1
on peut conserver quelque espoir à condition de
ne
plus dire un mot de ne plus rien. La morte ou la nue Quan
2
espoir à condition de ne plus dire un mot de
ne
plus rien. La morte ou la nue Quand tes yeux se confondent
3
ous avons interrogé M. Durand-Dupont. — Pourquoi
n’
êtes-vous pas révolutionnaire ? M. Durand-Dupont ne s’est pas fait pri
4
’êtes-vous pas révolutionnaire ? M. Durand-Dupont
ne
s’est pas fait prier pour nous répondre. Il est curieux de tout ce qu
5
, lui aussi. Du moins il l’affirme. — Pourquoi je
ne
suis pas révolutionnaire ? nous a-t-il déclaré — Parce que je suis un
6
ncipes libéraux, ennemi de toute violence, et qui
ne
ferait pas de mal à une mouche. ⁂ Des millions de gens vous répondro
7
répondront cela. Des millions d’hommes dont vous
n’
avez aucune raison de suspecter la bonne foi, ni même la bonne volonté
8
sitions. En vérité, la force de l’anti-révolution
ne
réside pas dans l’argumentation des philosophes chargés d’illustrer à
9
rce que je suis un honnête homme… » Et d’abord il
n’
y a pas d’honnêtes gens. L’honnêteté est une vertu héroïque et qui sup
10
e sécurité, etc.). 2. « … fermement attaché… » On
ne
peut tenir fermement qu’à quelque chose de ferme. La fermeté de M. Du
11
fermeté de M. Durand-Dupont étant toute verbale,
ne
relève donc que de l’analyse logique, et doit être rejetée à ce titre
12
a police, chargée de réprimer violemment ceux qui
n’
acceptent pas de crever de faim en douceur. ⁂ Mais cette action très p
13
isser faire à d’autres, et par d’autres, ce qu’il
ne
voudrait pas faire, ni subir. C’est-à-dire qu’il se décide pour la po
14
pier-monnaie que les réalités les plus sanglantes
n’
arrivent plus à réveiller l’imagination des peuples. On le sait à Genè
15
n le sait à Genève : tout est affaire de mots. Il
n’
y a pas de « guerre » en Chine, l’ordre règne à Varsovie, et en France
16
Chine, l’ordre règne à Varsovie, et en France on
ne
se tue plus que par amour. (Mais à Moscou, les petits Russes naissent
17
ou encore par son abstraction. Il importe qu’elle
ne
s’avoue jamais, qu’elle invoque toujours un prétexte élevé : mainteni
18
l’on dit être « de culture ». Il importe qu’elle
ne
revête jamais un aspect proprement brutal, à moins que ce ne soit à d
19
amais un aspect proprement brutal, à moins que ce
ne
soit à de grandes distances, et bien au-delà du cercle qui intéresse
20
nous (sic). Et ceux qui seraient tentés d’en user
n’
aboutiraient qu’à faire apparaître la violence latente du régime. Il s
21
té : des violences épisodiques de cette envergure
n’
auraient pas de quoi nous troubler. Mais il arrive que l’ordre bourgeo
22
olence d’assez de mensonges pour que le bourgeois
ne
se rende plus compte de sa responsabilité, de sa complicité active, e
23
ne violence absurde, dénaturée et hypocrite, nous
ne
défendrons pas les vertus d’une illusoire non-violence : ce serait en
24
marque à nos yeux de décadentisme bourgeois. Nous
ne
prenons pas à la légère le drame de la Révolution. Il est des crises
25
volution assez totale, pour que de telles erreurs
n’
y puissent trouver place. Rappelons deux principes qui furent énoncés
26
inspire l’hypocrisie régnante. Non, la Révolution
n’
est pas le sang versé. Mais nous disons qu’il est plus sain d’être ble
27
sain d’être blessé que lentement stérilisé. Nous
ne
sommes pas idéalistes : l’« imperfection naturelle » ne sera jamais s
28
mes pas idéalistes : l’« imperfection naturelle »
ne
sera jamais supprimée dans l’œuvre humaine3. Mais la santé révolution
29
d’hommes », écrit Rimbaud. Mais le bourgeois qui
ne
s’en doute guère confond la violence avec la brutalité physique imbéc
30
ondamne cette brutalité dans tous les cas où elle
ne
sert pas à assurer sa sécurité. Encore ne l’utilise-t-il pas lui-même
31
où elle ne sert pas à assurer sa sécurité. Encore
ne
l’utilise-t-il pas lui-même dans ces cas. En effet, ce qui lui répugn
32
d-Dupont cherchait à nous persuader. 6. « … qu’il
ne
ferait pas de mal à une mouche. » Peut-être est-il prudent de corrige
33
gue, à propos du bourgeois, disait un jour : « Il
n’
est pas d’une méchanceté cérastoïde. Il ne ferait pas de mal à un lion
34
: « Il n’est pas d’une méchanceté cérastoïde. Il
ne
ferait pas de mal à un lion. » 1. Interventions chirurgicales. 2.
35
autres au contraire un prétexte par trop facile à
ne
pas prendre place à nos côtés. Il s’agit de ce que nous baptiserons l
36
les dépassons, petits purs ceux dont la violence
n’
est que rancœur de faibles accrochés à des dogmes, alors que la vraie
37
s deviennent un danger pour la Révolution ou pour
ne
rien exagérer un poids mort, un facteur d’énervement, et une cible fa
38
commencer par bon nombre de révolutionnaires qui
ne
paraissent « pas très comme il faut », et, pour tout dire, « confusio
39
» à ces terroristes de café. À les en croire, il
n’
y aurait rien d’autre à faire que d’installer des mitrailleuses tout l
40
che, mais pas plus loin comme disait l’autre. Ils
n’
ont pas le format physique et moral nécessaire pour intégrer, rejeter,
41
l’apport des révolutions d’hier et leurs leçons.
