre avec tout étatisme, de changer de plan, de réaliser une révolution effective ? Ici encore, i
378 mettront de rompre avec tout étatisme, de changer de plan, de réaliser une révolution effective ? Ici encore, il nous faut
379 de rompre avec tout étatisme, de changer de plan, de réaliser une révolution effective ? Ici encore, il nous faut nous bor
380 ffective ? Ici encore, il nous faut nous borner à deux indications très générales : Dans le domaine politique, nous revendiq
381 , nous revendiquons une organisation régionaliste de l’Europe. Cela suppose la suppression du cadre national, carcan de fr
382 suppose la suppression du cadre national, carcan de frontières douanières, et du centre administratif, politique, financi
383 i pourrait se concrétiser dans un organe central, d’ autorité purement doctrinale et révolutionnaire, sorte de Komintern, m
384 ité purement doctrinale et révolutionnaire, sorte de Komintern, mais dépourvu de pouvoir économique4. Dans le domaine écon
385 évolutionnaire, sorte de Komintern, mais dépourvu de pouvoir économique4. Dans le domaine économique, nous revendiquons, p
386 part, et le travail indifférencié et parcellaire de l’autre. Ce qui se traduit par une sorte de corporatisme ou syndicali
387 laire de l’autre. Ce qui se traduit par une sorte de corporatisme ou syndicalisme — pôle décentralisateur — et par une ins
388 écentralisateur — et par une institution centrale de service industriel collectivisé, soumise à un organe de répartition,
389 vice industriel collectivisé, soumise à un organe de répartition, tout à fait distinct du pouvoir politique. Ainsi se trou
390 ion nécessaire, et assuré, en fonction cette fois d’ une mesure humaine, le minimum de vie matérielle qui permet à la perso
391 ction cette fois d’une mesure humaine, le minimum de vie matérielle qui permet à la personne de courir sa chance. Nous ne
392 inimum de vie matérielle qui permet à la personne de courir sa chance. Nous ne pouvons songer à développer ici ces thèmes
393 tactiques que nous envisageons pour les réaliser. Deux mots toutefois sur notre attitude révolutionnaire. Certains s’étonner
394 révolutionnaire. Certains s’étonneront peut-être de la voir si peu romantique. C’est qu’il sévit actuellement, parmi cert
395 qu’il sévit actuellement, parmi certains groupes d’ intellectuels, un véritable romantisme du chambardement, de l’émeute e
396 ctuels, un véritable romantisme du chambardement, de l’émeute et du sang versé. Contre lui, nous maintiendrons la primauté
397 versé. Contre lui, nous maintiendrons la primauté de la doctrine, avec tout ce que cela comporte, en apparence, de séchere
398 ne, avec tout ce que cela comporte, en apparence, de sécheresse technique. Nous savons que le romantisme du désordre prépa
399 rdre prépare simplement les dictatures policières de demain. Le romantisme révolutionnaire revêt une autre forme encore, n
400 tat d’esprit trop facilement héroïque et généreux de ceux qui nous disent : renoncez d’abord à tous les privilèges bourgeo
401 erons ! Certes, nous savons que le premier aspect de toute révolution est dans un renoncement. Mais pour que l’acte soit r
402 ions qui le traduisent en faits. Les aristocrates de la nuit du 4 août accomplissent un acte de renoncement aux privilèges
403 aduisent en faits. Les aristocrates de la nuit du 4 août accomplissent un acte de renoncement aux privilèges. Mais à leur
404 crates de la nuit du 4 août accomplissent un acte de renoncement aux privilèges. Mais à leurs côtés, se dressent des gens
405 mes ou presque en demandent. Seulement, il en est d’ injustifiés. Et c’est ce que nous voulons déterminer d’abord. On nous
406 lons déterminer d’abord. On nous a aussi reproché de n’être qu’un groupe d’intellectuels « bourgeois ». Comme ce reproche
407 . On nous a aussi reproché de n’être qu’un groupe d’ intellectuels « bourgeois ». Comme ce reproche nous vient des marxiste
408 nous vient des marxistes, nous nous contenterons de répondre par une citation de Lénine : La doctrine socialiste est née
409 us nous contenterons de répondre par une citation de Lénine : La doctrine socialiste est née des théories philosophiques,
410 doctrine sociale-démocrate surgit indépendamment de la croissance spontanée du mouvement ouvrier ; elle y fut le résultat
411 fut le résultat naturel et fatal du développement de la pensée chez les intellectuels.5 Peut-être ne serait-il pas inuti
412 eut-être ne serait-il pas inutile, pour conclure, de dégager clairement les thèses impliquées dans notre exposé. Voici don
413 exposé. Voici donc en quelques mots nos positions de combat : 1° « Sans théorie révolutionnaire, pas d’action révolutionna
414 i donc en quelques mots nos positions de combat :  « Sans théorie révolutionnaire, pas d’action révolutionnaire. On ne s
415 e combat : 1° « Sans théorie révolutionnaire, pas d’ action révolutionnaire. On ne saurait trop insister sur cette vérité,
416 our les formes les plus étroites du praticisme va de pair avec la propagande de l’opportunisme ». (Encore Lénine, 1902.) 2
417 oites du praticisme va de pair avec la propagande de l’opportunisme ». (Encore Lénine, 1902.) 2° Dans l’état présent des c
418 a propagande de l’opportunisme ». (Encore Lénine, 1902. ) 2° Dans l’état présent des choses, il n’y a pas d’ordre concevable s
419 gande de l’opportunisme ». (Encore Lénine, 1902.)  Dans l’état présent des choses, il n’y a pas d’ordre concevable sur l
420 ) 2° Dans l’état présent des choses, il n’y a pas d’ ordre concevable sur le plan capitaliste, au déterminisme duquel les s
421 déterminisme duquel les soviets n’échappent pas.  La dialectique historique ne peut que rendre compte du passé — mais s
422 é — mais seul l’acte créateur opère le changement de plan et permet d’instituer un ordre nouveau. 4° Cet acte créateur don
423 te créateur opère le changement de plan et permet d’ instituer un ordre nouveau. 4° Cet acte créateur dont nous faisons dép
424 t de plan et permet d’instituer un ordre nouveau.  Cet acte créateur dont nous faisons dépendre tout l’ordre nouveau, ce
425 ons dépendre tout l’ordre nouveau, cette « source d’ énergie » permanente de la révolution, c’est la personne humaine telle
426 re nouveau, cette « source d’énergie » permanente de la révolution, c’est la personne humaine telle que nous l’avons défin
427 personne humaine telle que nous l’avons définie.  Dans « l’Ordre nouveau », les institutions reproduisent à tous les de
428 t la tension qui définissent la personne en acte.  Ces institutions sont : — dans le domaine politique : la petite patri
429 : la petite patrie décentralisatrice et le centre de contrôle doctrinal et juridique ; — dans le domaine économique : les
430 dans le domaine économique : les syndicats libres de production et d’instruction professionnelle, d’une part, et de l’autr
431 conomique : les syndicats libres de production et d’ instruction professionnelle, d’une part, et de l’autre, le service pro
432 et d’instruction professionnelle, d’une part, et de l’autre, le service prolétarien collectif soumis directement à un cen
433 létarien collectif soumis directement à un centre de contrôle économique et statistique. 7° Ce régime doit entraîner par s
434 un centre de contrôle économique et statistique.  Ce régime doit entraîner par son jeu normal la disparition des cadres
435 îner par son jeu normal la disparition des cadres de l’État et du statut des classes, c’est-à-dire : l’élimination des fac
436 ’est-à-dire : l’élimination des facteurs décisifs de l’inflation, du chômage et de la guerre moderne économique et militai
437 s facteurs décisifs de l’inflation, du chômage et de la guerre moderne économique et militaire. 8° C’est au nom d’antagoni
438 et de la guerre moderne économique et militaire.  C’est au nom d’antagonismes naturels féconds et créateurs que nous vo
439 eurs que fait naître le capitalisme matérialiste.  Nous sommes avec le prolétariat, par-dessus la tête de ses vieux mene
440 us sommes avec le prolétariat, par-dessus la tête de ses vieux meneurs, contre la condition prolétarienne. Pour l’Ordre no
441 rc, René Dupuis, Jean Jardin, Claude Chevalley. 4. La seule réalité, mais indestructible — qui demeure à la Nation, une
442 ne existence culturelle. Des nations débarrassées de leurs États et de leurs frontières, on peut dire qu’elles seront univ
443 relle. Des nations débarrassées de leurs États et de leurs frontières, on peut dire qu’elles seront universelles, mais par
444 u de s’entrechoquer, elles devront se compléter. 5. Lénine : Que faire ? h. Rougemont Denis de, « Positions d’attaque p
445 er. 5. Lénine : Que faire ? h. Rougemont Denis de , « Positions d’attaque pour l’ordre nouveau », La Revue des vivants,
446 Que faire ? h. Rougemont Denis de, « Positions d’ attaque pour l’ordre nouveau », La Revue des vivants, Paris, décembre
447 nouveau », La Revue des vivants, Paris, décembre 1933, p. 1821-1827.
7 1933, Articles divers (1932-1935). Jeune Europe (4 décembre 1933)
448 Jeune Europe ( 4 décembre 1933)i Que le visage de l’Europe ait changé, depuis dix a
449 Jeune Europe (4 décembre 1933 )i Que le visage de l’Europe ait changé, depuis dix ans, plus qu’il
450 Jeune Europe (4 décembre 1933)i Que le visage de l’Europe ait changé, depuis dix ans, plus qu’il ne l’avait fait depui
451 i Que le visage de l’Europe ait changé, depuis dix ans, plus qu’il ne l’avait fait depuis Napoléon, c’est une évidence a
452 qui peut figurer d’ores et déjà dans les manuels d’ Histoire contemporaine. Les révolutions russe, italienne et allemande,
453 la chute des monarchies ont consacré l’avènement d’ une civilisation de vitesse, de machines et de masses, qui avait déjà
454 chies ont consacré l’avènement d’une civilisation de vitesse, de machines et de masses, qui avait déjà bouleversé les mœur
455 nsacré l’avènement d’une civilisation de vitesse, de machines et de masses, qui avait déjà bouleversé les mœurs au moment
456 ent d’une civilisation de vitesse, de machines et de masses, qui avait déjà bouleversé les mœurs au moment où éclata la gu
457 r parenté la plus profonde. Mais il y a entre ces trois « dictatures de la masse » une autre ressemblance, sans doute moins e
458 rofonde. Mais il y a entre ces trois « dictatures de la masse » une autre ressemblance, sans doute moins essentielle, tout
459 observateur sensible aux atmosphères. C’est l’air de parenté que donne, aux trois régimes, la prépondérance de la jeunesse
460 tmosphères. C’est l’air de parenté que donne, aux trois régimes, la prépondérance de la jeunesse, dans leurs cadres directeur
461 té que donne, aux trois régimes, la prépondérance de la jeunesse, dans leurs cadres directeurs aussi bien que dans leur al
462 r allure générale. Que signifie ce rajeunissement d’ une importante partie du continent ? Est-ce une opération artificielle
463 uellement en vogue ? Est-ce au contraire le signe d’ un renouveau organique, d’un afflux de sèves saines ? Ce visage étrang
464 e au contraire le signe d’un renouveau organique, d’ un afflux de sèves saines ? Ce visage étrange de l’Europe est-il celui
465 re le signe d’un renouveau organique, d’un afflux de sèves saines ? Ce visage étrange de l’Europe est-il celui d’un nouvea
466 , d’un afflux de sèves saines ? Ce visage étrange de l’Europe est-il celui d’un nouveau venu, ou bien y distingue-t-on déj
467 ines ? Ce visage étrange de l’Europe est-il celui d’ un nouveau venu, ou bien y distingue-t-on déjà, sous le fard, de vieil
468 enu, ou bien y distingue-t-on déjà, sous le fard, de vieilles rides bien connues ? À ces questions, l’ouvrage que René Dup
469 Alexandre Marc viennent de publier sous le titre de Jeune Europe 6 apporte une réponse d’autant plus intéressante qu’elle
470 viennent de publier sous le titre de Jeune Europe 6 apporte une réponse d’autant plus intéressante qu’elle est très signi
471 us le titre de Jeune Europe 6 apporte une réponse d’ autant plus intéressante qu’elle est très significative du nouvel état
472 le est très significative du nouvel état d’esprit de la jeunesse française. En effet, tandis qu’il nous venait d’Allemagne
473 sse française. En effet, tandis qu’il nous venait d’ Allemagne et de Russie plusieurs livres fameux proclamant la « mission
474 En effet, tandis qu’il nous venait d’Allemagne et de Russie plusieurs livres fameux proclamant la « mission de la jeune gé
475 e plusieurs livres fameux proclamant la « mission de la jeune génération », la France jusqu’ici s’était bornée à les tradu
476 trop bien, aux yeux de l’étranger, la réputation de « statisme » que l’on veut faire à la France d’après-guerre. Nos deux
477 n de « statisme » que l’on veut faire à la France d’ après-guerre. Nos deux publicistes appartiennent à la génération qui a
478 e l’on veut faire à la France d’après-guerre. Nos deux publicistes appartiennent à la génération qui atteint la trentaine et
479 e nouveau ou Esprit . Ils ont voulu faire œuvre d’ information d’abord mais aussi de critique constructive, et ils s’expl
480 oulu faire œuvre d’information d’abord mais aussi de critique constructive, et ils s’expliquent très franchement là-dessus
481 doctrine, disons qu’ils reprochent avant tout aux trois révolutions établies d’avoir « prématurément » bouleversé un ordre so
482 rochent avant tout aux trois révolutions établies d’ avoir « prématurément » bouleversé un ordre social, qu’elles n’étaient
483 e social, qu’elles n’étaient pas encore en mesure de rénover radicalement. Mal préparées, dans la fièvre et le désespoir d
484 nt. Mal préparées, dans la fièvre et le désespoir de situations économiques qui ne permettaient pas d’élaborer avec la luc
485 de situations économiques qui ne permettaient pas d’ élaborer avec la lucidité nécessaire des solutions vraiment neuves et
486 Discipline se trouvent ainsi élevés à la dignité de fins en soi, d’absolus, au lieu de n’être considérés que comme des mo
487 rouvent ainsi élevés à la dignité de fins en soi, d’ absolus, au lieu de n’être considérés que comme des moyens ». Et c’est
488 venait de renverser. Provisoirement, elle accepte de consacrer son enthousiasme aux tâches de reconstruction qui s’imposen
489 accepte de consacrer son enthousiasme aux tâches de reconstruction qui s’imposent. La popularité du plan quinquennal par
490 gré les sacrifices qu’on lui demande — ou à cause d’ eux — ne sauraient être mises en doute. Mais qu’adviendra-t-il, le jou
491 ’apercevront que les régimes qu’ils servent, loin d’ avoir créé un ordre nouveau, ont bien plutôt consolidé les pires tyran
492 es tyrannies matérielles, et consacré la primauté de l’économie, la primauté de l’inhumain sur les personnes ? L’État, le
493 t consacré la primauté de l’économie, la primauté de l’inhumain sur les personnes ? L’État, le standard, l’industrialisati
494 des » qui reparaissent et qui déjà, font grimacer d’ une grimace fâcheusement américaine, le visage rajeuni de l’Europe. En
495 rimace fâcheusement américaine, le visage rajeuni de l’Europe. En vérité, et c’est une des observations capitales de nos a
496 n vérité, et c’est une des observations capitales de nos auteurs, les jeunesses soviétique et fasciste sont bien moins rév
497 i des jeunes bourgeois, qui s’accommode fort bien d’ une « rouspétance », devenue traditionnelle, contre les pouvoirs et le
498 e total et… enthousiaste ! Une nouvelle idolâtrie de l’État, qui réprime toute fantaisie personnelle, toute recherche orig
499 lle, toute recherche originale, toute possibilité de dépassement, tout ce qui fonde la dignité proprement humaine. Où est
500 roprement humaine. Où est le remède ? Les auteurs de Jeune Europe n’hésitent pas à le voir dans l’esprit libertaire et « p
501 oir dans l’esprit libertaire et « personnaliste » de la France, tel que les jeunes groupes que nous avons nommés essaient,
502 pes que nous avons nommés essaient, par ailleurs, de le réveiller. À la jeunesse française, à la jeunesse anglaise aussi,
503 jeunesse française, à la jeunesse anglaise aussi, d’ édifier maintenant, dans le calme et l’audace spirituelle, un ordre qu
504 calme et l’audace spirituelle, un ordre qui fasse de l’« homme », et non plus de l’État ou de l’Argent, son but suprême. S
505 e, un ordre qui fasse de l’« homme », et non plus de l’État ou de l’Argent, son but suprême. Si nous avons insisté sur la
506 ui fasse de l’« homme », et non plus de l’État ou de l’Argent, son but suprême. Si nous avons insisté sur la partie critiq
507 ême. Si nous avons insisté sur la partie critique de cet ouvrage, c’est que les conclusions constructives peuvent sans pei
508 Dupuis et Alexandre Marc n’ont pas écrit un livre de doctrine. S’adressant au grand public avec autant de précision que po
509 doctrine. S’adressant au grand public avec autant de précision que pouvait en permettre un sujet aussi vaste, ils ont réus
510 à brosser le panorama habilement suggestif, plein de vie et de pathétique, d’une époque qui a besoin, plus que de toute au
511 le panorama habilement suggestif, plein de vie et de pathétique, d’une époque qui a besoin, plus que de toute autre chose,
512 ilement suggestif, plein de vie et de pathétique, d’ une époque qui a besoin, plus que de toute autre chose, de critiques l
513 e pathétique, d’une époque qui a besoin, plus que de toute autre chose, de critiques lucides. 6. Un volume chez Plon, éd
514 oque qui a besoin, plus que de toute autre chose, de critiques lucides. 6. Un volume chez Plon, éditeur. i. Rougemont
515 que de toute autre chose, de critiques lucides. 6. Un volume chez Plon, éditeur. i. Rougemont Denis de, « [Compte rend
516 n volume chez Plon, éditeur. i. Rougemont Denis de , « [Compte rendu] Jeune Europe », Le Moment, Genève, 4 décembre 1933,
517 [Compte rendu] Jeune Europe », Le Moment, Genève, 4 décembre 1933, p. 5.
518 du] Jeune Europe », Le Moment, Genève, 4 décembre 1933, p. 5.
