1 1932, Articles divers (1932-1935). « Mouvement », « La morte ou la nue », « Ainsi » (16 avril 1932)
1 s au seul plaisir un seul ange tombé et celui qui roulait se consoler sur des risques — aussi refusés Tout se détou
2 nombre dans la pluie Autour de toi les visages qui fuient — l’éclair noyé dans ses yeux détournés ! — tout se refuse
2 1932, Articles divers (1932-1935). Sur la violence bourgeoise (15 mai 1932)
3 principes libéraux, ennemi de toute violence, et qui ne ferait pas de mal à une mouche. ⁂ Des millions de gens vous répon
4 e assurance tempérée de douceur cette phrase type qui résume à leurs yeux la sagesse, la mesure, le bon sens de l’humanité,
5 gesse, la mesure, le bon sens de l’humanité, — et qui renferme autant de mensonges que de propositions. En vérité, la force
6 nêtes gens. L’honnêteté est une vertu héroïque et qui suppose un courage exceptionnel. Si nous tenons à conserver l’usage p
7 ue de l’adjectif « honnête », réservons-le à ceux qui reconnaissent (avec ou sans dégoût) leur crapulerie naturelle (lâchet
8 il dure, c’est qu’il s’est défendu par des moyens qui trahissent ses principes. (M. Chiappe.). 5. « … ennemi de toute viole
9 nce, tel que nous le connaissons, est un monsieur qui soutient la police, chargée de réprimer violemment ceux qui n’accepte
10 nt la police, chargée de réprimer violemment ceux qui n’acceptent pas de crever de faim en douceur. ⁂ Mais cette action trè
11 ime de violence, et tous les bourgeois pacifiques qui se préludent contre nous de leur « humanité », sont en réalité les co
12 est entre non-violence et violence. Le seul choix qui nous reste est entre la violence bourgeoise et capitaliste, infinimen
13 à de grandes distances, et bien au-delà du cercle qui intéresse concrètement le bourgeois. Cela commence dès l’école primai
14 t à fait illusoire, même chez nous (sic). Et ceux qui seraient tentés d’en user n’aboutiraient qu’à faire apparaître la vio
15 l’occasion d’incidents plus graves, tels que ceux qui occupèrent l’opinion de 1914 à 1918. Toute l’astuce de ceux qui gouve
16 l’opinion de 1914 à 1918. Toute l’astuce de ceux qui gouvernent consiste alors à dissimuler la nécessité purement économiq
17 acteurs inventés pour les besoins de la cause, et qui paraissent totalement étrangers aux buts de notre civilisation capita
18 es écrits dépourvus de puissance, un goût du sang qui les marque à nos yeux de décadentisme bourgeois. Nous ne prenons pas
19 été livrées à la police ou à la foule. Mais nous qui le savons, c’est à nous qu’il incombe, dès maintenant, de préparer un
20 puissent trouver place. Rappelons deux principes qui furent énoncés ici même2 : 1° une Révolution est sanglante dans la me
21 bourgeoise. C’est à quoi mène la violence larvée qui inspire l’hypocrisie régnante. Non, la Révolution n’est pas le sang v
22 ille d’hommes », écrit Rimbaud. Mais le bourgeois qui ne s’en doute guère confond la violence avec la brutalité physique im
23 lise-t-il pas lui-même dans ces cas. En effet, ce qui lui répugne le plus, dans la brutalité physique, c’est le contact ave
24 le contact avec le réel, c’est le fait que celui qui donne un coup se met à portée d’une riposte. Ils préfèrent couvrir de
25 te race de moutons dont parlait Élisée Reclus, et qui sont plus néfastes que les plus violents cataclysmes, car là où ils p
3 1932, Articles divers (1932-1935). Les « petits purs » (15 juin 1932)
26 tion un état d’esprit faussement révolutionnaire, qui pour certains d’entre eux, déjà est une tentation, pour d’autres au c
27 me. Définition des « petits purs » Tous ceux qui au nom de la stricte observance d’une doctrine qu’ils sont incapables
28 qu’ils sont incapables de dominer, condamnent ce qui fait la vie même de la Révolution, c’est-à-dire : la critique violent
29 toutes les doctrines régnantes, y compris celles qui sont officiellement révolutionnaires. Petits purs, ceux qui opposent
30 fficiellement révolutionnaires. Petits purs, ceux qui opposent des textes appris à tout effort créateur ; petits purs, ceux
31 appris à tout effort créateur ; petits purs, ceux qui se prévalent d’un mot d’ordre contre ceux qui font l’ordre nouveau ;
32 eux qui se prévalent d’un mot d’ordre contre ceux qui font l’ordre nouveau ; petits purs, ceux qui trouvent toujours de bon
33 ceux qui font l’ordre nouveau ; petits purs, ceux qui trouvent toujours de bonnes raisons pour nous accuser de dévier dès q
34 la naissance des idées dangereuses, ce moralisme qui préfère la stérilité au risque. Les petits purs sont tout simplement
35 l nous paraît urgent de leur coller une étiquette qui les distingue, sans méprise possible, de tous ceux qui, purs ou impur