Ne
nous y trompons pas : leur refus de penser par eux-mêmes en fonction
42
se qu’ils s’épuisèrent à combattre sachant qu’ils
ne
pourraient que périr avec elle, ils vont chercher dans la lecture, po
43
dépourvue de violence. Nous sommes bien décidés à
ne
pas rancir dans une doctrine donnée. La seule pureté vraiment révolut
44
celle de la violence spirituelle créatrice ; nous
ne
nous lasserons pas de le redire. Il y a des petits malins qui ont tro
45
ire d’un matérialisme d’ailleurs mal compris, ils
ne
bougent plus le petit doigt, s’arrêtent de penser et attendent l’avèn
46
pour l’heure elles sont vitales, peu importe. Ce
n’
est pas la pureté d’une conception cohérente et rationnelle que nous d
47
able d’entraîner les masses. Mais en voilà assez,
n’
abusons pas des vérités premières, encore que la pensée bourgeoise con
48
ux qui poursuivent l’humanité de sarcasmes qu’ils
n’
ont pas inventés, car la véritable invective n’est qu’une forme polémi
49
ls n’ont pas inventés, car la véritable invective
n’
est qu’une forme polémique de la générosité. Hélas, fallait-il perdre
50
. Hélas, fallait-il perdre une page à dire qu’ils
ne
méritent pas de vous dégoûter de la Révolution, jeunes gens que la vi
51
n certain front unique (15 février 1933)d e Ce
n’
est pas, Nizan, une querelle de personnes que je veux vous faire. Vous
52
rlez au pluriel, en ce qui vous concerne, et vous
n’
attaquez qu’au pluriel les « sergents recruteurs » et les « ramasseurs
53
recruteurs » et les « ramasseurs de disciples ».
Ne
perdons pas notre temps à polémiquer sur des épithètes passe-partout.
54
endre attentif à ceci : que ces généreux pluriels
n’
ont pas empêché certains lecteurs d’Europe — j’en ai reçu maints témoi
55
ors vous sourire plus qu’à moi, je l’avoue, et je
n’
en persistai pas moins à souligner sa rupture dans mes conclusions. N
56
aissait encore plus indésirable qu’impossible. Je
ne
répondrai pas ici à votre accusation de fascisme, je sais trop bien q
57
première partie de votre étude. Pour le reste, je
ne
puis mieux faire que de renvoyer ces lecteurs à l’article de Jean-Ric
58
de gros ventres et de chapeaux melons. La France
n’
est plus contemporaine des nations qui l’entourent et qui la menacent.
59
avec le problème de notre génération. La sécurité
ne
sera jamais garantie par la signature des vieillards ; elle repose su
60
uns se perdirent en eux-mêmes, les autres dans on
ne
sait quelles brigues innommables. De l’inquiétude à la Légion d’honne
61
. De l’inquiétude à la Légion d’honneur, la route
n’
est pas si pénible qu’on peut le croire : elle comporte moins de sacri
62
ors des craintes du bon père : personne en France
ne
peut croire sérieusement aux vertus « révolutionnaires » d’une doctri
63
s et hitlériens sont justifiés à nous jeter. Nous
ne
le ferons pas en défendant des institutions démocratiques qui sont le
64
qui sont le témoignage de notre démission ; nous
ne
le ferons pas en nous mettant à la remorque du marxisme, fils d’une d
65
n nationalisme traître à la patrie. Notre réponse
ne
prendra pas la forme d’une justification, mais d’une accusation. Au n
66
nalistes et leurs guerres. Ainsi notre accusation
ne
sera pas l’égoïste résistance du bien « particulier » au bien public,
67
de leur système. Ces massacres pour des gros sous
ne
méritent pas le nom de guerre. Nous réservons ce nom pour désigner le
68
la guerre capitaliste. Par tous les moyens. Elle
ne
peut que retarder l’accession aux conflits nécessaires. f. Rougemo
69
(décembre 1933)h Le groupe de l’Ordre nouveau
n’
a pas fait jusqu’ici beaucoup de bruit sur les places. C’est que nous
70
Mais nous disons que le commencement du désordre
n’
est pas dans les faits matériels dont nous souffrons, n’est pas dans l
71
pas dans les faits matériels dont nous souffrons,
n’
est pas dans le machinisme, par exemple, mais bien dans les doctrines
72
eut tuer ces racines et surtout empêcher qu’elles
ne
se reforment. La nécessité d’un travail doctrinal radical nous appara
73
notre ordre. Cet ordre est nouveau en ceci qu’il
ne
peut être établi que par un changement de plan. Changer de plan, pour
74
le terrain positiviste où ils les placent. Elles
ne
prennent leur vrai sens que dans le plan de la personne, où nous les
75
sons que le problème du minimum de vie matérielle
ne
prend son sens que dans le plan de la personne qui est, nous allons l
76
le plan de la liberté créatrice ; que ce problème
ne
peut être défini correctement qu’à partir de la personne ; que seule
77
a partie la plus élaborée de notre effort et l’on
ne
peut songer à en donner ici qu’une formule nécessairement simplifiée.
78
uer ici notre opposition au parlementarisme. Nous
ne
combattrons pas le Parlement avec des discours, mais bien en créant u
79
e humain, aucune doctrine totale et transcendante
ne
pouvait intervenir au xixe siècle pour orienter et humaniser ce déve
80
ui permet à la personne de courir sa chance. Nous
ne
pouvons songer à développer ici ces thèmes constructifs, et encore mo
81
ais à leurs côtés, se dressent des gens qui, eux,
ne
comptent renoncer à rien, s’emparent des privilèges abandonnés, sabot
82
s déterminer d’abord. On nous a aussi reproché de
n’
être qu’un groupe d’intellectuels « bourgeois ». Comme ce reproche nou
83
de la pensée chez les intellectuels.5 Peut-être
ne
serait-il pas inutile, pour conclure, de dégager clairement les thèse
84
révolutionnaire, pas d’action révolutionnaire. On
ne
saurait trop insister sur cette vérité, à une époque où l’engouement
85
ine, 1902.) 2° Dans l’état présent des choses, il
n’
y a pas d’ordre concevable sur le plan capitaliste, au déterminisme du
86
n capitaliste, au déterminisme duquel les soviets
n’
échappent pas. 3° La dialectique historique ne peut que rendre compte
87
ets n’échappent pas. 3° La dialectique historique
ne
peut que rendre compte du passé — mais seul l’acte créateur opère le
88
e l’Europe ait changé, depuis dix ans, plus qu’il
ne
l’avait fait depuis Napoléon, c’est une évidence acquise et qui peut
89
les mœurs au moment où éclata la guerre, mais qui
n’
avait pas encore trouvé, à cette époque, une forme politique adéquate.
