1
l’espèce de résistance que rencontre Kafka parmi
nous
. Rien ne me paraît plus propre à la réduire que le détour auquel a re
2
ne précision proprement angoissante. Il considère
notre
vie quotidienne, mais avec une minutie telle qu’on ne tarde pas à pre
3
qu’on ne tarde pas à pressentir que la plupart de
nos
démarches sous-entendent et masquent à peine une foncière absurdité.
4
surdité. L’état d’extrême lucidité que suscite en
nous
cette vision ressemble à s’y méprendre à un cauchemar. Mais alors que
5
nt le temps de leur ivresse tout au moins — Kafka
nous
ramène sans cesse, avec une sorte d’humour inflexible, à la conscienc
6
mour inflexible, à la conscience la plus sobre de
notre
humaine condition. On dirait qu’il incite ses héros à pratiquer contr
7
strueux23 survenu dans la vie de son héros, Kafka
nous
amène à penser que le détail de l’existence banale, et le sentiment d
8
préoccupations sociales de « Garta », telles que
nous
les décrit Max Brod, aideront à deviner la nature assez rare du desse
9
e manifeste tout au long de son existence, et qui
devait
l’amener entre autres, à son projet de participation au jeune mouveme
10
janvier 1936)c « Toute mon activité d’auteur —
nous
dit Kierkegaard — se rapporte à ce seul problème : comment devenir ch
11
vérité, toutes les démonstrations savantes qu’on
nous
a faites depuis un siècle pour nous prouver que l’acte est impossible
12
avantes qu’on nous a faites depuis un siècle pour
nous
prouver que l’acte est impossible et que le tout de l’homme est soumi
13
Voici donc le mystère : s’il n’y a pas de chemin,
nous
ne pouvons marcher, mais si nous ne marchons pas, il n’y a pas de che
14
a pas de chemin, nous ne pouvons marcher, mais si
nous
ne marchons pas, il n’y a pas de chemin. La foi au Christ nous permet
15
ons pas, il n’y a pas de chemin. La foi au Christ
nous
permet seule de franchir ce cercle enchanté où nous maintient l’argum
16
us permet seule de franchir ce cercle enchanté où
nous
maintient l’argument du démon — le serpent qui se mord la queue. La f
17
possible, et sur ces lieux règne le désespoir. Il
nous
faut donc agir, si nous voulons la vérité, agir en vérité, c’est-à-di
18
ux règne le désespoir. Il nous faut donc agir, si
nous
voulons la vérité, agir en vérité, c’est-à-dire agir dans le Christ.
19
— à vrai dire, en vertu du paradoxe le plus fou.
Nous
ne pouvons agir « qu’en vertu de l’absurde » ; mais cela seul donne u
20
u de l’absurde » ; mais cela seul donne un sens à
nos
vies. Alors les règles, les morales et les lois qui nous disaient d’a
21
es. Alors les règles, les morales et les lois qui
nous
disaient d’agir dans le même temps qu’elles nous privaient de tout po
22
nous disaient d’agir dans le même temps qu’elles
nous
privaient de tout pouvoir, s’évanouissent et meurent aux pages des li
23
la norme de toutes les normes. Au premier pas que
nous
faisons dans notre nuit, voici que le chemin s’éclaire et que les per
24
les normes. Au premier pas que nous faisons dans
notre
nuit, voici que le chemin s’éclaire et que les perspectives se dégage
25
s’éclaire et que les perspectives se dégagent. Et
nous
allons connaître maintenant que seul l’acte de foi est création, tran
26
ne éternelle, prophétie de l’éternité qui vient à
nous
. 2. Il n’est d’action que prophétique Qu’est-ce que prophétiser
27
ue prophétiser sinon dire la Parole qui détermine
notre
avenir ? Mais la Parole n’est dite que dans la foi, la foi n’existe q
28
existe que dans l’acte, et cet acte devient alors
notre
chemin et notre loi. Ainsi nous ne pouvons connaître que ce que nous
29
l’acte, et cet acte devient alors notre chemin et
notre
loi. Ainsi nous ne pouvons connaître que ce que nous prophétisons. Le
30
te devient alors notre chemin et notre loi. Ainsi
nous
ne pouvons connaître que ce que nous prophétisons. Le chrétien marche
31
e loi. Ainsi nous ne pouvons connaître que ce que
nous
prophétisons. Le chrétien marche dans la nuit en créant sa lumière et
32
ombres, esclave des lois d’un monde sur lequel il
devrait
régner. Seule peut l’en délivrer la Parole prophétique qui lui advien
33
pas d’autre tâche7. Le chemin est imprévisible ;
le nôtre
, disons-nous, n’est pas celui de ces prophètes. Cependant la question
34
e7. Le chemin est imprévisible ; le nôtre, disons-
nous
, n’est pas celui de ces prophètes. Cependant la question demeure : co
35
i prophétise ? Le chemin est imprévisible. Ce que
nous
connaissons, c’est pourtant son point de départ. Le chemin commence à
36
rt. Le chemin commence à tout homme qui se met en
devoir
d’obéir à l’ordre qu’il reçoit de Dieu, — n’importe où et n’importe q
37
sécurité, cachée au plus secret du risque. 3.
Nous
n’avons pas à suivre le chemin, mais bien à l’inventer à chaque pas
38
, mais bien à l’inventer à chaque pas Tant que
nous
considérons le Christ avec des yeux de moralistes, comme une personna
39
, une abstraction, c’est-à-dire quelque chose que
nous
pouvons imaginer sans pour autant nous transformer, et c’est bien la
40
chose que nous pouvons imaginer sans pour autant
nous
transformer, et c’est bien la définition de « l’inactuel ». Se confor
41
il n’existe qu’un seul temps : le présent »9
Nous
ne connaissons rien du Christ, du « chemin », en dehors de l’acte de
42
de foi qui, supprimant toute distance historique,
nous
rend contemporains de Son incarnation. Ainsi l’acte de foi détruit le
43
. Il est ce contact impensable de l’éternité avec
notre
durée, et l’on n’en peut n’en dire sinon qu’il s’est produit, et qu’i
44
tout instant. C’est là la santé de la foi »10. Si
nous
vivions dans l’obéissance et dans la foi, il n’y aurait ni passé ni f
45
erait sur le monde et l’unité du genre humain. Si
nous
vivons dans l’obéissance et dans la foi, l’histoire s’arrêterait comm
46
ur la terre : ainsi le Christ est le chemin. Mais
nous
avons refusé l’éternel et nous lui préférons nos vies : c’est pourquo
47
st le chemin. Mais nous avons refusé l’éternel et
nous
lui préférons nos vies : c’est pourquoi nous vivons dans l’Histoire,
48
nous avons refusé l’éternel et nous lui préférons
nos
vies : c’est pourquoi nous vivons dans l’Histoire, et dans l’absence,
49
l et nous lui préférons nos vies : c’est pourquoi
nous
vivons dans l’Histoire, et dans l’absence, ou dans la nostalgie des t
50
nostalgie des temps qui viennent ; c’est pourquoi
nous
n’avons plus d’être que par la foi, « substance des choses espérées »
51
es espérées », et c’est pourquoi la Parole, parmi
nous
, n’est que promesse et vigilante prophétie de l’invisible. De Séir, u
52
i meurt à ce qui nait, — par le réel. « Celui qui
doit
agir, s’il veut juger de soi selon le succès qu’il remporte, n’arrive
53
s traits du visage héroïque. Dans cette chair qui
doit
vieillir, la tension de la mort et de la vie a mis des marques victor
54
6. Le contraire de l’acte, c’est le désespoir
Nous
savons tous cela, comme nous savons qu’il faut mourir : sans y croire
55
’est le désespoir Nous savons tous cela, comme
nous
savons qu’il faut mourir : sans y croire. À vrai dire, nous avons tou
56
s qu’il faut mourir : sans y croire. À vrai dire,
nous
avons toutes les raisons d’en douter, s’il est vrai que le doute est
57
oi, l’homme détendu, vague et fiévreux qui peuple
nos
cités, l’homme sans visage et sans prochain, — sans vocation ! — s’im
58
nt ! — soit durée… Mais l’absolu qui vient jucher
nos
vies nous meut parce qu’il est un ordre, une Parole reçue d’ailleurs,
59
it durée… Mais l’absolu qui vient jucher nos vies
nous
meut parce qu’il est un ordre, une Parole reçue d’ailleurs, une ruptu
60
d’ailleurs, une rupture de tout drame humain que
nous
pussions prévoir, désirer et décrire ; une rupture et une vision. La
61
rnels où s’agitait la foule confuse et menaçante.
Nous
ne voyons aucun visage ailleurs que dans l’acte d’aimer. 7. Toute
62
ans les choses, mais dans le sujet connaissant »,
nous
retrouvons cette définition du temps comme refus de l’instant et de l
63
votre vie ? M. Clément Vautel qui personnifie de
nos
jours le Bourgeois, répondit avec une pertinence géniale : « Je n’ai
64
Alice au Pays des Merveilles On peut penser que
notre
langue est plus malade que n’était le latin à l’époque de la Renaissa
65
péens. On ne saurait en dire autant du langage de
nos
bons écrivains. Car non seulement il est mal entendu par la grande ma
66
usage : un sens commun. La plupart des débats qui
nous
occupent, qu’il s’agisse de politique, de religion ou de littérature,
67
isse de politique, de religion ou de littérature,
nous
offrent l’image d’un jeu dont les différents partenaires changent la
68
de guerre : « Qu’on lui coupe la tête ! » — Ainsi
nos
mots se déforment entre nos mains, nos problèmes se déforment au hasa
69
e la tête ! » — Ainsi nos mots se déforment entre
nos
mains, nos problèmes se déforment au hasard, chacun joue sa partie co
70
» — Ainsi nos mots se déforment entre nos mains,
nos
problèmes se déforment au hasard, chacun joue sa partie comme il le p
71
s plus fréquents dans le langage et les écrits de
notre
temps : esprit, révolution, liberté, ordre, patrie. Voilà les instrum
72
nstruments du jeu philosophique, ou politique que
nous
sommes en train de jouer, écrivains ou lecteurs, citoyens ou hommes d
73
fois l’un contre l’autre deux hommes qui auraient
dû
« s’entendre » et s’allier : c’est que pour l’un, esprit signifie éva
74
e, présence effective de la pensée et de la foi à
nos
misères, activité concrète et créatrice, et garantie contre les préju
75
és. « Voyez, gémit Alice, l’arceau sous lequel je
dois
passer se promène à l’autre bout du jeu et j’aurais dû croquer le hér
76
sser se promène à l’autre bout du jeu et j’aurais
dû
croquer le hérisson de la Reine s’il ne s’était mis à courir juste au
77
évolution. Mais là, aux neuf sens très précis que
nous
donne le dictionnaire, il nous faut ajouter une dizaine de sens parfo
78
ns très précis que nous donne le dictionnaire, il
nous
faut ajouter une dizaine de sens parfois contradictoires, créés par l
79
un principe communautaire vivant et puissant dans
nos
vies, c’est le drame de la civilisation, de la culture, de la cité mo
80
l trompe. Cette fin commune, cet idéal commun que
nous
devions servir ensemble dans la fraternité que crée l’œuvre unanime,
81
mpe. Cette fin commune, cet idéal commun que nous
devions
servir ensemble dans la fraternité que crée l’œuvre unanime, nous les
82
mble dans la fraternité que crée l’œuvre unanime,
nous
les cherchions en vain, et sans le savoir, dans la cité qu’on nous a
83
ns en vain, et sans le savoir, dans la cité qu’on
nous
a faite. C’est une faim, une soif, une nostalgie que tous nos gestes,
84
C’est une faim, une soif, une nostalgie que tous
nos
gestes, à notre insu, trahissent. Mais quelqu’un s’en est aperçu. Que
85
m, une soif, une nostalgie que tous nos gestes, à
notre
insu, trahissent. Mais quelqu’un s’en est aperçu. Quelqu’un a formé l
86
is été vivants pour cette génération sans but. On
nous
en donnera donc de nouveaux fabriqués à notre mesure, — et quelle mis
87
. On nous en donnera donc de nouveaux fabriqués à
notre
mesure, — et quelle misérable mesure ! « Slogans » publicitaires, mot
88
e politiques, tels sont les ersatz pitoyables que
nous
proposent l’Argent et l’État. Gîovinezza ! Tod den Juden ! Nous feron
89
l’Argent et l’État. Gîovinezza ! Tod den Juden !
