1 1936, Articles divers (1936-1938). Max Brod, Le Royaume enchanté de l’amour (1936)
1 al du héros et de son débat, ce personnage a vécu dans ce siècle, où son nom ne cessera de grandir : Franz Kafka. De cet esp
2 se ; le mutisme de l’homme qui s’est senti touché dans une région de l’être dont il ignorait presque l’existence, et qui dem
3 , l’approche vivante de la personne même de Kafka dans ce qu’elle eut de quotidien et de très simplement communicable. Encor
4 sît. Max Brod s’est expliqué sur ce point délicat dans une note jointe à l’édition posthume du Procès : je doute que les lec
5 ie. Franz Kafka naquit à Prague en 1883. Il passa dans cette ville la plus grande partie de sa vie. Docteur en droit, il tra
6 ières. Le travail manuel l’attirait ; il s’essaya dans un atelier de menuiserie, puis dans une entreprise de jardinage. Lors
7 ; il s’essaya dans un atelier de menuiserie, puis dans une entreprise de jardinage. Lorsque enfin il voulut émigrer à Berlin
8 vant qu’un petit nombre de récits. Mais on trouva dans ses papiers les manuscrits presque complets de trois romans : Le Proc
9 t à force de conscience, de naturel, d’exactitude dans l’exercice de leurs tâches banales et de leurs relations sociales, qu
10 nt d’un fait inexplicable et monstrueux23 survenu dans la vie de son héros, Kafka nous amène à penser que le détail de l’exi
11 me en une bête innommable et même indescriptible ( dans La Métamorphose). Ou encore : l’inculpation inexplicable qui pèse sur
12 ace] Max Brod, Le Royaume enchanté de l’amour  », dans Le Royaume enchanté de l’amour, Paris, Édition « Je sers », 1936, p. 
2 1936, Articles divers (1936-1938). Forme et transformation, ou l’acte selon Kierkegaard (janvier 1936)
13 it aux lois, et il se veut déterminé. Or il l’est dans la mesure exacte où il l’accepte ; mais dans cette mesure même, il se
14 ’est dans la mesure exacte où il l’accepte ; mais dans cette mesure même, il se peut qu’il cesse d’être humain. Car l’homme
15 marcher, s’il n’existe pas de chemin ? disent-ils dans leur suffisance — car on appelle ainsi leur anxiété. En vérité, toute
16 La vérité est le chemin Christ est la Vérité dans ce sens qu’être la vérité est la seule explication vraie de la vérité
17 lons la vérité, agir en vérité, c’est-à-dire agir dans le Christ. La possibilité de l’acte est identique à sa nécessité. Il
18 les morales et les lois qui nous disaient d’agir dans le même temps qu’elles nous privaient de tout pouvoir, s’évanouissent
19 outes les normes. Au premier pas que nous faisons dans notre nuit, voici que le chemin s’éclaire et que les perspectives se
20 foi est création, transformation, nouveauté pure dans le monde, vocation et personne éternelle, prophétie de l’éternité qui
21 mine notre avenir ? Mais la Parole n’est dite que dans la foi, la foi n’existe que dans l’acte, et cet acte devient alors no
22 e n’est dite que dans la foi, la foi n’existe que dans l’acte, et cet acte devient alors notre chemin et notre loi. Ainsi no
23 que ce que nous prophétisons. Le chrétien marche dans la nuit en créant sa lumière et son chemin5, lumière qui n’est pas sa
24 omme un éclair. « Sachez qu’à l’origine, — lit-on dans un dialogue de Kassner6 — toutes les créatures, le Soleil, la Terre,
25 près ce commencement et bienheureux est celui qui dans sa fin possède son commencement ». Mais l’homme déchu de son origine
26 Parole prophétique qui lui advient comme un appel dans les ténèbres. Certains reçoivent l’ordre de parler, et c’est là leur
27 ole dite est leur chemin, leur vérité et leur vie dans ce monde ; ils meurent de l’avoir dite, et n’ont pas d’autre tâche7.
28 re en pratique. L’action que tu introduiras ainsi dans la réalité portera la marque de l’absolu : c’est la marque de tout ce
29 surances et sans préparation, à la grâce de Dieu, dans la confiance et l’inquiétude, — on pourrait dire, dans une sorte d’hu
30 la confiance et l’inquiétude, — on pourrait dire, dans une sorte d’humour — dans l’aventure de celui que rien ne protège et
31 de, — on pourrait dire, dans une sorte d’humour — dans l’aventure de celui que rien ne protège et la prudence de celui qui é
32 en ne protège et la prudence de celui qui écoute, dans le tourment et dans la joie d’une découverte quotidienne du chemin, —
33 prudence de celui qui écoute, dans le tourment et dans la joie d’une découverte quotidienne du chemin, — ton chemin, sur leq
34 ter l’ordre, au lieu de croire et de faire un pas dans la nuit, sur ce « chemin » qui est le Christ présent. Il y a abîmes e
35 C’est là la santé de la foi »10. Si nous vivions dans l’obéissance et dans la foi, il n’y aurait ni passé ni futur, mais le
36 la foi »10. Si nous vivions dans l’obéissance et dans la foi, il n’y aurait ni passé ni futur, mais le Jour éternel de la p
37 monde et l’unité du genre humain. Si nous vivons dans l’obéissance et dans la foi, l’histoire s’arrêterait comme l’Aspirati
38 genre humain. Si nous vivons dans l’obéissance et dans la foi, l’histoire s’arrêterait comme l’Aspiration d’un homme saisi p
39 i par la beauté, et le temps immobile s’abîmerait dans l’amen éternel. Æternitas non est temporis successio sine fine, sed n
40 i préférons nos vies : c’est pourquoi nous vivons dans l’Histoire, et dans l’absence, ou dans la nostalgie des temps qui vie
41  : c’est pourquoi nous vivons dans l’Histoire, et dans l’absence, ou dans la nostalgie des temps qui viennent ; c’est pourqu
42 ous vivons dans l’Histoire, et dans l’absence, ou dans la nostalgie des temps qui viennent ; c’est pourquoi nous n’avons plu
43 temps est lié au péché, le pécheur seul le sait, dans l’instant de la foi, où par grâce il peut rompre ce lien. « Si vous v
44 stérieuse encore. Voici : le pécheur pardonné vit dans le temps comme à contre-courant de sa durée, vit d’acte en acte. Et s
45 Dieu l’a mis, et ce n’est plus une dérive. Il vit dans la forme du monde, mais il est ce qui la transforme. Vertige de la « 
46 de la « vie chrétienne », cette histoire de Dieu dans le temps, cette histoire de l’éternité ! « Il suffit d’un courage pur
47 et la naissance — toute la réalité de l’homme est dans son acte. Tout acte est Passage et tension, — passage de la mort à la
48 it absurde : acte détruit le temps, puisqu’il est dans le même instant et la mort et la vie des êtres qu’il promet à l’exist
49 ent s’inscrire sur les traits du visage héroïque. Dans cette chair qui doit vieillir, la tension de la mort et de la vie a m
50 croit pas et qu’il ne croit à aucun acte. Il vit dans le désir et dans la nostalgie, et son regard n’est pas une vision dan
51 il ne croit à aucun acte. Il vit dans le désir et dans la nostalgie, et son regard n’est pas une vision dans un visage, mais
52 la nostalgie, et son regard n’est pas une vision dans un visage, mais une manière de loucher vers « les autres », une chaîn
53 solation, quand l’être même du désespéré consiste dans ses liens, dans sa croyance à la réalité des liens et de la masse, à
54 l’être même du désespéré consiste dans ses liens, dans sa croyance à la réalité des liens et de la masse, à la réalité des a
55 des liens et de la masse, à la réalité des autres dans l’ensemble. Comment cet homme pourrait-il faire un acte ? Car l’acte
56 ne rupture et une vision. La présence de l’absolu dans la sobriété parfaite et insensible de l’instant, c’est l’obéissance à
57 l’obéissance à la Parole de Dieu, — la prophétie dans l’immédiat. Que s’est-il donc passé ? Me voici seul sur le chemin ; m
58 naçante. Nous ne voyons aucun visage ailleurs que dans l’acte d’aimer. 7. Toute vocation est sans précédent Car elle e
59  ; parce que la dignité de l’homme est de marcher dans l’invisible et de prophétiser « en vertu de l’absurde ». L’homme ne p
60 ns avoir rencontré personne ni soi-même20. Il vit dans la forme du monde : et ce n’est point qu’elle soit pour lui réelle, e
61 oins invraisemblable. Mais le chrétien qui marche dans la nouveauté ne prend mesure que de ce qu’il transforme. Sa connaissa
62 prophétique. La mesure du temps de sa vie réside dans la seule vocation qu’il incarne. Sur le chemin qui commence à ses pas
63 étien. 3. Apprentissage du christianisme. 4. Dans ce sens, la catégorie récemment « découverte » par les psychologues d
64 r mon sentier » 6. Die Chimäre, trad. française dans les Éléments de la grandeur humaine (NRF). 7. « Le prophète se lève
65 hopenhauer écrit : « Le temps n’a pas son origine dans les choses, mais dans le sujet connaissant », nous retrouvons cette d
