1 1932, Articles divers (1932-1935). « Mouvement », « La morte ou la nue », « Ainsi » (16 avril 1932)
1 « Mouvement », «  La morte ou la nue », « Ainsi » (16 avril 1932)a Mouvement Ô ci
2 « Mouvement », « La morte ou la nue », « Ainsi » (16 avril 1932)a Mouvement Ô ciel c’est par
3 ent Ô ciel c’est par ici dépêchons-nous ! L’ explosion sera retardée si vous m’aimez assez on peut conserver qu
4 n de ne plus dire un mot de ne plus rien. La morte ou la nue Quand tes yeux se confondent et que tes bras au
5 dire un mot de ne plus rien. La morte ou la nue Quand tes yeux se confondent et que tes bras autour de moi
6 ppelle à grande voix sans un son sans un écho le silence autour de toi déroule ses lents drapeaux dans une aube sa
7 des risques — aussi refusés Tout se détourne en l’ amour décrié du seul instant où tu l’aurais aimé Et les humains le
8 étourne en l’amour décrié du seul instant où tu l’ aurais aimé Et les humains leur nombre dans la pluie Autour de toi
9 décrié du seul instant où tu l’aurais aimé Et les humains leur nombre dans la pluie Autour de toi les visages qui fui
10 u l’aurais aimé Et les humains leur nombre dans la pluie Autour de toi les visages qui fuient — l’éclair noyé dans s
11 humains leur nombre dans la pluie Autour de toi les visages qui fuient — l’éclair noyé dans ses yeux détournés ! — to
12 pluie Autour de toi les visages qui fuient — l’ éclair noyé dans ses yeux détournés ! — tout se refuse au tourment b
13 n-aimé… a. Rougemont Denis de, «  Mouvement, La morte ou la nue, Ainsi  », Le Journal des poètes, Bruxelles, 16 avril
14 a. Rougemont Denis de, «  Mouvement, La morte ou la nue, Ainsi  », Le Journal des poètes, Bruxelles, 16 avril 1932, p. 2.
15 s de, «  Mouvement, La morte ou la nue, Ainsi  », Le Journal des poètes, Bruxelles, 16 avril 1932, p. 2.
2 1932, Articles divers (1932-1935). Sur la violence bourgeoise (15 mai 1932)
16 Sur la violence bourgeoise (15 mai 1932)b Nous avons interrogé M. Durand-
17 us répondre. Il est curieux de tout ce que font «  les jeunes ». Il a été jeune, lui aussi. Du moins il l’affirme. — Pourquo
18 jeunes ». Il a été jeune, lui aussi. Du moins il l’ affirme. — Pourquoi je ne suis pas révolutionnaire ? nous a-t-il décla
19 ommes dont vous n’avez aucune raison de suspecter la bonne foi, ni même la bonne volonté, vous serviront avec une assuranc
20 aucune raison de suspecter la bonne foi, ni même la bonne volonté, vous serviront avec une assurance tempérée de douceur
21 douceur cette phrase type qui résume à leurs yeux la sagesse, la mesure, le bon sens de l’humanité, — et qui renferme auta
22 e phrase type qui résume à leurs yeux la sagesse, la mesure, le bon sens de l’humanité, — et qui renferme autant de menson
23 pe qui résume à leurs yeux la sagesse, la mesure, le bon sens de l’humanité, — et qui renferme autant de mensonges que de
24 leurs yeux la sagesse, la mesure, le bon sens de l’ humanité, — et qui renferme autant de mensonges que de propositions. E
25 tant de mensonges que de propositions. En vérité, la force de l’anti-révolution ne réside pas dans l’argumentation des phi
26 onges que de propositions. En vérité, la force de l’ anti-révolution ne réside pas dans l’argumentation des philosophes cha
27 la force de l’anti-révolution ne réside pas dans l’ argumentation des philosophes chargés d’illustrer à ses propres yeux l
28 hilosophes chargés d’illustrer à ses propres yeux la bourgeoisie démocratique. Elle réside avant tout dans l’inconscience
29 geoisie démocratique. Elle réside avant tout dans l’ inconscience formidable que traduit la réponse de M. Durand-Dupont. M.
30 t tout dans l’inconscience formidable que traduit la réponse de M. Durand-Dupont. M. Durand-Dupont est persuadé qu’il expr
31 à fait courante et par là même justifiée jusqu’à l’ évidence. Prenons sa phrase pour ce qu’elle est, dans sa simplicité :
32 tout un programme. Et définissons à grands traits les réactions du bon sens vis-à-vis de ce programme du sens commun. ⁂ 1° 
33 homme… » Et d’abord il n’y a pas d’honnêtes gens. L’ honnêteté est une vertu héroïque et qui suppose un courage exceptionne
34 courage exceptionnel. Si nous tenons à conserver l’ usage pratique de l’adjectif « honnête », réservons-le à ceux qui reco
35 l. Si nous tenons à conserver l’usage pratique de l’ adjectif « honnête », réservons-le à ceux qui reconnaissent (avec ou s
36 age pratique de l’adjectif « honnête », réservons- le à ceux qui reconnaissent (avec ou sans dégoût) leur crapulerie nature
37 peut tenir fermement qu’à quelque chose de ferme. La fermeté de M. Durand-Dupont étant toute verbale, ne relève donc que d
38 Dupont étant toute verbale, ne relève donc que de l’ analyse logique, et doit être rejetée à ce titre comme impliquant une
39 ce titre comme impliquant une contradiction dans les termes. Pourquoi prétendez-vous « défendre » un idéal libéral pour le
40 l libéral pour lequel vous refuseriez de recevoir le moindre petit coup de matraque ? 3. « … aux vieux principes… ». Les v
41 coup de matraque ? 3. « … aux vieux principes… ». Les vieux principes libéraux contre-révolutionnaires ont le même âge que
42 ux principes libéraux contre-révolutionnaires ont le même âge que les canapés Louis-Philippe. C’est trop ou trop peu. 4. «
43 éraux contre-révolutionnaires ont le même âge que les canapés Louis-Philippe. C’est trop ou trop peu. 4. « … libéraux, … ».
44 pe. C’est trop ou trop peu. 4. « … libéraux, … ». Le libéralisme de la bourgeoisie est un mensonge. Car, dans la mesure où
45 trop peu. 4. « … libéraux, … ». Le libéralisme de la bourgeoisie est un mensonge. Car, dans la mesure où il veut être effe
46 isme de la bourgeoisie est un mensonge. Car, dans la mesure où il veut être effectif, il doit accepter libéralement d’être
47 ter libéralement d’être radicalement supprimé par l’ adversaire. Si au contraire il dure, c’est qu’il s’est défendu par des
48 M. Chiappe.). 5. « … ennemi de toute violence… ». L’ ennemi de la violence, tel que nous le connaissons, est un monsieur qu
49 . 5. « … ennemi de toute violence… ». L’ennemi de la violence, tel que nous le connaissons, est un monsieur qui soutient l
50 iolence… ». L’ennemi de la violence, tel que nous le connaissons, est un monsieur qui soutient la police, chargée de répri
51 nous le connaissons, est un monsieur qui soutient la police, chargée de réprimer violemment ceux qui n’acceptent pas de cr
52 douceur. ⁂ Mais cette action très particulière de la non-violence mérite un examen plus approfondi. Elle constitue en effe
53 n examen plus approfondi. Elle constitue en effet l’ argument le plus efficace de la bourgeoisie conservatrice. Elle pose d
54 us approfondi. Elle constitue en effet l’argument le plus efficace de la bourgeoisie conservatrice. Elle pose devant la co
55 constitue en effet l’argument le plus efficace de la bourgeoisie conservatrice. Elle pose devant la conscience de « l’honn
56 de la bourgeoisie conservatrice. Elle pose devant la conscience de « l’honnête homme » un problème que toutes ses convicti
57 onservatrice. Elle pose devant la conscience de «  l’ honnête homme » un problème que toutes ses convictions inconscientes t
58 comme très grave, et théoriquement insoluble. Et l’ on sait que la bourgeoisie cultive ce genre de problèmes avec une préd
59 ave, et théoriquement insoluble. Et l’on sait que la bourgeoisie cultive ce genre de problèmes avec une prédilection à vra
60 bien compréhensible, car cela mène pratiquement à l’ acceptation des solutions officielles. M. Durand-Dupont, troublé par l
61 utions officielles. M. Durand-Dupont, troublé par le problème de la violence, commence par le déclarer insoluble, puis se
62 les. M. Durand-Dupont, troublé par le problème de la violence, commence par le déclarer insoluble, puis se résout à laisse
63 ublé par le problème de la violence, commence par le déclarer insoluble, puis se résout à laisser faire à d’autres, et par
64 aire, ni subir. C’est-à-dire qu’il se décide pour la police contre la révolution. Non-violence, tel est le prétexte typiqu
65 ’est-à-dire qu’il se décide pour la police contre la révolution. Non-violence, tel est le prétexte typique, grossier et co
66 olice contre la révolution. Non-violence, tel est le prétexte typique, grossier et courant, derrière lequel se réfugie la
67 , grossier et courant, derrière lequel se réfugie la lâcheté bourgeoise. M. Durand-Dupont voudrait bien que nous nous enga
68 engagions ici dans une apologie philosophique de la violence, qu’il critiquerait avec talent, au nom de l’« humanité ». N
69 olence, qu’il critiquerait avec talent, au nom de l’ « humanité ». Nous avons plus simple à lui opposer. Lorsque le bourgeo
70  ». Nous avons plus simple à lui opposer. Lorsque le bourgeois prétend repousser la révolution au nom de son dégoût de la
71 i opposer. Lorsque le bourgeois prétend repousser la révolution au nom de son dégoût de la violence, nous prétendons, nous
72 d repousser la révolution au nom de son dégoût de la violence, nous prétendons, nous, qu’il témoigne d’une inconscience mo
73 ons en vérité sous un régime de violence, et tous les bourgeois pacifiques qui se préludent contre nous de leur « humanité 
74 contre nous de leur « humanité », sont en réalité les complices de cette violence jamais avouée. Il est faux et contraire
75 amais avouée. Il est faux et contraire aux faits les plus patents, de prétendre que le choix est entre non-violence et vio
76 aire aux faits les plus patents, de prétendre que le choix est entre non-violence et violence. Le seul choix qui nous rest
77 que le choix est entre non-violence et violence. Le seul choix qui nous reste est entre la violence bourgeoise et capital
78 violence. Le seul choix qui nous reste est entre la violence bourgeoise et capitaliste, infiniment diverse dans ses manif
79 diverse dans ses manifestations étendues à toute la face du globe et décorées des noms des plus hypocrites, d’une part, —
80 es des noms des plus hypocrites, d’une part, — et la violence révolutionnaire, franchement acceptée, de l’autre. Notre tem
81 nt acceptée, de l’autre. Notre temps est celui de la violence, inéluctable. Climat salubre des aventures spirituelles. ⁂ T
82 nu tellement abstrait dans une société où règnent le bavardage et le papier-monnaie que les réalités les plus sanglantes n
83 trait dans une société où règnent le bavardage et le papier-monnaie que les réalités les plus sanglantes n’arrivent plus à
84 où règnent le bavardage et le papier-monnaie que les réalités les plus sanglantes n’arrivent plus à réveiller l’imaginatio
85 e bavardage et le papier-monnaie que les réalités les plus sanglantes n’arrivent plus à réveiller l’imagination des peuples
86 s les plus sanglantes n’arrivent plus à réveiller l’ imagination des peuples. On le sait à Genève : tout est affaire de mot
87 nt plus à réveiller l’imagination des peuples. On le sait à Genève : tout est affaire de mots. Il n’y a pas de « guerre »
88 ire de mots. Il n’y a pas de « guerre » en Chine, l’ ordre règne à Varsovie, et en France on ne se tue plus que par amour.
89 on ne se tue plus que par amour. (Mais à Moscou, les petits Russes naissent avec un couteau entre les dents.) Ainsi, la vi
90 les petits Russes naissent avec un couteau entre les dents.) Ainsi, la violence bourgeoise est caractérisée par son hypocr
91 naissent avec un couteau entre les dents.) Ainsi, la violence bourgeoise est caractérisée par son hypocrisie, ou encore pa
92 le invoque toujours un prétexte élevé : maintenir l’ ordre, porter au loin la civilisation, sauvegarder des « valeurs » que
93 rétexte élevé : maintenir l’ordre, porter au loin la civilisation, sauvegarder des « valeurs » que l’on dit être « de cult
94 la civilisation, sauvegarder des « valeurs » que l’ on dit être « de culture ». Il importe qu’elle ne revête jamais un asp
95 bien au-delà du cercle qui intéresse concrètement le bourgeois. Cela commence dès l’école primaire. Le conformisme violemm
96 esse concrètement le bourgeois. Cela commence dès l’ école primaire. Le conformisme violemment imposé aux enfants les prépa
97 le bourgeois. Cela commence dès l’école primaire. Le conformisme violemment imposé aux enfants les prépare à subir le règn
98 ire. Le conformisme violemment imposé aux enfants les prépare à subir le règne de l’opinion bourgeoise, dont Léon Bloy, le
99 violemment imposé aux enfants les prépare à subir le règne de l’opinion bourgeoise, dont Léon Bloy, le premier, dénonça l’
100 mposé aux enfants les prépare à subir le règne de l’ opinion bourgeoise, dont Léon Bloy, le premier, dénonça l’essentielle
101 n bourgeoise, dont Léon Bloy, le premier, dénonça l’ essentielle férocité. Et l’on sait quelle force brutalement contraigna
102 y, le premier, dénonça l’essentielle férocité. Et l’ on sait quelle force brutalement contraignante peut acquérir l’opinion
103 lle force brutalement contraignante peut acquérir l’ opinion, en Amérique par exemple. On se demande par quel sophisme un r
104 t jamais être confondu avec un régime de liberté. La liberté d’opposition est tout à fait illusoire, même chez nous (sic).
105 és d’en user n’aboutiraient qu’à faire apparaître la violence latente du régime. Il suffit d’un Léon Daudet, d’une Marthe
106 it d’un Léon Daudet, d’une Marthe Hanau, pour que l’ on sente toujours vigilante la terreur bourgeoise. Matraques et revolv
107 the Hanau, pour que l’on sente toujours vigilante la terreur bourgeoise. Matraques et revolvers au service de la Propriété
108 bourgeoise. Matraques et revolvers au service de la Propriété : des violences épisodiques de cette envergure n’auraient p
109 ent pas de quoi nous troubler. Mais il arrive que l’ ordre bourgeois, protecteur de la non-violence chère à ses tenants, ma
110 is il arrive que l’ordre bourgeois, protecteur de la non-violence chère à ses tenants, manifeste sa vitalité à l’occasion
111 ence chère à ses tenants, manifeste sa vitalité à l’ occasion d’incidents plus graves, tels que ceux qui occupèrent l’opini
112 cidents plus graves, tels que ceux qui occupèrent l’ opinion de 1914 à 1918. Toute l’astuce de ceux qui gouvernent consiste
113 ux qui occupèrent l’opinion de 1914 à 1918. Toute l’ astuce de ceux qui gouvernent consiste alors à dissimuler la nécessité
114 e ceux qui gouvernent consiste alors à dissimuler la nécessité purement économique de telles violences, à les attribuer à
115 essité purement économique de telles violences, à les attribuer à des facteurs inventés pour les besoins de la cause, et qu
116 ces, à les attribuer à des facteurs inventés pour les besoins de la cause, et qui paraissent totalement étrangers aux buts
117 ibuer à des facteurs inventés pour les besoins de la cause, et qui paraissent totalement étrangers aux buts de notre civil
118 ste, et même hostiles à son progrès normal. Toute l’ astuce, encore une fois, consiste à envelopper la violence d’assez de
119 l’astuce, encore une fois, consiste à envelopper la violence d’assez de mensonges pour que le bourgeois ne se rende plus
120 elopper la violence d’assez de mensonges pour que le bourgeois ne se rende plus compte de sa responsabilité, de sa complic
121 sa responsabilité, de sa complicité active, et de l’ épouvantable désordre dans lequel il vit. ⁂ Contre une violence absurd
122 e, dénaturée et hypocrite, nous ne défendrons pas les vertus d’une illusoire non-violence : ce serait en réalité faire le j
123 lusoire non-violence : ce serait en réalité faire le jeu des maîtres de l’heure. Nous proclamons une violence spirituelle
124 ce serait en réalité faire le jeu des maîtres de l’ heure. Nous proclamons une violence spirituelle absolue, dont nous som
125 tuelle absolue, dont nous sommes prêts à accepter les suites inéluctables, jusque dans l’ordre matériel. Suites encore impr
126 s à accepter les suites inéluctables, jusque dans l’ ordre matériel. Suites encore imprévisibles, mais qu’il nous appartien
127 crits dépourvus de puissance, un goût du sang qui les marque à nos yeux de décadentisme bourgeois. Nous ne prenons pas à la
128 de décadentisme bourgeois. Nous ne prenons pas à la légère le drame de la Révolution. Il est des crises nécessaires1. Mai
129 ntisme bourgeois. Nous ne prenons pas à la légère le drame de la Révolution. Il est des crises nécessaires1. Mais c’est à
130 eois. Nous ne prenons pas à la légère le drame de la Révolution. Il est des crises nécessaires1. Mais c’est à nous précisé
131 aires1. Mais c’est à nous précisément de préparer les voies que la force nouvelle, à leur défaut, devra créer par des percé
132 ’est à nous précisément de préparer les voies que la force nouvelle, à leur défaut, devra créer par des percées brutales e
133 par des percées brutales et destructives. Toutes les révolutions ont été sabotées. Elles ont été livrées à la police ou à
134 lutions ont été sabotées. Elles ont été livrées à la police ou à la foule. Mais nous qui le savons, c’est à nous qu’il inc
135 sabotées. Elles ont été livrées à la police ou à la foule. Mais nous qui le savons, c’est à nous qu’il incombe, dès maint
136 livrées à la police ou à la foule. Mais nous qui le savons, c’est à nous qu’il incombe, dès maintenant, de préparer une R
137 ici même2 : 1° une Révolution est sanglante dans la mesure où elle est mal préparée. 2° le sang répandu par la Révolution
138 lante dans la mesure où elle est mal préparée. 2°  le sang répandu par la Révolution est la marque de son imperfection natu
139 où elle est mal préparée. 2° le sang répandu par la Révolution est la marque de son imperfection naturelle. Le sang ! Et
140 réparée. 2° le sang répandu par la Révolution est la marque de son imperfection naturelle. Le sang ! Et tous les « Mirobol
141 tion est la marque de son imperfection naturelle. Le sang ! Et tous les « Mirobolants » de la terre pâlissent derrière leu
142 de son imperfection naturelle. Le sang ! Et tous les « Mirobolants » de la terre pâlissent derrière leur mâchoire brutale,
143 turelle. Le sang ! Et tous les « Mirobolants » de la terre pâlissent derrière leur mâchoire brutale, sans qu’on puisse dis
144 nguer (ni eux) si c’est de volupté ou de terreur. La peur du sang, le goût du sang : ce sont là deux aspects morbides d’un
145 c’est de volupté ou de terreur. La peur du sang, le goût du sang : ce sont là deux aspects morbides d’une même maladie bo
146 d’une même maladie bourgeoise. C’est à quoi mène la violence larvée qui inspire l’hypocrisie régnante. Non, la Révolution
147 C’est à quoi mène la violence larvée qui inspire l’ hypocrisie régnante. Non, la Révolution n’est pas le sang versé. Mais
148 ce larvée qui inspire l’hypocrisie régnante. Non, la Révolution n’est pas le sang versé. Mais nous disons qu’il est plus s
149 hypocrisie régnante. Non, la Révolution n’est pas le sang versé. Mais nous disons qu’il est plus sain d’être blessé que le
150 tement stérilisé. Nous ne sommes pas idéalistes : l’ « imperfection naturelle » ne sera jamais supprimée dans l’œuvre humai
151 fection naturelle » ne sera jamais supprimée dans l’ œuvre humaine3. Mais la santé révolutionnaire consiste à faire apparaî
152 sera jamais supprimée dans l’œuvre humaine3. Mais la santé révolutionnaire consiste à faire apparaître, fût-ce brutalement
153 te à faire apparaître, fût-ce brutalement, ce que l’ « ordre » bourgeois prétend mensongèrement avoir vaincu. À force d’avo
154 oir vaincu. À force d’avoir ridiculisé et refoulé l’ idée de violence physique, ils sont empoisonnés jusque dans leurs pens
155 t devenus méchants comme des châtiés. Il faut que la violence soit saine, c’est-à-dire : d’abord spirituelle. « Le combat
156 soit saine, c’est-à-dire : d’abord spirituelle. «  Le combat spirituel est aussi dur que la bataille d’hommes », écrit Rimb
157 rituelle. « Le combat spirituel est aussi dur que la bataille d’hommes », écrit Rimbaud. Mais le bourgeois qui ne s’en dou
158 r que la bataille d’hommes », écrit Rimbaud. Mais le bourgeois qui ne s’en doute guère confond la violence avec la brutali
159 Mais le bourgeois qui ne s’en doute guère confond la violence avec la brutalité physique imbécile. Et il condamne cette br
160 qui ne s’en doute guère confond la violence avec la brutalité physique imbécile. Et il condamne cette brutalité dans tous
161 mbécile. Et il condamne cette brutalité dans tous les cas où elle ne sert pas à assurer sa sécurité. Encore ne l’utilise-t-
162 elle ne sert pas à assurer sa sécurité. Encore ne l’ utilise-t-il pas lui-même dans ces cas. En effet, ce qui lui répugne l
163 i-même dans ces cas. En effet, ce qui lui répugne le plus, dans la brutalité physique, c’est le contact avec le réel, c’es
164 s cas. En effet, ce qui lui répugne le plus, dans la brutalité physique, c’est le contact avec le réel, c’est le fait que
165 épugne le plus, dans la brutalité physique, c’est le contact avec le réel, c’est le fait que celui qui donne un coup se me
166 dans la brutalité physique, c’est le contact avec le réel, c’est le fait que celui qui donne un coup se met à portée d’une
167 té physique, c’est le contact avec le réel, c’est le fait que celui qui donne un coup se met à portée d’une riposte. Ils p
168 ée d’une riposte. Ils préfèrent couvrir de fleurs les lombes des « victimes du devoir ». Grand troupeau pitoyable et mainte
169 troupeau pitoyable et maintenant des « ennemis de la violence » ! On songe à cette race de moutons dont parlait Élisée Rec
170 lait Élisée Reclus, et qui sont plus néfastes que les plus violents cataclysmes, car là où ils passèrent et répandirent leu
171 où ils passèrent et répandirent leurs excréments, la terre même reste stérilisée pour un grand nombre de saisons. ⁂ Mais r
172 revenons à notre interviewé. Nous allions oublier les derniers mots de sa déclaration. M. Durand-Dupont cherchait à nous pe
173 ution », dans Plans, n° 9. 3. Cf. René Dupuis, «  L’ ordre », dans Plans, n° 11. b. Rougemont Denis de, « Sur la violence
174 dans Plans, n° 11. b. Rougemont Denis de, « Sur la violence bourgeoise », Plans, Paris, 15 mai 1932, p. 6-8.
3 1932, Articles divers (1932-1935). Les « petits purs » (15 juin 1932)
175 Les « petits purs » (15 juin 1932)c Adressons-nous ici aux jeunes bour
176 es bourgeois dégoûtés et vivants, à tous ceux que la Révolution trouble et bientôt va posséder. Dénonçons à leur intention
177 à nos côtés. Il s’agit de ce que nous baptiserons le petit-purisme. Définition des « petits purs » Tous ceux qui au n
178 on des « petits purs » Tous ceux qui au nom de la stricte observance d’une doctrine qu’ils sont incapables de dominer,
179 ont incapables de dominer, condamnent ce qui fait la vie même de la Révolution, c’est-à-dire : la critique violente et con
180 de dominer, condamnent ce qui fait la vie même de la Révolution, c’est-à-dire : la critique violente et constructive de to
181 fait la vie même de la Révolution, c’est-à-dire : la critique violente et constructive de toutes les doctrines régnantes,
182  : la critique violente et constructive de toutes les doctrines régnantes, y compris celles qui sont officiellement révolut
183 raisons pour nous accuser de dévier dès que nous les dépassons, petits purs ceux dont la violence n’est que rancœur de fai
184 dès que nous les dépassons, petits purs ceux dont la violence n’est que rancœur de faibles accrochés à des dogmes, alors q
185 cœur de faibles accrochés à des dogmes, alors que la vraie violence révolutionnaire est une affirmation toujours nouvelle
186 ionnaire est une affirmation toujours nouvelle de la vie. Le petit purisme est un danger permanent au sein de la jeunesse
187 est une affirmation toujours nouvelle de la vie. Le petit purisme est un danger permanent au sein de la jeunesse intellec
188 petit purisme est un danger permanent au sein de la jeunesse intellectuelle bourgeoise théoriquement acquise à la Révolut
189 intellectuelle bourgeoise théoriquement acquise à la Révolution. On reconnaît en lui les traits marquants de la mentalité
190 ment acquise à la Révolution. On reconnaît en lui les traits marquants de la mentalité petite-bourgeoise, cette avarice de
191 tion. On reconnaît en lui les traits marquants de la mentalité petite-bourgeoise, cette avarice de tempérament, cette méfi
192 de toute nouveauté réelle, ce besoin de contrôler la naissance des idées dangereuses, ce moralisme qui préfère la stérilit
193 e des idées dangereuses, ce moralisme qui préfère la stérilité au risque. Les petits purs sont tout simplement les petits
194 ce moralisme qui préfère la stérilité au risque. Les petits purs sont tout simplement les petits bourgeois de la Révolutio
195 é au risque. Les petits purs sont tout simplement les petits bourgeois de la Révolution. Puis du fait qu’ils se disent révo
196 purs sont tout simplement les petits bourgeois de la Révolution. Puis du fait qu’ils se disent révolutionnaires, ces bons
197 ns petits intellectuels deviennent un danger pour la Révolution ou pour ne rien exagérer un poids mort, un facteur d’énerv
198 un facteur d’énervement, et une cible facile pour les réactionnaires. Et c’est bien pour cela qu’il nous paraît urgent de l
199 us paraît urgent de leur coller une étiquette qui les distingue, sans méprise possible, de tous ceux qui, purs ou impurs, t
200 s, conformistes à rebours, qu’ils aillent grossir les rangs de ceux que les rédacteurs de l’Ami du Peuple appellent des rév
201 urs, qu’ils aillent grossir les rangs de ceux que les rédacteurs de l’Ami du Peuple appellent des révolutionnaires en peau
202 t grossir les rangs de ceux que les rédacteurs de l’ Ami du Peuple appellent des révolutionnaires en peau de lapin, comme s
203 ionnaires en peau de lapin, comme si cela, notons- le en passant, excusait lesdits rédacteurs d’être eux-mêmes des fripons
204 des fripons en peau de bourgeois ou des requins à l’ eau de Coty. Description des « petits purs » De doux jeunes gens
205 s viennent vous tenir des théories effarantes sur la violence à main armée, sur la nécessité de fusiller les trois quarts
206 ries effarantes sur la violence à main armée, sur la nécessité de fusiller les trois quarts du genre humain, à commencer p
207 olence à main armée, sur la nécessité de fusiller les trois quarts du genre humain, à commencer par bon nombre de révolutio
208 « confusionnistes » à ces terroristes de café. À les en croire, il n’y aurait rien d’autre à faire que d’installer des mit
209 que d’installer des mitrailleuses tout le long de la fameuse « ligne générale » et d’abattre sans pitié tout ce qui dépass
210 e d’une position toute théorique se révélant pour l’ instant malaisée, ils utilisent leurs loisirs à s’accuser réciproqueme
211 eurs loisirs à s’accuser réciproquement d’être de la police, ou bien à décréter sans rire que tel petit copain devient dan
212 orthodoxie. Ils se soumettent éperdument à toutes les directives même si comme on le vit naguère, ces directives s’accompag
213 erdument à toutes les directives même si comme on le vit naguère, ces directives s’accompagnent d’un coup de pied au derri
214 pied au derrière. Drôles de révolutionnaires que l’ on séduit par le mépris. Certes, ils sont conformistes pis qu’à la gau
215 e. Drôles de révolutionnaires que l’on séduit par le mépris. Certes, ils sont conformistes pis qu’à la gauche, mais pas pl
216 le mépris. Certes, ils sont conformistes pis qu’à la gauche, mais pas plus loin comme disait l’autre. Ils n’ont pas le for
217 pas plus loin comme disait l’autre. Ils n’ont pas le format physique et moral nécessaire pour intégrer, rejeter, recréer l
218 moral nécessaire pour intégrer, rejeter, recréer l’ apport des révolutions d’hier et leurs leçons. Ne nous y trompons pas 
219 eux-mêmes en fonction des nécessités concrètes de l’ heure et du lieu où ils vivent, la France de 1932, non la Russie de 19
220 és concrètes de l’heure et du lieu où ils vivent, la France de 1932, non la Russie de 1917, révèle un désespoir profond, u
221 et du lieu où ils vivent, la France de 1932, non la Russie de 1917, révèle un désespoir profond, une impuissance. Victime
222 n désespoir profond, une impuissance. Victimes de la pensée bourgeoise qu’ils s’épuisèrent à combattre sachant qu’ils ne p
223 aient que périr avec elle, ils vont chercher dans la lecture, pour eux très aride, de Marx, d’Engels, et de Hegel une leço
224 seuls faits qui nous pressent. Et dès lors toutes les tares de l’orthodoxie les menacent : ils défendent un système, au lie
225 ui nous pressent. Et dès lors toutes les tares de l’ orthodoxie les menacent : ils défendent un système, au lieu d’attaquer
226 ent. Et dès lors toutes les tares de l’orthodoxie les menacent : ils défendent un système, au lieu d’attaquer ce qui est ;
227 épris que d’amour vrai des hommes, ils abusent de l’ empire et de la condamnation style Saint-Just, bref, ils rendent l’atm
228 ur vrai des hommes, ils abusent de l’empire et de la condamnation style Saint-Just, bref, ils rendent l’atmosphère révolut
229 condamnation style Saint-Just, bref, ils rendent l’ atmosphère révolutionnaire irrespirable, alors que justement la révolu
230 révolutionnaire irrespirable, alors que justement la révolution doit être la plus ample et puissante respiration purificat
231 able, alors que justement la révolution doit être la plus ample et puissante respiration purificatrice, le parti de la San
232 lus ample et puissante respiration purificatrice, le parti de la Santé, comme l’écrivait Philippe Lamour. Peu nous chaut u
233 puissante respiration purificatrice, le parti de la Santé, comme l’écrivait Philippe Lamour. Peu nous chaut une pureté dé
234 ration purificatrice, le parti de la Santé, comme l’ écrivait Philippe Lamour. Peu nous chaut une pureté dépourvue de viole
235 décidés à ne pas rancir dans une doctrine donnée. La seule pureté vraiment révolutionnaire, c’est celle de la violence spi
236 e pureté vraiment révolutionnaire, c’est celle de la violence spirituelle créatrice ; nous ne nous lasserons pas de le red
237 ituelle créatrice ; nous ne nous lasserons pas de le redire. Il y a des petits malins qui ont trouvé le joint ; pour reste
238 e redire. Il y a des petits malins qui ont trouvé le joint ; pour rester absolument purs, absolument conformes au catéchis
239 lisme d’ailleurs mal compris, ils ne bougent plus le petit doigt, s’arrêtent de penser et attendent l’avènement « dialecti
240 le petit doigt, s’arrêtent de penser et attendent l’ avènement « dialectique », de l’inévitable. À cette pureté synonyme de
241 nser et attendent l’avènement « dialectique », de l’ inévitable. À cette pureté synonyme de mort nous opposerons notre viol
242 réelle, imparfaite, mais féconde. Nous prouverons le mouvement en marchant, quitte à marcher dans leurs plates-bandes bien
243 marcher dans leurs plates-bandes bien ratissées. La violence joyeuse du créateur s’inquiète peu d’une discipline théoriqu
244 rique ; elle trouve ses disciplines vivantes dans la résistance des faits, elle a son ressort dans la personne même, en ta
245 la résistance des faits, elle a son ressort dans la personne même, en tant que cette personne s’oppose à toutes les abstr
246 ême, en tant que cette personne s’oppose à toutes les abstractions systématiques, qu’elles soient importées d’Amérique où e
247 ue où elles sont mortelles, où de Russie, où pour l’ heure elles sont vitales, peu importe. Ce n’est pas la pureté d’une co
248 ure elles sont vitales, peu importe. Ce n’est pas la pureté d’une conception cohérente et rationnelle que nous défendons,
249 ohérente et rationnelle que nous défendons, c’est l’ homme en tant que l’état social actuel l’empêche atrocement d’être hum
250 lle que nous défendons, c’est l’homme en tant que l’ état social actuel l’empêche atrocement d’être humain. Seule cette rev
251 s, c’est l’homme en tant que l’état social actuel l’ empêche atrocement d’être humain. Seule cette revendication perpétuell
252 humain. Seule cette revendication perpétuelle de l’ humain contre l’inhumain portera toujours en elle-même une garantie ré
253 ette revendication perpétuelle de l’humain contre l’ inhumain portera toujours en elle-même une garantie révolutionnaire év
254 ire évidente. Seule elle sera capable d’entraîner les masses. Mais en voilà assez, n’abusons pas des vérités premières, enc
255 , n’abusons pas des vérités premières, encore que la pensée bourgeoise contemporaine, comme l’a fort bien montré Nizan, le
256 ore que la pensée bourgeoise contemporaine, comme l’ a fort bien montré Nizan, les tienne en particulière méfiance, mon but
257 contemporaine, comme l’a fort bien montré Nizan, les tienne en particulière méfiance, mon but était simplement de définir
258 tait simplement de définir une expression qui par la suite pourra nous être utile. Petits purs, petits purs, faut-il rire
259 er ? Ceux qui se demandent si je suis bien « dans la ligne », ceux qui se demandent si je « remplis les conditions nécessa
260 la ligne », ceux qui se demandent si je « remplis les conditions nécessaires » ; tous les suiveurs qui suivent en vérité de
261 je « remplis les conditions nécessaires » ; tous les suiveurs qui suivent en vérité des fantômes tués par leurs modèles, s
262 vérité des fantômes tués par leurs modèles, sont les orthodoxes qui momifient Lénine pour oser enfin l’adorer, tous les ha
263 s orthodoxes qui momifient Lénine pour oser enfin l’ adorer, tous les haineux qui trouveraient dans la perfidie bourgeoise
264 i momifient Lénine pour oser enfin l’adorer, tous les haineux qui trouveraient dans la perfidie bourgeoise un emploi plus s
265 l’adorer, tous les haineux qui trouveraient dans la perfidie bourgeoise un emploi plus subtil et mieux rétribué de leurs
266 plus subtil et mieux rétribué de leurs aigreurs, les gigolos drogués qui parlent de dialectique et croient que Hegel est a
267 ient que Hegel est arrivé, tous ceux qui haïssent la religion parce qu’elle les met à nu, prend en pitié leur sale caractè
268 tous ceux qui haïssent la religion parce qu’elle les met à nu, prend en pitié leur sale caractère : tous ceux qui poursuiv
269 é leur sale caractère : tous ceux qui poursuivent l’ humanité de sarcasmes qu’ils n’ont pas inventés, car la véritable inve
270 anité de sarcasmes qu’ils n’ont pas inventés, car la véritable invective n’est qu’une forme polémique de la générosité. Hé
271 ritable invective n’est qu’une forme polémique de la générosité. Hélas, fallait-il perdre une page à dire qu’ils ne mérite
272 à dire qu’ils ne méritent pas de vous dégoûter de la Révolution, jeunes gens que la violence possède ? c. Rougemont De
273 e vous dégoûter de la Révolution, jeunes gens que la violence possède ? c. Rougemont Denis de, « Les ‟petits purs” »,
274 a violence possède ? c. Rougemont Denis de, «  Les ‟petits purs” », Plans, Paris, 15 juin 1932, p. 6-7.
