1 1936, Articles divers (1936-1938). Max Brod, Le Royaume enchanté de l’amour (1936)
1 à la mémoire de son ami le retint d’entreprendre au lendemain de la mort de Kafka sa biographie objective. Mais par une s
2 ne sorte de compensation tout inconsciente, c’est au désir de prolonger le merveilleux dialogue interrompu que l’auteur du
3 de sa vie. Docteur en droit, il travailla d’abord au service d’une compagnie d’assurances générales, puis d’une compagnie
4 poétique, un pouvoir d’inquiéter presque morbide au jugement de certains, mais aussi, pour qui sait comprendre, salutaire
5 rkegaard, qu’il fut l’un des premiers à découvrir au xxe siècle. D’autre part, sa volonté de sobriété, d’utilité, d’éduca
6 ratique et sociale, volonté qui se manifeste tout au long de son existence, et qui devait l’amener entre autres, à son pro
7 mener entre autres, à son projet de participation au jeune mouvement sioniste, se rattache non moins certainement à son ad
8 is en voilà sans doute assez pour faire entrevoir au lecteur l’arrière-plan et les prolongements de l’aventure du « vieux
2 1936, Articles divers (1936-1938). Forme et transformation, ou l’acte selon Kierkegaard (janvier 1936)
9 t impossible et que le tout de l’homme est soumis au calcul, tout cet effort des sciences et des sociologies établit à gra
10 s ne marchons pas, il n’y a pas de chemin. La foi au Christ nous permet seule de franchir ce cercle enchanté où nous maint
11 u démon — le serpent qui se mord la queue. La foi au Christ est la condition nécessaire et suffisante de tout acte véritab
12 le, aucun acte vrai et vivant en dehors de la foi au Christ. Mais croire au Christ, c’est croire au Paradoxe de l’incarnat
13 vivant en dehors de la foi au Christ. Mais croire au Christ, c’est croire au Paradoxe de l’incarnation, c’est croire que D
14 oi au Christ. Mais croire au Christ, c’est croire au Paradoxe de l’incarnation, c’est croire que Dieu a revêtu la forme de
15 ssi la vérité ; et la norme de toutes les normes. Au premier pas que nous faisons dans notre nuit, voici que le chemin s’é
16 titude que devinent les pas, chemin qui se dérobe au doute et à l’orgueil, mais que parfois la prophétie fait briller deva
17 iance, se confond avec la parole qui les conduira au martyre. La Parole dite est leur chemin, leur vérité et leur vie dans
18 désirer la possession, et vis comme un chrétien : au jour le jour, sans assurances et sans préparation, à la grâce de Dieu
19 à chaque instant visible, et sa sécurité, cachée au plus secret du risque. 3. Nous n’avons pas à suivre le chemin, mai
20 prophétie de l’invisible. De Séir, une voix crie au prophète11 : « Sentinelle, que dis-tu de la nuit ? Sentinelle, que di
21 lles étranges et secrètes façons le temps est lié au péché, le pécheur seul le sait, dans l’instant de la foi, où par grâc
22 t sur la loi individuelle. C’est ici qu’on touche au mystère, sans lequel tout serait absurde : acte détruit le temps, pui
23 u’il lui rend une Mesure et un rythme en le liant au destin personnel. Ainsi l’acte absolu serait création absolue, mais u
24 uvait réjouir le monde entier, il ne sert de rien au héros ; car le héros n’a connu son succès que lorsque tout était fini
25 vision qui crée son visage. Le visage appartient au temps, mais la vision à la parole dont elle procède, et si la face d’
26 ion : l’invraisemblable. Ses plus amers reproches au « christianisme de la chrétienté », à cette « inconcevable illusion d
27 ns vocation, il ne croit pas à l’acte et il meurt au hasard, sans avoir rencontré personne ni soi-même20. Il vit dans la f
28 on historique de Dieu. Pas de réponse rationnelle au « Cur Deux Homo ? » de saint Anselme. 14. Crainte et tremblement.
