1 1932, Articles divers (1932-1935). « Mouvement », « La morte ou la nue », « Ainsi » (16 avril 1932)
1 « Mouvement », «  La morte ou la nue », « Ainsi » (16 avril 1932)a Mouvement Ô ci
2 « Mouvement », « La morte ou la nue », « Ainsi » (16 avril 1932)a Mouvement Ô ciel c’est par
3 ent Ô ciel c’est par ici dépêchons-nous ! L’ explosion sera retardée si vous m’aimez assez on peut conserver qu
4 n de ne plus dire un mot de ne plus rien. La morte ou la nue Quand tes yeux se confondent et que tes bras au
5 dire un mot de ne plus rien. La morte ou la nue Quand tes yeux se confondent et que tes bras autour de moi
6 ppelle à grande voix sans un son sans un écho le silence autour de toi déroule ses lents drapeaux dans une aube sa
7 des risques — aussi refusés Tout se détourne en l’ amour décrié du seul instant où tu l’aurais aimé Et les humains le
8 étourne en l’amour décrié du seul instant où tu l’ aurais aimé Et les humains leur nombre dans la pluie Autour de toi
9 décrié du seul instant où tu l’aurais aimé Et les humains leur nombre dans la pluie Autour de toi les visages qui fui
10 u l’aurais aimé Et les humains leur nombre dans la pluie Autour de toi les visages qui fuient — l’éclair noyé dans s
11 humains leur nombre dans la pluie Autour de toi les visages qui fuient — l’éclair noyé dans ses yeux détournés ! — to
12 pluie Autour de toi les visages qui fuient — l’ éclair noyé dans ses yeux détournés ! — tout se refuse au tourment b
13 n-aimé… a. Rougemont Denis de, «  Mouvement, La morte ou la nue, Ainsi  », Le Journal des poètes, Bruxelles, 16 avril
14 a. Rougemont Denis de, «  Mouvement, La morte ou la nue, Ainsi  », Le Journal des poètes, Bruxelles, 16 avril 1932, p. 2.
15 s de, «  Mouvement, La morte ou la nue, Ainsi  », Le Journal des poètes, Bruxelles, 16 avril 1932, p. 2.
2 1932, Articles divers (1932-1935). Sur la violence bourgeoise (15 mai 1932)
16 Sur la violence bourgeoise (15 mai 1932)b Nous avons interrogé M. Durand-
17 us répondre. Il est curieux de tout ce que font «  les jeunes ». Il a été jeune, lui aussi. Du moins il l’affirme. — Pourquo
18 jeunes ». Il a été jeune, lui aussi. Du moins il l’ affirme. — Pourquoi je ne suis pas révolutionnaire ? nous a-t-il décla
19 ommes dont vous n’avez aucune raison de suspecter la bonne foi, ni même la bonne volonté, vous serviront avec une assuranc
20 aucune raison de suspecter la bonne foi, ni même la bonne volonté, vous serviront avec une assurance tempérée de douceur
21 douceur cette phrase type qui résume à leurs yeux la sagesse, la mesure, le bon sens de l’humanité, — et qui renferme auta
22 e phrase type qui résume à leurs yeux la sagesse, la mesure, le bon sens de l’humanité, — et qui renferme autant de menson
23 pe qui résume à leurs yeux la sagesse, la mesure, le bon sens de l’humanité, — et qui renferme autant de mensonges que de
24 leurs yeux la sagesse, la mesure, le bon sens de l’ humanité, — et qui renferme autant de mensonges que de propositions. E
25 tant de mensonges que de propositions. En vérité, la force de l’anti-révolution ne réside pas dans l’argumentation des phi
26 onges que de propositions. En vérité, la force de l’ anti-révolution ne réside pas dans l’argumentation des philosophes cha
27 la force de l’anti-révolution ne réside pas dans l’ argumentation des philosophes chargés d’illustrer à ses propres yeux l
28 hilosophes chargés d’illustrer à ses propres yeux la bourgeoisie démocratique. Elle réside avant tout dans l’inconscience
29 geoisie démocratique. Elle réside avant tout dans l’ inconscience formidable que traduit la réponse de M. Durand-Dupont. M.
30 t tout dans l’inconscience formidable que traduit la réponse de M. Durand-Dupont. M. Durand-Dupont est persuadé qu’il expr
31 à fait courante et par là même justifiée jusqu’à l’ évidence. Prenons sa phrase pour ce qu’elle est, dans sa simplicité :
32 tout un programme. Et définissons à grands traits les réactions du bon sens vis-à-vis de ce programme du sens commun. ⁂ 1° 
33 homme… » Et d’abord il n’y a pas d’honnêtes gens. L’ honnêteté est une vertu héroïque et qui suppose un courage exceptionne
34 courage exceptionnel. Si nous tenons à conserver l’ usage pratique de l’adjectif « honnête », réservons-le à ceux qui reco
35 l. Si nous tenons à conserver l’usage pratique de l’ adjectif « honnête », réservons-le à ceux qui reconnaissent (avec ou s
36 age pratique de l’adjectif « honnête », réservons- le à ceux qui reconnaissent (avec ou sans dégoût) leur crapulerie nature
37 peut tenir fermement qu’à quelque chose de ferme. La fermeté de M. Durand-Dupont étant toute verbale, ne relève donc que d
38 Dupont étant toute verbale, ne relève donc que de l’ analyse logique, et doit être rejetée à ce titre comme impliquant une
39 ce titre comme impliquant une contradiction dans les termes. Pourquoi prétendez-vous « défendre » un idéal libéral pour le
40 l libéral pour lequel vous refuseriez de recevoir le moindre petit coup de matraque ? 3. « … aux vieux principes… ». Les v
41 coup de matraque ? 3. « … aux vieux principes… ». Les vieux principes libéraux contre-révolutionnaires ont le même âge que
42 ux principes libéraux contre-révolutionnaires ont le même âge que les canapés Louis-Philippe. C’est trop ou trop peu. 4. «
43 éraux contre-révolutionnaires ont le même âge que les canapés Louis-Philippe. C’est trop ou trop peu. 4. « … libéraux, … ».
44 pe. C’est trop ou trop peu. 4. « … libéraux, … ». Le libéralisme de la bourgeoisie est un mensonge. Car, dans la mesure où
45 trop peu. 4. « … libéraux, … ». Le libéralisme de la bourgeoisie est un mensonge. Car, dans la mesure où il veut être effe
46 isme de la bourgeoisie est un mensonge. Car, dans la mesure où il veut être effectif, il doit accepter libéralement d’être
47 ter libéralement d’être radicalement supprimé par l’ adversaire. Si au contraire il dure, c’est qu’il s’est défendu par des
48 M. Chiappe.). 5. « … ennemi de toute violence… ». L’ ennemi de la violence, tel que nous le connaissons, est un monsieur qu
49 . 5. « … ennemi de toute violence… ». L’ennemi de la violence, tel que nous le connaissons, est un monsieur qui soutient l
50 iolence… ». L’ennemi de la violence, tel que nous le connaissons, est un monsieur qui soutient la police, chargée de répri
51 nous le connaissons, est un monsieur qui soutient la police, chargée de réprimer violemment ceux qui n’acceptent pas de cr
52 douceur. ⁂ Mais cette action très particulière de la non-violence mérite un examen plus approfondi. Elle constitue en effe
53 n examen plus approfondi. Elle constitue en effet l’ argument le plus efficace de la bourgeoisie conservatrice. Elle pose d
54 us approfondi. Elle constitue en effet l’argument le plus efficace de la bourgeoisie conservatrice. Elle pose devant la co
55 constitue en effet l’argument le plus efficace de la bourgeoisie conservatrice. Elle pose devant la conscience de « l’honn
56 de la bourgeoisie conservatrice. Elle pose devant la conscience de « l’honnête homme » un problème que toutes ses convicti
57 onservatrice. Elle pose devant la conscience de «  l’ honnête homme » un problème que toutes ses convictions inconscientes t
58 comme très grave, et théoriquement insoluble. Et l’ on sait que la bourgeoisie cultive ce genre de problèmes avec une préd
59 ave, et théoriquement insoluble. Et l’on sait que la bourgeoisie cultive ce genre de problèmes avec une prédilection à vra
60 bien compréhensible, car cela mène pratiquement à l’ acceptation des solutions officielles. M. Durand-Dupont, troublé par l
61 utions officielles. M. Durand-Dupont, troublé par le problème de la violence, commence par le déclarer insoluble, puis se
62 les. M. Durand-Dupont, troublé par le problème de la violence, commence par le déclarer insoluble, puis se résout à laisse
63 ublé par le problème de la violence, commence par le déclarer insoluble, puis se résout à laisser faire à d’autres, et par
64 aire, ni subir. C’est-à-dire qu’il se décide pour la police contre la révolution. Non-violence, tel est le prétexte typiqu
65 ’est-à-dire qu’il se décide pour la police contre la révolution. Non-violence, tel est le prétexte typique, grossier et co
66 olice contre la révolution. Non-violence, tel est le prétexte typique, grossier et courant, derrière lequel se réfugie la
67 , grossier et courant, derrière lequel se réfugie la lâcheté bourgeoise. M. Durand-Dupont voudrait bien que nous nous enga
68 engagions ici dans une apologie philosophique de la violence, qu’il critiquerait avec talent, au nom de l’« humanité ». N
69 olence, qu’il critiquerait avec talent, au nom de l’ « humanité ». Nous avons plus simple à lui opposer. Lorsque le bourgeo
70  ». Nous avons plus simple à lui opposer. Lorsque le bourgeois prétend repousser la révolution au nom de son dégoût de la
71 i opposer. Lorsque le bourgeois prétend repousser la révolution au nom de son dégoût de la violence, nous prétendons, nous
72 d repousser la révolution au nom de son dégoût de la violence, nous prétendons, nous, qu’il témoigne d’une inconscience mo
73 ons en vérité sous un régime de violence, et tous les bourgeois pacifiques qui se préludent contre nous de leur « humanité 
74 contre nous de leur « humanité », sont en réalité les complices de cette violence jamais avouée. Il est faux et contraire
75 amais avouée. Il est faux et contraire aux faits les plus patents, de prétendre que le choix est entre non-violence et vio
76 aire aux faits les plus patents, de prétendre que le choix est entre non-violence et violence. Le seul choix qui nous rest
77 que le choix est entre non-violence et violence. Le seul choix qui nous reste est entre la violence bourgeoise et capital
78 violence. Le seul choix qui nous reste est entre la violence bourgeoise et capitaliste, infiniment diverse dans ses manif
79 diverse dans ses manifestations étendues à toute la face du globe et décorées des noms des plus hypocrites, d’une part, —
80 es des noms des plus hypocrites, d’une part, — et la violence révolutionnaire, franchement acceptée, de l’autre. Notre tem
81 nt acceptée, de l’autre. Notre temps est celui de la violence, inéluctable. Climat salubre des aventures spirituelles. ⁂ T
82 nu tellement abstrait dans une société où règnent le bavardage et le papier-monnaie que les réalités les plus sanglantes n
83 trait dans une société où règnent le bavardage et le papier-monnaie que les réalités les plus sanglantes n’arrivent plus à
84 où règnent le bavardage et le papier-monnaie que les réalités les plus sanglantes n’arrivent plus à réveiller l’imaginatio
85 e bavardage et le papier-monnaie que les réalités les plus sanglantes n’arrivent plus à réveiller l’imagination des peuples
86 s les plus sanglantes n’arrivent plus à réveiller l’ imagination des peuples. On le sait à Genève : tout est affaire de mot
87 nt plus à réveiller l’imagination des peuples. On le sait à Genève : tout est affaire de mots. Il n’y a pas de « guerre »
88 ire de mots. Il n’y a pas de « guerre » en Chine, l’ ordre règne à Varsovie, et en France on ne se tue plus que par amour.
89 e de mots. Il n’y a pas de « guerre » en Chine, l’ ordre règne à Varsovie, et en France on ne se tue plus que par amour. (Mais
90 on ne se tue plus que par amour. (Mais à Moscou, les petits Russes naissent avec un couteau entre les dents.) Ainsi, la vi
91 les petits Russes naissent avec un couteau entre les dents.) Ainsi, la violence bourgeoise est caractérisée par son hypocr
92 naissent avec un couteau entre les dents.) Ainsi, la violence bourgeoise est caractérisée par son hypocrisie, ou encore pa
93 le invoque toujours un prétexte élevé : maintenir l’ ordre, porter au loin la civilisation, sauvegarder des « valeurs » que
94 invoque toujours un prétexte élevé : maintenir l’ ordre , porter au loin la civilisation, sauvegarder des « valeurs » que l’on
95 rétexte élevé : maintenir l’ordre, porter au loin la civilisation, sauvegarder des « valeurs » que l’on dit être « de cult
96 la civilisation, sauvegarder des « valeurs » que l’ on dit être « de culture ». Il importe qu’elle ne revête jamais un asp
97 bien au-delà du cercle qui intéresse concrètement le bourgeois. Cela commence dès l’école primaire. Le conformisme violemm
98 esse concrètement le bourgeois. Cela commence dès l’ école primaire. Le conformisme violemment imposé aux enfants les prépa
99 le bourgeois. Cela commence dès l’école primaire. Le conformisme violemment imposé aux enfants les prépare à subir le règn
100 ire. Le conformisme violemment imposé aux enfants les prépare à subir le règne de l’opinion bourgeoise, dont Léon Bloy, le
101 violemment imposé aux enfants les prépare à subir le règne de l’opinion bourgeoise, dont Léon Bloy, le premier, dénonça l’
102 mposé aux enfants les prépare à subir le règne de l’ opinion bourgeoise, dont Léon Bloy, le premier, dénonça l’essentielle
103 n bourgeoise, dont Léon Bloy, le premier, dénonça l’ essentielle férocité. Et l’on sait quelle force brutalement contraigna
104 y, le premier, dénonça l’essentielle férocité. Et l’ on sait quelle force brutalement contraignante peut acquérir l’opinion
105 lle force brutalement contraignante peut acquérir l’ opinion, en Amérique par exemple. On se demande par quel sophisme un r
106 t jamais être confondu avec un régime de liberté. La liberté d’opposition est tout à fait illusoire, même chez nous (sic).
107 és d’en user n’aboutiraient qu’à faire apparaître la violence latente du régime. Il suffit d’un Léon Daudet, d’une Marthe
108 it d’un Léon Daudet, d’une Marthe Hanau, pour que l’ on sente toujours vigilante la terreur bourgeoise. Matraques et revolv
109 the Hanau, pour que l’on sente toujours vigilante la terreur bourgeoise. Matraques et revolvers au service de la Propriété
110 bourgeoise. Matraques et revolvers au service de la Propriété : des violences épisodiques de cette envergure n’auraient p
111 ent pas de quoi nous troubler. Mais il arrive que l’ ordre bourgeois, protecteur de la non-violence chère à ses tenants, ma
112 t pas de quoi nous troubler. Mais il arrive que l’ ordre bourgeois, protecteur de la non-violence chère à ses tenants, manifes
113 is il arrive que l’ordre bourgeois, protecteur de la non-violence chère à ses tenants, manifeste sa vitalité à l’occasion
114 ence chère à ses tenants, manifeste sa vitalité à l’ occasion d’incidents plus graves, tels que ceux qui occupèrent l’opini
115 cidents plus graves, tels que ceux qui occupèrent l’ opinion de 1914 à 1918. Toute l’astuce de ceux qui gouvernent consiste
116 ux qui occupèrent l’opinion de 1914 à 1918. Toute l’ astuce de ceux qui gouvernent consiste alors à dissimuler la nécessité
117 e ceux qui gouvernent consiste alors à dissimuler la nécessité purement économique de telles violences, à les attribuer à
118 essité purement économique de telles violences, à les attribuer à des facteurs inventés pour les besoins de la cause, et qu
119 ces, à les attribuer à des facteurs inventés pour les besoins de la cause, et qui paraissent totalement étrangers aux buts
120 ibuer à des facteurs inventés pour les besoins de la cause, et qui paraissent totalement étrangers aux buts de notre civil
121 ste, et même hostiles à son progrès normal. Toute l’ astuce, encore une fois, consiste à envelopper la violence d’assez de
122 l’astuce, encore une fois, consiste à envelopper la violence d’assez de mensonges pour que le bourgeois ne se rende plus
123 elopper la violence d’assez de mensonges pour que le bourgeois ne se rende plus compte de sa responsabilité, de sa complic
124 sa responsabilité, de sa complicité active, et de l’ épouvantable désordre dans lequel il vit. ⁂ Contre une violence absurd
125 e, dénaturée et hypocrite, nous ne défendrons pas les vertus d’une illusoire non-violence : ce serait en réalité faire le j
126 lusoire non-violence : ce serait en réalité faire le jeu des maîtres de l’heure. Nous proclamons une violence spirituelle
127 ce serait en réalité faire le jeu des maîtres de l’ heure. Nous proclamons une violence spirituelle absolue, dont nous som
128 tuelle absolue, dont nous sommes prêts à accepter les suites inéluctables, jusque dans l’ordre matériel. Suites encore impr
129 s à accepter les suites inéluctables, jusque dans l’ ordre matériel. Suites encore imprévisibles, mais qu’il nous appartien
130 à accepter les suites inéluctables, jusque dans l’ ordre matériel. Suites encore imprévisibles, mais qu’il nous appartient, dè
131 crits dépourvus de puissance, un goût du sang qui les marque à nos yeux de décadentisme bourgeois. Nous ne prenons pas à la
132 de décadentisme bourgeois. Nous ne prenons pas à la légère le drame de la Révolution. Il est des crises nécessaires1. Mai
133 ntisme bourgeois. Nous ne prenons pas à la légère le drame de la Révolution. Il est des crises nécessaires1. Mais c’est à
134 eois. Nous ne prenons pas à la légère le drame de la Révolution. Il est des crises nécessaires1. Mais c’est à nous précisé
135 aires1. Mais c’est à nous précisément de préparer les voies que la force nouvelle, à leur défaut, devra créer par des percé
136 ’est à nous précisément de préparer les voies que la force nouvelle, à leur défaut, devra créer par des percées brutales e
137 par des percées brutales et destructives. Toutes les révolutions ont été sabotées. Elles ont été livrées à la police ou à
138 lutions ont été sabotées. Elles ont été livrées à la police ou à la foule. Mais nous qui le savons, c’est à nous qu’il inc
139 sabotées. Elles ont été livrées à la police ou à la foule. Mais nous qui le savons, c’est à nous qu’il incombe, dès maint
140 livrées à la police ou à la foule. Mais nous qui le savons, c’est à nous qu’il incombe, dès maintenant, de préparer une R
141 ici même2 : 1° une Révolution est sanglante dans la mesure où elle est mal préparée. 2° le sang répandu par la Révolution
142 lante dans la mesure où elle est mal préparée. 2°  le sang répandu par la Révolution est la marque de son imperfection natu
143 où elle est mal préparée. 2° le sang répandu par la Révolution est la marque de son imperfection naturelle. Le sang ! Et
144 réparée. 2° le sang répandu par la Révolution est la marque de son imperfection naturelle. Le sang ! Et tous les « Mirobol
145 tion est la marque de son imperfection naturelle. Le sang ! Et tous les « Mirobolants » de la terre pâlissent derrière leu
146 de son imperfection naturelle. Le sang ! Et tous les « Mirobolants » de la terre pâlissent derrière leur mâchoire brutale,
147 turelle. Le sang ! Et tous les « Mirobolants » de la terre pâlissent derrière leur mâchoire brutale, sans qu’on puisse dis
148 nguer (ni eux) si c’est de volupté ou de terreur. La peur du sang, le goût du sang : ce sont là deux aspects morbides d’un
149 c’est de volupté ou de terreur. La peur du sang, le goût du sang : ce sont là deux aspects morbides d’une même maladie bo
150 d’une même maladie bourgeoise. C’est à quoi mène la violence larvée qui inspire l’hypocrisie régnante. Non, la Révolution
151 C’est à quoi mène la violence larvée qui inspire l’ hypocrisie régnante. Non, la Révolution n’est pas le sang versé. Mais
152 ce larvée qui inspire l’hypocrisie régnante. Non, la Révolution n’est pas le sang versé. Mais nous disons qu’il est plus s
153 hypocrisie régnante. Non, la Révolution n’est pas le sang versé. Mais nous disons qu’il est plus sain d’être blessé que le
154 tement stérilisé. Nous ne sommes pas idéalistes : l’ « imperfection naturelle » ne sera jamais supprimée dans l’œuvre humai
155 fection naturelle » ne sera jamais supprimée dans l’ œuvre humaine3. Mais la santé révolutionnaire consiste à faire apparaî
156 sera jamais supprimée dans l’œuvre humaine3. Mais la santé révolutionnaire consiste à faire apparaître, fût-ce brutalement
157 te à faire apparaître, fût-ce brutalement, ce que l’ « ordre » bourgeois prétend mensongèrement avoir vaincu. À force d’avo
158 faire apparaître, fût-ce brutalement, ce que l’«  ordre  » bourgeois prétend mensongèrement avoir vaincu. À force d’avoir ridi
159 oir vaincu. À force d’avoir ridiculisé et refoulé l’ idée de violence physique, ils sont empoisonnés jusque dans leurs pens
160 t devenus méchants comme des châtiés. Il faut que la violence soit saine, c’est-à-dire : d’abord spirituelle. « Le combat
161 soit saine, c’est-à-dire : d’abord spirituelle. «  Le combat spirituel est aussi dur que la bataille d’hommes », écrit Rimb
162 rituelle. « Le combat spirituel est aussi dur que la bataille d’hommes », écrit Rimbaud. Mais le bourgeois qui ne s’en dou
163 r que la bataille d’hommes », écrit Rimbaud. Mais le bourgeois qui ne s’en doute guère confond la violence avec la brutali
164 Mais le bourgeois qui ne s’en doute guère confond la violence avec la brutalité physique imbécile. Et il condamne cette br
165 qui ne s’en doute guère confond la violence avec la brutalité physique imbécile. Et il condamne cette brutalité dans tous
166 mbécile. Et il condamne cette brutalité dans tous les cas où elle ne sert pas à assurer sa sécurité. Encore ne l’utilise-t-
167 elle ne sert pas à assurer sa sécurité. Encore ne l’ utilise-t-il pas lui-même dans ces cas. En effet, ce qui lui répugne l
168 i-même dans ces cas. En effet, ce qui lui répugne le plus, dans la brutalité physique, c’est le contact avec le réel, c’es
169 s cas. En effet, ce qui lui répugne le plus, dans la brutalité physique, c’est le contact avec le réel, c’est le fait que
170 épugne le plus, dans la brutalité physique, c’est le contact avec le réel, c’est le fait que celui qui donne un coup se me
171 dans la brutalité physique, c’est le contact avec le réel, c’est le fait que celui qui donne un coup se met à portée d’une
172 té physique, c’est le contact avec le réel, c’est le fait que celui qui donne un coup se met à portée d’une riposte. Ils p
173 ée d’une riposte. Ils préfèrent couvrir de fleurs les lombes des « victimes du devoir ». Grand troupeau pitoyable et mainte
174 troupeau pitoyable et maintenant des « ennemis de la violence » ! On songe à cette race de moutons dont parlait Élisée Rec
175 lait Élisée Reclus, et qui sont plus néfastes que les plus violents cataclysmes, car là où ils passèrent et répandirent leu
176 où ils passèrent et répandirent leurs excréments, la terre même reste stérilisée pour un grand nombre de saisons. ⁂ Mais r
177 revenons à notre interviewé. Nous allions oublier les derniers mots de sa déclaration. M. Durand-Dupont cherchait à nous pe
178 ution », dans Plans, n° 9. 3. Cf. René Dupuis, «  L’ ordre », dans Plans, n° 11. b. Rougemont Denis de, « Sur la violence
179 ion », dans Plans, n° 9. 3. Cf. René Dupuis, « L’ ordre  », dans Plans, n° 11. b. Rougemont Denis de, « Sur la violence bour
180 dans Plans, n° 11. b. Rougemont Denis de, « Sur la violence bourgeoise », Plans, Paris, 15 mai 1932, p. 6-8.
3 1932, Articles divers (1932-1935). Les « petits purs » (15 juin 1932)
181 Les « petits purs » (15 juin 1932)c Adressons-nous ici aux jeunes bour
182 es bourgeois dégoûtés et vivants, à tous ceux que la Révolution trouble et bientôt va posséder. Dénonçons à leur intention
183 à nos côtés. Il s’agit de ce que nous baptiserons le petit-purisme. Définition des « petits purs » Tous ceux qui au n
184 on des « petits purs » Tous ceux qui au nom de la stricte observance d’une doctrine qu’ils sont incapables de dominer,
185 ont incapables de dominer, condamnent ce qui fait la vie même de la Révolution, c’est-à-dire : la critique violente et con
186 de dominer, condamnent ce qui fait la vie même de la Révolution, c’est-à-dire : la critique violente et constructive de to
187 fait la vie même de la Révolution, c’est-à-dire : la critique violente et constructive de toutes les doctrines régnantes,
188  : la critique violente et constructive de toutes les doctrines régnantes, y compris celles qui sont officiellement révolut
189 raisons pour nous accuser de dévier dès que nous les dépassons, petits purs ceux dont la violence n’est que rancœur de fai
190 dès que nous les dépassons, petits purs ceux dont la violence n’est que rancœur de faibles accrochés à des dogmes, alors q
191 cœur de faibles accrochés à des dogmes, alors que la vraie violence révolutionnaire est une affirmation toujours nouvelle
192 ionnaire est une affirmation toujours nouvelle de la vie. Le petit purisme est un danger permanent au sein de la jeunesse
193 est une affirmation toujours nouvelle de la vie. Le petit purisme est un danger permanent au sein de la jeunesse intellec
194 petit purisme est un danger permanent au sein de la jeunesse intellectuelle bourgeoise théoriquement acquise à la Révolut
195 intellectuelle bourgeoise théoriquement acquise à la Révolution. On reconnaît en lui les traits marquants de la mentalité
196 ment acquise à la Révolution. On reconnaît en lui les traits marquants de la mentalité petite-bourgeoise, cette avarice de
197 tion. On reconnaît en lui les traits marquants de la mentalité petite-bourgeoise, cette avarice de tempérament, cette méfi
198 de toute nouveauté réelle, ce besoin de contrôler la naissance des idées dangereuses, ce moralisme qui préfère la stérilit
199 e des idées dangereuses, ce moralisme qui préfère la stérilité au risque. Les petits purs sont tout simplement les petits
200 ce moralisme qui préfère la stérilité au risque. Les petits purs sont tout simplement les petits bourgeois de la Révolutio
201 é au risque. Les petits purs sont tout simplement les petits bourgeois de la Révolution. Puis du fait qu’ils se disent révo
202 purs sont tout simplement les petits bourgeois de la Révolution. Puis du fait qu’ils se disent révolutionnaires, ces bons
203 ns petits intellectuels deviennent un danger pour la Révolution ou pour ne rien exagérer un poids mort, un facteur d’énerv
204 un facteur d’énervement, et une cible facile pour les réactionnaires. Et c’est bien pour cela qu’il nous paraît urgent de l
205 us paraît urgent de leur coller une étiquette qui les distingue, sans méprise possible, de tous ceux qui, purs ou impurs, t
206 s, conformistes à rebours, qu’ils aillent grossir les rangs de ceux que les rédacteurs de l’Ami du Peuple appellent des rév
207 urs, qu’ils aillent grossir les rangs de ceux que les rédacteurs de l’Ami du Peuple appellent des révolutionnaires en peau
208 t grossir les rangs de ceux que les rédacteurs de l’ Ami du Peuple appellent des révolutionnaires en peau de lapin, comme s
209 ionnaires en peau de lapin, comme si cela, notons- le en passant, excusait lesdits rédacteurs d’être eux-mêmes des fripons
210 des fripons en peau de bourgeois ou des requins à l’ eau de Coty. Description des « petits purs » De doux jeunes gens
211 s viennent vous tenir des théories effarantes sur la violence à main armée, sur la nécessité de fusiller les trois quarts
212 ries effarantes sur la violence à main armée, sur la nécessité de fusiller les trois quarts du genre humain, à commencer p
213 olence à main armée, sur la nécessité de fusiller les trois quarts du genre humain, à commencer par bon nombre de révolutio
214 « confusionnistes » à ces terroristes de café. À les en croire, il n’y aurait rien d’autre à faire que d’installer des mit
215 que d’installer des mitrailleuses tout le long de la fameuse « ligne générale » et d’abattre sans pitié tout ce qui dépass
216 e d’une position toute théorique se révélant pour l’ instant malaisée, ils utilisent leurs loisirs à s’accuser réciproqueme
217 eurs loisirs à s’accuser réciproquement d’être de la police, ou bien à décréter sans rire que tel petit copain devient dan
218 orthodoxie. Ils se soumettent éperdument à toutes les directives même si comme on le vit naguère, ces directives s’accompag
219 erdument à toutes les directives même si comme on le vit naguère, ces directives s’accompagnent d’un coup de pied au derri
220 pied au derrière. Drôles de révolutionnaires que l’ on séduit par le mépris. Certes, ils sont conformistes pis qu’à la gau
221 e. Drôles de révolutionnaires que l’on séduit par le mépris. Certes, ils sont conformistes pis qu’à la gauche, mais pas pl
222 le mépris. Certes, ils sont conformistes pis qu’à la gauche, mais pas plus loin comme disait l’autre. Ils n’ont pas le for
223 pas plus loin comme disait l’autre. Ils n’ont pas le format physique et moral nécessaire pour intégrer, rejeter, recréer l
224 moral nécessaire pour intégrer, rejeter, recréer l’ apport des révolutions d’hier et leurs leçons. Ne nous y trompons pas 
225 eux-mêmes en fonction des nécessités concrètes de l’ heure et du lieu où ils vivent, la France de 1932, non la Russie de 19
226 és concrètes de l’heure et du lieu où ils vivent, la France de 1932, non la Russie de 1917, révèle un désespoir profond, u
227 et du lieu où ils vivent, la France de 1932, non la Russie de 1917, révèle un désespoir profond, une impuissance. Victime
228 n désespoir profond, une impuissance. Victimes de la pensée bourgeoise qu’ils s’épuisèrent à combattre sachant qu’ils ne p
229 aient que périr avec elle, ils vont chercher dans la lecture, pour eux très aride, de Marx, d’Engels, et de Hegel une leço
230 seuls faits qui nous pressent. Et dès lors toutes les tares de l’orthodoxie les menacent : ils défendent un système, au lie
231 ui nous pressent. Et dès lors toutes les tares de l’ orthodoxie les menacent : ils défendent un système, au lieu d’attaquer
232 ent. Et dès lors toutes les tares de l’orthodoxie les menacent : ils défendent un système, au lieu d’attaquer ce qui est ;
233 épris que d’amour vrai des hommes, ils abusent de l’ empire et de la condamnation style Saint-Just, bref, ils rendent l’atm
234 ur vrai des hommes, ils abusent de l’empire et de la condamnation style Saint-Just, bref, ils rendent l’atmosphère révolut
235 condamnation style Saint-Just, bref, ils rendent l’ atmosphère révolutionnaire irrespirable, alors que justement la révolu
236 révolutionnaire irrespirable, alors que justement la révolution doit être la plus ample et puissante respiration purificat
237 able, alors que justement la révolution doit être la plus ample et puissante respiration purificatrice, le parti de la San
238 lus ample et puissante respiration purificatrice, le parti de la Santé, comme l’écrivait Philippe Lamour. Peu nous chaut u
239 puissante respiration purificatrice, le parti de la Santé, comme l’écrivait Philippe Lamour. Peu nous chaut une pureté dé
240 ration purificatrice, le parti de la Santé, comme l’ écrivait Philippe Lamour. Peu nous chaut une pureté dépourvue de viole
241 décidés à ne pas rancir dans une doctrine donnée. La seule pureté vraiment révolutionnaire, c’est celle de la violence spi
242 e pureté vraiment révolutionnaire, c’est celle de la violence spirituelle créatrice ; nous ne nous lasserons pas de le red
243 ituelle créatrice ; nous ne nous lasserons pas de le redire. Il y a des petits malins qui ont trouvé le joint ; pour reste
244 e redire. Il y a des petits malins qui ont trouvé le joint ; pour rester absolument purs, absolument conformes au catéchis
245 lisme d’ailleurs mal compris, ils ne bougent plus le petit doigt, s’arrêtent de penser et attendent l’avènement « dialecti
246 le petit doigt, s’arrêtent de penser et attendent l’ avènement « dialectique », de l’inévitable. À cette pureté synonyme de
247 nser et attendent l’avènement « dialectique », de l’ inévitable. À cette pureté synonyme de mort nous opposerons notre viol
248 réelle, imparfaite, mais féconde. Nous prouverons le mouvement en marchant, quitte à marcher dans leurs plates-bandes bien
249 marcher dans leurs plates-bandes bien ratissées. La violence joyeuse du créateur s’inquiète peu d’une discipline théoriqu
250 rique ; elle trouve ses disciplines vivantes dans la résistance des faits, elle a son ressort dans la personne même, en ta
251 la résistance des faits, elle a son ressort dans la personne même, en tant que cette personne s’oppose à toutes les abstr
252 ême, en tant que cette personne s’oppose à toutes les abstractions systématiques, qu’elles soient importées d’Amérique où e
253 ue où elles sont mortelles, où de Russie, où pour l’ heure elles sont vitales, peu importe. Ce n’est pas la pureté d’une co
254 ure elles sont vitales, peu importe. Ce n’est pas la pureté d’une conception cohérente et rationnelle que nous défendons,
255 ohérente et rationnelle que nous défendons, c’est l’ homme en tant que l’état social actuel l’empêche atrocement d’être hum
256 lle que nous défendons, c’est l’homme en tant que l’ état social actuel l’empêche atrocement d’être humain. Seule cette rev
257 s, c’est l’homme en tant que l’état social actuel l’ empêche atrocement d’être humain. Seule cette revendication perpétuell
258 humain. Seule cette revendication perpétuelle de l’ humain contre l’inhumain portera toujours en elle-même une garantie ré
259 ette revendication perpétuelle de l’humain contre l’ inhumain portera toujours en elle-même une garantie révolutionnaire év
260 ire évidente. Seule elle sera capable d’entraîner les masses. Mais en voilà assez, n’abusons pas des vérités premières, enc
261 , n’abusons pas des vérités premières, encore que la pensée bourgeoise contemporaine, comme l’a fort bien montré Nizan, le
262 ore que la pensée bourgeoise contemporaine, comme l’ a fort bien montré Nizan, les tienne en particulière méfiance, mon but
263 contemporaine, comme l’a fort bien montré Nizan, les tienne en particulière méfiance, mon but était simplement de définir
264 tait simplement de définir une expression qui par la suite pourra nous être utile. Petits purs, petits purs, faut-il rire
265 er ? Ceux qui se demandent si je suis bien « dans la ligne », ceux qui se demandent si je « remplis les conditions nécessa
266 la ligne », ceux qui se demandent si je « remplis les conditions nécessaires » ; tous les suiveurs qui suivent en vérité de
267 je « remplis les conditions nécessaires » ; tous les suiveurs qui suivent en vérité des fantômes tués par leurs modèles, s
268 vérité des fantômes tués par leurs modèles, sont les orthodoxes qui momifient Lénine pour oser enfin l’adorer, tous les ha
269 s orthodoxes qui momifient Lénine pour oser enfin l’ adorer, tous les haineux qui trouveraient dans la perfidie bourgeoise
270 i momifient Lénine pour oser enfin l’adorer, tous les haineux qui trouveraient dans la perfidie bourgeoise un emploi plus s
271 l’adorer, tous les haineux qui trouveraient dans la perfidie bourgeoise un emploi plus subtil et mieux rétribué de leurs
272 plus subtil et mieux rétribué de leurs aigreurs, les gigolos drogués qui parlent de dialectique et croient que Hegel est a
273 ient que Hegel est arrivé, tous ceux qui haïssent la religion parce qu’elle les met à nu, prend en pitié leur sale caractè
274 tous ceux qui haïssent la religion parce qu’elle les met à nu, prend en pitié leur sale caractère : tous ceux qui poursuiv
275 é leur sale caractère : tous ceux qui poursuivent l’ humanité de sarcasmes qu’ils n’ont pas inventés, car la véritable inve
276 anité de sarcasmes qu’ils n’ont pas inventés, car la véritable invective n’est qu’une forme polémique de la générosité. Hé
277 ritable invective n’est qu’une forme polémique de la générosité. Hélas, fallait-il perdre une page à dire qu’ils ne mérite
278 à dire qu’ils ne méritent pas de vous dégoûter de la Révolution, jeunes gens que la violence possède ? c. Rougemont De
279 e vous dégoûter de la Révolution, jeunes gens que la violence possède ? c. Rougemont Denis de, « Les ‟petits purs” »,
280 a violence possède ? c. Rougemont Denis de, «  Les ‟petits purs” », Plans, Paris, 15 juin 1932, p. 6-7.