Nous
ferons mieux que l’Amérique ! Achetez français ! Passez vos vacances
90
ciplines extérieures, à des ambitions inhumaines.
Nous
vivons à l’âge des mots d’ordre. L’on peut penser que c’est une espèc
91
lace des lieux communs spirituels et effectifs ne
nous
ordonnent qu’à des fins provisoires ou dégradantes : l’État totalitai
92
exes et d’obsession ? N’est-elle pas une somme de
nos
défaites intimes, de nos dénis d’humanité, — le contraire absolu de l
93
st-elle pas une somme de nos défaites intimes, de
nos
dénis d’humanité, — le contraire absolu de la culture, si la culture
94
re, trahissent en somme l’impuissance pratique de
notre
langue. Si les mots « portaient » réellement, les écrivains seraient
95
communisme c’est cela, s’il se confond, comme on
nous
l’affirmait, avec ses effets historiques. On vous répond que vous vou
96
tomber aussitôt dans les pièges grossiers qu’elle
nous
tend. (Pièges dans lesquels tombent les neuf dixièmes des adversaires
97
l’argument frappant d’un matérialisme polémique :
nous
l’appellerons matérialisme dialectique, pour indiquer qu’il n’est que
98
r qu’il n’est que provisoire, instrumental, qu’il
doit
servir au bout du compte la vérité — laquelle contient aussi l’« es
99
e tactique. Faisons de nécessité vertu. Proposons-
nous
de changer les choses et leurs rapports, de changer « le monde », c’e
100
dire les rapports économiques et sociaux. Et s’il
nous
reste encore du temps, nous changerons l’homme. D’ailleurs, peut-être
101
s et sociaux. Et s’il nous reste encore du temps,
nous
changerons l’homme. D’ailleurs, peut-être suffit-il de changer le cad
102
rit le danger. « Marx et moi — écrit-il en 1890 —
nous
sommes peut-être responsables de ce que parfois nos disciples ont ins
103
s sommes peut-être responsables de ce que parfois
nos
disciples ont insisté plus qu’il ne convenait sur les facteurs économ
104
qu’il ne convenait sur les facteurs économiques.
Nous
étions forcés d’insister sur leur caractère fondamental, par oppositi
105
sur leur caractère fondamental, par opposition à
nos
adversaires qui le niaient, et nous n’eûmes pas toujours le temps ni
106
r opposition à nos adversaires qui le niaient, et
nous
n’eûmes pas toujours le temps ni l’occasion de rendre justice aux aut
107
issement inévitable au rang de doctrine du parti,
devait
sortir la « vérité » tactique du matérialisme vulgaire, celui que la
108
pas conscient, et pourtant il en est responsable,
nous
reviendrons plus tard sur ce point.) Le peuple — et la bourgeoisie do
109
x : la seule radicale. Et toutes les autres, dans
notre
Occident troublé par un message qu’il méconnaît, ne sont que les refl
110
s, où serait son refus ? Et quelle preuve aurions-
nous
de sa transformation ? Une mauvaise humeur résignée ? Une simple réti
111
omme. Leur ignorance ou leur aveuglement quant au
devoir
, et au pouvoir, de l’homme transformé par la foi. L’homme nouveau, se
112
erait pas l’effet d’une conversion des hommes, ne
doit
être aux yeux du chrétien, qu’une réforme sans grande portée. Voilà q
113
sa pensée, de sa vie corporelle ! Précisons, car
nous
ne parlons pas de vérités « purement théologiques » comme le dirait u
114
spont. C’est ce préjugé infantile que le marxisme
devait
consolider dans la conscience prolétarienne. Déviation grossière, dir
115
et non pas dictateur. C’est pourquoi son message
nous
est encore prêché. Il annonçait aux hommes non pas la haine et le cyn
116
pas les effets d’une telle foi dans l’histoire de
notre
Occident52. Si je n’ai pas votre foi, je ne les vois pas. Je vois une
117
a guerre, qui change le monde ! Il faut le dire à
notre
honte, à nous chrétiens : ces reproches apparaissent justifiés à la g
118
hange le monde ! Il faut le dire à notre honte, à
nous
chrétiens : ces reproches apparaissent justifiés à la grande masse de
119
ante et bouleversante. C’est que l’« esprit » qui
devait
être l’agent du changement total, perpétuel et seul réel, est devenu
120
reste qu’en doctrine, et indépendamment de toutes
nos
fautes, l’objection marxiste ne vaut rien, alors que l’objection chré
121
te que ce n’est pas sa faute, à ce marxiste, mais
notre
faute, et tout d’abord la mienne.) Par contre, quand je reproche au m
122
ières : Royaume de Dieu ou paradis terrestre ?
Nous
arrivons maintenant, toute équivoque grossière dissipée en principe,
123
par là même peut être immédiatement présent dans
notre
cœur56 alors que l’eschaton marxiste, temporel, s’enfuit dans un futu
124
ternelle, va-t-elle maintenant se manifester dans
notre
siècle ? Le phénomène de la « conversion » le fait bien voir. Un homm
125
rétien qui tienne, et tous les moyens du chrétien
doivent
être aussi purs que sa fin. Tout autre est le cas du marxiste. N’ayan
126
suspect. Tout cela repose sur un fait unique, que
nous
pouvons formuler simplement : la fin dernière du chrétien est présent
127
que l’avenir socialiste, la société sans classes,
doit
supprimer ! Le marxiste croit que le bien sort du mal ; le chrétien s
128
loin60. La déviation matérialiste du marxisme ne
doit
pas seulement nous inciter à des condamnations toutes théoriques : el
129
on matérialiste du marxisme ne doit pas seulement
nous
inciter à des condamnations toutes théoriques : elle doit nous averti
130
iter à des condamnations toutes théoriques : elle
doit
nous avertir de corriger sans trêve la déviation spiritualiste qui me
131
à des condamnations toutes théoriques : elle doit
nous
avertir de corriger sans trêve la déviation spiritualiste qui menace
132
sans trêve la déviation spiritualiste qui menace
notre
vie chrétienne, et qui est la cause certaine des succès du marxisme.
133
ue les chrétiens ne comprendront pas que leur foi
doit
se manifester sur tous les plans de l’activité humaine, y compris le
134
esquelles, et de les préparer consciemment. Sinon
nous
laisserons le champ libre à toutes les entreprises désespérées qui pa
135
qui est une forme de la charité. Parfois aussi le
devoir
chrétien peut apparaître plus historiquement défini et localisé : je
136
ciste ou soviétique : c’est la « mise au pas » de
nos
vies et de tous les aspects de nos vies, tant spirituels que matériel
137
se au pas » de nos vies et de tous les aspects de
nos
vies, tant spirituels que matériels, au service de l’État déifié. Cet
138
romain au premier âge du christianisme, telle que
nous
l’évoquions plus haut. Toutefois, l’un des facteurs au moins s’est mo
139
s’opposent aux commandements du Décalogue, et au
devoir
d’amour chrétien. Le conflit est inévitable. Suffira-t-il dès lors de
140
-t-il dès lors de se laisser persécuter ? N’avons-
nous
rien à faire qu’à subir le martyre ? Ou qu’à revêtir vis-à-vis de l’É
141
une attitude d’objecteurs de conscience ? N’avons-
nous
rien que nous-mêmes à sauver, alors que nos erreurs passées sont pour
142
vons-nous rien que nous-mêmes à sauver, alors que
nos
erreurs passées sont pour une part, peut-être capitale, dans le malhe
143
t ? Un protestant, et je précise : un calviniste,
doit
être ici en mesure de répondre. De toutes les églises chrétiennes, l’
144
ors, par principe, un régime fédéraliste. Mais si
nous
remontons plus haut, jusqu’au règne de François Ier, c’est-à-dire jus
145
e pu s’affirmer comme elle le fit sous Louis XIV,
nous
constatons que la première discipline que se donnent les églises calv
146
’Église de Rome. Le grand souci d’œcuménisme, que
nous
voyons gagner toutes les églises, est une promesse à laquelle nous de
147
r toutes les églises, est une promesse à laquelle
nous
devons croire de toute la force de notre foi. Aussi ne veux-je tirer
148
tes les églises, est une promesse à laquelle nous
devons
croire de toute la force de notre foi. Aussi ne veux-je tirer de mon
149
laquelle nous devons croire de toute la force de
notre
foi. Aussi ne veux-je tirer de mon exemple qu’une conclusion que je c
150
out chrétien, à quelque église qu’il appartienne.
Nous
avons tous reçu de Dieu un appel strictement personnel, un « charisme
151
appel strictement personnel, un « charisme » dont
nous
sommes responsables. Nous ne pouvons donc pas approuver une forme d’É
152
l, un « charisme » dont nous sommes responsables.
Nous
ne pouvons donc pas approuver une forme d’État qui, par définition, c
153
spirituelle au sein de la communauté. Il y va de
notre
tout, personnel, mais aussi de la valeur de la communauté pour tous l
154
linisme : une guerre de religions qui ne sont pas
les nôtres
. Je prends ici parti contre une telle entreprise, pour les mêmes rais
155
ent prendre parti contre le régime communiste. On
nous
donne à choisir entre deux sortes de matérialisme. Mais le communisme
156
er le monde… Contre les arguments démagogiques de
nos
croisés, je répète, après Berdiaev, après Gide : la « vérité » du com
157
théocratiques ou séculières. Si la culture et si
nos
libertés civiques sont brimées, par le fait d’une doctrine et d’un Ét
158
t d’un État « matérialistes », il faut savoir que
nous
en sommes les responsables, dans la mesure où nous cultivons un espri
159
ous en sommes les responsables, dans la mesure où
nous
cultivons un esprit détaché du réel, une liberté abstentionniste et i
160
bstentionniste et inféconde. Tout le mal vient de
notre
esprit. C’est à lui de faire pénitence, car c’était lui qui devait té
161
est à lui de faire pénitence, car c’était lui qui
devait
témoigner de sa primauté salutaire. Mais il faut aussi repartir. La t
162
u mensonge spiritualiste, la vérité du spirituel.
Nous
n’avons pas à nous dresser contre la « vérité » déviée de Marx, contr
163
liste, la vérité du spirituel. Nous n’avons pas à
nous
dresser contre la « vérité » déviée de Marx, contre une vérité orphel
164
haient en Dieu à ses fins et à ses origines. Mais
nous
devons proclamer la vérité parfaite dont nous avons, nous les premier
165
t en Dieu à ses fins et à ses origines. Mais nous
devons
proclamer la vérité parfaite dont nous avons, nous les premiers, dévi
166
ais nous devons proclamer la vérité parfaite dont
nous
avons, nous les premiers, dévié. « Malheur à moi si je n’évangélise !