36 es distingue, sans méprise possible, de tous ceux qui , purs ou impurs, travaillent effectivement à fonder quelque chose de
37 n, à commencer par bon nombre de révolutionnaires qui ne paraissent « pas très comme il faut », et, pour tout dire, « confu
38  ligne générale » et d’abattre sans pitié tout ce qui dépasse. Cependant cette défense meurtrière d’une position toute théo
39 utionnaire que nous voulons tirer des seuls faits qui nous pressent. Et dès lors toutes les tares de l’orthodoxie les menac
40 : ils défendent un système, au lieu d’attaquer ce qui est ; ils témoignent de plus de mépris que d’amour vrai des hommes, i
41 serons pas de le redire. Il y a des petits malins qui ont trouvé le joint ; pour rester absolument purs, absolument conform
42 on but était simplement de définir une expression qui par la suite pourra nous être utile. Petits purs, petits purs, faut-i
43 rs, petits purs, faut-il rire ou se fâcher ? Ceux qui se demandent si je suis bien « dans la ligne », ceux qui se demandent
44 demandent si je suis bien « dans la ligne », ceux qui se demandent si je « remplis les conditions nécessaires » ; tous les
45 les conditions nécessaires » ; tous les suiveurs qui suivent en vérité des fantômes tués par leurs modèles, sont les ortho
46 tômes tués par leurs modèles, sont les orthodoxes qui momifient Lénine pour oser enfin l’adorer, tous les haineux qui trouv
47 Lénine pour oser enfin l’adorer, tous les haineux qui trouveraient dans la perfidie bourgeoise un emploi plus subtil et mie
48 x rétribué de leurs aigreurs, les gigolos drogués qui parlent de dialectique et croient que Hegel est arrivé, tous ceux qui
49 ctique et croient que Hegel est arrivé, tous ceux qui haïssent la religion parce qu’elle les met à nu, prend en pitié leur
50 u, prend en pitié leur sale caractère : tous ceux qui poursuivent l’humanité de sarcasmes qu’ils n’ont pas inventés, car la
4 1933, Articles divers (1932-1935). Sur un certain front unique (15 février 1933)
51 je veux vous faire. Vous parlez au pluriel, en ce qui vous concerne, et vous n’attaquez qu’au pluriel les « sergents recrut
52 ous parlez en effet d’une « manœuvre trop claire… qui vise à établir… une confusion propice, etc. ». Ces termes, venant apr
53  », sont de nature à induire en erreur un lecteur qui ignorerait — ce dont vous vous souvenez sans doute aussi bien que moi
54 que l’on trouvera vingt pages avant le vôtre, et qui sauvegarde dans ce numéro à la fois la précédence et la primauté du v
5 1933, Articles divers (1932-1935). « La jeunesse française devant l’Allemagne » [Réponse à une enquête] (mai 1933)
55 s. La France n’est plus contemporaine des nations qui l’entourent et qui la menacent. Tel est le fait. Elle souffre d’une c
56 plus contemporaine des nations qui l’entourent et qui la menacent. Tel est le fait. Elle souffre d’une carence aiguë de la
57 olutionnaire personnaliste. C’est cette tradition qui a fondé l’autorité de la France dans le monde moderne. Mais la démocr
58 ividu, ouvrant ainsi les voies aux collectivismes qui triomphent actuellement dans toute l’Europe de l’Est. De la patrie, c
59 sel. Et voici notre tâche : en face de mouvements qui tirent toute leur puissance de nos trahisons, nous avons à restaurer
60 s pas en défendant des institutions démocratiques qui sont le témoignage de notre démission ; nous ne le ferons pas en nous
61 . Et c’est à lui que désormais s’adresseront ceux qui veulent s’adresser à la jeunesse d’un pays. Ils trouveront enfin à qu
62 r à la jeunesse d’un pays. Ils trouveront enfin à qui parler. Le problème de notre attitude devant la guerre est subordonné
63 signer les luttes réelles, peut-être inévitables, qui marqueront demain l’opposition des conservateurs fascistes, hitlérien
64 onner ici le témoignage de M. Denis de Rougemont, qui appartient aujourd’hui au groupe de l’Ordre nouveau et qui a eu ces a
65 tient aujourd’hui au groupe de l’Ordre nouveau et qui a eu ces années dernières une profonde influence personnelle sur plus
6 1933, Articles divers (1932-1935). Positions d’attaque pour l’ordre nouveau (décembre 1933)
66 volonté a scandalisé certains de nos adversaires, qui prétendent partir des faits concrets et matériels. L’un d’entre eux r
67 ent ». Nous accepterons volontiers cette formule, qui a le mérite de la simplicité. Mais nous disons que le commencement du
68 inisme, par exemple, mais bien dans les doctrines qui ont assuré le développement actuel du machinisme. C’est dans cet humu
69 ou tente de stériliser. La plupart des questions qui divisent capitalistes et marxistes sont insolubles sur le terrain pos
70 par définition sans issue : le plan matérialiste. Qui pourra jamais fixer absolument ce fameux minimum de vie nécessaire ?