4 1933, Articles divers (1932-1935). Sur un certain front unique (15 février 1933)
281 i vous concerne, et vous n’attaquez qu’au pluriel les « sergents recruteurs » et les « ramasseurs de disciples ». Ne perdon
282 quez qu’au pluriel les « sergents recruteurs » et les « ramasseurs de disciples ». Ne perdons pas notre temps à polémiquer
283 — j’en ai reçu maints témoignages — de voir dans le début de votre article du 15 janvier une mise en question de ma bonne
284 vous souvenez sans doute aussi bien que moi — que la composition et l’esprit du Cahier de revendications vous furent expos
285 doute aussi bien que moi — que la composition et l’ esprit du Cahier de revendications vous furent exposés par moi le jour
286 ier de revendications vous furent exposés par moi le jour même où nous convînmes de votre collaboration. (Le « certain fro
287 r même où nous convînmes de votre collaboration. ( Le « certain front unique » semblait alors vous sourire plus qu’à moi, j
288 e » semblait alors vous sourire plus qu’à moi, je l’ avoue, et je n’en persistai pas moins à souligner sa rupture dans mes
289 , à votre sens, « manœuvre » elle fut, comme vous le dites, « trop claire » pour qu’un esprit tel que le vôtre pût un seul
290 onnaissance de cause que vous avez collaboré avec les révolutionnaires dont vous répudiez aujourd’hui avec horreur la préte
291 aires dont vous répudiez aujourd’hui avec horreur la prétendue « solidarité ». Je crois d’ailleurs avoir indiqué nettement
292 ». Je crois d’ailleurs avoir indiqué nettement, à la fin de l’enquête, pourquoi cette solidarité nous paraissait encore pl
293 s d’ailleurs avoir indiqué nettement, à la fin de l’ enquête, pourquoi cette solidarité nous paraissait encore plus indésir
294 cusation de fascisme, je sais trop bien que, sous la plume d’un stalinien de Paris, elle exprime le désir de déconsidérer
295 us la plume d’un stalinien de Paris, elle exprime le désir de déconsidérer à peu de frais l’adversaire, plutôt que de port
296 e exprime le désir de déconsidérer à peu de frais l’ adversaire, plutôt que de porter un jugement objectif sur ses doctrine
297 sur ses doctrines. Ce que je veux dissiper, c’est le malaise créé chez vos lecteurs, — que vous l’ayez ou non voulu, par l
298 est le malaise créé chez vos lecteurs, — que vous l’ ayez ou non voulu, par la première partie de votre étude. Pour le rest
299 oulu, par la première partie de votre étude. Pour le reste, je ne puis mieux faire que de renvoyer ces lecteurs à l’articl
300 e puis mieux faire que de renvoyer ces lecteurs à l’ article de Jean-Richard Bloch, que l’on trouvera vingt pages avant le
301 s lecteurs à l’article de Jean-Richard Bloch, que l’ on trouvera vingt pages avant le vôtre, et qui sauvegarde dans ce numé
302 vôtre, et qui sauvegarde dans ce numéro à la fois la précédence et la primauté du véritable réalisme révolutionnaire. Cord
303 vegarde dans ce numéro à la fois la précédence et la primauté du véritable réalisme révolutionnaire. Cordialement à vous,
304 aris, 15 février 1933, p. 303-304. e. Précédé de la notice suivante : « M. D. de Rougemont a adressé à P. Nizan la lettre
305 vante : « M. D. de Rougemont a adressé à P. Nizan la lettre suivante en demandant son insertion dans Europe. »
5 1933, Articles divers (1932-1935). « La jeunesse française devant l’Allemagne » [Réponse à une enquête] (mai 1933)
306 «  La jeunesse française devant l’Allemagne » [Réponse à une enquête] (mai
307 « La jeunesse française devant l’ Allemagne » [Réponse à une enquête] (mai 1933)f g En face de deux p
308 vernés par des hommes de 40 ans, c’est-à-dire par les chefs de la jeunesse révolutionnaire, en face d’une Russie dont le dy
309 s hommes de 40 ans, c’est-à-dire par les chefs de la jeunesse révolutionnaire, en face d’une Russie dont le dynamisme juvé
310 unesse révolutionnaire, en face d’une Russie dont le dynamisme juvénile est assez puissant pour animer la plus sclérosée d
311 dynamisme juvénile est assez puissant pour animer la plus sclérosée des doctrines étatistes, la France offre le spectacle
312 animer la plus sclérosée des doctrines étatistes, la France offre le spectacle de sa gérontocratie bavarde, de ses petites
313 clérosée des doctrines étatistes, la France offre le spectacle de sa gérontocratie bavarde, de ses petites niaiseries parl
314 chemise ouverte, dont notre presse aime à railler les uniformes, qu’avons-nous à aligner ? Un attirail de faux cols durs, d
315 rosettes, de gros ventres et de chapeaux melons. La France n’est plus contemporaine des nations qui l’entourent et qui la
316 a France n’est plus contemporaine des nations qui l’ entourent et qui la menacent. Tel est le fait. Elle souffre d’une care
317 contemporaine des nations qui l’entourent et qui la menacent. Tel est le fait. Elle souffre d’une carence aiguë de la jeu
318 tions qui l’entourent et qui la menacent. Tel est le fait. Elle souffre d’une carence aiguë de la jeunesse. C’est pourquoi
319 est le fait. Elle souffre d’une carence aiguë de la jeunesse. C’est pourquoi le problème de son destin se confond avec le
320 ’une carence aiguë de la jeunesse. C’est pourquoi le problème de son destin se confond avec le problème de notre génératio
321 ourquoi le problème de son destin se confond avec le problème de notre génération. La sécurité ne sera jamais garantie par
322 se confond avec le problème de notre génération. La sécurité ne sera jamais garantie par la signature des vieillards ; el
323 nération. La sécurité ne sera jamais garantie par la signature des vieillards ; elle repose sur la puissance révolutionnai
324 par la signature des vieillards ; elle repose sur la puissance révolutionnaire, c’est-à-dire sur la jeunesse de la nation.
325 ur la puissance révolutionnaire, c’est-à-dire sur la jeunesse de la nation. Mais la jeunesse française existe-t-elle ? On
326 révolutionnaire, c’est-à-dire sur la jeunesse de la nation. Mais la jeunesse française existe-t-elle ? On put le croire v
327 , c’est-à-dire sur la jeunesse de la nation. Mais la jeunesse française existe-t-elle ? On put le croire vers 1925. C’étai
328 Mais la jeunesse française existe-t-elle ? On put le croire vers 1925. C’était, l’on s’en souvient, le temps de l’inquiétu
329 ste-t-elle ? On put le croire vers 1925. C’était, l’ on s’en souvient, le temps de l’inquiétude. Le désordre des choses s’i
330 le croire vers 1925. C’était, l’on s’en souvient, le temps de l’inquiétude. Le désordre des choses s’imposait aux esprits,
331 rs 1925. C’était, l’on s’en souvient, le temps de l’ inquiétude. Le désordre des choses s’imposait aux esprits, ils s’appli
332 it, l’on s’en souvient, le temps de l’inquiétude. Le désordre des choses s’imposait aux esprits, ils s’appliquaient à le r
333 oses s’imposait aux esprits, ils s’appliquaient à le refléter dans leurs œuvres ; un peu plus de violence réelle les eût f
334 ans leurs œuvres ; un peu plus de violence réelle les eût fait accéder à la conscience active et concrète de l’époque ; et
335 eu plus de violence réelle les eût fait accéder à la conscience active et concrète de l’époque ; et c’eût été le premier p
336 ait accéder à la conscience active et concrète de l’ époque ; et c’eût été le premier pas vers le salut. Mais les uns se pe
337 te de l’époque ; et c’eût été le premier pas vers le salut. Mais les uns se perdirent en eux-mêmes, les autres dans on ne
338 ; et c’eût été le premier pas vers le salut. Mais les uns se perdirent en eux-mêmes, les autres dans on ne sait quelles bri
339 le salut. Mais les uns se perdirent en eux-mêmes, les autres dans on ne sait quelles brigues innommables. De l’inquiétude à
340 s dans on ne sait quelles brigues innommables. De l’ inquiétude à la Légion d’honneur, la route n’est pas si pénible qu’on
341 it quelles brigues innommables. De l’inquiétude à la Légion d’honneur, la route n’est pas si pénible qu’on peut le croire 
342 nommables. De l’inquiétude à la Légion d’honneur, la route n’est pas si pénible qu’on peut le croire : elle comporte moins
343 honneur, la route n’est pas si pénible qu’on peut le croire : elle comporte moins de sacrifices que de prix littéraires et
344  : elle est déjà jeune-radicale. On dit aussi, je le sais bien, que l’idéologie révolutionnaire fait des ravages, depuis p
345 eune-radicale. On dit aussi, je le sais bien, que l’ idéologie révolutionnaire fait des ravages, depuis peu, dans les prime
346 évolutionnaire fait des ravages, depuis peu, dans les primes cervelles bourgeoises. Une revue jésuite parlait l’autre jour,
347 tionnaires » d’une doctrine destinée à périr avec le système régnant, qu’elle croit combattre, et dont elle figure le dern
348 dernier stade de décomposition spirituelle. Non, le problème de la jeunesse française, le problème de notre révolution es
349 de décomposition spirituelle. Non, le problème de la jeunesse française, le problème de notre révolution est ailleurs. Il
350 uelle. Non, le problème de la jeunesse française, le problème de notre révolution est ailleurs. Il est précis. Il se pose
351 e pose en termes historiques bien définis : c’est le problème de la destruction des tyrannies étatistes, au nom des droits
352 s historiques bien définis : c’est le problème de la destruction des tyrannies étatistes, au nom des droits de la personne
353 ion des tyrannies étatistes, au nom des droits de la personne. La France possède une tradition révolutionnaire personnalis
354 nies étatistes, au nom des droits de la personne. La France possède une tradition révolutionnaire personnaliste. C’est cet
355 personnaliste. C’est cette tradition qui a fondé l’ autorité de la France dans le monde moderne. Mais la démocratie l’a sa
356 . C’est cette tradition qui a fondé l’autorité de la France dans le monde moderne. Mais la démocratie l’a sabotée, ruinée
357 radition qui a fondé l’autorité de la France dans le monde moderne. Mais la démocratie l’a sabotée, ruinée et trahie. De l
358 autorité de la France dans le monde moderne. Mais la démocratie l’a sabotée, ruinée et trahie. De la personne elle a fait
359 France dans le monde moderne. Mais la démocratie l’ a sabotée, ruinée et trahie. De la personne elle a fait l’individu, ou
360 s la démocratie l’a sabotée, ruinée et trahie. De la personne elle a fait l’individu, ouvrant ainsi les voies aux collecti
361 tée, ruinée et trahie. De la personne elle a fait l’ individu, ouvrant ainsi les voies aux collectivismes qui triomphent ac
362 la personne elle a fait l’individu, ouvrant ainsi les voies aux collectivismes qui triomphent actuellement dans toute l’Eur
363 ectivismes qui triomphent actuellement dans toute l’ Europe de l’Est. De la patrie, centre de rayonnement, elle a fait la n
364 ent actuellement dans toute l’Europe de l’Est. De la patrie, centre de rayonnement, elle a fait la nation-carcan. Et de l’
365 De la patrie, centre de rayonnement, elle a fait la nation-carcan. Et de l’universalité de la personne, elle a permis qu’
366 rayonnement, elle a fait la nation-carcan. Et de l’ universalité de la personne, elle a permis qu’on tire l’internationali
367 a fait la nation-carcan. Et de l’universalité de la personne, elle a permis qu’on tire l’internationalisme, c’est-à-dire
368 ersalité de la personne, elle a permis qu’on tire l’ internationalisme, c’est-à-dire la négation de toutes les raisons d’êt
369 rmis qu’on tire l’internationalisme, c’est-à-dire la négation de toutes les raisons d’être personnelles. (Je m’excuse du p
370 rnationalisme, c’est-à-dire la négation de toutes les raisons d’être personnelles. (Je m’excuse du pléonasme.) Telle est la
371 rsonnelles. (Je m’excuse du pléonasme.) Telle est la cause profonde du déclin d’un prestige universel. Et voici notre tâch
372 uissance de nos trahisons, nous avons à restaurer le principe permanent de notre grandeur, la revendication personnaliste.
373 estaurer le principe permanent de notre grandeur, la revendication personnaliste. Nous avons à relever le défi que fascist
374 revendication personnaliste. Nous avons à relever le défi que fascistes et hitlériens sont justifiés à nous jeter. Nous ne
375 t hitlériens sont justifiés à nous jeter. Nous ne le ferons pas en défendant des institutions démocratiques qui sont le té
376 défendant des institutions démocratiques qui sont le témoignage de notre démission ; nous ne le ferons pas en nous mettant
377 i sont le témoignage de notre démission ; nous ne le ferons pas en nous mettant à la remorque du marxisme, fils d’une démo
378 mission ; nous ne le ferons pas en nous mettant à la remorque du marxisme, fils d’une démocratie exsangue ; nous le ferons
379 u marxisme, fils d’une démocratie exsangue ; nous le ferons bien moins encore par l’affirmation tardive d’un nationalisme
380 e exsangue ; nous le ferons bien moins encore par l’ affirmation tardive d’un nationalisme traître à la patrie. Notre répon
381 l’affirmation tardive d’un nationalisme traître à la patrie. Notre réponse ne prendra pas la forme d’une justification, ma
382 traître à la patrie. Notre réponse ne prendra pas la forme d’une justification, mais d’une accusation. Au nom de la person
383 e justification, mais d’une accusation. Au nom de la personne, seul fondement de l’universel, nous dénoncerons les tyranni
384 usation. Au nom de la personne, seul fondement de l’ universel, nous dénoncerons les tyrannies racistes et collectivistes.
385 , seul fondement de l’universel, nous dénoncerons les tyrannies racistes et collectivistes. Au nom de la patrie, lieu d’enr
386 s tyrannies racistes et collectivistes. Au nom de la patrie, lieu d’enracinement de la personne, nous dénoncerons les myst
387 stes. Au nom de la patrie, lieu d’enracinement de la personne, nous dénoncerons les mystiques nationalistes et leurs guerr
388 u d’enracinement de la personne, nous dénoncerons les mystiques nationalistes et leurs guerres. Ainsi notre accusation ne s
389 leurs guerres. Ainsi notre accusation ne sera pas l’ égoïste résistance du bien « particulier » au bien public, l’égoïste e
390 ésistance du bien « particulier » au bien public, l’ égoïste et meurtrière opposition du plus fort, du plus ancien, du plus
391 lus nombreux, du plus allemand ou du plus riche à l’ ordre spirituel, c’est-à-dire au bien du prochain. Elle sera au contra
392 s nombreux, du plus allemand ou du plus riche à l’ ordre spirituel, c’est-à-dire au bien du prochain. Elle sera au contraire l
393 -dire au bien du prochain. Elle sera au contraire la revendication universelle de l’humain contre tout ce que l’homme inve
394 sera au contraire la revendication universelle de l’ humain contre tout ce que l’homme invente pour se mettre à l’abri du r
395 cation universelle de l’humain contre tout ce que l’ homme invente pour se mettre à l’abri du risque normal et nécessaire d
396 ntre tout ce que l’homme invente pour se mettre à l’ abri du risque normal et nécessaire de l’existence, contre toutes les
397 mettre à l’abri du risque normal et nécessaire de l’ existence, contre toutes les tyrannies qu’il s’impose en vertu du sadi
398 ormal et nécessaire de l’existence, contre toutes les tyrannies qu’il s’impose en vertu du sadisme de la lâcheté. Telles so
399 s tyrannies qu’il s’impose en vertu du sadisme de la lâcheté. Telles sont les bases de l’Ordre nouveau pour lequel nous so
400 se en vertu du sadisme de la lâcheté. Telles sont les bases de l’Ordre nouveau pour lequel nous sommes prêts à combattre. E
401 rmais s’adresseront ceux qui veulent s’adresser à la jeunesse d’un pays. Ils trouveront enfin à qui parler. Le problème de
402 sse d’un pays. Ils trouveront enfin à qui parler. Le problème de notre attitude devant la guerre est subordonné à celui de
403 qui parler. Le problème de notre attitude devant la guerre est subordonné à celui de notre révolution. La guerre des capi
404 uerre est subordonné à celui de notre révolution. La guerre des capitalistes est une pièce de leur système. Ces massacres
405 Ces massacres pour des gros sous ne méritent pas le nom de guerre. Nous réservons ce nom pour désigner les luttes réelles
406 om de guerre. Nous réservons ce nom pour désigner les luttes réelles, peut-être inévitables, qui marqueront demain l’opposi
407 les, peut-être inévitables, qui marqueront demain l’ opposition des conservateurs fascistes, hitlériens on marxistes à l’Or
408 tlériens on marxistes à l’Ordre nouveau. Sabotons la guerre capitaliste. Par tous les moyens. Elle ne peut que retarder l’
409 nouveau. Sabotons la guerre capitaliste. Par tous les moyens. Elle ne peut que retarder l’accession aux conflits nécessaire
410 e. Par tous les moyens. Elle ne peut que retarder l’ accession aux conflits nécessaires. f. Rougemont Denis de, « La jeu
411 conflits nécessaires. f. Rougemont Denis de, «  La jeunesse française devant l’Allemagne », La Revue du siècle, Paris, m
412 ougemont Denis de, « La jeunesse française devant l’ Allemagne », La Revue du siècle, Paris, mai 1933, p. 7-9. g. Précédé
413 de, « La jeunesse française devant l’Allemagne », La Revue du siècle, Paris, mai 1933, p. 7-9. g. Précédé de la notice su
414 u siècle, Paris, mai 1933, p. 7-9. g. Précédé de la notice suivante : « Nous sommes particulièrement heureux de donner ic
415 ous sommes particulièrement heureux de donner ici le témoignage de M. Denis de Rougemont, qui appartient aujourd’hui au gr
416 s de Rougemont est protestant, et collaborateur à la NRF , etc. »
6 1933, Articles divers (1932-1935). Positions d’attaque pour l’ordre nouveau (décembre 1933)
417 ’attaque pour l’ordre nouveau (décembre 1933)h Le groupe de l’Ordre nouveau n’a pas fait jusqu’ici beaucoup de bruit su
418 veau n’a pas fait jusqu’ici beaucoup de bruit sur les places. C’est que nous sommes et voulons être avant tout des doctrina
419 quait récemment, à la suite de Marx, disait-il, «  la précédence du matériel, l’antériorité de l’être par rapport à la pens
420 de Marx, disait-il, « la précédence du matériel, l’ antériorité de l’être par rapport à la pensée ». En d’autres termes mo
421 il, « la précédence du matériel, l’antériorité de l’ être par rapport à la pensée ». En d’autres termes moins obscurs, il a
422 u matériel, l’antériorité de l’être par rapport à la pensée ». En d’autres termes moins obscurs, il affirmait qu’il faut «
423 obscurs, il affirmait qu’il faut « commencer par le commencement ». Nous accepterons volontiers cette formule, qui a le m
424 Nous accepterons volontiers cette formule, qui a le mérite de la simplicité. Mais nous disons que le commencement du déso
425 rons volontiers cette formule, qui a le mérite de la simplicité. Mais nous disons que le commencement du désordre n’est pa
426 le mérite de la simplicité. Mais nous disons que le commencement du désordre n’est pas dans les faits matériels dont nous
427 ns que le commencement du désordre n’est pas dans les faits matériels dont nous souffrons, n’est pas dans le machinisme, pa
428 its matériels dont nous souffrons, n’est pas dans le machinisme, par exemple, mais bien dans les doctrines qui ont assuré
429 s dans le machinisme, par exemple, mais bien dans les doctrines qui ont assuré le développement actuel du machinisme. C’est
430 mple, mais bien dans les doctrines qui ont assuré le développement actuel du machinisme. C’est dans cet humus de doctrines
431 ns cet humus de doctrines périmées que plongent «  les racines du malheur », c’est lui d’abord qu’il faut détruire si l’on v
432 lheur », c’est lui d’abord qu’il faut détruire si l’ on veut tuer ces racines et surtout empêcher qu’elles ne se reforment.
433 nes et surtout empêcher qu’elles ne se reforment. La nécessité d’un travail doctrinal radical nous apparaît être la tâche
434 d’un travail doctrinal radical nous apparaît être la tâche la plus concrète et la plus immédiate de l’heure ; la seule tâc
435 ail doctrinal radical nous apparaît être la tâche la plus concrète et la plus immédiate de l’heure ; la seule tâche effica
436 l nous apparaît être la tâche la plus concrète et la plus immédiate de l’heure ; la seule tâche efficacement révolutionnai
437 la tâche la plus concrète et la plus immédiate de l’ heure ; la seule tâche efficacement révolutionnaire. Quels sont les ca
438 a plus concrète et la plus immédiate de l’heure ; la seule tâche efficacement révolutionnaire. Quels sont les caractères s
439 le tâche efficacement révolutionnaire. Quels sont les caractères spécifiques de notre effort de doctrine ? C’est d’abord un
440 octrine ? C’est d’abord une volonté de considérer les problèmes économiques et sociaux dans leur totalité ; c’est aussi une
441 outes nos constructions à un fait humain central, la personne — telle que nous la définirons tout à l’heure — ou mieux enc
442 fait humain central, la personne — telle que nous la définirons tout à l’heure — ou mieux encore, le conflit personnel, et
443 la personne — telle que nous la définirons tout à l’ heure — ou mieux encore, le conflit personnel, et nous prenons pour no
444 s la définirons tout à l’heure — ou mieux encore, le conflit personnel, et nous prenons pour norme ce conflit, étendu à to
445 nous prenons pour norme ce conflit, étendu à tous les ordres de l’activité humaine : politique, économique et culturel. Tel
446 prenons pour norme ce conflit, étendu à tous les ordres de l’activité humaine : politique, économique et culturel. Telle est
447 our norme ce conflit, étendu à tous les ordres de l’ activité humaine : politique, économique et culturel. Telle est la bas
448 ne : politique, économique et culturel. Telle est la base de notre ordre. Cet ordre est nouveau en ceci qu’il ne peut être
449 conomique et culturel. Telle est la base de notre ordre . Cet ordre est nouveau en ceci qu’il ne peut être établi que par un c
450 t culturel. Telle est la base de notre ordre. Cet ordre est nouveau en ceci qu’il ne peut être établi que par un changement d
451 . Telle est la base de notre ordre. Cet ordre est nouveau en ceci qu’il ne peut être établi que par un changement de plan. Chan
452 de plan. Changer de plan, pour nous, c’est porter l’ effort constructif sur un terrain que le désordre actuel néglige ou te
453 st porter l’effort constructif sur un terrain que le désordre actuel néglige ou tente de stériliser. La plupart des questi
454 ent capitalistes et marxistes sont insolubles sur le terrain positiviste où ils les placent. Elles ne prennent leur vrai s
455 sont insolubles sur le terrain positiviste où ils les placent. Elles ne prennent leur vrai sens que dans le plan de la pers
456 lacent. Elles ne prennent leur vrai sens que dans le plan de la personne, où nous les reposons. Prenons par exemple le pro
457 es ne prennent leur vrai sens que dans le plan de la personne, où nous les reposons. Prenons par exemple le problème du « 
458 rai sens que dans le plan de la personne, où nous les reposons. Prenons par exemple le problème du « minimum de vie matérie
459 rsonne, où nous les reposons. Prenons par exemple le problème du « minimum de vie matérielle » destiné à assurer la libert
460 u « minimum de vie matérielle » destiné à assurer la liberté de l’homme. Marxistes et capitalistes prétendent, chacun à le
461 vie matérielle » destiné à assurer la liberté de l’ homme. Marxistes et capitalistes prétendent, chacun à leur manière, le
462 t capitalistes prétendent, chacun à leur manière, le résoudre. Ils se disputent sur la manière. Mais leur dispute se passe
463 à leur manière, le résoudre. Ils se disputent sur la manière. Mais leur dispute se passe sur un plan où elle est par défin
464 r un plan où elle est par définition sans issue : le plan matérialiste. Qui pourra jamais fixer absolument ce fameux minim
465 Il varie dans des proportions considérables selon la valeur morale des êtres ou les habitudes de la race. À supposer qu’un
466 considérables selon la valeur morale des êtres ou les habitudes de la race. À supposer qu’une science, encore à créer, parv
467 on la valeur morale des êtres ou les habitudes de la race. À supposer qu’une science, encore à créer, parvienne encore à l
468 u’une science, encore à créer, parvienne encore à le déterminer, la libération de l’homme bénéficiant du minimum de vie ma
469 encore à créer, parvienne encore à le déterminer, la libération de l’homme bénéficiant du minimum de vie matérielle rester
470 arvienne encore à le déterminer, la libération de l’ homme bénéficiant du minimum de vie matérielle restera purement illuso
471 ie matérielle restera purement illusoire, puisque l’ État, sous sa forme capitaliste ou marxiste, viendra immédiatement lui
472 — ô ironie — pour assurer précisément, d’en haut, le fameux minimum libérateur ! À quoi bon libérer l’homme si, par ailleu
473 le fameux minimum libérateur ! À quoi bon libérer l’ homme si, par ailleurs, on le prive du ressort même de sa liberté (par
474 ! À quoi bon libérer l’homme si, par ailleurs, on le prive du ressort même de sa liberté (par l’effet d’une doctrine matér
475 s, on le prive du ressort même de sa liberté (par l’ effet d’une doctrine matérialiste) ou du champ de cette liberté (par l
476 e matérialiste) ou du champ de cette liberté (par l’ effet d’une doctrine étatiste) ? En présence de ces faits, nous disons
477 iste) ? En présence de ces faits, nous disons que le problème du minimum de vie matérielle ne prend son sens que dans le p
478 imum de vie matérielle ne prend son sens que dans le plan de la personne qui est, nous allons le voir, le plan de la liber
479 matérielle ne prend son sens que dans le plan de la personne qui est, nous allons le voir, le plan de la liberté créatric
480 dans le plan de la personne qui est, nous allons le voir, le plan de la liberté créatrice ; que ce problème ne peut être
481 plan de la personne qui est, nous allons le voir, le plan de la liberté créatrice ; que ce problème ne peut être défini co
482 personne qui est, nous allons le voir, le plan de la liberté créatrice ; que ce problème ne peut être défini correctement
483 e ne peut être défini correctement qu’à partir de la personne ; que seule la doctrine personnaliste, parce qu’elle le tran
484 rrectement qu’à partir de la personne ; que seule la doctrine personnaliste, parce qu’elle le transcende et le replace dan
485 ue seule la doctrine personnaliste, parce qu’elle le transcende et le replace dans une totalité vivante, lui donne un sens
486 ine personnaliste, parce qu’elle le transcende et le replace dans une totalité vivante, lui donne un sens concret et une s
487 ons promettre du pain, et nous en promettons dans la mesure où nous assurerons en même temps aux hommes une raison de vivr
488 en même temps aux hommes une raison de vivre que les systèmes régnants sont en train de leur ôter. ⁂ Nous avons ainsi défi
489 train de leur ôter. ⁂ Nous avons ainsi défini par la double volonté de totalisme et de changement de plan la forme général
490 ble volonté de totalisme et de changement de plan la forme générale de notre doctrine. Nous nous excusons de l’aspect théo
491 générale de notre doctrine. Nous nous excusons de l’ aspect théorique que prend forcément cet exposé, et qu’il perdrait si
492 ment cet exposé, et qu’il perdrait si nous avions la place nécessaire pour développer. Nous nous excusons plus encore de l
493 our développer. Nous nous excusons plus encore de la façon très rapide dont nous allons être obligés de décrire le contenu
494 s rapide dont nous allons être obligés de décrire le contenu de nos constructions et la méthode personnaliste qui les anim
495 gés de décrire le contenu de nos constructions et la méthode personnaliste qui les anime. Cette méthode constitue la parti
496 nos constructions et la méthode personnaliste qui les anime. Cette méthode constitue la partie la plus élaborée de notre ef
497 sonnaliste qui les anime. Cette méthode constitue la partie la plus élaborée de notre effort et l’on ne peut songer à en d
498 qui les anime. Cette méthode constitue la partie la plus élaborée de notre effort et l’on ne peut songer à en donner ici
499 tue la partie la plus élaborée de notre effort et l’ on ne peut songer à en donner ici qu’une formule nécessairement simpli
500 rmule nécessairement simplifiée. Nous définissons la personne comme un acte et non pas comme un donné physique ou moral, m
501 un donné physique ou moral, matériel ou abstrait. La personne, c’est l’individu engagé dans un conflit créateur avec lui-m
502 u moral, matériel ou abstrait. La personne, c’est l’ individu engagé dans un conflit créateur avec lui-même d’abord, avec l
503 s un conflit créateur avec lui-même d’abord, avec la nature ensuite, avec l’ambiance sociale enfin. Ce conflit comporte un
504 ec lui-même d’abord, avec la nature ensuite, avec l’ ambiance sociale enfin. Ce conflit comporte un choix permanent, donc u
505 , c’est-à-dire une tension permanente, qui mesure la valeur même de l’homme. Tension, risque, choix, acte, tels sont les é
506 tension permanente, qui mesure la valeur même de l’ homme. Tension, risque, choix, acte, tels sont les éléments de toute l
507 l’homme. Tension, risque, choix, acte, tels sont les éléments de toute liberté réelle et créatrice, partant, de toute dign
508 ignité humaine. ⁂ Pour faire sentir tout de suite le concret d’une telle doctrine, voyons d’abord quelles institutions ell
509 mbattre et à renverser. Ce sont, en premier lieu, les institutions démocratiques aux­quelles donne naissance l’individualis
510 tutions démocratiques aux­quelles donne naissance l’ individualisme libéral. L’individu libéral, tel que l’ont créé les thé
511 quelles donne naissance l’individualisme libéral. L’ individu libéral, tel que l’ont créé les théoriciens du suffrage unive
512 dividualisme libéral. L’individu libéral, tel que l’ ont créé les théoriciens du suffrage universel, tout le monde croit au
513 e libéral. L’individu libéral, tel que l’ont créé les théoriciens du suffrage universel, tout le monde croit aujourd’hui qu
514 vidence, une sorte de lieu commun. C’est en effet le lieu commun de tous les malentendus actuels. Cet homme sans liens, ré
515 ieu commun. C’est en effet le lieu commun de tous les malentendus actuels. Cet homme sans liens, réduit à l’unité arithméti
516 lentendus actuels. Cet homme sans liens, réduit à l’ unité arithmétique, où l’a-t-on vu ? qui l’a vu ? et comment existerai
517 mme sans liens, réduit à l’unité arithmétique, où l’ a-t-on vu ? qui l’a vu ? et comment existerait-il ? C’est pourtant sur
518 duit à l’unité arithmétique, où l’a-t-on vu ? qui l’ a vu ? et comment existerait-il ? C’est pourtant sur cet homme abstrai
519 pourtant sur cet homme abstrait qu’est bâti tout le système démocratique. Et l’erreur initiale, doctrinale, se retrouve à
520 rait qu’est bâti tout le système démocratique. Et l’ erreur initiale, doctrinale, se retrouve à tous les étages du système.
521 l’erreur initiale, doctrinale, se retrouve à tous les étages du système. C’est à cause d’elle qu’il s’écroulera. Il suffira
522 ition au parlementarisme. Nous ne combattrons pas le Parlement avec des discours, mais bien en créant un monde où il appar
523 monde où il apparaîtra sous son vrai jour, comme le conservatoire de la politique bourgeoise, avec ses monarchistes et se
524 tra sous son vrai jour, comme le conservatoire de la politique bourgeoise, avec ses monarchistes et ses communistes, figur
525 ensifs. Il suffira de rappeler, d’autre part, que l’ individualisme libéral est responsable de l’essor anarchique d’une éco
526 , que l’individualisme libéral est responsable de l’ essor anarchique d’une économie devenue inhumaine, et cela non pas à c
527 mie devenue inhumaine, et cela non pas à cause de la machine, mais parce qu’aucun contrôle humain, aucune doctrine totale
528 er et humaniser ce développement. En second lieu, la doctrine de la personne nous oppose à tout soviétisme stalinien. Il e
529 ce développement. En second lieu, la doctrine de la personne nous oppose à tout soviétisme stalinien. Il est trop facile,
530 Il est trop facile, en effet, de distinguer dans le stalinisme un retournement pur et simple de l’individualisme libéral,
531 ns le stalinisme un retournement pur et simple de l’ individualisme libéral, procédant par ailleurs de conceptions positive
532 udo-scientifiques qui étaient déjà contenues dans la définition de l’individu libéral. Il nous est possible maintenant de
533 qui étaient déjà contenues dans la définition de l’ individu libéral. Il nous est possible maintenant de désigner d’un seu
534 est possible maintenant de désigner d’un seul mot l’ objectif de nos attaques. Le processus concret dans lequel Marx a insé
535 ésigner d’un seul mot l’objectif de nos attaques. Le processus concret dans lequel Marx a inséré sa philosophie, c’était l
536 dans lequel Marx a inséré sa philosophie, c’était la lutte des classes provoquée par le premier épanouissement de l’indust
537 lasses provoquée par le premier épanouissement de l’ industrie. Le processus concret dans lequel s’insère aujourd’hui le pe
538 uée par le premier épanouissement de l’industrie. Le processus concret dans lequel s’insère aujourd’hui le personnalisme,
539 rocessus concret dans lequel s’insère aujourd’hui le personnalisme, c’est la lutte contre l’étatisme moderne tel qu’il s’e
540 quel s’insère aujourd’hui le personnalisme, c’est la lutte contre l’étatisme moderne tel qu’il s’est constitué depuis Marx
541 jourd’hui le personnalisme, c’est la lutte contre l’ étatisme moderne tel qu’il s’est constitué depuis Marx, phénomène beau
542 plus concret, plus universel et mieux défini que la lutte des classes. ⁂ Quelles sont donc les institutions qui nous perm
543 ini que la lutte des classes. ⁂ Quelles sont donc les institutions qui nous permettront de rompre avec tout étatisme, de ch
544 s borner à deux indications très générales : Dans le domaine politique, nous revendiquons une organisation régionaliste de
545 ous revendiquons une organisation régionaliste de l’ Europe. Cela suppose la suppression du cadre national, carcan de front
546 ganisation régionaliste de l’Europe. Cela suppose la suppression du cadre national, carcan de frontières douanières, et du
547 inancier et policier où viennent se congestionner les énergies du pays. Ce que nous voulons, c’est rétablir sur le plan pol
548 ous voulons, c’est rétablir sur le plan politique la tension nécessaire et créatrice entre la petite patrie décentralisatr
549 olitique la tension nécessaire et créatrice entre la petite patrie décentralisatrice d’une part, et d’autre part l’univers
550 rie décentralisatrice d’une part, et d’autre part l’ universalisme issu directement des personnes et qui pourrait se concré
551 ntern, mais dépourvu de pouvoir économique4. Dans le domaine économique, nous revendiquons, parallèlement, un statut du tr
552 quant une distinction profonde et effective entre le travail créateur et libre d’une part, et le travail indifférencié et
553 entre le travail créateur et libre d’une part, et le travail indifférencié et parcellaire de l’autre. Ce qui se traduit pa
554 du pouvoir politique. Ainsi se trouve sauvegardée la tension nécessaire, et assuré, en fonction cette fois d’une mesure hu
555 uré, en fonction cette fois d’une mesure humaine, le minimum de vie matérielle qui permet à la personne de courir sa chanc
556 umaine, le minimum de vie matérielle qui permet à la personne de courir sa chance. Nous ne pouvons songer à développer ici
557 s thèmes constructifs, et encore moins à indiquer les moyens tactiques que nous envisageons pour les réaliser. Deux mots to
558 er les moyens tactiques que nous envisageons pour les réaliser. Deux mots toutefois sur notre attitude révolutionnaire. Cer
559 volutionnaire. Certains s’étonneront peut-être de la voir si peu romantique. C’est qu’il sévit actuellement, parmi certain
560 els, un véritable romantisme du chambardement, de l’ émeute et du sang versé. Contre lui, nous maintiendrons la primauté de
561 et du sang versé. Contre lui, nous maintiendrons la primauté de la doctrine, avec tout ce que cela comporte, en apparence
562 sé. Contre lui, nous maintiendrons la primauté de la doctrine, avec tout ce que cela comporte, en apparence, de sécheresse
563 parence, de sécheresse technique. Nous savons que le romantisme du désordre prépare simplement les dictatures policières d
564 que le romantisme du désordre prépare simplement les dictatures policières de demain. Le romantisme révolutionnaire revêt
565 e simplement les dictatures policières de demain. Le romantisme révolutionnaire revêt une autre forme encore, non moins da
566 re, non moins dangereuse pour notre action. C’est l’ état d’esprit trop facilement héroïque et généreux de ceux qui nous di
567 de ceux qui nous disent : renoncez d’abord à tous les privilèges bourgeois, et nous vous écouterons ! Certes, nous savons q
568 révolution est dans un renoncement. Mais pour que l’ acte soit réel, encore faut-il une doctrine et des institutions qui le
569 core faut-il une doctrine et des institutions qui le traduisent en faits. Les aristocrates de la nuit du 4 août accompliss
570 e et des institutions qui le traduisent en faits. Les aristocrates de la nuit du 4 août accomplissent un acte de renoncemen
571 s qui le traduisent en faits. Les aristocrates de la nuit du 4 août accomplissent un acte de renoncement aux privilèges. M
572 n, s’emparent des privilèges abandonnés, sabotent la révolution et font la bourgeoisie du xixe siècle. Des privilèges ? M
573 ilèges abandonnés, sabotent la révolution et font la bourgeoisie du xixe siècle. Des privilèges ? Mais tous les hommes ou
574 oisie du xixe siècle. Des privilèges ? Mais tous les hommes ou presque en demandent. Seulement, il en est d’injustifiés. E
575 nterons de répondre par une citation de Lénine : La doctrine socialiste est née des théories philosophiques, historiques,
576 représentants instruits des classes possédantes : les intellectuels. Par leur situation sociale, les fondateurs du socialis
577  : les intellectuels. Par leur situation sociale, les fondateurs du socialisme scientifique contemporain, Marx et Engels, é
578 des intellectuels bourgeois. De même, en Russie, la doctrine sociale-démocrate surgit indépendamment de la croissance spo
579 ctrine sociale-démocrate surgit indépendamment de la croissance spontanée du mouvement ouvrier ; elle y fut le résultat na
580 sance spontanée du mouvement ouvrier ; elle y fut le résultat naturel et fatal du développement de la pensée chez les inte
581 le résultat naturel et fatal du développement de la pensée chez les intellectuels.5 Peut-être ne serait-il pas inutile,
582 turel et fatal du développement de la pensée chez les intellectuels.5 Peut-être ne serait-il pas inutile, pour conclure,
583 pas inutile, pour conclure, de dégager clairement les thèses impliquées dans notre exposé. Voici donc en quelques mots nos
584 t trop insister sur cette vérité, à une époque où l’ engouement pour les formes les plus étroites du praticisme va de pair
585 r cette vérité, à une époque où l’engouement pour les formes les plus étroites du praticisme va de pair avec la propagande
586 ité, à une époque où l’engouement pour les formes les plus étroites du praticisme va de pair avec la propagande de l’opport
587 s les plus étroites du praticisme va de pair avec la propagande de l’opportunisme ». (Encore Lénine, 1902.) 2° Dans l’état
588 es du praticisme va de pair avec la propagande de l’ opportunisme ». (Encore Lénine, 1902.) 2° Dans l’état présent des chos
589 l’opportunisme ». (Encore Lénine, 1902.) 2° Dans l’ état présent des choses, il n’y a pas d’ordre concevable sur le plan c
590 2° Dans l’état présent des choses, il n’y a pas d’ ordre concevable sur le plan capitaliste, au déterminisme duquel les soviet
591 e sur le plan capitaliste, au déterminisme duquel les soviets n’échappent pas. 3° La dialectique historique ne peut que ren
592 terminisme duquel les soviets n’échappent pas. 3°  La dialectique historique ne peut que rendre compte du passé — mais seul
593 ue ne peut que rendre compte du passé — mais seul l’ acte créateur opère le changement de plan et permet d’instituer un ord
594 compte du passé — mais seul l’acte créateur opère le changement de plan et permet d’instituer un ordre nouveau. 4° Cet act
595 nouveau, cette « source d’énergie » permanente de la révolution, c’est la personne humaine telle que nous l’avons définie.