66 e temps n’a pas son origine dans les choses, mais dans le sujet connaissant », nous retrouvons cette définition du temps com
67 17. Richtet selbst. 18. Ibid. 19. Toutefois dans le Journal des années 1846 à 1848, on trouve de nombreuses notations
68 blie. 20. Ce qui est particulièrement affligeant dans l’existence du bourgeois c’est qu’elle est entièrement déterminée jus
69 la mort survient comme une absurdité, la première dans l’histoire du bourgeois, mais décisive. À une enquête dont le sujet é
3 1936, Articles divers (1936-1938). Décadence des lieux communs (décembre 1936)
70 ou font défaut. N’est-ce pas la partie de croquet dans Alice au pays des merveilles ? Les boules étaient des hérissons vivan
71 , c’était le hérisson qui se déroulait et courait dans la haie voisine. Si par hasard la boule et le maillet restaient en pl
72 s. » ⁂ Prenons cinq mots parmi les plus fréquents dans le langage et les écrits de notre temps : esprit, révolution, liberté
73 celui de la patrie… Les uns voudraient la liberté dans l’ordre, ou la révolution par l’esprit, ou un esprit patriotique, ou
74 ns seraient néanmoins assez simples à débrouiller dans la pratique, et pourraient définir utilement le parti, si seulement c
75 etc. Et tous ces sens se chevauchent pour former dans l’esprit des polémistes les plus étranges surimpressions26. La libert
76 nde. Et quant au mot patrie, on le voit confondu, dans les discours et les articles de journaux, avec état, nation, mystique
77 ges écrits ou verbaux a crû depuis la Renaissance dans des proportions formidables. D’autre part, le public capable de goûte
78 et la radio atteignent des millions d’auditeurs. Dans cette disproportion impressionnante entre l’aire de la vraie culture
79 gir. Leurs coups ne portent plus, ne marquent pas dans ce magma inconsistant. Et leurs conseils paraissent obscurs dans la m
80 nconsistant. Et leurs conseils paraissent obscurs dans la mesure où ils se veulent scrupuleux. C’est pourquoi la plupart ren
81 stinguées du bavardage quotidien. Ils se retirent dans leurs appartements. Écrire dès lors n’est pour eux que tromper un bes
82 suscitent contre eux des révoltes qui s’expriment dans des langues nouvelles, au détriment de l’unité sacrée. Ainsi toujours
83 ce d’un principe communautaire vivant et puissant dans nos vies, c’est le drame de la civilisation, de la culture, de la cit
84 même laissé les traces d’une coutume ancestrale : dans les villes. Mais ce que l’homme ne fait pas pour l’homme, le diable l
85 cet idéal commun que nous devions servir ensemble dans la fraternité que crée l’œuvre unanime, nous les cherchions en vain,
86 , nous les cherchions en vain, et sans le savoir, dans la cité qu’on nous a faite. C’est une faim, une soif, une nostalgie q
87 idoles faites à l’image des terreurs de l’homme. Dans le culte de ces images, le peuple croit trouver son unité, et il y re
88 e symbole agrandi d’un désespoir qu’il sent vivre dans tous les cœurs. L’homme d’aujourd’hui méprise les religions. Il sait
89 tive que prend l’homme à tout ce qui est création dans la nature, dans l’histoire, dans la vie de l’esprit ? 24. Extrait
90 ’homme à tout ce qui est création dans la nature, dans l’histoire, dans la vie de l’esprit ? 24. Extrait d’un ouvrage int
91 qui est création dans la nature, dans l’histoire, dans la vie de l’esprit ? 24. Extrait d’un ouvrage intitulé Penser ave
92 oliticiens modernes, avec une fureur sans exemple dans l’histoire de la culture, trahissent en somme l’impuissance pratique
93 ins excessifs. La Terreur qui règne en permanence dans les revues d’avant-garde est le signe d’une rupture de contact, d’un
94 26. Contrairement à ce qui se passe normalement dans les cas d’homonymie ou de polysémie. Ainsi l’on ne risque pas de conf
95 pas de confondre le vol à la tire et le vol plané dans la conversation courante ; tandis que les débats politiques ou électo
4 1937, Articles divers (1936-1938). Changer la vie ou changer l’homme ? (1937)
96 e, avec les derniers opposants. Vous pensiez être dans l’histoire, dans le réel : on vous invite maintenant à n’en pas croir
97 ers opposants. Vous pensiez être dans l’histoire, dans le réel : on vous invite maintenant à n’en pas croire vos yeux, qui v
98 uitter le plan des vérités éternelles pour entrer dans le plan de l’histoire, cela signifiait donc, précisément, renoncer à
99 ique ; la critique acerbe de la SDN puis l’entrée dans cet organisme ? Tout cela peut s’expliquer, je l’entends bien, par de
100 eler son existence, sous peine de tomber aussitôt dans les pièges grossiers qu’elle nous tend. (Pièges dans lesquels tombent
101 s les pièges grossiers qu’elle nous tend. (Pièges dans lesquels tombent les neuf dixièmes des adversaires du marxisme — et c
102 une telle volonté ne saurait prendre son élan que dans le sentiment insupportable d’un défaut inhérent au monde. Connaître q
103 s, comment ne pas voir que ce mouvement présente, dans sa forme, avec le mouvement du chrétien (qui est sa lutte contre le p
104 le communisme primitif, correspond formellement, dans le diagnostic chrétien, la reconnaissance d’une corruption fondamenta
105 ent renouvelée. Une réaction semblable — toujours dans sa forme — dressera donc le chrétien et le marxiste contre toute espè
106 tenant de le transformer. Et l’apôtre Paul écrit dans sa Lettre aux Romains (12, 2) : Ne vous conformez pas à ce siècle pr
107 té de Dieu, ce qui est bon, agréable et parfait. Dans les deux cas, il s’agit du même mot : transformer ; et il s’agit de t
108 lle n’est « matérialiste », au sens vulgaire, que dans la mesure où la mentalité de l’époque peut être qualifiée — et se qua
109 égélienne, ou adversaires du christianisme, tous, dans un commun accord, enseignaient ou laissaient entendre, par leur attit
110 mposture : il la sait trop profondément enracinée dans l’homme pour être atteinte par une simple critique philosophique47. O
111 me à croire que la cause de tous ses malheurs est dans les choses, et non dans lui. (Il n’en fut pas conscient, et pourtant
112 de tous ses malheurs est dans les choses, et non dans lui. (Il n’en fut pas conscient, et pourtant il en est responsable, n
113 qu’on me démontre en quoi il diffère du fascisme, dans ce que le fascisme a de plus oppressif pour l’homme et pour sa libert
114 troduire une confusion irrémédiable que de parler dans le même sens d’une « doctrine » du christianisme. Le chrétien, et sur
115 mieux : la seule radicale. Et toutes les autres, dans notre Occident troublé par un message qu’il méconnaît, ne sont que le
116 que par une action du chrétien : contre le monde dans sa forme présente, et pour le monde restauré dans la Promesse. Il fau
117 dans sa forme présente, et pour le monde restauré dans la Promesse. Il faut aller plus loin que cette affirmation tout évide
118 lut, je ne puis supporter mon péché et ses effets dans le monde réel où vivent les hommes — où meurent les hommes. Reproc
119 ienne de l’homme, seul responsable du mal qui est dans le monde, on comprendra que l’état d’esprit marxiste lui apparaisse n
120 éjugé infantile que le marxisme devait consolider dans la conscience prolétarienne. Déviation grossière, dira-t-on ; mais po
121 gnorer. Je ne vois pas les effets d’une telle foi dans l’histoire de notre Occident52. Si je n’ai pas votre foi, je ne les v
122 sme a réussi cela, s’il a pu paraître cela, c’est dans la mesure où le christianisme, aux yeux des masses, n’a plus osé se m
123 marxisme n’est responsable du déclin des Églises dans le monde moderne. C’est pourquoi les reproches du marxiste au chrétie
124 e crois qu’ils éviteraient d’attaquer le marxisme dans les mêmes termes que la réaction. Mais ceci dit, et maintenu, il rest
125 rt, dès l’origine doctrinale, intrinsèquement, et dans la mesure exacte où l’on est un marxiste convaincu, non point dans la
126 acte où l’on est un marxiste convaincu, non point dans la mesure où l’on trahit le marxisme, on fait une erreur fatale, irré
127 et sa mission cosmique. Erreur sur la personne — dans mon vocabulaire. Ma critique porte sur l’essentiel du marxisme, alors
128 e détermination sociale ou historique imaginable, dans le passé, le présent ou l’avenir53. Le problème des fins dernières
129 n « succès », si l’on ne parvient pas à l’opérer. Dans la jeunesse universitaire chinoise et japonaise, le problème se posai
130 ait avec urgence, aux environs de 1933, de réunir dans un même enthousiasme, « les deux Karl », c’est-à-dire Barth et Marx !