71 ne prend son sens que dans le plan de la personne qui est, nous allons le voir, le plan de la liberté créatrice ; que ce pr
72 de nos constructions et la méthode personnaliste qui les anime. Cette méthode constitue la partie la plus élaborée de notr
73 e permanent, c’est-à-dire une tension permanente, qui mesure la valeur même de l’homme. Tension, risque, choix, acte, tels
74 , réduit à l’unité arithmétique, où l’a-t-on vu ? qui l’a vu ? et comment existerait-il ? C’est pourtant sur cet homme abst
75 de conceptions positives et pseudo-scientifiques qui étaient déjà contenues dans la définition de l’individu libéral. Il n
76 des classes. ⁂ Quelles sont donc les institutions qui nous permettront de rompre avec tout étatisme, de changer de plan, de
77 l’universalisme issu directement des personnes et qui pourrait se concrétiser dans un organe central, d’autorité purement d
78 avail indifférencié et parcellaire de l’autre. Ce qui se traduit par une sorte de corporatisme ou syndicalisme — pôle décen
79 ’une mesure humaine, le minimum de vie matérielle qui permet à la personne de courir sa chance. Nous ne pouvons songer à dé
80 prit trop facilement héroïque et généreux de ceux qui nous disent : renoncez d’abord à tous les privilèges bourgeois, et no
81 , encore faut-il une doctrine et des institutions qui le traduisent en faits. Les aristocrates de la nuit du 4 août accompl
82 vilèges. Mais à leurs côtés, se dressent des gens qui , eux, ne comptent renoncer à rien, s’emparent des privilèges abandonn
83 uisent à tous les degrés le conflit et la tension qui définissent la personne en acte. 6° Ces institutions sont : — dans le
84 ley. 4. La seule réalité, mais indestructible — qui demeure à la Nation, une fois l’État supprimé, une fois opérée la rév
7 1933, Articles divers (1932-1935). Jeune Europe (4 décembre 1933)
85 it depuis Napoléon, c’est une évidence acquise et qui peut figurer d’ores et déjà dans les manuels d’Histoire contemporaine
86 ivilisation de vitesse, de machines et de masses, qui avait déjà bouleversé les mœurs au moment où éclata la guerre, mais q
87 rsé les mœurs au moment où éclata la guerre, mais qui n’avait pas encore trouvé, à cette époque, une forme politique adéqua
88 les régimes fascistes ou soviétiques. C’est elle qui constitue leur parenté la plus profonde. Mais il y a entre ces trois
89 s doute moins essentielle, toute provisoire, mais qui frappe plus facilement l’observateur sensible aux atmosphères. C’est
90 M. Dupuis et Marc comblent aujourd’hui une lacune qui justifiait trop bien, aux yeux de l’étranger, la réputation de « stat
91 os deux publicistes appartiennent à la génération qui atteint la trentaine et qui s’exprime dans des revues comme L’Ordre
92 nnent à la génération qui atteint la trentaine et qui s’exprime dans des revues comme L’Ordre nouveau ou Esprit . Ils on
93 fièvre et le désespoir de situations économiques qui ne permettaient pas d’élaborer avec la lucidité nécessaire des soluti
94 rer son enthousiasme aux tâches de reconstruction qui s’imposent. La popularité du plan quinquennal par exemple, l’ardeur q
95 ularité du plan quinquennal par exemple, l’ardeur qui anime la jeunesse russe malgré les sacrifices qu’on lui demande — ou
96 ustrialisation, voilà bien les « vieilles rides » qui reparaissent et qui déjà, font grimacer d’une grimace fâcheusement am
97 à bien les « vieilles rides » qui reparaissent et qui déjà, font grimacer d’une grimace fâcheusement américaine, le visage
98 conformisme n’est pas celui des jeunes bourgeois, qui s’accommode fort bien d’une « rouspétance », devenue traditionnelle,
99 enthousiaste ! Une nouvelle idolâtrie de l’État, qui réprime toute fantaisie personnelle, toute recherche originale, toute
100 ginale, toute possibilité de dépassement, tout ce qui fonde la dignité proprement humaine. Où est le remède ? Les auteurs d
101 , dans le calme et l’audace spirituelle, un ordre qui fasse de l’« homme », et non plus de l’État ou de l’Argent, son but s
102 stif, plein de vie et de pathétique, d’une époque qui a besoin, plus que de toute autre chose, de critiques lucides. 6. U
8 1934, Articles divers (1932-1935). Carl Koch, Søren Kierkegaard (1934)
103 ur le chemin de la vie, c’est-à-dire d’un ouvrage qui est à la fois le plus paradoxal, le plus autobiographique et le plus
104 De ce mélange d’humour et d’angoisse insondable, qui nous bouleverse à la lecture des Stades, on va trouver ici l’exposé j
105 a religion. Et le Jeune Homme perdu d’inquiétude, qui ne découvre sa joie que dans le risque extrême de la foi, c’est le ch
106 laisance pour les subtilités du « Séducteur », et qui n’a pas la tête philosophique. J’ai peut-être tort de penser qu’on au
107 er à Kierkegaard une introduction systématique et qui épuise tous les thèmes de son œuvre. Kierkegaard est un événement. Vo
108 vre. Kierkegaard est un événement. Voici un homme qui vient nous dire, en toute simplicité, qu’il a vu l’événement, et qu’i
109 rien de plus urgent pour nous que d’aller voir ce qui se passe dans l’œuvre du Danois prophétique, ressuscité par l’angoiss
110 lles, mais qu’il saura certainement émouvoir ceux qui cherchent à vivre leur pensée. « Non point l’admiration, mais l’acte 
111 as d’un auteur nouveau. Koch n’a pas simplifié ce qui n’est pas simple chez Kierkegaard, mais il a su le décrire sans pédan
112 ’ensemble de ses conceptions, qu’en vérité, celui qui la rejette, rejette aussi sa raison d’être et sa vocation prophétique
113 rs de ne pas mourir. » Qu’un humanisme religieux, qui trop souvent exprime la croyance courante de bien des églises moderne
114 isiblement scandalisé. Mais où est le critère, et qui juge ? Nicodème aussi estimait qu’une telle doctrine est impensable,
115 confusion que de baptiser ascétisme une attitude qui se fonde dans la foi. (Schopenhauer n’est pas un argument. Ou alors F
116 pour le temps. Oui, c’est un « paradoxe étrange » qui veut que l’homme soit sauvé par sa perte. Mais que vient faite ici ce
117 est trop tiède, et propre au plus à écœurer celui qui veut non la durée mais l’éternel, non la raison mais la révélation, n
118 , non la raison mais la révélation, non la pensée qui s’arrête à l’utile mais celle-là seule qui mène au terme extrême : ca
119 pensée qui s’arrête à l’utile mais celle-là seule qui mène au terme extrême : car « la plus haute passion de la pensée, c’e
120 sont menteurs. N’est pas « témoin de la vérité » qui veut. Ce n’est pas là un choix de l’homme. Kierkegaard a choisi d’êtr
121 parences, psychologie. Le seul fait, c’est la foi qui soutient tout. Mais peu l’ont vu. 8. « Le christianisme du Nouveau T
9 1934, Articles divers (1932-1935). « Pour qui écrivez-vous ? » [Réponse à une enquête] (janvier-février 1934)
122 « Pour qui écrivez-vous ? » [Réponse à une enquête] (janvier-février 1934)j k
123 uête] (janvier-février 1934)j k J’écris à ceux qui ont des oreilles pour entendre, amis que ma parole n’atteindrait pas,
124 teindrait pas, mais ce message. J’écris pour ceux qui attendent courageusement une réponse. Ce n’est pas que je puisse donn
125 endre au sérieux leur question. J’écris pour ceux qui sont en marche, pauvres hommes, pauvres impuissants, restant de la Co
126 (Luc 10. 36/37), — le prochain de ces misérables qui vivent au milieu des brigands, victimes et complices. On reconnaît ic
127 des prophètes ajoute-t-il à l’usage des importuns qui posent des questions un petit post-scriptum d’une atroce perfidie : P
128 urs de Commune ? j. Rougemont Denis de, « Pour qui écrivez-vous ? », Commune, Paris, janvier–février 1934, p. 571-572.
