1
rien. La morte ou la nue Quand tes yeux
se
confondent et que tes bras autour de moi aux limites du monde n
2
plaisir un seul ange tombé et celui qui roulait
se
consoler sur des risques — aussi refusés Tout se détourne en l’am
3
consoler sur des risques — aussi refusés Tout
se
détourne en l’amour décrié du seul instant où tu l’aurais aimé Et
4
l’éclair noyé dans ses yeux détournés ! — tout
se
refuse au tourment bien-aimé… a. Rougemont Denis de, « Mouvemen
5
es-vous pas révolutionnaire ? M. Durand-Dupont ne
s’
est pas fait prier pour nous répondre. Il est curieux de tout ce que f
6
’adversaire. Si au contraire il dure, c’est qu’il
s’
est défendu par des moyens qui trahissent ses principes. (M. Chiappe.)
7
iolence, commence par le déclarer insoluble, puis
se
résout à laisser faire à d’autres, et par d’autres, ce qu’il ne voudr
8
voudrait pas faire, ni subir. C’est-à-dire qu’il
se
décide pour la police contre la révolution. Non-violence, tel est le
9
xte typique, grossier et courant, derrière lequel
se
réfugie la lâcheté bourgeoise. M. Durand-Dupont voudrait bien que nou
10
de violence, et tous les bourgeois pacifiques qui
se
préludent contre nous de leur « humanité », sont en réalité les compl
11
ine, l’ordre règne à Varsovie, et en France on ne
se
tue plus que par amour. (Mais à Moscou, les petits Russes naissent av
12
encore par son abstraction. Il importe qu’elle ne
s’
avoue jamais, qu’elle invoque toujours un prétexte élevé : maintenir l
13
t acquérir l’opinion, en Amérique par exemple. On
se
demande par quel sophisme un régime d’opinion put jamais être confond
14
nce d’assez de mensonges pour que le bourgeois ne
se
rende plus compte de sa responsabilité, de sa complicité active, et d
15
hommes », écrit Rimbaud. Mais le bourgeois qui ne
s’
en doute guère confond la violence avec la brutalité physique imbécile
16
e réel, c’est le fait que celui qui donne un coup
se
met à portée d’une riposte. Ils préfèrent couvrir de fleurs les lombe
17
rop facile à ne pas prendre place à nos côtés. Il
s’
agit de ce que nous baptiserons le petit-purisme. Définition des « p
18
is à tout effort créateur ; petits purs, ceux qui
se
prévalent d’un mot d’ordre contre ceux qui font l’ordre nouveau ; pet
19
s bourgeois de la Révolution. Puis du fait qu’ils
se
disent révolutionnaires, ces bons petits intellectuels deviennent un
20
défense meurtrière d’une position toute théorique
se
révélant pour l’instant malaisée, ils utilisent leurs loisirs à s’acc
21
l’instant malaisée, ils utilisent leurs loisirs à
s’
accuser réciproquement d’être de la police, ou bien à décréter sans ri
22
eur conformisme et leur touchante orthodoxie. Ils
se
soumettent éperdument à toutes les directives même si comme on le vit
23
s même si comme on le vit naguère, ces directives
s’
accompagnent d’un coup de pied au derrière. Drôles de révolutionnaires
24
uissance. Victimes de la pensée bourgeoise qu’ils
s’
épuisèrent à combattre sachant qu’ils ne pourraient que périr avec ell
25
mal compris, ils ne bougent plus le petit doigt,
s’
arrêtent de penser et attendent l’avènement « dialectique », de l’inév
26
s bien ratissées. La violence joyeuse du créateur
s’
inquiète peu d’une discipline théorique ; elle trouve ses disciplines
27
dans la personne même, en tant que cette personne
s’
oppose à toutes les abstractions systématiques, qu’elles soient import
28
utile. Petits purs, petits purs, faut-il rire ou
se
fâcher ? Ceux qui se demandent si je suis bien « dans la ligne », ceu
29
petits purs, faut-il rire ou se fâcher ? Ceux qui
se
