1
igeante, et comme le juge incorruptible et amical
du
héros et de son débat, ce personnage a vécu dans ce siècle, où son no
2
prit incomparable — qu’on l’entende aux deux sens
du
terme —, un seul ouvrage a paru en français22. Ce serait assez pour d
3
délicat dans une note jointe à l’édition posthume
du
Procès : je doute que les lecteurs de ce livre étonnant, le plus prof
4
r le merveilleux dialogue interrompu que l’auteur
du
Royaume enchanté attribue aujourd’hui l’inspiration de ce roman. Sach
5
ois le personnage de Garta, ses propos, sa vision
du
monde, ses expériences et préoccupations sociales, les lectures qu’il
6
œuvre, il était déjà condamné par une tuberculose
du
larynx dont il mourut à Vienne en 1924. Il n’avait publié de son viva
7
er méthodiquement, et de brouiller tous les plans
du
réel à seule fin de s’en évader — durant le temps de leur ivresse tou
8
oilé et seulement trahi par certaines bizarreries
du
récit, donne à l’œuvre une grandeur poétique, un pouvoir d’inquiéter
9
Max Brod, aideront à deviner la nature assez rare
du
dessein secret de Kafka. Sa passion de l’absolu moral et religieux, s
10
l’arrière-plan et les prolongements de l’aventure
du
« vieux Pragois », héros non tout à fait imaginaire, lui aussi, du Ro
11
s », héros non tout à fait imaginaire, lui aussi,
du
Royaume enchanté de l’amour. 22. Le Procès, roman traduit de l’all
12
l’inculpation inexplicable qui pèse sur le héros
du
Procès. d. Rougemont Denis de, Brod Max, « [Préface] Max Brod, Le R
13
maine que lorsqu’il participe à la transformation
du
monde. Autrement, il est animal, et soumis à la forme des choses, — à
14
des sociologies établit à grands frais l’évidence
du
désespoir : l’homme moderne a perdu « le chemin ». Je suis le chemin
15
r ce cercle enchanté où nous maintient l’argument
du
démon — le serpent qui se mord la queue. La foi au Christ est la cond
16
ment et dans la joie d’une découverte quotidienne
du
chemin, — ton chemin, sur lequel tu es seul, parce qu’il est la parol
17
nt visible, et sa sécurité, cachée au plus secret
du
risque. 3. Nous n’avons pas à suivre le chemin, mais bien à l’inve
18
é. Parce que c’est un blasphème de l’homme pieux,
du
moraliste, que de prétendre imiter le modèle que ses yeux voient et q
19
emin qui commence à ses pas, — c’est là le destin
du
chrétien, c’est son « impossible » destin, le seul acte possible à l’
20
emps : le présent »9 Nous ne connaissons rien
du
Christ, du « chemin », en dehors de l’acte de foi qui, supprimant tou
21
résent »9 Nous ne connaissons rien du Christ,
du
« chemin », en dehors de l’acte de foi qui, supprimant toute distance
22
u et à soi-même régnerait sur le monde et l’unité
du
genre humain. Si nous vivons dans l’obéissance et dans la foi, l’hist
23
rogez ; convertissez-vous et revenez ! » La forme
du
monde est durée, et c’est la forme du péché, du refus de l’instant ét
24
» La forme du monde est durée, et c’est la forme
du
péché, du refus de l’instant éternel12, — le temps, la succession et
25
e du monde est durée, et c’est la forme du péché,
du
refus de l’instant éternel12, — le temps, la succession et le désir.
26
a lumière jaillie de l’acte de la foi, le mystère
du
temps se dévoile ; mais un temps nouveau prend son cours, et sa mesur
27
et ce n’est plus une dérive. Il vit dans la forme
du
monde, mais il est ce qui la transforme. Vertige de la « vie chrétien
28
e temps de l’acte vient s’inscrire sur les traits
du
visage héroïque. Dans cette chair qui doit vieillir, la tension de la
29
ce que la personne ? C’est la vision et le visage
du
héros, sa vision contre son visage, sa vision qui crée son visage. Le
30
6, il venait justement de dépasser cette illusion
du
désespoir, qui consiste à s’imaginer que l’acte est puissance de l’ho
31
aisir sait maintenant que l’acte est le contraire
du
désespoir. Mais il le sait d’une tout autre façon que le désespéré ne
32
e le désespéré ne l’imagine. Parce que le rapport
du
désespoir à l’acte n’est pas seulement renversement, mais création ir
33
les autres », une chaîne qui le lie à la coutume
du
bourg ou de la classe. Comment cet homme pourrait-il faire un acte ?
34
t décision, rupture, isolation, quand l’être même
du
désespéré consiste dans ses liens, dans sa croyance à la réalité des
35
, c’est-à-dire sobriété pure, — quand l’être même
du
désespéré est calcul, préméditation, sensualité et envie… Ainsi l’act
36
urquoi il n’y croit pas. Nul n’échappe à la forme
du
monde. Mais la subir, c’est justement désespérer. Il faudrait donc… l
37
splendeur d’une vie d’homme. L’homme se distingue
du
singe en ce qu’il prophétise, uniquement, et dès l’origine. C’est pou
38
la masse », alors que la foi véritable est celle
du
solitaire que plus rien ne soutient, hors la foi ? « Celui qui ne ren
39
ntré personne ni soi-même20. Il vit dans la forme
du
monde : et ce n’est point qu’elle soit pour lui réelle, elle est seul
40
issance est acte et vision prophétique. La mesure
du
temps de sa vie réside dans la seule vocation qu’il incarne. Sur le c
41
e sceau de l’amour chrétien. 3. Apprentissage
du
christianisme. 4. Dans ce sens, la catégorie récemment « découverte
42
e Nachfolge wird nachfolgen ». 9. Apprentissage
du
christianisme. 10. Traité du désespoir, trad. Gateau, p. 105. 11.
43
9. Apprentissage du christianisme. 10. Traité
du
désespoir, trad. Gateau, p. 105. 11. Isaïe 21, 11. 12. Lorsque Scho
44
t connaissant », nous retrouvons cette définition
du
temps comme refus de l’instant et de l’obéissance immédiate à la Paro
45
t souffre Kierkegaard est engendré par la lâcheté
du
pécheur, tandis que le temps de Schopenhauer est « l’idéalité » du su
46
s que le temps de Schopenhauer est « l’idéalité »
du
sujet connaissant, — une chimère spiritualiste, une nostalgie. C’est
47
16. Traduction française sous le titre de Traité
du
désespoir. C’est une laïcisation ! Kierkegaard se rapportait de la fa
48
est particulièrement affligeant dans l’existence
du
bourgeois c’est qu’elle est entièrement déterminée jusqu’à la mort, m
49
comme une absurdité, la première dans l’histoire
du
bourgeois, mais décisive. À une enquête dont le sujet était : La renc
50
décembre 1936)e Je ne trouve pas ce jeu juste
du
tout, dit Alice. Ils se disputent tous tellement qu’ils vous assourdi
51
s vous assourdissent. Ils ne suivent pas la règle
du
jeu et je ne sais même pas s’ils savent qu’il y en a une. Alice au Pa
52
es clercs européens. On ne saurait en dire autant
du
langage de nos bons écrivains. Car non seulement il est mal entendu p
53
rouve parfaitement normal de déclarer que « c’est
du
latin » pour ses oreilles, mais encore il existe autant de ces latins
54
risson, et se préparait à le frapper avec la tête
du
héron, celui-ci tordait son long cou et la regardait d’un air d’ahuri
55
on, liberté, ordre, patrie. Voilà les instruments
du
jeu philosophique, ou politique que nous sommes en train de jouer, éc
56
… ⁂ Tout concourt à créer et aggraver cette crise
du
sens des mots et de la sémantique vivante. D’une part la somme des éc
57
convainquit de son vivant. Cependant les journaux
du
soir à cinq-cent-mille exemplaires et la radio atteignent des million
58
aperçoit la raison immédiate de la crise actuelle
du
langage. La presse, la radio, l’éloquence politique et les ouvrages p
59
irage, voilà tout un domaine que l’écrivain digne
du
nom ne contrôle pas, ne forme pas, n’atteint même pas. On a dit que c
60
» préparait peu à peu un public pour les auteurs
du
niveau supérieur. Cette accession démocratique des grandes masses à l
61
paraît tout à fait improbable dans l’état actuel
du
régime. Elle est à tout le moins vérifiable. Par contre, on peut très
62
e, sans saveur et sans pouvoir d’évocation active
du
vrai. Il habitue des millions de lecteurs au rendu approximatif des f
63
nérale, où leurs paroles ne sont plus distinguées
du
bavardage quotidien. Ils se retirent dans leurs appartements. Écrire
64
e. Si bien que les écrivains ne sont plus compris
du
peuple, et que la langue vulgaire s’encombre d’équivoques, de confusi
65
ord matérielle, elle est d’abord cette inquiétude
du
cœur et de l’esprit qui naît de la mort des amitiés. Plus angoissante
66
omper cette faim et cette soif. Au païen ignorant
du
vrai Dieu, les prêtres donnent des idoles faites à l’image des terreu
67
vit en l’homme réel et personnel, cette alliance
du
peuple avec sa vocation qui faisait la grandeur des cultures authenti
68
enis de, « Décadence des lieux communs », Cahiers
du
Sud, Marseille, décembre 1936, p. 898-905.