8 1934, Articles divers (1932-1935). Carl Koch, Søren Kierkegaard (1934)
519 Carl Koch, Søren Kierkegaard ( 1934 )l Je serais bien en peine de faire l’éloge de ce livre. Parfois, j
520 en Kierkegaard (1934)l Je serais bien en peine de faire l’éloge de ce livre. Parfois, je le voudrais tout autre. Tel qu
521 934)l Je serais bien en peine de faire l’éloge de ce livre. Parfois, je le voudrais tout autre. Tel qu’il est cependant
522 ch s’est inspiré surtout des Stades sur le chemin de la vie, c’est-à-dire d’un ouvrage qui est à la fois le plus paradoxal
523 des Stades sur le chemin de la vie, c’est-à-dire d’ un ouvrage qui est à la fois le plus paradoxal, le plus autobiographiq
524 l, le plus autobiographique et le plus artificiel de tous les ouvrages de Kierkegaard. Et il en a tiré la monographie la p
525 phique et le plus artificiel de tous les ouvrages de Kierkegaard. Et il en a tiré la monographie la plus logique, la plus
526 a plus touchante qu’un honnête homme pût espérer. De ce mélange d’humour et d’angoisse insondable, qui nous bouleverse à l
527 te qu’un honnête homme pût espérer. De ce mélange d’ humour et d’angoisse insondable, qui nous bouleverse à la lecture des
528 nête homme pût espérer. De ce mélange d’humour et d’ angoisse insondable, qui nous bouleverse à la lecture des Stades, on v
529 x Victor Erémita symbolise la morale du jeune fou de l’Ecclésiaste : in vino veritas ! L’assesseur Wilhem, c’est la sagess
530 appuyée sur la religion. Et le Jeune Homme perdu d’ inquiétude, qui ne découvre sa joie que dans le risque extrême de la f
531 ui ne découvre sa joie que dans le risque extrême de la foi, c’est le chrétien tel que le veut Kierkegaard. Je soupçonne u
532 e veut Kierkegaard. Je soupçonne un peu Carl Koch d’ intelligence avec l’assesseur Wilhelm. Mais voilà justement ce qu’il n
533 tement ce qu’il nous faut. Du personnage complexe de Kierkegaard, on nous a présenté jusqu’ici deux aspects seulement, et
534 lexe de Kierkegaard, on nous a présenté jusqu’ici deux aspects seulement, et les plus propres à créer des malentendus : celu
535 er d’abord. Un chrétien peu rassurant, certes, et d’ une trempe exceptionnelle ; mais non tant qu’il ne puisse « édifier »
536 non tant qu’il ne puisse « édifier » — pour user d’ un vocable auquel il sut rendre un sens énergique — le croyant le moin
537 le moins fait aux mystères dialectiques. Le livre de Koch est la démonstration de l’emprise que peut exercer Kierkegaard s
538 alectiques. Le livre de Koch est la démonstration de l’emprise que peut exercer Kierkegaard sur un chrétien sincère, peu s
539 Kierkegaard sur un chrétien sincère, peu suspect de complaisance pour les subtilités du « Séducteur », et qui n’a pas la
540 ’a pas la tête philosophique. J’ai peut-être tort de penser qu’on aurait pu s’y prendre autrement. Après tout, il ne faut
541 uction systématique et qui épuise tous les thèmes de son œuvre. Kierkegaard est un événement. Voici un homme qui vient nou
542 remué. On le croira sans peine : il n’a pas l’air d’ avoir pu inventer ce qu’il raconte. Cela donne envie d’aller voir. Or,
543 ir pu inventer ce qu’il raconte. Cela donne envie d’ aller voir. Or, je tiens qu’il n’y a rien de plus urgent pour nous que
544 ens qu’il n’y a rien de plus urgent pour nous que d’ aller voir ce qui se passe dans l’œuvre du Danois prophétique, ressusc
545 suscité par l’angoisse moderne. Le mérite décisif de ce livre, c’est que peut-être il fera faite la moue aux spécialistes
546 peut-être il fera faite la moue aux spécialistes de l’histoire des systèmes, aux amateurs d’élégances formelles, mais qu’
547 ialistes de l’histoire des systèmes, aux amateurs d’ élégances formelles, mais qu’il saura certainement émouvoir ceux qui c
548 cte ! », répète inlassablement Kierkegaard. C’est de toi, lecteur, qu’il s’agit, et non pas d’un auteur nouveau. Koch n’a
549 . C’est de toi, lecteur, qu’il s’agit, et non pas d’ un auteur nouveau. Koch n’a pas simplifié ce qui n’est pas simple chez
550 la perspective hors de laquelle il est impossible de rien comprendre à Kierkegaard — j’entends la perspective chrétienne,
551 n nous propose au dernier chapitre. Prenons garde de laisser s’instituer ici un nouveau malentendu, d’autant plus grave qu
552 de laisser s’instituer ici un nouveau malentendu, d’ autant plus grave qu’il porterait cette fois sut le centre même de l’œ
553 ave qu’il porterait cette fois sut le centre même de l’œuvre, et non plus sur les avatars de sa présentation en France. Ca
554 ntre même de l’œuvre, et non plus sur les avatars de sa présentation en France. Carl Koch reproche à Kierkegaard ce qu’il
555 arl Koch reproche à Kierkegaard ce qu’il baptise, d’ un terme impressionnant, son ascétisme antivital. Cet ascétisme serait
556 ital. Cet ascétisme serait la défaillance secrète d’ une pensée par ailleurs authentiquement chrétienne. Et cette défaillan
557 oi Kierkegaard ne devint pas lui-même le « témoin de la vérité » qu’il annonçait, mais resta simplement « un poète ». Doub
558 croire. C’est en vain qu’il s’efforce tardivement d’ en limiter la portée. La thèse extrême8 de Kierkegaard est si peu sépa
559 ivement d’en limiter la portée. La thèse extrême8 de Kierkegaard est si peu séparable de l’ensemble de ses conceptions, qu
560 hèse extrême8 de Kierkegaard est si peu séparable de l’ensemble de ses conceptions, qu’en vérité, celui qui la rejette, re
561 de Kierkegaard est si peu séparable de l’ensemble de ses conceptions, qu’en vérité, celui qui la rejette, rejette aussi sa
562 té, celui qui la rejette, rejette aussi sa raison d’ être et sa vocation prophétique. Il existe, dira Karl Barth, dont la t
563 e, dira Karl Barth, dont la théologie procède ici de Kierkegaard, « une différence qualitative infinie » entre Dieu et l’h
564 litative infinie » entre Dieu et l’homme. Le tout de l’homme est négation de Dieu. C’est pourquoi l’homme n’arrive à Dieu
565 Dieu et l’homme. Le tout de l’homme est négation de Dieu. C’est pourquoi l’homme n’arrive à Dieu et à la Vie qu’en mouran
566 à soi-même. Periissem nisi periissem ! La devise de Kierkegaard fait écho à ce cri de Thérèse d’Avila : « Je meurs de ne
567 sem ! La devise de Kierkegaard fait écho à ce cri de Thérèse d’Avila : « Je meurs de ne pas mourir. » Qu’un humanisme reli
568 ait écho à ce cri de Thérèse d’Avila : « Je meurs de ne pas mourir. » Qu’un humanisme religieux, qui trop souvent exprime
569 ux, qui trop souvent exprime la croyance courante de bien des églises modernes, vienne maintenant qualifier d’ascétisme la
570 des églises modernes, vienne maintenant qualifier d’ ascétisme la doctrine de la mort au monde et à soi-même, bien plus, qu
571 enne maintenant qualifier d’ascétisme la doctrine de la mort au monde et à soi-même, bien plus, qu’il la déclare antichrét
572 rien que l’on ne sût déjà : à savoir que le sens de la vérité est en train d’abdiquer parmi nous devant le culte de la vi
573 st en train d’abdiquer parmi nous devant le culte de la vie. « Le christianisme tel que Kierkegaard le représentait, ne pe
574 Kierkegaard en tant que chrétien sait que la vie de l’homme est au péché. Il sait aussi que le contraire du péché « ce n’
575 u, mais la foi ». C’est une étrange confusion que de baptiser ascétisme une attitude qui se fonde dans la foi. (Schopenhau
576 r sa perte. Mais que vient faite ici cette ardeur de durer, de penser, de trouver des raisons ? Ne sent-on pas qu’elle est
577 . Mais que vient faite ici cette ardeur de durer, de penser, de trouver des raisons ? Ne sent-on pas qu’elle est trop tièd
578 vient faite ici cette ardeur de durer, de penser, de trouver des raisons ? Ne sent-on pas qu’elle est trop tiède, et propr
579 ne au terme extrême : car « la plus haute passion de la pensée, c’est de découvrir quelque chose qu’elle ne puisse pas pen
580 : car « la plus haute passion de la pensée, c’est de découvrir quelque chose qu’elle ne puisse pas penser ». Il est curieu
581 ieux que les esprits moyens reprochent aux grands de mépriser l’esprit. Curieux aussi de voir avec quelle facilité des inc
582 nt aux grands de mépriser l’esprit. Curieux aussi de voir avec quelle facilité des incroyants ont fait grief à Kierkegaard
583 ilité des incroyants ont fait grief à Kierkegaard de n’avoir pas incarné sa doctrine. Mais quelle était son exigence ? Nos
584 que nos désirs sont menteurs. N’est pas « témoin de la vérité » qui veut. Ce n’est pas là un choix de l’homme. Kierkegaar
585 de la vérité » qui veut. Ce n’est pas là un choix de l’homme. Kierkegaard a choisi d’être « un poète et un penseur particu
586 pas là un choix de l’homme. Kierkegaard a choisi d’ être « un poète et un penseur particulier ». Mais ce poète, ce penseur
587 enseur, dont on peut dire qu’il mourut en martyr9 d’ avoir défendu contre tous l’impossibilité humaine du témoignage, — n’a
588 — n’a-t-il point, par sa mort justement, témoigné de la vérité ? 7. Tout cela, bien entendu, n’est qu’apparences, psycho
589 par sa mort justement, témoigné de la vérité ? 7. Tout cela, bien entendu, n’est qu’apparences, psychologie. Le seul fa
590 est la foi qui soutient tout. Mais peu l’ont vu. 8. « Le christianisme du Nouveau Testament n’existe pas », voir Conclusi
591 uveau Testament n’existe pas », voir Conclusion. 9. Dans le livre de Georges Brandès : Søren Kierkegaard, ein literarisch
592 ’existe pas », voir Conclusion. 9. Dans le livre de Georges Brandès : Søren Kierkegaard, ein literarisches Charakterbild
593 egaard, ein literarisches Charakterbild (Leipzig, 1879 ) on trouve citées les notes consignées par l’interne de service dans
594 trouve citées les notes consignées par l’interne de service dans le journal de l’hôpital Frédérik où Kierkegaard passa se
595 nsignées par l’interne de service dans le journal de l’hôpital Frédérik où Kierkegaard passa ses derniers jours : « Il tie
596 e ; sa mort serait nécessaire à l’accomplissement de la tâche à laquelle il a consacré toute sa force intellectuelle et to
597 , pense-t-il, la victoire. » l. Rougemont Denis de , Koch Carl, « [Préface] Carl Koch, Søren Kierkegaard  », dans Søren K
598 ns Søren Kierkegaard, Paris, Édition « Je sers », 1934, p. 7-13.
9 1934, Articles divers (1932-1935). « Pour qui écrivez-vous ? » [Réponse à une enquête] (janvier-février 1934)
599 vous ? » [Réponse à une enquête] (janvier-février 1934 )j k J’écris à ceux qui ont des oreilles pour entendre, amis que ma
600 che, pauvres hommes, pauvres impuissants, restant de la Colère de Dieu, aussi de sa miséricorde. Il n’y a pas de communion
601 hommes, pauvres impuissants, restant de la Colère de Dieu, aussi de sa miséricorde. Il n’y a pas de communion humaine hors
602 impuissants, restant de la Colère de Dieu, aussi de sa miséricorde. Il n’y a pas de communion humaine hors l’unanime atte
603 re de Dieu, aussi de sa miséricorde. Il n’y a pas de communion humaine hors l’unanime attente trébuchante, hors la Promess
604 s pas ce que je puis. Je ne sais pas pour combien d’ hommes, ni pour quels hommes j’aurai pu être « le prochain » (Luc 10.
605 quels hommes j’aurai pu être « le prochain » (Luc 10. 36/37), — le prochain de ces misérables qui vivent au milieu des brig
606 s hommes j’aurai pu être « le prochain » (Luc 10. 36 /37), — le prochain de ces misérables qui vivent au milieu des brigand
607 ommes j’aurai pu être « le prochain » (Luc 10. 36/ 37 ), — le prochain de ces misérables qui vivent au milieu des brigands,
608 re « le prochain » (Luc 10. 36/37), — le prochain de ces misérables qui vivent au milieu des brigands, victimes et complic
609 es fascistes ces dernières semaines dans les rues de Paris. À part cela, M. de Rougemont, malgré ses appels à Luc, n’a pas
610 n’a pas répondu à notre question, il fait métier d’ être incapable de répondre aux questions. Aussi quittant le ton des pr
611 à notre question, il fait métier d’être incapable de répondre aux questions. Aussi quittant le ton des prophètes ajoute-t-
612 s qui posent des questions un petit post-scriptum d’ une atroce perfidie : P.-S. On voudrait bien savoir pour quelle espèce
613 P.-S. On voudrait bien savoir pour quelle espèce d’ hommes on écrit, en fait, mais il faudrait des statistiques difficiles
614 iques difficiles à établir. Par exemple : combien de petits-bourgeois, combien de bourgeois, combien de paysans, combien d
615 ar exemple : combien de petits-bourgeois, combien de bourgeois, combien de paysans, combien d’intellectuels parmi les lect
616 e petits-bourgeois, combien de bourgeois, combien de paysans, combien d’intellectuels parmi les lecteurs de Commune ? j.
617 combien de bourgeois, combien de paysans, combien d’ intellectuels parmi les lecteurs de Commune ? j. Rougemont Denis de
618 ysans, combien d’intellectuels parmi les lecteurs de Commune ? j. Rougemont Denis de, « Pour qui écrivez-vous ? », Comm
619 i les lecteurs de Commune ? j. Rougemont Denis de , « Pour qui écrivez-vous ? », Commune, Paris, janvier–février 1934, p
620 écrivez-vous ? », Commune, Paris, janvier–février 1934, p. 571-572. k. Le texte de Rougemont est entrecoupé d’un commentaire
621 571-572. k. Le texte de Rougemont est entrecoupé d’ un commentaire de la rédaction de Commune.
622 exte de Rougemont est entrecoupé d’un commentaire de la rédaction de Commune.
623 t est entrecoupé d’un commentaire de la rédaction de Commune.
10 1934, Articles divers (1932-1935). La Révolution nécessaire, par Arnaud Dandieu et Robert Aron (juin 1934)
624 cessaire, par Arnaud Dandieu et Robert Aron (juin 1934 )m Au cours d’une conversation, cet été, Nicolas Berdiaev faisait o
625 d Dandieu et Robert Aron (juin 1934)m Au cours d’ une conversation, cet été, Nicolas Berdiaev faisait observer que notre
626 lèmes économiques », comme on dit, ne possède pas d’ économistes. Il entendait par là, bien entendu, des créateurs de valeu
627 Il entendait par là, bien entendu, des créateurs de valeurs neuves, ou même peut-être simplement, des hommes qui dominent
628 du moins, sa dernière œuvre. Aussi, les éléments d’ une suite à cet ouvrage capital, suite qui s’intitulera Dictature de l
629 ouvrage capital, suite qui s’intitulera Dictature de la liberté, et que Robert Aron va mener à son termen. Telle qu’il nou
630 son termen. Telle qu’il nous l’a laissée, l’œuvre d’ Arnaud Dandieu apporte non seulement des idées neuves — une nouvelle p
631 rt importantes. Indiquons simplement, ici, l’idée de ce service industriel, destiné selon les précisions de Dandieu, à pro
632 service industriel, destiné selon les précisions de Dandieu, à provoquer la suppression de l’inhumaine « condition prolét
633 précisions de Dandieu, à provoquer la suppression de l’inhumaine « condition prolétarienne ». Il est bon de noter que cett
634 inhumaine « condition prolétarienne ». Il est bon de noter que cette conception dépasse les rêveries marxistes dans leur d
635 dépasse les rêveries marxistes dans leur domaine de prédilection. Mais voilà qui est plus important : elle se révèle immé
636 e se révèle immédiatement réalisable. Les travaux d’ un groupe d’ingénieurs occupés depuis quelques mots à la chiffrer, à l
637 immédiatement réalisable. Les travaux d’un groupe d’ ingénieurs occupés depuis quelques mots à la chiffrer, à la traduire e
638 é la justesse, découvert la fécondité surprenante de cette vue d’origine purement doctrinale. Bel exemple du pouvoir des p
639 , découvert la fécondité surprenante de cette vue d’ origine purement doctrinale. Bel exemple du pouvoir des philosophes. E
640 e, nos professeurs idéalistes et tous nos prêtres de l’insoluble. Encore faut-il que les hommes de ce temps conservent dan
641 res de l’insoluble. Encore faut-il que les hommes de ce temps conservent dans leur cœur la volonté d’être hommes, et sache
642 de ce temps conservent dans leur cœur la volonté d’ être hommes, et sachent s’emparer des puissances libératrices qu’on le
643 que ne font pas les brigadiers et les embrigadés de toute farine que nous voyons parader en Europe devant ces dieux que l
644 és à la moderne, ces vieilles tyrannies importées d’ un Orient où l’on savait au moins, même en les adorant, qu’elles se no
645 e en les adorant, qu’elles se nourrissent du sang de l’homme. On pourrait montrer facilement, à propos de maint autre prob
646 urs positions philosophiques et leurs conclusions d’ ordre politique et social. Ces conclusions ne manqueront pas d’impress
647 ique et social. Ces conclusions ne manqueront pas d’ impressionner certain public au détriment des principes dont elles pro
648 hui le théoricien est peut-être la juste punition d’ une intelligentsia dont toute la « distinction » consiste à séparer ja
649 nction » consiste à séparer jalousement la pensée de l’action, du risque et de l’engagement personnel, quitte à se lamente
650 r jalousement la pensée de l’action, du risque et de l’engagement personnel, quitte à se lamenter sur le monde tel qu’il v
651 t « réaliste » qui trompe sur la véritable nature de la pensée, et sur ses droits. Sans théorie révolutionnaire, pas d’ac
652 ur ses droits. Sans théorie révolutionnaire, pas d’ action révolutionnaire, écrivait Lénine dans Que faire ? On ne saurait
653 our les formes les plus étroites du praticisme va de pair avec la propagande de l’opportunisme. C’est pourquoi, sans voul
654 oites du praticisme va de pair avec la propagande de l’opportunisme. C’est pourquoi, sans vouloir en rien sous-estimer l’
655 yse qu’Aron et Dandieu nous proposent des notions d’ échange10 et de travail, nous voudrions surtout insister sur la nouvea
656 Dandieu nous proposent des notions d’échange10 et de travail, nous voudrions surtout insister sur la nouveauté d’un chapit
657 nous voudrions surtout insister sur la nouveauté d’ un chapitre de doctrine tel que « Esprit et Révolution », et sur l’Esq
658 s surtout insister sur la nouveauté d’un chapitre de doctrine tel que « Esprit et Révolution », et sur l’Esquisse d’une th
659 l que « Esprit et Révolution », et sur l’Esquisse d’ une théorie générale de la Révolution qui ouvre la seconde partie du l
660 ution », et sur l’Esquisse d’une théorie générale de la Révolution qui ouvre la seconde partie du livre. Esprit et Révolu
661 des idées en sont arrivés à un tel point que les deux mots ont l’air bien souvent de s’opposer. À force de considérer d’une
662 el point que les deux mots ont l’air bien souvent de s’opposer. À force de considérer d’une part qu’il n’est d’autre révol
663 ser. À force de considérer d’une part qu’il n’est d’ autre révolution que la révolution matérialiste, à force d’autre part,
664 la révolution matérialiste, à force d’autre part, de faire sur l’esprit le contresens habituel qui le réduit à être une fa
665 riliser l’un et l’autre, en privant la révolution de son ressort psychique et en privant l’esprit de son aboutissement néc
666 n de son ressort psychique et en privant l’esprit de son aboutissement nécessaire. L’esprit, comme la révolution, s’exprim