10 1934, Articles divers (1932-1935). La Révolution nécessaire, par Arnaud Dandieu et Robert Aron (juin 1934)
129 neuves, ou même peut-être simplement, des hommes qui dominent les questions dont ils traitent. Car pour « l’économiste dis
130 éléments d’une suite à cet ouvrage capital, suite qui s’intitulera Dictature de la liberté, et que Robert Aron va mener à s
131 tes dans leur domaine de prédilection. Mais voilà qui est plus important : elle se révèle immédiatement réalisable. Les tra
132 détriment des principes dont elles procèdent, et qui sont à mes yeux beaucoup plus graves et significatifs. Le mépris dans
133 se fige en une convention faussement « réaliste » qui trompe sur la véritable nature de la pensée, et sur ses droits. Sans
134 ’Esquisse d’une théorie générale de la Révolution qui ouvre la seconde partie du livre. Esprit et Révolution… « Le malaise
135 art, de faire sur l’esprit le contresens habituel qui le réduit à être une faculté purement intellectuelle, sans contact av
136 lence : ce n’est pas une faculté d’usage interne, qui mène à l’intérieur des cadres de la pensée ses opérations solitaires.
137 ions solitaires. C’est essentiellement la faculté qui , dressant l’homme contre l’univers, le faisant résister et survivre,
138 arche des révolutions bourgeoise et prolétarienne qui instituèrent ce désordre. L’Esquisse en décèle avec rigueur le vice f
139 e et l’autre, sur des constructions rationalistes qui ne peuvent rendre compte du saut révolutionnaire. « En réalité, la di
140 onnaire. « En réalité, la dictature de transition qui enterre toutes les revendications en promettant la lune, ne peut serv
141 sur le terrain pratique l’échec d’une révolution qui ne sait pas où elle va. » Cartésienne ou hégélienne, la dialectique s
142 velopper jusqu’à provoquer le changement de plan, qui seul constituerait la Révolution véritable. Contre cette illusion rat
143 e illusion rationaliste-idéaliste de la synthèse, qui justifie en philosophie le monisme, en politique les tyrannies abstra
144 rofonde et la plus significative de toutes celles qui aient occupé jusqu’à présent les philosophes. Tous les autres débats
145 age. Je ne voudrais pas clore ces quelques notes, qui sont loin d’épuiser la revue des principaux thèmes de l’œuvre12, sans
146 truction de Dandieu : « Une personne est un homme qui unifie les diverses parties de lui-même à l’intérieur de lui-même »,
147 idu idéaliste, cet individu détaché, autarchique, qui permet justement le fascisme, et qui s’accommode à merveille d’un rég
148 autarchique, qui permet justement le fascisme, et qui s’accommode à merveille d’un régime dictatorial ? La doctrine de l’Or
149 doctrine de l’Ordre nouveau définit une personne qui n’a rien à voir avec cet individu. Une personne qui n’est pas plus l’
150 i n’a rien à voir avec cet individu. Une personne qui n’est pas plus l’homme naturel de Rousseau, comme le suppose Fernande
151 rencontre, engagement et actualité. Une personne qui peut être définie comme le prochain de l’Évangile. La seconde objecti
152 lui pousse. » Fernandez a peut-être des lumières qui me font absolument défaut sur la psychologie du bourgeois, animal vis
153 le. 11. Et au groupe de l’Ordre nouveau, le seul qui se soit exprimé sur ce point avec netteté (Cf. le numéro 3 de sa revu
154 ec netteté (Cf. le numéro 3 de sa revue). 12. et qui surtout ne rendent pas justice au style de la pensée, plus encore que
155 page sur Kreuger, ou sur le but de la révolution, qui atteignent à la grandeur à force de précision et de vigueur spirituel
11 1934, Articles divers (1932-1935). Où sont les jeunes protestants ? Remarques sur le protestantisme et les doctrines politiques (juillet-août 1934)
156 mme n’est ni ange ni bête, et le malheur veut que qui veut faire l’ange fait la bête. »16 Qu’est l’homme ? Il ne se connaî
157 el, et non ailleurs, peut se fonder une politique qui mérite le nom de chrétienne. Je la vois caractérisée par deux traits
158 rétienne. Je la vois caractérisée par deux traits qui nous serviront de critères : d’une part, elle est seule humaine, au s
159 des solutions toutes faites. Voici le malentendu qui s’institue partout entre la politique et notre foi : la politique s’o
160 ollaborer avec tous les « mouvements » politiques qui revendiquent les droits supérieurs de la personne par rapport à l’ens
161 auté réelle et humainement bienfaisante est celle qui se fonde dans ce rapport originel de l’homme à Dieu, d’où découle la
162 plus tranchées, et par là les plus instructives, qui se soient manifestées jusqu’ici dans la jeunesse protestante. À droit