596 ce d’énergie » permanente de la révolution, c’est la personne humaine telle que nous l’avons définie. 5° Dans « l’Ordre no
597 olution, c’est la personne humaine telle que nous l’ avons définie. 5° Dans « l’Ordre nouveau », les institutions reproduis
598 ous l’avons définie. 5° Dans « l’Ordre nouveau », les institutions reproduisent à tous les degrés le conflit et la tension
599 e nouveau », les institutions reproduisent à tous les degrés le conflit et la tension qui définissent la personne en acte.
600 , les institutions reproduisent à tous les degrés le conflit et la tension qui définissent la personne en acte. 6° Ces ins
601 ions reproduisent à tous les degrés le conflit et la tension qui définissent la personne en acte. 6° Ces institutions sont
602 s degrés le conflit et la tension qui définissent la personne en acte. 6° Ces institutions sont : — dans le domaine politi
603 rsonne en acte. 6° Ces institutions sont : — dans le domaine politique : la petite patrie décentralisatrice et le centre d
604 institutions sont : — dans le domaine politique : la petite patrie décentralisatrice et le centre de contrôle doctrinal et
605 politique : la petite patrie décentralisatrice et le centre de contrôle doctrinal et juridique ; — dans le domaine économi
606 entre de contrôle doctrinal et juridique ; — dans le domaine économique : les syndicats libres de production et d’instruct
607 nal et juridique ; — dans le domaine économique : les syndicats libres de production et d’instruction professionnelle, d’un
608 ction professionnelle, d’une part, et de l’autre, le service prolétarien collectif soumis directement à un centre de contr
609 e. 7° Ce régime doit entraîner par son jeu normal la disparition des cadres de l’État et du statut des classes, c’est-à-di
610 r par son jeu normal la disparition des cadres de l’ État et du statut des classes, c’est-à-dire : l’élimination des facteu
611 e l’État et du statut des classes, c’est-à-dire : l’ élimination des facteurs décisifs de l’inflation, du chômage et de la
612 t-à-dire : l’élimination des facteurs décisifs de l’ inflation, du chômage et de la guerre moderne économique et militaire.
613 acteurs décisifs de l’inflation, du chômage et de la guerre moderne économique et militaire. 8° C’est au nom d’antagonisme
614 ls féconds et créateurs que nous voulons éliminer les antagonismes artificiels et destructeurs que fait naître le capitalis
615 ismes artificiels et destructeurs que fait naître le capitalisme matérialiste. 9° Nous sommes avec le prolétariat, par-des
616 le capitalisme matérialiste. 9° Nous sommes avec le prolétariat, par-dessus la tête de ses vieux meneurs, contre la condi
617 e. 9° Nous sommes avec le prolétariat, par-dessus la tête de ses vieux meneurs, contre la condition prolétarienne. Pour l’
618 , par-dessus la tête de ses vieux meneurs, contre la condition prolétarienne. Pour l’Ordre nouveau : Arnaud Dandieu, Denis
619 René Dupuis, Jean Jardin, Claude Chevalley. 4. La seule réalité, mais indestructible — qui demeure à la Nation, une foi
620 eule réalité, mais indestructible — qui demeure à la Nation, une fois l’État supprimé, une fois opérée la révolution perso
621 ndestructible — qui demeure à la Nation, une fois l’ État supprimé, une fois opérée la révolution personnaliste et régional
622 Nation, une fois l’État supprimé, une fois opérée la révolution personnaliste et régionaliste, c’est une existence culture
623 de, « Positions d’attaque pour l’ordre nouveau », La Revue des vivants, Paris, décembre 1933, p. 1821-1827.
7 1933, Articles divers (1932-1935). Jeune Europe (4 décembre 1933)
624 Jeune Europe (4 décembre 1933)i Que le visage de l’Europe ait changé, depuis dix ans, plus qu’il ne l’avait
625 une Europe (4 décembre 1933)i Que le visage de l’ Europe ait changé, depuis dix ans, plus qu’il ne l’avait fait depuis N
626 ’Europe ait changé, depuis dix ans, plus qu’il ne l’ avait fait depuis Napoléon, c’est une évidence acquise et qui peut fig
627 e acquise et qui peut figurer d’ores et déjà dans les manuels d’Histoire contemporaine. Les révolutions russe, italienne et
628 t déjà dans les manuels d’Histoire contemporaine. Les révolutions russe, italienne et allemande, succédant à la chute des m
629 utions russe, italienne et allemande, succédant à la chute des monarchies ont consacré l’avènement d’une civilisation de v
630 succédant à la chute des monarchies ont consacré l’ avènement d’une civilisation de vitesse, de machines et de masses, qui
631 machines et de masses, qui avait déjà bouleversé les mœurs au moment où éclata la guerre, mais qui n’avait pas encore trou
632 ait déjà bouleversé les mœurs au moment où éclata la guerre, mais qui n’avait pas encore trouvé, à cette époque, une forme
633 ive » telle que M. Guglielmo Ferrero, le premier, l’ a baptisée, s’exprime aujourd’hui dans les régimes fascistes ou soviét
634 premier, l’a baptisée, s’exprime aujourd’hui dans les régimes fascistes ou soviétiques. C’est elle qui constitue leur paren
635 oviétiques. C’est elle qui constitue leur parenté la plus profonde. Mais il y a entre ces trois « dictatures de la masse »
636 onde. Mais il y a entre ces trois « dictatures de la masse » une autre ressemblance, sans doute moins essentielle, toute p
637 toute provisoire, mais qui frappe plus facilement l’ observateur sensible aux atmosphères. C’est l’air de parenté que donne
638 ent l’observateur sensible aux atmosphères. C’est l’ air de parenté que donne, aux trois régimes, la prépondérance de la je
639 st l’air de parenté que donne, aux trois régimes, la prépondérance de la jeunesse, dans leurs cadres directeurs aussi bien
640 que donne, aux trois régimes, la prépondérance de la jeunesse, dans leurs cadres directeurs aussi bien que dans leur allur
641 opération artificielle, qu’il faudrait comparer à la chirurgie esthétique actuellement en vogue ? Est-ce au contraire le s
642 tique actuellement en vogue ? Est-ce au contraire le signe d’un renouveau organique, d’un afflux de sèves saines ? Ce visa
643 ’un afflux de sèves saines ? Ce visage étrange de l’ Europe est-il celui d’un nouveau venu, ou bien y distingue-t-on déjà,
644 ? Ce visage étrange de l’Europe est-il celui d’un nouveau venu, ou bien y distingue-t-on déjà, sous le fard, de vieilles rides
645 nouveau venu, ou bien y distingue-t-on déjà, sous le fard, de vieilles rides bien connues ? À ces questions, l’ouvrage que
646 de vieilles rides bien connues ? À ces questions, l’ ouvrage que René Dupuis et Alexandre Marc viennent de publier sous le
647 Dupuis et Alexandre Marc viennent de publier sous le titre de Jeune Europe 6 apporte une réponse d’autant plus intéressant
648 est très significative du nouvel état d’esprit de la jeunesse française. En effet, tandis qu’il nous venait d’Allemagne et
649 e et de Russie plusieurs livres fameux proclamant la « mission de la jeune génération », la France jusqu’ici s’était borné
650 lusieurs livres fameux proclamant la « mission de la jeune génération », la France jusqu’ici s’était bornée à les traduire
651 proclamant la « mission de la jeune génération », la France jusqu’ici s’était bornée à les traduire et à les critiquer ave
652 énération », la France jusqu’ici s’était bornée à les traduire et à les critiquer avec un scepticisme plus ou moins sympath
653 ance jusqu’ici s’était bornée à les traduire et à les critiquer avec un scepticisme plus ou moins sympathique ; mais elle n
654 une lacune qui justifiait trop bien, aux yeux de l’ étranger, la réputation de « statisme » que l’on veut faire à la Franc
655 qui justifiait trop bien, aux yeux de l’étranger, la réputation de « statisme » que l’on veut faire à la France d’après-gu
656 de l’étranger, la réputation de « statisme » que l’ on veut faire à la France d’après-guerre. Nos deux publicistes apparti
657 réputation de « statisme » que l’on veut faire à la France d’après-guerre. Nos deux publicistes appartiennent à la généra
658 près-guerre. Nos deux publicistes appartiennent à la génération qui atteint la trentaine et qui s’exprime dans des revues
659 icistes appartiennent à la génération qui atteint la trentaine et qui s’exprime dans des revues comme L’Ordre nouveau ou
660 établies d’avoir « prématurément » bouleversé un ordre social, qu’elles n’étaient pas encore en mesure de rénover radicaleme
661 sure de rénover radicalement. Mal préparées, dans la fièvre et le désespoir de situations économiques qui ne permettaient
662 er radicalement. Mal préparées, dans la fièvre et le désespoir de situations économiques qui ne permettaient pas d’élabore
663 onomiques qui ne permettaient pas d’élaborer avec la lucidité nécessaire des solutions vraiment neuves et fécondes, elles
664 vraiment neuves et fécondes, elles devaient, dès la prise du pouvoir, dégénérer en dictatures. « L’État, l’Ordre social,
665 s la prise du pouvoir, dégénérer en dictatures. «  L’ État, l’Ordre social, la Centralisation, l’Autorité et la Discipline s
666 se du pouvoir, dégénérer en dictatures. « L’État, l’ Ordre social, la Centralisation, l’Autorité et la Discipline se trouve
667 du pouvoir, dégénérer en dictatures. « L’État, l’ Ordre social, la Centralisation, l’Autorité et la Discipline se trouvent ai
668 égénérer en dictatures. « L’État, l’Ordre social, la Centralisation, l’Autorité et la Discipline se trouvent ainsi élevés
669 res. « L’État, l’Ordre social, la Centralisation, l’ Autorité et la Discipline se trouvent ainsi élevés à la dignité de fin
670 l’Ordre social, la Centralisation, l’Autorité et la Discipline se trouvent ainsi élevés à la dignité de fins en soi, d’ab
671 orité et la Discipline se trouvent ainsi élevés à la dignité de fins en soi, d’absolus, au lieu de n’être considérés que c
672 idérés que comme des moyens ». Et c’est ainsi que la jeunesse s’est trouvée embrigadée, avec tout son élan, avec toute sa
673 asme aux tâches de reconstruction qui s’imposent. La popularité du plan quinquennal par exemple, l’ardeur qui anime la jeu
674 t. La popularité du plan quinquennal par exemple, l’ ardeur qui anime la jeunesse russe malgré les sacrifices qu’on lui dem
675 plan quinquennal par exemple, l’ardeur qui anime la jeunesse russe malgré les sacrifices qu’on lui demande — ou à cause d
676 mple, l’ardeur qui anime la jeunesse russe malgré les sacrifices qu’on lui demande — ou à cause d’eux — ne sauraient être m
677 ient être mises en doute. Mais qu’adviendra-t-il, le jour peut-être prochain où ces jeunes hommes s’apercevront que les ré
678 e prochain où ces jeunes hommes s’apercevront que les régimes qu’ils servent, loin d’avoir créé un ordre nouveau, ont bien
679 créé un ordre nouveau, ont bien plutôt consolidé les pires tyrannies matérielles, et consacré la primauté de l’économie, l
680 lidé les pires tyrannies matérielles, et consacré la primauté de l’économie, la primauté de l’inhumain sur les personnes ?
681 tyrannies matérielles, et consacré la primauté de l’ économie, la primauté de l’inhumain sur les personnes ? L’État, le sta
682 térielles, et consacré la primauté de l’économie, la primauté de l’inhumain sur les personnes ? L’État, le standard, l’ind
683 onsacré la primauté de l’économie, la primauté de l’ inhumain sur les personnes ? L’État, le standard, l’industrialisation,
684 auté de l’économie, la primauté de l’inhumain sur les personnes ? L’État, le standard, l’industrialisation, voilà bien les
685 ie, la primauté de l’inhumain sur les personnes ? L’ État, le standard, l’industrialisation, voilà bien les « vieilles ride
686 rimauté de l’inhumain sur les personnes ? L’État, le standard, l’industrialisation, voilà bien les « vieilles rides » qui
687 inhumain sur les personnes ? L’État, le standard, l’ industrialisation, voilà bien les « vieilles rides » qui reparaissent
688 tat, le standard, l’industrialisation, voilà bien les « vieilles rides » qui reparaissent et qui déjà, font grimacer d’une
689 t grimacer d’une grimace fâcheusement américaine, le visage rajeuni de l’Europe. En vérité, et c’est une des observations
690 ace fâcheusement américaine, le visage rajeuni de l’ Europe. En vérité, et c’est une des observations capitales de nos aute
691 st une des observations capitales de nos auteurs, les jeunesses soviétique et fasciste sont bien moins révolutionnaires, da
692 t fasciste sont bien moins révolutionnaires, dans le sens créateur du terme, que conformistes. Leur conformisme n’est pas
693 e « rouspétance », devenue traditionnelle, contre les pouvoirs et les corvées publiques. C’est un conformisme total et… ent
694 », devenue traditionnelle, contre les pouvoirs et les corvées publiques. C’est un conformisme total et… enthousiaste ! Une
695 otal et… enthousiaste ! Une nouvelle idolâtrie de l’ État, qui réprime toute fantaisie personnelle, toute recherche origina
696 ute possibilité de dépassement, tout ce qui fonde la dignité proprement humaine. Où est le remède ? Les auteurs de Jeune E
697 e qui fonde la dignité proprement humaine. Où est le remède ? Les auteurs de Jeune Europe n’hésitent pas à le voir dans l’
698 la dignité proprement humaine. Où est le remède ? Les auteurs de Jeune Europe n’hésitent pas à le voir dans l’esprit libert
699 de ? Les auteurs de Jeune Europe n’hésitent pas à le voir dans l’esprit libertaire et « personnaliste » de la France, tel
700 urs de Jeune Europe n’hésitent pas à le voir dans l’ esprit libertaire et « personnaliste » de la France, tel que les jeune
701 dans l’esprit libertaire et « personnaliste » de la France, tel que les jeunes groupes que nous avons nommés essaient, pa
702 rtaire et « personnaliste » de la France, tel que les jeunes groupes que nous avons nommés essaient, par ailleurs, de le ré
703 que nous avons nommés essaient, par ailleurs, de le réveiller. À la jeunesse française, à la jeunesse anglaise aussi, d’é
704 nommés essaient, par ailleurs, de le réveiller. À la jeunesse française, à la jeunesse anglaise aussi, d’édifier maintenan
705 eurs, de le réveiller. À la jeunesse française, à la jeunesse anglaise aussi, d’édifier maintenant, dans le calme et l’aud
706 unesse anglaise aussi, d’édifier maintenant, dans le calme et l’audace spirituelle, un ordre qui fasse de l’« homme », et
707 ise aussi, d’édifier maintenant, dans le calme et l’ audace spirituelle, un ordre qui fasse de l’« homme », et non plus de
708 tenant, dans le calme et l’audace spirituelle, un ordre qui fasse de l’« homme », et non plus de l’État ou de l’Argent, son b
709 me et l’audace spirituelle, un ordre qui fasse de l’ « homme », et non plus de l’État ou de l’Argent, son but suprême. Si n
710 un ordre qui fasse de l’« homme », et non plus de l’ État ou de l’Argent, son but suprême. Si nous avons insisté sur la par
711 fasse de l’« homme », et non plus de l’État ou de l’ Argent, son but suprême. Si nous avons insisté sur la partie critique
712 rgent, son but suprême. Si nous avons insisté sur la partie critique de cet ouvrage, c’est que les conclusions constructiv
713 sur la partie critique de cet ouvrage, c’est que les conclusions constructives peuvent sans peine en être déduites. Au res
714 re un sujet aussi vaste, ils ont réussi à brosser le panorama habilement suggestif, plein de vie et de pathétique, d’une é
715 gemont Denis de, « [Compte rendu] Jeune Europe », Le Moment, Genève, 4 décembre 1933, p. 5.
8 1934, Articles divers (1932-1935). Carl Koch, Søren Kierkegaard (1934)
716 gaard (1934)l Je serais bien en peine de faire l’ éloge de ce livre. Parfois, je le voudrais tout autre. Tel qu’il est c
717 n peine de faire l’éloge de ce livre. Parfois, je le voudrais tout autre. Tel qu’il est cependant, on n’en peut désirer de
718 s. Carl Koch s’est inspiré surtout des Stades sur le chemin de la vie, c’est-à-dire d’un ouvrage qui est à la fois le plus
719 s’est inspiré surtout des Stades sur le chemin de la vie, c’est-à-dire d’un ouvrage qui est à la fois le plus paradoxal, l
720 vie, c’est-à-dire d’un ouvrage qui est à la fois le plus paradoxal, le plus autobiographique et le plus artificiel de tou
721 d’un ouvrage qui est à la fois le plus paradoxal, le plus autobiographique et le plus artificiel de tous les ouvrages de K
722 is le plus paradoxal, le plus autobiographique et le plus artificiel de tous les ouvrages de Kierkegaard. Et il en a tiré
723 us autobiographique et le plus artificiel de tous les ouvrages de Kierkegaard. Et il en a tiré la monographie la plus logiq
724 tous les ouvrages de Kierkegaard. Et il en a tiré la monographie la plus logique, la plus objective et la plus touchante q
725 es de Kierkegaard. Et il en a tiré la monographie la plus logique, la plus objective et la plus touchante qu’un honnête ho
726 . Et il en a tiré la monographie la plus logique, la plus objective et la plus touchante qu’un honnête homme pût espérer.
727 monographie la plus logique, la plus objective et la plus touchante qu’un honnête homme pût espérer. De ce mélange d’humou
728 r et d’angoisse insondable, qui nous bouleverse à la lecture des Stades, on va trouver ici l’exposé judicieux, parfois mêm
729 everse à la lecture des Stades, on va trouver ici l’ exposé judicieux, parfois même bonhomique. Ce n’est pas le moindre int
730 judicieux, parfois même bonhomique. Ce n’est pas le moindre intérêt du livre. Kierkegaard a personnifié dans les Stadestr
731 intérêt du livre. Kierkegaard a personnifié dans les Stadestrois attitudes possibles en face de la vie. Le fougueux Victor
732 ns les Stadestrois attitudes possibles en face de la vie. Le fougueux Victor Erémita symbolise la morale du jeune fou de l
733 tadestrois attitudes possibles en face de la vie. Le fougueux Victor Erémita symbolise la morale du jeune fou de l’Ecclési
734 e de la vie. Le fougueux Victor Erémita symbolise la morale du jeune fou de l’Ecclésiaste : in vino veritas ! L’assesseur
735 ictor Erémita symbolise la morale du jeune fou de l’ Ecclésiaste : in vino veritas ! L’assesseur Wilhem, c’est la sagesse b
736 du jeune fou de l’Ecclésiaste : in vino veritas ! L’ assesseur Wilhem, c’est la sagesse bourgeoise appuyée sur la religion.
737 ste : in vino veritas ! L’assesseur Wilhem, c’est la sagesse bourgeoise appuyée sur la religion. Et le Jeune Homme perdu d
738 r Wilhem, c’est la sagesse bourgeoise appuyée sur la religion. Et le Jeune Homme perdu d’inquiétude, qui ne découvre sa jo
739 la sagesse bourgeoise appuyée sur la religion. Et le Jeune Homme perdu d’inquiétude, qui ne découvre sa joie que dans le r
740 du d’inquiétude, qui ne découvre sa joie que dans le risque extrême de la foi, c’est le chrétien tel que le veut Kierkegaa
741 ne découvre sa joie que dans le risque extrême de la foi, c’est le chrétien tel que le veut Kierkegaard. Je soupçonne un p
742 joie que dans le risque extrême de la foi, c’est le chrétien tel que le veut Kierkegaard. Je soupçonne un peu Carl Koch d
743 sque extrême de la foi, c’est le chrétien tel que le veut Kierkegaard. Je soupçonne un peu Carl Koch d’intelligence avec l
744 Je soupçonne un peu Carl Koch d’intelligence avec l’ assesseur Wilhelm. Mais voilà justement ce qu’il nous faut. Du personn
745 s a présenté jusqu’ici deux aspects seulement, et les plus propres à créer des malentendus : celui du philosophe abstrus, d
746 vocable auquel il sut rendre un sens énergique — le croyant le moins fait aux mystères dialectiques. Le livre de Koch est
747 quel il sut rendre un sens énergique — le croyant le moins fait aux mystères dialectiques. Le livre de Koch est la démonst
748 croyant le moins fait aux mystères dialectiques. Le livre de Koch est la démonstration de l’emprise que peut exercer Kier
749 t aux mystères dialectiques. Le livre de Koch est la démonstration de l’emprise que peut exercer Kierkegaard sur un chréti
750 ctiques. Le livre de Koch est la démonstration de l’ emprise que peut exercer Kierkegaard sur un chrétien sincère, peu susp
751 hrétien sincère, peu suspect de complaisance pour les subtilités du « Séducteur », et qui n’a pas la tête philosophique. J’
752 r les subtilités du « Séducteur », et qui n’a pas la tête philosophique. J’ai peut-être tort de penser qu’on aurait pu s’y
753 une introduction systématique et qui épuise tous les thèmes de son œuvre. Kierkegaard est un événement. Voici un homme qui
754 vient nous dire, en toute simplicité, qu’il a vu l’ événement, et qu’il en est encore tout remué. On le croira sans peine 
755 ’événement, et qu’il en est encore tout remué. On le croira sans peine : il n’a pas l’air d’avoir pu inventer ce qu’il rac
756 t pour nous que d’aller voir ce qui se passe dans l’ œuvre du Danois prophétique, ressuscité par l’angoisse moderne. Le mér
757 ans l’œuvre du Danois prophétique, ressuscité par l’ angoisse moderne. Le mérite décisif de ce livre, c’est que peut-être i
758 s prophétique, ressuscité par l’angoisse moderne. Le mérite décisif de ce livre, c’est que peut-être il fera faite la moue
759 if de ce livre, c’est que peut-être il fera faite la moue aux spécialistes de l’histoire des systèmes, aux amateurs d’élég
760 ut-être il fera faite la moue aux spécialistes de l’ histoire des systèmes, aux amateurs d’élégances formelles, mais qu’il
761 ux qui cherchent à vivre leur pensée. « Non point l’ admiration, mais l’acte ! », répète inlassablement Kierkegaard. C’est
762 vivre leur pensée. « Non point l’admiration, mais l’ acte ! », répète inlassablement Kierkegaard. C’est de toi, lecteur, qu
763 oi, lecteur, qu’il s’agit, et non pas d’un auteur nouveau . Koch n’a pas simplifié ce qui n’est pas simple chez Kierkegaard, mai
764 i n’est pas simple chez Kierkegaard, mais il a su le décrire sans pédantisme et sans littérature. Tant de biographes brill
765 r, celui-ci nous aidera. ⁂ Mais une fois rétablie la perspective hors de laquelle il est impossible de rien comprendre à K
766 ible de rien comprendre à Kierkegaard — j’entends la perspective chrétienne, que Carl Koch met si bien en lumière —, nous
767 —, nous pourrons nous montrer plus exigeants sur l’ interprétation théologique qu’on nous propose au dernier chapitre. Pre
768 itre. Prenons garde de laisser s’instituer ici un nouveau malentendu, d’autant plus grave qu’il porterait cette fois sut le cen
769 ’autant plus grave qu’il porterait cette fois sut le centre même de l’œuvre, et non plus sur les avatars de sa présentatio
770 qu’il porterait cette fois sut le centre même de l’ œuvre, et non plus sur les avatars de sa présentation en France. Carl
771 is sut le centre même de l’œuvre, et non plus sur les avatars de sa présentation en France. Carl Koch reproche à Kierkegaar
772 nt, son ascétisme antivital. Cet ascétisme serait la défaillance secrète d’une pensée par ailleurs authentiquement chrétie
773 erait pourquoi Kierkegaard ne devint pas lui-même le « témoin de la vérité » qu’il annonçait, mais resta simplement « un p
774 Kierkegaard ne devint pas lui-même le « témoin de la vérité » qu’il annonçait, mais resta simplement « un poète ». Double
775 e ». Double reproche, plus grave que Koch ne veut le croire. C’est en vain qu’il s’efforce tardivement d’en limiter la por
776 en vain qu’il s’efforce tardivement d’en limiter la portée. La thèse extrême8 de Kierkegaard est si peu séparable de l’en
777 ’il s’efforce tardivement d’en limiter la portée. La thèse extrême8 de Kierkegaard est si peu séparable de l’ensemble de s
778 e extrême8 de Kierkegaard est si peu séparable de l’ ensemble de ses conceptions, qu’en vérité, celui qui la rejette, rejet
779 emble de ses conceptions, qu’en vérité, celui qui la rejette, rejette aussi sa raison d’être et sa vocation prophétique. I
780 ion prophétique. Il existe, dira Karl Barth, dont la théologie procède ici de Kierkegaard, « une différence qualitative in
781 ne différence qualitative infinie » entre Dieu et l’ homme. Le tout de l’homme est négation de Dieu. C’est pourquoi l’homme
782 ence qualitative infinie » entre Dieu et l’homme. Le tout de l’homme est négation de Dieu. C’est pourquoi l’homme n’arrive
783 ative infinie » entre Dieu et l’homme. Le tout de l’ homme est négation de Dieu. C’est pourquoi l’homme n’arrive à Dieu et
784 t de l’homme est négation de Dieu. C’est pourquoi l’ homme n’arrive à Dieu et à la Vie qu’en mourant totalement à soi-même.
785 Dieu. C’est pourquoi l’homme n’arrive à Dieu et à la Vie qu’en mourant totalement à soi-même. Periissem nisi periissem ! L
786 totalement à soi-même. Periissem nisi periissem ! La devise de Kierkegaard fait écho à ce cri de Thérèse d’Avila : « Je me
787 ’un humanisme religieux, qui trop souvent exprime la croyance courante de bien des églises modernes, vienne maintenant qua
788 modernes, vienne maintenant qualifier d’ascétisme la doctrine de la mort au monde et à soi-même, bien plus, qu’il la décla
789 e maintenant qualifier d’ascétisme la doctrine de la mort au monde et à soi-même, bien plus, qu’il la déclare antichrétien
790 la mort au monde et à soi-même, bien plus, qu’il la déclare antichrétienne ; cela ne prouve rien que l’on ne sût déjà : à
791 déclare antichrétienne ; cela ne prouve rien que l’ on ne sût déjà : à savoir que le sens de la vérité est en train d’abdi
792 e prouve rien que l’on ne sût déjà : à savoir que le sens de la vérité est en train d’abdiquer parmi nous devant le culte
793 en que l’on ne sût déjà : à savoir que le sens de la vérité est en train d’abdiquer parmi nous devant le culte de la vie.
794 vérité est en train d’abdiquer parmi nous devant le culte de la vie. « Le christianisme tel que Kierkegaard le représenta
795 en train d’abdiquer parmi nous devant le culte de la vie. « Le christianisme tel que Kierkegaard le représentait, ne peut
796 ’abdiquer parmi nous devant le culte de la vie. «  Le christianisme tel que Kierkegaard le représentait, ne peut être réell
797 de la vie. « Le christianisme tel que Kierkegaard le représentait, ne peut être réellement adopté et assimilé par la vie h
798 t, ne peut être réellement adopté et assimilé par la vie humaine ; il reste pour elle un paradoxe étrange et effrayant »,
799 ie Carl Koch, visiblement scandalisé. Mais où est le critère, et qui juge ? Nicodème aussi estimait qu’une telle doctrine
800 ieux. ⁂ Kierkegaard en tant que chrétien sait que la vie de l’homme est au péché. Il sait aussi que le contraire du péché
801 erkegaard en tant que chrétien sait que la vie de l’ homme est au péché. Il sait aussi que le contraire du péché « ce n’est
802 la vie de l’homme est au péché. Il sait aussi que le contraire du péché « ce n’est pas la vertu, mais la foi ». C’est une
803 it aussi que le contraire du péché « ce n’est pas la vertu, mais la foi ». C’est une étrange confusion que de baptiser asc
804 contraire du péché « ce n’est pas la vertu, mais la foi ». C’est une étrange confusion que de baptiser ascétisme une atti
805 baptiser ascétisme une attitude qui se fonde dans la foi. (Schopenhauer n’est pas un argument. Ou alors Freud en serait un
806 sens !) Oui, cette foi est « impensable », comme l’ éternité pour le temps. Oui, c’est un « paradoxe étrange » qui veut qu
807 tte foi est « impensable », comme l’éternité pour le temps. Oui, c’est un « paradoxe étrange » qui veut que l’homme soit s
808 . Oui, c’est un « paradoxe étrange » qui veut que l’ homme soit sauvé par sa perte. Mais que vient faite ici cette ardeur d
809 e, et propre au plus à écœurer celui qui veut non la durée mais l’éternel, non la raison mais la révélation, non la pensée
810 u plus à écœurer celui qui veut non la durée mais l’ éternel, non la raison mais la révélation, non la pensée qui s’arrête
811 r celui qui veut non la durée mais l’éternel, non la raison mais la révélation, non la pensée qui s’arrête à l’utile mais
812 t non la durée mais l’éternel, non la raison mais la révélation, non la pensée qui s’arrête à l’utile mais celle-là seule
813 l’éternel, non la raison mais la révélation, non la pensée qui s’arrête à l’utile mais celle-là seule qui mène au terme e
814 mais la révélation, non la pensée qui s’arrête à l’ utile mais celle-là seule qui mène au terme extrême : car « la plus ha
815 celle-là seule qui mène au terme extrême : car «  la plus haute passion de la pensée, c’est de découvrir quelque chose qu’
816 au terme extrême : car « la plus haute passion de la pensée, c’est de découvrir quelque chose qu’elle ne puisse pas penser
817 u’elle ne puisse pas penser ». Il est curieux que les esprits moyens reprochent aux grands de mépriser l’esprit. Curieux au
818 esprits moyens reprochent aux grands de mépriser l’ esprit. Curieux aussi de voir avec quelle facilité des incroyants ont
819 ient, parce qu’elles nous sont accessibles ; mais la vérité nous accuse, parce que nos désirs sont menteurs. N’est pas « t
820 e nos désirs sont menteurs. N’est pas « témoin de la vérité » qui veut. Ce n’est pas là un choix de l’homme. Kierkegaard a
821 la vérité » qui veut. Ce n’est pas là un choix de l’ homme. Kierkegaard a choisi d’être « un poète et un penseur particulie
822 ’il mourut en martyr9 d’avoir défendu contre tous l’ impossibilité humaine du témoignage, — n’a-t-il point, par sa mort jus
823 ’a-t-il point, par sa mort justement, témoigné de la vérité ? 7. Tout cela, bien entendu, n’est qu’apparences, psycholog
824 , bien entendu, n’est qu’apparences, psychologie. Le seul fait, c’est la foi qui soutient tout. Mais peu l’ont vu. 8. « L
825 t qu’apparences, psychologie. Le seul fait, c’est la foi qui soutient tout. Mais peu l’ont vu. 8. « Le christianisme du N
826 ul fait, c’est la foi qui soutient tout. Mais peu l’ ont vu. 8. « Le christianisme du Nouveau Testament n’existe pas », vo
827 a foi qui soutient tout. Mais peu l’ont vu. 8. «  Le christianisme du Nouveau Testament n’existe pas », voir Conclusion.
828 out. Mais peu l’ont vu. 8. « Le christianisme du Nouveau Testament n’existe pas », voir Conclusion. 9. Dans le livre de Georg
829 stament n’existe pas », voir Conclusion. 9. Dans le livre de Georges Brandès : Søren Kierkegaard, ein literarisches Chara
830 es Charakterbild (Leipzig, 1879) on trouve citées les notes consignées par l’interne de service dans le journal de l’hôpita
831 , 1879) on trouve citées les notes consignées par l’ interne de service dans le journal de l’hôpital Frédérik où Kierkegaar
832 es notes consignées par l’interne de service dans le journal de l’hôpital Frédérik où Kierkegaard passa ses derniers jours
833 gnées par l’interne de service dans le journal de l’ hôpital Frédérik où Kierkegaard passa ses derniers jours : « Il tient
834 ladie pour mortelle ; sa mort serait nécessaire à l’ accomplissement de la tâche à laquelle il a consacré toute sa force in
835 sa mort serait nécessaire à l’accomplissement de la tâche à laquelle il a consacré toute sa force intellectuelle et toute
836 lui assurera une force nouvelle ; et, pense-t-il, la victoire. » l. Rougemont Denis de, Koch Carl, « [Préface] Carl Koch
9 1934, Articles divers (1932-1935). « Pour qui écrivez-vous ? » [Réponse à une enquête] (janvier-février 1934)
837 cette réponse, loin de là. Je voudrais seulement les aider à prendre au sérieux leur question. J’écris pour ceux qui sont
838 , pauvres hommes, pauvres impuissants, restant de la Colère de Dieu, aussi de sa miséricorde. Il n’y a pas de communion hu
839 séricorde. Il n’y a pas de communion humaine hors l’ unanime attente trébuchante, hors la Promesse accordée à notre acte, h
840 humaine hors l’unanime attente trébuchante, hors la Promesse accordée à notre acte, humble et violent. Voilà ce que je ve
841 d’hommes, ni pour quels hommes j’aurai pu être «  le prochain » (Luc 10. 36/37), — le prochain de ces misérables qui viven
842 ’aurai pu être « le prochain » (Luc 10. 36/37), —  le prochain de ces misérables qui vivent au milieu des brigands, victime
843 brigands, victimes et complices. On reconnaît ici le cri : À bas les Voleurs !, mot d’ordre des troupes fascistes ces dern
844 mes et complices. On reconnaît ici le cri : À bas les Voleurs !, mot d’ordre des troupes fascistes ces dernières semaines d
845 des troupes fascistes ces dernières semaines dans les rues de Paris. À part cela, M. de Rougemont, malgré ses appels à Luc,
846 capable de répondre aux questions. Aussi quittant le ton des prophètes ajoute-t-il à l’usage des importuns qui posent des
847 Aussi quittant le ton des prophètes ajoute-t-il à l’ usage des importuns qui posent des questions un petit post-scriptum d’
848 combien de paysans, combien d’intellectuels parmi les lecteurs de Commune ? j. Rougemont Denis de, « Pour qui écrivez-vo
849 une, Paris, janvier–février 1934, p. 571-572. k. Le texte de Rougemont est entrecoupé d’un commentaire de la rédaction de
850 e de Rougemont est entrecoupé d’un commentaire de la rédaction de Commune.