demandent si je suis bien « dans la ligne », ceux qui se demandent si
30
ndent si je suis bien « dans la ligne », ceux qui
se
demandent si je « remplis les conditions nécessaires » ; tous les sui
31
upture dans mes conclusions. NRF p. 838). Bref,
s’
il y eut, à votre sens, « manœuvre » elle fut, comme vous le dites, «
32
qu’un esprit tel que le vôtre pût un seul instant
s’
y tromper : c’est en pleine connaissance de cause que vous avez collab
33
eunesse. C’est pourquoi le problème de son destin
se
confond avec le problème de notre génération. La sécurité ne sera jam
34
-elle ? On put le croire vers 1925. C’était, l’on
s’
en souvient, le temps de l’inquiétude. Le désordre des choses s’imposa
35
le temps de l’inquiétude. Le désordre des choses
s’
imposait aux esprits, ils s’appliquaient à le refléter dans leurs œuvr
36
e désordre des choses s’imposait aux esprits, ils
s’
appliquaient à le refléter dans leurs œuvres ; un peu plus de violence
37
ût été le premier pas vers le salut. Mais les uns
se
perdirent en eux-mêmes, les autres dans on ne sait quelles brigues in
38
notre révolution est ailleurs. Il est précis. Il
se
pose en termes historiques bien définis : c’est le problème de la des
39
l’humain contre tout ce que l’homme invente pour
se
mettre à l’abri du risque normal et nécessaire de l’existence, contre
40
de l’existence, contre toutes les tyrannies qu’il
s’
impose en vertu du sadisme de la lâcheté. Telles sont les bases de l’O
41
s prêts à combattre. Et c’est à lui que désormais
s’
adresseront ceux qui veulent s’adresser à la jeunesse d’un pays. Ils t
42
lui que désormais s’adresseront ceux qui veulent
s’
adresser à la jeunesse d’un pays. Ils trouveront enfin à qui parler. L
43
tuer ces racines et surtout empêcher qu’elles ne
se
reforment. La nécessité d’un travail doctrinal radical nous apparaît
44
méritent un commentaire. Notre volonté totaliste
s’
exprime ainsi : nous suspendons toutes nos constructions à un fait hum
45
étendent, chacun à leur manière, le résoudre. Ils
se
disputent sur la manière. Mais leur dispute se passe sur un plan où e
46
ls se disputent sur la manière. Mais leur dispute
se
passe sur un plan où elle est par définition sans issue : le plan mat
47
e démocratique. Et l’erreur initiale, doctrinale,
se
retrouve à tous les étages du système. C’est à cause d’elle qu’il s’é
48
les étages du système. C’est à cause d’elle qu’il
s’
écroulera. Il suffira sans doute d’indiquer ici notre opposition au pa
49
de l’industrie. Le processus concret dans lequel
s’
insère aujourd’hui le personnalisme, c’est la lutte contre l’étatisme
50
’est la lutte contre l’étatisme moderne tel qu’il
s’
est constitué depuis Marx, phénomène beaucoup plus concret, plus unive
51
tif, politique, financier et policier où viennent
se
congestionner les énergies du pays. Ce que nous voulons, c’est rétabl
52
me issu directement des personnes et qui pourrait
se
concrétiser dans un organe central, d’autorité purement doctrinale et
53
l indifférencié et parcellaire de l’autre. Ce qui
se
traduit par une sorte de corporatisme ou syndicalisme — pôle décentra
54
fois sur notre attitude révolutionnaire. Certains
s’
étonneront peut-être de la voir si peu romantique. C’est qu’il sévit a
55
e renoncement aux privilèges. Mais à leurs côtés,
se
dressent des gens qui, eux, ne comptent renoncer à rien, s’emparent d
56
t des gens qui, eux, ne comptent renoncer à rien,
s’
emparent des privilèges abandonnés, sabotent la révolution et font la
57
, mais particulières. Alors seulement, au lieu de
s’
entrechoquer, elles devront se compléter. 5. Lénine : Que faire ? h.