163 ue deux tendances : celle de l’Association Sully, qui groupe les protestants monarchistes, et celle qui se manifeste dans l
164 qui groupe les protestants monarchistes, et celle qui se manifeste dans le bulletin de La Cause, nettement nationaliste. L’
165 tions de l’AS condamnent le nationalisme mystique qui , par malheur, caractérise les efforts de La Cause. L’Association Sull
166 ien inactuels en regard des problèmes économiques qui nous pressent. Un chrétien a-t-il le droit de rêver ? Que faire alors
167 de rêver ? Que faire alors, dans l’état de choses qui s’offre à nous ? De l’action « sociale » ? C’est dans ce sens que con
168 bienfait ne sera jamais perdu, pour ceux d’abord qui en prennent l’initiative. Mais ici je poserais une question inverse d
169 un risque, un engagement concret, un acte de foi, qui transcendent le plan de toute doctrine sociale. Mais il fallait en pa
170 isant, si peu réaliste, si vainement irritant, et qui fausse dès l’origine toute discussion honnête sur les réformes nécess
171 ls ont provoqués de tous côtés. « Petits penseurs qui travaillent pour le fascisme », s’écrient les communistes à propos de
172 oisième force », non marxiste et anticapitaliste, qui depuis lors s’est précisée et développée. Les deux groupes de tête de
173 t et l’Ordre nouveau. Cherchons à voir d’abord ce qui les unit en principe : 1. Quelques refus massifs, refus du capitalism
174 immoralité publique et d’un mercantilisme général qui se manifeste jusque dans le domaine de la pensée ; refus du nationali
175 ne humaine, toujours supérieurs à ceux de l’État, qui doit normalement leur être subordonné ; affirmation de la primauté né
176 s bourgeois. C’est ici la question de la tactique qui se pose, en même temps que celle des institutions à construire. Et c’
177 adres de l’ordre ancien. Une doctrine rigoureuse, qui s’exprime directement dans une tactique souple, dont la mise en œuvre
178 e nouveau, tel qu’on peut le suivre dans la revue qui paraît sous ce titre depuis le mois de mai 1933, est essentiellement
179 ectives ou les abyssales logomachies dialectiques qui font le charme des revues communistes. Rien dans ces textes pour flat
180 s la jeunesse qu’ils ont atteinte n’est pas celle qui voulait être flattée. Et ce n’est pas l’exaspération du ton qui mesur
181 re flattée. Et ce n’est pas l’exaspération du ton qui mesure l’efficacité d’une prise de conscience révolutionnaire. Lieu c
182 e fait siens depuis un an ont été lancés par l’ON qui a eu l’adresse de ne pas en faire une sorte de propriété privée. Parm
183 mande ; enfin l’idée du service civil de travail, qui pourrait bien devenir le cheval de bataille des mouvements de gauche.
184 s son premier numéro une conception spiritualiste qui n’a rien de commun avec cela qu’ont voulu voir en elle les critiques
185 la confusion que j’ai dite. « Ce ne sont pas ceux qui disent Esprit ! Esprit !… » Mais tandis que l’Ordre nouveau évite l’e
186 u près journalistiques, des attaques personnelles qui assurent d’ordinaire aux publications dites révolutionnaires un succè
187 e suis un peu étendu sur les principes spirituels qui animent l’activité d’Esprit et de L’Ordre nouveau, ce n’est pas seule
188 sme, une certaine foi en l’acte seulement humain, qui figure, pour un chrétien, l’illusion dernière de l’orgueil. Mais ces
189 n’est pas l’affirmation d’une position politique qui permettra de « faire la France protestante ». Je croirais davantage à
190 nos désirs. Examinons, choisissons les doctrines qui offusquent le moins nos convictions. J’en ai désigné deux. Je sais pa
191 n peut travailler dans les groupes de jeunes gens qui les défendent, et qu’on le peut sans renoncer à rien de cette vérité
192 u’on le peut sans renoncer à rien de cette vérité qui jugera toujours tous les systèmes. Travaillons avec ceux que nous pou
193 etc. 16. Illustration politique : à tout système qui tend à l’anarchie par excès de confiance dans l’homme, succède une di
194 puis peu, plusieurs mouvements d’action publique, qui dans des domaines divers, répandent la doctrine ON. Citons le Club de
195 re d’un essai d’Arnaud Daudin et D. de Rougemont, qui joint à quelques autres, paraîtra bientôt en librairie. Ce volume int
196 ndamentale de prochain ? Le prochain, c’est celui qui pratique la miséricorde ; ce n’est pas le simple voisin. Cf. le numér
197 plusieurs protestants, en particulier A. Ullmann qui reste l’un des plus actifs collaborateurs de la revue. Au Comité dire
198 int. C’est le seul d’entre les jeunes protestants qui « milite » publiquement et en tant que chrétien, dans un parti parlem
12 1934, Articles divers (1932-1935). Jeunesse déracinée (novembre 1934)