69
vie ou changer l’homme ? (1937)u Variations
du
communisme Opposez les dogmes chrétiens aux axiomes de Marx et d’E
70
historiques. On vous répond que vous vous trompez
du
tout au tout ; que vous n’entendez rien au « devenir dialectique », d
71
, elle a pu se mettre en marche et agir au niveau
du
réel ; que son but primitif était de détruire l’État au profit de l’h
72
esquels tombent les neuf dixièmes des adversaires
du
marxisme — et combien de marxistes eux-mêmes !) Si maintenant j’essai
73
s, l’acte initial mais aussi la passion constante
du
communiste conscient et conséquent. C’est ce mouvement profond qui lé
74
ux, mettons les détours dialectiques, de l’action
du
parti communiste41. La « cause » justifie les moyens… Mais alors, com
75
vement présente, dans sa forme, avec le mouvement
du
chrétien (qui est sa lutte contre le péché) les plus frappantes analo
76
est lié à une société42. Mais encore, à l’instar
du
chrétien, le marxiste croit que la société présente n’a pas le droit
77
gréable et parfait. Dans les deux cas, il s’agit
du
même mot : transformer ; et il s’agit de transformer en tant que l’on
78
lisation des volontés de Dieu, contrariant celles
du
siècle, — soit la pensée, par une action45 qui ne peut être que révol
79
veut comprendre pourquoi la pratique et les fins
du
communisme contredisent radicalement la pratique et les fins du chris
80
contredisent radicalement la pratique et les fins
du
christianisme, dont elles dérivent d’ailleurs obscurément, mais coupé
81
leurs liens éternels, abandonnées aux seules lois
du
Temps. De la polémique antispiritualiste à la doctrine marxiste
82
situation de l’Europe occidentale vers le milieu
du
xixe siècle, et par la volonté de la changer. En particulier, elle n
83
e — de spiritualiste, au sens le plus contestable
du
terme. Quelle était, du point de vue religieux, la situation qui se p
84
sens le plus contestable du terme. Quelle était,
du
point de vue religieux, la situation qui se présentait à Marx ? C’éta
85
Professeurs et bourgeois libéraux, grands patrons
du
capitalisme naissant en Angleterre et en Allemagne, théologiens de l’
86
théologiens de l’école hégélienne, ou adversaires
du
christianisme, tous, dans un commun accord, enseignaient ou laissaien
87
ent — il faut commencer par le nier. L’« esprit »
du
bourgeois spiritualiste n’est qu’une caricature, mais ses ravages son
88
économiques et sociaux. Et s’il nous reste encore
du
temps, nous changerons l’homme. D’ailleurs, peut-être suffit-il de ch
89
e la culture, par exemple, n’est qu’un « reflet »
du
processus économique ? On voit ainsi comment Marx lui-même se prend à
90
par un glissement inévitable au rang de doctrine
du
parti, devait sortir la « vérité » tactique du matérialisme vulgaire,
91
ne du parti, devait sortir la « vérité » tactique
du
matérialisme vulgaire, celui que la presse bourgeoise a si beau jeu d
92
bligé par ses adversaires à proclamer la primauté
du
matériel, Marx ne se rendit pas compte qu’il allait déchaîner un préj
93
rgent distribué aux masses ne manque pas de créer
du
bonheur. Pour réussir, il faut une discipline. Pour la maintenir, il
94
porte, puisque le but final est la richesse, mère
du
bonheur. N’est-ce pas là ce que voulait Marx ? Résumons : Marx n’a pa
95
oudrais bien qu’on me démontre en quoi il diffère
du
fascisme, dans ce que le fascisme a de plus oppressif pour l’homme et
96
ue de parler dans le même sens d’une « doctrine »
du
christianisme. Le chrétien, et surtout le protestant, répugne absolum
97
nt à la Parole que Dieu lui adresse, il reconnaît
du
même coup l’origine et le but de sa vie : il connaît dès lors son péc
98
ce qui l’écartait de sa voie. Mais il se connaît
du
même coup responsable à l’endroit du monde. Car si le monde s’est liv
99
l se connaît du même coup responsable à l’endroit
du
monde. Car si le monde s’est livré à l’injustice et au désordre, c’es
100
répète et aggrave cette faute. Ainsi : conscience
du
péché, connaissance de la fin et de l’origine, obligation d’agir pour
101
traduire, si elle s’est faite, que par une action
du
chrétien : contre le monde dans sa forme présente, et pour le monde r
102
seulement l’homme converti devient transformateur
du
monde — ou sinon il n’est pas converti — mais encore toute transforma
103
’une conversion des hommes, ne doit être aux yeux
du
chrétien, qu’une réforme sans grande portée. Voilà qui paraîtra plus
104
à-dire la conscience de son origine et de sa fin,
du
sens même de son action, de sa pensée, de sa vie corporelle ! Préciso
105
efuse « la seule chose nécessaire », le seul gage
du
salut total ? Alors, va-t-on, si l’on est converti, laisser le monde
106
parce que je me sais responsable personnellement
du
désordre établi. J’agirai par reconnaissance envers Dieu qui m’a tran
107
onception chrétienne de l’homme, seul responsable
du
mal qui est dans le monde, on comprendra que l’état d’esprit marxiste
108
es révoltes politiques : il eût revêtu les formes
du
pouvoir déposé51 et renvoyant à des temps plus paisibles l’évangélisa
109
se fût consacré aux tâches plus urgentes : donner
du
pain et des spectacles à la foule. Mais Paul était apôtre et non pas
110
aine et le cynisme — qui appartiennent à la forme
du
monde — mais la nouvelle, absolument nouvelle, venant d’ailleurs, d’a
111
plique en dernier ressort le succès « religieux »
du
marxisme, c’est sa volonté proclamée, concrète et immédiate, de chang
112
e. C’est que l’« esprit » qui devait être l’agent
du
changement total, perpétuel et seul réel, est devenu le gardien des c
113
réel, est devenu le gardien des conformismes, ou
du
moins n’a pas su, par excès de prudence, empêcher que les foules le c
114
rès des foules, que le marxisme n’est responsable
du
déclin des Églises dans le monde moderne. C’est pourquoi les reproche
115
ns le monde moderne. C’est pourquoi les reproches
du
marxiste au chrétien sont humainement bien plus valables que ceux du
116
tien sont humainement bien plus valables que ceux
du
chrétien au marxiste. En gros : si Marx se trompe et réussit, c’est p
117
à ma lâcheté, à mon absence de foi, mais non pas
du
tout à la foi. Car la foi, dit Luther, est ‟une chose inquiète”, on n
118
t rien, tu prouves simplement que tu ignores tout
du
christianisme. » (Je répète que ce n’est pas sa faute, à ce marxiste,
119
on vocabulaire. Ma critique porte sur l’essentiel
du
marxisme, alors que la critique marxiste porte sur un christianisme d
120
rte sur un christianisme dénaturé. Et l’essentiel
du
marxisme, je le répète, c’est sa volonté de changer le monde, le mond
121
r une telle volonté ne peut conduire qu’à l’excès
du
matérialisme, non point par la malice de Staline, mais par l’effet de
122
formelles indiscutables que présentent la volonté
du
vrai chrétien et celle du communiste militant, ont tenté la synthèse
123
e présentent la volonté du vrai chrétien et celle
du
communiste militant, ont tenté la synthèse pratique des deux croyance
124
fait, et les distinctions décisives. La pratique
du
communisme n’est justiciable, en soi, que d’une critique politique, é
125
e critique théologique, ce sont les buts derniers
du
communisme et les postulats qu’il suppose. Qu’on me permette ici d’êt
126
entre la croyance marxiste et la foi personnelle
du
chrétien suffit à expliquer tout le reste. Le communisme prépare un p
127
eçoit et qui saisit la Révélation en Personne. Et
du
coup le Royaume est au-dedans de lui. Cet homme n’est plus le maître
128
lité de mes espérances. » Mais l’espérance finale
du
communisme, c’est la libération de l’homme. Et moi je lui montre un h
129
st membre d’un corps qui porte toutes les marques
du
péché. Il est alors en face du monde, et au nom même de sa foi, dans
130
re qu’il éprouve devant les injustices présentes,
du
fait qu’il croit que l’intérêt de l’homme est seul en jeu — et de l’h
131
r théorique, — si passionnée que soit l’espérance
du
marxiste — et non pas une présence exigeante et totalement animatrice
132
omme soit délivré de son péché, « changé », sorti
du
plan, précisément, où le marxisme le maintient. Moyens d’action du
133
, où le marxisme le maintient. Moyens d’action
du
chrétien et du marxiste Préparer le royaume de l’homme, ou témoign
134
e le maintient. Moyens d’action du chrétien et
du
marxiste Préparer le royaume de l’homme, ou témoigner par des acte
135
fie les moyens58. La fin, ou le télos de l’action
du
chrétien, c’est le royaume de justice et d’amour. Tout acte qui contr
136
glise, je désobéis dans le présent, je perds tout
du
même coup, présent, futur, éternité. Je crucifie le Christ et je m’op
137
tunisme » chrétien qui tienne, et tous les moyens
du
chrétien doivent être aussi purs que sa fin. Tout autre est le cas du
138