90
scepticisme plus ou moins sympathique ; mais elle
n’
avait pas répondu au défi qu’ils lui adressaient. MM. Dupuis et Marc c
91
maturément » bouleversé un ordre social, qu’elles
n’
étaient pas encore en mesure de rénover radicalement. Mal préparées, d
92
vre et le désespoir de situations économiques qui
ne
permettaient pas d’élaborer avec la lucidité nécessaire des solutions
93
la dignité de fins en soi, d’absolus, au lieu de
n’
être considérés que comme des moyens ». Et c’est ainsi que la jeunesse
94
sacrifices qu’on lui demande — ou à cause d’eux —
ne
sauraient être mises en doute. Mais qu’adviendra-t-il, le jour peut-ê
95
teur du terme, que conformistes. Leur conformisme
n’
est pas celui des jeunes bourgeois, qui s’accommode fort bien d’une «
96
e. Où est le remède ? Les auteurs de Jeune Europe
n’
hésitent pas à le voir dans l’esprit libertaire et « personnaliste » d
97
déduites. Au reste, René Dupuis et Alexandre Marc
n’
ont pas écrit un livre de doctrine. S’adressant au grand public avec a
98
voudrais tout autre. Tel qu’il est cependant, on
n’
en peut désirer de plus utile. Expliquons-nous. Carl Koch s’est inspir
99
i l’exposé judicieux, parfois même bonhomique. Ce
n’
est pas le moindre intérêt du livre. Kierkegaard a personnifié dans le
100
ligion. Et le Jeune Homme perdu d’inquiétude, qui
ne
découvre sa joie que dans le risque extrême de la foi, c’est le chrét
101
d’une trempe exceptionnelle ; mais non tant qu’il
ne
puisse « édifier » — pour user d’un vocable auquel il sut rendre un s
102
ance pour les subtilités du « Séducteur », et qui
n’
a pas la tête philosophique. J’ai peut-être tort de penser qu’on aurai
103
n aurait pu s’y prendre autrement. Après tout, il
ne
faut pas souhaiter à Kierkegaard une introduction systématique et qui
104
t encore tout remué. On le croira sans peine : il
n’
a pas l’air d’avoir pu inventer ce qu’il raconte. Cela donne envie d’a
105
Cela donne envie d’aller voir. Or, je tiens qu’il
n’
y a rien de plus urgent pour nous que d’aller voir ce qui se passe dan
106
u’il s’agit, et non pas d’un auteur nouveau. Koch
n’
a pas simplifié ce qui n’est pas simple chez Kierkegaard, mais il a su
107
’un auteur nouveau. Koch n’a pas simplifié ce qui
n’
est pas simple chez Kierkegaard, mais il a su le décrire sans pédantis
108
tte défaillance expliquerait pourquoi Kierkegaard
ne
devint pas lui-même le « témoin de la vérité » qu’il annonçait, mais
109
un poète ». Double reproche, plus grave que Koch
ne
veut le croire. C’est en vain qu’il s’efforce tardivement d’en limite
110
omme est négation de Dieu. C’est pourquoi l’homme
n’
arrive à Dieu et à la Vie qu’en mourant totalement à soi-même. Periiss
111
écho à ce cri de Thérèse d’Avila : « Je meurs de
ne
pas mourir. » Qu’un humanisme religieux, qui trop souvent exprime la
112
bien plus, qu’il la déclare antichrétienne ; cela
ne
prouve rien que l’on ne sût déjà : à savoir que le sens de la vérité
113
are antichrétienne ; cela ne prouve rien que l’on
ne
sût déjà : à savoir que le sens de la vérité est en train d’abdiquer
114
hristianisme tel que Kierkegaard le représentait,
ne
peut être réellement adopté et assimilé par la vie humaine ; il reste
115
estimait qu’une telle doctrine est impensable, et
ne
peut être utilement intégrée à notre patrimoine moral, culturel, soci
116
ché. Il sait aussi que le contraire du péché « ce
n’
est pas la vertu, mais la foi ». C’est une étrange confusion que de ba
117
attitude qui se fonde dans la foi. (Schopenhauer
n’
est pas un argument. Ou alors Freud en serait un, dans l’autre sens !)
118
eur de durer, de penser, de trouver des raisons ?
Ne
sent-on pas qu’elle est trop tiède, et propre au plus à écœurer celui
119
pensée, c’est de découvrir quelque chose qu’elle
ne
puisse pas penser ». Il est curieux que les esprits moyens reprochent
120
té des incroyants ont fait grief à Kierkegaard de
n’
avoir pas incarné sa doctrine. Mais quelle était son exigence ? Nos vé
121
nous accuse, parce que nos désirs sont menteurs.
