1 1936, Articles divers (1936-1938). Max Brod, Le Royaume enchanté de l’amour (1936)
1 rituelle et de la singularité de l’œuvre entière. Mais bien peu en ont eu connaissance, et moins encore se sont risqués à en
2 main de la mort de Kafka sa biographie objective. Mais par une sorte de compensation tout inconsciente, c’est au désir de pr
3 ublié de son vivant qu’un petit nombre de récits. Mais on trouva dans ses papiers les manuscrits presque complets de trois r
4 angoissante. Il considère notre vie quotidienne, mais avec une minutie telle qu’on ne tarde pas à pressentir que la plupart
5 vision ressemble à s’y méprendre à un cauchemar. Mais alors que tant de poètes s’efforçaient à la même époque de délirer mé
6 d’une théologie. Tout cela, qui n’est pas exprimé mais voilé et seulement trahi par certaines bizarreries du récit, donne à
7 nquiéter presque morbide au jugement de certains, mais aussi, pour qui sait comprendre, salutaire… Les lectures favorites et
8 ds exclusives… Il y aurait fort à dire là-dessus… Mais en voilà sans doute assez pour faire entrevoir au lecteur l’arrière-p
2 1936, Articles divers (1936-1938). Forme et transformation, ou l’acte selon Kierkegaard (janvier 1936)
9 ’est pas chrétien, et même on ne peut pas l’être, mais il faut le devenir. Et le problème, alors, devient celui de l’acte, c
10 il l’est dans la mesure exacte où il l’accepte ; mais dans cette mesure même, il se peut qu’il cesse d’être humain. Car l’h
11 ’il n’y a pas de chemin, nous ne pouvons marcher, mais si nous ne marchons pas, il n’y a pas de chemin. La foi au Christ nou
12 victoire sur la Nécessité. « Je suis le chemin ». Mais un chemin n’est un chemin que si on y marche4. Sinon il n’est qu’un p
13 cte vrai et vivant en dehors de la foi au Christ. Mais croire au Christ, c’est croire au Paradoxe de l’incarnation, c’est cr
14 us ne pouvons agir « qu’en vertu de l’absurde » ; mais cela seul donne un sens à nos vies. Alors les règles, les morales et
15 sinon dire la Parole qui détermine notre avenir ? Mais la Parole n’est dite que dans la foi, la foi n’existe que dans l’acte
16 as, chemin qui se dérobe au doute et à l’orgueil, mais que parfois la prophétie fait briller devant lui comme un éclair. « S
17 celui qui dans sa fin possède son commencement ». Mais l’homme déchu de son origine éternelle a perdu la vision de sa fin. L
18 isque. 3. Nous n’avons pas à suivre le chemin, mais bien à l’inventer à chaque pas Tant que nous considérons le Christ
19 e le rôle de la foi, c’est-à-dire refuser la foi, mais c’est peut-être simplement « singer » un modèle flatteur et rassurant
20 mation. Il ne faut pas commencer par l’imitation, mais par la grâce. L’imitation suivra comme un fruit de la reconnaissance…
21 Ainsi l’acte de foi détruit le temps où il a lieu mais comme la plénitude détruit le relatif. Il est ce contact impensable d
22 et dans la foi, il n’y aurait ni passé ni futur, mais le Jour éternel de la présence à Dieu et à soi-même régnerait sur le
23 ché sur la terre : ainsi le Christ est le chemin. Mais nous avons refusé l’éternel et nous lui préférons nos vies : c’est po
24 ien. « Si vous voulez interroger, interrogez ! », mais la réponse est : « Convertissez-vous ! » À la lumière jaillie de l’ac
25 ’acte de la foi, le mystère du temps se dévoile ; mais un temps nouveau prend son cours, et sa mesure est plus mystérieuse e
26 ’acte en acte. Et son temps n’est plus son péché, mais on pourrait dire : sa patience. Car il se tient où Dieu l’a mis, et c
27 t plus une dérive. Il vit dans la forme du monde, mais il est ce qui la transforme. Vertige de la « vie chrétienne », cette
28 ute éternité la renoncer ; et c’est le paradoxe ; mais il faut un courage paradoxal et humble pour embrasser le temps en ver
29 et la vie des êtres qu’il promet à l’existence ; mais détruisant le temps, il le recrée et le rédime puisqu’il lui rend une
30 nel. Ainsi l’acte absolu serait création absolue, mais un acte de l’homme n’est jamais qu’une rédemption. Distinction de thé
31 on de théologien, et qui veut prévenir l’orgueil. Mais la vision de celui qui agit n’est point un jugement des résultats, — 
32 et ce n’est point par le succès qu’il fut héros, mais par son entreprise »15. Le temps de l’acte vient s’inscrire sur les t
33 i crée son visage. Le visage appartient au temps, mais la vision à la parole dont elle procède, et si la face d’un homme est
34 ntenant que l’acte est le contraire du désespoir. Mais il le sait d’une tout autre façon que le désespéré ne l’imagine. Parc
35 espoir à l’acte n’est pas seulement renversement, mais création irréversible. Et cela tient à la nature de l’acte, — mieux e
36 son orgueil, comme la preuve enfin de son moi, —  mais il sait bien qu’il n’en a pas, ou que son moi est désespoir, c’est-à-