3 1936, Articles divers (1936-1938). Décadence des lieux communs (décembre 1936)
29 ais même pas s’ils savent qu’il y en a une. Alice au Pays des Merveilles On peut penser que notre langue est plus malade
30 aut. N’est-ce pas la partie de croquet dans Alice au pays des merveilles ? Les boules étaient des hérissons vivants, et le
31 ’en allait un peu plus loin. Tandis que la Reine, au comble de la fureur, parcourait le terrain en hurlant au hasard son c
32 le de la fureur, parcourait le terrain en hurlant au hasard son cri de guerre : « Qu’on lui coupe la tête ! » — Ainsi nos
33 rment entre nos mains, nos problèmes se déforment au hasard, chacun joue sa partie comme il le peut, sans souci de la règl
34 donne, pour le seul mot : esprit, si j’interroge au hasard ceux qui veulent défendre « l’esprit » contre les menaces dite
35 qui pourrait servir de norme ou de repère, a tout au plus triplé, et c’est sans doute encore trop dire. Racine avait un mi
36 tive du vrai. Il habitue des millions de lecteurs au rendu approximatif des faits, des choses, ou des idées. Il flatte ain
37 mé le projet de tromper cette faim et cette soif. Au païen ignorant du vrai Dieu, les prêtres donnent des idoles faites à
4 1937, Articles divers (1936-1938). Changer la vie ou changer l’homme ? (1937)
38 ues. On vous répond que vous vous trompez du tout au tout ; que vous n’entendez rien au « devenir dialectique », dont la d
39 rompez du tout au tout ; que vous n’entendez rien au « devenir dialectique », dont la dictature actuelle n’est qu’un stade
40 nsi lestée, elle a pu se mettre en marche et agir au niveau du réel ; que son but primitif était de détruire l’État au pro
41 l ; que son but primitif était de détruire l’État au profit de l’homme concret, non sans avoir d’abord renforcé cet État j
42 gnifie : dialectique. C’est en fait, l’obéissance au parti, l’obéissance aveugle à Staline, dépositaire unique de la doctr
43 ncière et la continuité de l’attitude communiste, au travers des contradictions violentes de ses témoignages successifs, j
44 s le sentiment insupportable d’un défaut inhérent au monde. Connaître qu’il existe un mal universel, et qu’il faut donc tr
45 tte opposition centrale qu’il importe d’être bien au clair, si l’on veut comprendre pourquoi la pratique et les fins du co
46 ger. En particulier, elle n’est « matérialiste », au sens vulgaire, que dans la mesure où la mentalité de l’époque peut êt
47 ée — et se qualifie elle-même — de spiritualiste, au sens le plus contestable du terme. Quelle était, du point de vue reli
48 Ni d’opprimer les ouvriers. Ni d’appeler justice, au besoin, ce qui était utile aux maîtres. La religion ne semblait plus
49 lir la vérité par des moyens purement spirituels. Au mensonge spiritualiste, opposons l’argument frappant d’un matérialism
50 sme polémique, promu par un glissement inévitable au rang de doctrine du parti, devait sortir la « vérité » tactique du ma
51 ateur. Libre aux bourgeois, aux scrupuleux, libre au camarade Gide lui-même de s’indigner : il faut ce qu’il faut. L’étati
52 ent totalement ce monde et s’attendent totalement au Royaume. Ce refus, cette attente active50 constituent la révolution l
53 ignorance ou leur aveuglement quant au devoir, et au pouvoir, de l’homme transformé par la foi. L’homme nouveau, selon l’É
54 nde. Car si le monde s’est livré à l’injustice et au désordre, c’est par la faute de l’homme, qui était son roi, et qui a
55 anifesterait pas ? La transformation personnelle, au sens total de l’Évangile, ne peut donc se traduire, si elle s’est fai
56 prennent aujourd’hui cette devise, pour l’opposer au « spiritualisme » autant qu’à la routine et au cynisme des conservate
57 er au « spiritualisme » autant qu’à la routine et au cynisme des conservateurs. Saint Paul n’a pas cette tragique naïveté.
58 ientôt leur ôtera la vie ! Ne faut-il pas « aller au plus pressé », sauver d’abord sa peau, renverser les tyrans ? Ainsi p
59 ce monde, de leur transformation en Christ, venu au monde. Il n’annonçait pas un futur hypothétique, au nom d’une théorie
60 érance véritable et certaine n’a plus été prêchée au monde avec une force d’attaque assez gênante et bouleversante. C’est
61 moderne. C’est pourquoi les reproches du marxiste au chrétien sont humainement bien plus valables que ceux du chrétien au
62 mainement bien plus valables que ceux du chrétien au marxiste. En gros : si Marx se trompe et réussit, c’est parce que Chr
63 d’abord la mienne.) Par contre, quand je reproche au marxisme sa déviation matérialiste actuelle, je ne passe pas à côté d
64 invariable, à un terme futur et total, accessible au travers d’une longue tribulation, d’une longue passion temporelle. Et
65 on » le fait bien voir. Un homme qui se convertit au christianisme, c’est un homme qui reçoit et qui saisit la Révélation
