1
« Mouvement », «
La
morte ou la nue », « Ainsi » (16 avril 1932)a Mouvement Ô ci
2
« Mouvement », « La morte ou
la
nue », « Ainsi » (16 avril 1932)a Mouvement Ô ciel c’est par
3
ent Ô ciel c’est par ici dépêchons-nous !
L’
explosion sera retardée si vous m’aimez assez on peut conserver qu
4
n de ne plus dire un mot de ne plus rien.
La
morte ou la nue Quand tes yeux se confondent et que tes bras au
5
dire un mot de ne plus rien. La morte ou
la
nue Quand tes yeux se confondent et que tes bras autour de moi
6
ppelle à grande voix sans un son sans un écho
le
silence autour de toi déroule ses lents drapeaux dans une aube sa
7
des risques — aussi refusés Tout se détourne en
l’
amour décrié du seul instant où tu l’aurais aimé Et les humains le
8
étourne en l’amour décrié du seul instant où tu
l’
aurais aimé Et les humains leur nombre dans la pluie Autour de toi
9
décrié du seul instant où tu l’aurais aimé Et
les
humains leur nombre dans la pluie Autour de toi les visages qui fui
10
u l’aurais aimé Et les humains leur nombre dans
la
pluie Autour de toi les visages qui fuient — l’éclair noyé dans s
11
humains leur nombre dans la pluie Autour de toi
les
visages qui fuient — l’éclair noyé dans ses yeux détournés ! — to
12
pluie Autour de toi les visages qui fuient —
l’
éclair noyé dans ses yeux détournés ! — tout se refuse au tourment b
13
n-aimé… a. Rougemont Denis de, « Mouvement,
La
morte ou la nue, Ainsi », Le Journal des poètes, Bruxelles, 16 avril
14
a. Rougemont Denis de, « Mouvement, La morte ou
la
nue, Ainsi », Le Journal des poètes, Bruxelles, 16 avril 1932, p. 2.
15
s de, « Mouvement, La morte ou la nue, Ainsi »,
Le
Journal des poètes, Bruxelles, 16 avril 1932, p. 2.
16
Sur
la
violence bourgeoise (15 mai 1932)b Nous avons interrogé M. Durand-
17
us répondre. Il est curieux de tout ce que font «
les
jeunes ». Il a été jeune, lui aussi. Du moins il l’affirme. — Pourquo
18
jeunes ». Il a été jeune, lui aussi. Du moins il
l’
affirme. — Pourquoi je ne suis pas révolutionnaire ? nous a-t-il décla
19
ommes dont vous n’avez aucune raison de suspecter
la
bonne foi, ni même la bonne volonté, vous serviront avec une assuranc
20
aucune raison de suspecter la bonne foi, ni même
la
bonne volonté, vous serviront avec une assurance tempérée de douceur
21
douceur cette phrase type qui résume à leurs yeux
la
sagesse, la mesure, le bon sens de l’humanité, — et qui renferme auta
22
e phrase type qui résume à leurs yeux la sagesse,
la
mesure, le bon sens de l’humanité, — et qui renferme autant de menson
23
pe qui résume à leurs yeux la sagesse, la mesure,
le
bon sens de l’humanité, — et qui renferme autant de mensonges que de
24
leurs yeux la sagesse, la mesure, le bon sens de
l’
humanité, — et qui renferme autant de mensonges que de propositions. E
25
tant de mensonges que de propositions. En vérité,
la
force de l’anti-révolution ne réside pas dans l’argumentation des phi
26
onges que de propositions. En vérité, la force de
l’
anti-révolution ne réside pas dans l’argumentation des philosophes cha
27
la force de l’anti-révolution ne réside pas dans
l’
argumentation des philosophes chargés d’illustrer à ses propres yeux l
28
hilosophes chargés d’illustrer à ses propres yeux
la
bourgeoisie démocratique. Elle réside avant tout dans l’inconscience
29
geoisie démocratique. Elle réside avant tout dans
l’
inconscience formidable que traduit la réponse de M. Durand-Dupont. M.
30
t tout dans l’inconscience formidable que traduit
la
réponse de M. Durand-Dupont. M. Durand-Dupont est persuadé qu’il expr
31
à fait courante et par là même justifiée jusqu’à
l’
évidence. Prenons sa phrase pour ce qu’elle est, dans sa simplicité :
32
tout un programme. Et définissons à grands traits
les
réactions du bon sens vis-à-vis de ce programme du sens commun. ⁂ 1°
33
homme… » Et d’abord il n’y a pas d’honnêtes gens.
L’
honnêteté est une vertu héroïque et qui suppose un courage exceptionne
34
courage exceptionnel. Si nous tenons à conserver
l’
usage pratique de l’adjectif « honnête », réservons-le à ceux qui reco
35
l. Si nous tenons à conserver l’usage pratique de
l’
adjectif « honnête », réservons-le à ceux qui reconnaissent (avec ou s
36
age pratique de l’adjectif « honnête », réservons-
le
à ceux qui reconnaissent (avec ou sans dégoût) leur crapulerie nature
37
peut tenir fermement qu’à quelque chose de ferme.
La
fermeté de M. Durand-Dupont étant toute verbale, ne relève donc que d
38
Dupont étant toute verbale, ne relève donc que de
l’
analyse logique, et doit être rejetée à ce titre comme impliquant une
39
ce titre comme impliquant une contradiction dans
les
termes. Pourquoi prétendez-vous « défendre » un idéal libéral pour le
40
l libéral pour lequel vous refuseriez de recevoir
le
moindre petit coup de matraque ? 3. « … aux vieux principes… ». Les v
41
coup de matraque ? 3. « … aux vieux principes… ».
Les
vieux principes libéraux contre-révolutionnaires ont le même âge que
42
ux principes libéraux contre-révolutionnaires ont
le
même âge que les canapés Louis-Philippe. C’est trop ou trop peu. 4. «
43
éraux contre-révolutionnaires ont le même âge que
les
canapés Louis-Philippe. C’est trop ou trop peu. 4. « … libéraux, … ».
44
pe. C’est trop ou trop peu. 4. « … libéraux, … ».
Le
libéralisme de la bourgeoisie est un mensonge. Car, dans la mesure où
45
trop peu. 4. « … libéraux, … ». Le libéralisme de
la
bourgeoisie est un mensonge. Car, dans la mesure où il veut être effe
46
isme de la bourgeoisie est un mensonge. Car, dans
la
mesure où il veut être effectif, il doit accepter libéralement d’être
47
ter libéralement d’être radicalement supprimé par
l’
adversaire. Si au contraire il dure, c’est qu’il s’est défendu par des
48
M. Chiappe.). 5. « … ennemi de toute violence… ».
L’
ennemi de la violence, tel que nous le connaissons, est un monsieur qu
49
. 5. « … ennemi de toute violence… ». L’ennemi de
la
violence, tel que nous le connaissons, est un monsieur qui soutient l
50
iolence… ». L’ennemi de la violence, tel que nous
le
connaissons, est un monsieur qui soutient la police, chargée de répri
51
nous le connaissons, est un monsieur qui soutient
la
police, chargée de réprimer violemment ceux qui n’acceptent pas de cr
52
douceur. ⁂ Mais cette action très particulière de
la
non-violence mérite un examen plus approfondi. Elle constitue en effe
53
n examen plus approfondi. Elle constitue en effet
l’
argument le plus efficace de la bourgeoisie conservatrice. Elle pose d
54
us approfondi. Elle constitue en effet l’argument
le
plus efficace de la bourgeoisie conservatrice. Elle pose devant la co
55
constitue en effet l’argument le plus efficace de
la
bourgeoisie conservatrice. Elle pose devant la conscience de « l’honn
56
de la bourgeoisie conservatrice. Elle pose devant
la
conscience de « l’honnête homme » un problème que toutes ses convicti
57
onservatrice. Elle pose devant la conscience de «
l’
honnête homme » un problème que toutes ses convictions inconscientes t
58
comme très grave, et théoriquement insoluble. Et
l’
on sait que la bourgeoisie cultive ce genre de problèmes avec une préd
59
ave, et théoriquement insoluble. Et l’on sait que
la
bourgeoisie cultive ce genre de problèmes avec une prédilection à vra
60
bien compréhensible, car cela mène pratiquement à
l’
acceptation des solutions officielles. M. Durand-Dupont, troublé par l
61
utions officielles. M. Durand-Dupont, troublé par
le
problème de la violence, commence par le déclarer insoluble, puis se
62
les. M. Durand-Dupont, troublé par le problème de
la
violence, commence par le déclarer insoluble, puis se résout à laisse
63
ublé par le problème de la violence, commence par
le
déclarer insoluble, puis se résout à laisser faire à d’autres, et par
64
aire, ni subir. C’est-à-dire qu’il se décide pour
la
police contre la révolution. Non-violence, tel est le prétexte typiqu
65
’est-à-dire qu’il se décide pour la police contre
la
révolution. Non-violence, tel est le prétexte typique, grossier et co
66
olice contre la révolution. Non-violence, tel est
le
prétexte typique, grossier et courant, derrière lequel se réfugie la
67
, grossier et courant, derrière lequel se réfugie
la
lâcheté bourgeoise. M. Durand-Dupont voudrait bien que nous nous enga
68
engagions ici dans une apologie philosophique de
la
violence, qu’il critiquerait avec talent, au nom de l’« humanité ». N
69
olence, qu’il critiquerait avec talent, au nom de
l’
« humanité ». Nous avons plus simple à lui opposer. Lorsque le bourgeo
70
». Nous avons plus simple à lui opposer. Lorsque
le
bourgeois prétend repousser la révolution au nom de son dégoût de la
71
i opposer. Lorsque le bourgeois prétend repousser
la
révolution au nom de son dégoût de la violence, nous prétendons, nous
72
d repousser la révolution au nom de son dégoût de
la
violence, nous prétendons, nous, qu’il témoigne d’une inconscience mo
73
ons en vérité sous un régime de violence, et tous
les
bourgeois pacifiques qui se préludent contre nous de leur « humanité
74
contre nous de leur « humanité », sont en réalité
les
complices de cette violence jamais avouée. Il est faux et contraire
75
amais avouée. Il est faux et contraire aux faits
les
plus patents, de prétendre que le choix est entre non-violence et vio
76
aire aux faits les plus patents, de prétendre que
le
choix est entre non-violence et violence. Le seul choix qui nous rest
77
que le choix est entre non-violence et violence.
Le
seul choix qui nous reste est entre la violence bourgeoise et capital
78
violence. Le seul choix qui nous reste est entre
la
violence bourgeoise et capitaliste, infiniment diverse dans ses manif
79
diverse dans ses manifestations étendues à toute
la
face du globe et décorées des noms des plus hypocrites, d’une part, —
80
es des noms des plus hypocrites, d’une part, — et
la
violence révolutionnaire, franchement acceptée, de l’autre. Notre tem
81
nt acceptée, de l’autre. Notre temps est celui de
la
violence, inéluctable. Climat salubre des aventures spirituelles. ⁂ T
82
nu tellement abstrait dans une société où règnent
le
bavardage et le papier-monnaie que les réalités les plus sanglantes n
83
trait dans une société où règnent le bavardage et
le
papier-monnaie que les réalités les plus sanglantes n’arrivent plus à
84
où règnent le bavardage et le papier-monnaie que
les
réalités les plus sanglantes n’arrivent plus à réveiller l’imaginatio
85
e bavardage et le papier-monnaie que les réalités
les
plus sanglantes n’arrivent plus à réveiller l’imagination des peuples
86
s les plus sanglantes n’arrivent plus à réveiller
l’
imagination des peuples. On le sait à Genève : tout est affaire de mot
87
nt plus à réveiller l’imagination des peuples. On
le
sait à Genève : tout est affaire de mots. Il n’y a pas de « guerre »
88
ire de mots. Il n’y a pas de « guerre » en Chine,
l’
ordre règne à Varsovie, et en France on ne se tue plus que par amour.
89
on ne se tue plus que par amour. (Mais à Moscou,
les
petits Russes naissent avec un couteau entre les dents.) Ainsi, la vi
90
les petits Russes naissent avec un couteau entre
les
dents.) Ainsi, la violence bourgeoise est caractérisée par son hypocr
91
naissent avec un couteau entre les dents.) Ainsi,
la
violence bourgeoise est caractérisée par son hypocrisie, ou encore pa
92
le invoque toujours un prétexte élevé : maintenir
l’
ordre, porter au loin la civilisation, sauvegarder des « valeurs » que
93
rétexte élevé : maintenir l’ordre, porter au loin
la
civilisation, sauvegarder des « valeurs » que l’on dit être « de cult
94
la civilisation, sauvegarder des « valeurs » que
l’
on dit être « de culture ». Il importe qu’elle ne revête jamais un asp
95
bien au-delà du cercle qui intéresse concrètement
le
bourgeois. Cela commence dès l’école primaire. Le conformisme violemm
96
esse concrètement le bourgeois. Cela commence dès
l’
école primaire. Le conformisme violemment imposé aux enfants les prépa
97
le bourgeois. Cela commence dès l’école primaire.
Le
conformisme violemment imposé aux enfants les prépare à subir le règn
98
ire. Le conformisme violemment imposé aux enfants
les
prépare à subir le règne de l’opinion bourgeoise, dont Léon Bloy, le
99
violemment imposé aux enfants les prépare à subir
le
règne de l’opinion bourgeoise, dont Léon Bloy, le premier, dénonça l’
100
mposé aux enfants les prépare à subir le règne de
l’
opinion bourgeoise, dont Léon Bloy, le premier, dénonça l’essentielle
101
n bourgeoise, dont Léon Bloy, le premier, dénonça
l’
essentielle férocité. Et l’on sait quelle force brutalement contraigna
102
y, le premier, dénonça l’essentielle férocité. Et
l’
on sait quelle force brutalement contraignante peut acquérir l’opinion
103
lle force brutalement contraignante peut acquérir
l’
opinion, en Amérique par exemple. On se demande par quel sophisme un r
104
t jamais être confondu avec un régime de liberté.
La
liberté d’opposition est tout à fait illusoire, même chez nous (sic).
105
és d’en user n’aboutiraient qu’à faire apparaître
la
violence latente du régime. Il suffit d’un Léon Daudet, d’une Marthe
106
it d’un Léon Daudet, d’une Marthe Hanau, pour que
l’
on sente toujours vigilante la terreur bourgeoise. Matraques et revolv
107
the Hanau, pour que l’on sente toujours vigilante
la
terreur bourgeoise. Matraques et revolvers au service de la Propriété
108
bourgeoise. Matraques et revolvers au service de
la
Propriété : des violences épisodiques de cette envergure n’auraient p
109
ent pas de quoi nous troubler. Mais il arrive que
l’
ordre bourgeois, protecteur de la non-violence chère à ses tenants, ma
110
is il arrive que l’ordre bourgeois, protecteur de
la
non-violence chère à ses tenants, manifeste sa vitalité à l’occasion
111
ence chère à ses tenants, manifeste sa vitalité à
l’
occasion d’incidents plus graves, tels que ceux qui occupèrent l’opini
112
cidents plus graves, tels que ceux qui occupèrent
l’
opinion de 1914 à 1918. Toute l’astuce de ceux qui gouvernent consiste
113
ux qui occupèrent l’opinion de 1914 à 1918. Toute
l’
astuce de ceux qui gouvernent consiste alors à dissimuler la nécessité
114
e ceux qui gouvernent consiste alors à dissimuler
la
nécessité purement économique de telles violences, à les attribuer à
115
essité purement économique de telles violences, à
les
attribuer à des facteurs inventés pour les besoins de la cause, et qu
116
ces, à les attribuer à des facteurs inventés pour
les
besoins de la cause, et qui paraissent totalement étrangers aux buts
117
ibuer à des facteurs inventés pour les besoins de
la
cause, et qui paraissent totalement étrangers aux buts de notre civil
118
ste, et même hostiles à son progrès normal. Toute
l’
astuce, encore une fois, consiste à envelopper la violence d’assez de
119
l’astuce, encore une fois, consiste à envelopper
la
violence d’assez de mensonges pour que le bourgeois ne se rende plus
120
elopper la violence d’assez de mensonges pour que
le
bourgeois ne se rende plus compte de sa responsabilité, de sa complic
121
sa responsabilité, de sa complicité active, et de
l’
épouvantable désordre dans lequel il vit. ⁂ Contre une violence absurd
122
e, dénaturée et hypocrite, nous ne défendrons pas
les
vertus d’une illusoire non-violence : ce serait en réalité faire le j
123
lusoire non-violence : ce serait en réalité faire
le
jeu des maîtres de l’heure. Nous proclamons une violence spirituelle
124
ce serait en réalité faire le jeu des maîtres de
l’
heure. Nous proclamons une violence spirituelle absolue, dont nous som
125
tuelle absolue, dont nous sommes prêts à accepter
les
suites inéluctables, jusque dans l’ordre matériel. Suites encore impr
126
s à accepter les suites inéluctables, jusque dans
l’
ordre matériel. Suites encore imprévisibles, mais qu’il nous appartien
127
crits dépourvus de puissance, un goût du sang qui
les
marque à nos yeux de décadentisme bourgeois. Nous ne prenons pas à la
128
de décadentisme bourgeois. Nous ne prenons pas à
la
légère le drame de la Révolution. Il est des crises nécessaires1. Mai
129
ntisme bourgeois. Nous ne prenons pas à la légère
le
drame de la Révolution. Il est des crises nécessaires1. Mais c’est à
130
eois. Nous ne prenons pas à la légère le drame de
la
Révolution. Il est des crises nécessaires1. Mais c’est à nous précisé
131
aires1. Mais c’est à nous précisément de préparer
les
voies que la force nouvelle, à leur défaut, devra créer par des percé
132
’est à nous précisément de préparer les voies que
la
force nouvelle, à leur défaut, devra créer par des percées brutales e
133
par des percées brutales et destructives. Toutes
les
révolutions ont été sabotées. Elles ont été livrées à la police ou à
134
lutions ont été sabotées. Elles ont été livrées à
la
police ou à la foule. Mais nous qui le savons, c’est à nous qu’il inc
135
sabotées. Elles ont été livrées à la police ou à
la
foule. Mais nous qui le savons, c’est à nous qu’il incombe, dès maint
136
livrées à la police ou à la foule. Mais nous qui
le
savons, c’est à nous qu’il incombe, dès maintenant, de préparer une R
137
ici même2 : 1° une Révolution est sanglante dans
la
mesure où elle est mal préparée. 2° le sang répandu par la Révolution
138
lante dans la mesure où elle est mal préparée. 2°
le
sang répandu par la Révolution est la marque de son imperfection natu
139
où elle est mal préparée. 2° le sang répandu par
la
Révolution est la marque de son imperfection naturelle. Le sang ! Et
140
réparée. 2° le sang répandu par la Révolution est
la
marque de son imperfection naturelle. Le sang ! Et tous les « Mirobol
141
tion est la marque de son imperfection naturelle.
Le
sang ! Et tous les « Mirobolants » de la terre pâlissent derrière leu
142
de son imperfection naturelle. Le sang ! Et tous
les
« Mirobolants » de la terre pâlissent derrière leur mâchoire brutale,
143
turelle. Le sang ! Et tous les « Mirobolants » de
la
terre pâlissent derrière leur mâchoire brutale, sans qu’on puisse dis
144
nguer (ni eux) si c’est de volupté ou de terreur.
La
peur du sang, le goût du sang : ce sont là deux aspects morbides d’un
145
c’est de volupté ou de terreur. La peur du sang,
le
goût du sang : ce sont là deux aspects morbides d’une même maladie bo
146
d’une même maladie bourgeoise. C’est à quoi mène
la
violence larvée qui inspire l’hypocrisie régnante. Non, la Révolution
147
C’est à quoi mène la violence larvée qui inspire
l’
hypocrisie régnante. Non, la Révolution n’est pas le sang versé. Mais
148
ce larvée qui inspire l’hypocrisie régnante. Non,
la
Révolution n’est pas le sang versé. Mais nous disons qu’il est plus s
149
hypocrisie régnante. Non, la Révolution n’est pas
le
sang versé. Mais nous disons qu’il est plus sain d’être blessé que le
150
tement stérilisé. Nous ne sommes pas idéalistes :
l’
« imperfection naturelle » ne sera jamais supprimée dans l’œuvre humai
151
fection naturelle » ne sera jamais supprimée dans
l’
œuvre humaine3. Mais la santé révolutionnaire consiste à faire apparaî
152
sera jamais supprimée dans l’œuvre humaine3. Mais
la
santé révolutionnaire consiste à faire apparaître, fût-ce brutalement
153
te à faire apparaître, fût-ce brutalement, ce que
l’
« ordre » bourgeois prétend mensongèrement avoir vaincu. À force d’avo
154
oir vaincu. À force d’avoir ridiculisé et refoulé
l’
idée de violence physique, ils sont empoisonnés jusque dans leurs pens
155
t devenus méchants comme des châtiés. Il faut que
la
violence soit saine, c’est-à-dire : d’abord spirituelle. « Le combat
156
soit saine, c’est-à-dire : d’abord spirituelle. «
Le
combat spirituel est aussi dur que la bataille d’hommes », écrit Rimb
157
rituelle. « Le combat spirituel est aussi dur que
la
bataille d’hommes », écrit Rimbaud. Mais le bourgeois qui ne s’en dou
158
r que la bataille d’hommes », écrit Rimbaud. Mais
le
bourgeois qui ne s’en doute guère confond la violence avec la brutali
159
Mais le bourgeois qui ne s’en doute guère confond
la
violence avec la brutalité physique imbécile. Et il condamne cette br
160
qui ne s’en doute guère confond la violence avec
la
brutalité physique imbécile. Et il condamne cette brutalité dans tous
161
mbécile. Et il condamne cette brutalité dans tous
les
cas où elle ne sert pas à assurer sa sécurité. Encore ne l’utilise-t-
162
elle ne sert pas à assurer sa sécurité. Encore ne
l’
utilise-t-il pas lui-même dans ces cas. En effet, ce qui lui répugne l
163
i-même dans ces cas. En effet, ce qui lui répugne
le
plus, dans la brutalité physique, c’est le contact avec le réel, c’es
164
s cas. En effet, ce qui lui répugne le plus, dans
la
brutalité physique, c’est le contact avec le réel, c’est le fait que
165
épugne le plus, dans la brutalité physique, c’est
le
contact avec le réel, c’est le fait que celui qui donne un coup se me
166
dans la brutalité physique, c’est le contact avec
le
réel, c’est le fait que celui qui donne un coup se met à portée d’une
167
té physique, c’est le contact avec le réel, c’est
le
fait que celui qui donne un coup se met à portée d’une riposte. Ils p
168
ée d’une riposte. Ils préfèrent couvrir de fleurs
les
lombes des « victimes du devoir ». Grand troupeau pitoyable et mainte
169
troupeau pitoyable et maintenant des « ennemis de
la
violence » ! On songe à cette race de moutons dont parlait Élisée Rec
170
lait Élisée Reclus, et qui sont plus néfastes que
les
plus violents cataclysmes, car là où ils passèrent et répandirent leu
171
où ils passèrent et répandirent leurs excréments,
la
terre même reste stérilisée pour un grand nombre de saisons. ⁂ Mais r
172
revenons à notre interviewé. Nous allions oublier
les
derniers mots de sa déclaration. M. Durand-Dupont cherchait à nous pe
173
ution », dans Plans, n° 9. 3. Cf. René Dupuis, «
L’
ordre », dans Plans, n° 11. b. Rougemont Denis de, « Sur la violence
174
dans Plans, n° 11. b. Rougemont Denis de, « Sur
la
violence bourgeoise », Plans, Paris, 15 mai 1932, p. 6-8.
175
Les
« petits purs » (15 juin 1932)c Adressons-nous ici aux jeunes bour
176
es bourgeois dégoûtés et vivants, à tous ceux que
la
Révolution trouble et bientôt va posséder. Dénonçons à leur intention
177
à nos côtés. Il s’agit de ce que nous baptiserons
le
petit-purisme. Définition des « petits purs » Tous ceux qui au n
178
on des « petits purs » Tous ceux qui au nom de
la
stricte observance d’une doctrine qu’ils sont incapables de dominer,
179
ont incapables de dominer, condamnent ce qui fait
la
vie même de la Révolution, c’est-à-dire : la critique violente et con
180
de dominer, condamnent ce qui fait la vie même de
la
Révolution, c’est-à-dire : la critique violente et constructive de to
181
fait la vie même de la Révolution, c’est-à-dire :
la
critique violente et constructive de toutes les doctrines régnantes,
182
: la critique violente et constructive de toutes
les
doctrines régnantes, y compris celles qui sont officiellement révolut
183
raisons pour nous accuser de dévier dès que nous
les
dépassons, petits purs ceux dont la violence n’est que rancœur de fai
184
dès que nous les dépassons, petits purs ceux dont
la
violence n’est que rancœur de faibles accrochés à des dogmes, alors q
185
cœur de faibles accrochés à des dogmes, alors que
la
vraie violence révolutionnaire est une affirmation toujours nouvelle
186
ionnaire est une affirmation toujours nouvelle de
la
vie. Le petit purisme est un danger permanent au sein de la jeunesse
187
est une affirmation toujours nouvelle de la vie.
Le
petit purisme est un danger permanent au sein de la jeunesse intellec
188
petit purisme est un danger permanent au sein de
la
jeunesse intellectuelle bourgeoise théoriquement acquise à la Révolut
189
intellectuelle bourgeoise théoriquement acquise à
la
Révolution. On reconnaît en lui les traits marquants de la mentalité
190
ment acquise à la Révolution. On reconnaît en lui
les
traits marquants de la mentalité petite-bourgeoise, cette avarice de
191
tion. On reconnaît en lui les traits marquants de
la
mentalité petite-bourgeoise, cette avarice de tempérament, cette méfi
192
de toute nouveauté réelle, ce besoin de contrôler
la
naissance des idées dangereuses, ce moralisme qui préfère la stérilit
193
e des idées dangereuses, ce moralisme qui préfère
la
stérilité au risque. Les petits purs sont tout simplement les petits
194
ce moralisme qui préfère la stérilité au risque.
Les
petits purs sont tout simplement les petits bourgeois de la Révolutio
195
é au risque. Les petits purs sont tout simplement
les
petits bourgeois de la Révolution. Puis du fait qu’ils se disent révo
196
purs sont tout simplement les petits bourgeois de
la
Révolution. Puis du fait qu’ils se disent révolutionnaires, ces bons
197
ns petits intellectuels deviennent un danger pour
la
Révolution ou pour ne rien exagérer un poids mort, un facteur d’énerv
198
un facteur d’énervement, et une cible facile pour
les
réactionnaires. Et c’est bien pour cela qu’il nous paraît urgent de l
199
us paraît urgent de leur coller une étiquette qui
les
distingue, sans méprise possible, de tous ceux qui, purs ou impurs, t
200
s, conformistes à rebours, qu’ils aillent grossir
les
rangs de ceux que les rédacteurs de l’Ami du Peuple appellent des rév
201
urs, qu’ils aillent grossir les rangs de ceux que
les
rédacteurs de l’Ami du Peuple appellent des révolutionnaires en peau
202
t grossir les rangs de ceux que les rédacteurs de
l’
Ami du Peuple appellent des révolutionnaires en peau de lapin, comme s
203
ionnaires en peau de lapin, comme si cela, notons-
le
en passant, excusait lesdits rédacteurs d’être eux-mêmes des fripons
204
des fripons en peau de bourgeois ou des requins à
l’
eau de Coty. Description des « petits purs » De doux jeunes gens
205
s viennent vous tenir des théories effarantes sur
la
violence à main armée, sur la nécessité de fusiller les trois quarts
206
ries effarantes sur la violence à main armée, sur
la
nécessité de fusiller les trois quarts du genre humain, à commencer p
207
olence à main armée, sur la nécessité de fusiller
les
trois quarts du genre humain, à commencer par bon nombre de révolutio
208
« confusionnistes » à ces terroristes de café. À
les
en croire, il n’y aurait rien d’autre à faire que d’installer des mit
209
que d’installer des mitrailleuses tout le long de
la
fameuse « ligne générale » et d’abattre sans pitié tout ce qui dépass
210
e d’une position toute théorique se révélant pour
l’
instant malaisée, ils utilisent leurs loisirs à s’accuser réciproqueme
211
eurs loisirs à s’accuser réciproquement d’être de
la
police, ou bien à décréter sans rire que tel petit copain devient dan
212
orthodoxie. Ils se soumettent éperdument à toutes
les
directives même si comme on le vit naguère, ces directives s’accompag
213
erdument à toutes les directives même si comme on
le
vit naguère, ces directives s’accompagnent d’un coup de pied au derri
214
pied au derrière. Drôles de révolutionnaires que
l’
on séduit par le mépris. Certes, ils sont conformistes pis qu’à la gau
215
e. Drôles de révolutionnaires que l’on séduit par
le
mépris. Certes, ils sont conformistes pis qu’à la gauche, mais pas pl
216
le mépris. Certes, ils sont conformistes pis qu’à
la
gauche, mais pas plus loin comme disait l’autre. Ils n’ont pas le for
217
pas plus loin comme disait l’autre. Ils n’ont pas
le
format physique et moral nécessaire pour intégrer, rejeter, recréer l
218
moral nécessaire pour intégrer, rejeter, recréer
l’
apport des révolutions d’hier et leurs leçons. Ne nous y trompons pas
219
eux-mêmes en fonction des nécessités concrètes de
l’
heure et du lieu où ils vivent, la France de 1932, non la Russie de 19
220
és concrètes de l’heure et du lieu où ils vivent,
la
France de 1932, non la Russie de 1917, révèle un désespoir profond, u
221
et du lieu où ils vivent, la France de 1932, non
la
Russie de 1917, révèle un désespoir profond, une impuissance. Victime
222
n désespoir profond, une impuissance. Victimes de
la
pensée bourgeoise qu’ils s’épuisèrent à combattre sachant qu’ils ne p
223
aient que périr avec elle, ils vont chercher dans
la
lecture, pour eux très aride, de Marx, d’Engels, et de Hegel une leço
224
seuls faits qui nous pressent. Et dès lors toutes
les
tares de l’orthodoxie les menacent : ils défendent un système, au lie
225
ui nous pressent. Et dès lors toutes les tares de
l’
orthodoxie les menacent : ils défendent un système, au lieu d’attaquer
226
ent. Et dès lors toutes les tares de l’orthodoxie
les
menacent : ils défendent un système, au lieu d’attaquer ce qui est ;
227
épris que d’amour vrai des hommes, ils abusent de
l’
empire et de la condamnation style Saint-Just, bref, ils rendent l’atm
228
ur vrai des hommes, ils abusent de l’empire et de
la
condamnation style Saint-Just, bref, ils rendent l’atmosphère révolut
229
condamnation style Saint-Just, bref, ils rendent
l’
atmosphère révolutionnaire irrespirable, alors que justement la révolu
230
révolutionnaire irrespirable, alors que justement
la
révolution doit être la plus ample et puissante respiration purificat
231
able, alors que justement la révolution doit être
la
plus ample et puissante respiration purificatrice, le parti de la San
232
lus ample et puissante respiration purificatrice,
le
parti de la Santé, comme l’écrivait Philippe Lamour. Peu nous chaut u
233
puissante respiration purificatrice, le parti de
la
Santé, comme l’écrivait Philippe Lamour. Peu nous chaut une pureté dé
234
ration purificatrice, le parti de la Santé, comme
l’
écrivait Philippe Lamour. Peu nous chaut une pureté dépourvue de viole
235
décidés à ne pas rancir dans une doctrine donnée.
La
seule pureté vraiment révolutionnaire, c’est celle de la violence spi
236
e pureté vraiment révolutionnaire, c’est celle de
la
violence spirituelle créatrice ; nous ne nous lasserons pas de le red
237
ituelle créatrice ; nous ne nous lasserons pas de
le
redire. Il y a des petits malins qui ont trouvé le joint ; pour reste
238
e redire. Il y a des petits malins qui ont trouvé
le
joint ; pour rester absolument purs, absolument conformes au catéchis
239
lisme d’ailleurs mal compris, ils ne bougent plus
le
petit doigt, s’arrêtent de penser et attendent l’avènement « dialecti
240
le petit doigt, s’arrêtent de penser et attendent
l’
avènement « dialectique », de l’inévitable. À cette pureté synonyme de
241
nser et attendent l’avènement « dialectique », de
l’
inévitable. À cette pureté synonyme de mort nous opposerons notre viol
242
réelle, imparfaite, mais féconde. Nous prouverons
le
mouvement en marchant, quitte à marcher dans leurs plates-bandes bien
243
marcher dans leurs plates-bandes bien ratissées.
La
violence joyeuse du créateur s’inquiète peu d’une discipline théoriqu
244
rique ; elle trouve ses disciplines vivantes dans
la
résistance des faits, elle a son ressort dans la personne même, en ta
245
la résistance des faits, elle a son ressort dans
la
personne même, en tant que cette personne s’oppose à toutes les abstr
246
ême, en tant que cette personne s’oppose à toutes
les
abstractions systématiques, qu’elles soient importées d’Amérique où e
247
ue où elles sont mortelles, où de Russie, où pour
l’
heure elles sont vitales, peu importe. Ce n’est pas la pureté d’une co
248
ure elles sont vitales, peu importe. Ce n’est pas
la
pureté d’une conception cohérente et rationnelle que nous défendons,
249
ohérente et rationnelle que nous défendons, c’est
l’
homme en tant que l’état social actuel l’empêche atrocement d’être hum
250
lle que nous défendons, c’est l’homme en tant que
l’
état social actuel l’empêche atrocement d’être humain. Seule cette rev
251
s, c’est l’homme en tant que l’état social actuel
l’
empêche atrocement d’être humain. Seule cette revendication perpétuell
252
humain. Seule cette revendication perpétuelle de
l’
humain contre l’inhumain portera toujours en elle-même une garantie ré
253
ette revendication perpétuelle de l’humain contre
l’
inhumain portera toujours en elle-même une garantie révolutionnaire év
254
ire évidente. Seule elle sera capable d’entraîner
les
masses. Mais en voilà assez, n’abusons pas des vérités premières, enc
255
, n’abusons pas des vérités premières, encore que
la
pensée bourgeoise contemporaine, comme l’a fort bien montré Nizan, le
256
ore que la pensée bourgeoise contemporaine, comme
l’
a fort bien montré Nizan, les tienne en particulière méfiance, mon but
257
contemporaine, comme l’a fort bien montré Nizan,
les
tienne en particulière méfiance, mon but était simplement de définir
258
tait simplement de définir une expression qui par
la
suite pourra nous être utile. Petits purs, petits purs, faut-il rire
259
er ? Ceux qui se demandent si je suis bien « dans
la
ligne », ceux qui se demandent si je « remplis les conditions nécessa
260
la ligne », ceux qui se demandent si je « remplis
les
conditions nécessaires » ; tous les suiveurs qui suivent en vérité de
261
je « remplis les conditions nécessaires » ; tous
les
suiveurs qui suivent en vérité des fantômes tués par leurs modèles, s
262
vérité des fantômes tués par leurs modèles, sont
les
orthodoxes qui momifient Lénine pour oser enfin l’adorer, tous les ha
263
s orthodoxes qui momifient Lénine pour oser enfin
l’
adorer, tous les haineux qui trouveraient dans la perfidie bourgeoise
264
i momifient Lénine pour oser enfin l’adorer, tous
les
haineux qui trouveraient dans la perfidie bourgeoise un emploi plus s
265
l’adorer, tous les haineux qui trouveraient dans
la
perfidie bourgeoise un emploi plus subtil et mieux rétribué de leurs
266
plus subtil et mieux rétribué de leurs aigreurs,
les
gigolos drogués qui parlent de dialectique et croient que Hegel est a
267
ient que Hegel est arrivé, tous ceux qui haïssent
la
religion parce qu’elle les met à nu, prend en pitié leur sale caractè
268
tous ceux qui haïssent la religion parce qu’elle
les
met à nu, prend en pitié leur sale caractère : tous ceux qui poursuiv
269
é leur sale caractère : tous ceux qui poursuivent
l’
humanité de sarcasmes qu’ils n’ont pas inventés, car la véritable inve
270
anité de sarcasmes qu’ils n’ont pas inventés, car
la
véritable invective n’est qu’une forme polémique de la générosité. Hé
271
ritable invective n’est qu’une forme polémique de
la
générosité. Hélas, fallait-il perdre une page à dire qu’ils ne mérite
272
à dire qu’ils ne méritent pas de vous dégoûter de
la
Révolution, jeunes gens que la violence possède ? c. Rougemont De
273
e vous dégoûter de la Révolution, jeunes gens que
la
violence possède ? c. Rougemont Denis de, « Les ‟petits purs” »,
274
a violence possède ? c. Rougemont Denis de, «
Les
‟petits purs” », Plans, Paris, 15 juin 1932, p. 6-7.