37 t son regard n’est pas une vision dans un visage, mais une manière de loucher vers « les autres », une chaîne qui le lie à l
38 n’y croit pas. Nul n’échappe à la forme du monde. Mais la subir, c’est justement désespérer. Il faudrait donc… la créer ? « 
39 r qui veut que l’acte — l’instant ! — soit durée… Mais l’absolu qui vient jucher nos vies nous meut parce qu’il est un ordre
40 est-il donc passé ? Me voici seul sur le chemin ; mais je vois des visages fraternels où s’agitait la foule confuse et menaç
41 lle, elle est seulement la moins invraisemblable. Mais le chrétien qui marche dans la nouveauté ne prend mesure que de ce qu
42 e n’est point qu’il ait connu le jour et l’heure, mais il connaît l’instant, s’il vit de Parole. À cause de l’instant éterne
43 : « Le temps n’a pas son origine dans les choses, mais dans le sujet connaissant », nous retrouvons cette définition du temp
44 ’elle est entièrement déterminée jusqu’à la mort, mais que la mort survient comme une absurdité, la première dans l’histoire
45 urdité, la première dans l’histoire du bourgeois, mais décisive. À une enquête dont le sujet était : La rencontre la plus im
3 1936, Articles divers (1936-1938). Décadence des lieux communs (décembre 1936)
46 c’est-à-dire pure rhétorique — d’où son déclin — mais forme encore et convention admise par tous les clercs européens. On n
47 eurs ordinaires, disons des lecteurs de journaux, mais encore il s’est divisé en une foule de dialectes ésotériques. Non seu
48 éclarer que « c’est du latin » pour ses oreilles, mais encore il existe autant de ces latins-là que de chapelles littéraires
49 divers partis intellectuels — c’est plus nouveau. Mais surtout, ils n’ont plus un sens auquel on puisse se référer et qui fi
50 ut le monde ou presque veut faire une révolution. Mais là, aux neuf sens très précis que nous donne le dictionnaire, il nous
51 races d’une coutume ancestrale : dans les villes. Mais ce que l’homme ne fait pas pour l’homme, le diable le fait à sa place
52 ie que tous nos gestes, à notre insu, trahissent. Mais quelqu’un s’en est aperçu. Quelqu’un a formé le projet de tromper cet
53 spèce de progrès sur l’âge des clichés bourgeois. Mais si les mots d’ordre sont faux ? Si l’ordre qu’ils imposent est arbitr
4 1937, Articles divers (1936-1938). Changer la vie ou changer l’homme ? (1937)
54 a dictature actuelle n’est qu’un stade nécessaire mais provisoire. Vous voilà rejeté sur le plan doctrinal. Informez-vous al
55 t à n’en pas croire vos yeux, qui voient Staline, mais à croire une prophétie. Cependant vous demeurez sceptique : Staline,
56 eur, lequel changera la vérité tous les six mois. Mais alors de quoi donc parle-t-on lorsqu’on parle de communisme ? Où le p
57 as à porter, ici, un jugement d’allure politique. Mais ce qui est grave, c’est de voir tant d’intellectuels défendre ces man
58 ascal). Je m’en voudrais d’exploiter l’équivoque. Mais il fallait au moins rappeler son existence, sous peine de tomber auss
59 toutes choses, tel est, je crois, l’acte initial mais aussi la passion constante du communiste conscient et conséquent. C’e
60 i communiste41. La « cause » justifie les moyens… Mais alors, comment ne pas voir que ce mouvement présente, dans sa forme,
61 e « en relation », qu’il est lié à une société42. Mais encore, à l’instar du chrétien, le marxiste croit que la société prés
62 2) : Ne vous conformez pas à ce siècle présent, mais soyez transformés par le renouvellement de votre sens, afin que vous
63 isme, dont elles dérivent d’ailleurs obscurément, mais coupées de leurs liens éternels, abandonnées aux seules lois du Temps
64 urs, ce n’est pas l’« esprit » qu’il veut sauver, mais l’homme, que les spiritualistes abandonnent à un sort toujours plus i
65 bourgeois spiritualiste n’est qu’une caricature, mais ses ravages sont déjà tels qu’on ne peut plus songer à rétablir la vé
66 ns : Marx n’a pas voulu le matérialisme vulgaire. Mais les nécessités de la polémique d’une part, — et sa définition de l’ho
67 te, d’« idéologie », de « tactique » communistes. Mais ce serait introduire une confusion irrémédiable que de parler dans le
68 à une Parole qui est Jésus-Christ, le Médiateur. Mais cette Parole juge « le monde » qui l’a rejetée. Elle ne sauve que ceu
69 ant. « Ne vous conformez pas à ce siècle présent, mais soyez transformés… » Cela ne signifie pas, pour un chrétien, que « le
70 ant ? C’est bien là ce que pensent les marxistes, mais c’est aussi où apparaît leur erreur initiale sur l’homme. Leur ignora
71 ors son péché, tout ce qui l’écartait de sa voie. Mais il se connaît du même coup responsable à l’endroit du monde. Car si l
72 ateur du monde — ou sinon il n’est pas converti — mais encore toute transformation de la forme actuelle des choses, qui ne s
73 n pour le monde, et non pour sauver quelque bien, mais parce que je me sais responsable personnellement du désordre établi.
