1 1932, Articles divers (1932-1935). « Mouvement », « La morte ou la nue », « Ainsi » (16 avril 1932)
1 ent et que tes bras autour de moi aux limites du monde nouent leur effroi je t’appelle à grande voix sans un son
2 si refusés Tout se détourne en l’amour décrié du seul instant où tu l’aurais aimé Et les humains leur nombre dans la
2 1932, Articles divers (1932-1935). Sur la violence bourgeoise (15 mai 1932)
3 e font « les jeunes ». Il a été jeune, lui aussi. Du moins il l’affirme. — Pourquoi je ne suis pas révolutionnaire ? nous
4 mme. Et définissons à grands traits les réactions du bon sens vis-à-vis de ce programme du sens commun. ⁂ 1° « Parce que j
5 s réactions du bon sens vis-à-vis de ce programme du sens commun. ⁂ 1° « Parce que je suis un honnête homme… » Et d’abord
6 dans ses manifestations étendues à toute la face du globe et décorées des noms des plus hypocrites, d’une part, — et la v
7 e ne soit à de grandes distances, et bien au-delà du cercle qui intéresse concrètement le bourgeois. Cela commence dès l’é
8 iraient qu’à faire apparaître la violence latente du régime. Il suffit d’un Léon Daudet, d’une Marthe Hanau, pour que l’on
9 ent en des écrits dépourvus de puissance, un goût du sang qui les marque à nos yeux de décadentisme bourgeois. Nous ne pre
10 i eux) si c’est de volupté ou de terreur. La peur du sang, le goût du sang : ce sont là deux aspects morbides d’une même m
11 e volupté ou de terreur. La peur du sang, le goût du sang : ce sont là deux aspects morbides d’une même maladie bourgeoise
12 èrent couvrir de fleurs les lombes des « victimes du devoir ». Grand troupeau pitoyable et maintenant des « ennemis de la
3 1932, Articles divers (1932-1935). Les « petits purs » (15 juin 1932)
13 ement les petits bourgeois de la Révolution. Puis du fait qu’ils se disent révolutionnaires, ces bons petits intellectuels
14 sir les rangs de ceux que les rédacteurs de l’Ami du Peuple appellent des révolutionnaires en peau de lapin, comme si cela
15 ée, sur la nécessité de fusiller les trois quarts du genre humain, à commencer par bon nombre de révolutionnaires qui ne p
16 n fonction des nécessités concrètes de l’heure et du lieu où ils vivent, la France de 1932, non la Russie de 1917, révèle
17 plates-bandes bien ratissées. La violence joyeuse du créateur s’inquiète peu d’une discipline théorique ; elle trouve ses
4 1933, Articles divers (1932-1935). Sur un certain front unique (15 février 1933)
18 oignages — de voir dans le début de votre article du 15 janvier une mise en question de ma bonne foi. Vous parlez en effet
19 ssi bien que moi — que la composition et l’esprit du Cahier de revendications vous furent exposés par moi le jour même où
20 ce numéro à la fois la précédence et la primauté du véritable réalisme révolutionnaire. Cordialement à vous, Denis de Rou
5 1933, Articles divers (1932-1935). « La jeunesse française devant l’Allemagne » [Réponse à une enquête] (mai 1933)
21 ue jésuite parlait l’autre jour, non sans effroi, du « bolchévisme intellectuel » qu’auraient manifesté certains écrits ré
22 ne publiés ici où là par quelques chiens de garde du conformisme stalinien. Nous nous étonnerons alors des craintes du bon
23 talinien. Nous nous étonnerons alors des craintes du bon père : personne en France ne peut croire sérieusement aux vertus
24 tes les raisons d’être personnelles. (Je m’excuse du pléonasme.) Telle est la cause profonde du déclin d’un prestige unive
25 excuse du pléonasme.) Telle est la cause profonde du déclin d’un prestige universel. Et voici notre tâche : en face de mou
26 us ne le ferons pas en nous mettant à la remorque du marxisme, fils d’une démocratie exsangue ; nous le ferons bien moins