être aussi purs que sa fin. Tout autre est le cas
du
marxiste. N’ayant pas derrière lui de modèle accompli, ni en lui de P
139
doctrine « dialectique » ses négations actuelles
du
but final de Marx. Il légitime son étatisme totalitaire en arguant qu
140
stade économique plus favorable au développement
du
socialisme. Je vois beaucoup de marxistes s’en indigner mais je doute
141
et que leur indignation traduise la vraie volonté
du
marxisme, plutôt qu’un reste d’humanisme libéral. Le fait est que la
142
ar « fidélité » au Parti, c’est-à-dire à l’avenir
du
Parti, proférer des aveux mensongers qu’il croyait tactiquement utile
143
ous pouvons formuler simplement : la fin dernière
du
chrétien est présente en chacun de ses actes, ou bien n’est pas ; tan
144
s, ou bien n’est pas ; tandis que la fin dernière
du
marxiste est un avenir absolument hétérogène aux actions qu’il peut f
145
it supprimer ! Le marxiste croit que le bien sort
du
mal ; le chrétien sait que le bien naît du parfait. D’une conséque
146
n sort du mal ; le chrétien sait que le bien naît
du
parfait. D’une conséquence politique de la foi Je m’adresserai
147
le de charité et de sacrifice, pour le mieux-être
du
prochain, suffit à compléter, si je puis dire, l’action proprement re
148
attitude ? Et je pense en particulier aux membres
du
Mouvement des Groupes, qui représentent à l’heure actuelle le christi
149
faut aller plus loin60. La déviation matérialiste
du
marxisme ne doit pas seulement nous inciter à des condamnations toute
150
rétienne, et qui est la cause certaine des succès
du
marxisme. Tant que les chrétiens ne comprendront pas que leur foi doi
151
le plan politique, ils ne répondront pas au défi
du
marxisme, qui s’en trouvera justifié pour autant. Je ne crois pas à u
152
rappeler celle de l’Empire romain au premier âge
du
christianisme, telle que nous l’évoquions plus haut. Toutefois, l’un
153
l’adore, sinon déjà dans des formes religieuses,
du
moins dans des formes qui s’opposent aux commandements du Décalogue,
154
dans des formes qui s’opposent aux commandements
du
Décalogue, et au devoir d’amour chrétien. Le conflit est inévitable.
155
pas approuver, comme chrétien, la forme politique
du
communisme63. Il lui faut donc en préparer une autre, et prendre enfi
156
de pères de famille. C’est en vérité la croisade
du
matérialisme hypocrite contre le matérialisme généreux. C’est aussi l
157
épète, après Berdiaev, après Gide : la « vérité »
du
communisme résulte de la trahison du christianisme par la chrétienté.
158
a « vérité » du communisme résulte de la trahison
du
christianisme par la chrétienté. Toutes les aspirations valables et g
159
té. Toutes les aspirations valables et généreuses
du
marxisme sont autant d’essais de sauvetage de vérités chrétiennes éga
160
ans la mesure où nous cultivons un esprit détaché
du
réel, une liberté abstentionniste et inféconde. Tout le mal vient de
161
is il faut aussi repartir. La tragédie de Marx et
du
marxisme, c’est de n’avoir pas su, ou pas pu opposer au mensonge spir
162
s pu opposer au mensonge spiritualiste, la vérité
du
spirituel. Nous n’avons pas à nous dresser contre la « vérité » dévié
163
43. Marx, Critique de la philosophie hégélienne
du
droit. 44. Au sens le plus large du terme, qui peut désigner aussi b
164
e hégélienne du droit. 44. Au sens le plus large
du
terme, qui peut désigner aussi bien la « société sans classes » de Ma
165
crète. Réalité ou non de la pensée humaine isolée
du
domaine pratique, c’est querelle de pure scolastique » (Marx, 2e thès
166
mistes ignorants, ou qui jouent sur les deux sens
du
mot œuvres (œuvres pies et action concrète). 46. Je parle, bien ente
167
la théologie, simple autocritique de l’Église et
du
message que l’on prêche dans l’Église. 50. « S’attendre à… » veut di
168
pas de socialisme en Asie, cela tient à l’absence
du
christianisme. » Je note ici, à l’appui des dires de de Man, que le m
169
fonction spirituelle (créatrice), et la pesanteur
du
péché. Tandis qu’à l’inverse, on ne saurait établir que la sécularisa
170
erse, on ne saurait établir que la sécularisation
du
christianisme résulte nécessairement de l’Évangile ! 54. Déclaration
171
ique : l’auteur d’un des cantiques les plus pieux
du
recueil anglais, sir John Browning, est le même homme qui contraignit
172
rvention personnelle de Calvin dans l’élaboration
du
document ne fait pas de doute. « C’est, dit F. de Schickler, une cons
173
région. L’instance d’appel est « la cour suprême
du
synode national ». (John Viénot, Histoire de la Réforme française, I,
174
appelé au ministère de la Parole. Ce qui est vrai
du
prophète l’est aussi de son peuple, — peuple entre tous prophétique.
175
la mission qu’elle incarne : « Préparer les voies
du
Seigneur », espérer et prêcher le Messie, attendre activement l’invis
176
r, qui a pesé jusqu’à nos jours sur les habitants
du
désert. Désignée entre mille, sans raison. Ou sans autre raison, peut
177
nvergure. Foi et idolâtrie La considération
du
conflit séculaire que décrit l’Ancien Testament nous ramène avec une
178
oi et de la vue n’est en somme qu’un autre aspect
du
conflit de la vocation et du destin. Il fait comprendre l’esprit de r
179
e qu’un autre aspect du conflit de la vocation et
du
destin. Il fait comprendre l’esprit de révolte qui tourmenta sans fin
180
pourtant fait toute sa grandeur, c’est la révolte
du
destin profane contre la vocation libératrice. Et de même que cette r
181
ce présente au sein du peuple, aussi nommée arche
du
témoignage, parce qu’elle atteste les volontés de Dieu, les condition
182
t elle qui rappelle à la fois l’origine et la fin
du
peuple en tant qu’il est un « nouveau » peuple, élu par Dieu et « mis
183
eu est l’Éternel, la Loi est la conscience finale
du
peuple hébreu. Et parce qu’elle est la loi de Dieu — qui définit la v
184
mées, dans la guerre, comme le symbole de l’unité
du
peuple, mais son usage est interdit pendant les guerres civiles : c’e
185
ne puisse être consacrée au ministère sacerdotal
du
peuple élu. Idole, tout ce qui n’est pas ordonné à la fin que les pro
186
rmer cette interprétation de la Loi, comme mesure
du
peuple hébreu, qu’un texte que je trouve dans le plus grand des histo
187
autres peuples, non seulement entre les personnes
du
commun qui disent chacun au hasard ce qui leur vient dans l’esprit ;
188
. Une culture pauvre, mais fidèle Un homme
du
xxe siècle ne peut, me semble-t-il, qu’éprouver une sorte d’effroi a
189
iction de la tour de Babel, qui est la dispersion
du
genre humain. Le dilemme qui se trouve posé à toute civilisation, et
190
. Israël portait dans son sein l’avenir religieux
du
monde. Dès qu’il était tenté de s’oublier dans les voies vulgaires de
191
pauvreté même garantit la fidélité de la culture
du
peuple hébreu. C’est une ascèse : il s’agit de détruire en germe tout
192
voit que la culture la plus pauvre, qui fut celle
du
peuple hébreu, fut aussi la plus convenable aux fins suprêmes de l’es
193
ue nous sommes toujours préparés à nous acquitter
du
culte que nous lui devons ; que nos Sacrificateurs sont établis pour
194
ature même, brisait avec le nationalisme exclusif
du
judaïsme et assumait une mission de portée universelle. Il revendiqua
195
se regardait comme le second Israël, l’héritière
du
Royaume promis au Peuple de Dieu. Aussi conserva-t-elle à l’égard du
196
éliques de nos jours ? Dès les bancs de « l’école
du
dimanche », tout jeune protestant est nourri aux sources mêmes du jud
197
out jeune protestant est nourri aux sources mêmes
du
judaïsme préchrétien. C’est là sa Fable, sa mythologie. Goliath, Jose
198
ibourgeoise ! Le thème de la vocation et le thème
du
peuple élu sont de ceux qui émeuvent le plus profondément la « sensib
199
lées entre le sort des tribus dispersées et celui
du
« petit troupeau » longtemps chassé de son pays ; ni les ressemblance
200
euse, et dans la foi, les calvinistes, dès la fin
du
xvie siècle, se considèrent comme chargés d’une mission au sein d’un
201
t vivable et propre à entretenir l’attente active
du
Messie, de même l’éthique charismatique77 des calvinistes les amène à
202
« comme n’en usant pas », au nom et par la charge
du
Seigneur qui est venu, et qui doit revenir. Telle est sans doute la r
203
venir. Telle est sans doute la racine authentique
du
puritanisme qui apparaît dans le courant du xviie siècle. Max Weber,
204
tique du puritanisme qui apparaît dans le courant
du
xviie siècle. Max Weber, dans une thèse célèbre, a soutenu que c’éta
205
thèse célèbre, a soutenu que c’était là l’origine
du
capitalisme moderne et de ses principales valeurs éthiques. Mais Somb
206
ctif des puritains anglais, cédant aux tentations
du
succès immédiat et contrôlable, s’est transformé dans le Nouveau Mond