74 reconnaissance, ce serait que j’ignore mon salut. Mais si je connais mon salut, je ne puis supporter mon péché et ses effets
75 e prolétarienne. Déviation grossière, dira-t-on ; mais pouvait-elle être évitée ? Marx n’avait-il pas dit qu’il fallait comm
76 rans ? Ainsi parlent le bon sens, et le marxisme. Mais si l’Apôtre avait placé la lutte sur ce terrain que l’on dit réaliste
77 es : donner du pain et des spectacles à la foule. Mais Paul était apôtre et non pas dictateur. C’est pourquoi son message no
78 cynisme — qui appartiennent à la forme du monde — mais la nouvelle, absolument nouvelle, venant d’ailleurs, d’au-delà de ce
79 n futur hypothétique, au nom d’une théorie ardue, mais une présence immédiatement active et totalement salutaire, au nom d’u
80 t-être suffit-il à vous nourrir, personnellement, mais ce n’est pas cela qui supprime la misère, qui empêche la guerre, qui
81 e marxisme dans les mêmes termes que la réaction. Mais ceci dit, et maintenu, il reste qu’en doctrine, et indépendamment de
82 n hypocrisie, à ma lâcheté, à mon absence de foi, mais non pas du tout à la foi. Car la foi, dit Luther, est ‟une chose inqu
83 répète que ce n’est pas sa faute, à ce marxiste, mais notre faute, et tout d’abord la mienne.) Par contre, quand je reproch
84 matérialisme, non point par la malice de Staline, mais par l’effet des conditions physiques et spirituelles de l’homme en ce
85 sur ces sujets, qui exigent un savoir technique. Mais ce qui tombe directement sous le coup de la seule critique théologiqu
86 ire de famine s’il faut cela pour sauver l’URSS.) Mais l’eschaton chrétien est au-delà de ce temps, est éternel, et par là m
87 . Il est l’agent d’une vocation venue d’ailleurs, mais pour lui seul et ici-bas, et qui anime désormais ses gestes et sa pen
88 re : la personne. Et alors, il attaque le monde ! Mais un homme qui se convertit au communisme ne se rattache pas à une Prés
89 : « Je ne table pas sur une foi dans l’invisible, mais sur des faits concrets qu’il faut changer. Chaque réforme obtenue, ch
90 ntenant un peu de la réalité de mes espérances. » Mais l’espérance finale du communisme, c’est la libération de l’homme. Et
91 e voit contraint de venir en aide à son prochain, mais encore rien ne peut le satisfaire de ce qu’il obtient, par cet effort
92 es domaines où son activité peut se développer57. Mais le marxiste, quelles que soient la souffrance et la colère qu’il épro
93 une volonté de changer tout ce qui peut l’être ; mais aussi, cela suppose certains moyens d’action qui ne sauraient être le
94 r le gage de l’action chrétienne n’est pas futur, mais éternel et donc présent. Si, pour sauver le futur de l’Église, je dés
95 isme. Je vois beaucoup de marxistes s’en indigner mais je doute qu’ils soient bien conséquents, et que leur indignation trad
96 isque le salut n’est pas pour eux de toute façon, mais pour les descendants de leurs descendants ? C’est ainsi qu’on a vu Zi
97 arti, et qui comportent la haine et le mensonge : mais alors pour sauver le monde, il perd sa raison d’être personnelle, et
98 sme ; ou bien il tâche de n’agir qu’en chrétien ; mais alors il devient un opposant, un « trotzkyste » ou un « saboteur », e
99 n de tous biens et d’intérêts humains très chers. Mais je demande à ces chrétiens « changés » s’ils ont un souci suffisant d
100 » Je veux les croire. Ils courent au plus pressé. Mais le marxiste aussi me tenait ce raisonnement, pour justifier une actio
101 ne, déduite une fois pour toutes de la théologie. Mais je crois que le christianisme, aussitôt qu’il se manifeste en vérité,