58
ulement, au lieu de s’entrechoquer, elles devront
se
compléter. 5. Lénine : Que faire ? h. Rougemont Denis de, « Positi
59
e M. Guglielmo Ferrero, le premier, l’a baptisée,
s’
exprime aujourd’hui dans les régimes fascistes ou soviétiques. C’est e
60
ion de la jeune génération », la France jusqu’ici
s’
était bornée à les traduire et à les critiquer avec un scepticisme plu
61
t à la génération qui atteint la trentaine et qui
s’
exprime dans des revues comme L’Ordre nouveau ou Esprit . Ils ont v
62
abord mais aussi de critique constructive, et ils
s’
expliquent très franchement là-dessus, dans une préface vigoureuse. Qu
63
omme des moyens ». Et c’est ainsi que la jeunesse
s’
est trouvée embrigadée, avec tout son élan, avec toute sa passion réno
64
son enthousiasme aux tâches de reconstruction qui
s’
imposent. La popularité du plan quinquennal par exemple, l’ardeur qui
65
, le jour peut-être prochain où ces jeunes hommes
s’
apercevront que les régimes qu’ils servent, loin d’avoir créé un ordre
66
ormisme n’est pas celui des jeunes bourgeois, qui
s’
accommode fort bien d’une « rouspétance », devenue traditionnelle, con
67
xandre Marc n’ont pas écrit un livre de doctrine.
S’
adressant au grand public avec autant de précision que pouvait en perm
68
désirer de plus utile. Expliquons-nous. Carl Koch
s’
est inspiré surtout des Stades sur le chemin de la vie, c’est-à-dire d
69
ue. J’ai peut-être tort de penser qu’on aurait pu
s’
y prendre autrement. Après tout, il ne faut pas souhaiter à Kierkegaar
70
de plus urgent pour nous que d’aller voir ce qui
se
passe dans l’œuvre du Danois prophétique, ressuscité par l’angoisse m
71
blement Kierkegaard. C’est de toi, lecteur, qu’il
s’
agit, et non pas d’un auteur nouveau. Koch n’a pas simplifié ce qui n’
72
ose au dernier chapitre. Prenons garde de laisser
s’
instituer ici un nouveau malentendu, d’autant plus grave qu’il portera
73
e que Koch ne veut le croire. C’est en vain qu’il
s’
efforce tardivement d’en limiter la portée. La thèse extrême8 de Kierk
74
ste pour elle un paradoxe étrange et effrayant »,
s’
écrie Carl Koch, visiblement scandalisé. Mais où est le critère, et qu
75
fusion que de baptiser ascétisme une attitude qui
se
fonde dans la foi. (Schopenhauer n’est pas un argument. Ou alors Freu
76
n la raison mais la révélation, non la pensée qui
s’
arrête à l’utile mais celle-là seule qui mène au terme extrême : car «
77
toute sa force intellectuelle et toute son œuvre…
S’
il ne meurt pas, dit-il, il devra poursuivre sa lutte religieuse, mais
78
l devra poursuivre sa lutte religieuse, mais elle
s’
en trouvera affaiblie ; au contraire, sa mort lui assurera une force n
79
ents d’une suite à cet ouvrage capital, suite qui
s’
intitulera Dictature de la liberté, et que Robert Aron va mener à son
80
lection. Mais voilà qui est plus important : elle
se
révèle immédiatement réalisable. Les travaux d’un groupe d’ingénieurs
81
ns leur cœur la volonté d’être hommes, et sachent
s’
emparer des puissances libératrices qu’on leur propose ; et c’est ce q
82
on savait au moins, même en les adorant, qu’elles
se
nourrissent du sang de l’homme. On pourrait montrer facilement, à pro
83
du risque et de l’engagement personnel, quitte à
se
lamenter sur le monde tel qu’il va, — il faudrait dire : tel qu’on le
84
e ce mépris, toutefois, ne tourne en habitude, ne
se
fige en une convention faussement « réaliste » qui trompe sur la véri
85
point que les deux mots ont l’air bien souvent de
s’
opposer. À force de considérer d’une part qu’il n’est d’autre révoluti
86
sement nécessaire. L’esprit, comme la révolution,
s’
exprime par la violence : ce n’est pas une faculté d’usage interne, qu
87
igine même du désordre actuellement établi, qu’il
se
dénomme ordre bourgeois ou dictature. Ce processus peut apparaître as
88
sienne ou hégélienne, la dialectique sur laquelle
se
fondent ces révolutions avortées ne peut rendre compte que des donnée
89
ut abstrait de l’étatisme, au lieu de les laisser
se
développer jusqu’à provoquer le changement de plan, qui seul constitu
90
es faits matériels, cet antagonisme radical vient
s’
incarner dans notre génération. Saura-t-elle le pousser jusqu’à ses co
91
fins créateurs, — ou va-t-elle, une fois de plus,
s’
endormir dans le rêve d’un « troisième terme » dont nous connaissons d
92
véritable. Cela ne signifie point que sa violence
se
dégrade nécessairement en aventures militaires ou en émeutes sanglant
93
naturellement que « la personnalité concrète peut
se
réaliser dans n’importe quelles conditions données… et peut faire bon
94
rchique, qui permet justement le fascisme, et qui
s’
accommode à merveille d’un régime dictatorial ? La doctrine de l’Ordre
95
sa peau pour la sauver : on ne comprend pas qu’il
s’
arrache la peau dans l’espoir qu’une meilleure lui pousse. » Fernandez
96
’a jamais risqué sa peau pour des intérêts. On ne
se
bat et on ne meurt que pour des « folies » qualifiées. Celle que l’Or
97
fondements de la théorie économique de Marx — en
s’
appuyant sur une documentation dont la formule même est une trouvaille
98
11. Et au groupe de l’Ordre nouveau, le seul qui
se
soit exprimé sur ce point avec netteté (Cf. le numéro 3 de sa revue).