667 xprime par la violence : ce n’est pas une faculté d’ usage interne, qui mène à l’intérieur des cadres de la pensée ses opér
668 ’usage interne, qui mène à l’intérieur des cadres de la pensée ses opérations solitaires. C’est essentiellement la faculté
669 ivre, attaquer et étendre son pouvoir, lui permet de rallier toutes ses forces psychologiques ou physiques, dans un souci
670 forces psychologiques ou physiques, dans un souci de conservation et d’expansion. » Ce langage est clair. Seuls les « pet
671 es ou physiques, dans un souci de conservation et d’ expansion. » Ce langage est clair. Seuls les « petits purs » jugeront
672 its purs » jugeront sans doute utile et astucieux de feindre d’y voir un « spiritualisme » dont leur matérialisme n’est qu
673 jugeront sans doute utile et astucieux de feindre d’ y voir un « spiritualisme » dont leur matérialisme n’est que l’emprein
674 on conformistes. (Les journalistes bien-pensants, de L’Aube au Figaro , les en félicitent gravement.) Il faut rendre à Da
675 jamais été son fait, mais bien celui, intéressé, de certains de ses adversaires, de certains de ses louangeurs. L’esprit
676 son fait, mais bien celui, intéressé, de certains de ses adversaires, de certains de ses louangeurs. L’esprit ne saurait d
677 celui, intéressé, de certains de ses adversaires, de certains de ses louangeurs. L’esprit ne saurait désigner que la total
678 essé, de certains de ses adversaires, de certains de ses louangeurs. L’esprit ne saurait désigner que la totalité créatric
679 rit ne saurait désigner que la totalité créatrice de l’homme, corps et intelligence, indissolublement, en acte. La séparat
680 issolublement, en acte. La séparation cartésienne de l’esprit et du corps, la divinisation hégélienne de l’esprit pur, son
681 l’esprit et du corps, la divinisation hégélienne de l’esprit pur, sont en réalité à l’origine même du désordre actuelleme
682 Pour en découvrir la logique, il suffit pourtant d’ étudier la marche des révolutions bourgeoise et prolétarienne qui inst
683 uisse en décèle avec rigueur le vice fondamental, d’ essence rationaliste. Pourquoi les révolutions aboutissent-elles à des
684 lles à des dictatures, c’est-à-dire à la négation de leur élan originel, an-archique, antiétatiste. Parce qu’elles reposen
685 saut révolutionnaire. « En réalité, la dictature de transition qui enterre toutes les revendications en promettant la lun
686 rvir qu’à masquer sur le terrain pratique l’échec d’ une révolution qui ne sait pas où elle va. » Cartésienne ou hégélienne
687 mpte que des données antérieures à tout acte, non de l’acte lui-même. Au moment de sauter, elles hésitent et reculent. Ell
688 et reculent. Elles tombent alors dans l’illusion d’ une synthèse qu’elles veulent croire transitive, conciliant les contra
689 contradictions réelles sur le plan tout abstrait de l’étatisme, au lieu de les laisser se développer jusqu’à provoquer le
690 ser se développer jusqu’à provoquer le changement de plan, qui seul constituerait la Révolution véritable. Contre cette il
691 ble. Contre cette illusion rationaliste-idéaliste de la synthèse, qui justifie en philosophie le monisme, en politique les
692 gumentation que Proudhon d’une part, et Bakounine de l’autre, opposaient à Karl Marx en son temps. J’ai souligné d’ailleur
693 é, à vrai dire surprenante, des thèses politiques de Proudhon, et de celles, philosophiques, de Kierkegaard, vis-à-vis de
694 urprenante, des thèses politiques de Proudhon, et de celles, philosophiques, de Kierkegaard, vis-à-vis de la dialectique h
695 tiques de Proudhon, et de celles, philosophiques, de Kierkegaard, vis-à-vis de la dialectique hégélienne. Cette opposition
696 paraît la plus profonde et la plus significative de toutes celles qui aient occupé jusqu’à présent les philosophes. Tous
697 t-elle, une fois de plus, s’endormir dans le rêve d’ un « troisième terme » dont nous connaissons désormais le monstrueux v
698 violence extérieure mesure, simplement, un défaut de préparation doctrinale, — ce mot devant être entendu, répétons-le, da
699 on la plus littéralement « actuelle ». L’Esquisse d’ une théorie générale de la Révolution est un effort pour retrouver le
700 t « actuelle ». L’Esquisse d’une théorie générale de la Révolution est un effort pour retrouver le contenu concret et préc
701 trouver le contenu concret et précis du grand mot de révolution dont abusent aujourd’hui, à l’envi, les anarchistes petits
702 ée effective, créatrice, c’est bien cette faculté de libérer l’être des mots. Cessons d’épiloguer sur les vieilles armures
703 cette faculté de libérer l’être des mots. Cessons d’ épiloguer sur les vieilles armures, et recherchons plutôt les conflits
704 ionnaire. Ce n’est point par hasard qu’on tentait de nous la réduire à cette description résignée des altérations du langa
705 drais pas clore ces quelques notes, qui sont loin d’ épuiser la revue des principaux thèmes de l’œuvre12, sans soulever deu
706 ont loin d’épuiser la revue des principaux thèmes de l’œuvre12, sans soulever deux objections que Ramon Fernandez faisait
707 des principaux thèmes de l’œuvre12, sans soulever deux objections que Ramon Fernandez faisait récemment à ces auteurs13. La
708 à ces auteurs13. La première porte sur la notion de la personne, évidemment centrale pour la construction de Dandieu : « 
709 ersonne, évidemment centrale pour la construction de Dandieu : « Une personne est un homme qui unifie les diverses parties
710 onne est un homme qui unifie les diverses parties de lui-même à l’intérieur de lui-même », écrit Fernandez. Il en déduit n
711 trictement sociale ». Et voici détendu le ressort de la Révolution nécessaire. Mais qu’est-ce que cette définition, sinon
712 ement le fascisme, et qui s’accommode à merveille d’ un régime dictatorial ? La doctrine de l’Ordre nouveau définit une per
713 à merveille d’un régime dictatorial ? La doctrine de l’Ordre nouveau définit une personne qui n’a rien à voir avec cet ind
714 . Une personne qui n’est pas plus l’homme naturel de Rousseau, comme le suppose Fernandez, que l’homme intérieur de l’idéa
715 comme le suppose Fernandez, que l’homme intérieur de l’idéalisme, puisqu’elle est à la fois conquête et rencontre, engagem
716 personne qui peut être définie comme le prochain de l’Évangile. La seconde objection concerne l’efficacité probable des d
717 tion concerne l’efficacité probable des doctrines de la Révolution nécessaire. Fernandez ne croit pas à l’existence concrè
718 . Fernandez ne croit pas à l’existence concrète14 de la personne telle que nous la définissons. Elle n’est pour lui qu’un
719 ui qu’un mythe, dont il met en doute la puissance de soulèvement. « On comprend qu’un bourgeois risque sa peau pour la sau
720 e il mourrait, dit-on, ne peut être qu’un symbole de son argent.) Mais ce que je sais, c’est que l’homme tout court, ou mê
721 Celle que l’Ordre nouveau propose à notre besoin de sacrifice, c’est la qualité d’homme par excellence, la qualité créatr
722 ose à notre besoin de sacrifice, c’est la qualité d’ homme par excellence, la qualité créatrice de la personne. Je n’en voi
723 lité d’homme par excellence, la qualité créatrice de la personne. Je n’en vois pas de plus haute dans notre ordre, ni de p
724 de plus haute dans notre ordre, ni de plus digne de conquête. La question reste, évidemment, de savoir combien, parmi nou
725 digne de conquête. La question reste, évidemment, de savoir combien, parmi nous, tiennent encore à être des hommes. 10.
726 parmi nous, tiennent encore à être des hommes. 10. Il faut même noter que le chapitre intitulé Échange et Crédit bouleve
727 la question — et en passant, l’un des fondements de la théorie économique de Marx — en s’appuyant sur une documentation d
728 ant, l’un des fondements de la théorie économique de Marx — en s’appuyant sur une documentation dont la formule même est u
729 ntation dont la formule même est une trouvaille. 11. Et au groupe de l’Ordre nouveau, le seul qui se soit exprimé sur ce p
730 ormule même est une trouvaille. 11. Et au groupe de l’Ordre nouveau, le seul qui se soit exprimé sur ce point avec nettet
731 exprimé sur ce point avec netteté (Cf. le numéro 3 de sa revue). 12. et qui surtout ne rendent pas justice au style de
732 xprimé sur ce point avec netteté (Cf. le numéro 3 de sa revue). 12. et qui surtout ne rendent pas justice au style de la
733 oint avec netteté (Cf. le numéro 3 de sa revue). 12. et qui surtout ne rendent pas justice au style de la pensée, plus enc
734 2. et qui surtout ne rendent pas justice au style de la pensée, plus encore que de l’écriture, d’Aron et Dandieu. Il faudr
735 as justice au style de la pensée, plus encore que de l’écriture, d’Aron et Dandieu. Il faudrait pouvoir citer ici la page
736 tyle de la pensée, plus encore que de l’écriture, d’ Aron et Dandieu. Il faudrait pouvoir citer ici la page finale que Dand
737 uvoir citer ici la page finale que Dandieu ajouta de sa main, sur épreuves, quelques jours avant sa mort. Aussi telle page
738 mort. Aussi telle page sur Kreuger, ou sur le but de la révolution, qui atteignent à la grandeur à force de précision et d
739 atteignent à la grandeur à force de précision et de vigueur spirituelle, au mépris de toute rhétorique. 13. « La Révolut
740 de précision et de vigueur spirituelle, au mépris de toute rhétorique. 13. « La Révolution est-elle nécessaire ? », NRF d
741 ueur spirituelle, au mépris de toute rhétorique. 13. « La Révolution est-elle nécessaire ? », NRF de janvier 1934. L’artic
742 13. « La Révolution est-elle nécessaire ? », NRF de janvier 1934. L’article est d’ailleurs sympathique. Il a surtout le g
743 évolution est-elle nécessaire ? », NRF de janvier 1934. L’article est d’ailleurs sympathique. Il a surtout le grand mérite d’
744 illeurs sympathique. Il a surtout le grand mérite d’ aller droit aux problèmes réels que pose ce livre, sur le plan philoso
745 ls que pose ce livre, sur le plan philosophique. 14. Mais le concret, c’est l’acte justement ! et non pas un donné « objec
746 n pas un donné « objectif ». m. Rougemont Denis de , « [Compte rendu] Arnaud Dandieu et Robert Aron, La Révolution nécess
747 on nécessaire  », Cahiers du Sud, Marseille, juin 1934, p. 386-391. n. Rougemont en fera la recension dans la NRF de mars 19
748 1. n. Rougemont en fera la recension dans la NRF de mars 1936.
749 ougemont en fera la recension dans la NRF de mars 1936.
11 1934, Articles divers (1932-1935). Où sont les jeunes protestants ? Remarques sur le protestantisme et les doctrines politiques (juillet-août 1934)
750 antisme et les doctrines politiques (juillet-août 1934 )o Y a-t-il des jeunes protestants ? Cette enquête le démontrera sa
751 faut avouer pourtant qu’il n’est pas très facile de repérer leurs positions, sur le plan de l’action publique. On ne conn
752 ès facile de repérer leurs positions, sur le plan de l’action publique. On ne connaît pas en France de parti protestant co
753 de l’action publique. On ne connaît pas en France de parti protestant comparable aux nombreux groupements catholiques à fi
754 Qu’est-ce que la foi des protestants leur permet d’ affirmer dans le domaine de César ? De la réponse à cette question dép
755 rotestants leur permet d’affirmer dans le domaine de César ? De la réponse à cette question dépendra notre évaluation des
756 leur permet d’affirmer dans le domaine de César ? De la réponse à cette question dépendra notre évaluation des tentatives
757 s esquissées jusqu’ici, et peut-être l’indication de quelques possibilités pratiques fidèlement déduites de la doctrine.
758 elques possibilités pratiques fidèlement déduites de la doctrine. I. Ce que la foi nous dit de faire En dépit de cert
759 s pratiques fidèlement déduites de la doctrine. I . Ce que la foi nous dit de faire En dépit de certaine polémique bo
760 uites de la doctrine. I. Ce que la foi nous dit de faire En dépit de certaine polémique bourgeoise, il n’existe pas d
761 de certaine polémique bourgeoise, il n’existe pas de théorie du désordre. Toute doctrine sociale, fût-elle la plus subvers
762 ale, fût-elle la plus subversive, est la doctrine d’ un certain ordre terrestre, d’un certain aménagement des activités, de
763 ve, est la doctrine d’un certain ordre terrestre, d’ un certain aménagement des activités, de la durée, des créations humai
764 errestre, d’un certain aménagement des activités, de la durée, des créations humaines. Tout ordre terrestre suppose une co
765 ines. Tout ordre terrestre suppose une conception de l’homme, tel qu’il est ou tel qu’il devrait être. Tel qu’il est : c’
766 nception réactionnaire, ou statique, la politique de la contrainte armée, de l’ordre immuable, de la mesure (ou hiérarchie
767 ou statique, la politique de la contrainte armée, de l’ordre immuable, de la mesure (ou hiérarchie) sociale imposée. C’est
768 ique de la contrainte armée, de l’ordre immuable, de la mesure (ou hiérarchie) sociale imposée. C’est une doctrine pessimi
769 sée. C’est une doctrine pessimiste, une politique de la camisole de force. Tel qu’il devrait être : c’est la conception r
770 doctrine pessimiste, une politique de la camisole de force. Tel qu’il devrait être : c’est la conception révolutionnaire,
771 onnaire, ou dynamique, la politique du devenir et de l’évolution fatale. C’est une doctrine optimiste, dont la mesure n’es
772 ue si l’homme est une bête, son but est toutefois de devenir un ange. Le christianisme intervient dans cette fausse symétr
773 ervient dans cette fausse symétrie avec une sorte d’ humour transcendant, fort bien exprimé par Pascal : « L’homme n’est ni
774 eur veut que qui veut faire l’ange fait la bête. » 16 Qu’est l’homme ? Il ne se connaît pas. L’Évangile le révèle à lui-mê
775 i ; mais être dans la foi, c’est faire la volonté de Dieu, c’est agir, c’est donc attester sa dignité proprement humaine.
776 s, peut se fonder une politique qui mérite le nom de chrétienne. Je la vois caractérisée par deux traits qui nous serviron
777 le nom de chrétienne. Je la vois caractérisée par deux traits qui nous serviront de critères : d’une part, elle est seule hu
778 s caractérisée par deux traits qui nous serviront de critères : d’une part, elle est seule humaine, au sens évangélique du
779 ue seule elle pose la question dernière du destin de l’homme, en même temps qu’elle connaît et saisit l’homme dans sa cond
780 aussi qu’elle est intenable, parce que les ordres de la foi sont toujours imprévisibles, instantanés, et qu’ils ne souffre
781 sibles, instantanés, et qu’ils ne souffrent point d’ être d’avance limités par un système, par un programme, par des soluti
782 instantanés, et qu’ils ne souffrent point d’être d’ avance limités par un système, par un programme, par des solutions tou
783 ncore : pour le politique pur, il s’agit toujours d’ un ordre établi ou d’un ordre à établir. Pour le croyant, il ne s’agit
784 ique pur, il s’agit toujours d’un ordre établi ou d’ un ordre à établir. Pour le croyant, il ne s’agit, d’abord, que d’un o
785 blir. Pour le croyant, il ne s’agit, d’abord, que d’ un ordre reçu. Mais dès que l’ordre est véritablement reçu, et accepté
786 dre est véritablement reçu, et accepté, il s’agit de l’exécuter. L’ordre reçu par le chrétien est dans l’instant, hic et n
787 ait que cette transformation s’appelle le Royaume de Dieu, non le royaume de l’homme moyen. Contre le réactionnaire, il af
788 tion s’appelle le Royaume de Dieu, non le royaume de l’homme moyen. Contre le réactionnaire, il affirme que l’ordre établi
789 dis terrestre. Aux uns et aux autres, il reproche de déshumaniser l’homme, par ignorance de sa nature véritable. Certes, n
790 l reproche de déshumaniser l’homme, par ignorance de sa nature véritable. Certes, nous sommes dans l’histoire, mais non pa
791 dans le péché, mais comme ayant reçu la promesse d’ être sauvés de son empire. L’action politique nous est nécessaire, com
792 , mais comme ayant reçu la promesse d’être sauvés de son empire. L’action politique nous est nécessaire, comme manger, tra
793 stème politique ni aucune synthèse humaine n’aura de droit sur nous en tant que personnes, en tant que vocations. Surtout,
794 e pourra, pour nous, se confondre avec un progrès de salut. Principe d’une politique du pessimisme actif. Une phrase de Ki
795 , se confondre avec un progrès de salut. Principe d’ une politique du pessimisme actif. Une phrase de Kierkegaard résume, à
796 e d’une politique du pessimisme actif. Une phrase de Kierkegaard résume, à mon sens, le fondement et la seule direction po
797 sens, le fondement et la seule direction possible de toute politique chrétienne : « L’homme seul (devant Dieu) est au-dess
798 enne : « L’homme seul (devant Dieu) est au-dessus de la collectivité. » Cela ne signifie pas que le croyant doive s’isoler
799 ela ne signifie pas que le croyant doive s’isoler de la communauté, mais bien que la communauté doit toujours être subordo
800 ujours être subordonnée à cette fin la plus haute de l’homme qu’est sa foi, — sa situation personnelle devant Dieu. Non se
801 politiques qui revendiquent les droits supérieurs de la personne par rapport à l’ensemble ; mais encore il pourra et devra
802 e est celle qui se fonde dans ce rapport originel de l’homme à Dieu, d’où découle la relation réelle et humainement bienfa
803 fonde dans ce rapport originel de l’homme à Dieu, d’ où découle la relation réelle et humainement bienfaisante que l’Évangi
804 t aux fins terrestres, mais impliquant l’activité de l’homme considérée comme un service nécessaire — voilà peut-être défi
805 en politique : une révolution sans illusions. II . Qu’avons-nous fait ? Le lecteur voudra bien considérer que ce qu’
806 n’est pas original, et bien moins encore matière d’ enquête. (On n’enquête pas sur la doctrine chrétienne.) Mais la dispos
807 sur la doctrine chrétienne.) Mais la disposition de ces évidences va peut-être nous permettre de situer quelques-unes des
808 tion de ces évidences va peut-être nous permettre de situer quelques-unes des attitudes les plus tranchées, et par là les
809 s la jeunesse protestante. À droite, je distingue deux tendances : celle de l’Association Sully, qui groupe les protestants
810 te. À droite, je distingue deux tendances : celle de l’Association Sully, qui groupe les protestants monarchistes, et cell
811 istes, et celle qui se manifeste dans le bulletin de La Cause, nettement nationaliste. L’Association Sully a publié pas ma
812 ationaliste. L’Association Sully a publié pas mal de tracts et de brochures, dont la diffusion, je crois, est restée assez
813 L’Association Sully a publié pas mal de tracts et de brochures, dont la diffusion, je crois, est restée assez limitée. Cet
814 l’insistance avec laquelle certaines déclarations de l’AS condamnent le nationalisme mystique qui, par malheur, caractéris
815 ystique qui, par malheur, caractérise les efforts de La Cause. L’Association Sully est beaucoup plus éloignée de l’Action