102 ci se laisse séduire par les seuls constructeurs. Mais alors, quel point de vue constructif le chrétien peut-il soutenir, s’
103 ire » contre des groupes, loyalistes il est vrai, mais réfractaires à certaine mise au pas. Il serait peut-être abusif de dé
104 aient alors, par principe, un régime fédéraliste. Mais si nous remontons plus haut, jusqu’au règne de François Ier, c’est-à-
105 ètent tous les manuels, une société théocratique, mais bien une société de type fédératif, respectant les diversités, voulue
106 la communauté. Il y va de notre tout, personnel, mais aussi de la valeur de la communauté pour tous les hommes qui la compo
107 oisade a pour vraie devise : dividendes d’abord ! Mais elle entend utiliser le spirituel comme masque. Elle entraîne beaucou
108 tre une telle entreprise, pour les mêmes raisons, mais aggravées, qui me faisaient prendre parti contre le régime communiste
109 onne à choisir entre deux sortes de matérialisme. Mais le communisme, au moins, voulait changer le monde… Contre les argumen
110 e, qui est monstrueuse dans ses formes actuelles, mais qui traduit encore, obscurément, l’aspiration d’un Occident jadis chr
111 ui qui devait témoigner de sa primauté salutaire. Mais il faut aussi repartir. La tragédie de Marx et du marxisme, c’est de
112 attachaient en Dieu à ses fins et à ses origines. Mais nous devons proclamer la vérité parfaite dont nous avons, nous les pr
113 philosophie hégélienne). Il faut en user, certes, mais elle ne suffit pas. « Être radical consiste à attaquer le mal dans la
114 adical consiste à attaquer le mal dans la racine. Mais la racine, c’est pour l’homme même » (Id., ibid.). C’est-à-dire l’hom
115 évolutionnaire. » Phrase importante à l’extrême ! Mais combien oubliée par le communiste moyen de nos jours ! 49. Selon Kar
116 us Constantin par des moyens légaux, il est vrai, mais avec les mêmes inconvénients. Certes il y a des lois de l’histoire en
117 formation sociale ? La mort physique et le péché. Mais aussi : la qualité, la fonction créatrice de l’esprit. En somme, tout
118 ne les traite pas de menteurs, d’hypocrites, etc. Mais je dis qu’en tant qu’ils approuvent la politique de Staline et ses mo
119 paraît avoir été le pasteur Antoine de Chandieu, mais l’intervention personnelle de Calvin dans l’élaboration du document n
5 1937, Articles divers (1936-1938). Vocation et destin d’Israël (1937)
120 and prophète, — les psychologues s’y épuiseront — mais encore il y avait cet obstacle, et celui-là précisément qui paraît le
121 x. Ce que nous connaissons de leur « histoire » — mais le mot prend ici un sens nouveau — c’est la suite des gestes de Dieu
122 s de Dieu dont ils ne furent que les instruments. Mais les instruments indociles ! Ce qui est à eux, dans ces annales, c’est
123 ce que Dieu l’élise. Désormais sa voie est fixée, mais ce n’est plus sa « propre » voie. Il vient de Dieu, il va vers Dieu,
124 nisés d’idéalisme et de réalisme au sens courant. Mais le conflit de la foi et de la vue n’est en somme qu’un autre aspect d
125 , rassurants parce que « faits de main d’homme »… Mais sans relâche, des prophètes reviennent pour railler durement ces idol
126 tout acte se réfère, et non seulement tout geste, mais toute pensée. Rien n’est plus neutre ou laissé au hasard, tout est « 
127 gyptien et aztèque, Chine des grandes dynasties.) Mais la mesure des tribus hébraïques se distingue de toutes les autres en
128 la guerre, comme le symbole de l’unité du peuple, mais son usage est interdit pendant les guerres civiles : c’est que la mes
129 son nom. Elle embrasse tout ce qui n’est pas foi, mais vue, tout ce qui est refus d’obéissance, et imagination d’un autre bi