131 l, et par là même peut être immédiatement présent dans notre cœur56 alors que l’eschaton marxiste, temporel, s’enfuit dans u
132 alors que l’eschaton marxiste, temporel, s’enfuit dans un futur indéfini, — cent ans, mille ans ou deux-mille ans ? — et ne
133 t l’éternelle, va-t-elle maintenant se manifester dans notre siècle ? Le phénomène de la « conversion » le fait bien voir. U
134 ) Le marxiste dit : « Je ne table pas sur une foi dans l’invisible, mais sur des faits concrets qu’il faut changer. Chaque r
135 alors en face du monde, et au nom même de sa foi, dans la posture d’un révolutionnaire permanent. Non seulement il se voit c
136 sure d’une perpétuelle transformation, nécessaire dans tous les domaines où son activité peut se développer57. Mais le marxi
137 oit, être social — se verra fatalement neutralisé dans son effort par les gains peu à peu obtenus. Une balance s’établit ent
138 s moyens d’action qui ne sauraient être les mêmes dans les deux cas, si la fin seule justifie les moyens58. La fin, ou le té
139 e justice et d’amour. Tout acte qui contredirait, dans le présent, la loi d’amour et de justice, même s’il était commis au n
140 truirait en fait cette Église en tant qu’elle vit dans chacun de ses membres, et non pas dans un ciel abstrait. Car le gage
141 u’elle vit dans chacun de ses membres, et non pas dans un ciel abstrait. Car le gage de l’action chrétienne n’est pas futur,
142 Si, pour sauver le futur de l’Église, je désobéis dans le présent, je perds tout du même coup, présent, futur, éternité. Je
143 ie justement cette foi qu’il croyait mieux servir dans le communisme ; ou bien il tâche de n’agir qu’en chrétien ; mais alor
144 érogène aux actions qu’il peut faire aujourd’hui, dans un ordre non socialiste. Par où l’on voit qu’en dépit du langage, la
145 marxiste renvoie sans cesse le fait humain total dans un avenir indéfini, et n’engage que certaines dispositions de l’être,
146 ne. L’État nouveau veut qu’on l’adore, sinon déjà dans des formes religieuses, du moins dans des formes qui s’opposent aux c
147 sinon déjà dans des formes religieuses, du moins dans des formes qui s’opposent aux commandements du Décalogue, et au devoi
148 s passées sont pour une part, peut-être capitale, dans le malheur universel qui vient ? Or toute attente passive, si courage
149 ente passive, si courageuse qu’elle soit, devient dans le cas présent une complicité. L’État totalitaire ne saurait s’instau
150 tif, respectant les diversités, voulues par Dieu, dans l’unité spirituelle. Et les suites de cette création sont encore visi
151 de complicité et plus de résistance déclarée que dans les pays calvinistes, où la notion de l’autonomie des groupes reste v
152 une autre, et prendre enfin parti, positivement, dans l’immense lutte qui va mettre aux prises l’étatisme totalitaire et le
153 connaît la « croisade antimarxiste » qu’organise dans le monde entier la panique des capitalismes. Cette croisade a pour vr
154 de l’aspiration totalitaire, qui est monstrueuse dans ses formes actuelles, mais qui traduit encore, obscurément, l’aspirat
155 t qu’elles sachent qu’elles en sont responsables, dans la mesure où elles cédèrent, jadis, aux tentations théocratiques ou s
156 faut savoir que nous en sommes les responsables, dans la mesure où nous cultivons un esprit détaché du réel, une liberté ab
157 Malheur à moi si je refuse de réaliser l’Évangile dans tous les domaines de la vie. La seule lutte efficace contre le matéri
158 Marx, que le « Royaume de Dieu » chrétien. 45. «  Dans la pratique, l’homme doit prouver la vérité de sa pensée, c’est-à-dir
159 ue Marx la voyait, telle qu’elle lui apparaissait dans le corps social. Je n’oublie pas que la même époque a vu le grand rév
160 it pas. « Être radical consiste à attaquer le mal dans la racine. Mais la racine, c’est pour l’homme même » (Id., ibid.). C’
161 re spirituelle et charnelle. 48. En particulier, dans les Thèses sur Feuerbach. On peut y lire une phrase qui prouve que Ma
162 ritique de l’Église et du message que l’on prêche dans l’Église. 50. « S’attendre à… » veut dire ici : « tendre vers… » 51
163 l’homme par un régime communiste.) Que reste-t-il dans l’être humain d’absolument irréductible à toute transformation social
164 me refuse les ordres. 58. Je prends l’expression dans ce sens, qui n’est pas le sens jésuite courant : que la fin seule doi
165 mensonge (affaire Zinoviev), l’hypocrisie (entrée dans la SDN), l’oppression (déportation des paysans, des écrivains), la ha
166 andieu, mais l’intervention personnelle de Calvin dans l’élaboration du document ne fait pas de doute. « C’est, dit F. de Sc
5 1937, Articles divers (1936-1938). Vocation et destin d’Israël (1937)
167 Mission », c’est-à-dire qu’il consiste uniquement dans sa mission ; ou, si nous traduisons littéralement cette expression, à
168 géographiques, économiques, etc.), ou formulables dans notre langage plus ou moins naïvement positiviste. Que nous apprend u
169 ais les instruments indociles ! Ce qui est à eux, dans ces annales, c’est ce qui les rabat à leur destin, ce sont leurs révo
170 à la vie de chacun. Ce peuple errait sans « fin » dans le désert, sans but jusqu’à ce que Dieu l’élise. Désormais sa voie es
171 nt nouvelles, et qui joueront un rôle déterminant dans l’éthique de l’Occident, même sous les noms paganisés d’idéalisme et
172 gible. Ainsi les Hébreux se rebellent, ils fuient dans le culte des faux dieux, rassurants parce que « faits de main d’homme
173 , les conditions de son alliance. La mesure Dans l’Arche sont les Tables de la Loi. La Loi est la « mesure » sacrée :
174 ou laissé au hasard, tout est « mesuré » et jugé dans la perspective de la fin assignée à toute la nation : l’Éternel Dieu
175 t commune. On porte l’Arche au-devant des armées, dans la guerre, comme le symbole de l’unité du peuple, mais son usage est
176 esure du peuple hébreu, qu’un texte que je trouve dans le plus grand des historiens profanes des Juifs : Josèphe. « Notre lé
177  : Josèphe. « Notre législateur (Moïse), écrit-il dans sa Réponse à Appion 67, a été le seul dont les actions et les paroles
178 ntiments de la grandeur de Dieu, et d’être élevés dans une même manière de vivre, et dans les mêmes coutumes ; car on n’ente
179 d’être élevés dans une même manière de vivre, et dans les mêmes coutumes ; car on n’entend point parmi nous parler diversem
180 mun qui disent chacun au hasard ce qui leur vient dans l’esprit ; mais entre les philosophes… Nous croyons que Dieu voit tou
181 … Nous croyons que Dieu voit tout ce qui se passe dans le monde. Nos femmes et nos serviteurs en sont persuadés comme nous :
182 ssent comme une offense à cette liberté créatrice dans laquelle il met son orgueil. Que de richesses perdues, songe-t-il, qu
183 autre de juger. Que devient en effet la culture, dans un monde où n’est tolérée que « la seule chose nécessaire ? » L’homm
184 ation n’est pas bon à autre chose. Israël portait dans son sein l’avenir religieux du monde. Dès qu’il était tenté de s’oubl
185 ieux du monde. Dès qu’il était tenté de s’oublier dans les voies vulgaires des autres peuples, une sorte de génie sombre lui
186 taphores qui enrobent les notions les plus hautes dans un vêtement quotidien ; on dirait : un vêtement de travail. Cette « p
187 ée. (La poésie de l’Occident chrétien sera grande dans la mesure où elle sera biblique ou grecque, sublime dans la mesure où
188 mesure où elle sera biblique ou grecque, sublime dans la mesure où la synthèse des deux traditions sera dominée par l’éléme
189 ni de représentation des choses qui sont en haut dans les cieux, en bas sur la terre, et dans les eaux plus bas que la terr
190 t en haut dans les cieux, en bas sur la terre, et dans les eaux plus bas que la terre. » Cela condamne toute espèce d’art pl
191 ême a défini comme le bien souverain : l’harmonie dans le dynamisme, le Sens général de la vie. Si l’on admet que la destina
192 trer les puissances de la nature et de la société dans les, mains de l’homme responsable, et dont l’esprit connaît un but au
193 int étudier à inventer des choses nouvelles, soit dans les arts, ou dans le langage, au lieu que les autres peuples méritent
194 nter des choses nouvelles, soit dans les arts, ou dans le langage, au lieu que les autres peuples méritent beaucoup de louan
195 aire à vertu et prudence, de demeurer constamment dans l’observation des lois et des coutumes de nos ancêtres, parce que c’e
196 re74. Il ne saurait être question de retracer ici dans son ensemble l’évolution des éléments culturels et civilisateurs qui
197 foi chrétienne protestante. On sait le rôle joué dans la Réforme par le retour à l’Ancien Testament et aux traditions proph
198 s. Mais sait-on à quel point tout cela vit encore dans les églises évangéliques de nos jours ? Dès les bancs de « l’école du
199 ogie. Goliath, Joseph vendu par ses frères, Jonas dans sa baleine, l’ânesse de Balaam, David et Jonathan, Absalon pris par l
200 ui lui donne son seul sens acceptable et la situe dans son ordre réel, c’est que, dans les deux cas, la persécution et l’iso
201 table et la situe dans son ordre réel, c’est que, dans les deux cas, la persécution et l’isolement minoritaire sont considér
202 « normaux » : ils expriment le destin spirituel, dans un monde incrédule et rebelle, de ceux que Dieu s’est « choisis » pou
203 ance d’être l’objet, par une grâce périlleuse, et dans la foi, les calvinistes, dès la fin du xvie siècle, se considèrent c
204 Moïse maintenait le peuple juif, malgré le péché, dans une économie provisoirement vivable et propre à entretenir l’attente
205 la racine authentique du puritanisme qui apparaît dans le courant du xviie siècle. Max Weber, dans une thèse célèbre, a sou
206 raît dans le courant du xviie siècle. Max Weber, dans une thèse célèbre, a soutenu que c’était là l’origine du capitalisme
207 élisme se poursuit même, — et peut-être surtout — dans les déviations qualifiées que subirent l’éthique juive et l’éthique p
208 les facultés psychologiques fortement développées dans leur race par des siècles d’attente de l’invisible. De même, l’ascéti
209 succès immédiat et contrôlable, s’est transformé dans le Nouveau Monde d’une part en volonté de puissance abstraite (les fo
210 sagesse : c’est qu’une partie d’Israël est tombée dans l’endurcissement jusqu’à ce que la totalité des païens soit entrée (d
211 usqu’à ce que la totalité des païens soit entrée ( dans l’Église) ; et ainsi tout Israël sera sauvé » (v. 25-26) … « Car les
212 e, s’écrie Luther, à propos de ce dernier verset, dans son Commentaire sur l’Épître aux Romains. Et Calvin dit du même verse
213 ui porte. Peut-être n’est-il pas excessif de voir dans cette passion contradictoire le secret des soudaines explosions de ra
214 position, mais au nom des promesses de la foi, et dans une perspective missionnaire qui réduit à leurs justes proportions le
215 ation fut poussée. L’historien juif Josèphe écrit dans sa Réponse à Appion (I, 2) qu’un registre des « femmes sacerdotales »
216 ivilisation, j’ai donné de plus amples précisions dans un volume intitulé Penser avec les mains , où l’on trouvera un racco
217 i-après un développement qui n’avait pas sa place dans mon livre. 66. La rédaction des livres mosaïques est attribuée par W
218 quer les notions philosophiques les plus simples, dans le Livre de Job, dans l’Ecclésiaste, est quelque chose de surprenant.