167
ons proclamer la vérité parfaite dont nous avons,
nous
les premiers, dévié. « Malheur à moi si je n’évangélise ! », disait l
168
cace contre le matérialisme, c’est la lutte qu’il
nous
faut mener contre la tentation spiritualiste. 41. « Le communisme
169
ritualiste. 41. « Le communisme n’est pas pour
nous
un état qui doive être créé, un idéal… Nous appelons communisme le mo
170
. « Le communisme n’est pas pour nous un état qui
doive
être créé, un idéal… Nous appelons communisme le mouvement effectif q
171
pour nous un état qui doive être créé, un idéal…
Nous
appelons communisme le mouvement effectif qui supprimera la réalité p
172
te situation » (Marx, Deutsche Ideologie). 42. «
Nous
sommes tous membres les uns des autres » (Rom., 12, 5). D’autre part,
173
Dieu » chrétien. 45. « Dans la pratique, l’homme
doit
prouver la vérité de sa pensée, c’est-à-dire sa réalité et sa puissan
174
! Mais combien oubliée par le communiste moyen de
nos
jours ! 49. Selon Karl Barth, par exemple, la dogmatique n’est qu’un
175
57. Je parle ici, l’on m’entend bien, de ce que
doit
être un chrétien conséquent. Il est trop clair que nous restons, tous
176
tre un chrétien conséquent. Il est trop clair que
nous
restons, tous tant que nous sommes, bien en arrière de notre vocation
177
Il est trop clair que nous restons, tous tant que
nous
sommes, bien en arrière de notre vocation. La plupart de nos trahison
178
ns, tous tant que nous sommes, bien en arrière de
notre
vocation. La plupart de nos trahisons viennent de ceci : que nous n’a
179
bien en arrière de notre vocation. La plupart de
nos
trahisons viennent de ceci : que nous n’acceptons pas de tout soumett
180
a plupart de nos trahisons viennent de ceci : que
nous
n’acceptons pas de tout soumettre aux volontés de Dieu. Nous réservon
181
ptons pas de tout soumettre aux volontés de Dieu.
Nous
réservons certaines activités, celles-là précisément dont le marxisme
182
tivités, celles-là précisément dont le marxisme a
dû
faire sa spécialité, en vertu de notre carence : la politique, nos af
183
le marxisme a dû faire sa spécialité, en vertu de
notre
carence : la politique, nos affaires, nos intérêts dits matériels, et
184
ialité, en vertu de notre carence : la politique,
nos
affaires, nos intérêts dits matériels, et ceux des autres ! Exemple t
185
tu de notre carence : la politique, nos affaires,
nos
intérêts dits matériels, et ceux des autres ! Exemple typique : l’aut
186
st pas le sens jésuite courant : que la fin seule
doit
indiquer les moyens justes qui la préparent. Et non pas justifier des
187
l en puissance. Les communistes représentent chez
nous
, en général, l’élite de leur classe. Je ne les traite pas de menteurs
188
u’il consiste uniquement dans sa mission ; ou, si
nous
traduisons littéralement cette expression, à vrai dire très courante
189
uée : « Il se lève et il tombe avec sa mission. »
Nous
ne savons rien du reste de sa vie, et n’avons nul besoin d’en rien co
190
aphiques, économiques, etc.), ou formulables dans
notre
langage plus ou moins naïvement positiviste. Que nous apprend une sci
191
langage plus ou moins naïvement positiviste. Que
nous
apprend une science de cet ordre sur le destin auquel étaient promise
192
origines, la nation juive ? Une similitude facile
nous
permet de l’imaginer : l’histoire n’a pas la plus petite raison de su
193
d’une autre sorte que tant de tribus d’Arabie qui
nous
offrent encore aujourd’hui, avec une persistance bien remarquable tou
194
ques de la coutume pastorale des temps d’Abraham.
Nous
ne possédons pas un renseignement d’ordre profane, qui nous explique
195
ssédons pas un renseignement d’ordre profane, qui
nous
explique pourquoi cette tribu-là échappa au destin monotone, exceptio
196
ceptionnellement conservateur, qui a pesé jusqu’à
nos
jours sur les habitants du désert. Désignée entre mille, sans raison.
197
ente aux conditions médiocres des Hébreux. Ce que
nous
connaissons de leur « histoire » — mais le mot prend ici un sens nouv
198
u conflit séculaire que décrit l’Ancien Testament
nous
ramène avec une insistance innombrable et vraiment grandiose à cette
199
Dieu et son service. Ainsi l’Arche de l’Alliance
nous
apparaît comme l’exemple à peu près idéal de ce que l’on peut nommer
200
s et spirituelles65. L’histoire des civilisations
nous
offre certes d’autres exemples assez grandioses de communes mesures r
201
t l’esprit. Et c’est à cette ultime tentation que
devaient
succomber les plus grands rigoristes, les savants docteurs de la Loi,
202
nd des historiens profanes des Juifs : Josèphe. «
Notre
législateur (Moïse), écrit-il dans sa Réponse à Appion 67, a été le s
203
onnues de tous. Cette connaissance produit parmi
nous
une admirable conformité, parce que rien n’est si capable de la faire
204
les mêmes coutumes ; car on n’entend point parmi
nous
parler diversement de Dieu, comme il arrive parmi les autres peuples,
205
vient dans l’esprit ; mais entre les philosophes…
Nous
croyons que Dieu voit tout ce qui se passe dans le monde. Nos femmes
206
que Dieu voit tout ce qui se passe dans le monde.
Nos
femmes et nos serviteurs en sont persuadés comme nous : on peut appre
207
tout ce qui se passe dans le monde. Nos femmes et
nos
serviteurs en sont persuadés comme nous : on peut apprendre de leur b
208
femmes et nos serviteurs en sont persuadés comme
nous
: on peut apprendre de leur bouche les règles de la conduite de notre
209
endre de leur bouche les règles de la conduite de
notre
vie, et que toutes nos actions doivent avoir pour objet de plaire à D
210
règles de la conduite de notre vie, et que toutes
nos
actions doivent avoir pour objet de plaire à Dieu. Une culture pa
211
conduite de notre vie, et que toutes nos actions
doivent
avoir pour objet de plaire à Dieu. Une culture pauvre, mais fidèl
212
nge-t-il, que d’inventions négligées, méprisées !
Nous
adorons la Vie et le Progrès, le foisonnement et la diversité, et tou
213
ment et la diversité, et toute mesure ne serait à
nos
yeux qu’une occasion de dépassement… Oui, la Richesse est notre derni
214
une occasion de dépassement… Oui, la Richesse est
notre
dernier dieu, et c’est peut-être le secret de l’expansion, mais aussi
215
e l’expansion, mais aussi de l’anarchie finale de
notre
culture moderne. Culture dont les éléments progressivement désunis, p
216
civilisation, et d’une manière très urgente à la
nôtre
, est assez clairement défini par la comparaison que l’on peut faire d
217
défini par la comparaison que l’on peut faire de
notre
richesse anarchique, et rendue presque vaine par ses excès, avec la p
218
er à une « mesure », voilà ce dont l’exemple juif
nous
permettra mieux que tout autre de juger. Que devient en effet la cult
219
proclamait que la justice à l’ancienne manière ne
devait
jamais être sacrifiée.68 Ainsi toute tentative de culture profane s
220
rcial71 et industriel. » Que reste-t-il de ce que
nous
nommons culture ? Philosophie, beaux-arts, fictions écrites, science,
221
trouve sauver et garantir la possession de ce que
notre
Occident lui-même a défini comme le bien souverain : l’harmonie dans
222
Revenons encore à Josèphe : Quant à ce que l’on
nous
reproche comme un grand défaut, de ne nous point étudier à inventer d
223
e l’on nous reproche comme un grand défaut, de ne
nous
point étudier à inventer des choses nouvelles, soit dans les arts, ou
224
e louange d’y apporter de continuels changements,
nous
attribuons au contraire à vertu et prudence, de demeurer constamment
225
nt dans l’observation des lois et des coutumes de
nos
ancêtres, parce que c’est une preuve qu’elles ont été parfaitement bi
226
le besoin d’en corriger les défauts. Ainsi, comme
nous
ne doutons point que ce ne soit Dieu qui nous a donné ces lois par l’
227
mme nous ne doutons point que ce ne soit Dieu qui
nous
a donné ces lois par l’entremise de Moïse, pourrions-nous, sans impié
228
onné ces lois par l’entremise de Moïse, pourrions-
nous
, sans impiété, ne nous pas efforcer de les observer très religieuseme
229
remise de Moïse, pourrions-nous, sans impiété, ne
nous
pas efforcer de les observer très religieusement ? Et quelle conduite
230
gouvernement peut donc être plus parfaite que la
nôtre
, et quels plus grands honneurs peut-on rendre à Dieu, puisque nous so
231
us grands honneurs peut-on rendre à Dieu, puisque
nous
sommes toujours préparés à nous acquitter du culte que nous lui devon
232
e à Dieu, puisque nous sommes toujours préparés à
nous
acquitter du culte que nous lui devons ; que nos Sacrificateurs sont
233
s toujours préparés à nous acquitter du culte que
nous
lui devons ; que nos Sacrificateurs sont établis pour veiller sans ce
234
s préparés à nous acquitter du culte que nous lui
devons
; que nos Sacrificateurs sont établis pour veiller sans cesse à ce qu
235
nous acquitter du culte que nous lui devons ; que
nos
Sacrificateurs sont établis pour veiller sans cesse à ce qu’il ne se
236
fête solennelle, qu’elles le sont toujours parmi
nous
? Chute d’Israël Tout était suspendu à la Loi, qui était elle-
237
de cette notion de la mesure « totalitaire » qui
devait
assurer la grandeur de l’Église — mais dont les déviations et pervers
238
cela vit encore dans les églises évangéliques de
nos
jours ? Dès les bancs de « l’école du dimanche », tout jeune protesta
239
et par la charge du Seigneur qui est venu, et qui
doit
revenir. Telle est sans doute la racine authentique du puritanisme qu
240
ient d’ailleurs toutes les nuances qu’on imagine,
nous
amènent au problème central que pose à la pensée d’un protestant, et
241
dépend ainsi de la conversion des Juifs. Et ceci
nous
révèle la plus profonde raison des sentiments « ambivalents », comme
242
vertu d’un décret de Dieu, mais encore qu’elle se
doit
de juger Israël autrement que ne fait « le monde ». Ce n’est pas au n
243
e ». Ce n’est pas au nom d’intérêts passagers que
nous
avons à prendre position, mais au nom des promesses de la foi, et dan
244
e est bien plus vaste que ne peuvent le concevoir
nos
polémiques. Et son issue ne dépend ni de nous seuls, ni d’eux seuls.