275
i vous concerne, et vous n’attaquez qu’au pluriel
les
« sergents recruteurs » et les « ramasseurs de disciples ». Ne perdon
276
quez qu’au pluriel les « sergents recruteurs » et
les
« ramasseurs de disciples ». Ne perdons pas notre temps à polémiquer
277
— j’en ai reçu maints témoignages — de voir dans
le
début de votre article du 15 janvier une mise en question de ma bonne
278
vous souvenez sans doute aussi bien que moi — que
la
composition et l’esprit du Cahier de revendications vous furent expos
279
doute aussi bien que moi — que la composition et
l’
esprit du Cahier de revendications vous furent exposés par moi le jour
280
ier de revendications vous furent exposés par moi
le
jour même où nous convînmes de votre collaboration. (Le « certain fro
281
r même où nous convînmes de votre collaboration. (
Le
« certain front unique » semblait alors vous sourire plus qu’à moi, j
282
e » semblait alors vous sourire plus qu’à moi, je
l’
avoue, et je n’en persistai pas moins à souligner sa rupture dans mes
283
, à votre sens, « manœuvre » elle fut, comme vous
le
dites, « trop claire » pour qu’un esprit tel que le vôtre pût un seul
284
onnaissance de cause que vous avez collaboré avec
les
révolutionnaires dont vous répudiez aujourd’hui avec horreur la préte
285
aires dont vous répudiez aujourd’hui avec horreur
la
prétendue « solidarité ». Je crois d’ailleurs avoir indiqué nettement
286
». Je crois d’ailleurs avoir indiqué nettement, à
la
fin de l’enquête, pourquoi cette solidarité nous paraissait encore pl
287
s d’ailleurs avoir indiqué nettement, à la fin de
l’
enquête, pourquoi cette solidarité nous paraissait encore plus indésir
288
cusation de fascisme, je sais trop bien que, sous
la
plume d’un stalinien de Paris, elle exprime le désir de déconsidérer
289
us la plume d’un stalinien de Paris, elle exprime
le
désir de déconsidérer à peu de frais l’adversaire, plutôt que de port
290
e exprime le désir de déconsidérer à peu de frais
l’
adversaire, plutôt que de porter un jugement objectif sur ses doctrine
291
sur ses doctrines. Ce que je veux dissiper, c’est
le
malaise créé chez vos lecteurs, — que vous l’ayez ou non voulu, par l
292
est le malaise créé chez vos lecteurs, — que vous
l’
ayez ou non voulu, par la première partie de votre étude. Pour le rest
293
oulu, par la première partie de votre étude. Pour
le
reste, je ne puis mieux faire que de renvoyer ces lecteurs à l’articl
294
e puis mieux faire que de renvoyer ces lecteurs à
l’
article de Jean-Richard Bloch, que l’on trouvera vingt pages avant le
295
s lecteurs à l’article de Jean-Richard Bloch, que
l’
on trouvera vingt pages avant le vôtre, et qui sauvegarde dans ce numé
296
vôtre, et qui sauvegarde dans ce numéro à la fois
la
précédence et la primauté du véritable réalisme révolutionnaire. Cord
297
vegarde dans ce numéro à la fois la précédence et
la
primauté du véritable réalisme révolutionnaire. Cordialement à vous,
298
aris, 15 février 1933, p. 303-304. e. Précédé de
la
notice suivante : « M. D. de Rougemont a adressé à P. Nizan la lettre
299
vante : « M. D. de Rougemont a adressé à P. Nizan
la
lettre suivante en demandant son insertion dans Europe. »
300
«
La
jeunesse française devant l’Allemagne » [Réponse à une enquête] (mai
301
« La jeunesse française devant
l’
Allemagne » [Réponse à une enquête] (mai 1933)f g En face de deux p
302
vernés par des hommes de 40 ans, c’est-à-dire par
les
chefs de la jeunesse révolutionnaire, en face d’une Russie dont le dy
303
s hommes de 40 ans, c’est-à-dire par les chefs de
la
jeunesse révolutionnaire, en face d’une Russie dont le dynamisme juvé
304
unesse révolutionnaire, en face d’une Russie dont
le
dynamisme juvénile est assez puissant pour animer la plus sclérosée d
305
dynamisme juvénile est assez puissant pour animer
la
plus sclérosée des doctrines étatistes, la France offre le spectacle
306
animer la plus sclérosée des doctrines étatistes,
la
France offre le spectacle de sa gérontocratie bavarde, de ses petites
307
clérosée des doctrines étatistes, la France offre
le
spectacle de sa gérontocratie bavarde, de ses petites niaiseries parl
308
chemise ouverte, dont notre presse aime à railler
les
uniformes, qu’avons-nous à aligner ? Un attirail de faux cols durs, d
309
rosettes, de gros ventres et de chapeaux melons.
La
France n’est plus contemporaine des nations qui l’entourent et qui la
310
a France n’est plus contemporaine des nations qui
l’
entourent et qui la menacent. Tel est le fait. Elle souffre d’une care
311
contemporaine des nations qui l’entourent et qui
la
menacent. Tel est le fait. Elle souffre d’une carence aiguë de la jeu
312
tions qui l’entourent et qui la menacent. Tel est
le
fait. Elle souffre d’une carence aiguë de la jeunesse. C’est pourquoi
313
est le fait. Elle souffre d’une carence aiguë de
la
jeunesse. C’est pourquoi le problème de son destin se confond avec le
314
’une carence aiguë de la jeunesse. C’est pourquoi
le
problème de son destin se confond avec le problème de notre génératio
315
ourquoi le problème de son destin se confond avec
le
problème de notre génération. La sécurité ne sera jamais garantie par
316
se confond avec le problème de notre génération.
La
sécurité ne sera jamais garantie par la signature des vieillards ; el
317
nération. La sécurité ne sera jamais garantie par
la
signature des vieillards ; elle repose sur la puissance révolutionnai
318
par la signature des vieillards ; elle repose sur
la
puissance révolutionnaire, c’est-à-dire sur la jeunesse de la nation.
319
ur la puissance révolutionnaire, c’est-à-dire sur
la
jeunesse de la nation. Mais la jeunesse française existe-t-elle ? On
320
révolutionnaire, c’est-à-dire sur la jeunesse de
la
nation. Mais la jeunesse française existe-t-elle ? On put le croire v
321
, c’est-à-dire sur la jeunesse de la nation. Mais
la
jeunesse française existe-t-elle ? On put le croire vers 1925. C’étai
322
Mais la jeunesse française existe-t-elle ? On put
le
croire vers 1925. C’était, l’on s’en souvient, le temps de l’inquiétu
323
ste-t-elle ? On put le croire vers 1925. C’était,
l’
on s’en souvient, le temps de l’inquiétude. Le désordre des choses s’i
324
le croire vers 1925. C’était, l’on s’en souvient,
le
temps de l’inquiétude. Le désordre des choses s’imposait aux esprits,
325
rs 1925. C’était, l’on s’en souvient, le temps de
l’
inquiétude. Le désordre des choses s’imposait aux esprits, ils s’appli
326
it, l’on s’en souvient, le temps de l’inquiétude.
Le
désordre des choses s’imposait aux esprits, ils s’appliquaient à le r
327
oses s’imposait aux esprits, ils s’appliquaient à
le
refléter dans leurs œuvres ; un peu plus de violence réelle les eût f
328
ans leurs œuvres ; un peu plus de violence réelle
les
eût fait accéder à la conscience active et concrète de l’époque ; et
329
eu plus de violence réelle les eût fait accéder à
la
conscience active et concrète de l’époque ; et c’eût été le premier p
330
ait accéder à la conscience active et concrète de
l’
époque ; et c’eût été le premier pas vers le salut. Mais les uns se pe
331
te de l’époque ; et c’eût été le premier pas vers
le
salut. Mais les uns se perdirent en eux-mêmes, les autres dans on ne
332
; et c’eût été le premier pas vers le salut. Mais
les
uns se perdirent en eux-mêmes, les autres dans on ne sait quelles bri
333
le salut. Mais les uns se perdirent en eux-mêmes,
les
autres dans on ne sait quelles brigues innommables. De l’inquiétude à
334
s dans on ne sait quelles brigues innommables. De
l’
inquiétude à la Légion d’honneur, la route n’est pas si pénible qu’on
335
it quelles brigues innommables. De l’inquiétude à
la
Légion d’honneur, la route n’est pas si pénible qu’on peut le croire
336
nommables. De l’inquiétude à la Légion d’honneur,
la
route n’est pas si pénible qu’on peut le croire : elle comporte moins
337
honneur, la route n’est pas si pénible qu’on peut
le
croire : elle comporte moins de sacrifices que de prix littéraires et
338
: elle est déjà jeune-radicale. On dit aussi, je
le
sais bien, que l’idéologie révolutionnaire fait des ravages, depuis p
339
eune-radicale. On dit aussi, je le sais bien, que
l’
idéologie révolutionnaire fait des ravages, depuis peu, dans les prime
340
évolutionnaire fait des ravages, depuis peu, dans
les
primes cervelles bourgeoises. Une revue jésuite parlait l’autre jour,
341
tionnaires » d’une doctrine destinée à périr avec
le
système régnant, qu’elle croit combattre, et dont elle figure le dern
342
dernier stade de décomposition spirituelle. Non,
le
problème de la jeunesse française, le problème de notre révolution es
343
de décomposition spirituelle. Non, le problème de
la
jeunesse française, le problème de notre révolution est ailleurs. Il
344
uelle. Non, le problème de la jeunesse française,
le
problème de notre révolution est ailleurs. Il est précis. Il se pose
345
e pose en termes historiques bien définis : c’est
le
problème de la destruction des tyrannies étatistes, au nom des droits
346
s historiques bien définis : c’est le problème de
la
destruction des tyrannies étatistes, au nom des droits de la personne
347
ion des tyrannies étatistes, au nom des droits de
la
personne. La France possède une tradition révolutionnaire personnalis
348
nies étatistes, au nom des droits de la personne.
La
France possède une tradition révolutionnaire personnaliste. C’est cet
349
personnaliste. C’est cette tradition qui a fondé
l’
autorité de la France dans le monde moderne. Mais la démocratie l’a sa
350
. C’est cette tradition qui a fondé l’autorité de
la
France dans le monde moderne. Mais la démocratie l’a sabotée, ruinée
351
radition qui a fondé l’autorité de la France dans
le
monde moderne. Mais la démocratie l’a sabotée, ruinée et trahie. De l
352
autorité de la France dans le monde moderne. Mais
la
démocratie l’a sabotée, ruinée et trahie. De la personne elle a fait
353
France dans le monde moderne. Mais la démocratie
l’
a sabotée, ruinée et trahie. De la personne elle a fait l’individu, ou
354
s la démocratie l’a sabotée, ruinée et trahie. De
la
personne elle a fait l’individu, ouvrant ainsi les voies aux collecti
355
tée, ruinée et trahie. De la personne elle a fait
l’
individu, ouvrant ainsi les voies aux collectivismes qui triomphent ac
356
la personne elle a fait l’individu, ouvrant ainsi
les
voies aux collectivismes qui triomphent actuellement dans toute l’Eur
357
ectivismes qui triomphent actuellement dans toute
l’
Europe de l’Est. De la patrie, centre de rayonnement, elle a fait la n
358
ent actuellement dans toute l’Europe de l’Est. De
la
patrie, centre de rayonnement, elle a fait la nation-carcan. Et de l’
359
De la patrie, centre de rayonnement, elle a fait
la
nation-carcan. Et de l’universalité de la personne, elle a permis qu’
360
rayonnement, elle a fait la nation-carcan. Et de
l’
universalité de la personne, elle a permis qu’on tire l’internationali
361
a fait la nation-carcan. Et de l’universalité de
la
personne, elle a permis qu’on tire l’internationalisme, c’est-à-dire
362
ersalité de la personne, elle a permis qu’on tire
l’
internationalisme, c’est-à-dire la négation de toutes les raisons d’êt
363
rmis qu’on tire l’internationalisme, c’est-à-dire
la
négation de toutes les raisons d’être personnelles. (Je m’excuse du p
364
rnationalisme, c’est-à-dire la négation de toutes
les
raisons d’être personnelles. (Je m’excuse du pléonasme.) Telle est la
365
rsonnelles. (Je m’excuse du pléonasme.) Telle est
la
cause profonde du déclin d’un prestige universel. Et voici notre tâch
366
uissance de nos trahisons, nous avons à restaurer
le
principe permanent de notre grandeur, la revendication personnaliste.
367
estaurer le principe permanent de notre grandeur,
la
revendication personnaliste. Nous avons à relever le défi que fascist
368
revendication personnaliste. Nous avons à relever
le
défi que fascistes et hitlériens sont justifiés à nous jeter. Nous ne
369
t hitlériens sont justifiés à nous jeter. Nous ne
le
ferons pas en défendant des institutions démocratiques qui sont le té
370
défendant des institutions démocratiques qui sont
le
témoignage de notre démission ; nous ne le ferons pas en nous mettant
371
i sont le témoignage de notre démission ; nous ne
le
ferons pas en nous mettant à la remorque du marxisme, fils d’une démo
372
mission ; nous ne le ferons pas en nous mettant à
la
remorque du marxisme, fils d’une démocratie exsangue ; nous le ferons
373
u marxisme, fils d’une démocratie exsangue ; nous
le
ferons bien moins encore par l’affirmation tardive d’un nationalisme
374
e exsangue ; nous le ferons bien moins encore par
l’
affirmation tardive d’un nationalisme traître à la patrie. Notre répon
375
l’affirmation tardive d’un nationalisme traître à
la
patrie. Notre réponse ne prendra pas la forme d’une justification, ma
376
traître à la patrie. Notre réponse ne prendra pas
la
forme d’une justification, mais d’une accusation. Au nom de la person
377
e justification, mais d’une accusation. Au nom de
la
personne, seul fondement de l’universel, nous dénoncerons les tyranni
378
usation. Au nom de la personne, seul fondement de
l’
universel, nous dénoncerons les tyrannies racistes et collectivistes.
379
, seul fondement de l’universel, nous dénoncerons
les
tyrannies racistes et collectivistes. Au nom de la patrie, lieu d’enr
380
s tyrannies racistes et collectivistes. Au nom de
la
patrie, lieu d’enracinement de la personne, nous dénoncerons les myst
381
stes. Au nom de la patrie, lieu d’enracinement de
la
personne, nous dénoncerons les mystiques nationalistes et leurs guerr
382
u d’enracinement de la personne, nous dénoncerons
les
mystiques nationalistes et leurs guerres. Ainsi notre accusation ne s
383
leurs guerres. Ainsi notre accusation ne sera pas
l’
égoïste résistance du bien « particulier » au bien public, l’égoïste e
384
ésistance du bien « particulier » au bien public,
l’
égoïste et meurtrière opposition du plus fort, du plus ancien, du plus
385
lus nombreux, du plus allemand ou du plus riche à
l’
ordre spirituel, c’est-à-dire au bien du prochain. Elle sera au contra
386
-dire au bien du prochain. Elle sera au contraire
la
revendication universelle de l’humain contre tout ce que l’homme inve
387
sera au contraire la revendication universelle de
l’
humain contre tout ce que l’homme invente pour se mettre à l’abri du r
388
cation universelle de l’humain contre tout ce que
l’
homme invente pour se mettre à l’abri du risque normal et nécessaire d
389
ntre tout ce que l’homme invente pour se mettre à
l’
abri du risque normal et nécessaire de l’existence, contre toutes les
390
mettre à l’abri du risque normal et nécessaire de
l’
existence, contre toutes les tyrannies qu’il s’impose en vertu du sadi
391
ormal et nécessaire de l’existence, contre toutes
les
tyrannies qu’il s’impose en vertu du sadisme de la lâcheté. Telles so
392
s tyrannies qu’il s’impose en vertu du sadisme de
la
lâcheté. Telles sont les bases de l’Ordre nouveau pour lequel nous so
393
se en vertu du sadisme de la lâcheté. Telles sont
les
bases de l’Ordre nouveau pour lequel nous sommes prêts à combattre. E
394
rmais s’adresseront ceux qui veulent s’adresser à
la
jeunesse d’un pays. Ils trouveront enfin à qui parler. Le problème de
395
sse d’un pays. Ils trouveront enfin à qui parler.
Le
problème de notre attitude devant la guerre est subordonné à celui de
396
qui parler. Le problème de notre attitude devant
la
guerre est subordonné à celui de notre révolution. La guerre des capi
397
uerre est subordonné à celui de notre révolution.
La
guerre des capitalistes est une pièce de leur système. Ces massacres
398
Ces massacres pour des gros sous ne méritent pas
le
nom de guerre. Nous réservons ce nom pour désigner les luttes réelles
399
om de guerre. Nous réservons ce nom pour désigner
les
luttes réelles, peut-être inévitables, qui marqueront demain l’opposi
400
les, peut-être inévitables, qui marqueront demain
l’
opposition des conservateurs fascistes, hitlériens on marxistes à l’Or
401
tlériens on marxistes à l’Ordre nouveau. Sabotons
la
guerre capitaliste. Par tous les moyens. Elle ne peut que retarder l’
402
nouveau. Sabotons la guerre capitaliste. Par tous
les
moyens. Elle ne peut que retarder l’accession aux conflits nécessaire
403
e. Par tous les moyens. Elle ne peut que retarder
l’
accession aux conflits nécessaires. f. Rougemont Denis de, « La jeu
404
conflits nécessaires. f. Rougemont Denis de, «
La
jeunesse française devant l’Allemagne », La Revue du siècle, Paris, m
405
ougemont Denis de, « La jeunesse française devant
l’
Allemagne », La Revue du siècle, Paris, mai 1933, p. 7-9. g. Précédé
406
de, « La jeunesse française devant l’Allemagne »,
La
Revue du siècle, Paris, mai 1933, p. 7-9. g. Précédé de la notice su
407
u siècle, Paris, mai 1933, p. 7-9. g. Précédé de
la
notice suivante : « Nous sommes particulièrement heureux de donner ic
408
ous sommes particulièrement heureux de donner ici
le
témoignage de M. Denis de Rougemont, qui appartient aujourd’hui au gr
409
s de Rougemont est protestant, et collaborateur à
la
NRF , etc. »
410
’attaque pour l’ordre nouveau (décembre 1933)h
Le
groupe de l’Ordre nouveau n’a pas fait jusqu’ici beaucoup de bruit su
411
veau n’a pas fait jusqu’ici beaucoup de bruit sur
les
places. C’est que nous sommes et voulons être avant tout des doctrina
412
quait récemment, à la suite de Marx, disait-il, «
la
précédence du matériel, l’antériorité de l’être par rapport à la pens
413
de Marx, disait-il, « la précédence du matériel,
l’
antériorité de l’être par rapport à la pensée ». En d’autres termes mo
414
il, « la précédence du matériel, l’antériorité de
l’
être par rapport à la pensée ». En d’autres termes moins obscurs, il a
415
u matériel, l’antériorité de l’être par rapport à
la
pensée ». En d’autres termes moins obscurs, il affirmait qu’il faut «
416
obscurs, il affirmait qu’il faut « commencer par
le
commencement ». Nous accepterons volontiers cette formule, qui a le m
417
Nous accepterons volontiers cette formule, qui a
le
mérite de la simplicité. Mais nous disons que le commencement du déso
418
rons volontiers cette formule, qui a le mérite de
la
simplicité. Mais nous disons que le commencement du désordre n’est pa
419
le mérite de la simplicité. Mais nous disons que
le
commencement du désordre n’est pas dans les faits matériels dont nous
420
ns que le commencement du désordre n’est pas dans
les
faits matériels dont nous souffrons, n’est pas dans le machinisme, pa
421
its matériels dont nous souffrons, n’est pas dans
le
machinisme, par exemple, mais bien dans les doctrines qui ont assuré
422
s dans le machinisme, par exemple, mais bien dans
les
doctrines qui ont assuré le développement actuel du machinisme. C’est
423
mple, mais bien dans les doctrines qui ont assuré
le
développement actuel du machinisme. C’est dans cet humus de doctrines
424
ns cet humus de doctrines périmées que plongent «
les
racines du malheur », c’est lui d’abord qu’il faut détruire si l’on v
425
lheur », c’est lui d’abord qu’il faut détruire si
l’
on veut tuer ces racines et surtout empêcher qu’elles ne se reforment.
426
nes et surtout empêcher qu’elles ne se reforment.
La
nécessité d’un travail doctrinal radical nous apparaît être la tâche
427
d’un travail doctrinal radical nous apparaît être
la
tâche la plus concrète et la plus immédiate de l’heure ; la seule tâc
428
ail doctrinal radical nous apparaît être la tâche
la
plus concrète et la plus immédiate de l’heure ; la seule tâche effica
429
l nous apparaît être la tâche la plus concrète et
la
plus immédiate de l’heure ; la seule tâche efficacement révolutionnai
430
la tâche la plus concrète et la plus immédiate de
l’
heure ; la seule tâche efficacement révolutionnaire. Quels sont les ca
431
a plus concrète et la plus immédiate de l’heure ;
la
seule tâche efficacement révolutionnaire. Quels sont les caractères s
432
le tâche efficacement révolutionnaire. Quels sont
les
caractères spécifiques de notre effort de doctrine ? C’est d’abord un
433
octrine ? C’est d’abord une volonté de considérer
les
problèmes économiques et sociaux dans leur totalité ; c’est aussi une
434
outes nos constructions à un fait humain central,
la
personne — telle que nous la définirons tout à l’heure — ou mieux enc
435
fait humain central, la personne — telle que nous
la
définirons tout à l’heure — ou mieux encore, le conflit personnel, et
436
la personne — telle que nous la définirons tout à
l’
heure — ou mieux encore, le conflit personnel, et nous prenons pour no
437
s la définirons tout à l’heure — ou mieux encore,
le
conflit personnel, et nous prenons pour norme ce conflit, étendu à to
438
nous prenons pour norme ce conflit, étendu à tous
les
ordres de l’activité humaine : politique, économique et culturel. Tel
439
our norme ce conflit, étendu à tous les ordres de
l’
activité humaine : politique, économique et culturel. Telle est la bas
440
ne : politique, économique et culturel. Telle est
la
base de notre ordre. Cet ordre est nouveau en ceci qu’il ne peut être
441
de plan. Changer de plan, pour nous, c’est porter
l’
effort constructif sur un terrain que le désordre actuel néglige ou te
442
st porter l’effort constructif sur un terrain que
le
désordre actuel néglige ou tente de stériliser. La plupart des questi
443
ent capitalistes et marxistes sont insolubles sur
le
terrain positiviste où ils les placent. Elles ne prennent leur vrai s
444
sont insolubles sur le terrain positiviste où ils
les
placent. Elles ne prennent leur vrai sens que dans le plan de la pers
445
lacent. Elles ne prennent leur vrai sens que dans
le
plan de la personne, où nous les reposons. Prenons par exemple le pro
446
es ne prennent leur vrai sens que dans le plan de
la
personne, où nous les reposons. Prenons par exemple le problème du «
447
rai sens que dans le plan de la personne, où nous
les
reposons. Prenons par exemple le problème du « minimum de vie matérie
448
rsonne, où nous les reposons. Prenons par exemple
le
problème du « minimum de vie matérielle » destiné à assurer la libert
449
u « minimum de vie matérielle » destiné à assurer
la
liberté de l’homme. Marxistes et capitalistes prétendent, chacun à le
450
vie matérielle » destiné à assurer la liberté de
l’
homme. Marxistes et capitalistes prétendent, chacun à leur manière, le
451
t capitalistes prétendent, chacun à leur manière,
le
résoudre. Ils se disputent sur la manière. Mais leur dispute se passe
452
à leur manière, le résoudre. Ils se disputent sur
la
manière. Mais leur dispute se passe sur un plan où elle est par défin
453
r un plan où elle est par définition sans issue :
le
plan matérialiste. Qui pourra jamais fixer absolument ce fameux minim
454
Il varie dans des proportions considérables selon
la
valeur morale des êtres ou les habitudes de la race. À supposer qu’un
455
considérables selon la valeur morale des êtres ou
les
habitudes de la race. À supposer qu’une science, encore à créer, parv
456
on la valeur morale des êtres ou les habitudes de
la
race. À supposer qu’une science, encore à créer, parvienne encore à l
457
u’une science, encore à créer, parvienne encore à
le
déterminer, la libération de l’homme bénéficiant du minimum de vie ma
458
encore à créer, parvienne encore à le déterminer,
la
libération de l’homme bénéficiant du minimum de vie matérielle rester
459
arvienne encore à le déterminer, la libération de
l’
homme bénéficiant du minimum de vie matérielle restera purement illuso
460
ie matérielle restera purement illusoire, puisque
l’
État, sous sa forme capitaliste ou marxiste, viendra immédiatement lui
461
— ô ironie — pour assurer précisément, d’en haut,
le
fameux minimum libérateur ! À quoi bon libérer l’homme si, par ailleu
462
le fameux minimum libérateur ! À quoi bon libérer
l’
homme si, par ailleurs, on le prive du ressort même de sa liberté (par
463
! À quoi bon libérer l’homme si, par ailleurs, on
le
prive du ressort même de sa liberté (par l’effet d’une doctrine matér
464
s, on le prive du ressort même de sa liberté (par
l’
effet d’une doctrine matérialiste) ou du champ de cette liberté (par l
465
e matérialiste) ou du champ de cette liberté (par
l’
effet d’une doctrine étatiste) ? En présence de ces faits, nous disons
466
iste) ? En présence de ces faits, nous disons que
le
problème du minimum de vie matérielle ne prend son sens que dans le p
467
imum de vie matérielle ne prend son sens que dans
le
plan de la personne qui est, nous allons le voir, le plan de la liber
468
matérielle ne prend son sens que dans le plan de
la
personne qui est, nous allons le voir, le plan de la liberté créatric
469
dans le plan de la personne qui est, nous allons
le
voir, le plan de la liberté créatrice ; que ce problème ne peut être
470
plan de la personne qui est, nous allons le voir,
le
plan de la liberté créatrice ; que ce problème ne peut être défini co
471
personne qui est, nous allons le voir, le plan de
la
liberté créatrice ; que ce problème ne peut être défini correctement
472
e ne peut être défini correctement qu’à partir de
la
personne ; que seule la doctrine personnaliste, parce qu’elle le tran
473
rrectement qu’à partir de la personne ; que seule
la
doctrine personnaliste, parce qu’elle le transcende et le replace dan
474
ue seule la doctrine personnaliste, parce qu’elle
le
transcende et le replace dans une totalité vivante, lui donne un sens
475
ine personnaliste, parce qu’elle le transcende et
le
replace dans une totalité vivante, lui donne un sens concret et une s
476
ons promettre du pain, et nous en promettons dans
la
mesure où nous assurerons en même temps aux hommes une raison de vivr
477
en même temps aux hommes une raison de vivre que
les
systèmes régnants sont en train de leur ôter. ⁂ Nous avons ainsi défi
478
train de leur ôter. ⁂ Nous avons ainsi défini par
la
double volonté de totalisme et de changement de plan la forme général
479
ble volonté de totalisme et de changement de plan
la
forme générale de notre doctrine. Nous nous excusons de l’aspect théo
480
générale de notre doctrine. Nous nous excusons de
l’
aspect théorique que prend forcément cet exposé, et qu’il perdrait si
481
ment cet exposé, et qu’il perdrait si nous avions
la
place nécessaire pour développer. Nous nous excusons plus encore de l
482
our développer. Nous nous excusons plus encore de
la
façon très rapide dont nous allons être obligés de décrire le contenu
483
s rapide dont nous allons être obligés de décrire
le
contenu de nos constructions et la méthode personnaliste qui les anim
484
gés de décrire le contenu de nos constructions et
la
méthode personnaliste qui les anime. Cette méthode constitue la parti
485
nos constructions et la méthode personnaliste qui
les
anime. Cette méthode constitue la partie la plus élaborée de notre ef
486
sonnaliste qui les anime. Cette méthode constitue
la
partie la plus élaborée de notre effort et l’on ne peut songer à en d
487
qui les anime. Cette méthode constitue la partie
la
plus élaborée de notre effort et l’on ne peut songer à en donner ici
488
tue la partie la plus élaborée de notre effort et
l’
on ne peut songer à en donner ici qu’une formule nécessairement simpli
489
rmule nécessairement simplifiée. Nous définissons
la
personne comme un acte et non pas comme un donné physique ou moral, m
490
un donné physique ou moral, matériel ou abstrait.
La
personne, c’est l’individu engagé dans un conflit créateur avec lui-m
491
u moral, matériel ou abstrait. La personne, c’est
l’
individu engagé dans un conflit créateur avec lui-même d’abord, avec l
492
s un conflit créateur avec lui-même d’abord, avec
la
nature ensuite, avec l’ambiance sociale enfin. Ce conflit comporte un
493
ec lui-même d’abord, avec la nature ensuite, avec
l’
ambiance sociale enfin. Ce conflit comporte un choix permanent, donc u
494
, c’est-à-dire une tension permanente, qui mesure
la
valeur même de l’homme. Tension, risque, choix, acte, tels sont les é
495
tension permanente, qui mesure la valeur même de
l’
homme. Tension, risque, choix, acte, tels sont les éléments de toute l
496
l’homme. Tension, risque, choix, acte, tels sont
les
éléments de toute liberté réelle et créatrice, partant, de toute dign
497
ignité humaine. ⁂ Pour faire sentir tout de suite
le
concret d’une telle doctrine, voyons d’abord quelles institutions ell
498
mbattre et à renverser. Ce sont, en premier lieu,
les
institutions démocratiques auxquelles donne naissance l’individualis
499
tutions démocratiques auxquelles donne naissance
l’
individualisme libéral. L’individu libéral, tel que l’ont créé les thé
500
quelles donne naissance l’individualisme libéral.
L’
individu libéral, tel que l’ont créé les théoriciens du suffrage unive
501
dividualisme libéral. L’individu libéral, tel que
l’
ont créé les théoriciens du suffrage universel, tout le monde croit au
502
e libéral. L’individu libéral, tel que l’ont créé
les
théoriciens du suffrage universel, tout le monde croit aujourd’hui qu
503
vidence, une sorte de lieu commun. C’est en effet
le
lieu commun de tous les malentendus actuels. Cet homme sans liens, ré
504
ieu commun. C’est en effet le lieu commun de tous
les
malentendus actuels. Cet homme sans liens, réduit à l’unité arithméti
505
lentendus actuels. Cet homme sans liens, réduit à
l’
unité arithmétique, où l’a-t-on vu ? qui l’a vu ? et comment existerai
506
mme sans liens, réduit à l’unité arithmétique, où
l’
a-t-on vu ? qui l’a vu ? et comment existerait-il ? C’est pourtant sur
507
duit à l’unité arithmétique, où l’a-t-on vu ? qui
l’
a vu ? et comment existerait-il ? C’est pourtant sur cet homme abstrai
508
pourtant sur cet homme abstrait qu’est bâti tout
le
système démocratique. Et l’erreur initiale, doctrinale, se retrouve à
509
rait qu’est bâti tout le système démocratique. Et
l’
erreur initiale, doctrinale, se retrouve à tous les étages du système.
510
l’erreur initiale, doctrinale, se retrouve à tous
les
étages du système. C’est à cause d’elle qu’il s’écroulera. Il suffira
511
ition au parlementarisme. Nous ne combattrons pas
le
Parlement avec des discours, mais bien en créant un monde où il appar
512
monde où il apparaîtra sous son vrai jour, comme
le
conservatoire de la politique bourgeoise, avec ses monarchistes et se
513
tra sous son vrai jour, comme le conservatoire de
la
politique bourgeoise, avec ses monarchistes et ses communistes, figur
514
ensifs. Il suffira de rappeler, d’autre part, que
l’
individualisme libéral est responsable de l’essor anarchique d’une éco
515
, que l’individualisme libéral est responsable de
l’
essor anarchique d’une économie devenue inhumaine, et cela non pas à c
516
mie devenue inhumaine, et cela non pas à cause de
la
machine, mais parce qu’aucun contrôle humain, aucune doctrine totale
517
er et humaniser ce développement. En second lieu,
la
doctrine de la personne nous oppose à tout soviétisme stalinien. Il e
518
ce développement. En second lieu, la doctrine de
la
personne nous oppose à tout soviétisme stalinien. Il est trop facile,
519
Il est trop facile, en effet, de distinguer dans
le
stalinisme un retournement pur et simple de l’individualisme libéral,
520
ns le stalinisme un retournement pur et simple de
l’
individualisme libéral, procédant par ailleurs de conceptions positive
521
udo-scientifiques qui étaient déjà contenues dans
la
définition de l’individu libéral. Il nous est possible maintenant de
522
qui étaient déjà contenues dans la définition de
l’
individu libéral. Il nous est possible maintenant de désigner d’un seu
523
est possible maintenant de désigner d’un seul mot
l’
objectif de nos attaques. Le processus concret dans lequel Marx a insé
524
ésigner d’un seul mot l’objectif de nos attaques.
Le
processus concret dans lequel Marx a inséré sa philosophie, c’était l
525
dans lequel Marx a inséré sa philosophie, c’était
la
lutte des classes provoquée par le premier épanouissement de l’indust
526
lasses provoquée par le premier épanouissement de
l’
industrie. Le processus concret dans lequel s’insère aujourd’hui le pe
527
uée par le premier épanouissement de l’industrie.
Le
processus concret dans lequel s’insère aujourd’hui le personnalisme,
528
rocessus concret dans lequel s’insère aujourd’hui
le
personnalisme, c’est la lutte contre l’étatisme moderne tel qu’il s’e
529
quel s’insère aujourd’hui le personnalisme, c’est
la
lutte contre l’étatisme moderne tel qu’il s’est constitué depuis Marx
530
jourd’hui le personnalisme, c’est la lutte contre
l’
étatisme moderne tel qu’il s’est constitué depuis Marx, phénomène beau
531
plus concret, plus universel et mieux défini que
la
lutte des classes. ⁂ Quelles sont donc les institutions qui nous perm
532
ini que la lutte des classes. ⁂ Quelles sont donc
les
institutions qui nous permettront de rompre avec tout étatisme, de ch
533
s borner à deux indications très générales : Dans
le
domaine politique, nous revendiquons une organisation régionaliste de
534
ous revendiquons une organisation régionaliste de
l’
Europe. Cela suppose la suppression du cadre national, carcan de front
535
ganisation régionaliste de l’Europe. Cela suppose
la
suppression du cadre national, carcan de frontières douanières, et du
536
inancier et policier où viennent se congestionner
les
énergies du pays. Ce que nous voulons, c’est rétablir sur le plan pol
537
ous voulons, c’est rétablir sur le plan politique
la
tension nécessaire et créatrice entre la petite patrie décentralisatr
538
olitique la tension nécessaire et créatrice entre
la
petite patrie décentralisatrice d’une part, et d’autre part l’univers
539
rie décentralisatrice d’une part, et d’autre part
l’
universalisme issu directement des personnes et qui pourrait se concré
540
ntern, mais dépourvu de pouvoir économique4. Dans
le
domaine économique, nous revendiquons, parallèlement, un statut du tr
541
quant une distinction profonde et effective entre
le
travail créateur et libre d’une part, et le travail indifférencié et
542
entre le travail créateur et libre d’une part, et
le
travail indifférencié et parcellaire de l’autre. Ce qui se traduit pa
543
du pouvoir politique. Ainsi se trouve sauvegardée
la
tension nécessaire, et assuré, en fonction cette fois d’une mesure hu
544
uré, en fonction cette fois d’une mesure humaine,
le
minimum de vie matérielle qui permet à la personne de courir sa chanc
545
umaine, le minimum de vie matérielle qui permet à
la
personne de courir sa chance. Nous ne pouvons songer à développer ici
546
s thèmes constructifs, et encore moins à indiquer
les
moyens tactiques que nous envisageons pour les réaliser. Deux mots to
547
er les moyens tactiques que nous envisageons pour
les
réaliser. Deux mots toutefois sur notre attitude révolutionnaire. Cer
548
volutionnaire. Certains s’étonneront peut-être de
la
voir si peu romantique. C’est qu’il sévit actuellement, parmi certain
549
els, un véritable romantisme du chambardement, de
l’
émeute et du sang versé. Contre lui, nous maintiendrons la primauté de
550
et du sang versé. Contre lui, nous maintiendrons
la
primauté de la doctrine, avec tout ce que cela comporte, en apparence
551
sé. Contre lui, nous maintiendrons la primauté de
la
doctrine, avec tout ce que cela comporte, en apparence, de sécheresse
552
parence, de sécheresse technique. Nous savons que
le
romantisme du désordre prépare simplement les dictatures policières d
553
que le romantisme du désordre prépare simplement
les
dictatures policières de demain. Le romantisme révolutionnaire revêt
554
e simplement les dictatures policières de demain.
Le
romantisme révolutionnaire revêt une autre forme encore, non moins da
555
re, non moins dangereuse pour notre action. C’est
l’
état d’esprit trop facilement héroïque et généreux de ceux qui nous di
556
de ceux qui nous disent : renoncez d’abord à tous
les
privilèges bourgeois, et nous vous écouterons ! Certes, nous savons q
557
révolution est dans un renoncement. Mais pour que
l’
acte soit réel, encore faut-il une doctrine et des institutions qui le
558
core faut-il une doctrine et des institutions qui
le
traduisent en faits. Les aristocrates de la nuit du 4 août accompliss
559
e et des institutions qui le traduisent en faits.
