1 1932, Articles divers (1932-1935). « Mouvement », « La morte ou la nue », « Ainsi » (16 avril 1932)
1 Mouvement Ô ciel c’est par ici dépêchons- nous  ! L’explosion sera retardée si vous m’aimez assez on peut conse
2 lents drapeaux dans une aube sans frontières nos corps sont dans l’autre nuit mais c’est ici que je t’ai touchée p
2 1932, Articles divers (1932-1935). Sur la violence bourgeoise (15 mai 1932)
3 Sur la violence bourgeoise (15 mai 1932)b Nous avons interrogé M. Durand-Dupont. — Pourquoi n’êtes-vous pas révolut
4 e ? M. Durand-Dupont ne s’est pas fait prier pour nous répondre. Il est curieux de tout ce que font « les jeunes ». Il a été
5 irme. — Pourquoi je ne suis pas révolutionnaire ? nous a-t-il déclaré — Parce que je suis un honnête homme, fermement attach
6 roïque et qui suppose un courage exceptionnel. Si nous tenons à conserver l’usage pratique de l’adjectif « honnête », réserv
7 bale, ne relève donc que de l’analyse logique, et doit être rejetée à ce titre comme impliquant une contradiction dans les t
8 Car, dans la mesure où il veut être effectif, il doit accepter libéralement d’être radicalement supprimé par l’adversaire.
9 ute violence… ». L’ennemi de la violence, tel que nous le connaissons, est un monsieur qui soutient la police, chargée de ré
10 té bourgeoise. M. Durand-Dupont voudrait bien que nous nous engagions ici dans une apologie philosophique de la violence, qu
11 urgeoise. M. Durand-Dupont voudrait bien que nous nous engagions ici dans une apologie philosophique de la violence, qu’il c
12 itiquerait avec talent, au nom de l’« humanité ». Nous avons plus simple à lui opposer. Lorsque le bourgeois prétend repouss
13 a révolution au nom de son dégoût de la violence, nous prétendons, nous, qu’il témoigne d’une inconscience monstrueuse, ou q
14 om de son dégoût de la violence, nous prétendons, nous , qu’il témoigne d’une inconscience monstrueuse, ou qu’il commet une c
15 ueuse, ou qu’il commet une cynique imposture. Car nous vivons en vérité sous un régime de violence, et tous les bourgeois pa
16 les bourgeois pacifiques qui se préludent contre nous de leur « humanité », sont en réalité les complices de cette violence
17 entre non-violence et violence. Le seul choix qui nous reste est entre la violence bourgeoise et capitaliste, infiniment div
18 évolutionnaire, franchement acceptée, de l’autre. Notre temps est celui de la violence, inéluctable. Climat salubre des avent
19 d’opposition est tout à fait illusoire, même chez nous (sic). Et ceux qui seraient tentés d’en user n’aboutiraient qu’à fair
20 odiques de cette envergure n’auraient pas de quoi nous troubler. Mais il arrive que l’ordre bourgeois, protecteur de la non-
21 t qui paraissent totalement étrangers aux buts de notre civilisation capitaliste, et même hostiles à son progrès normal. Tout
22 tre une violence absurde, dénaturée et hypocrite, nous ne défendrons pas les vertus d’une illusoire non-violence : ce serait
23 t en réalité faire le jeu des maîtres de l’heure. Nous proclamons une violence spirituelle absolue, dont nous sommes prêts à
24 proclamons une violence spirituelle absolue, dont nous sommes prêts à accepter les suites inéluctables, jusque dans l’ordre
25 matériel. Suites encore imprévisibles, mais qu’il nous appartient, dès maintenant, d’orienter. Sans doute est-il absurde de
26 oute est-il absurde de prétendre que par là même, nous optons librement pour de sanglantes brutalités futures. Que d’autres
27 us de puissance, un goût du sang qui les marque à nos yeux de décadentisme bourgeois. Nous ne prenons pas à la légère le dr
28 les marque à nos yeux de décadentisme bourgeois. Nous ne prenons pas à la légère le drame de la Révolution. Il est des cris
29 ion. Il est des crises nécessaires1. Mais c’est à nous précisément de préparer les voies que la force nouvelle, à leur défau
30 r les voies que la force nouvelle, à leur défaut, devra créer par des percées brutales et destructives. Toutes les révolution
31 s ont été livrées à la police ou à la foule. Mais nous qui le savons, c’est à nous qu’il incombe, dès maintenant, de prépare
32 e ou à la foule. Mais nous qui le savons, c’est à nous qu’il incombe, dès maintenant, de préparer une Révolution assez total
33 Non, la Révolution n’est pas le sang versé. Mais nous disons qu’il est plus sain d’être blessé que lentement stérilisé. Nou
34 plus sain d’être blessé que lentement stérilisé. Nous ne sommes pas idéalistes : l’« imperfection naturelle » ne sera jamai
35 nt couvrir de fleurs les lombes des « victimes du devoir  ». Grand troupeau pitoyable et maintenant des « ennemis de la violenc
36 our un grand nombre de saisons. ⁂ Mais revenons à notre interviewé. Nous allions oublier les derniers mots de sa déclaration.