66 ste. Il possède déjà l’essentiel, que Marx voyait au terme de l’histoire : la personne. Et alors, il attaque le monde ! Ma
67 attaque le monde ! Mais un homme qui se convertit au communisme ne se rattache pas à une Présence actuelle. Il fait un par
68 rques du péché. Il est alors en face du monde, et au nom même de sa foi, dans la posture d’un révolutionnaire permanent. N
69 ar cet effort, s’il compare ce mieux-être relatif au don parfait qu’il a reçu en Christ. Il possède en lui-même la mesure
70 loi d’amour et de justice, même s’il était commis au nom des intérêts de l’Église chrétienne, détruirait en fait cette Égl
71 en d’accéder à un stade économique plus favorable au développement du socialisme. Je vois beaucoup de marxistes s’en indig
72 C’est ainsi qu’on a vu Zinoviev, par « fidélité » au Parti, c’est-à-dire à l’avenir du Parti, proférer des aveux mensonger
73 tenant qu’un vrai chrétien juge bon de s’inscrire au parti communiste ou de militer en sa faveur : l’alternative où il se
74 ront autrement… » Je veux les croire. Ils courent au plus pressé. Mais le marxiste aussi me tenait ce raisonnement, pour j
75 compris le plan politique, ils ne répondront pas au défi du marxisme, qui s’en trouvera justifié pour autant. Je ne crois
76 lle soit fasciste ou soviétique : c’est la « mise au pas » de nos vies et de tous les aspects de nos vies, tant spirituels
77 pects de nos vies, tant spirituels que matériels, au service de l’État déifié. Cette situation n’est pas sans rappeler cel
78 n’est pas sans rappeler celle de l’Empire romain au premier âge du christianisme, telle que nous l’évoquions plus haut. T
79 civilisation chrétiennes. Tout cela se trouve mis au défi par l’exigence totalitaire, comme le prouve le spectacle de l’Al
80 qui s’opposent aux commandements du Décalogue, et au devoir d’amour chrétien. Le conflit est inévitable. Suffira-t-il dès
81 es il est vrai, mais réfractaires à certaine mise au pas. Il serait peut-être abusif de déduire d’une situation déterminée
82 éraliste. Mais si nous remontons plus haut, jusqu’ au règne de François Ier, c’est-à-dire jusqu’à une époque où la passion
83 mme masque. Elle entraîne beaucoup de braves gens au service d’une cause présentée comme une valeur de pères de famille. C
84 xisme, c’est de n’avoir pas su, ou pas pu opposer au mensonge spiritualiste, la vérité du spirituel. Nous n’avons pas à no
85 tique de la philosophie hégélienne du droit. 44. Au sens le plus large du terme, qui peut désigner aussi bien la « sociét
86 es dires de de Man, que le mouvement syndicaliste au Japon a été fondé par un chrétien, Kagawa. 53. Je ne dis pas « les c
87 Évangile ! 54. Déclaration d’un étudiant chinois au congrès mondial de la Fédération des étudiants chrétiens. (Cf. Studen
88 t la Chine, sous la menace des canons, à s’ouvrir au commerce de l’opium. Un tel fait donne raison en apparence à la criti
89 sur les groupes dits d’Oxford. Je ne les cite qu’ au seul titre d’exemple topique. 61. Le rédacteur de cette « discipline
90 t Victor Serge, écrivain communiste d’opposition, au retour de sa déportation en Sibérie. u. Rougemont Denis de, « Chang
5 1937, Articles divers (1936-1938). Vocation et destin d’Israël (1937)
91 if, à vues humaines, s’agissant d’un homme appelé au ministère de la Parole. Ce qui est vrai du prophète l’est aussi de so
92 que cela : le jamais vu, ce qu’aucun autre peuple au monde n’a jamais pu seulement imaginer, ce qui ne répond à nul besoin
93 nul besoin historiquement déterminé… L’histoire, au sens hégélien ou tainien, ou matérialiste-dialectique, se donne pour
94 qui nous explique pourquoi cette tribu-là échappa au destin monotone, exceptionnellement conservateur, qui a pesé jusqu’à
95 et triomphante : celle que prêchent les prophètes au peuple et qui seule l’élève, l’assemble et donne un sens à la vie de
96 ous les noms paganisés d’idéalisme et de réalisme au sens courant. Mais le conflit de la foi et de la vue n’est en somme q
97 érêts immédiats » qui se voient par trop négligés au profit d’on ne sait quel futur. Et une angoisse contre laquelle il es
98 ce destin, et ce besoin de voir, sont symbolisés au concret par les statues des idoles étrangères — car c’est le voisin q
99 is toute pensée. Rien n’est plus neutre ou laissé au hasard, tout est « mesuré » et jugé dans la perspective de la fin ass
100 s : c’est que la mesure est indivisible. Dieu est au ciel, sa loi est sur la terre, et les prêtres sont là pour veiller su
101 éconde qu’elle soit, qui ne puisse être consacrée au ministère sacerdotal du peuple élu. Idole, tout ce qui n’est pas ordo
102 t entre les personnes du commun qui disent chacun au hasard ce qui leur vient dans l’esprit ; mais entre les philosophes…
103 t, me semble-t-il, qu’éprouver une sorte d’effroi au spectacle d’un ordre social, spirituel et matériel, aussi fanatiqueme
104 sa spécialité, se forgeant une langue singulière au mépris de tout « sens » commun, et convoquant enfin, à grands frais d