Les
aristocrates de la nuit du 4 août accomplissent un acte de renoncemen
560
s qui le traduisent en faits. Les aristocrates de
la
nuit du 4 août accomplissent un acte de renoncement aux privilèges. M
561
n, s’emparent des privilèges abandonnés, sabotent
la
révolution et font la bourgeoisie du xixe siècle. Des privilèges ? M
562
ilèges abandonnés, sabotent la révolution et font
la
bourgeoisie du xixe siècle. Des privilèges ? Mais tous les hommes ou
563
oisie du xixe siècle. Des privilèges ? Mais tous
les
hommes ou presque en demandent. Seulement, il en est d’injustifiés. E
564
nterons de répondre par une citation de Lénine :
La
doctrine socialiste est née des théories philosophiques, historiques,
565
représentants instruits des classes possédantes :
les
intellectuels. Par leur situation sociale, les fondateurs du socialis
566
: les intellectuels. Par leur situation sociale,
les
fondateurs du socialisme scientifique contemporain, Marx et Engels, é
567
des intellectuels bourgeois. De même, en Russie,
la
doctrine sociale-démocrate surgit indépendamment de la croissance spo
568
ctrine sociale-démocrate surgit indépendamment de
la
croissance spontanée du mouvement ouvrier ; elle y fut le résultat na
569
sance spontanée du mouvement ouvrier ; elle y fut
le
résultat naturel et fatal du développement de la pensée chez les inte
570
le résultat naturel et fatal du développement de
la
pensée chez les intellectuels.5 Peut-être ne serait-il pas inutile,
571
turel et fatal du développement de la pensée chez
les
intellectuels.5 Peut-être ne serait-il pas inutile, pour conclure,
572
pas inutile, pour conclure, de dégager clairement
les
thèses impliquées dans notre exposé. Voici donc en quelques mots nos
573
t trop insister sur cette vérité, à une époque où
l’
engouement pour les formes les plus étroites du praticisme va de pair
574
r cette vérité, à une époque où l’engouement pour
les
formes les plus étroites du praticisme va de pair avec la propagande
575
ité, à une époque où l’engouement pour les formes
les
plus étroites du praticisme va de pair avec la propagande de l’opport
576
s les plus étroites du praticisme va de pair avec
la
propagande de l’opportunisme ». (Encore Lénine, 1902.) 2° Dans l’état
577
es du praticisme va de pair avec la propagande de
l’
opportunisme ». (Encore Lénine, 1902.) 2° Dans l’état présent des chos
578
l’opportunisme ». (Encore Lénine, 1902.) 2° Dans
l’
état présent des choses, il n’y a pas d’ordre concevable sur le plan c
579
e sur le plan capitaliste, au déterminisme duquel
les
soviets n’échappent pas. 3° La dialectique historique ne peut que ren
580
terminisme duquel les soviets n’échappent pas. 3°
La
dialectique historique ne peut que rendre compte du passé — mais seul
581
ue ne peut que rendre compte du passé — mais seul
l’
acte créateur opère le changement de plan et permet d’instituer un ord
582
compte du passé — mais seul l’acte créateur opère
le
changement de plan et permet d’instituer un ordre nouveau. 4° Cet act
583
nouveau, cette « source d’énergie » permanente de
la
révolution, c’est la personne humaine telle que nous l’avons définie.
584
ce d’énergie » permanente de la révolution, c’est
la
personne humaine telle que nous l’avons définie. 5° Dans « l’Ordre no
585
olution, c’est la personne humaine telle que nous
l’
avons définie. 5° Dans « l’Ordre nouveau », les institutions reproduis
586
ous l’avons définie. 5° Dans « l’Ordre nouveau »,
les
institutions reproduisent à tous les degrés le conflit et la tension
587
e nouveau », les institutions reproduisent à tous
les
degrés le conflit et la tension qui définissent la personne en acte.
588
, les institutions reproduisent à tous les degrés
le
conflit et la tension qui définissent la personne en acte. 6° Ces ins
589
ions reproduisent à tous les degrés le conflit et
la
tension qui définissent la personne en acte. 6° Ces institutions sont
590
s degrés le conflit et la tension qui définissent
la
personne en acte. 6° Ces institutions sont : — dans le domaine politi
591
rsonne en acte. 6° Ces institutions sont : — dans
le
domaine politique : la petite patrie décentralisatrice et le centre d
592
institutions sont : — dans le domaine politique :
la
petite patrie décentralisatrice et le centre de contrôle doctrinal et
593
politique : la petite patrie décentralisatrice et
le
centre de contrôle doctrinal et juridique ; — dans le domaine économi
594
entre de contrôle doctrinal et juridique ; — dans
le
domaine économique : les syndicats libres de production et d’instruct
595
nal et juridique ; — dans le domaine économique :
les
syndicats libres de production et d’instruction professionnelle, d’un
596
ction professionnelle, d’une part, et de l’autre,
le
service prolétarien collectif soumis directement à un centre de contr
597
e. 7° Ce régime doit entraîner par son jeu normal
la
disparition des cadres de l’État et du statut des classes, c’est-à-di
598
r par son jeu normal la disparition des cadres de
l’
État et du statut des classes, c’est-à-dire : l’élimination des facteu
599
e l’État et du statut des classes, c’est-à-dire :
l’
élimination des facteurs décisifs de l’inflation, du chômage et de la
600
t-à-dire : l’élimination des facteurs décisifs de
l’
inflation, du chômage et de la guerre moderne économique et militaire.
601
acteurs décisifs de l’inflation, du chômage et de
la
guerre moderne économique et militaire. 8° C’est au nom d’antagonisme
602
ls féconds et créateurs que nous voulons éliminer
les
antagonismes artificiels et destructeurs que fait naître le capitalis
603
ismes artificiels et destructeurs que fait naître
le
capitalisme matérialiste. 9° Nous sommes avec le prolétariat, par-des
604
le capitalisme matérialiste. 9° Nous sommes avec
le
prolétariat, par-dessus la tête de ses vieux meneurs, contre la condi
605
e. 9° Nous sommes avec le prolétariat, par-dessus
la
tête de ses vieux meneurs, contre la condition prolétarienne. Pour l’
606
, par-dessus la tête de ses vieux meneurs, contre
la
condition prolétarienne. Pour l’Ordre nouveau : Arnaud Dandieu, Denis
607
René Dupuis, Jean Jardin, Claude Chevalley. 4.
La
seule réalité, mais indestructible — qui demeure à la Nation, une foi
608
eule réalité, mais indestructible — qui demeure à
la
Nation, une fois l’État supprimé, une fois opérée la révolution perso
609
ndestructible — qui demeure à la Nation, une fois
l’
État supprimé, une fois opérée la révolution personnaliste et régional
610
Nation, une fois l’État supprimé, une fois opérée
la
révolution personnaliste et régionaliste, c’est une existence culture
611
de, « Positions d’attaque pour l’ordre nouveau »,
La
Revue des vivants, Paris, décembre 1933, p. 1821-1827.
612
Jeune Europe (4 décembre 1933)i Que
le
visage de l’Europe ait changé, depuis dix ans, plus qu’il ne l’avait
613
une Europe (4 décembre 1933)i Que le visage de
l’
Europe ait changé, depuis dix ans, plus qu’il ne l’avait fait depuis N
614
’Europe ait changé, depuis dix ans, plus qu’il ne
l’
avait fait depuis Napoléon, c’est une évidence acquise et qui peut fig
615
e acquise et qui peut figurer d’ores et déjà dans
les
manuels d’Histoire contemporaine. Les révolutions russe, italienne et
616
t déjà dans les manuels d’Histoire contemporaine.
Les
révolutions russe, italienne et allemande, succédant à la chute des m
617
utions russe, italienne et allemande, succédant à
la
chute des monarchies ont consacré l’avènement d’une civilisation de v
618
succédant à la chute des monarchies ont consacré
l’
avènement d’une civilisation de vitesse, de machines et de masses, qui
619
machines et de masses, qui avait déjà bouleversé
les
mœurs au moment où éclata la guerre, mais qui n’avait pas encore trou
620
ait déjà bouleversé les mœurs au moment où éclata
la
guerre, mais qui n’avait pas encore trouvé, à cette époque, une forme
621
ive » telle que M. Guglielmo Ferrero, le premier,
l’
a baptisée, s’exprime aujourd’hui dans les régimes fascistes ou soviét
622
premier, l’a baptisée, s’exprime aujourd’hui dans
les
régimes fascistes ou soviétiques. C’est elle qui constitue leur paren
623
oviétiques. C’est elle qui constitue leur parenté
la
plus profonde. Mais il y a entre ces trois « dictatures de la masse »
624
onde. Mais il y a entre ces trois « dictatures de
la
masse » une autre ressemblance, sans doute moins essentielle, toute p
625
toute provisoire, mais qui frappe plus facilement
l’
observateur sensible aux atmosphères. C’est l’air de parenté que donne
626
ent l’observateur sensible aux atmosphères. C’est
l’
air de parenté que donne, aux trois régimes, la prépondérance de la je
627
st l’air de parenté que donne, aux trois régimes,
la
prépondérance de la jeunesse, dans leurs cadres directeurs aussi bien
628
que donne, aux trois régimes, la prépondérance de
la
jeunesse, dans leurs cadres directeurs aussi bien que dans leur allur
629
opération artificielle, qu’il faudrait comparer à
la
chirurgie esthétique actuellement en vogue ? Est-ce au contraire le s
630
tique actuellement en vogue ? Est-ce au contraire
le
signe d’un renouveau organique, d’un afflux de sèves saines ? Ce visa
631
’un afflux de sèves saines ? Ce visage étrange de
l’
Europe est-il celui d’un nouveau venu, ou bien y distingue-t-on déjà,
632
nouveau venu, ou bien y distingue-t-on déjà, sous
le
fard, de vieilles rides bien connues ? À ces questions, l’ouvrage que
633
de vieilles rides bien connues ? À ces questions,
l’
ouvrage que René Dupuis et Alexandre Marc viennent de publier sous le
634
Dupuis et Alexandre Marc viennent de publier sous
le
titre de Jeune Europe 6 apporte une réponse d’autant plus intéressant
635
est très significative du nouvel état d’esprit de
la
jeunesse française. En effet, tandis qu’il nous venait d’Allemagne et
636
e et de Russie plusieurs livres fameux proclamant
la
« mission de la jeune génération », la France jusqu’ici s’était borné
637
lusieurs livres fameux proclamant la « mission de
la
jeune génération », la France jusqu’ici s’était bornée à les traduire
638
proclamant la « mission de la jeune génération »,
la
France jusqu’ici s’était bornée à les traduire et à les critiquer ave
639
énération », la France jusqu’ici s’était bornée à
les
traduire et à les critiquer avec un scepticisme plus ou moins sympath
640
ance jusqu’ici s’était bornée à les traduire et à
les
critiquer avec un scepticisme plus ou moins sympathique ; mais elle n
641
une lacune qui justifiait trop bien, aux yeux de
l’
étranger, la réputation de « statisme » que l’on veut faire à la Franc
642
qui justifiait trop bien, aux yeux de l’étranger,
la
réputation de « statisme » que l’on veut faire à la France d’après-gu
643
de l’étranger, la réputation de « statisme » que
l’
on veut faire à la France d’après-guerre. Nos deux publicistes apparti
644
réputation de « statisme » que l’on veut faire à
la
France d’après-guerre. Nos deux publicistes appartiennent à la généra
645
près-guerre. Nos deux publicistes appartiennent à
la
génération qui atteint la trentaine et qui s’exprime dans des revues
646
icistes appartiennent à la génération qui atteint
la
trentaine et qui s’exprime dans des revues comme L’Ordre nouveau ou
647
sure de rénover radicalement. Mal préparées, dans
la
fièvre et le désespoir de situations économiques qui ne permettaient
648
er radicalement. Mal préparées, dans la fièvre et
le
désespoir de situations économiques qui ne permettaient pas d’élabore
649
onomiques qui ne permettaient pas d’élaborer avec
la
lucidité nécessaire des solutions vraiment neuves et fécondes, elles
650
vraiment neuves et fécondes, elles devaient, dès
la
prise du pouvoir, dégénérer en dictatures. « L’État, l’Ordre social,
651
s la prise du pouvoir, dégénérer en dictatures. «
L’
État, l’Ordre social, la Centralisation, l’Autorité et la Discipline s
652
se du pouvoir, dégénérer en dictatures. « L’État,
l’
Ordre social, la Centralisation, l’Autorité et la Discipline se trouve
653
égénérer en dictatures. « L’État, l’Ordre social,
la
Centralisation, l’Autorité et la Discipline se trouvent ainsi élevés
654
res. « L’État, l’Ordre social, la Centralisation,
l’
Autorité et la Discipline se trouvent ainsi élevés à la dignité de fin
655
l’Ordre social, la Centralisation, l’Autorité et
la
Discipline se trouvent ainsi élevés à la dignité de fins en soi, d’ab
656
orité et la Discipline se trouvent ainsi élevés à
la
dignité de fins en soi, d’absolus, au lieu de n’être considérés que c
657
idérés que comme des moyens ». Et c’est ainsi que
la
jeunesse s’est trouvée embrigadée, avec tout son élan, avec toute sa
658
asme aux tâches de reconstruction qui s’imposent.
La
popularité du plan quinquennal par exemple, l’ardeur qui anime la jeu
659
t. La popularité du plan quinquennal par exemple,
l’
ardeur qui anime la jeunesse russe malgré les sacrifices qu’on lui dem
660
plan quinquennal par exemple, l’ardeur qui anime
la
jeunesse russe malgré les sacrifices qu’on lui demande — ou à cause d
661
mple, l’ardeur qui anime la jeunesse russe malgré
les
sacrifices qu’on lui demande — ou à cause d’eux — ne sauraient être m
662
ient être mises en doute. Mais qu’adviendra-t-il,
le
jour peut-être prochain où ces jeunes hommes s’apercevront que les ré
663
e prochain où ces jeunes hommes s’apercevront que
les
régimes qu’ils servent, loin d’avoir créé un ordre nouveau, ont bien
664
créé un ordre nouveau, ont bien plutôt consolidé
les
pires tyrannies matérielles, et consacré la primauté de l’économie, l
665
lidé les pires tyrannies matérielles, et consacré
la
primauté de l’économie, la primauté de l’inhumain sur les personnes ?
666
tyrannies matérielles, et consacré la primauté de
l’
économie, la primauté de l’inhumain sur les personnes ? L’État, le sta
667
térielles, et consacré la primauté de l’économie,
la
primauté de l’inhumain sur les personnes ? L’État, le standard, l’ind
668
onsacré la primauté de l’économie, la primauté de
l’
inhumain sur les personnes ? L’État, le standard, l’industrialisation,
669
auté de l’économie, la primauté de l’inhumain sur
les
personnes ? L’État, le standard, l’industrialisation, voilà bien les
670
ie, la primauté de l’inhumain sur les personnes ?
L’
État, le standard, l’industrialisation, voilà bien les « vieilles ride
671
rimauté de l’inhumain sur les personnes ? L’État,
le
standard, l’industrialisation, voilà bien les « vieilles rides » qui
672
inhumain sur les personnes ? L’État, le standard,
l’
industrialisation, voilà bien les « vieilles rides » qui reparaissent
673
tat, le standard, l’industrialisation, voilà bien
les
« vieilles rides » qui reparaissent et qui déjà, font grimacer d’une
674
t grimacer d’une grimace fâcheusement américaine,
le
visage rajeuni de l’Europe. En vérité, et c’est une des observations
675
ace fâcheusement américaine, le visage rajeuni de
l’
Europe. En vérité, et c’est une des observations capitales de nos aute
676
st une des observations capitales de nos auteurs,
les
jeunesses soviétique et fasciste sont bien moins révolutionnaires, da
677
t fasciste sont bien moins révolutionnaires, dans
le
sens créateur du terme, que conformistes. Leur conformisme n’est pas
678
e « rouspétance », devenue traditionnelle, contre
les
pouvoirs et les corvées publiques. C’est un conformisme total et… ent
679
», devenue traditionnelle, contre les pouvoirs et
les
corvées publiques. C’est un conformisme total et… enthousiaste ! Une
680
otal et… enthousiaste ! Une nouvelle idolâtrie de
l’
État, qui réprime toute fantaisie personnelle, toute recherche origina
681
ute possibilité de dépassement, tout ce qui fonde
la
dignité proprement humaine. Où est le remède ? Les auteurs de Jeune E
682
e qui fonde la dignité proprement humaine. Où est
le
remède ? Les auteurs de Jeune Europe n’hésitent pas à le voir dans l’
683
la dignité proprement humaine. Où est le remède ?
Les
auteurs de Jeune Europe n’hésitent pas à le voir dans l’esprit libert
684
de ? Les auteurs de Jeune Europe n’hésitent pas à
le
voir dans l’esprit libertaire et « personnaliste » de la France, tel
685
urs de Jeune Europe n’hésitent pas à le voir dans
l’
esprit libertaire et « personnaliste » de la France, tel que les jeune
686
dans l’esprit libertaire et « personnaliste » de
la
France, tel que les jeunes groupes que nous avons nommés essaient, pa
687
rtaire et « personnaliste » de la France, tel que
les
jeunes groupes que nous avons nommés essaient, par ailleurs, de le ré
688
que nous avons nommés essaient, par ailleurs, de
le
réveiller. À la jeunesse française, à la jeunesse anglaise aussi, d’é
689
nommés essaient, par ailleurs, de le réveiller. À
la
jeunesse française, à la jeunesse anglaise aussi, d’édifier maintenan
690
eurs, de le réveiller. À la jeunesse française, à
la
jeunesse anglaise aussi, d’édifier maintenant, dans le calme et l’aud
691
unesse anglaise aussi, d’édifier maintenant, dans
le
calme et l’audace spirituelle, un ordre qui fasse de l’« homme », et
692
ise aussi, d’édifier maintenant, dans le calme et
l’
audace spirituelle, un ordre qui fasse de l’« homme », et non plus de
693
me et l’audace spirituelle, un ordre qui fasse de
l’
« homme », et non plus de l’État ou de l’Argent, son but suprême. Si n
694
un ordre qui fasse de l’« homme », et non plus de
l’
État ou de l’Argent, son but suprême. Si nous avons insisté sur la par
695
fasse de l’« homme », et non plus de l’État ou de
l’
Argent, son but suprême. Si nous avons insisté sur la partie critique
696
rgent, son but suprême. Si nous avons insisté sur
la
partie critique de cet ouvrage, c’est que les conclusions constructiv
697
sur la partie critique de cet ouvrage, c’est que
les
conclusions constructives peuvent sans peine en être déduites. Au res
698
re un sujet aussi vaste, ils ont réussi à brosser
le
panorama habilement suggestif, plein de vie et de pathétique, d’une é
699
gemont Denis de, « [Compte rendu] Jeune Europe »,
Le
Moment, Genève, 4 décembre 1933, p. 5.
700
gaard (1934)l Je serais bien en peine de faire
l’
éloge de ce livre. Parfois, je le voudrais tout autre. Tel qu’il est c
701
n peine de faire l’éloge de ce livre. Parfois, je
le
voudrais tout autre. Tel qu’il est cependant, on n’en peut désirer de
702
s. Carl Koch s’est inspiré surtout des Stades sur
le
chemin de la vie, c’est-à-dire d’un ouvrage qui est à la fois le plus
703
s’est inspiré surtout des Stades sur le chemin de
la
vie, c’est-à-dire d’un ouvrage qui est à la fois le plus paradoxal, l
704
vie, c’est-à-dire d’un ouvrage qui est à la fois
le
plus paradoxal, le plus autobiographique et le plus artificiel de tou
705
d’un ouvrage qui est à la fois le plus paradoxal,
le
plus autobiographique et le plus artificiel de tous les ouvrages de K
706
is le plus paradoxal, le plus autobiographique et
le
plus artificiel de tous les ouvrages de Kierkegaard. Et il en a tiré
707
us autobiographique et le plus artificiel de tous
les
ouvrages de Kierkegaard. Et il en a tiré la monographie la plus logiq
708
tous les ouvrages de Kierkegaard. Et il en a tiré
la
monographie la plus logique, la plus objective et la plus touchante q
709
es de Kierkegaard. Et il en a tiré la monographie
la
plus logique, la plus objective et la plus touchante qu’un honnête ho
710
. Et il en a tiré la monographie la plus logique,
la
plus objective et la plus touchante qu’un honnête homme pût espérer.
711
monographie la plus logique, la plus objective et
la
plus touchante qu’un honnête homme pût espérer. De ce mélange d’humou
712
r et d’angoisse insondable, qui nous bouleverse à
la
lecture des Stades, on va trouver ici l’exposé judicieux, parfois mêm
713
everse à la lecture des Stades, on va trouver ici
l’
exposé judicieux, parfois même bonhomique. Ce n’est pas le moindre int
714
judicieux, parfois même bonhomique. Ce n’est pas
le
moindre intérêt du livre. Kierkegaard a personnifié dans les Stadestr
715
intérêt du livre. Kierkegaard a personnifié dans
les
Stadestrois attitudes possibles en face de la vie. Le fougueux Victor
716
ns les Stadestrois attitudes possibles en face de
la
vie. Le fougueux Victor Erémita symbolise la morale du jeune fou de l
717
tadestrois attitudes possibles en face de la vie.
Le
fougueux Victor Erémita symbolise la morale du jeune fou de l’Ecclési
718
e de la vie. Le fougueux Victor Erémita symbolise
la
morale du jeune fou de l’Ecclésiaste : in vino veritas ! L’assesseur
719
ictor Erémita symbolise la morale du jeune fou de
l’
Ecclésiaste : in vino veritas ! L’assesseur Wilhem, c’est la sagesse b
720
du jeune fou de l’Ecclésiaste : in vino veritas !
L’
assesseur Wilhem, c’est la sagesse bourgeoise appuyée sur la religion.
721
ste : in vino veritas ! L’assesseur Wilhem, c’est
la
sagesse bourgeoise appuyée sur la religion. Et le Jeune Homme perdu d
722
r Wilhem, c’est la sagesse bourgeoise appuyée sur
la
religion. Et le Jeune Homme perdu d’inquiétude, qui ne découvre sa jo
723
la sagesse bourgeoise appuyée sur la religion. Et
le
Jeune Homme perdu d’inquiétude, qui ne découvre sa joie que dans le r
724
du d’inquiétude, qui ne découvre sa joie que dans
le
risque extrême de la foi, c’est le chrétien tel que le veut Kierkegaa
725
ne découvre sa joie que dans le risque extrême de
la
foi, c’est le chrétien tel que le veut Kierkegaard. Je soupçonne un p
726
joie que dans le risque extrême de la foi, c’est
le
chrétien tel que le veut Kierkegaard. Je soupçonne un peu Carl Koch d
727
sque extrême de la foi, c’est le chrétien tel que
le
veut Kierkegaard. Je soupçonne un peu Carl Koch d’intelligence avec l
728
Je soupçonne un peu Carl Koch d’intelligence avec
l’
assesseur Wilhelm. Mais voilà justement ce qu’il nous faut. Du personn
729
s a présenté jusqu’ici deux aspects seulement, et
les
plus propres à créer des malentendus : celui du philosophe abstrus, d
730
vocable auquel il sut rendre un sens énergique —
le
croyant le moins fait aux mystères dialectiques. Le livre de Koch est
731
quel il sut rendre un sens énergique — le croyant
le
moins fait aux mystères dialectiques. Le livre de Koch est la démonst
732
croyant le moins fait aux mystères dialectiques.
Le
livre de Koch est la démonstration de l’emprise que peut exercer Kier
733
t aux mystères dialectiques. Le livre de Koch est
la
démonstration de l’emprise que peut exercer Kierkegaard sur un chréti
734
ctiques. Le livre de Koch est la démonstration de
l’
emprise que peut exercer Kierkegaard sur un chrétien sincère, peu susp
735
hrétien sincère, peu suspect de complaisance pour
les
subtilités du « Séducteur », et qui n’a pas la tête philosophique. J’
736
r les subtilités du « Séducteur », et qui n’a pas
la
tête philosophique. J’ai peut-être tort de penser qu’on aurait pu s’y
737
une introduction systématique et qui épuise tous
les
thèmes de son œuvre. Kierkegaard est un événement. Voici un homme qui
738
vient nous dire, en toute simplicité, qu’il a vu
l’
événement, et qu’il en est encore tout remué. On le croira sans peine
739
’événement, et qu’il en est encore tout remué. On
le
croira sans peine : il n’a pas l’air d’avoir pu inventer ce qu’il rac
740
t pour nous que d’aller voir ce qui se passe dans
l’
œuvre du Danois prophétique, ressuscité par l’angoisse moderne. Le mér
741
ans l’œuvre du Danois prophétique, ressuscité par
l’
angoisse moderne. Le mérite décisif de ce livre, c’est que peut-être i
742
s prophétique, ressuscité par l’angoisse moderne.
Le
mérite décisif de ce livre, c’est que peut-être il fera faite la moue
743
if de ce livre, c’est que peut-être il fera faite
la
moue aux spécialistes de l’histoire des systèmes, aux amateurs d’élég
744
ut-être il fera faite la moue aux spécialistes de
l’
histoire des systèmes, aux amateurs d’élégances formelles, mais qu’il
745
ux qui cherchent à vivre leur pensée. « Non point
l’
admiration, mais l’acte ! », répète inlassablement Kierkegaard. C’est
746
vivre leur pensée. « Non point l’admiration, mais
l’
acte ! », répète inlassablement Kierkegaard. C’est de toi, lecteur, qu
747
i n’est pas simple chez Kierkegaard, mais il a su
le
décrire sans pédantisme et sans littérature. Tant de biographes brill
748
r, celui-ci nous aidera. ⁂ Mais une fois rétablie
la
perspective hors de laquelle il est impossible de rien comprendre à K
749
ible de rien comprendre à Kierkegaard — j’entends
la
perspective chrétienne, que Carl Koch met si bien en lumière —, nous
750
—, nous pourrons nous montrer plus exigeants sur
l’
interprétation théologique qu’on nous propose au dernier chapitre. Pre
751
’autant plus grave qu’il porterait cette fois sut
le
centre même de l’œuvre, et non plus sur les avatars de sa présentatio
752
qu’il porterait cette fois sut le centre même de
l’
œuvre, et non plus sur les avatars de sa présentation en France. Carl
753
is sut le centre même de l’œuvre, et non plus sur
les
avatars de sa présentation en France. Carl Koch reproche à Kierkegaar
754
nt, son ascétisme antivital. Cet ascétisme serait
la
défaillance secrète d’une pensée par ailleurs authentiquement chrétie
755
erait pourquoi Kierkegaard ne devint pas lui-même
le
« témoin de la vérité » qu’il annonçait, mais resta simplement « un p
756
Kierkegaard ne devint pas lui-même le « témoin de
la
vérité » qu’il annonçait, mais resta simplement « un poète ». Double
757
e ». Double reproche, plus grave que Koch ne veut
le
croire. C’est en vain qu’il s’efforce tardivement d’en limiter la por
758
en vain qu’il s’efforce tardivement d’en limiter
la
portée. La thèse extrême8 de Kierkegaard est si peu séparable de l’en
759
’il s’efforce tardivement d’en limiter la portée.
La
thèse extrême8 de Kierkegaard est si peu séparable de l’ensemble de s
760
e extrême8 de Kierkegaard est si peu séparable de
l’
ensemble de ses conceptions, qu’en vérité, celui qui la rejette, rejet
761
emble de ses conceptions, qu’en vérité, celui qui
la
rejette, rejette aussi sa raison d’être et sa vocation prophétique. I
762
ion prophétique. Il existe, dira Karl Barth, dont
la
théologie procède ici de Kierkegaard, « une différence qualitative in
763
ne différence qualitative infinie » entre Dieu et
l’
homme. Le tout de l’homme est négation de Dieu. C’est pourquoi l’homme
764
ence qualitative infinie » entre Dieu et l’homme.
Le
tout de l’homme est négation de Dieu. C’est pourquoi l’homme n’arrive
765
ative infinie » entre Dieu et l’homme. Le tout de
l’
homme est négation de Dieu. C’est pourquoi l’homme n’arrive à Dieu et
766
t de l’homme est négation de Dieu. C’est pourquoi
l’
homme n’arrive à Dieu et à la Vie qu’en mourant totalement à soi-même.
767
Dieu. C’est pourquoi l’homme n’arrive à Dieu et à
la
Vie qu’en mourant totalement à soi-même. Periissem nisi periissem ! L
768
totalement à soi-même. Periissem nisi periissem !
La
devise de Kierkegaard fait écho à ce cri de Thérèse d’Avila : « Je me
769
’un humanisme religieux, qui trop souvent exprime
la
croyance courante de bien des églises modernes, vienne maintenant qua
770
modernes, vienne maintenant qualifier d’ascétisme
la
doctrine de la mort au monde et à soi-même, bien plus, qu’il la décla
771
e maintenant qualifier d’ascétisme la doctrine de
la
mort au monde et à soi-même, bien plus, qu’il la déclare antichrétien
772
la mort au monde et à soi-même, bien plus, qu’il
la
déclare antichrétienne ; cela ne prouve rien que l’on ne sût déjà : à
773
déclare antichrétienne ; cela ne prouve rien que
l’
on ne sût déjà : à savoir que le sens de la vérité est en train d’abdi
774
e prouve rien que l’on ne sût déjà : à savoir que
le
sens de la vérité est en train d’abdiquer parmi nous devant le culte
775
en que l’on ne sût déjà : à savoir que le sens de
la
vérité est en train d’abdiquer parmi nous devant le culte de la vie.
776
vérité est en train d’abdiquer parmi nous devant
le
culte de la vie. « Le christianisme tel que Kierkegaard le représenta
777
en train d’abdiquer parmi nous devant le culte de
la
vie. « Le christianisme tel que Kierkegaard le représentait, ne peut
778
’abdiquer parmi nous devant le culte de la vie. «
Le
christianisme tel que Kierkegaard le représentait, ne peut être réell
779
de la vie. « Le christianisme tel que Kierkegaard
le
représentait, ne peut être réellement adopté et assimilé par la vie h
780
t, ne peut être réellement adopté et assimilé par
la
vie humaine ; il reste pour elle un paradoxe étrange et effrayant »,
781
ie Carl Koch, visiblement scandalisé. Mais où est
le
critère, et qui juge ? Nicodème aussi estimait qu’une telle doctrine
782
ieux. ⁂ Kierkegaard en tant que chrétien sait que
la
vie de l’homme est au péché. Il sait aussi que le contraire du péché
783
erkegaard en tant que chrétien sait que la vie de
l’
homme est au péché. Il sait aussi que le contraire du péché « ce n’est
784
la vie de l’homme est au péché. Il sait aussi que
le
contraire du péché « ce n’est pas la vertu, mais la foi ». C’est une
785
it aussi que le contraire du péché « ce n’est pas
la
vertu, mais la foi ». C’est une étrange confusion que de baptiser asc
786
contraire du péché « ce n’est pas la vertu, mais
la
foi ». C’est une étrange confusion que de baptiser ascétisme une atti
787
baptiser ascétisme une attitude qui se fonde dans
la
foi. (Schopenhauer n’est pas un argument. Ou alors Freud en serait un
788
sens !) Oui, cette foi est « impensable », comme
l’
éternité pour le temps. Oui, c’est un « paradoxe étrange » qui veut qu
789
tte foi est « impensable », comme l’éternité pour
le
temps. Oui, c’est un « paradoxe étrange » qui veut que l’homme soit s
790
. Oui, c’est un « paradoxe étrange » qui veut que
l’
homme soit sauvé par sa perte. Mais que vient faite ici cette ardeur d
791
e, et propre au plus à écœurer celui qui veut non
la
durée mais l’éternel, non la raison mais la révélation, non la pensée
792
u plus à écœurer celui qui veut non la durée mais
l’
éternel, non la raison mais la révélation, non la pensée qui s’arrête
793
r celui qui veut non la durée mais l’éternel, non
la
raison mais la révélation, non la pensée qui s’arrête à l’utile mais
794
t non la durée mais l’éternel, non la raison mais
la
révélation, non la pensée qui s’arrête à l’utile mais celle-là seule
795
l’éternel, non la raison mais la révélation, non
la
pensée qui s’arrête à l’utile mais celle-là seule qui mène au terme e
796
mais la révélation, non la pensée qui s’arrête à
l’
utile mais celle-là seule qui mène au terme extrême : car « la plus ha
797
celle-là seule qui mène au terme extrême : car «
la
plus haute passion de la pensée, c’est de découvrir quelque chose qu’
798
au terme extrême : car « la plus haute passion de
la
pensée, c’est de découvrir quelque chose qu’elle ne puisse pas penser
799
u’elle ne puisse pas penser ». Il est curieux que
les
esprits moyens reprochent aux grands de mépriser l’esprit. Curieux au
800
esprits moyens reprochent aux grands de mépriser
l’
esprit. Curieux aussi de voir avec quelle facilité des incroyants ont
801
ient, parce qu’elles nous sont accessibles ; mais
la
vérité nous accuse, parce que nos désirs sont menteurs. N’est pas « t
802
e nos désirs sont menteurs. N’est pas « témoin de
la
vérité » qui veut. Ce n’est pas là un choix de l’homme. Kierkegaard a
803
la vérité » qui veut. Ce n’est pas là un choix de
l’
homme. Kierkegaard a choisi d’être « un poète et un penseur particulie
804
’il mourut en martyr9 d’avoir défendu contre tous
l’
impossibilité humaine du témoignage, — n’a-t-il point, par sa mort jus
805
’a-t-il point, par sa mort justement, témoigné de
la
vérité ? 7. Tout cela, bien entendu, n’est qu’apparences, psycholog
806
, bien entendu, n’est qu’apparences, psychologie.
Le
seul fait, c’est la foi qui soutient tout. Mais peu l’ont vu. 8. « L
807
t qu’apparences, psychologie. Le seul fait, c’est
la
foi qui soutient tout. Mais peu l’ont vu. 8. « Le christianisme du N
808
ul fait, c’est la foi qui soutient tout. Mais peu
l’
ont vu. 8. « Le christianisme du Nouveau Testament n’existe pas », vo
809
a foi qui soutient tout. Mais peu l’ont vu. 8. «
Le
christianisme du Nouveau Testament n’existe pas », voir Conclusion.
810
stament n’existe pas », voir Conclusion. 9. Dans
le
livre de Georges Brandès : Søren Kierkegaard, ein literarisches Chara
811
es Charakterbild (Leipzig, 1879) on trouve citées
les
notes consignées par l’interne de service dans le journal de l’hôpita
812
, 1879) on trouve citées les notes consignées par
l’
interne de service dans le journal de l’hôpital Frédérik où Kierkegaar
813
es notes consignées par l’interne de service dans
le
journal de l’hôpital Frédérik où Kierkegaard passa ses derniers jours
814
gnées par l’interne de service dans le journal de
l’
hôpital Frédérik où Kierkegaard passa ses derniers jours : « Il tient
815
ladie pour mortelle ; sa mort serait nécessaire à
l’
accomplissement de la tâche à laquelle il a consacré toute sa force in
816
sa mort serait nécessaire à l’accomplissement de
la
tâche à laquelle il a consacré toute sa force intellectuelle et toute
817
lui assurera une force nouvelle ; et, pense-t-il,
la
victoire. » l. Rougemont Denis de, Koch Carl, « [Préface] Carl Koch
818
cette réponse, loin de là. Je voudrais seulement
les
aider à prendre au sérieux leur question. J’écris pour ceux qui sont
819
, pauvres hommes, pauvres impuissants, restant de
la
Colère de Dieu, aussi de sa miséricorde. Il n’y a pas de communion hu
820
séricorde. Il n’y a pas de communion humaine hors
l’
unanime attente trébuchante, hors la Promesse accordée à notre acte, h
821
humaine hors l’unanime attente trébuchante, hors
la
Promesse accordée à notre acte, humble et violent. Voilà ce que je ve
822
d’hommes, ni pour quels hommes j’aurai pu être «
le
prochain » (Luc 10. 36/37), — le prochain de ces misérables qui viven
823
’aurai pu être « le prochain » (Luc 10. 36/37), —
le
prochain de ces misérables qui vivent au milieu des brigands, victime
824
brigands, victimes et complices. On reconnaît ici
le
cri : À bas les Voleurs !, mot d’ordre des troupes fascistes ces dern
825
mes et complices. On reconnaît ici le cri : À bas
les
Voleurs !, mot d’ordre des troupes fascistes ces dernières semaines d
826
des troupes fascistes ces dernières semaines dans
les
rues de Paris. À part cela, M. de Rougemont, malgré ses appels à Luc,
827
capable de répondre aux questions. Aussi quittant
le
ton des prophètes ajoute-t-il à l’usage des importuns qui posent des
828
Aussi quittant le ton des prophètes ajoute-t-il à
l’
usage des importuns qui posent des questions un petit post-scriptum d’
829
combien de paysans, combien d’intellectuels parmi
les
lecteurs de Commune ? j. Rougemont Denis de, « Pour qui écrivez-vo
830
une, Paris, janvier–février 1934, p. 571-572. k.
Le
texte de Rougemont est entrecoupé d’un commentaire de la rédaction de
831
e de Rougemont est entrecoupé d’un commentaire de
la
rédaction de Commune.