816 e. L’Association Sully est beaucoup plus éloignée de l’Action française que La Cause ne l’est de L’Écho de Paris. Du point
817 ignée de l’Action française que La Cause ne l’est de L’Écho de Paris. Du point de vue de notre foi, il me semble d’ailleur
818 ’Action française que La Cause ne l’est de L’Écho de Paris. Du point de vue de notre foi, il me semble d’ailleurs qu’une p
819 ause ne l’est de L’Écho de Paris. Du point de vue de notre foi, il me semble d’ailleurs qu’une position monarchiste peut ê
820 caractère « sacré » que revêt à leurs yeux l’idée de patrie préalablement confondue avec celle de l’État, en témoignent av
821 idée de patrie préalablement confondue avec celle de l’État, en témoignent avec évidence. Mais, d’autre part, le « politiq
822 nce. Mais, d’autre part, le « politique d’abord » de Maurras, l’insistance mise sur la forme de l’État, paraissent bien in
823 bord » de Maurras, l’insistance mise sur la forme de l’État, paraissent bien inactuels en regard des problèmes économiques
824 es qui nous pressent. Un chrétien a-t-il le droit de rêver ? Que faire alors, dans l’état de choses qui s’offre à nous ? D
825 alors, dans l’état de choses qui s’offre à nous ? De l’action « sociale » ? C’est dans ce sens que concluent les Compagnon
826 nts chrétiens, sur le modèle des Équipes sociales de Robert Garric. Créer des contacts vivants avec les milieux ouvriers a
827 ts avec les milieux ouvriers athées, par le moyen de cercles d’études ou d’« amicales » de travail, c’est une activité don
828 milieux ouvriers athées, par le moyen de cercles d’ études ou d’« amicales » de travail, c’est une activité dont, à coup s
829 riers athées, par le moyen de cercles d’études ou d’ « amicales » de travail, c’est une activité dont, à coup sûr, le bienf
830 ar le moyen de cercles d’études ou d’« amicales » de travail, c’est une activité dont, à coup sûr, le bienfait ne sera jam
831 iative. Mais ici je poserais une question inverse de celle que je posais à l’Association Sully. Peut-on « se borner au pra
832 rès des ouvriers ne pose-t-elle pas des problèmes de doctrine économique et sociale qu’on ne saurait esquiver sans manquer
833 qu’on ne saurait esquiver sans manquer à son tour de réalisme ? La plupart des tentatives sociales ou politiques que je vo
834 me paraissent pécher par une vision insuffisante de l’ensemble concret des données actuelles. C’est un péril proprement p
835 ril proprement protestant. La doctrine calviniste de la vocation ou des charismes nous y expose davantage que les catholiq
836 nous ne sommes souvent des implications générales d’ une attitude particulière. C’est évidemment à propos de l’attitude des
837 évidemment à propos de l’attitude des objecteurs de conscience qu’il y a lieu de souligner le plus fortement ce danger. J
838 itude des objecteurs de conscience qu’il y a lieu de souligner le plus fortement ce danger. Je n’ai pas, ici, à juger l’ob
839 ce danger. Je n’ai pas, ici, à juger l’objection de conscience. Je me bornerai à deux remarques seulement. Dans la mesure
840 juger l’objection de conscience. Je me bornerai à deux remarques seulement. Dans la mesure où l’objection est l’expression d
841 t. Dans la mesure où l’objection est l’expression d’ une vocation particulière, elle tend à échapper à la politique et sort
842 tend à échapper à la politique et sort du domaine de cette enquête. Dans la mesure où elle devient l’expression d’un mouve
843 uête. Dans la mesure où elle devient l’expression d’ un mouvement, le moins qu’on en puisse dire, c’est qu’elle est dangere
844 autres objections au régime établi. Je m’empresse d’ ajouter que les objecteurs chrétiens se sont gardés jusqu’ici de toute
845 les objecteurs chrétiens se sont gardés jusqu’ici de toute espèce de propagande, et ne tombent nullement sous le coup de l
846 hrétiens se sont gardés jusqu’ici de toute espèce de propagande, et ne tombent nullement sous le coup de la grave critique
847 propagande, et ne tombent nullement sous le coup de la grave critique d’incohérence et de sectarisme qu’il faudrait sans
848 mbent nullement sous le coup de la grave critique d’ incohérence et de sectarisme qu’il faudrait sans cela leur adresser. L
849 ous le coup de la grave critique d’incohérence et de sectarisme qu’il faudrait sans cela leur adresser. L’attitude des obj
850 omporte un risque, un engagement concret, un acte de foi, qui transcendent le plan de toute doctrine sociale. Mais il fall
851 concret, un acte de foi, qui transcendent le plan de toute doctrine sociale. Mais il fallait en parler ici : elle marque l
852 ive à laquelle je me suis rallié pour ma part. III . Qu’allons-nous faire ? Ni ange ni bête, ni droite ni gauche. Pess
853 tif. Révolution sans illusions. Droits supérieurs de la personne. Telles sont quelques-unes des formules que je proposais
854 éfinir l’attitude chrétienne devant les exigences de César. Elles sont en singulière consonance avec les principes directe
855 ngulière consonance avec les principes directeurs de deux mouvements de jeunesse : Esprit et l’Ordre nouveau. L’originalit
856 lière consonance avec les principes directeurs de deux mouvements de jeunesse : Esprit et l’Ordre nouveau. L’originalité de
857 avec les principes directeurs de deux mouvements de jeunesse : Esprit et l’Ordre nouveau. L’originalité de ces deux équip
858 unesse : Esprit et l’Ordre nouveau. L’originalité de ces deux équipes tient d’abord dans leur refus absolu de poser les qu
859 : Esprit et l’Ordre nouveau. L’originalité de ces deux équipes tient d’abord dans leur refus absolu de poser les questions p
860 deux équipes tient d’abord dans leur refus absolu de poser les questions par rapport à une droite et à une gauche égalemen
861 l refus, elles opèrent déjà ce que le vocabulaire de l’Ordre nouveau nomme un « changement de plan », — c’est-à-dire un ac
862 abulaire de l’Ordre nouveau nomme un « changement de plan », — c’est-à-dire un acte révolutionnaire. Elles se dressent ain
863 se dressent ainsi contre le préjugé le plus nocif de la mentalité politique française. C’est un volume entier qu’il faudra
864 u’il faudrait consacrer à la critique des méfaits de ce préjugé, si profondément enraciné dans le sentiment du Français mo
865 surtout par l’Ordre nouveau auraient conquis déjà d’ innombrables adhésions, si seulement elles s’étaient données pour des
866 lement elles s’étaient données pour des doctrines de droite, ou de gauche. Mais c’est précisément ce genre d’adhésion sent
867 ’étaient données pour des doctrines de droite, ou de gauche. Mais c’est précisément ce genre d’adhésion sentimentale que l
868 te, ou de gauche. Mais c’est précisément ce genre d’ adhésion sentimentale que les deux groupes refusent avec rigueur. D’où
869 cisément ce genre d’adhésion sentimentale que les deux groupes refusent avec rigueur. D’où les malentendus, parfois bien réj
870 ntale que les deux groupes refusent avec rigueur. D’ où les malentendus, parfois bien réjouissants, qu’ils ont provoqués de
871 , parfois bien réjouissants, qu’ils ont provoqués de tous côtés. « Petits penseurs qui travaillent pour le fascisme », s’é
872 s marxistes ! » Esprit, de même, se voit qualifié de fasciste par les gauches, et de bolchévique par les droites. Preuve q
873 se voit qualifié de fasciste par les gauches, et de bolchévique par les droites. Preuve qu’il y a dans ces deux groupes d
874 évique par les droites. Preuve qu’il y a dans ces deux groupes de jeunes quelque chose de vraiment nouveau, quelque chose d’
875 s droites. Preuve qu’il y a dans ces deux groupes de jeunes quelque chose de vraiment nouveau, quelque chose d’irréductibl
876 y a dans ces deux groupes de jeunes quelque chose de vraiment nouveau, quelque chose d’irréductible aux vieilles distincti
877 quelque chose de vraiment nouveau, quelque chose d’ irréductible aux vieilles distinctions familières, concrétisées par la
878 tés dans les travées du palais Bourbon. Le Cahier de revendications que je publiais en 1932 à la Nouvelle Revue française
879 n. Le Cahier de revendications que je publiais en 1932 à la Nouvelle Revue française , manifesta pour la première fois l’ex
880 ise , manifesta pour la première fois l’existence de cette « troisième force », non marxiste et anticapitaliste, qui depui
881 qui depuis lors s’est précisée et développée. Les deux groupes de tête de cette révolution que je considère comme étant la s
882 rs s’est précisée et développée. Les deux groupes de tête de cette révolution que je considère comme étant la seule réelle
883 précisée et développée. Les deux groupes de tête de cette révolution que je considère comme étant la seule réelle et vrai
884 hons à voir d’abord ce qui les unit en principe : 1. Quelques refus massifs, refus du capitalisme créateur d’injustice soc
885 ques refus massifs, refus du capitalisme créateur d’ injustice sociale, de guerres, de chômage, d’immoralité publique et d’
886 efus du capitalisme créateur d’injustice sociale, de guerres, de chômage, d’immoralité publique et d’un mercantilisme géné
887 talisme créateur d’injustice sociale, de guerres, de chômage, d’immoralité publique et d’un mercantilisme général qui se m
888 teur d’injustice sociale, de guerres, de chômage, d’ immoralité publique et d’un mercantilisme général qui se manifeste jus
889 de guerres, de chômage, d’immoralité publique et d’ un mercantilisme général qui se manifeste jusque dans le domaine de la
890 e général qui se manifeste jusque dans le domaine de la pensée ; refus du nationalisme mystique, considéré comme une capta
891 ystique, considéré comme une captation, au profit de l’État et de la finance, du sentiment patriotique originel ; refus de
892 idéré comme une captation, au profit de l’État et de la finance, du sentiment patriotique originel ; refus de la culture b
893 inance, du sentiment patriotique originel ; refus de la culture bourgeoise et de la distinction commode qu’elle suppose et
894 ique originel ; refus de la culture bourgeoise et de la distinction commode qu’elle suppose et implique entre la pensée et
895 suppose et implique entre la pensée et l’action. 2. Quelques affirmations doctrinales : affirmation des droits de la pers
896 affirmations doctrinales : affirmation des droits de la personne humaine, toujours supérieurs à ceux de l’État, qui doit n
897 e la personne humaine, toujours supérieurs à ceux de l’État, qui doit normalement leur être subordonné ; affirmation de la
898 it normalement leur être subordonné ; affirmation de la primauté nécessaire du spirituel (qu’ils définissent d’ailleurs as
899 ssent d’ailleurs assez diversement) ; affirmation de la nécessité de reprendre à la base l’ensemble de l’organisation écon
900 assez diversement) ; affirmation de la nécessité de reprendre à la base l’ensemble de l’organisation économique, et de ne
901 de la nécessité de reprendre à la base l’ensemble de l’organisation économique, et de ne pas se contenter de réformes part
902 base l’ensemble de l’organisation économique, et de ne pas se contenter de réformes partielles ; affirmation enfin d’un n
903 rganisation économique, et de ne pas se contenter de réformes partielles ; affirmation enfin d’un nouvel esprit communauta
904 tenter de réformes partielles ; affirmation enfin d’ un nouvel esprit communautaire, fondé non pas sur une mystique de race
905 rit communautaire, fondé non pas sur une mystique de race, de classe ou de parti, mais sur un sens concret des responsabil
906 nautaire, fondé non pas sur une mystique de race, de classe ou de parti, mais sur un sens concret des responsabilités pers
907 dé non pas sur une mystique de race, de classe ou de parti, mais sur un sens concret des responsabilités personnelles. Ces
908 jeunes groupes. Ils indiquent assez la nouveauté de leur point de départ. Alors que les partis aux prises dans la presse
909 s. Ils indiquent assez la nouveauté de leur point de départ. Alors que les partis aux prises dans la presse évitent avec e
910 s aux prises dans la presse évitent avec ensemble de poser les questions fondamentales, et se cantonnent dans des luttes p
911 Esprit et l’Ordre nouveau affirment la nécessité de s’attaquer au problème de l’homme même dans la civilisation mécanique
912 affirment la nécessité de s’attaquer au problème de l’homme même dans la civilisation mécanique. Ainsi pour être moins br
913 me : c’est aux racines du mal qu’ils s’attaquent. D’ où leur force d’entraînement lente et profonde, dont les effets se man
914 acines du mal qu’ils s’attaquent. D’où leur force d’ entraînement lente et profonde, dont les effets se manifesteront de pl
915 en plus visiblement à mesure que le développement de la crise confirmera leurs prévisions. Mais il ne suffit pas qu’un poi
916 urs prévisions. Mais il ne suffit pas qu’un point de départ soit juste. Il faut encore partir, — sinon le point de départ
917 it juste. Il faut encore partir, — sinon le point de départ se transforme en un simple point de vue, pour le plaisir stéri
918 érile des clercs bourgeois. C’est ici la question de la tactique qui se pose, en même temps que celle des institutions à c
919 s institutions à construire. Et c’est ici que nos deux groupes divergent. Qu’est-ce que l’Ordre nouveau ? Un comité d’écriva
920 ergent. Qu’est-ce que l’Ordre nouveau ? Un comité d’ écrivains et de techniciens. Autour de lui prolifèrent des cellules17,
921 ce que l’Ordre nouveau ? Un comité d’écrivains et de techniciens. Autour de lui prolifèrent des cellules17, autant de germ
922 Autour de lui prolifèrent des cellules17, autant de germes semés dans la diversité des régions et des métiers : germes de
923 la diversité des régions et des métiers : germes de corporations destinées à faire éclater, par leur développement normal
924 clater, par leur développement normal, les cadres de l’ordre ancien. Une doctrine rigoureuse, qui s’exprime directement da
925 ntenant l’ordre nouveau. Le groupe compte éviter, de la sorte autant que possible, l’écueil des révolutions russe et allem
926 olutions russe et allemande, la fameuse « période de transition » nécessairement dictatoriale et étatiste, dont l’équipeme
927 ictatoriale et étatiste, dont l’équipement actuel de la France doit permettre l’économie. Le travail critique de l’Ordre n
928 ce doit permettre l’économie. Le travail critique de l’Ordre nouveau, tel qu’on peut le suivre dans la revue qui paraît so
929 la revue qui paraît sous ce titre depuis le mois de mai 1933, est essentiellement orienté vers la création. C’est en vain
930 ue qui paraît sous ce titre depuis le mois de mai 1933, est essentiellement orienté vers la création. C’est en vain que l’on
931 pas l’exaspération du ton qui mesure l’efficacité d’ une prise de conscience révolutionnaire. Lieu commun pour cette généra
932 mier manifeste publié par l’Ordre nouveau, il y a deux ans, comportait trois revendications capitales : personnalisme, commu
933 par l’Ordre nouveau, il y a deux ans, comportait trois revendications capitales : personnalisme, communisme antiproductivist
934 uctiviste, régionalisme, traduisant cette formule de base : Spirituel d’abord, Économique ensuite, Politique à leur servic
935 ensuite, Politique à leur service. Il est facile d’ indiquer rapidement le principe de cohésion de ces trois ordres. Dans
936 . Il est facile d’indiquer rapidement le principe de cohésion de ces trois ordres. Dans l’ordre philosophique, l’Ordre nou
937 ile d’indiquer rapidement le principe de cohésion de ces trois ordres. Dans l’ordre philosophique, l’Ordre nouveau suspend
938 ndiquer rapidement le principe de cohésion de ces trois ordres. Dans l’ordre philosophique, l’Ordre nouveau suspend toutes se
939 engagé dans un conflit concret). Sur cette notion d’ acte pris comme point de départ 18 se fondent ses analyses du pouvoir
940 oncret). Sur cette notion d’acte pris comme point de départ 18 se fondent ses analyses du pouvoir et des valeurs, et sa cr
941 ur cette notion d’acte pris comme point de départ 18 se fondent ses analyses du pouvoir et des valeurs, et sa critique du
942 era la première synthèse dans l’ouvrage important d’ Aron et Dandieu : la Révolution nécessaire. Sa revendication essentiel
943 ire. Sa revendication essentielle est l’abolition de la condition prolétarienne par le moyen du service civil de travail19
944 ition prolétarienne par le moyen du service civil de travail19. L’analyse du pouvoir aboutit d’autre part à une conception
945 du pouvoir aboutit d’autre part à une conception de l’organisation politique radicalement antiétatiste, fédéraliste, ou m
946 édéraliste, ou mieux communaliste. L’assimilation de la personne à un acte20, tel est donc le fait spirituel, le fait huma
947 in par excellence auquel l’Ordre nouveau rattache d’ une façon immédiate toutes ses institutions. Telle est la « primauté d
948 e est la « primauté du spirituel » qu’il ne cesse d’ invoquer au risque, il faut le dire, de créer provisoirement, dans cer
949 l ne cesse d’invoquer au risque, il faut le dire, de créer provisoirement, dans certains cerveaux, les plus graves malente
950 , les plus graves malentendus. On a cru, ou feint de croire, qu’il ne s’agissait là que d’un « spiritualisme ». De même, o
951 u, ou feint de croire, qu’il ne s’agissait là que d’ un « spiritualisme ». De même, on a trop souvent confondu, et jusque c
952 un an ont été lancés par l’ON qui a eu l’adresse de ne pas en faire une sorte de propriété privée. Parmi eux, je citerai
953 N qui a eu l’adresse de ne pas en faire une sorte de propriété privée. Parmi eux, je citerai le « ni droite ni gauche » re
954 oite ni gauche » repris depuis peu par les ligues d’ anciens combattants (dont l’action sera peut-être décisive l’année pro
955 ra peut-être décisive l’année prochaine) ; l’idée de la « mission personnaliste de la France », que les centristes et les
956 prochaine) ; l’idée de la « mission personnaliste de la France », que les centristes et les droites opposent à la mystique
957 usse ou allemande ; enfin l’idée du service civil de travail, qui pourrait bien devenir le cheval de bataille des mouvemen
958 l de travail, qui pourrait bien devenir le cheval de bataille des mouvements de gauche. « Primauté du spirituel », nous re
959 bien devenir le cheval de bataille des mouvements de gauche. « Primauté du spirituel », nous retrouvons cette affirmation
960 comme acte ? Certes, Emmanuel Mounier, directeur de la revue, définissait dès son premier numéro une conception spiritual
961 numéro une conception spiritualiste qui n’a rien de commun avec cela qu’ont voulu voir en elle les critiques de droite et
962 avec cela qu’ont voulu voir en elle les critiques de droite et de gauche, victimes de la confusion que j’ai dite. « Ce ne
963 ont voulu voir en elle les critiques de droite et de gauche, victimes de la confusion que j’ai dite. « Ce ne sont pas ceux
964 le les critiques de droite et de gauche, victimes de la confusion que j’ai dite. « Ce ne sont pas ceux qui disent Esprit !