245
voir nos polémiques. Et son issue ne dépend ni de
nous
seuls, ni d’eux seuls. On dit : les Juifs sont ceci, les Juifs sont c
246
ceci, les Juifs sont cela, ils se sont emparés de
nos
richesses, etc. Mais de quels biens se préoccupe le croyant ? Leur fa
247
ter des races tout mélange avec d’autres, puisque
nos
sacrificateurs peuvent, par des pièces si authentiques, prouver leur
248
ment à saisir l’importance centrale du traité que
nous
publions : je le vois au centre du débat occidental par excellence, m
249
sis que dans l’unique et perpétuelle question que
nous
posent toutes les pages de la Bible. Ils renvoient tous à une réalité
250
e sont que les reflets, diversement réfractés par
nos
mots. Ils renvoient tous à la question du Christ : « … et toi, mainte
251
branlent plus que le « vieil homme », celui qu’il
nous
faut dépouiller. Folie pour les sages Mais il s’en faut de pres
252
me soient acceptées (ou simplement connues !) par
nos
contemporains, même chrétiens. Il s’en faut de beaucoup, de presque t
253
p, de presque tout, que les arguments d’un Érasme
nous
apparaissent comme autant de sophismes. Non seulement tous les humani
254
en a pas du tout le monopole : tout catholique se
doit
, en bonne logique, de les faire siens, puisqu’il croit au mérite des
255
té ? Une verdeur de polémique qui peut flatter en
nous
le goût du pittoresque ; l’élan génial, la violence loyale d’une cert
256
subjugué par le style, par le ton de l’ouvrage. (
Nous
ne savons que trop bien, nous modernes, séparer le fond de la forme,
257
ton de l’ouvrage. (Nous ne savons que trop bien,
nous
modernes, séparer le fond de la forme, admirer l’une quand nous conda
258
séparer le fond de la forme, admirer l’une quand
nous
condamnons l’autre, et vice versa.) Mais une fois reconnue cette maît
259
ait le jargon d’aujourd’hui), tout est fait, dans
notre
Traité, pour heurter de front le lecteur incroyant, ou celui qui ne p
260
er nie le libre arbitre. Ceci pourrait suffire et
doit
suffire en droit, à réfuter l’objection d’un moderne, l’objection par
261
egaard Une conscience moderne. — Selon Luther,
nous
n’avons aucune liberté, car en réalité, Dieu a tout prévu, et rien n’
262
uquel nul obstacle ne s’oppose. Que devient alors
notre
effort ? Il ne sert plus de rien. Nous n’en ferons plus ! Nous refuso
263
ent alors notre effort ? Il ne sert plus de rien.
Nous
n’en ferons plus ! Nous refusons de jouer si, d’avance, le vainqueur
264
Il ne sert plus de rien. Nous n’en ferons plus !
Nous
refusons de jouer si, d’avance, le vainqueur a été désigné par un arb
265
désigné par un arbitre qui ne tient pas compte de
nos
exploits ! Un luthérien. — Mais connais-tu seulement les vraies règl
266
eu connaît la fin, la somme, la valeur absolue de
nos
actions passées, présentes, futures ; car elles sont dans le temps, D
267
u temps sans fin, et refuser l’éternité qui vient
nous
délivrer du temps ? C. M. — Mais mon temps est vivant, et plein de n
268
, c’est l’image même de la mort. L. — Que savons-
nous
de l’éternité ? Les philosophes et la raison ne peuvent l’imaginer qu
269
on ne peuvent l’imaginer que morte. Mais la Bible
nous
dit qu’elle est la Vie, et que notre vie n’est qu’une mort à ses yeux
270
Mais la Bible nous dit qu’elle est la Vie, et que
notre
vie n’est qu’une mort à ses yeux. Qui nous prouve que l’éternité est
271
t que notre vie n’est qu’une mort à ses yeux. Qui
nous
prouve que l’éternité est quelque chose d’immobile, de statique ? Qui
272
é est quelque chose d’immobile, de statique ? Qui
nous
dit qu’elle n’est pas au contraire la source de tout acte et de toute
273
e temps, comme l’écrit Paul) ?33 Qui t’assure que
notre
raison tout attachée à notre chair, à notre temps où elle s’est const
274
?33 Qui t’assure que notre raison tout attachée à
notre
chair, à notre temps où elle s’est constituée, soit capable de concev
275
e que notre raison tout attachée à notre chair, à
notre
temps où elle s’est constituée, soit capable de concevoir ce paradoxe
276
eule actuelle ? C’est un mystère plus profond que
notre
vie, et la raison n’est qu’un faible élément de notre vie. C’est un m
277
e vie, et la raison n’est qu’un faible élément de
notre
vie. C’est un mystère que le croyant pressent et vit au seul moment d
278
ndez et l’on vous donnera », dit le même Dieu qui
nous
prédestina ! Quand le croyant, qui sait que Dieu a tout prévu éternel
279
connaît pas de « temps », il n’est pas lié comme
nous
à une succession. Mais au contraire, nos divers temps et successions
280
é comme nous à une succession. Mais au contraire,
nos
divers temps et successions procèdent de l’Éternel et lui sont liés :
281
essions procèdent de l’Éternel et lui sont liés :
nous
venons de lui, nous retournons à lui, il est en nous lorsque l’Esprit
282
l’Éternel et lui sont liés : nous venons de lui,
nous
retournons à lui, il est en nous lorsque l’Esprit dit : la Parole dan
283
s venons de lui, nous retournons à lui, il est en
nous
lorsque l’Esprit dit : la Parole dans notre cœur. Quelle étrange illu
284
est en nous lorsque l’Esprit dit : la Parole dans
notre
cœur. Quelle étrange illusion nous ferait croire qu’une décision de l
285
a Parole dans notre cœur. Quelle étrange illusion
nous
ferait croire qu’une décision de l’Éternel est une décision dans le p
286
ans le passé ! Quand c’est elle seule qui définit
notre
présent ! Est-ce que nos objections « philosophiques » et notre crain
287
elle seule qui définit notre présent ! Est-ce que
nos
objections « philosophiques » et notre crainte du « fatalisme » ne re
288
! Est-ce que nos objections « philosophiques » et
notre
crainte du « fatalisme » ne reposent pas, le plus souvent, sur cette
289
ussi nier l’éternité, et affirmer que seul existe
notre
temps. Dans ce cas, tu n’as rien prouvé. L. — On ne prouve rien de c
290
e, en vertu d’une décision pure. Discuter ne peut
nous
conduire qu’au seuil de cette décision. Et nous n’aurons pas dialogué
291
t nous conduire qu’au seuil de cette décision. Et
nous
n’aurons pas dialogué en vain, si nous avons pu dégager l’alternative
292
cision. Et nous n’aurons pas dialogué en vain, si
nous
avons pu dégager l’alternative du libre arbitre, telle qu’elle se pos
293
jours très moraux, et même très pieux, qu’invoque
notre
révolte… Réalité radicale du problème Dans l’Église, une fois a
294
Credo et son fondement, qui est la Parole dite en
nous
par l’Esprit et attestée par l’Écriture, — or, cette Parole est Chris
295
il. 2, 12-13). C’est parce que Dieu fait tout que
nous
devons agir, selon qu’il nous l’a commandé. C’est parce que Dieu a to
296
, 12-13). C’est parce que Dieu fait tout que nous
devons
agir, selon qu’il nous l’a commandé. C’est parce que Dieu a tout prév
297
Dieu fait tout que nous devons agir, selon qu’il
nous
l’a commandé. C’est parce que Dieu a tout prévu que nous avons en lui
298
a commandé. C’est parce que Dieu a tout prévu que
nous
avons en lui, et en lui seul, la liberté. Mais cela n’apparaît qu’à c
299
dans les choses du salut. Mais que le Christ ait
dû
mourir — cet acte extrême — pour nous sauver, fait voir que nous n’av
300
le Christ ait dû mourir — cet acte extrême — pour
nous
sauver, fait voir que nous n’avons aucune liberté, par nous-mêmes, da
301
et acte extrême — pour nous sauver, fait voir que
nous
n’avons aucune liberté, par nous-mêmes, dans notre péché. Et à l’inve
302
nous n’avons aucune liberté, par nous-mêmes, dans
notre
péché. Et à l’inverse, il faut oser descendre jusqu’au fond de la con
303
a de liberté possible que dans la grâce que Dieu
nous
fait. Toute l’argumentation de Luther vise le moment de la décision,
304
sque l’on a compris que Luther ne nie pas du tout
notre
faculté de vouloir, mais nie seulement qu’elle puisse suffire à nous
305
loir, mais nie seulement qu’elle puisse suffire à
nous
obtenir le salut, étant elle-même soumise au mal. Tout le reste est p
306
on — cette folle, comme le répète Luther — ce que
nous
nommons ici un paradoxe demeure une pure et simple absurdité. Mais al
307
lui que Luther et Paul — et l’Évangile — posent à
notre
foi. C’est qu’il a poussé comme Luther, jusqu’aux extrêmes limites de
308
jusqu’aux questions dernières que peut envisager
notre
pensée. Pour échapper au nihilisme qui l’étreint, dès lors que « Dieu
309
luctable. C’est dans cette volonté de reconnaître
notre
totale irresponsabilité, qu’il croit trouver et regagner la dignité s
310
n vient à une épreuve radicale de la vie. Au « tu
dois
» des chrétiens, qui est prononcé par Dieu, Nietzsche oppose le « je
311
ifficulté fondamentale que posent les rapports de
notre
volonté et de l’éternité souveraine, demeure entière. La différence,
312
meure entière. La différence, c’est que Nietzsche
nous
propose d’adorer un Destin muet, tandis que nous adorons une Providen
313
nous propose d’adorer un Destin muet, tandis que
nous
adorons une Providence dont la Parole vivante s’est incarnée : « Emma
314
vante s’est incarnée : « Emmanuel ! » — Dieu avec
nous
! 30. À la proposition qu’on lui faisait, en 1587, d’éditer ses œu
315
Les traductions françaises donnent en général : «
Nous
serons transformés en un instant, en un clin d’œil… » 34. Modiculum
316
L’Acte comme point de départ (1936-1937)a b
Nous
partons de l’impression qu’il existe, entre certains systèmes qu’on a
317
aux autres, un commun dénominateur d’erreur, que
nous
ne pourrions définir qu’en sortant du plan sur lequel ils voulaient n
318
ir qu’en sortant du plan sur lequel ils voulaient
nous
faire prendre parti. C’est ainsi qu’on peut distinguer, dans l’idéali
319
e, etc., un ensemble de suppositions communes qui
nous
paraissent renfermer la véritable raison de rejeter l’un et l’autre s
320
son de rejeter l’un et l’autre système, sans plus
nous
attacher à combattre leurs erreurs respectives dans le plan sur leque
321
ssibilité de prendre parti entre deux erreurs qui
nous
semblent organiquement liées, créant pratiquement une impasse absolue
322
t liées, créant pratiquement une impasse absolue,
nous
contraint à une conception proprement révolutionnaire (ou « changemen
323
utionnaire (ou « changement de plan »), qui seule
nous
restitue l’unité de vision, la plénitude de volonté et en quelque sor
324
précisément ce sentiment de bonne conscience que
nous
ne pouvons plus éprouver en présence de la plupart des philosophies d
325
et d’aujourd’hui, telles qu’elles se présentent à
nous
. Avant même d’en pénétrer le détail et d’en critiquer la structure pr
326
le détail et d’en critiquer la structure propre,
nous
nous sentons repoussés par quelque chose qui ne peut être facilement
327
étail et d’en critiquer la structure propre, nous
nous
sentons repoussés par quelque chose qui ne peut être facilement nommé
328
ilement nommé, parce que cela affecte, peut-être,
notre
tout. Nos analyses ne nous donnent en elles-mêmes et d’une façon préc
329
é, parce que cela affecte, peut-être, notre tout.