37 e de saisons. ⁂ Mais revenons à notre interviewé. Nous allions oublier les derniers mots de sa déclaration. M. Durand-Dupont
38 s de sa déclaration. M. Durand-Dupont cherchait à nous persuader. 6. « … qu’il ne ferait pas de mal à une mouche. » Peut-êtr
3 1932, Articles divers (1932-1935). Les « petits purs » (15 juin 1932)
39 Les « petits purs » (15 juin 1932)c Adressons- nous ici aux jeunes bourgeois dégoûtés et vivants, à tous ceux que la Révo
40 prétexte par trop facile à ne pas prendre place à nos côtés. Il s’agit de ce que nous baptiserons le petit-purisme. Défin
41 as prendre place à nos côtés. Il s’agit de ce que nous baptiserons le petit-purisme. Définition des « petits purs » Tou
42 ceux qui trouvent toujours de bonnes raisons pour nous accuser de dévier dès que nous les dépassons, petits purs ceux dont l
43 onnes raisons pour nous accuser de dévier dès que nous les dépassons, petits purs ceux dont la violence n’est que rancœur de
44 les réactionnaires. Et c’est bien pour cela qu’il nous paraît urgent de leur coller une étiquette qui les distingue, sans mé
45 apport des révolutions d’hier et leurs leçons. Ne nous y trompons pas : leur refus de penser par eux-mêmes en fonction des n
46 Engels, et de Hegel une leçon révolutionnaire que nous voulons tirer des seuls faits qui nous pressent. Et dès lors toutes l
47 nnaire que nous voulons tirer des seuls faits qui nous pressent. Et dès lors toutes les tares de l’orthodoxie les menacent :
48 e irrespirable, alors que justement la révolution doit être la plus ample et puissante respiration purificatrice, le parti d
49 e la Santé, comme l’écrivait Philippe Lamour. Peu nous chaut une pureté dépourvue de violence. Nous sommes bien décidés à ne
50 Peu nous chaut une pureté dépourvue de violence. Nous sommes bien décidés à ne pas rancir dans une doctrine donnée. La seul
51 ’est celle de la violence spirituelle créatrice ; nous ne nous lasserons pas de le redire. Il y a des petits malins qui ont
52 le de la violence spirituelle créatrice ; nous ne nous lasserons pas de le redire. Il y a des petits malins qui ont trouvé l
53 de l’inévitable. À cette pureté synonyme de mort nous opposerons notre violence personnelle, réelle, imparfaite, mais fécon
54 . À cette pureté synonyme de mort nous opposerons notre violence personnelle, réelle, imparfaite, mais féconde. Nous prouvero
55 ce personnelle, réelle, imparfaite, mais féconde. Nous prouverons le mouvement en marchant, quitte à marcher dans leurs plat
56 eté d’une conception cohérente et rationnelle que nous défendons, c’est l’homme en tant que l’état social actuel l’empêche a
57 de définir une expression qui par la suite pourra nous être utile. Petits purs, petits purs, faut-il rire ou se fâcher ? Ceu
4 1933, Articles divers (1932-1935). Sur un certain front unique (15 février 1933)
58 t les « ramasseurs de disciples ». Ne perdons pas notre temps à polémiquer sur des épithètes passe-partout. Je voudrais simpl
59 pudiation de toute solidarité entre « vous » et «  nous  », sont de nature à induire en erreur un lecteur qui ignorerait — ce
60 tions vous furent exposés par moi le jour même où nous convînmes de votre collaboration. (Le « certain front unique » sembla
61 à la fin de l’enquête, pourquoi cette solidarité nous paraissait encore plus indésirable qu’impossible. Je ne répondrai pas
5 1933, Articles divers (1932-1935). « La jeunesse française devant l’Allemagne » [Réponse à une enquête] (mai 1933)
62 jeunesses bottées, nu-tête, chemise ouverte, dont notre presse aime à railler les uniformes, qu’avons-nous à aligner ? Un att
63 tre presse aime à railler les uniformes, qu’avons- nous à aligner ? Un attirail de faux cols durs, de rosettes, de gros ventr
64 lème de son destin se confond avec le problème de notre génération. La sécurité ne sera jamais garantie par la signature des
65 uelques chiens de garde du conformisme stalinien. Nous nous étonnerons alors des craintes du bon père : personne en France n
66 es chiens de garde du conformisme stalinien. Nous nous étonnerons alors des craintes du bon père : personne en France ne peu
67 problème de la jeunesse française, le problème de notre révolution est ailleurs. Il est précis. Il se pose en termes historiq
68 fonde du déclin d’un prestige universel. Et voici notre tâche : en face de mouvements qui tirent toute leur puissance de nos
69 de mouvements qui tirent toute leur puissance de nos trahisons, nous avons à restaurer le principe permanent de notre gran
70 qui tirent toute leur puissance de nos trahisons, nous avons à restaurer le principe permanent de notre grandeur, la revendi
71 , nous avons à restaurer le principe permanent de notre grandeur, la revendication personnaliste. Nous avons à relever le déf
72 e notre grandeur, la revendication personnaliste. Nous avons à relever le défi que fascistes et hitlériens sont justifiés à
73 défi que fascistes et hitlériens sont justifiés à nous jeter. Nous ne le ferons pas en défendant des institutions démocratiq
74 cistes et hitlériens sont justifiés à nous jeter. Nous ne le ferons pas en défendant des institutions démocratiques qui sont
75 titutions démocratiques qui sont le témoignage de notre démission ; nous ne le ferons pas en nous mettant à la remorque du ma
76 iques qui sont le témoignage de notre démission ; nous ne le ferons pas en nous mettant à la remorque du marxisme, fils d’un
77 age de notre démission ; nous ne le ferons pas en nous mettant à la remorque du marxisme, fils d’une démocratie exsangue ; n
78 que du marxisme, fils d’une démocratie exsangue ; nous le ferons bien moins encore par l’affirmation tardive d’un nationalis
79 on tardive d’un nationalisme traître à la patrie. Notre réponse ne prendra pas la forme d’une justification, mais d’une accus
80 om de la personne, seul fondement de l’universel, nous dénoncerons les tyrannies racistes et collectivistes. Au nom de la pa
81 de la patrie, lieu d’enracinement de la personne, nous dénoncerons les mystiques nationalistes et leurs guerres. Ainsi notre
82 s mystiques nationalistes et leurs guerres. Ainsi notre accusation ne sera pas l’égoïste résistance du bien « particulier » a
83 les sont les bases de l’Ordre nouveau pour lequel nous sommes prêts à combattre. Et c’est à lui que désormais s’adresseront
84 Ils trouveront enfin à qui parler. Le problème de notre attitude devant la guerre est subordonné à celui de notre révolution.
85 titude devant la guerre est subordonné à celui de notre révolution. La guerre des capitalistes est une pièce de leur système.