27 notre accusation ne sera pas l’égoïste résistance du bien « particulier » au bien public, l’égoïste et meurtrière oppositi
28 u bien public, l’égoïste et meurtrière opposition du plus fort, du plus ancien, du plus nombreux, du plus allemand ou du p
29 l’égoïste et meurtrière opposition du plus fort, du plus ancien, du plus nombreux, du plus allemand ou du plus riche à l’
30 urtrière opposition du plus fort, du plus ancien, du plus nombreux, du plus allemand ou du plus riche à l’ordre spirituel,
31 n du plus fort, du plus ancien, du plus nombreux, du plus allemand ou du plus riche à l’ordre spirituel, c’est-à-dire au b
32 lus ancien, du plus nombreux, du plus allemand ou du plus riche à l’ordre spirituel, c’est-à-dire au bien du prochain. Ell
33 s riche à l’ordre spirituel, c’est-à-dire au bien du prochain. Elle sera au contraire la revendication universelle de l’hu
34 ut ce que l’homme invente pour se mettre à l’abri du risque normal et nécessaire de l’existence, contre toutes les tyranni
35 jeunesse française devant l’Allemagne », La Revue du siècle, Paris, mai 1933, p. 7-9. g. Précédé de la notice suivante :
6 1933, Articles divers (1932-1935). Positions d’attaque pour l’ordre nouveau (décembre 1933)
36 t, à la suite de Marx, disait-il, « la précédence du matériel, l’antériorité de l’être par rapport à la pensée ». En d’aut
37 simplicité. Mais nous disons que le commencement du désordre n’est pas dans les faits matériels dont nous souffrons, n’es
38 doctrines qui ont assuré le développement actuel du machinisme. C’est dans cet humus de doctrines périmées que plongent «
39 de doctrines périmées que plongent « les racines du malheur », c’est lui d’abord qu’il faut détruire si l’on veut tuer ce
40 ous les reposons. Prenons par exemple le problème du « minimum de vie matérielle » destiné à assurer la liberté de l’homme
41 déterminer, la libération de l’homme bénéficiant du minimum de vie matérielle restera purement illusoire, puisque l’État,
42 bon libérer l’homme si, par ailleurs, on le prive du ressort même de sa liberté (par l’effet d’une doctrine matérialiste)
43 erté (par l’effet d’une doctrine matérialiste) ou du champ de cette liberté (par l’effet d’une doctrine étatiste) ? En pré
44 résence de ces faits, nous disons que le problème du minimum de vie matérielle ne prend son sens que dans le plan de la pe
45 t et une solution réelle. Nous pourrons promettre du pain, et nous en promettons dans la mesure où nous assurerons en même
46 ividu libéral, tel que l’ont créé les théoriciens du suffrage universel, tout le monde croit aujourd’hui que c’est quelque
47 itiale, doctrinale, se retrouve à tous les étages du système. C’est à cause d’elle qu’il s’écroulera. Il suffira sans dout
48 onaliste de l’Europe. Cela suppose la suppression du cadre national, carcan de frontières douanières, et du centre adminis
49 dre national, carcan de frontières douanières, et du centre administratif, politique, financier et policier où viennent se
50 olicier où viennent se congestionner les énergies du pays. Ce que nous voulons, c’est rétablir sur le plan politique la te
51 ique, nous revendiquons, parallèlement, un statut du travail impliquant une distinction profonde et effective entre le tra
52 à un organe de répartition, tout à fait distinct du pouvoir politique. Ainsi se trouve sauvegardée la tension nécessaire,
53 groupes d’intellectuels, un véritable romantisme du chambardement, de l’émeute et du sang versé. Contre lui, nous maintie
54 table romantisme du chambardement, de l’émeute et du sang versé. Contre lui, nous maintiendrons la primauté de la doctrine
55 cheresse technique. Nous savons que le romantisme du désordre prépare simplement les dictatures policières de demain. Le r