10 1934, Articles divers (1932-1935). La Révolution nécessaire, par Arnaud Dandieu et Robert Aron (juin 1934)
851 La Révolution nécessaire, par Arnaud Dandieu et Robert Aron (juin 1934)m
852 aev faisait observer que notre époque dominée par les « problèmes économiques », comme on dit, ne possède pas d’économistes
853 ême peut-être simplement, des hommes qui dominent les questions dont ils traitent. Car pour « l’économiste distingué », nou
854 inent les questions dont ils traitent. Car pour «  l’ économiste distingué », nous en sommes pourvus, fort au-delà du nécess
855 l nous reste, du moins, sa dernière œuvre. Aussi, les éléments d’une suite à cet ouvrage capital, suite qui s’intitulera Di
856 rage capital, suite qui s’intitulera Dictature de la liberté, et que Robert Aron va mener à son termen. Telle qu’il nous l
857 bert Aron va mener à son termen. Telle qu’il nous l’ a laissée, l’œuvre d’Arnaud Dandieu apporte non seulement des idées ne
858 mener à son termen. Telle qu’il nous l’a laissée, l’ œuvre d’Arnaud Dandieu apporte non seulement des idées neuves — une no
859 ions fort importantes. Indiquons simplement, ici, l’ idée de ce service industriel, destiné selon les précisions de Dandieu
860 i, l’idée de ce service industriel, destiné selon les précisions de Dandieu, à provoquer la suppression de l’inhumaine « co
861 tiné selon les précisions de Dandieu, à provoquer la suppression de l’inhumaine « condition prolétarienne ». Il est bon de
862 cisions de Dandieu, à provoquer la suppression de l’ inhumaine « condition prolétarienne ». Il est bon de noter que cette c
863 Il est bon de noter que cette conception dépasse les rêveries marxistes dans leur domaine de prédilection. Mais voilà qui
864 ortant : elle se révèle immédiatement réalisable. Les travaux d’un groupe d’ingénieurs occupés depuis quelques mots à la ch
865 roupe d’ingénieurs occupés depuis quelques mots à la chiffrer, à la traduire en une institution pratique, ont prouvé la ju
866 urs occupés depuis quelques mots à la chiffrer, à la traduire en une institution pratique, ont prouvé la justesse, découve
867 traduire en une institution pratique, ont prouvé la justesse, découvert la fécondité surprenante de cette vue d’origine p
868 ution pratique, ont prouvé la justesse, découvert la fécondité surprenante de cette vue d’origine purement doctrinale. Bel
869 le du pouvoir des philosophes. Encore faut-il que les philosophes pensent dans le réel, c’est-à-dire dans l’actualité, au s
870 . Encore faut-il que les philosophes pensent dans le réel, c’est-à-dire dans l’actualité, au sens littéral du terme ; et c
871 ilosophes pensent dans le réel, c’est-à-dire dans l’ actualité, au sens littéral du terme ; et c’est ce que ne font pas, et
872 nos professeurs idéalistes et tous nos prêtres de l’ insoluble. Encore faut-il que les hommes de ce temps conservent dans l
873 us nos prêtres de l’insoluble. Encore faut-il que les hommes de ce temps conservent dans leur cœur la volonté d’être hommes
874 les hommes de ce temps conservent dans leur cœur la volonté d’être hommes, et sachent s’emparer des puissances libératric
875 qu’on leur propose ; et c’est ce que ne font pas les brigadiers et les embrigadés de toute farine que nous voyons parader
876 e ; et c’est ce que ne font pas les brigadiers et les embrigadés de toute farine que nous voyons parader en Europe devant c
877 ous voyons parader en Europe devant ces dieux que l’ on nomme, depuis peu, Masse ou État totalitaire, ces dieux antiques, p
878 t totalitaire, ces dieux antiques, peinturlurés à la moderne, ces vieilles tyrannies importées d’un Orient où l’on savait
879 , ces vieilles tyrannies importées d’un Orient où l’ on savait au moins, même en les adorant, qu’elles se nourrissent du sa
880 tées d’un Orient où l’on savait au moins, même en les adorant, qu’elles se nourrissent du sang de l’homme. On pourrait mont
881 n les adorant, qu’elles se nourrissent du sang de l’ homme. On pourrait montrer facilement, à propos de maint autre problèm
882 syndicats, échange et troc, crédit, taylorisme), les liens étroits que les auteurs ont su nouer entre leurs positions phil
883 troc, crédit, taylorisme), les liens étroits que les auteurs ont su nouer entre leurs positions philosophiques et leurs co
884 s positions philosophiques et leurs conclusions d’ ordre politique et social. Ces conclusions ne manqueront pas d’impressionne
885 à mes yeux beaucoup plus graves et significatifs. Le mépris dans lequel on tient aujourd’hui le théoricien est peut-être l
886 atifs. Le mépris dans lequel on tient aujourd’hui le théoricien est peut-être la juste punition d’une intelligentsia dont
887 on tient aujourd’hui le théoricien est peut-être la juste punition d’une intelligentsia dont toute la « distinction » con
888 la juste punition d’une intelligentsia dont toute la « distinction » consiste à séparer jalousement la pensée de l’action,
889 la « distinction » consiste à séparer jalousement la pensée de l’action, du risque et de l’engagement personnel, quitte à
890 ion » consiste à séparer jalousement la pensée de l’ action, du risque et de l’engagement personnel, quitte à se lamenter s
891 alousement la pensée de l’action, du risque et de l’ engagement personnel, quitte à se lamenter sur le monde tel qu’il va,
892 l’engagement personnel, quitte à se lamenter sur le monde tel qu’il va, — il faudrait dire : tel qu’on le laisse aller. C
893 onde tel qu’il va, — il faudrait dire : tel qu’on le laisse aller. Craignons que ce mépris, toutefois, ne tourne en habitu
894 convention faussement « réaliste » qui trompe sur la véritable nature de la pensée, et sur ses droits. Sans théorie révol
895  réaliste » qui trompe sur la véritable nature de la pensée, et sur ses droits. Sans théorie révolutionnaire, pas d’actio
896 t trop insister sur cette vérité, à une époque où l’ engouement pour les formes les plus étroites du praticisme va de pair
897 r cette vérité, à une époque où l’engouement pour les formes les plus étroites du praticisme va de pair avec la propagande
898 ité, à une époque où l’engouement pour les formes les plus étroites du praticisme va de pair avec la propagande de l’opport
899 s les plus étroites du praticisme va de pair avec la propagande de l’opportunisme. C’est pourquoi, sans vouloir en rien s
900 es du praticisme va de pair avec la propagande de l’ opportunisme. C’est pourquoi, sans vouloir en rien sous-estimer l’ana
901 C’est pourquoi, sans vouloir en rien sous-estimer l’ analyse qu’Aron et Dandieu nous proposent des notions d’échange10 et d
902 t de travail, nous voudrions surtout insister sur la nouveauté d’un chapitre de doctrine tel que « Esprit et Révolution »,
903 doctrine tel que « Esprit et Révolution », et sur l’ Esquisse d’une théorie générale de la Révolution qui ouvre la seconde
904 on », et sur l’Esquisse d’une théorie générale de la Révolution qui ouvre la seconde partie du livre. Esprit et Révolutio
905 seconde partie du livre. Esprit et Révolution… «  Le malaise révolutionnaire et la confusion des idées en sont arrivés à u
906 it et Révolution… « Le malaise révolutionnaire et la confusion des idées en sont arrivés à un tel point que les deux mots
907 sion des idées en sont arrivés à un tel point que les deux mots ont l’air bien souvent de s’opposer. À force de considérer
908 rer d’une part qu’il n’est d’autre révolution que la révolution matérialiste, à force d’autre part, de faire sur l’esprit
909 matérialiste, à force d’autre part, de faire sur l’ esprit le contresens habituel qui le réduit à être une faculté puremen
910 iste, à force d’autre part, de faire sur l’esprit le contresens habituel qui le réduit à être une faculté purement intelle
911 de faire sur l’esprit le contresens habituel qui le réduit à être une faculté purement intellectuelle, sans contact avec
912 aculté purement intellectuelle, sans contact avec les événements, sans action effective, on est parvenu à stériliser l’un e
913 parvenu à stériliser l’un et l’autre, en privant la révolution de son ressort psychique et en privant l’esprit de son abo
914 révolution de son ressort psychique et en privant l’ esprit de son aboutissement nécessaire. L’esprit, comme la révolution,
915 privant l’esprit de son aboutissement nécessaire. L’ esprit, comme la révolution, s’exprime par la violence : ce n’est pas
916 de son aboutissement nécessaire. L’esprit, comme la révolution, s’exprime par la violence : ce n’est pas une faculté d’us
917 ire. L’esprit, comme la révolution, s’exprime par la violence : ce n’est pas une faculté d’usage interne, qui mène à l’int
918 n’est pas une faculté d’usage interne, qui mène à l’ intérieur des cadres de la pensée ses opérations solitaires. C’est ess
919 age interne, qui mène à l’intérieur des cadres de la pensée ses opérations solitaires. C’est essentiellement la faculté qu
920 ses opérations solitaires. C’est essentiellement la faculté qui, dressant l’homme contre l’univers, le faisant résister e
921 s. C’est essentiellement la faculté qui, dressant l’ homme contre l’univers, le faisant résister et survivre, attaquer et é
922 iellement la faculté qui, dressant l’homme contre l’ univers, le faisant résister et survivre, attaquer et étendre son pouv
923 a faculté qui, dressant l’homme contre l’univers, le faisant résister et survivre, attaquer et étendre son pouvoir, lui pe
924 on et d’expansion. » Ce langage est clair. Seuls les « petits purs » jugeront sans doute utile et astucieux de feindre d’y
925  spiritualisme » dont leur matérialisme n’est que l’ empreinte négative. On abuse singulièrement du mot « esprit » dans les
926 e. On abuse singulièrement du mot « esprit » dans les jeunes groupes et les revues non conformistes. (Les journalistes bien
927 ment du mot « esprit » dans les jeunes groupes et les revues non conformistes. (Les journalistes bien-pensants, de L’Aube a
928 s jeunes groupes et les revues non conformistes. ( Les journalistes bien-pensants, de L’Aube au Figaro , les en félicitent
929 conformistes. (Les journalistes bien-pensants, de L’ Aube au Figaro , les en félicitent gravement.) Il faut rendre à Dandi
930 ournalistes bien-pensants, de L’Aube au Figaro , les en félicitent gravement.) Il faut rendre à Dandieu cette justice11 qu
931 nt.) Il faut rendre à Dandieu cette justice11 que le « contresens habituel sur l’esprit » n’a jamais été son fait, mais bi
932 cette justice11 que le « contresens habituel sur l’ esprit » n’a jamais été son fait, mais bien celui, intéressé, de certa
933 e ses adversaires, de certains de ses louangeurs. L’ esprit ne saurait désigner que la totalité créatrice de l’homme, corps
934 ses louangeurs. L’esprit ne saurait désigner que la totalité créatrice de l’homme, corps et intelligence, indissolublemen
935 ne saurait désigner que la totalité créatrice de l’ homme, corps et intelligence, indissolublement, en acte. La séparation
936 corps et intelligence, indissolublement, en acte. La séparation cartésienne de l’esprit et du corps, la divinisation hégél
937 olublement, en acte. La séparation cartésienne de l’ esprit et du corps, la divinisation hégélienne de l’esprit pur, sont e
938 a séparation cartésienne de l’esprit et du corps, la divinisation hégélienne de l’esprit pur, sont en réalité à l’origine
939 esprit et du corps, la divinisation hégélienne de l’ esprit pur, sont en réalité à l’origine même du désordre actuellement
940 ion hégélienne de l’esprit pur, sont en réalité à l’ origine même du désordre actuellement établi, qu’il se dénomme ordre b
941 du désordre actuellement établi, qu’il se dénomme ordre bourgeois ou dictature. Ce processus peut apparaître assez paradoxal.
942 eut apparaître assez paradoxal. Pour en découvrir la logique, il suffit pourtant d’étudier la marche des révolutions bourg
943 écouvrir la logique, il suffit pourtant d’étudier la marche des révolutions bourgeoise et prolétarienne qui instituèrent c
944 se et prolétarienne qui instituèrent ce désordre. L’ Esquisse en décèle avec rigueur le vice fondamental, d’essence rationa
945 nt ce désordre. L’Esquisse en décèle avec rigueur le vice fondamental, d’essence rationaliste. Pourquoi les révolutions ab
946 ice fondamental, d’essence rationaliste. Pourquoi les révolutions aboutissent-elles à des dictatures, c’est-à-dire à la nég
947 boutissent-elles à des dictatures, c’est-à-dire à la négation de leur élan originel, an-archique, antiétatiste. Parce qu’e
948 dre compte du saut révolutionnaire. « En réalité, la dictature de transition qui enterre toutes les revendications en prom
949 té, la dictature de transition qui enterre toutes les revendications en promettant la lune, ne peut servir qu’à masquer sur
950 i enterre toutes les revendications en promettant la lune, ne peut servir qu’à masquer sur le terrain pratique l’échec d’u
951 omettant la lune, ne peut servir qu’à masquer sur le terrain pratique l’échec d’une révolution qui ne sait pas où elle va.
952 peut servir qu’à masquer sur le terrain pratique l’ échec d’une révolution qui ne sait pas où elle va. » Cartésienne ou hé
953 sait pas où elle va. » Cartésienne ou hégélienne, la dialectique sur laquelle se fondent ces révolutions avortées ne peut
954 e que des données antérieures à tout acte, non de l’ acte lui-même. Au moment de sauter, elles hésitent et reculent. Elles
955 es hésitent et reculent. Elles tombent alors dans l’ illusion d’une synthèse qu’elles veulent croire transitive, conciliant
956 se qu’elles veulent croire transitive, conciliant les contradictions réelles sur le plan tout abstrait de l’étatisme, au li
957 ntradictions réelles sur le plan tout abstrait de l’ étatisme, au lieu de les laisser se développer jusqu’à provoquer le ch
958 r le plan tout abstrait de l’étatisme, au lieu de les laisser se développer jusqu’à provoquer le changement de plan, qui se
959 eu de les laisser se développer jusqu’à provoquer le changement de plan, qui seul constituerait la Révolution véritable. C
960 uer le changement de plan, qui seul constituerait la Révolution véritable. Contre cette illusion rationaliste-idéaliste de
961 . Contre cette illusion rationaliste-idéaliste de la synthèse, qui justifie en philosophie le monisme, en politique les ty
962 liste de la synthèse, qui justifie en philosophie le monisme, en politique les tyrannies abstraites, Dandieu reprend l’arg
963 justifie en philosophie le monisme, en politique les tyrannies abstraites, Dandieu reprend l’argumentation que Proudhon d’
964 litique les tyrannies abstraites, Dandieu reprend l’ argumentation que Proudhon d’une part, et Bakounine de l’autre, opposa
965 Karl Marx en son temps. J’ai souligné d’ailleurs l’ identité, à vrai dire surprenante, des thèses politiques de Proudhon,
966 les, philosophiques, de Kierkegaard, vis-à-vis de la dialectique hégélienne. Cette opposition me paraît la plus profonde e
967 ialectique hégélienne. Cette opposition me paraît la plus profonde et la plus significative de toutes celles qui aient occ
968 e. Cette opposition me paraît la plus profonde et la plus significative de toutes celles qui aient occupé jusqu’à présent
969 de toutes celles qui aient occupé jusqu’à présent les philosophes. Tous les autres débats du xixe perdent leur aiguillon s
970 ient occupé jusqu’à présent les philosophes. Tous les autres débats du xixe perdent leur aiguillon si on les y compare. Af
971 tres débats du xixe perdent leur aiguillon si on les y compare. Affleurant maintenant au niveau des faits matériels, cet a
972 nt s’incarner dans notre génération. Saura-t-elle le pousser jusqu’à ses confins créateurs, — ou va-t-elle, une fois de pl
973 — ou va-t-elle, une fois de plus, s’endormir dans le rêve d’un « troisième terme » dont nous connaissons désormais le mons
974 troisième terme » dont nous connaissons désormais le monstrueux visage ? — « Nous sommes sur la terre décisive… » Antithét
975 ormais le monstrueux visage ? — « Nous sommes sur la terre décisive… » Antithétique — an-archique —, seule et par elle-mêm
976 même transitive, telle est, pour Aron et Dandieu, la Révolution véritable. Cela ne signifie point que sa violence se dégra
977 res ou en émeutes sanglantes, bien au contraire : la violence extérieure mesure, simplement, un défaut de préparation doct
978 octrinale, — ce mot devant être entendu, répétons- le , dans l’acception la plus littéralement « actuelle ». L’Esquisse d’un
979 , — ce mot devant être entendu, répétons-le, dans l’ acception la plus littéralement « actuelle ». L’Esquisse d’une théorie
980 evant être entendu, répétons-le, dans l’acception la plus littéralement « actuelle ». L’Esquisse d’une théorie générale de
981 s l’acception la plus littéralement « actuelle ». L’ Esquisse d’une théorie générale de la Révolution est un effort pour re
982  actuelle ». L’Esquisse d’une théorie générale de la Révolution est un effort pour retrouver le contenu concret et précis
983 ale de la Révolution est un effort pour retrouver le contenu concret et précis du grand mot de révolution dont abusent auj
984 de révolution dont abusent aujourd’hui, à l’envi, les anarchistes petits-bourgeois du type surréaliste, et les évolutionnis
985 rchistes petits-bourgeois du type surréaliste, et les évolutionnistes brutaux, en passant par les émeutiers fascistes. Le t
986 e, et les évolutionnistes brutaux, en passant par les émeutiers fascistes. Le trait décisif, sans doute, auquel nous pouvon
987 brutaux, en passant par les émeutiers fascistes. Le trait décisif, sans doute, auquel nous pouvons reconnaître une pensée
988 e, créatrice, c’est bien cette faculté de libérer l’ être des mots. Cessons d’épiloguer sur les vieilles armures, et recher
989 libérer l’être des mots. Cessons d’épiloguer sur les vieilles armures, et recherchons plutôt les conflits vitaux pour lesq
990 r sur les vieilles armures, et recherchons plutôt les conflits vitaux pour lesquels elles furent inventées. La sémantique a
991 lits vitaux pour lesquels elles furent inventées. La sémantique ainsi comprise peut être une science proprement révolution
992 . Ce n’est point par hasard qu’on tentait de nous la réduire à cette description résignée des altérations du langage. Je n
993 clore ces quelques notes, qui sont loin d’épuiser la revue des principaux thèmes de l’œuvre12, sans soulever deux objectio
994 loin d’épuiser la revue des principaux thèmes de l’ œuvre12, sans soulever deux objections que Ramon Fernandez faisait réc
995 récemment à ces auteurs13. La première porte sur la notion de la personne, évidemment centrale pour la construction de Da
996 ces auteurs13. La première porte sur la notion de la personne, évidemment centrale pour la construction de Dandieu : « Une
997 a notion de la personne, évidemment centrale pour la construction de Dandieu : « Une personne est un homme qui unifie les
998 Dandieu : « Une personne est un homme qui unifie les diverses parties de lui-même à l’intérieur de lui-même », écrit Ferna
999 écrit Fernandez. Il en déduit naturellement que «  la personnalité concrète peut se réaliser dans n’importe quelles conditi
1000 conditions données… et peut faire bon ménage avec la société la plus strictement sociale ». Et voici détendu le ressort de
1001 données… et peut faire bon ménage avec la société la plus strictement sociale ». Et voici détendu le ressort de la Révolut
1002 é la plus strictement sociale ». Et voici détendu le ressort de la Révolution nécessaire. Mais qu’est-ce que cette définit
1003 ctement sociale ». Et voici détendu le ressort de la Révolution nécessaire. Mais qu’est-ce que cette définition, sinon cel
1004 dividu détaché, autarchique, qui permet justement le fascisme, et qui s’accommode à merveille d’un régime dictatorial ? La
1005 s’accommode à merveille d’un régime dictatorial ? La doctrine de l’Ordre nouveau définit une personne qui n’a rien à voir
1006 vec cet individu. Une personne qui n’est pas plus l’ homme naturel de Rousseau, comme le suppose Fernandez, que l’homme int
1007 n’est pas plus l’homme naturel de Rousseau, comme le suppose Fernandez, que l’homme intérieur de l’idéalisme, puisqu’elle
1008 urel de Rousseau, comme le suppose Fernandez, que l’ homme intérieur de l’idéalisme, puisqu’elle est à la fois conquête et
1009 me le suppose Fernandez, que l’homme intérieur de l’ idéalisme, puisqu’elle est à la fois conquête et rencontre, engagement
1010 tualité. Une personne qui peut être définie comme le prochain de l’Évangile. La seconde objection concerne l’efficacité pr
1011 rsonne qui peut être définie comme le prochain de l’ Évangile. La seconde objection concerne l’efficacité probable des doct
1012 hain de l’Évangile. La seconde objection concerne l’ efficacité probable des doctrines de la Révolution nécessaire. Fernand
1013 n concerne l’efficacité probable des doctrines de la Révolution nécessaire. Fernandez ne croit pas à l’existence concrète1
1014 a Révolution nécessaire. Fernandez ne croit pas à l’ existence concrète14 de la personne telle que nous la définissons. Ell
1015 ernandez ne croit pas à l’existence concrète14 de la personne telle que nous la définissons. Elle n’est pour lui qu’un myt
1016 xistence concrète14 de la personne telle que nous la définissons. Elle n’est pour lui qu’un mythe, dont il met en doute la
1017 n’est pour lui qu’un mythe, dont il met en doute la puissance de soulèvement. « On comprend qu’un bourgeois risque sa pea
1018 « On comprend qu’un bourgeois risque sa peau pour la sauver : on ne comprend pas qu’il s’arrache la peau dans l’espoir qu’
1019 ur la sauver : on ne comprend pas qu’il s’arrache la peau dans l’espoir qu’une meilleure lui pousse. » Fernandez a peut-êt
1020 : on ne comprend pas qu’il s’arrache la peau dans l’ espoir qu’une meilleure lui pousse. » Fernandez a peut-être des lumièr
1021 re des lumières qui me font absolument défaut sur la psychologie du bourgeois, animal visqueux et féroce dont il me semble
1022 et féroce dont il me semble que Léon Bloy a donné la description la plus exacte. (Il faudrait être Bloy pour montrer comme
1023 il me semble que Léon Bloy a donné la description la plus exacte. (Il faudrait être Bloy pour montrer comment cette « peau
1024 le de son argent.) Mais ce que je sais, c’est que l’ homme tout court, ou même l’homme noble, ou prolétaire, n’a jamais ris
1025 ue je sais, c’est que l’homme tout court, ou même l’ homme noble, ou prolétaire, n’a jamais risqué sa peau pour des intérêt
1026 ouveau propose à notre besoin de sacrifice, c’est la qualité d’homme par excellence, la qualité créatrice de la personne.
1027 crifice, c’est la qualité d’homme par excellence, la qualité créatrice de la personne. Je n’en vois pas de plus haute dans
1028 é d’homme par excellence, la qualité créatrice de la personne. Je n’en vois pas de plus haute dans notre ordre, ni de plus
1029 rsonne. Je n’en vois pas de plus haute dans notre ordre , ni de plus digne de conquête. La question reste, évidemment, de savo
1030 e dans notre ordre, ni de plus digne de conquête. La question reste, évidemment, de savoir combien, parmi nous, tiennent e
1031 e à être des hommes. 10. Il faut même noter que le chapitre intitulé Échange et Crédit bouleverse toutes les idées tradi
1032 itre intitulé Échange et Crédit bouleverse toutes les idées traditionnelles sur la question — et en passant, l’un des fonde
1033 t bouleverse toutes les idées traditionnelles sur la question — et en passant, l’un des fondements de la théorie économiqu
1034 question — et en passant, l’un des fondements de la théorie économique de Marx — en s’appuyant sur une documentation dont
1035 e Marx — en s’appuyant sur une documentation dont la formule même est une trouvaille. 11. Et au groupe de l’Ordre nouveau
1036 trouvaille. 11. Et au groupe de l’Ordre nouveau, le seul qui se soit exprimé sur ce point avec netteté (Cf. le numéro 3 d
1037 ui se soit exprimé sur ce point avec netteté (Cf. le numéro 3 de sa revue). 12. et qui surtout ne rendent pas justice au
1038 et qui surtout ne rendent pas justice au style de la pensée, plus encore que de l’écriture, d’Aron et Dandieu. Il faudrait
1039 justice au style de la pensée, plus encore que de l’ écriture, d’Aron et Dandieu. Il faudrait pouvoir citer ici la page fin
1040 d’Aron et Dandieu. Il faudrait pouvoir citer ici la page finale que Dandieu ajouta de sa main, sur épreuves, quelques jou
1041 ant sa mort. Aussi telle page sur Kreuger, ou sur le but de la révolution, qui atteignent à la grandeur à force de précisi
1042 t. Aussi telle page sur Kreuger, ou sur le but de la révolution, qui atteignent à la grandeur à force de précision et de v
1043 ou sur le but de la révolution, qui atteignent à la grandeur à force de précision et de vigueur spirituelle, au mépris de
1044 pirituelle, au mépris de toute rhétorique. 13. «  La Révolution est-elle nécessaire ? », NRF de janvier 1934. L’article es
1045 ion est-elle nécessaire ? », NRF de janvier 1934. L’ article est d’ailleurs sympathique. Il a surtout le grand mérite d’all
1046 ’article est d’ailleurs sympathique. Il a surtout le grand mérite d’aller droit aux problèmes réels que pose ce livre, sur
1047 se ce livre, sur le plan philosophique. 14. Mais le concret, c’est l’acte justement ! et non pas un donné « objectif ».
1048 e plan philosophique. 14. Mais le concret, c’est l’ acte justement ! et non pas un donné « objectif ». m. Rougemont Deni
1049 , « [Compte rendu] Arnaud Dandieu et Robert Aron, La Révolution nécessaire  », Cahiers du Sud, Marseille, juin 1934, p. 38
1050 lle, juin 1934, p. 386-391. n. Rougemont en fera la recension dans la NRF de mars 1936.
1051  386-391. n. Rougemont en fera la recension dans la NRF de mars 1936.
11 1934, Articles divers (1932-1935). Où sont les jeunes protestants ? Remarques sur le protestantisme et les doctrines politiques (juillet-août 1934)
1052 Où sont les jeunes protestants ? Remarques sur le protestantisme et les doctrines
1053 Où sont les jeunes protestants ? Remarques sur le protestantisme et les doctrines politiques (juillet-août 1934)o Y
1054 protestants ? Remarques sur le protestantisme et les doctrines politiques (juillet-août 1934)o Y a-t-il des jeunes prot
1055 Y a-t-il des jeunes protestants ? Cette enquête le démontrera sans doute. Il faut avouer pourtant qu’il n’est pas très f
1056 facile de repérer leurs positions, sur le plan de l’ action publique. On ne connaît pas en France de parti protestant compa
1057 s catholiques à fins politiques ou sociales15. Si les faits sont pauvres, profitons-en pour porter un regard plus direct su
1058 rofitons-en pour porter un regard plus direct sur les possibilités théoriques. Qu’est-ce que la foi des protestants leur pe
1059 ct sur les possibilités théoriques. Qu’est-ce que la foi des protestants leur permet d’affirmer dans le domaine de César ?
1060 a foi des protestants leur permet d’affirmer dans le domaine de César ? De la réponse à cette question dépendra notre éval
1061 r permet d’affirmer dans le domaine de César ? De la réponse à cette question dépendra notre évaluation des tentatives esq
1062 des tentatives esquissées jusqu’ici, et peut-être l’ indication de quelques possibilités pratiques fidèlement déduites de l
1063 ues possibilités pratiques fidèlement déduites de la doctrine. I. Ce que la foi nous dit de faire En dépit de certain
1064 s fidèlement déduites de la doctrine. I. Ce que la foi nous dit de faire En dépit de certaine polémique bourgeoise, i
1065 rie du désordre. Toute doctrine sociale, fût-elle la plus subversive, est la doctrine d’un certain ordre terrestre, d’un c
1066 octrine sociale, fût-elle la plus subversive, est la doctrine d’un certain ordre terrestre, d’un certain aménagement des a
1067 la plus subversive, est la doctrine d’un certain ordre terrestre, d’un certain aménagement des activités, de la durée, des c
1068 estre, d’un certain aménagement des activités, de la durée, des créations humaines. Tout ordre terrestre suppose une conce
1069 ivités, de la durée, des créations humaines. Tout ordre terrestre suppose une conception de l’homme, tel qu’il est ou tel qu’
1070 s. Tout ordre terrestre suppose une conception de l’ homme, tel qu’il est ou tel qu’il devrait être. Tel qu’il est : c’est
1071 ou tel qu’il devrait être. Tel qu’il est : c’est la conception réactionnaire, ou statique, la politique de la contrainte
1072 : c’est la conception réactionnaire, ou statique, la politique de la contrainte armée, de l’ordre immuable, de la mesure (
1073 ption réactionnaire, ou statique, la politique de la contrainte armée, de l’ordre immuable, de la mesure (ou hiérarchie) s
1074 statique, la politique de la contrainte armée, de l’ ordre immuable, de la mesure (ou hiérarchie) sociale imposée. C’est un
1075 atique, la politique de la contrainte armée, de l’ ordre immuable, de la mesure (ou hiérarchie) sociale imposée. C’est une doc
1076 e de la contrainte armée, de l’ordre immuable, de la mesure (ou hiérarchie) sociale imposée. C’est une doctrine pessimiste
1077 . C’est une doctrine pessimiste, une politique de la camisole de force. Tel qu’il devrait être : c’est la conception révo
1078 amisole de force. Tel qu’il devrait être : c’est la conception révolutionnaire, ou dynamique, la politique du devenir et
1079 ’est la conception révolutionnaire, ou dynamique, la politique du devenir et de l’évolution fatale. C’est une doctrine opt
1080 aire, ou dynamique, la politique du devenir et de l’ évolution fatale. C’est une doctrine optimiste, dont la mesure n’est p
1081 lution fatale. C’est une doctrine optimiste, dont la mesure n’est pas dans le présent injuste, mais dans le futur libérate
1082 doctrine optimiste, dont la mesure n’est pas dans le présent injuste, mais dans le futur libérateur. Politique millénarist
1083 sure n’est pas dans le présent injuste, mais dans le futur libérateur. Politique millénariste. À droite, on dit que l’homm
1084 eur. Politique millénariste. À droite, on dit que l’ homme est une bête, que c’est là son partage et qu’il faut s’y tenir.
1085 et qu’il faut s’y tenir. À gauche, on dit que si l’ homme est une bête, son but est toutefois de devenir un ange. Le chris
1086 e bête, son but est toutefois de devenir un ange. Le christianisme intervient dans cette fausse symétrie avec une sorte d’
1087 ur transcendant, fort bien exprimé par Pascal : «  L’ homme n’est ni ange ni bête, et le malheur veut que qui veut faire l’a
1088 par Pascal : « L’homme n’est ni ange ni bête, et le malheur veut que qui veut faire l’ange fait la bête. »16 Qu’est l’ho
1089 ge ni bête, et le malheur veut que qui veut faire l’ ange fait la bête. »16 Qu’est l’homme ? Il ne se connaît pas. L’Évang
1090 et le malheur veut que qui veut faire l’ange fait la bête. »16 Qu’est l’homme ? Il ne se connaît pas. L’Évangile le révèl
1091 e qui veut faire l’ange fait la bête. »16 Qu’est l’ homme ? Il ne se connaît pas. L’Évangile le révèle à lui-même, comme p
1092 bête. »16 Qu’est l’homme ? Il ne se connaît pas. L’ Évangile le révèle à lui-même, comme perdu, et par cette révélation, s
1093 Qu’est l’homme ? Il ne se connaît pas. L’Évangile le révèle à lui-même, comme perdu, et par cette révélation, sauvé. Ainsi
1094 omme perdu, et par cette révélation, sauvé. Ainsi l’ homme n’est humain que dans un paradoxe ; il est perdu lorsqu’il se cr
1095 squ’il se sait perdu. Je dis que seul ce paradoxe le fait humain : car si l’homme peut se voir perdu, c’est qu’il croit, c
1096 dis que seul ce paradoxe le fait humain : car si l’ homme peut se voir perdu, c’est qu’il croit, c’est qu’il est dans la f
1097 ir perdu, c’est qu’il croit, c’est qu’il est dans la foi ; mais être dans la foi, c’est faire la volonté de Dieu, c’est ag
1098 oit, c’est qu’il est dans la foi ; mais être dans la foi, c’est faire la volonté de Dieu, c’est agir, c’est donc attester
1099 dans la foi ; mais être dans la foi, c’est faire la volonté de Dieu, c’est agir, c’est donc attester sa dignité propremen
1100 ’est donc attester sa dignité proprement humaine. La foi seule est un acte absolu ; le croyant seul, véritablement homme.
1101 rement humaine. La foi seule est un acte absolu ; le croyant seul, véritablement homme. Dans ce paradoxe essentiel, et non
1102 ailleurs, peut se fonder une politique qui mérite le nom de chrétienne. Je la vois caractérisée par deux traits qui nous s
1103 une politique qui mérite le nom de chrétienne. Je la vois caractérisée par deux traits qui nous serviront de critères : d’
1104 seule elle pose la question dernière du destin de l’ homme, en même temps qu’elle connaît et saisit l’homme dans sa conditi
1105 l’homme, en même temps qu’elle connaît et saisit l’ homme dans sa condition actuelle. Mais il faut savoir aussi qu’elle es
1106 aut savoir aussi qu’elle est intenable, parce que les ordres de la foi sont toujours imprévisibles, instantanés, et qu’ils
1107 savoir aussi qu’elle est intenable, parce que les ordres de la foi sont toujours imprévisibles, instantanés, et qu’ils ne souf
1108 si qu’elle est intenable, parce que les ordres de la foi sont toujours imprévisibles, instantanés, et qu’ils ne souffrent
1109 programme, par des solutions toutes faites. Voici le malentendu qui s’institue partout entre la politique et notre foi : l
1110 Voici le malentendu qui s’institue partout entre la politique et notre foi : la politique s’occupe des moyens, et néglige
1111 nstitue partout entre la politique et notre foi : la politique s’occupe des moyens, et néglige bientôt les fins, ou prend
1112 politique s’occupe des moyens, et néglige bientôt les fins, ou prend les moyens pour des fins ; la foi ne veut connaître qu
1113 des moyens, et néglige bientôt les fins, ou prend les moyens pour des fins ; la foi ne veut connaître que les fins, et en v
1114 tôt les fins, ou prend les moyens pour des fins ; la foi ne veut connaître que les fins, et en vient à dévaloriser les moy
1115 yens pour des fins ; la foi ne veut connaître que les fins, et en vient à dévaloriser les moyens. Ou encore : pour le polit
1116 connaître que les fins, et en vient à dévaloriser les moyens. Ou encore : pour le politique pur, il s’agit toujours d’un or
1117 vient à dévaloriser les moyens. Ou encore : pour le politique pur, il s’agit toujours d’un ordre établi ou d’un ordre à é
1118  : pour le politique pur, il s’agit toujours d’un ordre établi ou d’un ordre à établir. Pour le croyant, il ne s’agit, d’abor
1119 pur, il s’agit toujours d’un ordre établi ou d’un ordre à établir. Pour le croyant, il ne s’agit, d’abord, que d’un ordre reç
1120 s d’un ordre établi ou d’un ordre à établir. Pour le croyant, il ne s’agit, d’abord, que d’un ordre reçu. Mais dès que l’o
1121 Pour le croyant, il ne s’agit, d’abord, que d’un ordre reçu. Mais dès que l’ordre est véritablement reçu, et accepté, il s’a
1122 ’agit, d’abord, que d’un ordre reçu. Mais dès que l’ ordre est véritablement reçu, et accepté, il s’agit de l’exécuter. L’o
1123 git, d’abord, que d’un ordre reçu. Mais dès que l’ ordre est véritablement reçu, et accepté, il s’agit de l’exécuter. L’ordre
1124 est véritablement reçu, et accepté, il s’agit de l’ exécuter. L’ordre reçu par le chrétien est dans l’instant, hic et nunc
1125 lement reçu, et accepté, il s’agit de l’exécuter. L’ ordre reçu par le chrétien est dans l’instant, hic et nunc ; l’ordre i
1126 ment reçu, et accepté, il s’agit de l’exécuter. L’ ordre reçu par le chrétien est dans l’instant, hic et nunc ; l’ordre imposé
1127 ccepté, il s’agit de l’exécuter. L’ordre reçu par le chrétien est dans l’instant, hic et nunc ; l’ordre imposé par une pol
1128 l’exécuter. L’ordre reçu par le chrétien est dans l’ instant, hic et nunc ; l’ordre imposé par une politique est dans l’his
1129 par le chrétien est dans l’instant, hic et nunc ; l’ ordre imposé par une politique est dans l’histoire, dans la durée. Mai
1130 r le chrétien est dans l’instant, hic et nunc ; l’ ordre imposé par une politique est dans l’histoire, dans la durée. Mais il
1131 nunc ; l’ordre imposé par une politique est dans l’ histoire, dans la durée. Mais il faut que l’ordre reçu s’insère aussit
1132 mposé par une politique est dans l’histoire, dans la durée. Mais il faut que l’ordre reçu s’insère aussitôt dans l’histoir
1133 dans l’histoire, dans la durée. Mais il faut que l’ ordre reçu s’insère aussitôt dans l’histoire ; et le problème des moye
1134 ans l’histoire, dans la durée. Mais il faut que l’ ordre reçu s’insère aussitôt dans l’histoire ; et le problème des moyens, s
1135 s il faut que l’ordre reçu s’insère aussitôt dans l’ histoire ; et le problème des moyens, s’il doit rester subordonné à l’
1136 ordre reçu s’insère aussitôt dans l’histoire ; et le problème des moyens, s’il doit rester subordonné à l’origine et à la
1137 roblème des moyens, s’il doit rester subordonné à l’ origine et à la fin, en est cependant inséparable. Il est donc non seu
1138 ens, s’il doit rester subordonné à l’origine et à la fin, en est cependant inséparable. Il est donc non seulement possible
1139 donc non seulement possible, mais nécessaire, que le chrétien prenne position en présence des partis politiques. S’il reje
1140 n en présence des partis politiques. S’il rejette les partis pris, c’est qu’il doit sans cesse, à nouveau, prendre parti. C
1141 doit sans cesse, à nouveau, prendre parti. Comme le réactionnaire, il veut connaître l’homme tel qu’il est — seulement il
1142 parti. Comme le réactionnaire, il veut connaître l’ homme tel qu’il est — seulement il le connaît mieux. Comme le marxiste
1143 ut connaître l’homme tel qu’il est — seulement il le connaît mieux. Comme le marxiste, il sait que sa doctrine n’a pas à e
1144 qu’il est — seulement il le connaît mieux. Comme le marxiste, il sait que sa doctrine n’a pas à expliquer le monde, mais
1145 iste, il sait que sa doctrine n’a pas à expliquer le monde, mais à le transformer — seulement, il sait que cette transform
1146 sa doctrine n’a pas à expliquer le monde, mais à le transformer — seulement, il sait que cette transformation s’appelle l
1147 ement, il sait que cette transformation s’appelle le Royaume de Dieu, non le royaume de l’homme moyen. Contre le réactionn
1148 transformation s’appelle le Royaume de Dieu, non le royaume de l’homme moyen. Contre le réactionnaire, il affirme que l’o
1149 n s’appelle le Royaume de Dieu, non le royaume de l’ homme moyen. Contre le réactionnaire, il affirme que l’ordre établi ne
1150 de Dieu, non le royaume de l’homme moyen. Contre le réactionnaire, il affirme que l’ordre établi ne saurait être en aucun
1151 me moyen. Contre le réactionnaire, il affirme que l’ ordre établi ne saurait être en aucun cas définitif ni suffisant. Cont
1152 moyen. Contre le réactionnaire, il affirme que l’ ordre établi ne saurait être en aucun cas définitif ni suffisant. Contre le
1153 être en aucun cas définitif ni suffisant. Contre le marxiste, il affirme que l’évolution nécessaire n’entraîne pas une am
1154 ni suffisant. Contre le marxiste, il affirme que l’ évolution nécessaire n’entraîne pas une amélioration du genre humain,
1155 ux uns et aux autres, il reproche de déshumaniser l’ homme, par ignorance de sa nature véritable. Certes, nous sommes dans
1156 de sa nature véritable. Certes, nous sommes dans l’ histoire, mais non pas comme la subissant. Nous sommes au monde comme
1157 , nous sommes dans l’histoire, mais non pas comme la subissant. Nous sommes au monde comme n’étant pas du monde ; dans le
1158 sommes au monde comme n’étant pas du monde ; dans le péché, mais comme ayant reçu la promesse d’être sauvés de son empire.