86 r des gros sous ne méritent pas le nom de guerre. Nous réservons ce nom pour désigner les luttes réelles, peut-être inévitab
87 33, p. 7-9. g. Précédé de la notice suivante : «  Nous sommes particulièrement heureux de donner ici le témoignage de M. Den
6 1933, Articles divers (1932-1935). Positions d’attaque pour l’ordre nouveau (décembre 1933)
88 u’ici beaucoup de bruit sur les places. C’est que nous sommes et voulons être avant tout des doctrinaires. Cette volonté a s
89 trinaires. Cette volonté a scandalisé certains de nos adversaires, qui prétendent partir des faits concrets et matériels. L
90 ait qu’il faut « commencer par le commencement ». Nous accepterons volontiers cette formule, qui a le mérite de la simplicit
91 e formule, qui a le mérite de la simplicité. Mais nous disons que le commencement du désordre n’est pas dans les faits matér
92 désordre n’est pas dans les faits matériels dont nous souffrons, n’est pas dans le machinisme, par exemple, mais bien dans
93 ment. La nécessité d’un travail doctrinal radical nous apparaît être la tâche la plus concrète et la plus immédiate de l’heu
94 onnaire. Quels sont les caractères spécifiques de notre effort de doctrine ? C’est d’abord une volonté de considérer les prob
95 an. Ces deux expressions méritent un commentaire. Notre volonté totaliste s’exprime ainsi : nous suspendons toutes nos constr
96 ntaire. Notre volonté totaliste s’exprime ainsi : nous suspendons toutes nos constructions à un fait humain central, la pers
97 otaliste s’exprime ainsi : nous suspendons toutes nos constructions à un fait humain central, la personne — telle que nous
98 à un fait humain central, la personne — telle que nous la définirons tout à l’heure — ou mieux encore, le conflit personnel,
99 heure — ou mieux encore, le conflit personnel, et nous prenons pour norme ce conflit, étendu à tous les ordres de l’activité
100 que, économique et culturel. Telle est la base de notre ordre. Cet ordre est nouveau en ceci qu’il ne peut être établi que pa
101 par un changement de plan. Changer de plan, pour nous , c’est porter l’effort constructif sur un terrain que le désordre act
102 eur vrai sens que dans le plan de la personne, où nous les reposons. Prenons par exemple le problème du « minimum de vie mat
103 ne doctrine étatiste) ? En présence de ces faits, nous disons que le problème du minimum de vie matérielle ne prend son sens
104 son sens que dans le plan de la personne qui est, nous allons le voir, le plan de la liberté créatrice ; que ce problème ne
105 lui donne un sens concret et une solution réelle. Nous pourrons promettre du pain, et nous en promettons dans la mesure où n
106 ution réelle. Nous pourrons promettre du pain, et nous en promettons dans la mesure où nous assurerons en même temps aux hom
107 du pain, et nous en promettons dans la mesure où nous assurerons en même temps aux hommes une raison de vivre que les systè
108 s systèmes régnants sont en train de leur ôter. ⁂ Nous avons ainsi défini par la double volonté de totalisme et de changemen
109 sme et de changement de plan la forme générale de notre doctrine. Nous nous excusons de l’aspect théorique que prend forcémen
110 ment de plan la forme générale de notre doctrine. Nous nous excusons de l’aspect théorique que prend forcément cet exposé, e
111 de plan la forme générale de notre doctrine. Nous nous excusons de l’aspect théorique que prend forcément cet exposé, et qu’
112 prend forcément cet exposé, et qu’il perdrait si nous avions la place nécessaire pour développer. Nous nous excusons plus e
113 nous avions la place nécessaire pour développer. Nous nous excusons plus encore de la façon très rapide dont nous allons êt
114 avions la place nécessaire pour développer. Nous nous excusons plus encore de la façon très rapide dont nous allons être ob
115 excusons plus encore de la façon très rapide dont nous allons être obligés de décrire le contenu de nos constructions et la
116 nous allons être obligés de décrire le contenu de nos constructions et la méthode personnaliste qui les anime. Cette méthod
117 e méthode constitue la partie la plus élaborée de notre effort et l’on ne peut songer à en donner ici qu’une formule nécessai
118 ner ici qu’une formule nécessairement simplifiée. Nous définissons la personne comme un acte et non pas comme un donné physi
119 octrine, voyons d’abord quelles institutions elle nous oblige à combattre et à renverser. Ce sont, en premier lieu, les inst
120 s’écroulera. Il suffira sans doute d’indiquer ici notre opposition au parlementarisme. Nous ne combattrons pas le Parlement a
121 indiquer ici notre opposition au parlementarisme. Nous ne combattrons pas le Parlement avec des discours, mais bien en créan
122 ement. En second lieu, la doctrine de la personne nous oppose à tout soviétisme stalinien. Il est trop facile, en effet, de
123 nues dans la définition de l’individu libéral. Il nous est possible maintenant de désigner d’un seul mot l’objectif de nos a
124 aintenant de désigner d’un seul mot l’objectif de nos attaques. Le processus concret dans lequel Marx a inséré sa philosoph
125 classes. ⁂ Quelles sont donc les institutions qui nous permettront de rompre avec tout étatisme, de changer de plan, de réal
126 éaliser une révolution effective ? Ici encore, il nous faut nous borner à deux indications très générales : Dans le domaine
127 e révolution effective ? Ici encore, il nous faut nous borner à deux indications très générales : Dans le domaine politique,
128 tions très générales : Dans le domaine politique, nous revendiquons une organisation régionaliste de l’Europe. Cela suppose
129 ent se congestionner les énergies du pays. Ce que nous voulons, c’est rétablir sur le plan politique la tension nécessaire e
130 pouvoir économique4. Dans le domaine économique, nous revendiquons, parallèlement, un statut du travail impliquant une dist
131 lle qui permet à la personne de courir sa chance. Nous ne pouvons songer à développer ici ces thèmes constructifs, et encore
132 encore moins à indiquer les moyens tactiques que nous envisageons pour les réaliser. Deux mots toutefois sur notre attitude