199 … Arguments justes peut-être, pour certains, mais qui ne sont pas à l’échelle du phénomène qu’on voudrait expliquer. A-t-on
200 révolution. Vous aurez tranché les derniers liens qui rattachent un homme à une patrie concrète, si restreinte soit-elle. I
201 ient. Neurasthénie. Il y a aussi ces comparaisons qui s’imposent à chaque pas entre les conditions sociales que l’on sait n
202 enfin ces vexations que l’on ignorait naguère, et qui deviennent obsédantes : la tyrannie des voisins, des concierges, la b
203 oisins, des concierges, la brutalité des gérants, qui fait si bien sentir qu’on n’est plus chez soi nulle part, que l’on es
204 at, semblable aux raisons obscures et implacables qui dominent les cauchemars. Et si vous gagnez de l’argent, vous louerez
205 t toujours pour ou contre quelque chose. Des gens qui souffrent et qui n’ont plus d’attaches sont rapprochés d’abord par le
206 u contre quelque chose. Des gens qui souffrent et qui n’ont plus d’attaches sont rapprochés d’abord par leur opposition à l
207 rapprochés d’abord par leur opposition à l’ordre qui les moleste. Mais il s’agit ici de gens habitués à conduire leurs aff
208 al autant que de refus. Risquons ici un parallèle qui n’est peut-être pas simplement une image. Reprenant la distinction pr
209 anger, c’est que ces deux conceptions partielles, qui comportent chacune leur vérité, ne viennent à s’opposer d’une façon m
210 er d’une façon meurtrière. Quel remède à ce péril qui , chaque jour, se fait plus menaçant ? On a dit : retour à la terre. L
211 du dynamisme « national ». Il faudrait un régime qui sauvegarde la tension nécessaire et féconde entre la patrie et la nat
13 1935, Articles divers (1932-1935). Mystère de la Vision (fragments d’un Traité de la vision physionomique du monde) (mars 1935)
212 ion de mon lecteur quelques-unes des perspectives qui rayonnent autour du mystère dont je voudrais maintenant m’approcher :
213 naît rien que des formes, et ne croit rien que ce qui apparaît. « Rien n’est, dit-elle qui ne se manifeste ». C’est pourquo
214 rien que ce qui apparaît. « Rien n’est, dit-elle qui ne se manifeste ». C’est pourquoi dans le monde de la vision, il n’y
215 la vision, il n’y a ni mensonge ni feintes ; rien qui se cache ou rien qui s’exagère, par où j’entends : rien de « moral »
216 i mensonge ni feintes ; rien qui se cache ou rien qui s’exagère, par où j’entends : rien de « moral » — ou d’immoral. Et l’
217 ntrus, cédant à un trouble penchant pour une paix qui n’était rien que leur faiblesse. Mais aujourd’hui qu’ils relèvent la
218 r cette éphémère « science ». L’un, entre autres, qui peut nous apporter ici un argument : un psychologue moderne25 nous a
219 ette espèce d’autosuppression ! Une fois rendus à qui de droit les honneurs qu’il avait empruntés, le psychologue se voit r
220 sur l’acte même de la vision ? Selon que l’homme qui regarde participe au spectacle, ou non, son regard saisira des aspect
221 transformer. Dis-moi ce que tu vois, je te dirai qui tu deviens. Car celui qui regarde se transforme. On a beaucoup écrit
222 ue tu vois, je te dirai qui tu deviens. Car celui qui regarde se transforme. On a beaucoup écrit sur la fameuse opposition
223 le. Mais la métaphysique de la Nouvelle Alliance, qui est celle de l’Incarnation, est dominée par la vision ; il semble que
224 vous êtes lumière » (Éph. 5.8) ou encore : « Nous qui sommes du jour… » (I Thess. 5.8) Rien ne serait plus facile que de mu
225 ul ou de saint Jean, pour la plupart bien connus, qui ont fixé le vocabulaire métaphysique et poétique de tout le Moyen Âge
226 tymologie de l’imagination moderne. Sur la vision qui est jugement et action : « Quiconque regarde une femme avec convoitis
227 adultère avec elle. » (Matt. 5. 28) Sur la vision qui est transformation : « Nous serons semblables à lui parce que nous le
228 elle dans la connaissance, selon l’image de celui qui l’a créé. » (Col. 3.10) Sur la vision et le visage : « Nous tous, qui
229 . 3.10) Sur la vision et le visage : « Nous tous, qui , le visage découvert contemplons comme dans un miroir la gloire du Se
230 sique chrétienne, et après elle toute philosophie qui postule la transcendance de l’éternel, répondent : celui qui voit Die
231 la transcendance de l’éternel, répondent : celui qui voit Dieu, meurt. Car à la suprême vision correspond la suprême trans
232 nt est la lumière (physique) On ne voit que ce qui est vu. Mais peut-être faut-il aller plus loin : on ne voit rien que
233 faut-il aller plus loin : on ne voit rien que ce qui voit. Car seule est visible la forme, et la forme naît du mouvement.