4 1933, Articles divers (1932-1935). Sur un certain front unique (15 février 1933)
275 i vous concerne, et vous n’attaquez qu’au pluriel les « sergents recruteurs » et les « ramasseurs de disciples ». Ne perdon
276 quez qu’au pluriel les « sergents recruteurs » et les « ramasseurs de disciples ». Ne perdons pas notre temps à polémiquer
277 — j’en ai reçu maints témoignages — de voir dans le début de votre article du 15 janvier une mise en question de ma bonne
278 vous souvenez sans doute aussi bien que moi — que la composition et l’esprit du Cahier de revendications vous furent expos
279 doute aussi bien que moi — que la composition et l’ esprit du Cahier de revendications vous furent exposés par moi le jour
280 ier de revendications vous furent exposés par moi le jour même où nous convînmes de votre collaboration. (Le « certain fro
281 r même où nous convînmes de votre collaboration. ( Le « certain front unique » semblait alors vous sourire plus qu’à moi, j
282 e » semblait alors vous sourire plus qu’à moi, je l’ avoue, et je n’en persistai pas moins à souligner sa rupture dans mes
283 , à votre sens, « manœuvre » elle fut, comme vous le dites, « trop claire » pour qu’un esprit tel que le vôtre pût un seul
284 onnaissance de cause que vous avez collaboré avec les révolutionnaires dont vous répudiez aujourd’hui avec horreur la préte
285 aires dont vous répudiez aujourd’hui avec horreur la prétendue « solidarité ». Je crois d’ailleurs avoir indiqué nettement
286 ». Je crois d’ailleurs avoir indiqué nettement, à la fin de l’enquête, pourquoi cette solidarité nous paraissait encore pl
287 s d’ailleurs avoir indiqué nettement, à la fin de l’ enquête, pourquoi cette solidarité nous paraissait encore plus indésir
288 cusation de fascisme, je sais trop bien que, sous la plume d’un stalinien de Paris, elle exprime le désir de déconsidérer
289 us la plume d’un stalinien de Paris, elle exprime le désir de déconsidérer à peu de frais l’adversaire, plutôt que de port
290 e exprime le désir de déconsidérer à peu de frais l’ adversaire, plutôt que de porter un jugement objectif sur ses doctrine
291 sur ses doctrines. Ce que je veux dissiper, c’est le malaise créé chez vos lecteurs, — que vous l’ayez ou non voulu, par l
292 est le malaise créé chez vos lecteurs, — que vous l’ ayez ou non voulu, par la première partie de votre étude. Pour le rest
293 oulu, par la première partie de votre étude. Pour le reste, je ne puis mieux faire que de renvoyer ces lecteurs à l’articl
294 e puis mieux faire que de renvoyer ces lecteurs à l’ article de Jean-Richard Bloch, que l’on trouvera vingt pages avant le
295 s lecteurs à l’article de Jean-Richard Bloch, que l’ on trouvera vingt pages avant le vôtre, et qui sauvegarde dans ce numé
296 vôtre, et qui sauvegarde dans ce numéro à la fois la précédence et la primauté du véritable réalisme révolutionnaire. Cord
297 vegarde dans ce numéro à la fois la précédence et la primauté du véritable réalisme révolutionnaire. Cordialement à vous,
298 aris, 15 février 1933, p. 303-304. e. Précédé de la notice suivante : « M. D. de Rougemont a adressé à P. Nizan la lettre
299 vante : « M. D. de Rougemont a adressé à P. Nizan la lettre suivante en demandant son insertion dans Europe. »
5 1933, Articles divers (1932-1935). « La jeunesse française devant l’Allemagne » [Réponse à une enquête] (mai 1933)
300 «  La jeunesse française devant l’Allemagne » [Réponse à une enquête] (mai
301 « La jeunesse française devant l’ Allemagne » [Réponse à une enquête] (mai 1933)f g En face de deux p
302 vernés par des hommes de 40 ans, c’est-à-dire par les chefs de la jeunesse révolutionnaire, en face d’une Russie dont le dy
303 s hommes de 40 ans, c’est-à-dire par les chefs de la jeunesse révolutionnaire, en face d’une Russie dont le dynamisme juvé
304 unesse révolutionnaire, en face d’une Russie dont le dynamisme juvénile est assez puissant pour animer la plus sclérosée d
305 dynamisme juvénile est assez puissant pour animer la plus sclérosée des doctrines étatistes, la France offre le spectacle
306 animer la plus sclérosée des doctrines étatistes, la France offre le spectacle de sa gérontocratie bavarde, de ses petites
307 clérosée des doctrines étatistes, la France offre le spectacle de sa gérontocratie bavarde, de ses petites niaiseries parl
308 chemise ouverte, dont notre presse aime à railler les uniformes, qu’avons-nous à aligner ? Un attirail de faux cols durs, d
309 rosettes, de gros ventres et de chapeaux melons. La France n’est plus contemporaine des nations qui l’entourent et qui la
310 a France n’est plus contemporaine des nations qui l’ entourent et qui la menacent. Tel est le fait. Elle souffre d’une care
311 contemporaine des nations qui l’entourent et qui la menacent. Tel est le fait. Elle souffre d’une carence aiguë de la jeu
312 tions qui l’entourent et qui la menacent. Tel est le fait. Elle souffre d’une carence aiguë de la jeunesse. C’est pourquoi
313 est le fait. Elle souffre d’une carence aiguë de la jeunesse. C’est pourquoi le problème de son destin se confond avec le
314 ’une carence aiguë de la jeunesse. C’est pourquoi le problème de son destin se confond avec le problème de notre génératio
315 ourquoi le problème de son destin se confond avec le problème de notre génération. La sécurité ne sera jamais garantie par
316 se confond avec le problème de notre génération. La sécurité ne sera jamais garantie par la signature des vieillards ; el
317 nération. La sécurité ne sera jamais garantie par la signature des vieillards ; elle repose sur la puissance révolutionnai
318 par la signature des vieillards ; elle repose sur la puissance révolutionnaire, c’est-à-dire sur la jeunesse de la nation.
319 ur la puissance révolutionnaire, c’est-à-dire sur la jeunesse de la nation. Mais la jeunesse française existe-t-elle ? On
320 révolutionnaire, c’est-à-dire sur la jeunesse de la nation. Mais la jeunesse française existe-t-elle ? On put le croire v
321 , c’est-à-dire sur la jeunesse de la nation. Mais la jeunesse française existe-t-elle ? On put le croire vers 1925. C’étai
322 Mais la jeunesse française existe-t-elle ? On put le croire vers 1925. C’était, l’on s’en souvient, le temps de l’inquiétu
323 ste-t-elle ? On put le croire vers 1925. C’était, l’ on s’en souvient, le temps de l’inquiétude. Le désordre des choses s’i
324 le croire vers 1925. C’était, l’on s’en souvient, le temps de l’inquiétude. Le désordre des choses s’imposait aux esprits,
325 rs 1925. C’était, l’on s’en souvient, le temps de l’ inquiétude. Le désordre des choses s’imposait aux esprits, ils s’appli
326 it, l’on s’en souvient, le temps de l’inquiétude. Le désordre des choses s’imposait aux esprits, ils s’appliquaient à le r
327 oses s’imposait aux esprits, ils s’appliquaient à le refléter dans leurs œuvres ; un peu plus de violence réelle les eût f
328 ans leurs œuvres ; un peu plus de violence réelle les eût fait accéder à la conscience active et concrète de l’époque ; et
329 eu plus de violence réelle les eût fait accéder à la conscience active et concrète de l’époque ; et c’eût été le premier p
330 ait accéder à la conscience active et concrète de l’ époque ; et c’eût été le premier pas vers le salut. Mais les uns se pe
331 te de l’époque ; et c’eût été le premier pas vers le salut. Mais les uns se perdirent en eux-mêmes, les autres dans on ne
332 ; et c’eût été le premier pas vers le salut. Mais les uns se perdirent en eux-mêmes, les autres dans on ne sait quelles bri
333 le salut. Mais les uns se perdirent en eux-mêmes, les autres dans on ne sait quelles brigues innommables. De l’inquiétude à
334 s dans on ne sait quelles brigues innommables. De l’ inquiétude à la Légion d’honneur, la route n’est pas si pénible qu’on
335 it quelles brigues innommables. De l’inquiétude à la Légion d’honneur, la route n’est pas si pénible qu’on peut le croire 
336 nommables. De l’inquiétude à la Légion d’honneur, la route n’est pas si pénible qu’on peut le croire : elle comporte moins
337 honneur, la route n’est pas si pénible qu’on peut le croire : elle comporte moins de sacrifices que de prix littéraires et
338  : elle est déjà jeune-radicale. On dit aussi, je le sais bien, que l’idéologie révolutionnaire fait des ravages, depuis p
339 eune-radicale. On dit aussi, je le sais bien, que l’ idéologie révolutionnaire fait des ravages, depuis peu, dans les prime
340 évolutionnaire fait des ravages, depuis peu, dans les primes cervelles bourgeoises. Une revue jésuite parlait l’autre jour,
341 tionnaires » d’une doctrine destinée à périr avec le système régnant, qu’elle croit combattre, et dont elle figure le dern
342 dernier stade de décomposition spirituelle. Non, le problème de la jeunesse française, le problème de notre révolution es
343 de décomposition spirituelle. Non, le problème de la jeunesse française, le problème de notre révolution est ailleurs. Il
344 uelle. Non, le problème de la jeunesse française, le problème de notre révolution est ailleurs. Il est précis. Il se pose
345 e pose en termes historiques bien définis : c’est le problème de la destruction des tyrannies étatistes, au nom des droits
346 s historiques bien définis : c’est le problème de la destruction des tyrannies étatistes, au nom des droits de la personne
347 ion des tyrannies étatistes, au nom des droits de la personne. La France possède une tradition révolutionnaire personnalis
348 nies étatistes, au nom des droits de la personne. La France possède une tradition révolutionnaire personnaliste. C’est cet
349 personnaliste. C’est cette tradition qui a fondé l’ autorité de la France dans le monde moderne. Mais la démocratie l’a sa
350 . C’est cette tradition qui a fondé l’autorité de la France dans le monde moderne. Mais la démocratie l’a sabotée, ruinée
351 radition qui a fondé l’autorité de la France dans le monde moderne. Mais la démocratie l’a sabotée, ruinée et trahie. De l
352 autorité de la France dans le monde moderne. Mais la démocratie l’a sabotée, ruinée et trahie. De la personne elle a fait
353 France dans le monde moderne. Mais la démocratie l’ a sabotée, ruinée et trahie. De la personne elle a fait l’individu, ou
354 s la démocratie l’a sabotée, ruinée et trahie. De la personne elle a fait l’individu, ouvrant ainsi les voies aux collecti
355 tée, ruinée et trahie. De la personne elle a fait l’ individu, ouvrant ainsi les voies aux collectivismes qui triomphent ac
356 la personne elle a fait l’individu, ouvrant ainsi les voies aux collectivismes qui triomphent actuellement dans toute l’Eur
357 ectivismes qui triomphent actuellement dans toute l’ Europe de l’Est. De la patrie, centre de rayonnement, elle a fait la n
358 ent actuellement dans toute l’Europe de l’Est. De la patrie, centre de rayonnement, elle a fait la nation-carcan. Et de l’
359 De la patrie, centre de rayonnement, elle a fait la nation-carcan. Et de l’universalité de la personne, elle a permis qu’
360 rayonnement, elle a fait la nation-carcan. Et de l’ universalité de la personne, elle a permis qu’on tire l’internationali
361 a fait la nation-carcan. Et de l’universalité de la personne, elle a permis qu’on tire l’internationalisme, c’est-à-dire
362 ersalité de la personne, elle a permis qu’on tire l’ internationalisme, c’est-à-dire la négation de toutes les raisons d’êt
363 rmis qu’on tire l’internationalisme, c’est-à-dire la négation de toutes les raisons d’être personnelles. (Je m’excuse du p
364 rnationalisme, c’est-à-dire la négation de toutes les raisons d’être personnelles. (Je m’excuse du pléonasme.) Telle est la
365 rsonnelles. (Je m’excuse du pléonasme.) Telle est la cause profonde du déclin d’un prestige universel. Et voici notre tâch
366 uissance de nos trahisons, nous avons à restaurer le principe permanent de notre grandeur, la revendication personnaliste.
367 estaurer le principe permanent de notre grandeur, la revendication personnaliste. Nous avons à relever le défi que fascist
368 revendication personnaliste. Nous avons à relever le défi que fascistes et hitlériens sont justifiés à nous jeter. Nous ne
369 t hitlériens sont justifiés à nous jeter. Nous ne le ferons pas en défendant des institutions démocratiques qui sont le té
370 défendant des institutions démocratiques qui sont le témoignage de notre démission ; nous ne le ferons pas en nous mettant
371 i sont le témoignage de notre démission ; nous ne le ferons pas en nous mettant à la remorque du marxisme, fils d’une démo
372 mission ; nous ne le ferons pas en nous mettant à la remorque du marxisme, fils d’une démocratie exsangue ; nous le ferons
373 u marxisme, fils d’une démocratie exsangue ; nous le ferons bien moins encore par l’affirmation tardive d’un nationalisme
374 e exsangue ; nous le ferons bien moins encore par l’ affirmation tardive d’un nationalisme traître à la patrie. Notre répon
375 l’affirmation tardive d’un nationalisme traître à la patrie. Notre réponse ne prendra pas la forme d’une justification, ma
376 traître à la patrie. Notre réponse ne prendra pas la forme d’une justification, mais d’une accusation. Au nom de la person
377 e justification, mais d’une accusation. Au nom de la personne, seul fondement de l’universel, nous dénoncerons les tyranni
378 usation. Au nom de la personne, seul fondement de l’ universel, nous dénoncerons les tyrannies racistes et collectivistes.
379 , seul fondement de l’universel, nous dénoncerons les tyrannies racistes et collectivistes. Au nom de la patrie, lieu d’enr
380 s tyrannies racistes et collectivistes. Au nom de la patrie, lieu d’enracinement de la personne, nous dénoncerons les myst
381 stes. Au nom de la patrie, lieu d’enracinement de la personne, nous dénoncerons les mystiques nationalistes et leurs guerr
382 u d’enracinement de la personne, nous dénoncerons les mystiques nationalistes et leurs guerres. Ainsi notre accusation ne s
383 leurs guerres. Ainsi notre accusation ne sera pas l’ égoïste résistance du bien « particulier » au bien public, l’égoïste e
384 ésistance du bien « particulier » au bien public, l’ égoïste et meurtrière opposition du plus fort, du plus ancien, du plus
385 lus nombreux, du plus allemand ou du plus riche à l’ ordre spirituel, c’est-à-dire au bien du prochain. Elle sera au contra
386 -dire au bien du prochain. Elle sera au contraire la revendication universelle de l’humain contre tout ce que l’homme inve
387 sera au contraire la revendication universelle de l’ humain contre tout ce que l’homme invente pour se mettre à l’abri du r
388 cation universelle de l’humain contre tout ce que l’ homme invente pour se mettre à l’abri du risque normal et nécessaire d
389 ntre tout ce que l’homme invente pour se mettre à l’ abri du risque normal et nécessaire de l’existence, contre toutes les
390 mettre à l’abri du risque normal et nécessaire de l’ existence, contre toutes les tyrannies qu’il s’impose en vertu du sadi
391 ormal et nécessaire de l’existence, contre toutes les tyrannies qu’il s’impose en vertu du sadisme de la lâcheté. Telles so
392 s tyrannies qu’il s’impose en vertu du sadisme de la lâcheté. Telles sont les bases de l’Ordre nouveau pour lequel nous so
393 se en vertu du sadisme de la lâcheté. Telles sont les bases de l’Ordre nouveau pour lequel nous sommes prêts à combattre. E
394 rmais s’adresseront ceux qui veulent s’adresser à la jeunesse d’un pays. Ils trouveront enfin à qui parler. Le problème de
395 sse d’un pays. Ils trouveront enfin à qui parler. Le problème de notre attitude devant la guerre est subordonné à celui de
396 qui parler. Le problème de notre attitude devant la guerre est subordonné à celui de notre révolution. La guerre des capi
397 uerre est subordonné à celui de notre révolution. La guerre des capitalistes est une pièce de leur système. Ces massacres
398 Ces massacres pour des gros sous ne méritent pas le nom de guerre. Nous réservons ce nom pour désigner les luttes réelles
399 om de guerre. Nous réservons ce nom pour désigner les luttes réelles, peut-être inévitables, qui marqueront demain l’opposi
400 les, peut-être inévitables, qui marqueront demain l’ opposition des conservateurs fascistes, hitlériens on marxistes à l’Or
401 tlériens on marxistes à l’Ordre nouveau. Sabotons la guerre capitaliste. Par tous les moyens. Elle ne peut que retarder l’
402 nouveau. Sabotons la guerre capitaliste. Par tous les moyens. Elle ne peut que retarder l’accession aux conflits nécessaire
403 e. Par tous les moyens. Elle ne peut que retarder l’ accession aux conflits nécessaires. f. Rougemont Denis de, « La jeu
404 conflits nécessaires. f. Rougemont Denis de, «  La jeunesse française devant l’Allemagne », La Revue du siècle, Paris, m
405 ougemont Denis de, « La jeunesse française devant l’ Allemagne », La Revue du siècle, Paris, mai 1933, p. 7-9. g. Précédé
406 de, « La jeunesse française devant l’Allemagne », La Revue du siècle, Paris, mai 1933, p. 7-9. g. Précédé de la notice su
407 u siècle, Paris, mai 1933, p. 7-9. g. Précédé de la notice suivante : « Nous sommes particulièrement heureux de donner ic
408 ous sommes particulièrement heureux de donner ici le témoignage de M. Denis de Rougemont, qui appartient aujourd’hui au gr
409 s de Rougemont est protestant, et collaborateur à la NRF , etc. »
6 1933, Articles divers (1932-1935). Positions d’attaque pour l’ordre nouveau (décembre 1933)
410 ’attaque pour l’ordre nouveau (décembre 1933)h Le groupe de l’Ordre nouveau n’a pas fait jusqu’ici beaucoup de bruit su
411 veau n’a pas fait jusqu’ici beaucoup de bruit sur les places. C’est que nous sommes et voulons être avant tout des doctrina
412 quait récemment, à la suite de Marx, disait-il, «  la précédence du matériel, l’antériorité de l’être par rapport à la pens
413 de Marx, disait-il, « la précédence du matériel, l’ antériorité de l’être par rapport à la pensée ». En d’autres termes mo
414 il, « la précédence du matériel, l’antériorité de l’ être par rapport à la pensée ». En d’autres termes moins obscurs, il a
415 u matériel, l’antériorité de l’être par rapport à la pensée ». En d’autres termes moins obscurs, il affirmait qu’il faut «
416 obscurs, il affirmait qu’il faut « commencer par le commencement ». Nous accepterons volontiers cette formule, qui a le m
417 Nous accepterons volontiers cette formule, qui a le mérite de la simplicité. Mais nous disons que le commencement du déso
418 rons volontiers cette formule, qui a le mérite de la simplicité. Mais nous disons que le commencement du désordre n’est pa
419 le mérite de la simplicité. Mais nous disons que le commencement du désordre n’est pas dans les faits matériels dont nous
420 ns que le commencement du désordre n’est pas dans les faits matériels dont nous souffrons, n’est pas dans le machinisme, pa
421 its matériels dont nous souffrons, n’est pas dans le machinisme, par exemple, mais bien dans les doctrines qui ont assuré
422 s dans le machinisme, par exemple, mais bien dans les doctrines qui ont assuré le développement actuel du machinisme. C’est
423 mple, mais bien dans les doctrines qui ont assuré le développement actuel du machinisme. C’est dans cet humus de doctrines
424 ns cet humus de doctrines périmées que plongent «  les racines du malheur », c’est lui d’abord qu’il faut détruire si l’on v
425 lheur », c’est lui d’abord qu’il faut détruire si l’ on veut tuer ces racines et surtout empêcher qu’elles ne se reforment.
426 nes et surtout empêcher qu’elles ne se reforment. La nécessité d’un travail doctrinal radical nous apparaît être la tâche
427 d’un travail doctrinal radical nous apparaît être la tâche la plus concrète et la plus immédiate de l’heure ; la seule tâc
428 ail doctrinal radical nous apparaît être la tâche la plus concrète et la plus immédiate de l’heure ; la seule tâche effica
429 l nous apparaît être la tâche la plus concrète et la plus immédiate de l’heure ; la seule tâche efficacement révolutionnai
430 la tâche la plus concrète et la plus immédiate de l’ heure ; la seule tâche efficacement révolutionnaire. Quels sont les ca
431 a plus concrète et la plus immédiate de l’heure ; la seule tâche efficacement révolutionnaire. Quels sont les caractères s
432 le tâche efficacement révolutionnaire. Quels sont les caractères spécifiques de notre effort de doctrine ? C’est d’abord un
433 octrine ? C’est d’abord une volonté de considérer les problèmes économiques et sociaux dans leur totalité ; c’est aussi une
434 outes nos constructions à un fait humain central, la personne — telle que nous la définirons tout à l’heure — ou mieux enc
435 fait humain central, la personne — telle que nous la définirons tout à l’heure — ou mieux encore, le conflit personnel, et
436 la personne — telle que nous la définirons tout à l’ heure — ou mieux encore, le conflit personnel, et nous prenons pour no
437 s la définirons tout à l’heure — ou mieux encore, le conflit personnel, et nous prenons pour norme ce conflit, étendu à to
438 nous prenons pour norme ce conflit, étendu à tous les ordres de l’activité humaine : politique, économique et culturel. Tel
439 our norme ce conflit, étendu à tous les ordres de l’ activité humaine : politique, économique et culturel. Telle est la bas
440 ne : politique, économique et culturel. Telle est la base de notre ordre. Cet ordre est nouveau en ceci qu’il ne peut être
441 de plan. Changer de plan, pour nous, c’est porter l’ effort constructif sur un terrain que le désordre actuel néglige ou te
442 st porter l’effort constructif sur un terrain que le désordre actuel néglige ou tente de stériliser. La plupart des questi
443 ent capitalistes et marxistes sont insolubles sur le terrain positiviste où ils les placent. Elles ne prennent leur vrai s
444 sont insolubles sur le terrain positiviste où ils les placent. Elles ne prennent leur vrai sens que dans le plan de la pers
445 lacent. Elles ne prennent leur vrai sens que dans le plan de la personne, où nous les reposons. Prenons par exemple le pro
446 es ne prennent leur vrai sens que dans le plan de la personne, où nous les reposons. Prenons par exemple le problème du « 
447 rai sens que dans le plan de la personne, où nous les reposons. Prenons par exemple le problème du « minimum de vie matérie
448 rsonne, où nous les reposons. Prenons par exemple le problème du « minimum de vie matérielle » destiné à assurer la libert
449 u « minimum de vie matérielle » destiné à assurer la liberté de l’homme. Marxistes et capitalistes prétendent, chacun à le
450 vie matérielle » destiné à assurer la liberté de l’ homme. Marxistes et capitalistes prétendent, chacun à leur manière, le
451 t capitalistes prétendent, chacun à leur manière, le résoudre. Ils se disputent sur la manière. Mais leur dispute se passe
452 à leur manière, le résoudre. Ils se disputent sur la manière. Mais leur dispute se passe sur un plan où elle est par défin
453 r un plan où elle est par définition sans issue : le plan matérialiste. Qui pourra jamais fixer absolument ce fameux minim
454 Il varie dans des proportions considérables selon la valeur morale des êtres ou les habitudes de la race. À supposer qu’un
455 considérables selon la valeur morale des êtres ou les habitudes de la race. À supposer qu’une science, encore à créer, parv
456 on la valeur morale des êtres ou les habitudes de la race. À supposer qu’une science, encore à créer, parvienne encore à l
457 u’une science, encore à créer, parvienne encore à le déterminer, la libération de l’homme bénéficiant du minimum de vie ma
458 encore à créer, parvienne encore à le déterminer, la libération de l’homme bénéficiant du minimum de vie matérielle rester
459 arvienne encore à le déterminer, la libération de l’ homme bénéficiant du minimum de vie matérielle restera purement illuso
460 ie matérielle restera purement illusoire, puisque l’ État, sous sa forme capitaliste ou marxiste, viendra immédiatement lui
461 — ô ironie — pour assurer précisément, d’en haut, le fameux minimum libérateur ! À quoi bon libérer l’homme si, par ailleu
462 le fameux minimum libérateur ! À quoi bon libérer l’ homme si, par ailleurs, on le prive du ressort même de sa liberté (par
463 ! À quoi bon libérer l’homme si, par ailleurs, on le prive du ressort même de sa liberté (par l’effet d’une doctrine matér
464 s, on le prive du ressort même de sa liberté (par l’ effet d’une doctrine matérialiste) ou du champ de cette liberté (par l
465 e matérialiste) ou du champ de cette liberté (par l’ effet d’une doctrine étatiste) ? En présence de ces faits, nous disons
466 iste) ? En présence de ces faits, nous disons que le problème du minimum de vie matérielle ne prend son sens que dans le p
467 imum de vie matérielle ne prend son sens que dans le plan de la personne qui est, nous allons le voir, le plan de la liber
468 matérielle ne prend son sens que dans le plan de la personne qui est, nous allons le voir, le plan de la liberté créatric
469 dans le plan de la personne qui est, nous allons le voir, le plan de la liberté créatrice ; que ce problème ne peut être
470 plan de la personne qui est, nous allons le voir, le plan de la liberté créatrice ; que ce problème ne peut être défini co
471 personne qui est, nous allons le voir, le plan de la liberté créatrice ; que ce problème ne peut être défini correctement
472 e ne peut être défini correctement qu’à partir de la personne ; que seule la doctrine personnaliste, parce qu’elle le tran
473 rrectement qu’à partir de la personne ; que seule la doctrine personnaliste, parce qu’elle le transcende et le replace dan
474 ue seule la doctrine personnaliste, parce qu’elle le transcende et le replace dans une totalité vivante, lui donne un sens
475 ine personnaliste, parce qu’elle le transcende et le replace dans une totalité vivante, lui donne un sens concret et une s
476 ons promettre du pain, et nous en promettons dans la mesure où nous assurerons en même temps aux hommes une raison de vivr
477 en même temps aux hommes une raison de vivre que les systèmes régnants sont en train de leur ôter. ⁂ Nous avons ainsi défi
478 train de leur ôter. ⁂ Nous avons ainsi défini par la double volonté de totalisme et de changement de plan la forme général
479 ble volonté de totalisme et de changement de plan la forme générale de notre doctrine. Nous nous excusons de l’aspect théo
480 générale de notre doctrine. Nous nous excusons de l’ aspect théorique que prend forcément cet exposé, et qu’il perdrait si
481 ment cet exposé, et qu’il perdrait si nous avions la place nécessaire pour développer. Nous nous excusons plus encore de l
482 our développer. Nous nous excusons plus encore de la façon très rapide dont nous allons être obligés de décrire le contenu
483 s rapide dont nous allons être obligés de décrire le contenu de nos constructions et la méthode personnaliste qui les anim
484 gés de décrire le contenu de nos constructions et la méthode personnaliste qui les anime. Cette méthode constitue la parti
485 nos constructions et la méthode personnaliste qui les anime. Cette méthode constitue la partie la plus élaborée de notre ef
486 sonnaliste qui les anime. Cette méthode constitue la partie la plus élaborée de notre effort et l’on ne peut songer à en d
487 qui les anime. Cette méthode constitue la partie la plus élaborée de notre effort et l’on ne peut songer à en donner ici
488 tue la partie la plus élaborée de notre effort et l’ on ne peut songer à en donner ici qu’une formule nécessairement simpli
489 rmule nécessairement simplifiée. Nous définissons la personne comme un acte et non pas comme un donné physique ou moral, m
490 un donné physique ou moral, matériel ou abstrait. La personne, c’est l’individu engagé dans un conflit créateur avec lui-m
491 u moral, matériel ou abstrait. La personne, c’est l’ individu engagé dans un conflit créateur avec lui-même d’abord, avec l
492 s un conflit créateur avec lui-même d’abord, avec la nature ensuite, avec l’ambiance sociale enfin. Ce conflit comporte un
493 ec lui-même d’abord, avec la nature ensuite, avec l’ ambiance sociale enfin. Ce conflit comporte un choix permanent, donc u
494 , c’est-à-dire une tension permanente, qui mesure la valeur même de l’homme. Tension, risque, choix, acte, tels sont les é
495 tension permanente, qui mesure la valeur même de l’ homme. Tension, risque, choix, acte, tels sont les éléments de toute l
496 l’homme. Tension, risque, choix, acte, tels sont les éléments de toute liberté réelle et créatrice, partant, de toute dign
497 ignité humaine. ⁂ Pour faire sentir tout de suite le concret d’une telle doctrine, voyons d’abord quelles institutions ell
498 mbattre et à renverser. Ce sont, en premier lieu, les institutions démocratiques aux­quelles donne naissance l’individualis
499 tutions démocratiques aux­quelles donne naissance l’ individualisme libéral. L’individu libéral, tel que l’ont créé les thé
500 quelles donne naissance l’individualisme libéral. L’ individu libéral, tel que l’ont créé les théoriciens du suffrage unive
501 dividualisme libéral. L’individu libéral, tel que l’ ont créé les théoriciens du suffrage universel, tout le monde croit au
502 e libéral. L’individu libéral, tel que l’ont créé les théoriciens du suffrage universel, tout le monde croit aujourd’hui qu
503 vidence, une sorte de lieu commun. C’est en effet le lieu commun de tous les malentendus actuels. Cet homme sans liens, ré
504 ieu commun. C’est en effet le lieu commun de tous les malentendus actuels. Cet homme sans liens, réduit à l’unité arithméti
505 lentendus actuels. Cet homme sans liens, réduit à l’ unité arithmétique, où l’a-t-on vu ? qui l’a vu ? et comment existerai
506 mme sans liens, réduit à l’unité arithmétique, où l’ a-t-on vu ? qui l’a vu ? et comment existerait-il ? C’est pourtant sur
507 duit à l’unité arithmétique, où l’a-t-on vu ? qui l’ a vu ? et comment existerait-il ? C’est pourtant sur cet homme abstrai
508 pourtant sur cet homme abstrait qu’est bâti tout le système démocratique. Et l’erreur initiale, doctrinale, se retrouve à
509 rait qu’est bâti tout le système démocratique. Et l’ erreur initiale, doctrinale, se retrouve à tous les étages du système.
510 l’erreur initiale, doctrinale, se retrouve à tous les étages du système. C’est à cause d’elle qu’il s’écroulera. Il suffira
511 ition au parlementarisme. Nous ne combattrons pas le Parlement avec des discours, mais bien en créant un monde où il appar
512 monde où il apparaîtra sous son vrai jour, comme le conservatoire de la politique bourgeoise, avec ses monarchistes et se
513 tra sous son vrai jour, comme le conservatoire de la politique bourgeoise, avec ses monarchistes et ses communistes, figur
514 ensifs. Il suffira de rappeler, d’autre part, que l’ individualisme libéral est responsable de l’essor anarchique d’une éco
515 , que l’individualisme libéral est responsable de l’ essor anarchique d’une économie devenue inhumaine, et cela non pas à c
516 mie devenue inhumaine, et cela non pas à cause de la machine, mais parce qu’aucun contrôle humain, aucune doctrine totale
517 er et humaniser ce développement. En second lieu, la doctrine de la personne nous oppose à tout soviétisme stalinien. Il e
518 ce développement. En second lieu, la doctrine de la personne nous oppose à tout soviétisme stalinien. Il est trop facile,
519 Il est trop facile, en effet, de distinguer dans le stalinisme un retournement pur et simple de l’individualisme libéral,
520 ns le stalinisme un retournement pur et simple de l’ individualisme libéral, procédant par ailleurs de conceptions positive
521 udo-scientifiques qui étaient déjà contenues dans la définition de l’individu libéral. Il nous est possible maintenant de
522 qui étaient déjà contenues dans la définition de l’ individu libéral. Il nous est possible maintenant de désigner d’un seu
523 est possible maintenant de désigner d’un seul mot l’ objectif de nos attaques. Le processus concret dans lequel Marx a insé
524 ésigner d’un seul mot l’objectif de nos attaques. Le processus concret dans lequel Marx a inséré sa philosophie, c’était l
525 dans lequel Marx a inséré sa philosophie, c’était la lutte des classes provoquée par le premier épanouissement de l’indust
526 lasses provoquée par le premier épanouissement de l’ industrie. Le processus concret dans lequel s’insère aujourd’hui le pe
527 uée par le premier épanouissement de l’industrie. Le processus concret dans lequel s’insère aujourd’hui le personnalisme,
528 rocessus concret dans lequel s’insère aujourd’hui le personnalisme, c’est la lutte contre l’étatisme moderne tel qu’il s’e
529 quel s’insère aujourd’hui le personnalisme, c’est la lutte contre l’étatisme moderne tel qu’il s’est constitué depuis Marx
530 jourd’hui le personnalisme, c’est la lutte contre l’ étatisme moderne tel qu’il s’est constitué depuis Marx, phénomène beau
531 plus concret, plus universel et mieux défini que la lutte des classes. ⁂ Quelles sont donc les institutions qui nous perm
532 ini que la lutte des classes. ⁂ Quelles sont donc les institutions qui nous permettront de rompre avec tout étatisme, de ch
533 s borner à deux indications très générales : Dans le domaine politique, nous revendiquons une organisation régionaliste de
534 ous revendiquons une organisation régionaliste de l’ Europe. Cela suppose la suppression du cadre national, carcan de front
535 ganisation régionaliste de l’Europe. Cela suppose la suppression du cadre national, carcan de frontières douanières, et du
536 inancier et policier où viennent se congestionner les énergies du pays. Ce que nous voulons, c’est rétablir sur le plan pol
537 ous voulons, c’est rétablir sur le plan politique la tension nécessaire et créatrice entre la petite patrie décentralisatr
538 olitique la tension nécessaire et créatrice entre la petite patrie décentralisatrice d’une part, et d’autre part l’univers
539 rie décentralisatrice d’une part, et d’autre part l’ universalisme issu directement des personnes et qui pourrait se concré
540 ntern, mais dépourvu de pouvoir économique4. Dans le domaine économique, nous revendiquons, parallèlement, un statut du tr
541 quant une distinction profonde et effective entre le travail créateur et libre d’une part, et le travail indifférencié et
542 entre le travail créateur et libre d’une part, et le travail indifférencié et parcellaire de l’autre. Ce qui se traduit pa
543 du pouvoir politique. Ainsi se trouve sauvegardée la tension nécessaire, et assuré, en fonction cette fois d’une mesure hu
544 uré, en fonction cette fois d’une mesure humaine, le minimum de vie matérielle qui permet à la personne de courir sa chanc
545 umaine, le minimum de vie matérielle qui permet à la personne de courir sa chance. Nous ne pouvons songer à développer ici
546 s thèmes constructifs, et encore moins à indiquer les moyens tactiques que nous envisageons pour les réaliser. Deux mots to
547 er les moyens tactiques que nous envisageons pour les réaliser. Deux mots toutefois sur notre attitude révolutionnaire. Cer
548 volutionnaire. Certains s’étonneront peut-être de la voir si peu romantique. C’est qu’il sévit actuellement, parmi certain
549 els, un véritable romantisme du chambardement, de l’ émeute et du sang versé. Contre lui, nous maintiendrons la primauté de
550 et du sang versé. Contre lui, nous maintiendrons la primauté de la doctrine, avec tout ce que cela comporte, en apparence
551 sé. Contre lui, nous maintiendrons la primauté de la doctrine, avec tout ce que cela comporte, en apparence, de sécheresse
552 parence, de sécheresse technique. Nous savons que le romantisme du désordre prépare simplement les dictatures policières d
553 que le romantisme du désordre prépare simplement les dictatures policières de demain. Le romantisme révolutionnaire revêt
554 e simplement les dictatures policières de demain. Le romantisme révolutionnaire revêt une autre forme encore, non moins da
555 re, non moins dangereuse pour notre action. C’est l’ état d’esprit trop facilement héroïque et généreux de ceux qui nous di
556 de ceux qui nous disent : renoncez d’abord à tous les privilèges bourgeois, et nous vous écouterons ! Certes, nous savons q
557 révolution est dans un renoncement. Mais pour que l’ acte soit réel, encore faut-il une doctrine et des institutions qui le
558 core faut-il une doctrine et des institutions qui le traduisent en faits. Les aristocrates de la nuit du 4 août accompliss
559 e et des institutions qui le traduisent en faits. Les aristocrates de la nuit du 4 août accomplissent un acte de renoncemen
560 s qui le traduisent en faits. Les aristocrates de la nuit du 4 août accomplissent un acte de renoncement aux privilèges. M
561 n, s’emparent des privilèges abandonnés, sabotent la révolution et font la bourgeoisie du xixe siècle. Des privilèges ? M
562 ilèges abandonnés, sabotent la révolution et font la bourgeoisie du xixe siècle. Des privilèges ? Mais tous les hommes ou
563 oisie du xixe siècle. Des privilèges ? Mais tous les hommes ou presque en demandent. Seulement, il en est d’injustifiés. E
564 nterons de répondre par une citation de Lénine : La doctrine socialiste est née des théories philosophiques, historiques,
565 représentants instruits des classes possédantes : les intellectuels. Par leur situation sociale, les fondateurs du socialis
566  : les intellectuels. Par leur situation sociale, les fondateurs du socialisme scientifique contemporain, Marx et Engels, é
567 des intellectuels bourgeois. De même, en Russie, la doctrine sociale-démocrate surgit indépendamment de la croissance spo
568 ctrine sociale-démocrate surgit indépendamment de la croissance spontanée du mouvement ouvrier ; elle y fut le résultat na
569 sance spontanée du mouvement ouvrier ; elle y fut le résultat naturel et fatal du développement de la pensée chez les inte
570 le résultat naturel et fatal du développement de la pensée chez les intellectuels.5 Peut-être ne serait-il pas inutile,
571 turel et fatal du développement de la pensée chez les intellectuels.5 Peut-être ne serait-il pas inutile, pour conclure,
572 pas inutile, pour conclure, de dégager clairement les thèses impliquées dans notre exposé. Voici donc en quelques mots nos
573 t trop insister sur cette vérité, à une époque où l’ engouement pour les formes les plus étroites du praticisme va de pair
574 r cette vérité, à une époque où l’engouement pour les formes les plus étroites du praticisme va de pair avec la propagande
575 ité, à une époque où l’engouement pour les formes les plus étroites du praticisme va de pair avec la propagande de l’opport
576 s les plus étroites du praticisme va de pair avec la propagande de l’opportunisme ». (Encore Lénine, 1902.) 2° Dans l’état
577 es du praticisme va de pair avec la propagande de l’ opportunisme ». (Encore Lénine, 1902.) 2° Dans l’état présent des chos
578 l’opportunisme ». (Encore Lénine, 1902.) 2° Dans l’ état présent des choses, il n’y a pas d’ordre concevable sur le plan c
579 e sur le plan capitaliste, au déterminisme duquel les soviets n’échappent pas. 3° La dialectique historique ne peut que ren
580 terminisme duquel les soviets n’échappent pas. 3°  La dialectique historique ne peut que rendre compte du passé — mais seul
581 ue ne peut que rendre compte du passé — mais seul l’ acte créateur opère le changement de plan et permet d’instituer un ord
582 compte du passé — mais seul l’acte créateur opère le changement de plan et permet d’instituer un ordre nouveau. 4° Cet act
583 nouveau, cette « source d’énergie » permanente de la révolution, c’est la personne humaine telle que nous l’avons définie.