99
une bête, que c’est là son partage et qu’il faut
s’
y tenir. À gauche, on dit que si l’homme est une bête, son but est tou
100
l’ange fait la bête. »16 Qu’est l’homme ? Il ne
se
connaît pas. L’Évangile le révèle à lui-même, comme perdu, et par cet
101
ain que dans un paradoxe ; il est perdu lorsqu’il
se
croit sauvé, il est sauvé lorsqu’il se sait perdu. Je dis que seul ce
102
lorsqu’il se croit sauvé, il est sauvé lorsqu’il
se
sait perdu. Je dis que seul ce paradoxe le fait humain : car si l’hom
103
ce paradoxe le fait humain : car si l’homme peut
se
voir perdu, c’est qu’il croit, c’est qu’il est dans la foi ; mais êtr
104
Dans ce paradoxe essentiel, et non ailleurs, peut
se
fonder une politique qui mérite le nom de chrétienne. Je la vois cara
105
solutions toutes faites. Voici le malentendu qui
s’
institue partout entre la politique et notre foi : la politique s’occu
106
ut entre la politique et notre foi : la politique
s’
occupe des moyens, et néglige bientôt les fins, ou prend les moyens po
107
les moyens. Ou encore : pour le politique pur, il
s’
agit toujours d’un ordre établi ou d’un ordre à établir. Pour le croya
108
i ou d’un ordre à établir. Pour le croyant, il ne
s’
agit, d’abord, que d’un ordre reçu. Mais dès que l’ordre est véritable
109
ue l’ordre est véritablement reçu, et accepté, il
s’
agit de l’exécuter. L’ordre reçu par le chrétien est dans l’instant, h
110
ire, dans la durée. Mais il faut que l’ordre reçu
s’
insère aussitôt dans l’histoire ; et le problème des moyens, s’il doit
111
itôt dans l’histoire ; et le problème des moyens,
s’
il doit rester subordonné à l’origine et à la fin, en est cependant in
112
renne position en présence des partis politiques.
S’
il rejette les partis pris, c’est qu’il doit sans cesse, à nouveau, pr
113
mer — seulement, il sait que cette transformation
s’
appelle le Royaume de Dieu, non le royaume de l’homme moyen. Contre le
114
jamais un succès politique ne pourra, pour nous,
se
confondre avec un progrès de salut. Principe d’une politique du pessi
115
vité. » Cela ne signifie pas que le croyant doive
s’
isoler de la communauté, mais bien que la communauté doit toujours êtr
116
réelle et humainement bienfaisante est celle qui
se
fonde dans ce rapport originel de l’homme à Dieu, d’où découle la rel
117
s tranchées, et par là les plus instructives, qui
se
soient manifestées jusqu’ici dans la jeunesse protestante. À droite,
118
groupe les protestants monarchistes, et celle qui
se
manifeste dans le bulletin de La Cause, nettement nationaliste. L’Ass
119
êver ? Que faire alors, dans l’état de choses qui
s’
offre à nous ? De l’action « sociale » ? C’est dans ce sens que conclu
120
le que je posais à l’Association Sully. Peut-on «
se
borner au pratique » ? Et toute activité auprès des ouvriers ne pose-
121
des tentatives sociales ou politiques que je vois
s’
esquisser parmi nous me paraissent pécher par une vision insuffisante
122
m’empresse d’ajouter que les objecteurs chrétiens
se
sont gardés jusqu’ici de toute espèce de propagande, et ne tombent nu
123
», — c’est-à-dire un acte révolutionnaire. Elles
se
dressent ainsi contre le préjugé le plus nocif de la mentalité politi
124
déjà d’innombrables adhésions, si seulement elles
s’
étaient données pour des doctrines de droite, ou de gauche. Mais c’est
125
tits penseurs qui travaillent pour le fascisme »,
s’