56 traduisent en faits. Les aristocrates de la nuit du 4 août accomplissent un acte de renoncement aux privilèges. Mais à le
57 és, sabotent la révolution et font la bourgeoisie du xixe siècle. Des privilèges ? Mais tous les hommes ou presque en dem
58 tuels. Par leur situation sociale, les fondateurs du socialisme scientifique contemporain, Marx et Engels, étaient des int
59 surgit indépendamment de la croissance spontanée du mouvement ouvrier ; elle y fut le résultat naturel et fatal du dévelo
60 ouvrier ; elle y fut le résultat naturel et fatal du développement de la pensée chez les intellectuels.5 Peut-être ne se
61 où l’engouement pour les formes les plus étroites du praticisme va de pair avec la propagande de l’opportunisme ». (Encore
62 dialectique historique ne peut que rendre compte du passé — mais seul l’acte créateur opère le changement de plan et perm
63 jeu normal la disparition des cadres de l’État et du statut des classes, c’est-à-dire : l’élimination des facteurs décisif
64 élimination des facteurs décisifs de l’inflation, du chômage et de la guerre moderne économique et militaire. 8° C’est au
7 1933, Articles divers (1932-1935). Jeune Europe (4 décembre 1933)
65 ignifie ce rajeunissement d’une importante partie du continent ? Est-ce une opération artificielle, qu’il faudrait compare
66 plus intéressante qu’elle est très significative du nouvel état d’esprit de la jeunesse française. En effet, tandis qu’il
67 neuves et fécondes, elles devaient, dès la prise du pouvoir, dégénérer en dictatures. « L’État, l’Ordre social, la Centra
68 s de reconstruction qui s’imposent. La popularité du plan quinquennal par exemple, l’ardeur qui anime la jeunesse russe ma
69 ien moins révolutionnaires, dans le sens créateur du terme, que conformistes. Leur conformisme n’est pas celui des jeunes
8 1934, Articles divers (1932-1935). Carl Koch, Søren Kierkegaard (1934)
70 même bonhomique. Ce n’est pas le moindre intérêt du livre. Kierkegaard a personnifié dans les Stadestrois attitudes possi
71 e. Le fougueux Victor Erémita symbolise la morale du jeune fou de l’Ecclésiaste : in vino veritas ! L’assesseur Wilhem, c’
72 Wilhelm. Mais voilà justement ce qu’il nous faut. Du personnage complexe de Kierkegaard, on nous a présenté jusqu’ici deux
73 les plus propres à créer des malentendus : celui du philosophe abstrus, désespéré, voire nihiliste7 du Traité du désespoi
74 u philosophe abstrus, désespéré, voire nihiliste7 du Traité du désespoir ; et celui du psychologue lyrique et retors à la
75 he abstrus, désespéré, voire nihiliste7 du Traité du désespoir ; et celui du psychologue lyrique et retors à la fois du Jo
76 oire nihiliste7 du Traité du désespoir ; et celui du psychologue lyrique et retors à la fois du Journal du Séducteur. Mais
77 celui du psychologue lyrique et retors à la fois du Journal du Séducteur. Mais Kierkegaard est surtout un chrétien, et c’
78 sychologue lyrique et retors à la fois du Journal du Séducteur. Mais Kierkegaard est surtout un chrétien, et c’est ce qu’i
79 , peu suspect de complaisance pour les subtilités du « Séducteur », et qui n’a pas la tête philosophique. J’ai peut-être t
80 ous que d’aller voir ce qui se passe dans l’œuvre du Danois prophétique, ressuscité par l’angoisse moderne. Le mérite déci
81 omme est au péché. Il sait aussi que le contraire du péché « ce n’est pas la vertu, mais la foi ». C’est une étrange confu
82 avoir défendu contre tous l’impossibilité humaine du témoignage, — n’a-t-il point, par sa mort justement, témoigné de la v
83 t tout. Mais peu l’ont vu. 8. « Le christianisme du Nouveau Testament n’existe pas », voir Conclusion. 9. Dans le livre
9 1934, Articles divers (1932-1935). La Révolution nécessaire, par Arnaud Dandieu et Robert Aron (juin 1934)