832
La
Révolution nécessaire, par Arnaud Dandieu et Robert Aron (juin 1934)m
833
aev faisait observer que notre époque dominée par
les
« problèmes économiques », comme on dit, ne possède pas d’économistes
834
ême peut-être simplement, des hommes qui dominent
les
questions dont ils traitent. Car pour « l’économiste distingué », nou
835
inent les questions dont ils traitent. Car pour «
l’
économiste distingué », nous en sommes pourvus, fort au-delà du nécess
836
l nous reste, du moins, sa dernière œuvre. Aussi,
les
éléments d’une suite à cet ouvrage capital, suite qui s’intitulera Di
837
rage capital, suite qui s’intitulera Dictature de
la
liberté, et que Robert Aron va mener à son termen. Telle qu’il nous l
838
bert Aron va mener à son termen. Telle qu’il nous
l’
a laissée, l’œuvre d’Arnaud Dandieu apporte non seulement des idées ne
839
mener à son termen. Telle qu’il nous l’a laissée,
l’
œuvre d’Arnaud Dandieu apporte non seulement des idées neuves — une no
840
ions fort importantes. Indiquons simplement, ici,
l’
idée de ce service industriel, destiné selon les précisions de Dandieu
841
i, l’idée de ce service industriel, destiné selon
les
précisions de Dandieu, à provoquer la suppression de l’inhumaine « co
842
tiné selon les précisions de Dandieu, à provoquer
la
suppression de l’inhumaine « condition prolétarienne ». Il est bon de
843
cisions de Dandieu, à provoquer la suppression de
l’
inhumaine « condition prolétarienne ». Il est bon de noter que cette c
844
Il est bon de noter que cette conception dépasse
les
rêveries marxistes dans leur domaine de prédilection. Mais voilà qui
845
ortant : elle se révèle immédiatement réalisable.
Les
travaux d’un groupe d’ingénieurs occupés depuis quelques mots à la ch
846
roupe d’ingénieurs occupés depuis quelques mots à
la
chiffrer, à la traduire en une institution pratique, ont prouvé la ju
847
urs occupés depuis quelques mots à la chiffrer, à
la
traduire en une institution pratique, ont prouvé la justesse, découve
848
traduire en une institution pratique, ont prouvé
la
justesse, découvert la fécondité surprenante de cette vue d’origine p
849
ution pratique, ont prouvé la justesse, découvert
la
fécondité surprenante de cette vue d’origine purement doctrinale. Bel
850
le du pouvoir des philosophes. Encore faut-il que
les
philosophes pensent dans le réel, c’est-à-dire dans l’actualité, au s
851
. Encore faut-il que les philosophes pensent dans
le
réel, c’est-à-dire dans l’actualité, au sens littéral du terme ; et c
852
ilosophes pensent dans le réel, c’est-à-dire dans
l’
actualité, au sens littéral du terme ; et c’est ce que ne font pas, et
853
nos professeurs idéalistes et tous nos prêtres de
l’
insoluble. Encore faut-il que les hommes de ce temps conservent dans l
854
us nos prêtres de l’insoluble. Encore faut-il que
les
hommes de ce temps conservent dans leur cœur la volonté d’être hommes
855
les hommes de ce temps conservent dans leur cœur
la
volonté d’être hommes, et sachent s’emparer des puissances libératric
856
qu’on leur propose ; et c’est ce que ne font pas
les
brigadiers et les embrigadés de toute farine que nous voyons parader
857
e ; et c’est ce que ne font pas les brigadiers et
les
embrigadés de toute farine que nous voyons parader en Europe devant c
858
ous voyons parader en Europe devant ces dieux que
l’
on nomme, depuis peu, Masse ou État totalitaire, ces dieux antiques, p
859
t totalitaire, ces dieux antiques, peinturlurés à
la
moderne, ces vieilles tyrannies importées d’un Orient où l’on savait
860
, ces vieilles tyrannies importées d’un Orient où
l’
on savait au moins, même en les adorant, qu’elles se nourrissent du sa
861
tées d’un Orient où l’on savait au moins, même en
les
adorant, qu’elles se nourrissent du sang de l’homme. On pourrait mont
862
n les adorant, qu’elles se nourrissent du sang de
l’
homme. On pourrait montrer facilement, à propos de maint autre problèm
863
syndicats, échange et troc, crédit, taylorisme),
les
liens étroits que les auteurs ont su nouer entre leurs positions phil
864
troc, crédit, taylorisme), les liens étroits que
les
auteurs ont su nouer entre leurs positions philosophiques et leurs co
865
à mes yeux beaucoup plus graves et significatifs.
Le
mépris dans lequel on tient aujourd’hui le théoricien est peut-être l
866
atifs. Le mépris dans lequel on tient aujourd’hui
le
théoricien est peut-être la juste punition d’une intelligentsia dont
867
on tient aujourd’hui le théoricien est peut-être
la
juste punition d’une intelligentsia dont toute la « distinction » con
868
la juste punition d’une intelligentsia dont toute
la
« distinction » consiste à séparer jalousement la pensée de l’action,
869
la « distinction » consiste à séparer jalousement
la
pensée de l’action, du risque et de l’engagement personnel, quitte à
870
ion » consiste à séparer jalousement la pensée de
l’
action, du risque et de l’engagement personnel, quitte à se lamenter s
871
alousement la pensée de l’action, du risque et de
l’
engagement personnel, quitte à se lamenter sur le monde tel qu’il va,
872
l’engagement personnel, quitte à se lamenter sur
le
monde tel qu’il va, — il faudrait dire : tel qu’on le laisse aller. C
873
onde tel qu’il va, — il faudrait dire : tel qu’on
le
laisse aller. Craignons que ce mépris, toutefois, ne tourne en habitu
874
convention faussement « réaliste » qui trompe sur
la
véritable nature de la pensée, et sur ses droits. Sans théorie révol
875
réaliste » qui trompe sur la véritable nature de
la
pensée, et sur ses droits. Sans théorie révolutionnaire, pas d’actio
876
t trop insister sur cette vérité, à une époque où
l’
engouement pour les formes les plus étroites du praticisme va de pair
877
r cette vérité, à une époque où l’engouement pour
les
formes les plus étroites du praticisme va de pair avec la propagande
878
ité, à une époque où l’engouement pour les formes
les
plus étroites du praticisme va de pair avec la propagande de l’opport
879
s les plus étroites du praticisme va de pair avec
la
propagande de l’opportunisme. C’est pourquoi, sans vouloir en rien s
880
es du praticisme va de pair avec la propagande de
l’
opportunisme. C’est pourquoi, sans vouloir en rien sous-estimer l’ana
881
C’est pourquoi, sans vouloir en rien sous-estimer
l’
analyse qu’Aron et Dandieu nous proposent des notions d’échange10 et d
882
t de travail, nous voudrions surtout insister sur
la
nouveauté d’un chapitre de doctrine tel que « Esprit et Révolution »,
883
doctrine tel que « Esprit et Révolution », et sur
l’
Esquisse d’une théorie générale de la Révolution qui ouvre la seconde
884
on », et sur l’Esquisse d’une théorie générale de
la
Révolution qui ouvre la seconde partie du livre. Esprit et Révolutio
885
seconde partie du livre. Esprit et Révolution… «
Le
malaise révolutionnaire et la confusion des idées en sont arrivés à u
886
it et Révolution… « Le malaise révolutionnaire et
la
confusion des idées en sont arrivés à un tel point que les deux mots
887
sion des idées en sont arrivés à un tel point que
les
deux mots ont l’air bien souvent de s’opposer. À force de considérer
888
rer d’une part qu’il n’est d’autre révolution que
la
révolution matérialiste, à force d’autre part, de faire sur l’esprit
889
matérialiste, à force d’autre part, de faire sur
l’
esprit le contresens habituel qui le réduit à être une faculté puremen
890
iste, à force d’autre part, de faire sur l’esprit
le
contresens habituel qui le réduit à être une faculté purement intelle
891
de faire sur l’esprit le contresens habituel qui
le
réduit à être une faculté purement intellectuelle, sans contact avec
892
aculté purement intellectuelle, sans contact avec
les
événements, sans action effective, on est parvenu à stériliser l’un e
893
parvenu à stériliser l’un et l’autre, en privant
la
révolution de son ressort psychique et en privant l’esprit de son abo
894
révolution de son ressort psychique et en privant
l’
esprit de son aboutissement nécessaire. L’esprit, comme la révolution,
895
privant l’esprit de son aboutissement nécessaire.
L’
esprit, comme la révolution, s’exprime par la violence : ce n’est pas
896
de son aboutissement nécessaire. L’esprit, comme
la
révolution, s’exprime par la violence : ce n’est pas une faculté d’us
897
ire. L’esprit, comme la révolution, s’exprime par
la
violence : ce n’est pas une faculté d’usage interne, qui mène à l’int
898
n’est pas une faculté d’usage interne, qui mène à
l’
intérieur des cadres de la pensée ses opérations solitaires. C’est ess
899
age interne, qui mène à l’intérieur des cadres de
la
pensée ses opérations solitaires. C’est essentiellement la faculté qu
900
ses opérations solitaires. C’est essentiellement
la
faculté qui, dressant l’homme contre l’univers, le faisant résister e
901
s. C’est essentiellement la faculté qui, dressant
l’
homme contre l’univers, le faisant résister et survivre, attaquer et é
902
iellement la faculté qui, dressant l’homme contre
l’
univers, le faisant résister et survivre, attaquer et étendre son pouv
903
a faculté qui, dressant l’homme contre l’univers,
le
faisant résister et survivre, attaquer et étendre son pouvoir, lui pe
904
on et d’expansion. » Ce langage est clair. Seuls
les
« petits purs » jugeront sans doute utile et astucieux de feindre d’y
905
spiritualisme » dont leur matérialisme n’est que
l’
empreinte négative. On abuse singulièrement du mot « esprit » dans les
906
e. On abuse singulièrement du mot « esprit » dans
les
jeunes groupes et les revues non conformistes. (Les journalistes bien
907
ment du mot « esprit » dans les jeunes groupes et
les
revues non conformistes. (Les journalistes bien-pensants, de L’Aube a
908
s jeunes groupes et les revues non conformistes. (
Les
journalistes bien-pensants, de L’Aube au Figaro , les en félicitent
909
conformistes. (Les journalistes bien-pensants, de
L’
Aube au Figaro , les en félicitent gravement.) Il faut rendre à Dandi
910
ournalistes bien-pensants, de L’Aube au Figaro ,
les
en félicitent gravement.) Il faut rendre à Dandieu cette justice11 qu
911
nt.) Il faut rendre à Dandieu cette justice11 que
le
« contresens habituel sur l’esprit » n’a jamais été son fait, mais bi
912
cette justice11 que le « contresens habituel sur
l’
esprit » n’a jamais été son fait, mais bien celui, intéressé, de certa
913
e ses adversaires, de certains de ses louangeurs.
L’
esprit ne saurait désigner que la totalité créatrice de l’homme, corps
914
ses louangeurs. L’esprit ne saurait désigner que
la
totalité créatrice de l’homme, corps et intelligence, indissolublemen
915
ne saurait désigner que la totalité créatrice de
l’
homme, corps et intelligence, indissolublement, en acte. La séparation
916
corps et intelligence, indissolublement, en acte.
La
séparation cartésienne de l’esprit et du corps, la divinisation hégél
917
olublement, en acte. La séparation cartésienne de
l’
esprit et du corps, la divinisation hégélienne de l’esprit pur, sont e
918
a séparation cartésienne de l’esprit et du corps,
la
divinisation hégélienne de l’esprit pur, sont en réalité à l’origine
919
esprit et du corps, la divinisation hégélienne de
l’
esprit pur, sont en réalité à l’origine même du désordre actuellement
920
ion hégélienne de l’esprit pur, sont en réalité à
l’
origine même du désordre actuellement établi, qu’il se dénomme ordre b
921
eut apparaître assez paradoxal. Pour en découvrir
la
logique, il suffit pourtant d’étudier la marche des révolutions bourg
922
écouvrir la logique, il suffit pourtant d’étudier
la
marche des révolutions bourgeoise et prolétarienne qui instituèrent c
923
se et prolétarienne qui instituèrent ce désordre.
L’
Esquisse en décèle avec rigueur le vice fondamental, d’essence rationa
924
nt ce désordre. L’Esquisse en décèle avec rigueur
le
vice fondamental, d’essence rationaliste. Pourquoi les révolutions ab
925
ice fondamental, d’essence rationaliste. Pourquoi
les
révolutions aboutissent-elles à des dictatures, c’est-à-dire à la nég
926
boutissent-elles à des dictatures, c’est-à-dire à
la
négation de leur élan originel, an-archique, antiétatiste. Parce qu’e
927
dre compte du saut révolutionnaire. « En réalité,
la
dictature de transition qui enterre toutes les revendications en prom
928
té, la dictature de transition qui enterre toutes
les
revendications en promettant la lune, ne peut servir qu’à masquer sur
929
i enterre toutes les revendications en promettant
la
lune, ne peut servir qu’à masquer sur le terrain pratique l’échec d’u
930
omettant la lune, ne peut servir qu’à masquer sur
le
terrain pratique l’échec d’une révolution qui ne sait pas où elle va.
931
peut servir qu’à masquer sur le terrain pratique
l’
échec d’une révolution qui ne sait pas où elle va. » Cartésienne ou hé
932
sait pas où elle va. » Cartésienne ou hégélienne,
la
dialectique sur laquelle se fondent ces révolutions avortées ne peut
933
e que des données antérieures à tout acte, non de
l’
acte lui-même. Au moment de sauter, elles hésitent et reculent. Elles
934
es hésitent et reculent. Elles tombent alors dans
l’
illusion d’une synthèse qu’elles veulent croire transitive, conciliant
935
se qu’elles veulent croire transitive, conciliant
les
contradictions réelles sur le plan tout abstrait de l’étatisme, au li
936
ntradictions réelles sur le plan tout abstrait de
l’
étatisme, au lieu de les laisser se développer jusqu’à provoquer le ch
937
r le plan tout abstrait de l’étatisme, au lieu de
les
laisser se développer jusqu’à provoquer le changement de plan, qui se
938
eu de les laisser se développer jusqu’à provoquer
le
changement de plan, qui seul constituerait la Révolution véritable. C
939
uer le changement de plan, qui seul constituerait
la
Révolution véritable. Contre cette illusion rationaliste-idéaliste de
940
. Contre cette illusion rationaliste-idéaliste de
la
synthèse, qui justifie en philosophie le monisme, en politique les ty
941
liste de la synthèse, qui justifie en philosophie
le
monisme, en politique les tyrannies abstraites, Dandieu reprend l’arg
942
justifie en philosophie le monisme, en politique
les
tyrannies abstraites, Dandieu reprend l’argumentation que Proudhon d’
943
litique les tyrannies abstraites, Dandieu reprend
l’
argumentation que Proudhon d’une part, et Bakounine de l’autre, opposa
944
Karl Marx en son temps. J’ai souligné d’ailleurs
l’
identité, à vrai dire surprenante, des thèses politiques de Proudhon,
945
les, philosophiques, de Kierkegaard, vis-à-vis de
la
dialectique hégélienne. Cette opposition me paraît la plus profonde e
946
ialectique hégélienne. Cette opposition me paraît
la
plus profonde et la plus significative de toutes celles qui aient occ
947
e. Cette opposition me paraît la plus profonde et
la
plus significative de toutes celles qui aient occupé jusqu’à présent
948
de toutes celles qui aient occupé jusqu’à présent
les
philosophes. Tous les autres débats du xixe perdent leur aiguillon s
949
ient occupé jusqu’à présent les philosophes. Tous
les
autres débats du xixe perdent leur aiguillon si on les y compare. Af
950
tres débats du xixe perdent leur aiguillon si on
les
y compare. Affleurant maintenant au niveau des faits matériels, cet a
951
nt s’incarner dans notre génération. Saura-t-elle
le
pousser jusqu’à ses confins créateurs, — ou va-t-elle, une fois de pl
952
— ou va-t-elle, une fois de plus, s’endormir dans
le
rêve d’un « troisième terme » dont nous connaissons désormais le mons
953
troisième terme » dont nous connaissons désormais
le
monstrueux visage ? — « Nous sommes sur la terre décisive… » Antithét
954
ormais le monstrueux visage ? — « Nous sommes sur
la
terre décisive… » Antithétique — an-archique —, seule et par elle-mêm
955
même transitive, telle est, pour Aron et Dandieu,
la
Révolution véritable. Cela ne signifie point que sa violence se dégra
956
res ou en émeutes sanglantes, bien au contraire :
la
violence extérieure mesure, simplement, un défaut de préparation doct
957
octrinale, — ce mot devant être entendu, répétons-
le
, dans l’acception la plus littéralement « actuelle ». L’Esquisse d’un
958
, — ce mot devant être entendu, répétons-le, dans
l’
acception la plus littéralement « actuelle ». L’Esquisse d’une théorie
959
evant être entendu, répétons-le, dans l’acception
la
plus littéralement « actuelle ». L’Esquisse d’une théorie générale de
960
s l’acception la plus littéralement « actuelle ».
L’
Esquisse d’une théorie générale de la Révolution est un effort pour re
961
actuelle ». L’Esquisse d’une théorie générale de
la
Révolution est un effort pour retrouver le contenu concret et précis
962
ale de la Révolution est un effort pour retrouver
le
contenu concret et précis du grand mot de révolution dont abusent auj
963
de révolution dont abusent aujourd’hui, à l’envi,
les
anarchistes petits-bourgeois du type surréaliste, et les évolutionnis
964
rchistes petits-bourgeois du type surréaliste, et
les
évolutionnistes brutaux, en passant par les émeutiers fascistes. Le t
965
e, et les évolutionnistes brutaux, en passant par
les
émeutiers fascistes. Le trait décisif, sans doute, auquel nous pouvon
966
brutaux, en passant par les émeutiers fascistes.
Le
trait décisif, sans doute, auquel nous pouvons reconnaître une pensée
967
e, créatrice, c’est bien cette faculté de libérer
l’
être des mots. Cessons d’épiloguer sur les vieilles armures, et recher
968
libérer l’être des mots. Cessons d’épiloguer sur
les
vieilles armures, et recherchons plutôt les conflits vitaux pour lesq
969
r sur les vieilles armures, et recherchons plutôt
les
conflits vitaux pour lesquels elles furent inventées. La sémantique a
970
lits vitaux pour lesquels elles furent inventées.
La
sémantique ainsi comprise peut être une science proprement révolution
971
. Ce n’est point par hasard qu’on tentait de nous
la
réduire à cette description résignée des altérations du langage. Je n
972
clore ces quelques notes, qui sont loin d’épuiser
la
revue des principaux thèmes de l’œuvre12, sans soulever deux objectio
973
loin d’épuiser la revue des principaux thèmes de
l’
œuvre12, sans soulever deux objections que Ramon Fernandez faisait réc
974
récemment à ces auteurs13. La première porte sur
la
notion de la personne, évidemment centrale pour la construction de Da
975
ces auteurs13. La première porte sur la notion de
la
personne, évidemment centrale pour la construction de Dandieu : « Une
976
a notion de la personne, évidemment centrale pour
la
construction de Dandieu : « Une personne est un homme qui unifie les
977
Dandieu : « Une personne est un homme qui unifie
les
diverses parties de lui-même à l’intérieur de lui-même », écrit Ferna
978
écrit Fernandez. Il en déduit naturellement que «
la
personnalité concrète peut se réaliser dans n’importe quelles conditi
979
conditions données… et peut faire bon ménage avec
la
société la plus strictement sociale ». Et voici détendu le ressort de
980
données… et peut faire bon ménage avec la société
la
plus strictement sociale ». Et voici détendu le ressort de la Révolut
981
é la plus strictement sociale ». Et voici détendu
le
ressort de la Révolution nécessaire. Mais qu’est-ce que cette définit
982
ctement sociale ». Et voici détendu le ressort de
la
Révolution nécessaire. Mais qu’est-ce que cette définition, sinon cel
983
dividu détaché, autarchique, qui permet justement
le
fascisme, et qui s’accommode à merveille d’un régime dictatorial ? La
984
s’accommode à merveille d’un régime dictatorial ?
La
doctrine de l’Ordre nouveau définit une personne qui n’a rien à voir
985
vec cet individu. Une personne qui n’est pas plus
l’
homme naturel de Rousseau, comme le suppose Fernandez, que l’homme int
986
n’est pas plus l’homme naturel de Rousseau, comme
le
suppose Fernandez, que l’homme intérieur de l’idéalisme, puisqu’elle
987
urel de Rousseau, comme le suppose Fernandez, que
l’
homme intérieur de l’idéalisme, puisqu’elle est à la fois conquête et
988
me le suppose Fernandez, que l’homme intérieur de
l’
idéalisme, puisqu’elle est à la fois conquête et rencontre, engagement
989
tualité. Une personne qui peut être définie comme
le
prochain de l’Évangile. La seconde objection concerne l’efficacité pr
990
rsonne qui peut être définie comme le prochain de
l’
Évangile. La seconde objection concerne l’efficacité probable des doct
991
hain de l’Évangile. La seconde objection concerne
l’
efficacité probable des doctrines de la Révolution nécessaire. Fernand
992
n concerne l’efficacité probable des doctrines de
la
Révolution nécessaire. Fernandez ne croit pas à l’existence concrète1
993
a Révolution nécessaire. Fernandez ne croit pas à
l’
existence concrète14 de la personne telle que nous la définissons. Ell
994
ernandez ne croit pas à l’existence concrète14 de
la
personne telle que nous la définissons. Elle n’est pour lui qu’un myt
995
xistence concrète14 de la personne telle que nous
la
définissons. Elle n’est pour lui qu’un mythe, dont il met en doute la
996
n’est pour lui qu’un mythe, dont il met en doute
la
puissance de soulèvement. « On comprend qu’un bourgeois risque sa pea
997
« On comprend qu’un bourgeois risque sa peau pour
la
sauver : on ne comprend pas qu’il s’arrache la peau dans l’espoir qu’
998
ur la sauver : on ne comprend pas qu’il s’arrache
la
peau dans l’espoir qu’une meilleure lui pousse. » Fernandez a peut-êt
999
: on ne comprend pas qu’il s’arrache la peau dans
l’
espoir qu’une meilleure lui pousse. » Fernandez a peut-être des lumièr
1000
re des lumières qui me font absolument défaut sur
la
psychologie du bourgeois, animal visqueux et féroce dont il me semble
1001
et féroce dont il me semble que Léon Bloy a donné
la
description la plus exacte. (Il faudrait être Bloy pour montrer comme
1002
il me semble que Léon Bloy a donné la description
la
plus exacte. (Il faudrait être Bloy pour montrer comment cette « peau
1003
le de son argent.) Mais ce que je sais, c’est que
l’
homme tout court, ou même l’homme noble, ou prolétaire, n’a jamais ris
1004
ue je sais, c’est que l’homme tout court, ou même
l’
homme noble, ou prolétaire, n’a jamais risqué sa peau pour des intérêt
1005
ouveau propose à notre besoin de sacrifice, c’est
la
qualité d’homme par excellence, la qualité créatrice de la personne.
1006
crifice, c’est la qualité d’homme par excellence,
la
qualité créatrice de la personne. Je n’en vois pas de plus haute dans
1007
é d’homme par excellence, la qualité créatrice de
la
personne. Je n’en vois pas de plus haute dans notre ordre, ni de plus
1008
e dans notre ordre, ni de plus digne de conquête.
La
question reste, évidemment, de savoir combien, parmi nous, tiennent e
1009
e à être des hommes. 10. Il faut même noter que
le
chapitre intitulé Échange et Crédit bouleverse toutes les idées tradi
1010
itre intitulé Échange et Crédit bouleverse toutes
les
idées traditionnelles sur la question — et en passant, l’un des fonde
1011
t bouleverse toutes les idées traditionnelles sur
la
question — et en passant, l’un des fondements de la théorie économiqu
1012
question — et en passant, l’un des fondements de
la
théorie économique de Marx — en s’appuyant sur une documentation dont
1013
e Marx — en s’appuyant sur une documentation dont
la
formule même est une trouvaille. 11. Et au groupe de l’Ordre nouveau
1014
trouvaille. 11. Et au groupe de l’Ordre nouveau,
le
seul qui se soit exprimé sur ce point avec netteté (Cf. le numéro 3 d
1015
ui se soit exprimé sur ce point avec netteté (Cf.
le
numéro 3 de sa revue). 12. et qui surtout ne rendent pas justice au
1016
et qui surtout ne rendent pas justice au style de
la
pensée, plus encore que de l’écriture, d’Aron et Dandieu. Il faudrait
1017
justice au style de la pensée, plus encore que de
l’
écriture, d’Aron et Dandieu. Il faudrait pouvoir citer ici la page fin
1018
d’Aron et Dandieu. Il faudrait pouvoir citer ici
la
page finale que Dandieu ajouta de sa main, sur épreuves, quelques jou
1019
ant sa mort. Aussi telle page sur Kreuger, ou sur
le
but de la révolution, qui atteignent à la grandeur à force de précisi
1020
t. Aussi telle page sur Kreuger, ou sur le but de
la
révolution, qui atteignent à la grandeur à force de précision et de v
1021
ou sur le but de la révolution, qui atteignent à
la
grandeur à force de précision et de vigueur spirituelle, au mépris de
1022
pirituelle, au mépris de toute rhétorique. 13. «
La
Révolution est-elle nécessaire ? », NRF de janvier 1934. L’article es
1023
ion est-elle nécessaire ? », NRF de janvier 1934.
L’
article est d’ailleurs sympathique. Il a surtout le grand mérite d’all
1024
’article est d’ailleurs sympathique. Il a surtout
le
grand mérite d’aller droit aux problèmes réels que pose ce livre, sur
1025
se ce livre, sur le plan philosophique. 14. Mais
le
concret, c’est l’acte justement ! et non pas un donné « objectif ».
1026
e plan philosophique. 14. Mais le concret, c’est
l’
acte justement ! et non pas un donné « objectif ». m. Rougemont Deni
1027
, « [Compte rendu] Arnaud Dandieu et Robert Aron,
La
Révolution nécessaire », Cahiers du Sud, Marseille, juin 1934, p. 38
1028
lle, juin 1934, p. 386-391. n. Rougemont en fera
la
recension dans la NRF de mars 1936.
1029
386-391. n. Rougemont en fera la recension dans
la
NRF de mars 1936.
1030
Où sont
les
jeunes protestants ? Remarques sur le protestantisme et les doctrines
1031
Où sont les jeunes protestants ? Remarques sur
le
protestantisme et les doctrines politiques (juillet-août 1934)o Y
1032
protestants ? Remarques sur le protestantisme et
les
doctrines politiques (juillet-août 1934)o Y a-t-il des jeunes prot
1033
Y a-t-il des jeunes protestants ? Cette enquête
le
démontrera sans doute. Il faut avouer pourtant qu’il n’est pas très f
1034
facile de repérer leurs positions, sur le plan de
l’
action publique. On ne connaît pas en France de parti protestant compa
1035
s catholiques à fins politiques ou sociales15. Si
les
faits sont pauvres, profitons-en pour porter un regard plus direct su
1036
rofitons-en pour porter un regard plus direct sur
les
possibilités théoriques. Qu’est-ce que la foi des protestants leur pe
1037
ct sur les possibilités théoriques. Qu’est-ce que
la
foi des protestants leur permet d’affirmer dans le domaine de César ?
1038
a foi des protestants leur permet d’affirmer dans
le
domaine de César ? De la réponse à cette question dépendra notre éval
1039
r permet d’affirmer dans le domaine de César ? De
la
réponse à cette question dépendra notre évaluation des tentatives esq
1040
des tentatives esquissées jusqu’ici, et peut-être
l’
indication de quelques possibilités pratiques fidèlement déduites de l
1041
ues possibilités pratiques fidèlement déduites de
la
doctrine. I. Ce que la foi nous dit de faire En dépit de certain
1042
s fidèlement déduites de la doctrine. I. Ce que
la
foi nous dit de faire En dépit de certaine polémique bourgeoise, i
1043
rie du désordre. Toute doctrine sociale, fût-elle
la
plus subversive, est la doctrine d’un certain ordre terrestre, d’un c
1044
octrine sociale, fût-elle la plus subversive, est
la
doctrine d’un certain ordre terrestre, d’un certain aménagement des a
1045
estre, d’un certain aménagement des activités, de
la
durée, des créations humaines. Tout ordre terrestre suppose une conce
1046
s. Tout ordre terrestre suppose une conception de
l’
homme, tel qu’il est ou tel qu’il devrait être. Tel qu’il est : c’est
1047
ou tel qu’il devrait être. Tel qu’il est : c’est
la
conception réactionnaire, ou statique, la politique de la contrainte
1048
: c’est la conception réactionnaire, ou statique,
la
politique de la contrainte armée, de l’ordre immuable, de la mesure (
1049
ption réactionnaire, ou statique, la politique de
la
contrainte armée, de l’ordre immuable, de la mesure (ou hiérarchie) s
1050
statique, la politique de la contrainte armée, de
l’
ordre immuable, de la mesure (ou hiérarchie) sociale imposée. C’est un
1051
e de la contrainte armée, de l’ordre immuable, de
la
mesure (ou hiérarchie) sociale imposée. C’est une doctrine pessimiste
1052
. C’est une doctrine pessimiste, une politique de
la
camisole de force. Tel qu’il devrait être : c’est la conception révo
1053
amisole de force. Tel qu’il devrait être : c’est
la
conception révolutionnaire, ou dynamique, la politique du devenir et
1054
’est la conception révolutionnaire, ou dynamique,
la
politique du devenir et de l’évolution fatale. C’est une doctrine opt
1055
aire, ou dynamique, la politique du devenir et de
l’
évolution fatale. C’est une doctrine optimiste, dont la mesure n’est p
1056
lution fatale. C’est une doctrine optimiste, dont
la
mesure n’est pas dans le présent injuste, mais dans le futur libérate
1057
doctrine optimiste, dont la mesure n’est pas dans
le
présent injuste, mais dans le futur libérateur. Politique millénarist
1058
sure n’est pas dans le présent injuste, mais dans
le
futur libérateur. Politique millénariste. À droite, on dit que l’homm
1059
eur. Politique millénariste. À droite, on dit que
l’
homme est une bête, que c’est là son partage et qu’il faut s’y tenir.
1060
et qu’il faut s’y tenir. À gauche, on dit que si
l’
homme est une bête, son but est toutefois de devenir un ange. Le chris
1061
e bête, son but est toutefois de devenir un ange.
Le
christianisme intervient dans cette fausse symétrie avec une sorte d’
1062
ur transcendant, fort bien exprimé par Pascal : «
L’
homme n’est ni ange ni bête, et le malheur veut que qui veut faire l’a
1063
par Pascal : « L’homme n’est ni ange ni bête, et
le
malheur veut que qui veut faire l’ange fait la bête. »16 Qu’est l’ho
1064
ge ni bête, et le malheur veut que qui veut faire
l’
ange fait la bête. »16 Qu’est l’homme ? Il ne se connaît pas. L’Évang
1065
et le malheur veut que qui veut faire l’ange fait
la
bête. »16 Qu’est l’homme ? Il ne se connaît pas. L’Évangile le révèl
1066
e qui veut faire l’ange fait la bête. »16 Qu’est
l’
homme ? Il ne se connaît pas. L’Évangile le révèle à lui-même, comme p
1067
bête. »16 Qu’est l’homme ? Il ne se connaît pas.
L’
Évangile le révèle à lui-même, comme perdu, et par cette révélation, s
1068
Qu’est l’homme ? Il ne se connaît pas. L’Évangile
le
révèle à lui-même, comme perdu, et par cette révélation, sauvé. Ainsi
1069
omme perdu, et par cette révélation, sauvé. Ainsi
l’
homme n’est humain que dans un paradoxe ; il est perdu lorsqu’il se cr
1070
squ’il se sait perdu. Je dis que seul ce paradoxe
le
fait humain : car si l’homme peut se voir perdu, c’est qu’il croit, c
1071
dis que seul ce paradoxe le fait humain : car si
l’
homme peut se voir perdu, c’est qu’il croit, c’est qu’il est dans la f
1072
ir perdu, c’est qu’il croit, c’est qu’il est dans
la
foi ; mais être dans la foi, c’est faire la volonté de Dieu, c’est ag
1073
oit, c’est qu’il est dans la foi ; mais être dans
la
foi, c’est faire la volonté de Dieu, c’est agir, c’est donc attester
1074
dans la foi ; mais être dans la foi, c’est faire
la
volonté de Dieu, c’est agir, c’est donc attester sa dignité propremen
1075
’est donc attester sa dignité proprement humaine.
La
foi seule est un acte absolu ; le croyant seul, véritablement homme.
1076
rement humaine. La foi seule est un acte absolu ;
le
croyant seul, véritablement homme. Dans ce paradoxe essentiel, et non
1077
ailleurs, peut se fonder une politique qui mérite
le
nom de chrétienne. Je la vois caractérisée par deux traits qui nous s
1078
une politique qui mérite le nom de chrétienne. Je
la
vois caractérisée par deux traits qui nous serviront de critères : d’
1079
seule elle pose la question dernière du destin de
l’
homme, en même temps qu’elle connaît et saisit l’homme dans sa conditi
1080
l’homme, en même temps qu’elle connaît et saisit
l’
homme dans sa condition actuelle. Mais il faut savoir aussi qu’elle es
1081
aut savoir aussi qu’elle est intenable, parce que
les
ordres de la foi sont toujours imprévisibles, instantanés, et qu’ils
1082
si qu’elle est intenable, parce que les ordres de
la
foi sont toujours imprévisibles, instantanés, et qu’ils ne souffrent
1083
programme, par des solutions toutes faites. Voici
le
malentendu qui s’institue partout entre la politique et notre foi : l
1084
Voici le malentendu qui s’institue partout entre
la
politique et notre foi : la politique s’occupe des moyens, et néglige
1085
nstitue partout entre la politique et notre foi :
la
politique s’occupe des moyens, et néglige bientôt les fins, ou prend
1086
politique s’occupe des moyens, et néglige bientôt
les
fins, ou prend les moyens pour des fins ; la foi ne veut connaître qu
1087
des moyens, et néglige bientôt les fins, ou prend
les
moyens pour des fins ; la foi ne veut connaître que les fins, et en v
1088
tôt les fins, ou prend les moyens pour des fins ;
la
foi ne veut connaître que les fins, et en vient à dévaloriser les moy
1089
yens pour des fins ; la foi ne veut connaître que
les
fins, et en vient à dévaloriser les moyens. Ou encore : pour le polit
1090
connaître que les fins, et en vient à dévaloriser
les
moyens. Ou encore : pour le politique pur, il s’agit toujours d’un or
1091
vient à dévaloriser les moyens. Ou encore : pour
le
politique pur, il s’agit toujours d’un ordre établi ou d’un ordre à é
1092
s d’un ordre établi ou d’un ordre à établir. Pour
le
croyant, il ne s’agit, d’abord, que d’un ordre reçu. Mais dès que l’o
1093
’agit, d’abord, que d’un ordre reçu. Mais dès que
l’
ordre est véritablement reçu, et accepté, il s’agit de l’exécuter. L’o
1094
est véritablement reçu, et accepté, il s’agit de
l’
exécuter. L’ordre reçu par le chrétien est dans l’instant, hic et nunc
1095
lement reçu, et accepté, il s’agit de l’exécuter.
L’
ordre reçu par le chrétien est dans l’instant, hic et nunc ; l’ordre i
1096
ccepté, il s’agit de l’exécuter. L’ordre reçu par
le
chrétien est dans l’instant, hic et nunc ; l’ordre imposé par une pol
1097
l’exécuter. L’ordre reçu par le chrétien est dans
l’
instant, hic et nunc ; l’ordre imposé par une politique est dans l’his
1098
par le chrétien est dans l’instant, hic et nunc ;
l’
ordre imposé par une politique est dans l’histoire, dans la durée. Mai
1099
nunc ; l’ordre imposé par une politique est dans
l’
histoire, dans la durée. Mais il faut que l’ordre reçu s’insère aussit
1100
mposé par une politique est dans l’histoire, dans
la
durée. Mais il faut que l’ordre reçu s’insère aussitôt dans l’histoir
1101
dans l’histoire, dans la durée. Mais il faut que
l’
ordre reçu s’insère aussitôt dans l’histoire ; et le problème des moye
1102
s il faut que l’ordre reçu s’insère aussitôt dans
l’
histoire ; et le problème des moyens, s’il doit rester subordonné à l’
1103
ordre reçu s’insère aussitôt dans l’histoire ; et
le
problème des moyens, s’il doit rester subordonné à l’origine et à la
1104
roblème des moyens, s’il doit rester subordonné à
l’
origine et à la fin, en est cependant inséparable. Il est donc non seu
1105
ens, s’il doit rester subordonné à l’origine et à
la
fin, en est cependant inséparable. Il est donc non seulement possible
1106
donc non seulement possible, mais nécessaire, que
le
chrétien prenne position en présence des partis politiques. S’il reje
1107
n en présence des partis politiques. S’il rejette
les
partis pris, c’est qu’il doit sans cesse, à nouveau, prendre parti. C
1108
doit sans cesse, à nouveau, prendre parti. Comme
le
réactionnaire, il veut connaître l’homme tel qu’il est — seulement il
1109
parti. Comme le réactionnaire, il veut connaître
l’
homme tel qu’il est — seulement il le connaît mieux. Comme le marxiste
1110
ut connaître l’homme tel qu’il est — seulement il
le
connaît mieux. Comme le marxiste, il sait que sa doctrine n’a pas à e
1111
qu’il est — seulement il le connaît mieux. Comme
le
marxiste, il sait que sa doctrine n’a pas à expliquer le monde, mais
1112
iste, il sait que sa doctrine n’a pas à expliquer
le
monde, mais à le transformer — seulement, il sait que cette transform
1113
sa doctrine n’a pas à expliquer le monde, mais à
le
transformer — seulement, il sait que cette transformation s’appelle l
1114
ement, il sait que cette transformation s’appelle
le
Royaume de Dieu, non le royaume de l’homme moyen. Contre le réactionn
1115
transformation s’appelle le Royaume de Dieu, non
le
royaume de l’homme moyen. Contre le réactionnaire, il affirme que l’o
1116
n s’appelle le Royaume de Dieu, non le royaume de
l’
homme moyen. Contre le réactionnaire, il affirme que l’ordre établi ne
1117
de Dieu, non le royaume de l’homme moyen. Contre
le
réactionnaire, il affirme que l’ordre établi ne saurait être en aucun
1118
me moyen. Contre le réactionnaire, il affirme que
l’
ordre établi ne saurait être en aucun cas définitif ni suffisant. Cont
1119
être en aucun cas définitif ni suffisant. Contre
le
marxiste, il affirme que l’évolution nécessaire n’entraîne pas une am
1120
ni suffisant. Contre le marxiste, il affirme que
l’
évolution nécessaire n’entraîne pas une amélioration du genre humain,
1121
ux uns et aux autres, il reproche de déshumaniser
l’
homme, par ignorance de sa nature véritable. Certes, nous sommes dans
1122
de sa nature véritable. Certes, nous sommes dans
l’
histoire, mais non pas comme la subissant. Nous sommes au monde comme
1123
, nous sommes dans l’histoire, mais non pas comme
la
subissant. Nous sommes au monde comme n’étant pas du monde ; dans le
1124
sommes au monde comme n’étant pas du monde ; dans
le
péché, mais comme ayant reçu la promesse d’être sauvés de son empire.