584 ce d’énergie » permanente de la révolution, c’est la personne humaine telle que nous l’avons définie. 5° Dans « l’Ordre no
585 olution, c’est la personne humaine telle que nous l’ avons définie. 5° Dans « l’Ordre nouveau », les institutions reproduis
586 ous l’avons définie. 5° Dans « l’Ordre nouveau », les institutions reproduisent à tous les degrés le conflit et la tension
587 e nouveau », les institutions reproduisent à tous les degrés le conflit et la tension qui définissent la personne en acte.
588 , les institutions reproduisent à tous les degrés le conflit et la tension qui définissent la personne en acte. 6° Ces ins
589 ions reproduisent à tous les degrés le conflit et la tension qui définissent la personne en acte. 6° Ces institutions sont
590 s degrés le conflit et la tension qui définissent la personne en acte. 6° Ces institutions sont : — dans le domaine politi
591 rsonne en acte. 6° Ces institutions sont : — dans le domaine politique : la petite patrie décentralisatrice et le centre d
592 institutions sont : — dans le domaine politique : la petite patrie décentralisatrice et le centre de contrôle doctrinal et
593 politique : la petite patrie décentralisatrice et le centre de contrôle doctrinal et juridique ; — dans le domaine économi
594 entre de contrôle doctrinal et juridique ; — dans le domaine économique : les syndicats libres de production et d’instruct
595 nal et juridique ; — dans le domaine économique : les syndicats libres de production et d’instruction professionnelle, d’un
596 ction professionnelle, d’une part, et de l’autre, le service prolétarien collectif soumis directement à un centre de contr
597 e. 7° Ce régime doit entraîner par son jeu normal la disparition des cadres de l’État et du statut des classes, c’est-à-di
598 r par son jeu normal la disparition des cadres de l’ État et du statut des classes, c’est-à-dire : l’élimination des facteu
599 e l’État et du statut des classes, c’est-à-dire : l’ élimination des facteurs décisifs de l’inflation, du chômage et de la
600 t-à-dire : l’élimination des facteurs décisifs de l’ inflation, du chômage et de la guerre moderne économique et militaire.
601 acteurs décisifs de l’inflation, du chômage et de la guerre moderne économique et militaire. 8° C’est au nom d’antagonisme
602 ls féconds et créateurs que nous voulons éliminer les antagonismes artificiels et destructeurs que fait naître le capitalis
603 ismes artificiels et destructeurs que fait naître le capitalisme matérialiste. 9° Nous sommes avec le prolétariat, par-des
604 le capitalisme matérialiste. 9° Nous sommes avec le prolétariat, par-dessus la tête de ses vieux meneurs, contre la condi
605 e. 9° Nous sommes avec le prolétariat, par-dessus la tête de ses vieux meneurs, contre la condition prolétarienne. Pour l’
606 , par-dessus la tête de ses vieux meneurs, contre la condition prolétarienne. Pour l’Ordre nouveau : Arnaud Dandieu, Denis
607 René Dupuis, Jean Jardin, Claude Chevalley. 4. La seule réalité, mais indestructible — qui demeure à la Nation, une foi
608 eule réalité, mais indestructible — qui demeure à la Nation, une fois l’État supprimé, une fois opérée la révolution perso
609 ndestructible — qui demeure à la Nation, une fois l’ État supprimé, une fois opérée la révolution personnaliste et régional
610 Nation, une fois l’État supprimé, une fois opérée la révolution personnaliste et régionaliste, c’est une existence culture
611 de, « Positions d’attaque pour l’ordre nouveau », La Revue des vivants, Paris, décembre 1933, p. 1821-1827.
7 1933, Articles divers (1932-1935). Jeune Europe (4 décembre 1933)
612 Jeune Europe (4 décembre 1933)i Que le visage de l’Europe ait changé, depuis dix ans, plus qu’il ne l’avait
613 une Europe (4 décembre 1933)i Que le visage de l’ Europe ait changé, depuis dix ans, plus qu’il ne l’avait fait depuis N
614 ’Europe ait changé, depuis dix ans, plus qu’il ne l’ avait fait depuis Napoléon, c’est une évidence acquise et qui peut fig
615 e acquise et qui peut figurer d’ores et déjà dans les manuels d’Histoire contemporaine. Les révolutions russe, italienne et
616 t déjà dans les manuels d’Histoire contemporaine. Les révolutions russe, italienne et allemande, succédant à la chute des m
617 utions russe, italienne et allemande, succédant à la chute des monarchies ont consacré l’avènement d’une civilisation de v
618 succédant à la chute des monarchies ont consacré l’ avènement d’une civilisation de vitesse, de machines et de masses, qui
619 machines et de masses, qui avait déjà bouleversé les mœurs au moment où éclata la guerre, mais qui n’avait pas encore trou
620 ait déjà bouleversé les mœurs au moment où éclata la guerre, mais qui n’avait pas encore trouvé, à cette époque, une forme
621 ive » telle que M. Guglielmo Ferrero, le premier, l’ a baptisée, s’exprime aujourd’hui dans les régimes fascistes ou soviét
622 premier, l’a baptisée, s’exprime aujourd’hui dans les régimes fascistes ou soviétiques. C’est elle qui constitue leur paren
623 oviétiques. C’est elle qui constitue leur parenté la plus profonde. Mais il y a entre ces trois « dictatures de la masse »
624 onde. Mais il y a entre ces trois « dictatures de la masse » une autre ressemblance, sans doute moins essentielle, toute p
625 toute provisoire, mais qui frappe plus facilement l’ observateur sensible aux atmosphères. C’est l’air de parenté que donne
626 ent l’observateur sensible aux atmosphères. C’est l’ air de parenté que donne, aux trois régimes, la prépondérance de la je
627 st l’air de parenté que donne, aux trois régimes, la prépondérance de la jeunesse, dans leurs cadres directeurs aussi bien
628 que donne, aux trois régimes, la prépondérance de la jeunesse, dans leurs cadres directeurs aussi bien que dans leur allur
629 opération artificielle, qu’il faudrait comparer à la chirurgie esthétique actuellement en vogue ? Est-ce au contraire le s
630 tique actuellement en vogue ? Est-ce au contraire le signe d’un renouveau organique, d’un afflux de sèves saines ? Ce visa
631 ’un afflux de sèves saines ? Ce visage étrange de l’ Europe est-il celui d’un nouveau venu, ou bien y distingue-t-on déjà,
632 nouveau venu, ou bien y distingue-t-on déjà, sous le fard, de vieilles rides bien connues ? À ces questions, l’ouvrage que
633 de vieilles rides bien connues ? À ces questions, l’ ouvrage que René Dupuis et Alexandre Marc viennent de publier sous le
634 Dupuis et Alexandre Marc viennent de publier sous le titre de Jeune Europe 6 apporte une réponse d’autant plus intéressant
635 est très significative du nouvel état d’esprit de la jeunesse française. En effet, tandis qu’il nous venait d’Allemagne et
636 e et de Russie plusieurs livres fameux proclamant la « mission de la jeune génération », la France jusqu’ici s’était borné
637 lusieurs livres fameux proclamant la « mission de la jeune génération », la France jusqu’ici s’était bornée à les traduire
638 proclamant la « mission de la jeune génération », la France jusqu’ici s’était bornée à les traduire et à les critiquer ave
639 énération », la France jusqu’ici s’était bornée à les traduire et à les critiquer avec un scepticisme plus ou moins sympath
640 ance jusqu’ici s’était bornée à les traduire et à les critiquer avec un scepticisme plus ou moins sympathique ; mais elle n
641 une lacune qui justifiait trop bien, aux yeux de l’ étranger, la réputation de « statisme » que l’on veut faire à la Franc
642 qui justifiait trop bien, aux yeux de l’étranger, la réputation de « statisme » que l’on veut faire à la France d’après-gu
643 de l’étranger, la réputation de « statisme » que l’ on veut faire à la France d’après-guerre. Nos deux publicistes apparti
644 réputation de « statisme » que l’on veut faire à la France d’après-guerre. Nos deux publicistes appartiennent à la généra
645 près-guerre. Nos deux publicistes appartiennent à la génération qui atteint la trentaine et qui s’exprime dans des revues
646 icistes appartiennent à la génération qui atteint la trentaine et qui s’exprime dans des revues comme L’Ordre nouveau ou
647 sure de rénover radicalement. Mal préparées, dans la fièvre et le désespoir de situations économiques qui ne permettaient
648 er radicalement. Mal préparées, dans la fièvre et le désespoir de situations économiques qui ne permettaient pas d’élabore
649 onomiques qui ne permettaient pas d’élaborer avec la lucidité nécessaire des solutions vraiment neuves et fécondes, elles
650 vraiment neuves et fécondes, elles devaient, dès la prise du pouvoir, dégénérer en dictatures. « L’État, l’Ordre social,
651 s la prise du pouvoir, dégénérer en dictatures. «  L’ État, l’Ordre social, la Centralisation, l’Autorité et la Discipline s
652 se du pouvoir, dégénérer en dictatures. « L’État, l’ Ordre social, la Centralisation, l’Autorité et la Discipline se trouve
653 égénérer en dictatures. « L’État, l’Ordre social, la Centralisation, l’Autorité et la Discipline se trouvent ainsi élevés
654 res. « L’État, l’Ordre social, la Centralisation, l’ Autorité et la Discipline se trouvent ainsi élevés à la dignité de fin
655 l’Ordre social, la Centralisation, l’Autorité et la Discipline se trouvent ainsi élevés à la dignité de fins en soi, d’ab
656 orité et la Discipline se trouvent ainsi élevés à la dignité de fins en soi, d’absolus, au lieu de n’être considérés que c
657 idérés que comme des moyens ». Et c’est ainsi que la jeunesse s’est trouvée embrigadée, avec tout son élan, avec toute sa
658 asme aux tâches de reconstruction qui s’imposent. La popularité du plan quinquennal par exemple, l’ardeur qui anime la jeu
659 t. La popularité du plan quinquennal par exemple, l’ ardeur qui anime la jeunesse russe malgré les sacrifices qu’on lui dem
660 plan quinquennal par exemple, l’ardeur qui anime la jeunesse russe malgré les sacrifices qu’on lui demande — ou à cause d
661 mple, l’ardeur qui anime la jeunesse russe malgré les sacrifices qu’on lui demande — ou à cause d’eux — ne sauraient être m
662 ient être mises en doute. Mais qu’adviendra-t-il, le jour peut-être prochain où ces jeunes hommes s’apercevront que les ré
663 e prochain où ces jeunes hommes s’apercevront que les régimes qu’ils servent, loin d’avoir créé un ordre nouveau, ont bien
664 créé un ordre nouveau, ont bien plutôt consolidé les pires tyrannies matérielles, et consacré la primauté de l’économie, l
665 lidé les pires tyrannies matérielles, et consacré la primauté de l’économie, la primauté de l’inhumain sur les personnes ?
666 tyrannies matérielles, et consacré la primauté de l’ économie, la primauté de l’inhumain sur les personnes ? L’État, le sta
667 térielles, et consacré la primauté de l’économie, la primauté de l’inhumain sur les personnes ? L’État, le standard, l’ind
668 onsacré la primauté de l’économie, la primauté de l’ inhumain sur les personnes ? L’État, le standard, l’industrialisation,
669 auté de l’économie, la primauté de l’inhumain sur les personnes ? L’État, le standard, l’industrialisation, voilà bien les
670 ie, la primauté de l’inhumain sur les personnes ? L’ État, le standard, l’industrialisation, voilà bien les « vieilles ride
671 rimauté de l’inhumain sur les personnes ? L’État, le standard, l’industrialisation, voilà bien les « vieilles rides » qui
672 inhumain sur les personnes ? L’État, le standard, l’ industrialisation, voilà bien les « vieilles rides » qui reparaissent
673 tat, le standard, l’industrialisation, voilà bien les « vieilles rides » qui reparaissent et qui déjà, font grimacer d’une
674 t grimacer d’une grimace fâcheusement américaine, le visage rajeuni de l’Europe. En vérité, et c’est une des observations
675 ace fâcheusement américaine, le visage rajeuni de l’ Europe. En vérité, et c’est une des observations capitales de nos aute
676 st une des observations capitales de nos auteurs, les jeunesses soviétique et fasciste sont bien moins révolutionnaires, da
677 t fasciste sont bien moins révolutionnaires, dans le sens créateur du terme, que conformistes. Leur conformisme n’est pas
678 e « rouspétance », devenue traditionnelle, contre les pouvoirs et les corvées publiques. C’est un conformisme total et… ent
679 », devenue traditionnelle, contre les pouvoirs et les corvées publiques. C’est un conformisme total et… enthousiaste ! Une
680 otal et… enthousiaste ! Une nouvelle idolâtrie de l’ État, qui réprime toute fantaisie personnelle, toute recherche origina
681 ute possibilité de dépassement, tout ce qui fonde la dignité proprement humaine. Où est le remède ? Les auteurs de Jeune E
682 e qui fonde la dignité proprement humaine. Où est le remède ? Les auteurs de Jeune Europe n’hésitent pas à le voir dans l’
683 la dignité proprement humaine. Où est le remède ? Les auteurs de Jeune Europe n’hésitent pas à le voir dans l’esprit libert
684 de ? Les auteurs de Jeune Europe n’hésitent pas à le voir dans l’esprit libertaire et « personnaliste » de la France, tel
685 urs de Jeune Europe n’hésitent pas à le voir dans l’ esprit libertaire et « personnaliste » de la France, tel que les jeune
686 dans l’esprit libertaire et « personnaliste » de la France, tel que les jeunes groupes que nous avons nommés essaient, pa
687 rtaire et « personnaliste » de la France, tel que les jeunes groupes que nous avons nommés essaient, par ailleurs, de le ré
688 que nous avons nommés essaient, par ailleurs, de le réveiller. À la jeunesse française, à la jeunesse anglaise aussi, d’é
689 nommés essaient, par ailleurs, de le réveiller. À la jeunesse française, à la jeunesse anglaise aussi, d’édifier maintenan
690 eurs, de le réveiller. À la jeunesse française, à la jeunesse anglaise aussi, d’édifier maintenant, dans le calme et l’aud
691 unesse anglaise aussi, d’édifier maintenant, dans le calme et l’audace spirituelle, un ordre qui fasse de l’« homme », et
692 ise aussi, d’édifier maintenant, dans le calme et l’ audace spirituelle, un ordre qui fasse de l’« homme », et non plus de
693 me et l’audace spirituelle, un ordre qui fasse de l’ « homme », et non plus de l’État ou de l’Argent, son but suprême. Si n
694 un ordre qui fasse de l’« homme », et non plus de l’ État ou de l’Argent, son but suprême. Si nous avons insisté sur la par
695 fasse de l’« homme », et non plus de l’État ou de l’ Argent, son but suprême. Si nous avons insisté sur la partie critique
696 rgent, son but suprême. Si nous avons insisté sur la partie critique de cet ouvrage, c’est que les conclusions constructiv
697 sur la partie critique de cet ouvrage, c’est que les conclusions constructives peuvent sans peine en être déduites. Au res
698 re un sujet aussi vaste, ils ont réussi à brosser le panorama habilement suggestif, plein de vie et de pathétique, d’une é
699 gemont Denis de, « [Compte rendu] Jeune Europe », Le Moment, Genève, 4 décembre 1933, p. 5.
8 1934, Articles divers (1932-1935). Carl Koch, Søren Kierkegaard (1934)
700 gaard (1934)l Je serais bien en peine de faire l’ éloge de ce livre. Parfois, je le voudrais tout autre. Tel qu’il est c
701 n peine de faire l’éloge de ce livre. Parfois, je le voudrais tout autre. Tel qu’il est cependant, on n’en peut désirer de
702 s. Carl Koch s’est inspiré surtout des Stades sur le chemin de la vie, c’est-à-dire d’un ouvrage qui est à la fois le plus
703 s’est inspiré surtout des Stades sur le chemin de la vie, c’est-à-dire d’un ouvrage qui est à la fois le plus paradoxal, l
704 vie, c’est-à-dire d’un ouvrage qui est à la fois le plus paradoxal, le plus autobiographique et le plus artificiel de tou
705 d’un ouvrage qui est à la fois le plus paradoxal, le plus autobiographique et le plus artificiel de tous les ouvrages de K
706 is le plus paradoxal, le plus autobiographique et le plus artificiel de tous les ouvrages de Kierkegaard. Et il en a tiré
707 us autobiographique et le plus artificiel de tous les ouvrages de Kierkegaard. Et il en a tiré la monographie la plus logiq
708 tous les ouvrages de Kierkegaard. Et il en a tiré la monographie la plus logique, la plus objective et la plus touchante q
709 es de Kierkegaard. Et il en a tiré la monographie la plus logique, la plus objective et la plus touchante qu’un honnête ho
710 . Et il en a tiré la monographie la plus logique, la plus objective et la plus touchante qu’un honnête homme pût espérer.
711 monographie la plus logique, la plus objective et la plus touchante qu’un honnête homme pût espérer. De ce mélange d’humou
712 r et d’angoisse insondable, qui nous bouleverse à la lecture des Stades, on va trouver ici l’exposé judicieux, parfois mêm
713 everse à la lecture des Stades, on va trouver ici l’ exposé judicieux, parfois même bonhomique. Ce n’est pas le moindre int
714 judicieux, parfois même bonhomique. Ce n’est pas le moindre intérêt du livre. Kierkegaard a personnifié dans les Stadestr
715 intérêt du livre. Kierkegaard a personnifié dans les Stadestrois attitudes possibles en face de la vie. Le fougueux Victor
716 ns les Stadestrois attitudes possibles en face de la vie. Le fougueux Victor Erémita symbolise la morale du jeune fou de l
717 tadestrois attitudes possibles en face de la vie. Le fougueux Victor Erémita symbolise la morale du jeune fou de l’Ecclési
718 e de la vie. Le fougueux Victor Erémita symbolise la morale du jeune fou de l’Ecclésiaste : in vino veritas ! L’assesseur
719 ictor Erémita symbolise la morale du jeune fou de l’ Ecclésiaste : in vino veritas ! L’assesseur Wilhem, c’est la sagesse b
720 du jeune fou de l’Ecclésiaste : in vino veritas ! L’ assesseur Wilhem, c’est la sagesse bourgeoise appuyée sur la religion.
721 ste : in vino veritas ! L’assesseur Wilhem, c’est la sagesse bourgeoise appuyée sur la religion. Et le Jeune Homme perdu d
722 r Wilhem, c’est la sagesse bourgeoise appuyée sur la religion. Et le Jeune Homme perdu d’inquiétude, qui ne découvre sa jo
723 la sagesse bourgeoise appuyée sur la religion. Et le Jeune Homme perdu d’inquiétude, qui ne découvre sa joie que dans le r
724 du d’inquiétude, qui ne découvre sa joie que dans le risque extrême de la foi, c’est le chrétien tel que le veut Kierkegaa
725 ne découvre sa joie que dans le risque extrême de la foi, c’est le chrétien tel que le veut Kierkegaard. Je soupçonne un p
726 joie que dans le risque extrême de la foi, c’est le chrétien tel que le veut Kierkegaard. Je soupçonne un peu Carl Koch d
727 sque extrême de la foi, c’est le chrétien tel que le veut Kierkegaard. Je soupçonne un peu Carl Koch d’intelligence avec l
728 Je soupçonne un peu Carl Koch d’intelligence avec l’ assesseur Wilhelm. Mais voilà justement ce qu’il nous faut. Du personn
729 s a présenté jusqu’ici deux aspects seulement, et les plus propres à créer des malentendus : celui du philosophe abstrus, d
730 vocable auquel il sut rendre un sens énergique — le croyant le moins fait aux mystères dialectiques. Le livre de Koch est
731 quel il sut rendre un sens énergique — le croyant le moins fait aux mystères dialectiques. Le livre de Koch est la démonst
732 croyant le moins fait aux mystères dialectiques. Le livre de Koch est la démonstration de l’emprise que peut exercer Kier
733 t aux mystères dialectiques. Le livre de Koch est la démonstration de l’emprise que peut exercer Kierkegaard sur un chréti
734 ctiques. Le livre de Koch est la démonstration de l’ emprise que peut exercer Kierkegaard sur un chrétien sincère, peu susp
735 hrétien sincère, peu suspect de complaisance pour les subtilités du « Séducteur », et qui n’a pas la tête philosophique. J’
736 r les subtilités du « Séducteur », et qui n’a pas la tête philosophique. J’ai peut-être tort de penser qu’on aurait pu s’y
737 une introduction systématique et qui épuise tous les thèmes de son œuvre. Kierkegaard est un événement. Voici un homme qui
738 vient nous dire, en toute simplicité, qu’il a vu l’ événement, et qu’il en est encore tout remué. On le croira sans peine 
739 ’événement, et qu’il en est encore tout remué. On le croira sans peine : il n’a pas l’air d’avoir pu inventer ce qu’il rac
740 t pour nous que d’aller voir ce qui se passe dans l’ œuvre du Danois prophétique, ressuscité par l’angoisse moderne. Le mér
741 ans l’œuvre du Danois prophétique, ressuscité par l’ angoisse moderne. Le mérite décisif de ce livre, c’est que peut-être i
742 s prophétique, ressuscité par l’angoisse moderne. Le mérite décisif de ce livre, c’est que peut-être il fera faite la moue
743 if de ce livre, c’est que peut-être il fera faite la moue aux spécialistes de l’histoire des systèmes, aux amateurs d’élég
744 ut-être il fera faite la moue aux spécialistes de l’ histoire des systèmes, aux amateurs d’élégances formelles, mais qu’il
745 ux qui cherchent à vivre leur pensée. « Non point l’ admiration, mais l’acte ! », répète inlassablement Kierkegaard. C’est
746 vivre leur pensée. « Non point l’admiration, mais l’ acte ! », répète inlassablement Kierkegaard. C’est de toi, lecteur, qu
747 i n’est pas simple chez Kierkegaard, mais il a su le décrire sans pédantisme et sans littérature. Tant de biographes brill
748 r, celui-ci nous aidera. ⁂ Mais une fois rétablie la perspective hors de laquelle il est impossible de rien comprendre à K
749 ible de rien comprendre à Kierkegaard — j’entends la perspective chrétienne, que Carl Koch met si bien en lumière —, nous
750 —, nous pourrons nous montrer plus exigeants sur l’ interprétation théologique qu’on nous propose au dernier chapitre. Pre
751 ’autant plus grave qu’il porterait cette fois sut le centre même de l’œuvre, et non plus sur les avatars de sa présentatio
752 qu’il porterait cette fois sut le centre même de l’ œuvre, et non plus sur les avatars de sa présentation en France. Carl
753 is sut le centre même de l’œuvre, et non plus sur les avatars de sa présentation en France. Carl Koch reproche à Kierkegaar
754 nt, son ascétisme antivital. Cet ascétisme serait la défaillance secrète d’une pensée par ailleurs authentiquement chrétie
755 erait pourquoi Kierkegaard ne devint pas lui-même le « témoin de la vérité » qu’il annonçait, mais resta simplement « un p
756 Kierkegaard ne devint pas lui-même le « témoin de la vérité » qu’il annonçait, mais resta simplement « un poète ». Double
757 e ». Double reproche, plus grave que Koch ne veut le croire. C’est en vain qu’il s’efforce tardivement d’en limiter la por
758 en vain qu’il s’efforce tardivement d’en limiter la portée. La thèse extrême8 de Kierkegaard est si peu séparable de l’en
759 ’il s’efforce tardivement d’en limiter la portée. La thèse extrême8 de Kierkegaard est si peu séparable de l’ensemble de s
760 e extrême8 de Kierkegaard est si peu séparable de l’ ensemble de ses conceptions, qu’en vérité, celui qui la rejette, rejet
761 emble de ses conceptions, qu’en vérité, celui qui la rejette, rejette aussi sa raison d’être et sa vocation prophétique. I
762 ion prophétique. Il existe, dira Karl Barth, dont la théologie procède ici de Kierkegaard, « une différence qualitative in
763 ne différence qualitative infinie » entre Dieu et l’ homme. Le tout de l’homme est négation de Dieu. C’est pourquoi l’homme
764 ence qualitative infinie » entre Dieu et l’homme. Le tout de l’homme est négation de Dieu. C’est pourquoi l’homme n’arrive
765 ative infinie » entre Dieu et l’homme. Le tout de l’ homme est négation de Dieu. C’est pourquoi l’homme n’arrive à Dieu et
766 t de l’homme est négation de Dieu. C’est pourquoi l’ homme n’arrive à Dieu et à la Vie qu’en mourant totalement à soi-même.
767 Dieu. C’est pourquoi l’homme n’arrive à Dieu et à la Vie qu’en mourant totalement à soi-même. Periissem nisi periissem ! L
768 totalement à soi-même. Periissem nisi periissem ! La devise de Kierkegaard fait écho à ce cri de Thérèse d’Avila : « Je me
769 ’un humanisme religieux, qui trop souvent exprime la croyance courante de bien des églises modernes, vienne maintenant qua
770 modernes, vienne maintenant qualifier d’ascétisme la doctrine de la mort au monde et à soi-même, bien plus, qu’il la décla
771 e maintenant qualifier d’ascétisme la doctrine de la mort au monde et à soi-même, bien plus, qu’il la déclare antichrétien
772 la mort au monde et à soi-même, bien plus, qu’il la déclare antichrétienne ; cela ne prouve rien que l’on ne sût déjà : à
773 déclare antichrétienne ; cela ne prouve rien que l’ on ne sût déjà : à savoir que le sens de la vérité est en train d’abdi
774 e prouve rien que l’on ne sût déjà : à savoir que le sens de la vérité est en train d’abdiquer parmi nous devant le culte
775 en que l’on ne sût déjà : à savoir que le sens de la vérité est en train d’abdiquer parmi nous devant le culte de la vie.
776 vérité est en train d’abdiquer parmi nous devant le culte de la vie. « Le christianisme tel que Kierkegaard le représenta
777 en train d’abdiquer parmi nous devant le culte de la vie. « Le christianisme tel que Kierkegaard le représentait, ne peut
778 ’abdiquer parmi nous devant le culte de la vie. «  Le christianisme tel que Kierkegaard le représentait, ne peut être réell
779 de la vie. « Le christianisme tel que Kierkegaard le représentait, ne peut être réellement adopté et assimilé par la vie h
780 t, ne peut être réellement adopté et assimilé par la vie humaine ; il reste pour elle un paradoxe étrange et effrayant »,
781 ie Carl Koch, visiblement scandalisé. Mais où est le critère, et qui juge ? Nicodème aussi estimait qu’une telle doctrine
782 ieux. ⁂ Kierkegaard en tant que chrétien sait que la vie de l’homme est au péché. Il sait aussi que le contraire du péché
783 erkegaard en tant que chrétien sait que la vie de l’ homme est au péché. Il sait aussi que le contraire du péché « ce n’est
784 la vie de l’homme est au péché. Il sait aussi que le contraire du péché « ce n’est pas la vertu, mais la foi ». C’est une
785 it aussi que le contraire du péché « ce n’est pas la vertu, mais la foi ». C’est une étrange confusion que de baptiser asc
786 contraire du péché « ce n’est pas la vertu, mais la foi ». C’est une étrange confusion que de baptiser ascétisme une atti
787 baptiser ascétisme une attitude qui se fonde dans la foi. (Schopenhauer n’est pas un argument. Ou alors Freud en serait un
788 sens !) Oui, cette foi est « impensable », comme l’ éternité pour le temps. Oui, c’est un « paradoxe étrange » qui veut qu
789 tte foi est « impensable », comme l’éternité pour le temps. Oui, c’est un « paradoxe étrange » qui veut que l’homme soit s
790 . Oui, c’est un « paradoxe étrange » qui veut que l’ homme soit sauvé par sa perte. Mais que vient faite ici cette ardeur d
791 e, et propre au plus à écœurer celui qui veut non la durée mais l’éternel, non la raison mais la révélation, non la pensée
792 u plus à écœurer celui qui veut non la durée mais l’ éternel, non la raison mais la révélation, non la pensée qui s’arrête
793 r celui qui veut non la durée mais l’éternel, non la raison mais la révélation, non la pensée qui s’arrête à l’utile mais
794 t non la durée mais l’éternel, non la raison mais la révélation, non la pensée qui s’arrête à l’utile mais celle-là seule
795 l’éternel, non la raison mais la révélation, non la pensée qui s’arrête à l’utile mais celle-là seule qui mène au terme e
796 mais la révélation, non la pensée qui s’arrête à l’ utile mais celle-là seule qui mène au terme extrême : car « la plus ha
797 celle-là seule qui mène au terme extrême : car «  la plus haute passion de la pensée, c’est de découvrir quelque chose qu’
798 au terme extrême : car « la plus haute passion de la pensée, c’est de découvrir quelque chose qu’elle ne puisse pas penser
799 u’elle ne puisse pas penser ». Il est curieux que les esprits moyens reprochent aux grands de mépriser l’esprit. Curieux au
800 esprits moyens reprochent aux grands de mépriser l’ esprit. Curieux aussi de voir avec quelle facilité des incroyants ont
801 ient, parce qu’elles nous sont accessibles ; mais la vérité nous accuse, parce que nos désirs sont menteurs. N’est pas « t
802 e nos désirs sont menteurs. N’est pas « témoin de la vérité » qui veut. Ce n’est pas là un choix de l’homme. Kierkegaard a
803 la vérité » qui veut. Ce n’est pas là un choix de l’ homme. Kierkegaard a choisi d’être « un poète et un penseur particulie
804 ’il mourut en martyr9 d’avoir défendu contre tous l’ impossibilité humaine du témoignage, — n’a-t-il point, par sa mort jus
805 ’a-t-il point, par sa mort justement, témoigné de la vérité ? 7. Tout cela, bien entendu, n’est qu’apparences, psycholog
806 , bien entendu, n’est qu’apparences, psychologie. Le seul fait, c’est la foi qui soutient tout. Mais peu l’ont vu. 8. « L
807 t qu’apparences, psychologie. Le seul fait, c’est la foi qui soutient tout. Mais peu l’ont vu. 8. « Le christianisme du N
808 ul fait, c’est la foi qui soutient tout. Mais peu l’ ont vu. 8. « Le christianisme du Nouveau Testament n’existe pas », vo
809 a foi qui soutient tout. Mais peu l’ont vu. 8. «  Le christianisme du Nouveau Testament n’existe pas », voir Conclusion.
810 stament n’existe pas », voir Conclusion. 9. Dans le livre de Georges Brandès : Søren Kierkegaard, ein literarisches Chara
811 es Charakterbild (Leipzig, 1879) on trouve citées les notes consignées par l’interne de service dans le journal de l’hôpita
812 , 1879) on trouve citées les notes consignées par l’ interne de service dans le journal de l’hôpital Frédérik où Kierkegaar
813 es notes consignées par l’interne de service dans le journal de l’hôpital Frédérik où Kierkegaard passa ses derniers jours
814 gnées par l’interne de service dans le journal de l’ hôpital Frédérik où Kierkegaard passa ses derniers jours : « Il tient
815 ladie pour mortelle ; sa mort serait nécessaire à l’ accomplissement de la tâche à laquelle il a consacré toute sa force in
816 sa mort serait nécessaire à l’accomplissement de la tâche à laquelle il a consacré toute sa force intellectuelle et toute
817 lui assurera une force nouvelle ; et, pense-t-il, la victoire. » l. Rougemont Denis de, Koch Carl, « [Préface] Carl Koch
9 1934, Articles divers (1932-1935). « Pour qui écrivez-vous ? » [Réponse à une enquête] (janvier-février 1934)
818 cette réponse, loin de là. Je voudrais seulement les aider à prendre au sérieux leur question. J’écris pour ceux qui sont
819 , pauvres hommes, pauvres impuissants, restant de la Colère de Dieu, aussi de sa miséricorde. Il n’y a pas de communion hu
820 séricorde. Il n’y a pas de communion humaine hors l’ unanime attente trébuchante, hors la Promesse accordée à notre acte, h
821 humaine hors l’unanime attente trébuchante, hors la Promesse accordée à notre acte, humble et violent. Voilà ce que je ve
822 d’hommes, ni pour quels hommes j’aurai pu être «  le prochain » (Luc 10. 36/37), — le prochain de ces misérables qui viven
823 ’aurai pu être « le prochain » (Luc 10. 36/37), —  le prochain de ces misérables qui vivent au milieu des brigands, victime
824 brigands, victimes et complices. On reconnaît ici le cri : À bas les Voleurs !, mot d’ordre des troupes fascistes ces dern
825 mes et complices. On reconnaît ici le cri : À bas les Voleurs !, mot d’ordre des troupes fascistes ces dernières semaines d
826 des troupes fascistes ces dernières semaines dans les rues de Paris. À part cela, M. de Rougemont, malgré ses appels à Luc,
827 capable de répondre aux questions. Aussi quittant le ton des prophètes ajoute-t-il à l’usage des importuns qui posent des
828 Aussi quittant le ton des prophètes ajoute-t-il à l’ usage des importuns qui posent des questions un petit post-scriptum d’
829 combien de paysans, combien d’intellectuels parmi les lecteurs de Commune ? j. Rougemont Denis de, « Pour qui écrivez-vo
830 une, Paris, janvier–février 1934, p. 571-572. k. Le texte de Rougemont est entrecoupé d’un commentaire de la rédaction de
831 e de Rougemont est entrecoupé d’un commentaire de la rédaction de Commune.