207
de Calvin est centrée sur la vocation : vocation
du
« petit troupeau » ou de l’Église ; vocation personnelle de chaque me
208
ier jour : « Or, si leur faute a fait la richesse
du
monde, et leur amoindrissement la richesse des païens, que ne fera pa
209
mmentaire sur l’Épître aux Romains. Et Calvin dit
du
même verset que c’est « une fort belle sentence ». Ainsi la vocation,
210
t « une fort belle sentence ». Ainsi la vocation,
du
moins cette vocation79 — est réellement inamissible, c’est-à-dire ne
211
dant que son destin final demeure entre les mains
du
plus secret conseil de Dieu. « Quant à moi, écrit Calvin, j’étends ce
212
Dieu. » (Commentaires, sur Rom. II, 26.) Le sort
du
monde, et l’on pourrait même dire : la date de son salut final, dépen
213
é non seulement ne pourra jamais se désintéresser
du
sort des Juifs, éternellement lié au sien en vertu d’un décret de Die
214
occupe le croyant ? Leur faute a fait la richesse
du
monde. Et cette richesse s’appelle le salut. 64. Il faut bien voir
215
a vocation spirituelle de ce peuple. Il n’est pas
du
tout biologique. Il ne le devient qu’accessoirement, à mesure que l’o
216
l’on trouvera un raccourci de la présente étude.
Du
point de vue de l’histoire du peuple juif, ce raccourci souffre, entr
217
la présente étude. Du point de vue de l’histoire
du
peuple juif, ce raccourci souffre, entre autres, d’une très grave lac
218
ient alors ceux qui rappellent le peuple au culte
du
vrai Dieu — contre les prêtres des dieux étrangers — mais aussi ceux
219
rangers — mais aussi ceux qui dénoncent les excès
du
légalisme. 67. Livre II, chap. VI, trad. d’Arnaud d’Andilly. 68. R
220
, trad. d’Arnaud d’Andilly. 68. Renan, Histoire
du
peuple d’Israël, t. II, p. 265. 69. « L’embarras de l’hébreu pour ex
221
vois le gage d’une vive actualité, ou efficacité,
du
langage des clercs, identique à celui des bergers. 70. Voir sur ce p
222
Abraham déjà, et les prophètes, ont vu « le jour
du
Seigneur ». Saint Paul et l’auteur de l’Épître aux Hébreux (chap. II)
223
ée que de voir dans l’Ancien Testament l’histoire
du
Christ avant qu’il vienne, dans les Prophètes, des Apôtres avant le C
224
Luther, Traité
du
serf arbitre (1937)o Luther inconnu Dire qu’on ignore Luther
225
a voulu se marier. » J’extrais cette déclaration
du
livre d’un critique littéraire connu, dont les revues n’hésitèrent pa
226
isé son dynamisme créateur. Tension dont le débat
du
libre arbitre, opposant Érasme à Luther, permet de définir symbolique
227
pure » et pensée « engagée », ou encore attitude
du
« spectateur » et attitude du « témoin ». Opposition qui, sur le plan
228
ou encore attitude du « spectateur » et attitude
du
« témoin ». Opposition qui, sur le plan théologique, ou mieux : dans
229
» parce qu’il attribue tout à Dieu. Importance
du
De servo arbitrio C’est sans doute dans cette perspective que le
230
a le plus aisément à saisir l’importance centrale
du
traité que nous publions : je le vois au centre du débat occidental p
231
u traité que nous publions : je le vois au centre
du
débat occidental par excellence, mais au centre, aussi, de la Réforme
232
emières pages) par les procédés de l’humaniste et
du
sceptique que se vantait d’être Érasme, Luther en vient, de proche en
233
ns rationnelle entre les règnes en guerre ouverte
du
Dieu de la foi et du Prince de ce monde ; nécessité du témoignage, et
234
les règnes en guerre ouverte du Dieu de la foi et
du
Prince de ce monde ; nécessité du témoignage, et du témoignage fidèle
235
eu de la foi et du Prince de ce monde ; nécessité
du
témoignage, et du témoignage fidèle, certifié par l’Esprit et la Bibl
236
Prince de ce monde ; nécessité du témoignage, et
du
témoignage fidèle, certifié par l’Esprit et la Bible, et constituant
237
constituent pas un système, au sens philosophique
du
mot, mais qu’ils s’impliquent très étroitement les uns les autres, et
238
és par nos mots. Ils renvoient tous à la question
du
Christ : « … et toi, maintenant, crois-tu cela ? » — Si tu le crois,
239
assertions de Luther, ni dans sa négation joyeuse
du
libre arbitre. Ses coups violents n’ébranlent plus que le « vieil hom
240
is même prêchés. Le laïcisme moraliste n’en a pas
du
tout le monopole : tout catholique se doit, en bonne logique, de les
241
eur de polémique qui peut flatter en nous le goût
du
pittoresque ; l’élan génial, la violence loyale d’une certitude pesan
242
connue cette maîtrise, qu’on attendait d’ailleurs
du
chef d’un grand mouvement (comme dirait le jargon d’aujourd’hui), tou
243
prendre au sérieux ses reflets dans la conscience
du
spectateur.) Ce qui ne manquera pas de faire crier au dogmatisme. Tou
244
u dogmatisme. Tout se passe ici « à l’intérieur »
du
christianisme, de l’Église. L’humanisme laïque, autonome, est simplem
245
», douée d’exigence spirituelle, avec un partisan
du
« serf arbitre » luthérien. (On peut admettre qu’un tel dialogue se d
246
en. — Mais connais-tu seulement les vraies règles
du
jeu ? Qui t’a fait croire que ta vie était une partie à jouer entre t
247
Dieu, donc, « tout est accompli », depuis la mort
du
Christ sur la croix. Non seulement prévu, mais accompli ! C. M. — Si
248
in, et refuser l’éternité qui vient nous délivrer
du
temps ? C. M. — Mais mon temps est vivant, et plein de nouveauté, de
249
ui change quelque chose au déroulement calculable
du
temps, quand elle le touche dans l’instant (dans un « atome » de temp
250
os objections « philosophiques » et notre crainte
du
« fatalisme » ne reposent pas, le plus souvent, sur cette erreur des
251
é en vain, si nous avons pu dégager l’alternative
du
libre arbitre, telle qu’elle se pose dans les termes extrêmes où elle
252
ellectuelles. Il n’y a que la résistance acharnée
du
« vieil homme », et les prétextes toujours très moraux, et même très
253
ux, qu’invoque notre révolte… Réalité radicale
du
problème Dans l’Église, une fois acceptés le Credo et son fondemen
254
ins « un faible libre arbitre »34 dans les choses
du
salut. Mais que le Christ ait dû mourir — cet acte extrême — pour nou
255
t oser descendre jusqu’au fond de la connaissance
du
péché pour voir qu’il n’y a de liberté possible que dans la grâce que
256
ermes où voulait se complaire Érasme. Le problème
du
salut est un problème de vie ou de mort. Or il est seul en cause pour
257
lair lorsque l’on a compris que Luther ne nie pas
du
tout notre faculté de vouloir, mais nie seulement qu’elle puisse suff
258
manisme mesuré l’empêche de voir le vrai tragique
du
débat. Mais le plus grand des adversaires du christianisme dans les t
259
ique du débat. Mais le plus grand des adversaires
du
christianisme dans les temps modernes, Nietzsche, aboutit à un dilemm
260
ien, c’est accepter en acte l’éternelle prévision
du
Dieu qui sauve.) La similitude étonnante du paradoxe luthérien et du
261
ision du Dieu qui sauve.) La similitude étonnante
du
paradoxe luthérien et du paradoxe nietzschéen ne saurait être ramenée
262
La similitude étonnante du paradoxe luthérien et
du
paradoxe nietzschéen ne saurait être ramenée à quelque influence inco
263
en moins à une coïncidence. En vérité, c’est bien
du
même problème qu’il s’agit. Le seul problème, dès qu’on en vient à un
264
Luther Martin, « [Préface] Martin Luther, Traité
du
serf arbitre », dans Traité du serf arbitre, trad. Rougemont Denis d
265
in Luther, Traité du serf arbitre », dans Traité
du
serf arbitre, trad. Rougemont Denis de, Paris, Éditions « Je sers »,
266
reur, que nous ne pourrions définir qu’en sortant
du
plan sur lequel ils voulaient nous faire prendre parti. C’est ainsi q
267
des lois qui ne tiennent plus compte de la crise
du
monde, et de celle de l’esprit dans ce monde. L’esprit s’est dégagé d
268
s ce monde. L’esprit s’est dégagé des coordonnées
du
moment, c’est dire que son exercice n’engage plus à rien, concrètemen
269
elle. On nous dira que, cependant, si le désordre
du
monde est réel, il se peut qu’il provienne, précisément, d’actualisat
270
philosophies n’en peuvent concevoir. Et s’il y a
du
désordre, c’est que ces philosophies sont tout de même moins inopéran
271
ique, ou idéaliste, ou relativiste, de l’activité
du
philosophe. ⁂ Mais cette réalité salutaire, cet acte, comment pourrio
272
: 1° Si on ne part pas de l’acte, on ne part pas
du
tout. 2° Si on ne part pas tout de suite, on ne partira jamais. Le j
273
ité humaine, le lieu de la pureté, si la « pureté
du
cœur », comme le veut Kierkegaard, c’est le vouloir unique, unifiant
274
le de notre être, par exemple à une objectivation
du
corps — de mon corps — ou à une objectivation du devenir historique,
275
du corps — de mon corps — ou à une objectivation
du
devenir historique, ou encore à une autonomie de la raison critique.