130 la fin que les prophètes annoncent sans relâche. Mais la pire des idolâtries, c’est celle qui prend pour objet de son culte
131 l’homme à la « lettre » d’une législation divine, mais dont l’homme s’est emparé, et dont il fait sa chose, oubliant son Aut
132 lé des lois justes, complètes et très détaillées, mais il a veillé à ce qu’elles fussent connues de tous. Cette connaissanc
133 hacun au hasard ce qui leur vient dans l’esprit ; mais entre les philosophes… Nous croyons que Dieu voit tout ce qui se pass
134 r objet de plaire à Dieu. Une culture pauvre, mais fidèle Un homme du xxe siècle ne peut, me semble-t-il, qu’éprouve
135 ieu, et c’est peut-être le secret de l’expansion, mais aussi de l’anarchie finale de notre culture moderne. Culture dont les
136 pas ce qui la dépasse. Ce n’est pas la richesse, mais la fidélité. Ce ne sont pas les moyens en eux-mêmes mais les moyens m
137 fidélité. Ce ne sont pas les moyens en eux-mêmes mais les moyens mesurés par la fin. C’est pourquoi sa pauvreté même garant
138 nt de travail. Cette « pauvreté » philosophique — mais quand un peuple a des prophètes, a-t-il besoin de philosophes ? — est
139 Salomon n’est pas une connaissance des « causes » mais bien des « signatures » naturelles. Elle ne veut pas utiliser les cho
140 naturelles. Elle ne veut pas utiliser les choses, mais distinguer en elles les intentions divines, pour les offrir en holoca
141 ’action, — la tradition, la prophétie, la guerre… Mais cet extrême dénuement, ce résidu d’exclusions fanatiques, se trouve s
142 anique donnée par Dieu dès les temps primitifs72. Mais cette promesse, enfin, s’est incarnée. Et les juifs l’ont méconnue pr
143 es principes généraux de la pensée hellénistique, mais de la pure tradition hébraïque, représentée par la Loi et les Prophèt
144 re » qui devait assurer la grandeur de l’Église — mais dont les déviations et perversions ravagent l’Europe depuis le xviie
145 ’Ancien Testament et aux traditions prophétiques. Mais sait-on à quel point tout cela vit encore dans les églises évangéliqu
146 ie Antiquité des peuples de l’Europe protestante. Mais il y a bien davantage que cet arrière-plan poétique, et ces exemples
147 e moderne et de ses principales valeurs éthiques. Mais Sombart lui répond que le capitalisme est plus ancien, et qu’il est d
148 ’on en pense souvent — n’a su définir clairement. Mais je retiens que l’une et l’autre hypothèse rattache le capitalisme à d
149 l’étranger pour un trait de caractère germanique. Mais c’est aussi l’intellectualisme stérilisant, l’esprit d’abstraction in
150 énonce à droite chez les auteurs d’origine juive, mais qui ont cessé de croire à la mission de leur peuple, et qui exercent
151 ant, « Israël n’a point obtenu ce qu’il cherche : mais les élus l’ont obtenu et les autres ont été endurcis » (v. 7). Ainsi,
152 éfice national, comme exclusif, de la Révélation. Mais c’est ici que saint Paul indique le mystérieux renversement des rôles
153 llement lié au sien en vertu d’un décret de Dieu, mais encore qu’elle se doit de juger Israël autrement que ne fait « le mon
154 rêts passagers que nous avons à prendre position, mais au nom des promesses de la foi, et dans une perspective missionnaire
155 cela, ils se sont emparés de nos richesses, etc. Mais de quels biens se préoccupe le croyant ? Leur faute a fait la richess
156 cation pour des réalités valables en elles-mêmes. Mais sans doute ce glissement fatal s’est-il dessiné dès le début, à mesur
157 i Dieu — contre les prêtres des dieux étrangers — mais aussi ceux qui dénoncent les excès du légalisme. 67. Livre II, chap.