219 sophiques les plus simples, dans le Livre de Job, dans l’Ecclésiaste, est quelque chose de surprenant. L’image physique qui,
220 uelque chose de surprenant. L’image physique qui, dans les langues sémitiques, est encore à fleur de sol, obscurcit la déduc
221 Colloque avec Salomon, par Albert-Marie Schmidt, dans la revue Hic et Nunc , n° 9-10. 71. Des études plus récentes semble
222 lieu commun de la théologie réformée que de voir dans l’Ancien Testament l’histoire du Christ avant qu’il vienne, dans les
223 estament l’histoire du Christ avant qu’il vienne, dans les Prophètes, des Apôtres avant le Christ, dans les Apôtres, des Pro
224 dans les Prophètes, des Apôtres avant le Christ, dans les Apôtres, des Prophètes après le Christ. Ainsi la Bible n’a pas d’
6 1937, Articles divers (1936-1938). Luther, Traité du serf arbitre (1937)
225 ’on ignore Luther en France serait exagérer, mais dans le sens contraire de celui qu’on imagine. Car on fait pis que de l’ig
226 dogmatique luthérienne ou d’histoire de l’Église dans les trois facultés françaises de théologie protestante. Il n’en reste
227 ssion millénaire, à la grande tension spirituelle dans laquelle l’Europe a puisé son dynamisme créateur. Tension dont le déb
228 position qui, sur le plan théologique, ou mieux : dans la totalité de l’être, revient à celle d’un christianisme qui se met
229 ortance du De servo arbitrio C’est sans doute dans cette perspective que le lecteur, peu familiarisé avec la pensée luth
230 s les autres, et ne peuvent être mieux saisis que dans l’unique et perpétuelle question que nous posent toutes les pages de
231 reçu la foi, il n’est plus rien de « difficile » dans les assertions de Luther, ni dans sa négation joyeuse du libre arbitr
232 e « difficile » dans les assertions de Luther, ni dans sa négation joyeuse du libre arbitre. Ses coups violents n’ébranlent
233 ses œuvres morales. Que trouveront-ils, dès lors, dans ce Traité ? Une verdeur de polémique qui peut flatter en nous le goût
234 e dirait le jargon d’aujourd’hui), tout est fait, dans notre Traité, pour heurter de front le lecteur incroyant, ou celui qu
235 vivant pour faire de la psychologie ; trop engagé dans le réel pour prendre au sérieux ses reflets dans la conscience du spe
236 dans le réel pour prendre au sérieux ses reflets dans la conscience du spectateur.) Ce qui ne manquera pas de faire crier a
237 ement nié, comme une absurdité, une contradiction dans les termes. C’est à Érasme, en tant que théologien, que Luther s’appl
238 r cette objection par un simple rappel de l’ordre dans lequel le Traité fut pensé. Je tenterai donc d’esquisser, tout au moi
239 , une fois que je les ai reconnues ; à m’affirmer dans mon autonomie par un acte qui crée ma liberté, par un acte de révolte
240 ions passées, présentes, futures ; car elles sont dans le temps, Dieu dans l’éternité qui est avant le temps, qui est en lui
241 tes, futures ; car elles sont dans le temps, Dieu dans l’éternité qui est avant le temps, qui est en lui, et qui est encore
242 ulement calculable du temps, quand elle le touche dans l’instant (dans un « atome » de temps, comme l’écrit Paul) ?33 Qui t’
243 le du temps, quand elle le touche dans l’instant ( dans un « atome » de temps, comme l’écrit Paul) ?33 Qui t’assure que notre
244 , il est en nous lorsque l’Esprit dit : la Parole dans notre cœur. Quelle étrange illusion nous ferait croire qu’une décisio
245 ire qu’une décision de l’Éternel est une décision dans le passé ! Quand c’est elle seule qui définit notre présent ! Est-ce
246 ternité, et affirmer que seul existe notre temps. Dans ce cas, tu n’as rien prouvé. L. — On ne prouve rien de ce qui est es
247 ternative du libre arbitre, telle qu’elle se pose dans les termes extrêmes où elle revêt sa vraie réalité : c’est l’Éternel
248 notre révolte… Réalité radicale du problème Dans l’Église, une fois acceptés le Credo et son fondement, qui est la Par
249 démonstration purement biblique qu’on en trouvera dans ce traité, malgré quelques détails exégétiques discutables, suffit à
250 pas envisagé la doctrine de la pure grâce jusque dans son sérieux dernier, on peut soutenir que l’homme possède au moins « 
251 me possède au moins « un faible libre arbitre »34 dans les choses du salut. Mais que le Christ ait dû mourir — cet acte extr
252 que nous n’avons aucune liberté, par nous-mêmes, dans notre péché. Et à l’inverse, il faut oser descendre jusqu’au fond de
253 ché pour voir qu’il n’y a de liberté possible que dans la grâce que Dieu nous fait. Toute l’argumentation de Luther vise le
254 si, au contraire, ils ne la retrouvent pas, mais dans un plan où elle reste insoluble. Érasme était encore catholique ; son
255 is le plus grand des adversaires du christianisme dans les temps modernes, Nietzsche, aboutit à un dilemme qui me paraît cor
256 taire et joyeuse à la fatalité inéluctable. C’est dans cette volonté de reconnaître notre totale irresponsabilité, qu’il cro
257 réface] Martin Luther, Traité du serf arbitre  », dans Traité du serf arbitre, trad. Rougemont Denis de, Paris, Éditions « J
7 1937, Articles divers (1936-1938). L’Acte comme point de départ (1936-1937)
258 prendre parti. C’est ainsi qu’on peut distinguer, dans l’idéalisme et dans le réalisme, ou dans le rationalisme et dans le p
259 ainsi qu’on peut distinguer, dans l’idéalisme et dans le réalisme, ou dans le rationalisme et dans le pragmatisme, etc., un
260 tinguer, dans l’idéalisme et dans le réalisme, ou dans le rationalisme et dans le pragmatisme, etc., un ensemble de supposit
261 e et dans le réalisme, ou dans le rationalisme et dans le pragmatisme, etc., un ensemble de suppositions communes qui nous p
262 us attacher à combattre leurs erreurs respectives dans le plan sur lequel ils s’opposent. Cette impossibilité de prendre par
263 ous un état de division intérieure. Elles opèrent dans un monde dépourvu de correspondances avec notre situation concrète. C
264 pte de la crise du monde, et de celle de l’esprit dans ce monde. L’esprit s’est dégagé des coordonnées du moment, c’est dire
265 penser telle idéologie, de nous trouver diminués dans notre énergie totale. La pensée n’est plus le moteur de l’action ; au
266 ncre, de se demander un instant ce qui arriverait dans le cas contraire. Si notre monde tient encore debout, c’est que les p
267 nt restent gratuites, relativistes et inactuelles dans leur ensemble. Le « libéralisme » idéaliste, ce « laisser passer, lai
268 se le débrayage de la pensée, sinon nous vivrions dans la plus effroyable anarchie matérielle. On nous dira que, cependant,
269 dure, c’est-à-dire se renouvelle, c’est qu’il y a dans le monde plus d’actualité que nos philosophies n’en peuvent concevoir
270 volonté sont déjà présents, avant toute analyse, dans le sentiment que nous disions tout à l’heure éprouver en face d’une c
271 le jeu des faits. Impossible de parler de l’acte dans un langage arrêté ou détendu. Tout discours sur l’acte contiendra néc
272 Force nous est de reconnaître qu’un tel discours, dans l’état de notre philosophie, paraîtra peu philosophique. Personne, mi
273 clairer notre débat : « L’éthique ne commence pas dans une ignorance qu’il faudrait muer en savoir, mais dans un savoir qui
274 une ignorance qu’il faudrait muer en savoir, mais dans un savoir qui exige sa réalisation. » Nous dirions en d’autres termes
275 création. Il est créateur en ceci qu’il introduit dans les choses un rapport nouveau instituant une situation irréversible ;
276 n irréversible ; et il est transcendant parce que dans ce rapport nouveau on ne trouvera rien d’autre que la matière d’une p
277 eversant d’un nouvel acte. Il n’y a eu d’acte que dans le présent, dans l’instant créateur, dans ce contact entre l’éternité
278 vel acte. Il n’y a eu d’acte que dans le présent, dans l’instant créateur, dans ce contact entre l’éternité et le temps, qui
279 cte que dans le présent, dans l’instant créateur, dans ce contact entre l’éternité et le temps, qui est le mystère même. Cel
280 known as », réactions qui, elles, se manifestent dans une certaine durée de vibration. Le sentiment qui accompagne l’acte,
281 mum de risque s’identifie au maximum de sécurité, dans la conscience de celui qui agit. Nous appellerions volontiers cet ins
282 de les indiquer, se retrouvent — comme reflétés — dans ses effets immédiats. Car nous croyons en avoir assez dit pour pouvoi
283 caractéristiques de l’acte, impliquées d’ailleurs dans ce qui précède, et que nous allons utiliser. La première, c’est la vi
284 ne comme l’individu qui se sait et se veut engagé dans le conflit créateur. Mais en s’affirmant, c’est-à-dire en changeant d
285 t des époques de décadence. Le salut n’est jamais dans le repli, dans le refus du conflit concret. L’invention de l’homme « 
286 e décadence. Le salut n’est jamais dans le repli, dans le refus du conflit concret. L’invention de l’homme « intérieur » sup
287 acte, mais elle est ce qu’il y a de plus actuel · dans l’acte. Ce qui a pu tromper sur ce point, c’est précisément que, la p
288 nt favorable du chaos. La vérité scientifique est dans l’abstrait ; la science-faite rejoint le donné. Mais cela n’est vrai
289 sme, rançon de la conquête2. À tous les étages et dans tous les domaines de l’effort de pensée nous retrouvons ce risque, né