133 ageons pour les réaliser. Deux mots toutefois sur notre attitude révolutionnaire. Certains s’étonneront peut-être de la voir
134 dement, de l’émeute et du sang versé. Contre lui, nous maintiendrons la primauté de la doctrine, avec tout ce que cela compo
135 comporte, en apparence, de sécheresse technique. Nous savons que le romantisme du désordre prépare simplement les dictature
136 une autre forme encore, non moins dangereuse pour notre action. C’est l’état d’esprit trop facilement héroïque et généreux de
137 trop facilement héroïque et généreux de ceux qui nous disent : renoncez d’abord à tous les privilèges bourgeois, et nous vo
138 oncez d’abord à tous les privilèges bourgeois, et nous vous écouterons ! Certes, nous savons que le premier aspect de toute
139 èges bourgeois, et nous vous écouterons ! Certes, nous savons que le premier aspect de toute révolution est dans un renoncem
140 ulement, il en est d’injustifiés. Et c’est ce que nous voulons déterminer d’abord. On nous a aussi reproché de n’être qu’un
141 c’est ce que nous voulons déterminer d’abord. On nous a aussi reproché de n’être qu’un groupe d’intellectuels « bourgeois »
142 d’intellectuels « bourgeois ». Comme ce reproche nous vient des marxistes, nous nous contenterons de répondre par une citat
143 is ». Comme ce reproche nous vient des marxistes, nous nous contenterons de répondre par une citation de Lénine : La doctri
144 Comme ce reproche nous vient des marxistes, nous nous contenterons de répondre par une citation de Lénine : La doctrine so
145 de dégager clairement les thèses impliquées dans notre exposé. Voici donc en quelques mots nos positions de combat : 1° « Sa
146 es dans notre exposé. Voici donc en quelques mots nos positions de combat : 1° « Sans théorie révolutionnaire, pas d’action
147 ituer un ordre nouveau. 4° Cet acte créateur dont nous faisons dépendre tout l’ordre nouveau, cette « source d’énergie » per
148 a révolution, c’est la personne humaine telle que nous l’avons définie. 5° Dans « l’Ordre nouveau », les institutions reprod
149 contrôle économique et statistique. 7° Ce régime doit entraîner par son jeu normal la disparition des cadres de l’État et d
150 d’antagonismes naturels féconds et créateurs que nous voulons éliminer les antagonismes artificiels et destructeurs que fai
151 s que fait naître le capitalisme matérialiste. 9°  Nous sommes avec le prolétariat, par-dessus la tête de ses vieux meneurs,
152 Alors seulement, au lieu de s’entrechoquer, elles devront se compléter. 5. Lénine : Que faire ? h. Rougemont Denis de, « Pos
7 1933, Articles divers (1932-1935). Jeune Europe (4 décembre 1933)
153 de la jeunesse française. En effet, tandis qu’il nous venait d’Allemagne et de Russie plusieurs livres fameux proclamant la
154 » que l’on veut faire à la France d’après-guerre. Nos deux publicistes appartiennent à la génération qui atteint la trentai
155 des solutions vraiment neuves et fécondes, elles devaient , dès la prise du pouvoir, dégénérer en dictatures. « L’État, l’Ordre
156 érité, et c’est une des observations capitales de nos auteurs, les jeunesses soviétique et fasciste sont bien moins révolut
157 te » de la France, tel que les jeunes groupes que nous avons nommés essaient, par ailleurs, de le réveiller. À la jeunesse f
158 lus de l’État ou de l’Argent, son but suprême. Si nous avons insisté sur la partie critique de cet ouvrage, c’est que les co
8 1934, Articles divers (1932-1935). Carl Koch, Søren Kierkegaard (1934)
159 t, on n’en peut désirer de plus utile. Expliquons- nous . Carl Koch s’est inspiré surtout des Stades sur le chemin de la vie,
160 ce mélange d’humour et d’angoisse insondable, qui nous bouleverse à la lecture des Stades, on va trouver ici l’exposé judici
161 ’assesseur Wilhelm. Mais voilà justement ce qu’il nous faut. Du personnage complexe de Kierkegaard, on nous a présenté jusqu
162 s faut. Du personnage complexe de Kierkegaard, on nous a présenté jusqu’ici deux aspects seulement, et les plus propres à cr
163 egaard est un événement. Voici un homme qui vient nous dire, en toute simplicité, qu’il a vu l’événement, et qu’il en est en
164 Or, je tiens qu’il n’y a rien de plus urgent pour nous que d’aller voir ce qui se passe dans l’œuvre du Danois prophétique,
165 x dépens de leur modèle. Modeste et sûr, celui-ci nous aidera. ⁂ Mais une fois rétablie la perspective hors de laquelle il e
166 rétienne, que Carl Koch met si bien en lumière —, nous pourrons nous montrer plus exigeants sur l’interprétation théologique
167 Carl Koch met si bien en lumière —, nous pourrons nous montrer plus exigeants sur l’interprétation théologique qu’on nous pr
168 exigeants sur l’interprétation théologique qu’on nous propose au dernier chapitre. Prenons garde de laisser s’instituer ici
169 e sens de la vérité est en train d’abdiquer parmi nous devant le culte de la vie. « Le christianisme tel que Kierkegaard le
170 impensable, et ne peut être utilement intégrée à notre patrimoine moral, culturel, social, national et même religieux. ⁂ Kie
171 rné sa doctrine. Mais quelle était son exigence ? Nos vérités nous justifient, parce qu’elles nous sont accessibles ; mais
172 ine. Mais quelle était son exigence ? Nos vérités nous justifient, parce qu’elles nous sont accessibles ; mais la vérité nou
173 nce ? Nos vérités nous justifient, parce qu’elles nous sont accessibles ; mais la vérité nous accuse, parce que nos désirs s
174 e qu’elles nous sont accessibles ; mais la vérité nous accuse, parce que nos désirs sont menteurs. N’est pas « témoin de la
175 cessibles ; mais la vérité nous accuse, parce que nos désirs sont menteurs. N’est pas « témoin de la vérité » qui veut. Ce
176 et toute son œuvre… S’il ne meurt pas, dit-il, il devra poursuivre sa lutte religieuse, mais elle s’en trouvera affaiblie ; a
9 1934, Articles divers (1932-1935). « Pour qui écrivez-vous ? » [Réponse à une enquête] (janvier-février 1934)
177 attente trébuchante, hors la Promesse accordée à notre acte, humble et violent. Voilà ce que je veux. Mais je ne sais pas ce
178 emont, malgré ses appels à Luc, n’a pas répondu à notre question, il fait métier d’être incapable de répondre aux questions.