105 stractions : c’est que le culte qu’il faut rendre au Dieu vivant est une obéissance directe « en esprit et en vérité ». Or
106 ure, douter… Ainsi donc, pour l’Hébreu, se borner au concret, c’est rester fidèle à la Loi. D’ailleurs son langage même s’
107 divines, pour les offrir en holocauste spirituel au Créateur70. Enfin, remarque encore Renan : « L’esprit prophétique, et
108 ouvelles, soit dans les arts, ou dans le langage, au lieu que les autres peuples méritent beaucoup de louange d’y apporter
109 e le second Israël, l’héritière du Royaume promis au Peuple de Dieu. Aussi conserva-t-elle à l’égard du monde des gentils
110 usant de ces richesses « comme n’en usant pas », au nom et par la charge du Seigneur qui est venu, et qui doit revenir. T
111 Le spiritualisme transcendant des Juifs d’Orient au contact des coutumes occidentales, se mue peu à peu en son contraire
112 , l’esprit d’abstraction inhumaine et chimérique, au surplus troublé de sentimentalisme, que l’on dénonce à droite chez le
113 de puissance abstraite (les fondateurs des trusts au siècle dernier), d’autre part en utilitarisme platement moralisant ;
114 rs toutes les nuances qu’on imagine, nous amènent au problème central que pose à la pensée d’un protestant, et particulièr
115 uvres ? Ce problème n’est pas gratuit : il touche au cœur de la foi réformée. Or c’est lui justement que traite saint Paul
116 mée. Or c’est lui justement que traite saint Paul au chapitre XI de l’Épître aux Romains. Et sans doute ce texte illumine
117 Paul indique le mystérieux renversement des rôles au dernier jour : « Or, si leur faute a fait la richesse du monde, et le
118 plosions de rancune qui apparurent périodiquement au Moyen Âge. Je ne sais si cette explication vaudrait encore pour l’ant
119 ésintéresser du sort des Juifs, éternellement lié au sien en vertu d’un décret de Dieu, mais encore qu’elle se doit de jug
120 passagers que nous avons à prendre position, mais au nom des promesses de la foi, et dans une perspective missionnaire qui
121 inaliste de la religion d’Israël qui aurait donné au peuple l’expression légale de sa commune mesure : le Décalogue. Ainsi
122 aurait bel et bien donné les rudiments de la Loi au peuple juif dès la sortie d’Égypte. Les prophètes seraient alors ceux
123 ètes seraient alors ceux qui rappellent le peuple au culte du vrai Dieu — contre les prêtres des dieux étrangers — mais au
124  accumulation » de richesses des couvents anglais au Moyen Âge, et aux banques de l’Italie du Nord. Les responsabilités se
6 1937, Articles divers (1936-1938). Luther, Traité du serf arbitre (1937)
125 tains ont parcouru les Propos de table, présentés au public français comme un ouvrage capital : ils s’étonnent d’y trouver
126 re, revient à celle d’un christianisme qui se met au service de l’humain (j’entends bien de l’humain purifié, « divinisé »
127 centrale du traité que nous publions : je le vois au centre du débat occidental par excellence, mais au centre, aussi, de
128 u centre du débat occidental par excellence, mais au centre, aussi, de la Réforme, et de l’effort dogmatique de Luther30.
129 orme, c’est qu’ils ne constituent pas un système, au sens philosophique du mot, mais qu’ils s’impliquent très étroitement
130 onne logique, de les faire siens, puisqu’il croit au mérite des œuvres ; et tous les protestants qui jugent encore que Cal
131 », d’une dialectique sobre et têtue, qui va droit au point décisif, envisage honnêtement les objections, donne à la thèse
132 pectateur.) Ce qui ne manquera pas de faire crier au dogmatisme. Tout se passe ici « à l’intérieur » du christianisme, de
133 s’occupe-t-elle pas, justement, à les découvrir ? Au besoin, à les inventer ? C. M. — Certes, mais ma dignité consiste à
134 obscure… Il y a une double prédestination : l’une au salut, l’autre à la damnation. Être damné, ne serait-ce pas justement
135 Être damné, ne serait-ce pas justement être rivé au temps sans fin, et refuser l’éternité qui vient nous délivrer du temp
136 rmanente, la seule chose qui change quelque chose au déroulement calculable du temps, quand elle le touche dans l’instant
137 . C’est un mystère que le croyant pressent et vit au seul moment de la prière. « Demandez et l’on vous donnera », dit le m
138 décision pure. Discuter ne peut nous conduire qu’ au seuil de cette décision. Et nous n’aurons pas dialogué en vain, si no
139 paradoxe que Luther n’a pas inventé, mais qui est au cœur même de l’Évangile. L’apôtre Paul l’a formulé avant toute « trad
140 nt que trop portés à corriger et à « humaniser », au risque d’« évacuer la Croix ». Tant qu’on n’a pas envisagé la doctrin
141 ché. Et à l’inverse, il faut oser descendre jusqu’ au fond de la connaissance du péché pour voir qu’il n’y a de liberté pos
142 à nous obtenir le salut, étant elle-même soumise au mal. Tout le reste est psychologie, littérature et scolastique. Il n’