965 capitale —, il est incontestable que l’« esprit » d’ Esprit est d’inspiration spécifiquement chrétienne. La revue a d’ail
966 est incontestable que l’« esprit » d’ Esprit est d’ inspiration spécifiquement chrétienne. La revue a d’ailleurs francheme
967 ordre établi. Esprit n’en reste pas moins le lieu de rencontre d’une centaine de jeunes écrivains « de toutes croyances et
968 Esprit n’en reste pas moins le lieu de rencontre d’ une centaine de jeunes écrivains « de toutes croyances et de toutes in
969 t n’en reste pas moins le lieu de rencontre d’une centaine de jeunes écrivains « de toutes croyances et de toutes incroyances »,
970 ste pas moins le lieu de rencontre d’une centaine de jeunes écrivains « de toutes croyances et de toutes incroyances », co
971 de rencontre d’une centaine de jeunes écrivains «  de toutes croyances et de toutes incroyances », comme disait Péguy, le l
972 aine de jeunes écrivains « de toutes croyances et de toutes incroyances », comme disait Péguy, le lieu d’une enquête perma
973 toutes incroyances », comme disait Péguy, le lieu d’ une enquête permanente et approfondie sur la condition humaine telle q
974 apitalisme et l’esprit bourgeois, — le lieu enfin d’ un ambitieux effort de reconstruction culturelle. Il faut citer ici le
975 bourgeois, — le lieu enfin d’un ambitieux effort de reconstruction culturelle. Il faut citer ici les numéros volumineux c
976 era-t-elle un rôle comparable à celui des Cahiers de la quinzaine ? Elle a su se garder assez bien de la démagogie, des à
977 de la quinzaine ? Elle a su se garder assez bien de la démagogie, des à peu près journalistiques, des attaques personnell
978 listiques, des attaques personnelles qui assurent d’ ordinaire aux publications dites révolutionnaires un succès de lecture
979 aux publications dites révolutionnaires un succès de lecture, aux dépens de toute adhésion durable. Des obscurités, des lo
980 parfois complaisant, — on voudrait faire l’éloge de ces gaucheries, songeant aux habiletés stériles, idiotes, de la criti
981 heries, songeant aux habiletés stériles, idiotes, de la critique bien pensante. Si je me suis un peu étendu sur les princi
982 r les principes spirituels qui animent l’activité d’ Esprit et de L’Ordre nouveau, ce n’est pas seulement parce qu’ils sont
983 pes spirituels qui animent l’activité d’Esprit et de L’Ordre nouveau, ce n’est pas seulement parce qu’ils sont appelés à j
984 important dans la vie politique et intellectuelle de la France et, par là même, à influencer toutes nos tentatives de réno
985 , par là même, à influencer toutes nos tentatives de rénovation. Je crois bien n’être pas sorti du cadre précis de cette e
986 n. Je crois bien n’être pas sorti du cadre précis de cette enquête en marquant la coïncidence de ces principes et des doct
987 récis de cette enquête en marquant la coïncidence de ces principes et des doctrines que nous pouvons déduire de la Réforme
988 incipes et des doctrines que nous pouvons déduire de la Réforme. Esprit est en majeure partie d’inspiration catholique, j
989 uire de la Réforme. Esprit est en majeure partie d’ inspiration catholique, je veux dire que ses collaborateurs sont pour
990 plupart catholiques21. L’Ordre nouveau se défend d’ aborder aucune question confessionnelle. Il n’en reste pas moins que l
991 pas moins que le fondement spirituel commun à ces deux groupes se confond presque intégralement avec celui qu’un chrétien pr
992 extes parus dans Esprit trahissent la nostalgie d’ un ordre établi par l’Église, dont nous savons tous les dangers pour l
993 les dangers pour l’Église même. Plusieurs textes de L’Ordre nouveau manifestent un certain nietzschéisme, une certaine
994 qui figure, pour un chrétien, l’illusion dernière de l’orgueil. Mais ces obstacles, ces divergences, le protestant les ret
995 rotestant les retrouverait aggravés et compliqués de bien pires erreurs dans n’importe quel parti, aussi bien à gauche qu’
996 s n’ont pas à fonder un parti. Leur foi n’est pas de celles que l’on met en systèmes. Le fût-elle, leur très petit nombre
997 fût-elle, leur très petit nombre les empêcherait d’ imposer ce parti à l’ensemble de la nation. Le temps n’est pas aux rêv
998 e les empêcherait d’imposer ce parti à l’ensemble de la nation. Le temps n’est pas aux rêves, et ce n’est pas l’affirmatio
999 ’est pas aux rêves, et ce n’est pas l’affirmation d’ une position politique qui permettra de « faire la France protestante 
1000 ffirmation d’une position politique qui permettra de « faire la France protestante ». Je croirais davantage à la vertu d’u
1001 e protestante ». Je croirais davantage à la vertu d’ une théologie fidèle à la Réforme. Mais, justement, cette théologie no
1002 me. Mais, justement, cette théologie nous ordonne d’ agir, et de nous engager. N’attendons pas que d’autres aient édifié de
1003 ustement, cette théologie nous ordonne d’agir, et de nous engager. N’attendons pas que d’autres aient édifié des systèmes
1004 usquent le moins nos convictions. J’en ai désigné deux . Je sais par expérience qu’on peut travailler dans les groupes de jeu
1005 expérience qu’on peut travailler dans les groupes de jeunes gens qui les défendent, et qu’on le peut sans renoncer à rien
1006 défendent, et qu’on le peut sans renoncer à rien de cette vérité qui jugera toujours tous les systèmes. Travaillons avec
1007 Travaillons avec ceux que nous pouvons aider. 15. Jeunesses ouvrières catholiques (JOC) ; Démocrates populaires ; Équip
1008 (JOC) ; Démocrates populaires ; Équipes sociales de Robert Garric ; la revue Esprit  ; le groupe Réaction et son organe
1009 Réaction et son organe La Revue du siècle, etc. 16. Illustration politique : à tout système qui tend à l’anarchie par exc
1010  : à tout système qui tend à l’anarchie par excès de confiance dans l’homme, succède une dictature. Certain fascisme est d
1011 omme, succède une dictature. Certain fascisme est d’ autant plus « bestial » en ses débuts que la doctrine libérale qu’il r
1012 e était plus « angélique » dans ses prétentions. 17. Et depuis peu, plusieurs mouvements d’action publique, qui dans des d
1013 entions. 17. Et depuis peu, plusieurs mouvements d’ action publique, qui dans des domaines divers, répandent la doctrine O
1014 divers, répandent la doctrine ON. Citons le Club de février, la ligue « Nous voulons ». Inspirés par l’Ordre nouveau ils
1015 ar l’Ordre nouveau ils sont cependant autonomes. 18. Titre d’un essai d’Arnaud Daudin et D. de Rougemont, qui joint à quel
1016 nouveau ils sont cependant autonomes. 18. Titre d’ un essai d’Arnaud Daudin et D. de Rougemont, qui joint à quelques autr
1017 s sont cependant autonomes. 18. Titre d’un essai d’ Arnaud Daudin et D. de Rougemont, qui joint à quelques autres, paraîtr
1018 tonomes. 18. Titre d’un essai d’Arnaud Daudin et D. de Rougemont, qui joint à quelques autres, paraîtra bientôt en librai
1019 l’Homme debout définira la position philosophique de l’ON. Sur la position du groupe relativement aux jeunesses russes et
1020 généraux du temps considérés dans la perspective de l’ON. Voir Daniel-Rops : Éléments de notre destin (Spes). Une dizaine
1021 perspective de l’ON. Voir Daniel-Rops : Éléments de notre destin (Spes). Une dizaine de volumes sont en préparation. 19.
1022 aniel-Rops : Éléments de notre destin (Spes). Une dizaine de volumes sont en préparation. 19. L’origine « philosophique » de c
1023 ps : Éléments de notre destin (Spes). Une dizaine de volumes sont en préparation. 19. L’origine « philosophique » de cett
1024 es). Une dizaine de volumes sont en préparation. 19. L’origine « philosophique » de cette institution a pu rendre méfiants
1025 en préparation. 19. L’origine « philosophique » de cette institution a pu rendre méfiants certains économistes. Mais déj
1026 certains économistes. Mais déjà toute une équipe d’ ingénieurs s’est attachée à chiffrer et à définir dans le détail l’app
1027 à définir dans le détail l’application du service de travail. Cf. le n° 8 de L’Ordre nouveau . 20. N’est-ce pas ainsi qu
1028 il l’application du service de travail. Cf. le n°  8 de L’Ordre nouveau . 20. N’est-ce pas ainsi que l’Évangile définit
1029 l’application du service de travail. Cf. le n° 8 de L’Ordre nouveau . 20. N’est-ce pas ainsi que l’Évangile définit la
1030 ce de travail. Cf. le n° 8 de L’Ordre nouveau . 20. N’est-ce pas ainsi que l’Évangile définit la notion fondamentale de p
1031 nsi que l’Évangile définit la notion fondamentale de prochain ? Le prochain, c’est celui qui pratique la miséricorde ; ce
1032 de ; ce n’est pas le simple voisin. Cf. le numéro 5 de Hic et Nunc , tout entier consacré à cette exégèse de la parabole
1033  ; ce n’est pas le simple voisin. Cf. le numéro 5 de Hic et Nunc , tout entier consacré à cette exégèse de la parabole du
1034 ic et Nunc , tout entier consacré à cette exégèse de la parabole du bon Samaritain. 21. On trouve cependant aux sommaires
1035 cette exégèse de la parabole du bon Samaritain. 21. On trouve cependant aux sommaires des principaux numéros d’ Esprit p
1036 ve cependant aux sommaires des principaux numéros d’ Esprit plusieurs protestants, en particulier A. Ullmann qui reste l’
1037 ann qui reste l’un des plus actifs collaborateurs de la revue. Au Comité directeur de l’Ordre nouveau, il y a des libres p
1038 s collaborateurs de la revue. Au Comité directeur de l’Ordre nouveau, il y a des libres penseurs, des catholiques, un juif
1039 eurs, des catholiques, un juif et un protestant. 22. Je pense qu’André Philip ne me contredirait pas sur ce point. C’est l
1040 tre action, nous sépare, et non pas nos principes de départ. o. Rougemont Denis de, « Où sont les jeunes protestants ? R
1041 pas nos principes de départ. o. Rougemont Denis de , « Où sont les jeunes protestants ? Remarques sur le protestantisme e
1042 s », Le Christianisme social, Paris, juillet–août 1934, p. 49-58.
12 1934, Articles divers (1932-1935). Jeunesse déracinée (novembre 1934)
1043 Jeunesse déracinée (novembre 1934 )p On s’étonne de la facilité avec laquelle les jeunes bourgeois de
1044 eunesse déracinée (novembre 1934)p On s’étonne de la facilité avec laquelle les jeunes bourgeois de ce temps se déclare
1045 de la facilité avec laquelle les jeunes bourgeois de ce temps se déclarent révolutionnaires. On les accuse d’impatiences s
1046 emps se déclarent révolutionnaires. On les accuse d’ impatiences suspectes, de rancunes sociales, de nietzschéisme mal digé
1047 ionnaires. On les accuse d’impatiences suspectes, de rancunes sociales, de nietzschéisme mal digéré. Les excuses qu’on leu
1048 se d’impatiences suspectes, de rancunes sociales, de nietzschéisme mal digéré. Les excuses qu’on leur offre ne sont guère
1049 guère plus reluisantes : ils n’ont plus le temps de se cultiver, ils ne trouvent pas de situations… Arguments justes peut
1050 plus le temps de se cultiver, ils ne trouvent pas de situations… Arguments justes peut-être, pour certains, mais qui ne so
1051 phénomène citadin et l’expression incompressible d’ une jeunesse déracinée… La crise précipite sous nos yeux un processus
1052 unes bourgeois un lieu héréditaire, un patrimoine de souvenirs, tout ce que symbolise l’expression « à la maison », l’habi
1053 itation des villes ne diffère pas essentiellement de celle d’une province. Supprimez l’héritage, délogez les familles, dis
1054 es villes ne diffère pas essentiellement de celle d’ une province. Supprimez l’héritage, délogez les familles, dispersez-le
1055 ds extérieurs, dans le cadre anonyme des petits «  deux pièces » qu’on loue sans bail parce qu’on ne sait pas si dans six moi
1056 on loue sans bail parce qu’on ne sait pas si dans six mois… Et vous aurez bien travaillé pour la révolution. Vous aurez tra
1057 -elle. Il n’y aura plus le frein à l’entraînement de la vie citadine ; à cette espèce de centrifugation spirituelle. Rappe
1058 ’entraînement de la vie citadine ; à cette espèce de centrifugation spirituelle. Rappelons ici quelques-unes des composant
1059 elle. Rappelons ici quelques-unes des composantes de ce phénomène. Il y a d’abord une inflation psychologique : trop de co
1060 Il y a d’abord une inflation psychologique : trop de contacts, trop de conversations, trop de visions pour ce qu’un indivi
1061 inflation psychologique : trop de contacts, trop de conversations, trop de visions pour ce qu’un individu possède de juge
1062 e : trop de contacts, trop de conversations, trop de visions pour ce qu’un individu possède de jugement, d’opinions mûries
1063 s, trop de visions pour ce qu’un individu possède de jugement, d’opinions mûries ou de réceptivité normale. D’où la fatigu
1064 sions pour ce qu’un individu possède de jugement, d’ opinions mûries ou de réceptivité normale. D’où la fatigue, la sensati
1065 ndividu possède de jugement, d’opinions mûries ou de réceptivité normale. D’où la fatigue, la sensation d’être vidé, d’êtr
1066 ent, d’opinions mûries ou de réceptivité normale. D’ où la fatigue, la sensation d’être vidé, d’être dominé par un milieu q
1067 éceptivité normale. D’où la fatigue, la sensation d’ être vidé, d’être dominé par un milieu qu’on se prend à mépriser parce
1068 rmale. D’où la fatigue, la sensation d’être vidé, d’ être dominé par un milieu qu’on se prend à mépriser parce qu’il vous t
1069 que l’on sait n’être plus immuables… Perspectives d’ aventure. Ambition. Ressentiment. Il y a enfin ces vexations que l’on
1070 ulle part, que l’on est toléré comme un élément «  de rapport », balayé dès qu’il ne rapporte plus à temps. Nomadisme. Et d
1071 aissable, tout prêt à sanctionner cette confusion de la morale et de l’argent que les bourgeois s’obstinent à nommer l’ord
1072 rêt à sanctionner cette confusion de la morale et de l’argent que les bourgeois s’obstinent à nommer l’ordre social. Visag
1073 geois s’obstinent à nommer l’ordre social. Visage de l’État, Raison d’État, semblable aux raisons obscures et implacables
1074 à nommer l’ordre social. Visage de l’État, Raison d’ État, semblable aux raisons obscures et implacables qui dominent les c
1075 es qui dominent les cauchemars. Et si vous gagnez de l’argent, vous louerez un de ces studios bien nus, où la vie prend un
1076 s. Et si vous gagnez de l’argent, vous louerez un de ces studios bien nus, où la vie prend un visage tellement abstrait qu
1077 ien dans le détail. Je ne vois pas qu’on ait tiré de leur ensemble aucune conclusion pratique, encore moins théorique. Ess
1078 lusion pratique, encore moins théorique. Essayons d’ en indiquer une. La jeunesse déracinée cherche une nouvelle communauté
1079 e chose. Des gens qui souffrent et qui n’ont plus d’ attaches sont rapprochés d’abord par leur opposition à l’ordre qui les
1080 ion à l’ordre qui les moleste. Mais il s’agit ici de gens habitués à conduire leurs affaires. Ils ne se contenteront pas d
1081 nduire leurs affaires. Ils ne se contenteront pas de dire un non désespéré. Ils chercheront un nouvel ordre. Leur communau
1082 l ordre. Leur communauté sera donc une communauté d’ idéal autant que de refus. Risquons ici un parallèle qui n’est peut-êt
1083 nauté sera donc une communauté d’idéal autant que de refus. Risquons ici un parallèle qui n’est peut-être pas simplement u
1084 que les communautés fondées par la revendication d’ un idéal — communautés nationales — sont essentiellement révolutionnai
1085 tion moderne n’a-t-il pas désigné d’abord l’idéal de la Révolution française, une communauté « spirituelle », au sens le p
1086 éfendra son patriotisme. Le danger, c’est que ces deux conceptions partielles, qui comportent chacune leur vérité, ne vienne
1087 tent chacune leur vérité, ne viennent à s’opposer d’ une façon meurtrière. Quel remède à ce péril qui, chaque jour, se fait
1088 leur nomadisme antipatriotique. C’étaient oiseaux de ville, échappés de leurs cages. Et pourtant c’est dans les campagnes
1089 patriotique. C’étaient oiseaux de ville, échappés de leurs cages. Et pourtant c’est dans les campagnes seulement que pourr
1090 ’est là son vrai problème. p. Rougemont Denis de , « Jeunesse déracinée », La Revue du XXe siècle, Paris, novembre 1934
1091 acinée », La Revue du XXe siècle, Paris, novembre 1934, p. 16-18.