158 infirmer en partie ce dernier jugement de Renan. Mais il reste valable pour la période primitive. 72. Abraham déjà, et les
159 i ne faut-il pas entendre ceci de toute vocation, mais de celle par laquelle Dieu a adopté en son alliance la postérité d’Ab
6 1937, Articles divers (1936-1938). Luther, Traité du serf arbitre (1937)
160 re qu’on ignore Luther en France serait exagérer, mais dans le sens contraire de celui qu’on imagine. Car on fait pis que de
161 MM. Jean Baruzi et E. Gilson, pour ne rien dire — mais cela va de soi — de l’activité des professeurs de dogmatique luthérie
162 ois au centre du débat occidental par excellence, mais au centre, aussi, de la Réforme, et de l’effort dogmatique de Luther3
163 volume matériel soit bien écrasant pour le genre. Mais on s’aperçoit sans tarder que la discussion avec Érasme et sa Diatrib
164 ent pas un système, au sens philosophique du mot, mais qu’ils s’impliquent très étroitement les uns les autres, et ne peuven
165 nous faut dépouiller. Folie pour les sages Mais il s’en faut de presque tout que les grandes thèses pauliniennes de l
166 aux vieux libéraux — y applaudissent ouvertement, mais encore jusque chez les chrétiens, ces arguments se voient réinventés,
167 ne quand nous condamnons l’autre, et vice versa.) Mais une fois reconnue cette maîtrise, qu’on attendait d’ailleurs du chef
168 scolastique, qui n’est pas proprement luthérien, mais que Luther est obligé d’utiliser pour débrouiller et supprimer les fa
169 n moderne, l’objection parfaitement anachronique, mais que je sais inévitable, et qui consiste à affirmer que Luther est « d
170 siste à affirmer que Luther est « déterministe ». Mais le sérieux théologique est chose trop rare, et pour beaucoup trop dif
171 sion. Luther ne pose pas seulement l’omnipotence, mais l’omniscience et la prescience éternelle de Dieu, qui ne peut faillir
172 ent pas compte de nos exploits ! Un luthérien. — Mais connais-tu seulement les vraies règles du jeu ? Qui t’a fait croire q
173 C. M. — J’ai besoin de le croire pour agir. L. — Mais qu’est-ce qu’agir ? Est-ce vraiment toi qui agis ? Ou n’es-tu pas toi
174 ir ? Au besoin, à les inventer ? C. M. — Certes, mais ma dignité consiste à lutter contre de telles forces, une fois que je
175 mort du Christ sur la croix. Non seulement prévu, mais accompli ! C. M. — Si c’était vrai, je préférerais encore nier ce Di
176 peut tuer que l’idée fausse qu’elle s’en formait… Mais tu affirmes que si Dieu prévoit tout, tu es alors dispensé d’agir, et
177 r une réalité, ce n’est pas la supprimer en fait. Mais c’est peut-être se priver de son secours, ou encore la transformer en
178 rnité qui vient nous délivrer du temps ? C. M. — Mais mon temps est vivant, et plein de nouveauté, de création ! Ton éterni
179 hes et la raison ne peuvent l’imaginer que morte. Mais la Bible nous dit qu’elle est la Vie, et que notre vie n’est qu’une m
180  », il n’est pas lié comme nous à une succession. Mais au contraire, nos divers temps et successions procèdent de l’Éternel
181 vérité d’un paradoxe que Luther n’a pas inventé, mais qui est au cœur même de l’Évangile. L’apôtre Paul l’a formulé avant t
182 ue nous avons en lui, et en lui seul, la liberté. Mais cela n’apparaît qu’à celui qui ose aller jusqu’aux extrêmes de la con
183 aible libre arbitre »34 dans les choses du salut. Mais que le Christ ait dû mourir — cet acte extrême — pour nous sauver, fa
184 ther ne nie pas du tout notre faculté de vouloir, mais nie seulement qu’elle puisse suffire à nous obtenir le salut, étant e
185 un paradoxe demeure une pure et simple absurdité. Mais alors, on peut se demander si ceux qui refusent le christianisme écha
186  ; ou si, au contraire, ils ne la retrouvent pas, mais dans un plan où elle reste insoluble. Érasme était encore catholique 
187 suré l’empêche de voir le vrai tragique du débat. Mais le plus grand des adversaires du christianisme dans les temps moderne
188 istence de Dieu, il oppose sa propre existence35. Mais la difficulté fondamentale que posent les rapports de notre volonté e
7 1937, Articles divers (1936-1938). L’Acte comme point de départ (1936-1937)
189 sant pour justifier ce mouvement de refus global. Mais nous sentons qu’elles entraînent en nous un état de division intérieu
190 d’inactualité, entendu, non pas au sens temporel, mais au sens de rupture entre la pensée et l’acte. ⁂ Que la pensée moderne
191 opérantes que souvent elles ne voudraient l’être. Mais , chose étrange, la raison pour laquelle le désordre n’est pas total,
192 e, ou relativiste, de l’activité du philosophe. ⁂ Mais cette réalité salutaire, cet acte, comment pourrions-nous maintenant
193 ité, il n’y a pas pour nous de problème de l’acte mais il y a problème de ce qui s’oppose à l’acte. (En d’autres termes, il