10 1934, Articles divers (1932-1935). La Révolution nécessaire, par Arnaud Dandieu et Robert Aron (juin 1934)
179 n, cet été, Nicolas Berdiaev faisait observer que notre époque dominée par les « problèmes économiques », comme on dit, ne po
180 ls traitent. Car pour « l’économiste distingué », nous en sommes pourvus, fort au-delà du nécessaire. (Il y a même quelques
181 quelques députés.) On répondit à Berdiaev : mais nous avons Dandieu… Il nous reste, du moins, sa dernière œuvre. Aussi, les
182 répondit à Berdiaev : mais nous avons Dandieu… Il nous reste, du moins, sa dernière œuvre. Aussi, les éléments d’une suite à
183 ue Robert Aron va mener à son termen. Telle qu’il nous l’a laissée, l’œuvre d’Arnaud Dandieu apporte non seulement des idées
184 ’est ce que ne font pas, et ne peuvent pas faire, nos professeurs idéalistes et tous nos prêtres de l’insoluble. Encore fau
185 ent pas faire, nos professeurs idéalistes et tous nos prêtres de l’insoluble. Encore faut-il que les hommes de ce temps con
186 brigadiers et les embrigadés de toute farine que nous voyons parader en Europe devant ces dieux que l’on nomme, depuis peu,
187 en rien sous-estimer l’analyse qu’Aron et Dandieu nous proposent des notions d’échange10 et de travail, nous voudrions surto
188 proposent des notions d’échange10 et de travail, nous voudrions surtout insister sur la nouveauté d’un chapitre de doctrine
189 ls, cet antagonisme radical vient s’incarner dans notre génération. Saura-t-elle le pousser jusqu’à ses confins créateurs, — 
190 dormir dans le rêve d’un « troisième terme » dont nous connaissons désormais le monstrueux visage ? — « Nous sommes sur la t
191 connaissons désormais le monstrueux visage ? — «  Nous sommes sur la terre décisive… » Antithétique — an-archique —, seule e
192 s fascistes. Le trait décisif, sans doute, auquel nous pouvons reconnaître une pensée effective, créatrice, c’est bien cette
193 naire. Ce n’est point par hasard qu’on tentait de nous la réduire à cette description résignée des altérations du langage. J
194 à l’existence concrète14 de la personne telle que nous la définissons. Elle n’est pour lui qu’un mythe, dont il met en doute
195 » qualifiées. Celle que l’Ordre nouveau propose à notre besoin de sacrifice, c’est la qualité d’homme par excellence, la qual
196 la personne. Je n’en vois pas de plus haute dans notre ordre, ni de plus digne de conquête. La question reste, évidemment, d
197 stion reste, évidemment, de savoir combien, parmi nous , tiennent encore à être des hommes. 10. Il faut même noter que le c
11 1934, Articles divers (1932-1935). Où sont les jeunes protestants ? Remarques sur le protestantisme et les doctrines politiques (juillet-août 1934)
198 e César ? De la réponse à cette question dépendra notre évaluation des tentatives esquissées jusqu’ici, et peut-être l’indica
199 ement déduites de la doctrine. I. Ce que la foi nous dit de faire En dépit de certaine polémique bourgeoise, il n’exist
200 conception de l’homme, tel qu’il est ou tel qu’il devrait être. Tel qu’il est : c’est la conception réactionnaire, ou statique
201 une politique de la camisole de force. Tel qu’il devrait être : c’est la conception révolutionnaire, ou dynamique, la politiqu
202 enne. Je la vois caractérisée par deux traits qui nous serviront de critères : d’une part, elle est seule humaine, au sens é
203 endu qui s’institue partout entre la politique et notre foi : la politique s’occupe des moyens, et néglige bientôt les fins,
204 dans l’histoire ; et le problème des moyens, s’il doit rester subordonné à l’origine et à la fin, en est cependant inséparab
205 tiques. S’il rejette les partis pris, c’est qu’il doit sans cesse, à nouveau, prendre parti. Comme le réactionnaire, il veut
206 me, par ignorance de sa nature véritable. Certes, nous sommes dans l’histoire, mais non pas comme la subissant. Nous sommes
207 dans l’histoire, mais non pas comme la subissant. Nous sommes au monde comme n’étant pas du monde ; dans le péché, mais comm
208 e d’être sauvés de son empire. L’action politique nous est nécessaire, comme manger, travailler et penser, mais jamais un sy
209 ue ni aucune synthèse humaine n’aura de droit sur nous en tant que personnes, en tant que vocations. Surtout, jamais un succ
210 rtout, jamais un succès politique ne pourra, pour nous , se confondre avec un progrès de salut. Principe d’une politique du p
211 llectivité. » Cela ne signifie pas que le croyant doive s’isoler de la communauté, mais bien que la communauté doit toujours
212 ler de la communauté, mais bien que la communauté doit toujours être subordonnée à cette fin la plus haute de l’homme qu’est
213 devant Dieu. Non seulement le chrétien pourra et devra collaborer avec tous les « mouvements » politiques qui revendiquent l
214 r rapport à l’ensemble ; mais encore il pourra et devra affirmer que la seule communauté réelle et humainement bienfaisante e
215  : une révolution sans illusions. II. Qu’avons- nous fait ? Le lecteur voudra bien considérer que ce qu’on vient de lui
216 Mais la disposition de ces évidences va peut-être nous permettre de situer quelques-unes des attitudes les plus tranchées, e
217 e ne l’est de L’Écho de Paris. Du point de vue de notre foi, il me semble d’ailleurs qu’une position monarchiste peut être ju
218 inactuels en regard des problèmes économiques qui nous pressent. Un chrétien a-t-il le droit de rêver ? Que faire alors, dan
219 faire alors, dans l’état de choses qui s’offre à nous  ? De l’action « sociale » ? C’est dans ce sens que concluent les Comp
220 iales ou politiques que je vois s’esquisser parmi nous me paraissent pécher par une vision insuffisante de l’ensemble concre
221 ctrine calviniste de la vocation ou des charismes nous y expose davantage que les catholiques, toujours soutenus et encadrés
222 ar les directives papales, et plus conscients que nous ne sommes souvent des implications générales d’une attitude particuli
223 n parler ici : elle marque le pôle du refus, dans notre « politique du pessimisme actif ». Je voudrais décrire maintenant une
224 je me suis rallié pour ma part. III. Qu’allons- nous faire ? Ni ange ni bête, ni droite ni gauche. Pessimisme actif. Ré
225 isme italien, déclare à propos du même groupe : «  Nous préférons encore les marxistes ! » Esprit, de même, se voit qualifié
226 umaine, toujours supérieurs à ceux de l’État, qui doit normalement leur être subordonné ; affirmation de la primauté nécessa
227 e des institutions à construire. Et c’est ici que nos deux groupes divergent. Qu’est-ce que l’Ordre nouveau ? Un comité d’é
228 t étatiste, dont l’équipement actuel de la France doit permettre l’économie. Le travail critique de l’Ordre nouveau, tel qu’
229 mouvements de gauche. « Primauté du spirituel », nous retrouvons cette affirmation dans la revue Esprit . S’agit-il là, en
230 de la France et, par là même, à influencer toutes nos tentatives de rénovation. Je crois bien n’être pas sorti du cadre pré
231 coïncidence de ces principes et des doctrines que nous pouvons déduire de la Réforme. Esprit est en majeure partie d’inspir
232 la nostalgie d’un ordre établi par l’Église, dont nous savons tous les dangers pour l’Église même. Plusieurs textes de L’Or
233 oix n’aurait aucun effet… Dans la perspective que nous considérons ici, la logique des faits me paraît simple : les jeunes p
234 le à la Réforme. Mais, justement, cette théologie nous ordonne d’agir, et de nous engager. N’attendons pas que d’autres aien
235 ement, cette théologie nous ordonne d’agir, et de nous engager. N’attendons pas que d’autres aient édifié des systèmes irrép
236 stèmes irréprochables et parfaitement conformes à nos désirs. Examinons, choisissons les doctrines qui offusquent le moins
237 choisissons les doctrines qui offusquent le moins nos convictions. J’en ai désigné deux. Je sais par expérience qu’on peut
238 ours tous les systèmes. Travaillons avec ceux que nous pouvons aider. 15. Jeunesses ouvrières catholiques (JOC) ; Démocra
239 octrine ON. Citons le Club de février, la ligue «  Nous voulons ». Inspirés par l’Ordre nouveau ils sont cependant autonomes.