84 distingué », nous en sommes pourvus, fort au-delà du nécessaire. (Il y a même quelques députés.) On répondit à Berdiaev :
85 erdiaev : mais nous avons Dandieu… Il nous reste, du moins, sa dernière œuvre. Aussi, les éléments d’une suite à cet ouvra
86 te vue d’origine purement doctrinale. Bel exemple du pouvoir des philosophes. Encore faut-il que les philosophes pensent d
87 , c’est-à-dire dans l’actualité, au sens littéral du terme ; et c’est ce que ne font pas, et ne peuvent pas faire, nos pro
88 ins, même en les adorant, qu’elles se nourrissent du sang de l’homme. On pourrait montrer facilement, à propos de maint au
89 iste à séparer jalousement la pensée de l’action, du risque et de l’engagement personnel, quitte à se lamenter sur le mond
90 où l’engouement pour les formes les plus étroites du praticisme va de pair avec la propagande de l’opportunisme. C’est po
91 rale de la Révolution qui ouvre la seconde partie du livre. Esprit et Révolution… « Le malaise révolutionnaire et la conf
92 que l’empreinte négative. On abuse singulièrement du mot « esprit » dans les jeunes groupes et les revues non conformistes
93 en acte. La séparation cartésienne de l’esprit et du corps, la divinisation hégélienne de l’esprit pur, sont en réalité à
94 de l’esprit pur, sont en réalité à l’origine même du désordre actuellement établi, qu’il se dénomme ordre bourgeois ou dic
95 ctions rationalistes qui ne peuvent rendre compte du saut révolutionnaire. « En réalité, la dictature de transition qui en
96 à présent les philosophes. Tous les autres débats du xixe perdent leur aiguillon si on les y compare. Affleurant maintena
97 ffort pour retrouver le contenu concret et précis du grand mot de révolution dont abusent aujourd’hui, à l’envi, les anarc
98 d’hui, à l’envi, les anarchistes petits-bourgeois du type surréaliste, et les évolutionnistes brutaux, en passant par les
99 uire à cette description résignée des altérations du langage. Je ne voudrais pas clore ces quelques notes, qui sont loin d
100 qu’est-ce que cette définition, sinon celle même du vieil individu idéaliste, cet individu détaché, autarchique, qui perm
101 qui me font absolument défaut sur la psychologie du bourgeois, animal visqueux et féroce dont il me semble que Léon Bloy
102 ait être Bloy pour montrer comment cette « peau » du bourgeois pour laquelle il mourrait, dit-on, ne peut être qu’un symbo
103 Robert Aron, La Révolution nécessaire  », Cahiers du Sud, Marseille, juin 1934, p. 386-391. n. Rougemont en fera la recen
10 1934, Articles divers (1932-1935). Où sont les jeunes protestants ? Remarques sur le protestantisme et les doctrines politiques (juillet-août 1934)
104 polémique bourgeoise, il n’existe pas de théorie du désordre. Toute doctrine sociale, fût-elle la plus subversive, est la
105 ption révolutionnaire, ou dynamique, la politique du devenir et de l’évolution fatale. C’est une doctrine optimiste, dont
106 part, elle est seule humaine, au sens évangélique du terme ; d’autre part, elle est intenable. Elle est seule humaine, par
107 e, parce que seule elle pose la question dernière du destin de l’homme, en même temps qu’elle connaît et saisit l’homme da
108 lution nécessaire n’entraîne pas une amélioration du genre humain, ne conduit pas mécaniquement au paradis terrestre. Aux
109 subissant. Nous sommes au monde comme n’étant pas du monde ; dans le péché, mais comme ayant reçu la promesse d’être sauvé
110 vec un progrès de salut. Principe d’une politique du pessimisme actif. Une phrase de Kierkegaard résume, à mon sens, le fo
111 ement bienfaisante que l’Évangile appelle l’amour du prochain. Ni ange, ni bête, ni droite ni gauche. Pessimisme quant aux