194 termes, il n’y a pas de problème de la personne, mais bien des « choses », de l’impersonnel.) L’acte, étant immédiat au suj
195 dans une ignorance qu’il faudrait muer en savoir, mais dans un savoir qui exige sa réalisation. » Nous dirions en d’autres t
196 n d’autres termes : l’acte n’est pas un problème, mais une donnée initiale, le seul donné qui se donne à soi-même. Or, cette
197 but à certains systèmes par ailleurs fort divers, mais dont l’exercice se trouve être lié à une division préalable de notre
198 xalement : il n’y a de transition que par l’acte, mais l’acte est le contraire d’une transition. Avant de passer à l’examen
199 aussi intention. Il n’est pas seulement agonique, mais encore ordonnateur. C’est un conflit et une rupture, mais aussi une n
200 ore ordonnateur. C’est un conflit et une rupture, mais aussi une nouvelle mise en ordre. C’est ici que nous retrouvons, sous
201 sait et se veut engagé dans le conflit créateur. Mais en s’affirmant, c’est-à-dire en changeant de plan, en allant de l’ang
202 a connaissance. Non seulement la pensée est acte, mais elle est ce qu’il y a de plus actuel ·dans l’acte. Ce qui a pu trompe
203 e problème de la connaissance à partir de l’acte. Mais , au contraire, la science, considérée maintenant comme monument ou sy
204 s l’abstrait ; la science-faite rejoint le donné. Mais cela n’est vrai que pour le savant seulement au moment où il crée ; p
205 rte renoncer au sens même de l’activité humaine ; mais , d’autre part, la domination de la machine serait le résultat fatal d
206 que cet attachement est la marque de l’humanité. Mais , d’autre part, l’homme n’existe personnellement qu’autant qu’il s’aff
207 ce est donc l’acte le plus pur et le plus humain. Mais comment va se présenter à nos yeux ce qui n’est pas immédiat à l’acte
208 ce de l’acte, non seulement prime tout pour nous, mais constitue, comme nous l’avons dit, le point de départ nécessaire, la
209 onstruction humaine, même et surtout rationnelle. Mais si nous rejetons toute médiation entre l’acte et ses manifestations h
210 ns pays se prêtent mieux au personnalisme social, mais ce ne sont jamais que des résistances. Entre les deux pôles de la ten
211 ne participation avec ce qui n’est pas personnel. Mais cette nécessité ne reprend sa valeur que dans la tension active dirig
212 que rarement l’occasion d’une victoire évidente ; mais dans tous les domaines de l’activité humaine la pensée dichotomique m
213 e être soumise à l’action — bien au contraire ! —  mais que le risque de penser est actuel (D. R.). 2. Je retrouve dans les
8 1937, Articles divers (1936-1938). Formons des Clubs de presse (30 janvier 1937)
214 Ceux-ci ne sont pas de simples lecteurs passifs, mais des membres actifs, qui participent à une œuvre commune, dans le cadr
215 lusivité de tout commentaire et de tout jugement. Mais ils s’engagent, dans les « clubs de presse », à défendre les principe
9 1937, Articles divers (1936-1938). À qui la liberté ? (5 mars 1937)
216 te crise ne sévit plus seulement dans les élites, mais se manifeste dans la vie publique, et dans les couches profondes de l
217 opie au nom de ce qu’il appelle sa liberté, etc.) Mais ils prennent aussi toutes sortes de sens intermédiaires dans la bouch
218 it liberté à gauche, patrie et autorité à droite. Mais la surenchère politicienne en est venue à ce point que, par une doubl
10 1937, Articles divers (1936-1938). Romanciers publicitaires ou la contagion romanesque (13 mars 1937)
219 outerraine, tant qu’ils ont quelque chose à dire. Mais nos romanciers d’après-guerre, qu’ont-ils à dire ? Dans quel sens ent
220 vie privée du lecteur. Ils ne veulent rien dire, mais , pourtant, ils disent ! En d’autres termes, ils influencent au hasard
11 1937, Articles divers (1936-1938). Vers une littérature personnaliste (20 mars 1937)
221 ns s’intéressent à la dégradation de l’énergie ». Mais cette dégradation littéraire, après tout, ne fait que traduire celle
222 it encore intérêt à passer outre aux conventions. Mais quand il n’y a plus de convention ? Lorsque tout est brouillé, lorsqu
223 chard soient promis à des succès moins tapageurs, mais plus profonds. Nous avons à refaire un inventaire de l’homme, prépara
12 1937, Articles divers (1936-1938). C’est jeune (10 avril 1937)
224 e et commentée, et sans doute approuvée in petto… Mais M. Vandérem est réaliste : il trouve que j’en prends à mon aise et qu
225 ment des mois, ni même des années ou des siècles, mais quelque chose de beaucoup plus dangereux et difficile que l’avancemen
13 1937, Articles divers (1936-1938). Journal d’un intellectuel en chômage (fragments) (15 avril 1937)
226 e. Nous sommes éreintés et couverts de poussière. Mais on va pouvoir respirer. 25 septembre 1934 La traduction d’un considér