écrient les communistes à propos de l’Ordre nouveau, cependant que la
126
éférons encore les marxistes ! » Esprit, de même,
se
voit qualifié de fasciste par les gauches, et de bolchévique par les
127
non marxiste et anticapitaliste, qui depuis lors
s’
est précisée et développée. Les deux groupes de tête de cette révoluti
128
ralité publique et d’un mercantilisme général qui
se
manifeste jusque dans le domaine de la pensée ; refus du nationalisme
129
semble de l’organisation économique, et de ne pas
se
contenter de réformes partielles ; affirmation enfin d’un nouvel espr
130
ensemble de poser les questions fondamentales, et
se
cantonnent dans des luttes périmées et des polémiques malhonnêtes, Es
131
prit et l’Ordre nouveau affirment la nécessité de
s’
attaquer au problème de l’homme même dans la civilisation mécanique. A
132
ogique du terme : c’est aux racines du mal qu’ils
s’
attaquent. D’où leur force d’entraînement lente et profonde, dont les
133
d’entraînement lente et profonde, dont les effets
se
manifesteront de plus en plus visiblement à mesure que le développeme
134
Il faut encore partir, — sinon le point de départ
se
transforme en un simple point de vue, pour le plaisir stérile des cle
135
urgeois. C’est ici la question de la tactique qui
se
pose, en même temps que celle des institutions à construire. Et c’est
136
s de l’ordre ancien. Une doctrine rigoureuse, qui
s’
exprime directement dans une tactique souple, dont la mise en œuvre in
137
cette notion d’acte pris comme point de départ 18
se
fondent ses analyses du pouvoir et des valeurs, et sa critique du tra
138
aleurs, et sa critique du travail. Cette critique
se
développe en une doctrine économique, dont on trouvera la première sy
139
lentendus. On a cru, ou feint de croire, qu’il ne
s’
agissait là que d’un « spiritualisme ». De même, on a trop souvent con
140
rouvons cette affirmation dans la revue Esprit .
S’
agit-il là, encore, du spirituel comme acte ? Certes, Emmanuel Mounier
141
e à celui des Cahiers de la quinzaine ? Elle a su
se
garder assez bien de la démagogie, des à peu près journalistiques, de
142
nt pour la plupart catholiques21. L’Ordre nouveau
se
défend d’aborder aucune question confessionnelle. Il n’en reste pas m
143
le fondement spirituel commun à ces deux groupes
se
confond presque intégralement avec celui qu’un chrétien protestant pe
144
nomistes. Mais déjà toute une équipe d’ingénieurs
s’
est attachée à chiffrer et à définir dans le détail l’application du s
145
Jeunesse déracinée (novembre 1934)p On
s’
étonne de la facilité avec laquelle les jeunes bourgeois de ce temps s
146
té avec laquelle les jeunes bourgeois de ce temps
se
déclarent révolutionnaires. On les accuse d’impatiences suspectes, de
147
ère plus reluisantes : ils n’ont plus le temps de
se
cultiver, ils ne trouvent pas de situations… Arguments justes peut-êt
148
on d’être vidé, d’être dominé par un milieu qu’on
se
prend à mépriser parce qu’il vous tient. Neurasthénie. Il y a aussi c
149
. Neurasthénie. Il y a aussi ces comparaisons qui
s’
imposent à chaque pas entre les conditions sociales que l’on sait n’êt
150
ion de la morale et de l’argent que les bourgeois
s’
obstinent à nommer l’ordre social. Visage de l’État, Raison d’État, se
151
age tellement abstrait qu’on n’arrive plus même à
s’
y aimer : Colette a décrit cela dans la Chatte. On connaît ces faits.