276
sentiellement l’affirmation simultanée de l’un et
du
divers, affirmation absurde en langage rationnel, tout système philos
277
mplique un élan vers, pour reprendre l’expression
du
Dr Minkowski. L’acte est l’éclatement d’une tension orientée ; il est
278
es effets qu’on ne saurait humainement le séparer
du
premier d’entre eux, qui est l’affirmation de la personnalité. Nous d
279
allant de l’angoisse à la création, de l’impasse
du
désordre à l’ordre nouveau, la personnalité accentue encore la tensio
280
nalité accentue encore la tension. Le nouvel état
du
conflit est plus aigu que l’ancien. Au fur et à mesure qu’elle se lib
281
e salut n’est jamais dans le repli, dans le refus
du
conflit concret. L’invention de l’homme « intérieur » suppose et perm
282
de l’homme « intérieur » suppose et permet celle
du
« robot » d’affaires. L’autisme est un fléchissement de la personnali
283
rte. Il est plus difficile d’échapper au prestige
du
positivisme et du néo-pragmatisme qu’à celui du moulin à prières. Il
284
ifficile d’échapper au prestige du positivisme et
du
néo-pragmatisme qu’à celui du moulin à prières. Il est plus difficile
285
e du positivisme et du néo-pragmatisme qu’à celui
du
moulin à prières. Il est plus difficile de maintenir sur le qui-vive
286
marche. Le sentiment de la sécurité, de l’ennui,
du
vide, traduit un fléchissement de la tension. L’adoration de l’abstra
287
écutif au relâchement de la tension et à la perte
du
sentiment du risque véritable. À côté de la réalité de la personne, u
288
âchement de la tension et à la perte du sentiment
du
risque véritable. À côté de la réalité de la personne, une autre réal
289
matique. Elle apparaît ainsi comme un va-et-vient
du
« donné » à l’abstrait. (Conflit de l’identité et de la réalité, voir
290
aurait être qu’un aspect provisoirement favorable
du
chaos. La vérité scientifique est dans l’abstrait ; la science-faite
291
l’effort de pensée nous retrouvons ce risque, né
du
caractère ordonnateur de l’activité humaine. Ainsi dans l’organisatio
292
de l’activité humaine. Ainsi dans l’organisation
du
travail. La machine tend à détruire l’artisanat, c’est-à-dire la zone
293
tend à détruire l’artisanat, c’est-à-dire la zone
du
travail manuel où l’œuvre garde un caractère plus ou moins net de tot
294
ié, qu’elle repousse vers l’activité spirituelle,
du
travail non qualifié, où l’homme ne joue plus qu’un rôle d’exécuteur.
295
domination de la machine serait le résultat fatal
du
renoncement à la valeur éthique de la science en tant qu’acte (tentat
296
n et d’acte nous est fourni par l’homme considéré
du
point de vue social. D’un côté, nous trouvons l’attachement de l’homm
297
on active dirigée tout entière vers l’affirmation
du
personnalisme. Dans les divers ordres de l’activité humaine, l’acte i
298
tantanéité de l’acte. 1. Ce qui ne signifie pas
du
tout que la pensée doive être soumise à l’action — bien au contraire
299
aphe (D. R.). « Le seuil qui sépare le prélogique
du
logique, où est-il donc ? Le point est d’importance car il nous éclai
300
être l’acte de penser, au sens plein et cartésien
du
mot, soit infiniment plus difficile et plus rare qu’on ne se figure c
301
ltiplie par son progrès même. Elle ne connaît que
du
probable et, en tant qu’acte, elle est l’improbabilité essentielle. P
302
ui participent à une œuvre commune, dans le cadre
du
Club privé dont ils acceptent les statuts. Il faut encore ajouter que
303
itent aux adhérents l’objet de la partie numéro 2
du
bulletin : savoir lire avec le minimum de duperie, une presse truquée
304
es clubs de vérifier le sérieux et l’indépendance
du
bulletin. Toutefois les adhérents trouveront au départ une première g
305
ments qui ont pris l’initiative de la création et
du
fonctionnement des clubs de presse. Les « Clubs de presse » sont fond
306
page de défendre la liberté. Dans l’état présent
du
langage, de la culture, et de la politique, on peut être à peu près c
307
re, si l’on me comprend, pour éduquer la méfiance
du
lecteur. h. Rougemont Denis de, « À qui la liberté ? », À nous la
308
hoisis, et de lui transmettre une certaine vision
du
monde plus profonde, plus riche et plus vraie, que la vision banale d
309
fluence n’est pas moins grande, sur la vie privée
du
lecteur. Ils ne veulent rien dire, mais, pourtant, ils disent ! En d’
310
r et flatter le lecteur, la conscience bourgeoise
du
lecteur, ou plus précisément de la lectrice, car en France, paraît-il
311
s humeurs, les goûts, les craintes et les vapeurs
du
bourgeois sensible, il ne cherche pas à les combattre, à les transfor
312
qui n’ose pas affirmer sa tendance. La contagion
du
roman réaliste ou psychologique actuel s’exerce uniquement au profit
313
tuelle ne marche plus pour les défendre. La crise
du
livre, dont tout le monde parle, c’est d’abord la crise du roman, et
314
dont tout le monde parle, c’est d’abord la crise
du
roman, et du roman fait à l’usage des bourgeois, de leurs loisirs imp
315
monde parle, c’est d’abord la crise du roman, et
du
roman fait à l’usage des bourgeois, de leurs loisirs improductifs. Un
316
riment à quelque chose, il n’y aura plus de crise
du
livre. i. Rougemont Denis de, « Romanciers publicitaires ou la con
317
e, la production écrite des hommes qui revenaient
du
front — 20 à 35 ans — connut un véritable boom commercial. « À nous l
318
lement les écrivains lassés de l’improvisation et
du
bâclé. Au lieu de chercher la densité, en profondeur, ils trouvent pl
319
lement de la durée vers l’amont » à l’incertitude
du
lendemain (et du présent), à la nécessité croissante de vivre sur ses
320
e vers l’amont » à l’incertitude du lendemain (et
du
présent), à la nécessité croissante de vivre sur ses réserves, enfin
321
yclistes, ne reste un trait capital de l’histoire
du
roman, du paysage, du roman, pour cette tranche de siècle que meubler
322
ne reste un trait capital de l’histoire du roman,
du
paysage, du roman, pour cette tranche de siècle que meublera la génér
323
trait capital de l’histoire du roman, du paysage,
du
roman, pour cette tranche de siècle que meublera la génération de 191
324
sont, en effet, des procès-verbaux de dissolution
du
monde bourgeois : de Proust à Lacretelle, les salons se défont, les c
325
ns un pareil état social ? Tous les chefs-d’œuvre
du
genre, au xixe siècle, étaient issus d’une société solidement établi
326
que des romans, des essais illustrés d’exemples :
du
coup, ils retrouvent un public. Il semble, d’autre part, que les docu
327
te — à subordonner leur mission à la « tactique »
du
succès commercial, c’est le moment de fourrer les pieds dans le plat
328
très pauvre, sec et lumineux. Toutes les nuances
du
gris, herbes, pierres, oliviers, et quelques touches de vert humide a
329
arelles, sous-bois et marines. Quelques tapis sur
du
carreau rouge. La plupart des fenêtres donnent au midi dans le branch
330