143 es que peut envisager notre pensée. Pour échapper au nihilisme qui l’étreint, dès lors que « Dieu est mort » ou qu’il l’a
144 qu’on en vient à une épreuve radicale de la vie. Au « tu dois » des chrétiens, qui est prononcé par Dieu, Nietzsche oppos
7 1937, Articles divers (1936-1938). L’Acte comme point de départ (1936-1937)
145 mot serait celui d’inactualité, entendu, non pas au sens temporel, mais au sens de rupture entre la pensée et l’acte. ⁂ Q
146 ctualité, entendu, non pas au sens temporel, mais au sens de rupture entre la pensée et l’acte. ⁂ Que la pensée moderne re
147 oses », de l’impersonnel.) L’acte, étant immédiat au sujet, ne peut pas, sans cesser d’être acte, être posé en face de l’a
148 e la description d’un acte. On pourrait dire tout au plus (métaphoriquement) que l’acte révélé par le cliché, c’est l’écla
149 x entre tous, où le maximum de risque s’identifie au maximum de sécurité, dans la conscience de celui qui agit. Nous appel
150 re, c’est la violence de l’acte. Quand on descend au fond de la notion de force, on est obligé de faire appel à l’idée de
151 ouvel état du conflit est plus aigu que l’ancien. Au fur et à mesure qu’elle se libère, la personnalité se risque de plus
152 ité de l’inerte. Il est plus difficile d’échapper au prestige du positivisme et du néo-pragmatisme qu’à celui du moulin à
153 e. C’est un vertige de la personnalité consécutif au relâchement de la tension et à la perte du sentiment du risque vérita
154 à la machine ce serait en quelque sorte renoncer au sens même de l’activité humaine ; mais, d’autre part, la domination d
155 surément des résistances plus ou moins favorables au ressort de l’activité, comme certains climats ou certains pays se prê
156 ertains climats ou certains pays se prêtent mieux au personnalisme social, mais ce ne sont jamais que des résistances. Ent
157 ’il pense, encore que peut-être l’acte de penser, au sens plein et cartésien du mot, soit infiniment plus difficile et plu
8 1937, Articles divers (1936-1938). Formons des Clubs de presse (30 janvier 1937)
158 est adressé personnellement et confidentiellement au président responsable de chaque club qui le communique à ses adhérent
159 e du bulletin. Toutefois les adhérents trouveront au départ une première garantie dans les groupements qui ont pris l’init
9 1937, Articles divers (1936-1938). À qui la liberté ? (5 mars 1937)
160 . Vaillant-Couturier publie un manifeste intitulé Au service de l’esprit, où il est question à chaque page de défendre la
10 1937, Articles divers (1936-1938). Romanciers publicitaires ou la contagion romanesque (13 mars 1937)
161 rther ; ou qui entreprennent de gagner un million au sortir d’une lecture de Balzac ; aux boursiers dont Stendhal enfièvre
162 ils disent ! En d’autres termes, ils influencent au hasard, gratuitement, d’une manière anarchique — tout en prétendant n
163 liste ou psychologique actuel s’exerce uniquement au profit des classes possédantes et de leurs coutumes. Il n’est que de
11 1937, Articles divers (1936-1938). Vers une littérature personnaliste (20 mars 1937)
164 nettement qu’à la lecture de ce bilan désinvolte. Au lendemain de la guerre, la production écrite des hommes qui revenaien
165 style, et très vite, une patine rassurante. Quant au roman contemporain, il est curieux que Thibaudet, son premier histori
166 ne tente d’en sauver que les plus gros morceaux — au poids — les « romans-cycles ». Le roman-cycle, c’est, semble-t-il, la
167 truite. Au lieu d’approfondir un personnage jusqu’ au type, ils multiplient les personnages. Au lieu de marquer d’une empre
168 l’expression de « dégradation de la littérature, au sens où les physiciens s’intéressent à la dégradation de l’énergie ».
169 il état social ? Tous les chefs-d’œuvre du genre, au xixe siècle, étaient issus d’une société solidement établie, où les
12 1937, Articles divers (1936-1938). C’est jeune (10 avril 1937)
170 de n’avoir pas su s’imposer « avec assez de force au public ». Car, précisait-il, « on sait que la force, en ces matières,
171 but de l’écrivain, c’est de s’imposer avec force au Public. Et cela demande de la tactique ! Je le vois bien. Je supplie
13 1937, Articles divers (1936-1938). Journal d’un intellectuel en chômage (fragments) (15 avril 1937)
172 res, oliviers, et quelques touches de vert humide au fond des vallons, de vert sombre sur les premières pentes des Cévenne
173 s des Cévennes, où commencent les châtaigneraies. Au sud, on voit un coin de plaine entre des collines longues, aux olivet
174 e émouvant des tuiles romaines sous un ciel doux. Au nord, derrière notre maison, c’est le rocher, la montagne brûlée. La
175 ugeâtres et gris non revêtus. Il y a trois pièces au premier étage, où l’on entre de plain-pied par-derrière. Au-dessous,