290 aractère ordonnateur de l’activité humaine. Ainsi dans l’organisation du travail. La machine tend à détruire l’artisanat, c’
291 té des résistances à cette activité. Ce n’est que dans certains domaines très étroits de la pensée que ces résistances sont
292 el. Mais cette nécessité ne reprend sa valeur que dans la tension active dirigée tout entière vers l’affirmation du personna
293 tout entière vers l’affirmation du personnalisme. Dans les divers ordres de l’activité humaine, l’acte instantané ne fera br
294 arement l’occasion d’une victoire évidente ; mais dans tous les domaines de l’activité humaine la pensée dichotomique mainti
295 ue de penser est actuel (D. R.). 2. Je retrouve dans les papiers posthumes d’Arnaud Dandieu quelques lignes qui me paraiss
296 a un peu sur la nature intime de l’acte créateur, dans la mesure où elle est saisissable. En effet, de tous les seuils irrat
297 mme le montre clairement M. Lévy-Bruhl, notamment dans la conférence qu’il a faite à Oxford, le 19 mai 1931, il le passe cha
298 que la science a longtemps refusé de faire entrer dans ses constructions le principe de Carnot, et qu’elle n’a accepté l’irr
299 intellectuelle. Notre science n’est à l’aise que dans le continu et elle fait surgir le discontinu qu’elle multiplie par so
8 1937, Articles divers (1936-1938). Formons des Clubs de presse (30 janvier 1937)
300 ’imprimé » qui était, il y a trente ans, synonyme dans l’opinion populaire, de vérité, est devenu pour le public, synonyme d
301 presse parlée qui se crée spontanément, d’établir dans toute la France, un vaste réseau entre les hommes de bonne volonté.
302 bonne volonté. Les organismes On constitue, dans le plus grand nombre possible de localités un « Club de presse ». Les
303 bres actifs, qui participent à une œuvre commune, dans le cadre du Club privé dont ils acceptent les statuts. Il faut encore
304 ants, il utilise toutes les Informations directes dans les agences, les rédactions, le parlement, les syndicats, les milieux
305 réforme organique de la presse est le but final. Dans cette partie, on réunira petit à petit, une documentation précise sur
306 resse. Soit en signalant toutes les modifications dans la commandite, la direction, la tendance, etc. des journaux existants
307 érents trouveront au départ une première garantie dans les groupements qui ont pris l’initiative de la création et du foncti
308 propre des mouvements auxquels ils appartiennent, dans une entreprise qui ne veut être qu’une œuvre stricte d’information, à
309 entaire et de tout jugement. Mais ils s’engagent, dans les « clubs de presse », à défendre les principes qui leur sont commu
310 s, pour qu’ils y collaborent activement, pour que dans leur localité, si éloignée, si peu importante soit-elle, le club de p
311 à La Flèche, 7, rue de la Michodière, en mettant dans le coin la mention : clubs de presse.) »
9 1937, Articles divers (1936-1938). À qui la liberté ? (5 mars 1937)
312 crise, et que cette crise ne sévit plus seulement dans les élites, mais se manifeste dans la vie publique, et dans les couch
313 plus seulement dans les élites, mais se manifeste dans la vie publique, et dans les couches profondes de la nation. Je dis q
314 lites, mais se manifeste dans la vie publique, et dans les couches profondes de la nation. Je dis que la crise de la culture
315 la nation. Je dis que la crise de la culture est dans la rue. Je dis que la culture fait le trottoir. Et que c’est la polit
316 st question à chaque page de défendre la liberté. Dans l’état présent du langage, de la culture, et de la politique, on peut
317 alité, les mots prennent tous les sens qu’on veut dans la bouche des politiciens. Ils prennent de préférence un sens contrai
318 ennent aussi toutes sortes de sens intermédiaires dans la bouche de nos députés et journalistes, qui flétrissent (à droite)
319 chose que ce qu’elle dit. On se demande pourquoi, dans de telles conditions, l’on s’obstinerait encore à écrire, à parler, s
10 1937, Articles divers (1936-1938). Romanciers publicitaires ou la contagion romanesque (13 mars 1937)
320 français par excellence, a provoqués et justifiés dans toutes les sous-préfectures. Ce pouvoir contagieux est, bien sûr, tou
321 os romanciers d’après-guerre, qu’ont-ils à dire ? Dans quel sens entendent-ils agir sur les mœurs de leurs contemporains ? I
11 1937, Articles divers (1936-1938). Vers une littérature personnaliste (20 mars 1937)
322 moment donné de l’histoire sociale, ils s’étalent dans la durée et vagabondent à travers les générations. Notons qu’ils s’at
323 giner la naissance, d’une grande œuvre romanesque dans un pareil état social ? Tous les chefs-d’œuvre du genre, au xixe siè
324 . 10. k. Rougemont a rendu compte de cet ouvrage dans Esprit de mars 1937.
12 1937, Articles divers (1936-1938). C’est jeune (10 avril 1937)
325 nclusion que je tire d’un article de M. Vandérem ( dans Candide) où la critique des critiques actuels que j’avais esquissée,
326 èrement les contingences. Si j’étais plus avancé dans la vie — écrit-il —, je me rendrais compte de tous les aléas que repr
327 dez qui me fournirait le plus savoureux argument. Dans sa chronique littéraire de Marianne, il reprochait tout récemment à l
328 . Faut-il être jeune, tout de même, et peu avancé dans la vie, pour s’ébahir, comme je le fais, d’une… « constatation » de c
329 t M. Fernandez, qu’en pensait-il, écrivant cela ? Dans quelle illusion ai-je vécu ? Ce n’est rien d’écrire, de faire une œuv
330 coup plus dangereux et difficile que l’avancement dans la vie : quelque chose que nous autres appelons, dans ce journal, une
331 la vie : quelque chose que nous autres appelons, dans ce journal, une révolution. Quand les clercs en sont arrivés — et l’é
332 commercial, c’est le moment de fourrer les pieds dans le plat et d’éclabousser les convives. Nous ferons notre pain nous-mê
13 1937, Articles divers (1936-1938). Journal d’un intellectuel en chômage (fragments) (15 avril 1937)
333 au rouge. La plupart des fenêtres donnent au midi dans le branchage bleu d’un tilleul. Au bord de la terrasse, une fontaine
334 bord de la terrasse, une fontaine abondante coule dans un fort grand bassin rectangulaire aux eaux sombres. La maison du jar
335 velours ponceau et des chaises de paille trouvées dans un coin de la remise, où les chaises brodées, les guéridons et le des
336 di. C’est à peine si l’on peut marcher à pied sec dans les passages étroits. Sur les seuils, des groupes de femmes en noir j
337 . Des enfants en sarraus noirs jouent au football dans le ruisseau avec un torchon de papier d’emballage. Pas un de ces peti
338 : là, de nouveau, des bandes de joueurs de balle, dans un nuage… Cela tend à confirmer un soupçon qui m’est venu en maintes
339 saine » et du grand air, vous ne le trouverez que dans la « banlieue rouge » de Paris, d’ailleurs importé d’URSS, et récemme
340 ratique de la raison. Je vois la misère qui règne dans tous ces foyers, et qui les détruit. Je vois ces enfants sales abando
341 s’étendre et s’installer, comme se sont installés dans ces villages malsains et mal soignés la tuberculose, l’alcoolisme et
342 uille locale, qu’il naît encore pas mal d’enfants dans ces foyers que tout menace. Faisons la part des « accidents », des « 
343 x sous. Une chose est claire : faire des enfants, dans les conditions actuelles, c’est défier le bon sens et la raison prati
344 la raison ? Simplement je constate qu’en fait, et dans ce pays tel qu’il est, la morale rationnelle et les mesures qu’elle p
345 ifs italiens. Le mas au flanc de la colline, déjà dans l’ombre, paraissait désert. Nous nous sommes assis sur la terrasse, a
346 lle travaille jusqu’à la nuit tombée. Nous sommes dans une cuisine de ferme mais la fermière nous reçoit comme une « dame »,
347 et prolétaires ou serviteurs, je la trouve fausse dans tous les cas concrets, dès que je sors des très grandes villes et de
348 ulement à leur religion. En vérité, ce qui compte dans ce pays, c’est la religion — celle des ancêtres, tout au moins ! — l’
349 ai terminé la tâche de la journée. Ma femme dort, dans la chambre dont je vois la porte entrebâillée. Une dernière bûche fum
350 . Une dernière bûche fume, il fait presque froid. Dans ce silence vide de la nuit campagnarde, me voici seul encore éveillé,
351 pose pas de questions immédiates. C’est pourquoi, dans cette heure suspendue, il vaut mieux cesser de penser. Que penserais-
352 aison… On n’y avait pas pensé ? Je passe au fond, dans une chambre obscure mais qui me paraît propre et sobre. La mère Calix
353 des accidents qui leur arrivent. Cela peut agacer dans le détail. C’est assez sage dans l’ensemble. Ils seraient moins pauvr
354 Cela peut agacer dans le détail. C’est assez sage dans l’ensemble. Ils seraient moins pauvres, moins malades, etc., s’ils ét
355 c., s’ils étaient plus « pratiques » comme on dit dans la bourgeoisie — où l’on s’imagine bien à tort que les gens du peuple
356 bir sans se tourmenter. Ils ne se mettront jamais dans des états parce qu’ils ont cassé deux assiettes. La mère Calixte, qui
357 e. 12 novembre 1934 J’ai relevé quelques chiffres dans un ouvrage sur A…, dû à la plume d’un de ses pasteurs à la retraite.