bassin rectangulaire aux eaux sombres. La maison
du
jardinier ferme la cour sur la droite, derrière des palmiers et des l
331
r d’étroits escaliers aux quatre autres terrasses
du
jardin, étagées sur le versant nord d’un vallon qui vient mourir à no
332
n coup de trompe d’auto, des cris de coq. L’odeur
du
raisin foulé monte de la cour, et remplit l’ombre bleue sous le tille
333
e plan d’arrangement actuel de chacune des pièces
du
premier, avant de les vider et de transporter leur contenu à l’étage
334
leu très clair. Le carreau rouge a été débarrassé
du
tapis. J’ai dressé ma table sur des tréteaux. Il ne reste qu’un grand
335
chère. Mais bien trop chère encore pour les gens
du
pays. Les petites entreprises qui leur donnaient du travail font fail
336
pays. Les petites entreprises qui leur donnaient
du
travail font faillite l’une après l’autre. Il y a 400 chômeurs pour u
337
lieu du pavé, charriant des ordures, des papiers,
du
sang près de la boucherie, du lait verdi. C’est à peine si l’on peut
338
dures, des papiers, du sang près de la boucherie,
du
lait verdi. C’est à peine si l’on peut marcher à pied sec dans les pa
339
es grandes villes. Le goût de « la vie saine » et
du
grand air, vous ne le trouverez que dans la « banlieue rouge » de Par
340
rs. Pittoresque, on peut le dire… 8 octobre 1934
Du
rôle pratique de la raison. Je vois la misère qui règne dans tous ces
341
indiqué une ferme, de l’autre côté de la colline
du
sud, où nous pourrons acheter une provision d’« œillades ». C’est leu
342
Madame Turc. Elle nous fait entrer. Pour la vente
du
raisin, il faut attendre sa fille qui va rentrer des champs, où elle
343
tesse pleine de réserve et d’attentions. On parle
du
domaine. Les deux femmes le dirigent seules depuis la mort de M. Turc
344
n n’en parle jamais. Mais elles ne paraissent pas
du
tout se considérer comme un type social d’exception. Combien y a-t-il
345
té, par exemple. Les instituteurs d’A… ? Ils sont
du
peuple. Oui, mais bourgeois par leur profession. Et les Calixte ? Pro
346
». Il part de ce que les hommes sont malgré eux,
du
point de vue abstrait et inhumain de la Statistique. Et il prétend fo
347
de la politique actuelle : sera-t-elle l’affaire
du
meilleur statisticien, ou au contraire de l’homme le plus humain ? Se
348
isine la fille et une voisine. Elles se plaignent
du
froid. Le fourneau est rouge, mais la porte donne au nord-ouest, d’où
349
outes les deux heures. Quand elle sortait sa main
du
lit, cela fumait. « Vous avez eu de la fièvre ! » Elle ne sait pas. E
350
un si bon remède comme on le dit. Je lui ai fait
du
poulet, elle n’y avait pas goût. Alors j’ai pensé lui faire du bouill
351
le n’y avait pas goût. Alors j’ai pensé lui faire
du
bouillon de poulet, ça lui a fait de l’avantage. Voyez ! Ce n’est pas
352
isie — où l’on s’imagine bien à tort que les gens
du
peuple sont spécialement adroits de leurs mains, débrouillards et ple
353
ace. Enfin ceux qui sont occupés par l’imprimerie
du
journal local, par les garages ou à la Mairie, sont communistes et mè
354
a Mairie, sont communistes et mènent les affaires
du
pays. Ils vont à toutes les conférences, prennent la parole au Cercle
355
de Chine, fait son apparition dans le Midi. État
du
pays en 1820 : douze filatures, deux fabriques de chapeaux, 5000 habi
356
produits soyeux manufacturés. Lors de la dédicace
du
nouveau temple, en 1822, quinze mille protestants accourent de toute
357
e artificielle fait son apparition dans la vallée
du
Rhône. Fondation des grandes usines de la région lyonnaise. Apparitio
358
grandes usines de la région lyonnaise. Apparition
du
grand capital. État du pays en 1935 : Dix-sept filatures fermées. La
359
gion lyonnaise. Apparition du grand capital. État
du
pays en 1935 : Dix-sept filatures fermées. La dernière fournit encore
360
ept filatures fermées. La dernière fournit encore
du
travail cinq jours par semaine à une centaine d’ouvrières, dont le sa
361
entreprises de soie artificielle. Le cycle normal
du
progrès capitaliste est clos. Lyon a drainé toute la richesse indigèn
362
y réfléchit, résume un drame. Ce drame est celui
du
langage dans notre société présente. Et c’est encore une fois le dram
363
que et précise. Ils n’éveillent plus chez l’homme
du
peuple les mêmes espoirs, les mêmes dégoûts, que chez nous. Leur réso
364
vrier. On pensera que de tout temps la traduction
du
langage surveillé des écrivains dans le langage parlé du peuple fut a
365
age surveillé des écrivains dans le langage parlé
du
peuple fut affectée de malentendus de ce genre. Voire. Le peuple ne l
366
lise faisait le trait d’union, l’Église gardienne
du
sens concret des lieux communs. Aujourd’hui ces données sont boulever
367
on publique et la Presse répandent sinon le goût,
du
moins la pratique quotidienne de la lecture. Le public s’étend au has
368
’il se laisse toujours persuader par la tentation
du
succès. Mais simplement on ne l’entend plus, il n’agit plus. Ce qu’on
369
ue lorsqu’on s’est mis à parler d’autre chose que
du
sujet, c’est-à-dire d’un peu tout : de l’enseignement, des journaux,
370
es, provoquant chaque fois de gros rires. L’homme
du
peuple — et je pense qu’il en va de même du bourgeois peu cultivé, et
371
homme du peuple — et je pense qu’il en va de même
du
bourgeois peu cultivé, et sans doute de tout ce qui n’est pas « intel
372
rnée se présente comme un séducteur, c’est la loi
du
genre, et cela rend les échanges bien pauvres…) Quand nous nous somme
373
le marxisme ? On m’avait dit : ce n’est pas cela
du
tout, vous verrez. Être communiste dans ce pays, c’est tout simplemen
374
raverser. — ??? — Oui, vous savez que nos temples
du
Midi sont construits en général sur la place du village. En face ou à
375
s du Midi sont construits en général sur la place
du
village. En face ou à côté, il y a les cafés, les terrasses sous les
376
re que les communistes sont les plus intelligents
du
village. Ce sont eux, et eux seuls, qui proposent des réformes pratiq
377
d’autre… Ce seraient souvent les meilleures têtes
du
pays, et on les laisse devenir les « mauvaises têtes ». 17 décembre 1
378
n comique profond, lugubre et déprimant que celui
du
chrétien honteux, honteux d’une foi qu’il n’a pas ! Car s’il l’avait,
379
ble : celui qui sait qu’il ne croit pas aux dieux
du
monde, et qui le prouve. Comment le prouve-t-il ? Tout simplement en
380
extraordinaires, surhumaines : se rire des dieux
du
monde est assez héroïque, dans notre monde, pour qu’il soit vain de c
381
, décès, « avec doublage », vieillesse, accidents
du
travail, incendie et une histoire très compliquée de capitalisation-l
382
de même quelque chose, mais bou Diou ! ça demande
du
raisonnement. Par exemple, il a écrit au ministre — au ministre du Tr
383
Par exemple, il a écrit au ministre — au ministre
du
Travail — pour avoir une pension de 5000 francs pour son beau-frère.