N’
est pas « témoin de la vérité » qui veut. Ce n’est pas là un choix de
122
s. N’est pas « témoin de la vérité » qui veut. Ce
n’
est pas là un choix de l’homme. Kierkegaard a choisi d’être « un poète
123
tre tous l’impossibilité humaine du témoignage, —
n’
a-t-il point, par sa mort justement, témoigné de la vérité ? 7. Tout
124
igné de la vérité ? 7. Tout cela, bien entendu,
n’
est qu’apparences, psychologie. Le seul fait, c’est la foi qui soutien
125
t vu. 8. « Le christianisme du Nouveau Testament
n’
existe pas », voir Conclusion. 9. Dans le livre de Georges Brandès :
126
sa force intellectuelle et toute son œuvre… S’il
ne
meurt pas, dit-il, il devra poursuivre sa lutte religieuse, mais elle
127
nt des oreilles pour entendre, amis que ma parole
n’
atteindrait pas, mais ce message. J’écris pour ceux qui attendent cour
128
ceux qui attendent courageusement une réponse. Ce
n’
est pas que je puisse donner cette réponse, loin de là. Je voudrais se
129
de la Colère de Dieu, aussi de sa miséricorde. Il
n’
y a pas de communion humaine hors l’unanime attente trébuchante, hors
130
humble et violent. Voilà ce que je veux. Mais je
ne
sais pas ce que je puis. Je ne sais pas pour combien d’hommes, ni pou
131
e je veux. Mais je ne sais pas ce que je puis. Je
ne
sais pas pour combien d’hommes, ni pour quels hommes j’aurai pu être
132
t cela, M. de Rougemont, malgré ses appels à Luc,
n’
a pas répondu à notre question, il fait métier d’être incapable de rép
133
par les « problèmes économiques », comme on dit,
ne
possède pas d’économistes. Il entendait par là, bien entendu, des cré
134
lité, au sens littéral du terme ; et c’est ce que
ne
font pas, et ne peuvent pas faire, nos professeurs idéalistes et tous
135
ttéral du terme ; et c’est ce que ne font pas, et
ne
peuvent pas faire, nos professeurs idéalistes et tous nos prêtres de
136
libératrices qu’on leur propose ; et c’est ce que
ne
font pas les brigadiers et les embrigadés de toute farine que nous vo
137
ions d’ordre politique et social. Ces conclusions
ne
manqueront pas d’impressionner certain public au détriment des princi
138
laisse aller. Craignons que ce mépris, toutefois,
ne
tourne en habitude, ne se fige en une convention faussement « réalist
139
que ce mépris, toutefois, ne tourne en habitude,
ne
se fige en une convention faussement « réaliste » qui trompe sur la v
140
olutionnaire, écrivait Lénine dans Que faire ? On
ne
saurait trop insister sur cette vérité, à une époque où l’engouement
141
s’opposer. À force de considérer d’une part qu’il
n’
est d’autre révolution que la révolution matérialiste, à force d’autre
142
mme la révolution, s’exprime par la violence : ce
n’
est pas une faculté d’usage interne, qui mène à l’intérieur des cadres
143
voir un « spiritualisme » dont leur matérialisme
n’
est que l’empreinte négative. On abuse singulièrement du mot « esprit
144
ice11 que le « contresens habituel sur l’esprit »
n’
a jamais été son fait, mais bien celui, intéressé, de certains de ses
145
ersaires, de certains de ses louangeurs. L’esprit
ne
saurait désigner que la totalité créatrice de l’homme, corps et intel
146
l’autre, sur des constructions rationalistes qui
ne
peuvent rendre compte du saut révolutionnaire. « En réalité, la dicta
147
toutes les revendications en promettant la lune,
ne
peut servir qu’à masquer sur le terrain pratique l’échec d’une révolu
148
le terrain pratique l’échec d’une révolution qui
ne
sait pas où elle va. » Cartésienne ou hégélienne, la dialectique sur
149
sur laquelle se fondent ces révolutions avortées
ne
peut rendre compte que des données antérieures à tout acte, non de l’
150
ur Aron et Dandieu, la Révolution véritable. Cela
ne
signifie point que sa violence se dégrade nécessairement en aventures
151
t être une science proprement révolutionnaire. Ce
n’
est point par hasard qu’on tentait de nous la réduire à cette descript
152
scription résignée des altérations du langage. Je
ne
voudrais pas clore ces quelques notes, qui sont loin d’épuiser la rev
153
« la personnalité concrète peut se réaliser dans
n’
importe quelles conditions données… et peut faire bon ménage avec la s
154
trine de l’Ordre nouveau définit une personne qui
n’
a rien à voir avec cet individu. Une personne qui n’est pas plus l’hom
155
a rien à voir avec cet individu. Une personne qui
n’
est pas plus l’homme naturel de Rousseau, comme le suppose Fernandez,
156
doctrines de la Révolution nécessaire. Fernandez
ne
croit pas à l’existence concrète14 de la personne telle que nous la d
157
e la personne telle que nous la définissons. Elle
n’
est pour lui qu’un mythe, dont il met en doute la puissance de soulève
158
u’un bourgeois risque sa peau pour la sauver : on
ne
comprend pas qu’il s’arrache la peau dans l’espoir qu’une meilleure l
159
» du bourgeois pour laquelle il mourrait, dit-on,
ne
peut être qu’un symbole de son argent.) Mais ce que je sais, c’est qu
160
tout court, ou même l’homme noble, ou prolétaire,
n’
a jamais risqué sa peau pour des intérêts. On ne se bat et on ne meurt
161
, n’a jamais risqué sa peau pour des intérêts. On
ne
se bat et on ne meurt que pour des « folies » qualifiées. Celle que l
162
qué sa peau pour des intérêts. On ne se bat et on
ne
meurt que pour des « folies » qualifiées. Celle que l’Ordre nouveau p
163
cellence, la qualité créatrice de la personne. Je
n’
en vois pas de plus haute dans notre ordre, ni de plus digne de conquê
164
Cf. le numéro 3 de sa revue). 12. et qui surtout
ne
rendent pas justice au style de la pensée, plus encore que de l’écrit
165
ontrera sans doute. Il faut avouer pourtant qu’il
n’
est pas très facile de repérer leurs positions, sur le plan de l’actio
166
s positions, sur le plan de l’action publique. On
ne
connaît pas en France de parti protestant comparable aux nombreux gro
167
En dépit de certaine polémique bourgeoise, il
n’
existe pas de théorie du désordre. Toute doctrine sociale, fût-elle la
168
ale. C’est une doctrine optimiste, dont la mesure
n’
est pas dans le présent injuste, mais dans le futur libérateur. Politi
169
cendant, fort bien exprimé par Pascal : « L’homme
n’
est ni ange ni bête, et le malheur veut que qui veut faire l’ange fait