10 1934, Articles divers (1932-1935). La Révolution nécessaire, par Arnaud Dandieu et Robert Aron (juin 1934)
832 La Révolution nécessaire, par Arnaud Dandieu et Robert Aron (juin 1934)m
833 aev faisait observer que notre époque dominée par les « problèmes économiques », comme on dit, ne possède pas d’économistes
834 ême peut-être simplement, des hommes qui dominent les questions dont ils traitent. Car pour « l’économiste distingué », nou
835 inent les questions dont ils traitent. Car pour «  l’ économiste distingué », nous en sommes pourvus, fort au-delà du nécess
836 l nous reste, du moins, sa dernière œuvre. Aussi, les éléments d’une suite à cet ouvrage capital, suite qui s’intitulera Di
837 rage capital, suite qui s’intitulera Dictature de la liberté, et que Robert Aron va mener à son termen. Telle qu’il nous l
838 bert Aron va mener à son termen. Telle qu’il nous l’ a laissée, l’œuvre d’Arnaud Dandieu apporte non seulement des idées ne
839 mener à son termen. Telle qu’il nous l’a laissée, l’ œuvre d’Arnaud Dandieu apporte non seulement des idées neuves — une no
840 ions fort importantes. Indiquons simplement, ici, l’ idée de ce service industriel, destiné selon les précisions de Dandieu
841 i, l’idée de ce service industriel, destiné selon les précisions de Dandieu, à provoquer la suppression de l’inhumaine « co
842 tiné selon les précisions de Dandieu, à provoquer la suppression de l’inhumaine « condition prolétarienne ». Il est bon de
843 cisions de Dandieu, à provoquer la suppression de l’ inhumaine « condition prolétarienne ». Il est bon de noter que cette c
844 Il est bon de noter que cette conception dépasse les rêveries marxistes dans leur domaine de prédilection. Mais voilà qui
845 ortant : elle se révèle immédiatement réalisable. Les travaux d’un groupe d’ingénieurs occupés depuis quelques mots à la ch
846 roupe d’ingénieurs occupés depuis quelques mots à la chiffrer, à la traduire en une institution pratique, ont prouvé la ju
847 urs occupés depuis quelques mots à la chiffrer, à la traduire en une institution pratique, ont prouvé la justesse, découve
848 traduire en une institution pratique, ont prouvé la justesse, découvert la fécondité surprenante de cette vue d’origine p
849 ution pratique, ont prouvé la justesse, découvert la fécondité surprenante de cette vue d’origine purement doctrinale. Bel
850 le du pouvoir des philosophes. Encore faut-il que les philosophes pensent dans le réel, c’est-à-dire dans l’actualité, au s
851 . Encore faut-il que les philosophes pensent dans le réel, c’est-à-dire dans l’actualité, au sens littéral du terme ; et c
852 ilosophes pensent dans le réel, c’est-à-dire dans l’ actualité, au sens littéral du terme ; et c’est ce que ne font pas, et
853 nos professeurs idéalistes et tous nos prêtres de l’ insoluble. Encore faut-il que les hommes de ce temps conservent dans l
854 us nos prêtres de l’insoluble. Encore faut-il que les hommes de ce temps conservent dans leur cœur la volonté d’être hommes
855 les hommes de ce temps conservent dans leur cœur la volonté d’être hommes, et sachent s’emparer des puissances libératric
856 qu’on leur propose ; et c’est ce que ne font pas les brigadiers et les embrigadés de toute farine que nous voyons parader
857 e ; et c’est ce que ne font pas les brigadiers et les embrigadés de toute farine que nous voyons parader en Europe devant c
858 ous voyons parader en Europe devant ces dieux que l’ on nomme, depuis peu, Masse ou État totalitaire, ces dieux antiques, p
859 t totalitaire, ces dieux antiques, peinturlurés à la moderne, ces vieilles tyrannies importées d’un Orient où l’on savait
860 , ces vieilles tyrannies importées d’un Orient où l’ on savait au moins, même en les adorant, qu’elles se nourrissent du sa
861 tées d’un Orient où l’on savait au moins, même en les adorant, qu’elles se nourrissent du sang de l’homme. On pourrait mont
862 n les adorant, qu’elles se nourrissent du sang de l’ homme. On pourrait montrer facilement, à propos de maint autre problèm
863 syndicats, échange et troc, crédit, taylorisme), les liens étroits que les auteurs ont su nouer entre leurs positions phil
864 troc, crédit, taylorisme), les liens étroits que les auteurs ont su nouer entre leurs positions philosophiques et leurs co
865 à mes yeux beaucoup plus graves et significatifs. Le mépris dans lequel on tient aujourd’hui le théoricien est peut-être l
866 atifs. Le mépris dans lequel on tient aujourd’hui le théoricien est peut-être la juste punition d’une intelligentsia dont
867 on tient aujourd’hui le théoricien est peut-être la juste punition d’une intelligentsia dont toute la « distinction » con
868 la juste punition d’une intelligentsia dont toute la « distinction » consiste à séparer jalousement la pensée de l’action,
869 la « distinction » consiste à séparer jalousement la pensée de l’action, du risque et de l’engagement personnel, quitte à
870 ion » consiste à séparer jalousement la pensée de l’ action, du risque et de l’engagement personnel, quitte à se lamenter s
871 alousement la pensée de l’action, du risque et de l’ engagement personnel, quitte à se lamenter sur le monde tel qu’il va,
872 l’engagement personnel, quitte à se lamenter sur le monde tel qu’il va, — il faudrait dire : tel qu’on le laisse aller. C
873 onde tel qu’il va, — il faudrait dire : tel qu’on le laisse aller. Craignons que ce mépris, toutefois, ne tourne en habitu
874 convention faussement « réaliste » qui trompe sur la véritable nature de la pensée, et sur ses droits. Sans théorie révol
875  réaliste » qui trompe sur la véritable nature de la pensée, et sur ses droits. Sans théorie révolutionnaire, pas d’actio
876 t trop insister sur cette vérité, à une époque où l’ engouement pour les formes les plus étroites du praticisme va de pair
877 r cette vérité, à une époque où l’engouement pour les formes les plus étroites du praticisme va de pair avec la propagande
878 ité, à une époque où l’engouement pour les formes les plus étroites du praticisme va de pair avec la propagande de l’opport
879 s les plus étroites du praticisme va de pair avec la propagande de l’opportunisme. C’est pourquoi, sans vouloir en rien s
880 es du praticisme va de pair avec la propagande de l’ opportunisme. C’est pourquoi, sans vouloir en rien sous-estimer l’ana
881 C’est pourquoi, sans vouloir en rien sous-estimer l’ analyse qu’Aron et Dandieu nous proposent des notions d’échange10 et d
882 t de travail, nous voudrions surtout insister sur la nouveauté d’un chapitre de doctrine tel que « Esprit et Révolution »,
883 doctrine tel que « Esprit et Révolution », et sur l’ Esquisse d’une théorie générale de la Révolution qui ouvre la seconde
884 on », et sur l’Esquisse d’une théorie générale de la Révolution qui ouvre la seconde partie du livre. Esprit et Révolutio
885 seconde partie du livre. Esprit et Révolution… «  Le malaise révolutionnaire et la confusion des idées en sont arrivés à u
886 it et Révolution… « Le malaise révolutionnaire et la confusion des idées en sont arrivés à un tel point que les deux mots
887 sion des idées en sont arrivés à un tel point que les deux mots ont l’air bien souvent de s’opposer. À force de considérer
888 rer d’une part qu’il n’est d’autre révolution que la révolution matérialiste, à force d’autre part, de faire sur l’esprit
889 matérialiste, à force d’autre part, de faire sur l’ esprit le contresens habituel qui le réduit à être une faculté puremen
890 iste, à force d’autre part, de faire sur l’esprit le contresens habituel qui le réduit à être une faculté purement intelle
891 de faire sur l’esprit le contresens habituel qui le réduit à être une faculté purement intellectuelle, sans contact avec
892 aculté purement intellectuelle, sans contact avec les événements, sans action effective, on est parvenu à stériliser l’un e
893 parvenu à stériliser l’un et l’autre, en privant la révolution de son ressort psychique et en privant l’esprit de son abo
894 révolution de son ressort psychique et en privant l’ esprit de son aboutissement nécessaire. L’esprit, comme la révolution,
895 privant l’esprit de son aboutissement nécessaire. L’ esprit, comme la révolution, s’exprime par la violence : ce n’est pas
896 de son aboutissement nécessaire. L’esprit, comme la révolution, s’exprime par la violence : ce n’est pas une faculté d’us
897 ire. L’esprit, comme la révolution, s’exprime par la violence : ce n’est pas une faculté d’usage interne, qui mène à l’int
898 n’est pas une faculté d’usage interne, qui mène à l’ intérieur des cadres de la pensée ses opérations solitaires. C’est ess
899 age interne, qui mène à l’intérieur des cadres de la pensée ses opérations solitaires. C’est essentiellement la faculté qu
900 ses opérations solitaires. C’est essentiellement la faculté qui, dressant l’homme contre l’univers, le faisant résister e
901 s. C’est essentiellement la faculté qui, dressant l’ homme contre l’univers, le faisant résister et survivre, attaquer et é
902 iellement la faculté qui, dressant l’homme contre l’ univers, le faisant résister et survivre, attaquer et étendre son pouv
903 a faculté qui, dressant l’homme contre l’univers, le faisant résister et survivre, attaquer et étendre son pouvoir, lui pe
904 on et d’expansion. » Ce langage est clair. Seuls les « petits purs » jugeront sans doute utile et astucieux de feindre d’y
905  spiritualisme » dont leur matérialisme n’est que l’ empreinte négative. On abuse singulièrement du mot « esprit » dans les
906 e. On abuse singulièrement du mot « esprit » dans les jeunes groupes et les revues non conformistes. (Les journalistes bien
907 ment du mot « esprit » dans les jeunes groupes et les revues non conformistes. (Les journalistes bien-pensants, de L’Aube a
908 s jeunes groupes et les revues non conformistes. ( Les journalistes bien-pensants, de L’Aube au Figaro , les en félicitent
909 conformistes. (Les journalistes bien-pensants, de L’ Aube au Figaro , les en félicitent gravement.) Il faut rendre à Dandi
910 ournalistes bien-pensants, de L’Aube au Figaro , les en félicitent gravement.) Il faut rendre à Dandieu cette justice11 qu
911 nt.) Il faut rendre à Dandieu cette justice11 que le « contresens habituel sur l’esprit » n’a jamais été son fait, mais bi
912 cette justice11 que le « contresens habituel sur l’ esprit » n’a jamais été son fait, mais bien celui, intéressé, de certa
913 e ses adversaires, de certains de ses louangeurs. L’ esprit ne saurait désigner que la totalité créatrice de l’homme, corps
914 ses louangeurs. L’esprit ne saurait désigner que la totalité créatrice de l’homme, corps et intelligence, indissolublemen
915 ne saurait désigner que la totalité créatrice de l’ homme, corps et intelligence, indissolublement, en acte. La séparation
916 corps et intelligence, indissolublement, en acte. La séparation cartésienne de l’esprit et du corps, la divinisation hégél
917 olublement, en acte. La séparation cartésienne de l’ esprit et du corps, la divinisation hégélienne de l’esprit pur, sont e
918 a séparation cartésienne de l’esprit et du corps, la divinisation hégélienne de l’esprit pur, sont en réalité à l’origine
919 esprit et du corps, la divinisation hégélienne de l’ esprit pur, sont en réalité à l’origine même du désordre actuellement
920 ion hégélienne de l’esprit pur, sont en réalité à l’ origine même du désordre actuellement établi, qu’il se dénomme ordre b
921 eut apparaître assez paradoxal. Pour en découvrir la logique, il suffit pourtant d’étudier la marche des révolutions bourg
922 écouvrir la logique, il suffit pourtant d’étudier la marche des révolutions bourgeoise et prolétarienne qui instituèrent c
923 se et prolétarienne qui instituèrent ce désordre. L’ Esquisse en décèle avec rigueur le vice fondamental, d’essence rationa
924 nt ce désordre. L’Esquisse en décèle avec rigueur le vice fondamental, d’essence rationaliste. Pourquoi les révolutions ab
925 ice fondamental, d’essence rationaliste. Pourquoi les révolutions aboutissent-elles à des dictatures, c’est-à-dire à la nég
926 boutissent-elles à des dictatures, c’est-à-dire à la négation de leur élan originel, an-archique, antiétatiste. Parce qu’e
927 dre compte du saut révolutionnaire. « En réalité, la dictature de transition qui enterre toutes les revendications en prom
928 té, la dictature de transition qui enterre toutes les revendications en promettant la lune, ne peut servir qu’à masquer sur
929 i enterre toutes les revendications en promettant la lune, ne peut servir qu’à masquer sur le terrain pratique l’échec d’u
930 omettant la lune, ne peut servir qu’à masquer sur le terrain pratique l’échec d’une révolution qui ne sait pas où elle va.
931 peut servir qu’à masquer sur le terrain pratique l’ échec d’une révolution qui ne sait pas où elle va. » Cartésienne ou hé
932 sait pas où elle va. » Cartésienne ou hégélienne, la dialectique sur laquelle se fondent ces révolutions avortées ne peut
933 e que des données antérieures à tout acte, non de l’ acte lui-même. Au moment de sauter, elles hésitent et reculent. Elles
934 es hésitent et reculent. Elles tombent alors dans l’ illusion d’une synthèse qu’elles veulent croire transitive, conciliant
935 se qu’elles veulent croire transitive, conciliant les contradictions réelles sur le plan tout abstrait de l’étatisme, au li
936 ntradictions réelles sur le plan tout abstrait de l’ étatisme, au lieu de les laisser se développer jusqu’à provoquer le ch
937 r le plan tout abstrait de l’étatisme, au lieu de les laisser se développer jusqu’à provoquer le changement de plan, qui se
938 eu de les laisser se développer jusqu’à provoquer le changement de plan, qui seul constituerait la Révolution véritable. C
939 uer le changement de plan, qui seul constituerait la Révolution véritable. Contre cette illusion rationaliste-idéaliste de
940 . Contre cette illusion rationaliste-idéaliste de la synthèse, qui justifie en philosophie le monisme, en politique les ty
941 liste de la synthèse, qui justifie en philosophie le monisme, en politique les tyrannies abstraites, Dandieu reprend l’arg
942 justifie en philosophie le monisme, en politique les tyrannies abstraites, Dandieu reprend l’argumentation que Proudhon d’
943 litique les tyrannies abstraites, Dandieu reprend l’ argumentation que Proudhon d’une part, et Bakounine de l’autre, opposa
944 Karl Marx en son temps. J’ai souligné d’ailleurs l’ identité, à vrai dire surprenante, des thèses politiques de Proudhon,
945 les, philosophiques, de Kierkegaard, vis-à-vis de la dialectique hégélienne. Cette opposition me paraît la plus profonde e
946 ialectique hégélienne. Cette opposition me paraît la plus profonde et la plus significative de toutes celles qui aient occ
947 e. Cette opposition me paraît la plus profonde et la plus significative de toutes celles qui aient occupé jusqu’à présent
948 de toutes celles qui aient occupé jusqu’à présent les philosophes. Tous les autres débats du xixe perdent leur aiguillon s
949 ient occupé jusqu’à présent les philosophes. Tous les autres débats du xixe perdent leur aiguillon si on les y compare. Af
950 tres débats du xixe perdent leur aiguillon si on les y compare. Affleurant maintenant au niveau des faits matériels, cet a
951 nt s’incarner dans notre génération. Saura-t-elle le pousser jusqu’à ses confins créateurs, — ou va-t-elle, une fois de pl
952 — ou va-t-elle, une fois de plus, s’endormir dans le rêve d’un « troisième terme » dont nous connaissons désormais le mons
953 troisième terme » dont nous connaissons désormais le monstrueux visage ? — « Nous sommes sur la terre décisive… » Antithét
954 ormais le monstrueux visage ? — « Nous sommes sur la terre décisive… » Antithétique — an-archique —, seule et par elle-mêm
955 même transitive, telle est, pour Aron et Dandieu, la Révolution véritable. Cela ne signifie point que sa violence se dégra
956 res ou en émeutes sanglantes, bien au contraire : la violence extérieure mesure, simplement, un défaut de préparation doct
957 octrinale, — ce mot devant être entendu, répétons- le , dans l’acception la plus littéralement « actuelle ». L’Esquisse d’un
958 , — ce mot devant être entendu, répétons-le, dans l’ acception la plus littéralement « actuelle ». L’Esquisse d’une théorie
959 evant être entendu, répétons-le, dans l’acception la plus littéralement « actuelle ». L’Esquisse d’une théorie générale de
960 s l’acception la plus littéralement « actuelle ». L’ Esquisse d’une théorie générale de la Révolution est un effort pour re
961  actuelle ». L’Esquisse d’une théorie générale de la Révolution est un effort pour retrouver le contenu concret et précis
962 ale de la Révolution est un effort pour retrouver le contenu concret et précis du grand mot de révolution dont abusent auj
963 de révolution dont abusent aujourd’hui, à l’envi, les anarchistes petits-bourgeois du type surréaliste, et les évolutionnis
964 rchistes petits-bourgeois du type surréaliste, et les évolutionnistes brutaux, en passant par les émeutiers fascistes. Le t
965 e, et les évolutionnistes brutaux, en passant par les émeutiers fascistes. Le trait décisif, sans doute, auquel nous pouvon
966 brutaux, en passant par les émeutiers fascistes. Le trait décisif, sans doute, auquel nous pouvons reconnaître une pensée
967 e, créatrice, c’est bien cette faculté de libérer l’ être des mots. Cessons d’épiloguer sur les vieilles armures, et recher
968 libérer l’être des mots. Cessons d’épiloguer sur les vieilles armures, et recherchons plutôt les conflits vitaux pour lesq
969 r sur les vieilles armures, et recherchons plutôt les conflits vitaux pour lesquels elles furent inventées. La sémantique a
970 lits vitaux pour lesquels elles furent inventées. La sémantique ainsi comprise peut être une science proprement révolution
971 . Ce n’est point par hasard qu’on tentait de nous la réduire à cette description résignée des altérations du langage. Je n
972 clore ces quelques notes, qui sont loin d’épuiser la revue des principaux thèmes de l’œuvre12, sans soulever deux objectio
973 loin d’épuiser la revue des principaux thèmes de l’ œuvre12, sans soulever deux objections que Ramon Fernandez faisait réc
974 récemment à ces auteurs13. La première porte sur la notion de la personne, évidemment centrale pour la construction de Da
975 ces auteurs13. La première porte sur la notion de la personne, évidemment centrale pour la construction de Dandieu : « Une
976 a notion de la personne, évidemment centrale pour la construction de Dandieu : « Une personne est un homme qui unifie les
977 Dandieu : « Une personne est un homme qui unifie les diverses parties de lui-même à l’intérieur de lui-même », écrit Ferna
978 écrit Fernandez. Il en déduit naturellement que «  la personnalité concrète peut se réaliser dans n’importe quelles conditi
979 conditions données… et peut faire bon ménage avec la société la plus strictement sociale ». Et voici détendu le ressort de
980 données… et peut faire bon ménage avec la société la plus strictement sociale ». Et voici détendu le ressort de la Révolut
981 é la plus strictement sociale ». Et voici détendu le ressort de la Révolution nécessaire. Mais qu’est-ce que cette définit
982 ctement sociale ». Et voici détendu le ressort de la Révolution nécessaire. Mais qu’est-ce que cette définition, sinon cel
983 dividu détaché, autarchique, qui permet justement le fascisme, et qui s’accommode à merveille d’un régime dictatorial ? La
984 s’accommode à merveille d’un régime dictatorial ? La doctrine de l’Ordre nouveau définit une personne qui n’a rien à voir
985 vec cet individu. Une personne qui n’est pas plus l’ homme naturel de Rousseau, comme le suppose Fernandez, que l’homme int
986 n’est pas plus l’homme naturel de Rousseau, comme le suppose Fernandez, que l’homme intérieur de l’idéalisme, puisqu’elle
987 urel de Rousseau, comme le suppose Fernandez, que l’ homme intérieur de l’idéalisme, puisqu’elle est à la fois conquête et
988 me le suppose Fernandez, que l’homme intérieur de l’ idéalisme, puisqu’elle est à la fois conquête et rencontre, engagement
989 tualité. Une personne qui peut être définie comme le prochain de l’Évangile. La seconde objection concerne l’efficacité pr
990 rsonne qui peut être définie comme le prochain de l’ Évangile. La seconde objection concerne l’efficacité probable des doct
991 hain de l’Évangile. La seconde objection concerne l’ efficacité probable des doctrines de la Révolution nécessaire. Fernand
992 n concerne l’efficacité probable des doctrines de la Révolution nécessaire. Fernandez ne croit pas à l’existence concrète1
993 a Révolution nécessaire. Fernandez ne croit pas à l’ existence concrète14 de la personne telle que nous la définissons. Ell
994 ernandez ne croit pas à l’existence concrète14 de la personne telle que nous la définissons. Elle n’est pour lui qu’un myt
995 xistence concrète14 de la personne telle que nous la définissons. Elle n’est pour lui qu’un mythe, dont il met en doute la
996 n’est pour lui qu’un mythe, dont il met en doute la puissance de soulèvement. « On comprend qu’un bourgeois risque sa pea
997 « On comprend qu’un bourgeois risque sa peau pour la sauver : on ne comprend pas qu’il s’arrache la peau dans l’espoir qu’
998 ur la sauver : on ne comprend pas qu’il s’arrache la peau dans l’espoir qu’une meilleure lui pousse. » Fernandez a peut-êt
999 : on ne comprend pas qu’il s’arrache la peau dans l’ espoir qu’une meilleure lui pousse. » Fernandez a peut-être des lumièr
1000 re des lumières qui me font absolument défaut sur la psychologie du bourgeois, animal visqueux et féroce dont il me semble
1001 et féroce dont il me semble que Léon Bloy a donné la description la plus exacte. (Il faudrait être Bloy pour montrer comme
1002 il me semble que Léon Bloy a donné la description la plus exacte. (Il faudrait être Bloy pour montrer comment cette « peau
1003 le de son argent.) Mais ce que je sais, c’est que l’ homme tout court, ou même l’homme noble, ou prolétaire, n’a jamais ris
1004 ue je sais, c’est que l’homme tout court, ou même l’ homme noble, ou prolétaire, n’a jamais risqué sa peau pour des intérêt
1005 ouveau propose à notre besoin de sacrifice, c’est la qualité d’homme par excellence, la qualité créatrice de la personne.
1006 crifice, c’est la qualité d’homme par excellence, la qualité créatrice de la personne. Je n’en vois pas de plus haute dans
1007 é d’homme par excellence, la qualité créatrice de la personne. Je n’en vois pas de plus haute dans notre ordre, ni de plus
1008 e dans notre ordre, ni de plus digne de conquête. La question reste, évidemment, de savoir combien, parmi nous, tiennent e
1009 e à être des hommes. 10. Il faut même noter que le chapitre intitulé Échange et Crédit bouleverse toutes les idées tradi
1010 itre intitulé Échange et Crédit bouleverse toutes les idées traditionnelles sur la question — et en passant, l’un des fonde
1011 t bouleverse toutes les idées traditionnelles sur la question — et en passant, l’un des fondements de la théorie économiqu
1012 question — et en passant, l’un des fondements de la théorie économique de Marx — en s’appuyant sur une documentation dont
1013 e Marx — en s’appuyant sur une documentation dont la formule même est une trouvaille. 11. Et au groupe de l’Ordre nouveau
1014 trouvaille. 11. Et au groupe de l’Ordre nouveau, le seul qui se soit exprimé sur ce point avec netteté (Cf. le numéro 3 d
1015 ui se soit exprimé sur ce point avec netteté (Cf. le numéro 3 de sa revue). 12. et qui surtout ne rendent pas justice au
1016 et qui surtout ne rendent pas justice au style de la pensée, plus encore que de l’écriture, d’Aron et Dandieu. Il faudrait
1017 justice au style de la pensée, plus encore que de l’ écriture, d’Aron et Dandieu. Il faudrait pouvoir citer ici la page fin
1018 d’Aron et Dandieu. Il faudrait pouvoir citer ici la page finale que Dandieu ajouta de sa main, sur épreuves, quelques jou
1019 ant sa mort. Aussi telle page sur Kreuger, ou sur le but de la révolution, qui atteignent à la grandeur à force de précisi
1020 t. Aussi telle page sur Kreuger, ou sur le but de la révolution, qui atteignent à la grandeur à force de précision et de v
1021 ou sur le but de la révolution, qui atteignent à la grandeur à force de précision et de vigueur spirituelle, au mépris de
1022 pirituelle, au mépris de toute rhétorique. 13. «  La Révolution est-elle nécessaire ? », NRF de janvier 1934. L’article es
1023 ion est-elle nécessaire ? », NRF de janvier 1934. L’ article est d’ailleurs sympathique. Il a surtout le grand mérite d’all
1024 ’article est d’ailleurs sympathique. Il a surtout le grand mérite d’aller droit aux problèmes réels que pose ce livre, sur
1025 se ce livre, sur le plan philosophique. 14. Mais le concret, c’est l’acte justement ! et non pas un donné « objectif ».
1026 e plan philosophique. 14. Mais le concret, c’est l’ acte justement ! et non pas un donné « objectif ». m. Rougemont Deni
1027 , « [Compte rendu] Arnaud Dandieu et Robert Aron, La Révolution nécessaire  », Cahiers du Sud, Marseille, juin 1934, p. 38
1028 lle, juin 1934, p. 386-391. n. Rougemont en fera la recension dans la NRF de mars 1936.
1029  386-391. n. Rougemont en fera la recension dans la NRF de mars 1936.
11 1934, Articles divers (1932-1935). Où sont les jeunes protestants ? Remarques sur le protestantisme et les doctrines politiques (juillet-août 1934)
1030 Où sont les jeunes protestants ? Remarques sur le protestantisme et les doctrines
1031 Où sont les jeunes protestants ? Remarques sur le protestantisme et les doctrines politiques (juillet-août 1934)o Y
1032 protestants ? Remarques sur le protestantisme et les doctrines politiques (juillet-août 1934)o Y a-t-il des jeunes prot
1033 Y a-t-il des jeunes protestants ? Cette enquête le démontrera sans doute. Il faut avouer pourtant qu’il n’est pas très f
1034 facile de repérer leurs positions, sur le plan de l’ action publique. On ne connaît pas en France de parti protestant compa
1035 s catholiques à fins politiques ou sociales15. Si les faits sont pauvres, profitons-en pour porter un regard plus direct su
1036 rofitons-en pour porter un regard plus direct sur les possibilités théoriques. Qu’est-ce que la foi des protestants leur pe
1037 ct sur les possibilités théoriques. Qu’est-ce que la foi des protestants leur permet d’affirmer dans le domaine de César ?
1038 a foi des protestants leur permet d’affirmer dans le domaine de César ? De la réponse à cette question dépendra notre éval
1039 r permet d’affirmer dans le domaine de César ? De la réponse à cette question dépendra notre évaluation des tentatives esq
1040 des tentatives esquissées jusqu’ici, et peut-être l’ indication de quelques possibilités pratiques fidèlement déduites de l
1041 ues possibilités pratiques fidèlement déduites de la doctrine. I. Ce que la foi nous dit de faire En dépit de certain
1042 s fidèlement déduites de la doctrine. I. Ce que la foi nous dit de faire En dépit de certaine polémique bourgeoise, i
1043 rie du désordre. Toute doctrine sociale, fût-elle la plus subversive, est la doctrine d’un certain ordre terrestre, d’un c
1044 octrine sociale, fût-elle la plus subversive, est la doctrine d’un certain ordre terrestre, d’un certain aménagement des a
1045 estre, d’un certain aménagement des activités, de la durée, des créations humaines. Tout ordre terrestre suppose une conce
1046 s. Tout ordre terrestre suppose une conception de l’ homme, tel qu’il est ou tel qu’il devrait être. Tel qu’il est : c’est
1047 ou tel qu’il devrait être. Tel qu’il est : c’est la conception réactionnaire, ou statique, la politique de la contrainte
1048 : c’est la conception réactionnaire, ou statique, la politique de la contrainte armée, de l’ordre immuable, de la mesure (
1049 ption réactionnaire, ou statique, la politique de la contrainte armée, de l’ordre immuable, de la mesure (ou hiérarchie) s
1050 statique, la politique de la contrainte armée, de l’ ordre immuable, de la mesure (ou hiérarchie) sociale imposée. C’est un
1051 e de la contrainte armée, de l’ordre immuable, de la mesure (ou hiérarchie) sociale imposée. C’est une doctrine pessimiste
1052 . C’est une doctrine pessimiste, une politique de la camisole de force. Tel qu’il devrait être : c’est la conception révo
1053 amisole de force. Tel qu’il devrait être : c’est la conception révolutionnaire, ou dynamique, la politique du devenir et
1054 ’est la conception révolutionnaire, ou dynamique, la politique du devenir et de l’évolution fatale. C’est une doctrine opt
1055 aire, ou dynamique, la politique du devenir et de l’ évolution fatale. C’est une doctrine optimiste, dont la mesure n’est p
1056 lution fatale. C’est une doctrine optimiste, dont la mesure n’est pas dans le présent injuste, mais dans le futur libérate
1057 doctrine optimiste, dont la mesure n’est pas dans le présent injuste, mais dans le futur libérateur. Politique millénarist
1058 sure n’est pas dans le présent injuste, mais dans le futur libérateur. Politique millénariste. À droite, on dit que l’homm
1059 eur. Politique millénariste. À droite, on dit que l’ homme est une bête, que c’est là son partage et qu’il faut s’y tenir.
1060 et qu’il faut s’y tenir. À gauche, on dit que si l’ homme est une bête, son but est toutefois de devenir un ange. Le chris
1061 e bête, son but est toutefois de devenir un ange. Le christianisme intervient dans cette fausse symétrie avec une sorte d’
1062 ur transcendant, fort bien exprimé par Pascal : «  L’ homme n’est ni ange ni bête, et le malheur veut que qui veut faire l’a
1063 par Pascal : « L’homme n’est ni ange ni bête, et le malheur veut que qui veut faire l’ange fait la bête. »16 Qu’est l’ho
1064 ge ni bête, et le malheur veut que qui veut faire l’ ange fait la bête. »16 Qu’est l’homme ? Il ne se connaît pas. L’Évang
1065 et le malheur veut que qui veut faire l’ange fait la bête. »16 Qu’est l’homme ? Il ne se connaît pas. L’Évangile le révèl
1066 e qui veut faire l’ange fait la bête. »16 Qu’est l’ homme ? Il ne se connaît pas. L’Évangile le révèle à lui-même, comme p
1067 bête. »16 Qu’est l’homme ? Il ne se connaît pas. L’ Évangile le révèle à lui-même, comme perdu, et par cette révélation, s
1068 Qu’est l’homme ? Il ne se connaît pas. L’Évangile le révèle à lui-même, comme perdu, et par cette révélation, sauvé. Ainsi
1069 omme perdu, et par cette révélation, sauvé. Ainsi l’ homme n’est humain que dans un paradoxe ; il est perdu lorsqu’il se cr
1070 squ’il se sait perdu. Je dis que seul ce paradoxe le fait humain : car si l’homme peut se voir perdu, c’est qu’il croit, c
1071 dis que seul ce paradoxe le fait humain : car si l’ homme peut se voir perdu, c’est qu’il croit, c’est qu’il est dans la f
1072 ir perdu, c’est qu’il croit, c’est qu’il est dans la foi ; mais être dans la foi, c’est faire la volonté de Dieu, c’est ag
1073 oit, c’est qu’il est dans la foi ; mais être dans la foi, c’est faire la volonté de Dieu, c’est agir, c’est donc attester
1074 dans la foi ; mais être dans la foi, c’est faire la volonté de Dieu, c’est agir, c’est donc attester sa dignité propremen
1075 ’est donc attester sa dignité proprement humaine. La foi seule est un acte absolu ; le croyant seul, véritablement homme.
1076 rement humaine. La foi seule est un acte absolu ; le croyant seul, véritablement homme. Dans ce paradoxe essentiel, et non
1077 ailleurs, peut se fonder une politique qui mérite le nom de chrétienne. Je la vois caractérisée par deux traits qui nous s
1078 une politique qui mérite le nom de chrétienne. Je la vois caractérisée par deux traits qui nous serviront de critères : d’
1079 seule elle pose la question dernière du destin de l’ homme, en même temps qu’elle connaît et saisit l’homme dans sa conditi
1080 l’homme, en même temps qu’elle connaît et saisit l’ homme dans sa condition actuelle. Mais il faut savoir aussi qu’elle es
1081 aut savoir aussi qu’elle est intenable, parce que les ordres de la foi sont toujours imprévisibles, instantanés, et qu’ils
1082 si qu’elle est intenable, parce que les ordres de la foi sont toujours imprévisibles, instantanés, et qu’ils ne souffrent
1083 programme, par des solutions toutes faites. Voici le malentendu qui s’institue partout entre la politique et notre foi : l
1084 Voici le malentendu qui s’institue partout entre la politique et notre foi : la politique s’occupe des moyens, et néglige
1085 nstitue partout entre la politique et notre foi : la politique s’occupe des moyens, et néglige bientôt les fins, ou prend
1086 politique s’occupe des moyens, et néglige bientôt les fins, ou prend les moyens pour des fins ; la foi ne veut connaître qu
1087 des moyens, et néglige bientôt les fins, ou prend les moyens pour des fins ; la foi ne veut connaître que les fins, et en v
1088 tôt les fins, ou prend les moyens pour des fins ; la foi ne veut connaître que les fins, et en vient à dévaloriser les moy
1089 yens pour des fins ; la foi ne veut connaître que les fins, et en vient à dévaloriser les moyens. Ou encore : pour le polit
1090 connaître que les fins, et en vient à dévaloriser les moyens. Ou encore : pour le politique pur, il s’agit toujours d’un or
1091 vient à dévaloriser les moyens. Ou encore : pour le politique pur, il s’agit toujours d’un ordre établi ou d’un ordre à é
1092 s d’un ordre établi ou d’un ordre à établir. Pour le croyant, il ne s’agit, d’abord, que d’un ordre reçu. Mais dès que l’o
1093 ’agit, d’abord, que d’un ordre reçu. Mais dès que l’ ordre est véritablement reçu, et accepté, il s’agit de l’exécuter. L’o
1094 est véritablement reçu, et accepté, il s’agit de l’ exécuter. L’ordre reçu par le chrétien est dans l’instant, hic et nunc
1095 lement reçu, et accepté, il s’agit de l’exécuter. L’ ordre reçu par le chrétien est dans l’instant, hic et nunc ; l’ordre i
1096 ccepté, il s’agit de l’exécuter. L’ordre reçu par le chrétien est dans l’instant, hic et nunc ; l’ordre imposé par une pol
1097 l’exécuter. L’ordre reçu par le chrétien est dans l’ instant, hic et nunc ; l’ordre imposé par une politique est dans l’his
1098 par le chrétien est dans l’instant, hic et nunc ; l’ ordre imposé par une politique est dans l’histoire, dans la durée. Mai
1099 nunc ; l’ordre imposé par une politique est dans l’ histoire, dans la durée. Mais il faut que l’ordre reçu s’insère aussit
1100 mposé par une politique est dans l’histoire, dans la durée. Mais il faut que l’ordre reçu s’insère aussitôt dans l’histoir
1101 dans l’histoire, dans la durée. Mais il faut que l’ ordre reçu s’insère aussitôt dans l’histoire ; et le problème des moye
1102 s il faut que l’ordre reçu s’insère aussitôt dans l’ histoire ; et le problème des moyens, s’il doit rester subordonné à l’
1103 ordre reçu s’insère aussitôt dans l’histoire ; et le problème des moyens, s’il doit rester subordonné à l’origine et à la
1104 roblème des moyens, s’il doit rester subordonné à l’ origine et à la fin, en est cependant inséparable. Il est donc non seu
1105 ens, s’il doit rester subordonné à l’origine et à la fin, en est cependant inséparable. Il est donc non seulement possible
1106 donc non seulement possible, mais nécessaire, que le chrétien prenne position en présence des partis politiques. S’il reje
1107 n en présence des partis politiques. S’il rejette les partis pris, c’est qu’il doit sans cesse, à nouveau, prendre parti. C
1108 doit sans cesse, à nouveau, prendre parti. Comme le réactionnaire, il veut connaître l’homme tel qu’il est — seulement il
1109 parti. Comme le réactionnaire, il veut connaître l’ homme tel qu’il est — seulement il le connaît mieux. Comme le marxiste
1110 ut connaître l’homme tel qu’il est — seulement il le connaît mieux. Comme le marxiste, il sait que sa doctrine n’a pas à e
1111 qu’il est — seulement il le connaît mieux. Comme le marxiste, il sait que sa doctrine n’a pas à expliquer le monde, mais
1112 iste, il sait que sa doctrine n’a pas à expliquer le monde, mais à le transformer — seulement, il sait que cette transform
1113 sa doctrine n’a pas à expliquer le monde, mais à le transformer — seulement, il sait que cette transformation s’appelle l
1114 ement, il sait que cette transformation s’appelle le Royaume de Dieu, non le royaume de l’homme moyen. Contre le réactionn
1115 transformation s’appelle le Royaume de Dieu, non le royaume de l’homme moyen. Contre le réactionnaire, il affirme que l’o
1116 n s’appelle le Royaume de Dieu, non le royaume de l’ homme moyen. Contre le réactionnaire, il affirme que l’ordre établi ne
1117 de Dieu, non le royaume de l’homme moyen. Contre le réactionnaire, il affirme que l’ordre établi ne saurait être en aucun
1118 me moyen. Contre le réactionnaire, il affirme que l’ ordre établi ne saurait être en aucun cas définitif ni suffisant. Cont
1119 être en aucun cas définitif ni suffisant. Contre le marxiste, il affirme que l’évolution nécessaire n’entraîne pas une am
1120 ni suffisant. Contre le marxiste, il affirme que l’ évolution nécessaire n’entraîne pas une amélioration du genre humain,
1121 ux uns et aux autres, il reproche de déshumaniser l’ homme, par ignorance de sa nature véritable. Certes, nous sommes dans
1122 de sa nature véritable. Certes, nous sommes dans l’ histoire, mais non pas comme la subissant. Nous sommes au monde comme
1123 , nous sommes dans l’histoire, mais non pas comme la subissant. Nous sommes au monde comme n’étant pas du monde ; dans le
1124 sommes au monde comme n’étant pas du monde ; dans le péché, mais comme ayant reçu la promesse d’être sauvés de son empire.