384
ire une nouvelle lettre recommandée « à la charge
du
destinataire ». Eh bien, qu’est-ce que vous croyez ? Réponse dans les
385
eux sur tout plein d’objets. » Malchance affreuse
du
peuple français : il n’échappe aux jésuites que pour tomber dans le f
386
: le franc sacré, les idées à majuscules, toucher
du
bois, la bouteille de champagne brisée contre la coque des bateaux ne
387
Un geste résume toute la situation : c’est celui
du
coiffeur fameux, premier gagnant de la Loterie nationale, s’inclinant
388
de la Loterie nationale, s’inclinant sur la tombe
du
Soldat inconnu. Juste hommage au collègue, au gagnant d’une autre lot
389
faire passer pour des bourgeois ou des défenseurs
du
prolétariat. 17 février 1935 Cercle d’hommes. — Hier soir le sujet d
390
rase d’un homme, dans la cour, tandis qu’il donne
du
feu à son copain : Pour moi, c’est un fasciste ! Toutes nos confusion
391
donc pas un vrai chômeur. — Mais je ne tiens pas
du
tout à être un « vrai chômeur », je vous l’assure ! D’ailleurs j’ai d
392
audra essayer de réviser nos préjugés en fonction
du
vrai but de notre vie, de nous refaire une hiérarchie éthique, et de
393
e aux vieux ! — Je lis dans un journal socialiste
du
Midi, sous la rubrique « La vie régionale », qui chaque jour m’apport
394
ssez-vous ! Activez la propagande ! » Ô merveille
du
pathos révolutionnaire ! ô gloire de la phraséologie marxiste ! Ô tri
395
travailleurs de Bouillargues, prouvant à la face
du
monde que nos militants héroïques n’ont pas perdu leur peine depuis 8
396
: je vote pour le communiste. C’est un Méridional
du
type sérieux, un de ces hommes qui pourraient sauver sa région de la
397
l y a bien d’autres aspects. Ces deux hommes sont
du
même niveau social, sans doute parents, de mœurs et de langage pareil
398
mal dites. J’accepte à la rigueur cette division
du
monde en gros et en petits, si c’est le seul moyen pratique de faire
399
listes, ce serait d’être le parti de la vérité et
du
bon sens. Ils auraient avec eux tous les hommes — bourgeois ou intell
400
prouve simplement, une fois de plus, que l’homme
du
peuple ne comprend pas profondément ce qu’on lui donne à lire ou à en
401
» en défendant ces exploiteurs de la bassesse et
du
mensonge en service commandé. L’homme à la veste bleue, je le compren
402
ont presque toujours cet ennui par les conditions
du
travail créées depuis la guerre dans les campagnes : nomadisme des em
403
mun les terres d’un petit village ; vendre le vin
du
pays dans les épiceries du pays, lesquelles ne vendent que des succéd
404
illage ; vendre le vin du pays dans les épiceries
du
pays, lesquelles ne vendent que des succédanés fabriqués dans des « c
405
un mot de tout cela, on s’en tiendra aux clichés
du
journal. On n’aura pas le temps ni le courage, ni même l’idée de pous
406
lus loin, d’aborder des réalités. Donc, par amour
du
peuple, n’écoutons plus ses assemblées, ce n’est pas lui. Écoutons le
407
peuple. Dictature ou éducation, voilà le dilemme
du
xxe siècle. La dictature est très facile. Elle n’a qu’un argument tr
408
a peut-être des réflexions fécondes dans l’esprit
du
lecteur philosophe. Déjà huit mois que nous sommes ici, et combien de
409
le de Bonaparte, n’est en somme que l’application
du
style français à la chose militaire. 29. Ils ont donc au moins 66 an
410
t au 17e » : Salut, salut à vous, braves soldats
du
17e… ou encore la chanson patriotarde sur l’Alsace-Lorraine : Vous
411
longtemps, je n’avais éprouvé un pareil plaisir,
du
point de vue politique et administratif. Dans son poème, il raille im
412
es œuvres est un crime. Vous reconnaissez le ton
du
policier, et du fonctionnaire arrivé. « L’indifférence à ses œuvres e
413
crime. Vous reconnaissez le ton du policier, et
du
fonctionnaire arrivé. « L’indifférence à ses œuvres est un crime. » H
414
ais de naissance et d’éducation. Une excentricité
du
sort a fait de lui un poète allemand. Les autres ont toujours cru à c
415
u son ombre, sous les traits pathétiques et naïfs
du
célèbre Peter Schlemihl. De Chamisso à Hofmannsthal, plusieurs ont re
416
pittoresques pour qu’un « poète » — au sens banal
du
terme — préfère en ignorer la cause ? L’on s’étonne enfin de ce lien
417
le domaine germanique et l’expression littéraire
du
mythe : Chamisso, Andersen, Hofmannsthal, et bien d’autres imitateurs
418
observer mainte fois l’extraordinaire popularité
du
bonhomme Peter Schlemihl. Je fus à l’Opéra. On y donnait du Strauss.
419
e Peter Schlemihl. Je fus à l’Opéra. On y donnait
du
Strauss. Je ne connaissais pas le livret d’Hofmannsthal, et compris m
420
ve humiliante de la chair — humiliante pour ceux,
du
moins qui, plaçant la Raison dans le monde des dieux, voudraient bien
421
Ils en ont tous une, et s’entendent à tirer parti
du
plaisir que dispense un corps. Ils prisent fort la « transparence »,
422
riche, mais privé d’ombre, il se croit le maître
du
monde. Point du tout : on se moque de lui. Comblé, le voici plus qu’a
423
vé d’ombre, il se croit le maître du monde. Point
du
tout : on se moque de lui. Comblé, le voici plus qu’avant inadmissibl
424
t, les femmes qu’il rencontre, surtout la lumière
du
jour, et même la clarté de la lune. Il recherche la solitude pour y m
425
sespérées. Souvent il éclate en sanglots à l’idée
du
plus simple bonheur, — de ce bonheur dont tous les autres semblent dé
426
de ? Rien n’est plus loin de sa pensée. Sa vision
du
monde serait exactement celle d’un philistin sympathique, d’un philis
427
plexe d’infériorité, délire de persécution, perte
du
contact social, sentiment de culpabilité, besoin d’évasion, activité
428
probable. Et quand rien ne dépend à coup sûr que
du
tout ? Ceci dit, la psychanalyse peut nous donner des descriptions ut
429
la question que nous posait l’origine germanique
du
mythe38. Dès le début, j’avais pressenti qu’une fable à ce point célè
430
n sexuelle » ne tire son importance démesurée que
du
seul fait qu’elle est une image physique du pouvoir créateur spiritue
431
e que du seul fait qu’elle est une image physique
du
pouvoir créateur spirituel. Comme on peut le voir par l’examen de la
432
écrits. (Il peut être d’ailleurs, au sens courant
du
mot, le plus « pudibond » des bourgeois : un Amiel). Cependant ces re
433
éation que l’on possède, c’est naturel ; mais non
du
tout qu’on en ait honte, semble-t-il. En vérité, la mauvaise pudeur p
434
t « plein dans sa peau », partagent les richesses
du
désir. Et l’homme a retrouvé son ombre. Suite et fin de la fable
435
perdu son ombre et qui emprunte celle d’une fille
du
peuple. Mais Andersen, comme on pouvait s’y attendre, fait dominer l’
436
s’y attendre, fait dominer l’aspect « spirituel »
du
mythe. Son conte de l’Ombre, c’est le symbole de la puissance de créa
437
ndra s’asservir le poète… ⁂ C’est une des gloires
du
romantisme allemand que d’avoir su élever les faiblesses de l’homme,
438
s-unes de ses plus folles illusions, à la hauteur
du
mythe, et de la Fable, plus profondément vrais que la vie. (Plus rich
439
plus écrire sa Fable, il n’en veut plus, il veut
du
vraisemblable ! Il est retombé dans le roman insignifiant. P.-S. Je
440
ux-ci s’orientent plutôt vers l’aspect individuel
du
mythe de l’ombre, rejoignant le mythe voisin du double. (Maupassant p
441
l du mythe de l’ombre, rejoignant le mythe voisin
du
double. (Maupassant par exemple). Barrès, dans ses Cahiers, recueille
442
parents, au cours d’un séjour à Paris. L’origine
du
conte célèbre serait donc bien française, et Barrès s’en réjouit. Il
443
ent, comme je l’ai fait, sur l’antiquité nordique
du
mythe, auquel se rattachent de très nombreuses coutumes populaires, a
444
ais sur la théorie de la sexualité. La définition
du
normal est donc ici : adapté au milieu social. Qui ne voit ce qu’on p
445
omment un philosophe « Venant des froides régions
du
Nord » et voyageant aux pays chauds, perd son ombre à force de rêver
446
aient définir qu’un aspect, à vrai dire fréquent,
du
romantisme allemand qui en a montré bien d’autres, et de tout contrai
447
isso et le Mythe de l’Ombre perdue », Les Cahiers
du
Sud, Marseille, mai–juin 1937, p. 282‑291.