358 le mûrier, importé de Chine, fait son apparition dans le Midi. État du pays en 1820 : douze filatures, deux fabriques de ch
359 rs 1900, la soie artificielle fait son apparition dans la vallée du Rhône. Fondation des grandes usines de la région lyonnai
360 mbardée, 2300 habitants. Cent personnes au culte. Dans la campagne environnante, une maison sur dix habitée. Dès 1934, la so
361 ale, après tout. Tradition laïque.) L’autre jour, dans l’autocar, une femme dont j’ai cru comprendre qu’elle tient un petit
362 t, résume un drame. Ce drame est celui du langage dans notre société présente. Et c’est encore une fois le drame de la cultu
363 us écrivons, nous autres intellectuels, éveillent dans l’esprit populaire des harmoniques que nous ne savons plus prévoir. L
364 férent, en dépit de ce que l’on pourrait déduire, dans le fait, d’une discussion raisonnable, c’est-à-dire truquée, avec tel
365 la traduction du langage surveillé des écrivains dans le langage parlé du peuple fut affectée de malentendus de ce genre. V
366 mitant la noblesse. Le vrai peuple les comprenait dans la seule mesure de l’utile. L’Église faisait le trait d’union, l’Égli
367 ssi bien nous parlons au hasard, pour ne pas dire dans le vide (il vaudrait mieux que ce soit le vide, dans bien des cas), q
368 s le vide (il vaudrait mieux que ce soit le vide, dans bien des cas), quels que soient nos efforts vers la rigueur et vers l
369 qué aux entretiens qu’il organise le samedi soir, dans une salle attenante au temple, pour les hommes de sa paroisse. « C’es
370 serie sur un sujet neutre, nous en avons toujours dans les 40 à 50. Et une fois qu’ils sont là, on peut parler de tout… J’ir
371 tant plus volontiers que, devant parler moi-même, dans quelques jours, au cercle d’hommes de St-J. j’ai besoin de prendre co
372 de boire leur tasse de café au fond de la salle, dans un coin arrangé en cabinet de lecture. Journaux et illustrés, quelque
373 , quelques retraités qui « travaillent le mazet » dans nos parages, un ou deux cultivateurs, les trois instituteurs. Le past
374 e » et non « classique ». Écrivains inutilisables dans la mesure où ils veulent être de bons écrivains français.) — Que de b
375 usieurs jeunes gens. Quelles opinions politiques, dans ce cercle ? — Il y a de tout. Le quincaillier est royaliste, un des i
376 st pas cela du tout, vous verrez. Être communiste dans ce pays, c’est tout simplement être à gauche, le plus à gauche possib
377 te à connaître ces choses, il faut prendre le mot dans le sens le plus actif : car l’homme dont je parle n’est pas un enquêt
378 unâtre des maisons au-dessous d’une tache blanche dans un pré, qui est le château. Joie de voir un pays dans son ensemble, d
379 un pré, qui est le château. Joie de voir un pays dans son ensemble, dans son unité naturelle et ancienne. Une même patine d
380 château. Joie de voir un pays dans son ensemble, dans son unité naturelle et ancienne. Une même patine de crépuscule réunit
381 scule réunit les champs, les arbres, les maisons. Dans ces maisons, il y a donc des communistes. Je demande au pasteur ce qu
382 conférences que j’organise. Vous avez déjà parlé dans des cercles d’hommes. Vous voyez le genre. — Et les communistes y vie
383 i demandent qu’on installe l’eau et l’électricité dans les maisons, etc. C’est l’élément réveillé et entreprenant de la popu
384 ? — Ils savent que je suis de leur côté, en gros, dans les questions locales où il faut prendre position. Quant à la doctrin
385 out parce qu’elle ne joue pratiquement aucun rôle dans leur action, et qu’elle n’a rien changé à leur croyance ou plutôt à l
386  : se rire des dieux du monde est assez héroïque, dans notre monde, pour qu’il soit vain de chercher mieux. 12 janvier 1935
387 , tout en tenant son doigt blessé droit en l’air, dans une attitude doctorale. La question des assurances est une question c
388 e particulièrement. Tout cela rend plus ou moins. Dans certains cas, bien entendu, il s’agit même d’y aller de sa poche. Enf
389 e ». Eh bien, qu’est-ce que vous croyez ? Réponse dans les quatre jours ! ah, ils sont comme ça ! Mais voilà que la personne
390 ployés là-bas, au ministère, ils mettent l’argent dans leur poche. — Tous les mas et mazets des environs sont habités par de
391 retraités, des pensionnés, des assurés qui vivent dans la rouspétance contre ces « cochons-là » et dans la crainte de la vie
392 nçais : il n’échappe aux jésuites que pour tomber dans le fétichisme : le franc sacré, les idées à majuscules, toucher du bo
393 esse en a parlé. Personne ne rit. Léon Bloy rugit dans sa tombe. 3 février 1935 Déclassé. — L’intellectuel l’est toujours.
394 figure, pour acquérir une situation bien définie dans le corps social). Nous sommes méprisés dans la mesure où nous sommes
395 finie dans le corps social). Nous sommes méprisés dans la mesure où nous sommes intellectuels, et acceptés — ou utilisés — d
396 sommes intellectuels, et acceptés — ou utilisés — dans la mesure où nous réussissons à nous faire passer pour des bourgeois
397 avant tout national ; qu’il s’est posé en Italie dans des termes particuliers à ce pays, et qu’en tout cas il ne peut pas s
398 la réunion, je surprends cette phrase d’un homme, dans la cour, tandis qu’il donne du feu à son copain : Pour moi, c’est un
399 ciste ! Toutes nos confusions politiques résumées dans cette petite phrase ! Je me dis : c’est bien ma faute. J’ai de nouvea
400 n ne doit pas parler de « questions matérielles » dans une société distinguée. Vous me direz qu’on ne parle guère que de cel
401 st pas avec ça que je pourrais faire une carrière dans le monde, à supposer que l’envie m’en prenne. Tout ce que je compte d
402 e l’envie m’en prenne. Tout ce que je compte dire dans mon journal, c’est qu’on peut être très content d’un sort matériel tr
403 que c’est vrai, et de montrer comment c’est vrai, dans le détail… ⁂ Cette conversation avec R. m’a rendu attentif à un fait
404 e moyen… 31 mars 1935 Place aux vieux ! — Je lis dans un journal socialiste du Midi, sous la rubrique « La vie régionale »,
405 ueillie par une traînée de rigolade irrépressible dans toutes les couches de la population, « laborieuse » ou « réactionnair
406 a preuve en est fournie par ces phrases cueillies dans un journal révolutionnaire : ‟L’organisation lutte afin de faire acco
407 vendications des vieux !” Quand on en est à cela, dans les partis d’extrême gauche, c’est que l’état social est à peu près p
408 génaires. N’est-ce pas beau, rassurant, émouvant, dans une Europe que l’on croyait en proie aux brutales jeunesses bottées ?