1125 s du monde ; dans le péché, mais comme ayant reçu la promesse d’être sauvés de son empire. L’action politique nous est néc
1126 ant reçu la promesse d’être sauvés de son empire. L’ action politique nous est nécessaire, comme manger, travailler et pens
1127 if. Une phrase de Kierkegaard résume, à mon sens, le fondement et la seule direction possible de toute politique chrétienn
1128 e Kierkegaard résume, à mon sens, le fondement et la seule direction possible de toute politique chrétienne : « L’homme se
1129 ection possible de toute politique chrétienne : «  L’ homme seul (devant Dieu) est au-dessus de la collectivité. » Cela ne s
1130 e : « L’homme seul (devant Dieu) est au-dessus de la collectivité. » Cela ne signifie pas que le croyant doive s’isoler de
1131 us de la collectivité. » Cela ne signifie pas que le croyant doive s’isoler de la communauté, mais bien que la communauté
1132 ne signifie pas que le croyant doive s’isoler de la communauté, mais bien que la communauté doit toujours être subordonné
1133 nt doive s’isoler de la communauté, mais bien que la communauté doit toujours être subordonnée à cette fin la plus haute d
1134 unauté doit toujours être subordonnée à cette fin la plus haute de l’homme qu’est sa foi, — sa situation personnelle devan
1135 urs être subordonnée à cette fin la plus haute de l’ homme qu’est sa foi, — sa situation personnelle devant Dieu. Non seule
1136 situation personnelle devant Dieu. Non seulement le chrétien pourra et devra collaborer avec tous les « mouvements » poli
1137 le chrétien pourra et devra collaborer avec tous les « mouvements » politiques qui revendiquent les droits supérieurs de l
1138 us les « mouvements » politiques qui revendiquent les droits supérieurs de la personne par rapport à l’ensemble ; mais enco
1139 itiques qui revendiquent les droits supérieurs de la personne par rapport à l’ensemble ; mais encore il pourra et devra af
1140 es droits supérieurs de la personne par rapport à l’ ensemble ; mais encore il pourra et devra affirmer que la seule commun
1141 ble ; mais encore il pourra et devra affirmer que la seule communauté réelle et humainement bienfaisante est celle qui se
1142 st celle qui se fonde dans ce rapport originel de l’ homme à Dieu, d’où découle la relation réelle et humainement bienfaisa
1143 rapport originel de l’homme à Dieu, d’où découle la relation réelle et humainement bienfaisante que l’Évangile appelle l’
1144 a relation réelle et humainement bienfaisante que l’ Évangile appelle l’amour du prochain. Ni ange, ni bête, ni droite ni g
1145 t humainement bienfaisante que l’Évangile appelle l’ amour du prochain. Ni ange, ni bête, ni droite ni gauche. Pessimisme q
1146 imisme quant aux fins terrestres, mais impliquant l’ activité de l’homme considérée comme un service nécessaire — voilà peu
1147 ux fins terrestres, mais impliquant l’activité de l’ homme considérée comme un service nécessaire — voilà peut-être définie
1148 e un service nécessaire — voilà peut-être définie l’ attitude chrétienne en politique : une révolution sans illusions. I
1149 on sans illusions. II. Qu’avons-nous fait ? Le lecteur voudra bien considérer que ce qu’on vient de lui dire n’est p
1150 s encore matière d’enquête. (On n’enquête pas sur la doctrine chrétienne.) Mais la disposition de ces évidences va peut-êt
1151 n n’enquête pas sur la doctrine chrétienne.) Mais la disposition de ces évidences va peut-être nous permettre de situer qu
1152 s permettre de situer quelques-unes des attitudes les plus tranchées, et par là les plus instructives, qui se soient manife
1153 -unes des attitudes les plus tranchées, et par là les plus instructives, qui se soient manifestées jusqu’ici dans la jeunes
1154 uctives, qui se soient manifestées jusqu’ici dans la jeunesse protestante. À droite, je distingue deux tendances : celle d
1155 À droite, je distingue deux tendances : celle de l’ Association Sully, qui groupe les protestants monarchistes, et celle q
1156 dances : celle de l’Association Sully, qui groupe les protestants monarchistes, et celle qui se manifeste dans le bulletin
1157 ants monarchistes, et celle qui se manifeste dans le bulletin de La Cause, nettement nationaliste. L’Association Sully a p
1158 es, et celle qui se manifeste dans le bulletin de La Cause, nettement nationaliste. L’Association Sully a publié pas mal d
1159 le bulletin de La Cause, nettement nationaliste. L’ Association Sully a publié pas mal de tracts et de brochures, dont la
1160 a publié pas mal de tracts et de brochures, dont la diffusion, je crois, est restée assez limitée. Cette tentative désesp
1161 tentative désespérée n’est pas sans noblesse. Et l’ on ne saurait trop louer l’insistance avec laquelle certaines déclarat
1162 pas sans noblesse. Et l’on ne saurait trop louer l’ insistance avec laquelle certaines déclarations de l’AS condamnent le
1163 nsistance avec laquelle certaines déclarations de l’ AS condamnent le nationalisme mystique qui, par malheur, caractérise l
1164 aquelle certaines déclarations de l’AS condamnent le nationalisme mystique qui, par malheur, caractérise les efforts de La
1165 tionalisme mystique qui, par malheur, caractérise les efforts de La Cause. L’Association Sully est beaucoup plus éloignée d
1166 ique qui, par malheur, caractérise les efforts de La Cause. L’Association Sully est beaucoup plus éloignée de l’Action fra
1167 par malheur, caractérise les efforts de La Cause. L’ Association Sully est beaucoup plus éloignée de l’Action française que
1168 L’Association Sully est beaucoup plus éloignée de l’ Action française que La Cause ne l’est de L’Écho de Paris. Du point de
1169 beaucoup plus éloignée de l’Action française que La Cause ne l’est de L’Écho de Paris. Du point de vue de notre foi, il m
1170 us éloignée de l’Action française que La Cause ne l’ est de L’Écho de Paris. Du point de vue de notre foi, il me semble d’a
1171 ée de l’Action française que La Cause ne l’est de L’ Écho de Paris. Du point de vue de notre foi, il me semble d’ailleurs q
1172 tre justifiée plus facilement — ne fût-ce que par l’ exemple des actuelles monarchies protestantes — que la position nation
1173 emple des actuelles monarchies protestantes — que la position nationaliste. Il y a dans le nationalisme moderne une vérita
1174 antes — que la position nationaliste. Il y a dans le nationalisme moderne une véritable idolâtrie. La passion intolérante
1175 le nationalisme moderne une véritable idolâtrie. La passion intolérante que manifestent ses adeptes, le caractère « sacré
1176 passion intolérante que manifestent ses adeptes, le caractère « sacré » que revêt à leurs yeux l’idée de patrie préalable
1177 es, le caractère « sacré » que revêt à leurs yeux l’ idée de patrie préalablement confondue avec celle de l’État, en témoig
1178 e de patrie préalablement confondue avec celle de l’ État, en témoignent avec évidence. Mais, d’autre part, le « politique
1179 en témoignent avec évidence. Mais, d’autre part, le « politique d’abord » de Maurras, l’insistance mise sur la forme de l
1180 ’autre part, le « politique d’abord » de Maurras, l’ insistance mise sur la forme de l’État, paraissent bien inactuels en r
1181 tique d’abord » de Maurras, l’insistance mise sur la forme de l’État, paraissent bien inactuels en regard des problèmes éc
1182 d » de Maurras, l’insistance mise sur la forme de l’ État, paraissent bien inactuels en regard des problèmes économiques qu
1183 économiques qui nous pressent. Un chrétien a-t-il le droit de rêver ? Que faire alors, dans l’état de choses qui s’offre à
1184 a-t-il le droit de rêver ? Que faire alors, dans l’ état de choses qui s’offre à nous ? De l’action « sociale » ? C’est da
1185 rs, dans l’état de choses qui s’offre à nous ? De l’ action « sociale » ? C’est dans ce sens que concluent les Compagnons,
1186 on « sociale » ? C’est dans ce sens que concluent les Compagnons, groupe fondé par la Fédération des étudiants chrétiens, s
1187 ns que concluent les Compagnons, groupe fondé par la Fédération des étudiants chrétiens, sur le modèle des Équipes sociale
1188 dé par la Fédération des étudiants chrétiens, sur le modèle des Équipes sociales de Robert Garric. Créer des contacts viva
1189 de Robert Garric. Créer des contacts vivants avec les milieux ouvriers athées, par le moyen de cercles d’études ou d’« amic
1190 cts vivants avec les milieux ouvriers athées, par le moyen de cercles d’études ou d’« amicales » de travail, c’est une act
1191 de travail, c’est une activité dont, à coup sûr, le bienfait ne sera jamais perdu, pour ceux d’abord qui en prennent l’in
1192 a jamais perdu, pour ceux d’abord qui en prennent l’ initiative. Mais ici je poserais une question inverse de celle que je
1193 ais une question inverse de celle que je posais à l’ Association Sully. Peut-on « se borner au pratique » ? Et toute activi
1194 paraissent pécher par une vision insuffisante de l’ ensemble concret des données actuelles. C’est un péril proprement prot
1195 actuelles. C’est un péril proprement protestant. La doctrine calviniste de la vocation ou des charismes nous y expose dav
1196 proprement protestant. La doctrine calviniste de la vocation ou des charismes nous y expose davantage que les catholiques
1197 tion ou des charismes nous y expose davantage que les catholiques, toujours soutenus et encadrés par les directives papales
1198 es catholiques, toujours soutenus et encadrés par les directives papales, et plus conscients que nous ne sommes souvent des
1199 titude particulière. C’est évidemment à propos de l’ attitude des objecteurs de conscience qu’il y a lieu de souligner le p
1200 ecteurs de conscience qu’il y a lieu de souligner le plus fortement ce danger. Je n’ai pas, ici, à juger l’objection de co
1201 us fortement ce danger. Je n’ai pas, ici, à juger l’ objection de conscience. Je me bornerai à deux remarques seulement. Da
1202 . Je me bornerai à deux remarques seulement. Dans la mesure où l’objection est l’expression d’une vocation particulière, e
1203 rai à deux remarques seulement. Dans la mesure où l’ objection est l’expression d’une vocation particulière, elle tend à éc
1204 ques seulement. Dans la mesure où l’objection est l’ expression d’une vocation particulière, elle tend à échapper à la poli
1205 une vocation particulière, elle tend à échapper à la politique et sort du domaine de cette enquête. Dans la mesure où elle
1206 litique et sort du domaine de cette enquête. Dans la mesure où elle devient l’expression d’un mouvement, le moins qu’on en
1207 de cette enquête. Dans la mesure où elle devient l’ expression d’un mouvement, le moins qu’on en puisse dire, c’est qu’ell
1208 sure où elle devient l’expression d’un mouvement, le moins qu’on en puisse dire, c’est qu’elle est dangereusement insuffis
1209 ons au régime établi. Je m’empresse d’ajouter que les objecteurs chrétiens se sont gardés jusqu’ici de toute espèce de prop
1210 spèce de propagande, et ne tombent nullement sous le coup de la grave critique d’incohérence et de sectarisme qu’il faudra
1211 opagande, et ne tombent nullement sous le coup de la grave critique d’incohérence et de sectarisme qu’il faudrait sans cel
1212 ectarisme qu’il faudrait sans cela leur adresser. L’ attitude des objecteurs porte à son acuité extrême le paradoxe défini
1213 ttitude des objecteurs porte à son acuité extrême le paradoxe défini dans ma première partie. Elle ne saurait être mise en
1214 agement concret, un acte de foi, qui transcendent le plan de toute doctrine sociale. Mais il fallait en parler ici : elle
1215 iale. Mais il fallait en parler ici : elle marque le pôle du refus, dans notre « politique du pessimisme actif ». Je voudr
1216 . Révolution sans illusions. Droits supérieurs de la personne. Telles sont quelques-unes des formules que je proposais tou
1217 uelques-unes des formules que je proposais tout à l’ heure pour définir l’attitude chrétienne devant les exigences de César
1218 ules que je proposais tout à l’heure pour définir l’ attitude chrétienne devant les exigences de César. Elles sont en singu
1219 l’heure pour définir l’attitude chrétienne devant les exigences de César. Elles sont en singulière consonance avec les prin
1220 e César. Elles sont en singulière consonance avec les principes directeurs de deux mouvements de jeunesse : Esprit et l’Ord
1221 uvements de jeunesse : Esprit et l’Ordre nouveau. L’ originalité de ces deux équipes tient d’abord dans leur refus absolu d
1222 pes tient d’abord dans leur refus absolu de poser les questions par rapport à une droite et à une gauche également condamné
1223 ées. Par ce seul refus, elles opèrent déjà ce que le vocabulaire de l’Ordre nouveau nomme un « changement de plan », — c’e
1224 e révolutionnaire. Elles se dressent ainsi contre le préjugé le plus nocif de la mentalité politique française. C’est un v
1225 nnaire. Elles se dressent ainsi contre le préjugé le plus nocif de la mentalité politique française. C’est un volume entie
1226 dressent ainsi contre le préjugé le plus nocif de la mentalité politique française. C’est un volume entier qu’il faudrait
1227 C’est un volume entier qu’il faudrait consacrer à la critique des méfaits de ce préjugé, si profondément enraciné dans le
1228 aits de ce préjugé, si profondément enraciné dans le sentiment du Français moyen, si stérile, si stérilisant, si peu réali
1229 éaliste, si vainement irritant, et qui fausse dès l’ origine toute discussion honnête sur les réformes nécessaires. Les doc
1230 fausse dès l’origine toute discussion honnête sur les réformes nécessaires. Les doctrines économiques et sociales développé
1231 discussion honnête sur les réformes nécessaires. Les doctrines économiques et sociales développées par Esprit et surtout p
1232 précisément ce genre d’adhésion sentimentale que les deux groupes refusent avec rigueur. D’où les malentendus, parfois bie
1233 que les deux groupes refusent avec rigueur. D’où les malentendus, parfois bien réjouissants, qu’ils ont provoqués de tous
1234 ous côtés. « Petits penseurs qui travaillent pour le fascisme », s’écrient les communistes à propos de l’Ordre nouveau, ce
1235 urs qui travaillent pour le fascisme », s’écrient les communistes à propos de l’Ordre nouveau, cependant que la Critica fas
1236 nistes à propos de l’Ordre nouveau, cependant que la Critica fascista, organe central du fascisme italien, déclare à propo
1237 à propos du même groupe : « Nous préférons encore les marxistes ! » Esprit, de même, se voit qualifié de fasciste par les g
1238 Esprit, de même, se voit qualifié de fasciste par les gauches, et de bolchévique par les droites. Preuve qu’il y a dans ces
1239 e fasciste par les gauches, et de bolchévique par les droites. Preuve qu’il y a dans ces deux groupes de jeunes quelque cho
1240 ieilles distinctions familières, concrétisées par la seule disposition des députés dans les travées du palais Bourbon. Le
1241 étisées par la seule disposition des députés dans les travées du palais Bourbon. Le Cahier de revendications que je publiai
1242 n des députés dans les travées du palais Bourbon. Le Cahier de revendications que je publiais en 1932 à la Nouvelle Revue
1243 ahier de revendications que je publiais en 1932 à la Nouvelle Revue française , manifesta pour la première fois l’existen
1244 Revue française , manifesta pour la première fois l’ existence de cette « troisième force », non marxiste et anticapitalist
1245 te, qui depuis lors s’est précisée et développée. Les deux groupes de tête de cette révolution que je considère comme étant
1246 de cette révolution que je considère comme étant la seule réelle et vraiment novatrice, sont Esprit et l’Ordre nouveau. C
1247 l’Ordre nouveau. Cherchons à voir d’abord ce qui les unit en principe : 1. Quelques refus massifs, refus du capitalisme cr
1248 ercantilisme général qui se manifeste jusque dans le domaine de la pensée ; refus du nationalisme mystique, considéré comm
1249 énéral qui se manifeste jusque dans le domaine de la pensée ; refus du nationalisme mystique, considéré comme une captatio
1250 ique, considéré comme une captation, au profit de l’ État et de la finance, du sentiment patriotique originel ; refus de la
1251 ré comme une captation, au profit de l’État et de la finance, du sentiment patriotique originel ; refus de la culture bour
1252 nce, du sentiment patriotique originel ; refus de la culture bourgeoise et de la distinction commode qu’elle suppose et im
1253 e originel ; refus de la culture bourgeoise et de la distinction commode qu’elle suppose et implique entre la pensée et l’
1254 inction commode qu’elle suppose et implique entre la pensée et l’action. 2. Quelques affirmations doctrinales : affirmatio
1255 de qu’elle suppose et implique entre la pensée et l’ action. 2. Quelques affirmations doctrinales : affirmation des droits
1256 irmations doctrinales : affirmation des droits de la personne humaine, toujours supérieurs à ceux de l’État, qui doit norm
1257 a personne humaine, toujours supérieurs à ceux de l’ État, qui doit normalement leur être subordonné ; affirmation de la pr
1258 normalement leur être subordonné ; affirmation de la primauté nécessaire du spirituel (qu’ils définissent d’ailleurs assez
1259 nt d’ailleurs assez diversement) ; affirmation de la nécessité de reprendre à la base l’ensemble de l’organisation économi
1260 ent) ; affirmation de la nécessité de reprendre à la base l’ensemble de l’organisation économique, et de ne pas se content
1261 ffirmation de la nécessité de reprendre à la base l’ ensemble de l’organisation économique, et de ne pas se contenter de ré
1262 la nécessité de reprendre à la base l’ensemble de l’ organisation économique, et de ne pas se contenter de réformes partiel
1263 nelles. Ces refus et ces affirmations définissent l’ attitude spirituelle des jeunes groupes. Ils indiquent assez la nouvea
1264 irituelle des jeunes groupes. Ils indiquent assez la nouveauté de leur point de départ. Alors que les partis aux prises da
1265 z la nouveauté de leur point de départ. Alors que les partis aux prises dans la presse évitent avec ensemble de poser les q
1266 t de départ. Alors que les partis aux prises dans la presse évitent avec ensemble de poser les questions fondamentales, et
1267 ses dans la presse évitent avec ensemble de poser les questions fondamentales, et se cantonnent dans des luttes périmées et
1268 malhonnêtes, Esprit et l’Ordre nouveau affirment la nécessité de s’attaquer au problème de l’homme même dans la civilisat
1269 firment la nécessité de s’attaquer au problème de l’ homme même dans la civilisation mécanique. Ainsi pour être moins bruya
1270 té de s’attaquer au problème de l’homme même dans la civilisation mécanique. Ainsi pour être moins bruyant et moins démago
1271 nsi pour être moins bruyant et moins démagogique, le combat qu’ils mènent est beaucoup plus radical au sens étymologique d
1272 leur force d’entraînement lente et profonde, dont les effets se manifesteront de plus en plus visiblement à mesure que le d
1273 esteront de plus en plus visiblement à mesure que le développement de la crise confirmera leurs prévisions. Mais il ne suf
1274 plus visiblement à mesure que le développement de la crise confirmera leurs prévisions. Mais il ne suffit pas qu’un point
1275 départ soit juste. Il faut encore partir, — sinon le point de départ se transforme en un simple point de vue, pour le plai
1276 art se transforme en un simple point de vue, pour le plaisir stérile des clercs bourgeois. C’est ici la question de la tac
1277 e plaisir stérile des clercs bourgeois. C’est ici la question de la tactique qui se pose, en même temps que celle des inst
1278 le des clercs bourgeois. C’est ici la question de la tactique qui se pose, en même temps que celle des institutions à cons
1279 èrent des cellules17, autant de germes semés dans la diversité des régions et des métiers : germes de corporations destiné
1280 s à faire éclater, par leur développement normal, les cadres de l’ordre ancien. Une doctrine rigoureuse, qui s’exprime dire
1281 ter, par leur développement normal, les cadres de l’ ordre ancien. Une doctrine rigoureuse, qui s’exprime directement dans
1282 xprime directement dans une tactique souple, dont la mise en œuvre institue dès maintenant l’ordre nouveau. Le groupe comp
1283 en œuvre institue dès maintenant l’ordre nouveau. Le groupe compte éviter, de la sorte autant que possible, l’écueil des r
1284 nant l’ordre nouveau. Le groupe compte éviter, de la sorte autant que possible, l’écueil des révolutions russe et allemand
1285 e compte éviter, de la sorte autant que possible, l’ écueil des révolutions russe et allemande, la fameuse « période de tra
1286 ble, l’écueil des révolutions russe et allemande, la fameuse « période de transition » nécessairement dictatoriale et état
1287 n » nécessairement dictatoriale et étatiste, dont l’ équipement actuel de la France doit permettre l’économie. Le travail c
1288 atoriale et étatiste, dont l’équipement actuel de la France doit permettre l’économie. Le travail critique de l’Ordre nouv
1289 t l’équipement actuel de la France doit permettre l’ économie. Le travail critique de l’Ordre nouveau, tel qu’on peut le su
1290 nt actuel de la France doit permettre l’économie. Le travail critique de l’Ordre nouveau, tel qu’on peut le suivre dans la
1291 avail critique de l’Ordre nouveau, tel qu’on peut le suivre dans la revue qui paraît sous ce titre depuis le mois de mai 1
1292 de l’Ordre nouveau, tel qu’on peut le suivre dans la revue qui paraît sous ce titre depuis le mois de mai 1933, est essent
1293 vre dans la revue qui paraît sous ce titre depuis le mois de mai 1933, est essentiellement orienté vers la création. C’est
1294 ois de mai 1933, est essentiellement orienté vers la création. C’est en vain que l’on chercherait dans ces minces cahiers
1295 ement orienté vers la création. C’est en vain que l’ on chercherait dans ces minces cahiers les pittoresques invectives ou
1296 vain que l’on chercherait dans ces minces cahiers les pittoresques invectives ou les abyssales logomachies dialectiques qui
1297 ces minces cahiers les pittoresques invectives ou les abyssales logomachies dialectiques qui font le charme des revues comm
1298 u les abyssales logomachies dialectiques qui font le charme des revues communistes. Rien dans ces textes pour flatter les
1299 es communistes. Rien dans ces textes pour flatter les littérateurs. Rien non plus pour flatter la jeunesse, mais la jeuness
1300 tter les littérateurs. Rien non plus pour flatter la jeunesse, mais la jeunesse qu’ils ont atteinte n’est pas celle qui vo
1301 urs. Rien non plus pour flatter la jeunesse, mais la jeunesse qu’ils ont atteinte n’est pas celle qui voulait être flattée
1302 s celle qui voulait être flattée. Et ce n’est pas l’ exaspération du ton qui mesure l’efficacité d’une prise de conscience
1303 Et ce n’est pas l’exaspération du ton qui mesure l’ efficacité d’une prise de conscience révolutionnaire. Lieu commun pour
1304 olutionnaire. Lieu commun pour cette génération : la violence véritable est celle des constructeurs. Le premier manifeste
1305 leur service. Il est facile d’indiquer rapidement le principe de cohésion de ces trois ordres. Dans l’ordre philosophique,
1306 le principe de cohésion de ces trois ordres. Dans l’ ordre philosophique, l’Ordre nouveau suspend toutes ses définitions à
1307 l’Ordre nouveau suspend toutes ses définitions à l’ acte constituant la personne (l’individu engagé dans un conflit concre
1308 spend toutes ses définitions à l’acte constituant la personne (l’individu engagé dans un conflit concret). Sur cette notio
1309 ses définitions à l’acte constituant la personne ( l’ individu engagé dans un conflit concret). Sur cette notion d’acte pris
1310 mique, dont on trouvera la première synthèse dans l’ ouvrage important d’Aron et Dandieu : la Révolution nécessaire. Sa rev
1311 hèse dans l’ouvrage important d’Aron et Dandieu : la Révolution nécessaire. Sa revendication essentielle est l’abolition d
1312 tion nécessaire. Sa revendication essentielle est l’ abolition de la condition prolétarienne par le moyen du service civil
1313 . Sa revendication essentielle est l’abolition de la condition prolétarienne par le moyen du service civil de travail19. L
1314 est l’abolition de la condition prolétarienne par le moyen du service civil de travail19. L’analyse du pouvoir aboutit d’a
1315 ienne par le moyen du service civil de travail19. L’ analyse du pouvoir aboutit d’autre part à une conception de l’organisa
1316 pouvoir aboutit d’autre part à une conception de l’ organisation politique radicalement antiétatiste, fédéraliste, ou mieu
1317 antiétatiste, fédéraliste, ou mieux communaliste. L’ assimilation de la personne à un acte20, tel est donc le fait spiritue
1318 raliste, ou mieux communaliste. L’assimilation de la personne à un acte20, tel est donc le fait spirituel, le fait humain
1319 milation de la personne à un acte20, tel est donc le fait spirituel, le fait humain par excellence auquel l’Ordre nouveau
1320 onne à un acte20, tel est donc le fait spirituel, le fait humain par excellence auquel l’Ordre nouveau rattache d’une faço
1321 açon immédiate toutes ses institutions. Telle est la « primauté du spirituel » qu’il ne cesse d’invoquer au risque, il fau
1322 el » qu’il ne cesse d’invoquer au risque, il faut le dire, de créer provisoirement, dans certains cerveaux, les plus grave
1323 de créer provisoirement, dans certains cerveaux, les plus graves malentendus. On a cru, ou feint de croire, qu’il ne s’agi
1324 même, on a trop souvent confondu, et jusque chez les communistes, matérialisme et matérialisme dialectique. L’influence de
1325 nistes, matérialisme et matérialisme dialectique. L’ influence des idées « ordre nouveau » est beaucoup plus considérable q
1326 re nouveau » est beaucoup plus considérable qu’on le croirait à lire la presse politicienne. Plusieurs des mots d’ordre qu
1327 aucoup plus considérable qu’on le croirait à lire la presse politicienne. Plusieurs des mots d’ordre que la jeunesse franç
1328 esse politicienne. Plusieurs des mots d’ordre que la jeunesse française fait siens depuis un an ont été lancés par l’ON qu
1329 nçaise fait siens depuis un an ont été lancés par l’ ON qui a eu l’adresse de ne pas en faire une sorte de propriété privée
1330 ens depuis un an ont été lancés par l’ON qui a eu l’ adresse de ne pas en faire une sorte de propriété privée. Parmi eux, j
1331 sorte de propriété privée. Parmi eux, je citerai le « ni droite ni gauche » repris depuis peu par les ligues d’anciens co
1332 le « ni droite ni gauche » repris depuis peu par les ligues d’anciens combattants (dont l’action sera peut-être décisive l
1333 is peu par les ligues d’anciens combattants (dont l’ action sera peut-être décisive l’année prochaine) ; l’idée de la « mis
1334 ombattants (dont l’action sera peut-être décisive l’ année prochaine) ; l’idée de la « mission personnaliste de la France »
1335 tion sera peut-être décisive l’année prochaine) ; l’ idée de la « mission personnaliste de la France », que les centristes
1336 peut-être décisive l’année prochaine) ; l’idée de la « mission personnaliste de la France », que les centristes et les dro
1337 chaine) ; l’idée de la « mission personnaliste de la France », que les centristes et les droites opposent à la mystique de
1338 de la « mission personnaliste de la France », que les centristes et les droites opposent à la mystique des masses russe ou
1339 rsonnaliste de la France », que les centristes et les droites opposent à la mystique des masses russe ou allemande ; enfin
1340 e », que les centristes et les droites opposent à la mystique des masses russe ou allemande ; enfin l’idée du service civi
1341 la mystique des masses russe ou allemande ; enfin l’ idée du service civil de travail, qui pourrait bien devenir le cheval
1342 rvice civil de travail, qui pourrait bien devenir le cheval de bataille des mouvements de gauche. « Primauté du spirituel 
1343 irituel », nous retrouvons cette affirmation dans la revue Esprit . S’agit-il là, encore, du spirituel comme acte ? Certe
1344 mme acte ? Certes, Emmanuel Mounier, directeur de la revue, définissait dès son premier numéro une conception spiritualist
1345 ien de commun avec cela qu’ont voulu voir en elle les critiques de droite et de gauche, victimes de la confusion que j’ai d
1346 les critiques de droite et de gauche, victimes de la confusion que j’ai dite. « Ce ne sont pas ceux qui disent Esprit ! Es
1347 Esprit !… » Mais tandis que l’Ordre nouveau évite l’ emploi fort équivoque du mot Esprit, pour y substituer l’adjectif « sp
1348 i fort équivoque du mot Esprit, pour y substituer l’ adjectif « spirituel » qualifiant l’acte personnel — et cette nuance e
1349 y substituer l’adjectif « spirituel » qualifiant l’ acte personnel — et cette nuance est capitale —, il est incontestable
1350 e nuance est capitale —, il est incontestable que l’ « esprit » d’ Esprit est d’inspiration spécifiquement chrétienne. La
1351 rit est d’inspiration spécifiquement chrétienne. La revue a d’ailleurs franchement pris position dans un numéro spécial i
1352 n dans un numéro spécial intitulé : Rupture entre l’ ordre chrétien et le désordre établi. Esprit n’en reste pas moins le l
1353 cial intitulé : Rupture entre l’ordre chrétien et le désordre établi. Esprit n’en reste pas moins le lieu de rencontre d’u
1354 t le désordre établi. Esprit n’en reste pas moins le lieu de rencontre d’une centaine de jeunes écrivains « de toutes croy
1355 s et de toutes incroyances », comme disait Péguy,  le lieu d’une enquête permanente et approfondie sur la condition humaine
1356 lieu d’une enquête permanente et approfondie sur la condition humaine telle que la déterminent le capitalisme et l’esprit
1357 et approfondie sur la condition humaine telle que la déterminent le capitalisme et l’esprit bourgeois, — le lieu enfin d’u
1358 sur la condition humaine telle que la déterminent le capitalisme et l’esprit bourgeois, — le lieu enfin d’un ambitieux eff
1359 umaine telle que la déterminent le capitalisme et l’ esprit bourgeois, — le lieu enfin d’un ambitieux effort de reconstruct
1360 terminent le capitalisme et l’esprit bourgeois, —  le lieu enfin d’un ambitieux effort de reconstruction culturelle. Il fau
1361 t de reconstruction culturelle. Il faut citer ici les numéros volumineux consacrés à la question du Travail, ou à l’Argent
1362 faut citer ici les numéros volumineux consacrés à la question du Travail, ou à l’Argent misère du pauvre, misère du riche.
1363 lumineux consacrés à la question du Travail, ou à l’ Argent misère du pauvre, misère du riche. Un tel titre n’évoque-t-il p
1364 -t-elle un rôle comparable à celui des Cahiers de la quinzaine ? Elle a su se garder assez bien de la démagogie, des à peu
1365 la quinzaine ? Elle a su se garder assez bien de la démagogie, des à peu près journalistiques, des attaques personnelles
1366 péguysme parfois complaisant, — on voudrait faire l’ éloge de ces gaucheries, songeant aux habiletés stériles, idiotes, de
1367 ies, songeant aux habiletés stériles, idiotes, de la critique bien pensante. Si je me suis un peu étendu sur les principes
1368 ue bien pensante. Si je me suis un peu étendu sur les principes spirituels qui animent l’activité d’Esprit et de L’Ordre no
1369 u étendu sur les principes spirituels qui animent l’ activité d’Esprit et de L’Ordre nouveau, ce n’est pas seulement parce
1370 és à jouer un rôle de plus en plus important dans la vie politique et intellectuelle de la France et, par là même, à influ
1371 ortant dans la vie politique et intellectuelle de la France et, par là même, à influencer toutes nos tentatives de rénovat
1372 orti du cadre précis de cette enquête en marquant la coïncidence de ces principes et des doctrines que nous pouvons déduir
1373 ipes et des doctrines que nous pouvons déduire de la Réforme. Esprit est en majeure partie d’inspiration catholique, je v
1374 tion confessionnelle. Il n’en reste pas moins que le fondement spirituel commun à ces deux groupes se confond presque inté
1375 . Plusieurs textes parus dans Esprit trahissent la nostalgie d’un ordre établi par l’Église, dont nous savons tous les d
1376 it trahissent la nostalgie d’un ordre établi par l’ Église, dont nous savons tous les dangers pour l’Église même. Plusieur
1377 ordre établi par l’Église, dont nous savons tous les dangers pour l’Église même. Plusieurs textes de L’Ordre nouveau man
1378 l’Église, dont nous savons tous les dangers pour l’ Église même. Plusieurs textes de L’Ordre nouveau manifestent un cert
1379 ent un certain nietzschéisme, une certaine foi en l’ acte seulement humain, qui figure, pour un chrétien, l’illusion derniè
1380 e seulement humain, qui figure, pour un chrétien, l’ illusion dernière de l’orgueil. Mais ces obstacles, ces divergences, l
1381 figure, pour un chrétien, l’illusion dernière de l’ orgueil. Mais ces obstacles, ces divergences, le protestant les retrou
1382 e l’orgueil. Mais ces obstacles, ces divergences, le protestant les retrouverait aggravés et compliqués de bien pires erre
1383 ais ces obstacles, ces divergences, le protestant les retrouverait aggravés et compliqués de bien pires erreurs dans n’impo
1384 s si nombreux, sa voix n’aurait aucun effet… Dans la perspective que nous considérons ici, la logique des faits me paraît
1385 et… Dans la perspective que nous considérons ici, la logique des faits me paraît simple : les jeunes protestants n’ont pas
1386 rons ici, la logique des faits me paraît simple : les jeunes protestants n’ont pas à fonder un parti. Leur foi n’est pas de
1387 fonder un parti. Leur foi n’est pas de celles que l’ on met en systèmes. Le fût-elle, leur très petit nombre les empêcherai
1388 foi n’est pas de celles que l’on met en systèmes. Le fût-elle, leur très petit nombre les empêcherait d’imposer ce parti à
1389 en systèmes. Le fût-elle, leur très petit nombre les empêcherait d’imposer ce parti à l’ensemble de la nation. Le temps n’
1390 petit nombre les empêcherait d’imposer ce parti à l’ ensemble de la nation. Le temps n’est pas aux rêves, et ce n’est pas l
1391 es empêcherait d’imposer ce parti à l’ensemble de la nation. Le temps n’est pas aux rêves, et ce n’est pas l’affirmation d
1392 ait d’imposer ce parti à l’ensemble de la nation. Le temps n’est pas aux rêves, et ce n’est pas l’affirmation d’une positi
1393 on. Le temps n’est pas aux rêves, et ce n’est pas l’ affirmation d’une position politique qui permettra de « faire la Franc
1394 d’une position politique qui permettra de « faire la France protestante ». Je croirais davantage à la vertu d’une théologi
1395 la France protestante ». Je croirais davantage à la vertu d’une théologie fidèle à la Réforme. Mais, justement, cette thé
1396 ais davantage à la vertu d’une théologie fidèle à la Réforme. Mais, justement, cette théologie nous ordonne d’agir, et de
1397 nt conformes à nos désirs. Examinons, choisissons les doctrines qui offusquent le moins nos convictions. J’en ai désigné de
1398 aminons, choisissons les doctrines qui offusquent le moins nos convictions. J’en ai désigné deux. Je sais par expérience q
1399 Je sais par expérience qu’on peut travailler dans les groupes de jeunes gens qui les défendent, et qu’on le peut sans renon
1400 ut travailler dans les groupes de jeunes gens qui les défendent, et qu’on le peut sans renoncer à rien de cette vérité qui
1401 roupes de jeunes gens qui les défendent, et qu’on le peut sans renoncer à rien de cette vérité qui jugera toujours tous le
1402 r à rien de cette vérité qui jugera toujours tous les systèmes. Travaillons avec ceux que nous pouvons aider. 15. Jeunes
1403 populaires ; Équipes sociales de Robert Garric ; la revue Esprit  ; le groupe Réaction et son organe La Revue du siècle,
1404 s sociales de Robert Garric ; la revue Esprit  ; le groupe Réaction et son organe La Revue du siècle, etc. 16. Illustrat
1405 revue Esprit  ; le groupe Réaction et son organe La Revue du siècle, etc. 16. Illustration politique : à tout système qu
1406 llustration politique : à tout système qui tend à l’ anarchie par excès de confiance dans l’homme, succède une dictature. C
1407 qui tend à l’anarchie par excès de confiance dans l’ homme, succède une dictature. Certain fascisme est d’autant plus « bes
1408 e est d’autant plus « bestial » en ses débuts que la doctrine libérale qu’il renverse était plus « angélique » dans ses pr
1409 publique, qui dans des domaines divers, répandent la doctrine ON. Citons le Club de février, la ligue « Nous voulons ». In
1410 domaines divers, répandent la doctrine ON. Citons le Club de février, la ligue « Nous voulons ». Inspirés par l’Ordre nouv
1411 andent la doctrine ON. Citons le Club de février, la ligue « Nous voulons ». Inspirés par l’Ordre nouveau ils sont cependa
1412 paraîtra bientôt en librairie. Ce volume intitulé l’ Homme debout définira la position philosophique de l’ON. Sur la positi
1413 airie. Ce volume intitulé l’Homme debout définira la position philosophique de l’ON. Sur la position du groupe relativemen
1414 omme debout définira la position philosophique de l’ ON. Sur la position du groupe relativement aux jeunesses russes et fas
1415 t définira la position philosophique de l’ON. Sur la position du groupe relativement aux jeunesses russes et fascistes, vo
1416 . Dupuis et Alex. Marc : Jeune Europe (Plon). Sur les problèmes généraux du temps considérés dans la perspective de l’ON. V
1417 r les problèmes généraux du temps considérés dans la perspective de l’ON. Voir Daniel-Rops : Éléments de notre destin (Spe
1418 néraux du temps considérés dans la perspective de l’ ON. Voir Daniel-Rops : Éléments de notre destin (Spes). Une dizaine de
1419 Une dizaine de volumes sont en préparation. 19. L’ origine « philosophique » de cette institution a pu rendre méfiants ce
1420 ieurs s’est attachée à chiffrer et à définir dans le détail l’application du service de travail. Cf. le n° 8 de L’Ordre n
1421 t attachée à chiffrer et à définir dans le détail l’ application du service de travail. Cf. le n° 8 de L’Ordre nouveau .