1125
s du monde ; dans le péché, mais comme ayant reçu
la
promesse d’être sauvés de son empire. L’action politique nous est néc
1126
ant reçu la promesse d’être sauvés de son empire.
L’
action politique nous est nécessaire, comme manger, travailler et pens
1127
if. Une phrase de Kierkegaard résume, à mon sens,
le
fondement et la seule direction possible de toute politique chrétienn
1128
e Kierkegaard résume, à mon sens, le fondement et
la
seule direction possible de toute politique chrétienne : « L’homme se
1129
ection possible de toute politique chrétienne : «
L’
homme seul (devant Dieu) est au-dessus de la collectivité. » Cela ne s
1130
e : « L’homme seul (devant Dieu) est au-dessus de
la
collectivité. » Cela ne signifie pas que le croyant doive s’isoler de
1131
us de la collectivité. » Cela ne signifie pas que
le
croyant doive s’isoler de la communauté, mais bien que la communauté
1132
ne signifie pas que le croyant doive s’isoler de
la
communauté, mais bien que la communauté doit toujours être subordonné
1133
nt doive s’isoler de la communauté, mais bien que
la
communauté doit toujours être subordonnée à cette fin la plus haute d
1134
unauté doit toujours être subordonnée à cette fin
la
plus haute de l’homme qu’est sa foi, — sa situation personnelle devan
1135
urs être subordonnée à cette fin la plus haute de
l’
homme qu’est sa foi, — sa situation personnelle devant Dieu. Non seule
1136
situation personnelle devant Dieu. Non seulement
le
chrétien pourra et devra collaborer avec tous les « mouvements » poli
1137
le chrétien pourra et devra collaborer avec tous
les
« mouvements » politiques qui revendiquent les droits supérieurs de l
1138
us les « mouvements » politiques qui revendiquent
les
droits supérieurs de la personne par rapport à l’ensemble ; mais enco
1139
itiques qui revendiquent les droits supérieurs de
la
personne par rapport à l’ensemble ; mais encore il pourra et devra af
1140
es droits supérieurs de la personne par rapport à
l’
ensemble ; mais encore il pourra et devra affirmer que la seule commun
1141
ble ; mais encore il pourra et devra affirmer que
la
seule communauté réelle et humainement bienfaisante est celle qui se
1142
st celle qui se fonde dans ce rapport originel de
l’
homme à Dieu, d’où découle la relation réelle et humainement bienfaisa
1143
rapport originel de l’homme à Dieu, d’où découle
la
relation réelle et humainement bienfaisante que l’Évangile appelle l’
1144
a relation réelle et humainement bienfaisante que
l’
Évangile appelle l’amour du prochain. Ni ange, ni bête, ni droite ni g
1145
t humainement bienfaisante que l’Évangile appelle
l’
amour du prochain. Ni ange, ni bête, ni droite ni gauche. Pessimisme q
1146
imisme quant aux fins terrestres, mais impliquant
l’
activité de l’homme considérée comme un service nécessaire — voilà peu
1147
ux fins terrestres, mais impliquant l’activité de
l’
homme considérée comme un service nécessaire — voilà peut-être définie
1148
e un service nécessaire — voilà peut-être définie
l’
attitude chrétienne en politique : une révolution sans illusions. I
1149
on sans illusions. II. Qu’avons-nous fait ?
Le
lecteur voudra bien considérer que ce qu’on vient de lui dire n’est p
1150
s encore matière d’enquête. (On n’enquête pas sur
la
doctrine chrétienne.) Mais la disposition de ces évidences va peut-êt
1151
n n’enquête pas sur la doctrine chrétienne.) Mais
la
disposition de ces évidences va peut-être nous permettre de situer qu
1152
s permettre de situer quelques-unes des attitudes
les
plus tranchées, et par là les plus instructives, qui se soient manife
1153
-unes des attitudes les plus tranchées, et par là
les
plus instructives, qui se soient manifestées jusqu’ici dans la jeunes
1154
uctives, qui se soient manifestées jusqu’ici dans
la
jeunesse protestante. À droite, je distingue deux tendances : celle d
1155
À droite, je distingue deux tendances : celle de
l’
Association Sully, qui groupe les protestants monarchistes, et celle q
1156
dances : celle de l’Association Sully, qui groupe
les
protestants monarchistes, et celle qui se manifeste dans le bulletin
1157
ants monarchistes, et celle qui se manifeste dans
le
bulletin de La Cause, nettement nationaliste. L’Association Sully a p
1158
es, et celle qui se manifeste dans le bulletin de
La
Cause, nettement nationaliste. L’Association Sully a publié pas mal d
1159
le bulletin de La Cause, nettement nationaliste.
L’
Association Sully a publié pas mal de tracts et de brochures, dont la
1160
a publié pas mal de tracts et de brochures, dont
la
diffusion, je crois, est restée assez limitée. Cette tentative désesp
1161
tentative désespérée n’est pas sans noblesse. Et
l’
on ne saurait trop louer l’insistance avec laquelle certaines déclarat
1162
pas sans noblesse. Et l’on ne saurait trop louer
l’
insistance avec laquelle certaines déclarations de l’AS condamnent le
1163
nsistance avec laquelle certaines déclarations de
l’
AS condamnent le nationalisme mystique qui, par malheur, caractérise l
1164
aquelle certaines déclarations de l’AS condamnent
le
nationalisme mystique qui, par malheur, caractérise les efforts de La
1165
tionalisme mystique qui, par malheur, caractérise
les
efforts de La Cause. L’Association Sully est beaucoup plus éloignée d
1166
ique qui, par malheur, caractérise les efforts de
La
Cause. L’Association Sully est beaucoup plus éloignée de l’Action fra
1167
par malheur, caractérise les efforts de La Cause.
L’
Association Sully est beaucoup plus éloignée de l’Action française que
1168
L’Association Sully est beaucoup plus éloignée de
l’
Action française que La Cause ne l’est de L’Écho de Paris. Du point de
1169
beaucoup plus éloignée de l’Action française que
La
Cause ne l’est de L’Écho de Paris. Du point de vue de notre foi, il m
1170
us éloignée de l’Action française que La Cause ne
l’
est de L’Écho de Paris. Du point de vue de notre foi, il me semble d’a
1171
ée de l’Action française que La Cause ne l’est de
L’
Écho de Paris. Du point de vue de notre foi, il me semble d’ailleurs q
1172
tre justifiée plus facilement — ne fût-ce que par
l’
exemple des actuelles monarchies protestantes — que la position nation
1173
emple des actuelles monarchies protestantes — que
la
position nationaliste. Il y a dans le nationalisme moderne une vérita
1174
antes — que la position nationaliste. Il y a dans
le
nationalisme moderne une véritable idolâtrie. La passion intolérante
1175
le nationalisme moderne une véritable idolâtrie.
La
passion intolérante que manifestent ses adeptes, le caractère « sacré
1176
passion intolérante que manifestent ses adeptes,
le
caractère « sacré » que revêt à leurs yeux l’idée de patrie préalable
1177
es, le caractère « sacré » que revêt à leurs yeux
l’
idée de patrie préalablement confondue avec celle de l’État, en témoig
1178
e de patrie préalablement confondue avec celle de
l’
État, en témoignent avec évidence. Mais, d’autre part, le « politique
1179
en témoignent avec évidence. Mais, d’autre part,
le
« politique d’abord » de Maurras, l’insistance mise sur la forme de l
1180
’autre part, le « politique d’abord » de Maurras,
l’
insistance mise sur la forme de l’État, paraissent bien inactuels en r
1181
tique d’abord » de Maurras, l’insistance mise sur
la
forme de l’État, paraissent bien inactuels en regard des problèmes éc
1182
d » de Maurras, l’insistance mise sur la forme de
l’
État, paraissent bien inactuels en regard des problèmes économiques qu
1183
économiques qui nous pressent. Un chrétien a-t-il
le
droit de rêver ? Que faire alors, dans l’état de choses qui s’offre à
1184
a-t-il le droit de rêver ? Que faire alors, dans
l’
état de choses qui s’offre à nous ? De l’action « sociale » ? C’est da
1185
rs, dans l’état de choses qui s’offre à nous ? De
l’
action « sociale » ? C’est dans ce sens que concluent les Compagnons,
1186
on « sociale » ? C’est dans ce sens que concluent
les
Compagnons, groupe fondé par la Fédération des étudiants chrétiens, s
1187
ns que concluent les Compagnons, groupe fondé par
la
Fédération des étudiants chrétiens, sur le modèle des Équipes sociale
1188
dé par la Fédération des étudiants chrétiens, sur
le
modèle des Équipes sociales de Robert Garric. Créer des contacts viva
1189
de Robert Garric. Créer des contacts vivants avec
les
milieux ouvriers athées, par le moyen de cercles d’études ou d’« amic
1190
cts vivants avec les milieux ouvriers athées, par
le
moyen de cercles d’études ou d’« amicales » de travail, c’est une act
1191
de travail, c’est une activité dont, à coup sûr,
le
bienfait ne sera jamais perdu, pour ceux d’abord qui en prennent l’in
1192
a jamais perdu, pour ceux d’abord qui en prennent
l’
initiative. Mais ici je poserais une question inverse de celle que je
1193
ais une question inverse de celle que je posais à
l’
Association Sully. Peut-on « se borner au pratique » ? Et toute activi
1194
paraissent pécher par une vision insuffisante de
l’
ensemble concret des données actuelles. C’est un péril proprement prot
1195
actuelles. C’est un péril proprement protestant.
La
doctrine calviniste de la vocation ou des charismes nous y expose dav
1196
proprement protestant. La doctrine calviniste de
la
vocation ou des charismes nous y expose davantage que les catholiques
1197
tion ou des charismes nous y expose davantage que
les
catholiques, toujours soutenus et encadrés par les directives papales
1198
es catholiques, toujours soutenus et encadrés par
les
directives papales, et plus conscients que nous ne sommes souvent des
1199
titude particulière. C’est évidemment à propos de
l’
attitude des objecteurs de conscience qu’il y a lieu de souligner le p
1200
ecteurs de conscience qu’il y a lieu de souligner
le
plus fortement ce danger. Je n’ai pas, ici, à juger l’objection de co
1201
us fortement ce danger. Je n’ai pas, ici, à juger
l’
objection de conscience. Je me bornerai à deux remarques seulement. Da
1202
. Je me bornerai à deux remarques seulement. Dans
la
mesure où l’objection est l’expression d’une vocation particulière, e
1203
rai à deux remarques seulement. Dans la mesure où
l’
objection est l’expression d’une vocation particulière, elle tend à éc
1204
ques seulement. Dans la mesure où l’objection est
l’
expression d’une vocation particulière, elle tend à échapper à la poli
1205
une vocation particulière, elle tend à échapper à
la
politique et sort du domaine de cette enquête. Dans la mesure où elle
1206
litique et sort du domaine de cette enquête. Dans
la
mesure où elle devient l’expression d’un mouvement, le moins qu’on en
1207
de cette enquête. Dans la mesure où elle devient
l’
expression d’un mouvement, le moins qu’on en puisse dire, c’est qu’ell
1208
sure où elle devient l’expression d’un mouvement,
le
moins qu’on en puisse dire, c’est qu’elle est dangereusement insuffis
1209
ons au régime établi. Je m’empresse d’ajouter que
les
objecteurs chrétiens se sont gardés jusqu’ici de toute espèce de prop
1210
spèce de propagande, et ne tombent nullement sous
le
coup de la grave critique d’incohérence et de sectarisme qu’il faudra
1211
opagande, et ne tombent nullement sous le coup de
la
grave critique d’incohérence et de sectarisme qu’il faudrait sans cel
1212
ectarisme qu’il faudrait sans cela leur adresser.
L’
attitude des objecteurs porte à son acuité extrême le paradoxe défini
1213
ttitude des objecteurs porte à son acuité extrême
le
paradoxe défini dans ma première partie. Elle ne saurait être mise en
1214
agement concret, un acte de foi, qui transcendent
le
plan de toute doctrine sociale. Mais il fallait en parler ici : elle
1215
iale. Mais il fallait en parler ici : elle marque
le
pôle du refus, dans notre « politique du pessimisme actif ». Je voudr
1216
. Révolution sans illusions. Droits supérieurs de
la
personne. Telles sont quelques-unes des formules que je proposais tou
1217
uelques-unes des formules que je proposais tout à
l’
heure pour définir l’attitude chrétienne devant les exigences de César
1218
ules que je proposais tout à l’heure pour définir
l’
attitude chrétienne devant les exigences de César. Elles sont en singu
1219
l’heure pour définir l’attitude chrétienne devant
les
exigences de César. Elles sont en singulière consonance avec les prin
1220
e César. Elles sont en singulière consonance avec
les
principes directeurs de deux mouvements de jeunesse : Esprit et l’Ord
1221
uvements de jeunesse : Esprit et l’Ordre nouveau.
L’
originalité de ces deux équipes tient d’abord dans leur refus absolu d
1222
pes tient d’abord dans leur refus absolu de poser
les
questions par rapport à une droite et à une gauche également condamné
1223
ées. Par ce seul refus, elles opèrent déjà ce que
le
vocabulaire de l’Ordre nouveau nomme un « changement de plan », — c’e
1224
e révolutionnaire. Elles se dressent ainsi contre
le
préjugé le plus nocif de la mentalité politique française. C’est un v
1225
nnaire. Elles se dressent ainsi contre le préjugé
le
plus nocif de la mentalité politique française. C’est un volume entie
1226
dressent ainsi contre le préjugé le plus nocif de
la
mentalité politique française. C’est un volume entier qu’il faudrait
1227
C’est un volume entier qu’il faudrait consacrer à
la
critique des méfaits de ce préjugé, si profondément enraciné dans le
1228
aits de ce préjugé, si profondément enraciné dans
le
sentiment du Français moyen, si stérile, si stérilisant, si peu réali
1229
éaliste, si vainement irritant, et qui fausse dès
l’
origine toute discussion honnête sur les réformes nécessaires. Les doc
1230
fausse dès l’origine toute discussion honnête sur
les
réformes nécessaires. Les doctrines économiques et sociales développé
1231
discussion honnête sur les réformes nécessaires.
Les
doctrines économiques et sociales développées par Esprit et surtout p
1232
précisément ce genre d’adhésion sentimentale que
les
deux groupes refusent avec rigueur. D’où les malentendus, parfois bie
1233
que les deux groupes refusent avec rigueur. D’où
les
malentendus, parfois bien réjouissants, qu’ils ont provoqués de tous
1234
ous côtés. « Petits penseurs qui travaillent pour
le
fascisme », s’écrient les communistes à propos de l’Ordre nouveau, ce
1235
urs qui travaillent pour le fascisme », s’écrient
les
communistes à propos de l’Ordre nouveau, cependant que la Critica fas
1236
nistes à propos de l’Ordre nouveau, cependant que
la
Critica fascista, organe central du fascisme italien, déclare à propo
1237
à propos du même groupe : « Nous préférons encore
les
marxistes ! » Esprit, de même, se voit qualifié de fasciste par les g
1238
Esprit, de même, se voit qualifié de fasciste par
les
gauches, et de bolchévique par les droites. Preuve qu’il y a dans ces
1239
e fasciste par les gauches, et de bolchévique par
les
droites. Preuve qu’il y a dans ces deux groupes de jeunes quelque cho
1240
ieilles distinctions familières, concrétisées par
la
seule disposition des députés dans les travées du palais Bourbon. Le
1241
étisées par la seule disposition des députés dans
les
travées du palais Bourbon. Le Cahier de revendications que je publiai
1242
n des députés dans les travées du palais Bourbon.
Le
Cahier de revendications que je publiais en 1932 à la Nouvelle Revue
1243
ahier de revendications que je publiais en 1932 à
la
Nouvelle Revue française , manifesta pour la première fois l’existen
1244
Revue française , manifesta pour la première fois
l’
existence de cette « troisième force », non marxiste et anticapitalist
1245
te, qui depuis lors s’est précisée et développée.
Les
deux groupes de tête de cette révolution que je considère comme étant
1246
de cette révolution que je considère comme étant
la
seule réelle et vraiment novatrice, sont Esprit et l’Ordre nouveau. C
1247
l’Ordre nouveau. Cherchons à voir d’abord ce qui
les
unit en principe : 1. Quelques refus massifs, refus du capitalisme cr
1248
ercantilisme général qui se manifeste jusque dans
le
domaine de la pensée ; refus du nationalisme mystique, considéré comm
1249
énéral qui se manifeste jusque dans le domaine de
la
pensée ; refus du nationalisme mystique, considéré comme une captatio
1250
ique, considéré comme une captation, au profit de
l’
État et de la finance, du sentiment patriotique originel ; refus de la
1251
ré comme une captation, au profit de l’État et de
la
finance, du sentiment patriotique originel ; refus de la culture bour
1252
nce, du sentiment patriotique originel ; refus de
la
culture bourgeoise et de la distinction commode qu’elle suppose et im
1253
e originel ; refus de la culture bourgeoise et de
la
distinction commode qu’elle suppose et implique entre la pensée et l’
1254
inction commode qu’elle suppose et implique entre
la
pensée et l’action. 2. Quelques affirmations doctrinales : affirmatio
1255
de qu’elle suppose et implique entre la pensée et
l’
action. 2. Quelques affirmations doctrinales : affirmation des droits
1256
irmations doctrinales : affirmation des droits de
la
personne humaine, toujours supérieurs à ceux de l’État, qui doit norm
1257
a personne humaine, toujours supérieurs à ceux de
l’
État, qui doit normalement leur être subordonné ; affirmation de la pr
1258
normalement leur être subordonné ; affirmation de
la
primauté nécessaire du spirituel (qu’ils définissent d’ailleurs assez
1259
nt d’ailleurs assez diversement) ; affirmation de
la
nécessité de reprendre à la base l’ensemble de l’organisation économi
1260
ent) ; affirmation de la nécessité de reprendre à
la
base l’ensemble de l’organisation économique, et de ne pas se content
1261
ffirmation de la nécessité de reprendre à la base
l’
ensemble de l’organisation économique, et de ne pas se contenter de ré
1262
la nécessité de reprendre à la base l’ensemble de
l’
organisation économique, et de ne pas se contenter de réformes partiel
1263
nelles. Ces refus et ces affirmations définissent
l’
attitude spirituelle des jeunes groupes. Ils indiquent assez la nouvea
1264
irituelle des jeunes groupes. Ils indiquent assez
la
nouveauté de leur point de départ. Alors que les partis aux prises da
1265
z la nouveauté de leur point de départ. Alors que
les
partis aux prises dans la presse évitent avec ensemble de poser les q
1266
t de départ. Alors que les partis aux prises dans
la
presse évitent avec ensemble de poser les questions fondamentales, et
1267
ses dans la presse évitent avec ensemble de poser
les
questions fondamentales, et se cantonnent dans des luttes périmées et
1268
malhonnêtes, Esprit et l’Ordre nouveau affirment
la
nécessité de s’attaquer au problème de l’homme même dans la civilisat
1269
firment la nécessité de s’attaquer au problème de
l’
homme même dans la civilisation mécanique. Ainsi pour être moins bruya
1270
té de s’attaquer au problème de l’homme même dans
la
civilisation mécanique. Ainsi pour être moins bruyant et moins démago
1271
nsi pour être moins bruyant et moins démagogique,
le
combat qu’ils mènent est beaucoup plus radical au sens étymologique d
1272
leur force d’entraînement lente et profonde, dont
les
effets se manifesteront de plus en plus visiblement à mesure que le d
1273
esteront de plus en plus visiblement à mesure que
le
développement de la crise confirmera leurs prévisions. Mais il ne suf
1274
plus visiblement à mesure que le développement de
la
crise confirmera leurs prévisions. Mais il ne suffit pas qu’un point
1275
départ soit juste. Il faut encore partir, — sinon
le
point de départ se transforme en un simple point de vue, pour le plai
1276
art se transforme en un simple point de vue, pour
le
plaisir stérile des clercs bourgeois. C’est ici la question de la tac
1277
e plaisir stérile des clercs bourgeois. C’est ici
la
question de la tactique qui se pose, en même temps que celle des inst
1278
le des clercs bourgeois. C’est ici la question de
la
tactique qui se pose, en même temps que celle des institutions à cons
1279
èrent des cellules17, autant de germes semés dans
la
diversité des régions et des métiers : germes de corporations destiné
1280
s à faire éclater, par leur développement normal,
les
cadres de l’ordre ancien. Une doctrine rigoureuse, qui s’exprime dire
1281
ter, par leur développement normal, les cadres de
l’
ordre ancien. Une doctrine rigoureuse, qui s’exprime directement dans
1282
xprime directement dans une tactique souple, dont
la
mise en œuvre institue dès maintenant l’ordre nouveau. Le groupe comp
1283
en œuvre institue dès maintenant l’ordre nouveau.
Le
groupe compte éviter, de la sorte autant que possible, l’écueil des r
1284
nant l’ordre nouveau. Le groupe compte éviter, de
la
sorte autant que possible, l’écueil des révolutions russe et allemand
1285
e compte éviter, de la sorte autant que possible,
l’
écueil des révolutions russe et allemande, la fameuse « période de tra
1286
ble, l’écueil des révolutions russe et allemande,
la
fameuse « période de transition » nécessairement dictatoriale et état
1287
n » nécessairement dictatoriale et étatiste, dont
l’
équipement actuel de la France doit permettre l’économie. Le travail c
1288
atoriale et étatiste, dont l’équipement actuel de
la
France doit permettre l’économie. Le travail critique de l’Ordre nouv
1289
t l’équipement actuel de la France doit permettre
l’
économie. Le travail critique de l’Ordre nouveau, tel qu’on peut le su
1290
nt actuel de la France doit permettre l’économie.
Le
travail critique de l’Ordre nouveau, tel qu’on peut le suivre dans la
1291
avail critique de l’Ordre nouveau, tel qu’on peut
le
suivre dans la revue qui paraît sous ce titre depuis le mois de mai 1
1292
de l’Ordre nouveau, tel qu’on peut le suivre dans
la
revue qui paraît sous ce titre depuis le mois de mai 1933, est essent
1293
vre dans la revue qui paraît sous ce titre depuis
le
mois de mai 1933, est essentiellement orienté vers la création. C’est
1294
ois de mai 1933, est essentiellement orienté vers
la
création. C’est en vain que l’on chercherait dans ces minces cahiers
1295
ement orienté vers la création. C’est en vain que
l’
on chercherait dans ces minces cahiers les pittoresques invectives ou
1296
vain que l’on chercherait dans ces minces cahiers
les
pittoresques invectives ou les abyssales logomachies dialectiques qui
1297
ces minces cahiers les pittoresques invectives ou
les
abyssales logomachies dialectiques qui font le charme des revues comm
1298
u les abyssales logomachies dialectiques qui font
le
charme des revues communistes. Rien dans ces textes pour flatter les
1299
es communistes. Rien dans ces textes pour flatter
les
littérateurs. Rien non plus pour flatter la jeunesse, mais la jeuness
1300
tter les littérateurs. Rien non plus pour flatter
la
jeunesse, mais la jeunesse qu’ils ont atteinte n’est pas celle qui vo
1301
urs. Rien non plus pour flatter la jeunesse, mais
la
jeunesse qu’ils ont atteinte n’est pas celle qui voulait être flattée
1302
s celle qui voulait être flattée. Et ce n’est pas
l’
exaspération du ton qui mesure l’efficacité d’une prise de conscience
1303
Et ce n’est pas l’exaspération du ton qui mesure
l’
efficacité d’une prise de conscience révolutionnaire. Lieu commun pour
1304
olutionnaire. Lieu commun pour cette génération :
la
violence véritable est celle des constructeurs. Le premier manifeste
1305
leur service. Il est facile d’indiquer rapidement
le
principe de cohésion de ces trois ordres. Dans l’ordre philosophique,
1306
le principe de cohésion de ces trois ordres. Dans
l’
ordre philosophique, l’Ordre nouveau suspend toutes ses définitions à
1307
l’Ordre nouveau suspend toutes ses définitions à
l’
acte constituant la personne (l’individu engagé dans un conflit concre
1308
spend toutes ses définitions à l’acte constituant
la
personne (l’individu engagé dans un conflit concret). Sur cette notio
1309
ses définitions à l’acte constituant la personne (
l’
individu engagé dans un conflit concret). Sur cette notion d’acte pris
1310
mique, dont on trouvera la première synthèse dans
l’
ouvrage important d’Aron et Dandieu : la Révolution nécessaire. Sa rev
1311
hèse dans l’ouvrage important d’Aron et Dandieu :
la
Révolution nécessaire. Sa revendication essentielle est l’abolition d
1312
tion nécessaire. Sa revendication essentielle est
l’
abolition de la condition prolétarienne par le moyen du service civil
1313
. Sa revendication essentielle est l’abolition de
la
condition prolétarienne par le moyen du service civil de travail19. L
1314
est l’abolition de la condition prolétarienne par
le
moyen du service civil de travail19. L’analyse du pouvoir aboutit d’a
1315
ienne par le moyen du service civil de travail19.
L’
analyse du pouvoir aboutit d’autre part à une conception de l’organisa
1316
pouvoir aboutit d’autre part à une conception de
l’
organisation politique radicalement antiétatiste, fédéraliste, ou mieu
1317
antiétatiste, fédéraliste, ou mieux communaliste.
L’
assimilation de la personne à un acte20, tel est donc le fait spiritue
1318
raliste, ou mieux communaliste. L’assimilation de
la
personne à un acte20, tel est donc le fait spirituel, le fait humain
1319
milation de la personne à un acte20, tel est donc
le
fait spirituel, le fait humain par excellence auquel l’Ordre nouveau
1320
onne à un acte20, tel est donc le fait spirituel,
le
fait humain par excellence auquel l’Ordre nouveau rattache d’une faço
1321
açon immédiate toutes ses institutions. Telle est
la
« primauté du spirituel » qu’il ne cesse d’invoquer au risque, il fau
1322
el » qu’il ne cesse d’invoquer au risque, il faut
le
dire, de créer provisoirement, dans certains cerveaux, les plus grave
1323
de créer provisoirement, dans certains cerveaux,
les
plus graves malentendus. On a cru, ou feint de croire, qu’il ne s’agi
1324
même, on a trop souvent confondu, et jusque chez
les
communistes, matérialisme et matérialisme dialectique. L’influence de
1325
nistes, matérialisme et matérialisme dialectique.
L’
influence des idées « ordre nouveau » est beaucoup plus considérable q
1326
re nouveau » est beaucoup plus considérable qu’on
le
croirait à lire la presse politicienne. Plusieurs des mots d’ordre qu
1327
aucoup plus considérable qu’on le croirait à lire
la
presse politicienne. Plusieurs des mots d’ordre que la jeunesse franç
1328
esse politicienne. Plusieurs des mots d’ordre que
la
jeunesse française fait siens depuis un an ont été lancés par l’ON qu
1329
nçaise fait siens depuis un an ont été lancés par
l’
ON qui a eu l’adresse de ne pas en faire une sorte de propriété privée
1330
ens depuis un an ont été lancés par l’ON qui a eu
l’
adresse de ne pas en faire une sorte de propriété privée. Parmi eux, j
1331
sorte de propriété privée. Parmi eux, je citerai
le
« ni droite ni gauche » repris depuis peu par les ligues d’anciens co
1332
le « ni droite ni gauche » repris depuis peu par
les
ligues d’anciens combattants (dont l’action sera peut-être décisive l
1333
is peu par les ligues d’anciens combattants (dont
l’
action sera peut-être décisive l’année prochaine) ; l’idée de la « mis
1334
ombattants (dont l’action sera peut-être décisive
l’
année prochaine) ; l’idée de la « mission personnaliste de la France »
1335
tion sera peut-être décisive l’année prochaine) ;
l’
idée de la « mission personnaliste de la France », que les centristes
1336
peut-être décisive l’année prochaine) ; l’idée de
la
« mission personnaliste de la France », que les centristes et les dro
1337
chaine) ; l’idée de la « mission personnaliste de
la
France », que les centristes et les droites opposent à la mystique de
1338
de la « mission personnaliste de la France », que
les
centristes et les droites opposent à la mystique des masses russe ou
1339
rsonnaliste de la France », que les centristes et
les
droites opposent à la mystique des masses russe ou allemande ; enfin
1340
e », que les centristes et les droites opposent à
la
mystique des masses russe ou allemande ; enfin l’idée du service civi
1341
la mystique des masses russe ou allemande ; enfin
l’
idée du service civil de travail, qui pourrait bien devenir le cheval
1342
rvice civil de travail, qui pourrait bien devenir
le
cheval de bataille des mouvements de gauche. « Primauté du spirituel
1343
irituel », nous retrouvons cette affirmation dans
la
revue Esprit . S’agit-il là, encore, du spirituel comme acte ? Certe
1344
mme acte ? Certes, Emmanuel Mounier, directeur de
la
revue, définissait dès son premier numéro une conception spiritualist
1345
ien de commun avec cela qu’ont voulu voir en elle
les
critiques de droite et de gauche, victimes de la confusion que j’ai d
1346
les critiques de droite et de gauche, victimes de
la
confusion que j’ai dite. « Ce ne sont pas ceux qui disent Esprit ! Es
1347
Esprit !… » Mais tandis que l’Ordre nouveau évite
l’
emploi fort équivoque du mot Esprit, pour y substituer l’adjectif « sp
1348
i fort équivoque du mot Esprit, pour y substituer
l’
adjectif « spirituel » qualifiant l’acte personnel — et cette nuance e
1349
y substituer l’adjectif « spirituel » qualifiant
l’
acte personnel — et cette nuance est capitale —, il est incontestable
1350
e nuance est capitale —, il est incontestable que
l’
« esprit » d’ Esprit est d’inspiration spécifiquement chrétienne. La
1351
rit est d’inspiration spécifiquement chrétienne.
La
revue a d’ailleurs franchement pris position dans un numéro spécial i
1352
n dans un numéro spécial intitulé : Rupture entre
l’
ordre chrétien et le désordre établi. Esprit n’en reste pas moins le l
1353
cial intitulé : Rupture entre l’ordre chrétien et
le
désordre établi. Esprit n’en reste pas moins le lieu de rencontre d’u
1354
t le désordre établi. Esprit n’en reste pas moins
le
lieu de rencontre d’une centaine de jeunes écrivains « de toutes croy
1355
s et de toutes incroyances », comme disait Péguy,
le
lieu d’une enquête permanente et approfondie sur la condition humaine
1356
lieu d’une enquête permanente et approfondie sur
la
condition humaine telle que la déterminent le capitalisme et l’esprit
1357
et approfondie sur la condition humaine telle que
la
déterminent le capitalisme et l’esprit bourgeois, — le lieu enfin d’u
1358
sur la condition humaine telle que la déterminent
le
capitalisme et l’esprit bourgeois, — le lieu enfin d’un ambitieux eff
1359
umaine telle que la déterminent le capitalisme et
l’
esprit bourgeois, — le lieu enfin d’un ambitieux effort de reconstruct
1360
terminent le capitalisme et l’esprit bourgeois, —
le
lieu enfin d’un ambitieux effort de reconstruction culturelle. Il fau
1361
t de reconstruction culturelle. Il faut citer ici
les
numéros volumineux consacrés à la question du Travail, ou à l’Argent
1362
faut citer ici les numéros volumineux consacrés à
la
question du Travail, ou à l’Argent misère du pauvre, misère du riche.
1363
lumineux consacrés à la question du Travail, ou à
l’
Argent misère du pauvre, misère du riche. Un tel titre n’évoque-t-il p
1364
-t-elle un rôle comparable à celui des Cahiers de
la
quinzaine ? Elle a su se garder assez bien de la démagogie, des à peu
1365
la quinzaine ? Elle a su se garder assez bien de
la
démagogie, des à peu près journalistiques, des attaques personnelles
1366
péguysme parfois complaisant, — on voudrait faire
l’
éloge de ces gaucheries, songeant aux habiletés stériles, idiotes, de
1367
ies, songeant aux habiletés stériles, idiotes, de
la
critique bien pensante. Si je me suis un peu étendu sur les principes
1368
ue bien pensante. Si je me suis un peu étendu sur
les
principes spirituels qui animent l’activité d’Esprit et de L’Ordre no
1369
u étendu sur les principes spirituels qui animent
l’
activité d’Esprit et de L’Ordre nouveau, ce n’est pas seulement parce
1370
és à jouer un rôle de plus en plus important dans
la
vie politique et intellectuelle de la France et, par là même, à influ
1371
ortant dans la vie politique et intellectuelle de
la
France et, par là même, à influencer toutes nos tentatives de rénovat
1372
orti du cadre précis de cette enquête en marquant
la
coïncidence de ces principes et des doctrines que nous pouvons déduir
1373
ipes et des doctrines que nous pouvons déduire de
la
Réforme. Esprit est en majeure partie d’inspiration catholique, je v
1374
tion confessionnelle. Il n’en reste pas moins que
le
fondement spirituel commun à ces deux groupes se confond presque inté
1375
. Plusieurs textes parus dans Esprit trahissent
la
nostalgie d’un ordre établi par l’Église, dont nous savons tous les d
1376
it trahissent la nostalgie d’un ordre établi par
l’
Église, dont nous savons tous les dangers pour l’Église même. Plusieur
1377
ordre établi par l’Église, dont nous savons tous
les
dangers pour l’Église même. Plusieurs textes de L’Ordre nouveau man
1378
l’Église, dont nous savons tous les dangers pour
l’
Église même. Plusieurs textes de L’Ordre nouveau manifestent un cert
1379
ent un certain nietzschéisme, une certaine foi en
l’
acte seulement humain, qui figure, pour un chrétien, l’illusion derniè
1380
e seulement humain, qui figure, pour un chrétien,
l’
illusion dernière de l’orgueil. Mais ces obstacles, ces divergences, l
1381
figure, pour un chrétien, l’illusion dernière de
l’
orgueil. Mais ces obstacles, ces divergences, le protestant les retrou
1382
e l’orgueil. Mais ces obstacles, ces divergences,
le
protestant les retrouverait aggravés et compliqués de bien pires erre
1383
ais ces obstacles, ces divergences, le protestant
les
retrouverait aggravés et compliqués de bien pires erreurs dans n’impo
1384
s si nombreux, sa voix n’aurait aucun effet… Dans
la
perspective que nous considérons ici, la logique des faits me paraît
1385
et… Dans la perspective que nous considérons ici,
la
logique des faits me paraît simple : les jeunes protestants n’ont pas
1386
rons ici, la logique des faits me paraît simple :
les
jeunes protestants n’ont pas à fonder un parti. Leur foi n’est pas de
1387
fonder un parti. Leur foi n’est pas de celles que
l’
on met en systèmes. Le fût-elle, leur très petit nombre les empêcherai
1388
foi n’est pas de celles que l’on met en systèmes.
Le
fût-elle, leur très petit nombre les empêcherait d’imposer ce parti à
1389
en systèmes. Le fût-elle, leur très petit nombre
les
empêcherait d’imposer ce parti à l’ensemble de la nation. Le temps n’
1390
petit nombre les empêcherait d’imposer ce parti à
l’
ensemble de la nation. Le temps n’est pas aux rêves, et ce n’est pas l
1391
es empêcherait d’imposer ce parti à l’ensemble de
la
nation. Le temps n’est pas aux rêves, et ce n’est pas l’affirmation d
1392
ait d’imposer ce parti à l’ensemble de la nation.