Nos
analyses ne nous donnent en elles-mêmes et d’une façon précise rien d
330
a affecte, peut-être, notre tout. Nos analyses ne
nous
donnent en elles-mêmes et d’une façon précise rien de suffisant pour
331
pour justifier ce mouvement de refus global. Mais
nous
sentons qu’elles entraînent en nous un état de division intérieure. E
332
global. Mais nous sentons qu’elles entraînent en
nous
un état de division intérieure. Elles opèrent dans un monde dépourvu
333
nt dans un monde dépourvu de correspondances avec
notre
situation concrète. Ce n’est pas leur abstraction qui nous inquiète,
334
ation concrète. Ce n’est pas leur abstraction qui
nous
inquiète, loin de là, c’est bien plutôt leur autonomie parfaite qui n
335
là, c’est bien plutôt leur autonomie parfaite qui
nous
semble absurde. Il semble que l’esprit ait proclamé, lui aussi, son a
336
us à rien, concrètement. D’où ce sentiment, quand
nous
voulons penser telle idéologie, de nous trouver diminués dans notre é
337
nt, quand nous voulons penser telle idéologie, de
nous
trouver diminués dans notre énergie totale. La pensée n’est plus le m
338
er telle idéologie, de nous trouver diminués dans
notre
énergie totale. La pensée n’est plus le moteur de l’action ; au contr
339
continuer la métaphore et dire que la pensée dont
nous
souffrons est une pensée débrayée. Un moteur débrayé n’en ronfle que
340
le pas exactement cette impression ? Ne pourrions-
nous
la caractériser maintenant par un seul mot, qui exprime à la fois son
341
de division et de diminution qu’elle favorise en
nous
: ce mot serait celui d’inactualité, entendu, non pas au sens tempore
342
stant ce qui arriverait dans le cas contraire. Si
notre
monde tient encore debout, c’est que les philosophies qui le partagen
343
faire », suppose le débrayage de la pensée, sinon
nous
vivrions dans la plus effroyable anarchie matérielle. On nous dira qu
344
s dans la plus effroyable anarchie matérielle. On
nous
dira que, cependant, si le désordre du monde est réel, il se peut qu’
345
d’actualisations partielles des philosophies que
nous
repoussons ? Nous serions mal venus à le nier. Si le monde dure, c’es
346
partielles des philosophies que nous repoussons ?
Nous
serions mal venus à le nier. Si le monde dure, c’est-à-dire se renouv
347
’est qu’il y a dans le monde plus d’actualité que
nos
philosophies n’en peuvent concevoir. Et s’il y a du désordre, c’est q
348
gnostic indique par lui-même la thérapeutique que
nous
voudrions proposer, et qui serait un traitement préventif par l’actua
349
sents, avant toute analyse, dans le sentiment que
nous
disions tout à l’heure éprouver en face d’une conception purement cri
350
te réalité salutaire, cet acte, comment pourrions-
nous
maintenant en rendre compte ? Nous ne disons pas : comment pourrions-
351
ment pourrions-nous maintenant en rendre compte ?
Nous
ne disons pas : comment pourrions-nous le définir, nous disons seulem
352
e compte ? Nous ne disons pas : comment pourrions-
nous
le définir, nous disons seulement — et littéralement — comment pourri
353
e disons pas : comment pourrions-nous le définir,
nous
disons seulement — et littéralement — comment pourrions-nous faire co
354
seulement — et littéralement — comment pourrions-
nous
faire comprendre de quoi il s’agit ? Nous allons être obligés ici d’a
355
urrions-nous faire comprendre de quoi il s’agit ?
Nous
allons être obligés ici d’avoir recours à une méthode rigoureusement
356
sorte négative. Car, en vérité, il n’y a pas pour
nous
de problème de l’acte mais il y a problème de ce qui s’oppose à l’act
357
bjectif, inactuel en soi, et problématique. Qu’on
nous
permette de reprendre ici une distinction importante introduite par M
358
r poser un problème quelconque ». L’acte, tel que
nous
l’entendons, est évidemment une donnée de ce deuxième type, la donnée
359
lle « prendre les choses avec philosophie »… Ceci
nous
amène à constater que : 1° Si on ne part pas de l’acte, on ne part pa
360
révèle la proximité de la réalité créante. Force
nous
est de reconnaître qu’un tel discours, dans l’état de notre philosoph
361
de reconnaître qu’un tel discours, dans l’état de
notre
philosophie, paraîtra peu philosophique. Personne, mieux que Kierkega
362
leuse, entre l’expression et l’existence. Bornons-
nous
à citer de lui une phrase bien typique par sa forme même, et qui, par
363
a forme même, et qui, par ailleurs, peut éclairer
notre
débat : « L’éthique ne commence pas dans une ignorance qu’il faudrait
364
, mais dans un savoir qui exige sa réalisation. »
Nous
dirions en d’autres termes : l’acte n’est pas un problème, mais une d
365
e sécurité, dans la conscience de celui qui agit.
Nous
appellerions volontiers cet instant le saint des saints de la réalité
366
ntenant le reproche d’inactualité essentielle que
nous
adressions dès le début à certains systèmes par ailleurs fort divers,
367
ce se trouve être lié à une division préalable de
notre
être, par exemple à une objectivation du corps — de mon corps — ou à
368
ement, de volatiliser les points d’application de
notre
volonté, de relativiser tout effort créateur, enfin de « dés-orienter
369
ité centrale, impensable et qui permet de penser.
Nous
voudrions dégager ici, à titre d’exemple, quelques-unes des conséquen
370
elques-unes des conséquences (méthodologiques) de
notre
position. ⁂ Nous ne pouvons faire comprendre la véritable valeur d’un
371
nséquences (méthodologiques) de notre position. ⁂
Nous
ne pouvons faire comprendre la véritable valeur d’une philosophie de
372
trant comment ses caractères principaux, tels que
nous
venons de les indiquer, se retrouvent — comme reflétés — dans ses eff
373
— comme reflétés — dans ses effets immédiats. Car
nous
croyons en avoir assez dit pour pouvoir affirmer qu’il n’y a pas de t
374
impliquées d’ailleurs dans ce qui précède, et que
nous
allons utiliser. La première, c’est la violence de l’acte. Quand on d
375
s aussi une nouvelle mise en ordre. C’est ici que
nous
retrouvons, sous un aspect dynamique, la distinction esprit-matière q
376
pect dynamique, la distinction esprit-matière que
nous
avions écartée tout d’abord. L’acte créateur sépare la lumière des té
377
re eux, qui est l’affirmation de la personnalité.
Nous
définissons la personne comme l’individu qui se sait et se veut engag
378
sme propre de la pensée créatrice, c’est cela que
nous
appelons sa faculté dichotomique. La science nous en donnera un bon e
379
nous appelons sa faculté dichotomique. La science
nous
en donnera un bon exemple. En tant qu’activité, elle peut se définir
380
s et dans tous les domaines de l’effort de pensée
nous
retrouvons ce risque, né du caractère ordonnateur de l’activité humai
381
e est elle-même prolongée par la rationalisation.
Nous
avons là un exemple saisissant de la progression par dichotomie. Prog
382
la science en tant qu’acte (tentation à laquelle
nous
condamne à céder l’expérimentalisme positiviste). Un troisième exempl
383
viste). Un troisième exemple de tension et d’acte
nous
est fourni par l’homme considéré du point de vue social. D’un côté, n
384
omme considéré du point de vue social. D’un côté,
nous
trouvons l’attachement de l’homme à la terre, à la famille, à la race
385
onnaliste. ⁂ Pour éviter un malentendu essentiel,
nous
tenons à souligner encore en terminant le caractère d’instantanéité d
386
le caractère d’instantanéité de l’acte créateur.
Nous
affirmons ainsi ce qui nous paraît spécifique de l’effort et de la pe
387
é de l’acte créateur. Nous affirmons ainsi ce qui
nous
paraît spécifique de l’effort et de la pensée humaine. La pensée créa
388
et le plus humain. Mais comment va se présenter à
nos
yeux ce qui n’est pas immédiat à l’acte ? Est-ce que nous n’allons pa
389
x ce qui n’est pas immédiat à l’acte ? Est-ce que
nous
n’allons pas être amenés à nier la réalité de toute médiation ? Assur
390
évidence de l’acte, non seulement prime tout pour
nous
, mais constitue, comme nous l’avons dit, le point de départ nécessair
391
ement prime tout pour nous, mais constitue, comme
nous
l’avons dit, le point de départ nécessaire, la supra-rationalité la p
392
ion humaine, même et surtout rationnelle. Mais si
nous
rejetons toute médiation entre l’acte et ses manifestations humaines,
393
tion entre l’acte et ses manifestations humaines,
nous
ne saurions écarter la réalité des résistances à cette activité. Ce n
394
ons d’activité. La médiation ne se manifeste pour
nous
que sous forme de résistance. Il y a assurément des résistances plus
395
1. Ce qui ne signifie pas du tout que la pensée
doive
être soumise à l’action — bien au contraire ! — mais que le risque de
396
où est-il donc ? Le point est d’importance car il
nous
éclairera un peu sur la nature intime de l’acte créateur, dans la mes
397
’individualisation ou de création intellectuelle.
Notre
science n’est à l’aise que dans le continu et elle fait surgir le dis
398
s importants de la semaine. Cette première partie
doit
donner aux membres des clubs, une suite de « matières premières » off
399
1937, p. 2. g. Précédé de la notice suivante : «
Nous
présentons ci-dessous à tous nos camarades et lecteurs de La Flèche l
400
ce suivante : « Nous présentons ci-dessous à tous
nos
camarades et lecteurs de La Flèche le manifeste des clubs de presse e
401
itement précis et limité, celui de l’information,
nous
avons pensé que nous devions collaborer avec des camarades venant d’a
402
ité, celui de l’information, nous avons pensé que
nous
devions collaborer avec des camarades venant d’autres organisations.
403
celui de l’information, nous avons pensé que nous
devions
collaborer avec des camarades venant d’autres organisations. Ce sera
404
de vues qui ne peut être que fructueux pour tous.
Nous
faisons un appel pressant auprès de tous nos amis, frontistes ou non
405
us. Nous faisons un appel pressant auprès de tous
nos
amis, frontistes ou non frontistes, pour qu’ils comprennent l’intérêt
406
er, le film et la radio n’a jamais été si grande,
nous
sommes obligés de revenir à une forme antique de transmission : l’inf
407
ourd’hui. Camarades, si vous voulez savoir, aidez-
nous
! (Pour tous renseignements, adressez provisoirement les lettres à La
408
s sortes de sens intermédiaires dans la bouche de
nos
députés et journalistes, qui flétrissent (à droite) ou approuvent (à
409
h. Rougemont Denis de, « À qui la liberté ? », À
nous
la liberté, Paris, 5 mars 1937, p. 10.
410
irmant que le roman est le plus « contagieux » de
nos
genres littéraires, j’entends celui qui exerce l’influence la plus di
411
l’influence la plus directe et la plus intime sur
nos
mœurs, sur notre vie privée. Songez aux plus grands romanciers, songe
412
plus directe et la plus intime sur nos mœurs, sur
notre
vie privée. Songez aux plus grands romanciers, songez à leurs meilleu
413
raine, tant qu’ils ont quelque chose à dire. Mais
nos
romanciers d’après-guerre, qu’ont-ils à dire ? Dans quel sens entende
414
ire et constructif, le « romancier à succès », de
nos
jours, est devenu un simple reflet de la conscience bourgeoise moyenn
415
ne fut jamais celle des grands artistes — fait de
notre
romancier, tout simplement, le propagandiste des goûts de sa classe.