13 1935, Articles divers (1932-1935). Mystère de la Vision (fragments d’un Traité de la vision physionomique du monde) (mars 1935)
1092 Mystère de la Vision (fragments d’un Traité de la vision physionomique du monde)
1093 Mystère de la Vision (fragments d’ un Traité de la vision physionomique du monde) (mars 1935)q r Ce qu
1094 Mystère de la Vision (fragments d’un Traité de la vision physionomique du monde) (mars 1935)q r Ce que je voudrai
1095 Traité de la vision physionomique du monde) (mars 1935 )q r Ce que je voudrais dire ici est simple, fondamental, et comme
1096 toute une vie. Aussi bien n’ai-je pas l’intention de l’expliquer, moins encore de le démontrer. Mais seulement, peut-être,
1097 i-je pas l’intention de l’expliquer, moins encore de le démontrer. Mais seulement, peut-être, d’indiquer à l’imagination d
1098 ncore de le démontrer. Mais seulement, peut-être, d’ indiquer à l’imagination de mon lecteur quelques-unes des perspectives
1099 seulement, peut-être, d’indiquer à l’imagination de mon lecteur quelques-unes des perspectives qui rayonnent autour du my
1100 veau. La vision est passage et frontière, et lieu de contact des extrêmes dont on ne sait plus s’ils s’opposent ou s’ils s
1101 i ne se manifeste ». C’est pourquoi dans le monde de la vision, il n’y a ni mensonge ni feintes ; rien qui se cache ou rie
1102 he ou rien qui s’exagère, par où j’entends : rien de « moral » — ou d’immoral. Et l’illusion lorsqu’elle se risque à subsi
1103 xagère, par où j’entends : rien de « moral » — ou d’ immoral. Et l’illusion lorsqu’elle se risque à subsister dans la lumiè
1104 s ces choses et bien d’autres qu’on pourrait dire de la vision, on peut les dire du visage. La langue allemande ne connaît
1105 des apparences ? Si la vision voit le visage, et de la sorte, s’en distingue, rappelons-nous qu’elle a son siège au centr
1106 centre même du visage. Sans visage il n’est plus de vision. Ou l’inverse. Ainsi le je et le tu sont distincts, sans lesqu
1107 le tu sont distincts, sans lesquels il n’est pas d’ amour. Mais si leur être est justement l’amour ? Peut-on les isoler sa
1108 Peut-on les isoler sans du même coup les séparer de leur existence même ? La vision est un jugement (psychologie) E
1109 s ? Entre l’aspect spirituel et l’aspect matériel de l’homme, il existe deux traits d’union : la vue et la parole, la visi
1110 rituel et l’aspect matériel de l’homme, il existe deux traits d’union : la vue et la parole, la vision et l’entendement. La
1111 aspect matériel de l’homme, il existe deux traits d’ union : la vue et la parole, la vision et l’entendement. La Parole est
1112 la vision et l’entendement. La Parole est l’objet de la théologie, la vision est le monde de la physionomie23. Je crois bi
1113 t l’objet de la théologie, la vision est le monde de la physionomie23. Je crois bien que le psychologue s’est introduit da
1114 lé à la place du drame, avec l’étrange prétention d’ arbitrer le conflit vital, de séparer les deux antagonistes : de leur
1115 l’étrange prétention d’arbitrer le conflit vital, de séparer les deux antagonistes : de leur permettre, pensait-il, de « s
1116 ntion d’arbitrer le conflit vital, de séparer les deux antagonistes : de leur permettre, pensait-il, de « s’expliquer », mai
1117 conflit vital, de séparer les deux antagonistes : de leur permettre, pensait-il, de « s’expliquer », mais comme on fait de
1118 eux antagonistes : de leur permettre, pensait-il, de « s’expliquer », mais comme on fait devant un tribunal, — et ce n’éta
1119 la vision n’est pas une sensation, mais un décret de l’intellect. Il n’y a pas de sensations, il n’y a pas d’images, il n’
1120 tion, mais un décret de l’intellect. Il n’y a pas de sensations, il n’y a pas d’images, il n’y a pas d’associations mental
1121 tellect. Il n’y a pas de sensations, il n’y a pas d’ images, il n’y a pas d’associations mentales : il n’y a que des jugeme
1122 e sensations, il n’y a pas d’images, il n’y a pas d’ associations mentales : il n’y a que des jugements. Toute pensée est «
1123 e est « judicatoire », et tout, en l’homme dépend de la pensée. Voir, c’est porter un jugement distinctif. Mais, alors, de
1124 c’est porter un jugement distinctif. Mais, alors, deux questions se posent : d’où vient l’œil ? À quoi tend le jugement ? Et
1125 stinctif. Mais, alors, deux questions se posent : d’ où vient l’œil ? À quoi tend le jugement ? Et voilà notre psychologue
1126 d le jugement ? Et voilà notre psychologue obligé de chercher ses lumières chez les physiologistes ou chez les métaphysici
1127 En vérité, la curieuse aventure, que cette espèce d’ autosuppression ! Une fois rendus à qui de droit les honneurs qu’il av
1128 espèce d’autosuppression ! Une fois rendus à qui de droit les honneurs qu’il avait empruntés, le psychologue se voit rest
1129 és, le psychologue se voit restitué dans son rôle de simple observateur. Étant donnée sa position essentiellement interméd
1130 ’observation lorsqu’elle se porte sur l’acte même de la vision ? Selon que l’homme qui regarde participe au spectacle, ou
1131 il y verra des mythes, et s’il est un littérateur de l’espèce par exemple d’Amiel, il n’y verra qu’un état d’âme ; s’il es
1132 t s’il est un littérateur de l’espèce par exemple d’ Amiel, il n’y verra qu’un état d’âme ; s’il est un général, il ne verr
1133 me ; s’il est un général, il ne verra qu’un champ de manœuvres ; s’il est un ingénieur, un territoire à exploiter ; s’il f
1134 un territoire à exploiter ; s’il fuit la société de ses semblables, il verra des retraites solitaires, et s’il la cherche
1135 qu’il le quitte, ou qu’il le voit par la portière de son wagon, le paysage n’est pas le même ; car le regard est jugement2
1136 me. On a beaucoup écrit sur la fameuse opposition de la contemplation et de l’action. Une notion claire de ce qu’est la vi
1137 sur la fameuse opposition de la contemplation et de l’action. Une notion claire de ce qu’est la vision eût peut-être évit
1138 a contemplation et de l’action. Une notion claire de ce qu’est la vision eût peut-être évité bien des malentendus illustre
1139 des malentendus illustres. L’action est un moment de la contemplation essentiellement active et transformatrice. La métaph
1140 lement active et transformatrice. La métaphysique de l’Ancienne Alliance, étant celle de la prophétie, est dominée par l’a
1141 métaphysique de l’Ancienne Alliance, étant celle de la prophétie, est dominée par l’audition de la Parole. Mais la métaph
1142 celle de la prophétie, est dominée par l’audition de la Parole. Mais la métaphysique de la Nouvelle Alliance, qui est cell
1143 par l’audition de la Parole. Mais la métaphysique de la Nouvelle Alliance, qui est celle de l’Incarnation, est dominée par
1144 taphysique de la Nouvelle Alliance, qui est celle de l’Incarnation, est dominée par la vision ; il semble que tout s’y ram
1145 ue tout s’y ramène à l’opposition des ténèbres et de la lumière. « Autrefois vous étiez ténèbres, et maintenant vous êtes
1146 ténèbres, et maintenant vous êtes lumière » (Éph. 5.8 ) ou encore : « Nous qui sommes du jour… » (I Thess. 5.8) Rien ne sera
1147 h. 5.8) ou encore : « Nous qui sommes du jour… » ( I Thess. 5.8) Rien ne serait plus facile que de multiplier les citation
1148 u encore : « Nous qui sommes du jour… » (I Thess. 5.8 ) Rien ne serait plus facile que de multiplier les citations de passag
1149 … » (I Thess. 5.8) Rien ne serait plus facile que de multiplier les citations de passages de saint Paul ou de saint Jean,
1150 erait plus facile que de multiplier les citations de passages de saint Paul ou de saint Jean, pour la plupart bien connus,
1151 acile que de multiplier les citations de passages de saint Paul ou de saint Jean, pour la plupart bien connus, qui ont fix
1152 iplier les citations de passages de saint Paul ou de saint Jean, pour la plupart bien connus, qui ont fixé le vocabulaire
1153 ont fixé le vocabulaire métaphysique et poétique de tout le Moyen Âge, d’une partie de la Renaissance, et même du rationa
1154 re métaphysique et poétique de tout le Moyen Âge, d’ une partie de la Renaissance, et même du rationalisme solennel ou vulg
1155 ue et poétique de tout le Moyen Âge, d’une partie de la Renaissance, et même du rationalisme solennel ou vulgaire. (Aufklä
1156 s que je viens de désigner, il n’est pas superflu de recourir à ces « origines » sacrées, comme à une sorte d’étymologie d
1157 rir à ces « origines » sacrées, comme à une sorte d’ étymologie de l’imagination moderne. Sur la vision qui est jugement et
1158 rigines » sacrées, comme à une sorte d’étymologie de l’imagination moderne. Sur la vision qui est jugement et action : « Q
1159 s son cœur, commis l’adultère avec elle. » (Matt. 5. 28) Sur la vision qui est transformation : « Nous serons semblables à
1160 on cœur, commis l’adultère avec elle. » (Matt. 5. 28 ) Sur la vision qui est transformation : « Nous serons semblables à lu
1161 à lui parce que nous le verrons tel qu’il est. » ( I . Jean 3.2) « L’homme nouveau se renouvelle dans la connaissance, selo
1162 rce que nous le verrons tel qu’il est. » (I. Jean 3.2 ) « L’homme nouveau se renouvelle dans la connaissance, selon l’image
1163 se renouvelle dans la connaissance, selon l’image de celui qui l’a créé. » (Col. 3.10) Sur la vision et le visage : « Nous
1164 nce, selon l’image de celui qui l’a créé. » (Col. 3.10 ) Sur la vision et le visage : « Nous tous, qui, le visage découvert c
1165 igneur, nous sommes transformés en la même image, de clarté en clarté, comme par l’Esprit. » (II Cor. 3.18) — « Aujourd’hu
1166 mage, de clarté en clarté, comme par l’Esprit. » ( II Cor. 3.18) — « Aujourd’hui nous voyons comme dans un miroir et d’une
1167 clarté en clarté, comme par l’Esprit. » (II Cor. 3.18 ) — « Aujourd’hui nous voyons comme dans un miroir et d’une manière ob
1168 « Aujourd’hui nous voyons comme dans un miroir et d’ une manière obscure, mais alors nous verrons face à face ; aujourd’hui
1169 mais alors je connaîtrai comme j’ai été connu. » ( I Cor. 13.12) À la question de notre psychologue — sinon celle qu’il se
1170 ors je connaîtrai comme j’ai été connu. » (I Cor. 13.12 ) À la question de notre psychologue — sinon celle qu’il se pose, du m
1171 me j’ai été connu. » (I Cor. 13.12) À la question de notre psychologue — sinon celle qu’il se pose, du moins celle qu’il s
1172 le toute philosophie qui postule la transcendance de l’éternel, répondent : celui qui voit Dieu, meurt. Car à la suprême v
1173 ême transformation. Reste l’autre question, celle de l’origine de la vision. Celle peut-être à laquelle répond l’apôtre lo
1174 ation. Reste l’autre question, celle de l’origine de la vision. Celle peut-être à laquelle répond l’apôtre lorsqu’il écrit
1175 s, mais seules les invisibles sont éternelles ». ( II Cor. 4.18) Or nous savons, de science et de prescience, et la révélat
1176 seules les invisibles sont éternelles ». (II Cor. 4.18 ) Or nous savons, de science et de prescience, et la révélation bibliq
1177 sont éternelles ». (II Cor. 4.18) Or nous savons, de science et de prescience, et la révélation biblique nous le confirme,
1178 s ». (II Cor. 4.18) Or nous savons, de science et de prescience, et la révélation biblique nous le confirme, qu’à l’origin
1179 élation biblique nous le confirme, qu’à l’origine de tout mouvement des corps, il y a comme un appel de la lumière. La pre
1180 e tout mouvement des corps, il y a comme un appel de la lumière. La première parole de Dieu : « Que la lumière soit » est
1181 comme un appel de la lumière. La première parole de Dieu : « Que la lumière soit » est aussi le premier moteur de l’unive
1182 Que la lumière soit » est aussi le premier moteur de l’univers. Toute substance que la lumière vient toucher, aussitôt se
1183 e devient à nos yeux reconnaissable. Il n’est pas d’ autre mouvement que cet élan vers la lumière — ou pour la fuir — par q
1184 ce. « L’œil ne verrait pas le soleil s’il n’était de nature solaire », dit Goethe. Une telle parole devance notre science,
1185 Ces vérités ne sont guère « explicables » au sens de l’indiscret moderne, de celui qui veut toujours pénétrer sous la form
1186 e « explicables » au sens de l’indiscret moderne, de celui qui veut toujours pénétrer sous la forme, plutôt que de la voir
1187 veut toujours pénétrer sous la forme, plutôt que de la voir, et qui se perd dans un bavardage infini, dans ce vide ou cet
1188 la parole. Mais les mystiques et les poètes ont, de tout temps, depuis l’Incarnation, connu ce grand mystère de la vision
1189 mps, depuis l’Incarnation, connu ce grand mystère de la vision. C’est parfois une connaissance égarée qui traverse un déli
1190 de, tel ce rayon qui pénètre dans les profondeurs de la Saison en enfer de Rimbaud : « Sur les routes, par les nuits d’hiv
1191 énètre dans les profondeurs de la Saison en enfer de Rimbaud : « Sur les routes, par les nuits d’hiver, sans gîte, sans ha
1192 nfer de Rimbaud : « Sur les routes, par les nuits d’ hiver, sans gîte, sans habits, sans pain, une voix étreignait mon cœur
1193 ».28 D’autres fois, c’est la claire connaissance de la béatitude visionnaire : connaissance parfois trop « claire » au se
1194 ance parfois trop « claire » au sens rationaliste de ce mot. Connaissance trop pénétrante, qui dépasse trop aisément le co
1195 pénétrante, qui dépasse trop aisément le concret de la vision. Comment expliquer autrement que la théologie des scolastiq
1196 éatitude réside in visione, dans la contemplation de la Face de Dieu, le second qu’elle réside in amore ? N’était-ce pas s
1197 side in visione, dans la contemplation de la Face de Dieu, le second qu’elle réside in amore ? N’était-ce pas se tromper à
1198 N’était-ce pas se tromper à la fois sur la nature de l’amour et sur celle de la vision ? Voir Dieu, c’est se transformer a
1199 r à la fois sur la nature de l’amour et sur celle de la vision ? Voir Dieu, c’est se transformer au sens le plus violent e
1200 être aimé, et c’est se rendre à la transformation de la vision : c’est donc aimer. Et nulle vision ne serait « admirable »
1201 e n’était en même temps transformation, mouvement de l’amour. Augustin qui, plus que tout autre, a parlé de la « beauté »
1202 amour. Augustin qui, plus que tout autre, a parlé de la « beauté » de Dieu, savait que vision et amour sont un seul acte e
1203 ui, plus que tout autre, a parlé de la « beauté » de Dieu, savait que vision et amour sont un seul acte et une seule répon
1204 t toujours nouvelle, je vous ai trop tard aimée… » 29 L’imagination de la forme J’ai cité des docteurs, des apôtres
1205 je vous ai trop tard aimée… »29 L’imagination de la forme J’ai cité des docteurs, des apôtres et des poètes, des sa
1206 dit saint Paul. La foi serait-elle donc négation de la vision ? Ou la vie éternelle, négation de l’incarnation ? Nullemen
1207 tion de la vision ? Ou la vie éternelle, négation de l’incarnation ? Nullement, mais accomplissement, et splendeur de ce q
1208 n ? Nullement, mais accomplissement, et splendeur de ce qui n’est pour nous qu’ombre et reflet, fragment et trouble. « Auj
1209 omme j’ai été connu ». Cet alors est la plénitude d’ un aujourd’hui que nous ne connaissons que par ses limites et ses form
1210 être que la définir dans l’absolu, à la frontière de la mort et de la vie ; et la nier, mais au nom de la foi, c’est du mê
1211 finir dans l’absolu, à la frontière de la mort et de la vie ; et la nier, mais au nom de la foi, c’est du même coup la con
1212 t jamais totalement incarnée. Entre la forme pure de notre vocation et la forme visible de notre visage, il y a le péché,
1213 forme pure de notre vocation et la forme visible de notre visage, il y a le péché, et les abîmes du temps. Dans le monde
1214 a le péché, et les abîmes du temps. Dans le monde de la mesure idéale, qui est le monde païen, le monde antique, le monde
1215 le monde des philosophes, la forme pure est celle de l’idée platonicienne. Mais dans le monde de l’incarnation — le monde
1216 celle de l’idée platonicienne. Mais dans le monde de l’incarnation — le monde chrétien —, la forme pure est la parole que
1217 hrétien —, la forme pure est la parole que chacun de nous a reçue, en son lieu, en son temps unique. Figure de notre vocat
1218 a reçue, en son lieu, en son temps unique. Figure de notre vocation, forme informante de notre être et que voient « les ye
1219 nique. Figure de notre vocation, forme informante de notre être et que voient « les yeux de la foi », il semble que notre
1220 informante de notre être et que voient « les yeux de la foi », il semble que notre visage n’en soit qu’une mauvaise épreuv
1221 qui se risque à déchiffrer le fascinant spectacle de cette œuvre mordue par le temps et modelée par la lumière, ce n’est p
1222 st pas le regard troublé qui erre sur les miroirs de la ville, à la recherche d’une illusion de soi-même. Il faut une forc
1223 erre sur les miroirs de la ville, à la recherche d’ une illusion de soi-même. Il faut une force qui le braque, une école s
1224 iroirs de la ville, à la recherche d’une illusion de soi-même. Il faut une force qui le braque, une école sévère et un maî
1225 ce modèle idéal qui saurait nous rendre capables d’ affronter la réalité — pour nous avoir révélé le salut ? Où trouver la
1226 Où trouver la réponse qui nous permettrait seule de poser sérieusement nos questions ? « Si nous espérons ce que nous ne
1227 re Paul. Cette attente persévérante, cette action d’ espérance, voilà le sens qu’il faut donner à l’imagination qui crée. S
1228 oblématiques ; si elle n’est pas non plus ce rêve de l’indiscret, ou cette revanche sur le réel qu’elle figure aux yeux du
1229 re une force concrète, elle est cela : une vision d’ espérance, un prolongement, une marche vers la plénitude. Deviner la f
1230 t, une marche vers la plénitude. Deviner la forme de notre vocation, c’est aller au-delà des « apparences actuelles », mai
1231 es « apparences actuelles », mais dans les lignes de la création. L’imagination de la forme saisit d’abord la loi de forma
1232 ais dans les lignes de la création. L’imagination de la forme saisit d’abord la loi de formation ; et c’est alors, mais al
1233 . L’imagination de la forme saisit d’abord la loi de formation ; et c’est alors, mais alors seulement, qu’elle peut poursu
1234 eut poursuivre sans s’égarer dans la nuit. La loi de formation : le mode singulier de la personnification de la parole, la
1235 la nuit. La loi de formation : le mode singulier de la personnification de la parole, la finalité de l’être vivant, qui s
1236 mation : le mode singulier de la personnification de la parole, la finalité de l’être vivant, qui se révèle au regard de l
1237 de la personnification de la parole, la finalité de l’être vivant, qui se révèle au regard de l’amour. Qu’est-ce que l’ho
1238 évèle au regard de l’amour. Qu’est-ce que l’homme de l’esprit, sinon celui qui voit l’esprit dans son action, et le prend
1239 l’esprit dans son action, et le prend sur le fait de la métamorphose ? Et si l’on sait que la vision est acte, on saura ma
1240 nt quel est celui qui peut aider30. L’imagination de la forme est sympathie avec la création. Mais nous tenons ici la clef
1241 a création. Mais nous tenons ici la clef du monde de l’incarnation, le secret de l’image physionomique de l’univers. Imagi
1242 ici la clef du monde de l’incarnation, le secret de l’image physionomique de l’univers. Imaginer, c’est se placer dans la
1243 l’incarnation, le secret de l’image physionomique de l’univers. Imaginer, c’est se placer dans la perspective même de tout
1244 maginer, c’est se placer dans la perspective même de toute genèse spirituelle, dans l’axe de la personne en exercice, dans
1245 tive même de toute genèse spirituelle, dans l’axe de la personne en exercice, dans le drame de la forme, — et y participer
1246 s l’axe de la personne en exercice, dans le drame de la forme, — et y participer. Nous le tenons, ce lien vivant qui unit
1247 u créé, et nous sommes enfin parvenus à l’origine de l’œuvre de l’esprit, au lieu très saint de notre humanité. Ici tout e
1248 nous sommes enfin parvenus à l’origine de l’œuvre de l’esprit, au lieu très saint de notre humanité. Ici tout est réel, to
1249 rigine de l’œuvre de l’esprit, au lieu très saint de notre humanité. Ici tout est réel, tout est action et résistance, tou
1250 est drame. Et les correspondances sont embrassées d’ un seul regard. Les formes naissent, tableaux, poèmes, symphonies, dan
1251 ins, temples, statues, — visages ! Dans l’enfance de la lumière. L’image physionomique de l’Univers Quelle que soit
1252 l’enfance de la lumière. L’image physionomique de l’Univers Quelle que soit la vénération qu’on éprouve en présence
1253 nération qu’on éprouve en présence de cette forme de toutes les formes que nous offre la face de l’homme, il faut entendre
1254 forme de toutes les formes que nous offre la face de l’homme, il faut entendre qu’elle reste symbolique d’une certaine ima
1255 ’homme, il faut entendre qu’elle reste symbolique d’ une certaine image du monde, dont elle ne saurait constituer le centre
1256 à définir, plutôt que les principes particuliers d’ une étude physiognomonique, la vision que toute étude de cet ordre sup
1257 étude physiognomonique, la vision que toute étude de cet ordre suppose et développe. Je voudrais maintenant entraîner le l
1258 du mystère manifeste. Et d’abord, comme au seuil d’ une expédition militaire, j’indiquerai l’ordre de la marche. Premier p