Le
temps n’est pas aux rêves, et ce n’est pas l’affirmation d’une positi
1393
on. Le temps n’est pas aux rêves, et ce n’est pas
l’
affirmation d’une position politique qui permettra de « faire la Franc
1394
d’une position politique qui permettra de « faire
la
France protestante ». Je croirais davantage à la vertu d’une théologi
1395
la France protestante ». Je croirais davantage à
la
vertu d’une théologie fidèle à la Réforme. Mais, justement, cette thé
1396
ais davantage à la vertu d’une théologie fidèle à
la
Réforme. Mais, justement, cette théologie nous ordonne d’agir, et de
1397
nt conformes à nos désirs. Examinons, choisissons
les
doctrines qui offusquent le moins nos convictions. J’en ai désigné de
1398
aminons, choisissons les doctrines qui offusquent
le
moins nos convictions. J’en ai désigné deux. Je sais par expérience q
1399
Je sais par expérience qu’on peut travailler dans
les
groupes de jeunes gens qui les défendent, et qu’on le peut sans renon
1400
ut travailler dans les groupes de jeunes gens qui
les
défendent, et qu’on le peut sans renoncer à rien de cette vérité qui
1401
roupes de jeunes gens qui les défendent, et qu’on
le
peut sans renoncer à rien de cette vérité qui jugera toujours tous le
1402
r à rien de cette vérité qui jugera toujours tous
les
systèmes. Travaillons avec ceux que nous pouvons aider. 15. Jeunes
1403
populaires ; Équipes sociales de Robert Garric ;
la
revue Esprit ; le groupe Réaction et son organe La Revue du siècle,
1404
s sociales de Robert Garric ; la revue Esprit ;
le
groupe Réaction et son organe La Revue du siècle, etc. 16. Illustrat
1405
revue Esprit ; le groupe Réaction et son organe
La
Revue du siècle, etc. 16. Illustration politique : à tout système qu
1406
llustration politique : à tout système qui tend à
l’
anarchie par excès de confiance dans l’homme, succède une dictature. C
1407
qui tend à l’anarchie par excès de confiance dans
l’
homme, succède une dictature. Certain fascisme est d’autant plus « bes
1408
e est d’autant plus « bestial » en ses débuts que
la
doctrine libérale qu’il renverse était plus « angélique » dans ses pr
1409
publique, qui dans des domaines divers, répandent
la
doctrine ON. Citons le Club de février, la ligue « Nous voulons ». In
1410
domaines divers, répandent la doctrine ON. Citons
le
Club de février, la ligue « Nous voulons ». Inspirés par l’Ordre nouv
1411
andent la doctrine ON. Citons le Club de février,
la
ligue « Nous voulons ». Inspirés par l’Ordre nouveau ils sont cependa
1412
paraîtra bientôt en librairie. Ce volume intitulé
l’
Homme debout définira la position philosophique de l’ON. Sur la positi
1413
airie. Ce volume intitulé l’Homme debout définira
la
position philosophique de l’ON. Sur la position du groupe relativemen
1414
omme debout définira la position philosophique de
l’
ON. Sur la position du groupe relativement aux jeunesses russes et fas
1415
t définira la position philosophique de l’ON. Sur
la
position du groupe relativement aux jeunesses russes et fascistes, vo
1416
. Dupuis et Alex. Marc : Jeune Europe (Plon). Sur
les
problèmes généraux du temps considérés dans la perspective de l’ON. V
1417
r les problèmes généraux du temps considérés dans
la
perspective de l’ON. Voir Daniel-Rops : Éléments de notre destin (Spe
1418
néraux du temps considérés dans la perspective de
l’
ON. Voir Daniel-Rops : Éléments de notre destin (Spes). Une dizaine de
1419
Une dizaine de volumes sont en préparation. 19.
L’
origine « philosophique » de cette institution a pu rendre méfiants ce
1420
ieurs s’est attachée à chiffrer et à définir dans
le
détail l’application du service de travail. Cf. le n° 8 de L’Ordre n
1421
t attachée à chiffrer et à définir dans le détail
l’
application du service de travail. Cf. le n° 8 de L’Ordre nouveau .
1422
e détail l’application du service de travail. Cf.
le
n° 8 de L’Ordre nouveau . 20. N’est-ce pas ainsi que l’Évangile déf
1423
de L’Ordre nouveau . 20. N’est-ce pas ainsi que
l’
Évangile définit la notion fondamentale de prochain ? Le prochain, c’e
1424
. 20. N’est-ce pas ainsi que l’Évangile définit
la
notion fondamentale de prochain ? Le prochain, c’est celui qui pratiq
1425
gile définit la notion fondamentale de prochain ?
Le
prochain, c’est celui qui pratique la miséricorde ; ce n’est pas le s
1426
prochain ? Le prochain, c’est celui qui pratique
la
miséricorde ; ce n’est pas le simple voisin. Cf. le numéro 5 de Hic
1427
celui qui pratique la miséricorde ; ce n’est pas
le
simple voisin. Cf. le numéro 5 de Hic et Nunc , tout entier consacré
1428
miséricorde ; ce n’est pas le simple voisin. Cf.
le
numéro 5 de Hic et Nunc , tout entier consacré à cette exégèse de la
1429
et Nunc , tout entier consacré à cette exégèse de
la
parabole du bon Samaritain. 21. On trouve cependant aux sommaires de
1430
qui reste l’un des plus actifs collaborateurs de
la
revue. Au Comité directeur de l’Ordre nouveau, il y a des libres pens
1431
Philip ne me contredirait pas sur ce point. C’est
le
seul d’entre les jeunes protestants qui « milite » publiquement et en
1432
tredirait pas sur ce point. C’est le seul d’entre
les
jeunes protestants qui « milite » publiquement et en tant que chrétie
1433
n, dans un parti parlementaire. Je crois que seul
le
lieu que nous avons choisi pour notre action, nous sépare, et non pas
1434
pes de départ. o. Rougemont Denis de, « Où sont
les
jeunes protestants ? Remarques sur le protestantisme et les doctrines
1435
« Où sont les jeunes protestants ? Remarques sur
le
protestantisme et les doctrines politiques », Le Christianisme social
1436
protestants ? Remarques sur le protestantisme et
les
doctrines politiques », Le Christianisme social, Paris, juillet–août
1437
le protestantisme et les doctrines politiques »,
Le
Christianisme social, Paris, juillet–août 1934, p. 49-58.
1438
esse déracinée (novembre 1934)p On s’étonne de
la
facilité avec laquelle les jeunes bourgeois de ce temps se déclarent
1439
934)p On s’étonne de la facilité avec laquelle
les
jeunes bourgeois de ce temps se déclarent révolutionnaires. On les ac
1440
ois de ce temps se déclarent révolutionnaires. On
les
accuse d’impatiences suspectes, de rancunes sociales, de nietzschéism
1441
e rancunes sociales, de nietzschéisme mal digéré.
Les
excuses qu’on leur offre ne sont guère plus reluisantes : ils n’ont p
1442
e ne sont guère plus reluisantes : ils n’ont plus
le
temps de se cultiver, ils ne trouvent pas de situations… Arguments ju
1443
peut-être, pour certains, mais qui ne sont pas à
l’
échelle du phénomène qu’on voudrait expliquer. A-t-on pris garde à ce
1444
t-on pris garde à ce fait simple et général : que
la
révolution naît dans les villes ; que c’est un phénomène citadin et l
1445
t simple et général : que la révolution naît dans
les
villes ; que c’est un phénomène citadin et l’expression incompressibl
1446
ns les villes ; que c’est un phénomène citadin et
l’
expression incompressible d’une jeunesse déracinée… La crise précipite
1447
pression incompressible d’une jeunesse déracinée…
La
crise précipite sous nos yeux un processus depuis, longtemps actif. T
1448
un patrimoine de souvenirs, tout ce que symbolise
l’
expression « à la maison », l’habitation des villes ne diffère pas ess
1449
souvenirs, tout ce que symbolise l’expression « à
la
maison », l’habitation des villes ne diffère pas essentiellement de c
1450
ut ce que symbolise l’expression « à la maison »,
l’
habitation des villes ne diffère pas essentiellement de celle d’une pr
1451
ssentiellement de celle d’une province. Supprimez
l’
héritage, délogez les familles, dispersez-les dans les casernes des bo
1452
lle d’une province. Supprimez l’héritage, délogez
les
familles, dispersez-les dans les casernes des boulevards extérieurs,
1453
rimez l’héritage, délogez les familles, dispersez-
les
dans les casernes des boulevards extérieurs, dans le cadre anonyme de
1454
éritage, délogez les familles, dispersez-les dans
les
casernes des boulevards extérieurs, dans le cadre anonyme des petits
1455
dans les casernes des boulevards extérieurs, dans
le
cadre anonyme des petits « deux pièces » qu’on loue sans bail parce q
1456
dans six mois… Et vous aurez bien travaillé pour
la
révolution. Vous aurez tranché les derniers liens qui rattachent un h
1457
travaillé pour la révolution. Vous aurez tranché
les
derniers liens qui rattachent un homme à une patrie concrète, si rest
1458
ncrète, si restreinte soit-elle. Il n’y aura plus
le
frein à l’entraînement de la vie citadine ; à cette espèce de centrif
1459
restreinte soit-elle. Il n’y aura plus le frein à
l’
entraînement de la vie citadine ; à cette espèce de centrifugation spi
1460
le. Il n’y aura plus le frein à l’entraînement de
la
vie citadine ; à cette espèce de centrifugation spirituelle. Rappelon
1461
d’opinions mûries ou de réceptivité normale. D’où
la
fatigue, la sensation d’être vidé, d’être dominé par un milieu qu’on
1462
ûries ou de réceptivité normale. D’où la fatigue,
la
sensation d’être vidé, d’être dominé par un milieu qu’on se prend à m
1463
es comparaisons qui s’imposent à chaque pas entre
les
conditions sociales que l’on sait n’être plus immuables… Perspectives
1464
nt à chaque pas entre les conditions sociales que
l’
on sait n’être plus immuables… Perspectives d’aventure. Ambition. Ress
1465
ion. Ressentiment. Il y a enfin ces vexations que
l’
on ignorait naguère, et qui deviennent obsédantes : la tyrannie des vo
1466
ignorait naguère, et qui deviennent obsédantes :
la
tyrannie des voisins, des concierges, la brutalité des gérants, qui f
1467
dantes : la tyrannie des voisins, des concierges,
la
brutalité des gérants, qui fait si bien sentir qu’on n’est plus chez
1468
sentir qu’on n’est plus chez soi nulle part, que
l’
on est toléré comme un élément « de rapport », balayé dès qu’il ne rap
1469
ne rapporte plus à temps. Nomadisme. Et derrière
la
concierge, derrière le gérant, on entrevoit l’appareil judiciaire et
1470
ps. Nomadisme. Et derrière la concierge, derrière
le
gérant, on entrevoit l’appareil judiciaire et policier inexorable, in
1471
re la concierge, derrière le gérant, on entrevoit
l’
appareil judiciaire et policier inexorable, inconnaissable, tout prêt
1472
sable, tout prêt à sanctionner cette confusion de
la
morale et de l’argent que les bourgeois s’obstinent à nommer l’ordre
1473
à sanctionner cette confusion de la morale et de
l’
argent que les bourgeois s’obstinent à nommer l’ordre social. Visage d
1474
r cette confusion de la morale et de l’argent que
les
bourgeois s’obstinent à nommer l’ordre social. Visage de l’État, Rais
1475
e l’argent que les bourgeois s’obstinent à nommer
l’
ordre social. Visage de l’État, Raison d’État, semblable aux raisons o
1476
is s’obstinent à nommer l’ordre social. Visage de
l’
État, Raison d’État, semblable aux raisons obscures et implacables qui
1477
aux raisons obscures et implacables qui dominent
les
cauchemars. Et si vous gagnez de l’argent, vous louerez un de ces stu
1478
qui dominent les cauchemars. Et si vous gagnez de
l’
argent, vous louerez un de ces studios bien nus, où la vie prend un vi
1479
gent, vous louerez un de ces studios bien nus, où
la
vie prend un visage tellement abstrait qu’on n’arrive plus même à s’y
1480
lus même à s’y aimer : Colette a décrit cela dans
la
Chatte. On connaît ces faits. On les connaît bien dans le détail. Je
1481
rit cela dans la Chatte. On connaît ces faits. On
les
connaît bien dans le détail. Je ne vois pas qu’on ait tiré de leur en
1482
e. On connaît ces faits. On les connaît bien dans
le
détail. Je ne vois pas qu’on ait tiré de leur ensemble aucune conclus
1483
core moins théorique. Essayons d’en indiquer une.
La
jeunesse déracinée cherche une nouvelle communauté. Or, on s’unit tou
1484
hes sont rapprochés d’abord par leur opposition à
l’
ordre qui les moleste. Mais il s’agit ici de gens habitués à conduire
1485
prochés d’abord par leur opposition à l’ordre qui
les
moleste. Mais il s’agit ici de gens habitués à conduire leurs affaire
1486
est peut-être pas simplement une image. Reprenant
la
distinction précisée par Robert Aron et Arnaud Dandieu entre patrie e
1487
re patrie et nation ; ne pourrait-on pas dire que
les
communautés fondées par l’attachement aux intérêts locaux — communaut
1488
rrait-on pas dire que les communautés fondées par
l’
attachement aux intérêts locaux — communautés patriotiques — sont natu
1489
es — sont naturellement conservatrices, alors que
les
communautés fondées par la revendication d’un idéal — communautés nat
1490
ervatrices, alors que les communautés fondées par
la
revendication d’un idéal — communautés nationales — sont essentiellem
1491
ionales — sont essentiellement révolutionnaires ?
Le
mot nation dans son acception moderne n’a-t-il pas désigné d’abord l’
1492
on acception moderne n’a-t-il pas désigné d’abord
l’
idéal de la Révolution française, une communauté « spirituelle », au s
1493
n moderne n’a-t-il pas désigné d’abord l’idéal de
la
Révolution française, une communauté « spirituelle », au sens le plus
1494
rançaise, une communauté « spirituelle », au sens
le
plus humain d’ailleurs, du terme ? L’homme des villes se jettera donc
1495
», au sens le plus humain d’ailleurs, du terme ?
L’
homme des villes se jettera donc dans l’aventure « nationale » révolut
1496
u terme ? L’homme des villes se jettera donc dans
l’
aventure « nationale » révolutionnaire, tandis que l’homme enraciné dé
1497
venture « nationale » révolutionnaire, tandis que
l’
homme enraciné défendra son patriotisme. Le danger, c’est que ces deux
1498
is que l’homme enraciné défendra son patriotisme.
Le
danger, c’est que ces deux conceptions partielles, qui comportent cha
1499
jour, se fait plus menaçant ? On a dit : retour à
la
terre. Le mot d’ordre est bien équivoque. Répandez dans la campagne c
1500
ait plus menaçant ? On a dit : retour à la terre.
Le
mot d’ordre est bien équivoque. Répandez dans la campagne ces jeunes
1501
Le mot d’ordre est bien équivoque. Répandez dans
la
campagne ces jeunes citadins jacobinisés malgré eux, vous n’en ferez
1502
isés malgré eux, vous n’en ferez pas des paysans.
L’
expérience allemande l’a montré, et l’échec des « Wandervogel » est si
1503
’en ferez pas des paysans. L’expérience allemande
l’
a montré, et l’échec des « Wandervogel » est significatif. Ils se disa
1504
es paysans. L’expérience allemande l’a montré, et
l’
échec des « Wandervogel » est significatif. Ils se disaient les « oise
1505
« Wandervogel » est significatif. Ils se disaient
les
« oiseaux migrateurs ». Ce nom même indiquait leur origine citadine,
1506
, échappés de leurs cages. Et pourtant c’est dans
les
campagnes seulement que pourra se résoudre l’angoissant problème des
1507
ns les campagnes seulement que pourra se résoudre
l’
angoissant problème des cités. Mais il faudrait d’abord transformer la
1508
e des cités. Mais il faudrait d’abord transformer
la
province et la rendre habitable… Il faudrait recréer un lien patrioti
1509
is il faudrait d’abord transformer la province et
la
rendre habitable… Il faudrait recréer un lien patriotique sans rien p
1510
national ». Il faudrait un régime qui sauvegarde
la
tension nécessaire et féconde entre la patrie et la nation. La révolu
1511
sauvegarde la tension nécessaire et féconde entre
la
patrie et la nation. La révolution nécessaire ne sera ordre qu’à ce p
1512
tension nécessaire et féconde entre la patrie et
la
nation. La révolution nécessaire ne sera ordre qu’à ce prix. C’est là
1513
cessaire et féconde entre la patrie et la nation.
La
révolution nécessaire ne sera ordre qu’à ce prix. C’est là son vrai p
1514
p. Rougemont Denis de, « Jeunesse déracinée »,
La
Revue du XXe siècle, Paris, novembre 1934, p. 16-18.
1515
Mystère de
la
Vision (fragments d’un Traité de la vision physionomique du monde) (m
1516
Mystère de la Vision (fragments d’un Traité de
la
vision physionomique du monde) (mars 1935)q r Ce que je voudrais d
1517
dire ici est simple, fondamental, et comme toutes
les
choses simples et fondamentales, devrait être dit en une phrase, ou d
1518
ppé pendant toute une vie. Aussi bien n’ai-je pas
l’
intention de l’expliquer, moins encore de le démontrer. Mais seulement
1519
te une vie. Aussi bien n’ai-je pas l’intention de
l’
expliquer, moins encore de le démontrer. Mais seulement, peut-être, d’
1520
e pas l’intention de l’expliquer, moins encore de
le
démontrer. Mais seulement, peut-être, d’indiquer à l’imagination de m
1521
émontrer. Mais seulement, peut-être, d’indiquer à
l’
imagination de mon lecteur quelques-unes des perspectives qui rayonnen
1522
mystère dont je voudrais maintenant m’approcher :
la
vision est un acte. Vision et visage La vision relie et sépare.
1523
er : la vision est un acte. Vision et visage
La
vision relie et sépare. Passant du sujet à l’objet, elle les unit dan
1524
La vision relie et sépare. Passant du sujet à
l’
objet, elle les unit dans le temps même qu’elle les distingue. Car si
1525
relie et sépare. Passant du sujet à l’objet, elle
les
unit dans le temps même qu’elle les distingue. Car si l’œil se confor
1526
e. Passant du sujet à l’objet, elle les unit dans
le
temps même qu’elle les distingue. Car si l’œil se conforme à ce qu’il
1527
l’objet, elle les unit dans le temps même qu’elle
les
distingue. Car si l’œil se conforme à ce qu’il voit, il sait aussi qu
1528
dans le temps même qu’elle les distingue. Car si
l’
œil se conforme à ce qu’il voit, il sait aussi qu’il voit, et mesure l
1529
e qu’il voit, il sait aussi qu’il voit, et mesure
la
distance. Ainsi, franchissant les frontières, il les délimite à nouve
1530
voit, et mesure la distance. Ainsi, franchissant
les
frontières, il les délimite à nouveau. La vision est passage et front
1531
distance. Ainsi, franchissant les frontières, il
les
délimite à nouveau. La vision est passage et frontière, et lieu de co
1532
issant les frontières, il les délimite à nouveau.
La
vision est passage et frontière, et lieu de contact des extrêmes dont
1533
t-elle qui ne se manifeste ». C’est pourquoi dans
le
monde de la vision, il n’y a ni mensonge ni feintes ; rien qui se cac
1534
e se manifeste ». C’est pourquoi dans le monde de
la
vision, il n’y a ni mensonge ni feintes ; rien qui se cache ou rien q
1535
j’entends : rien de « moral » — ou d’immoral. Et
l’
illusion lorsqu’elle se risque à subsister dans la lumière est prise i
1536
l’illusion lorsqu’elle se risque à subsister dans
la
lumière est prise impitoyablement pour ce qu’elle est, c’est-à-dire p
1537
es choses et bien d’autres qu’on pourrait dire de
la
vision, on peut les dire du visage. La langue allemande ne connaît qu
1538
’autres qu’on pourrait dire de la vision, on peut
les
dire du visage. La langue allemande ne connaît qu’un mot pour visage
1539
it dire de la vision, on peut les dire du visage.
La
langue allemande ne connaît qu’un mot pour visage et vision : Gesicht
1540
Quelle est donc cette parenté des apparences ? Si
la
vision voit le visage, et de la sorte, s’en distingue, rappelons-nous
1541
cette parenté des apparences ? Si la vision voit
le
visage, et de la sorte, s’en distingue, rappelons-nous qu’elle a son
1542
s apparences ? Si la vision voit le visage, et de
la
sorte, s’en distingue, rappelons-nous qu’elle a son siège au centre m
1543
u visage. Sans visage il n’est plus de vision. Ou
l’
inverse. Ainsi le je et le tu sont distincts, sans lesquels il n’est p
1544
sage il n’est plus de vision. Ou l’inverse. Ainsi
le
je et le tu sont distincts, sans lesquels il n’est pas d’amour. Mais
1545
’est plus de vision. Ou l’inverse. Ainsi le je et
le
tu sont distincts, sans lesquels il n’est pas d’amour. Mais si leur ê
1546
’est pas d’amour. Mais si leur être est justement
l’
amour ? Peut-on les isoler sans du même coup les séparer de leur exist
1547
Mais si leur être est justement l’amour ? Peut-on
les
isoler sans du même coup les séparer de leur existence même ? La v
1548
nt l’amour ? Peut-on les isoler sans du même coup
les
séparer de leur existence même ? La vision est un jugement (psycho
1549
même coup les séparer de leur existence même ?
La
vision est un jugement (psychologie) Entre la vieille métaphysique
1550
La vision est un jugement (psychologie) Entre
la
vieille métaphysique et la nouvelle physiologie, on se demande parfoi
1551
(psychologie) Entre la vieille métaphysique et
la
nouvelle physiologie, on se demande parfois comment le Psychologue a
1552
uvelle physiologie, on se demande parfois comment
le
Psychologue a bien pu se tailler son domaine. La propriété, c’est le
1553
le Psychologue a bien pu se tailler son domaine.
La
propriété, c’est le vol, disait Proudhon, au temps où paraissaient pr
1554
en pu se tailler son domaine. La propriété, c’est
le
vol, disait Proudhon, au temps où paraissaient précisément les premie
1555
ais aux dépens de quoi s’installaient-ils ? Entre
l’
aspect spirituel et l’aspect matériel de l’homme, il existe deux trait
1556
s’installaient-ils ? Entre l’aspect spirituel et
l’
aspect matériel de l’homme, il existe deux traits d’union : la vue et
1557
Entre l’aspect spirituel et l’aspect matériel de
l’
homme, il existe deux traits d’union : la vue et la parole, la vision
1558
ériel de l’homme, il existe deux traits d’union :
la
vue et la parole, la vision et l’entendement. La Parole est l’objet d
1559
’homme, il existe deux traits d’union : la vue et
la
parole, la vision et l’entendement. La Parole est l’objet de la théol
1560
existe deux traits d’union : la vue et la parole,
la
vision et l’entendement. La Parole est l’objet de la théologie, la vi
1561
raits d’union : la vue et la parole, la vision et
l’
entendement. La Parole est l’objet de la théologie, la vision est le m
1562
la vue et la parole, la vision et l’entendement.
La
Parole est l’objet de la théologie, la vision est le monde de la phys
1563
parole, la vision et l’entendement. La Parole est
l’
objet de la théologie, la vision est le monde de la physionomie23. Je
1564
vision et l’entendement. La Parole est l’objet de
la
théologie, la vision est le monde de la physionomie23. Je crois bien
1565
tendement. La Parole est l’objet de la théologie,
la
vision est le monde de la physionomie23. Je crois bien que le psychol
1566
Parole est l’objet de la théologie, la vision est
le
monde de la physionomie23. Je crois bien que le psychologue s’est int
1567
’objet de la théologie, la vision est le monde de
la
physionomie23. Je crois bien que le psychologue s’est introduit dans
1568
t le monde de la physionomie23. Je crois bien que
le
psychologue s’est introduit dans la vision, s’est installé à la place
1569
rois bien que le psychologue s’est introduit dans
la
vision, s’est installé à la place du drame, avec l’étrange prétention
1570
s’est introduit dans la vision, s’est installé à
la
place du drame, avec l’étrange prétention d’arbitrer le conflit vital
1571
vision, s’est installé à la place du drame, avec
l’
étrange prétention d’arbitrer le conflit vital, de séparer les deux an
1572
ce du drame, avec l’étrange prétention d’arbitrer
le
conflit vital, de séparer les deux antagonistes : de leur permettre,
1573
rétention d’arbitrer le conflit vital, de séparer
les
deux antagonistes : de leur permettre, pensait-il, de « s’expliquer »
1574
nt un tribunal, — et ce n’était pas leur coutume…
L’
aventure est assez curieuse. Métaphysiciens et savants ont toléré quel
1575
leur faiblesse. Mais aujourd’hui qu’ils relèvent
la
tête, le psychologue se voit en mauvaise posture : car les uns le mép
1576
blesse. Mais aujourd’hui qu’ils relèvent la tête,
le
psychologue se voit en mauvaise posture : car les uns le méprisent, e
1577
le psychologue se voit en mauvaise posture : car
les
uns le méprisent, et les autres — le mangent. Il sera donc mangé, et
1578
hologue se voit en mauvaise posture : car les uns
le
méprisent, et les autres — le mangent. Il sera donc mangé, et le dram
1579
n mauvaise posture : car les uns le méprisent, et
les
autres — le mangent. Il sera donc mangé, et le drame pourra se poursu
1580
sture : car les uns le méprisent, et les autres —
le
mangent. Il sera donc mangé, et le drame pourra se poursuivre24. Ceci
1581
t les autres — le mangent. Il sera donc mangé, et
le
drame pourra se poursuivre24. Ceci soit dit pour situer certains résu
1582
nt : un psychologue moderne25 nous a démontré que
la
vision n’est pas une sensation, mais un décret de l’intellect. Il n’y
1583
vision n’est pas une sensation, mais un décret de
l’
intellect. Il n’y a pas de sensations, il n’y a pas d’images, il n’y a
1584
ts. Toute pensée est « judicatoire », et tout, en
l’
homme dépend de la pensée. Voir, c’est porter un jugement distinctif.
1585
st « judicatoire », et tout, en l’homme dépend de
la
pensée. Voir, c’est porter un jugement distinctif. Mais, alors, deux
1586
ais, alors, deux questions se posent : d’où vient
l’
œil ? À quoi tend le jugement ? Et voilà notre psychologue obligé de c
1587
stions se posent : d’où vient l’œil ? À quoi tend
le
jugement ? Et voilà notre psychologue obligé de chercher ses lumières
1588
psychologue obligé de chercher ses lumières chez
les
physiologistes ou chez les métaphysiciens. En vérité, la curieuse ave
1589
cher ses lumières chez les physiologistes ou chez
les
métaphysiciens. En vérité, la curieuse aventure, que cette espèce d’a
1590
iologistes ou chez les métaphysiciens. En vérité,
la
curieuse aventure, que cette espèce d’autosuppression ! Une fois rend
1591
’autosuppression ! Une fois rendus à qui de droit
les
honneurs qu’il avait empruntés, le psychologue se voit restitué dans
1592
qui de droit les honneurs qu’il avait empruntés,
le
psychologue se voit restitué dans son rôle de simple observateur. Éta
1593
donnée sa position essentiellement intermédiaire,
l’
on conçoit que ce n’est que justice. Que nous apprend l’observation lo
1594
onçoit que ce n’est que justice. Que nous apprend
l’
observation lorsqu’elle se porte sur l’acte même de la vision ? Selon
1595
us apprend l’observation lorsqu’elle se porte sur
l’
acte même de la vision ? Selon que l’homme qui regarde participe au sp
1596
servation lorsqu’elle se porte sur l’acte même de
la
vision ? Selon que l’homme qui regarde participe au spectacle, ou non
1597
se porte sur l’acte même de la vision ? Selon que
l’
homme qui regarde participe au spectacle, ou non, son regard saisira d
1598
y verra des mythes, et s’il est un littérateur de
l’
espèce par exemple d’Amiel, il n’y verra qu’un état d’âme ; s’il est u
1599
ingénieur, un territoire à exploiter ; s’il fuit
la
société de ses semblables, il verra des retraites solitaires, et s’il
1600
ables, il verra des retraites solitaires, et s’il
la
cherche, un désert qu’il faut fuir. Ainsi, selon que l’homme doit y e
1601
rche, un désert qu’il faut fuir. Ainsi, selon que
l’
homme doit y entrer ou qu’il le quitte, ou qu’il le voit par la portiè
1602
. Ainsi, selon que l’homme doit y entrer ou qu’il
le
quitte, ou qu’il le voit par la portière de son wagon, le paysage n’e
1603
’homme doit y entrer ou qu’il le quitte, ou qu’il
le
voit par la portière de son wagon, le paysage n’est pas le même ; car
1604
y entrer ou qu’il le quitte, ou qu’il le voit par
la
portière de son wagon, le paysage n’est pas le même ; car le regard e
1605
e, ou qu’il le voit par la portière de son wagon,
le
paysage n’est pas le même ; car le regard est jugement26. La visio
1606
ar la portière de son wagon, le paysage n’est pas
le
même ; car le regard est jugement26. La vision est métamorphose (m
1607
de son wagon, le paysage n’est pas le même ; car
le
regard est jugement26. La vision est métamorphose (métaphysique)
1608
st pas le même ; car le regard est jugement26.
La
vision est métamorphose (métaphysique) Voir, c’est juger en même t
1609
ui regarde se transforme. On a beaucoup écrit sur
la
fameuse opposition de la contemplation et de l’action. Une notion cla
1610
On a beaucoup écrit sur la fameuse opposition de
la
contemplation et de l’action. Une notion claire de ce qu’est la visio
1611
r la fameuse opposition de la contemplation et de
l’
action. Une notion claire de ce qu’est la vision eût peut-être évité b
1612
on et de l’action. Une notion claire de ce qu’est
la
vision eût peut-être évité bien des malentendus illustres. L’action e
1613
t peut-être évité bien des malentendus illustres.
L’
action est un moment de la contemplation essentiellement active et tra
1614
malentendus illustres. L’action est un moment de
la
contemplation essentiellement active et transformatrice. La métaphysi
1615
lation essentiellement active et transformatrice.
La
métaphysique de l’Ancienne Alliance, étant celle de la prophétie, est
1616
ent active et transformatrice. La métaphysique de
l’
Ancienne Alliance, étant celle de la prophétie, est dominée par l’audi
1617
taphysique de l’Ancienne Alliance, étant celle de
la
prophétie, est dominée par l’audition de la Parole. Mais la métaphysi
1618
nce, étant celle de la prophétie, est dominée par
l’
audition de la Parole. Mais la métaphysique de la Nouvelle Alliance, q
1619
le de la prophétie, est dominée par l’audition de
la
Parole. Mais la métaphysique de la Nouvelle Alliance, qui est celle d
1620
ie, est dominée par l’audition de la Parole. Mais
la
métaphysique de la Nouvelle Alliance, qui est celle de l’Incarnation,
1621
l’audition de la Parole. Mais la métaphysique de
la
Nouvelle Alliance, qui est celle de l’Incarnation, est dominée par la
1622
hysique de la Nouvelle Alliance, qui est celle de
l’
Incarnation, est dominée par la vision ; il semble que tout s’y ramène
1623
, qui est celle de l’Incarnation, est dominée par
la
vision ; il semble que tout s’y ramène à l’opposition des ténèbres et
1624
e par la vision ; il semble que tout s’y ramène à
l’
opposition des ténèbres et de la lumière. « Autrefois vous étiez ténèb
1625
tout s’y ramène à l’opposition des ténèbres et de
la
lumière. « Autrefois vous étiez ténèbres, et maintenant vous êtes lum
1626
5.8) Rien ne serait plus facile que de multiplier
les
citations de passages de saint Paul ou de saint Jean, pour la plupart
1627
t Jean, pour la plupart bien connus, qui ont fixé
le
vocabulaire métaphysique et poétique de tout le Moyen Âge, d’une part
1628
é le vocabulaire métaphysique et poétique de tout
le
Moyen Âge, d’une partie de la Renaissance, et même du rationalisme so
1629
et poétique de tout le Moyen Âge, d’une partie de
la
Renaissance, et même du rationalisme solennel ou vulgaire. (Aufklärun
1630
ines » sacrées, comme à une sorte d’étymologie de
l’
imagination moderne. Sur la vision qui est jugement et action : « Quic
1631
sorte d’étymologie de l’imagination moderne. Sur
la
vision qui est jugement et action : « Quiconque regarde une femme ave
1632
mme avec convoitise a déjà, dans son cœur, commis
l’
adultère avec elle. » (Matt. 5. 28) Sur la vision qui est transformati
1633
commis l’adultère avec elle. » (Matt. 5. 28) Sur
la
vision qui est transformation : « Nous serons semblables à lui parce
1634
n : « Nous serons semblables à lui parce que nous
le
verrons tel qu’il est. » (I. Jean 3.2) « L’homme nouveau se renouvell
1635
nous le verrons tel qu’il est. » (I. Jean 3.2) «
L’
homme nouveau se renouvelle dans la connaissance, selon l’image de cel
1636
I. Jean 3.2) « L’homme nouveau se renouvelle dans
la
connaissance, selon l’image de celui qui l’a créé. » (Col. 3.10) Sur
1637
nouveau se renouvelle dans la connaissance, selon
l’
image de celui qui l’a créé. » (Col. 3.10) Sur la vision et le visage
1638
dans la connaissance, selon l’image de celui qui
l’
a créé. » (Col. 3.10) Sur la vision et le visage : « Nous tous, qui, l
1639
l’image de celui qui l’a créé. » (Col. 3.10) Sur
la
vision et le visage : « Nous tous, qui, le visage découvert contemplo
1640
elui qui l’a créé. » (Col. 3.10) Sur la vision et
le
visage : « Nous tous, qui, le visage découvert contemplons comme dans
1641
0) Sur la vision et le visage : « Nous tous, qui,
le
visage découvert contemplons comme dans un miroir la gloire du Seigne
1642
visage découvert contemplons comme dans un miroir
la
gloire du Seigneur, nous sommes transformés en la même image, de clar
1643
la gloire du Seigneur, nous sommes transformés en
la
même image, de clarté en clarté, comme par l’Esprit. » (II Cor. 3.18)
1644
en la même image, de clarté en clarté, comme par
l’
Esprit. » (II Cor. 3.18) — « Aujourd’hui nous voyons comme dans un mir
1645
nnaîtrai comme j’ai été connu. » (I Cor. 13.12) À
la
question de notre psychologue — sinon celle qu’il se pose, du moins c
1646
, du moins celle qu’il se trouve nous poser — sur
le
sens dernier du jugement, toute la métaphysique chrétienne, et après
1647
us poser — sur le sens dernier du jugement, toute
la
métaphysique chrétienne, et après elle toute philosophie qui postule
1648
enne, et après elle toute philosophie qui postule
la
transcendance de l’éternel, répondent : celui qui voit Dieu, meurt. C
1649
toute philosophie qui postule la transcendance de
l’
éternel, répondent : celui qui voit Dieu, meurt. Car à la suprême visi
1650
el, répondent : celui qui voit Dieu, meurt. Car à
la
suprême vision correspond la suprême transformation. Reste l’autre qu
1651
t Dieu, meurt. Car à la suprême vision correspond
la
suprême transformation. Reste l’autre question, celle de l’origine de
1652
transformation. Reste l’autre question, celle de
l’
origine de la vision. Celle peut-être à laquelle répond l’apôtre lorsq
1653
on. Reste l’autre question, celle de l’origine de
la
vision. Celle peut-être à laquelle répond l’apôtre lorsqu’il écrit :
1654
e de la vision. Celle peut-être à laquelle répond
l’
apôtre lorsqu’il écrit : « Je connaîtrai comme j’ai été connu ». Au
1655
ai comme j’ai été connu ». Au commencement est
la
lumière (physique) On ne voit que ce qui est vu. Mais peut-être fa
1656
voit rien que ce qui voit. Car seule est visible
la
forme, et la forme naît du mouvement. On ne peut voir ainsi que les c
1657
e ce qui voit. Car seule est visible la forme, et
la
forme naît du mouvement. On ne peut voir ainsi que les choses qui se
1658
orme naît du mouvement. On ne peut voir ainsi que
les
choses qui se meuvent, ou qui sont mues, — en un mot : ce qui change.