416
. Il n’est que de voir l’importance démesurée que
nos
romanciers attachent à la description des vêtements, des ameublements
417
de la culture actuelle qui sont en crise. Faites-
nous
des œuvres qui affirment, qui combattent, qui militent en faveur d’un
418
t, qui militent en faveur d’un ordre vrai, donnez-
nous
des romans qui riment à quelque chose, il n’y aura plus de crise du l
419
ers publicitaires ou la contagion romanesque », À
nous
la liberté, Paris, 13 mars 1937, p. 10.
420
que beaucoup de noms y sont omis, que beaucoup de
nos
gloires y sont traitées cavalièrement (Maurois-Mauriac : « manque de
421
35 ans — connut un véritable boom commercial. « À
nous
la liberté ! » s’écriait cette génération : elle ignorait apparemment
422
ission perpétuelle — jusqu’à la crise de 1930. Il
nous
en reste une génération de gloires rapides et sans ampleur, des « nom
423
. Les gros romans sociaux de huit-cents pages que
nous
assènent les Céline, Aragon ou Plisnier sont bien plus des pamphlets
424
à des succès moins tapageurs, mais plus profonds.
Nous
avons à refaire un inventaire de l’homme, préparation modeste et néce
425
nis de, « Vers une littérature personnaliste », À
nous
la liberté, Paris, 20 mars 1937, p. 10. k. Rougemont a rendu compte
426
Marianne, il reprochait tout récemment à l’un de
nos
bons écrivains, M. Arnoux, de n’avoir pas su s’imposer « avec assez d
427
M. Vandérem : la « réinstallation complète » dont
nous
parlions ne demandera pas seulement des mois, ni même des années ou d
428
que l’avancement dans la vie : quelque chose que
nous
autres appelons, dans ce journal, une révolution. Quand les clercs en
429
pieds dans le plat et d’éclabousser les convives.
Nous
ferons notre pain nous-mêmes. l. Rougemont Denis de, « C’est jeune
430
e plat et d’éclabousser les convives. Nous ferons
notre
pain nous-mêmes. l. Rougemont Denis de, « C’est jeune », À nous la
431
mes. l. Rougemont Denis de, « C’est jeune », À
nous
la liberté, Paris, 10 avril 1937, p. 10.
432
les romaines sous un ciel doux. Au nord, derrière
notre
maison, c’est le rocher, la montagne brûlée. La maison : une ancienne
433
ur le versant nord d’un vallon qui vient mourir à
notre
hauteur sur la droite, tandis que le versant sud, avec ses restanques
434
d’oliviers, ferme l’horizon immédiat. Au sud-est,
nous
avons une échappée sur la fin de la vallée, la rivière et la plaine.
435
sible, massée au pied des rochers, en retrait sur
notre
gauche. À peine s’il nous en vient quelques rumeurs de gare, un coup
436
ochers, en retrait sur notre gauche. À peine s’il
nous
en vient quelques rumeurs de gare, un coup de trompe d’auto, des cris
437
relles, de telle sorte qu’on puisse y travailler.
Nous
faisons l’inventaire minutieux et le plan d’arrangement actuel de cha
438
endeloques de verre taillé. Fascinant, ce lustre.
Nous
sommes éreintés et couverts de poussière. Mais on va pouvoir respirer
439
La traduction d’un considérable ouvrage allemand
nous
permettra de passer trois mois ou quatre sans trop de soucis matériel
440
trevois déjà ce qu’ils appellent ici se nourrir :
nos
voisins n’ont sur leur table, quand on va les voir à midi, que des ch
441
s privilégiés, cela se sent à la manière dont ils
nous
parlent de quelques familles des environs qui n’ont pas la ressource
442
égère nuance de supériorité sociale chez Simard).
Nos
hôtes nous avaient signalé la famille d’un mineur retraité, dont la f
443
ce de supériorité sociale chez Simard). Nos hôtes
nous
avaient signalé la famille d’un mineur retraité, dont la femme fait d
444
— car je gagne à peu près 1.000 francs par mois —
nous
avons engagé la mère Calixte pour donner un coup de main le matin et
445
Mais bavarde ! De gré ou de force, c’est certain,
nous
saurons tout sur les gens de la ville… 5 octobre 1934 Petite cité tas
446
ue espoir vague et profond. Or tout ce que l’État
nous
apprend, par le moyen de l’école primaire entre autres, ridiculise et
447
et toujours vertes ; on ne les mange pas). Simard
nous
a indiqué une ferme, de l’autre côté de la colline du sud, où nous po
448
e ferme, de l’autre côté de la colline du sud, où
nous
pourrons acheter une provision d’« œillades ». C’est leur gros raisin
449
sion d’« œillades ». C’est leur gros raisin bleu.
Nous
y sommes allés hier au soir. Des hauteurs, on voyait la plaine rose e
450
la colline, déjà dans l’ombre, paraissait désert.
Nous
nous sommes assis sur la terrasse, au pied d’un grand micocoulier. Bi
451
lline, déjà dans l’ombre, paraissait désert. Nous
nous
sommes assis sur la terrasse, au pied d’un grand micocoulier. Bientôt
452
en noir. C’est la propriétaire, Madame Turc. Elle
nous
fait entrer. Pour la vente du raisin, il faut attendre sa fille qui v
453
champs, où elle travaille jusqu’à la nuit tombée.
Nous
sommes dans une cuisine de ferme mais la fermière nous reçoit comme u
454
sommes dans une cuisine de ferme mais la fermière
nous
reçoit comme une « dame », ou plutôt un peu mieux, avec une politesse
455
engagé de chômeurs, Monsieur, c’est un principe.
Nous
ne voulons que des ouvriers honnêtes. Pensez donc, deux femmes seules
456
a même chose. Elle a sans doute entendu parler de
nous
. Rien à faire : je suis un « monsieur ». La fille rentre : une forte
457
rte femme, environ 35 ans, un peu masculine. Elle
nous
conduit à la chambre de conserve des raisins. Pendant qu’elle fait la
458
temps de lire beaucoup ? — Oh, on le prend. Comme
nous
ne voyons jamais personne… (En France, cela étonne.) 16 octobre 1934
459
tion de tout cela dont le marxisme, justement, se
doit
de ne pas tenir compte. Un communiste traitera les dames Turc de « ko
460
l’heure des mauvaises nostalgies. ? Qui pourrait
nous
écrire une histoire des inventions de l’insomnie ? Ne serait-ce pas t
461
pas tout simplement l’histoire de la naissance de
nos
démons ? La nuit ne pose pas de questions immédiates. C’est pourquoi,
462
lles sur les gens. — Je vais chez les Calixte. On
nous
a dit que la mère a la grippe. Je trouve à la cuisine la fille et une
463
re aussi. Elle me dit qu’elle a été assez mal. On
devait
lui retirer son linge toutes les deux heures. Quand elle sortait sa m
464
e une lessive à la maison pour remplacer sa mère.
Nous
manquons de corde pour étendre le linge ; elle imagine de le mettre à
465
grand tort de croire que rien au monde dépend de
nous
. Ceci vaut pour les femmes, qui sont la part la plus civilisée de la
466
relevé quelques chiffres dans un ouvrage sur A…,
dû
à la plume d’un de ses pasteurs à la retraite. En 1570, le mûrier, im
467
? 21 novembre 1934 Leur langage. La mère Calixte
devait
faire notre lessive la semaine prochaine. Elle vient s’excuser : « Qu
468
1934 Leur langage. La mère Calixte devait faire
notre
lessive la semaine prochaine. Elle vient s’excuser : « Qui sait, Mada
469
sume un drame. Ce drame est celui du langage dans
notre
société présente. Et c’est encore une fois le drame de la culture. Qu
470
rai dire minuscule, qu’une évidence. Les mots que
nous
disons ou que nous écrivons, nous autres intellectuels, éveillent dan
471
qu’une évidence. Les mots que nous disons ou que
nous
écrivons, nous autres intellectuels, éveillent dans l’esprit populair
472
e. Les mots que nous disons ou que nous écrivons,
nous
autres intellectuels, éveillent dans l’esprit populaire des harmoniqu
473
llent dans l’esprit populaire des harmoniques que
nous
ne savons plus prévoir. Littéralement, les mots n’ont plus le même se
474
ns. Mais il est clair que le sens des termes dont
nous
usons doit subir des métamorphoses non moins effarantes. Travail, lib
475
est clair que le sens des termes dont nous usons
doit
subir des métamorphoses non moins effarantes. Travail, liberté ou uni
476
ion, richesse et pauvreté, tous ces vocables dont
nous
pensions qu’ils exprimaient les lieux communs sur quoi repose, tacite
477
le les mêmes espoirs, les mêmes dégoûts, que chez
nous
. Leur résonance sentimentale est différente, et c’est pourquoi leur s
478
d’autorité sur l’esprit de la lettre. Aussi bien
nous
parlons au hasard, pour ne pas dire dans le vide (il vaudrait mieux q
479
oit le vide, dans bien des cas), quels que soient
nos
efforts vers la rigueur et vers l’adaptation de notre style à notre a
480
s efforts vers la rigueur et vers l’adaptation de
notre
style à notre action. On serait même tenté d’estimer que la plus gran
481
la rigueur et vers l’adaptation de notre style à
notre
action. On serait même tenté d’estimer que la plus grande rigueur ent
482
« le public ». Cette vie spirituelle et ce public
nous
posent des exigences dont il faut admirer qu’elles soient aussi exact
483
tant. Mais pour une causerie sur un sujet neutre,
nous
en avons toujours dans les 40 à 50. Et une fois qu’ils sont là, on pe
484
lques retraités qui « travaillent le mazet » dans
nos
parages, un ou deux cultivateurs, les trois instituteurs. Le pasteur
485
es instituteurs. Il s’agissait de « l’histoire de
notre
département ». La discussion n’a vraiment démarré que lorsqu’on s’est
486
e, et cela rend les échanges bien pauvres…) Quand
nous
nous sommes levés pour sortir, le facteur ronflait, le front sur un d
487
cela rend les échanges bien pauvres…) Quand nous
nous
sommes levés pour sortir, le facteur ronflait, le front sur un dossie
488
es d’odeurs dès que le vent cesse de les balayer.
Nous
sommes installés au presbytère sur une galerie d’où l’on domine un am
489
mine un ample paysage horizontal. La plaine est à
nos
pieds, des Cévennes grises au nord jusqu’à l’horizon des collines ver
490
paroissiens. Mais s’ils sont communistes, ils ne
doivent
tout de même pas faire partie de votre église, pratiquement ? — C’est
491
la place à traverser. — ??? — Oui, vous savez que
nos
temples du Midi sont construits en général sur la place du village. E
492
lève et résume le débat : « En somme, dit-il, si
nous
ne croyons pas en Dieu, nous autres, ce serait que nous sommes trop o
493
En somme, dit-il, si nous ne croyons pas en Dieu,
nous
autres, ce serait que nous sommes trop orgueilleux ? » En général, on
494
e croyons pas en Dieu, nous autres, ce serait que
nous
sommes trop orgueilleux ? » En général, on peut dire que les communis
495
s contemporains. Au fond, ils en ont peur. Or ils
devraient
n’avoir peur que de Dieu, et des vocations bouleversantes qu’il arriv
496
es vocations bouleversantes qu’il arrive que Dieu
nous
adresse. C’est un comique profond, lugubre et déprimant que celui du
497
rire des dieux du monde est assez héroïque, dans
notre
monde, pour qu’il soit vain de chercher mieux. 12 janvier 1935 Ces c
498
arriérés, quoi. Ils n’ont pas l’instruction comme
nous
autres. » Arriérés, illettrés. Je n’en suis plus au temps où j’approu
499
une situation bien définie dans le corps social).