240 rspective de l’ON. Voir Daniel-Rops : Éléments de notre destin (Spes). Une dizaine de volumes sont en préparation. 19. L’ori
241 arti parlementaire. Je crois que seul le lieu que nous avons choisi pour notre action, nous sépare, et non pas nos principes
242 crois que seul le lieu que nous avons choisi pour notre action, nous sépare, et non pas nos principes de départ. o. Rougemo
243 le lieu que nous avons choisi pour notre action, nous sépare, et non pas nos principes de départ. o. Rougemont Denis de,
244 choisi pour notre action, nous sépare, et non pas nos principes de départ. o. Rougemont Denis de, « Où sont les jeunes pr
12 1934, Articles divers (1932-1935). Jeunesse déracinée (novembre 1934)
245 d’une jeunesse déracinée… La crise précipite sous nos yeux un processus depuis, longtemps actif. Tant qu’une sécurité socia
13 1935, Articles divers (1932-1935). Mystère de la Vision (fragments d’un Traité de la vision physionomique du monde) (mars 1935)
246 comme toutes les choses simples et fondamentales, devrait être dit en une phrase, ou développé pendant toute une vie. Aussi bie
247 visage, et de la sorte, s’en distingue, rappelons- nous qu’elle a son siège au centre même du visage. Sans visage il n’est pl
248 phémère « science ». L’un, entre autres, qui peut nous apporter ici un argument : un psychologue moderne25 nous a démontré q
249 porter ici un argument : un psychologue moderne25 nous a démontré que la vision n’est pas une sensation, mais un décret de l
250 vient l’œil ? À quoi tend le jugement ? Et voilà notre psychologue obligé de chercher ses lumières chez les physiologistes o
251 iaire, l’on conçoit que ce n’est que justice. Que nous apprend l’observation lorsqu’elle se porte sur l’acte même de la visi
252 désert qu’il faut fuir. Ainsi, selon que l’homme doit y entrer ou qu’il le quitte, ou qu’il le voit par la portière de son
253 nant vous êtes lumière » (Éph. 5.8) ou encore : «  Nous qui sommes du jour… » (I Thess. 5.8) Rien ne serait plus facile que d
254 . 5. 28) Sur la vision qui est transformation : «  Nous serons semblables à lui parce que nous le verrons tel qu’il est. » (I
255 mation : « Nous serons semblables à lui parce que nous le verrons tel qu’il est. » (I. Jean 3.2) « L’homme nouveau se renouv
256 réé. » (Col. 3.10) Sur la vision et le visage : «  Nous tous, qui, le visage découvert contemplons comme dans un miroir la gl
257 plons comme dans un miroir la gloire du Seigneur, nous sommes transformés en la même image, de clarté en clarté, comme par l
258 me par l’Esprit. » (II Cor. 3.18) — « Aujourd’hui nous voyons comme dans un miroir et d’une manière obscure, mais alors nous
259 ns un miroir et d’une manière obscure, mais alors nous verrons face à face ; aujourd’hui je connais en partie, mais alors je
260 j’ai été connu. » (I Cor. 13.12) À la question de notre psychologue — sinon celle qu’il se pose, du moins celle qu’il se trou
261 lle qu’il se pose, du moins celle qu’il se trouve nous poser — sur le sens dernier du jugement, toute la métaphysique chréti
262 s invisibles sont éternelles ». (II Cor. 4.18) Or nous savons, de science et de prescience, et la révélation biblique nous l
263 ience et de prescience, et la révélation biblique nous le confirme, qu’à l’origine de tout mouvement des corps, il y a comme
264 « connue » par la lumière, de même elle devient à nos yeux reconnaissable. Il n’est pas d’autre mouvement que cet élan vers
265 me se perdent les astres morts. Donc, tout ce que nous voyons a vu ; et tout, d’abord, a été vu par la lumière créatrice. « 
266 e solaire », dit Goethe. Une telle parole devance notre science, qui lentement la redécouvre, depuis peu27. Et c’est ainsi qu
267 ossible d’ailleurs ; voir Dieu c’est aller à lui. Nous ne voyons que ce qui nous regarde : voir Dieu, c’est être regardé par
268 Dieu c’est aller à lui. Nous ne voyons que ce qui nous regarde : voir Dieu, c’est être regardé par lui. Mais alors, c’est au
269 iscrets. Je vois bien ce qu’on peut m’opposer : «  Nous marchons par la foi, non par la vue », nous dit saint Paul. La foi se
270 r : « Nous marchons par la foi, non par la vue », nous dit saint Paul. La foi serait-elle donc négation de la vision ? Ou la
271 ccomplissement, et splendeur de ce qui n’est pour nous qu’ombre et reflet, fragment et trouble. « Aujourd’hui je connais en
272 . Cet alors est la plénitude d’un aujourd’hui que nous ne connaissons que par ses limites et ses formes. Ainsi donc, dépasse
273 onnaître dans sa signification actuelle. « Ce que nous sommes n’a pas encore été manifesté », dit Jean. Et de même, notre vo
274 pas encore été manifesté », dit Jean. Et de même, notre vocation n’est jamais totalement incarnée. Entre la forme pure de not
275 amais totalement incarnée. Entre la forme pure de notre vocation et la forme visible de notre visage, il y a le péché, et les
276 rme pure de notre vocation et la forme visible de notre visage, il y a le péché, et les abîmes du temps. Dans le monde de la
277 tien —, la forme pure est la parole que chacun de nous a reçue, en son lieu, en son temps unique. Figure de notre vocation,
278 eçue, en son lieu, en son temps unique. Figure de notre vocation, forme informante de notre être et que voient « les yeux de
279 ue. Figure de notre vocation, forme informante de notre être et que voient « les yeux de la foi », il semble que notre visage
280 que voient « les yeux de la foi », il semble que notre visage n’en soit qu’une mauvaise épreuve, déjà brûlée, ici et là, rid