1159 s du monde ; dans le péché, mais comme ayant reçu la promesse d’être sauvés de son empire. L’action politique nous est néc
1160 ant reçu la promesse d’être sauvés de son empire. L’ action politique nous est nécessaire, comme manger, travailler et pens
1161 if. Une phrase de Kierkegaard résume, à mon sens, le fondement et la seule direction possible de toute politique chrétienn
1162 e Kierkegaard résume, à mon sens, le fondement et la seule direction possible de toute politique chrétienne : « L’homme se
1163 ection possible de toute politique chrétienne : «  L’ homme seul (devant Dieu) est au-dessus de la collectivité. » Cela ne s
1164 e : « L’homme seul (devant Dieu) est au-dessus de la collectivité. » Cela ne signifie pas que le croyant doive s’isoler de
1165 us de la collectivité. » Cela ne signifie pas que le croyant doive s’isoler de la communauté, mais bien que la communauté
1166 ne signifie pas que le croyant doive s’isoler de la communauté, mais bien que la communauté doit toujours être subordonné
1167 nt doive s’isoler de la communauté, mais bien que la communauté doit toujours être subordonnée à cette fin la plus haute d
1168 unauté doit toujours être subordonnée à cette fin la plus haute de l’homme qu’est sa foi, — sa situation personnelle devan
1169 urs être subordonnée à cette fin la plus haute de l’ homme qu’est sa foi, — sa situation personnelle devant Dieu. Non seule
1170 situation personnelle devant Dieu. Non seulement le chrétien pourra et devra collaborer avec tous les « mouvements » poli
1171 le chrétien pourra et devra collaborer avec tous les « mouvements » politiques qui revendiquent les droits supérieurs de l
1172 us les « mouvements » politiques qui revendiquent les droits supérieurs de la personne par rapport à l’ensemble ; mais enco
1173 itiques qui revendiquent les droits supérieurs de la personne par rapport à l’ensemble ; mais encore il pourra et devra af
1174 es droits supérieurs de la personne par rapport à l’ ensemble ; mais encore il pourra et devra affirmer que la seule commun
1175 ble ; mais encore il pourra et devra affirmer que la seule communauté réelle et humainement bienfaisante est celle qui se
1176 st celle qui se fonde dans ce rapport originel de l’ homme à Dieu, d’où découle la relation réelle et humainement bienfaisa
1177 rapport originel de l’homme à Dieu, d’où découle la relation réelle et humainement bienfaisante que l’Évangile appelle l’
1178 a relation réelle et humainement bienfaisante que l’ Évangile appelle l’amour du prochain. Ni ange, ni bête, ni droite ni g
1179 t humainement bienfaisante que l’Évangile appelle l’ amour du prochain. Ni ange, ni bête, ni droite ni gauche. Pessimisme q
1180 imisme quant aux fins terrestres, mais impliquant l’ activité de l’homme considérée comme un service nécessaire — voilà peu
1181 ux fins terrestres, mais impliquant l’activité de l’ homme considérée comme un service nécessaire — voilà peut-être définie
1182 e un service nécessaire — voilà peut-être définie l’ attitude chrétienne en politique : une révolution sans illusions. I
1183 on sans illusions. II. Qu’avons-nous fait ? Le lecteur voudra bien considérer que ce qu’on vient de lui dire n’est p
1184 s encore matière d’enquête. (On n’enquête pas sur la doctrine chrétienne.) Mais la disposition de ces évidences va peut-êt
1185 n n’enquête pas sur la doctrine chrétienne.) Mais la disposition de ces évidences va peut-être nous permettre de situer qu
1186 s permettre de situer quelques-unes des attitudes les plus tranchées, et par là les plus instructives, qui se soient manife
1187 -unes des attitudes les plus tranchées, et par là les plus instructives, qui se soient manifestées jusqu’ici dans la jeunes
1188 uctives, qui se soient manifestées jusqu’ici dans la jeunesse protestante. À droite, je distingue deux tendances : celle d
1189 À droite, je distingue deux tendances : celle de l’ Association Sully, qui groupe les protestants monarchistes, et celle q
1190 dances : celle de l’Association Sully, qui groupe les protestants monarchistes, et celle qui se manifeste dans le bulletin
1191 ants monarchistes, et celle qui se manifeste dans le bulletin de La Cause, nettement nationaliste. L’Association Sully a p
1192 es, et celle qui se manifeste dans le bulletin de La Cause, nettement nationaliste. L’Association Sully a publié pas mal d
1193 le bulletin de La Cause, nettement nationaliste. L’ Association Sully a publié pas mal de tracts et de brochures, dont la
1194 a publié pas mal de tracts et de brochures, dont la diffusion, je crois, est restée assez limitée. Cette tentative désesp
1195 tentative désespérée n’est pas sans noblesse. Et l’ on ne saurait trop louer l’insistance avec laquelle certaines déclarat
1196 pas sans noblesse. Et l’on ne saurait trop louer l’ insistance avec laquelle certaines déclarations de l’AS condamnent le
1197 nsistance avec laquelle certaines déclarations de l’ AS condamnent le nationalisme mystique qui, par malheur, caractérise l
1198 aquelle certaines déclarations de l’AS condamnent le nationalisme mystique qui, par malheur, caractérise les efforts de La
1199 tionalisme mystique qui, par malheur, caractérise les efforts de La Cause. L’Association Sully est beaucoup plus éloignée d
1200 ique qui, par malheur, caractérise les efforts de La Cause. L’Association Sully est beaucoup plus éloignée de l’Action fra
1201 par malheur, caractérise les efforts de La Cause. L’ Association Sully est beaucoup plus éloignée de l’Action française que
1202 L’Association Sully est beaucoup plus éloignée de l’ Action française que La Cause ne l’est de L’Écho de Paris. Du point de
1203 beaucoup plus éloignée de l’Action française que La Cause ne l’est de L’Écho de Paris. Du point de vue de notre foi, il m
1204 us éloignée de l’Action française que La Cause ne l’ est de L’Écho de Paris. Du point de vue de notre foi, il me semble d’a
1205 ée de l’Action française que La Cause ne l’est de L’ Écho de Paris. Du point de vue de notre foi, il me semble d’ailleurs q
1206 tre justifiée plus facilement — ne fût-ce que par l’ exemple des actuelles monarchies protestantes — que la position nation
1207 emple des actuelles monarchies protestantes — que la position nationaliste. Il y a dans le nationalisme moderne une vérita
1208 antes — que la position nationaliste. Il y a dans le nationalisme moderne une véritable idolâtrie. La passion intolérante
1209 le nationalisme moderne une véritable idolâtrie. La passion intolérante que manifestent ses adeptes, le caractère « sacré
1210 passion intolérante que manifestent ses adeptes, le caractère « sacré » que revêt à leurs yeux l’idée de patrie préalable
1211 es, le caractère « sacré » que revêt à leurs yeux l’ idée de patrie préalablement confondue avec celle de l’État, en témoig
1212 e de patrie préalablement confondue avec celle de l’ État, en témoignent avec évidence. Mais, d’autre part, le « politique
1213 en témoignent avec évidence. Mais, d’autre part, le « politique d’abord » de Maurras, l’insistance mise sur la forme de l
1214 ’autre part, le « politique d’abord » de Maurras, l’ insistance mise sur la forme de l’État, paraissent bien inactuels en r
1215 tique d’abord » de Maurras, l’insistance mise sur la forme de l’État, paraissent bien inactuels en regard des problèmes éc
1216 d » de Maurras, l’insistance mise sur la forme de l’ État, paraissent bien inactuels en regard des problèmes économiques qu
1217 économiques qui nous pressent. Un chrétien a-t-il le droit de rêver ? Que faire alors, dans l’état de choses qui s’offre à
1218 a-t-il le droit de rêver ? Que faire alors, dans l’ état de choses qui s’offre à nous ? De l’action « sociale » ? C’est da
1219 rs, dans l’état de choses qui s’offre à nous ? De l’ action « sociale » ? C’est dans ce sens que concluent les Compagnons,
1220 on « sociale » ? C’est dans ce sens que concluent les Compagnons, groupe fondé par la Fédération des étudiants chrétiens, s
1221 ns que concluent les Compagnons, groupe fondé par la Fédération des étudiants chrétiens, sur le modèle des Équipes sociale
1222 dé par la Fédération des étudiants chrétiens, sur le modèle des Équipes sociales de Robert Garric. Créer des contacts viva
1223 de Robert Garric. Créer des contacts vivants avec les milieux ouvriers athées, par le moyen de cercles d’études ou d’« amic
1224 cts vivants avec les milieux ouvriers athées, par le moyen de cercles d’études ou d’« amicales » de travail, c’est une act
1225 de travail, c’est une activité dont, à coup sûr, le bienfait ne sera jamais perdu, pour ceux d’abord qui en prennent l’in
1226 a jamais perdu, pour ceux d’abord qui en prennent l’ initiative. Mais ici je poserais une question inverse de celle que je
1227 ais une question inverse de celle que je posais à l’ Association Sully. Peut-on « se borner au pratique » ? Et toute activi
1228 paraissent pécher par une vision insuffisante de l’ ensemble concret des données actuelles. C’est un péril proprement prot
1229 actuelles. C’est un péril proprement protestant. La doctrine calviniste de la vocation ou des charismes nous y expose dav
1230 proprement protestant. La doctrine calviniste de la vocation ou des charismes nous y expose davantage que les catholiques
1231 tion ou des charismes nous y expose davantage que les catholiques, toujours soutenus et encadrés par les directives papales
1232 es catholiques, toujours soutenus et encadrés par les directives papales, et plus conscients que nous ne sommes souvent des
1233 titude particulière. C’est évidemment à propos de l’ attitude des objecteurs de conscience qu’il y a lieu de souligner le p
1234 ecteurs de conscience qu’il y a lieu de souligner le plus fortement ce danger. Je n’ai pas, ici, à juger l’objection de co
1235 us fortement ce danger. Je n’ai pas, ici, à juger l’ objection de conscience. Je me bornerai à deux remarques seulement. Da
1236 . Je me bornerai à deux remarques seulement. Dans la mesure où l’objection est l’expression d’une vocation particulière, e
1237 rai à deux remarques seulement. Dans la mesure où l’ objection est l’expression d’une vocation particulière, elle tend à éc
1238 ques seulement. Dans la mesure où l’objection est l’ expression d’une vocation particulière, elle tend à échapper à la poli
1239 une vocation particulière, elle tend à échapper à la politique et sort du domaine de cette enquête. Dans la mesure où elle
1240 litique et sort du domaine de cette enquête. Dans la mesure où elle devient l’expression d’un mouvement, le moins qu’on en
1241 de cette enquête. Dans la mesure où elle devient l’ expression d’un mouvement, le moins qu’on en puisse dire, c’est qu’ell
1242 sure où elle devient l’expression d’un mouvement, le moins qu’on en puisse dire, c’est qu’elle est dangereusement insuffis
1243 ons au régime établi. Je m’empresse d’ajouter que les objecteurs chrétiens se sont gardés jusqu’ici de toute espèce de prop
1244 spèce de propagande, et ne tombent nullement sous le coup de la grave critique d’incohérence et de sectarisme qu’il faudra
1245 opagande, et ne tombent nullement sous le coup de la grave critique d’incohérence et de sectarisme qu’il faudrait sans cel
1246 ectarisme qu’il faudrait sans cela leur adresser. L’ attitude des objecteurs porte à son acuité extrême le paradoxe défini
1247 ttitude des objecteurs porte à son acuité extrême le paradoxe défini dans ma première partie. Elle ne saurait être mise en
1248 agement concret, un acte de foi, qui transcendent le plan de toute doctrine sociale. Mais il fallait en parler ici : elle
1249 iale. Mais il fallait en parler ici : elle marque le pôle du refus, dans notre « politique du pessimisme actif ». Je voudr
1250 . Révolution sans illusions. Droits supérieurs de la personne. Telles sont quelques-unes des formules que je proposais tou
1251 uelques-unes des formules que je proposais tout à l’ heure pour définir l’attitude chrétienne devant les exigences de César
1252 ules que je proposais tout à l’heure pour définir l’ attitude chrétienne devant les exigences de César. Elles sont en singu
1253 l’heure pour définir l’attitude chrétienne devant les exigences de César. Elles sont en singulière consonance avec les prin
1254 e César. Elles sont en singulière consonance avec les principes directeurs de deux mouvements de jeunesse : Esprit et l’Ord
1255 uvements de jeunesse : Esprit et l’Ordre nouveau. L’ originalité de ces deux équipes tient d’abord dans leur refus absolu d
1256 pes tient d’abord dans leur refus absolu de poser les questions par rapport à une droite et à une gauche également condamné
1257 ées. Par ce seul refus, elles opèrent déjà ce que le vocabulaire de l’Ordre nouveau nomme un « changement de plan », — c’e
1258 e révolutionnaire. Elles se dressent ainsi contre le préjugé le plus nocif de la mentalité politique française. C’est un v
1259 nnaire. Elles se dressent ainsi contre le préjugé le plus nocif de la mentalité politique française. C’est un volume entie
1260 dressent ainsi contre le préjugé le plus nocif de la mentalité politique française. C’est un volume entier qu’il faudrait
1261 C’est un volume entier qu’il faudrait consacrer à la critique des méfaits de ce préjugé, si profondément enraciné dans le
1262 aits de ce préjugé, si profondément enraciné dans le sentiment du Français moyen, si stérile, si stérilisant, si peu réali
1263 éaliste, si vainement irritant, et qui fausse dès l’ origine toute discussion honnête sur les réformes nécessaires. Les doc
1264 fausse dès l’origine toute discussion honnête sur les réformes nécessaires. Les doctrines économiques et sociales développé
1265 discussion honnête sur les réformes nécessaires. Les doctrines économiques et sociales développées par Esprit et surtout p
1266 précisément ce genre d’adhésion sentimentale que les deux groupes refusent avec rigueur. D’où les malentendus, parfois bie
1267 que les deux groupes refusent avec rigueur. D’où les malentendus, parfois bien réjouissants, qu’ils ont provoqués de tous
1268 ous côtés. « Petits penseurs qui travaillent pour le fascisme », s’écrient les communistes à propos de l’Ordre nouveau, ce
1269 urs qui travaillent pour le fascisme », s’écrient les communistes à propos de l’Ordre nouveau, cependant que la Critica fas
1270 nistes à propos de l’Ordre nouveau, cependant que la Critica fascista, organe central du fascisme italien, déclare à propo
1271 à propos du même groupe : « Nous préférons encore les marxistes ! » Esprit, de même, se voit qualifié de fasciste par les g
1272 Esprit, de même, se voit qualifié de fasciste par les gauches, et de bolchévique par les droites. Preuve qu’il y a dans ces
1273 e fasciste par les gauches, et de bolchévique par les droites. Preuve qu’il y a dans ces deux groupes de jeunes quelque cho
1274 deux groupes de jeunes quelque chose de vraiment nouveau , quelque chose d’irréductible aux vieilles distinctions familières, c
1275 ieilles distinctions familières, concrétisées par la seule disposition des députés dans les travées du palais Bourbon. Le
1276 étisées par la seule disposition des députés dans les travées du palais Bourbon. Le Cahier de revendications que je publiai
1277 n des députés dans les travées du palais Bourbon. Le Cahier de revendications que je publiais en 1932 à la Nouvelle Revue
1278 ahier de revendications que je publiais en 1932 à la Nouvelle Revue française , manifesta pour la première fois l’existen
1279 Revue française , manifesta pour la première fois l’ existence de cette « troisième force », non marxiste et anticapitalist
1280 te, qui depuis lors s’est précisée et développée. Les deux groupes de tête de cette révolution que je considère comme étant
1281 de cette révolution que je considère comme étant la seule réelle et vraiment novatrice, sont Esprit et l’Ordre nouveau. C
1282 l’Ordre nouveau. Cherchons à voir d’abord ce qui les unit en principe : 1. Quelques refus massifs, refus du capitalisme cr
1283 ercantilisme général qui se manifeste jusque dans le domaine de la pensée ; refus du nationalisme mystique, considéré comm
1284 énéral qui se manifeste jusque dans le domaine de la pensée ; refus du nationalisme mystique, considéré comme une captatio
1285 ique, considéré comme une captation, au profit de l’ État et de la finance, du sentiment patriotique originel ; refus de la
1286 ré comme une captation, au profit de l’État et de la finance, du sentiment patriotique originel ; refus de la culture bour
1287 nce, du sentiment patriotique originel ; refus de la culture bourgeoise et de la distinction commode qu’elle suppose et im
1288 e originel ; refus de la culture bourgeoise et de la distinction commode qu’elle suppose et implique entre la pensée et l’
1289 inction commode qu’elle suppose et implique entre la pensée et l’action. 2. Quelques affirmations doctrinales : affirmatio
1290 de qu’elle suppose et implique entre la pensée et l’ action. 2. Quelques affirmations doctrinales : affirmation des droits
1291 irmations doctrinales : affirmation des droits de la personne humaine, toujours supérieurs à ceux de l’État, qui doit norm
1292 a personne humaine, toujours supérieurs à ceux de l’ État, qui doit normalement leur être subordonné ; affirmation de la pr
1293 normalement leur être subordonné ; affirmation de la primauté nécessaire du spirituel (qu’ils définissent d’ailleurs assez
1294 nt d’ailleurs assez diversement) ; affirmation de la nécessité de reprendre à la base l’ensemble de l’organisation économi
1295 ent) ; affirmation de la nécessité de reprendre à la base l’ensemble de l’organisation économique, et de ne pas se content
1296 ffirmation de la nécessité de reprendre à la base l’ ensemble de l’organisation économique, et de ne pas se contenter de ré
1297 la nécessité de reprendre à la base l’ensemble de l’ organisation économique, et de ne pas se contenter de réformes partiel
1298 nelles. Ces refus et ces affirmations définissent l’ attitude spirituelle des jeunes groupes. Ils indiquent assez la nouvea
1299 irituelle des jeunes groupes. Ils indiquent assez la nouveauté de leur point de départ. Alors que les partis aux prises da
1300 z la nouveauté de leur point de départ. Alors que les partis aux prises dans la presse évitent avec ensemble de poser les q
1301 t de départ. Alors que les partis aux prises dans la presse évitent avec ensemble de poser les questions fondamentales, et
1302 ses dans la presse évitent avec ensemble de poser les questions fondamentales, et se cantonnent dans des luttes périmées et
1303 malhonnêtes, Esprit et l’Ordre nouveau affirment la nécessité de s’attaquer au problème de l’homme même dans la civilisat
1304 firment la nécessité de s’attaquer au problème de l’ homme même dans la civilisation mécanique. Ainsi pour être moins bruya
1305 té de s’attaquer au problème de l’homme même dans la civilisation mécanique. Ainsi pour être moins bruyant et moins démago
1306 nsi pour être moins bruyant et moins démagogique, le combat qu’ils mènent est beaucoup plus radical au sens étymologique d
1307 leur force d’entraînement lente et profonde, dont les effets se manifesteront de plus en plus visiblement à mesure que le d
1308 esteront de plus en plus visiblement à mesure que le développement de la crise confirmera leurs prévisions. Mais il ne suf
1309 plus visiblement à mesure que le développement de la crise confirmera leurs prévisions. Mais il ne suffit pas qu’un point
1310 départ soit juste. Il faut encore partir, — sinon le point de départ se transforme en un simple point de vue, pour le plai
1311 art se transforme en un simple point de vue, pour le plaisir stérile des clercs bourgeois. C’est ici la question de la tac
1312 e plaisir stérile des clercs bourgeois. C’est ici la question de la tactique qui se pose, en même temps que celle des inst
1313 le des clercs bourgeois. C’est ici la question de la tactique qui se pose, en même temps que celle des institutions à cons
1314 èrent des cellules17, autant de germes semés dans la diversité des régions et des métiers : germes de corporations destiné
1315 s à faire éclater, par leur développement normal, les cadres de l’ordre ancien. Une doctrine rigoureuse, qui s’exprime dire
1316 ter, par leur développement normal, les cadres de l’ ordre ancien. Une doctrine rigoureuse, qui s’exprime directement dans
1317 r, par leur développement normal, les cadres de l’ ordre ancien. Une doctrine rigoureuse, qui s’exprime directement dans une t
1318 xprime directement dans une tactique souple, dont la mise en œuvre institue dès maintenant l’ordre nouveau. Le groupe comp
1319 en œuvre institue dès maintenant l’ordre nouveau. Le groupe compte éviter, de la sorte autant que possible, l’écueil des r
1320 nant l’ordre nouveau. Le groupe compte éviter, de la sorte autant que possible, l’écueil des révolutions russe et allemand
1321 e compte éviter, de la sorte autant que possible, l’ écueil des révolutions russe et allemande, la fameuse « période de tra
1322 ble, l’écueil des révolutions russe et allemande, la fameuse « période de transition » nécessairement dictatoriale et état
1323 n » nécessairement dictatoriale et étatiste, dont l’ équipement actuel de la France doit permettre l’économie. Le travail c
1324 atoriale et étatiste, dont l’équipement actuel de la France doit permettre l’économie. Le travail critique de l’Ordre nouv
1325 t l’équipement actuel de la France doit permettre l’ économie. Le travail critique de l’Ordre nouveau, tel qu’on peut le su
1326 nt actuel de la France doit permettre l’économie. Le travail critique de l’Ordre nouveau, tel qu’on peut le suivre dans la
1327 avail critique de l’Ordre nouveau, tel qu’on peut le suivre dans la revue qui paraît sous ce titre depuis le mois de mai 1
1328 de l’Ordre nouveau, tel qu’on peut le suivre dans la revue qui paraît sous ce titre depuis le mois de mai 1933, est essent
1329 vre dans la revue qui paraît sous ce titre depuis le mois de mai 1933, est essentiellement orienté vers la création. C’est
1330 ois de mai 1933, est essentiellement orienté vers la création. C’est en vain que l’on chercherait dans ces minces cahiers
1331 ement orienté vers la création. C’est en vain que l’ on chercherait dans ces minces cahiers les pittoresques invectives ou
1332 vain que l’on chercherait dans ces minces cahiers les pittoresques invectives ou les abyssales logomachies dialectiques qui
1333 ces minces cahiers les pittoresques invectives ou les abyssales logomachies dialectiques qui font le charme des revues comm
1334 u les abyssales logomachies dialectiques qui font le charme des revues communistes. Rien dans ces textes pour flatter les
1335 es communistes. Rien dans ces textes pour flatter les littérateurs. Rien non plus pour flatter la jeunesse, mais la jeuness
1336 tter les littérateurs. Rien non plus pour flatter la jeunesse, mais la jeunesse qu’ils ont atteinte n’est pas celle qui vo
1337 urs. Rien non plus pour flatter la jeunesse, mais la jeunesse qu’ils ont atteinte n’est pas celle qui voulait être flattée
1338 s celle qui voulait être flattée. Et ce n’est pas l’ exaspération du ton qui mesure l’efficacité d’une prise de conscience
1339 Et ce n’est pas l’exaspération du ton qui mesure l’ efficacité d’une prise de conscience révolutionnaire. Lieu commun pour
1340 olutionnaire. Lieu commun pour cette génération : la violence véritable est celle des constructeurs. Le premier manifeste
1341 leur service. Il est facile d’indiquer rapidement le principe de cohésion de ces trois ordres. Dans l’ordre philosophique,
1342 r rapidement le principe de cohésion de ces trois ordres . Dans l’ordre philosophique, l’Ordre nouveau suspend toutes ses défin
1343 le principe de cohésion de ces trois ordres. Dans l’ ordre philosophique, l’Ordre nouveau suspend toutes ses définitions à
1344 principe de cohésion de ces trois ordres. Dans l’ ordre philosophique, l’Ordre nouveau suspend toutes ses définitions à l’act
1345 l’Ordre nouveau suspend toutes ses définitions à l’ acte constituant la personne (l’individu engagé dans un conflit concre
1346 spend toutes ses définitions à l’acte constituant la personne (l’individu engagé dans un conflit concret). Sur cette notio
1347 ses définitions à l’acte constituant la personne ( l’ individu engagé dans un conflit concret). Sur cette notion d’acte pris
1348 mique, dont on trouvera la première synthèse dans l’ ouvrage important d’Aron et Dandieu : la Révolution nécessaire. Sa rev
1349 hèse dans l’ouvrage important d’Aron et Dandieu : la Révolution nécessaire. Sa revendication essentielle est l’abolition d
1350 tion nécessaire. Sa revendication essentielle est l’ abolition de la condition prolétarienne par le moyen du service civil
1351 . Sa revendication essentielle est l’abolition de la condition prolétarienne par le moyen du service civil de travail19. L
1352 est l’abolition de la condition prolétarienne par le moyen du service civil de travail19. L’analyse du pouvoir aboutit d’a
1353 ienne par le moyen du service civil de travail19. L’ analyse du pouvoir aboutit d’autre part à une conception de l’organisa
1354 pouvoir aboutit d’autre part à une conception de l’ organisation politique radicalement antiétatiste, fédéraliste, ou mieu
1355 antiétatiste, fédéraliste, ou mieux communaliste. L’ assimilation de la personne à un acte20, tel est donc le fait spiritue
1356 raliste, ou mieux communaliste. L’assimilation de la personne à un acte20, tel est donc le fait spirituel, le fait humain
1357 milation de la personne à un acte20, tel est donc le fait spirituel, le fait humain par excellence auquel l’Ordre nouveau
1358 onne à un acte20, tel est donc le fait spirituel, le fait humain par excellence auquel l’Ordre nouveau rattache d’une faço
1359 açon immédiate toutes ses institutions. Telle est la « primauté du spirituel » qu’il ne cesse d’invoquer au risque, il fau
1360 el » qu’il ne cesse d’invoquer au risque, il faut le dire, de créer provisoirement, dans certains cerveaux, les plus grave
1361 de créer provisoirement, dans certains cerveaux, les plus graves malentendus. On a cru, ou feint de croire, qu’il ne s’agi
1362 même, on a trop souvent confondu, et jusque chez les communistes, matérialisme et matérialisme dialectique. L’influence de
1363 nistes, matérialisme et matérialisme dialectique. L’ influence des idées « ordre nouveau » est beaucoup plus considérable q
1364 re nouveau » est beaucoup plus considérable qu’on le croirait à lire la presse politicienne. Plusieurs des mots d’ordre qu
1365 aucoup plus considérable qu’on le croirait à lire la presse politicienne. Plusieurs des mots d’ordre que la jeunesse franç
1366 esse politicienne. Plusieurs des mots d’ordre que la jeunesse française fait siens depuis un an ont été lancés par l’ON qu
1367 nçaise fait siens depuis un an ont été lancés par l’ ON qui a eu l’adresse de ne pas en faire une sorte de propriété privée
1368 ens depuis un an ont été lancés par l’ON qui a eu l’ adresse de ne pas en faire une sorte de propriété privée. Parmi eux, j
1369 sorte de propriété privée. Parmi eux, je citerai le « ni droite ni gauche » repris depuis peu par les ligues d’anciens co
1370 le « ni droite ni gauche » repris depuis peu par les ligues d’anciens combattants (dont l’action sera peut-être décisive l
1371 is peu par les ligues d’anciens combattants (dont l’ action sera peut-être décisive l’année prochaine) ; l’idée de la « mis
1372 ombattants (dont l’action sera peut-être décisive l’ année prochaine) ; l’idée de la « mission personnaliste de la France »
1373 tion sera peut-être décisive l’année prochaine) ; l’ idée de la « mission personnaliste de la France », que les centristes
1374 peut-être décisive l’année prochaine) ; l’idée de la « mission personnaliste de la France », que les centristes et les dro
1375 chaine) ; l’idée de la « mission personnaliste de la France », que les centristes et les droites opposent à la mystique de
1376 de la « mission personnaliste de la France », que les centristes et les droites opposent à la mystique des masses russe ou
1377 rsonnaliste de la France », que les centristes et les droites opposent à la mystique des masses russe ou allemande ; enfin
1378 e », que les centristes et les droites opposent à la mystique des masses russe ou allemande ; enfin l’idée du service civi
1379 la mystique des masses russe ou allemande ; enfin l’ idée du service civil de travail, qui pourrait bien devenir le cheval
1380 rvice civil de travail, qui pourrait bien devenir le cheval de bataille des mouvements de gauche. « Primauté du spirituel 
1381 irituel », nous retrouvons cette affirmation dans la revue Esprit . S’agit-il là, encore, du spirituel comme acte ? Certe
1382 mme acte ? Certes, Emmanuel Mounier, directeur de la revue, définissait dès son premier numéro une conception spiritualist
1383 ien de commun avec cela qu’ont voulu voir en elle les critiques de droite et de gauche, victimes de la confusion que j’ai d
1384 les critiques de droite et de gauche, victimes de la confusion que j’ai dite. « Ce ne sont pas ceux qui disent Esprit ! Es
1385 Esprit !… » Mais tandis que l’Ordre nouveau évite l’ emploi fort équivoque du mot Esprit, pour y substituer l’adjectif « sp
1386 i fort équivoque du mot Esprit, pour y substituer l’ adjectif « spirituel » qualifiant l’acte personnel — et cette nuance e
1387 y substituer l’adjectif « spirituel » qualifiant l’ acte personnel — et cette nuance est capitale —, il est incontestable
1388 e nuance est capitale —, il est incontestable que l’ « esprit » d’ Esprit est d’inspiration spécifiquement chrétienne. La
1389 rit est d’inspiration spécifiquement chrétienne. La revue a d’ailleurs franchement pris position dans un numéro spécial i
1390 n dans un numéro spécial intitulé : Rupture entre l’ ordre chrétien et le désordre établi. Esprit n’en reste pas moins le l
1391 dans un numéro spécial intitulé : Rupture entre l’ ordre chrétien et le désordre établi. Esprit n’en reste pas moins le lieu d
1392 cial intitulé : Rupture entre l’ordre chrétien et le désordre établi. Esprit n’en reste pas moins le lieu de rencontre d’u
1393 t le désordre établi. Esprit n’en reste pas moins le lieu de rencontre d’une centaine de jeunes écrivains « de toutes croy
1394 s et de toutes incroyances », comme disait Péguy,  le lieu d’une enquête permanente et approfondie sur la condition humaine
1395 lieu d’une enquête permanente et approfondie sur la condition humaine telle que la déterminent le capitalisme et l’esprit
1396 et approfondie sur la condition humaine telle que la déterminent le capitalisme et l’esprit bourgeois, — le lieu enfin d’u
1397 sur la condition humaine telle que la déterminent le capitalisme et l’esprit bourgeois, — le lieu enfin d’un ambitieux eff
1398 umaine telle que la déterminent le capitalisme et l’ esprit bourgeois, — le lieu enfin d’un ambitieux effort de reconstruct
1399 terminent le capitalisme et l’esprit bourgeois, —  le lieu enfin d’un ambitieux effort de reconstruction culturelle. Il fau
1400 t de reconstruction culturelle. Il faut citer ici les numéros volumineux consacrés à la question du Travail, ou à l’Argent
1401 faut citer ici les numéros volumineux consacrés à la question du Travail, ou à l’Argent misère du pauvre, misère du riche.