152
déracinée cherche une nouvelle communauté. Or, on
s’
unit toujours pour ou contre quelque chose. Des gens qui souffrent et
153
eur opposition à l’ordre qui les moleste. Mais il
s’
agit ici de gens habitués à conduire leurs affaires. Ils ne se content
154
e gens habitués à conduire leurs affaires. Ils ne
se
contenteront pas de dire un non désespéré. Ils chercheront un nouvel
155
humain d’ailleurs, du terme ? L’homme des villes
se
jettera donc dans l’aventure « nationale » révolutionnaire, tandis qu
156
qui comportent chacune leur vérité, ne viennent à
s’
opposer d’une façon meurtrière. Quel remède à ce péril qui, chaque jou
157
rtrière. Quel remède à ce péril qui, chaque jour,
se
fait plus menaçant ? On a dit : retour à la terre. Le mot d’ordre est
158
l’échec des « Wandervogel » est significatif. Ils
se
disaient les « oiseaux migrateurs ». Ce nom même indiquait leur origi
159
ant c’est dans les campagnes seulement que pourra
se
résoudre l’angoissant problème des cités. Mais il faudrait d’abord tr
160
le temps même qu’elle les distingue. Car si l’œil
se
conforme à ce qu’il voit, il sait aussi qu’il voit, et mesure la dist
161
lieu de contact des extrêmes dont on ne sait plus
s’
ils s’opposent ou s’ils s’appuient l’un contre l’autre. Elle est drame
162
e contact des extrêmes dont on ne sait plus s’ils
s’
opposent ou s’ils s’appuient l’un contre l’autre. Elle est drame, elle
163
extrêmes dont on ne sait plus s’ils s’opposent ou
s’
ils s’appuient l’un contre l’autre. Elle est drame, elle est événement
164
es dont on ne sait plus s’ils s’opposent ou s’ils
s’
appuient l’un contre l’autre. Elle est drame, elle est événement. Elle
165
ue ce qui apparaît. « Rien n’est, dit-elle qui ne
se
manifeste ». C’est pourquoi dans le monde de la vision, il n’y a ni m
166
ision, il n’y a ni mensonge ni feintes ; rien qui
se
cache ou rien qui s’exagère, par où j’entends : rien de « moral » — o
167
nsonge ni feintes ; rien qui se cache ou rien qui
s’
exagère, par où j’entends : rien de « moral » — ou d’immoral. Et l’ill
168
moral » — ou d’immoral. Et l’illusion lorsqu’elle
se
risque à subsister dans la lumière est prise impitoyablement pour ce
169
es ? Si la vision voit le visage, et de la sorte,
s’
en distingue, rappelons-nous qu’elle a son siège au centre même du vis
170
eille métaphysique et la nouvelle physiologie, on
se
demande parfois comment le Psychologue a bien pu se tailler son domai
171
demande parfois comment le Psychologue a bien pu
se
tailler son domaine. La propriété, c’est le vol, disait Proudhon, au
172
s premiers psychologues ! Mais aux dépens de quoi
s’
installaient-ils ? Entre l’aspect spirituel et l’aspect matériel de l’
173
a physionomie23. Je crois bien que le psychologue
s’
est introduit dans la vision, s’est installé à la place du drame, avec
174
ue le psychologue s’est introduit dans la vision,
s’
est installé à la place du drame, avec l’étrange prétention d’arbitrer
175
ntagonistes : de leur permettre, pensait-il, de «
s’
expliquer », mais comme on fait devant un tribunal, — et ce n’était pa
176
jourd’hui qu’ils relèvent la tête, le psychologue
se
voit en mauvaise posture : car les uns le méprisent, et les autres —
177
e mangent. Il sera donc mangé, et le drame pourra
se
poursuivre24. Ceci soit dit pour situer certains résultats provisoire
178
jugement distinctif. Mais, alors, deux questions
se
posent : d’où vient l’œil ? À quoi tend le jugement ? Et voilà notre
179
es honneurs qu’il avait empruntés, le psychologue
se
voit restitué dans son rôle de simple observateur. Étant donnée sa po
180
stice. Que nous apprend l’observation lorsqu’elle
se
porte sur l’acte même de la vision ? Selon que l’homme qui regarde pa
181
différents. Supposons qu’il contemple un paysage.