170
ire l’ange fait la bête. »16 Qu’est l’homme ? Il
ne
se connaît pas. L’Évangile le révèle à lui-même, comme perdu, et par
171
du, et par cette révélation, sauvé. Ainsi l’homme
n’
est humain que dans un paradoxe ; il est perdu lorsqu’il se croit sauv
172
nt toujours imprévisibles, instantanés, et qu’ils
ne
souffrent point d’être d’avance limités par un système, par un progra
173
fins, ou prend les moyens pour des fins ; la foi
ne
veut connaître que les fins, et en vient à dévaloriser les moyens. Ou
174
abli ou d’un ordre à établir. Pour le croyant, il
ne
s’agit, d’abord, que d’un ordre reçu. Mais dès que l’ordre est vérita
175
mieux. Comme le marxiste, il sait que sa doctrine
n’
a pas à expliquer le monde, mais à le transformer — seulement, il sait
176
e le réactionnaire, il affirme que l’ordre établi
ne
saurait être en aucun cas définitif ni suffisant. Contre le marxiste,
177
e marxiste, il affirme que l’évolution nécessaire
n’
entraîne pas une amélioration du genre humain, ne conduit pas mécaniqu
178
n’entraîne pas une amélioration du genre humain,
ne
conduit pas mécaniquement au paradis terrestre. Aux uns et aux autres
179
as comme la subissant. Nous sommes au monde comme
n’
étant pas du monde ; dans le péché, mais comme ayant reçu la promesse
180
s un système politique ni aucune synthèse humaine
n’
aura de droit sur nous en tant que personnes, en tant que vocations. S
181
ue vocations. Surtout, jamais un succès politique
ne
pourra, pour nous, se confondre avec un progrès de salut. Principe d’
182
nt Dieu) est au-dessus de la collectivité. » Cela
ne
signifie pas que le croyant doive s’isoler de la communauté, mais bie
183
ra bien considérer que ce qu’on vient de lui dire
n’
est pas original, et bien moins encore matière d’enquête. (On n’enquêt
184
inal, et bien moins encore matière d’enquête. (On
n’
enquête pas sur la doctrine chrétienne.) Mais la disposition de ces év
185
restée assez limitée. Cette tentative désespérée
n’
est pas sans noblesse. Et l’on ne saurait trop louer l’insistance avec
186
ative désespérée n’est pas sans noblesse. Et l’on
ne
saurait trop louer l’insistance avec laquelle certaines déclarations
187
plus éloignée de l’Action française que La Cause
ne
l’est de L’Écho de Paris. Du point de vue de notre foi, il me semble
188
monarchiste peut être justifiée plus facilement —
ne
fût-ce que par l’exemple des actuelles monarchies protestantes — que
189
c’est une activité dont, à coup sûr, le bienfait
ne
sera jamais perdu, pour ceux d’abord qui en prennent l’initiative. Ma
190
ratique » ? Et toute activité auprès des ouvriers
ne
pose-t-elle pas des problèmes de doctrine économique et sociale qu’on
191
problèmes de doctrine économique et sociale qu’on
ne
saurait esquiver sans manquer à son tour de réalisme ? La plupart des
192
s directives papales, et plus conscients que nous
ne
sommes souvent des implications générales d’une attitude particulière
193
lieu de souligner le plus fortement ce danger. Je
n’
ai pas, ici, à juger l’objection de conscience. Je me bornerai à deux
194
ardés jusqu’ici de toute espèce de propagande, et
ne
tombent nullement sous le coup de la grave critique d’incohérence et
195
le paradoxe défini dans ma première partie. Elle
ne
saurait être mise en symétrie avec aucune des autres attitudes que j’
196
se l’ensemble de l’organisation économique, et de
ne
pas se contenter de réformes partielles ; affirmation enfin d’un nouv
197
de la crise confirmera leurs prévisions. Mais il
ne
suffit pas qu’un point de départ soit juste. Il faut encore partir, —
198
la jeunesse, mais la jeunesse qu’ils ont atteinte
n’
est pas celle qui voulait être flattée. Et ce n’est pas l’exaspération
199
e n’est pas celle qui voulait être flattée. Et ce
n’
est pas l’exaspération du ton qui mesure l’efficacité d’une prise de c
200
ons. Telle est la « primauté du spirituel » qu’il
ne
cesse d’invoquer au risque, il faut le dire, de créer provisoirement,
201
malentendus. On a cru, ou feint de croire, qu’il
ne
s’agissait là que d’un « spiritualisme ». De même, on a trop souvent
202
an ont été lancés par l’ON qui a eu l’adresse de
ne
pas en faire une sorte de propriété privée. Parmi eux, je citerai le
203
n premier numéro une conception spiritualiste qui
n’
a rien de commun avec cela qu’ont voulu voir en elle les critiques de
204
che, victimes de la confusion que j’ai dite. « Ce
ne
sont pas ceux qui disent Esprit ! Esprit !… » Mais tandis que l’Ordre
205
re l’ordre chrétien et le désordre établi. Esprit
n’
en reste pas moins le lieu de rencontre d’une centaine de jeunes écriv
206
t misère du pauvre, misère du riche. Un tel titre
n’
évoque-t-il pas un souvenir fameux ? Cette revue jouera-t-elle un rôle
207
ent l’activité d’Esprit et de L’Ordre nouveau, ce
n’
est pas seulement parce qu’ils sont appelés à jouer un rôle de plus en
208
outes nos tentatives de rénovation. Je crois bien
n’
être pas sorti du cadre précis de cette enquête en marquant la coïncid
209
end d’aborder aucune question confessionnelle. Il
n’
en reste pas moins que le fondement spirituel commun à ces deux groupe
210
rotestant peut assigner à son action publique. Je
ne
me dissimule pas certaines incompatibilités. Plusieurs textes parus d
211
aggravés et compliqués de bien pires erreurs dans
n’
importe quel parti, aussi bien à gauche qu’à droite22. Avec cette diff
212
férence qu’au sein de partis si nombreux, sa voix
n’
aurait aucun effet… Dans la perspective que nous considérons ici, la l
213
s faits me paraît simple : les jeunes protestants
n’
ont pas à fonder un parti. Leur foi n’est pas de celles que l’on met e
214
protestants n’ont pas à fonder un parti. Leur foi
n’
est pas de celles que l’on met en systèmes. Le fût-elle, leur très pet
215
oser ce parti à l’ensemble de la nation. Le temps
n’
est pas aux rêves, et ce n’est pas l’affirmation d’une position politi
216
de la nation. Le temps n’est pas aux rêves, et ce
n’
est pas l’affirmation d’une position politique qui permettra de « fair
217
héologie nous ordonne d’agir, et de nous engager.
N’
attendons pas que d’autres aient édifié des systèmes irréprochables et
218
e travail. Cf. le n° 8 de L’Ordre nouveau . 20.