1422 e détail l’application du service de travail. Cf. le n° 8 de L’Ordre nouveau . 20. N’est-ce pas ainsi que l’Évangile déf
1423 de L’Ordre nouveau . 20. N’est-ce pas ainsi que l’ Évangile définit la notion fondamentale de prochain ? Le prochain, c’e
1424 . 20. N’est-ce pas ainsi que l’Évangile définit la notion fondamentale de prochain ? Le prochain, c’est celui qui pratiq
1425 gile définit la notion fondamentale de prochain ? Le prochain, c’est celui qui pratique la miséricorde ; ce n’est pas le s
1426 prochain ? Le prochain, c’est celui qui pratique la miséricorde ; ce n’est pas le simple voisin. Cf. le numéro 5 de Hic
1427 celui qui pratique la miséricorde ; ce n’est pas le simple voisin. Cf. le numéro 5 de Hic et Nunc , tout entier consacré
1428 miséricorde ; ce n’est pas le simple voisin. Cf. le numéro 5 de Hic et Nunc , tout entier consacré à cette exégèse de la
1429 et Nunc , tout entier consacré à cette exégèse de la parabole du bon Samaritain. 21. On trouve cependant aux sommaires de
1430 qui reste l’un des plus actifs collaborateurs de la revue. Au Comité directeur de l’Ordre nouveau, il y a des libres pens
1431 Philip ne me contredirait pas sur ce point. C’est le seul d’entre les jeunes protestants qui « milite » publiquement et en
1432 tredirait pas sur ce point. C’est le seul d’entre les jeunes protestants qui « milite » publiquement et en tant que chrétie
1433 n, dans un parti parlementaire. Je crois que seul le lieu que nous avons choisi pour notre action, nous sépare, et non pas
1434 pes de départ. o. Rougemont Denis de, « Où sont les jeunes protestants ? Remarques sur le protestantisme et les doctrines
1435 « Où sont les jeunes protestants ? Remarques sur le protestantisme et les doctrines politiques », Le Christianisme social
1436 protestants ? Remarques sur le protestantisme et les doctrines politiques », Le Christianisme social, Paris, juillet–août
1437 le protestantisme et les doctrines politiques », Le Christianisme social, Paris, juillet–août 1934, p. 49-58.
12 1934, Articles divers (1932-1935). Jeunesse déracinée (novembre 1934)
1438 esse déracinée (novembre 1934)p On s’étonne de la facilité avec laquelle les jeunes bourgeois de ce temps se déclarent
1439 934)p On s’étonne de la facilité avec laquelle les jeunes bourgeois de ce temps se déclarent révolutionnaires. On les ac
1440 ois de ce temps se déclarent révolutionnaires. On les accuse d’impatiences suspectes, de rancunes sociales, de nietzschéism
1441 e rancunes sociales, de nietzschéisme mal digéré. Les excuses qu’on leur offre ne sont guère plus reluisantes : ils n’ont p
1442 e ne sont guère plus reluisantes : ils n’ont plus le temps de se cultiver, ils ne trouvent pas de situations… Arguments ju
1443 peut-être, pour certains, mais qui ne sont pas à l’ échelle du phénomène qu’on voudrait expliquer. A-t-on pris garde à ce
1444 t-on pris garde à ce fait simple et général : que la révolution naît dans les villes ; que c’est un phénomène citadin et l
1445 t simple et général : que la révolution naît dans les villes ; que c’est un phénomène citadin et l’expression incompressibl
1446 ns les villes ; que c’est un phénomène citadin et l’ expression incompressible d’une jeunesse déracinée… La crise précipite
1447 pression incompressible d’une jeunesse déracinée… La crise précipite sous nos yeux un processus depuis, longtemps actif. T
1448 un patrimoine de souvenirs, tout ce que symbolise l’ expression « à la maison », l’habitation des villes ne diffère pas ess
1449 souvenirs, tout ce que symbolise l’expression « à la maison », l’habitation des villes ne diffère pas essentiellement de c
1450 ut ce que symbolise l’expression « à la maison », l’ habitation des villes ne diffère pas essentiellement de celle d’une pr
1451 ssentiellement de celle d’une province. Supprimez l’ héritage, délogez les familles, dispersez-les dans les casernes des bo
1452 lle d’une province. Supprimez l’héritage, délogez les familles, dispersez-les dans les casernes des boulevards extérieurs,
1453 rimez l’héritage, délogez les familles, dispersez- les dans les casernes des boulevards extérieurs, dans le cadre anonyme de
1454 éritage, délogez les familles, dispersez-les dans les casernes des boulevards extérieurs, dans le cadre anonyme des petits
1455 dans les casernes des boulevards extérieurs, dans le cadre anonyme des petits « deux pièces » qu’on loue sans bail parce q
1456 dans six mois… Et vous aurez bien travaillé pour la révolution. Vous aurez tranché les derniers liens qui rattachent un h
1457 travaillé pour la révolution. Vous aurez tranché les derniers liens qui rattachent un homme à une patrie concrète, si rest
1458 ncrète, si restreinte soit-elle. Il n’y aura plus le frein à l’entraînement de la vie citadine ; à cette espèce de centrif
1459 restreinte soit-elle. Il n’y aura plus le frein à l’ entraînement de la vie citadine ; à cette espèce de centrifugation spi
1460 le. Il n’y aura plus le frein à l’entraînement de la vie citadine ; à cette espèce de centrifugation spirituelle. Rappelon
1461 d’opinions mûries ou de réceptivité normale. D’où la fatigue, la sensation d’être vidé, d’être dominé par un milieu qu’on
1462 ûries ou de réceptivité normale. D’où la fatigue, la sensation d’être vidé, d’être dominé par un milieu qu’on se prend à m
1463 es comparaisons qui s’imposent à chaque pas entre les conditions sociales que l’on sait n’être plus immuables… Perspectives
1464 nt à chaque pas entre les conditions sociales que l’ on sait n’être plus immuables… Perspectives d’aventure. Ambition. Ress
1465 ion. Ressentiment. Il y a enfin ces vexations que l’ on ignorait naguère, et qui deviennent obsédantes : la tyrannie des vo
1466 ignorait naguère, et qui deviennent obsédantes : la tyrannie des voisins, des concierges, la brutalité des gérants, qui f
1467 dantes : la tyrannie des voisins, des concierges, la brutalité des gérants, qui fait si bien sentir qu’on n’est plus chez
1468 sentir qu’on n’est plus chez soi nulle part, que l’ on est toléré comme un élément « de rapport », balayé dès qu’il ne rap
1469 ne rapporte plus à temps. Nomadisme. Et derrière la concierge, derrière le gérant, on entrevoit l’appareil judiciaire et
1470 ps. Nomadisme. Et derrière la concierge, derrière le gérant, on entrevoit l’appareil judiciaire et policier inexorable, in
1471 re la concierge, derrière le gérant, on entrevoit l’ appareil judiciaire et policier inexorable, inconnaissable, tout prêt
1472 sable, tout prêt à sanctionner cette confusion de la morale et de l’argent que les bourgeois s’obstinent à nommer l’ordre
1473 à sanctionner cette confusion de la morale et de l’ argent que les bourgeois s’obstinent à nommer l’ordre social. Visage d
1474 r cette confusion de la morale et de l’argent que les bourgeois s’obstinent à nommer l’ordre social. Visage de l’État, Rais
1475 e l’argent que les bourgeois s’obstinent à nommer l’ ordre social. Visage de l’État, Raison d’État, semblable aux raisons o
1476 is s’obstinent à nommer l’ordre social. Visage de l’ État, Raison d’État, semblable aux raisons obscures et implacables qui
1477 aux raisons obscures et implacables qui dominent les cauchemars. Et si vous gagnez de l’argent, vous louerez un de ces stu
1478 qui dominent les cauchemars. Et si vous gagnez de l’ argent, vous louerez un de ces studios bien nus, où la vie prend un vi
1479 gent, vous louerez un de ces studios bien nus, où la vie prend un visage tellement abstrait qu’on n’arrive plus même à s’y
1480 lus même à s’y aimer : Colette a décrit cela dans la Chatte. On connaît ces faits. On les connaît bien dans le détail. Je
1481 rit cela dans la Chatte. On connaît ces faits. On les connaît bien dans le détail. Je ne vois pas qu’on ait tiré de leur en
1482 e. On connaît ces faits. On les connaît bien dans le détail. Je ne vois pas qu’on ait tiré de leur ensemble aucune conclus
1483 core moins théorique. Essayons d’en indiquer une. La jeunesse déracinée cherche une nouvelle communauté. Or, on s’unit tou
1484 hes sont rapprochés d’abord par leur opposition à l’ ordre qui les moleste. Mais il s’agit ici de gens habitués à conduire
1485 prochés d’abord par leur opposition à l’ordre qui les moleste. Mais il s’agit ici de gens habitués à conduire leurs affaire
1486 est peut-être pas simplement une image. Reprenant la distinction précisée par Robert Aron et Arnaud Dandieu entre patrie e
1487 re patrie et nation ; ne pourrait-on pas dire que les communautés fondées par l’attachement aux intérêts locaux — communaut
1488 rrait-on pas dire que les communautés fondées par l’ attachement aux intérêts locaux — communautés patriotiques — sont natu
1489 es — sont naturellement conservatrices, alors que les communautés fondées par la revendication d’un idéal — communautés nat
1490 ervatrices, alors que les communautés fondées par la revendication d’un idéal — communautés nationales — sont essentiellem
1491 ionales — sont essentiellement révolutionnaires ? Le mot nation dans son acception moderne n’a-t-il pas désigné d’abord l’
1492 on acception moderne n’a-t-il pas désigné d’abord l’ idéal de la Révolution française, une communauté « spirituelle », au s
1493 n moderne n’a-t-il pas désigné d’abord l’idéal de la Révolution française, une communauté « spirituelle », au sens le plus
1494 rançaise, une communauté « spirituelle », au sens le plus humain d’ailleurs, du terme ? L’homme des villes se jettera donc
1495  », au sens le plus humain d’ailleurs, du terme ? L’ homme des villes se jettera donc dans l’aventure « nationale » révolut
1496 u terme ? L’homme des villes se jettera donc dans l’ aventure « nationale » révolutionnaire, tandis que l’homme enraciné dé
1497 venture « nationale » révolutionnaire, tandis que l’ homme enraciné défendra son patriotisme. Le danger, c’est que ces deux
1498 is que l’homme enraciné défendra son patriotisme. Le danger, c’est que ces deux conceptions partielles, qui comportent cha
1499 jour, se fait plus menaçant ? On a dit : retour à la terre. Le mot d’ordre est bien équivoque. Répandez dans la campagne c
1500 ait plus menaçant ? On a dit : retour à la terre. Le mot d’ordre est bien équivoque. Répandez dans la campagne ces jeunes
1501 Le mot d’ordre est bien équivoque. Répandez dans la campagne ces jeunes citadins jacobinisés malgré eux, vous n’en ferez
1502 isés malgré eux, vous n’en ferez pas des paysans. L’ expérience allemande l’a montré, et l’échec des « Wandervogel » est si
1503 ’en ferez pas des paysans. L’expérience allemande l’ a montré, et l’échec des « Wandervogel » est significatif. Ils se disa
1504 es paysans. L’expérience allemande l’a montré, et l’ échec des « Wandervogel » est significatif. Ils se disaient les « oise
1505 « Wandervogel » est significatif. Ils se disaient les « oiseaux migrateurs ». Ce nom même indiquait leur origine citadine,
1506 , échappés de leurs cages. Et pourtant c’est dans les campagnes seulement que pourra se résoudre l’angoissant problème des
1507 ns les campagnes seulement que pourra se résoudre l’ angoissant problème des cités. Mais il faudrait d’abord transformer la
1508 e des cités. Mais il faudrait d’abord transformer la province et la rendre habitable… Il faudrait recréer un lien patrioti
1509 is il faudrait d’abord transformer la province et la rendre habitable… Il faudrait recréer un lien patriotique sans rien p
1510  national ». Il faudrait un régime qui sauvegarde la tension nécessaire et féconde entre la patrie et la nation. La révolu
1511 sauvegarde la tension nécessaire et féconde entre la patrie et la nation. La révolution nécessaire ne sera ordre qu’à ce p
1512 tension nécessaire et féconde entre la patrie et la nation. La révolution nécessaire ne sera ordre qu’à ce prix. C’est là
1513 cessaire et féconde entre la patrie et la nation. La révolution nécessaire ne sera ordre qu’à ce prix. C’est là son vrai p
1514 p. Rougemont Denis de, « Jeunesse déracinée », La Revue du XXe siècle, Paris, novembre 1934, p. 16-18.
13 1935, Articles divers (1932-1935). Mystère de la Vision (fragments d’un Traité de la vision physionomique du monde) (mars 1935)
1515 Mystère de la Vision (fragments d’un Traité de la vision physionomique du monde) (m
1516 Mystère de la Vision (fragments d’un Traité de la vision physionomique du monde) (mars 1935)q r Ce que je voudrais d
1517 dire ici est simple, fondamental, et comme toutes les choses simples et fondamentales, devrait être dit en une phrase, ou d
1518 ppé pendant toute une vie. Aussi bien n’ai-je pas l’ intention de l’expliquer, moins encore de le démontrer. Mais seulement
1519 te une vie. Aussi bien n’ai-je pas l’intention de l’ expliquer, moins encore de le démontrer. Mais seulement, peut-être, d’
1520 e pas l’intention de l’expliquer, moins encore de le démontrer. Mais seulement, peut-être, d’indiquer à l’imagination de m
1521 émontrer. Mais seulement, peut-être, d’indiquer à l’ imagination de mon lecteur quelques-unes des perspectives qui rayonnen
1522 mystère dont je voudrais maintenant m’approcher : la vision est un acte. Vision et visage La vision relie et sépare.
1523 er : la vision est un acte. Vision et visage La vision relie et sépare. Passant du sujet à l’objet, elle les unit dan
1524 La vision relie et sépare. Passant du sujet à l’ objet, elle les unit dans le temps même qu’elle les distingue. Car si
1525 relie et sépare. Passant du sujet à l’objet, elle les unit dans le temps même qu’elle les distingue. Car si l’œil se confor
1526 e. Passant du sujet à l’objet, elle les unit dans le temps même qu’elle les distingue. Car si l’œil se conforme à ce qu’il
1527 l’objet, elle les unit dans le temps même qu’elle les distingue. Car si l’œil se conforme à ce qu’il voit, il sait aussi qu
1528 dans le temps même qu’elle les distingue. Car si l’ œil se conforme à ce qu’il voit, il sait aussi qu’il voit, et mesure l
1529 e qu’il voit, il sait aussi qu’il voit, et mesure la distance. Ainsi, franchissant les frontières, il les délimite à nouve
1530 voit, et mesure la distance. Ainsi, franchissant les frontières, il les délimite à nouveau. La vision est passage et front
1531 distance. Ainsi, franchissant les frontières, il les délimite à nouveau. La vision est passage et frontière, et lieu de co
1532 issant les frontières, il les délimite à nouveau. La vision est passage et frontière, et lieu de contact des extrêmes dont
1533 t-elle qui ne se manifeste ». C’est pourquoi dans le monde de la vision, il n’y a ni mensonge ni feintes ; rien qui se cac
1534 e se manifeste ». C’est pourquoi dans le monde de la vision, il n’y a ni mensonge ni feintes ; rien qui se cache ou rien q
1535 j’entends : rien de « moral » — ou d’immoral. Et l’ illusion lorsqu’elle se risque à subsister dans la lumière est prise i
1536 l’illusion lorsqu’elle se risque à subsister dans la lumière est prise impitoyablement pour ce qu’elle est, c’est-à-dire p
1537 es choses et bien d’autres qu’on pourrait dire de la vision, on peut les dire du visage. La langue allemande ne connaît qu
1538 ’autres qu’on pourrait dire de la vision, on peut les dire du visage. La langue allemande ne connaît qu’un mot pour visage
1539 it dire de la vision, on peut les dire du visage. La langue allemande ne connaît qu’un mot pour visage et vision : Gesicht
1540 Quelle est donc cette parenté des apparences ? Si la vision voit le visage, et de la sorte, s’en distingue, rappelons-nous
1541 cette parenté des apparences ? Si la vision voit le visage, et de la sorte, s’en distingue, rappelons-nous qu’elle a son
1542 s apparences ? Si la vision voit le visage, et de la sorte, s’en distingue, rappelons-nous qu’elle a son siège au centre m
1543 u visage. Sans visage il n’est plus de vision. Ou l’ inverse. Ainsi le je et le tu sont distincts, sans lesquels il n’est p
1544 sage il n’est plus de vision. Ou l’inverse. Ainsi le je et le tu sont distincts, sans lesquels il n’est pas d’amour. Mais
1545 ’est plus de vision. Ou l’inverse. Ainsi le je et le tu sont distincts, sans lesquels il n’est pas d’amour. Mais si leur ê
1546 ’est pas d’amour. Mais si leur être est justement l’ amour ? Peut-on les isoler sans du même coup les séparer de leur exist
1547 Mais si leur être est justement l’amour ? Peut-on les isoler sans du même coup les séparer de leur existence même ? La v
1548 nt l’amour ? Peut-on les isoler sans du même coup les séparer de leur existence même ? La vision est un jugement (psycho
1549 même coup les séparer de leur existence même ? La vision est un jugement (psychologie) Entre la vieille métaphysique
1550 La vision est un jugement (psychologie) Entre la vieille métaphysique et la nouvelle physiologie, on se demande parfoi
1551 (psychologie) Entre la vieille métaphysique et la nouvelle physiologie, on se demande parfois comment le Psychologue a
1552 uvelle physiologie, on se demande parfois comment le Psychologue a bien pu se tailler son domaine. La propriété, c’est le
1553 le Psychologue a bien pu se tailler son domaine. La propriété, c’est le vol, disait Proudhon, au temps où paraissaient pr
1554 en pu se tailler son domaine. La propriété, c’est le vol, disait Proudhon, au temps où paraissaient précisément les premie
1555 ais aux dépens de quoi s’installaient-ils ? Entre l’ aspect spirituel et l’aspect matériel de l’homme, il existe deux trait
1556 s’installaient-ils ? Entre l’aspect spirituel et l’ aspect matériel de l’homme, il existe deux traits d’union : la vue et
1557 Entre l’aspect spirituel et l’aspect matériel de l’ homme, il existe deux traits d’union : la vue et la parole, la vision
1558 ériel de l’homme, il existe deux traits d’union : la vue et la parole, la vision et l’entendement. La Parole est l’objet d
1559 ’homme, il existe deux traits d’union : la vue et la parole, la vision et l’entendement. La Parole est l’objet de la théol
1560 existe deux traits d’union : la vue et la parole, la vision et l’entendement. La Parole est l’objet de la théologie, la vi
1561 raits d’union : la vue et la parole, la vision et l’ entendement. La Parole est l’objet de la théologie, la vision est le m
1562 la vue et la parole, la vision et l’entendement. La Parole est l’objet de la théologie, la vision est le monde de la phys
1563 parole, la vision et l’entendement. La Parole est l’ objet de la théologie, la vision est le monde de la physionomie23. Je
1564 vision et l’entendement. La Parole est l’objet de la théologie, la vision est le monde de la physionomie23. Je crois bien
1565 tendement. La Parole est l’objet de la théologie, la vision est le monde de la physionomie23. Je crois bien que le psychol
1566 Parole est l’objet de la théologie, la vision est le monde de la physionomie23. Je crois bien que le psychologue s’est int
1567 ’objet de la théologie, la vision est le monde de la physionomie23. Je crois bien que le psychologue s’est introduit dans
1568 t le monde de la physionomie23. Je crois bien que le psychologue s’est introduit dans la vision, s’est installé à la place
1569 rois bien que le psychologue s’est introduit dans la vision, s’est installé à la place du drame, avec l’étrange prétention
1570 s’est introduit dans la vision, s’est installé à la place du drame, avec l’étrange prétention d’arbitrer le conflit vital
1571 vision, s’est installé à la place du drame, avec l’ étrange prétention d’arbitrer le conflit vital, de séparer les deux an
1572 ce du drame, avec l’étrange prétention d’arbitrer le conflit vital, de séparer les deux antagonistes : de leur permettre,
1573 rétention d’arbitrer le conflit vital, de séparer les deux antagonistes : de leur permettre, pensait-il, de « s’expliquer »
1574 nt un tribunal, — et ce n’était pas leur coutume… L’ aventure est assez curieuse. Métaphysiciens et savants ont toléré quel
1575 leur faiblesse. Mais aujourd’hui qu’ils relèvent la tête, le psychologue se voit en mauvaise posture : car les uns le mép
1576 blesse. Mais aujourd’hui qu’ils relèvent la tête, le psychologue se voit en mauvaise posture : car les uns le méprisent, e
1577 le psychologue se voit en mauvaise posture : car les uns le méprisent, et les autres — le mangent. Il sera donc mangé, et
1578 hologue se voit en mauvaise posture : car les uns le méprisent, et les autres — le mangent. Il sera donc mangé, et le dram
1579 n mauvaise posture : car les uns le méprisent, et les autres — le mangent. Il sera donc mangé, et le drame pourra se poursu
1580 sture : car les uns le méprisent, et les autres — le mangent. Il sera donc mangé, et le drame pourra se poursuivre24. Ceci
1581 t les autres — le mangent. Il sera donc mangé, et le drame pourra se poursuivre24. Ceci soit dit pour situer certains résu
1582 nt : un psychologue moderne25 nous a démontré que la vision n’est pas une sensation, mais un décret de l’intellect. Il n’y
1583 vision n’est pas une sensation, mais un décret de l’ intellect. Il n’y a pas de sensations, il n’y a pas d’images, il n’y a
1584 ts. Toute pensée est « judicatoire », et tout, en l’ homme dépend de la pensée. Voir, c’est porter un jugement distinctif.
1585 st « judicatoire », et tout, en l’homme dépend de la pensée. Voir, c’est porter un jugement distinctif. Mais, alors, deux
1586 ais, alors, deux questions se posent : d’où vient l’ œil ? À quoi tend le jugement ? Et voilà notre psychologue obligé de c
1587 stions se posent : d’où vient l’œil ? À quoi tend le jugement ? Et voilà notre psychologue obligé de chercher ses lumières
1588 psychologue obligé de chercher ses lumières chez les physiologistes ou chez les métaphysiciens. En vérité, la curieuse ave
1589 cher ses lumières chez les physiologistes ou chez les métaphysiciens. En vérité, la curieuse aventure, que cette espèce d’a
1590 iologistes ou chez les métaphysiciens. En vérité, la curieuse aventure, que cette espèce d’autosuppression ! Une fois rend
1591 ’autosuppression ! Une fois rendus à qui de droit les honneurs qu’il avait empruntés, le psychologue se voit restitué dans
1592 qui de droit les honneurs qu’il avait empruntés, le psychologue se voit restitué dans son rôle de simple observateur. Éta
1593 donnée sa position essentiellement intermédiaire, l’ on conçoit que ce n’est que justice. Que nous apprend l’observation lo
1594 onçoit que ce n’est que justice. Que nous apprend l’ observation lorsqu’elle se porte sur l’acte même de la vision ? Selon
1595 us apprend l’observation lorsqu’elle se porte sur l’ acte même de la vision ? Selon que l’homme qui regarde participe au sp
1596 servation lorsqu’elle se porte sur l’acte même de la vision ? Selon que l’homme qui regarde participe au spectacle, ou non
1597 se porte sur l’acte même de la vision ? Selon que l’ homme qui regarde participe au spectacle, ou non, son regard saisira d
1598 y verra des mythes, et s’il est un littérateur de l’ espèce par exemple d’Amiel, il n’y verra qu’un état d’âme ; s’il est u
1599 ingénieur, un territoire à exploiter ; s’il fuit la société de ses semblables, il verra des retraites solitaires, et s’il
1600 ables, il verra des retraites solitaires, et s’il la cherche, un désert qu’il faut fuir. Ainsi, selon que l’homme doit y e
1601 rche, un désert qu’il faut fuir. Ainsi, selon que l’ homme doit y entrer ou qu’il le quitte, ou qu’il le voit par la portiè
1602 . Ainsi, selon que l’homme doit y entrer ou qu’il le quitte, ou qu’il le voit par la portière de son wagon, le paysage n’e
1603 ’homme doit y entrer ou qu’il le quitte, ou qu’il le voit par la portière de son wagon, le paysage n’est pas le même ; car
1604 y entrer ou qu’il le quitte, ou qu’il le voit par la portière de son wagon, le paysage n’est pas le même ; car le regard e
1605 e, ou qu’il le voit par la portière de son wagon, le paysage n’est pas le même ; car le regard est jugement26. La visio
1606 ar la portière de son wagon, le paysage n’est pas le même ; car le regard est jugement26. La vision est métamorphose (m
1607 de son wagon, le paysage n’est pas le même ; car le regard est jugement26. La vision est métamorphose (métaphysique)
1608 st pas le même ; car le regard est jugement26. La vision est métamorphose (métaphysique) Voir, c’est juger en même t
1609 ui regarde se transforme. On a beaucoup écrit sur la fameuse opposition de la contemplation et de l’action. Une notion cla
1610 On a beaucoup écrit sur la fameuse opposition de la contemplation et de l’action. Une notion claire de ce qu’est la visio
1611 r la fameuse opposition de la contemplation et de l’ action. Une notion claire de ce qu’est la vision eût peut-être évité b
1612 on et de l’action. Une notion claire de ce qu’est la vision eût peut-être évité bien des malentendus illustres. L’action e
1613 t peut-être évité bien des malentendus illustres. L’ action est un moment de la contemplation essentiellement active et tra
1614 malentendus illustres. L’action est un moment de la contemplation essentiellement active et transformatrice. La métaphysi
1615 lation essentiellement active et transformatrice. La métaphysique de l’Ancienne Alliance, étant celle de la prophétie, est
1616 ent active et transformatrice. La métaphysique de l’ Ancienne Alliance, étant celle de la prophétie, est dominée par l’audi
1617 taphysique de l’Ancienne Alliance, étant celle de la prophétie, est dominée par l’audition de la Parole. Mais la métaphysi
1618 nce, étant celle de la prophétie, est dominée par l’ audition de la Parole. Mais la métaphysique de la Nouvelle Alliance, q
1619 le de la prophétie, est dominée par l’audition de la Parole. Mais la métaphysique de la Nouvelle Alliance, qui est celle d
1620 ie, est dominée par l’audition de la Parole. Mais la métaphysique de la Nouvelle Alliance, qui est celle de l’Incarnation,
1621 l’audition de la Parole. Mais la métaphysique de la Nouvelle Alliance, qui est celle de l’Incarnation, est dominée par la
1622 hysique de la Nouvelle Alliance, qui est celle de l’ Incarnation, est dominée par la vision ; il semble que tout s’y ramène
1623 , qui est celle de l’Incarnation, est dominée par la vision ; il semble que tout s’y ramène à l’opposition des ténèbres et
1624 e par la vision ; il semble que tout s’y ramène à l’ opposition des ténèbres et de la lumière. « Autrefois vous étiez ténèb
1625 tout s’y ramène à l’opposition des ténèbres et de la lumière. « Autrefois vous étiez ténèbres, et maintenant vous êtes lum
1626 5.8) Rien ne serait plus facile que de multiplier les citations de passages de saint Paul ou de saint Jean, pour la plupart
1627 t Jean, pour la plupart bien connus, qui ont fixé le vocabulaire métaphysique et poétique de tout le Moyen Âge, d’une part
1628 é le vocabulaire métaphysique et poétique de tout le Moyen Âge, d’une partie de la Renaissance, et même du rationalisme so
1629 et poétique de tout le Moyen Âge, d’une partie de la Renaissance, et même du rationalisme solennel ou vulgaire. (Aufklärun
1630 ines » sacrées, comme à une sorte d’étymologie de l’ imagination moderne. Sur la vision qui est jugement et action : « Quic
1631 sorte d’étymologie de l’imagination moderne. Sur la vision qui est jugement et action : « Quiconque regarde une femme ave
1632 mme avec convoitise a déjà, dans son cœur, commis l’ adultère avec elle. » (Matt. 5. 28) Sur la vision qui est transformati
1633 commis l’adultère avec elle. » (Matt. 5. 28) Sur la vision qui est transformation : « Nous serons semblables à lui parce
1634 n : « Nous serons semblables à lui parce que nous le verrons tel qu’il est. » (I. Jean 3.2) « L’homme nouveau se renouvell
1635 nous le verrons tel qu’il est. » (I. Jean 3.2) «  L’ homme nouveau se renouvelle dans la connaissance, selon l’image de cel
1636 I. Jean 3.2) « L’homme nouveau se renouvelle dans la connaissance, selon l’image de celui qui l’a créé. » (Col. 3.10) Sur
1637 nouveau se renouvelle dans la connaissance, selon l’ image de celui qui l’a créé. » (Col. 3.10) Sur la vision et le visage 
1638 dans la connaissance, selon l’image de celui qui l’ a créé. » (Col. 3.10) Sur la vision et le visage : « Nous tous, qui, l
1639 l’image de celui qui l’a créé. » (Col. 3.10) Sur la vision et le visage : « Nous tous, qui, le visage découvert contemplo
1640 elui qui l’a créé. » (Col. 3.10) Sur la vision et le visage : « Nous tous, qui, le visage découvert contemplons comme dans
1641 0) Sur la vision et le visage : « Nous tous, qui, le visage découvert contemplons comme dans un miroir la gloire du Seigne
1642 visage découvert contemplons comme dans un miroir la gloire du Seigneur, nous sommes transformés en la même image, de clar
1643 la gloire du Seigneur, nous sommes transformés en la même image, de clarté en clarté, comme par l’Esprit. » (II Cor. 3.18)
1644 en la même image, de clarté en clarté, comme par l’ Esprit. » (II Cor. 3.18) — « Aujourd’hui nous voyons comme dans un mir
1645 nnaîtrai comme j’ai été connu. » (I Cor. 13.12) À la question de notre psychologue — sinon celle qu’il se pose, du moins c
1646 , du moins celle qu’il se trouve nous poser — sur le sens dernier du jugement, toute la métaphysique chrétienne, et après
1647 us poser — sur le sens dernier du jugement, toute la métaphysique chrétienne, et après elle toute philosophie qui postule
1648 enne, et après elle toute philosophie qui postule la transcendance de l’éternel, répondent : celui qui voit Dieu, meurt. C
1649 toute philosophie qui postule la transcendance de l’ éternel, répondent : celui qui voit Dieu, meurt. Car à la suprême visi
1650 el, répondent : celui qui voit Dieu, meurt. Car à la suprême vision correspond la suprême transformation. Reste l’autre qu
1651 t Dieu, meurt. Car à la suprême vision correspond la suprême transformation. Reste l’autre question, celle de l’origine de
1652 transformation. Reste l’autre question, celle de l’ origine de la vision. Celle peut-être à laquelle répond l’apôtre lorsq
1653 on. Reste l’autre question, celle de l’origine de la vision. Celle peut-être à laquelle répond l’apôtre lorsqu’il écrit :
1654 e de la vision. Celle peut-être à laquelle répond l’ apôtre lorsqu’il écrit : « Je connaîtrai comme j’ai été connu ». Au
1655 ai comme j’ai été connu ». Au commencement est la lumière (physique) On ne voit que ce qui est vu. Mais peut-être fa
1656 voit rien que ce qui voit. Car seule est visible la forme, et la forme naît du mouvement. On ne peut voir ainsi que les c
1657 e ce qui voit. Car seule est visible la forme, et la forme naît du mouvement. On ne peut voir ainsi que les choses qui se
1658 orme naît du mouvement. On ne peut voir ainsi que les choses qui se meuvent, ou qui sont mues, — en un mot : ce qui change.