S’
il est un grand poète, il y verra des mythes, et s’il est un littérate
182
’il est un grand poète, il y verra des mythes, et
s’
il est un littérateur de l’espèce par exemple d’Amiel, il n’y verra qu
183
exemple d’Amiel, il n’y verra qu’un état d’âme ;
s’
il est un général, il ne verra qu’un champ de manœuvres ; s’il est un
184
n général, il ne verra qu’un champ de manœuvres ;
s’
il est un ingénieur, un territoire à exploiter ; s’il fuit la société
185
’il est un ingénieur, un territoire à exploiter ;
s’
il fuit la société de ses semblables, il verra des retraites solitaire
186
semblables, il verra des retraites solitaires, et
s’
il la cherche, un désert qu’il faut fuir. Ainsi, selon que l’homme doi
187
je te dirai qui tu deviens. Car celui qui regarde
se
transforme. On a beaucoup écrit sur la fameuse opposition de la conte
188
n, est dominée par la vision ; il semble que tout
s’
y ramène à l’opposition des ténèbres et de la lumière. « Autrefois vou
189
tel qu’il est. » (I. Jean 3.2) « L’homme nouveau
se
renouvelle dans la connaissance, selon l’image de celui qui l’a créé.
190
question de notre psychologue — sinon celle qu’il
se
pose, du moins celle qu’il se trouve nous poser — sur le sens dernier
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uvement. On ne peut voir ainsi que les choses qui
se
meuvent, ou qui sont mues, — en un mot : ce qui change. « Car les cho
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substance que la lumière vient toucher, aussitôt
se
meut et se forme, et de même qu’elle a été « connue » par la lumière,
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que la lumière vient toucher, aussitôt se meut et
se
forme, et de même qu’elle a été « connue » par la lumière, de même el
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vers la lumière — ou pour la fuir — par quoi tout
se
révèle et se manifeste à la vue, — ou bien dans le néant comme se per
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re — ou pour la fuir — par quoi tout se révèle et
se
manifeste à la vue, — ou bien dans le néant comme se perdent les astr
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manifeste à la vue, — ou bien dans le néant comme
se
perdent les astres morts. Donc, tout ce que nous voyons a vu ; et tou
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mière créatrice. « L’œil ne verrait pas le soleil
s’
il n’était de nature solaire », dit Goethe. Une telle parole devance n
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trer sous la forme, plutôt que de la voir, et qui
se
perd dans un bavardage infini, dans ce vide ou cette « profondeur » o
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utrement que la théologie des scolastiques ait pu
s’
attarder à débattre des questions aussi vaines que celle qui mit aux p
200
e second qu’elle réside in amore ? N’était-ce pas
se
tromper à la fois sur la nature de l’amour et sur celle de la vision
201
mour et sur celle de la vision ? Voir Dieu, c’est
se
transformer au sens le plus violent et le plus impossible d’ailleurs
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lui. Mais alors, c’est aussi être aimé, et c’est
se
rendre à la transformation de la vision : c’est donc aimer. Et nulle
203
ue, je vous ai aimée : car personne ne vous aime,
s’
il ne commence par vous voir, et personne ne vous voit, si ce n’est ce
204
ée, et rendue émouvante par toutes ces marques où
se
lit notre histoire… Cependant le regard qui se risque à déchiffrer le
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où se lit notre histoire… Cependant le regard qui
se
risque à déchiffrer le fascinant spectacle de cette œuvre mordue par
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ais alors seulement, qu’elle peut poursuivre sans
s’
égarer dans la nuit. La loi de formation : le mode singulier de la per
207
n de la parole, la finalité de l’être vivant, qui
se
révèle au regard de l’amour. Qu’est-ce que l’homme de l’esprit, sinon
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image physionomique de l’univers. Imaginer, c’est
se
placer dans la perspective même de toute genèse spirituelle, dans l’a
209
e entièrement spirituel, que tout ce qui est réel
se
voit. Ce qui signifie plus modestement, pour nous tous, hommes dont l
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espondances chez Baudelaire et chez Rimbaud, pour
se
perdre dans l’esthétisme décadent des symbolistes. Je suis bien loin
211
alité de la Parole. C’était sortir du drame, pour
se
perdre dans une fièvre nostalgique. Schleiermacher est l’expression g
212
’à la glorification progressive d’une nature dont
s’
évanouissait la condition essentiellement dramatique. Mais je ne puis
213
d, à Chamfort, on ne rencontre pas une phrase qui
se
rapporte à l’expression ou au visage. Même La Bruyère, physionomiste
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notre esprit qu’on dit « latin » est incapable de