1659
qui sont mues, — en un mot : ce qui change. « Car
les
choses visibles sont passagères, mais seules les invisibles sont éter
1660
les choses visibles sont passagères, mais seules
les
invisibles sont éternelles ». (II Cor. 4.18) Or nous savons, de scien
1661
) Or nous savons, de science et de prescience, et
la
révélation biblique nous le confirme, qu’à l’origine de tout mouvemen
1662
et de prescience, et la révélation biblique nous
le
confirme, qu’à l’origine de tout mouvement des corps, il y a comme un
1663
et la révélation biblique nous le confirme, qu’à
l’
origine de tout mouvement des corps, il y a comme un appel de la lumiè
1664
out mouvement des corps, il y a comme un appel de
la
lumière. La première parole de Dieu : « Que la lumière soit » est aus
1665
de la lumière. La première parole de Dieu : « Que
la
lumière soit » est aussi le premier moteur de l’univers. Toute substa
1666
la lumière soit » est aussi le premier moteur de
l’
univers. Toute substance que la lumière vient toucher, aussitôt se meu
1667
premier moteur de l’univers. Toute substance que
la
lumière vient toucher, aussitôt se meut et se forme, et de même qu’el
1668
se forme, et de même qu’elle a été « connue » par
la
lumière, de même elle devient à nos yeux reconnaissable. Il n’est pas
1669
Il n’est pas d’autre mouvement que cet élan vers
la
lumière — ou pour la fuir — par quoi tout se révèle et se manifeste à
1670
mouvement que cet élan vers la lumière — ou pour
la
fuir — par quoi tout se révèle et se manifeste à la vue, — ou bien da
1671
fuir — par quoi tout se révèle et se manifeste à
la
vue, — ou bien dans le néant comme se perdent les astres morts. Donc,
1672
e révèle et se manifeste à la vue, — ou bien dans
le
néant comme se perdent les astres morts. Donc, tout ce que nous voyon
1673
la vue, — ou bien dans le néant comme se perdent
les
astres morts. Donc, tout ce que nous voyons a vu ; et tout, d’abord,
1674
nous voyons a vu ; et tout, d’abord, a été vu par
la
lumière créatrice. « L’œil ne verrait pas le soleil s’il n’était de n
1675
ut, d’abord, a été vu par la lumière créatrice. «
L’
œil ne verrait pas le soleil s’il n’était de nature solaire », dit Goe
1676
par la lumière créatrice. « L’œil ne verrait pas
le
soleil s’il n’était de nature solaire », dit Goethe. Une telle parole
1677
telle parole devance notre science, qui lentement
la
redécouvre, depuis peu27. Et c’est ainsi que la physiologie dévore to
1678
t la redécouvre, depuis peu27. Et c’est ainsi que
la
physiologie dévore tout ce que la métaphysique avait laissé du psycho
1679
c’est ainsi que la physiologie dévore tout ce que
la
métaphysique avait laissé du psychologue, qui devient un simple point
1680
vérités ne sont guère « explicables » au sens de
l’
indiscret moderne, de celui qui veut toujours pénétrer sous la forme,
1681
moderne, de celui qui veut toujours pénétrer sous
la
forme, plutôt que de la voir, et qui se perd dans un bavardage infini
1682
ut toujours pénétrer sous la forme, plutôt que de
la
voir, et qui se perd dans un bavardage infini, dans ce vide ou cette
1683
ide ou cette « profondeur » ou plus rien n’arrête
la
parole. Mais les mystiques et les poètes ont, de tout temps, depuis l
1684
rofondeur » ou plus rien n’arrête la parole. Mais
les
mystiques et les poètes ont, de tout temps, depuis l’Incarnation, con
1685
us rien n’arrête la parole. Mais les mystiques et
les
poètes ont, de tout temps, depuis l’Incarnation, connu ce grand mystè
1686
ystiques et les poètes ont, de tout temps, depuis
l’
Incarnation, connu ce grand mystère de la vision. C’est parfois une co
1687
, depuis l’Incarnation, connu ce grand mystère de
la
vision. C’est parfois une connaissance égarée qui traverse un délire
1688
e un délire lucide, tel ce rayon qui pénètre dans
les
profondeurs de la Saison en enfer de Rimbaud : « Sur les routes, par
1689
tel ce rayon qui pénètre dans les profondeurs de
la
Saison en enfer de Rimbaud : « Sur les routes, par les nuits d’hiver,
1690
fondeurs de la Saison en enfer de Rimbaud : « Sur
les
routes, par les nuits d’hiver, sans gîte, sans habits, sans pain, une
1691
aison en enfer de Rimbaud : « Sur les routes, par
les
nuits d’hiver, sans gîte, sans habits, sans pain, une voix étreignait
1692
cœur gelé : “Faiblesse ou force : te voilà, c’est
la
force. Tu ne sais ni où tu vas, ni pourquoi tu vas, entre partout, ré
1693
s plus que si tu étais cadavre”. Au matin j’avais
le
regard si perdu et la contenance si morte, que ceux que j’ai rencontr
1694
cadavre”. Au matin j’avais le regard si perdu et
la
contenance si morte, que ceux que j’ai rencontrés ne m’ont peut-être
1695
m’ont peut-être pas vu ».28 D’autres fois, c’est
la
claire connaissance de la béatitude visionnaire : connaissance parfoi
1696
8 D’autres fois, c’est la claire connaissance de
la
béatitude visionnaire : connaissance parfois trop « claire » au sens
1697
ssance trop pénétrante, qui dépasse trop aisément
le
concret de la vision. Comment expliquer autrement que la théologie de
1698
nétrante, qui dépasse trop aisément le concret de
la
vision. Comment expliquer autrement que la théologie des scolastiques
1699
ret de la vision. Comment expliquer autrement que
la
théologie des scolastiques ait pu s’attarder à débattre des questions
1700
omas d’Aquin et un Scot, le premier affirmant que
la
béatitude réside in visione, dans la contemplation de la Face de Dieu
1701
ffirmant que la béatitude réside in visione, dans
la
contemplation de la Face de Dieu, le second qu’elle réside in amore ?
1702
itude réside in visione, dans la contemplation de
la
Face de Dieu, le second qu’elle réside in amore ? N’était-ce pas se t
1703
n amore ? N’était-ce pas se tromper à la fois sur
la
nature de l’amour et sur celle de la vision ? Voir Dieu, c’est se tra
1704
tait-ce pas se tromper à la fois sur la nature de
l’
amour et sur celle de la vision ? Voir Dieu, c’est se transformer au s
1705
la fois sur la nature de l’amour et sur celle de
la
vision ? Voir Dieu, c’est se transformer au sens le plus violent et l
1706
vision ? Voir Dieu, c’est se transformer au sens
le
plus violent et le plus impossible d’ailleurs ; voir Dieu c’est aller
1707
, c’est se transformer au sens le plus violent et
le
plus impossible d’ailleurs ; voir Dieu c’est aller à lui. Nous ne voy
1708
lors, c’est aussi être aimé, et c’est se rendre à
la
transformation de la vision : c’est donc aimer. Et nulle vision ne se
1709
e aimé, et c’est se rendre à la transformation de
la
vision : c’est donc aimer. Et nulle vision ne serait « admirable » si
1710
’était en même temps transformation, mouvement de
l’
amour. Augustin qui, plus que tout autre, a parlé de la « beauté » de
1711
ur. Augustin qui, plus que tout autre, a parlé de
la
« beauté » de Dieu, savait que vision et amour sont un seul acte et u
1712
urs nouvelle, je vous ai trop tard aimée… »29
L’
imagination de la forme J’ai cité des docteurs, des apôtres et des
1713
vous ai trop tard aimée… »29 L’imagination de
la
forme J’ai cité des docteurs, des apôtres et des poètes, des savan
1714
ien ce qu’on peut m’opposer : « Nous marchons par
la
foi, non par la vue », nous dit saint Paul. La foi serait-elle donc n
1715
t m’opposer : « Nous marchons par la foi, non par
la
vue », nous dit saint Paul. La foi serait-elle donc négation de la vi
1716
ar la foi, non par la vue », nous dit saint Paul.
La
foi serait-elle donc négation de la vision ? Ou la vie éternelle, nég
1717
t saint Paul. La foi serait-elle donc négation de
la
vision ? Ou la vie éternelle, négation de l’incarnation ? Nullement,
1718
a foi serait-elle donc négation de la vision ? Ou
la
vie éternelle, négation de l’incarnation ? Nullement, mais accompliss
1719
n de la vision ? Ou la vie éternelle, négation de
l’
incarnation ? Nullement, mais accomplissement, et splendeur de ce qui
1720
connaîtrai comme j’ai été connu ». Cet alors est
la
plénitude d’un aujourd’hui que nous ne connaissons que par ses limite
1721
r ses limites et ses formes. Ainsi donc, dépasser
la
vision, ce ne peut être que la définir dans l’absolu, à la frontière
1722
nsi donc, dépasser la vision, ce ne peut être que
la
définir dans l’absolu, à la frontière de la mort et de la vie ; et la
1723
er la vision, ce ne peut être que la définir dans
l’
absolu, à la frontière de la mort et de la vie ; et la nier, mais au n
1724
, ce ne peut être que la définir dans l’absolu, à
la
frontière de la mort et de la vie ; et la nier, mais au nom de la foi
1725
e que la définir dans l’absolu, à la frontière de
la
mort et de la vie ; et la nier, mais au nom de la foi, c’est du même
1726
ir dans l’absolu, à la frontière de la mort et de
la
vie ; et la nier, mais au nom de la foi, c’est du même coup la connaî
1727
solu, à la frontière de la mort et de la vie ; et
la
nier, mais au nom de la foi, c’est du même coup la connaître dans sa
1728
la mort et de la vie ; et la nier, mais au nom de
la
foi, c’est du même coup la connaître dans sa signification actuelle.
1729
a nier, mais au nom de la foi, c’est du même coup
la
connaître dans sa signification actuelle. « Ce que nous sommes n’a pa
1730
vocation n’est jamais totalement incarnée. Entre
la
forme pure de notre vocation et la forme visible de notre visage, il
1731
ncarnée. Entre la forme pure de notre vocation et
la
forme visible de notre visage, il y a le péché, et les abîmes du temp
1732
ation et la forme visible de notre visage, il y a
le
péché, et les abîmes du temps. Dans le monde de la mesure idéale, qui
1733
orme visible de notre visage, il y a le péché, et
les
abîmes du temps. Dans le monde de la mesure idéale, qui est le monde
1734
ge, il y a le péché, et les abîmes du temps. Dans
le
monde de la mesure idéale, qui est le monde païen, le monde antique,
1735
e péché, et les abîmes du temps. Dans le monde de
la
mesure idéale, qui est le monde païen, le monde antique, le monde des
1736
temps. Dans le monde de la mesure idéale, qui est
le
monde païen, le monde antique, le monde des philosophes, la forme pur
1737
onde de la mesure idéale, qui est le monde païen,
le
monde antique, le monde des philosophes, la forme pure est celle de l
1738
idéale, qui est le monde païen, le monde antique,
le
monde des philosophes, la forme pure est celle de l’idée platonicienn
1739
aïen, le monde antique, le monde des philosophes,
la
forme pure est celle de l’idée platonicienne. Mais dans le monde de l
1740
monde des philosophes, la forme pure est celle de
l’
idée platonicienne. Mais dans le monde de l’incarnation — le monde chr
1741
pure est celle de l’idée platonicienne. Mais dans
le
monde de l’incarnation — le monde chrétien —, la forme pure est la pa
1742
le de l’idée platonicienne. Mais dans le monde de
l’
incarnation — le monde chrétien —, la forme pure est la parole que cha
1743
tonicienne. Mais dans le monde de l’incarnation —
le
monde chrétien —, la forme pure est la parole que chacun de nous a re
1744
le monde de l’incarnation — le monde chrétien —,
la
forme pure est la parole que chacun de nous a reçue, en son lieu, en
1745
arnation — le monde chrétien —, la forme pure est
la
parole que chacun de nous a reçue, en son lieu, en son temps unique.
1746
n, forme informante de notre être et que voient «
les
yeux de la foi », il semble que notre visage n’en soit qu’une mauvais
1747
ormante de notre être et que voient « les yeux de
la
foi », il semble que notre visage n’en soit qu’une mauvaise épreuve,
1748
s ces marques où se lit notre histoire… Cependant
le
regard qui se risque à déchiffrer le fascinant spectacle de cette œuv
1749
e… Cependant le regard qui se risque à déchiffrer
le
fascinant spectacle de cette œuvre mordue par le temps et modelée par
1750
le fascinant spectacle de cette œuvre mordue par
le
temps et modelée par la lumière, ce n’est pas le regard troublé qui e
1751
de cette œuvre mordue par le temps et modelée par
la
lumière, ce n’est pas le regard troublé qui erre sur les miroirs de l
1752
le temps et modelée par la lumière, ce n’est pas
le
regard troublé qui erre sur les miroirs de la ville, à la recherche d
1753
ière, ce n’est pas le regard troublé qui erre sur
les
miroirs de la ville, à la recherche d’une illusion de soi-même. Il fa
1754
pas le regard troublé qui erre sur les miroirs de
la
ville, à la recherche d’une illusion de soi-même. Il faut une force q
1755
d troublé qui erre sur les miroirs de la ville, à
la
recherche d’une illusion de soi-même. Il faut une force qui le braque
1756
d’une illusion de soi-même. Il faut une force qui
le
braque, une école sévère et un maître. Car celui seul qui peut le plu
1757
cole sévère et un maître. Car celui seul qui peut
le
plus, peut aussi nous apprendre le moins. Où trouver cette force et c
1758
seul qui peut le plus, peut aussi nous apprendre
le
moins. Où trouver cette force et ce maître, comment voir ce modèle id
1759
déal qui saurait nous rendre capables d’affronter
la
réalité — pour nous avoir révélé le salut ? Où trouver la réponse qui
1760
s d’affronter la réalité — pour nous avoir révélé
le
salut ? Où trouver la réponse qui nous permettrait seule de poser sér
1761
té — pour nous avoir révélé le salut ? Où trouver
la
réponse qui nous permettrait seule de poser sérieusement nos question
1762
Si nous espérons ce que nous ne voyons pas, nous
l’
attendons avec persévérance », dit encore Paul. Cette attente persévér
1763
nte persévérante, cette action d’espérance, voilà
le
sens qu’il faut donner à l’imagination qui crée. Si l’imagination n’e
1764
on d’espérance, voilà le sens qu’il faut donner à
l’
imagination qui crée. Si l’imagination n’est pas ce fantôme des psycho
1765
ns qu’il faut donner à l’imagination qui crée. Si
l’
imagination n’est pas ce fantôme des psychologues, une simple définiti
1766
des psychologues, une simple définition dont tous
les
termes sont problématiques ; si elle n’est pas non plus ce rêve de l’
1767
ématiques ; si elle n’est pas non plus ce rêve de
l’
indiscret, ou cette revanche sur le réel qu’elle figure aux yeux du ro
1768
lus ce rêve de l’indiscret, ou cette revanche sur
le
réel qu’elle figure aux yeux du romantique ; si elle est au contraire
1769
ion d’espérance, un prolongement, une marche vers
la
plénitude. Deviner la forme de notre vocation, c’est aller au-delà de
1770
olongement, une marche vers la plénitude. Deviner
la
forme de notre vocation, c’est aller au-delà des « apparences actuell
1771
r au-delà des « apparences actuelles », mais dans
les
lignes de la création. L’imagination de la forme saisit d’abord la lo
1772
« apparences actuelles », mais dans les lignes de
la
création. L’imagination de la forme saisit d’abord la loi de formatio
1773
actuelles », mais dans les lignes de la création.
L’
imagination de la forme saisit d’abord la loi de formation ; et c’est
1774
dans les lignes de la création. L’imagination de
la
forme saisit d’abord la loi de formation ; et c’est alors, mais alors
1775
réation. L’imagination de la forme saisit d’abord
la
loi de formation ; et c’est alors, mais alors seulement, qu’elle peut
1776
ement, qu’elle peut poursuivre sans s’égarer dans
la
nuit. La loi de formation : le mode singulier de la personnification
1777
’elle peut poursuivre sans s’égarer dans la nuit.
La
loi de formation : le mode singulier de la personnification de la par
1778
sans s’égarer dans la nuit. La loi de formation :
le
mode singulier de la personnification de la parole, la finalité de l’
1779
nuit. La loi de formation : le mode singulier de
la
personnification de la parole, la finalité de l’être vivant, qui se r
1780
ion : le mode singulier de la personnification de
la
parole, la finalité de l’être vivant, qui se révèle au regard de l’am
1781
de singulier de la personnification de la parole,
la
finalité de l’être vivant, qui se révèle au regard de l’amour. Qu’est
1782
la personnification de la parole, la finalité de
l’
être vivant, qui se révèle au regard de l’amour. Qu’est-ce que l’homme
1783
lité de l’être vivant, qui se révèle au regard de
l’
amour. Qu’est-ce que l’homme de l’esprit, sinon celui qui voit l’espri
1784
qui se révèle au regard de l’amour. Qu’est-ce que
l’
homme de l’esprit, sinon celui qui voit l’esprit dans son action, et l
1785
le au regard de l’amour. Qu’est-ce que l’homme de
l’
esprit, sinon celui qui voit l’esprit dans son action, et le prend sur
1786
-ce que l’homme de l’esprit, sinon celui qui voit
l’
esprit dans son action, et le prend sur le fait de la métamorphose ? E
1787
sinon celui qui voit l’esprit dans son action, et
le
prend sur le fait de la métamorphose ? Et si l’on sait que la vision
1788
ui voit l’esprit dans son action, et le prend sur
le
fait de la métamorphose ? Et si l’on sait que la vision est acte, on
1789
sprit dans son action, et le prend sur le fait de
la
métamorphose ? Et si l’on sait que la vision est acte, on saura maint
1790
t le prend sur le fait de la métamorphose ? Et si
l’
on sait que la vision est acte, on saura maintenant quel est celui qui
1791
le fait de la métamorphose ? Et si l’on sait que
la
vision est acte, on saura maintenant quel est celui qui peut aider30.
1792
saura maintenant quel est celui qui peut aider30.
L’
imagination de la forme est sympathie avec la création. Mais nous teno
1793
quel est celui qui peut aider30. L’imagination de
la
forme est sympathie avec la création. Mais nous tenons ici la clef du
1794
r30. L’imagination de la forme est sympathie avec
la
création. Mais nous tenons ici la clef du monde de l’incarnation, le
1795
sympathie avec la création. Mais nous tenons ici
la
clef du monde de l’incarnation, le secret de l’image physionomique de
1796
réation. Mais nous tenons ici la clef du monde de
l’
incarnation, le secret de l’image physionomique de l’univers. Imaginer
1797
ous tenons ici la clef du monde de l’incarnation,
le
secret de l’image physionomique de l’univers. Imaginer, c’est se plac
1798
i la clef du monde de l’incarnation, le secret de
l’
image physionomique de l’univers. Imaginer, c’est se placer dans la pe
1799
ncarnation, le secret de l’image physionomique de
l’
univers. Imaginer, c’est se placer dans la perspective même de toute g
1800
ique de l’univers. Imaginer, c’est se placer dans
la
perspective même de toute genèse spirituelle, dans l’axe de la person
1801
erspective même de toute genèse spirituelle, dans
l’
axe de la personne en exercice, dans le drame de la forme, — et y part
1802
e même de toute genèse spirituelle, dans l’axe de
la
personne en exercice, dans le drame de la forme, — et y participer. N
1803
elle, dans l’axe de la personne en exercice, dans
le
drame de la forme, — et y participer. Nous le tenons, ce lien vivant
1804
’axe de la personne en exercice, dans le drame de
la
forme, — et y participer. Nous le tenons, ce lien vivant qui unit le
1805
ans le drame de la forme, — et y participer. Nous
le
tenons, ce lien vivant qui unit le créant au créé, et nous sommes enf
1806
rticiper. Nous le tenons, ce lien vivant qui unit
le
créant au créé, et nous sommes enfin parvenus à l’origine de l’œuvre
1807
e créant au créé, et nous sommes enfin parvenus à
l’
origine de l’œuvre de l’esprit, au lieu très saint de notre humanité.
1808
réé, et nous sommes enfin parvenus à l’origine de
l’
œuvre de l’esprit, au lieu très saint de notre humanité. Ici tout est
1809
s sommes enfin parvenus à l’origine de l’œuvre de
l’
esprit, au lieu très saint de notre humanité. Ici tout est réel, tout
1810
tout est action et résistance, tout est drame. Et
les
correspondances sont embrassées d’un seul regard. Les formes naissent
1811
correspondances sont embrassées d’un seul regard.
Les
formes naissent, tableaux, poèmes, symphonies, danses, jardins, templ
1812
nses, jardins, temples, statues, — visages ! Dans
l’
enfance de la lumière. L’image physionomique de l’Univers Quelle
1813
, temples, statues, — visages ! Dans l’enfance de
la
lumière. L’image physionomique de l’Univers Quelle que soit la
1814
ues, — visages ! Dans l’enfance de la lumière.
L’
image physionomique de l’Univers Quelle que soit la vénération qu’o
1815
nfance de la lumière. L’image physionomique de
l’
Univers Quelle que soit la vénération qu’on éprouve en présence de
1816
age physionomique de l’Univers Quelle que soit
la
vénération qu’on éprouve en présence de cette forme de toutes les for
1817
u’on éprouve en présence de cette forme de toutes
les
formes que nous offre la face de l’homme, il faut entendre qu’elle re
1818
e cette forme de toutes les formes que nous offre
la
face de l’homme, il faut entendre qu’elle reste symbolique d’une cert
1819
me de toutes les formes que nous offre la face de
l’
homme, il faut entendre qu’elle reste symbolique d’une certaine image
1820
e image du monde, dont elle ne saurait constituer
le
centre ni le fondement causal, mais au sein duquel elle demeure cepen
1821
nde, dont elle ne saurait constituer le centre ni
le
fondement causal, mais au sein duquel elle demeure cependant le cas p
1822
ausal, mais au sein duquel elle demeure cependant
le
cas privilégié par excellence. Au cours des pages qui précèdent, je m
1823
écèdent, je me suis attaché à définir, plutôt que
les
principes particuliers d’une étude physiognomonique, la vision que to
1824
ncipes particuliers d’une étude physiognomonique,
la
vision que toute étude de cet ordre suppose et développe. Je voudrais
1825
se et développe. Je voudrais maintenant entraîner
le
lecteur dans une brève incursion à travers ces domaines que l’on pour
1826
ns une brève incursion à travers ces domaines que
l’
on pourrait nommer ceux du mystère manifeste. Et d’abord, comme au seu
1827
au seuil d’une expédition militaire, j’indiquerai
l’
ordre de la marche. Premier principe : Tout ce qui est réel est moteur
1828
une expédition militaire, j’indiquerai l’ordre de
la
marche. Premier principe : Tout ce qui est réel est moteur, et donc i
1829
fie plus modestement, pour nous tous, hommes dont
le
péché rend le regard trouble et menteur, qu’il nous faut attacher nos
1830
tement, pour nous tous, hommes dont le péché rend
le
regard trouble et menteur, qu’il nous faut attacher nos yeux non plus
1831
r, qu’il nous faut attacher nos yeux non plus sur
les
idées en tant que telles, mais bien sur les idées en tant qu’agies, —
1832
s sur les idées en tant que telles, mais bien sur
les
idées en tant qu’agies, — sur les formes. Second principe : Une forme
1833
, mais bien sur les idées en tant qu’agies, — sur
les
formes. Second principe : Une forme ne peut pas être « expliquée » pa
1834
pe : Une forme ne peut pas être « expliquée » par
le
recours à ces abstractions usuelles, à ces catégories morales ou soci
1835
boliquement et concrètement, par d’autres formes.
Le
principe dialectique qui sert de guide dans le monde physionomique es
1836
s. Le principe dialectique qui sert de guide dans
le
monde physionomique est celui des correspondances, et non pas celui d
1837
matique31 et non conceptuel. Nous sommes ici dans
l’
ordre humain, dans la totalité, et non dans l’ordre scientifique, qui
1838
eptuel. Nous sommes ici dans l’ordre humain, dans
la
totalité, et non dans l’ordre scientifique, qui est celui du démontag
1839
ans l’ordre humain, dans la totalité, et non dans
l’
ordre scientifique, qui est celui du démontage mécanique, de l’isolati
1840
tifique, qui est celui du démontage mécanique, de
l’
isolation des parties. Interpréter les formes par les formes, n’est-ce
1841
écanique, de l’isolation des parties. Interpréter
les
formes par les formes, n’est-ce pas ouvrir les portes à une nouvelle
1842
isolation des parties. Interpréter les formes par
les
formes, n’est-ce pas ouvrir les portes à une nouvelle mythologie, dan
1843
er les formes par les formes, n’est-ce pas ouvrir
les
portes à une nouvelle mythologie, dans le sens d’un Schelling et déjà
1844
ouvrir les portes à une nouvelle mythologie, dans
le
sens d’un Schelling et déjà d’un Herder ? Certes nous sommes ici très
1845
d’un Herder ? Certes nous sommes ici très près de
l’
Organismusgedanke qui est la clef de tout le romantisme allemand de ce
1846
mmes ici très près de l’Organismusgedanke qui est
la
clef de tout le romantisme allemand de cette grandiose conception d’u
1847
ès de l’Organismusgedanke qui est la clef de tout
le
romantisme allemand de cette grandiose conception d’un univers où tou
1848
univers où tout est correspondance organique, où
la
réalité naît de l’union des contradictions naturelles, où l’homme est
1849
t correspondance organique, où la réalité naît de
l’
union des contradictions naturelles, où l’homme est microcosme de la C
1850
naît de l’union des contradictions naturelles, où
l’
homme est microcosme de la Création. Paracelse, Bruno, Nicolas de Cuse
1851
dictions naturelles, où l’homme est microcosme de
la
Création. Paracelse, Bruno, Nicolas de Cuse dominent de loin ce grand
1852
as de Cuse dominent de loin ce grand mouvement de
la
pensée européenne, qui connut sa splendeur féconde aux temps du roman
1853
a splendeur féconde aux temps du romantisme et de
la
vie de Goethe, qui devait aboutir, en passant par Wagner, à la théori
1854
the, qui devait aboutir, en passant par Wagner, à
la
théorie des correspondances chez Baudelaire et chez Rimbaud, pour se
1855
z Baudelaire et chez Rimbaud, pour se perdre dans
l’
esthétisme décadent des symbolistes. Je suis bien loin de croire que c
1856
croire que cette pensée ait épuisé sa vérité. Je
la
vois même promise à une prochaine renaissance. Mais il importe d’en m
1857
ochaine renaissance. Mais il importe d’en marquer
le
danger, disons plus : le péché, qui l’a stérilisée avant qu’elle eût
1858
il importe d’en marquer le danger, disons plus :
le
péché, qui l’a stérilisée avant qu’elle eût développé tous les effets
1859
en marquer le danger, disons plus : le péché, qui
l’
a stérilisée avant qu’elle eût développé tous les effets que les acqui
1860
i l’a stérilisée avant qu’elle eût développé tous
les
effets que les acquisitions modernes nous autoriseraient plus que jam
1861
e avant qu’elle eût développé tous les effets que
les
acquisitions modernes nous autoriseraient plus que jamais à en attend
1862
us que jamais à en attendre. Erreur théologique à
l’
origine : Schelling pour appuyer son intuition concrète de la totalité
1863
Schelling pour appuyer son intuition concrète de
la
totalité du monde créé remonta, par Shaftesbury, jusqu’à Plotin et Pl
1864
e jusqu’au monde des Idées. C’était perdre de vue
la
réalité spécifique du monde de l’Incarnation, où la philosophie de l’
1865
t perdre de vue la réalité spécifique du monde de
l’
Incarnation, où la philosophie de l’organique peut trouver ses mesures
1866
réalité spécifique du monde de l’Incarnation, où
la
philosophie de l’organique peut trouver ses mesures humaines et sa ju
1867
e du monde de l’Incarnation, où la philosophie de
l’
organique peut trouver ses mesures humaines et sa justification spirit
1868
s et sa justification spirituelle. C’était placer
le
critère de l’esprit dans le « sentiment religieux » et non dans l’act
1869
ication spirituelle. C’était placer le critère de
l’
esprit dans le « sentiment religieux » et non dans l’actualité de la P
1870
uelle. C’était placer le critère de l’esprit dans
le
« sentiment religieux » et non dans l’actualité de la Parole. C’était
1871
sprit dans le « sentiment religieux » et non dans
l’
actualité de la Parole. C’était sortir du drame, pour se perdre dans u
1872
sentiment religieux » et non dans l’actualité de
la
Parole. C’était sortir du drame, pour se perdre dans une fièvre nosta
1873
e dans une fièvre nostalgique. Schleiermacher est
l’
expression géniale de cette hérésie romantique, qui ne tendait à rien
1874
e romantique, qui ne tendait à rien de moins qu’à
la
glorification progressive d’une nature dont s’évanouissait la conditi
1875
tion progressive d’une nature dont s’évanouissait
la
condition essentiellement dramatique. Mais je ne puis m’étendre davan
1876
endre davantage sur cet aspect du romantisme, qui
le
déborde singulièrement, par ailleurs. Je me bornerai donc à renvoyer
1877
t, par ailleurs. Je me bornerai donc à renvoyer à
la
critique décisive de la doctrine de l’analogia entis que Karl Barth p
1878
ornerai donc à renvoyer à la critique décisive de
la
doctrine de l’analogia entis que Karl Barth poursuit à travers toute
1879
renvoyer à la critique décisive de la doctrine de
l’
analogia entis que Karl Barth poursuit à travers toute son œuvre. Ce q
1880
uit à travers toute son œuvre. Ce qui subsiste de
l’
Organismusgedanke, une fois cette conception débarrassée des équivoque
1881
s métaphysiques, c’est un irrationalisme concret.
L’
analyse de l’homme intérieur ou social, telle que l’ont inlassablement
1882
es, c’est un irrationalisme concret. L’analyse de
l’
homme intérieur ou social, telle que l’ont inlassablement reprise tous
1883
analyse de l’homme intérieur ou social, telle que
l’
ont inlassablement reprise tous les moralistes français, décompose l’h
1884
cial, telle que l’ont inlassablement reprise tous
les
moralistes français, décompose l’homme en qualités, en caractères ou
1885
t reprise tous les moralistes français, décompose
l’
homme en qualités, en caractères ou en types, — bref, en énoncés ratio
1886
en énoncés rationnels. Rien alors ne peut égaler
la
pénétration de son regard, si ce n’est son impuissance à saisir la pe
1887
son regard, si ce n’est son impuissance à saisir
la
personne dans sa totalité concrète et créatrice, — informulable. Le m
1888
a totalité concrète et créatrice, — informulable.
Le
moraliste classique détaille admirablement les motifs, mais ce faisan
1889
le. Le moraliste classique détaille admirablement
les
motifs, mais ce faisant, il détend les ressorts de l’imprévisible évé
1890
irablement les motifs, mais ce faisant, il détend
les
ressorts de l’imprévisible événement — tensions instituées entre des
1891
otifs, mais ce faisant, il détend les ressorts de
l’
imprévisible événement — tensions instituées entre des motifs tout con
1892
instituées entre des motifs tout contraires, dont
la
coïncidence définit la personne. Tensions qui d’autre part, bâtissent
1893
tifs tout contraires, dont la coïncidence définit
la
personne. Tensions qui d’autre part, bâtissent et soutiennent l’édifi
1894
nsions qui d’autre part, bâtissent et soutiennent
l’
édifice du visage de l’homme. Kassner remarque qu’à la lecture des gra
1895
, bâtissent et soutiennent l’édifice du visage de
l’
homme. Kassner remarque qu’à la lecture des grands moralistes français
1896
ifice du visage de l’homme. Kassner remarque qu’à
la
lecture des grands moralistes français, de Montaigne à Pascal, à La R
1897
nds moralistes français, de Montaigne à Pascal, à
La
Rochefoucauld, à Chamfort, on ne rencontre pas une phrase qui se rapp
1898
on ne rencontre pas une phrase qui se rapporte à
l’
expression ou au visage. Même La Bruyère, physionomiste par tempérame
1899
ui se rapporte à l’expression ou au visage. Même
La
Bruyère, physionomiste par tempérament, ne voit partout que le costum
1900
hysionomiste par tempérament, ne voit partout que
le
costume, la grimace, ce qu’on nomme « l’extérieur » de l’homme, mais
1901
par tempérament, ne voit partout que le costume,
la
grimace, ce qu’on nomme « l’extérieur » de l’homme, mais non pas son
1902
tout que le costume, la grimace, ce qu’on nomme «
l’
extérieur » de l’homme, mais non pas son visage. Pour lui comme pour t
1903
me, la grimace, ce qu’on nomme « l’extérieur » de
l’
homme, mais non pas son visage. Pour lui comme pour tous les autres (à
1904
mais non pas son visage. Pour lui comme pour tous
les
autres (à l’exception de Pascal), l’homme est entièrement ramené à la
1905
on visage. Pour lui comme pour tous les autres (à
l’
exception de Pascal), l’homme est entièrement ramené à la parole, à l’
1906
e pour tous les autres (à l’exception de Pascal),
l’
homme est entièrement ramené à la parole, à l’anecdote. Quant à nous,
1907
tion de Pascal), l’homme est entièrement ramené à
la
parole, à l’anecdote. Quant à nous, il nous faut choisir : ou l’anecd
1908
l), l’homme est entièrement ramené à la parole, à
l’
anecdote. Quant à nous, il nous faut choisir : ou l’anecdote, ou le vi
1909
anecdote. Quant à nous, il nous faut choisir : ou
l’
anecdote, ou le visage. L’expérience montre constamment que les hommes
1910
à nous, il nous faut choisir : ou l’anecdote, ou
le
visage. L’expérience montre constamment que les hommes qui savent des
1911
nous faut choisir : ou l’anecdote, ou le visage.
L’
expérience montre constamment que les hommes qui savent des anecdotes
1912
ou le visage. L’expérience montre constamment que
les
hommes qui savent des anecdotes et sont toujours prêts à en raconter,
1913
toujours prêts à en raconter, ne savent pas voir
les
visages32. Le moraliste voit des types, le physionomiste, des créatu
1914
à en raconter, ne savent pas voir les visages32.
Le
moraliste voit des types, le physionomiste, des créatures. Mais nous
1915
voir les visages32. Le moraliste voit des types,
le
physionomiste, des créatures. Mais nous vivons dans un monde sans mes
1916
sures, sans barrières sociales, sans costumes, où
les
types ne sont plus des repères. Notre mesure est donc devenue personn
1917
venue personnelle, et c’est pourquoi il nous faut
la
chercher dans la vocation créatrice, non plus dans cette fonction soc
1918
, et c’est pourquoi il nous faut la chercher dans
la
vocation créatrice, non plus dans cette fonction sociale impersonnell
1919
tte fonction sociale impersonnelle que représente
la
raison. Faut-il conclure que notre esprit qu’on dit « latin » est inc
1920
qu’on dit « latin » est incapable de s’assimiler
les
secrets d’une ontologie de la forme ? Ce serait oublier Léonard et so
1921
ble de s’assimiler les secrets d’une ontologie de
la
forme ? Ce serait oublier Léonard et son génie physionomiste. Il gar
1922
écrit Paul Valéry dans sa fameuse Introduction à
la
méthode du Vinci — la plus vaste collection de formes, un trésor touj
1923
s sa fameuse Introduction à la méthode du Vinci —
la
plus vaste collection de formes, un trésor toujours imminent et qui g
1924
un trésor toujours imminent et qui grandit selon
l’
extension de son domaine… Il est le maître des visages, des anatomies,
1925
grandit selon l’extension de son domaine… Il est
le
maître des visages, des anatomies, des machines. Il sait de quoi se f
1926
nes. Il sait de quoi se fait un sourire ; il peut
le
mettre sur la face d’une maison, aux plis d’un jardin… Et encore :
1927
e quoi se fait un sourire ; il peut le mettre sur
la
face d’une maison, aux plis d’un jardin… Et encore : Je sentais qu
1928
ur du dessin, des images, du calcul, avait trouvé
l’
attitude centrale à partir de laquelle les entreprises de la connaissa
1929
t trouvé l’attitude centrale à partir de laquelle
les
entreprises de la connaissance et les opérations de l’art sont égalem
1930
centrale à partir de laquelle les entreprises de
la
connaissance et les opérations de l’art sont également possibles ; le
1931
de laquelle les entreprises de la connaissance et
les
opérations de l’art sont également possibles ; les échanges heureux e
1932
treprises de la connaissance et les opérations de
l’
art sont également possibles ; les échanges heureux entre l’analyse et
1933
es opérations de l’art sont également possibles ;
les
échanges heureux entre l’analyse et les actes, singulièrement probabl
1934
également possibles ; les échanges heureux entre
l’
analyse et les actes, singulièrement probables : pensée merveilleuseme
1935
ssibles ; les échanges heureux entre l’analyse et
les
actes, singulièrement probables : pensée merveilleusement excitant.
1936
nt probables : pensée merveilleusement excitant.