1659 qui sont mues, — en un mot : ce qui change. « Car les choses visibles sont passagères, mais seules les invisibles sont éter
1660 les choses visibles sont passagères, mais seules les invisibles sont éternelles ». (II Cor. 4.18) Or nous savons, de scien
1661 ) Or nous savons, de science et de prescience, et la révélation biblique nous le confirme, qu’à l’origine de tout mouvemen
1662 et de prescience, et la révélation biblique nous le confirme, qu’à l’origine de tout mouvement des corps, il y a comme un
1663 et la révélation biblique nous le confirme, qu’à l’ origine de tout mouvement des corps, il y a comme un appel de la lumiè
1664 out mouvement des corps, il y a comme un appel de la lumière. La première parole de Dieu : « Que la lumière soit » est aus
1665 de la lumière. La première parole de Dieu : « Que la lumière soit » est aussi le premier moteur de l’univers. Toute substa
1666 la lumière soit » est aussi le premier moteur de l’ univers. Toute substance que la lumière vient toucher, aussitôt se meu
1667 premier moteur de l’univers. Toute substance que la lumière vient toucher, aussitôt se meut et se forme, et de même qu’el
1668 se forme, et de même qu’elle a été « connue » par la lumière, de même elle devient à nos yeux reconnaissable. Il n’est pas
1669 Il n’est pas d’autre mouvement que cet élan vers la lumière — ou pour la fuir — par quoi tout se révèle et se manifeste à
1670 mouvement que cet élan vers la lumière — ou pour la fuir — par quoi tout se révèle et se manifeste à la vue, — ou bien da
1671 fuir — par quoi tout se révèle et se manifeste à la vue, — ou bien dans le néant comme se perdent les astres morts. Donc,
1672 e révèle et se manifeste à la vue, — ou bien dans le néant comme se perdent les astres morts. Donc, tout ce que nous voyon
1673 la vue, — ou bien dans le néant comme se perdent les astres morts. Donc, tout ce que nous voyons a vu ; et tout, d’abord,
1674 nous voyons a vu ; et tout, d’abord, a été vu par la lumière créatrice. « L’œil ne verrait pas le soleil s’il n’était de n
1675 ut, d’abord, a été vu par la lumière créatrice. «  L’ œil ne verrait pas le soleil s’il n’était de nature solaire », dit Goe
1676 par la lumière créatrice. « L’œil ne verrait pas le soleil s’il n’était de nature solaire », dit Goethe. Une telle parole
1677 telle parole devance notre science, qui lentement la redécouvre, depuis peu27. Et c’est ainsi que la physiologie dévore to
1678 t la redécouvre, depuis peu27. Et c’est ainsi que la physiologie dévore tout ce que la métaphysique avait laissé du psycho
1679 c’est ainsi que la physiologie dévore tout ce que la métaphysique avait laissé du psychologue, qui devient un simple point
1680 vérités ne sont guère « explicables » au sens de l’ indiscret moderne, de celui qui veut toujours pénétrer sous la forme,
1681 moderne, de celui qui veut toujours pénétrer sous la forme, plutôt que de la voir, et qui se perd dans un bavardage infini
1682 ut toujours pénétrer sous la forme, plutôt que de la voir, et qui se perd dans un bavardage infini, dans ce vide ou cette
1683 ide ou cette « profondeur » ou plus rien n’arrête la parole. Mais les mystiques et les poètes ont, de tout temps, depuis l
1684 rofondeur » ou plus rien n’arrête la parole. Mais les mystiques et les poètes ont, de tout temps, depuis l’Incarnation, con
1685 us rien n’arrête la parole. Mais les mystiques et les poètes ont, de tout temps, depuis l’Incarnation, connu ce grand mystè
1686 ystiques et les poètes ont, de tout temps, depuis l’ Incarnation, connu ce grand mystère de la vision. C’est parfois une co
1687 , depuis l’Incarnation, connu ce grand mystère de la vision. C’est parfois une connaissance égarée qui traverse un délire
1688 e un délire lucide, tel ce rayon qui pénètre dans les profondeurs de la Saison en enfer de Rimbaud : « Sur les routes, par
1689 tel ce rayon qui pénètre dans les profondeurs de la Saison en enfer de Rimbaud : « Sur les routes, par les nuits d’hiver,
1690 fondeurs de la Saison en enfer de Rimbaud : « Sur les routes, par les nuits d’hiver, sans gîte, sans habits, sans pain, une
1691 aison en enfer de Rimbaud : « Sur les routes, par les nuits d’hiver, sans gîte, sans habits, sans pain, une voix étreignait
1692 cœur gelé : “Faiblesse ou force : te voilà, c’est la force. Tu ne sais ni où tu vas, ni pourquoi tu vas, entre partout, ré
1693 s plus que si tu étais cadavre”. Au matin j’avais le regard si perdu et la contenance si morte, que ceux que j’ai rencontr
1694 cadavre”. Au matin j’avais le regard si perdu et la contenance si morte, que ceux que j’ai rencontrés ne m’ont peut-être
1695 m’ont peut-être pas vu ».28 D’autres fois, c’est la claire connaissance de la béatitude visionnaire : connaissance parfoi
1696 8 D’autres fois, c’est la claire connaissance de la béatitude visionnaire : connaissance parfois trop « claire » au sens
1697 ssance trop pénétrante, qui dépasse trop aisément le concret de la vision. Comment expliquer autrement que la théologie de
1698 nétrante, qui dépasse trop aisément le concret de la vision. Comment expliquer autrement que la théologie des scolastiques
1699 ret de la vision. Comment expliquer autrement que la théologie des scolastiques ait pu s’attarder à débattre des questions
1700 omas d’Aquin et un Scot, le premier affirmant que la béatitude réside in visione, dans la contemplation de la Face de Dieu
1701 ffirmant que la béatitude réside in visione, dans la contemplation de la Face de Dieu, le second qu’elle réside in amore ?
1702 itude réside in visione, dans la contemplation de la Face de Dieu, le second qu’elle réside in amore ? N’était-ce pas se t
1703 n amore ? N’était-ce pas se tromper à la fois sur la nature de l’amour et sur celle de la vision ? Voir Dieu, c’est se tra
1704 tait-ce pas se tromper à la fois sur la nature de l’ amour et sur celle de la vision ? Voir Dieu, c’est se transformer au s
1705 la fois sur la nature de l’amour et sur celle de la vision ? Voir Dieu, c’est se transformer au sens le plus violent et l
1706 vision ? Voir Dieu, c’est se transformer au sens le plus violent et le plus impossible d’ailleurs ; voir Dieu c’est aller
1707 , c’est se transformer au sens le plus violent et le plus impossible d’ailleurs ; voir Dieu c’est aller à lui. Nous ne voy
1708 lors, c’est aussi être aimé, et c’est se rendre à la transformation de la vision : c’est donc aimer. Et nulle vision ne se
1709 e aimé, et c’est se rendre à la transformation de la vision : c’est donc aimer. Et nulle vision ne serait « admirable » si
1710 ’était en même temps transformation, mouvement de l’ amour. Augustin qui, plus que tout autre, a parlé de la « beauté » de
1711 ur. Augustin qui, plus que tout autre, a parlé de la « beauté » de Dieu, savait que vision et amour sont un seul acte et u
1712 urs nouvelle, je vous ai trop tard aimée… »29 L’ imagination de la forme J’ai cité des docteurs, des apôtres et des
1713 vous ai trop tard aimée… »29 L’imagination de la forme J’ai cité des docteurs, des apôtres et des poètes, des savan
1714 ien ce qu’on peut m’opposer : « Nous marchons par la foi, non par la vue », nous dit saint Paul. La foi serait-elle donc n
1715 t m’opposer : « Nous marchons par la foi, non par la vue », nous dit saint Paul. La foi serait-elle donc négation de la vi
1716 ar la foi, non par la vue », nous dit saint Paul. La foi serait-elle donc négation de la vision ? Ou la vie éternelle, nég
1717 t saint Paul. La foi serait-elle donc négation de la vision ? Ou la vie éternelle, négation de l’incarnation ? Nullement,
1718 a foi serait-elle donc négation de la vision ? Ou la vie éternelle, négation de l’incarnation ? Nullement, mais accompliss
1719 n de la vision ? Ou la vie éternelle, négation de l’ incarnation ? Nullement, mais accomplissement, et splendeur de ce qui
1720 connaîtrai comme j’ai été connu ». Cet alors est la plénitude d’un aujourd’hui que nous ne connaissons que par ses limite
1721 r ses limites et ses formes. Ainsi donc, dépasser la vision, ce ne peut être que la définir dans l’absolu, à la frontière
1722 nsi donc, dépasser la vision, ce ne peut être que la définir dans l’absolu, à la frontière de la mort et de la vie ; et la
1723 er la vision, ce ne peut être que la définir dans l’ absolu, à la frontière de la mort et de la vie ; et la nier, mais au n
1724 , ce ne peut être que la définir dans l’absolu, à la frontière de la mort et de la vie ; et la nier, mais au nom de la foi
1725 e que la définir dans l’absolu, à la frontière de la mort et de la vie ; et la nier, mais au nom de la foi, c’est du même
1726 ir dans l’absolu, à la frontière de la mort et de la vie ; et la nier, mais au nom de la foi, c’est du même coup la connaî
1727 solu, à la frontière de la mort et de la vie ; et la nier, mais au nom de la foi, c’est du même coup la connaître dans sa
1728 la mort et de la vie ; et la nier, mais au nom de la foi, c’est du même coup la connaître dans sa signification actuelle.
1729 a nier, mais au nom de la foi, c’est du même coup la connaître dans sa signification actuelle. « Ce que nous sommes n’a pa
1730 vocation n’est jamais totalement incarnée. Entre la forme pure de notre vocation et la forme visible de notre visage, il
1731 ncarnée. Entre la forme pure de notre vocation et la forme visible de notre visage, il y a le péché, et les abîmes du temp
1732 ation et la forme visible de notre visage, il y a le péché, et les abîmes du temps. Dans le monde de la mesure idéale, qui
1733 orme visible de notre visage, il y a le péché, et les abîmes du temps. Dans le monde de la mesure idéale, qui est le monde
1734 ge, il y a le péché, et les abîmes du temps. Dans le monde de la mesure idéale, qui est le monde païen, le monde antique,
1735 e péché, et les abîmes du temps. Dans le monde de la mesure idéale, qui est le monde païen, le monde antique, le monde des
1736 temps. Dans le monde de la mesure idéale, qui est le monde païen, le monde antique, le monde des philosophes, la forme pur
1737 onde de la mesure idéale, qui est le monde païen, le monde antique, le monde des philosophes, la forme pure est celle de l
1738 idéale, qui est le monde païen, le monde antique, le monde des philosophes, la forme pure est celle de l’idée platonicienn
1739 aïen, le monde antique, le monde des philosophes, la forme pure est celle de l’idée platonicienne. Mais dans le monde de l
1740 monde des philosophes, la forme pure est celle de l’ idée platonicienne. Mais dans le monde de l’incarnation — le monde chr
1741 pure est celle de l’idée platonicienne. Mais dans le monde de l’incarnation — le monde chrétien —, la forme pure est la pa
1742 le de l’idée platonicienne. Mais dans le monde de l’ incarnation — le monde chrétien —, la forme pure est la parole que cha
1743 tonicienne. Mais dans le monde de l’incarnation — le monde chrétien —, la forme pure est la parole que chacun de nous a re
1744 le monde de l’incarnation — le monde chrétien —, la forme pure est la parole que chacun de nous a reçue, en son lieu, en
1745 arnation — le monde chrétien —, la forme pure est la parole que chacun de nous a reçue, en son lieu, en son temps unique.
1746 n, forme informante de notre être et que voient «  les yeux de la foi », il semble que notre visage n’en soit qu’une mauvais
1747 ormante de notre être et que voient « les yeux de la foi », il semble que notre visage n’en soit qu’une mauvaise épreuve,
1748 s ces marques où se lit notre histoire… Cependant le regard qui se risque à déchiffrer le fascinant spectacle de cette œuv
1749 e… Cependant le regard qui se risque à déchiffrer le fascinant spectacle de cette œuvre mordue par le temps et modelée par
1750 le fascinant spectacle de cette œuvre mordue par le temps et modelée par la lumière, ce n’est pas le regard troublé qui e
1751 de cette œuvre mordue par le temps et modelée par la lumière, ce n’est pas le regard troublé qui erre sur les miroirs de l
1752 le temps et modelée par la lumière, ce n’est pas le regard troublé qui erre sur les miroirs de la ville, à la recherche d
1753 ière, ce n’est pas le regard troublé qui erre sur les miroirs de la ville, à la recherche d’une illusion de soi-même. Il fa
1754 pas le regard troublé qui erre sur les miroirs de la ville, à la recherche d’une illusion de soi-même. Il faut une force q
1755 d troublé qui erre sur les miroirs de la ville, à la recherche d’une illusion de soi-même. Il faut une force qui le braque
1756 d’une illusion de soi-même. Il faut une force qui le braque, une école sévère et un maître. Car celui seul qui peut le plu
1757 cole sévère et un maître. Car celui seul qui peut le plus, peut aussi nous apprendre le moins. Où trouver cette force et c
1758 seul qui peut le plus, peut aussi nous apprendre le moins. Où trouver cette force et ce maître, comment voir ce modèle id
1759 déal qui saurait nous rendre capables d’affronter la réalité — pour nous avoir révélé le salut ? Où trouver la réponse qui
1760 s d’affronter la réalité — pour nous avoir révélé le salut ? Où trouver la réponse qui nous permettrait seule de poser sér
1761 té — pour nous avoir révélé le salut ? Où trouver la réponse qui nous permettrait seule de poser sérieusement nos question
1762  Si nous espérons ce que nous ne voyons pas, nous l’ attendons avec persévérance », dit encore Paul. Cette attente persévér
1763 nte persévérante, cette action d’espérance, voilà le sens qu’il faut donner à l’imagination qui crée. Si l’imagination n’e
1764 on d’espérance, voilà le sens qu’il faut donner à l’ imagination qui crée. Si l’imagination n’est pas ce fantôme des psycho
1765 ns qu’il faut donner à l’imagination qui crée. Si l’ imagination n’est pas ce fantôme des psychologues, une simple définiti
1766 des psychologues, une simple définition dont tous les termes sont problématiques ; si elle n’est pas non plus ce rêve de l’
1767 ématiques ; si elle n’est pas non plus ce rêve de l’ indiscret, ou cette revanche sur le réel qu’elle figure aux yeux du ro
1768 lus ce rêve de l’indiscret, ou cette revanche sur le réel qu’elle figure aux yeux du romantique ; si elle est au contraire
1769 ion d’espérance, un prolongement, une marche vers la plénitude. Deviner la forme de notre vocation, c’est aller au-delà de
1770 olongement, une marche vers la plénitude. Deviner la forme de notre vocation, c’est aller au-delà des « apparences actuell
1771 r au-delà des « apparences actuelles », mais dans les lignes de la création. L’imagination de la forme saisit d’abord la lo
1772 « apparences actuelles », mais dans les lignes de la création. L’imagination de la forme saisit d’abord la loi de formatio
1773 actuelles », mais dans les lignes de la création. L’ imagination de la forme saisit d’abord la loi de formation ; et c’est
1774 dans les lignes de la création. L’imagination de la forme saisit d’abord la loi de formation ; et c’est alors, mais alors
1775 réation. L’imagination de la forme saisit d’abord la loi de formation ; et c’est alors, mais alors seulement, qu’elle peut
1776 ement, qu’elle peut poursuivre sans s’égarer dans la nuit. La loi de formation : le mode singulier de la personnification
1777 ’elle peut poursuivre sans s’égarer dans la nuit. La loi de formation : le mode singulier de la personnification de la par
1778 sans s’égarer dans la nuit. La loi de formation : le mode singulier de la personnification de la parole, la finalité de l’
1779 nuit. La loi de formation : le mode singulier de la personnification de la parole, la finalité de l’être vivant, qui se r
1780 ion : le mode singulier de la personnification de la parole, la finalité de l’être vivant, qui se révèle au regard de l’am
1781 de singulier de la personnification de la parole, la finalité de l’être vivant, qui se révèle au regard de l’amour. Qu’est
1782 la personnification de la parole, la finalité de l’ être vivant, qui se révèle au regard de l’amour. Qu’est-ce que l’homme
1783 lité de l’être vivant, qui se révèle au regard de l’ amour. Qu’est-ce que l’homme de l’esprit, sinon celui qui voit l’espri
1784 qui se révèle au regard de l’amour. Qu’est-ce que l’ homme de l’esprit, sinon celui qui voit l’esprit dans son action, et l
1785 le au regard de l’amour. Qu’est-ce que l’homme de l’ esprit, sinon celui qui voit l’esprit dans son action, et le prend sur
1786 -ce que l’homme de l’esprit, sinon celui qui voit l’ esprit dans son action, et le prend sur le fait de la métamorphose ? E
1787 sinon celui qui voit l’esprit dans son action, et le prend sur le fait de la métamorphose ? Et si l’on sait que la vision
1788 ui voit l’esprit dans son action, et le prend sur le fait de la métamorphose ? Et si l’on sait que la vision est acte, on
1789 sprit dans son action, et le prend sur le fait de la métamorphose ? Et si l’on sait que la vision est acte, on saura maint
1790 t le prend sur le fait de la métamorphose ? Et si l’ on sait que la vision est acte, on saura maintenant quel est celui qui
1791 le fait de la métamorphose ? Et si l’on sait que la vision est acte, on saura maintenant quel est celui qui peut aider30.
1792 saura maintenant quel est celui qui peut aider30. L’ imagination de la forme est sympathie avec la création. Mais nous teno
1793 quel est celui qui peut aider30. L’imagination de la forme est sympathie avec la création. Mais nous tenons ici la clef du
1794 r30. L’imagination de la forme est sympathie avec la création. Mais nous tenons ici la clef du monde de l’incarnation, le
1795 sympathie avec la création. Mais nous tenons ici la clef du monde de l’incarnation, le secret de l’image physionomique de
1796 réation. Mais nous tenons ici la clef du monde de l’ incarnation, le secret de l’image physionomique de l’univers. Imaginer
1797 ous tenons ici la clef du monde de l’incarnation, le secret de l’image physionomique de l’univers. Imaginer, c’est se plac
1798 i la clef du monde de l’incarnation, le secret de l’ image physionomique de l’univers. Imaginer, c’est se placer dans la pe
1799 ncarnation, le secret de l’image physionomique de l’ univers. Imaginer, c’est se placer dans la perspective même de toute g
1800 ique de l’univers. Imaginer, c’est se placer dans la perspective même de toute genèse spirituelle, dans l’axe de la person
1801 erspective même de toute genèse spirituelle, dans l’ axe de la personne en exercice, dans le drame de la forme, — et y part
1802 e même de toute genèse spirituelle, dans l’axe de la personne en exercice, dans le drame de la forme, — et y participer. N
1803 elle, dans l’axe de la personne en exercice, dans le drame de la forme, — et y participer. Nous le tenons, ce lien vivant
1804 ’axe de la personne en exercice, dans le drame de la forme, — et y participer. Nous le tenons, ce lien vivant qui unit le
1805 ans le drame de la forme, — et y participer. Nous le tenons, ce lien vivant qui unit le créant au créé, et nous sommes enf
1806 rticiper. Nous le tenons, ce lien vivant qui unit le créant au créé, et nous sommes enfin parvenus à l’origine de l’œuvre
1807 e créant au créé, et nous sommes enfin parvenus à l’ origine de l’œuvre de l’esprit, au lieu très saint de notre humanité.
1808 réé, et nous sommes enfin parvenus à l’origine de l’ œuvre de l’esprit, au lieu très saint de notre humanité. Ici tout est
1809 s sommes enfin parvenus à l’origine de l’œuvre de l’ esprit, au lieu très saint de notre humanité. Ici tout est réel, tout
1810 tout est action et résistance, tout est drame. Et les correspondances sont embrassées d’un seul regard. Les formes naissent
1811 correspondances sont embrassées d’un seul regard. Les formes naissent, tableaux, poèmes, symphonies, danses, jardins, templ
1812 nses, jardins, temples, statues, — visages ! Dans l’ enfance de la lumière. L’image physionomique de l’Univers Quelle
1813 , temples, statues, — visages ! Dans l’enfance de la lumière. L’image physionomique de l’Univers Quelle que soit la
1814 ues, — visages ! Dans l’enfance de la lumière. L’ image physionomique de l’Univers Quelle que soit la vénération qu’o
1815 nfance de la lumière. L’image physionomique de l’ Univers Quelle que soit la vénération qu’on éprouve en présence de
1816 age physionomique de l’Univers Quelle que soit la vénération qu’on éprouve en présence de cette forme de toutes les for
1817 u’on éprouve en présence de cette forme de toutes les formes que nous offre la face de l’homme, il faut entendre qu’elle re
1818 e cette forme de toutes les formes que nous offre la face de l’homme, il faut entendre qu’elle reste symbolique d’une cert
1819 me de toutes les formes que nous offre la face de l’ homme, il faut entendre qu’elle reste symbolique d’une certaine image
1820 e image du monde, dont elle ne saurait constituer le centre ni le fondement causal, mais au sein duquel elle demeure cepen
1821 nde, dont elle ne saurait constituer le centre ni le fondement causal, mais au sein duquel elle demeure cependant le cas p
1822 ausal, mais au sein duquel elle demeure cependant le cas privilégié par excellence. Au cours des pages qui précèdent, je m
1823 écèdent, je me suis attaché à définir, plutôt que les principes particuliers d’une étude physiognomonique, la vision que to
1824 ncipes particuliers d’une étude physiognomonique, la vision que toute étude de cet ordre suppose et développe. Je voudrais
1825 se et développe. Je voudrais maintenant entraîner le lecteur dans une brève incursion à travers ces domaines que l’on pour
1826 ns une brève incursion à travers ces domaines que l’ on pourrait nommer ceux du mystère manifeste. Et d’abord, comme au seu
1827 au seuil d’une expédition militaire, j’indiquerai l’ ordre de la marche. Premier principe : Tout ce qui est réel est moteur
1828 une expédition militaire, j’indiquerai l’ordre de la marche. Premier principe : Tout ce qui est réel est moteur, et donc i
1829 fie plus modestement, pour nous tous, hommes dont le péché rend le regard trouble et menteur, qu’il nous faut attacher nos
1830 tement, pour nous tous, hommes dont le péché rend le regard trouble et menteur, qu’il nous faut attacher nos yeux non plus
1831 r, qu’il nous faut attacher nos yeux non plus sur les idées en tant que telles, mais bien sur les idées en tant qu’agies, —
1832 s sur les idées en tant que telles, mais bien sur les idées en tant qu’agies, — sur les formes. Second principe : Une forme
1833 , mais bien sur les idées en tant qu’agies, — sur les formes. Second principe : Une forme ne peut pas être « expliquée » pa
1834 pe : Une forme ne peut pas être « expliquée » par le recours à ces abstractions usuelles, à ces catégories morales ou soci
1835 boliquement et concrètement, par d’autres formes. Le principe dialectique qui sert de guide dans le monde physionomique es
1836 s. Le principe dialectique qui sert de guide dans le monde physionomique est celui des correspondances, et non pas celui d
1837 matique31 et non conceptuel. Nous sommes ici dans l’ ordre humain, dans la totalité, et non dans l’ordre scientifique, qui
1838 eptuel. Nous sommes ici dans l’ordre humain, dans la totalité, et non dans l’ordre scientifique, qui est celui du démontag
1839 ans l’ordre humain, dans la totalité, et non dans l’ ordre scientifique, qui est celui du démontage mécanique, de l’isolati
1840 tifique, qui est celui du démontage mécanique, de l’ isolation des parties. Interpréter les formes par les formes, n’est-ce
1841 écanique, de l’isolation des parties. Interpréter les formes par les formes, n’est-ce pas ouvrir les portes à une nouvelle
1842 isolation des parties. Interpréter les formes par les formes, n’est-ce pas ouvrir les portes à une nouvelle mythologie, dan
1843 er les formes par les formes, n’est-ce pas ouvrir les portes à une nouvelle mythologie, dans le sens d’un Schelling et déjà
1844 ouvrir les portes à une nouvelle mythologie, dans le sens d’un Schelling et déjà d’un Herder ? Certes nous sommes ici très
1845 d’un Herder ? Certes nous sommes ici très près de l’ Organismusgedanke qui est la clef de tout le romantisme allemand de ce
1846 mmes ici très près de l’Organismusgedanke qui est la clef de tout le romantisme allemand de cette grandiose conception d’u
1847 ès de l’Organismusgedanke qui est la clef de tout le romantisme allemand de cette grandiose conception d’un univers où tou
1848 univers où tout est correspondance organique, où la réalité naît de l’union des contradictions naturelles, où l’homme est
1849 t correspondance organique, où la réalité naît de l’ union des contradictions naturelles, où l’homme est microcosme de la C
1850 naît de l’union des contradictions naturelles, où l’ homme est microcosme de la Création. Paracelse, Bruno, Nicolas de Cuse
1851 dictions naturelles, où l’homme est microcosme de la Création. Paracelse, Bruno, Nicolas de Cuse dominent de loin ce grand
1852 as de Cuse dominent de loin ce grand mouvement de la pensée européenne, qui connut sa splendeur féconde aux temps du roman
1853 a splendeur féconde aux temps du romantisme et de la vie de Goethe, qui devait aboutir, en passant par Wagner, à la théori
1854 the, qui devait aboutir, en passant par Wagner, à la théorie des correspondances chez Baudelaire et chez Rimbaud, pour se
1855 z Baudelaire et chez Rimbaud, pour se perdre dans l’ esthétisme décadent des symbolistes. Je suis bien loin de croire que c
1856 croire que cette pensée ait épuisé sa vérité. Je la vois même promise à une prochaine renaissance. Mais il importe d’en m
1857 ochaine renaissance. Mais il importe d’en marquer le danger, disons plus : le péché, qui l’a stérilisée avant qu’elle eût
1858 il importe d’en marquer le danger, disons plus : le péché, qui l’a stérilisée avant qu’elle eût développé tous les effets
1859 en marquer le danger, disons plus : le péché, qui l’ a stérilisée avant qu’elle eût développé tous les effets que les acqui
1860 i l’a stérilisée avant qu’elle eût développé tous les effets que les acquisitions modernes nous autoriseraient plus que jam
1861 e avant qu’elle eût développé tous les effets que les acquisitions modernes nous autoriseraient plus que jamais à en attend
1862 us que jamais à en attendre. Erreur théologique à l’ origine : Schelling pour appuyer son intuition concrète de la totalité
1863 Schelling pour appuyer son intuition concrète de la totalité du monde créé remonta, par Shaftesbury, jusqu’à Plotin et Pl
1864 e jusqu’au monde des Idées. C’était perdre de vue la réalité spécifique du monde de l’Incarnation, où la philosophie de l’
1865 t perdre de vue la réalité spécifique du monde de l’ Incarnation, où la philosophie de l’organique peut trouver ses mesures
1866 réalité spécifique du monde de l’Incarnation, où la philosophie de l’organique peut trouver ses mesures humaines et sa ju
1867 e du monde de l’Incarnation, où la philosophie de l’ organique peut trouver ses mesures humaines et sa justification spirit
1868 s et sa justification spirituelle. C’était placer le critère de l’esprit dans le « sentiment religieux » et non dans l’act
1869 ication spirituelle. C’était placer le critère de l’ esprit dans le « sentiment religieux » et non dans l’actualité de la P
1870 uelle. C’était placer le critère de l’esprit dans le « sentiment religieux » et non dans l’actualité de la Parole. C’était
1871 sprit dans le « sentiment religieux » et non dans l’ actualité de la Parole. C’était sortir du drame, pour se perdre dans u
1872  sentiment religieux » et non dans l’actualité de la Parole. C’était sortir du drame, pour se perdre dans une fièvre nosta
1873 e dans une fièvre nostalgique. Schleiermacher est l’ expression géniale de cette hérésie romantique, qui ne tendait à rien
1874 e romantique, qui ne tendait à rien de moins qu’à la glorification progressive d’une nature dont s’évanouissait la conditi
1875 tion progressive d’une nature dont s’évanouissait la condition essentiellement dramatique. Mais je ne puis m’étendre davan
1876 endre davantage sur cet aspect du romantisme, qui le déborde singulièrement, par ailleurs. Je me bornerai donc à renvoyer
1877 t, par ailleurs. Je me bornerai donc à renvoyer à la critique décisive de la doctrine de l’analogia entis que Karl Barth p
1878 ornerai donc à renvoyer à la critique décisive de la doctrine de l’analogia entis que Karl Barth poursuit à travers toute
1879 renvoyer à la critique décisive de la doctrine de l’ analogia entis que Karl Barth poursuit à travers toute son œuvre. Ce q
1880 uit à travers toute son œuvre. Ce qui subsiste de l’ Organismusgedanke, une fois cette conception débarrassée des équivoque
1881 s métaphysiques, c’est un irrationalisme concret. L’ analyse de l’homme intérieur ou social, telle que l’ont inlassablement
1882 es, c’est un irrationalisme concret. L’analyse de l’ homme intérieur ou social, telle que l’ont inlassablement reprise tous
1883 analyse de l’homme intérieur ou social, telle que l’ ont inlassablement reprise tous les moralistes français, décompose l’h
1884 cial, telle que l’ont inlassablement reprise tous les moralistes français, décompose l’homme en qualités, en caractères ou
1885 t reprise tous les moralistes français, décompose l’ homme en qualités, en caractères ou en types, — bref, en énoncés ratio
1886 en énoncés rationnels. Rien alors ne peut égaler la pénétration de son regard, si ce n’est son impuissance à saisir la pe
1887 son regard, si ce n’est son impuissance à saisir la personne dans sa totalité concrète et créatrice, — informulable. Le m
1888 a totalité concrète et créatrice, — informulable. Le moraliste classique détaille admirablement les motifs, mais ce faisan
1889 le. Le moraliste classique détaille admirablement les motifs, mais ce faisant, il détend les ressorts de l’imprévisible évé
1890 irablement les motifs, mais ce faisant, il détend les ressorts de l’imprévisible événement — tensions instituées entre des
1891 otifs, mais ce faisant, il détend les ressorts de l’ imprévisible événement — tensions instituées entre des motifs tout con
1892 instituées entre des motifs tout contraires, dont la coïncidence définit la personne. Tensions qui d’autre part, bâtissent
1893 tifs tout contraires, dont la coïncidence définit la personne. Tensions qui d’autre part, bâtissent et soutiennent l’édifi
1894 nsions qui d’autre part, bâtissent et soutiennent l’ édifice du visage de l’homme. Kassner remarque qu’à la lecture des gra
1895 , bâtissent et soutiennent l’édifice du visage de l’ homme. Kassner remarque qu’à la lecture des grands moralistes français
1896 ifice du visage de l’homme. Kassner remarque qu’à la lecture des grands moralistes français, de Montaigne à Pascal, à La R
1897 nds moralistes français, de Montaigne à Pascal, à La Rochefoucauld, à Chamfort, on ne rencontre pas une phrase qui se rapp
1898 on ne rencontre pas une phrase qui se rapporte à l’ expression ou au visage. Même La Bruyère, physionomiste par tempérame
1899 ui se rapporte à l’expression ou au visage. Même La Bruyère, physionomiste par tempérament, ne voit partout que le costum
1900 hysionomiste par tempérament, ne voit partout que le costume, la grimace, ce qu’on nomme « l’extérieur » de l’homme, mais
1901 par tempérament, ne voit partout que le costume, la grimace, ce qu’on nomme « l’extérieur » de l’homme, mais non pas son
1902 tout que le costume, la grimace, ce qu’on nomme «  l’ extérieur » de l’homme, mais non pas son visage. Pour lui comme pour t
1903 me, la grimace, ce qu’on nomme « l’extérieur » de l’ homme, mais non pas son visage. Pour lui comme pour tous les autres (à
1904 mais non pas son visage. Pour lui comme pour tous les autres (à l’exception de Pascal), l’homme est entièrement ramené à la
1905 on visage. Pour lui comme pour tous les autres (à l’ exception de Pascal), l’homme est entièrement ramené à la parole, à l’
1906 e pour tous les autres (à l’exception de Pascal), l’ homme est entièrement ramené à la parole, à l’anecdote. Quant à nous,
1907 tion de Pascal), l’homme est entièrement ramené à la parole, à l’anecdote. Quant à nous, il nous faut choisir : ou l’anecd
1908 l), l’homme est entièrement ramené à la parole, à l’ anecdote. Quant à nous, il nous faut choisir : ou l’anecdote, ou le vi
1909 anecdote. Quant à nous, il nous faut choisir : ou l’ anecdote, ou le visage. L’expérience montre constamment que les hommes
1910 à nous, il nous faut choisir : ou l’anecdote, ou le visage. L’expérience montre constamment que les hommes qui savent des
1911 nous faut choisir : ou l’anecdote, ou le visage. L’ expérience montre constamment que les hommes qui savent des anecdotes
1912 ou le visage. L’expérience montre constamment que les hommes qui savent des anecdotes et sont toujours prêts à en raconter,
1913 toujours prêts à en raconter, ne savent pas voir les visages32. Le moraliste voit des types, le physionomiste, des créatu
1914 à en raconter, ne savent pas voir les visages32. Le moraliste voit des types, le physionomiste, des créatures. Mais nous
1915 voir les visages32. Le moraliste voit des types, le physionomiste, des créatures. Mais nous vivons dans un monde sans mes
1916 sures, sans barrières sociales, sans costumes, où les types ne sont plus des repères. Notre mesure est donc devenue personn
1917 venue personnelle, et c’est pourquoi il nous faut la chercher dans la vocation créatrice, non plus dans cette fonction soc
1918 , et c’est pourquoi il nous faut la chercher dans la vocation créatrice, non plus dans cette fonction sociale impersonnell
1919 tte fonction sociale impersonnelle que représente la raison. Faut-il conclure que notre esprit qu’on dit « latin » est inc
1920 qu’on dit « latin » est incapable de s’assimiler les secrets d’une ontologie de la forme ? Ce serait oublier Léonard et so
1921 ble de s’assimiler les secrets d’une ontologie de la forme ? Ce serait oublier Léonard et son génie physionomiste. Il gar
1922 écrit Paul Valéry dans sa fameuse Introduction à la méthode du Vinci — la plus vaste collection de formes, un trésor touj
1923 s sa fameuse Introduction à la méthode du Vinci — la plus vaste collection de formes, un trésor toujours imminent et qui g
1924 un trésor toujours imminent et qui grandit selon l’ extension de son domaine… Il est le maître des visages, des anatomies,
1925 grandit selon l’extension de son domaine… Il est le maître des visages, des anatomies, des machines. Il sait de quoi se f
1926 nes. Il sait de quoi se fait un sourire ; il peut le mettre sur la face d’une maison, aux plis d’un jardin… Et encore :
1927 e quoi se fait un sourire ; il peut le mettre sur la face d’une maison, aux plis d’un jardin… Et encore : Je sentais qu
1928 ur du dessin, des images, du calcul, avait trouvé l’ attitude centrale à partir de laquelle les entreprises de la connaissa
1929 t trouvé l’attitude centrale à partir de laquelle les entreprises de la connaissance et les opérations de l’art sont égalem
1930 centrale à partir de laquelle les entreprises de la connaissance et les opérations de l’art sont également possibles ; le
1931 de laquelle les entreprises de la connaissance et les opérations de l’art sont également possibles ; les échanges heureux e
1932 treprises de la connaissance et les opérations de l’ art sont également possibles ; les échanges heureux entre l’analyse et
1933 es opérations de l’art sont également possibles ; les échanges heureux entre l’analyse et les actes, singulièrement probabl
1934 également possibles ; les échanges heureux entre l’ analyse et les actes, singulièrement probables : pensée merveilleuseme
1935 ssibles ; les échanges heureux entre l’analyse et les actes, singulièrement probables : pensée merveilleusement excitant.
1936 nt probables : pensée merveilleusement excitant. Les quelques mots que je souligne dans le texte de Paul Valéry ne sont-il
1937 excitant. Les quelques mots que je souligne dans le texte de Paul Valéry ne sont-ils pas l’éblouissante formule d’une ima
1938 igne dans le texte de Paul Valéry ne sont-ils pas l’ éblouissante formule d’une image physionomique de l’univers ? On pourr
1939 éblouissante formule d’une image physionomique de l’ univers ? On pourrait m’objecter que le goût de la forme, apanage évid
1940 nomique de l’univers ? On pourrait m’objecter que le goût de la forme, apanage évident du « latin », suppose des géométrie
1941 l’univers ? On pourrait m’objecter que le goût de la forme, apanage évident du « latin », suppose des géométries plutôt qu
1942 t du « latin », suppose des géométries plutôt que l’ imagination, et par là retombe au pouvoir de la raison et de Descartes
1943 ue l’imagination, et par là retombe au pouvoir de la raison et de Descartes. Mais passons de l’autre côté : chez les Allem
1944 de Descartes. Mais passons de l’autre côté : chez les Allemands les moins suspects de sacrifier à la logique cartésienne, q
1945 Mais passons de l’autre côté : chez les Allemands les moins suspects de sacrifier à la logique cartésienne, quels sont les
1946 z les Allemands les moins suspects de sacrifier à la logique cartésienne, quels sont les plus illustres physionomistes des
1947 de sacrifier à la logique cartésienne, quels sont les plus illustres physionomistes des idées ? Goethe et Nietzsche, ces de
1948 lointains et quelque peu méfiants admirateurs de la forme et de la clarté française. (Que de dissociations à opérer dans
1949 uelque peu méfiants admirateurs de la forme et de la clarté française. (Que de dissociations à opérer dans nos préjugés cu
1950 hée). Vit-on jamais pareille faculté d’incorporer les affections de l’âme ? Pas trace de « psychologie » dans cette œuvre q
1951 s pareille faculté d’incorporer les affections de l’ âme ? Pas trace de « psychologie » dans cette œuvre qui cependant para
1952 i cependant paraissait ne prêter à rien d’autre : Les Affinités électives. Tout y est formes, actions, symboles ; et tout e
1953 tout est vision créatrice. Goethe est un œil. Et le chant de Lyncée sur sa tour — c’est le chant du bonheur de la vision 
1954 un œil. Et le chant de Lyncée sur sa tour — c’est le chant du bonheur de la vision : Zum sehen geboren Zum schauen best
1955 Lyncée sur sa tour — c’est le chant du bonheur de la vision : Zum sehen geboren Zum schauen bestellt… ...............