s’
assimiler les secrets d’une ontologie de la forme ? Ce serait oublier
215
ges, des anatomies, des machines. Il sait de quoi
se
fait un sourire ; il peut le mettre sur la face d’une maison, aux pli
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deviner le labyrinthe (car en musique les hommes
se
laissent aller parce qu’ils se figurent qu’il n’y a personne qui soit
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musique les hommes se laissent aller parce qu’ils
se
figurent qu’il n’y a personne qui soit capable de les voir, sous leur
218
es yeux le constructeur, je vois comme son regard
se
repose sur tout ce qui, près et loin, est construit autour de lui, et
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rivilégié. 24. La réaction antipsychologique qui
se
dessine un peu partout ne saurait faire fi des résultats d’observatio
220
e à la lumière dans des conditions particulières,
se
développent lentement des yeux qui n’existaient auparavant qu’à l’éta
221
a fameuse formule : « la fonction crée l’organe »
se
traduirait ici par « la lumière crée l’œil ». Je donne cet exemple po
222
uvement, évènement, risque, tension. Un tel drame
se
passe fort bien d’appréciations sentimentales. Il est d’ailleurs d’au
223
utôt autre aspect de cette même différence : l’ON
s’
interdit, dans sa revue, toute espèce de polémique, de réponses à ses
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bon, et sans aucun doute nécessaire, que d’autres
s’
occupent d’élargir la brèche, d’y appeler du monde et, comme le dit so
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si l’on veut, l’action en cours. Et c’est à quoi
s’
emploient les 180 pages mensuelles d’ Esprit . Rien dans tout cela qui
226
s ces pages. Certes, le fascisme et le stalinisme
se
sont faits à coups de simplifications brutales et abstraites, nous le
227
is un succès constructif, révolutionnaire, et qui
se
confondra nécessairement avec l’instauration de l’Ordre nouveau dans
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il préciser contre qui ? Leurs intérêts pratiques
se
rejoignent très bien par-delà les massacres de rue qu’ils nous prépar
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e et de la gauche parlementaires. Seulement, cela
se
complique cette fois de matraques et de mitrailleuses. Au lieu de tom
230
es. Au lieu de tomber un ministère quelconque, on
s’
apprête à descendre des centaines de Français. Au bénéfice de qui, nou
231
saire à ce beau livre33. Je crois que Montherlant
se
fait du tort chaque fois qu’il entreprend de s’expliquer : on ne lui
232
t se fait du tort chaque fois qu’il entreprend de
s’
expliquer : on ne lui en demande pas tant, ou plutôt on lui en demande
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ou ces pièces qu’il tient dans ses tiroirs. Qu’il
se
moque de ce qu’on pense de sa conduite, c’est parfait ; qu’il le dise
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cette préface sa morale : « Dès l’instant où l’on
se
récure du frivole, la vie devient immensément large. » Que trouvons-n
235
’est celle du clerc — il dirait : du poète —, qui
se
réserve pour son œuvre, estimant s’acquitter de la sorte de tout ce q
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poète —, qui se réserve pour son œuvre, estimant
s’
acquitter de la sorte de tout ce qu’il doit, en principe, à César. San
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connaître. Et non pas seulement que l’auteur a su
se
mettre en condition de faire son œuvre, et de ne servir qu’à bon esci
238
s par le besoin organique qu’ont les écrivains de
s’
exprimer ». Ou encore : « L’Écrivain digne de ce nom doit, dans son ar
239
e prête pas ici à confusion ? L’on croirait qu’il
s’
agit simplement de ce qui peut amuser l’auteur. Mais « un écrivain dig
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ui l’amuse, c’est peut-être zéro pour le lecteur.
S’
il a le droit de déconcerter, c’est pour mieux souligner ce qu’il appo
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erlant, mais bien du Prince de Ligne, on pourrait
s’
y tromper. Montherlant, qu’on a qualifié d’homme de la Renaissance, ne
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a Renaissance, ne serait-il pas tout aussi bien —
s’
il refuse le siècle précédent — un contemporain spirituel de cet « hom
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eur, chez l’un et l’autre, ces mêmes façons de ne
se
piquer de rien, cette même désinvolture tempérée de respect vis-à-vis
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ose publique, et de l’Église… Jusqu’au plaisir de
se
faire un peu voler par un serviteur agréable, que tous les deux ont p
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allure. À quoi l’on voudrait bien pourtant que ne
se
réduisît point l’héroïsme français : ce n’est qu’une de ses tentation