112 ançaise que La Cause ne l’est de L’Écho de Paris. Du point de vue de notre foi, il me semble d’ailleurs qu’une position mo
113 ière, elle tend à échapper à la politique et sort du domaine de cette enquête. Dans la mesure où elle devient l’expression
114 is il fallait en parler ici : elle marque le pôle du refus, dans notre « politique du pessimisme actif ». Je voudrais décr
115 e marque le pôle du refus, dans notre « politique du pessimisme actif ». Je voudrais décrire maintenant une attitude const
116 éjugé, si profondément enraciné dans le sentiment du Français moyen, si stérile, si stérilisant, si peu réaliste, si vaine
117 cependant que la Critica fascista, organe central du fascisme italien, déclare à propos du même groupe : « Nous préférons
118 la seule disposition des députés dans les travées du palais Bourbon. Le Cahier de revendications que je publiais en 1932 à
119 it en principe : 1. Quelques refus massifs, refus du capitalisme créateur d’injustice sociale, de guerres, de chômage, d’i
120 feste jusque dans le domaine de la pensée ; refus du nationalisme mystique, considéré comme une captation, au profit de l’
121 captation, au profit de l’État et de la finance, du sentiment patriotique originel ; refus de la culture bourgeoise et de
122 ubordonné ; affirmation de la primauté nécessaire du spirituel (qu’ils définissent d’ailleurs assez diversement) ; affirma
123 nt est beaucoup plus radical au sens étymologique du terme : c’est aux racines du mal qu’ils s’attaquent. D’où leur force
124 au sens étymologique du terme : c’est aux racines du mal qu’ils s’attaquent. D’où leur force d’entraînement lente et profo
125 lait être flattée. Et ce n’est pas l’exaspération du ton qui mesure l’efficacité d’une prise de conscience révolutionnaire
126 comme point de départ 18 se fondent ses analyses du pouvoir et des valeurs, et sa critique du travail. Cette critique se
127 nalyses du pouvoir et des valeurs, et sa critique du travail. Cette critique se développe en une doctrine économique, dont
128 lition de la condition prolétarienne par le moyen du service civil de travail19. L’analyse du pouvoir aboutit d’autre part
129 le moyen du service civil de travail19. L’analyse du pouvoir aboutit d’autre part à une conception de l’organisation polit
130 toutes ses institutions. Telle est la « primauté du spirituel » qu’il ne cesse d’invoquer au risque, il faut le dire, de
131 ique des masses russe ou allemande ; enfin l’idée du service civil de travail, qui pourrait bien devenir le cheval de bata
132 de bataille des mouvements de gauche. « Primauté du spirituel », nous retrouvons cette affirmation dans la revue Esprit
133 ion dans la revue Esprit . S’agit-il là, encore, du spirituel comme acte ? Certes, Emmanuel Mounier, directeur de la revu
134 que l’Ordre nouveau évite l’emploi fort équivoque du mot Esprit, pour y substituer l’adjectif « spirituel » qualifiant l’a
135 ci les numéros volumineux consacrés à la question du Travail, ou à l’Argent misère du pauvre, misère du riche. Un tel titr
136 és à la question du Travail, ou à l’Argent misère du pauvre, misère du riche. Un tel titre n’évoque-t-il pas un souvenir f
137 u Travail, ou à l’Argent misère du pauvre, misère du riche. Un tel titre n’évoque-t-il pas un souvenir fameux ? Cette revu
138 ves de rénovation. Je crois bien n’être pas sorti du cadre précis de cette enquête en marquant la coïncidence de ces princ
139 prit  ; le groupe Réaction et son organe La Revue du siècle, etc. 16. Illustration politique : à tout système qui tend à
140 a position philosophique de l’ON. Sur la position du groupe relativement aux jeunesses russes et fascistes, voir R. Dupuis