1402 lumineux consacrés à la question du Travail, ou à l’ Argent misère du pauvre, misère du riche. Un tel titre n’évoque-t-il p
1403 -t-elle un rôle comparable à celui des Cahiers de la quinzaine ? Elle a su se garder assez bien de la démagogie, des à peu
1404 la quinzaine ? Elle a su se garder assez bien de la démagogie, des à peu près journalistiques, des attaques personnelles
1405 péguysme parfois complaisant, — on voudrait faire l’ éloge de ces gaucheries, songeant aux habiletés stériles, idiotes, de
1406 ies, songeant aux habiletés stériles, idiotes, de la critique bien pensante. Si je me suis un peu étendu sur les principes
1407 ue bien pensante. Si je me suis un peu étendu sur les principes spirituels qui animent l’activité d’Esprit et de L’Ordre no
1408 u étendu sur les principes spirituels qui animent l’ activité d’Esprit et de L’Ordre nouveau, ce n’est pas seulement parce
1409 és à jouer un rôle de plus en plus important dans la vie politique et intellectuelle de la France et, par là même, à influ
1410 ortant dans la vie politique et intellectuelle de la France et, par là même, à influencer toutes nos tentatives de rénovat
1411 orti du cadre précis de cette enquête en marquant la coïncidence de ces principes et des doctrines que nous pouvons déduir
1412 ipes et des doctrines que nous pouvons déduire de la Réforme. Esprit est en majeure partie d’inspiration catholique, je v
1413 tion confessionnelle. Il n’en reste pas moins que le fondement spirituel commun à ces deux groupes se confond presque inté
1414 . Plusieurs textes parus dans Esprit trahissent la nostalgie d’un ordre établi par l’Église, dont nous savons tous les d
1415 parus dans Esprit trahissent la nostalgie d’un ordre établi par l’Église, dont nous savons tous les dangers pour l’Église
1416 it trahissent la nostalgie d’un ordre établi par l’ Église, dont nous savons tous les dangers pour l’Église même. Plusieur
1417 ordre établi par l’Église, dont nous savons tous les dangers pour l’Église même. Plusieurs textes de L’Ordre nouveau man
1418 l’Église, dont nous savons tous les dangers pour l’ Église même. Plusieurs textes de L’Ordre nouveau manifestent un cert
1419 ent un certain nietzschéisme, une certaine foi en l’ acte seulement humain, qui figure, pour un chrétien, l’illusion derniè
1420 e seulement humain, qui figure, pour un chrétien, l’ illusion dernière de l’orgueil. Mais ces obstacles, ces divergences, l
1421 figure, pour un chrétien, l’illusion dernière de l’ orgueil. Mais ces obstacles, ces divergences, le protestant les retrou
1422 e l’orgueil. Mais ces obstacles, ces divergences, le protestant les retrouverait aggravés et compliqués de bien pires erre
1423 ais ces obstacles, ces divergences, le protestant les retrouverait aggravés et compliqués de bien pires erreurs dans n’impo
1424 s si nombreux, sa voix n’aurait aucun effet… Dans la perspective que nous considérons ici, la logique des faits me paraît
1425 et… Dans la perspective que nous considérons ici, la logique des faits me paraît simple : les jeunes protestants n’ont pas
1426 rons ici, la logique des faits me paraît simple : les jeunes protestants n’ont pas à fonder un parti. Leur foi n’est pas de
1427 fonder un parti. Leur foi n’est pas de celles que l’ on met en systèmes. Le fût-elle, leur très petit nombre les empêcherai
1428 foi n’est pas de celles que l’on met en systèmes. Le fût-elle, leur très petit nombre les empêcherait d’imposer ce parti à
1429 en systèmes. Le fût-elle, leur très petit nombre les empêcherait d’imposer ce parti à l’ensemble de la nation. Le temps n’
1430 petit nombre les empêcherait d’imposer ce parti à l’ ensemble de la nation. Le temps n’est pas aux rêves, et ce n’est pas l
1431 es empêcherait d’imposer ce parti à l’ensemble de la nation. Le temps n’est pas aux rêves, et ce n’est pas l’affirmation d
1432 ait d’imposer ce parti à l’ensemble de la nation. Le temps n’est pas aux rêves, et ce n’est pas l’affirmation d’une positi
1433 on. Le temps n’est pas aux rêves, et ce n’est pas l’ affirmation d’une position politique qui permettra de « faire la Franc
1434 d’une position politique qui permettra de « faire la France protestante ». Je croirais davantage à la vertu d’une théologi
1435 la France protestante ». Je croirais davantage à la vertu d’une théologie fidèle à la Réforme. Mais, justement, cette thé
1436 ais davantage à la vertu d’une théologie fidèle à la Réforme. Mais, justement, cette théologie nous ordonne d’agir, et de
1437 nt conformes à nos désirs. Examinons, choisissons les doctrines qui offusquent le moins nos convictions. J’en ai désigné de
1438 aminons, choisissons les doctrines qui offusquent le moins nos convictions. J’en ai désigné deux. Je sais par expérience q
1439 Je sais par expérience qu’on peut travailler dans les groupes de jeunes gens qui les défendent, et qu’on le peut sans renon
1440 ut travailler dans les groupes de jeunes gens qui les défendent, et qu’on le peut sans renoncer à rien de cette vérité qui
1441 roupes de jeunes gens qui les défendent, et qu’on le peut sans renoncer à rien de cette vérité qui jugera toujours tous le
1442 r à rien de cette vérité qui jugera toujours tous les systèmes. Travaillons avec ceux que nous pouvons aider. 15. Jeunes
1443 populaires ; Équipes sociales de Robert Garric ; la revue Esprit  ; le groupe Réaction et son organe La Revue du siècle,
1444 s sociales de Robert Garric ; la revue Esprit  ; le groupe Réaction et son organe La Revue du siècle, etc. 16. Illustrat
1445 revue Esprit  ; le groupe Réaction et son organe La Revue du siècle, etc. 16. Illustration politique : à tout système qu
1446 llustration politique : à tout système qui tend à l’ anarchie par excès de confiance dans l’homme, succède une dictature. C
1447 qui tend à l’anarchie par excès de confiance dans l’ homme, succède une dictature. Certain fascisme est d’autant plus « bes
1448 e est d’autant plus « bestial » en ses débuts que la doctrine libérale qu’il renverse était plus « angélique » dans ses pr
1449 publique, qui dans des domaines divers, répandent la doctrine ON. Citons le Club de février, la ligue « Nous voulons ». In
1450 domaines divers, répandent la doctrine ON. Citons le Club de février, la ligue « Nous voulons ». Inspirés par l’Ordre nouv
1451 andent la doctrine ON. Citons le Club de février, la ligue « Nous voulons ». Inspirés par l’Ordre nouveau ils sont cependa
1452 paraîtra bientôt en librairie. Ce volume intitulé l’ Homme debout définira la position philosophique de l’ON. Sur la positi
1453 airie. Ce volume intitulé l’Homme debout définira la position philosophique de l’ON. Sur la position du groupe relativemen
1454 omme debout définira la position philosophique de l’ ON. Sur la position du groupe relativement aux jeunesses russes et fas
1455 t définira la position philosophique de l’ON. Sur la position du groupe relativement aux jeunesses russes et fascistes, vo
1456 . Dupuis et Alex. Marc : Jeune Europe (Plon). Sur les problèmes généraux du temps considérés dans la perspective de l’ON. V
1457 r les problèmes généraux du temps considérés dans la perspective de l’ON. Voir Daniel-Rops : Éléments de notre destin (Spe
1458 néraux du temps considérés dans la perspective de l’ ON. Voir Daniel-Rops : Éléments de notre destin (Spes). Une dizaine de
1459 Une dizaine de volumes sont en préparation. 19. L’ origine « philosophique » de cette institution a pu rendre méfiants ce
1460 ieurs s’est attachée à chiffrer et à définir dans le détail l’application du service de travail. Cf. le n° 8 de L’Ordre n
1461 t attachée à chiffrer et à définir dans le détail l’ application du service de travail. Cf. le n° 8 de L’Ordre nouveau .
1462 e détail l’application du service de travail. Cf. le n° 8 de L’Ordre nouveau . 20. N’est-ce pas ainsi que l’Évangile déf
1463 de L’Ordre nouveau . 20. N’est-ce pas ainsi que l’ Évangile définit la notion fondamentale de prochain ? Le prochain, c’e
1464 . 20. N’est-ce pas ainsi que l’Évangile définit la notion fondamentale de prochain ? Le prochain, c’est celui qui pratiq
1465 gile définit la notion fondamentale de prochain ? Le prochain, c’est celui qui pratique la miséricorde ; ce n’est pas le s
1466 prochain ? Le prochain, c’est celui qui pratique la miséricorde ; ce n’est pas le simple voisin. Cf. le numéro 5 de Hic
1467 celui qui pratique la miséricorde ; ce n’est pas le simple voisin. Cf. le numéro 5 de Hic et Nunc , tout entier consacré
1468 miséricorde ; ce n’est pas le simple voisin. Cf. le numéro 5 de Hic et Nunc , tout entier consacré à cette exégèse de la
1469 et Nunc , tout entier consacré à cette exégèse de la parabole du bon Samaritain. 21. On trouve cependant aux sommaires de
1470 qui reste l’un des plus actifs collaborateurs de la revue. Au Comité directeur de l’Ordre nouveau, il y a des libres pens
1471 Philip ne me contredirait pas sur ce point. C’est le seul d’entre les jeunes protestants qui « milite » publiquement et en
1472 tredirait pas sur ce point. C’est le seul d’entre les jeunes protestants qui « milite » publiquement et en tant que chrétie
1473 n, dans un parti parlementaire. Je crois que seul le lieu que nous avons choisi pour notre action, nous sépare, et non pas
1474 pes de départ. o. Rougemont Denis de, « Où sont les jeunes protestants ? Remarques sur le protestantisme et les doctrines
1475 « Où sont les jeunes protestants ? Remarques sur le protestantisme et les doctrines politiques », Le Christianisme social
1476 protestants ? Remarques sur le protestantisme et les doctrines politiques », Le Christianisme social, Paris, juillet–août
1477 le protestantisme et les doctrines politiques », Le Christianisme social, Paris, juillet–août 1934, p. 49-58.
12 1934, Articles divers (1932-1935). Jeunesse déracinée (novembre 1934)
1478 esse déracinée (novembre 1934)p On s’étonne de la facilité avec laquelle les jeunes bourgeois de ce temps se déclarent
1479 934)p On s’étonne de la facilité avec laquelle les jeunes bourgeois de ce temps se déclarent révolutionnaires. On les ac
1480 ois de ce temps se déclarent révolutionnaires. On les accuse d’impatiences suspectes, de rancunes sociales, de nietzschéism
1481 e rancunes sociales, de nietzschéisme mal digéré. Les excuses qu’on leur offre ne sont guère plus reluisantes : ils n’ont p
1482 e ne sont guère plus reluisantes : ils n’ont plus le temps de se cultiver, ils ne trouvent pas de situations… Arguments ju
1483 peut-être, pour certains, mais qui ne sont pas à l’ échelle du phénomène qu’on voudrait expliquer. A-t-on pris garde à ce
1484 t-on pris garde à ce fait simple et général : que la révolution naît dans les villes ; que c’est un phénomène citadin et l
1485 t simple et général : que la révolution naît dans les villes ; que c’est un phénomène citadin et l’expression incompressibl
1486 ns les villes ; que c’est un phénomène citadin et l’ expression incompressible d’une jeunesse déracinée… La crise précipite
1487 pression incompressible d’une jeunesse déracinée… La crise précipite sous nos yeux un processus depuis, longtemps actif. T
1488 un patrimoine de souvenirs, tout ce que symbolise l’ expression « à la maison », l’habitation des villes ne diffère pas ess
1489 souvenirs, tout ce que symbolise l’expression « à la maison », l’habitation des villes ne diffère pas essentiellement de c
1490 ut ce que symbolise l’expression « à la maison », l’ habitation des villes ne diffère pas essentiellement de celle d’une pr
1491 ssentiellement de celle d’une province. Supprimez l’ héritage, délogez les familles, dispersez-les dans les casernes des bo
1492 lle d’une province. Supprimez l’héritage, délogez les familles, dispersez-les dans les casernes des boulevards extérieurs,
1493 rimez l’héritage, délogez les familles, dispersez- les dans les casernes des boulevards extérieurs, dans le cadre anonyme de
1494 éritage, délogez les familles, dispersez-les dans les casernes des boulevards extérieurs, dans le cadre anonyme des petits
1495 dans les casernes des boulevards extérieurs, dans le cadre anonyme des petits « deux pièces » qu’on loue sans bail parce q
1496 dans six mois… Et vous aurez bien travaillé pour la révolution. Vous aurez tranché les derniers liens qui rattachent un h
1497 travaillé pour la révolution. Vous aurez tranché les derniers liens qui rattachent un homme à une patrie concrète, si rest
1498 ncrète, si restreinte soit-elle. Il n’y aura plus le frein à l’entraînement de la vie citadine ; à cette espèce de centrif
1499 restreinte soit-elle. Il n’y aura plus le frein à l’ entraînement de la vie citadine ; à cette espèce de centrifugation spi
1500 le. Il n’y aura plus le frein à l’entraînement de la vie citadine ; à cette espèce de centrifugation spirituelle. Rappelon
1501 d’opinions mûries ou de réceptivité normale. D’où la fatigue, la sensation d’être vidé, d’être dominé par un milieu qu’on
1502 ûries ou de réceptivité normale. D’où la fatigue, la sensation d’être vidé, d’être dominé par un milieu qu’on se prend à m
1503 es comparaisons qui s’imposent à chaque pas entre les conditions sociales que l’on sait n’être plus immuables… Perspectives
1504 nt à chaque pas entre les conditions sociales que l’ on sait n’être plus immuables… Perspectives d’aventure. Ambition. Ress
1505 ion. Ressentiment. Il y a enfin ces vexations que l’ on ignorait naguère, et qui deviennent obsédantes : la tyrannie des vo
1506 ignorait naguère, et qui deviennent obsédantes : la tyrannie des voisins, des concierges, la brutalité des gérants, qui f
1507 dantes : la tyrannie des voisins, des concierges, la brutalité des gérants, qui fait si bien sentir qu’on n’est plus chez
1508 sentir qu’on n’est plus chez soi nulle part, que l’ on est toléré comme un élément « de rapport », balayé dès qu’il ne rap
1509 ne rapporte plus à temps. Nomadisme. Et derrière la concierge, derrière le gérant, on entrevoit l’appareil judiciaire et
1510 ps. Nomadisme. Et derrière la concierge, derrière le gérant, on entrevoit l’appareil judiciaire et policier inexorable, in
1511 re la concierge, derrière le gérant, on entrevoit l’ appareil judiciaire et policier inexorable, inconnaissable, tout prêt
1512 sable, tout prêt à sanctionner cette confusion de la morale et de l’argent que les bourgeois s’obstinent à nommer l’ordre
1513 à sanctionner cette confusion de la morale et de l’ argent que les bourgeois s’obstinent à nommer l’ordre social. Visage d
1514 r cette confusion de la morale et de l’argent que les bourgeois s’obstinent à nommer l’ordre social. Visage de l’État, Rais
1515 e l’argent que les bourgeois s’obstinent à nommer l’ ordre social. Visage de l’État, Raison d’État, semblable aux raisons o
1516 l’argent que les bourgeois s’obstinent à nommer l’ ordre social. Visage de l’État, Raison d’État, semblable aux raisons obscur
1517 is s’obstinent à nommer l’ordre social. Visage de l’ État, Raison d’État, semblable aux raisons obscures et implacables qui
1518 aux raisons obscures et implacables qui dominent les cauchemars. Et si vous gagnez de l’argent, vous louerez un de ces stu
1519 qui dominent les cauchemars. Et si vous gagnez de l’ argent, vous louerez un de ces studios bien nus, où la vie prend un vi
1520 gent, vous louerez un de ces studios bien nus, où la vie prend un visage tellement abstrait qu’on n’arrive plus même à s’y
1521 lus même à s’y aimer : Colette a décrit cela dans la Chatte. On connaît ces faits. On les connaît bien dans le détail. Je
1522 rit cela dans la Chatte. On connaît ces faits. On les connaît bien dans le détail. Je ne vois pas qu’on ait tiré de leur en
1523 e. On connaît ces faits. On les connaît bien dans le détail. Je ne vois pas qu’on ait tiré de leur ensemble aucune conclus
1524 core moins théorique. Essayons d’en indiquer une. La jeunesse déracinée cherche une nouvelle communauté. Or, on s’unit tou
1525 hes sont rapprochés d’abord par leur opposition à l’ ordre qui les moleste. Mais il s’agit ici de gens habitués à conduire
1526 s sont rapprochés d’abord par leur opposition à l’ ordre qui les moleste. Mais il s’agit ici de gens habitués à conduire leurs
1527 prochés d’abord par leur opposition à l’ordre qui les moleste. Mais il s’agit ici de gens habitués à conduire leurs affaire
1528 dire un non désespéré. Ils chercheront un nouvel ordre . Leur communauté sera donc une communauté d’idéal autant que de refus
1529 est peut-être pas simplement une image. Reprenant la distinction précisée par Robert Aron et Arnaud Dandieu entre patrie e
1530 re patrie et nation ; ne pourrait-on pas dire que les communautés fondées par l’attachement aux intérêts locaux — communaut
1531 rrait-on pas dire que les communautés fondées par l’ attachement aux intérêts locaux — communautés patriotiques — sont natu
1532 es — sont naturellement conservatrices, alors que les communautés fondées par la revendication d’un idéal — communautés nat
1533 ervatrices, alors que les communautés fondées par la revendication d’un idéal — communautés nationales — sont essentiellem
1534 ionales — sont essentiellement révolutionnaires ? Le mot nation dans son acception moderne n’a-t-il pas désigné d’abord l’
1535 on acception moderne n’a-t-il pas désigné d’abord l’ idéal de la Révolution française, une communauté « spirituelle », au s
1536 n moderne n’a-t-il pas désigné d’abord l’idéal de la Révolution française, une communauté « spirituelle », au sens le plus
1537 rançaise, une communauté « spirituelle », au sens le plus humain d’ailleurs, du terme ? L’homme des villes se jettera donc
1538  », au sens le plus humain d’ailleurs, du terme ? L’ homme des villes se jettera donc dans l’aventure « nationale » révolut
1539 u terme ? L’homme des villes se jettera donc dans l’ aventure « nationale » révolutionnaire, tandis que l’homme enraciné dé
1540 venture « nationale » révolutionnaire, tandis que l’ homme enraciné défendra son patriotisme. Le danger, c’est que ces deux
1541 is que l’homme enraciné défendra son patriotisme. Le danger, c’est que ces deux conceptions partielles, qui comportent cha
1542 jour, se fait plus menaçant ? On a dit : retour à la terre. Le mot d’ordre est bien équivoque. Répandez dans la campagne c
1543 ait plus menaçant ? On a dit : retour à la terre. Le mot d’ordre est bien équivoque. Répandez dans la campagne ces jeunes
1544 Le mot d’ordre est bien équivoque. Répandez dans la campagne ces jeunes citadins jacobinisés malgré eux, vous n’en ferez
1545 isés malgré eux, vous n’en ferez pas des paysans. L’ expérience allemande l’a montré, et l’échec des « Wandervogel » est si
1546 ’en ferez pas des paysans. L’expérience allemande l’ a montré, et l’échec des « Wandervogel » est significatif. Ils se disa
1547 es paysans. L’expérience allemande l’a montré, et l’ échec des « Wandervogel » est significatif. Ils se disaient les « oise
1548 « Wandervogel » est significatif. Ils se disaient les « oiseaux migrateurs ». Ce nom même indiquait leur origine citadine,
1549 , échappés de leurs cages. Et pourtant c’est dans les campagnes seulement que pourra se résoudre l’angoissant problème des
1550 ns les campagnes seulement que pourra se résoudre l’ angoissant problème des cités. Mais il faudrait d’abord transformer la
1551 e des cités. Mais il faudrait d’abord transformer la province et la rendre habitable… Il faudrait recréer un lien patrioti
1552 is il faudrait d’abord transformer la province et la rendre habitable… Il faudrait recréer un lien patriotique sans rien p
1553  national ». Il faudrait un régime qui sauvegarde la tension nécessaire et féconde entre la patrie et la nation. La révolu
1554 sauvegarde la tension nécessaire et féconde entre la patrie et la nation. La révolution nécessaire ne sera ordre qu’à ce p
1555 tension nécessaire et féconde entre la patrie et la nation. La révolution nécessaire ne sera ordre qu’à ce prix. C’est là
1556 cessaire et féconde entre la patrie et la nation. La révolution nécessaire ne sera ordre qu’à ce prix. C’est là son vrai p
1557 ie et la nation. La révolution nécessaire ne sera ordre qu’à ce prix. C’est là son vrai problème. p. Rougemont Denis de,
1558 p. Rougemont Denis de, « Jeunesse déracinée », La Revue du XXe siècle, Paris, novembre 1934, p. 16-18.
13 1935, Articles divers (1932-1935). Mystère de la Vision (fragments d’un Traité de la vision physionomique du monde) (mars 1935)
1559 Mystère de la Vision (fragments d’un Traité de la vision physionomique du monde) (m
1560 Mystère de la Vision (fragments d’un Traité de la vision physionomique du monde) (mars 1935)q r Ce que je voudrais d
1561 dire ici est simple, fondamental, et comme toutes les choses simples et fondamentales, devrait être dit en une phrase, ou d
1562 ppé pendant toute une vie. Aussi bien n’ai-je pas l’ intention de l’expliquer, moins encore de le démontrer. Mais seulement
1563 te une vie. Aussi bien n’ai-je pas l’intention de l’ expliquer, moins encore de le démontrer. Mais seulement, peut-être, d’
1564 e pas l’intention de l’expliquer, moins encore de le démontrer. Mais seulement, peut-être, d’indiquer à l’imagination de m
1565 émontrer. Mais seulement, peut-être, d’indiquer à l’ imagination de mon lecteur quelques-unes des perspectives qui rayonnen
1566 mystère dont je voudrais maintenant m’approcher : la vision est un acte. Vision et visage La vision relie et sépare.
1567 er : la vision est un acte. Vision et visage La vision relie et sépare. Passant du sujet à l’objet, elle les unit dan
1568 La vision relie et sépare. Passant du sujet à l’ objet, elle les unit dans le temps même qu’elle les distingue. Car si
1569 relie et sépare. Passant du sujet à l’objet, elle les unit dans le temps même qu’elle les distingue. Car si l’œil se confor
1570 e. Passant du sujet à l’objet, elle les unit dans le temps même qu’elle les distingue. Car si l’œil se conforme à ce qu’il
1571 l’objet, elle les unit dans le temps même qu’elle les distingue. Car si l’œil se conforme à ce qu’il voit, il sait aussi qu
1572 dans le temps même qu’elle les distingue. Car si l’ œil se conforme à ce qu’il voit, il sait aussi qu’il voit, et mesure l
1573 e qu’il voit, il sait aussi qu’il voit, et mesure la distance. Ainsi, franchissant les frontières, il les délimite à nouve
1574 voit, et mesure la distance. Ainsi, franchissant les frontières, il les délimite à nouveau. La vision est passage et front
1575 distance. Ainsi, franchissant les frontières, il les délimite à nouveau. La vision est passage et frontière, et lieu de co
1576 issant les frontières, il les délimite à nouveau. La vision est passage et frontière, et lieu de contact des extrêmes dont
1577 t-elle qui ne se manifeste ». C’est pourquoi dans le monde de la vision, il n’y a ni mensonge ni feintes ; rien qui se cac
1578 e se manifeste ». C’est pourquoi dans le monde de la vision, il n’y a ni mensonge ni feintes ; rien qui se cache ou rien q
1579 j’entends : rien de « moral » — ou d’immoral. Et l’ illusion lorsqu’elle se risque à subsister dans la lumière est prise i
1580 l’illusion lorsqu’elle se risque à subsister dans la lumière est prise impitoyablement pour ce qu’elle est, c’est-à-dire p
1581 es choses et bien d’autres qu’on pourrait dire de la vision, on peut les dire du visage. La langue allemande ne connaît qu
1582 ’autres qu’on pourrait dire de la vision, on peut les dire du visage. La langue allemande ne connaît qu’un mot pour visage
1583 it dire de la vision, on peut les dire du visage. La langue allemande ne connaît qu’un mot pour visage et vision : Gesicht
1584 Quelle est donc cette parenté des apparences ? Si la vision voit le visage, et de la sorte, s’en distingue, rappelons-nous
1585 cette parenté des apparences ? Si la vision voit le visage, et de la sorte, s’en distingue, rappelons-nous qu’elle a son
1586 s apparences ? Si la vision voit le visage, et de la sorte, s’en distingue, rappelons-nous qu’elle a son siège au centre m
1587 u visage. Sans visage il n’est plus de vision. Ou l’ inverse. Ainsi le je et le tu sont distincts, sans lesquels il n’est p
1588 sage il n’est plus de vision. Ou l’inverse. Ainsi le je et le tu sont distincts, sans lesquels il n’est pas d’amour. Mais
1589 ’est plus de vision. Ou l’inverse. Ainsi le je et le tu sont distincts, sans lesquels il n’est pas d’amour. Mais si leur ê
1590 ’est pas d’amour. Mais si leur être est justement l’ amour ? Peut-on les isoler sans du même coup les séparer de leur exist
1591 Mais si leur être est justement l’amour ? Peut-on les isoler sans du même coup les séparer de leur existence même ? La v
1592 nt l’amour ? Peut-on les isoler sans du même coup les séparer de leur existence même ? La vision est un jugement (psycho
1593 même coup les séparer de leur existence même ? La vision est un jugement (psychologie) Entre la vieille métaphysique
1594 La vision est un jugement (psychologie) Entre la vieille métaphysique et la nouvelle physiologie, on se demande parfoi
1595 (psychologie) Entre la vieille métaphysique et la nouvelle physiologie, on se demande parfois comment le Psychologue a
1596 uvelle physiologie, on se demande parfois comment le Psychologue a bien pu se tailler son domaine. La propriété, c’est le
1597 le Psychologue a bien pu se tailler son domaine. La propriété, c’est le vol, disait Proudhon, au temps où paraissaient pr
1598 en pu se tailler son domaine. La propriété, c’est le vol, disait Proudhon, au temps où paraissaient précisément les premie
1599 ais aux dépens de quoi s’installaient-ils ? Entre l’ aspect spirituel et l’aspect matériel de l’homme, il existe deux trait
1600 s’installaient-ils ? Entre l’aspect spirituel et l’ aspect matériel de l’homme, il existe deux traits d’union : la vue et
1601 Entre l’aspect spirituel et l’aspect matériel de l’ homme, il existe deux traits d’union : la vue et la parole, la vision
1602 ériel de l’homme, il existe deux traits d’union : la vue et la parole, la vision et l’entendement. La Parole est l’objet d
1603 ’homme, il existe deux traits d’union : la vue et la parole, la vision et l’entendement. La Parole est l’objet de la théol
1604 existe deux traits d’union : la vue et la parole, la vision et l’entendement. La Parole est l’objet de la théologie, la vi
1605 raits d’union : la vue et la parole, la vision et l’ entendement. La Parole est l’objet de la théologie, la vision est le m
1606 la vue et la parole, la vision et l’entendement. La Parole est l’objet de la théologie, la vision est le monde de la phys
1607 parole, la vision et l’entendement. La Parole est l’ objet de la théologie, la vision est le monde de la physionomie23. Je
1608 vision et l’entendement. La Parole est l’objet de la théologie, la vision est le monde de la physionomie23. Je crois bien
1609 tendement. La Parole est l’objet de la théologie, la vision est le monde de la physionomie23. Je crois bien que le psychol
1610 Parole est l’objet de la théologie, la vision est le monde de la physionomie23. Je crois bien que le psychologue s’est int
1611 ’objet de la théologie, la vision est le monde de la physionomie23. Je crois bien que le psychologue s’est introduit dans
1612 t le monde de la physionomie23. Je crois bien que le psychologue s’est introduit dans la vision, s’est installé à la place
1613 rois bien que le psychologue s’est introduit dans la vision, s’est installé à la place du drame, avec l’étrange prétention
1614 s’est introduit dans la vision, s’est installé à la place du drame, avec l’étrange prétention d’arbitrer le conflit vital
1615 vision, s’est installé à la place du drame, avec l’ étrange prétention d’arbitrer le conflit vital, de séparer les deux an
1616 ce du drame, avec l’étrange prétention d’arbitrer le conflit vital, de séparer les deux antagonistes : de leur permettre,
1617 rétention d’arbitrer le conflit vital, de séparer les deux antagonistes : de leur permettre, pensait-il, de « s’expliquer »
1618 nt un tribunal, — et ce n’était pas leur coutume… L’ aventure est assez curieuse. Métaphysiciens et savants ont toléré quel
1619 leur faiblesse. Mais aujourd’hui qu’ils relèvent la tête, le psychologue se voit en mauvaise posture : car les uns le mép
1620 blesse. Mais aujourd’hui qu’ils relèvent la tête, le psychologue se voit en mauvaise posture : car les uns le méprisent, e
1621 le psychologue se voit en mauvaise posture : car les uns le méprisent, et les autres — le mangent. Il sera donc mangé, et
1622 hologue se voit en mauvaise posture : car les uns le méprisent, et les autres — le mangent. Il sera donc mangé, et le dram
1623 n mauvaise posture : car les uns le méprisent, et les autres — le mangent. Il sera donc mangé, et le drame pourra se poursu
1624 sture : car les uns le méprisent, et les autres — le mangent. Il sera donc mangé, et le drame pourra se poursuivre24. Ceci
1625 t les autres — le mangent. Il sera donc mangé, et le drame pourra se poursuivre24. Ceci soit dit pour situer certains résu
1626 nt : un psychologue moderne25 nous a démontré que la vision n’est pas une sensation, mais un décret de l’intellect. Il n’y
1627 vision n’est pas une sensation, mais un décret de l’ intellect. Il n’y a pas de sensations, il n’y a pas d’images, il n’y a
1628 ts. Toute pensée est « judicatoire », et tout, en l’ homme dépend de la pensée. Voir, c’est porter un jugement distinctif.
1629 st « judicatoire », et tout, en l’homme dépend de la pensée. Voir, c’est porter un jugement distinctif. Mais, alors, deux
1630 ais, alors, deux questions se posent : d’où vient l’ œil ? À quoi tend le jugement ? Et voilà notre psychologue obligé de c
1631 stions se posent : d’où vient l’œil ? À quoi tend le jugement ? Et voilà notre psychologue obligé de chercher ses lumières
1632 psychologue obligé de chercher ses lumières chez les physiologistes ou chez les métaphysiciens. En vérité, la curieuse ave
1633 cher ses lumières chez les physiologistes ou chez les métaphysiciens. En vérité, la curieuse aventure, que cette espèce d’a
1634 iologistes ou chez les métaphysiciens. En vérité, la curieuse aventure, que cette espèce d’autosuppression ! Une fois rend
1635 ’autosuppression ! Une fois rendus à qui de droit les honneurs qu’il avait empruntés, le psychologue se voit restitué dans
1636 qui de droit les honneurs qu’il avait empruntés, le psychologue se voit restitué dans son rôle de simple observateur. Éta
1637 donnée sa position essentiellement intermédiaire, l’ on conçoit que ce n’est que justice. Que nous apprend l’observation lo
1638 onçoit que ce n’est que justice. Que nous apprend l’ observation lorsqu’elle se porte sur l’acte même de la vision ? Selon
1639 us apprend l’observation lorsqu’elle se porte sur l’ acte même de la vision ? Selon que l’homme qui regarde participe au sp
1640 servation lorsqu’elle se porte sur l’acte même de la vision ? Selon que l’homme qui regarde participe au spectacle, ou non
1641 se porte sur l’acte même de la vision ? Selon que l’ homme qui regarde participe au spectacle, ou non, son regard saisira d
1642 y verra des mythes, et s’il est un littérateur de l’ espèce par exemple d’Amiel, il n’y verra qu’un état d’âme ; s’il est u
1643 ingénieur, un territoire à exploiter ; s’il fuit la société de ses semblables, il verra des retraites solitaires, et s’il
1644 ables, il verra des retraites solitaires, et s’il la cherche, un désert qu’il faut fuir. Ainsi, selon que l’homme doit y e
1645 rche, un désert qu’il faut fuir. Ainsi, selon que l’ homme doit y entrer ou qu’il le quitte, ou qu’il le voit par la portiè
1646 . Ainsi, selon que l’homme doit y entrer ou qu’il le quitte, ou qu’il le voit par la portière de son wagon, le paysage n’e
1647 ’homme doit y entrer ou qu’il le quitte, ou qu’il le voit par la portière de son wagon, le paysage n’est pas le même ; car
1648 y entrer ou qu’il le quitte, ou qu’il le voit par la portière de son wagon, le paysage n’est pas le même ; car le regard e
1649 e, ou qu’il le voit par la portière de son wagon, le paysage n’est pas le même ; car le regard est jugement26. La visio
1650 ar la portière de son wagon, le paysage n’est pas le même ; car le regard est jugement26. La vision est métamorphose (m
1651 de son wagon, le paysage n’est pas le même ; car le regard est jugement26. La vision est métamorphose (métaphysique)
1652 st pas le même ; car le regard est jugement26. La vision est métamorphose (métaphysique) Voir, c’est juger en même t
1653 ui regarde se transforme. On a beaucoup écrit sur la fameuse opposition de la contemplation et de l’action. Une notion cla
1654 On a beaucoup écrit sur la fameuse opposition de la contemplation et de l’action. Une notion claire de ce qu’est la visio
1655 r la fameuse opposition de la contemplation et de l’ action. Une notion claire de ce qu’est la vision eût peut-être évité b
1656 on et de l’action. Une notion claire de ce qu’est la vision eût peut-être évité bien des malentendus illustres. L’action e
1657 t peut-être évité bien des malentendus illustres. L’ action est un moment de la contemplation essentiellement active et tra
1658 malentendus illustres. L’action est un moment de la contemplation essentiellement active et transformatrice. La métaphysi
1659 lation essentiellement active et transformatrice. La métaphysique de l’Ancienne Alliance, étant celle de la prophétie, est
1660 ent active et transformatrice. La métaphysique de l’ Ancienne Alliance, étant celle de la prophétie, est dominée par l’audi
1661 taphysique de l’Ancienne Alliance, étant celle de la prophétie, est dominée par l’audition de la Parole. Mais la métaphysi
1662 nce, étant celle de la prophétie, est dominée par l’ audition de la Parole. Mais la métaphysique de la Nouvelle Alliance, q
1663 le de la prophétie, est dominée par l’audition de la Parole. Mais la métaphysique de la Nouvelle Alliance, qui est celle d
1664 ie, est dominée par l’audition de la Parole. Mais la métaphysique de la Nouvelle Alliance, qui est celle de l’Incarnation,
1665 l’audition de la Parole. Mais la métaphysique de la Nouvelle Alliance, qui est celle de l’Incarnation, est dominée par la
1666 hysique de la Nouvelle Alliance, qui est celle de l’ Incarnation, est dominée par la vision ; il semble que tout s’y ramène
1667 , qui est celle de l’Incarnation, est dominée par la vision ; il semble que tout s’y ramène à l’opposition des ténèbres et
1668 e par la vision ; il semble que tout s’y ramène à l’ opposition des ténèbres et de la lumière. « Autrefois vous étiez ténèb
1669 tout s’y ramène à l’opposition des ténèbres et de la lumière. « Autrefois vous étiez ténèbres, et maintenant vous êtes lum
1670 5.8) Rien ne serait plus facile que de multiplier les citations de passages de saint Paul ou de saint Jean, pour la plupart
1671 t Jean, pour la plupart bien connus, qui ont fixé le vocabulaire métaphysique et poétique de tout le Moyen Âge, d’une part
1672 é le vocabulaire métaphysique et poétique de tout le Moyen Âge, d’une partie de la Renaissance, et même du rationalisme so
1673 et poétique de tout le Moyen Âge, d’une partie de la Renaissance, et même du rationalisme solennel ou vulgaire. (Aufklärun
1674 ines » sacrées, comme à une sorte d’étymologie de l’ imagination moderne. Sur la vision qui est jugement et action : « Quic
1675 sorte d’étymologie de l’imagination moderne. Sur la vision qui est jugement et action : « Quiconque regarde une femme ave
1676 mme avec convoitise a déjà, dans son cœur, commis l’ adultère avec elle. » (Matt. 5. 28) Sur la vision qui est transformati
1677 commis l’adultère avec elle. » (Matt. 5. 28) Sur la vision qui est transformation : « Nous serons semblables à lui parce
1678 n : « Nous serons semblables à lui parce que nous le verrons tel qu’il est. » (I. Jean 3.2) « L’homme nouveau se renouvell
1679 nous le verrons tel qu’il est. » (I. Jean 3.2) «  L’ homme nouveau se renouvelle dans la connaissance, selon l’image de cel
1680 verrons tel qu’il est. » (I. Jean 3.2) « L’homme nouveau se renouvelle dans la connaissance, selon l’image de celui qui l’a cr
1681 I. Jean 3.2) « L’homme nouveau se renouvelle dans la connaissance, selon l’image de celui qui l’a créé. » (Col. 3.10) Sur
1682 nouveau se renouvelle dans la connaissance, selon l’ image de celui qui l’a créé. » (Col. 3.10) Sur la vision et le visage 
1683 dans la connaissance, selon l’image de celui qui l’ a créé. » (Col. 3.10) Sur la vision et le visage : « Nous tous, qui, l
1684 l’image de celui qui l’a créé. » (Col. 3.10) Sur la vision et le visage : « Nous tous, qui, le visage découvert contemplo
1685 elui qui l’a créé. » (Col. 3.10) Sur la vision et le visage : « Nous tous, qui, le visage découvert contemplons comme dans
1686 0) Sur la vision et le visage : « Nous tous, qui, le visage découvert contemplons comme dans un miroir la gloire du Seigne
1687 visage découvert contemplons comme dans un miroir la gloire du Seigneur, nous sommes transformés en la même image, de clar
1688 la gloire du Seigneur, nous sommes transformés en la même image, de clarté en clarté, comme par l’Esprit. » (II Cor. 3.18)
1689 en la même image, de clarté en clarté, comme par l’ Esprit. » (II Cor. 3.18) — « Aujourd’hui nous voyons comme dans un mir
1690 nnaîtrai comme j’ai été connu. » (I Cor. 13.12) À la question de notre psychologue — sinon celle qu’il se pose, du moins c
1691 , du moins celle qu’il se trouve nous poser — sur le sens dernier du jugement, toute la métaphysique chrétienne, et après
1692 us poser — sur le sens dernier du jugement, toute la métaphysique chrétienne, et après elle toute philosophie qui postule
1693 enne, et après elle toute philosophie qui postule la transcendance de l’éternel, répondent : celui qui voit Dieu, meurt. C
1694 toute philosophie qui postule la transcendance de l’ éternel, répondent : celui qui voit Dieu, meurt. Car à la suprême visi
1695 el, répondent : celui qui voit Dieu, meurt. Car à la suprême vision correspond la suprême transformation. Reste l’autre qu
1696 t Dieu, meurt. Car à la suprême vision correspond la suprême transformation. Reste l’autre question, celle de l’origine de
1697 transformation. Reste l’autre question, celle de l’ origine de la vision. Celle peut-être à laquelle répond l’apôtre lorsq
1698 on. Reste l’autre question, celle de l’origine de la vision. Celle peut-être à laquelle répond l’apôtre lorsqu’il écrit :
1699 e de la vision. Celle peut-être à laquelle répond l’ apôtre lorsqu’il écrit : « Je connaîtrai comme j’ai été connu ». Au
1700 ai comme j’ai été connu ». Au commencement est la lumière (physique) On ne voit que ce qui est vu. Mais peut-être fa
1701 voit rien que ce qui voit. Car seule est visible la forme, et la forme naît du mouvement. On ne peut voir ainsi que les c
1702 e ce qui voit. Car seule est visible la forme, et la forme naît du mouvement. On ne peut voir ainsi que les choses qui se
1703 orme naît du mouvement. On ne peut voir ainsi que les choses qui se meuvent, ou qui sont mues, — en un mot : ce qui change.