1259 d’une expédition militaire, j’indiquerai l’ordre de la marche. Premier principe : Tout ce qui est réel est moteur, et don
1260 réel est moteur, et donc informateur ou créateur de formes. Ce qui signifierait, pour un homme entièrement spirituel, que
1261 d’autres formes. Le principe dialectique qui sert de guide dans le monde physionomique est celui des correspondances, et n
1262 ientifique, qui est celui du démontage mécanique, de l’isolation des parties. Interpréter les formes par les formes, n’est
1263 es portes à une nouvelle mythologie, dans le sens d’ un Schelling et déjà d’un Herder ? Certes nous sommes ici très près de
1264 e mythologie, dans le sens d’un Schelling et déjà d’ un Herder ? Certes nous sommes ici très près de l’Organismusgedanke qu
1265 très près de l’Organismusgedanke qui est la clef de tout le romantisme allemand de cette grandiose conception d’un univer
1266 ke qui est la clef de tout le romantisme allemand de cette grandiose conception d’un univers où tout est correspondance or
1267 romantisme allemand de cette grandiose conception d’ un univers où tout est correspondance organique, où la réalité naît de
1268 est correspondance organique, où la réalité naît de l’union des contradictions naturelles, où l’homme est microcosme de l
1269 tradictions naturelles, où l’homme est microcosme de la Création. Paracelse, Bruno, Nicolas de Cuse dominent de loin ce gr
1270 ation. Paracelse, Bruno, Nicolas de Cuse dominent de loin ce grand mouvement de la pensée européenne, qui connut sa splend
1271 colas de Cuse dominent de loin ce grand mouvement de la pensée européenne, qui connut sa splendeur féconde aux temps du ro
1272 t sa splendeur féconde aux temps du romantisme et de la vie de Goethe, qui devait aboutir, en passant par Wagner, à la thé
1273 deur féconde aux temps du romantisme et de la vie de Goethe, qui devait aboutir, en passant par Wagner, à la théorie des c
1274 mise à une prochaine renaissance. Mais il importe d’ en marquer le danger, disons plus : le péché, qui l’a stérilisée avant
1275 e : Schelling pour appuyer son intuition concrète de la totalité du monde créé remonta, par Shaftesbury, jusqu’à Plotin et
1276 t-à-dire jusqu’au monde des Idées. C’était perdre de vue la réalité spécifique du monde de l’Incarnation, où la philosophi
1277 tait perdre de vue la réalité spécifique du monde de l’Incarnation, où la philosophie de l’organique peut trouver ses mesu
1278 ique du monde de l’Incarnation, où la philosophie de l’organique peut trouver ses mesures humaines et sa justification spi
1279 tification spirituelle. C’était placer le critère de l’esprit dans le « sentiment religieux » et non dans l’actualité de l
1280 e « sentiment religieux » et non dans l’actualité de la Parole. C’était sortir du drame, pour se perdre dans une fièvre no
1281 talgique. Schleiermacher est l’expression géniale de cette hérésie romantique, qui ne tendait à rien de moins qu’à la glor
1282 e cette hérésie romantique, qui ne tendait à rien de moins qu’à la glorification progressive d’une nature dont s’évanouiss
1283 à rien de moins qu’à la glorification progressive d’ une nature dont s’évanouissait la condition essentiellement dramatique
1284 e bornerai donc à renvoyer à la critique décisive de la doctrine de l’analogia entis que Karl Barth poursuit à travers tou
1285 à renvoyer à la critique décisive de la doctrine de l’analogia entis que Karl Barth poursuit à travers toute son œuvre. C
1286 ursuit à travers toute son œuvre. Ce qui subsiste de l’Organismusgedanke, une fois cette conception débarrassée des équivo
1287 iques, c’est un irrationalisme concret. L’analyse de l’homme intérieur ou social, telle que l’ont inlassablement reprise t
1288 ionnels. Rien alors ne peut égaler la pénétration de son regard, si ce n’est son impuissance à saisir la personne dans sa
1289 s motifs, mais ce faisant, il détend les ressorts de l’imprévisible événement — tensions instituées entre des motifs tout
1290 art, bâtissent et soutiennent l’édifice du visage de l’homme. Kassner remarque qu’à la lecture des grands moralistes franç
1291 e qu’à la lecture des grands moralistes français, de Montaigne à Pascal, à La Rochefoucauld, à Chamfort, on ne rencontre p
1292 stume, la grimace, ce qu’on nomme « l’extérieur » de l’homme, mais non pas son visage. Pour lui comme pour tous les autres
1293 our lui comme pour tous les autres (à l’exception de Pascal), l’homme est entièrement ramené à la parole, à l’anecdote. Qu
1294 ue notre esprit qu’on dit « latin » est incapable de s’assimiler les secrets d’une ontologie de la forme ? Ce serait oubli
1295  latin » est incapable de s’assimiler les secrets d’ une ontologie de la forme ? Ce serait oublier Léonard et son génie phy
1296 apable de s’assimiler les secrets d’une ontologie de la forme ? Ce serait oublier Léonard et son génie physionomiste. Il
1297 à la méthode du Vinci — la plus vaste collection de formes, un trésor toujours imminent et qui grandit selon l’extension
1298 oujours imminent et qui grandit selon l’extension de son domaine… Il est le maître des visages, des anatomies, des machine
1299 des visages, des anatomies, des machines. Il sait de quoi se fait un sourire ; il peut le mettre sur la face d’une maison,
1300 e fait un sourire ; il peut le mettre sur la face d’ une maison, aux plis d’un jardin… Et encore : Je sentais que ce maî
1301 peut le mettre sur la face d’une maison, aux plis d’ un jardin… Et encore : Je sentais que ce maître de ses moyens, ce p
1302 n jardin… Et encore : Je sentais que ce maître de ses moyens, ce possesseur du dessin, des images, du calcul, avait tro
1303 ude centrale à partir de laquelle les entreprises de la connaissance et les opérations de l’art sont également possibles ;
1304 entreprises de la connaissance et les opérations de l’art sont également possibles ; les échanges heureux entre l’analyse
1305 Les quelques mots que je souligne dans le texte de Paul Valéry ne sont-ils pas l’éblouissante formule d’une image physio
1306 aul Valéry ne sont-ils pas l’éblouissante formule d’ une image physionomique de l’univers ? On pourrait m’objecter que le g
1307 l’éblouissante formule d’une image physionomique de l’univers ? On pourrait m’objecter que le goût de la forme, apanage é
1308 de l’univers ? On pourrait m’objecter que le goût de la forme, apanage évident du « latin », suppose des géométries plutôt
1309 t que l’imagination, et par là retombe au pouvoir de la raison et de Descartes. Mais passons de l’autre côté : chez les Al
1310 ion, et par là retombe au pouvoir de la raison et de Descartes. Mais passons de l’autre côté : chez les Allemands les moin
1311 ouvoir de la raison et de Descartes. Mais passons de l’autre côté : chez les Allemands les moins suspects de sacrifier à l
1312 utre côté : chez les Allemands les moins suspects de sacrifier à la logique cartésienne, quels sont les plus illustres phy
1313 ysionomistes des idées ? Goethe et Nietzsche, ces deux lointains et quelque peu méfiants admirateurs de la forme et de la cl
1314 eux lointains et quelque peu méfiants admirateurs de la forme et de la clarté française. (Que de dissociations à opérer da
1315 t quelque peu méfiants admirateurs de la forme et de la clarté française. (Que de dissociations à opérer dans nos préjugés
1316 teurs de la forme et de la clarté française. (Que de dissociations à opérer dans nos préjugés culturels !) Il y a du démiu
1317 ) Il y a du démiurge chez Goethe. (Souvenons-nous de son Prométhée). Vit-on jamais pareille faculté d’incorporer les affec
1318 de son Prométhée). Vit-on jamais pareille faculté d’ incorporer les affections de l’âme ? Pas trace de « psychologie » dans
1319 mais pareille faculté d’incorporer les affections de l’âme ? Pas trace de « psychologie » dans cette œuvre qui cependant p
1320 d’incorporer les affections de l’âme ? Pas trace de « psychologie » dans cette œuvre qui cependant paraissait ne prêter à
1321 e œuvre qui cependant paraissait ne prêter à rien d’ autre : Les Affinités électives. Tout y est formes, actions, symboles 
1322 vision créatrice. Goethe est un œil. Et le chant de Lyncée sur sa tour — c’est le chant du bonheur de la vision : Zum se
1323 de Lyncée sur sa tour — c’est le chant du bonheur de la vision : Zum sehen geboren Zum schauen bestellt… ............
1324 bienheureux ! » Mais les pauvres yeux douloureux de Nietzsche, non moins que ceux de Goethe, surent voir en toutes choses
1325 yeux douloureux de Nietzsche, non moins que ceux de Goethe, surent voir en toutes choses « le charme éternel » qui les cr
1326 » qui les crée. Ouvrez donc au hasard tel recueil d’ aphorismes, le Gai savoir, Aurore : c’est une chasse royale pour l’ama
1327 , Aurore : c’est une chasse royale pour l’amateur de correspondances et de métaphores plastiques. Ceci dans Aurore par exe
1328 hasse royale pour l’amateur de correspondances et de métaphores plastiques. Ceci dans Aurore par exemple : Si nous voulio
1329 voulions tenter une architecture d’après le mode de notre âme (nous sommes trop lâches pour cela) : — le labyrinthe devra
1330 se figurent qu’il n’y a personne qui soit capable de les voir, sous leur musique) (p. 198). Ou ceci dans le Gai Savoir :
1331 rdé durant un bon moment cette ville, ses maisons de campagne et ses jardins d’agrément et le large cercle de ses collines
1332 tte ville, ses maisons de campagne et ses jardins d’ agrément et le large cercle de ses collines et de ses pentes habitées 
1333 agne et ses jardins d’agrément et le large cercle de ses collines et de ses pentes habitées ; enfin je finis par me dire ;
1334 d’agrément et le large cercle de ses collines et de ses pentes habitées ; enfin je finis par me dire ; je vois des visage
1335 enfin je finis par me dire ; je vois des visages de générations passées — cette contrée est couverte par les images d’hom
1336 ssées — cette contrée est couverte par les images d’ hommes intrépides et souverains… J’ai toujours devant les yeux le cons
1337 de lui, et aussi sur la ville, la mer et la ligne de ta montagne, et comme sur tout cela, par son regard, il exerce sa pui
1338 -t-elle donc vu le jour depuis les temps du Livre de Job, de ce profond traité théologique qui ne fait pas intervenir un s
1339 donc vu le jour depuis les temps du Livre de Job, de ce profond traité théologique qui ne fait pas intervenir un seul conc
1340 les aigles, un tesson, des ulcères, des rochers, deux effarantes descriptions du crocodile et de l’hippopotame, le monstre
1341 ers, deux effarantes descriptions du crocodile et de l’hippopotame, le monstre Léviathan, la Grande Ourse avec ses petits,
1342 s petits, — la Parole sous forme de tonnerre ! 23. J’emploie ce terme, de préférence à physiognomonie, pour désigner une
1343 n’est qu’un particulier, à vrai dire privilégié. 24. La réaction antipsychologique qui se dessine un peu partout ne saurai
1344 un peu partout ne saurait faire fi des résultats d’ observation acquis par les travaux de la psychologie de laboratoire. M
1345 es résultats d’observation acquis par les travaux de la psychologie de laboratoire. Mais presque toutes les interprétation
1346 ervation acquis par les travaux de la psychologie de laboratoire. Mais presque toutes les interprétations qui ont eu cours
1347 , jusqu’à Freud y compris, souffrent du même vice de constitution : elles considèrent les faits psychiques indépendamment
1348 s considèrent les faits psychiques indépendamment de la personne, comme des cas. Ainsi elles laissent perdre l’humain, ell
1349 l’humain, elles sortent du concret, — du drame. 25. M. Spaier, dans la Pensée concrète (Alcan). 26. Depuis l’impressionn
1350 25. M. Spaier, dans la Pensée concrète (Alcan). 26. Depuis l’impressionnisme, nous savons que la neige est bleue ; éducat
1351 éducation du jugement visuel par les arts, etc. 27. Je songe à divers travaux de la biologie expérimentale dont je me bor
1352 par les arts, etc. 27. Je songe à divers travaux de la biologie expérimentale dont je me bornerai à citer l’exemple suiva
1353 des yeux qui n’existaient auparavant qu’à l’état de germes sous-cutanés. (Travaux publiés dans les Archiv für Entwicklung
1354 ttoresque, sans prétendre, naturellement, à juger de sa portée scientifique ! 28. Une saison en enfer. (Mauvais sang). C
1355 turellement, à juger de sa portée scientifique ! 28. Une saison en enfer. (Mauvais sang). C’est Rimbaud qui souligne les
1356 ). C’est Rimbaud qui souligne les derniers mots. 29. Soliloques de saint Augustin, chapitre XXXI. 30. « N’advient-il pas
1357 qui souligne les derniers mots. 29. Soliloques de saint Augustin, chapitre XXXI. 30. « N’advient-il pas aussi, parmi l
1358 ots. 29. Soliloques de saint Augustin, chapitre XXXI . 30. « N’advient-il pas aussi, parmi les hommes, lorsque l’un d’eux
1359 9. Soliloques de saint Augustin, chapitre XXXI. 30. « N’advient-il pas aussi, parmi les hommes, lorsque l’un d’eux regard
1360 ient-il pas aussi, parmi les hommes, lorsque l’un d’ eux regarde l’autre réellement, tel qu’il est dans le mouvement de sa
1361 autre réellement, tel qu’il est dans le mouvement de sa forme en devenir, que d’une manière étrange et délicate, il l’aide
1362 est dans le mouvement de sa forme en devenir, que d’ une manière étrange et délicate, il l’aide à parvenir à soi-même, en s
1363 aide à parvenir à soi-même, en sorte que la force de l’imagination agissant dans les voies de la nature, littéralement col
1364 la force de l’imagination agissant dans les voies de la nature, littéralement collabore à engendrer l’image de l’homme ? »
1365 ture, littéralement collabore à engendrer l’image de l’homme ? » (Th. Spoerri : Über Einbildung, p. 25.) 31. Il convient
1366 omme ? » (Th. Spoerri : Über Einbildung, p. 25.) 31. Il convient de débarrasser ce mot de tout pathos romantique. Le drame
1367 oerri : Über Einbildung, p. 25.) 31. Il convient de débarrasser ce mot de tout pathos romantique. Le drame, c’est proprem
1368 g, p. 25.) 31. Il convient de débarrasser ce mot de tout pathos romantique. Le drame, c’est proprement l’action, en tant
1369 risque, tension. Un tel drame se passe fort bien d’ appréciations sentimentales. Il est d’ailleurs d’autant moins « terrif
1370 d’appréciations sentimentales. Il est d’ailleurs d’ autant moins « terrifiant » qu’on y est plus réellement engagé. 32.
1371 terrifiant » qu’on y est plus réellement engagé. 32. Das physiognomische Weltbild (Delphin Verlag, Leipzig, p. 217). q.
1372 in Verlag, Leipzig, p. 217). q. Rougemont Denis de , « Mystère de la vision (fragments d’un Traité de la vision physionom
1373 pzig, p. 217). q. Rougemont Denis de, « Mystère de la vision (fragments d’un Traité de la vision physionomique du monde)
1374 emont Denis de, « Mystère de la vision (fragments d’ un Traité de la vision physionomique du monde) », Hermès, Bruxelles-Pa
1375 de, « Mystère de la vision (fragments d’un Traité de la vision physionomique du monde) », Hermès, Bruxelles-Paris, mars 19
1376 omique du monde) », Hermès, Bruxelles-Paris, mars 1935, p. 42-54. r. La première note indique : « Les pages qui suivent, dét
1377 note indique : « Les pages qui suivent, détachées d’ un ouvrage assez vaste, risquent de paraître assez “hermétiques” au le
1378 ent, détachées d’un ouvrage assez vaste, risquent de paraître assez “hermétiques” au lecteur peu familiarisé avec cet ordr
1379 tiques” au lecteur peu familiarisé avec cet ordre de spéculations. Certains mots employés ici dans un sens très particulie
1380 à signaler que notre ouvrage contient une théorie de la forme (considérée comme surface de contact de forces contradictoir
1381 une théorie de la forme (considérée comme surface de contact de forces contradictoires) et une théorie de la personne, au
1382 de la forme (considérée comme surface de contact de forces contradictoires) et une théorie de la personne, au sujet de la
1383 contact de forces contradictoires) et une théorie de la personne, au sujet de laquelle on pourra trouver des éclaircisseme
1384 trouver des éclaircissements dans ma “Définition de la Personne” parue dans Esprit , décembre 1934. »
1385 ion de la Personne” parue dans Esprit , décembre 1934.  »
14 1935, Articles divers (1932-1935). Les autres et nous : I — Esprit (avril 1935)
1386 Les autres et nous : I  — Esprit (avril 1935)s On me demande souvent : « Quelle est la dif
1387 Les autres et nous : I — Esprit (avril 1935 )s On me demande souvent : « Quelle est la différence entre Esprit
1388 prit et L’Ordre nouveau  ? » Les noms mêmes des deux revues l’indiquent : différence entre un « esprit » et un « ordre »,
1389 tre un « esprit » et un « ordre », au double sens d’ équipe et de « mise en ordre ». Esprit rend au mouvement personnali
1390 rit » et un « ordre », au double sens d’équipe et de « mise en ordre ». Esprit rend au mouvement personnaliste le grand
1391 rend au mouvement personnaliste le grand service de lui créer une atmosphère, un champ d’essais intellectuels, je dirais
1392 and service de lui créer une atmosphère, un champ d’ essais intellectuels, je dirais même une sentimentalité, au meilleur s
1393 eilleur sens du terme. La formule caractéristique d’ Esprit , c’est la « confrontation ». Confrontation dirigée certes, av
1394 nouveau , surtout une construction. Pas question de séparer ces deux temps de l’action, et qu’on n’aille pas croire que
1395 out une construction. Pas question de séparer ces deux temps de l’action, et qu’on n’aille pas croire que L’ON n’a pas éta
1396 struction. Pas question de séparer ces deux temps de l’action, et qu’on n’aille pas croire que L’ON n’a pas établi ses c
1397 large et précise, ou qu’ Esprit n’ambitionne pas d’ aboutir à des constructions. Il n’en reste pas moins que les années d’
1398 tructions. Il n’en reste pas moins que les années d’ avance qu’a prises L’ON lui permettent de passer, dès à présent, à d
1399 années d’avance qu’a prises L’ON lui permettent de passer, dès à présent, à des tentatives de réalisation dont Esprit
1400 ettent de passer, dès à présent, à des tentatives de réalisation dont Esprit n’a voulu donner, jusqu’ici, que les fondem
1401 idiques. Autre différence, ou plutôt autre aspect de cette même différence : l’ON s’interdit, dans sa revue, toute espèce
1402 ce : l’ON s’interdit, dans sa revue, toute espèce de polémique, de réponses à ses contradicteurs, de critique littéraire o
1403 terdit, dans sa revue, toute espèce de polémique, de réponses à ses contradicteurs, de critique littéraire ou d’analyses d
1404 e de polémique, de réponses à ses contradicteurs, de critique littéraire ou d’analyses des « actualités ». Non que cela no
1405 s à ses contradicteurs, de critique littéraire ou d’ analyses des « actualités ». Non que cela nous paraisse le moins du mo
1406 our le moment, tout autre chose à faire. Dans les 32 pages de notre revue, nous ne pouvons pas commenter la Révolution, no
1407 ment, tout autre chose à faire. Dans les 32 pages de notre revue, nous ne pouvons pas commenter la Révolution, nous nous b
1408 s aucun doute nécessaire, que d’autres s’occupent d’ élargir la brèche, d’y appeler du monde et, comme le dit souvent Mouni
1409 ire, que d’autres s’occupent d’élargir la brèche, d’ y appeler du monde et, comme le dit souvent Mounier, « d’épurer », d’e
1410 eler du monde et, comme le dit souvent Mounier, «  d’ épurer », d’enrichir si l’on veut, l’action en cours. Et c’est à quoi
1411 e et, comme le dit souvent Mounier, « d’épurer », d’ enrichir si l’on veut, l’action en cours. Et c’est à quoi s’emploient
1412 ’action en cours. Et c’est à quoi s’emploient les 180 pages mensuelles d’ Esprit . Rien dans tout cela qui empêche une coll
1413 c’est à quoi s’emploient les 180 pages mensuelles d’ Esprit . Rien dans tout cela qui empêche une collaboration, — au cont
1414 ant à l’avenir du mouvement par la séparation des deux revues me paraissent exagérées. Ce qui pourrait être plus grave au po
1415 . Ce qui pourrait être plus grave au point de vue de la révolution, c’est la fluidité excessive du style des manifestes d’
1416 est la fluidité excessive du style des manifestes d’ Esprit . Crainte de l’index ou incertitudes doctrinales ? Certains ac
1417 ssive du style des manifestes d’ Esprit . Crainte de l’index ou incertitudes doctrinales ? Certains accents humanitaristes
1418 e fascisme et le stalinisme se sont faits à coups de simplifications brutales et abstraites, nous les avons cent fois déno
1419 ifications brutales et abstraites, nous les avons cent fois dénoncées. (Voir notre Lettre à Hitler par exemple.) Mais ce n’e
1420 l’ordre personnaliste. Nous souhaitons le succès d’ Esprit  : non pas un succès d’estime, auprès des esprits pondérés, ma
1421 uhaitons le succès d’ Esprit  : non pas un succès d’ estime, auprès des esprits pondérés, mais un succès constructif, révol
1422 i se confondra nécessairement avec l’instauration de l’Ordre nouveau dans les faits. s. Rougemont Denis de, « Les autre
1423 dre nouveau dans les faits. s. Rougemont Denis de , « Les autres et nous : 1 : Esprit  », Bulletin de liaison des groupe
1424 s. Rougemont Denis de, « Les autres et nous : 1  : Esprit  », Bulletin de liaison des groupes Ordre nouveau, Paris, av
1425 e, « Les autres et nous : 1 : Esprit  », Bulletin de liaison des groupes Ordre nouveau, Paris, avril 1935, p. 3-4.
1426 e liaison des groupes Ordre nouveau, Paris, avril 1935, p. 3-4.