141 : Jeune Europe (Plon). Sur les problèmes généraux du temps considérés dans la perspective de l’ON. Voir Daniel-Rops : Élém
142 hiffrer et à définir dans le détail l’application du service de travail. Cf. le n° 8 de L’Ordre nouveau . 20. N’est-ce p
143 ut entier consacré à cette exégèse de la parabole du bon Samaritain. 21. On trouve cependant aux sommaires des principaux
11 1934, Articles divers (1932-1935). Jeunesse déracinée (novembre 1934)
144 , pour certains, mais qui ne sont pas à l’échelle du phénomène qu’on voudrait expliquer. A-t-on pris garde à ce fait simpl
145 spirituelle », au sens le plus humain d’ailleurs, du terme ? L’homme des villes se jettera donc dans l’aventure « national
146 rait recréer un lien patriotique sans rien perdre du dynamisme « national ». Il faudrait un régime qui sauvegarde la tensi
147 gemont Denis de, « Jeunesse déracinée », La Revue du XXe siècle, Paris, novembre 1934, p. 16-18.
12 1935, Articles divers (1932-1935). Mystère de la Vision (fragments d’un Traité de la vision physionomique du monde) (mars 1935)
148 (fragments d’un Traité de la vision physionomique du monde) (mars 1935)q r Ce que je voudrais dire ici est simple, fond
149 elques-unes des perspectives qui rayonnent autour du mystère dont je voudrais maintenant m’approcher : la vision est un ac
150 n et visage La vision relie et sépare. Passant du sujet à l’objet, elle les unit dans le temps même qu’elle les disting
151 u’on pourrait dire de la vision, on peut les dire du visage. La langue allemande ne connaît qu’un mot pour visage et visio
152 rappelons-nous qu’elle a son siège au centre même du visage. Sans visage il n’est plus de vision. Ou l’inverse. Ainsi le j
153 e est justement l’amour ? Peut-on les isoler sans du même coup les séparer de leur existence même ? La vision est un ju
154 troduit dans la vision, s’est installé à la place du drame, avec l’étrange prétention d’arbitrer le conflit vital, de sépa
155 umière » (Éph. 5.8) ou encore : « Nous qui sommes du jour… » (I Thess. 5.8) Rien ne serait plus facile que de multiplier l
156 oyen Âge, d’une partie de la Renaissance, et même du rationalisme solennel ou vulgaire. (Aufklärung, philosophie des Lumiè
157 ouvert contemplons comme dans un miroir la gloire du Seigneur, nous sommes transformés en la même image, de clarté en clar
158 de notre psychologue — sinon celle qu’il se pose, du moins celle qu’il se trouve nous poser — sur le sens dernier du jugem
159 qu’il se trouve nous poser — sur le sens dernier du jugement, toute la métaphysique chrétienne, et après elle toute philo
160 Car seule est visible la forme, et la forme naît du mouvement. On ne peut voir ainsi que les choses qui se meuvent, ou qu
161 e dévore tout ce que la métaphysique avait laissé du psychologue, qui devient un simple point de vue. Ces vérités ne sont
162 ont un seul acte et une seule réponse : « Lumière du monde, vous m’avez éclairé. Je vous ai vue, je vous ai aimée : car pe
163 la vie ; et la nier, mais au nom de la foi, c’est du même coup la connaître dans sa signification actuelle. « Ce que nous
164 e de notre visage, il y a le péché, et les abîmes du temps. Dans le monde de la mesure idéale, qui est le monde païen, le
165 ette revanche sur le réel qu’elle figure aux yeux du romantique ; si elle est au contraire une force concrète, elle est ce
166 ie avec la création. Mais nous tenons ici la clef du monde de l’incarnation, le secret de l’image physionomique de l’unive
167 dre qu’elle reste symbolique d’une certaine image du monde, dont elle ne saurait constituer le centre ni le fondement caus
168 ravers ces domaines que l’on pourrait nommer ceux du mystère manifeste. Et d’abord, comme au seuil d’une expédition milita