281 rendue émouvante par toutes ces marques où se lit notre histoire… Cependant le regard qui se risque à déchiffrer le fascinant
282 ître. Car celui seul qui peut le plus, peut aussi nous apprendre le moins. Où trouver cette force et ce maître, comment voir
283 maître, comment voir ce modèle idéal qui saurait nous rendre capables d’affronter la réalité — pour nous avoir révélé le sa
284 ous rendre capables d’affronter la réalité — pour nous avoir révélé le salut ? Où trouver la réponse qui nous permettrait se
285 avoir révélé le salut ? Où trouver la réponse qui nous permettrait seule de poser sérieusement nos questions ? « Si nous esp
286 qui nous permettrait seule de poser sérieusement nos questions ? « Si nous espérons ce que nous ne voyons pas, nous l’atte
287 seule de poser sérieusement nos questions ? « Si nous espérons ce que nous ne voyons pas, nous l’attendons avec persévéranc
288 usement nos questions ? « Si nous espérons ce que nous ne voyons pas, nous l’attendons avec persévérance », dit encore Paul.
289 s ? « Si nous espérons ce que nous ne voyons pas, nous l’attendons avec persévérance », dit encore Paul. Cette attente persé
290 une marche vers la plénitude. Deviner la forme de notre vocation, c’est aller au-delà des « apparences actuelles », mais dans
291 de la forme est sympathie avec la création. Mais nous tenons ici la clef du monde de l’incarnation, le secret de l’image ph
292 ce, dans le drame de la forme, — et y participer. Nous le tenons, ce lien vivant qui unit le créant au créé, et nous sommes
293 ns, ce lien vivant qui unit le créant au créé, et nous sommes enfin parvenus à l’origine de l’œuvre de l’esprit, au lieu trè
294 ine de l’œuvre de l’esprit, au lieu très saint de notre humanité. Ici tout est réel, tout est action et résistance, tout est
295 présence de cette forme de toutes les formes que nous offre la face de l’homme, il faut entendre qu’elle reste symbolique d
296 l se voit. Ce qui signifie plus modestement, pour nous tous, hommes dont le péché rend le regard trouble et menteur, qu’il n
297 le péché rend le regard trouble et menteur, qu’il nous faut attacher nos yeux non plus sur les idées en tant que telles, mai
298 gard trouble et menteur, qu’il nous faut attacher nos yeux non plus sur les idées en tant que telles, mais bien sur les idé
299 suelles, à ces catégories morales ou sociales que nous croyons « toutes naturelles ». Une forme peut être seulement interpré
300 des « causes » conçues indépendamment des effets. Nous sommes ici dans un ordre dramatique31 et non conceptuel. Nous sommes
301 ici dans un ordre dramatique31 et non conceptuel. Nous sommes ici dans l’ordre humain, dans la totalité, et non dans l’ordre
302 sens d’un Schelling et déjà d’un Herder ? Certes nous sommes ici très près de l’Organismusgedanke qui est la clef de tout l
303 x temps du romantisme et de la vie de Goethe, qui devait aboutir, en passant par Wagner, à la théorie des correspondances chez
304 ppé tous les effets que les acquisitions modernes nous autoriseraient plus que jamais à en attendre. Erreur théologique à l’
305 èrement ramené à la parole, à l’anecdote. Quant à nous , il nous faut choisir : ou l’anecdote, ou le visage. L’expérience mon
306 amené à la parole, à l’anecdote. Quant à nous, il nous faut choisir : ou l’anecdote, ou le visage. L’expérience montre const
307 des types, le physionomiste, des créatures. Mais nous vivons dans un monde sans mesures, sans barrières sociales, sans cost
308 costumes, où les types ne sont plus des repères. Notre mesure est donc devenue personnelle, et c’est pourquoi il nous faut l
309 st donc devenue personnelle, et c’est pourquoi il nous faut la chercher dans la vocation créatrice, non plus dans cette fonc
310 le que représente la raison. Faut-il conclure que notre esprit qu’on dit « latin » est incapable de s’assimiler les secrets d
311 té française. (Que de dissociations à opérer dans nos préjugés culturels !) Il y a du démiurge chez Goethe. (Souvenons-nous
312 els !) Il y a du démiurge chez Goethe. (Souvenons- nous de son Prométhée). Vit-on jamais pareille faculté d’incorporer les af
313 es plastiques. Ceci dans Aurore par exemple : Si nous voulions tenter une architecture d’après le mode de notre âme (nous s
314 ulions tenter une architecture d’après le mode de notre âme (nous sommes trop lâches pour cela) : — le labyrinthe devrait êtr
315 er une architecture d’après le mode de notre âme ( nous sommes trop lâches pour cela) : — le labyrinthe devrait être notre pr
316 s sommes trop lâches pour cela) : — le labyrinthe devrait être notre prototype ! La musique qui nous est propre et qui nous exp
317 lâches pour cela) : — le labyrinthe devrait être notre prototype ! La musique qui nous est propre et qui nous exprime vérita
318 the devrait être notre prototype ! La musique qui nous est propre et qui nous exprime véritablement laisse déjà deviner le l
319 prototype ! La musique qui nous est propre et qui nous exprime véritablement laisse déjà deviner le labyrinthe (car en musiq
320 concrète (Alcan). 26. Depuis l’impressionnisme, nous savons que la neige est bleue ; éducation du jugement visuel par les
321 cessiteraient des commentaires rigoureux. Bornons- nous à signaler que notre ouvrage contient une théorie de la forme (consid
322 mmentaires rigoureux. Bornons-nous à signaler que notre ouvrage contient une théorie de la forme (considérée comme surface de
14 1935, Articles divers (1932-1935). Les autres et nous : I — Esprit (avril 1935)