N’
est-ce pas ainsi que l’Évangile définit la notion fondamentale de proc
219
ain, c’est celui qui pratique la miséricorde ; ce
n’
est pas le simple voisin. Cf. le numéro 5 de Hic et Nunc , tout entie
220
f et un protestant. 22. Je pense qu’André Philip
ne
me contredirait pas sur ce point. C’est le seul d’entre les jeunes pr
221
schéisme mal digéré. Les excuses qu’on leur offre
ne
sont guère plus reluisantes : ils n’ont plus le temps de se cultiver,
222
n leur offre ne sont guère plus reluisantes : ils
n’
ont plus le temps de se cultiver, ils ne trouvent pas de situations… A
223
tes : ils n’ont plus le temps de se cultiver, ils
ne
trouvent pas de situations… Arguments justes peut-être, pour certains
224
guments justes peut-être, pour certains, mais qui
ne
sont pas à l’échelle du phénomène qu’on voudrait expliquer. A-t-on pr
225
pression « à la maison », l’habitation des villes
ne
diffère pas essentiellement de celle d’une province. Supprimez l’héri
226
« deux pièces » qu’on loue sans bail parce qu’on
ne
sait pas si dans six mois… Et vous aurez bien travaillé pour la révol
227
une patrie concrète, si restreinte soit-elle. Il
n’
y aura plus le frein à l’entraînement de la vie citadine ; à cette esp
228
e pas entre les conditions sociales que l’on sait
n’
être plus immuables… Perspectives d’aventure. Ambition. Ressentiment.
229
talité des gérants, qui fait si bien sentir qu’on
n’
est plus chez soi nulle part, que l’on est toléré comme un élément « d
230
comme un élément « de rapport », balayé dès qu’il
ne
rapporte plus à temps. Nomadisme. Et derrière la concierge, derrière
231
ù la vie prend un visage tellement abstrait qu’on
n’
arrive plus même à s’y aimer : Colette a décrit cela dans la Chatte. O
232
ces faits. On les connaît bien dans le détail. Je
ne
vois pas qu’on ait tiré de leur ensemble aucune conclusion pratique,
233
ntre quelque chose. Des gens qui souffrent et qui
n’
ont plus d’attaches sont rapprochés d’abord par leur opposition à l’or
234
i de gens habitués à conduire leurs affaires. Ils
ne
se contenteront pas de dire un non désespéré. Ils chercheront un nouv
235
utant que de refus. Risquons ici un parallèle qui
n’
est peut-être pas simplement une image. Reprenant la distinction préci
236
t Aron et Arnaud Dandieu entre patrie et nation ;
ne
pourrait-on pas dire que les communautés fondées par l’attachement au
237
naires ? Le mot nation dans son acception moderne
n’
a-t-il pas désigné d’abord l’idéal de la Révolution française, une com
238
s partielles, qui comportent chacune leur vérité,
ne
viennent à s’opposer d’une façon meurtrière. Quel remède à ce péril q
239
ces jeunes citadins jacobinisés malgré eux, vous
n’
en ferez pas des paysans. L’expérience allemande l’a montré, et l’éche
240
la patrie et la nation. La révolution nécessaire
ne
sera ordre qu’à ce prix. C’est là son vrai problème. p. Rougemont
241
e, ou développé pendant toute une vie. Aussi bien
n’
ai-je pas l’intention de l’expliquer, moins encore de le démontrer. Ma
242
rontière, et lieu de contact des extrêmes dont on
ne
sait plus s’ils s’opposent ou s’ils s’appuient l’un contre l’autre. E
243
l’autre. Elle est drame, elle est événement. Elle
ne
connaît rien que des formes, et ne croit rien que ce qui apparaît. «
244
vénement. Elle ne connaît rien que des formes, et
ne
croit rien que ce qui apparaît. « Rien n’est, dit-elle qui ne se mani
245
mes, et ne croit rien que ce qui apparaît. « Rien
n’
est, dit-elle qui ne se manifeste ». C’est pourquoi dans le monde de l
246
n que ce qui apparaît. « Rien n’est, dit-elle qui
ne
se manifeste ». C’est pourquoi dans le monde de la vision, il n’y a n
247
». C’est pourquoi dans le monde de la vision, il
n’
y a ni mensonge ni feintes ; rien qui se cache ou rien qui s’exagère,
248
qu’elle est, c’est-à-dire pour ce qu’elle paraît.
N’
est-ce pas ainsi que meurt une illusion ? Or toutes ces choses et bien
249
, on peut les dire du visage. La langue allemande
ne
connaît qu’un mot pour visage et vision : Gesicht. Quelle est donc ce
250
on siège au centre même du visage. Sans visage il
n’
est plus de vision. Ou l’inverse. Ainsi le je et le tu sont distincts,
251
i le je et le tu sont distincts, sans lesquels il
n’
est pas d’amour. Mais si leur être est justement l’amour ? Peut-on les
252
», mais comme on fait devant un tribunal, — et ce
n’
était pas leur coutume… L’aventure est assez curieuse. Métaphysiciens
253
s, cédant à un trouble penchant pour une paix qui
n’
était rien que leur faiblesse. Mais aujourd’hui qu’ils relèvent la têt
254
ychologue moderne25 nous a démontré que la vision
n’
est pas une sensation, mais un décret de l’intellect. Il n’y a pas de
255
une sensation, mais un décret de l’intellect. Il
n’
y a pas de sensations, il n’y a pas d’images, il n’y a pas d’associati
256
et de l’intellect. Il n’y a pas de sensations, il
n’
y a pas d’images, il n’y a pas d’associations mentales : il n’y a que
257
’y a pas de sensations, il n’y a pas d’images, il
n’
y a pas d’associations mentales : il n’y a que des jugements. Toute pe
258
images, il n’y a pas d’associations mentales : il
n’
y a que des jugements. Toute pensée est « judicatoire », et tout, en l
259
ssentiellement intermédiaire, l’on conçoit que ce
n’
est que justice. Que nous apprend l’observation lorsqu’elle se porte s
260
n littérateur de l’espèce par exemple d’Amiel, il
n’
y verra qu’un état d’âme ; s’il est un général, il ne verra qu’un cham
261
verra qu’un état d’âme ; s’il est un général, il
ne
verra qu’un champ de manœuvres ; s’il est un ingénieur, un territoire
262
le voit par la portière de son wagon, le paysage
n’
est pas le même ; car le regard est jugement26. La vision est métam
263
« Nous qui sommes du jour… » (I Thess. 5.8) Rien
ne
serait plus facile que de multiplier les citations de passages de sai
264
s-unes des relations que je viens de désigner, il
n’
est pas superflu de recourir à ces « origines » sacrées, comme à une s
265
Au commencement est la lumière (physique) On
ne
voit que ce qui est vu. Mais peut-être faut-il aller plus loin : on n
266
t vu. Mais peut-être faut-il aller plus loin : on
ne
voit rien que ce qui voit. Car seule est visible la forme, et la form
267
sible la forme, et la forme naît du mouvement. On
ne
peut voir ainsi que les choses qui se meuvent, ou qui sont mues, — en
268
e même elle devient à nos yeux reconnaissable. Il
n’
est pas d’autre mouvement que cet élan vers la lumière — ou pour la fu
269
abord, a été vu par la lumière créatrice. « L’œil
ne
verrait pas le soleil s’il n’était de nature solaire », dit Goethe. U
270
créatrice. « L’œil ne verrait pas le soleil s’il
n’
était de nature solaire », dit Goethe. Une telle parole devance notre
271
, qui devient un simple point de vue. Ces vérités
ne
sont guère « explicables » au sens de l’indiscret moderne, de celui q
272
dans ce vide ou cette « profondeur » ou plus rien
n’
arrête la parole. Mais les mystiques et les poètes ont, de tout temps,
273
Faiblesse ou force : te voilà, c’est la force. Tu
ne
sais ni où tu vas, ni pourquoi tu vas, entre partout, réponds à tout.