15 1935, Articles divers (1932-1935). Lettre à la rédaction de Commune (mai 1935)
1427 Lettre à la rédaction de Commune (mai 1935)t u Monsieur, Votre petite note sur mon livre il
1428 Lettre à la rédaction de Commune (mai 1935 )t u Monsieur, Votre petite note sur mon livre illustre une fois de
1429 n livre illustre une fois de plus la mauvaise foi de Commune. Si vous aviez lu ce livre vous sauriez : 1° que je combats v
1430 Commune. Si vous aviez lu ce livre vous sauriez :  que je combats violemment la politique de l’Église (chap. 7) ; 2° que
1431 uriez : 1° que je combats violemment la politique de l’Église (chap. 7) ; 2° que je suis protestant. (Pour vos « curés ».)
1432 ombats violemment la politique de l’Église (chap.  7 ) ; 2° que je suis protestant. (Pour vos « curés ».) Vous mentez donc
1433 s violemment la politique de l’Église (chap. 7) ;  que je suis protestant. (Pour vos « curés ».) Vous mentez donc et ass
1434 . D’accord avec les Izvestia et votre ambassadeur de la rue de Grenelle, j’ai bien l’honneur de vous souhaiter deux ans de
1435 sadeur de la rue de Grenelle, j’ai bien l’honneur de vous souhaiter deux ans de caserne. P.-S. « Nos camarades marxistes o
1436 e Grenelle, j’ai bien l’honneur de vous souhaiter deux ans de caserne. P.-S. « Nos camarades marxistes ou fascistes » : je p
1437 e, j’ai bien l’honneur de vous souhaiter deux ans de caserne. P.-S. « Nos camarades marxistes ou fascistes » : je parlais
1438 arxistes ou fascistes » : je parlais à un congrès d’ étudiants et voyais dans la salle des délégués marxistes et hitlériens
1439 s le plus courant du terme. t. Rougemont Denis de , « Lettre à la rédaction », Commune, Paris, mai 1935, p. 1059. u. Pu
1440 e, « Lettre à la rédaction », Commune, Paris, mai 1935, p. 1059. u. Publiée en réponse à une recension de Politique de la p
1441 , p. 1059. u. Publiée en réponse à une recension de Politique de la personne parue dans la livraison de mars 1935 de la
1442 Publiée en réponse à une recension de Politique de la personne parue dans la livraison de mars 1935 de la même revue.
1443 Politique de la personne parue dans la livraison de mars 1935 de la même revue.
1444 e de la personne parue dans la livraison de mars 1935 de la même revue.
1445 la personne parue dans la livraison de mars 1935 de la même revue.
16 1935, Articles divers (1932-1935). Nous ne mangeons pas de ce pain-là : à propos du 14 juillet (15 juillet 1935)
1446 Nous ne mangeons pas de ce pain-là : à propos du 14 juillet (15 juillet 1935)v Certains vo
1447 Nous ne mangeons pas de ce pain-là : à propos du 14 juillet (15 juillet 1935)v Certains voudraient nous voir prendre p
1448 geons pas de ce pain-là : à propos du 14 juillet ( 15 juillet 1935)v Certains voudraient nous voir prendre position dans
1449 e ce pain-là : à propos du 14 juillet (15 juillet 1935 )v Certains voudraient nous voir prendre position dans la lutte qui
1450 que peut bien signifier l’opposition du peuple et de la nation ? Par quel grossier abus du mot nation a-t-on pu venir à ce
1451 le général Kellermann entraîne ses troupes au cri de « Vive la Nation ! », les sans-culottes comprennent : « Vive la Révol
1452 ommunauté des personnes responsables, conscientes de la mission libératrice de la France. Nous pouvons nous dire nationaux
1453 sponsables, conscientes de la mission libératrice de la France. Nous pouvons nous dire nationaux, contre l’idole sanguinai
1454 es, contre les démagogues apeurés qui font le jeu d’ une dictature aux ordres des nationalistes russes. Nous sommes contre
1455 liste, à droite, ou étatiste, à gauche, qui tente de créer ces meurtrières confusions : la confusion de la patrie et des b
1456 e créer ces meurtrières confusions : la confusion de la patrie et des banquiers, la confusion de la Révolution et des Sovi
1457 usion de la patrie et des banquiers, la confusion de la Révolution et des Soviets. Nous ne nous battrons ni pour les Forge
1458 s battrons ni pour les Forges, ni pour les agents de Moscou : les uns et les autres poursuivent par des voies tactiques op
1459 es se rejoignent très bien par-delà les massacres de rue qu’ils nous préparent, — par-dessus la tête de leurs troupes. Nou
1460 e rue qu’ils nous préparent, — par-dessus la tête de leurs troupes. Nous nous battrons le jour où le peuple français aura
1461 — à gauche, dans l’un et l’autre cas destructeur de la liberté des personnes, destructeur du sentiment patriotique, destr
1462 travaille pour M. de Wendel. Et si les militants de gauche et de droite l’ignorent encore, c’est en vertu d’une double er
1463 ur M. de Wendel. Et si les militants de gauche et de droite l’ignorent encore, c’est en vertu d’une double erreur que l’Or
1464 uche et la droite proclamer la priorité du « plan d’ action » sur la doctrine, on est sûr que cette gauche et cette droite
1465 pour le désordre, et que les seuls bénéficiaires de luttes civiles aussi mal orientées seront en fait les gros bailleurs
1466 i mal orientées seront en fait les gros bailleurs de fonds. Erreur sur la mystique : la lutte des « nationaux » contre le
1467 onger dans la rue l’opposition stérile et périmée de la droite et de la gauche parlementaires. Seulement, cela se compliqu
1468 e l’opposition stérile et périmée de la droite et de la gauche parlementaires. Seulement, cela se complique cette fois de
1469 entaires. Seulement, cela se complique cette fois de matraques et de mitrailleuses. Au lieu de tomber un ministère quelcon
1470 ent, cela se complique cette fois de matraques et de mitrailleuses. Au lieu de tomber un ministère quelconque, on s’apprêt
1471 inistère quelconque, on s’apprête à descendre des centaines de Français. Au bénéfice de qui, nous l’avons dit. Quand les droites
1472 uelconque, on s’apprête à descendre des centaines de Français. Au bénéfice de qui, nous l’avons dit. Quand les droites aur
1473 descendre des centaines de Français. Au bénéfice de qui, nous l’avons dit. Quand les droites auront compris que la Banque
1474 t. Quand les droites auront compris que la Banque de France est contre la patrie, quand les gauches auront compris que la
1475 rie, quand les gauches auront compris que la peur de Chiappe n’est pas un programme, sonnera l’heure de l’Ordre nouveau.
1476 e Chiappe n’est pas un programme, sonnera l’heure de l’Ordre nouveau. v. Rougemont Denis de, « Nous ne mangeons pas de
1477 l’heure de l’Ordre nouveau. v. Rougemont Denis de , « Nous ne mangeons pas de ce pain-là (à propos du 14 juillet) », Bul
1478 v. Rougemont Denis de, « Nous ne mangeons pas de ce pain-là (à propos du 14 juillet) », Bulletin de liaison des groupe
1479 « Nous ne mangeons pas de ce pain-là (à propos du 14 juillet) », Bulletin de liaison des groupes Ordre nouveau, Paris, 15
1480 e ce pain-là (à propos du 14 juillet) », Bulletin de liaison des groupes Ordre nouveau, Paris, 15 juillet 1935, p. 2.
1481 etin de liaison des groupes Ordre nouveau, Paris, 15 juillet 1935, p. 2.
1482 ison des groupes Ordre nouveau, Paris, 15 juillet 1935, p. 2.
17 1935, Articles divers (1932-1935). Montherlant : Service inutile (15 novembre 1935)
1483 Montherlant : Service inutile ( 15 novembre 1935)w Ce long avant-propos, où l’auteur nous rapporte av
1484 Montherlant : Service inutile (15 novembre 1935 )w Ce long avant-propos, où l’auteur nous rapporte avec quelque dét
1485 auteur nous rapporte avec quelque détail l’emploi de son temps durant ces dix dernières années, est-il bien nécessaire à c
1486 c quelque détail l’emploi de son temps durant ces dix dernières années, est-il bien nécessaire à ce beau livre33. Je crois
1487 lant se fait du tort chaque fois qu’il entreprend de s’expliquer : on ne lui en demande pas tant, ou plutôt on lui en dema
1488 èces qu’il tient dans ses tiroirs. Qu’il se moque de ce qu’on pense de sa conduite, c’est parfait ; qu’il le dise, c’est m
1489 ans ses tiroirs. Qu’il se moque de ce qu’on pense de sa conduite, c’est parfait ; qu’il le dise, c’est moins bien. Quoi qu
1490 e, c’est moins bien. Quoi qu’il en soit, retenons de cette préface sa morale : « Dès l’instant où l’on se récure du frivol
1491 r l’Espagne, d’autres sur l’Algérie, échantillons de cette Rose de sable qu’un scrupule patriotique retient l’auteur de pu
1492 ’autres sur l’Algérie, échantillons de cette Rose de sable qu’un scrupule patriotique retient l’auteur de publier et qui s
1493 sable qu’un scrupule patriotique retient l’auteur de publier et qui sent le chef-d’œuvre dès les premiers abords. Des cons
1494 le peuple, le bourgeois et la noblesse : cela est neuf et vrai, bien vu et bien dit, plein d’une verve gentille, et aussi, d
1495 cela est neuf et vrai, bien vu et bien dit, plein d’ une verve gentille, et aussi, disons-le, de courage, car il en faut po
1496 plein d’une verve gentille, et aussi, disons-le, de courage, car il en faut pour ne montrer que du bon sens en ces matièr
1497 pour ne montrer que du bon sens en ces matières. Deux morceaux dans le goût classique le plus sévère sur la prudence et sur
1498 sur la prudence et sur l’usage des vertus. Enfin trois importants essais sur l’attitude de l’écrivain devant l’action. Arrêt
1499 tus. Enfin trois importants essais sur l’attitude de l’écrivain devant l’action. Arrêtons-nous à cette partie-là qui expli
1500 des déclarations aussi franches et pourtant pures de toute espèce de hargne. (On perdait un peu l’habitude de cette fière
1501 aussi franches et pourtant pures de toute espèce de hargne. (On perdait un peu l’habitude de cette fière politesse, dans
1502 e espèce de hargne. (On perdait un peu l’habitude de cette fière politesse, dans ce temps où les partisans ont l’air de ha
1503 litesse, dans ce temps où les partisans ont l’air de haïr davantage la cause adverse qu’ils n’aiment la leur.) Quelle est
1504 est l’attitude pratique que Montherlant a cru bon d’ adopter ? C’est celle du clerc — il dirait : du poète —, qui se réserv
1505 i se réserve pour son œuvre, estimant s’acquitter de la sorte de tout ce qu’il doit, en principe, à César. Sans préjudice
1506 pour son œuvre, estimant s’acquitter de la sorte de tout ce qu’il doit, en principe, à César. Sans préjudice d’une prise
1507 qu’il doit, en principe, à César. Sans préjudice d’ une prise de position occasionnelle en faveur d’une cause humaine, de
1508 en principe, à César. Sans préjudice d’une prise de position occasionnelle en faveur d’une cause humaine, de la patrie, o
1509 tion occasionnelle en faveur d’une cause humaine, de la patrie, ou même des Éthiopiens. Notons d’abord qu’une pareille att
1510 tons d’abord qu’une pareille attitude a le mérite de ne point sacrifier à l’excitation générale. Très haut mérite. Exemple
1511 J’approuve ce que dit Montherlant sur l’inutilité de tout service — à condition que le sentiment poignant de cette vanité
1512 t service — à condition que le sentiment poignant de cette vanité finale n’empêche pas de servir quand il faut. C’est ce q
1513 ent poignant de cette vanité finale n’empêche pas de servir quand il faut. C’est ce que j’appelle du pessimisme actif. Et
1514 est la devise du Taciturne : « Point n’est besoin d’ espérer pour entreprendre… » Mais encore faut-il entreprendre. D’abord
1515 rlant à préférer un peu trop vite le second terme de son titre. C’est le concours des deux qui est vrai. L’œuvre avant tou
1516 second terme de son titre. C’est le concours des deux qui est vrai. L’œuvre avant tout ? Oui, mais toute œuvre est une acti
1517 s toute œuvre est une action, et c’est le contenu de cette œuvre, ou l’objectif de cette action, qu’il importe avant tout
1518 et c’est le contenu de cette œuvre, ou l’objectif de cette action, qu’il importe avant tout de connaître. Et non pas seule
1519 bjectif de cette action, qu’il importe avant tout de connaître. Et non pas seulement que l’auteur a su se mettre en condit
1520 eulement que l’auteur a su se mettre en condition de faire son œuvre, et de ne servir qu’à bon escient. À quoi Montherlant
1521 su se mettre en condition de faire son œuvre, et de ne servir qu’à bon escient. À quoi Montherlant répondrait qu’il n’écr
1522 r défendre ceci ou cela, mais parce qu’il a envie d’ écrire. (On le lui pardonne mieux qu’à d’autres). « Les œuvres des écr
1523 ites par le besoin organique qu’ont les écrivains de s’exprimer ». Ou encore : « L’Écrivain digne de ce nom doit, dans son
1524 s de s’exprimer ». Ou encore : « L’Écrivain digne de ce nom doit, dans son art, ne faire que ce qui lui est agréable. Ce q
1525 ditions serait mal fait. » Est-ce que ce beau mot d’ agréable ne prête pas ici à confusion ? L’on croirait qu’il s’agit sim
1526 confusion ? L’on croirait qu’il s’agit simplement de ce qui peut amuser l’auteur. Mais « un écrivain digne de ce nom » ne
1527 ui peut amuser l’auteur. Mais « un écrivain digne de ce nom » ne va pas, pour prendre un exemple, déconcerter son public à
1528 t peut-être zéro pour le lecteur. S’il a le droit de déconcerter, c’est pour mieux souligner ce qu’il apporte ; et c’est s
1529 uru leur chance là-dessus — au sens le plus noble de chance, qui est bien proche de salut. Les plus grands ont été les moi
1530 e salut. Les plus grands ont été les moins libres de n’en faire qu’à leur agrément. En bref, on peut reprocher à Montherla
1531 grément. En bref, on peut reprocher à Montherlant de parler de « servir » sans préciser l’objet du verbe (ou le régime !)
1532 n bref, on peut reprocher à Montherlant de parler de « servir » sans préciser l’objet du verbe (ou le régime !) et de qual
1533 ans préciser l’objet du verbe (ou le régime !) et de qualifier d’inutile un service qu’il faudrait d’abord rendre. Je forc
1534 l’objet du verbe (ou le régime !) et de qualifier d’ inutile un service qu’il faudrait d’abord rendre. Je force un peu mon
1535 r. Je n’entends pas que ce recueil n’apporte rien de positif, comme on dit. Il apporte d’abord un ton, ce n’est pas peu, s
1536 Montherlant. « Pourquoi n’y a-t-il pas une École de bonheur ? au lieu des écoles de latin et de droit : qu’on y apprenne
1537 -il pas une École de bonheur ? au lieu des écoles de latin et de droit : qu’on y apprenne le régime de son âme. » Cela n’e
1538 École de bonheur ? au lieu des écoles de latin et de droit : qu’on y apprenne le régime de son âme. » Cela n’est pas de Mo
1539 de latin et de droit : qu’on y apprenne le régime de son âme. » Cela n’est pas de Montherlant, mais bien du Prince de Lign
1540 y apprenne le régime de son âme. » Cela n’est pas de Montherlant, mais bien du Prince de Ligne, on pourrait s’y tromper. M
1541 urrait s’y tromper. Montherlant, qu’on a qualifié d’ homme de la Renaissance, ne serait-il pas tout aussi bien — s’il refus
1542 ’y tromper. Montherlant, qu’on a qualifié d’homme de la Renaissance, ne serait-il pas tout aussi bien — s’il refuse le siè
1543 e le siècle précédent — un contemporain spirituel de cet « homme du xviiie siècle » ? Je pourrais vous citer vingt endroi
1544 omme du xviiie siècle » ? Je pourrais vous citer vingt endroits des Mélanges sentimentaires qu’on prendrait pour du bon Mont
1545 ici un qui résume fort bien la morale personnelle de notre auteur : « J’ai le bon esprit de saisir avidement et de me dess
1546 ersonnelle de notre auteur : « J’ai le bon esprit de saisir avidement et de me dessaisir de tout ce que la jouissance me p
1547 eur : « J’ai le bon esprit de saisir avidement et de me dessaisir de tout ce que la jouissance me promet d’être heureux, c
1548 bon esprit de saisir avidement et de me dessaisir de tout ce que la jouissance me promet d’être heureux, ce qui fait qu’il
1549 dessaisir de tout ce que la jouissance me promet d’ être heureux, ce qui fait qu’il ne me coûte pas d’en être aussitôt pri
1550 d’être heureux, ce qui fait qu’il ne me coûte pas d’ en être aussitôt privé ». Et par contre ceci, que je lis dans Service
1551 je lis dans Service inutile, n’est-ce pas l’écho de la virile légèreté du grand seigneur : « Lénine, qui donna dans l’enf
1552 eigneur : « Lénine, qui donna dans l’enfantillage de vouloir modifier une forme de gouvernement… » Ce même goût du bonheur
1553 dans l’enfantillage de vouloir modifier une forme de gouvernement… » Ce même goût du bonheur, chez l’un et l’autre, ces mê
1554 u bonheur, chez l’un et l’autre, ces mêmes façons de ne se piquer de rien, cette même désinvolture tempérée de respect vis
1555 l’un et l’autre, ces mêmes façons de ne se piquer de rien, cette même désinvolture tempérée de respect vis-à-vis de ses pr
1556 piquer de rien, cette même désinvolture tempérée de respect vis-à-vis de ses propres affaires, et de la chose publique, e
1557 de respect vis-à-vis de ses propres affaires, et de la chose publique, et de l’Église… Jusqu’au plaisir de se faire un pe
1558 ses propres affaires, et de la chose publique, et de l’Église… Jusqu’au plaisir de se faire un peu voler par un serviteur
1559 chose publique, et de l’Église… Jusqu’au plaisir de se faire un peu voler par un serviteur agréable, que tous les deux on
1560 peu voler par un serviteur agréable, que tous les deux ont pris soin d’avouer ! Certes, il y a toutes les différences que l’
1561 rviteur agréable, que tous les deux ont pris soin d’ avouer ! Certes, il y a toutes les différences que l’on voudra, mais p
1562 a, mais pas si fortes qu’elles ne nous permettent de prendre une vue plus juste de ce qui est propre à Montherlant. Il est
1563 ne nous permettent de prendre une vue plus juste de ce qui est propre à Montherlant. Il est bien moins curieux d’autrui q
1564 t propre à Montherlant. Il est bien moins curieux d’ autrui que Ligne — ce voyageur traqué par sa passion mondaine — il est
1565 vois, devant certains échecs qu’un peu de soin ou de calcul médiocre eût évités, une même façon de dire : tant pis — qui a
1566 ou de calcul médiocre eût évités, une même façon de dire : tant pis — qui a une belle allure. À quoi l’on voudrait bien p
1567 uisît point l’héroïsme français : ce n’est qu’une de ses tentations. 33. Grasset, éditeur. w. Rougemont Denis de, « [
1568 français : ce n’est qu’une de ses tentations. 33. Grasset, éditeur. w. Rougemont Denis de, « [Compte rendu] Henry de
1569 ns. 33. Grasset, éditeur. w. Rougemont Denis de , « [Compte rendu] Henry de Montherlant, Service inutile  », Vendredi,
1570 Montherlant, Service inutile  », Vendredi, Paris, 15 novembre 1935, p. 5.
1571  Service inutile  », Vendredi, Paris, 15 novembre 1935, p. 5.