176 ar-derrière. Au-dessous, c’est une grande remise. Au second quatre petites chambres. Le tout encombré de fauteuils, de cha
177 du carreau rouge. La plupart des fenêtres donnent au midi dans le branchage bleu d’un tilleul. Au bord de la terrasse, une
178 es touffues d’oliviers, ferme l’horizon immédiat. Au sud-est, nous avons une échappée sur la fin de la vallée, la rivière
179 a plaine. La petite ville reste invisible, massée au pied des rochers, en retrait sur notre gauche. À peine s’il nous en v
180 lle au bord du bassin. Le reflet de l’eau tremble au plafond et sur les murs verdâtres de la chambre où j’écris. Et voilà
181 mes de leurs cultures, qu’ils n’ont pas pu vendre au marché. Cependant, ils se considèrent comme des privilégiés, cela se
182 t des heures. Des enfants en sarraus noirs jouent au football dans le ruisseau avec un torchon de papier d’emballage. Pas
183 t leur gros raisin bleu. Nous y sommes allés hier au soir. Des hauteurs, on voyait la plaine rose et violacée entre des mo
184 liviers, un paysage de primitifs italiens. Le mas au flanc de la colline, déjà dans l’ombre, paraissait désert. Nous nous
185 t désert. Nous nous sommes assis sur la terrasse, au pied d’un grand micocoulier. Bientôt un chien furieux surgit de la ma
186 nts d’une supériorité qu’ils ne peuvent attribuer au rang social ni au salaire, c’est évident, mais seulement à leur relig
187 ité qu’ils ne peuvent attribuer au rang social ni au salaire, c’est évident, mais seulement à leur religion. En vérité, ce
188 re qui m’avait surpris sur les quais de la Seine, au plus profond d’une contemplation des eaux nocturnes. Ma police person
189 froid. Le fourneau est rouge, mais la porte donne au nord-ouest, d’où vient le vent le plus glacial, depuis des siècles, e
190 e cette maison… On n’y avait pas pensé ? Je passe au fond, dans une chambre obscure mais qui me paraît propre et sobre. La
191 ui me paraît propre et sobre. La mère Calixte est au lit, un gros édredon ramassé sur le ventre, les pieds découverts, un
192 ut, et qu’on aurait grand tort de croire que rien au monde dépend de nous. Ceci vaut pour les femmes, qui sont la part la
193 t, elles qui lisent, elles qui vont à l’église ou au temple, ou n’y vont pas, elles qui savent. Pour les hommes, c’est tou
194 vont à toutes les conférences, prennent la parole au Cercle d’hommes, citent des livres sur la politique. 12 novembre 1934
195 filatures, 7000 habitants. Quinze cents personnes au temple chaque dimanche. Je complète : vers 1900, la soie artificielle
196 e ville bombardée, 2300 habitants. Cent personnes au culte. Dans la campagne environnante, une maison sur dix habitée. Dès
197 ique quotidienne de la lecture. Le public s’étend au hasard. Il ne constitue plus un corps limité, éduqué, instruit au sei
198 constitue plus un corps limité, éduqué, instruit au sein des conventions communes. Un chacun peut en être, et juger comme
199 ur l’esprit de la lettre. Aussi bien nous parlons au hasard, pour ne pas dire dans le vide (il vaudrait mieux que ce soit
200 organise le samedi soir, dans une salle attenante au temple, pour les hommes de sa paroisse. « C’est le seul moyen de les
201 us l’aurez remarqué, il n’en vient qu’une dizaine au culte. C’est trop compromettant. Mais pour une causerie sur un sujet
202 que, devant parler moi-même, dans quelques jours, au cercle d’hommes de St-J. j’ai besoin de prendre contact. 3 décembre 1
203 esoin de prendre contact. 3 décembre 1934 Soirée au « Cercle d’hommes ». — Ils étaient en effet une quarantaine hier soir
204 comme ils achevaient de boire leur tasse de café au fond de la salle, dans un coin arrangé en cabinet de lecture. Journau
205 es reprises, les retours, elle s’accorde très mal au rythme de la réflexion spontanée, qui est « péguyste » et non « class
206 t l’anarchie. D’autre part, sauront-ils s’opposer au dictateur qui se présentera un jour comme l’homme de gauche à poigne 
207 vent cesse de les balayer. Nous sommes installés au presbytère sur une galerie d’où l’on domine un ample paysage horizont
208 l. La plaine est à nos pieds, des Cévennes grises au nord jusqu’à l’horizon des collines vers Uzès, où quelques ruines de
209 maisons, il y a donc des communistes. Je demande au pasteur ce que c’est que ces communistes. — Voilà. Que vous dire de g
210 — C’est-à-dire, oui et non. — Enfin, viennent-ils au temple le dimanche ? — Ça non. D’ailleurs, communistes ou pas, les ho
211 nistes ou pas, les hommes d’ici ne viennent guère au culte. Ce n’est pas l’envie qui manque, mais ils ont peur. C’est touj
212 , les hommes y vont boire leur pastis. Si l’on va au culte, il faut défiler devant les terrasses, c’est gênant. Un homme m
213 , ce sont surtout les femmes qu’on voit. Eux sont au travail, ou au café. — Pourquoi n’iriez-vous pas au café avec eux ? —
214 ut les femmes qu’on voit. Eux sont au travail, ou au café. — Pourquoi n’iriez-vous pas au café avec eux ? — C’est difficil