409 eunesses bottées ? » 25 avril 1935 Communisme. —  Dans la petite librairie grande ouverte sur la rue principale, je parcours
410 la vérité, dont la seule dignité est d’avoir foi dans le pouvoir d’une pensée droite, — on se demande par quelle rancune va
411 me à la veste bleue, je le comprends et je l’aime dans son effort maladroit et réel. Mais dans la mesure où je l’aime, ils m
412 je l’aime dans son effort maladroit et réel. Mais dans la mesure où je l’aime, ils me dégoûtent. 28 avril 1935 Réflexion de
413 les conditions du travail créées depuis la guerre dans les campagnes : nomadisme des employés et ouvriers, impossibilité de
414 la place aux jeunes en abaissant la limite d’âge dans les chemins de fer et l’administration ; faire des lois régionales po
415 terres d’un petit village ; vendre le vin du pays dans les épiceries du pays, lesquelles ne vendent que des succédanés fabri
416 esquelles ne vendent que des succédanés fabriqués dans des « caves centrales » avec des vins d’Afrique et des produits chimi
417 s un verre »). Enfin ils se plaindront de ce que, dans leur pays, il n’y a plus de vie, d’initiative, de vrai plaisir. On n’
418 st mort, ici ! » — phrase entendue un peu partout dans la province). Et puis « leur » politique, parlez-moi de « leurs combi
419  leurs combines » — il n’y a rien à y comprendre. Dans une assemblée populaire, on ne dira pas un mot de tout cela, on s’en
420 rvations que formulent des individus pris à part, dans leur vie concrète. Je constate qu’elles vont toutes dans le sens de c
421 ur vie concrète. Je constate qu’elles vont toutes dans le sens de ce que proposent les personnalistes : autonomie de la régi
422 n’est vrai… 6 mai 1935 La mort et les cérémonies dans le Gard. — La maison de Simard recèle un effrayant secret qu’on m’ava
423 i qui éveillera peut-être des réflexions fécondes dans l’esprit du lecteur philosophe. Déjà huit mois que nous sommes ici, e
424 ici, et combien de fois ne sommes-nous pas entrés dans la grande cuisine qui était, pensions-nous, tout leur logis — nous av
425 veillent à tour de rôle, ils sont venus discuter dans la remise qui est au-dessous de notre chambre, et leurs éclats de voi
14 1937, Articles divers (1936-1938). Lénine, Staline et la littérature (17 avril 1937)
426 ans plus tard, à cette déclaration totalitaire ; dans un discours aux cadets de l’Académie de l’Armée rouge, il s’écrie : «
427 démie de l’Armée rouge, il s’écrie : « Chez nous, dans les circonstances actuelles, les cadres décident de tout ! » Compris 
428 -bourgeois (Monthéus et Barbusse). Son inculture, dans ce domaine, est d’ailleurs franchement avouée par sa veuve : « En Rus
429 nes Mais notre cœur — vous ne l’aurez jamais ! Dans un article de 1922, il loue cependant un poème de Maïakovski contre l
430 n que je reconnaisse tout à fait mon incompétence dans ce domaine. Mais depuis longtemps, je n’avais éprouvé un pareil plais
431 isir, du point de vue politique et administratif. Dans son poème, il raille impitoyablement les réunions et se moque des com
15 1937, Articles divers (1936-1938). Chamisso et le Mythe de l’Ombre perdue (mai-juin 1937)
432 e. « L’homme sans ombre » rôdait depuis longtemps dans les régions obscures de la légende populaire. S’il se risque à paraît
433 xprimant. Et c’est ainsi que Chamisso introduisit dans la conscience moderne le mythe de l’homme qui a perdu son ombre, sous
434 plus n’ait essayé de formuler le symbole enfermé dans le mythe. Serait-ce pudeur d’artistes ? Pudeur tout court ? Ou faut-i
435 liante pour ceux, du moins qui, plaçant la Raison dans le monde des dieux, voudraient bien être pris pour des gens raisonnab
436 e moleste en mille manières. Les jeux des enfants dans la rue, les valets qui le servent, les femmes qu’il rencontre, surtou
437 s donc de Freud cette constatation : « Celui qui, dans un domaine quelconque, est considéré comme anormal au point de vue so
438 moral, celui-là peut être considéré comme anormal dans sa vie sexuelle »37. Nous venons de voir que Schlemihl est le type mê
439  trouver sa place au soleil », et qui ne subsiste dans la compagnie de ses semblables que par un subterfuge toujours menacé.
440 j’avais pressenti qu’une fable à ce point célèbre dans un peuple ne pouvait exprimer qu’un fait humain élémentaire. J’étais
441 éralement : « On ne peut comparer la Liquor vitae dans l’homme à autre chose qu’à une ombre sur la paroi, laquelle (ombre) v
442 st en effet le principe d’activité vitale répandu dans tous nos organes. Elle figure le « miroir auquel la nature se regarde
443 rocosmique, la puissance même de notre créativité dans tous les ordres. Elle est ce qu’il y a de plus noble dans le corps to
444 s les ordres. Elle est ce qu’il y a de plus noble dans le corps tout entier et dans l’homme. » Je la rapproche alors de ce S
445 il y a de plus noble dans le corps tout entier et dans l’homme. » Je la rapproche alors de ce Selbst (ou soi-même) dont parl
446 t à quoi se ramène tout ce qui est vraiment grave dans notre vie ; et la fameuse « question sexuelle » ne tire son importanc
447 coup d’êtres la créativité paraît avoir son siège dans le seul sexe, que la pudeur s’est localisée là ? Ne serait-ce point p
448 le, le centre de la créativité paraît se déplacer dans le cerveau ou dans le cœur. La pudeur aussitôt affecte la pensée, les
449 créativité paraît se déplacer dans le cerveau ou dans le cœur. La pudeur aussitôt affecte la pensée, les sentiments. On par
450 » lorsqu’un auteur exhibe une excessive sincérité dans ses écrits. (Il peut être d’ailleurs, au sens courant du mot, le plus
451 e secret « sacré » étant le lieu de la créativité dans la personne, celui qui a perdu son ombre, se promène parmi les hommes
452 sprit seul voit) Le corps et l’âme chantent alors dans l’unisson de la chasteté. L’esprit offensif et joyeux, le corps qui s
453 offensif et joyeux, le corps qui se sent « plein dans sa peau », partagent les richesses du désir. Et l’homme a retrouvé so
454 rès précise description de l’individu romantique, dans ce qu’il a de démissionnaire, d’impuissant à saisir le monde pour le
455 ient à se détacher de l’auteur pour prendre corps dans l’œuvre poétique. Et le poème ensuite — plus beau et plus vivant que
456 t plus, il veut du vraisemblable ! Il est retombé dans le roman insignifiant. P.-S. Je n’ai pas voulu alourdir cette esquis
457 ibliographiques. On les trouve d’ailleurs réunies dans le Don Juan d’Otto Rank (Stock). Cet érudit psychanalyste ne recense
458 élèbres qui ont traité le mythe de l’ombre perdue dans leurs romans, pièces, ou contes fantastiques. Notons qu’en dehors du
459 isin du double. (Maupassant par exemple). Barrès, dans ses Cahiers, recueille la lettre d’un descendant français de Chamisso
460 iaux, c’est-à-dire d’une nouvelle normalité. 38. Dans le conte intitulé « l’Ombre », Andersen raconte comment un philosophe
461 e jeune femme qu’il perçoit de sa fenêtre. « Mais dans les climats chauds, les choses croissent très vite, et après qu’une s
462 pieds commençait à croître lorsqu’il se promenait dans le soleil. » Ici donc, pas de fixation morbide, comme dans Schlemihl.
463 oleil. » Ici donc, pas de fixation morbide, comme dans Schlemihl. Aussi bien, le diable n’est-il pas dans l’affaire, cette f
464 ans Schlemihl. Aussi bien, le diable n’est-il pas dans l’affaire, cette fois-ci. 39. Selon Paracelse toujours, l’élément se
16 1937, Articles divers (1936-1938). Journal d’un intellectuel en chômage (25 juillet 1937)
465 d la table que je me suis fabriquée : j’ai trouvé dans le chai deux tréteaux et deux planches bien rabotées ; j’ai dressé ce
466 ndide et gai, oui vraiment plus gai qu’ascétique. Dans le chai, à la porte un peu trop basse, règne une pénétrante odeur de
467 gne une pénétrante odeur de laurier. On distingue dans l’ombre des amas de branchages, des outils et des treilles pour la pê
468 e encore : je laisse tout cela se mêler à ma vie, dans l’heureux étourdissement de la lumière maritime. Pour mes pensées, je
469 rme est devenu gigantesque, majestueux exemplaire dans sa symétrie architecturale. Il domine toutes les maisons et le cloche
470 t seul au-dessus du pays. Je voudrais le dessiner dans le style rom antique, avec tous ses détails et toute son opulence, fr
471 e-ci est énorme et goutteuse. Elle a des douleurs dans les jambes, et m’en parle d’abord, pour me mettre en confiance. Je se
472 ans valeur. Port : quatre francs soixante-quinze. Dans l’après-midi, tandis que j’écris à ma table, j’entends grincer la por
473 ts ennuis sans gravité, bien sûr. Mais quel drame dans la vie d’un buraliste de recette auxiliaire ! Depuis lors, il rougit
474 j’exagère, même pour un riche. Je me sens rejeté dans la catégorie bourgeoise. Ma bonne conscience de pauvre n’aura pas dur
475 e l’espèce que j’aime, et l’un des plus charmants dans cette espèce, mais ce n’est point pour cela que j’en parle ici. C’est
476 s puces d’un hérisson mort. » Cette phrase a fait dans mon esprit ce qu’on appelle un trait de lumière. Lundi dernier, au pe
477 pour mon compte, j’en ai pris sept sur mon pyjama dans l’espace de deux minutes, ce qui doit constituer une sorte de record.