274
ourquoi tu vas, entre partout, réponds à tout. On
ne
te tuera pas plus que si tu étais cadavre”. Au matin j’avais le regar
275
contenance si morte, que ceux que j’ai rencontrés
ne
m’ont peut-être pas vu ».28 D’autres fois, c’est la claire connaissa
276
Face de Dieu, le second qu’elle réside in amore ?
N’
était-ce pas se tromper à la fois sur la nature de l’amour et sur cell
277
le d’ailleurs ; voir Dieu c’est aller à lui. Nous
ne
voyons que ce qui nous regarde : voir Dieu, c’est être regardé par lu
278
de la vision : c’est donc aimer. Et nulle vision
ne
serait « admirable » si elle n’était en même temps transformation, mo
279
. Et nulle vision ne serait « admirable » si elle
n’
était en même temps transformation, mouvement de l’amour. Augustin qui
280
. Je vous ai vue, je vous ai aimée : car personne
ne
vous aime, s’il ne commence par vous voir, et personne ne vous voit,
281
e vous ai aimée : car personne ne vous aime, s’il
ne
commence par vous voir, et personne ne vous voit, si ce n’est celui q
282
aime, s’il ne commence par vous voir, et personne
ne
vous voit, si ce n’est celui qui vous aime. Ah je vous ai trop tard a
283
ce par vous voir, et personne ne vous voit, si ce
n’
est celui qui vous aime. Ah je vous ai trop tard aimée, beauté toujour
284
ent, mais accomplissement, et splendeur de ce qui
n’
est pour nous qu’ombre et reflet, fragment et trouble. « Aujourd’hui j
285
alors est la plénitude d’un aujourd’hui que nous
ne
connaissons que par ses limites et ses formes. Ainsi donc, dépasser l
286
et ses formes. Ainsi donc, dépasser la vision, ce
ne
peut être que la définir dans l’absolu, à la frontière de la mort et
287
s sa signification actuelle. « Ce que nous sommes
n’
a pas encore été manifesté », dit Jean. Et de même, notre vocation n’e
288
manifesté », dit Jean. Et de même, notre vocation
n’
est jamais totalement incarnée. Entre la forme pure de notre vocation
289
les yeux de la foi », il semble que notre visage
n’
en soit qu’une mauvaise épreuve, déjà brûlée, ici et là, ridée froissé
290
mordue par le temps et modelée par la lumière, ce
n’
est pas le regard troublé qui erre sur les miroirs de la ville, à la r
291
nt nos questions ? « Si nous espérons ce que nous
ne
voyons pas, nous l’attendons avec persévérance », dit encore Paul. Ce
292
donner à l’imagination qui crée. Si l’imagination
n’
est pas ce fantôme des psychologues, une simple définition dont tous l
293
ont tous les termes sont problématiques ; si elle
n’
est pas non plus ce rêve de l’indiscret, ou cette revanche sur le réel
294
mbolique d’une certaine image du monde, dont elle
ne
saurait constituer le centre ni le fondement causal, mais au sein duq
295
es, — sur les formes. Second principe : Une forme
ne
peut pas être « expliquée » par le recours à ces abstractions usuelle
296
s parties. Interpréter les formes par les formes,
n’
est-ce pas ouvrir les portes à une nouvelle mythologie, dans le sens d
297
pression géniale de cette hérésie romantique, qui
ne
tendait à rien de moins qu’à la glorification progressive d’une natur
298
la condition essentiellement dramatique. Mais je
ne
puis m’étendre davantage sur cet aspect du romantisme, qui le déborde
299
types, — bref, en énoncés rationnels. Rien alors
ne
peut égaler la pénétration de son regard, si ce n’est son impuissance
300
e peut égaler la pénétration de son regard, si ce
n’
est son impuissance à saisir la personne dans sa totalité concrète et
301
igne à Pascal, à La Rochefoucauld, à Chamfort, on
ne
rencontre pas une phrase qui se rapporte à l’expression ou au visage.