215 travail, ou au café. — Pourquoi n’iriez-vous pas au café avec eux ? — C’est difficile ! Moi, ça ne me gênerait pas. Mais
216 Mais ce n’est pas par la lecture qu’ils viennent au parti. L’affaire, pour eux, c’est d’abord de se grouper afin d’entrep
217 ur imposer des mesures de progrès, de bon sens… — Au point de vue des classes, d’où viennent-ils ? — Pour la plupart — tou
218 s rien ne se présente pour les soutenir. Ils vont au parti communiste parce qu’il n’y a rien d’autre et personne d’autre…
219 t au sérieux l’incroyance de leurs contemporains. Au fond, ils en ont peur. Or ils devraient n’avoir peur que de Dieu, et
220 c’est qu’il ne craint pas Dieu, mais qu’il croit au jugement des incroyants, tout en s’imaginant qu’il n’est pas un des l
221 Simard le jardinier s’est fait une forte entaille au doigt en travaillant. Ce gros homme, violacé d’ordinaire, en est tout
222 ment « ces cochons-là ». Ces cochons-là sont donc au nombre de sept ou huit. Il en totalise sept pour son compte, et sa da
223 ée et d’ailleurs dûment guérie, 20 sous par jour. Au dernier examen médical, ces cochons-là ont déclaré que tout allait bi
224 demande du raisonnement. Par exemple, il a écrit au ministre — au ministre du Travail — pour avoir une pension de 5000 fr
225 isonnement. Par exemple, il a écrit au ministre — au ministre du Travail — pour avoir une pension de 5000 francs pour son
226 vous savez ce qui se passe, les employés là-bas, au ministère, ils mettent l’argent dans leur poche. — Tous les mas et ma
227 autres. » Arriérés, illettrés. Je n’en suis plus au temps où j’approuvais certains « Éloges de l’ignorance » plus sentime
228 ue machiavéliques. Je sais que l’ignorance — oui, au sens de l’école primaire — est un mal qu’il faudrait guérir. Mais je
229 ant sur la tombe du Soldat inconnu. Juste hommage au collègue, au gagnant d’une autre loterie ! Toute la grande presse en
230 mbe du Soldat inconnu. Juste hommage au collègue, au gagnant d’une autre loterie ! Toute la grande presse en a parlé. Pers
231 dimanche, à 10 heures, sera donnée une conférence au profit des vieux, hommes et femmes, âgés de 60 ans au mois de juillet
232 rofit des vieux, hommes et femmes, âgés de 60 ans au mois de juillet 1930 29 . Tous ceux qui ne bénéficient pas de la loi
233  : « Place aux Vieux ! » — On se demande s’il est au monde un seul pays, hormis la France, où cette phrase soit possible.
234 rnaux parisiens et méridionaux. Un vieux bonhomme au nez violacé traîne ses pantoufles par la boutique et grogne sans arrê
235 c’est toi qu’on va mettre à la mairie ? » L’homme au visage maigre fait un geste réticent. Le vieux le tient par la manche
236 s morales différentes ? Ce serait nouveau… Il y a au fond tout autre chose. C’est moi qui avais acheté, innocemment, le de
237 nez deux fois, vingt fois, prenez-les sur le fait au détour d’une phrase maladroite, rendez-les attentifs au sens de leurs
238 our d’une phrase maladroite, rendez-les attentifs au sens de leurs clichés. Mieux encore, parlez-leur de leur travail, de
14 1937, Articles divers (1936-1938). Lénine, Staline et la littérature (17 avril 1937)
239 ’une dizaine de pages (sur 150) relatives surtout au développement d’une culture nationale-socialiste en Russie. Mais cela
240 Il préférait de beaucoup à Maïakovski le « Salut au 17e » : Salut, salut à vous, braves soldats du 17e… ou encore la ch
15 1937, Articles divers (1936-1938). Chamisso et le Mythe de l’Ombre perdue (mai-juin 1937)
241 sans ombre. Surprendre ce Français, c’est passer au soleil : c’est donc avouer un terrible secret ! Il arrive souvent qu’
242 es sont assez pittoresques pour qu’un « poète » — au sens banal du terme — préfère en ignorer la cause ? L’on s’étonne enf
243 commença de m’inquiéter lors d’un séjour allemand au cours duquel je pus observer mainte fois l’extraordinaire popularité
244 te fois-ci sans remède. Il ne tarde pas à tourner au délire de persécution. Tout effraye Peter, et le moleste en mille man
245 rat, devant témoins, lorsque son imposture éclate au grand soleil, Mina s’écrie : « Oh ! mon pressentiment ! Oui, je le sa
246 et qui veut croire à la vertu, — s’il n’y avait, au centre de lui-même, cette absence. En tout pareil aux autres, sauf en
247 s de sept lieues ! Désormais il échappe à la vie, au voisinage et au dialogue. Son existence réelle se confond avec tous l
248  ! Désormais il échappe à la vie, au voisinage et au dialogue. Son existence réelle se confond avec tous les vagabondages
249 n domaine quelconque, est considéré comme anormal au point de vue social et moral, celui-là peut être considéré comme anor
250 ’inadapté, — celui qui ne peut « trouver sa place au soleil », et qui ne subsiste dans la compagnie de ses semblables que
251 cérité dans ses écrits. (Il peut être d’ailleurs, au sens courant du mot, le plus « pudibond » des bourgeois : un Amiel).