478 , un petit hérisson était venu se mettre en boule dans la plate-bande qui borde la maison, sous ma fenêtre. Il soufflait trè
479 je ne sais combien d’années, je viens de trouver dans un ouvrage littéraire la solution d’une question précise. Grâce à Col
480 arettes américaines au goût de miel, introuvables dans l’île. Pendant que ma femme lit des hebdomadaires, je vais renouer le
481 (Ce que l’on nomme « difficultés de trésorerie » dans les affaires, devient ici, évidemment, un obstacle absolu.) Assuré au
482 ut de même bien décidé à renouveler ma tentative, dans un mois. q. Rougemont Denis de, «  Journal d’un intellectuel en ch
483 ecteurs la primeur de quelques pages de ce livre. Dans ces pages, l’auteur peint notamment le milieu où il s’est retiré, une
17 1937, Articles divers (1936-1938). Extraits de… Journal d’un intellectuel en chômage (15 août 1937)
484 es transformations qu’ils sont en train de causer dans la vie provinciale. Je n’ai pas compté le nombre de lignes actuelleme
485 s actuellement exploitées. Mais j’ai pu constater dans plusieurs départements de l’Ouest qu’il n’est plus guère de « pays »
486 re que des gares, ce qu’il y a de plus attristant dans chaque village. Aujourd’hui, les stations d’autocars sont sur la plac
487 ement nier la subsistance des « petites patries » dans la nation abstraitement unifiée ? La ligne d’autocar fait partie du p
488 drier des marées, de l’heure matinale des foires, dans les districts ruraux, et ailleurs de l’entrée et de la sortie des usi
489 sortes d’habitudes locales. D’abord il faut aller dans deux ou trois cafés pour obtenir un minimum de précisions concernant
490 intimes, avec ce personnage enfoui à côté de vous dans un luxueux fauteuil de cuir rouge ou bleu vif, et qui change de tête
491 en : c’est moderne, c’est sportif, cela vous pose dans l’esprit des populations, on se sent maître à bord de sa puissante ma
492 j’aurais dû noter plus tôt. Le monsieur rencontré dans l’autocar de Taillefer voulait savoir quel était mon métier. Et quand
493 vous envie ! Vous avez un rôle magnifique à jouer dans la société. Vous avez le temps de réfléchir et de nous faire part de
494 cela tient aux circonstances mêmes qui l’ont mis dans le cas d’écrire. Car ou bien l’on écrit ce que l’on ne peut pas faire
495 a misère la plus honteuse qui se puisse imaginer, dans les antres rédactionnels. Je dis les antres. De toute façon, un écriv
496 cédé de la notice suivante : « Brillant essayiste dans deux ouvrages déjà remarqués : Penser avec les mains et Politique
18 1937, Articles divers (1936-1938). « Subjectivité et transcendance », Lettre de M. Denis de Rougemont (décembre 1937)
497 Voyez chez Goethe, chez Tolstoï, chez Nietzsche : dans la mesure où elle est un élément de transcendance, la nature devient
498 ent vers une nouvelle analyse de la transcendance dans son rapport aux puissances de l’imagination et non seulement dans son
499 aux puissances de l’imagination et non seulement dans son rapport à l’éthique. w. Rougemont Denis de, « Lettre de M. Den
19 1938, Articles divers (1936-1938). Réponse à Pierre Beausire (15 janvier 1938)
500 s côtés pour l’essentiel de ce que nous avons dit dans notre numéro spécial81. S’il nous attaque, c’est sur des points que n
501 eur), mais c’est, au contraire, la volonté d’agir dans le sens de ce qui libère en l’homme les forces de résistance et de cr
502 on sait. Mais tout ceci nous maintiendrait encore dans le seul plan « moral » où M. Beausire nous situe, par un réflexe bien
503 itué comme tel, et n’a pris ce nom, que parce que dans l’Europe actuelle se déchaînent des puissances de mort, spirituelles
504 it nietzschéen). Que le christianisme vrai revive dans ce mouvement, je serais mal venu à le nier. En tant que protestant pe
505 final : « Qu’ils s’emparent hardiment du pouvoir dans cet État, et, en manifestant la noblesse de leur caractère, nous déli
506 e et d’un jugement droit. » Où trouve-t-on cela ? Dans les livres de Nietzsche. Mais non pas encore dans l’Histoire ? Si ce
507 Dans les livres de Nietzsche. Mais non pas encore dans l’Histoire ? Si ce n’est pas une utopie de plus, un refuge pour les f
508 e « grève perlée » que de n’accepter la lutte que dans ces termes ; si cet idéal est possible, si Beausire connaît de tels c
20 1938, Articles divers (1936-1938). Søren Kierkegaard (février 1938)
509 père avait passé son enfance à garder les moutons dans la plaine du Jutland. Un jour, accablé par la misère, il était monté
510 le conduire au refus d’une perspective de bonheur dans laquelle il ne pouvait voir le vrai tout de son existence singulière.
511 les pièces illuminées de ses vastes appartements. Dans chaque chambre il faisait disposer une écritoire et du papier, de faç
512 isme officiel et ses évêques, il se vit abandonné dans la plus complète solitude qu’ait sans doute jamais connue un grand es
513 iles. ⁂ Toute mon activité d’auteur — nous dit-il dans son Point de vue explicatif sur mon œuvre — se rapporte à ce seul pro
514 tre, il faut sans cesse le devenir, et le devenir dans l’instant de la foi, qui est l’instant de l’acte d’obéissance. Cesson
515 ute espèce de souffrance, … un homme qui témoigne dans le dénuement, la misère et l’humiliation, méconnu, déteste, insulté,
516 , brûlé ou rôti sur un gril, jeté par le bourreau dans un endroit écarté, sans être enterré. Voilà un témoin de la vérité, s
517 lère jamais la passion spirituelle qui se déclare dans sa pureté. La plupart des gens vivent dans une confusion impensable,
518 éclare dans sa pureté. La plupart des gens vivent dans une confusion impensable, et n’en conçoivent pas de malaise. D’autres
519 r en fin de semaine, comme on fait un peu d’ordre dans l’appartement, reculent bientôt devant l’énormité — l’absence de norm
520 , la folie qui l’abat. Un seul, je crois, parvint dans l’intégrité de sa force à une mort que toute son œuvre provoquait et
521 et qui vaincue par une telle victime, lui révéla dans les derniers instants le vrai sens, la valeur de destin de la pensée
522 estin de la pensée qui aboutissait là. Contempler dans sa mort la « fin » de sa passion et l’accomplissement de sa foi, tel
523 u’avec sa mort !83 On trouve le second document dans le journal de l’hôpital où vint mourir Kierkegaard (c’est un interne
524 e que les thèmes directeurs. Il faut y aller voir dans ses livres traduits, et dans l’étude monumentale que Jean Wahl publie
525 Il faut y aller voir dans ses livres traduits, et dans l’étude monumentale que Jean Wahl publie ces jours-ci. Mais il sera p
526 ceux-là ! Même ces deux-là qui sont allés si loin dans la passion de l’absolu chrétien, mais seul Kierkegaard en est mort. U
527 e qui soutient l’homme contre Dieu. Et cependant, dans le pire désespoir, jamais de défi, ni d’« hybris ». Pureté du chrétie
528 nce ? C’est que le sérieux vrai est en définitive dans le seul acte de foi, qui jette sur nos sérieux, poses et amusettes (o
529 hétorique pieuse, une illusion, un mythe, un saut dans le vide, etc. Et alors il n’y a plus nulle part de « vrai » sérieux.
530 elque part, et alors il n’y a pas de vrai sérieux dans ma vie tant que je n’ai pas trouvé dans la foi, ou mieux : tant que l
531 i sérieux dans ma vie tant que je n’ai pas trouvé dans la foi, ou mieux : tant que la foi — qui est don de Dieu — ne m’a tro
532 re et ce mot gravé qui ne cessent de nous accuser dans leur silence d’éternité. 82. « Alléluia » : Louez l’Éternel. Kierke
533 tianisme, une seule tâche comparable à la mienne. Dans la ‟chrétienté”, elle apparaît pour la première fois. Je le sais, je
534 auteur (1848). 84. Rapporté par Georges Brandes, dans Søren Kierkegaard, ein literarische Charakterbild. z. Rougemont Den
21 1938, Articles divers (1936-1938). Nouvelles pages du Journal d’un intellectuel en chômage (avril 1938)
535 nt pour qui se flatte d’une image de soi composée dans la solitude : tant qu’on ne s’est pas avoué devant les autres, on peu
536 au contact de voisins que rien en nous, que rien dans notre vie n’attendait et ne prévoyait. Ce n’est qu’au prix d’un désor
537  ? La question paraît insoluble dès qu’on la pose dans le concret d’une vie connue. Prenons deux hommes qui furent tous deux
538 trouve, à tâtons, le verrou de la porte du fond, dans l’odeur des lauriers épais. Voici les rues du village, illuminées com
539 contre les murs des maisons mortes. Je me glisse dans le hangar de la grosse voiture et tâte ses flancs jusqu’à ce que je r
540 st de nouveau cet étrange écho des pas, si proche dans les rues vides, et les mêmes chiens qui reviennent, et pas une âme. «
541 anger et voyageur sur la terre… » Jamais plus que dans cette nuit. Fin de séjour à A… (Gard). — Tout est en place. Je gard
542 ssus de cheminée ont été replacées au millimètre, dans une symétrie impeccable. Mais tout l’effet de notre labeur risque d’ê
543 ndre à l’évidence : ce sommier implacable restera dans l’escalier comme témoin des bouleversements que nous avons infligés à
544 isses de livres à la gare, etc., et le train part dans une heure. Quand la propriétaire reviendra pour l’été, elle se heurte
545 r l’été, elle se heurtera à ce sommier monumental dans sa pose scandale et ma réputation sera faite ! Fuyons, fuyons ! (Ét
546 ends plus pourquoi j’ai eu ce fort désir soudain, dans le métro, de tutoyer mes compagnons de route. Était-ce envie de donne
547 rer avec force, une fois qu’on les a bien connus, dans leur réalité sordide. Un petit fait vrai vaut plus que dix grandes id
548 rands ou petits en soi et par comparaison. Il y a dans chaque vie d’homme à peu près digne de ce nom, un fait qui commande t
549 ort, on s’aperçut qu’il ne restait que 250 francs dans le coffre. aa. Rougemont Denis de, « Nouvelles pages du Journal d’u