302
Même La Bruyère, physionomiste par tempérament,
ne
voit partout que le costume, la grimace, ce qu’on nomme « l’extérieur
303
s anecdotes et sont toujours prêts à en raconter,
ne
savent pas voir les visages32. Le moraliste voit des types, le physi
304
s barrières sociales, sans costumes, où les types
ne
sont plus des repères. Notre mesure est donc devenue personnelle, et
305
mots que je souligne dans le texte de Paul Valéry
ne
sont-ils pas l’éblouissante formule d’une image physionomique de l’un
306
logie » dans cette œuvre qui cependant paraissait
ne
prêter à rien d’autre : Les Affinités électives. Tout y est formes, a
307
se laissent aller parce qu’ils se figurent qu’il
n’
y a personne qui soit capable de les voir, sous leur musique) (p. 198)
308
ivre de Job, de ce profond traité théologique qui
ne
fait pas intervenir un seul concept abstrait, et qui ne connaît d’aut
309
t pas intervenir un seul concept abstrait, et qui
ne
connaît d’autres arguments que les parties du corps humain, les plant
310
plutôt une image du monde, dont l’étude du visage
n’
est qu’un particulier, à vrai dire privilégié. 24. La réaction antips
311
n antipsychologique qui se dessine un peu partout
ne
saurait faire fi des résultats d’observation acquis par les travaux d
312
ticulières, se développent lentement des yeux qui
n’
existaient auparavant qu’à l’état de germes sous-cutanés. (Travaux pub
313
liloques de saint Augustin, chapitre XXXI. 30. «
N’
advient-il pas aussi, parmi les hommes, lorsque l’un d’eux regarde l’a
314
n de séparer ces deux temps de l’action, et qu’on
n’
aille pas croire que L’ON n’a pas établi ses constructions sur une e
315
l’action, et qu’on n’aille pas croire que L’ON
n’
a pas établi ses constructions sur une enquête permanente, large et pr
316
uête permanente, large et précise, ou qu’ Esprit
n’
ambitionne pas d’aboutir à des constructions. Il n’en reste pas moins
317
’ambitionne pas d’aboutir à des constructions. Il
n’
en reste pas moins que les années d’avance qu’a prises L’ON lui perm
318
nt, à des tentatives de réalisation dont Esprit
n’
a voulu donner, jusqu’ici, que les fondements moraux ou religieux, et
319
e à faire. Dans les 32 pages de notre revue, nous
ne
pouvons pas commenter la Révolution, nous nous bornons à la construir
320
(Voir notre Lettre à Hitler par exemple.) Mais ce
n’
est pas en exauçant des vœux, d’ailleurs humainement sympathiques, qu’
321
».) Vous mentez donc et assez bêtement, car vous
ne
tromperez personne sur mon compte et ridiculiserez la cause que vous
322
Nous
ne
mangeons pas de ce pain-là : à propos du 14 juillet (15 juillet 1935)
323
a confusion de la Révolution et des Soviets. Nous
ne
nous battrons ni pour les Forges, ni pour les agents de Moscou : les
324
lutte des « nationaux » contre les « populaires »
ne
fait que prolonger dans la rue l’opposition stérile et périmée de la
325
les gauches auront compris que la peur de Chiappe
n’
est pas un programme, sonnera l’heure de l’Ordre nouveau. v. Rougem
326
l’Ordre nouveau. v. Rougemont Denis de, « Nous
ne
mangeons pas de ce pain-là (à propos du 14 juillet) », Bulletin de li
327
chaque fois qu’il entreprend de s’expliquer : on
ne
lui en demande pas tant, ou plutôt on lui en demande beaucoup plus :
328
aussi, disons-le, de courage, car il en faut pour
ne
montrer que du bon sens en ces matières. Deux morceaux dans le goût c
329
t l’air de haïr davantage la cause adverse qu’ils
n’
aiment la leur.) Quelle est l’attitude pratique que Montherlant a cru
330
s d’abord qu’une pareille attitude a le mérite de
ne
point sacrifier à l’excitation générale. Très haut mérite. Exemple né
331
que le sentiment poignant de cette vanité finale
n’
empêche pas de servir quand il faut. C’est ce que j’appelle du pessimi
332
actif. Et c’est la devise du Taciturne : « Point
n’
est besoin d’espérer pour entreprendre… » Mais encore faut-il entrepre
333
se mettre en condition de faire son œuvre, et de
ne
servir qu’à bon escient. À quoi Montherlant répondrait qu’il n’écrit
334
bon escient. À quoi Montherlant répondrait qu’il
n’
écrit pas pour défendre ceci ou cela, mais parce qu’il a envie d’écrir
335
« L’Écrivain digne de ce nom doit, dans son art,
ne
faire que ce qui lui est agréable. Ce qu’il ferait dans d’autres cond
336
ait mal fait. » Est-ce que ce beau mot d’agréable
ne
prête pas ici à confusion ? L’on croirait qu’il s’agit simplement de
337
er l’auteur. Mais « un écrivain digne de ce nom »
ne
va pas, pour prendre un exemple, déconcerter son public à plaisir ; c
338
alut. Les plus grands ont été les moins libres de
n’
en faire qu’à leur agrément. En bref, on peut reprocher à Montherlant
339
Je force un peu mon objection pour être clair. Je
n’
entends pas que ce recueil n’apporte rien de positif, comme on dit. Il
340
pour être clair. Je n’entends pas que ce recueil
n’
apporte rien de positif, comme on dit. Il apporte d’abord un ton, ce n
341
itif, comme on dit. Il apporte d’abord un ton, ce
n’
est pas peu, si ce n’est pas toujours assez. Il apporte une qualité mo
342
l apporte d’abord un ton, ce n’est pas peu, si ce
n’
est pas toujours assez. Il apporte une qualité morale, une propreté et
343
ge du bonheur qui scandalisera beaucoup moins que
ne
paraît le craindre Montherlant. « Pourquoi n’y a-t-il pas une École d
344
que ne paraît le craindre Montherlant. « Pourquoi
n’
y a-t-il pas une École de bonheur ? au lieu des écoles de latin et de
345
t : qu’on y apprenne le régime de son âme. » Cela
n’
est pas de Montherlant, mais bien du Prince de Ligne, on pourrait s’y
346
lant, qu’on a qualifié d’homme de la Renaissance,
ne
serait-il pas tout aussi bien — s’il refuse le siècle précédent — un
347
sance me promet d’être heureux, ce qui fait qu’il
ne
me coûte pas d’en être aussitôt privé ». Et par contre ceci, que je l
348
par contre ceci, que je lis dans Service inutile,
n’
est-ce pas l’écho de la virile légèreté du grand seigneur : « Lénine,
349
onheur, chez l’un et l’autre, ces mêmes façons de
ne
se piquer de rien, cette même désinvolture tempérée de respect vis-à-
350
nces que l’on voudra, mais pas si fortes qu’elles
ne
nous permettent de prendre une vue plus juste de ce qui est propre à
351
le allure. À quoi l’on voudrait bien pourtant que
ne
se réduisît point l’héroïsme français : ce n’est qu’une de ses tentat
352
que ne se réduisît point l’héroïsme français : ce
n’
est qu’une de ses tentations. 33. Grasset, éditeur. w. Rougemont