234 u mouvement. On ne peut voir ainsi que les choses qui se meuvent, ou qui sont mues, — en un mot : ce qui change. « Car les
235 peut voir ainsi que les choses qui se meuvent, ou qui sont mues, — en un mot : ce qui change. « Car les choses visibles son
236 ui se meuvent, ou qui sont mues, — en un mot : ce qui change. « Car les choses visibles sont passagères, mais seules les in
237 t Goethe. Une telle parole devance notre science, qui lentement la redécouvre, depuis peu27. Et c’est ainsi que la physiolo
238 que la métaphysique avait laissé du psychologue, qui devient un simple point de vue. Ces vérités ne sont guère « explicabl
239 cables » au sens de l’indiscret moderne, de celui qui veut toujours pénétrer sous la forme, plutôt que de la voir, et qui s
240 pénétrer sous la forme, plutôt que de la voir, et qui se perd dans un bavardage infini, dans ce vide ou cette « profondeur 
241 la vision. C’est parfois une connaissance égarée qui traverse un délire lucide, tel ce rayon qui pénètre dans les profonde
242 garée qui traverse un délire lucide, tel ce rayon qui pénètre dans les profondeurs de la Saison en enfer de Rimbaud : « Sur
243 onaliste de ce mot. Connaissance trop pénétrante, qui dépasse trop aisément le concret de la vision. Comment expliquer autr
244 r à débattre des questions aussi vaines que celle qui mit aux prises, par exemple, un Thomas d’Aquin et un Scot, le premier
245 oir Dieu c’est aller à lui. Nous ne voyons que ce qui nous regarde : voir Dieu, c’est être regardé par lui. Mais alors, c’e
246 ps transformation, mouvement de l’amour. Augustin qui , plus que tout autre, a parlé de la « beauté » de Dieu, savait que vi
247 voir, et personne ne vous voit, si ce n’est celui qui vous aime. Ah je vous ai trop tard aimée, beauté toujours ancienne et
248 llement, mais accomplissement, et splendeur de ce qui n’est pour nous qu’ombre et reflet, fragment et trouble. « Aujourd’hu
249 îmes du temps. Dans le monde de la mesure idéale, qui est le monde païen, le monde antique, le monde des philosophes, la fo
250 ues où se lit notre histoire… Cependant le regard qui se risque à déchiffrer le fascinant spectacle de cette œuvre mordue p
251 ée par la lumière, ce n’est pas le regard troublé qui erre sur les miroirs de la ville, à la recherche d’une illusion de so
252 che d’une illusion de soi-même. Il faut une force qui le braque, une école sévère et un maître. Car celui seul qui peut le
253 ue, une école sévère et un maître. Car celui seul qui peut le plus, peut aussi nous apprendre le moins. Où trouver cette fo
254 force et ce maître, comment voir ce modèle idéal qui saurait nous rendre capables d’affronter la réalité — pour nous avoir
255 ous avoir révélé le salut ? Où trouver la réponse qui nous permettrait seule de poser sérieusement nos questions ? « Si nou
256 , voilà le sens qu’il faut donner à l’imagination qui crée. Si l’imagination n’est pas ce fantôme des psychologues, une sim
257 ation de la parole, la finalité de l’être vivant, qui se révèle au regard de l’amour. Qu’est-ce que l’homme de l’esprit, si
258 r. Qu’est-ce que l’homme de l’esprit, sinon celui qui voit l’esprit dans son action, et le prend sur le fait de la métamorp
259 sion est acte, on saura maintenant quel est celui qui peut aider30. L’imagination de la forme est sympathie avec la créatio
260 — et y participer. Nous le tenons, ce lien vivant qui unit le créant au créé, et nous sommes enfin parvenus à l’origine de
261 cas privilégié par excellence. Au cours des pages qui précèdent, je me suis attaché à définir, plutôt que les principes par
262 l’ordre de la marche. Premier principe : Tout ce qui est réel est moteur, et donc informateur ou créateur de formes. Ce qu
263 ur, et donc informateur ou créateur de formes. Ce qui signifierait, pour un homme entièrement spirituel, que tout ce qui es
264 pour un homme entièrement spirituel, que tout ce qui est réel se voit. Ce qui signifie plus modestement, pour nous tous, h
265 t spirituel, que tout ce qui est réel se voit. Ce qui signifie plus modestement, pour nous tous, hommes dont le péché rend
266 ent, par d’autres formes. Le principe dialectique qui sert de guide dans le monde physionomique est celui des correspondanc
267 ns la totalité, et non dans l’ordre scientifique, qui est celui du démontage mécanique, de l’isolation des parties. Interpr
268 nous sommes ici très près de l’Organismusgedanke qui est la clef de tout le romantisme allemand de cette grandiose concept
269 loin ce grand mouvement de la pensée européenne, qui connut sa splendeur féconde aux temps du romantisme et de la vie de G
270 e aux temps du romantisme et de la vie de Goethe, qui devait aboutir, en passant par Wagner, à la théorie des correspondanc
271 e d’en marquer le danger, disons plus : le péché, qui l’a stérilisée avant qu’elle eût développé tous les effets que les ac
272 l’expression géniale de cette hérésie romantique, qui ne tendait à rien de moins qu’à la glorification progressive d’une na
273 m’étendre davantage sur cet aspect du romantisme, qui le déborde singulièrement, par ailleurs. Je me bornerai donc à renvoy
274 Karl Barth poursuit à travers toute son œuvre. Ce qui subsiste de l’Organismusgedanke, une fois cette conception débarrassé
275 dont la coïncidence définit la personne. Tensions qui d’autre part, bâtissent et soutiennent l’édifice du visage de l’homme
276 cauld, à Chamfort, on ne rencontre pas une phrase qui se rapporte à l’expression ou au visage. Même La Bruyère, physionomi