448
a fenêtre ouverte sur les verdures encore vivaces
du
jardin. Quand je lève le nez, je vois la cour de terre battue à l’omb
449
attue à l’ombre de ses deux tilleuls, la margelle
du
puits à gauche, où repose une vieille chatte, le chai à droite. Au-de
450
droite. Au-delà de la cour, les planches incultes
du
potager, de chaque côté d’une allée bordée de rosiers. L’allée abouti
451
ici au ras d’un sol sablonneux que l’on fume avec
du
varech. De l’île, du village, de la mer, je ne veux rien dire encore
452
ablonneux que l’on fume avec du varech. De l’île,
du
village, de la mer, je ne veux rien dire encore : je laisse tout cela
453
les maisons et le clocher. Il est seul au-dessus
du
pays. Je voudrais le dessiner dans le style rom antique, avec tous se
454
s et toute son opulence, frisé comme une perruque
du
grand siècle. De trois côtés de la place généralement vide, les maiso
455
’elle veut me faire causer avant de fixer le prix
du
chou-fleur, des enveloppes jaunes, du peloton de ficelle et du kilo d
456
xer le prix du chou-fleur, des enveloppes jaunes,
du
peloton de ficelle et du kilo de riz. Mes vêtements, citadins mais râ
457
, des enveloppes jaunes, du peloton de ficelle et
du
kilo de riz. Mes vêtements, citadins mais râpés, ne la renseignent pa
458
rd, mais je ne viens pas pour mes vacances ! J’ai
du
travail chez moi, des tas de choses à écrire… Elle n’ose pas m’en dem
459
ue j’écris à ma table, j’entends grincer la porte
du
jardin. C’est la femme de Pédenaud qui brandit un papier. J’accours :
460
ceci parce que c’est un petit signe assez typique
du
malentendu qui apparaît entre les gens d’ici et moi dès qu’il s’agit
461
hé ce matin une édition populaire de La Naissance
du
jour, de Colette. Je n’avais pas encore lu ce livre. Il est exactemen
462
veille, nous ne cherchâmes pas plus loin la cause
du
phénomène. Il est vrai qu’on a beau porter un nombre excessif de jupo
463
Journal d’un intellectuel en chômage », La Revue
du
dimanche, supplément hebdomadaire de la Revue de Lausanne , Lausanne,
464
e la note suivante : « Par les soins de la Guilde
du
Livre, à Lausanne, paraîtra très prochainement un ouvrage de notre co
465
intellectuel en chômage . Grâce à la complaisance
du
directeur de la Guilde, M. A. Mermoud, nous sommes en mesure d’offrir
466
e fer, tout convergeait vers Paris, non seulement
du
fait d’une organisation ferroviaire centralisée, mais encore sentimen
467
aitement unifiée ? La ligne d’autocar fait partie
du
pays. Elle en épouse la géographie physique mais aussi humaine. Elle
468
i elle tient compte des rythmes de la vie locale,
du
calendrier des marées, de l’heure matinale des foires, dans les distr
469
tenir un minimum de précisions concernant l’heure
du
prochain départ et la destination des diverses voitures qui stationne
470
stationnent, sur la place… Et que dire maintenant
du
voyage lui-même ? C’est une résurrection de ce que Vigny pleurait, la
471
fille de l’auberge écartée qui attend le passage
du
car, les cheveux au vent, sur le bord de la route. Rien n’est plus sy
472
on exige même de ces gens-là des vertus au-dessus
du
commun, la révélation de secrets qui suffiraient à rendre heureux les
473
remarqués : Penser avec les mains et Politique
du
personnalisme [sic], M. Denis de Rougemont vient d’illustrer ce que
474
ète à la transcendance où manquerait le sentiment
du
divin, du sacré. Mais votre communication nous oriente utilement vers
475
ranscendance où manquerait le sentiment du divin,
du
sacré. Mais votre communication nous oriente utilement vers une nouve
476
uffisantes, et je le leur dis en toute franchise.
Du
moins ne tiennent-ils pas le christianisme dont je parle pour une nia
477
t à son vœu final : « Qu’ils s’emparent hardiment
du
pouvoir dans cet État, et, en manifestant la noblesse de leur caractè
478
ant la noblesse de leur caractère, nous délivrent
du
triste spectacle que nous avons sous les yeux. » Car la noblesse qu’i
479
guerres et leurs cultes d’État. 80. Voir numéro
du
1er décembre 1937 : Le Personnalisme en Suisse. 81. La réserve indiq
480
é son enfance à garder les moutons dans la plaine
du
Jutland. Un jour, accablé par la misère, il était monté sur un tertre
481
a de terrifiant, et une belle aisance matérielle.
Du
secret, il tira une partie de son œuvre : son analyse du désespoir co
482
et, il tira une partie de son œuvre : son analyse
du
désespoir considéré comme une révolte contre Dieu. De sa fortune, il
483
ut d’un an. L’idée que Kierkegaard s’était formée
du
mariage était trop absolue pour comporter une réalisation pratique. L
484
aque chambre il faisait disposer une écritoire et
du
papier, de façon à pouvoir noter, au cours de son interminable promen
485
rdait quelque répit, errait sur les quais déserts
du
port, ou gagnait les forêts qui avoisinent la capitale. Puis il se re
486
ment sans pareil à forcer l’esprit sur l’obstacle
du
désespoir et de l’absurdité de l’existence ; toute une vie tendue ver
487
fs et à juger, c’est exactement prendre le chemin
du
vrai martyre. Un vrai martyr n’a jamais eu recours à la violence, il
488
(c’est un interne qui transcrit les déclarations
du
malade) : Il tient sa maladie pour mortelle. Sa mort serait nécessai
489
a « difficulté » de Kierkegaard et sa dialectique
du
sérieux et de l’ironie. Kierkegaard est difficile parce qu’il est si
490
est difficile parce qu’il est simple. « La pureté
du
cœur, c’est de vouloir une seule chose », écrit-il. Mais cette seule
491
ésespoir, jamais de défi, ni d’« hybris ». Pureté
du
chrétien, non du surhomme. Quant au « sérieux » de Kierkegaard, il es
492
de défi, ni d’« hybris ». Pureté du chrétien, non
du
surhomme. Quant au « sérieux » de Kierkegaard, il est de nature à tro
493
ittéraire : ce sont les dramaturges et les poètes
du
Nord, dont le plus grand nom est Ibsen. La seconde philosophique : l’
494
Nouvelles pages
du
Journal d’un intellectuel en chômage (avril 1938)aa Note pour une
495
ur la mort, 22 mars 1662). Que dirions-nous alors
du
sort fait à celui qui doit se montrer aux hommes tel qu’il est ? S’en
496
au prix d’un désordre social — selon les préjugés
du
régime établi — que ces rencontres deviennent possibles, se multiplie
497
tait plus même une chemise entière : les morceaux
du
bras avant servi à rapiécer les épaules et le plastron. Le peu d’arge
498
culture. — À ceux qui n’ont rien, il faut donner
du
confort, afin qu’ils puissent concevoir d’autres buts à leur existenc
499
quelque chose, il faut rappeler que la recherche
du
confort est ce qui s’oppose le plus radicalement à toute culture véri
500
les étoiles sont très grosses et molles au-dessus
du
jardin. Mais il arrive que le noir soit compact. Je me dirige à peu p
501
siers. Je trouve, à tâtons, le verrou de la porte
du
fond, dans l’odeur des lauriers épais. Voici les rues du village, ill
502
, dans l’odeur des lauriers épais. Voici les rues
du
village, illuminées comme un décor blanc et vert. Des chiens surgisse
503
lettres à porter à l’autobus. Il faut s’éloigner
du
village. De nouveau le noir, et l’écho de mes pas contre les murs des
504
d’aménagement et de décoration des trois chambres
du
premier étage, on ne sait jamais… Les vingt-deux pièces du dessus de
505
r étage, on ne sait jamais… Les vingt-deux pièces
du
dessus de cheminée ont été replacées au millimètre, dans une symétrie
506
beur risque d’être détruit par une odieuse malice
du
sort. Nous avions descendu du deuxième un lourd sommier pour en faire
507
une odieuse malice du sort. Nous avions descendu
du
deuxième un lourd sommier pour en faire un divan. L’escalier est étro
508
infligés à la maison. Pas question d’aller quérir
du
renfort à A. Il faut encore boucler les valises, descendre mes caisse
509
! Fuyons, fuyons ! (Été à Paris). Impossibilité
du
libre-échange humain. — Considération irritée et décevante des « gens
510
onne qui tire sa robe à fleurs sur le quai désert
du
métro, enfin un être vrai. Conclusion. — S’occuper des « petits-fai
511
liquide, chez son beau-frère. Il était adversaire
du
prêt à l’intérêt, condamné par l’église primitive. Il donnait à qui v
512
ffre. aa. Rougemont Denis de, « Nouvelles pages
du
Journal d’un intellectuel en chômage », Existences, Saint-Hilaire-du