169 , et non dans l’ordre scientifique, qui est celui du démontage mécanique, de l’isolation des parties. Interpréter les form
170 péenne, qui connut sa splendeur féconde aux temps du romantisme et de la vie de Goethe, qui devait aboutir, en passant par
171 our appuyer son intuition concrète de la totalité du monde créé remonta, par Shaftesbury, jusqu’à Plotin et Platon, c’est-
172 dées. C’était perdre de vue la réalité spécifique du monde de l’Incarnation, où la philosophie de l’organique peut trouver
173 non dans l’actualité de la Parole. C’était sortir du drame, pour se perdre dans une fièvre nostalgique. Schleiermacher est
174 ais je ne puis m’étendre davantage sur cet aspect du romantisme, qui le déborde singulièrement, par ailleurs. Je me borner
175 d’autre part, bâtissent et soutiennent l’édifice du visage de l’homme. Kassner remarque qu’à la lecture des grands morali
176 Valéry dans sa fameuse Introduction à la méthode du Vinci — la plus vaste collection de formes, un trésor toujours immine
177 entais que ce maître de ses moyens, ce possesseur du dessin, des images, du calcul, avait trouvé l’attitude centrale à par
178 ses moyens, ce possesseur du dessin, des images, du calcul, avait trouvé l’attitude centrale à partir de laquelle les ent
179 objecter que le goût de la forme, apanage évident du « latin », suppose des géométries plutôt que l’imagination, et par là
180 ns à opérer dans nos préjugés culturels !) Il y a du démiurge chez Goethe. (Souvenons-nous de son Prométhée). Vit-on jamai
181 t le chant de Lyncée sur sa tour — c’est le chant du bonheur de la vision : Zum sehen geboren Zum schauen bestellt… .
182 oncrète a-t-elle donc vu le jour depuis les temps du Livre de Job, de ce profond traité théologique qui ne fait pas interv
183 qui ne connaît d’autres arguments que les parties du corps humain, les plantes, les aigles, un tesson, des ulcères, des ro
184 lcères, des rochers, deux effarantes descriptions du crocodile et de l’hippopotame, le monstre Léviathan, la Grande Ourse
185 ce à physiognomonie, pour désigner une conception du monde, ou plutôt une image du monde, dont l’étude du visage n’est qu’
186 gner une conception du monde, ou plutôt une image du monde, dont l’étude du visage n’est qu’un particulier, à vrai dire pr
187 monde, ou plutôt une image du monde, dont l’étude du visage n’est qu’un particulier, à vrai dire privilégié. 24. La réact
188 ns ce domaine, jusqu’à Freud y compris, souffrent du même vice de constitution : elles considèrent les faits psychiques in
189 nsi elles laissent perdre l’humain, elles sortent du concret, — du drame. 25. M. Spaier, dans la Pensée concrète (Alcan).
190 sent perdre l’humain, elles sortent du concret, —  du drame. 25. M. Spaier, dans la Pensée concrète (Alcan). 26. Depuis l
191 e, nous savons que la neige est bleue ; éducation du jugement visuel par les arts, etc. 27. Je songe à divers travaux de
192 (fragments d’un Traité de la vision physionomique du monde) », Hermès, Bruxelles-Paris, mars 1935, p. 42-54. r. La premiè
13 1935, Articles divers (1932-1935). Les autres et nous : I — Esprit (avril 1935)
193 dirais même une sentimentalité, au meilleur sens du terme. La formule caractéristique d’ Esprit , c’est la « confrontatio
194 actualités ». Non que cela nous paraisse le moins du monde nuisible au mouvement, mais nous croyons avoir, pour le moment,
195 utres s’occupent d’élargir la brèche, d’y appeler du monde et, comme le dit souvent Mounier, « d’épurer », d’enrichir si l
196 traduise autre chose qu’une raisonnable division du travail. Les craintes éveillées chez beaucoup de jeunes personnaliste
197 eaucoup de jeunes personnalistes quant à l’avenir du mouvement par la séparation des deux revues me paraissent exagérées.