277 e. L’expérience montre constamment que les hommes qui savent des anecdotes et sont toujours prêts à en raconter, ne savent
278 lection de formes, un trésor toujours imminent et qui grandit selon l’extension de son domaine… Il est le maître des visage
279 e ? Pas trace de « psychologie » dans cette œuvre qui cependant paraissait ne prêter à rien d’autre : Les Affinités électiv
280 urent voir en toutes choses « le charme éternel » qui les crée. Ouvrez donc au hasard tel recueil d’aphorismes, le Gai savo
281 yrinthe devrait être notre prototype ! La musique qui nous est propre et qui nous exprime véritablement laisse déjà deviner
282 tre prototype ! La musique qui nous est propre et qui nous exprime véritablement laisse déjà deviner le labyrinthe (car en
283 ler parce qu’ils se figurent qu’il n’y a personne qui soit capable de les voir, sous leur musique) (p. 198). Ou ceci dans
284 r, je vois comme son regard se repose sur tout ce qui , près et loin, est construit autour de lui, et aussi sur la ville, la
285 du Livre de Job, de ce profond traité théologique qui ne fait pas intervenir un seul concept abstrait, et qui ne connaît d’
286 fait pas intervenir un seul concept abstrait, et qui ne connaît d’autres arguments que les parties du corps humain, les pl
287 re privilégié. 24. La réaction antipsychologique qui se dessine un peu partout ne saurait faire fi des résultats d’observa
288 oratoire. Mais presque toutes les interprétations qui ont eu cours dans ce domaine, jusqu’à Freud y compris, souffrent du m
289 particulières, se développent lentement des yeux qui n’existaient auparavant qu’à l’état de germes sous-cutanés. (Travaux
290 ne saison en enfer. (Mauvais sang). C’est Rimbaud qui souligne les derniers mots. 29. Soliloques de saint Augustin, chapi
291 42-54. r. La première note indique : « Les pages qui suivent, détachées d’un ouvrage assez vaste, risquent de paraître ass
14 1935, Articles divers (1932-1935). Les autres et nous : I — Esprit (avril 1935)
292 pages mensuelles d’ Esprit . Rien dans tout cela qui empêche une collaboration, — au contraire, et je suis bien placé pour
293 traire, et je suis bien placé pour le dire — rien qui traduise autre chose qu’une raisonnable division du travail. Les crai
294 ation des deux revues me paraissent exagérées. Ce qui pourrait être plus grave au point de vue de la révolution, c’est la f
295 , mais un succès constructif, révolutionnaire, et qui se confondra nécessairement avec l’instauration de l’Ordre nouveau da
15 1935, Articles divers (1932-1935). Lettre à la rédaction de Commune (mai 1935)
296 ans la salle des délégués marxistes et hitlériens qui étaient nos camarades au sens le plus courant du terme. t. Rougemo
16 1935, Articles divers (1932-1935). Nous ne mangeons pas de ce pain-là : à propos du 14 juillet (15 juillet 1935)
297 udraient nous voir prendre position dans la lutte qui met aux prises un Front dit « national » et un Front dit « populaire 
298 nous dire patriotes, contre les sociétés anonymes qui ruinent des provinces entières et financent le Front national. Nous p
299 us dire populaires, contre les démagogues apeurés qui font le jeu d’une dictature aux ordres des nationalistes russes. Nous
300 ème capitaliste, à droite, ou étatiste, à gauche, qui tente de créer ces meurtrières confusions : la confusion de la patrie
301 à la guerre entre autres. Faut-il préciser contre qui  ? Leurs intérêts pratiques se rejoignent très bien par-delà les massa
302 scendre des centaines de Français. Au bénéfice de qui , nous l’avons dit. Quand les droites auront compris que la Banque de
17 1935, Articles divers (1932-1935). Montherlant : Service inutile (15 novembre 1935)
303 rupule patriotique retient l’auteur de publier et qui sent le chef-d’œuvre dès les premiers abords. Des considérations sur
304 devant l’action. Arrêtons-nous à cette partie-là qui explique le titre du livre. On a plaisir à discuter des déclarations
305  ? C’est celle du clerc — il dirait : du poète —, qui se réserve pour son œuvre, estimant s’acquitter de la sorte de tout c
306 nd terme de son titre. C’est le concours des deux qui est vrai. L’œuvre avant tout ? Oui, mais toute œuvre est une action,
307 gne de ce nom doit, dans son art, ne faire que ce qui lui est agréable. Ce qu’il ferait dans d’autres conditions serait mal
308 ion ? L’on croirait qu’il s’agit simplement de ce qui peut amuser l’auteur. Mais « un écrivain digne de ce nom » ne va pas,
309 un exemple, déconcerter son public à plaisir ; ce qui l’amuse, c’est peut-être zéro pour le lecteur. S’il a le droit de déc
310 ance là-dessus — au sens le plus noble de chance, qui est bien proche de salut. Les plus grands ont été les moins libres de
311 une qualité morale, une propreté et une franchise qui rafraichissent. Enfin, un éloge du bonheur qui scandalisera beaucoup
312 se qui rafraichissent. Enfin, un éloge du bonheur qui scandalisera beaucoup moins que ne paraît le craindre Montherlant. « 
313 on prendrait pour du bon Montherlant. En voici un qui résume fort bien la morale personnelle de notre auteur : « J’ai le bo
314 ce que la jouissance me promet d’être heureux, ce qui fait qu’il ne me coûte pas d’en être aussitôt privé ». Et par contre
315 la virile légèreté du grand seigneur : « Lénine, qui donna dans l’enfantillage de vouloir modifier une forme de gouverneme
316 us permettent de prendre une vue plus juste de ce qui est propre à Montherlant. Il est bien moins curieux d’autrui que Lign
317 e eût évités, une même façon de dire : tant pis — qui a une belle allure. À quoi l’on voudrait bien pourtant que ne se rédu