323 Les autres et nous  : I — Esprit (avril 1935)s On me demande souvent : « Quelle est la
324 re ou d’analyses des « actualités ». Non que cela nous paraisse le moins du monde nuisible au mouvement, mais nous croyons a
325 sse le moins du monde nuisible au mouvement, mais nous croyons avoir, pour le moment, tout autre chose à faire. Dans les 32
326 t, tout autre chose à faire. Dans les 32 pages de notre revue, nous ne pouvons pas commenter la Révolution, nous nous bornons
327 chose à faire. Dans les 32 pages de notre revue, nous ne pouvons pas commenter la Révolution, nous nous bornons à la constr
328 vue, nous ne pouvons pas commenter la Révolution, nous nous bornons à la construire. Nous poussons notre pointe dans l’aveni
329 nous ne pouvons pas commenter la Révolution, nous nous bornons à la construire. Nous poussons notre pointe dans l’avenir. Il
330 la Révolution, nous nous bornons à la construire. Nous poussons notre pointe dans l’avenir. Il est bon, et sans aucun doute
331 nous nous bornons à la construire. Nous poussons notre pointe dans l’avenir. Il est bon, et sans aucun doute nécessaire, que
332 humanitaristes, certaines nuances trop sinueuses nous inquiètent parfois, dans ces pages. Certes, le fascisme et le stalini
333 coups de simplifications brutales et abstraites, nous les avons cent fois dénoncées. (Voir notre Lettre à Hitler par exempl
334 raites, nous les avons cent fois dénoncées. (Voir notre Lettre à Hitler par exemple.) Mais ce n’est pas en exauçant des vœux,
335 athiques, qu’on construira l’ordre personnaliste. Nous souhaitons le succès d’ Esprit  : non pas un succès d’estime, auprès
336 faits. s. Rougemont Denis de, « Les autres et nous  : 1 : Esprit  », Bulletin de liaison des groupes Ordre nouveau, Paris
15 1935, Articles divers (1932-1935). Lettre à la rédaction de Commune (mai 1935)
337 ur de vous souhaiter deux ans de caserne. P.-S. «  Nos camarades marxistes ou fascistes » : je parlais à un congrès d’étudia
338 des délégués marxistes et hitlériens qui étaient nos camarades au sens le plus courant du terme. t. Rougemont Denis de,
16 1935, Articles divers (1932-1935). Nous ne mangeons pas de ce pain-là : à propos du 14 juillet (15 juillet 1935)
339 Nous ne mangeons pas de ce pain-là : à propos du 14 juillet (15 juillet 19
340 juillet (15 juillet 1935)v Certains voudraient nous voir prendre position dans la lutte qui met aux prises un Front dit «
341 t dit « national » et un Front dit « populaire ». Nous demandons ce que peut bien signifier l’opposition du peuple et de la
342 t : « Vive la Révolution ! » Ils ont raison. Pour nous , la vraie nation française c’est la communauté des personnes responsa
343 nscientes de la mission libératrice de la France. Nous pouvons nous dire nationaux, contre l’idole sanguinaire du nationalis
344 la mission libératrice de la France. Nous pouvons nous dire nationaux, contre l’idole sanguinaire du nationalisme moderne. N
345 ntre l’idole sanguinaire du nationalisme moderne. Nous pouvons nous dire patriotes, contre les sociétés anonymes qui ruinent
346 sanguinaire du nationalisme moderne. Nous pouvons nous dire patriotes, contre les sociétés anonymes qui ruinent des province
347 rovinces entières et financent le Front national. Nous pouvons nous dire populaires, contre les démagogues apeurés qui font
348 ères et financent le Front national. Nous pouvons nous dire populaires, contre les démagogues apeurés qui font le jeu d’une
349 ne dictature aux ordres des nationalistes russes. Nous sommes contre un système capitaliste, à droite, ou étatiste, à gauche
350 rs, la confusion de la Révolution et des Soviets. Nous ne nous battrons ni pour les Forges, ni pour les agents de Moscou : l
351 onfusion de la Révolution et des Soviets. Nous ne nous battrons ni pour les Forges, ni pour les agents de Moscou : les uns e
352 nt très bien par-delà les massacres de rue qu’ils nous préparent, — par-dessus la tête de leurs troupes. Nous nous battrons
353 préparent, — par-dessus la tête de leurs troupes. Nous nous battrons le jour où le peuple français aura compris que l’advers
354 rent, — par-dessus la tête de leurs troupes. Nous nous battrons le jour où le peuple français aura compris que l’adversaire
355 re des centaines de Français. Au bénéfice de qui, nous l’avons dit. Quand les droites auront compris que la Banque de France
356 e de l’Ordre nouveau. v. Rougemont Denis de, «  Nous ne mangeons pas de ce pain-là (à propos du 14 juillet) », Bulletin de
17 1935, Articles divers (1932-1935). Montherlant : Service inutile (15 novembre 1935)
357 embre 1935)w Ce long avant-propos, où l’auteur nous rapporte avec quelque détail l’emploi de son temps durant ces dix der
358 la vie devient immensément large. » Que trouvons- nous dans ce volume ? Des pages sur l’Espagne, d’autres sur l’Algérie, éch
359 ’attitude de l’écrivain devant l’action. Arrêtons- nous à cette partie-là qui explique le titre du livre. On a plaisir à disc
360 estimant s’acquitter de la sorte de tout ce qu’il doit , en principe, à César. Sans préjudice d’une prise de position occasio
361 rimer ». Ou encore : « L’Écrivain digne de ce nom doit , dans son art, ne faire que ce qui lui est agréable. Ce qu’il ferait
362 un qui résume fort bien la morale personnelle de notre auteur : « J’ai le bon esprit de saisir avidement et de me dessaisir
363 s que l’on voudra, mais pas si fortes qu’elles ne nous permettent de prendre une vue plus juste de ce qui est propre à Month