Nous
sommes méprisés dans la mesure où nous sommes intellectuels, et accep
500
s social). Nous sommes méprisés dans la mesure où
nous
sommes intellectuels, et acceptés — ou utilisés — dans la mesure où n
501
ls, et acceptés — ou utilisés — dans la mesure où
nous
réussissons à nous faire passer pour des bourgeois ou des défenseurs
502
u utilisés — dans la mesure où nous réussissons à
nous
faire passer pour des bourgeois ou des défenseurs du prolétariat. 17
503
son copain : Pour moi, c’est un fasciste ! Toutes
nos
confusions politiques résumées dans cette petite phrase ! Je me dis :
504
une situation matérielle. Il est entendu qu’on ne
doit
pas parler de « questions matérielles » dans une société distinguée.
505
uns contre les autres. Et qui, ou quoi, pourrait
nous
en guérir ? — Commençons par nous avouer, passons outre à nos vieille
506
quoi, pourrait nous en guérir ? — Commençons par
nous
avouer, passons outre à nos vieilles pudeurs : c’est le début de la c
507
r ? — Commençons par nous avouer, passons outre à
nos
vieilles pudeurs : c’est le début de la cure. Ensuite il faudra essay
508
de la cure. Ensuite il faudra essayer de réviser
nos
préjugés en fonction du vrai but de notre vie, de nous refaire une hi
509
e réviser nos préjugés en fonction du vrai but de
notre
vie, de nous refaire une hiérarchie éthique, et de rendre ainsi à l’a
510
préjugés en fonction du vrai but de notre vie, de
nous
refaire une hiérarchie éthique, et de rendre ainsi à l’argent son rôl
511
de Bouillargues, prouvant à la face du monde que
nos
militants héroïques n’ont pas perdu leur peine depuis 89 ! Oui, dis-j
512
nthousiasmes aux soins que réclame la vieillesse.
Notre
opinion publique, à en croire les journaux, est actuellement dominée
513
sa canne le bout des souliers : « Tu m’entends ?
Nous
ôtres, nous allons vous passer à tabaque, toute la bande ! — Oh ! dit
514
bout des souliers : « Tu m’entends ? Nous ôtres,
nous
allons vous passer à tabaque, toute la bande ! — Oh ! dit l’homme, si
515
me, si vous y arrivez, c’est bien votre droit ! —
Notre
droit ? Peuchère, c’est notre devoir ! (Il glousse d’un air malin). —
516
ien votre droit ! — Notre droit ? Peuchère, c’est
notre
devoir ! (Il glousse d’un air malin). — On sait bien, dit le communis
517
tre droit ! — Notre droit ? Peuchère, c’est notre
devoir
! (Il glousse d’un air malin). — On sait bien, dit le communiste, que
518
! — Les gros ! mon bon. Mais c’est donc vous, qui
nous
pressez toute notre argent, depuis quatre ans que vous l’avez, le pou
519
bon. Mais c’est donc vous, qui nous pressez toute
notre
argent, depuis quatre ans que vous l’avez, le pouvoir ! » L’autre se
520
ile. Elle n’a qu’un argument très puissant contre
nous
: sur qui et sur quoi tablez-vous ? nous dit-elle, sur quelle classe,
521
t contre nous : sur qui et sur quoi tablez-vous ?
nous
dit-elle, sur quelle classe, sur quels intérêts ? — Nous comptons sur
522
t-elle, sur quelle classe, sur quels intérêts ? —
Nous
comptons sur l’effort des hommes les plus humains. C’est peu, dites-v
523
et qu’on m’avait laissé ignorer : une belle-mère.
Nous
apprenons son existence en même temps que l’imminence de sa mort — et
524
’esprit du lecteur philosophe. Déjà huit mois que
nous
sommes ici, et combien de fois ne sommes-nous pas entrés dans la gran
525
que nous sommes ici, et combien de fois ne sommes-
nous
pas entrés dans la grande cuisine qui était, pensions-nous, tout leur
526
entrés dans la grande cuisine qui était, pensions-
nous
, tout leur logis — nous avions cru comprendre que les autres pièces é
527
isine qui était, pensions-nous, tout leur logis —
nous
avions cru comprendre que les autres pièces étaient vides ou ne serva
528
e servaient que de débarras —, et rien ne pouvait
nous
faire soupçonner cette présence à côté. Hier matin, la mère Calixte a
529
fois par jour, le bruit d’effroyables discussions
nous
parvient de la cuisine des Simard. Un beau-frère est arrivé, et on pa
530
nus discuter dans la remise qui est au-dessous de
notre
chambre, et leurs éclats de voix nous ont plusieurs fois réveillés. 1
531
dessous de notre chambre, et leurs éclats de voix
nous
ont plusieurs fois réveillés. 18 mai 1935 … Et un beau jour, plus moy
532
ince deviendra vivable. La révolution sera faite.
Nous
reviendrons… — Demain, il faut remettre en place les aquarelles, les
533
uéridons et les dessus de cheminée. Après-demain,
nous
partons. Nous fuyons. 27. Monsieur X… « orateur distingué », disait
534
s dessus de cheminée. Après-demain, nous partons.
Nous
fuyons. 27. Monsieur X… « orateur distingué », disait la convocatio
535
sociale-démocrate — écrit Lénine en 1905 déjà ! —
doit
devenir une littérature de Parti. » Et Staline fait écho, trente ans
536
l’Académie de l’Armée rouge, il s’écrie : « Chez
nous
, dans les circonstances actuelles, les cadres décident de tout ! » Co
537
sur l’Alsace-Lorraine : Vous avez pu germaniser
nos
plaines Mais notre cœur — vous ne l’aurez jamais ! Dans un article
538
ine : Vous avez pu germaniser nos plaines Mais
notre
cœur — vous ne l’aurez jamais ! Dans un article de 1922, il loue cep
539
meure le poète le meilleur, le plus talentueux de
notre
époque soviétique. L’indifférence à sa mémoire et à ses œuvres est un
540
à l’échelle de son empire national-socialiste. À
nous
de relever la vraie défense de la culture, et d’une culture créatrice
541
enis de, « Lénine, Staline et la littérature », À
nous
la liberté, Paris, 17 avril 1937, p. 10.
542
même ! ») Mais je vois bien qu’ils exagèrent : si
nous
étions de purs esprits, nous ne projetterions pas d’ombre. L’ombre es
543
u’ils exagèrent : si nous étions de purs esprits,
nous
ne projetterions pas d’ombre. L’ombre est la preuve humiliante de la
544
e évidence assez pauvre : l’ombre est le fait, en
nous
, de notre chair. Mais perdre sa chair, c’est mourir, et cet infortuné
545
e assez pauvre : l’ombre est le fait, en nous, de
notre
chair. Mais perdre sa chair, c’est mourir, et cet infortuné Schlemihl
546
sais quoi qui n’est rien et devient l’essentiel,
notre
philistin méconnu se voit chassé de la communauté des siens. Et par s
547
e. C’est à cela qu’il s’occupe en Thébaïde, quand
nous
perdons sa trace. Résumons : complexe d’infériorité, délire de perséc
548
eproche pour ma part à la psychanalyse de flatter
notre
propension à localiser les symboles. Car, pour la vie spirituelle, il
549
sûr que du tout ? Ceci dit, la psychanalyse peut
nous
donner des descriptions utiles, et quelques « trucs » d’observation.
550
considéré comme anormal dans sa vie sexuelle »37.
Nous
venons de voir que Schlemihl est le type même de l’inadapté, — celui
551
acé. D’une incompatibilité sociale aussi absolue,
nous
devrions déduire, semble-t-il, une aberration maximum. Pour confirmer
552
D’une incompatibilité sociale aussi absolue, nous
devrions
déduire, semble-t-il, une aberration maximum. Pour confirmer notre so
553
mble-t-il, une aberration maximum. Pour confirmer
notre
soupçon sur la nature de cette aberration, il conviendrait de rappele
554
e à des Nordiques qu’à des Méridionaux, pourrions-
nous
ajouter avec toutes les réserves qu’on voudra, mais en nous souvenant
555
er avec toutes les réserves qu’on voudra, mais en
nous
souvenant de la question que nous posait l’origine germanique du myth
556
voudra, mais en nous souvenant de la question que
nous
posait l’origine germanique du mythe38. Dès le début, j’avais pressen
557
térieure. » Une lecture plus poussée de Paracelse
devait
bientôt m’apprendre, avec bien d’autres choses curieuses et profondes
558
t le principe d’activité vitale répandu dans tous
nos
organes. Elle figure le « miroir auquel la nature se regarde en nous.
559
figure le « miroir auquel la nature se regarde en
nous
. » Elle est ainsi l’agent microcosmique, la puissance même de notre c
560
ainsi l’agent microcosmique, la puissance même de
notre
créativité dans tous les ordres. Elle est ce qu’il y a de plus noble
561
uoi se ramène tout ce qui est vraiment grave dans
notre
vie ; et la fameuse « question sexuelle » ne tire son importance déme
562
ce qui, en moi, m’est étranger). Revenons alors à
notre
mythe : la transparence, c’est l’absence d’ombre, donc de secret. Or
563
e. Suite et fin de la fable Peter Schlemihl
nous
apparaît maintenant une émouvante et très précise description de l’in
564
nvites à la métamorphose). Mettre en forme ce qui
nous
défait, c’est le paradoxe génial, l’audace comme malgré soi re-créatr
565
mateurs d’absurdités lyriques, j’en suis parfois,
devraient
se garder d’affadir une telle œuvre, n’y admirant à leur coutume qu’u
566
bole en bottes de sept lieues qui traverse encore
notre
vie, n’est-ce pas l’ombre de Chamisso ? Une ombre qui a perdu son hom
567
ience » si l’on voulait en faire une règle, comme
nous
en menacent les conformismes totalitaires ? On ne peut accepter une «
568
ce beau vertige de liberté. Depuis six jours que
nous
sommes arrivés, je n’ai lu que les Règles de Descartes, comme on fera
569
avec les gens. — Le village se termine au bout de
notre
jardin. Passé la porte, on enfile une petite rue toute blanche qui co
570
i. Elle corrige la mauvaise humeur que m’a donnée
notre
épicière. Car il faut bien, hélas, commencer par l’épicière, quand on
571
l’hiver ? — C’est plutôt en été qu’on vient chez
nous
, me fait-elle prudemment observer. — Je le sais bien, madame Aujard,
572
ce pays… Je l’ai laissée en plein mystère. Elle a
dû
en parler longuement avec les clients qui attendaient en silence, le
573
à verser sans délai la somme de Fr. 67.25 restant
due
sur l’envoi de ce matin. En effet, Pédenaud, qui a voulu en avoir le
574
trait de lumière. Lundi dernier, au petit matin,
nous
nous sommes réveillés couverts de puces. J’exagère à peine : pour mon
575
t de lumière. Lundi dernier, au petit matin, nous
nous
sommes réveillés couverts de puces. J’exagère à peine : pour mon comp
576
mon pyjama dans l’espace de deux minutes, ce qui
doit
constituer une sorte de record. D’autres sautaient sur le couvre-pied
577
enais pas large. Comme la mère Renaud était venue
nous
voir la veille, nous ne cherchâmes pas plus loin la cause du phénomèn
578
e la mère Renaud était venue nous voir la veille,
nous
ne cherchâmes pas plus loin la cause du phénomène. Il est vrai qu’on
579
beau porter un nombre excessif de jupons, cela ne
devrait
pas suffire à rendre vraisemblable une hypothèse à ce point injurieus
580
ble une hypothèse à ce point injurieuse. Pourtant
nous
n’en trouvions pas d’autres. Or, peu de jours auparavant, un petit hé
581
it très vite, il avait l’air malade. Le lendemain
nous
le trouvions mort. Et je l’avais oublié là, sans sépulture, caché sou
582
ise. Grâce à Colette, je sais maintenant pourquoi
notre
chambre était pleine de puces. Cela n’a l’air de rien, mais je vois l
583
ien, mais je vois là comme un symbole. Les livres
devraient
être utiles. 23 décembre 1933 J’écris ceci sur une table de café. À t
584
ux port de cette vieille ville, la plus proche de
notre
île, et où nous devons encore passer deux heures en attendant le dépa
585
vieille ville, la plus proche de notre île, et où
nous
devons encore passer deux heures en attendant le départ de l’autobus
586
le ville, la plus proche de notre île, et où nous
devons
encore passer deux heures en attendant le départ de l’autobus pour Ta
587
attendant le départ de l’autobus pour Taillefer.