198 vue de la révolution, c’est la fluidité excessive du style des manifestes d’ Esprit . Crainte de l’index ou incertitudes d
14 1935, Articles divers (1932-1935). Lettre à la rédaction de Commune (mai 1935)
199 qui étaient nos camarades au sens le plus courant du terme. t. Rougemont Denis de, « Lettre à la rédaction », Commune,
15 1935, Articles divers (1932-1935). Nous ne mangeons pas de ce pain-là : à propos du 14 juillet (15 juillet 1935)
200 demandons ce que peut bien signifier l’opposition du peuple et de la nation ? Par quel grossier abus du mot nation a-t-on
201 u peuple et de la nation ? Par quel grossier abus du mot nation a-t-on pu venir à cette alternative ? Lorsqu’à Valmy le gé
202 s nous dire nationaux, contre l’idole sanguinaire du nationalisme moderne. Nous pouvons nous dire patriotes, contre les so
203 tructeur de la liberté des personnes, destructeur du sentiment patriotique, destructeur à gauche et à droite des forces vi
204 destructeur à gauche et à droite des forces vives du pays. À l’heure présente, une chose est claire : le Front populaire t
205 voit la gauche et la droite proclamer la priorité du « plan d’action » sur la doctrine, on est sûr que cette gauche et cet
16 1935, Articles divers (1932-1935). Montherlant : Service inutile (15 novembre 1935)
206 ce beau livre33. Je crois que Montherlant se fait du tort chaque fois qu’il entreprend de s’expliquer : on ne lui en deman
207 ace sa morale : « Dès l’instant où l’on se récure du frivole, la vie devient immensément large. » Que trouvons-nous dans c
208 e, de courage, car il en faut pour ne montrer que du bon sens en ces matières. Deux morceaux dans le goût classique le plu
209 tons-nous à cette partie-là qui explique le titre du livre. On a plaisir à discuter des déclarations aussi franches et pou
210 que Montherlant a cru bon d’adopter ? C’est celle du clerc — il dirait : du poète —, qui se réserve pour son œuvre, estima
211 on d’adopter ? C’est celle du clerc — il dirait : du poète —, qui se réserve pour son œuvre, estimant s’acquitter de la so
212 s de servir quand il faut. C’est ce que j’appelle du pessimisme actif. Et c’est la devise du Taciturne : « Point n’est bes
213 j’appelle du pessimisme actif. Et c’est la devise du Taciturne : « Point n’est besoin d’espérer pour entreprendre… » Mais
214 ant de parler de « servir » sans préciser l’objet du verbe (ou le régime !) et de qualifier d’inutile un service qu’il fau
215 une franchise qui rafraichissent. Enfin, un éloge du bonheur qui scandalisera beaucoup moins que ne paraît le craindre Mon
216 n âme. » Cela n’est pas de Montherlant, mais bien du Prince de Ligne, on pourrait s’y tromper. Montherlant, qu’on a qualif
217 cédent — un contemporain spirituel de cet « homme du xviiie siècle » ? Je pourrais vous citer vingt endroits des Mélanges
218 des Mélanges sentimentaires qu’on prendrait pour du bon Montherlant. En voici un qui résume fort bien la morale personnel
219 nutile, n’est-ce pas l’écho de la virile légèreté du grand seigneur : « Lénine, qui donna dans l’enfantillage de vouloir m
220 odifier une forme de gouvernement… » Ce même goût du bonheur, chez l’un et l’autre, ces mêmes façons de ne se piquer de ri