Les
quelques mots que je souligne dans le texte de Paul Valéry ne sont-il
1937
excitant. Les quelques mots que je souligne dans
le
texte de Paul Valéry ne sont-ils pas l’éblouissante formule d’une ima
1938
igne dans le texte de Paul Valéry ne sont-ils pas
l’
éblouissante formule d’une image physionomique de l’univers ? On pourr
1939
éblouissante formule d’une image physionomique de
l’
univers ? On pourrait m’objecter que le goût de la forme, apanage évid
1940
nomique de l’univers ? On pourrait m’objecter que
le
goût de la forme, apanage évident du « latin », suppose des géométrie
1941
l’univers ? On pourrait m’objecter que le goût de
la
forme, apanage évident du « latin », suppose des géométries plutôt qu
1942
t du « latin », suppose des géométries plutôt que
l’
imagination, et par là retombe au pouvoir de la raison et de Descartes
1943
ue l’imagination, et par là retombe au pouvoir de
la
raison et de Descartes. Mais passons de l’autre côté : chez les Allem
1944
de Descartes. Mais passons de l’autre côté : chez
les
Allemands les moins suspects de sacrifier à la logique cartésienne, q
1945
Mais passons de l’autre côté : chez les Allemands
les
moins suspects de sacrifier à la logique cartésienne, quels sont les
1946
z les Allemands les moins suspects de sacrifier à
la
logique cartésienne, quels sont les plus illustres physionomistes des
1947
de sacrifier à la logique cartésienne, quels sont
les
plus illustres physionomistes des idées ? Goethe et Nietzsche, ces de
1948
lointains et quelque peu méfiants admirateurs de
la
forme et de la clarté française. (Que de dissociations à opérer dans
1949
uelque peu méfiants admirateurs de la forme et de
la
clarté française. (Que de dissociations à opérer dans nos préjugés cu
1950
hée). Vit-on jamais pareille faculté d’incorporer
les
affections de l’âme ? Pas trace de « psychologie » dans cette œuvre q
1951
s pareille faculté d’incorporer les affections de
l’
âme ? Pas trace de « psychologie » dans cette œuvre qui cependant para
1952
i cependant paraissait ne prêter à rien d’autre :
Les
Affinités électives. Tout y est formes, actions, symboles ; et tout e
1953
tout est vision créatrice. Goethe est un œil. Et
le
chant de Lyncée sur sa tour — c’est le chant du bonheur de la vision
1954
un œil. Et le chant de Lyncée sur sa tour — c’est
le
chant du bonheur de la vision : Zum sehen geboren Zum schauen best
1955
Lyncée sur sa tour — c’est le chant du bonheur de
la
vision : Zum sehen geboren Zum schauen bestellt… ...............
1956
och so schön ! « Ô mes yeux bienheureux ! » Mais
les
pauvres yeux douloureux de Nietzsche, non moins que ceux de Goethe, s
1957
ue ceux de Goethe, surent voir en toutes choses «
le
charme éternel » qui les crée. Ouvrez donc au hasard tel recueil d’ap
1958
t voir en toutes choses « le charme éternel » qui
les
crée. Ouvrez donc au hasard tel recueil d’aphorismes, le Gai savoir,
1959
. Ouvrez donc au hasard tel recueil d’aphorismes,
le
Gai savoir, Aurore : c’est une chasse royale pour l’amateur de corres
1960
Gai savoir, Aurore : c’est une chasse royale pour
l’
amateur de correspondances et de métaphores plastiques. Ceci dans Auro
1961
Si nous voulions tenter une architecture d’après
le
mode de notre âme (nous sommes trop lâches pour cela) : — le labyrint
1962
notre âme (nous sommes trop lâches pour cela) : —
le
labyrinthe devrait être notre prototype ! La musique qui nous est pro
1963
: — le labyrinthe devrait être notre prototype !
La
musique qui nous est propre et qui nous exprime véritablement laisse
1964
ui nous exprime véritablement laisse déjà deviner
le
labyrinthe (car en musique les hommes se laissent aller parce qu’ils
1965
laisse déjà deviner le labyrinthe (car en musique
les
hommes se laissent aller parce qu’ils se figurent qu’il n’y a personn
1966
figurent qu’il n’y a personne qui soit capable de
les
voir, sous leur musique) (p. 198). Ou ceci dans le Gai Savoir : J’a
1967
voir, sous leur musique) (p. 198). Ou ceci dans
le
Gai Savoir : J’ai regardé durant un bon moment cette ville, ses mais
1968
maisons de campagne et ses jardins d’agrément et
le
large cercle de ses collines et de ses pentes habitées ; enfin je fin
1969
érations passées — cette contrée est couverte par
les
images d’hommes intrépides et souverains… J’ai toujours devant les ye
1970
es intrépides et souverains… J’ai toujours devant
les
yeux le constructeur, je vois comme son regard se repose sur tout ce
1971
ides et souverains… J’ai toujours devant les yeux
le
constructeur, je vois comme son regard se repose sur tout ce qui, prè
1972
t loin, est construit autour de lui, et aussi sur
la
ville, la mer et la ligne de ta montagne, et comme sur tout cela, par
1973
t construit autour de lui, et aussi sur la ville,
la
mer et la ligne de ta montagne, et comme sur tout cela, par son regar
1974
t autour de lui, et aussi sur la ville, la mer et
la
ligne de ta montagne, et comme sur tout cela, par son regard, il exer
1975
egard, il exerce sa puissance et sa conquête… Et
le
Zarathoustra ! Une œuvre plus concrète a-t-elle donc vu le jour depui
1976
oustra ! Une œuvre plus concrète a-t-elle donc vu
le
jour depuis les temps du Livre de Job, de ce profond traité théologiq
1977
vre plus concrète a-t-elle donc vu le jour depuis
les
temps du Livre de Job, de ce profond traité théologique qui ne fait p
1978
bstrait, et qui ne connaît d’autres arguments que
les
parties du corps humain, les plantes, les aigles, un tesson, des ulcè
1979
autres arguments que les parties du corps humain,
les
plantes, les aigles, un tesson, des ulcères, des rochers, deux effara
1980
nts que les parties du corps humain, les plantes,
les
aigles, un tesson, des ulcères, des rochers, deux effarantes descript
1981
, deux effarantes descriptions du crocodile et de
l’
hippopotame, le monstre Léviathan, la Grande Ourse avec ses petits, —
1982
es descriptions du crocodile et de l’hippopotame,
le
monstre Léviathan, la Grande Ourse avec ses petits, — la Parole sous
1983
codile et de l’hippopotame, le monstre Léviathan,
la
Grande Ourse avec ses petits, — la Parole sous forme de tonnerre !
1984
tre Léviathan, la Grande Ourse avec ses petits, —
la
Parole sous forme de tonnerre ! 23. J’emploie ce terme, de préfére
1985
tion du monde, ou plutôt une image du monde, dont
l’
étude du visage n’est qu’un particulier, à vrai dire privilégié. 24.
1986
t qu’un particulier, à vrai dire privilégié. 24.
La
réaction antipsychologique qui se dessine un peu partout ne saurait f
1987
t faire fi des résultats d’observation acquis par
les
travaux de la psychologie de laboratoire. Mais presque toutes les int
1988
résultats d’observation acquis par les travaux de
la
psychologie de laboratoire. Mais presque toutes les interprétations q
1989
a psychologie de laboratoire. Mais presque toutes
les
interprétations qui ont eu cours dans ce domaine, jusqu’à Freud y com
1990
du même vice de constitution : elles considèrent
les
faits psychiques indépendamment de la personne, comme des cas. Ainsi
1991
onsidèrent les faits psychiques indépendamment de
la
personne, comme des cas. Ainsi elles laissent perdre l’humain, elles
1992
sonne, comme des cas. Ainsi elles laissent perdre
l’
humain, elles sortent du concret, — du drame. 25. M. Spaier, dans la
1993
tent du concret, — du drame. 25. M. Spaier, dans
la
Pensée concrète (Alcan). 26. Depuis l’impressionnisme, nous savons q
1994
ier, dans la Pensée concrète (Alcan). 26. Depuis
l’
impressionnisme, nous savons que la neige est bleue ; éducation du jug
1995
). 26. Depuis l’impressionnisme, nous savons que
la
neige est bleue ; éducation du jugement visuel par les arts, etc. 27
1996
eige est bleue ; éducation du jugement visuel par
les
arts, etc. 27. Je songe à divers travaux de la biologie expérimental
1997
les arts, etc. 27. Je songe à divers travaux de
la
biologie expérimentale dont je me bornerai à citer l’exemple suivant
1998
iologie expérimentale dont je me bornerai à citer
l’
exemple suivant : l’Allemand Kemmerer a constaté que chez certains bat
1999
e dont je me bornerai à citer l’exemple suivant :
l’
Allemand Kemmerer a constaté que chez certains batraciens aveugles, qu
2000
chez certains batraciens aveugles, qu’on expose à
la
lumière dans des conditions particulières, se développent lentement d
2001
ntement des yeux qui n’existaient auparavant qu’à
l’
état de germes sous-cutanés. (Travaux publiés dans les Archiv für Entw
2002
tat de germes sous-cutanés. (Travaux publiés dans
les
Archiv für Entwicklungs-Mechanik, Leipzig). La fameuse formule : « la
2003
s les Archiv für Entwicklungs-Mechanik, Leipzig).
La
fameuse formule : « la fonction crée l’organe » se traduirait ici par
2004
klungs-Mechanik, Leipzig). La fameuse formule : «
la
fonction crée l’organe » se traduirait ici par « la lumière crée l’œi
2005
Leipzig). La fameuse formule : « la fonction crée
l’
organe » se traduirait ici par « la lumière crée l’œil ». Je donne cet
2006
fonction crée l’organe » se traduirait ici par «
la
lumière crée l’œil ». Je donne cet exemple pour son pittoresque, sans
2007
’organe » se traduirait ici par « la lumière crée
l’
œil ». Je donne cet exemple pour son pittoresque, sans prétendre, natu
2008
enfer. (Mauvais sang). C’est Rimbaud qui souligne
les
derniers mots. 29. Soliloques de saint Augustin, chapitre XXXI. 30
2009
apitre XXXI. 30. « N’advient-il pas aussi, parmi
les
hommes, lorsque l’un d’eux regarde l’autre réellement, tel qu’il est
2010
ux regarde l’autre réellement, tel qu’il est dans
le
mouvement de sa forme en devenir, que d’une manière étrange et délica
2011
evenir, que d’une manière étrange et délicate, il
l’
aide à parvenir à soi-même, en sorte que la force de l’imagination agi
2012
te, il l’aide à parvenir à soi-même, en sorte que
la
force de l’imagination agissant dans les voies de la nature, littéral
2013
e à parvenir à soi-même, en sorte que la force de
l’
imagination agissant dans les voies de la nature, littéralement collab
2014
sorte que la force de l’imagination agissant dans
les
voies de la nature, littéralement collabore à engendrer l’image de l’
2015
force de l’imagination agissant dans les voies de
la
nature, littéralement collabore à engendrer l’image de l’homme ? » (T
2016
de la nature, littéralement collabore à engendrer
l’
image de l’homme ? » (Th. Spoerri : Über Einbildung, p. 25.) 31. Il c
2017
e, littéralement collabore à engendrer l’image de
l’
homme ? » (Th. Spoerri : Über Einbildung, p. 25.) 31. Il convient de
2018
de débarrasser ce mot de tout pathos romantique.
Le
drame, c’est proprement l’action, en tant que mouvement, évènement, r
2019
out pathos romantique. Le drame, c’est proprement
l’
action, en tant que mouvement, évènement, risque, tension. Un tel dram
2020
g, p. 217). q. Rougemont Denis de, « Mystère de
la
vision (fragments d’un Traité de la vision physionomique du monde) »,
2021
« Mystère de la vision (fragments d’un Traité de
la
vision physionomique du monde) », Hermès, Bruxelles-Paris, mars 1935,
2022
1935, p. 42-54. r. La première note indique : «
Les
pages qui suivent, détachées d’un ouvrage assez vaste, risquent de pa
2023
ignaler que notre ouvrage contient une théorie de
la
forme (considérée comme surface de contact de forces contradictoires)
2024
tact de forces contradictoires) et une théorie de
la
personne, au sujet de laquelle on pourra trouver des éclaircissements
2025
ouver des éclaircissements dans ma “Définition de
la
Personne” parue dans Esprit , décembre 1934. »
2026
Les
autres et nous : I — Esprit (avril 1935)s On me demande souvent :
2027
il 1935)s On me demande souvent : « Quelle est
la
différence entre Esprit et L’Ordre nouveau ? » Les noms mêmes des
2028
ifférence entre Esprit et L’Ordre nouveau ? »
Les
noms mêmes des deux revues l’indiquent : différence entre un « esprit
2029
Ordre nouveau ? » Les noms mêmes des deux revues
l’
indiquent : différence entre un « esprit » et un « ordre », au double
2030
rdre ». Esprit rend au mouvement personnaliste
le
grand service de lui créer une atmosphère, un champ d’essais intellec
2031
me une sentimentalité, au meilleur sens du terme.
La
formule caractéristique d’ Esprit , c’est la « confrontation ». Confr
2032
rme. La formule caractéristique d’ Esprit , c’est
la
« confrontation ». Confrontation dirigée certes, avec une souplesse d
2033
rontation dirigée certes, avec une souplesse dont
les
avantages l’emportent, jusqu’ici, sur les inconvénients que l’on pouv
2034
gée certes, avec une souplesse dont les avantages
l’
emportent, jusqu’ici, sur les inconvénients que l’on pouvait craindre.
2035
se dont les avantages l’emportent, jusqu’ici, sur
les
inconvénients que l’on pouvait craindre. Esprit est surtout une enq
2036
l’emportent, jusqu’ici, sur les inconvénients que
l’
on pouvait craindre. Esprit est surtout une enquête. L’Ordre nouvea
2037
uction. Pas question de séparer ces deux temps de
l’
action, et qu’on n’aille pas croire que L’ON n’a pas établi ses cons
2038
mps de l’action, et qu’on n’aille pas croire que
L’
ON n’a pas établi ses constructions sur une enquête permanente, large
2039
à des constructions. Il n’en reste pas moins que
les
années d’avance qu’a prises L’ON lui permettent de passer, dès à pr
2040
te pas moins que les années d’avance qu’a prises
L’
ON lui permettent de passer, dès à présent, à des tentatives de réali
2041
on dont Esprit n’a voulu donner, jusqu’ici, que
les
fondements moraux ou religieux, et certaines amorces juridiques. Autr
2042
ou plutôt autre aspect de cette même différence :
l’
ON s’interdit, dans sa revue, toute espèce de polémique, de réponses à
2043
es des « actualités ». Non que cela nous paraisse
le
moins du monde nuisible au mouvement, mais nous croyons avoir, pour l
2044
sible au mouvement, mais nous croyons avoir, pour
le
moment, tout autre chose à faire. Dans les 32 pages de notre revue, n
2045
r, pour le moment, tout autre chose à faire. Dans
les
32 pages de notre revue, nous ne pouvons pas commenter la Révolution,
2046
ges de notre revue, nous ne pouvons pas commenter
la
Révolution, nous nous bornons à la construire. Nous poussons notre po
2047
pas commenter la Révolution, nous nous bornons à
la
construire. Nous poussons notre pointe dans l’avenir. Il est bon, et
2048
à la construire. Nous poussons notre pointe dans
l’
avenir. Il est bon, et sans aucun doute nécessaire, que d’autres s’occ
2049
ute nécessaire, que d’autres s’occupent d’élargir
la
brèche, d’y appeler du monde et, comme le dit souvent Mounier, « d’ép
2050
élargir la brèche, d’y appeler du monde et, comme
le
dit souvent Mounier, « d’épurer », d’enrichir si l’on veut, l’action
2051
dit souvent Mounier, « d’épurer », d’enrichir si
l’
on veut, l’action en cours. Et c’est à quoi s’emploient les 180 pages
2052
t Mounier, « d’épurer », d’enrichir si l’on veut,
l’
action en cours. Et c’est à quoi s’emploient les 180 pages mensuelles
2053
t, l’action en cours. Et c’est à quoi s’emploient
les
180 pages mensuelles d’ Esprit . Rien dans tout cela qui empêche une
2054
ation, — au contraire, et je suis bien placé pour
le
dire — rien qui traduise autre chose qu’une raisonnable division du t
2055
tre chose qu’une raisonnable division du travail.
Les
craintes éveillées chez beaucoup de jeunes personnalistes quant à l’a
2056
es chez beaucoup de jeunes personnalistes quant à
l’
avenir du mouvement par la séparation des deux revues me paraissent ex
2057
personnalistes quant à l’avenir du mouvement par
la
séparation des deux revues me paraissent exagérées. Ce qui pourrait ê
2058
e qui pourrait être plus grave au point de vue de
la
révolution, c’est la fluidité excessive du style des manifestes d’ Es
2059
lus grave au point de vue de la révolution, c’est
la
fluidité excessive du style des manifestes d’ Esprit . Crainte de l’i
2060
ve du style des manifestes d’ Esprit . Crainte de
l’
index ou incertitudes doctrinales ? Certains accents humanitaristes, c
2061
nous inquiètent parfois, dans ces pages. Certes,
le
fascisme et le stalinisme se sont faits à coups de simplifications br
2062
t parfois, dans ces pages. Certes, le fascisme et
le
stalinisme se sont faits à coups de simplifications brutales et abstr
2063
s de simplifications brutales et abstraites, nous
les
avons cent fois dénoncées. (Voir notre Lettre à Hitler par exemple.)
2064
lleurs humainement sympathiques, qu’on construira
l’
ordre personnaliste. Nous souhaitons le succès d’ Esprit : non pas un
2065
construira l’ordre personnaliste. Nous souhaitons
le
succès d’ Esprit : non pas un succès d’estime, auprès des esprits po
2066
ionnaire, et qui se confondra nécessairement avec
l’
instauration de l’Ordre nouveau dans les faits. s. Rougemont Denis
2067
ement avec l’instauration de l’Ordre nouveau dans
les
faits. s. Rougemont Denis de, « Les autres et nous : 1 : Esprit »
2068
uveau dans les faits. s. Rougemont Denis de, «
Les
autres et nous : 1 : Esprit », Bulletin de liaison des groupes Ordre
2069
Lettre à
la
rédaction de Commune (mai 1935)t u Monsieur, Votre petite note sur
2070
tite note sur mon livre illustre une fois de plus
la
mauvaise foi de Commune. Si vous aviez lu ce livre vous sauriez : 1°
2071
livre vous sauriez : 1° que je combats violemment
la
politique de l’Église (chap. 7) ; 2° que je suis protestant. (Pour vo
2072
ez : 1° que je combats violemment la politique de
l’
Église (chap. 7) ; 2° que je suis protestant. (Pour vos « curés ».) Vo
2073
romperez personne sur mon compte et ridiculiserez
la
cause que vous croyez défendre. D’accord avec les Izvestia et votre a
2074
la cause que vous croyez défendre. D’accord avec
les
Izvestia et votre ambassadeur de la rue de Grenelle, j’ai bien l’honn
2075
’accord avec les Izvestia et votre ambassadeur de
la
rue de Grenelle, j’ai bien l’honneur de vous souhaiter deux ans de ca
2076
otre ambassadeur de la rue de Grenelle, j’ai bien
l’
honneur de vous souhaiter deux ans de caserne. P.-S. « Nos camarades m
2077
e parlais à un congrès d’étudiants et voyais dans
la
salle des délégués marxistes et hitlériens qui étaient nos camarades
2078
s et hitlériens qui étaient nos camarades au sens
le
plus courant du terme. t. Rougemont Denis de, « Lettre à la rédact
2079
nt du terme. t. Rougemont Denis de, « Lettre à
la
rédaction », Commune, Paris, mai 1935, p. 1059. u. Publiée en répons
2080
bliée en réponse à une recension de Politique de
la
personne parue dans la livraison de mars 1935 de la même revue.
2081
ecension de Politique de la personne parue dans
la
livraison de mars 1935 de la même revue.
2082
personne parue dans la livraison de mars 1935 de
la
même revue.
2083
rtains voudraient nous voir prendre position dans
la
lutte qui met aux prises un Front dit « national » et un Front dit «
2084
aire ». Nous demandons ce que peut bien signifier
l’
opposition du peuple et de la nation ? Par quel grossier abus du mot n
2085
peut bien signifier l’opposition du peuple et de
la
nation ? Par quel grossier abus du mot nation a-t-on pu venir à cette
2086
-on pu venir à cette alternative ? Lorsqu’à Valmy
le
général Kellermann entraîne ses troupes au cri de « Vive la Nation !
2087
Kellermann entraîne ses troupes au cri de « Vive
la
Nation ! », les sans-culottes comprennent : « Vive la Révolution ! »
2088
raîne ses troupes au cri de « Vive la Nation ! »,
les
sans-culottes comprennent : « Vive la Révolution ! » Ils ont raison.
2089
ation ! », les sans-culottes comprennent : « Vive
la
Révolution ! » Ils ont raison. Pour nous, la vraie nation française c
2090
Vive la Révolution ! » Ils ont raison. Pour nous,
la
vraie nation française c’est la communauté des personnes responsables
2091
aison. Pour nous, la vraie nation française c’est
la
communauté des personnes responsables, conscientes de la mission libé
2092
unauté des personnes responsables, conscientes de
la
mission libératrice de la France. Nous pouvons nous dire nationaux, c
2093
nsables, conscientes de la mission libératrice de
la
France. Nous pouvons nous dire nationaux, contre l’idole sanguinaire
2094
France. Nous pouvons nous dire nationaux, contre
l’
idole sanguinaire du nationalisme moderne. Nous pouvons nous dire patr
2095
moderne. Nous pouvons nous dire patriotes, contre
les
sociétés anonymes qui ruinent des provinces entières et financent le
2096
s qui ruinent des provinces entières et financent
le
Front national. Nous pouvons nous dire populaires, contre les démagog
2097
tional. Nous pouvons nous dire populaires, contre
les
démagogues apeurés qui font le jeu d’une dictature aux ordres des nat
2098
opulaires, contre les démagogues apeurés qui font
le
jeu d’une dictature aux ordres des nationalistes russes. Nous sommes
2099
, qui tente de créer ces meurtrières confusions :
la
confusion de la patrie et des banquiers, la confusion de la Révolutio
2100
réer ces meurtrières confusions : la confusion de
la
patrie et des banquiers, la confusion de la Révolution et des Soviets
2101
ons : la confusion de la patrie et des banquiers,
la
confusion de la Révolution et des Soviets. Nous ne nous battrons ni p
2102
on de la patrie et des banquiers, la confusion de
la
Révolution et des Soviets. Nous ne nous battrons ni pour les Forges,
2103
ion et des Soviets. Nous ne nous battrons ni pour
les
Forges, ni pour les agents de Moscou : les uns et les autres poursuiv
2104
Nous ne nous battrons ni pour les Forges, ni pour
les
agents de Moscou : les uns et les autres poursuivent par des voies ta
2105
i pour les Forges, ni pour les agents de Moscou :
les
uns et les autres poursuivent par des voies tactiques opposées (mais
2106
Forges, ni pour les agents de Moscou : les uns et
les
autres poursuivent par des voies tactiques opposées (mais en apparenc
2107
et : ils veulent une dictature, un « état fort ».
La
dictature mène à la guerre entre autres. Faut-il préciser contre qui
2108
dictature, un « état fort ». La dictature mène à
la
guerre entre autres. Faut-il préciser contre qui ? Leurs intérêts pra
2109
térêts pratiques se rejoignent très bien par-delà
les
massacres de rue qu’ils nous préparent, — par-dessus la tête de leurs
2110
sacres de rue qu’ils nous préparent, — par-dessus
la
tête de leurs troupes. Nous nous battrons le jour où le peuple frança
2111
ssus la tête de leurs troupes. Nous nous battrons
le
jour où le peuple français aura compris que l’adversaire unique est l
2112
e de leurs troupes. Nous nous battrons le jour où
le
peuple français aura compris que l’adversaire unique est le capitalis
2113
ns le jour où le peuple français aura compris que
l’
adversaire unique est le capitalisme centralisateur, anonyme aujourd’h
2114
français aura compris que l’adversaire unique est
le
capitalisme centralisateur, anonyme aujourd’hui — à droite, étatiste
2115
à gauche, dans l’un et l’autre cas destructeur de
la
liberté des personnes, destructeur du sentiment patriotique, destruct
2116
à gauche et à droite des forces vives du pays. À
l’
heure présente, une chose est claire : le Front populaire travaille po
2117
pays. À l’heure présente, une chose est claire :
le
Front populaire travaille pour M. Litvinoff, le Front national travai
2118
: le Front populaire travaille pour M. Litvinoff,
le
Front national travaille pour M. de Wendel. Et si les militants de ga
2119
Front national travaille pour M. de Wendel. Et si
les
militants de gauche et de droite l’ignorent encore, c’est en vertu d’
2120
endel. Et si les militants de gauche et de droite
l’
ignorent encore, c’est en vertu d’une double erreur que l’Ordre nouvea
2121
eau seul a dénoncé depuis longtemps : Erreur sur
la
tactique : lorsqu’on voit la gauche et la droite proclamer la priorit
2122
gtemps : Erreur sur la tactique : lorsqu’on voit
la
gauche et la droite proclamer la priorité du « plan d’action » sur la
2123
eur sur la tactique : lorsqu’on voit la gauche et
la
droite proclamer la priorité du « plan d’action » sur la doctrine, on
2124
: lorsqu’on voit la gauche et la droite proclamer
la
priorité du « plan d’action » sur la doctrine, on est sûr que cette g
2125
te proclamer la priorité du « plan d’action » sur
la
doctrine, on est sûr que cette gauche et cette droite travaillent en
2126
e gauche et cette droite travaillent en fait pour
le
désordre, et que les seuls bénéficiaires de luttes civiles aussi mal
2127
oite travaillent en fait pour le désordre, et que
les
seuls bénéficiaires de luttes civiles aussi mal orientées seront en f
2128
luttes civiles aussi mal orientées seront en fait
les
gros bailleurs de fonds. Erreur sur la mystique : la lutte des « nat
2129
en fait les gros bailleurs de fonds. Erreur sur
la
mystique : la lutte des « nationaux » contre les « populaires » ne fa
2130
ros bailleurs de fonds. Erreur sur la mystique :
la
lutte des « nationaux » contre les « populaires » ne fait que prolong
2131
r la mystique : la lutte des « nationaux » contre
les
« populaires » ne fait que prolonger dans la rue l’opposition stérile
2132
tre les « populaires » ne fait que prolonger dans
la
rue l’opposition stérile et périmée de la droite et de la gauche parl
2133
« populaires » ne fait que prolonger dans la rue
l’
opposition stérile et périmée de la droite et de la gauche parlementai
2134
er dans la rue l’opposition stérile et périmée de
la
droite et de la gauche parlementaires. Seulement, cela se complique c
2135
’opposition stérile et périmée de la droite et de
la
gauche parlementaires. Seulement, cela se complique cette fois de mat
2136
s centaines de Français. Au bénéfice de qui, nous
l’
avons dit. Quand les droites auront compris que la Banque de France es
2137
çais. Au bénéfice de qui, nous l’avons dit. Quand
les
droites auront compris que la Banque de France est contre la patrie,
2138
l’avons dit. Quand les droites auront compris que
la
Banque de France est contre la patrie, quand les gauches auront compr
2139
auront compris que la Banque de France est contre
la
patrie, quand les gauches auront compris que la peur de Chiappe n’est
2140
e la Banque de France est contre la patrie, quand
les
gauches auront compris que la peur de Chiappe n’est pas un programme,
2141
e la patrie, quand les gauches auront compris que
la
peur de Chiappe n’est pas un programme, sonnera l’heure de l’Ordre no
2142
a peur de Chiappe n’est pas un programme, sonnera
l’
heure de l’Ordre nouveau. v. Rougemont Denis de, « Nous ne mangeons
2143
e (15 novembre 1935)w Ce long avant-propos, où
l’
auteur nous rapporte avec quelque détail l’emploi de son temps durant
2144
os, où l’auteur nous rapporte avec quelque détail
l’
emploi de son temps durant ces dix dernières années, est-il bien néces
2145
qu’on pense de sa conduite, c’est parfait ; qu’il
le
dise, c’est moins bien. Quoi qu’il en soit, retenons de cette préface
2146
soit, retenons de cette préface sa morale : « Dès
l’
instant où l’on se récure du frivole, la vie devient immensément large
2147
s de cette préface sa morale : « Dès l’instant où
l’
on se récure du frivole, la vie devient immensément large. » Que trouv
2148
e : « Dès l’instant où l’on se récure du frivole,
la
vie devient immensément large. » Que trouvons-nous dans ce volume ? D
2149
Que trouvons-nous dans ce volume ? Des pages sur
l’
Espagne, d’autres sur l’Algérie, échantillons de cette Rose de sable q
2150
ce volume ? Des pages sur l’Espagne, d’autres sur
l’
Algérie, échantillons de cette Rose de sable qu’un scrupule patriotiqu
2151
Rose de sable qu’un scrupule patriotique retient
l’
auteur de publier et qui sent le chef-d’œuvre dès les premiers abords.
2152
triotique retient l’auteur de publier et qui sent
le
chef-d’œuvre dès les premiers abords. Des considérations sur le peupl
2153
e dès les premiers abords. Des considérations sur
le
peuple, le bourgeois et la noblesse : cela est neuf et vrai, bien vu
2154
remiers abords. Des considérations sur le peuple,
le
bourgeois et la noblesse : cela est neuf et vrai, bien vu et bien dit
2155
Des considérations sur le peuple, le bourgeois et
la
noblesse : cela est neuf et vrai, bien vu et bien dit, plein d’une ve
2156
dit, plein d’une verve gentille, et aussi, disons-
le
, de courage, car il en faut pour ne montrer que du bon sens en ces ma
2157
e du bon sens en ces matières. Deux morceaux dans
le
goût classique le plus sévère sur la prudence et sur l’usage des vert
2158
es matières. Deux morceaux dans le goût classique
le
plus sévère sur la prudence et sur l’usage des vertus. Enfin trois im
2159
orceaux dans le goût classique le plus sévère sur
la
prudence et sur l’usage des vertus. Enfin trois importants essais sur
2160
t classique le plus sévère sur la prudence et sur
l’
usage des vertus. Enfin trois importants essais sur l’attitude de l’éc
2161
age des vertus. Enfin trois importants essais sur
l’
attitude de l’écrivain devant l’action. Arrêtons-nous à cette partie-l
2162
. Enfin trois importants essais sur l’attitude de
l’
écrivain devant l’action. Arrêtons-nous à cette partie-là qui explique
2163
rtants essais sur l’attitude de l’écrivain devant
l’
action. Arrêtons-nous à cette partie-là qui explique le titre du livre
2164
ion. Arrêtons-nous à cette partie-là qui explique
le
titre du livre. On a plaisir à discuter des déclarations aussi franch
2165
res de toute espèce de hargne. (On perdait un peu
l’
habitude de cette fière politesse, dans ce temps où les partisans ont
2166
bitude de cette fière politesse, dans ce temps où
les
partisans ont l’air de haïr davantage la cause adverse qu’ils n’aimen
2167
emps où les partisans ont l’air de haïr davantage
la
cause adverse qu’ils n’aiment la leur.) Quelle est l’attitude pratiqu
2168
e haïr davantage la cause adverse qu’ils n’aiment
la
leur.) Quelle est l’attitude pratique que Montherlant a cru bon d’ado
2169
ause adverse qu’ils n’aiment la leur.) Quelle est
l’
attitude pratique que Montherlant a cru bon d’adopter ? C’est celle du
2170
e réserve pour son œuvre, estimant s’acquitter de
la
sorte de tout ce qu’il doit, en principe, à César. Sans préjudice d’u
2171
n occasionnelle en faveur d’une cause humaine, de
la
patrie, ou même des Éthiopiens. Notons d’abord qu’une pareille attitu
2172
opiens. Notons d’abord qu’une pareille attitude a
le
mérite de ne point sacrifier à l’excitation générale. Très haut mérit
2173
ille attitude a le mérite de ne point sacrifier à
l’
excitation générale. Très haut mérite. Exemple nécessaire. J’approuve
2174
nécessaire. J’approuve ce que dit Montherlant sur
l’
inutilité de tout service — à condition que le sentiment poignant de c
2175
sur l’inutilité de tout service — à condition que
le
sentiment poignant de cette vanité finale n’empêche pas de servir qua
2176
st ce que j’appelle du pessimisme actif. Et c’est
la
devise du Taciturne : « Point n’est besoin d’espérer pour entreprendr
2177
nt que c’est inutile ; ensuite persévérer, malgré
les
résultats. Mais je crains bien qu’une humeur espagnole pousse Monther
2178
peu trop vite le second terme de son titre. C’est
le
concours des deux qui est vrai. L’œuvre avant tout ? Oui, mais toute
2179
n titre. C’est le concours des deux qui est vrai.
L’
œuvre avant tout ? Oui, mais toute œuvre est une action, et c’est le c
2180
? Oui, mais toute œuvre est une action, et c’est
le
contenu de cette œuvre, ou l’objectif de cette action, qu’il importe
2181
ne action, et c’est le contenu de cette œuvre, ou
l’
objectif de cette action, qu’il importe avant tout de connaître. Et no
2182
avant tout de connaître. Et non pas seulement que
l’
auteur a su se mettre en condition de faire son œuvre, et de ne servir
2183
i ou cela, mais parce qu’il a envie d’écrire. (On
le
lui pardonne mieux qu’à d’autres). « Les œuvres des écrivains ont été
2184
rire. (On le lui pardonne mieux qu’à d’autres). «
Les
œuvres des écrivains ont été faites par le besoin organique qu’ont le
2185
s). « Les œuvres des écrivains ont été faites par
le
besoin organique qu’ont les écrivains de s’exprimer ». Ou encore : «
2186
ins ont été faites par le besoin organique qu’ont
les
écrivains de s’exprimer ». Ou encore : « L’Écrivain digne de ce nom d
2187
’ont les écrivains de s’exprimer ». Ou encore : «
L’
Écrivain digne de ce nom doit, dans son art, ne faire que ce qui lui e
2188
eau mot d’agréable ne prête pas ici à confusion ?
L’
on croirait qu’il s’agit simplement de ce qui peut amuser l’auteur. Ma
2189
ait qu’il s’agit simplement de ce qui peut amuser
l’
auteur. Mais « un écrivain digne de ce nom » ne va pas, pour prendre u
2190
xemple, déconcerter son public à plaisir ; ce qui
l’
amuse, c’est peut-être zéro pour le lecteur. S’il a le droit de déconc
2191
aisir ; ce qui l’amuse, c’est peut-être zéro pour
le
lecteur. S’il a le droit de déconcerter, c’est pour mieux souligner c
2192
use, c’est peut-être zéro pour le lecteur. S’il a
le
droit de déconcerter, c’est pour mieux souligner ce qu’il apporte ; e
2193
r ce qu’il apporte ; et c’est sur cela seul qu’on
le
jugera. Je veux savoir pourquoi un écrivain écrit : tous les plus gra
2194
Je veux savoir pourquoi un écrivain écrit : tous
les
plus grands l’ont dit et ont couru leur chance là-dessus — au sens le
2195
pourquoi un écrivain écrit : tous les plus grands
l’
ont dit et ont couru leur chance là-dessus — au sens le plus noble de
2196
dit et ont couru leur chance là-dessus — au sens
le
plus noble de chance, qui est bien proche de salut. Les plus grands o
2197
us noble de chance, qui est bien proche de salut.
Les
plus grands ont été les moins libres de n’en faire qu’à leur agrément
2198
est bien proche de salut. Les plus grands ont été
les
moins libres de n’en faire qu’à leur agrément. En bref, on peut repro
2199
Montherlant de parler de « servir » sans préciser
l’
objet du verbe (ou le régime !) et de qualifier d’inutile un service q
2200
de « servir » sans préciser l’objet du verbe (ou
le
régime !) et de qualifier d’inutile un service qu’il faudrait d’abord
2201
eur qui scandalisera beaucoup moins que ne paraît
le
craindre Montherlant. « Pourquoi n’y a-t-il pas une École de bonheur
2202
es écoles de latin et de droit : qu’on y apprenne
le
régime de son âme. » Cela n’est pas de Montherlant, mais bien du Prin
2203
tromper. Montherlant, qu’on a qualifié d’homme de
la
Renaissance, ne serait-il pas tout aussi bien — s’il refuse le siècle
2204
e, ne serait-il pas tout aussi bien — s’il refuse
le
siècle précédent — un contemporain spirituel de cet « homme du xviiie
2205
bon Montherlant. En voici un qui résume fort bien
la
morale personnelle de notre auteur : « J’ai le bon esprit de saisir a
2206
en la morale personnelle de notre auteur : « J’ai
le
bon esprit de saisir avidement et de me dessaisir de tout ce que la j
2207
aisir avidement et de me dessaisir de tout ce que
la
jouissance me promet d’être heureux, ce qui fait qu’il ne me coûte pa
2208
ci, que je lis dans Service inutile, n’est-ce pas
l’
écho de la virile légèreté du grand seigneur : « Lénine, qui donna dan
2209
lis dans Service inutile, n’est-ce pas l’écho de
la
virile légèreté du grand seigneur : « Lénine, qui donna dans l’enfant
2210
reté du grand seigneur : « Lénine, qui donna dans
l’
enfantillage de vouloir modifier une forme de gouvernement… » Ce même
2211
respect vis-à-vis de ses propres affaires, et de
la
chose publique, et de l’Église… Jusqu’au plaisir de se faire un peu v
2212
propres affaires, et de la chose publique, et de
l’
Église… Jusqu’au plaisir de se faire un peu voler par un serviteur agr
2213
un peu voler par un serviteur agréable, que tous
les
deux ont pris soin d’avouer ! Certes, il y a toutes les différences q
2214
ux ont pris soin d’avouer ! Certes, il y a toutes
les
différences que l’on voudra, mais pas si fortes qu’elles ne nous perm
2215
vouer ! Certes, il y a toutes les différences que
l’
on voudra, mais pas si fortes qu’elles ne nous permettent de prendre u
2216
dire : tant pis — qui a une belle allure. À quoi
l’
on voudrait bien pourtant que ne se réduisît point l’héroïsme français
2217
n voudrait bien pourtant que ne se réduisît point
l’
héroïsme français : ce n’est qu’une de ses tentations. 33. Grasset,