Nous
sommes attablés ici depuis un bon moment déjà, tout contents de revoi
588
ournal. Tout d’abord, j’ai à constater l’échec de
notre
première tentative d’autonomie. Je ne suis pas arrivé à gagner assez
589
e ne suis pas arrivé à gagner assez vite ce qu’il
nous
fallait pour subsister après l’épuisement de notre réserve. J’ai trav
590
nous fallait pour subsister après l’épuisement de
notre
réserve. J’ai travaillé beaucoup, mais je ne serai pas payé avant un
591
t à venir, j’ai accepté l’invitation d’un ami qui
nous
offre de passer trois semaines chez lui. Il habite à une petite journ
592
lui. Il habite à une petite journée de voyage de
notre
île. La leçon pratique de cette première expérience de deux mois, c’e
593
usanne, paraîtra très prochainement un ouvrage de
notre
compatriote, l’excellent écrivain neuchâtelois Denis de Rougement :
594
aisance du directeur de la Guilde, M. A. Mermoud,
nous
sommes en mesure d’offrir à nos lecteurs la primeur de quelques pages
595
, M. A. Mermoud, nous sommes en mesure d’offrir à
nos
lecteurs la primeur de quelques pages de ce livre. Dans ces pages, l’
596
me rappelle un bout de conversation que j’aurais
dû
noter plus tôt. Le monsieur rencontré dans l’autocar de Taillefer vou
597
la société. Vous avez le temps de réfléchir et de
nous
faire part de vos lumières, et sans vous, où irions-nous donc, nous q
598
ire part de vos lumières, et sans vous, où irions-
nous
donc, nous qui ne croyons plus aux curés ? » — Comptez, monsieur, lui
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vos lumières, et sans vous, où irions-nous donc,
nous
qui ne croyons plus aux curés ? » — Comptez, monsieur, lui dis-je, qu
600
s milliardaires ou des saints. Croyez-moi, ce que
nous
vous donnons, c’est justement ce qui nous manque, et quand vous aurez
601
ce que nous vous donnons, c’est justement ce qui
nous
manque, et quand vous aurez compris cela, vous cesserez, je le crains
602
trer ce que l’on peut appeler sa « doctrine », en
nous
donnant, sous le titre de Journal d’un intellectuel en chômage, un re
603
ment du divin, du sacré. Mais votre communication
nous
oriente utilement vers une nouvelle analyse de la transcendance dans
604
rsaire convient à M. Pierre Beausire. Il approuve
notre
réaction (qu’il dit « parfaitement justifiée ») ; et quand il énumère
605
« parfaitement justifiée ») ; et quand il énumère
nos
réclamations, il ajoute en parlant de leurs auteurs : « On ne peut qu
606
e et les approuver. » En somme, il se rangerait à
nos
côtés pour l’essentiel de ce que nous avons dit dans notre numéro spé
607
rangerait à nos côtés pour l’essentiel de ce que
nous
avons dit dans notre numéro spécial81. S’il nous attaque, c’est sur d
608
és pour l’essentiel de ce que nous avons dit dans
notre
numéro spécial81. S’il nous attaque, c’est sur des points que nous n’
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nous avons dit dans notre numéro spécial81. S’il
nous
attaque, c’est sur des points que nous n’avons pas abordés, et sur de
610
al81. S’il nous attaque, c’est sur des points que
nous
n’avons pas abordés, et sur des thèses que je souhaite qu’aucun de no
611
és, et sur des thèses que je souhaite qu’aucun de
nous
ne soutienne jamais. Précisons. ⁂ « Au nom de quel principe s’insurge
612
mes choisis par M. Beausire lui-même pour définir
notre
attitude, je dirais : Le personnalisme, c’est l’amour concret des hom
613
s par les tyrannies que l’on sait. Mais tout ceci
nous
maintiendrait encore dans le seul plan « moral » où M. Beausire nous
614
encore dans le seul plan « moral » où M. Beausire
nous
situe, par un réflexe bien romand ; (qu’il me pardonne !). Le personn
615
centrale de l’Occident, l’élément civilisateur de
notre
civilisation, le caractère spécifique de la pensée et de la vie des h
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contraires au génie de l’Occident. Ces puissances
nous
ont obligés, par leurs menaces instantes et brutales, à prendre une c
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à prendre une conscience active de ce qui, depuis
nos
origines, n’était que le sous-entendu de tous nos efforts créateurs.
618
nos origines, n’était que le sous-entendu de tous
nos
efforts créateurs. Cette prise de conscience active s’est effectuée d
619
rmes catholiques et en termes proudhoniens ; chez
nous
, en termes surtout protestants ; en Espagne, avant l’invasion des idé
620
celle qui agit, et non celle qui endort — donne à
notre
attitude son sens dernier. Beaucoup de mes camarades, la majorité mêm
621
et, en manifestant la noblesse de leur caractère,
nous
délivrent du triste spectacle que nous avons sous les yeux. » Car la
622
caractère, nous délivrent du triste spectacle que
nous
avons sous les yeux. » Car la noblesse qu’il nous suppose, purement «
623
nous avons sous les yeux. » Car la noblesse qu’il
nous
suppose, purement « morale », sentimentale, idéaliste, ne saurait suf
624
aurait suffire à la tâche. « Le peuple a besoin —
nous
dit l’auteur — de chefs d’une souveraine dignité, d’une intelligence
625
aît de tels chefs, ou désire en devenir un, qu’il
nous
amène ce précieux renfort, et nous le saluerons d’un vivat ! Nous sau
626
enir un, qu’il nous amène ce précieux renfort, et
nous
le saluerons d’un vivat ! Nous saurons très bien nous entendre avec t
627
écieux renfort, et nous le saluerons d’un vivat !
Nous
saurons très bien nous entendre avec tous ceux qui veulent sauver non
628
le saluerons d’un vivat ! Nous saurons très bien
nous
entendre avec tous ceux qui veulent sauver non point nos âmes — c’est
629
endre avec tous ceux qui veulent sauver non point
nos
âmes — c’est l’affaire de Dieu seul — mais bien la possibilité de viv
630
n pratique. Le « tout ou rien » qui est sa devise
devait
fatalement le conduire au refus d’une perspective de bonheur dans laq
631
st des évangiles. ⁂ Toute mon activité d’auteur —
nous
dit-il dans son Point de vue explicatif sur mon œuvre — se rapporte à
632
est bien d’un véritable témoin de la vérité qu’on
nous
parle — et puis enfin crucifié, décapité, brûlé ou rôti sur un gril,
633
sa mort et son enterrement, et l’évêque Nynster,
nous
dit-on, fut un des vrais témoins de la vérité ! En vérité, il y a que
634
-même, de tout son être. Et il savait ce que cela
devait
lui coûter. Car le monde ne tolère jamais la passion spirituelle qui
635
Mais cette seule chose nécessaire s’oppose à tous
nos
conformismes, et même à nos plus hauts désirs. Il est désespéré, mais
636
saire s’oppose à tous nos conformismes, et même à
nos
plus hauts désirs. Il est désespéré, mais c’est à cause de la foi. Et
637
émiques. Et tout d’un coup on s’aperçoit qu’elles
nous
jettent en plein drame de l’existence. Kierkegaard déconsidère le sér
638
crivain d’aujourd’hui n’a même plus l’idée. Un de
nos
meilleurs auteurs déclarait récemment que le palais de Versailles man
639
rsailles manque de sérieux. C’était bien vu. Mais
notre
auteur était-il sérieux lui-même en écrivant cela, ou bien faisait-il
640
éfinitive dans le seul acte de foi, qui jette sur
nos
sérieux, poses et amusettes (ou « plaisirs » comme on dit non sans gr
641
loppement promis à l’influence de Kierkegaard sur
notre
temps : on le redécouvre après cent ans, on le traduit partout, on pu
642
omme la plus formidable accusation vivante contre
nos
lâchetés collectivistes, nos compromis spirituels, nos passions court
643
ation vivante contre nos lâchetés collectivistes,
nos
compromis spirituels, nos passions courtes et agitées. Sur une pierre
644
âchetés collectivistes, nos compromis spirituels,
nos
passions courtes et agitées. Sur une pierre de cimetière danois, on p
645
t et le message d’amour de Kierkegaard traversent
notre
âge comme cette pierre et ce mot gravé qui ne cessent de nous accuser
646
me cette pierre et ce mot gravé qui ne cessent de
nous
accuser dans leur silence d’éternité. 82. « Alléluia » : Louez l’Ét
647
t (Sermon sur la mort, 22 mars 1662). Que dirions-
nous
alors du sort fait à celui qui doit se montrer aux hommes tel qu’il e
648
. Que dirions-nous alors du sort fait à celui qui
doit
se montrer aux hommes tel qu’il est ? S’entendre dire que l’homme en
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de se comparer aux seuls humains que le métier ou
notre
rang social nous met en mesure d’approcher. L’épreuve décisive est ce
650
seuls humains que le métier ou notre rang social
nous
met en mesure d’approcher. L’épreuve décisive est celle que l’on subi
651
que l’on subit au contact de voisins que rien en
nous
, que rien dans notre vie n’attendait et ne prévoyait. Ce n’est qu’au
652
ontact de voisins que rien en nous, que rien dans
notre
vie n’attendait et ne prévoyait. Ce n’est qu’au prix d’un désordre so
653
ans une symétrie impeccable. Mais tout l’effet de
notre
labeur risque d’être détruit par une odieuse malice du sort. Nous avi
654
ue d’être détruit par une odieuse malice du sort.
Nous
avions descendu du deuxième un lourd sommier pour en faire un divan.
655
descente s’était opérée sans trop de mal lors de
notre
arrivée. Mais nous n’avions pas prévu la remontée ! Épuisés par une d
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érée sans trop de mal lors de notre arrivée. Mais
nous
n’avions pas prévu la remontée ! Épuisés par une demi-heure d’efforts
657
a cage d’escalier — au surplus fortement rayées —
nous
avons couru implorer l’aide de Simard. « Ce cochon-là » refuse, préte
658
s l’escalier comme témoin des bouleversements que
nous
avons infligés à la maison. Pas question d’aller quérir du renfort à
659
ant de mauvaises raisons qui sont plus fortes que
nous
tous. — Et alors, dira-t-on : « Faire la révolution ! » — Ce substitu