1704 qui sont mues, — en un mot : ce qui change. « Car les choses visibles sont passagères, mais seules les invisibles sont éter
1705 les choses visibles sont passagères, mais seules les invisibles sont éternelles ». (II Cor. 4.18) Or nous savons, de scien
1706 ) Or nous savons, de science et de prescience, et la révélation biblique nous le confirme, qu’à l’origine de tout mouvemen
1707 et de prescience, et la révélation biblique nous le confirme, qu’à l’origine de tout mouvement des corps, il y a comme un
1708 et la révélation biblique nous le confirme, qu’à l’ origine de tout mouvement des corps, il y a comme un appel de la lumiè
1709 out mouvement des corps, il y a comme un appel de la lumière. La première parole de Dieu : « Que la lumière soit » est aus
1710 de la lumière. La première parole de Dieu : « Que la lumière soit » est aussi le premier moteur de l’univers. Toute substa
1711 la lumière soit » est aussi le premier moteur de l’ univers. Toute substance que la lumière vient toucher, aussitôt se meu
1712 premier moteur de l’univers. Toute substance que la lumière vient toucher, aussitôt se meut et se forme, et de même qu’el
1713 se forme, et de même qu’elle a été « connue » par la lumière, de même elle devient à nos yeux reconnaissable. Il n’est pas
1714 Il n’est pas d’autre mouvement que cet élan vers la lumière — ou pour la fuir — par quoi tout se révèle et se manifeste à
1715 mouvement que cet élan vers la lumière — ou pour la fuir — par quoi tout se révèle et se manifeste à la vue, — ou bien da
1716 fuir — par quoi tout se révèle et se manifeste à la vue, — ou bien dans le néant comme se perdent les astres morts. Donc,
1717 e révèle et se manifeste à la vue, — ou bien dans le néant comme se perdent les astres morts. Donc, tout ce que nous voyon
1718 la vue, — ou bien dans le néant comme se perdent les astres morts. Donc, tout ce que nous voyons a vu ; et tout, d’abord,
1719 nous voyons a vu ; et tout, d’abord, a été vu par la lumière créatrice. « L’œil ne verrait pas le soleil s’il n’était de n
1720 ut, d’abord, a été vu par la lumière créatrice. «  L’ œil ne verrait pas le soleil s’il n’était de nature solaire », dit Goe
1721 par la lumière créatrice. « L’œil ne verrait pas le soleil s’il n’était de nature solaire », dit Goethe. Une telle parole
1722 telle parole devance notre science, qui lentement la redécouvre, depuis peu27. Et c’est ainsi que la physiologie dévore to
1723 t la redécouvre, depuis peu27. Et c’est ainsi que la physiologie dévore tout ce que la métaphysique avait laissé du psycho
1724 c’est ainsi que la physiologie dévore tout ce que la métaphysique avait laissé du psychologue, qui devient un simple point
1725 vérités ne sont guère « explicables » au sens de l’ indiscret moderne, de celui qui veut toujours pénétrer sous la forme,
1726 moderne, de celui qui veut toujours pénétrer sous la forme, plutôt que de la voir, et qui se perd dans un bavardage infini
1727 ut toujours pénétrer sous la forme, plutôt que de la voir, et qui se perd dans un bavardage infini, dans ce vide ou cette
1728 ide ou cette « profondeur » ou plus rien n’arrête la parole. Mais les mystiques et les poètes ont, de tout temps, depuis l
1729 rofondeur » ou plus rien n’arrête la parole. Mais les mystiques et les poètes ont, de tout temps, depuis l’Incarnation, con
1730 us rien n’arrête la parole. Mais les mystiques et les poètes ont, de tout temps, depuis l’Incarnation, connu ce grand mystè
1731 ystiques et les poètes ont, de tout temps, depuis l’ Incarnation, connu ce grand mystère de la vision. C’est parfois une co
1732 , depuis l’Incarnation, connu ce grand mystère de la vision. C’est parfois une connaissance égarée qui traverse un délire
1733 e un délire lucide, tel ce rayon qui pénètre dans les profondeurs de la Saison en enfer de Rimbaud : « Sur les routes, par
1734 tel ce rayon qui pénètre dans les profondeurs de la Saison en enfer de Rimbaud : « Sur les routes, par les nuits d’hiver,
1735 fondeurs de la Saison en enfer de Rimbaud : « Sur les routes, par les nuits d’hiver, sans gîte, sans habits, sans pain, une
1736 aison en enfer de Rimbaud : « Sur les routes, par les nuits d’hiver, sans gîte, sans habits, sans pain, une voix étreignait
1737 cœur gelé : “Faiblesse ou force : te voilà, c’est la force. Tu ne sais ni où tu vas, ni pourquoi tu vas, entre partout, ré
1738 s plus que si tu étais cadavre”. Au matin j’avais le regard si perdu et la contenance si morte, que ceux que j’ai rencontr
1739 cadavre”. Au matin j’avais le regard si perdu et la contenance si morte, que ceux que j’ai rencontrés ne m’ont peut-être
1740 m’ont peut-être pas vu ».28 D’autres fois, c’est la claire connaissance de la béatitude visionnaire : connaissance parfoi
1741 8 D’autres fois, c’est la claire connaissance de la béatitude visionnaire : connaissance parfois trop « claire » au sens
1742 ssance trop pénétrante, qui dépasse trop aisément le concret de la vision. Comment expliquer autrement que la théologie de
1743 nétrante, qui dépasse trop aisément le concret de la vision. Comment expliquer autrement que la théologie des scolastiques
1744 ret de la vision. Comment expliquer autrement que la théologie des scolastiques ait pu s’attarder à débattre des questions
1745 omas d’Aquin et un Scot, le premier affirmant que la béatitude réside in visione, dans la contemplation de la Face de Dieu
1746 ffirmant que la béatitude réside in visione, dans la contemplation de la Face de Dieu, le second qu’elle réside in amore ?
1747 itude réside in visione, dans la contemplation de la Face de Dieu, le second qu’elle réside in amore ? N’était-ce pas se t
1748 n amore ? N’était-ce pas se tromper à la fois sur la nature de l’amour et sur celle de la vision ? Voir Dieu, c’est se tra
1749 tait-ce pas se tromper à la fois sur la nature de l’ amour et sur celle de la vision ? Voir Dieu, c’est se transformer au s
1750 la fois sur la nature de l’amour et sur celle de la vision ? Voir Dieu, c’est se transformer au sens le plus violent et l
1751 vision ? Voir Dieu, c’est se transformer au sens le plus violent et le plus impossible d’ailleurs ; voir Dieu c’est aller
1752 , c’est se transformer au sens le plus violent et le plus impossible d’ailleurs ; voir Dieu c’est aller à lui. Nous ne voy
1753 lors, c’est aussi être aimé, et c’est se rendre à la transformation de la vision : c’est donc aimer. Et nulle vision ne se
1754 e aimé, et c’est se rendre à la transformation de la vision : c’est donc aimer. Et nulle vision ne serait « admirable » si
1755 ’était en même temps transformation, mouvement de l’ amour. Augustin qui, plus que tout autre, a parlé de la « beauté » de
1756 ur. Augustin qui, plus que tout autre, a parlé de la « beauté » de Dieu, savait que vision et amour sont un seul acte et u
1757 urs nouvelle, je vous ai trop tard aimée… »29 L’ imagination de la forme J’ai cité des docteurs, des apôtres et des
1758 vous ai trop tard aimée… »29 L’imagination de la forme J’ai cité des docteurs, des apôtres et des poètes, des savan
1759 ien ce qu’on peut m’opposer : « Nous marchons par la foi, non par la vue », nous dit saint Paul. La foi serait-elle donc n
1760 t m’opposer : « Nous marchons par la foi, non par la vue », nous dit saint Paul. La foi serait-elle donc négation de la vi
1761 ar la foi, non par la vue », nous dit saint Paul. La foi serait-elle donc négation de la vision ? Ou la vie éternelle, nég
1762 t saint Paul. La foi serait-elle donc négation de la vision ? Ou la vie éternelle, négation de l’incarnation ? Nullement,
1763 a foi serait-elle donc négation de la vision ? Ou la vie éternelle, négation de l’incarnation ? Nullement, mais accompliss
1764 n de la vision ? Ou la vie éternelle, négation de l’ incarnation ? Nullement, mais accomplissement, et splendeur de ce qui
1765 connaîtrai comme j’ai été connu ». Cet alors est la plénitude d’un aujourd’hui que nous ne connaissons que par ses limite
1766 r ses limites et ses formes. Ainsi donc, dépasser la vision, ce ne peut être que la définir dans l’absolu, à la frontière
1767 nsi donc, dépasser la vision, ce ne peut être que la définir dans l’absolu, à la frontière de la mort et de la vie ; et la
1768 er la vision, ce ne peut être que la définir dans l’ absolu, à la frontière de la mort et de la vie ; et la nier, mais au n
1769 , ce ne peut être que la définir dans l’absolu, à la frontière de la mort et de la vie ; et la nier, mais au nom de la foi
1770 e que la définir dans l’absolu, à la frontière de la mort et de la vie ; et la nier, mais au nom de la foi, c’est du même
1771 ir dans l’absolu, à la frontière de la mort et de la vie ; et la nier, mais au nom de la foi, c’est du même coup la connaî
1772 solu, à la frontière de la mort et de la vie ; et la nier, mais au nom de la foi, c’est du même coup la connaître dans sa
1773 la mort et de la vie ; et la nier, mais au nom de la foi, c’est du même coup la connaître dans sa signification actuelle.
1774 a nier, mais au nom de la foi, c’est du même coup la connaître dans sa signification actuelle. « Ce que nous sommes n’a pa
1775 vocation n’est jamais totalement incarnée. Entre la forme pure de notre vocation et la forme visible de notre visage, il
1776 ncarnée. Entre la forme pure de notre vocation et la forme visible de notre visage, il y a le péché, et les abîmes du temp
1777 ation et la forme visible de notre visage, il y a le péché, et les abîmes du temps. Dans le monde de la mesure idéale, qui
1778 orme visible de notre visage, il y a le péché, et les abîmes du temps. Dans le monde de la mesure idéale, qui est le monde
1779 ge, il y a le péché, et les abîmes du temps. Dans le monde de la mesure idéale, qui est le monde païen, le monde antique,
1780 e péché, et les abîmes du temps. Dans le monde de la mesure idéale, qui est le monde païen, le monde antique, le monde des
1781 temps. Dans le monde de la mesure idéale, qui est le monde païen, le monde antique, le monde des philosophes, la forme pur
1782 onde de la mesure idéale, qui est le monde païen, le monde antique, le monde des philosophes, la forme pure est celle de l
1783 idéale, qui est le monde païen, le monde antique, le monde des philosophes, la forme pure est celle de l’idée platonicienn
1784 aïen, le monde antique, le monde des philosophes, la forme pure est celle de l’idée platonicienne. Mais dans le monde de l
1785 monde des philosophes, la forme pure est celle de l’ idée platonicienne. Mais dans le monde de l’incarnation — le monde chr
1786 pure est celle de l’idée platonicienne. Mais dans le monde de l’incarnation — le monde chrétien —, la forme pure est la pa
1787 le de l’idée platonicienne. Mais dans le monde de l’ incarnation — le monde chrétien —, la forme pure est la parole que cha
1788 tonicienne. Mais dans le monde de l’incarnation — le monde chrétien —, la forme pure est la parole que chacun de nous a re
1789 le monde de l’incarnation — le monde chrétien —, la forme pure est la parole que chacun de nous a reçue, en son lieu, en
1790 arnation — le monde chrétien —, la forme pure est la parole que chacun de nous a reçue, en son lieu, en son temps unique.
1791 n, forme informante de notre être et que voient «  les yeux de la foi », il semble que notre visage n’en soit qu’une mauvais
1792 ormante de notre être et que voient « les yeux de la foi », il semble que notre visage n’en soit qu’une mauvaise épreuve,
1793 s ces marques où se lit notre histoire… Cependant le regard qui se risque à déchiffrer le fascinant spectacle de cette œuv
1794 e… Cependant le regard qui se risque à déchiffrer le fascinant spectacle de cette œuvre mordue par le temps et modelée par
1795 le fascinant spectacle de cette œuvre mordue par le temps et modelée par la lumière, ce n’est pas le regard troublé qui e
1796 de cette œuvre mordue par le temps et modelée par la lumière, ce n’est pas le regard troublé qui erre sur les miroirs de l
1797 le temps et modelée par la lumière, ce n’est pas le regard troublé qui erre sur les miroirs de la ville, à la recherche d
1798 ière, ce n’est pas le regard troublé qui erre sur les miroirs de la ville, à la recherche d’une illusion de soi-même. Il fa
1799 pas le regard troublé qui erre sur les miroirs de la ville, à la recherche d’une illusion de soi-même. Il faut une force q
1800 d troublé qui erre sur les miroirs de la ville, à la recherche d’une illusion de soi-même. Il faut une force qui le braque
1801 d’une illusion de soi-même. Il faut une force qui le braque, une école sévère et un maître. Car celui seul qui peut le plu
1802 cole sévère et un maître. Car celui seul qui peut le plus, peut aussi nous apprendre le moins. Où trouver cette force et c
1803 seul qui peut le plus, peut aussi nous apprendre le moins. Où trouver cette force et ce maître, comment voir ce modèle id
1804 déal qui saurait nous rendre capables d’affronter la réalité — pour nous avoir révélé le salut ? Où trouver la réponse qui
1805 s d’affronter la réalité — pour nous avoir révélé le salut ? Où trouver la réponse qui nous permettrait seule de poser sér
1806 té — pour nous avoir révélé le salut ? Où trouver la réponse qui nous permettrait seule de poser sérieusement nos question
1807  Si nous espérons ce que nous ne voyons pas, nous l’ attendons avec persévérance », dit encore Paul. Cette attente persévér
1808 nte persévérante, cette action d’espérance, voilà le sens qu’il faut donner à l’imagination qui crée. Si l’imagination n’e
1809 on d’espérance, voilà le sens qu’il faut donner à l’ imagination qui crée. Si l’imagination n’est pas ce fantôme des psycho
1810 ns qu’il faut donner à l’imagination qui crée. Si l’ imagination n’est pas ce fantôme des psychologues, une simple définiti
1811 des psychologues, une simple définition dont tous les termes sont problématiques ; si elle n’est pas non plus ce rêve de l’
1812 ématiques ; si elle n’est pas non plus ce rêve de l’ indiscret, ou cette revanche sur le réel qu’elle figure aux yeux du ro
1813 lus ce rêve de l’indiscret, ou cette revanche sur le réel qu’elle figure aux yeux du romantique ; si elle est au contraire
1814 ion d’espérance, un prolongement, une marche vers la plénitude. Deviner la forme de notre vocation, c’est aller au-delà de
1815 olongement, une marche vers la plénitude. Deviner la forme de notre vocation, c’est aller au-delà des « apparences actuell
1816 r au-delà des « apparences actuelles », mais dans les lignes de la création. L’imagination de la forme saisit d’abord la lo
1817 « apparences actuelles », mais dans les lignes de la création. L’imagination de la forme saisit d’abord la loi de formatio
1818 actuelles », mais dans les lignes de la création. L’ imagination de la forme saisit d’abord la loi de formation ; et c’est
1819 dans les lignes de la création. L’imagination de la forme saisit d’abord la loi de formation ; et c’est alors, mais alors
1820 réation. L’imagination de la forme saisit d’abord la loi de formation ; et c’est alors, mais alors seulement, qu’elle peut
1821 ement, qu’elle peut poursuivre sans s’égarer dans la nuit. La loi de formation : le mode singulier de la personnification
1822 ’elle peut poursuivre sans s’égarer dans la nuit. La loi de formation : le mode singulier de la personnification de la par
1823 sans s’égarer dans la nuit. La loi de formation : le mode singulier de la personnification de la parole, la finalité de l’
1824 nuit. La loi de formation : le mode singulier de la personnification de la parole, la finalité de l’être vivant, qui se r
1825 ion : le mode singulier de la personnification de la parole, la finalité de l’être vivant, qui se révèle au regard de l’am
1826 de singulier de la personnification de la parole, la finalité de l’être vivant, qui se révèle au regard de l’amour. Qu’est
1827 la personnification de la parole, la finalité de l’ être vivant, qui se révèle au regard de l’amour. Qu’est-ce que l’homme
1828 lité de l’être vivant, qui se révèle au regard de l’ amour. Qu’est-ce que l’homme de l’esprit, sinon celui qui voit l’espri
1829 qui se révèle au regard de l’amour. Qu’est-ce que l’ homme de l’esprit, sinon celui qui voit l’esprit dans son action, et l
1830 le au regard de l’amour. Qu’est-ce que l’homme de l’ esprit, sinon celui qui voit l’esprit dans son action, et le prend sur
1831 -ce que l’homme de l’esprit, sinon celui qui voit l’ esprit dans son action, et le prend sur le fait de la métamorphose ? E
1832 sinon celui qui voit l’esprit dans son action, et le prend sur le fait de la métamorphose ? Et si l’on sait que la vision
1833 ui voit l’esprit dans son action, et le prend sur le fait de la métamorphose ? Et si l’on sait que la vision est acte, on
1834 sprit dans son action, et le prend sur le fait de la métamorphose ? Et si l’on sait que la vision est acte, on saura maint
1835 t le prend sur le fait de la métamorphose ? Et si l’ on sait que la vision est acte, on saura maintenant quel est celui qui
1836 le fait de la métamorphose ? Et si l’on sait que la vision est acte, on saura maintenant quel est celui qui peut aider30.
1837 saura maintenant quel est celui qui peut aider30. L’ imagination de la forme est sympathie avec la création. Mais nous teno
1838 quel est celui qui peut aider30. L’imagination de la forme est sympathie avec la création. Mais nous tenons ici la clef du
1839 r30. L’imagination de la forme est sympathie avec la création. Mais nous tenons ici la clef du monde de l’incarnation, le
1840 sympathie avec la création. Mais nous tenons ici la clef du monde de l’incarnation, le secret de l’image physionomique de
1841 réation. Mais nous tenons ici la clef du monde de l’ incarnation, le secret de l’image physionomique de l’univers. Imaginer
1842 ous tenons ici la clef du monde de l’incarnation, le secret de l’image physionomique de l’univers. Imaginer, c’est se plac
1843 i la clef du monde de l’incarnation, le secret de l’ image physionomique de l’univers. Imaginer, c’est se placer dans la pe
1844 ncarnation, le secret de l’image physionomique de l’ univers. Imaginer, c’est se placer dans la perspective même de toute g
1845 ique de l’univers. Imaginer, c’est se placer dans la perspective même de toute genèse spirituelle, dans l’axe de la person
1846 erspective même de toute genèse spirituelle, dans l’ axe de la personne en exercice, dans le drame de la forme, — et y part
1847 e même de toute genèse spirituelle, dans l’axe de la personne en exercice, dans le drame de la forme, — et y participer. N
1848 elle, dans l’axe de la personne en exercice, dans le drame de la forme, — et y participer. Nous le tenons, ce lien vivant
1849 ’axe de la personne en exercice, dans le drame de la forme, — et y participer. Nous le tenons, ce lien vivant qui unit le
1850 ans le drame de la forme, — et y participer. Nous le tenons, ce lien vivant qui unit le créant au créé, et nous sommes enf
1851 rticiper. Nous le tenons, ce lien vivant qui unit le créant au créé, et nous sommes enfin parvenus à l’origine de l’œuvre
1852 e créant au créé, et nous sommes enfin parvenus à l’ origine de l’œuvre de l’esprit, au lieu très saint de notre humanité.
1853 réé, et nous sommes enfin parvenus à l’origine de l’ œuvre de l’esprit, au lieu très saint de notre humanité. Ici tout est
1854 s sommes enfin parvenus à l’origine de l’œuvre de l’ esprit, au lieu très saint de notre humanité. Ici tout est réel, tout
1855 tout est action et résistance, tout est drame. Et les correspondances sont embrassées d’un seul regard. Les formes naissent
1856 correspondances sont embrassées d’un seul regard. Les formes naissent, tableaux, poèmes, symphonies, danses, jardins, templ
1857 nses, jardins, temples, statues, — visages ! Dans l’ enfance de la lumière. L’image physionomique de l’Univers Quelle
1858 , temples, statues, — visages ! Dans l’enfance de la lumière. L’image physionomique de l’Univers Quelle que soit la
1859 ues, — visages ! Dans l’enfance de la lumière. L’ image physionomique de l’Univers Quelle que soit la vénération qu’o
1860 nfance de la lumière. L’image physionomique de l’ Univers Quelle que soit la vénération qu’on éprouve en présence de
1861 age physionomique de l’Univers Quelle que soit la vénération qu’on éprouve en présence de cette forme de toutes les for
1862 u’on éprouve en présence de cette forme de toutes les formes que nous offre la face de l’homme, il faut entendre qu’elle re
1863 e cette forme de toutes les formes que nous offre la face de l’homme, il faut entendre qu’elle reste symbolique d’une cert
1864 me de toutes les formes que nous offre la face de l’ homme, il faut entendre qu’elle reste symbolique d’une certaine image
1865 e image du monde, dont elle ne saurait constituer le centre ni le fondement causal, mais au sein duquel elle demeure cepen
1866 nde, dont elle ne saurait constituer le centre ni le fondement causal, mais au sein duquel elle demeure cependant le cas p
1867 ausal, mais au sein duquel elle demeure cependant le cas privilégié par excellence. Au cours des pages qui précèdent, je m
1868 écèdent, je me suis attaché à définir, plutôt que les principes particuliers d’une étude physiognomonique, la vision que to
1869 ncipes particuliers d’une étude physiognomonique, la vision que toute étude de cet ordre suppose et développe. Je voudrais
1870 hysiognomonique, la vision que toute étude de cet ordre suppose et développe. Je voudrais maintenant entraîner le lecteur dan
1871 se et développe. Je voudrais maintenant entraîner le lecteur dans une brève incursion à travers ces domaines que l’on pour
1872 ns une brève incursion à travers ces domaines que l’ on pourrait nommer ceux du mystère manifeste. Et d’abord, comme au seu
1873 au seuil d’une expédition militaire, j’indiquerai l’ ordre de la marche. Premier principe : Tout ce qui est réel est moteur
1874 seuil d’une expédition militaire, j’indiquerai l’ ordre de la marche. Premier principe : Tout ce qui est réel est moteur, et
1875 une expédition militaire, j’indiquerai l’ordre de la marche. Premier principe : Tout ce qui est réel est moteur, et donc i
1876 fie plus modestement, pour nous tous, hommes dont le péché rend le regard trouble et menteur, qu’il nous faut attacher nos
1877 tement, pour nous tous, hommes dont le péché rend le regard trouble et menteur, qu’il nous faut attacher nos yeux non plus
1878 r, qu’il nous faut attacher nos yeux non plus sur les idées en tant que telles, mais bien sur les idées en tant qu’agies, —
1879 s sur les idées en tant que telles, mais bien sur les idées en tant qu’agies, — sur les formes. Second principe : Une forme
1880 , mais bien sur les idées en tant qu’agies, — sur les formes. Second principe : Une forme ne peut pas être « expliquée » pa
1881 pe : Une forme ne peut pas être « expliquée » par le recours à ces abstractions usuelles, à ces catégories morales ou soci
1882 boliquement et concrètement, par d’autres formes. Le principe dialectique qui sert de guide dans le monde physionomique es
1883 s. Le principe dialectique qui sert de guide dans le monde physionomique est celui des correspondances, et non pas celui d
1884 ndépendamment des effets. Nous sommes ici dans un ordre dramatique31 et non conceptuel. Nous sommes ici dans l’ordre humain,
1885 matique31 et non conceptuel. Nous sommes ici dans l’ ordre humain, dans la totalité, et non dans l’ordre scientifique, qui
1886 tique31 et non conceptuel. Nous sommes ici dans l’ ordre humain, dans la totalité, et non dans l’ordre scientifique, qui est c
1887 eptuel. Nous sommes ici dans l’ordre humain, dans la totalité, et non dans l’ordre scientifique, qui est celui du démontag
1888 ans l’ordre humain, dans la totalité, et non dans l’ ordre scientifique, qui est celui du démontage mécanique, de l’isolati
1889 s l’ordre humain, dans la totalité, et non dans l’ ordre scientifique, qui est celui du démontage mécanique, de l’isolation de
1890 tifique, qui est celui du démontage mécanique, de l’ isolation des parties. Interpréter les formes par les formes, n’est-ce
1891 écanique, de l’isolation des parties. Interpréter les formes par les formes, n’est-ce pas ouvrir les portes à une nouvelle
1892 isolation des parties. Interpréter les formes par les formes, n’est-ce pas ouvrir les portes à une nouvelle mythologie, dan
1893 er les formes par les formes, n’est-ce pas ouvrir les portes à une nouvelle mythologie, dans le sens d’un Schelling et déjà
1894 ouvrir les portes à une nouvelle mythologie, dans le sens d’un Schelling et déjà d’un Herder ? Certes nous sommes ici très
1895 d’un Herder ? Certes nous sommes ici très près de l’ Organismusgedanke qui est la clef de tout le romantisme allemand de ce
1896 mmes ici très près de l’Organismusgedanke qui est la clef de tout le romantisme allemand de cette grandiose conception d’u
1897 ès de l’Organismusgedanke qui est la clef de tout le romantisme allemand de cette grandiose conception d’un univers où tou
1898 univers où tout est correspondance organique, où la réalité naît de l’union des contradictions naturelles, où l’homme est
1899 t correspondance organique, où la réalité naît de l’ union des contradictions naturelles, où l’homme est microcosme de la C
1900 naît de l’union des contradictions naturelles, où l’ homme est microcosme de la Création. Paracelse, Bruno, Nicolas de Cuse
1901 dictions naturelles, où l’homme est microcosme de la Création. Paracelse, Bruno, Nicolas de Cuse dominent de loin ce grand
1902 as de Cuse dominent de loin ce grand mouvement de la pensée européenne, qui connut sa splendeur féconde aux temps du roman
1903 a splendeur féconde aux temps du romantisme et de la vie de Goethe, qui devait aboutir, en passant par Wagner, à la théori
1904 the, qui devait aboutir, en passant par Wagner, à la théorie des correspondances chez Baudelaire et chez Rimbaud, pour se
1905 z Baudelaire et chez Rimbaud, pour se perdre dans l’ esthétisme décadent des symbolistes. Je suis bien loin de croire que c
1906 croire que cette pensée ait épuisé sa vérité. Je la vois même promise à une prochaine renaissance. Mais il importe d’en m
1907 ochaine renaissance. Mais il importe d’en marquer le danger, disons plus : le péché, qui l’a stérilisée avant qu’elle eût
1908 il importe d’en marquer le danger, disons plus : le péché, qui l’a stérilisée avant qu’elle eût développé tous les effets
1909 en marquer le danger, disons plus : le péché, qui l’ a stérilisée avant qu’elle eût développé tous les effets que les acqui
1910 i l’a stérilisée avant qu’elle eût développé tous les effets que les acquisitions modernes nous autoriseraient plus que jam
1911 e avant qu’elle eût développé tous les effets que les acquisitions modernes nous autoriseraient plus que jamais à en attend
1912 us que jamais à en attendre. Erreur théologique à l’ origine : Schelling pour appuyer son intuition concrète de la totalité
1913 Schelling pour appuyer son intuition concrète de la totalité du monde créé remonta, par Shaftesbury, jusqu’à Plotin et Pl
1914 e jusqu’au monde des Idées. C’était perdre de vue la réalité spécifique du monde de l’Incarnation, où la philosophie de l’
1915 t perdre de vue la réalité spécifique du monde de l’ Incarnation, où la philosophie de l’organique peut trouver ses mesures
1916 réalité spécifique du monde de l’Incarnation, où la philosophie de l’organique peut trouver ses mesures humaines et sa ju
1917 e du monde de l’Incarnation, où la philosophie de l’ organique peut trouver ses mesures humaines et sa justification spirit
1918 s et sa justification spirituelle. C’était placer le critère de l’esprit dans le « sentiment religieux » et non dans l’act
1919 ication spirituelle. C’était placer le critère de l’ esprit dans le « sentiment religieux » et non dans l’actualité de la P
1920 uelle. C’était placer le critère de l’esprit dans le « sentiment religieux » et non dans l’actualité de la Parole. C’était
1921 sprit dans le « sentiment religieux » et non dans l’ actualité de la Parole. C’était sortir du drame, pour se perdre dans u
1922  sentiment religieux » et non dans l’actualité de la Parole. C’était sortir du drame, pour se perdre dans une fièvre nosta
1923 e dans une fièvre nostalgique. Schleiermacher est l’ expression géniale de cette hérésie romantique, qui ne tendait à rien
1924 e romantique, qui ne tendait à rien de moins qu’à la glorification progressive d’une nature dont s’évanouissait la conditi
1925 tion progressive d’une nature dont s’évanouissait la condition essentiellement dramatique. Mais je ne puis m’étendre davan
1926 endre davantage sur cet aspect du romantisme, qui le déborde singulièrement, par ailleurs. Je me bornerai donc à renvoyer
1927 t, par ailleurs. Je me bornerai donc à renvoyer à la critique décisive de la doctrine de l’analogia entis que Karl Barth p
1928 ornerai donc à renvoyer à la critique décisive de la doctrine de l’analogia entis que Karl Barth poursuit à travers toute
1929 renvoyer à la critique décisive de la doctrine de l’ analogia entis que Karl Barth poursuit à travers toute son œuvre. Ce q
1930 uit à travers toute son œuvre. Ce qui subsiste de l’ Organismusgedanke, une fois cette conception débarrassée des équivoque
1931 s métaphysiques, c’est un irrationalisme concret. L’ analyse de l’homme intérieur ou social, telle que l’ont inlassablement
1932 es, c’est un irrationalisme concret. L’analyse de l’ homme intérieur ou social, telle que l’ont inlassablement reprise tous
1933 analyse de l’homme intérieur ou social, telle que l’ ont inlassablement reprise tous les moralistes français, décompose l’h
1934 cial, telle que l’ont inlassablement reprise tous les moralistes français, décompose l’homme en qualités, en caractères ou
1935 t reprise tous les moralistes français, décompose l’ homme en qualités, en caractères ou en types, — bref, en énoncés ratio
1936 en énoncés rationnels. Rien alors ne peut égaler la pénétration de son regard, si ce n’est son impuissance à saisir la pe
1937 son regard, si ce n’est son impuissance à saisir la personne dans sa totalité concrète et créatrice, — informulable. Le m
1938 a totalité concrète et créatrice, — informulable. Le moraliste classique détaille admirablement les motifs, mais ce faisan
1939 le. Le moraliste classique détaille admirablement les motifs, mais ce faisant, il détend les ressorts de l’imprévisible évé
1940 irablement les motifs, mais ce faisant, il détend les ressorts de l’imprévisible événement — tensions instituées entre des
1941 otifs, mais ce faisant, il détend les ressorts de l’ imprévisible événement — tensions instituées entre des motifs tout con
1942 instituées entre des motifs tout contraires, dont la coïncidence définit la personne. Tensions qui d’autre part, bâtissent
1943 tifs tout contraires, dont la coïncidence définit la personne. Tensions qui d’autre part, bâtissent et soutiennent l’édifi
1944 nsions qui d’autre part, bâtissent et soutiennent l’ édifice du visage de l’homme. Kassner remarque qu’à la lecture des gra
1945 , bâtissent et soutiennent l’édifice du visage de l’ homme. Kassner remarque qu’à la lecture des grands moralistes français
1946 ifice du visage de l’homme. Kassner remarque qu’à la lecture des grands moralistes français, de Montaigne à Pascal, à La R
1947 nds moralistes français, de Montaigne à Pascal, à La Rochefoucauld, à Chamfort, on ne rencontre pas une phrase qui se rapp
1948 on ne rencontre pas une phrase qui se rapporte à l’ expression ou au visage. Même La Bruyère, physionomiste par tempérame
1949 ui se rapporte à l’expression ou au visage. Même La Bruyère, physionomiste par tempérament, ne voit partout que le costum
1950 hysionomiste par tempérament, ne voit partout que le costume, la grimace, ce qu’on nomme « l’extérieur » de l’homme, mais
1951 par tempérament, ne voit partout que le costume, la grimace, ce qu’on nomme « l’extérieur » de l’homme, mais non pas son
1952 tout que le costume, la grimace, ce qu’on nomme «  l’ extérieur » de l’homme, mais non pas son visage. Pour lui comme pour t
1953 me, la grimace, ce qu’on nomme « l’extérieur » de l’ homme, mais non pas son visage. Pour lui comme pour tous les autres (à
1954 mais non pas son visage. Pour lui comme pour tous les autres (à l’exception de Pascal), l’homme est entièrement ramené à la
1955 on visage. Pour lui comme pour tous les autres (à l’ exception de Pascal), l’homme est entièrement ramené à la parole, à l’
1956 e pour tous les autres (à l’exception de Pascal), l’ homme est entièrement ramené à la parole, à l’anecdote. Quant à nous,
1957 tion de Pascal), l’homme est entièrement ramené à la parole, à l’anecdote. Quant à nous, il nous faut choisir : ou l’anecd
1958 l), l’homme est entièrement ramené à la parole, à l’ anecdote. Quant à nous, il nous faut choisir : ou l’anecdote, ou le vi
1959 anecdote. Quant à nous, il nous faut choisir : ou l’ anecdote, ou le visage. L’expérience montre constamment que les hommes
1960 à nous, il nous faut choisir : ou l’anecdote, ou le visage. L’expérience montre constamment que les hommes qui savent des
1961 nous faut choisir : ou l’anecdote, ou le visage. L’ expérience montre constamment que les hommes qui savent des anecdotes
1962 ou le visage. L’expérience montre constamment que les hommes qui savent des anecdotes et sont toujours prêts à en raconter,
1963 toujours prêts à en raconter, ne savent pas voir les visages32. Le moraliste voit des types, le physionomiste, des créatu
1964 à en raconter, ne savent pas voir les visages32. Le moraliste voit des types, le physionomiste, des créatures. Mais nous
1965 voir les visages32. Le moraliste voit des types, le physionomiste, des créatures. Mais nous vivons dans un monde sans mes
1966 sures, sans barrières sociales, sans costumes, où les types ne sont plus des repères. Notre mesure est donc devenue personn
1967 venue personnelle, et c’est pourquoi il nous faut la chercher dans la vocation créatrice, non plus dans cette fonction soc
1968 , et c’est pourquoi il nous faut la chercher dans la vocation créatrice, non plus dans cette fonction sociale impersonnell
1969 tte fonction sociale impersonnelle que représente la raison. Faut-il conclure que notre esprit qu’on dit « latin » est inc
1970 qu’on dit « latin » est incapable de s’assimiler les secrets d’une ontologie de la forme ? Ce serait oublier Léonard et so
1971 ble de s’assimiler les secrets d’une ontologie de la forme ? Ce serait oublier Léonard et son génie physionomiste. Il gar
1972 écrit Paul Valéry dans sa fameuse Introduction à la méthode du Vinci — la plus vaste collection de formes, un trésor touj
1973 s sa fameuse Introduction à la méthode du Vinci — la plus vaste collection de formes, un trésor toujours imminent et qui g
1974 un trésor toujours imminent et qui grandit selon l’ extension de son domaine… Il est le maître des visages, des anatomies,
1975 grandit selon l’extension de son domaine… Il est le maître des visages, des anatomies, des machines. Il sait de quoi se f
1976 nes. Il sait de quoi se fait un sourire ; il peut le mettre sur la face d’une maison, aux plis d’un jardin… Et encore :
1977 e quoi se fait un sourire ; il peut le mettre sur la face d’une maison, aux plis d’un jardin… Et encore : Je sentais qu
1978 ur du dessin, des images, du calcul, avait trouvé l’ attitude centrale à partir de laquelle les entreprises de la connaissa
1979 t trouvé l’attitude centrale à partir de laquelle les entreprises de la connaissance et les opérations de l’art sont égalem
1980 centrale à partir de laquelle les entreprises de la connaissance et les opérations de l’art sont également possibles ; le
1981 de laquelle les entreprises de la connaissance et les opérations de l’art sont également possibles ; les échanges heureux e
1982 treprises de la connaissance et les opérations de l’ art sont également possibles ; les échanges heureux entre l’analyse et
1983 es opérations de l’art sont également possibles ; les échanges heureux entre l’analyse et les actes, singulièrement probabl
1984 également possibles ; les échanges heureux entre l’ analyse et les actes, singulièrement probables : pensée merveilleuseme
1985 ssibles ; les échanges heureux entre l’analyse et les actes, singulièrement probables : pensée merveilleusement excitant.
1986 nt probables : pensée merveilleusement excitant. Les quelques mots que je souligne dans le texte de Paul Valéry ne sont-il
1987 excitant. Les quelques mots que je souligne dans le texte de Paul Valéry ne sont-ils pas l’éblouissante formule d’une ima
1988 igne dans le texte de Paul Valéry ne sont-ils pas l’ éblouissante formule d’une image physionomique de l’univers ? On pourr
1989 éblouissante formule d’une image physionomique de l’ univers ? On pourrait m’objecter que le goût de la forme, apanage évid
1990 nomique de l’univers ? On pourrait m’objecter que le goût de la forme, apanage évident du « latin », suppose des géométrie
1991 l’univers ? On pourrait m’objecter que le goût de la forme, apanage évident du « latin », suppose des géométries plutôt qu
1992 t du « latin », suppose des géométries plutôt que l’ imagination, et par là retombe au pouvoir de la raison et de Descartes
1993 ue l’imagination, et par là retombe au pouvoir de la raison et de Descartes. Mais passons de l’autre côté : chez les Allem
1994 de Descartes. Mais passons de l’autre côté : chez les Allemands les moins suspects de sacrifier à la logique cartésienne, q
1995 Mais passons de l’autre côté : chez les Allemands les moins suspects de sacrifier à la logique cartésienne, quels sont les
1996 z les Allemands les moins suspects de sacrifier à la logique cartésienne, quels sont les plus illustres physionomistes des
1997 de sacrifier à la logique cartésienne, quels sont les plus illustres physionomistes des idées ? Goethe et Nietzsche, ces de
1998 lointains et quelque peu méfiants admirateurs de la forme et de la clarté française. (Que de dissociations à opérer dans
1999 uelque peu méfiants admirateurs de la forme et de la clarté française. (Que de dissociations à opérer dans nos préjugés cu
2000 hée). Vit-on jamais pareille faculté d’incorporer les affections de l’âme ? Pas trace de « psychologie » dans cette œuvre q
2001 s pareille faculté d’incorporer les affections de l’ âme ? Pas trace de « psychologie » dans cette œuvre qui cependant para
2002 i cependant paraissait ne prêter à rien d’autre : Les Affinités électives. Tout y est formes, actions, symboles ; et tout e
2003 tout est vision créatrice. Goethe est un œil. Et le chant de Lyncée sur sa tour — c’est le chant du bonheur de la vision 
2004 un œil. Et le chant de Lyncée sur sa tour — c’est le chant du bonheur de la vision : Zum sehen geboren Zum schauen best
2005 Lyncée sur sa tour — c’est le chant du bonheur de la vision : Zum sehen geboren Zum schauen bestellt… ...............