252 parmi les hommes avec l’angoisse de voir révélée au grand jour non son secret, mais justement l’absence en lui de son sec
253 d le vague à l’âme, — qui est aussi bien le vague au corps… Le roman d’Hoffmannsthal — contre-épreuve — décrit le tourment
254 it été donnée à son auteur par un de ses parents, au cours d’un séjour à Paris. L’origine du conte célèbre serait donc bie
255 té. La définition du normal est donc ici : adapté au milieu social. Qui ne voit ce qu’on pourrait tirer de cette « vérité
16 1937, Articles divers (1936-1938). Journal d’un intellectuel en chômage (25 juillet 1937)
256 murailles rosées. La maison compte deux chambres au rez-de-chaussée, séparées de la cuisine par un couloir dallé. À l’éta
257 où l’on parvient par un petit escalier qui prend au fond de la cuisine, deux autres chambres assez vastes et presque vide
258 l’on est tenté de l’imaginer : la vigne croît ici au ras d’un sol sablonneux que l’on fume avec du varech. De l’île, du vi
259 oste. — Trois mètres sur trois, et grille épaisse au milieu. Derrière la grille, le long visage de Pédenaud. J’ai l’impres
260 e cœur net, a pris des instructions par téléphone au chef-lieu. Son supérieur lui a confirmé qu’un manuscrit s’affranchit
261 er. L’autobus vient de partir. Il faut téléphoner au chef-lieu, faire rouvrir au passage le sac postal, discuter passionné
262 r. Il faut téléphoner au chef-lieu, faire rouvrir au passage le sac postal, discuter passionnément, trouver une formule d’
263 qu’on appelle un trait de lumière. Lundi dernier, au petit matin, nous nous sommes réveillés couverts de puces. J’exagère
264 x de Paris et de fumer des cigarettes américaines au goût de miel, introuvables dans l’île. Pendant que ma femme lit des h
265 compte quand on n’a plus rien. Pour celui qui vit au jour le jour, il s’agit essentiellement d’éviter les lacunes de cette
17 1937, Articles divers (1936-1938). Extraits de… Journal d’un intellectuel en chômage (15 août 1937)
266 s commissions que de vieilles dames leur confient au départ avec force recommandations ; et ils sont rares, ceux qui n’ont
267 écartée qui attend le passage du car, les cheveux au vent, sur le bord de la route. Rien n’est plus sympathique qu’un cond
268 ois, qui en sont dépourvus, attribuent par erreur au « peuple » en général. Sans compter les moyens techniques dont ils di
18 1938, Articles divers (1936-1938). Réponse à Pierre Beausire (15 janvier 1938)
269 tant que possible les adversaires, donc discuter. Au surplus, je ne sais pas si le terme d’adversaire convient à M. Pierre
270 charité (vertus toutes passives et féminines) » ( au sentiment de l’auteur), mais c’est, au contraire, la volonté d’agir d
271 rituelles et matérielles, radicalement contraires au génie de l’Occident. Ces puissances nous ont obligés, par leurs menac
272 xistence d’un type suisse racial, ou « national » au sens unitaire. Je ne crois même pas à l’homo alpinus, création polémi
19 1938, Articles divers (1936-1938). Søren Kierkegaard (février 1938)
273 x. Mais le défi jeté à Dieu sembla porter bonheur au père de Kierkegaard. Il devint commerçant, amassa une fortune, et c’e
274 » qui est sa devise devait fatalement le conduire au refus d’une perspective de bonheur dans laquelle il ne pouvait voir l
275 ologiques ; c’est probable, et de peu de portée). Au lendemain de sa rupture, il partit pour Berlin où il désirait suivre
276 menait seul contre tous, il tombait d’épuisement au cours d’une promenade en ville. On le transporta à l’hôpital où il mo
277 toute son œuvre, cet acte après lequel, semblable au prince Hamlet — autre Danois ! — il put mourir certain d’avoir accomp
278 En vérité, il y a quelque chose de plus contraire au christianisme que n’importe quelle hérésie, et c’est de jouer au chri
279 e que n’importe quelle hérésie, et c’est de jouer au christianisme, d’en écarter les dangers, et de jouer ensuite au jeu q
280 me, d’en écarter les dangers, et de jouer ensuite au jeu que l’évêque Nynster était un témoin de la vérité. Cas symboliqu
281 ris ». Pureté du chrétien, non du surhomme. Quant au « sérieux » de Kierkegaard, il est de nature à tromper le lecteur mil
282 des fins politiques et temporelles. Il se dresse, au seuil de l’époque comme la plus formidable accusation vivante contre
20 1938, Articles divers (1936-1938). Nouvelles pages du Journal d’un intellectuel en chômage (avril 1938)
283 cher. L’épreuve décisive est celle que l’on subit au contact de voisins que rien en nous, que rien dans notre vie n’attend
284 otre vie n’attendait et ne prévoyait. Ce n’est qu’ au prix d’un désordre social — selon les préjugés du régime établi — que
285 re physique condamnerait même un « intellectuel » au chômage absolu, c’est-à-dire à l’arrêt de la pensée, tout au moins de
286 ux pièces du dessus de cheminée ont été replacées au millimètre, dans une symétrie impeccable. Mais tout l’effet de notre
287 letants, qui n’ont abouti qu’à coincer le sommier au tournant, entre la balustrade et les parois de la cage d’escalier — a
288 balustrade et les parois de la cage d’escalier — au surplus fortement rayées — nous avons couru implorer l’aide de Simard
289 n regard s’attache un peu longuement à un visage, au corps et aux vêtements, aux mains, à l’attitude distraite et vraie d’
290 par exemple, une grande idée embrassée avec force au mépris de soi-même et de l’utilité. Car elle peut devenir le fait dom