1956 och so schön ! « Ô mes yeux bienheureux ! » Mais les pauvres yeux douloureux de Nietzsche, non moins que ceux de Goethe, s
1957 ue ceux de Goethe, surent voir en toutes choses «  le charme éternel » qui les crée. Ouvrez donc au hasard tel recueil d’ap
1958 t voir en toutes choses « le charme éternel » qui les crée. Ouvrez donc au hasard tel recueil d’aphorismes, le Gai savoir,
1959 . Ouvrez donc au hasard tel recueil d’aphorismes, le Gai savoir, Aurore : c’est une chasse royale pour l’amateur de corres
1960 Gai savoir, Aurore : c’est une chasse royale pour l’ amateur de correspondances et de métaphores plastiques. Ceci dans Auro
1961 Si nous voulions tenter une architecture d’après le mode de notre âme (nous sommes trop lâches pour cela) : — le labyrint
1962 notre âme (nous sommes trop lâches pour cela) : — le labyrinthe devrait être notre prototype ! La musique qui nous est pro
1963  : — le labyrinthe devrait être notre prototype ! La musique qui nous est propre et qui nous exprime véritablement laisse
1964 ui nous exprime véritablement laisse déjà deviner le labyrinthe (car en musique les hommes se laissent aller parce qu’ils
1965 laisse déjà deviner le labyrinthe (car en musique les hommes se laissent aller parce qu’ils se figurent qu’il n’y a personn
1966 figurent qu’il n’y a personne qui soit capable de les voir, sous leur musique) (p. 198). Ou ceci dans le Gai Savoir : J’a
1967 voir, sous leur musique) (p. 198). Ou ceci dans le Gai Savoir : J’ai regardé durant un bon moment cette ville, ses mais
1968 maisons de campagne et ses jardins d’agrément et le large cercle de ses collines et de ses pentes habitées ; enfin je fin
1969 érations passées — cette contrée est couverte par les images d’hommes intrépides et souverains… J’ai toujours devant les ye
1970 es intrépides et souverains… J’ai toujours devant les yeux le constructeur, je vois comme son regard se repose sur tout ce
1971 ides et souverains… J’ai toujours devant les yeux le constructeur, je vois comme son regard se repose sur tout ce qui, prè
1972 t loin, est construit autour de lui, et aussi sur la ville, la mer et la ligne de ta montagne, et comme sur tout cela, par
1973 t construit autour de lui, et aussi sur la ville, la mer et la ligne de ta montagne, et comme sur tout cela, par son regar
1974 t autour de lui, et aussi sur la ville, la mer et la ligne de ta montagne, et comme sur tout cela, par son regard, il exer
1975 egard, il exerce sa puissance et sa conquête… Et le Zarathoustra ! Une œuvre plus concrète a-t-elle donc vu le jour depui
1976 oustra ! Une œuvre plus concrète a-t-elle donc vu le jour depuis les temps du Livre de Job, de ce profond traité théologiq
1977 vre plus concrète a-t-elle donc vu le jour depuis les temps du Livre de Job, de ce profond traité théologique qui ne fait p
1978 bstrait, et qui ne connaît d’autres arguments que les parties du corps humain, les plantes, les aigles, un tesson, des ulcè
1979 autres arguments que les parties du corps humain, les plantes, les aigles, un tesson, des ulcères, des rochers, deux effara
1980 nts que les parties du corps humain, les plantes, les aigles, un tesson, des ulcères, des rochers, deux effarantes descript
1981 , deux effarantes descriptions du crocodile et de l’ hippopotame, le monstre Léviathan, la Grande Ourse avec ses petits, — 
1982 es descriptions du crocodile et de l’hippopotame, le monstre Léviathan, la Grande Ourse avec ses petits, — la Parole sous
1983 codile et de l’hippopotame, le monstre Léviathan, la Grande Ourse avec ses petits, — la Parole sous forme de tonnerre !
1984 tre Léviathan, la Grande Ourse avec ses petits, —  la Parole sous forme de tonnerre ! 23. J’emploie ce terme, de préfére
1985 tion du monde, ou plutôt une image du monde, dont l’ étude du visage n’est qu’un particulier, à vrai dire privilégié. 24.
1986 t qu’un particulier, à vrai dire privilégié. 24. La réaction antipsychologique qui se dessine un peu partout ne saurait f
1987 t faire fi des résultats d’observation acquis par les travaux de la psychologie de laboratoire. Mais presque toutes les int
1988 résultats d’observation acquis par les travaux de la psychologie de laboratoire. Mais presque toutes les interprétations q
1989 a psychologie de laboratoire. Mais presque toutes les interprétations qui ont eu cours dans ce domaine, jusqu’à Freud y com
1990 du même vice de constitution : elles considèrent les faits psychiques indépendamment de la personne, comme des cas. Ainsi
1991 onsidèrent les faits psychiques indépendamment de la personne, comme des cas. Ainsi elles laissent perdre l’humain, elles
1992 sonne, comme des cas. Ainsi elles laissent perdre l’ humain, elles sortent du concret, — du drame. 25. M. Spaier, dans la
1993 tent du concret, — du drame. 25. M. Spaier, dans la Pensée concrète (Alcan). 26. Depuis l’impressionnisme, nous savons q
1994 ier, dans la Pensée concrète (Alcan). 26. Depuis l’ impressionnisme, nous savons que la neige est bleue ; éducation du jug
1995 ). 26. Depuis l’impressionnisme, nous savons que la neige est bleue ; éducation du jugement visuel par les arts, etc. 27
1996 eige est bleue ; éducation du jugement visuel par les arts, etc. 27. Je songe à divers travaux de la biologie expérimental
1997 les arts, etc. 27. Je songe à divers travaux de la biologie expérimentale dont je me bornerai à citer l’exemple suivant 
1998 iologie expérimentale dont je me bornerai à citer l’ exemple suivant : l’Allemand Kemmerer a constaté que chez certains bat
1999 e dont je me bornerai à citer l’exemple suivant : l’ Allemand Kemmerer a constaté que chez certains batraciens aveugles, qu
2000 chez certains batraciens aveugles, qu’on expose à la lumière dans des conditions particulières, se développent lentement d
2001 ntement des yeux qui n’existaient auparavant qu’à l’ état de germes sous-cutanés. (Travaux publiés dans les Archiv für Entw
2002 tat de germes sous-cutanés. (Travaux publiés dans les Archiv für Entwicklungs-Mechanik, Leipzig). La fameuse formule : « la
2003 s les Archiv für Entwicklungs-Mechanik, Leipzig). La fameuse formule : « la fonction crée l’organe » se traduirait ici par
2004 klungs-Mechanik, Leipzig). La fameuse formule : «  la fonction crée l’organe » se traduirait ici par « la lumière crée l’œi
2005 Leipzig). La fameuse formule : « la fonction crée l’ organe » se traduirait ici par « la lumière crée l’œil ». Je donne cet
2006 fonction crée l’organe » se traduirait ici par «  la lumière crée l’œil ». Je donne cet exemple pour son pittoresque, sans
2007 ’organe » se traduirait ici par « la lumière crée l’ œil ». Je donne cet exemple pour son pittoresque, sans prétendre, natu
2008 enfer. (Mauvais sang). C’est Rimbaud qui souligne les derniers mots. 29. Soliloques de saint Augustin, chapitre XXXI. 30
2009 apitre XXXI. 30. « N’advient-il pas aussi, parmi les hommes, lorsque l’un d’eux regarde l’autre réellement, tel qu’il est
2010 ux regarde l’autre réellement, tel qu’il est dans le mouvement de sa forme en devenir, que d’une manière étrange et délica
2011 evenir, que d’une manière étrange et délicate, il l’ aide à parvenir à soi-même, en sorte que la force de l’imagination agi
2012 te, il l’aide à parvenir à soi-même, en sorte que la force de l’imagination agissant dans les voies de la nature, littéral
2013 e à parvenir à soi-même, en sorte que la force de l’ imagination agissant dans les voies de la nature, littéralement collab
2014 sorte que la force de l’imagination agissant dans les voies de la nature, littéralement collabore à engendrer l’image de l’
2015 force de l’imagination agissant dans les voies de la nature, littéralement collabore à engendrer l’image de l’homme ? » (T
2016 de la nature, littéralement collabore à engendrer l’ image de l’homme ? » (Th. Spoerri : Über Einbildung, p. 25.) 31. Il c
2017 e, littéralement collabore à engendrer l’image de l’ homme ? » (Th. Spoerri : Über Einbildung, p. 25.) 31. Il convient de
2018 de débarrasser ce mot de tout pathos romantique. Le drame, c’est proprement l’action, en tant que mouvement, évènement, r
2019 out pathos romantique. Le drame, c’est proprement l’ action, en tant que mouvement, évènement, risque, tension. Un tel dram
2020 g, p. 217). q. Rougemont Denis de, « Mystère de la vision (fragments d’un Traité de la vision physionomique du monde) »,
2021 « Mystère de la vision (fragments d’un Traité de la vision physionomique du monde) », Hermès, Bruxelles-Paris, mars 1935,
2022 1935, p. 42-54. r. La première note indique : «  Les pages qui suivent, détachées d’un ouvrage assez vaste, risquent de pa
2023 ignaler que notre ouvrage contient une théorie de la forme (considérée comme surface de contact de forces contradictoires)
2024 tact de forces contradictoires) et une théorie de la personne, au sujet de laquelle on pourra trouver des éclaircissements
2025 ouver des éclaircissements dans ma “Définition de la Personne” parue dans Esprit , décembre 1934. »
14 1935, Articles divers (1932-1935). Les autres et nous : I — Esprit (avril 1935)
2026 Les autres et nous : I — Esprit (avril 1935)s On me demande souvent :
2027 il 1935)s On me demande souvent : « Quelle est la différence entre Esprit et L’Ordre nouveau  ? » Les noms mêmes des
2028 ifférence entre Esprit et L’Ordre nouveau  ? » Les noms mêmes des deux revues l’indiquent : différence entre un « esprit
2029 Ordre nouveau  ? » Les noms mêmes des deux revues l’ indiquent : différence entre un « esprit » et un « ordre », au double
2030 rdre ». Esprit rend au mouvement personnaliste le grand service de lui créer une atmosphère, un champ d’essais intellec
2031 me une sentimentalité, au meilleur sens du terme. La formule caractéristique d’ Esprit , c’est la « confrontation ». Confr
2032 rme. La formule caractéristique d’ Esprit , c’est la « confrontation ». Confrontation dirigée certes, avec une souplesse d
2033 rontation dirigée certes, avec une souplesse dont les avantages l’emportent, jusqu’ici, sur les inconvénients que l’on pouv
2034 gée certes, avec une souplesse dont les avantages l’ emportent, jusqu’ici, sur les inconvénients que l’on pouvait craindre.
2035 se dont les avantages l’emportent, jusqu’ici, sur les inconvénients que l’on pouvait craindre. Esprit est surtout une enq
2036 l’emportent, jusqu’ici, sur les inconvénients que l’ on pouvait craindre. Esprit est surtout une enquête. L’Ordre nouvea
2037 uction. Pas question de séparer ces deux temps de l’ action, et qu’on n’aille pas croire que L’ON n’a pas établi ses cons
2038 mps de l’action, et qu’on n’aille pas croire que L’ ON n’a pas établi ses constructions sur une enquête permanente, large
2039 à des constructions. Il n’en reste pas moins que les années d’avance qu’a prises L’ON lui permettent de passer, dès à pr
2040 te pas moins que les années d’avance qu’a prises L’ ON lui permettent de passer, dès à présent, à des tentatives de réali
2041 on dont Esprit n’a voulu donner, jusqu’ici, que les fondements moraux ou religieux, et certaines amorces juridiques. Autr
2042 ou plutôt autre aspect de cette même différence : l’ ON s’interdit, dans sa revue, toute espèce de polémique, de réponses à
2043 es des « actualités ». Non que cela nous paraisse le moins du monde nuisible au mouvement, mais nous croyons avoir, pour l
2044 sible au mouvement, mais nous croyons avoir, pour le moment, tout autre chose à faire. Dans les 32 pages de notre revue, n
2045 r, pour le moment, tout autre chose à faire. Dans les 32 pages de notre revue, nous ne pouvons pas commenter la Révolution,
2046 ges de notre revue, nous ne pouvons pas commenter la Révolution, nous nous bornons à la construire. Nous poussons notre po
2047 pas commenter la Révolution, nous nous bornons à la construire. Nous poussons notre pointe dans l’avenir. Il est bon, et
2048 à la construire. Nous poussons notre pointe dans l’ avenir. Il est bon, et sans aucun doute nécessaire, que d’autres s’occ
2049 ute nécessaire, que d’autres s’occupent d’élargir la brèche, d’y appeler du monde et, comme le dit souvent Mounier, « d’ép
2050 élargir la brèche, d’y appeler du monde et, comme le dit souvent Mounier, « d’épurer », d’enrichir si l’on veut, l’action
2051 dit souvent Mounier, « d’épurer », d’enrichir si l’ on veut, l’action en cours. Et c’est à quoi s’emploient les 180 pages
2052 t Mounier, « d’épurer », d’enrichir si l’on veut, l’ action en cours. Et c’est à quoi s’emploient les 180 pages mensuelles
2053 t, l’action en cours. Et c’est à quoi s’emploient les 180 pages mensuelles d’ Esprit . Rien dans tout cela qui empêche une
2054 ation, — au contraire, et je suis bien placé pour le dire — rien qui traduise autre chose qu’une raisonnable division du t
2055 tre chose qu’une raisonnable division du travail. Les craintes éveillées chez beaucoup de jeunes personnalistes quant à l’a
2056 es chez beaucoup de jeunes personnalistes quant à l’ avenir du mouvement par la séparation des deux revues me paraissent ex
2057 personnalistes quant à l’avenir du mouvement par la séparation des deux revues me paraissent exagérées. Ce qui pourrait ê
2058 e qui pourrait être plus grave au point de vue de la révolution, c’est la fluidité excessive du style des manifestes d’ Es
2059 lus grave au point de vue de la révolution, c’est la fluidité excessive du style des manifestes d’ Esprit . Crainte de l’i
2060 ve du style des manifestes d’ Esprit . Crainte de l’ index ou incertitudes doctrinales ? Certains accents humanitaristes, c
2061 nous inquiètent parfois, dans ces pages. Certes, le fascisme et le stalinisme se sont faits à coups de simplifications br
2062 t parfois, dans ces pages. Certes, le fascisme et le stalinisme se sont faits à coups de simplifications brutales et abstr
2063 s de simplifications brutales et abstraites, nous les avons cent fois dénoncées. (Voir notre Lettre à Hitler par exemple.)
2064 lleurs humainement sympathiques, qu’on construira l’ ordre personnaliste. Nous souhaitons le succès d’ Esprit  : non pas un
2065 construira l’ordre personnaliste. Nous souhaitons le succès d’ Esprit  : non pas un succès d’estime, auprès des esprits po
2066 ionnaire, et qui se confondra nécessairement avec l’ instauration de l’Ordre nouveau dans les faits. s. Rougemont Denis
2067 ement avec l’instauration de l’Ordre nouveau dans les faits. s. Rougemont Denis de, « Les autres et nous : 1 : Esprit  »
2068 uveau dans les faits. s. Rougemont Denis de, «  Les autres et nous : 1 : Esprit  », Bulletin de liaison des groupes Ordre
15 1935, Articles divers (1932-1935). Lettre à la rédaction de Commune (mai 1935)
2069 Lettre à la rédaction de Commune (mai 1935)t u Monsieur, Votre petite note sur
2070 tite note sur mon livre illustre une fois de plus la mauvaise foi de Commune. Si vous aviez lu ce livre vous sauriez : 1° 
2071 livre vous sauriez : 1° que je combats violemment la politique de l’Église (chap. 7) ; 2° que je suis protestant. (Pour vo
2072 ez : 1° que je combats violemment la politique de l’ Église (chap. 7) ; 2° que je suis protestant. (Pour vos « curés ».) Vo
2073 romperez personne sur mon compte et ridiculiserez la cause que vous croyez défendre. D’accord avec les Izvestia et votre a
2074 la cause que vous croyez défendre. D’accord avec les Izvestia et votre ambassadeur de la rue de Grenelle, j’ai bien l’honn
2075 ’accord avec les Izvestia et votre ambassadeur de la rue de Grenelle, j’ai bien l’honneur de vous souhaiter deux ans de ca
2076 otre ambassadeur de la rue de Grenelle, j’ai bien l’ honneur de vous souhaiter deux ans de caserne. P.-S. « Nos camarades m
2077 e parlais à un congrès d’étudiants et voyais dans la salle des délégués marxistes et hitlériens qui étaient nos camarades
2078 s et hitlériens qui étaient nos camarades au sens le plus courant du terme. t. Rougemont Denis de, « Lettre à la rédact
2079 nt du terme. t. Rougemont Denis de, « Lettre à la rédaction », Commune, Paris, mai 1935, p. 1059. u. Publiée en répons
2080 bliée en réponse à une recension de Politique de la personne parue dans la livraison de mars 1935 de la même revue.
2081 ecension de Politique de la personne parue dans la livraison de mars 1935 de la même revue.
2082 personne parue dans la livraison de mars 1935 de la même revue.
16 1935, Articles divers (1932-1935). Nous ne mangeons pas de ce pain-là : à propos du 14 juillet (15 juillet 1935)
2083 rtains voudraient nous voir prendre position dans la lutte qui met aux prises un Front dit « national » et un Front dit « 
2084 aire ». Nous demandons ce que peut bien signifier l’ opposition du peuple et de la nation ? Par quel grossier abus du mot n
2085 peut bien signifier l’opposition du peuple et de la nation ? Par quel grossier abus du mot nation a-t-on pu venir à cette
2086 -on pu venir à cette alternative ? Lorsqu’à Valmy le général Kellermann entraîne ses troupes au cri de « Vive la Nation ! 
2087 Kellermann entraîne ses troupes au cri de « Vive la Nation ! », les sans-culottes comprennent : « Vive la Révolution ! »
2088 raîne ses troupes au cri de « Vive la Nation ! », les sans-culottes comprennent : « Vive la Révolution ! » Ils ont raison.
2089 ation ! », les sans-culottes comprennent : « Vive la Révolution ! » Ils ont raison. Pour nous, la vraie nation française c
2090 Vive la Révolution ! » Ils ont raison. Pour nous, la vraie nation française c’est la communauté des personnes responsables
2091 aison. Pour nous, la vraie nation française c’est la communauté des personnes responsables, conscientes de la mission libé
2092 unauté des personnes responsables, conscientes de la mission libératrice de la France. Nous pouvons nous dire nationaux, c
2093 nsables, conscientes de la mission libératrice de la France. Nous pouvons nous dire nationaux, contre l’idole sanguinaire
2094 France. Nous pouvons nous dire nationaux, contre l’ idole sanguinaire du nationalisme moderne. Nous pouvons nous dire patr
2095 moderne. Nous pouvons nous dire patriotes, contre les sociétés anonymes qui ruinent des provinces entières et financent le
2096 s qui ruinent des provinces entières et financent le Front national. Nous pouvons nous dire populaires, contre les démagog
2097 tional. Nous pouvons nous dire populaires, contre les démagogues apeurés qui font le jeu d’une dictature aux ordres des nat
2098 opulaires, contre les démagogues apeurés qui font le jeu d’une dictature aux ordres des nationalistes russes. Nous sommes
2099 , qui tente de créer ces meurtrières confusions : la confusion de la patrie et des banquiers, la confusion de la Révolutio
2100 réer ces meurtrières confusions : la confusion de la patrie et des banquiers, la confusion de la Révolution et des Soviets
2101 ons : la confusion de la patrie et des banquiers, la confusion de la Révolution et des Soviets. Nous ne nous battrons ni p
2102 on de la patrie et des banquiers, la confusion de la Révolution et des Soviets. Nous ne nous battrons ni pour les Forges,
2103 ion et des Soviets. Nous ne nous battrons ni pour les Forges, ni pour les agents de Moscou : les uns et les autres poursuiv
2104 Nous ne nous battrons ni pour les Forges, ni pour les agents de Moscou : les uns et les autres poursuivent par des voies ta
2105 i pour les Forges, ni pour les agents de Moscou : les uns et les autres poursuivent par des voies tactiques opposées (mais
2106 Forges, ni pour les agents de Moscou : les uns et les autres poursuivent par des voies tactiques opposées (mais en apparenc
2107 et : ils veulent une dictature, un « état fort ». La dictature mène à la guerre entre autres. Faut-il préciser contre qui 
2108 dictature, un « état fort ». La dictature mène à la guerre entre autres. Faut-il préciser contre qui ? Leurs intérêts pra
2109 térêts pratiques se rejoignent très bien par-delà les massacres de rue qu’ils nous préparent, — par-dessus la tête de leurs
2110 sacres de rue qu’ils nous préparent, — par-dessus la tête de leurs troupes. Nous nous battrons le jour où le peuple frança
2111 ssus la tête de leurs troupes. Nous nous battrons le jour où le peuple français aura compris que l’adversaire unique est l
2112 e de leurs troupes. Nous nous battrons le jour où le peuple français aura compris que l’adversaire unique est le capitalis
2113 ns le jour où le peuple français aura compris que l’ adversaire unique est le capitalisme centralisateur, anonyme aujourd’h
2114 français aura compris que l’adversaire unique est le capitalisme centralisateur, anonyme aujourd’hui — à droite, étatiste
2115 à gauche, dans l’un et l’autre cas destructeur de la liberté des personnes, destructeur du sentiment patriotique, destruct
2116 à gauche et à droite des forces vives du pays. À l’ heure présente, une chose est claire : le Front populaire travaille po
2117 pays. À l’heure présente, une chose est claire : le Front populaire travaille pour M. Litvinoff, le Front national travai
2118 : le Front populaire travaille pour M. Litvinoff, le Front national travaille pour M. de Wendel. Et si les militants de ga
2119 Front national travaille pour M. de Wendel. Et si les militants de gauche et de droite l’ignorent encore, c’est en vertu d’
2120 endel. Et si les militants de gauche et de droite l’ ignorent encore, c’est en vertu d’une double erreur que l’Ordre nouvea
2121 eau seul a dénoncé depuis longtemps : Erreur sur la tactique : lorsqu’on voit la gauche et la droite proclamer la priorit
2122 gtemps : Erreur sur la tactique : lorsqu’on voit la gauche et la droite proclamer la priorité du « plan d’action » sur la
2123 eur sur la tactique : lorsqu’on voit la gauche et la droite proclamer la priorité du « plan d’action » sur la doctrine, on
2124 : lorsqu’on voit la gauche et la droite proclamer la priorité du « plan d’action » sur la doctrine, on est sûr que cette g
2125 te proclamer la priorité du « plan d’action » sur la doctrine, on est sûr que cette gauche et cette droite travaillent en
2126 e gauche et cette droite travaillent en fait pour le désordre, et que les seuls bénéficiaires de luttes civiles aussi mal
2127 oite travaillent en fait pour le désordre, et que les seuls bénéficiaires de luttes civiles aussi mal orientées seront en f
2128 luttes civiles aussi mal orientées seront en fait les gros bailleurs de fonds. Erreur sur la mystique : la lutte des « nat
2129 en fait les gros bailleurs de fonds. Erreur sur la mystique : la lutte des « nationaux » contre les « populaires » ne fa
2130 ros bailleurs de fonds. Erreur sur la mystique : la lutte des « nationaux » contre les « populaires » ne fait que prolong
2131 r la mystique : la lutte des « nationaux » contre les « populaires » ne fait que prolonger dans la rue l’opposition stérile
2132 tre les « populaires » ne fait que prolonger dans la rue l’opposition stérile et périmée de la droite et de la gauche parl
2133 « populaires » ne fait que prolonger dans la rue l’ opposition stérile et périmée de la droite et de la gauche parlementai
2134 er dans la rue l’opposition stérile et périmée de la droite et de la gauche parlementaires. Seulement, cela se complique c
2135 ’opposition stérile et périmée de la droite et de la gauche parlementaires. Seulement, cela se complique cette fois de mat
2136 s centaines de Français. Au bénéfice de qui, nous l’ avons dit. Quand les droites auront compris que la Banque de France es
2137 çais. Au bénéfice de qui, nous l’avons dit. Quand les droites auront compris que la Banque de France est contre la patrie,
2138 l’avons dit. Quand les droites auront compris que la Banque de France est contre la patrie, quand les gauches auront compr
2139 auront compris que la Banque de France est contre la patrie, quand les gauches auront compris que la peur de Chiappe n’est
2140 e la Banque de France est contre la patrie, quand les gauches auront compris que la peur de Chiappe n’est pas un programme,
2141 e la patrie, quand les gauches auront compris que la peur de Chiappe n’est pas un programme, sonnera l’heure de l’Ordre no
2142 a peur de Chiappe n’est pas un programme, sonnera l’ heure de l’Ordre nouveau. v. Rougemont Denis de, « Nous ne mangeons
17 1935, Articles divers (1932-1935). Montherlant : Service inutile (15 novembre 1935)
2143 e (15 novembre 1935)w Ce long avant-propos, où l’ auteur nous rapporte avec quelque détail l’emploi de son temps durant
2144 os, où l’auteur nous rapporte avec quelque détail l’ emploi de son temps durant ces dix dernières années, est-il bien néces
2145 qu’on pense de sa conduite, c’est parfait ; qu’il le dise, c’est moins bien. Quoi qu’il en soit, retenons de cette préface
2146 soit, retenons de cette préface sa morale : « Dès l’ instant où l’on se récure du frivole, la vie devient immensément large
2147 s de cette préface sa morale : « Dès l’instant où l’ on se récure du frivole, la vie devient immensément large. » Que trouv
2148 e : « Dès l’instant où l’on se récure du frivole, la vie devient immensément large. » Que trouvons-nous dans ce volume ? D
2149 Que trouvons-nous dans ce volume ? Des pages sur l’ Espagne, d’autres sur l’Algérie, échantillons de cette Rose de sable q
2150 ce volume ? Des pages sur l’Espagne, d’autres sur l’ Algérie, échantillons de cette Rose de sable qu’un scrupule patriotiqu
2151 Rose de sable qu’un scrupule patriotique retient l’ auteur de publier et qui sent le chef-d’œuvre dès les premiers abords.
2152 triotique retient l’auteur de publier et qui sent le chef-d’œuvre dès les premiers abords. Des considérations sur le peupl
2153 e dès les premiers abords. Des considérations sur le peuple, le bourgeois et la noblesse : cela est neuf et vrai, bien vu
2154 remiers abords. Des considérations sur le peuple, le bourgeois et la noblesse : cela est neuf et vrai, bien vu et bien dit
2155 Des considérations sur le peuple, le bourgeois et la noblesse : cela est neuf et vrai, bien vu et bien dit, plein d’une ve
2156 dit, plein d’une verve gentille, et aussi, disons- le , de courage, car il en faut pour ne montrer que du bon sens en ces ma
2157 e du bon sens en ces matières. Deux morceaux dans le goût classique le plus sévère sur la prudence et sur l’usage des vert
2158 es matières. Deux morceaux dans le goût classique le plus sévère sur la prudence et sur l’usage des vertus. Enfin trois im
2159 orceaux dans le goût classique le plus sévère sur la prudence et sur l’usage des vertus. Enfin trois importants essais sur
2160 t classique le plus sévère sur la prudence et sur l’ usage des vertus. Enfin trois importants essais sur l’attitude de l’éc
2161 age des vertus. Enfin trois importants essais sur l’ attitude de l’écrivain devant l’action. Arrêtons-nous à cette partie-l
2162 . Enfin trois importants essais sur l’attitude de l’ écrivain devant l’action. Arrêtons-nous à cette partie-là qui explique
2163 rtants essais sur l’attitude de l’écrivain devant l’ action. Arrêtons-nous à cette partie-là qui explique le titre du livre
2164 ion. Arrêtons-nous à cette partie-là qui explique le titre du livre. On a plaisir à discuter des déclarations aussi franch
2165 res de toute espèce de hargne. (On perdait un peu l’ habitude de cette fière politesse, dans ce temps où les partisans ont
2166 bitude de cette fière politesse, dans ce temps où les partisans ont l’air de haïr davantage la cause adverse qu’ils n’aimen
2167 emps où les partisans ont l’air de haïr davantage la cause adverse qu’ils n’aiment la leur.) Quelle est l’attitude pratiqu
2168 e haïr davantage la cause adverse qu’ils n’aiment la leur.) Quelle est l’attitude pratique que Montherlant a cru bon d’ado
2169 ause adverse qu’ils n’aiment la leur.) Quelle est l’ attitude pratique que Montherlant a cru bon d’adopter ? C’est celle du
2170 e réserve pour son œuvre, estimant s’acquitter de la sorte de tout ce qu’il doit, en principe, à César. Sans préjudice d’u
2171 n occasionnelle en faveur d’une cause humaine, de la patrie, ou même des Éthiopiens. Notons d’abord qu’une pareille attitu
2172 opiens. Notons d’abord qu’une pareille attitude a le mérite de ne point sacrifier à l’excitation générale. Très haut mérit
2173 ille attitude a le mérite de ne point sacrifier à l’ excitation générale. Très haut mérite. Exemple nécessaire. J’approuve
2174 nécessaire. J’approuve ce que dit Montherlant sur l’ inutilité de tout service — à condition que le sentiment poignant de c
2175 sur l’inutilité de tout service — à condition que le sentiment poignant de cette vanité finale n’empêche pas de servir qua
2176 st ce que j’appelle du pessimisme actif. Et c’est la devise du Taciturne : « Point n’est besoin d’espérer pour entreprendr
2177 nt que c’est inutile ; ensuite persévérer, malgré les résultats. Mais je crains bien qu’une humeur espagnole pousse Monther
2178 peu trop vite le second terme de son titre. C’est le concours des deux qui est vrai. L’œuvre avant tout ? Oui, mais toute
2179 n titre. C’est le concours des deux qui est vrai. L’ œuvre avant tout ? Oui, mais toute œuvre est une action, et c’est le c
2180  ? Oui, mais toute œuvre est une action, et c’est le contenu de cette œuvre, ou l’objectif de cette action, qu’il importe
2181 ne action, et c’est le contenu de cette œuvre, ou l’ objectif de cette action, qu’il importe avant tout de connaître. Et no
2182 avant tout de connaître. Et non pas seulement que l’ auteur a su se mettre en condition de faire son œuvre, et de ne servir
2183 i ou cela, mais parce qu’il a envie d’écrire. (On le lui pardonne mieux qu’à d’autres). « Les œuvres des écrivains ont été
2184 rire. (On le lui pardonne mieux qu’à d’autres). «  Les œuvres des écrivains ont été faites par le besoin organique qu’ont le
2185 s). « Les œuvres des écrivains ont été faites par le besoin organique qu’ont les écrivains de s’exprimer ». Ou encore : « 
2186 ins ont été faites par le besoin organique qu’ont les écrivains de s’exprimer ». Ou encore : « L’Écrivain digne de ce nom d
2187 ’ont les écrivains de s’exprimer ». Ou encore : «  L’ Écrivain digne de ce nom doit, dans son art, ne faire que ce qui lui e
2188 eau mot d’agréable ne prête pas ici à confusion ? L’ on croirait qu’il s’agit simplement de ce qui peut amuser l’auteur. Ma
2189 ait qu’il s’agit simplement de ce qui peut amuser l’ auteur. Mais « un écrivain digne de ce nom » ne va pas, pour prendre u
2190 xemple, déconcerter son public à plaisir ; ce qui l’ amuse, c’est peut-être zéro pour le lecteur. S’il a le droit de déconc
2191 aisir ; ce qui l’amuse, c’est peut-être zéro pour le lecteur. S’il a le droit de déconcerter, c’est pour mieux souligner c
2192 use, c’est peut-être zéro pour le lecteur. S’il a le droit de déconcerter, c’est pour mieux souligner ce qu’il apporte ; e
2193 r ce qu’il apporte ; et c’est sur cela seul qu’on le jugera. Je veux savoir pourquoi un écrivain écrit : tous les plus gra
2194 Je veux savoir pourquoi un écrivain écrit : tous les plus grands l’ont dit et ont couru leur chance là-dessus — au sens le
2195 pourquoi un écrivain écrit : tous les plus grands l’ ont dit et ont couru leur chance là-dessus — au sens le plus noble de
2196 dit et ont couru leur chance là-dessus — au sens le plus noble de chance, qui est bien proche de salut. Les plus grands o
2197 us noble de chance, qui est bien proche de salut. Les plus grands ont été les moins libres de n’en faire qu’à leur agrément
2198 est bien proche de salut. Les plus grands ont été les moins libres de n’en faire qu’à leur agrément. En bref, on peut repro
2199 Montherlant de parler de « servir » sans préciser l’ objet du verbe (ou le régime !) et de qualifier d’inutile un service q
2200 de « servir » sans préciser l’objet du verbe (ou le régime !) et de qualifier d’inutile un service qu’il faudrait d’abord
2201 eur qui scandalisera beaucoup moins que ne paraît le craindre Montherlant. « Pourquoi n’y a-t-il pas une École de bonheur 
2202 es écoles de latin et de droit : qu’on y apprenne le régime de son âme. » Cela n’est pas de Montherlant, mais bien du Prin
2203 tromper. Montherlant, qu’on a qualifié d’homme de la Renaissance, ne serait-il pas tout aussi bien — s’il refuse le siècle
2204 e, ne serait-il pas tout aussi bien — s’il refuse le siècle précédent — un contemporain spirituel de cet « homme du xviiie
2205 bon Montherlant. En voici un qui résume fort bien la morale personnelle de notre auteur : « J’ai le bon esprit de saisir a
2206 en la morale personnelle de notre auteur : « J’ai le bon esprit de saisir avidement et de me dessaisir de tout ce que la j
2207 aisir avidement et de me dessaisir de tout ce que la jouissance me promet d’être heureux, ce qui fait qu’il ne me coûte pa
2208 ci, que je lis dans Service inutile, n’est-ce pas l’ écho de la virile légèreté du grand seigneur : « Lénine, qui donna dan
2209 lis dans Service inutile, n’est-ce pas l’écho de la virile légèreté du grand seigneur : « Lénine, qui donna dans l’enfant
2210 reté du grand seigneur : « Lénine, qui donna dans l’ enfantillage de vouloir modifier une forme de gouvernement… » Ce même
2211 respect vis-à-vis de ses propres affaires, et de la chose publique, et de l’Église… Jusqu’au plaisir de se faire un peu v
2212 propres affaires, et de la chose publique, et de l’ Église… Jusqu’au plaisir de se faire un peu voler par un serviteur agr
2213 un peu voler par un serviteur agréable, que tous les deux ont pris soin d’avouer ! Certes, il y a toutes les différences q
2214 ux ont pris soin d’avouer ! Certes, il y a toutes les différences que l’on voudra, mais pas si fortes qu’elles ne nous perm
2215 vouer ! Certes, il y a toutes les différences que l’ on voudra, mais pas si fortes qu’elles ne nous permettent de prendre u
2216 dire : tant pis — qui a une belle allure. À quoi l’ on voudrait bien pourtant que ne se réduisît point l’héroïsme français
2217 n voudrait bien pourtant que ne se réduisît point l’ héroïsme français : ce n’est qu’une de ses tentations. 33. Grasset,