2006 och so schön ! « Ô mes yeux bienheureux ! » Mais les pauvres yeux douloureux de Nietzsche, non moins que ceux de Goethe, s
2007 ue ceux de Goethe, surent voir en toutes choses «  le charme éternel » qui les crée. Ouvrez donc au hasard tel recueil d’ap
2008 t voir en toutes choses « le charme éternel » qui les crée. Ouvrez donc au hasard tel recueil d’aphorismes, le Gai savoir,
2009 . Ouvrez donc au hasard tel recueil d’aphorismes, le Gai savoir, Aurore : c’est une chasse royale pour l’amateur de corres
2010 Gai savoir, Aurore : c’est une chasse royale pour l’ amateur de correspondances et de métaphores plastiques. Ceci dans Auro
2011 Si nous voulions tenter une architecture d’après le mode de notre âme (nous sommes trop lâches pour cela) : — le labyrint
2012 notre âme (nous sommes trop lâches pour cela) : — le labyrinthe devrait être notre prototype ! La musique qui nous est pro
2013  : — le labyrinthe devrait être notre prototype ! La musique qui nous est propre et qui nous exprime véritablement laisse
2014 ui nous exprime véritablement laisse déjà deviner le labyrinthe (car en musique les hommes se laissent aller parce qu’ils
2015 laisse déjà deviner le labyrinthe (car en musique les hommes se laissent aller parce qu’ils se figurent qu’il n’y a personn
2016 figurent qu’il n’y a personne qui soit capable de les voir, sous leur musique) (p. 198). Ou ceci dans le Gai Savoir : J’a
2017 voir, sous leur musique) (p. 198). Ou ceci dans le Gai Savoir : J’ai regardé durant un bon moment cette ville, ses mais
2018 maisons de campagne et ses jardins d’agrément et le large cercle de ses collines et de ses pentes habitées ; enfin je fin
2019 érations passées — cette contrée est couverte par les images d’hommes intrépides et souverains… J’ai toujours devant les ye
2020 es intrépides et souverains… J’ai toujours devant les yeux le constructeur, je vois comme son regard se repose sur tout ce
2021 ides et souverains… J’ai toujours devant les yeux le constructeur, je vois comme son regard se repose sur tout ce qui, prè
2022 t loin, est construit autour de lui, et aussi sur la ville, la mer et la ligne de ta montagne, et comme sur tout cela, par
2023 t construit autour de lui, et aussi sur la ville, la mer et la ligne de ta montagne, et comme sur tout cela, par son regar
2024 t autour de lui, et aussi sur la ville, la mer et la ligne de ta montagne, et comme sur tout cela, par son regard, il exer
2025 egard, il exerce sa puissance et sa conquête… Et le Zarathoustra ! Une œuvre plus concrète a-t-elle donc vu le jour depui
2026 oustra ! Une œuvre plus concrète a-t-elle donc vu le jour depuis les temps du Livre de Job, de ce profond traité théologiq
2027 vre plus concrète a-t-elle donc vu le jour depuis les temps du Livre de Job, de ce profond traité théologique qui ne fait p
2028 bstrait, et qui ne connaît d’autres arguments que les parties du corps humain, les plantes, les aigles, un tesson, des ulcè
2029 autres arguments que les parties du corps humain, les plantes, les aigles, un tesson, des ulcères, des rochers, deux effara
2030 nts que les parties du corps humain, les plantes, les aigles, un tesson, des ulcères, des rochers, deux effarantes descript
2031 , deux effarantes descriptions du crocodile et de l’ hippopotame, le monstre Léviathan, la Grande Ourse avec ses petits, — 
2032 es descriptions du crocodile et de l’hippopotame, le monstre Léviathan, la Grande Ourse avec ses petits, — la Parole sous
2033 codile et de l’hippopotame, le monstre Léviathan, la Grande Ourse avec ses petits, — la Parole sous forme de tonnerre !
2034 tre Léviathan, la Grande Ourse avec ses petits, —  la Parole sous forme de tonnerre ! 23. J’emploie ce terme, de préfére
2035 tion du monde, ou plutôt une image du monde, dont l’ étude du visage n’est qu’un particulier, à vrai dire privilégié. 24.
2036 t qu’un particulier, à vrai dire privilégié. 24. La réaction antipsychologique qui se dessine un peu partout ne saurait f
2037 t faire fi des résultats d’observation acquis par les travaux de la psychologie de laboratoire. Mais presque toutes les int
2038 résultats d’observation acquis par les travaux de la psychologie de laboratoire. Mais presque toutes les interprétations q
2039 a psychologie de laboratoire. Mais presque toutes les interprétations qui ont eu cours dans ce domaine, jusqu’à Freud y com
2040 du même vice de constitution : elles considèrent les faits psychiques indépendamment de la personne, comme des cas. Ainsi
2041 onsidèrent les faits psychiques indépendamment de la personne, comme des cas. Ainsi elles laissent perdre l’humain, elles
2042 sonne, comme des cas. Ainsi elles laissent perdre l’ humain, elles sortent du concret, — du drame. 25. M. Spaier, dans la
2043 tent du concret, — du drame. 25. M. Spaier, dans la Pensée concrète (Alcan). 26. Depuis l’impressionnisme, nous savons q
2044 ier, dans la Pensée concrète (Alcan). 26. Depuis l’ impressionnisme, nous savons que la neige est bleue ; éducation du jug
2045 ). 26. Depuis l’impressionnisme, nous savons que la neige est bleue ; éducation du jugement visuel par les arts, etc. 27
2046 eige est bleue ; éducation du jugement visuel par les arts, etc. 27. Je songe à divers travaux de la biologie expérimental
2047 les arts, etc. 27. Je songe à divers travaux de la biologie expérimentale dont je me bornerai à citer l’exemple suivant 
2048 iologie expérimentale dont je me bornerai à citer l’ exemple suivant : l’Allemand Kemmerer a constaté que chez certains bat
2049 e dont je me bornerai à citer l’exemple suivant : l’ Allemand Kemmerer a constaté que chez certains batraciens aveugles, qu
2050 chez certains batraciens aveugles, qu’on expose à la lumière dans des conditions particulières, se développent lentement d
2051 ntement des yeux qui n’existaient auparavant qu’à l’ état de germes sous-cutanés. (Travaux publiés dans les Archiv für Entw
2052 tat de germes sous-cutanés. (Travaux publiés dans les Archiv für Entwicklungs-Mechanik, Leipzig). La fameuse formule : « la
2053 s les Archiv für Entwicklungs-Mechanik, Leipzig). La fameuse formule : « la fonction crée l’organe » se traduirait ici par
2054 klungs-Mechanik, Leipzig). La fameuse formule : «  la fonction crée l’organe » se traduirait ici par « la lumière crée l’œi
2055 Leipzig). La fameuse formule : « la fonction crée l’ organe » se traduirait ici par « la lumière crée l’œil ». Je donne cet
2056 fonction crée l’organe » se traduirait ici par «  la lumière crée l’œil ». Je donne cet exemple pour son pittoresque, sans
2057 ’organe » se traduirait ici par « la lumière crée l’ œil ». Je donne cet exemple pour son pittoresque, sans prétendre, natu
2058 enfer. (Mauvais sang). C’est Rimbaud qui souligne les derniers mots. 29. Soliloques de saint Augustin, chapitre XXXI. 30
2059 apitre XXXI. 30. « N’advient-il pas aussi, parmi les hommes, lorsque l’un d’eux regarde l’autre réellement, tel qu’il est
2060 ux regarde l’autre réellement, tel qu’il est dans le mouvement de sa forme en devenir, que d’une manière étrange et délica
2061 evenir, que d’une manière étrange et délicate, il l’ aide à parvenir à soi-même, en sorte que la force de l’imagination agi
2062 te, il l’aide à parvenir à soi-même, en sorte que la force de l’imagination agissant dans les voies de la nature, littéral
2063 e à parvenir à soi-même, en sorte que la force de l’ imagination agissant dans les voies de la nature, littéralement collab
2064 sorte que la force de l’imagination agissant dans les voies de la nature, littéralement collabore à engendrer l’image de l’
2065 force de l’imagination agissant dans les voies de la nature, littéralement collabore à engendrer l’image de l’homme ? » (T
2066 de la nature, littéralement collabore à engendrer l’ image de l’homme ? » (Th. Spoerri : Über Einbildung, p. 25.) 31. Il c
2067 e, littéralement collabore à engendrer l’image de l’ homme ? » (Th. Spoerri : Über Einbildung, p. 25.) 31. Il convient de
2068 de débarrasser ce mot de tout pathos romantique. Le drame, c’est proprement l’action, en tant que mouvement, évènement, r
2069 out pathos romantique. Le drame, c’est proprement l’ action, en tant que mouvement, évènement, risque, tension. Un tel dram
2070 g, p. 217). q. Rougemont Denis de, « Mystère de la vision (fragments d’un Traité de la vision physionomique du monde) »,
2071 « Mystère de la vision (fragments d’un Traité de la vision physionomique du monde) », Hermès, Bruxelles-Paris, mars 1935,
2072 1935, p. 42-54. r. La première note indique : «  Les pages qui suivent, détachées d’un ouvrage assez vaste, risquent de pa
2073 “hermétiques” au lecteur peu familiarisé avec cet ordre de spéculations. Certains mots employés ici dans un sens très particu
2074 ignaler que notre ouvrage contient une théorie de la forme (considérée comme surface de contact de forces contradictoires)
2075 tact de forces contradictoires) et une théorie de la personne, au sujet de laquelle on pourra trouver des éclaircissements
2076 ouver des éclaircissements dans ma “Définition de la Personne” parue dans Esprit , décembre 1934. »
14 1935, Articles divers (1932-1935). Les autres et nous : I — Esprit (avril 1935)
2077 Les autres et nous : I — Esprit (avril 1935)s On me demande souvent :
2078 il 1935)s On me demande souvent : « Quelle est la différence entre Esprit et L’Ordre nouveau  ? » Les noms mêmes des
2079 ifférence entre Esprit et L’Ordre nouveau  ? » Les noms mêmes des deux revues l’indiquent : différence entre un « esprit
2080 Ordre nouveau  ? » Les noms mêmes des deux revues l’ indiquent : différence entre un « esprit » et un « ordre », au double
2081 ndiquent : différence entre un « esprit » et un «  ordre  », au double sens d’équipe et de « mise en ordre ». Esprit rend au
2082  ordre », au double sens d’équipe et de « mise en ordre  ». Esprit rend au mouvement personnaliste le grand service de lui
2083 rdre ». Esprit rend au mouvement personnaliste le grand service de lui créer une atmosphère, un champ d’essais intellec
2084 me une sentimentalité, au meilleur sens du terme. La formule caractéristique d’ Esprit , c’est la « confrontation ». Confr
2085 rme. La formule caractéristique d’ Esprit , c’est la « confrontation ». Confrontation dirigée certes, avec une souplesse d
2086 rontation dirigée certes, avec une souplesse dont les avantages l’emportent, jusqu’ici, sur les inconvénients que l’on pouv
2087 gée certes, avec une souplesse dont les avantages l’ emportent, jusqu’ici, sur les inconvénients que l’on pouvait craindre.
2088 se dont les avantages l’emportent, jusqu’ici, sur les inconvénients que l’on pouvait craindre. Esprit est surtout une enq
2089 l’emportent, jusqu’ici, sur les inconvénients que l’ on pouvait craindre. Esprit est surtout une enquête. L’Ordre nouvea
2090 uction. Pas question de séparer ces deux temps de l’ action, et qu’on n’aille pas croire que L’ON n’a pas établi ses cons
2091 mps de l’action, et qu’on n’aille pas croire que L’ ON n’a pas établi ses constructions sur une enquête permanente, large
2092 à des constructions. Il n’en reste pas moins que les années d’avance qu’a prises L’ON lui permettent de passer, dès à pr
2093 te pas moins que les années d’avance qu’a prises L’ ON lui permettent de passer, dès à présent, à des tentatives de réali
2094 on dont Esprit n’a voulu donner, jusqu’ici, que les fondements moraux ou religieux, et certaines amorces juridiques. Autr
2095 ou plutôt autre aspect de cette même différence : l’ ON s’interdit, dans sa revue, toute espèce de polémique, de réponses à
2096 es des « actualités ». Non que cela nous paraisse le moins du monde nuisible au mouvement, mais nous croyons avoir, pour l
2097 sible au mouvement, mais nous croyons avoir, pour le moment, tout autre chose à faire. Dans les 32 pages de notre revue, n
2098 r, pour le moment, tout autre chose à faire. Dans les 32 pages de notre revue, nous ne pouvons pas commenter la Révolution,
2099 ges de notre revue, nous ne pouvons pas commenter la Révolution, nous nous bornons à la construire. Nous poussons notre po
2100 pas commenter la Révolution, nous nous bornons à la construire. Nous poussons notre pointe dans l’avenir. Il est bon, et
2101 à la construire. Nous poussons notre pointe dans l’ avenir. Il est bon, et sans aucun doute nécessaire, que d’autres s’occ
2102 ute nécessaire, que d’autres s’occupent d’élargir la brèche, d’y appeler du monde et, comme le dit souvent Mounier, « d’ép
2103 élargir la brèche, d’y appeler du monde et, comme le dit souvent Mounier, « d’épurer », d’enrichir si l’on veut, l’action
2104 dit souvent Mounier, « d’épurer », d’enrichir si l’ on veut, l’action en cours. Et c’est à quoi s’emploient les 180 pages
2105 t Mounier, « d’épurer », d’enrichir si l’on veut, l’ action en cours. Et c’est à quoi s’emploient les 180 pages mensuelles
2106 t, l’action en cours. Et c’est à quoi s’emploient les 180 pages mensuelles d’ Esprit . Rien dans tout cela qui empêche une
2107 ation, — au contraire, et je suis bien placé pour le dire — rien qui traduise autre chose qu’une raisonnable division du t
2108 tre chose qu’une raisonnable division du travail. Les craintes éveillées chez beaucoup de jeunes personnalistes quant à l’a
2109 es chez beaucoup de jeunes personnalistes quant à l’ avenir du mouvement par la séparation des deux revues me paraissent ex
2110 personnalistes quant à l’avenir du mouvement par la séparation des deux revues me paraissent exagérées. Ce qui pourrait ê
2111 e qui pourrait être plus grave au point de vue de la révolution, c’est la fluidité excessive du style des manifestes d’ Es
2112 lus grave au point de vue de la révolution, c’est la fluidité excessive du style des manifestes d’ Esprit . Crainte de l’i
2113 ve du style des manifestes d’ Esprit . Crainte de l’ index ou incertitudes doctrinales ? Certains accents humanitaristes, c
2114 nous inquiètent parfois, dans ces pages. Certes, le fascisme et le stalinisme se sont faits à coups de simplifications br
2115 t parfois, dans ces pages. Certes, le fascisme et le stalinisme se sont faits à coups de simplifications brutales et abstr
2116 s de simplifications brutales et abstraites, nous les avons cent fois dénoncées. (Voir notre Lettre à Hitler par exemple.)
2117 lleurs humainement sympathiques, qu’on construira l’ ordre personnaliste. Nous souhaitons le succès d’ Esprit  : non pas un
2118 eurs humainement sympathiques, qu’on construira l’ ordre personnaliste. Nous souhaitons le succès d’ Esprit  : non pas un succ
2119 construira l’ordre personnaliste. Nous souhaitons le succès d’ Esprit  : non pas un succès d’estime, auprès des esprits po
2120 ionnaire, et qui se confondra nécessairement avec l’ instauration de l’Ordre nouveau dans les faits. s. Rougemont Denis
2121 ement avec l’instauration de l’Ordre nouveau dans les faits. s. Rougemont Denis de, « Les autres et nous : 1 : Esprit  »
2122 uveau dans les faits. s. Rougemont Denis de, «  Les autres et nous : 1 : Esprit  », Bulletin de liaison des groupes Ordre
2123  : 1 : Esprit  », Bulletin de liaison des groupes Ordre nouveau, Paris, avril 1935, p. 3-4.
2124 Esprit  », Bulletin de liaison des groupes Ordre nouveau , Paris, avril 1935, p. 3-4.
15 1935, Articles divers (1932-1935). Lettre à la rédaction de Commune (mai 1935)
2125 Lettre à la rédaction de Commune (mai 1935)t u Monsieur, Votre petite note sur
2126 tite note sur mon livre illustre une fois de plus la mauvaise foi de Commune. Si vous aviez lu ce livre vous sauriez : 1° 
2127 livre vous sauriez : 1° que je combats violemment la politique de l’Église (chap. 7) ; 2° que je suis protestant. (Pour vo
2128 ez : 1° que je combats violemment la politique de l’ Église (chap. 7) ; 2° que je suis protestant. (Pour vos « curés ».) Vo
2129 romperez personne sur mon compte et ridiculiserez la cause que vous croyez défendre. D’accord avec les Izvestia et votre a
2130 la cause que vous croyez défendre. D’accord avec les Izvestia et votre ambassadeur de la rue de Grenelle, j’ai bien l’honn
2131 ’accord avec les Izvestia et votre ambassadeur de la rue de Grenelle, j’ai bien l’honneur de vous souhaiter deux ans de ca
2132 otre ambassadeur de la rue de Grenelle, j’ai bien l’ honneur de vous souhaiter deux ans de caserne. P.-S. « Nos camarades m
2133 e parlais à un congrès d’étudiants et voyais dans la salle des délégués marxistes et hitlériens qui étaient nos camarades
2134 s et hitlériens qui étaient nos camarades au sens le plus courant du terme. t. Rougemont Denis de, « Lettre à la rédact
2135 nt du terme. t. Rougemont Denis de, « Lettre à la rédaction », Commune, Paris, mai 1935, p. 1059. u. Publiée en répons
2136 bliée en réponse à une recension de Politique de la personne parue dans la livraison de mars 1935 de la même revue.
2137 ecension de Politique de la personne parue dans la livraison de mars 1935 de la même revue.
2138 personne parue dans la livraison de mars 1935 de la même revue.
16 1935, Articles divers (1932-1935). Nous ne mangeons pas de ce pain-là : à propos du 14 juillet (15 juillet 1935)
2139 rtains voudraient nous voir prendre position dans la lutte qui met aux prises un Front dit « national » et un Front dit « 
2140 aire ». Nous demandons ce que peut bien signifier l’ opposition du peuple et de la nation ? Par quel grossier abus du mot n
2141 peut bien signifier l’opposition du peuple et de la nation ? Par quel grossier abus du mot nation a-t-on pu venir à cette
2142 -on pu venir à cette alternative ? Lorsqu’à Valmy le général Kellermann entraîne ses troupes au cri de « Vive la Nation ! 
2143 Kellermann entraîne ses troupes au cri de « Vive la Nation ! », les sans-culottes comprennent : « Vive la Révolution ! »
2144 raîne ses troupes au cri de « Vive la Nation ! », les sans-culottes comprennent : « Vive la Révolution ! » Ils ont raison.
2145 ation ! », les sans-culottes comprennent : « Vive la Révolution ! » Ils ont raison. Pour nous, la vraie nation française c
2146 Vive la Révolution ! » Ils ont raison. Pour nous, la vraie nation française c’est la communauté des personnes responsables
2147 aison. Pour nous, la vraie nation française c’est la communauté des personnes responsables, conscientes de la mission libé
2148 unauté des personnes responsables, conscientes de la mission libératrice de la France. Nous pouvons nous dire nationaux, c
2149 nsables, conscientes de la mission libératrice de la France. Nous pouvons nous dire nationaux, contre l’idole sanguinaire
2150 France. Nous pouvons nous dire nationaux, contre l’ idole sanguinaire du nationalisme moderne. Nous pouvons nous dire patr
2151 moderne. Nous pouvons nous dire patriotes, contre les sociétés anonymes qui ruinent des provinces entières et financent le
2152 s qui ruinent des provinces entières et financent le Front national. Nous pouvons nous dire populaires, contre les démagog
2153 tional. Nous pouvons nous dire populaires, contre les démagogues apeurés qui font le jeu d’une dictature aux ordres des nat
2154 opulaires, contre les démagogues apeurés qui font le jeu d’une dictature aux ordres des nationalistes russes. Nous sommes
2155 ogues apeurés qui font le jeu d’une dictature aux ordres des nationalistes russes. Nous sommes contre un système capitaliste,
2156 , qui tente de créer ces meurtrières confusions : la confusion de la patrie et des banquiers, la confusion de la Révolutio
2157 réer ces meurtrières confusions : la confusion de la patrie et des banquiers, la confusion de la Révolution et des Soviets
2158 ons : la confusion de la patrie et des banquiers, la confusion de la Révolution et des Soviets. Nous ne nous battrons ni p
2159 on de la patrie et des banquiers, la confusion de la Révolution et des Soviets. Nous ne nous battrons ni pour les Forges,
2160 ion et des Soviets. Nous ne nous battrons ni pour les Forges, ni pour les agents de Moscou : les uns et les autres poursuiv
2161 Nous ne nous battrons ni pour les Forges, ni pour les agents de Moscou : les uns et les autres poursuivent par des voies ta
2162 i pour les Forges, ni pour les agents de Moscou : les uns et les autres poursuivent par des voies tactiques opposées (mais
2163 Forges, ni pour les agents de Moscou : les uns et les autres poursuivent par des voies tactiques opposées (mais en apparenc
2164 et : ils veulent une dictature, un « état fort ». La dictature mène à la guerre entre autres. Faut-il préciser contre qui 
2165 dictature, un « état fort ». La dictature mène à la guerre entre autres. Faut-il préciser contre qui ? Leurs intérêts pra
2166 térêts pratiques se rejoignent très bien par-delà les massacres de rue qu’ils nous préparent, — par-dessus la tête de leurs
2167 sacres de rue qu’ils nous préparent, — par-dessus la tête de leurs troupes. Nous nous battrons le jour où le peuple frança
2168 ssus la tête de leurs troupes. Nous nous battrons le jour où le peuple français aura compris que l’adversaire unique est l
2169 e de leurs troupes. Nous nous battrons le jour où le peuple français aura compris que l’adversaire unique est le capitalis
2170 ns le jour où le peuple français aura compris que l’ adversaire unique est le capitalisme centralisateur, anonyme aujourd’h
2171 français aura compris que l’adversaire unique est le capitalisme centralisateur, anonyme aujourd’hui — à droite, étatiste
2172 à gauche, dans l’un et l’autre cas destructeur de la liberté des personnes, destructeur du sentiment patriotique, destruct
2173 à gauche et à droite des forces vives du pays. À l’ heure présente, une chose est claire : le Front populaire travaille po
2174 pays. À l’heure présente, une chose est claire : le Front populaire travaille pour M. Litvinoff, le Front national travai
2175 : le Front populaire travaille pour M. Litvinoff, le Front national travaille pour M. de Wendel. Et si les militants de ga
2176 Front national travaille pour M. de Wendel. Et si les militants de gauche et de droite l’ignorent encore, c’est en vertu d’
2177 endel. Et si les militants de gauche et de droite l’ ignorent encore, c’est en vertu d’une double erreur que l’Ordre nouvea
2178 eau seul a dénoncé depuis longtemps : Erreur sur la tactique : lorsqu’on voit la gauche et la droite proclamer la priorit
2179 gtemps : Erreur sur la tactique : lorsqu’on voit la gauche et la droite proclamer la priorité du « plan d’action » sur la
2180 eur sur la tactique : lorsqu’on voit la gauche et la droite proclamer la priorité du « plan d’action » sur la doctrine, on
2181 : lorsqu’on voit la gauche et la droite proclamer la priorité du « plan d’action » sur la doctrine, on est sûr que cette g
2182 te proclamer la priorité du « plan d’action » sur la doctrine, on est sûr que cette gauche et cette droite travaillent en
2183 e gauche et cette droite travaillent en fait pour le désordre, et que les seuls bénéficiaires de luttes civiles aussi mal
2184 oite travaillent en fait pour le désordre, et que les seuls bénéficiaires de luttes civiles aussi mal orientées seront en f
2185 luttes civiles aussi mal orientées seront en fait les gros bailleurs de fonds. Erreur sur la mystique : la lutte des « nat
2186 en fait les gros bailleurs de fonds. Erreur sur la mystique : la lutte des « nationaux » contre les « populaires » ne fa
2187 ros bailleurs de fonds. Erreur sur la mystique : la lutte des « nationaux » contre les « populaires » ne fait que prolong
2188 r la mystique : la lutte des « nationaux » contre les « populaires » ne fait que prolonger dans la rue l’opposition stérile
2189 tre les « populaires » ne fait que prolonger dans la rue l’opposition stérile et périmée de la droite et de la gauche parl
2190 « populaires » ne fait que prolonger dans la rue l’ opposition stérile et périmée de la droite et de la gauche parlementai
2191 er dans la rue l’opposition stérile et périmée de la droite et de la gauche parlementaires. Seulement, cela se complique c
2192 ’opposition stérile et périmée de la droite et de la gauche parlementaires. Seulement, cela se complique cette fois de mat
2193 s centaines de Français. Au bénéfice de qui, nous l’ avons dit. Quand les droites auront compris que la Banque de France es
2194 çais. Au bénéfice de qui, nous l’avons dit. Quand les droites auront compris que la Banque de France est contre la patrie,
2195 l’avons dit. Quand les droites auront compris que la Banque de France est contre la patrie, quand les gauches auront compr
2196 auront compris que la Banque de France est contre la patrie, quand les gauches auront compris que la peur de Chiappe n’est
2197 e la Banque de France est contre la patrie, quand les gauches auront compris que la peur de Chiappe n’est pas un programme,
2198 e la patrie, quand les gauches auront compris que la peur de Chiappe n’est pas un programme, sonnera l’heure de l’Ordre no
2199 a peur de Chiappe n’est pas un programme, sonnera l’ heure de l’Ordre nouveau. v. Rougemont Denis de, « Nous ne mangeons
2200 du 14 juillet) », Bulletin de liaison des groupes Ordre nouveau, Paris, 15 juillet 1935, p. 2.
2201 juillet) », Bulletin de liaison des groupes Ordre nouveau , Paris, 15 juillet 1935, p. 2.
17 1935, Articles divers (1932-1935). Montherlant : Service inutile (15 novembre 1935)
2202 e (15 novembre 1935)w Ce long avant-propos, où l’ auteur nous rapporte avec quelque détail l’emploi de son temps durant
2203 os, où l’auteur nous rapporte avec quelque détail l’ emploi de son temps durant ces dix dernières années, est-il bien néces
2204 qu’on pense de sa conduite, c’est parfait ; qu’il le dise, c’est moins bien. Quoi qu’il en soit, retenons de cette préface
2205 soit, retenons de cette préface sa morale : « Dès l’ instant où l’on se récure du frivole, la vie devient immensément large
2206 s de cette préface sa morale : « Dès l’instant où l’ on se récure du frivole, la vie devient immensément large. » Que trouv
2207 e : « Dès l’instant où l’on se récure du frivole, la vie devient immensément large. » Que trouvons-nous dans ce volume ? D
2208 Que trouvons-nous dans ce volume ? Des pages sur l’ Espagne, d’autres sur l’Algérie, échantillons de cette Rose de sable q
2209 ce volume ? Des pages sur l’Espagne, d’autres sur l’ Algérie, échantillons de cette Rose de sable qu’un scrupule patriotiqu
2210 Rose de sable qu’un scrupule patriotique retient l’ auteur de publier et qui sent le chef-d’œuvre dès les premiers abords.
2211 triotique retient l’auteur de publier et qui sent le chef-d’œuvre dès les premiers abords. Des considérations sur le peupl
2212 e dès les premiers abords. Des considérations sur le peuple, le bourgeois et la noblesse : cela est neuf et vrai, bien vu
2213 remiers abords. Des considérations sur le peuple, le bourgeois et la noblesse : cela est neuf et vrai, bien vu et bien dit
2214 Des considérations sur le peuple, le bourgeois et la noblesse : cela est neuf et vrai, bien vu et bien dit, plein d’une ve
2215 dit, plein d’une verve gentille, et aussi, disons- le , de courage, car il en faut pour ne montrer que du bon sens en ces ma
2216 e du bon sens en ces matières. Deux morceaux dans le goût classique le plus sévère sur la prudence et sur l’usage des vert
2217 es matières. Deux morceaux dans le goût classique le plus sévère sur la prudence et sur l’usage des vertus. Enfin trois im
2218 orceaux dans le goût classique le plus sévère sur la prudence et sur l’usage des vertus. Enfin trois importants essais sur
2219 t classique le plus sévère sur la prudence et sur l’ usage des vertus. Enfin trois importants essais sur l’attitude de l’éc
2220 age des vertus. Enfin trois importants essais sur l’ attitude de l’écrivain devant l’action. Arrêtons-nous à cette partie-l
2221 . Enfin trois importants essais sur l’attitude de l’ écrivain devant l’action. Arrêtons-nous à cette partie-là qui explique
2222 rtants essais sur l’attitude de l’écrivain devant l’ action. Arrêtons-nous à cette partie-là qui explique le titre du livre
2223 ion. Arrêtons-nous à cette partie-là qui explique le titre du livre. On a plaisir à discuter des déclarations aussi franch
2224 res de toute espèce de hargne. (On perdait un peu l’ habitude de cette fière politesse, dans ce temps où les partisans ont
2225 bitude de cette fière politesse, dans ce temps où les partisans ont l’air de haïr davantage la cause adverse qu’ils n’aimen
2226 emps où les partisans ont l’air de haïr davantage la cause adverse qu’ils n’aiment la leur.) Quelle est l’attitude pratiqu
2227 e haïr davantage la cause adverse qu’ils n’aiment la leur.) Quelle est l’attitude pratique que Montherlant a cru bon d’ado
2228 ause adverse qu’ils n’aiment la leur.) Quelle est l’ attitude pratique que Montherlant a cru bon d’adopter ? C’est celle du
2229 e réserve pour son œuvre, estimant s’acquitter de la sorte de tout ce qu’il doit, en principe, à César. Sans préjudice d’u
2230 n occasionnelle en faveur d’une cause humaine, de la patrie, ou même des Éthiopiens. Notons d’abord qu’une pareille attitu
2231 opiens. Notons d’abord qu’une pareille attitude a le mérite de ne point sacrifier à l’excitation générale. Très haut mérit
2232 ille attitude a le mérite de ne point sacrifier à l’ excitation générale. Très haut mérite. Exemple nécessaire. J’approuve
2233 nécessaire. J’approuve ce que dit Montherlant sur l’ inutilité de tout service — à condition que le sentiment poignant de c
2234 sur l’inutilité de tout service — à condition que le sentiment poignant de cette vanité finale n’empêche pas de servir qua
2235 st ce que j’appelle du pessimisme actif. Et c’est la devise du Taciturne : « Point n’est besoin d’espérer pour entreprendr
2236 nt que c’est inutile ; ensuite persévérer, malgré les résultats. Mais je crains bien qu’une humeur espagnole pousse Monther
2237 peu trop vite le second terme de son titre. C’est le concours des deux qui est vrai. L’œuvre avant tout ? Oui, mais toute
2238 n titre. C’est le concours des deux qui est vrai. L’ œuvre avant tout ? Oui, mais toute œuvre est une action, et c’est le c
2239  ? Oui, mais toute œuvre est une action, et c’est le contenu de cette œuvre, ou l’objectif de cette action, qu’il importe
2240 ne action, et c’est le contenu de cette œuvre, ou l’ objectif de cette action, qu’il importe avant tout de connaître. Et no
2241 avant tout de connaître. Et non pas seulement que l’ auteur a su se mettre en condition de faire son œuvre, et de ne servir
2242 i ou cela, mais parce qu’il a envie d’écrire. (On le lui pardonne mieux qu’à d’autres). « Les œuvres des écrivains ont été
2243 rire. (On le lui pardonne mieux qu’à d’autres). «  Les œuvres des écrivains ont été faites par le besoin organique qu’ont le
2244 s). « Les œuvres des écrivains ont été faites par le besoin organique qu’ont les écrivains de s’exprimer ». Ou encore : « 
2245 ins ont été faites par le besoin organique qu’ont les écrivains de s’exprimer ». Ou encore : « L’Écrivain digne de ce nom d
2246 ’ont les écrivains de s’exprimer ». Ou encore : «  L’ Écrivain digne de ce nom doit, dans son art, ne faire que ce qui lui e
2247 eau mot d’agréable ne prête pas ici à confusion ? L’ on croirait qu’il s’agit simplement de ce qui peut amuser l’auteur. Ma
2248 ait qu’il s’agit simplement de ce qui peut amuser l’ auteur. Mais « un écrivain digne de ce nom » ne va pas, pour prendre u
2249 xemple, déconcerter son public à plaisir ; ce qui l’ amuse, c’est peut-être zéro pour le lecteur. S’il a le droit de déconc
2250 aisir ; ce qui l’amuse, c’est peut-être zéro pour le lecteur. S’il a le droit de déconcerter, c’est pour mieux souligner c
2251 use, c’est peut-être zéro pour le lecteur. S’il a le droit de déconcerter, c’est pour mieux souligner ce qu’il apporte ; e
2252 r ce qu’il apporte ; et c’est sur cela seul qu’on le jugera. Je veux savoir pourquoi un écrivain écrit : tous les plus gra
2253 Je veux savoir pourquoi un écrivain écrit : tous les plus grands l’ont dit et ont couru leur chance là-dessus — au sens le
2254 pourquoi un écrivain écrit : tous les plus grands l’ ont dit et ont couru leur chance là-dessus — au sens le plus noble de
2255 dit et ont couru leur chance là-dessus — au sens le plus noble de chance, qui est bien proche de salut. Les plus grands o
2256 us noble de chance, qui est bien proche de salut. Les plus grands ont été les moins libres de n’en faire qu’à leur agrément
2257 est bien proche de salut. Les plus grands ont été les moins libres de n’en faire qu’à leur agrément. En bref, on peut repro
2258 Montherlant de parler de « servir » sans préciser l’ objet du verbe (ou le régime !) et de qualifier d’inutile un service q
2259 de « servir » sans préciser l’objet du verbe (ou le régime !) et de qualifier d’inutile un service qu’il faudrait d’abord
2260 eur qui scandalisera beaucoup moins que ne paraît le craindre Montherlant. « Pourquoi n’y a-t-il pas une École de bonheur 
2261 es écoles de latin et de droit : qu’on y apprenne le régime de son âme. » Cela n’est pas de Montherlant, mais bien du Prin
2262 tromper. Montherlant, qu’on a qualifié d’homme de la Renaissance, ne serait-il pas tout aussi bien — s’il refuse le siècle
2263 e, ne serait-il pas tout aussi bien — s’il refuse le siècle précédent — un contemporain spirituel de cet « homme du xviiie
2264 bon Montherlant. En voici un qui résume fort bien la morale personnelle de notre auteur : « J’ai le bon esprit de saisir a
2265 en la morale personnelle de notre auteur : « J’ai le bon esprit de saisir avidement et de me dessaisir de tout ce que la j
2266 aisir avidement et de me dessaisir de tout ce que la jouissance me promet d’être heureux, ce qui fait qu’il ne me coûte pa
2267 ci, que je lis dans Service inutile, n’est-ce pas l’ écho de la virile légèreté du grand seigneur : « Lénine, qui donna dan
2268 lis dans Service inutile, n’est-ce pas l’écho de la virile légèreté du grand seigneur : « Lénine, qui donna dans l’enfant
2269 reté du grand seigneur : « Lénine, qui donna dans l’ enfantillage de vouloir modifier une forme de gouvernement… » Ce même
2270 respect vis-à-vis de ses propres affaires, et de la chose publique, et de l’Église… Jusqu’au plaisir de se faire un peu v
2271 propres affaires, et de la chose publique, et de l’ Église… Jusqu’au plaisir de se faire un peu voler par un serviteur agr
2272 un peu voler par un serviteur agréable, que tous les deux ont pris soin d’avouer ! Certes, il y a toutes les différences q
2273 ux ont pris soin d’avouer ! Certes, il y a toutes les différences que l’on voudra, mais pas si fortes qu’elles ne nous perm
2274 vouer ! Certes, il y a toutes les différences que l’ on voudra, mais pas si fortes qu’elles ne nous permettent de prendre u
2275 dire : tant pis — qui a une belle allure. À quoi l’ on voudrait bien pourtant que ne se réduisît point l’héroïsme français
2276 n voudrait bien pourtant que ne se réduisît point l’ héroïsme français : ce n’est qu’une de ses tentations. 33. Grasset,