227 soucis matériels. La vie paraît assez peu chère. Mais bien trop chère encore pour les gens du pays. Les petites entreprises
228 meure digne, trait notable à partir des Cévennes. Mais bavarde ! De gré ou de force, c’est certain, nous saurons tout sur le
229 un de ces petits visages qui ne soit beau et fin mais incroyablement crasseux. Vers la gare, il y a bien un parc municipal,
230 arc municipal, le jardin d’un couvent désaffecté, mais je n’y vois jamais que des vieillards en pantoufles. Devant le parc,
231 ds de la rue, qui valent bien ceux de la famille, mais aussi aux hasards de l’éducation primaire, bienfaisante en principe i
232 n primaire, bienfaisante en principe il est vrai, mais tristement abstraite, étroite, appauvrissante en fait. Je vois tous l
233 berculose, l’alcoolisme et la misère héréditaire. Mais je vois d’autre part, en parcourant la feuille locale, qu’il naît enc
234 uit tombée. Nous sommes dans une cuisine de ferme mais la fermière nous reçoit comme une « dame », ou plutôt un peu mieux, a
235 Il paraît qu’on en trouve de moins en moins. — «  Mais , lui dis-je, et les chômeurs ? On m’a dit qu’il y en a 400 à A ? » La
236 cette espèce, semble-t-il. On n’en parle jamais. Mais elles ne paraissent pas du tout se considérer comme un type social d’
237 Les instituteurs d’A… ? Ils sont du peuple. Oui, mais bourgeois par leur profession. Et les Calixte ? Prolétaires sans dout
238 fession. Et les Calixte ? Prolétaires sans doute, mais d’une tout autre espèce, on dirait même d’une autre race que les méta
239 buer au rang social ni au salaire, c’est évident, mais seulement à leur religion. En vérité, ce qui compte dans ce pays, c’e
240 techniques, ce qui serait parfaitement légitime, mais une morale, un art et une métaphysique ! Problème de la politique act
241 les se plaignent du froid. Le fourneau est rouge, mais la porte donne au nord-ouest, d’où vient le vent le plus glacial, dep
242 ensé ? Je passe au fond, dans une chambre obscure mais qui me paraît propre et sobre. La mère Calixte est au lit, un gros éd
243 brouillards et pleins de ressources mystérieuses. Mais ils seraient moins dignes aussi. Leur dignité est de subir sans se to
244 rancs par jour ! » (Il voulait dire : scandaleux. Mais un miracle est un scandale, après tout. Tradition laïque.) L’autre jo
245 espèce de calembour qui ne joue que sur des sons. Mais il est clair que le sens des termes dont nous usons doit subir des mé
246 se toujours persuader par la tentation du succès. Mais simplement on ne l’entend plus, il n’agit plus. Ce qu’on « entend »,
247 u’une dizaine au culte. C’est trop compromettant. Mais pour une causerie sur un sujet neutre, nous en avons toujours dans le
248 à autre. Il paraît que ça chauffe certains soirs. Mais le pasteur préside et on le respecte : 40 ans ; genre ancien combatta
249 et se font battre à plate couture, régulièrement. Mais faut-il donc penser que les communistes, eux, savent pourquoi ils le
250 ifficile de parler en général de ses paroissiens. Mais s’ils sont communistes, ils ne doivent tout de même pas faire partie
251 guère au culte. Ce n’est pas l’envie qui manque, mais ils ont peur. C’est toujours la question de la place à traverser. — ?
252 par la porte de la sacristie, on viendrait bien ! Mais on est lâches ! — Et chez eux, les voyez-vous ? Pouvez-vous discuter
253 ? — C’est difficile ! Moi, ça ne me gênerait pas. Mais eux on les étonnerait, et surtout ils y sont entre eux. Je n’ai aucun
254 était possible, ce serait épatant, je ne dis pas. Mais pratiquement, je vous assure, c’est difficile. — Et les salutistes ?
255 les chrétiens se conduisent mieux que les autres, mais c’est qu’ils se confient en Dieu, et qu’ils attendent tous les ordres
256 ment réveillé et entreprenant de la population. — Mais savent-ils ce que c’est, le marxisme ? — Ils essaient ; peut-être plu
257 octrine. Ils me posent quelquefois des questions. Mais ce n’est pas par la lecture qu’ils viennent au parti. L’affaire, pour
258 t avant tout vivre et travailler raisonnablement. Mais rien ne se présente pour les soutenir. Ils vont au parti communiste p
259 et s’il a honte, c’est qu’il ne craint pas Dieu, mais qu’il croit au jugement des incroyants, tout en s’imaginant qu’il n’e
260 il est en compte. Je dis compagnies d’assurances, mais lui les nomme plus couramment « ces cochons-là ». Ces cochons-là sont
261 he. Enfin, on obtient tout de même quelque chose, mais bou Diou ! ça demande du raisonnement. Par exemple, il a écrit au min
262 e dans les quatre jours ! ah, ils sont comme ça ! Mais voilà que la personne compétente lui dit : « Ce cochon-là t’a refait
263 cole primaire — est un mal qu’il faudrait guérir. Mais je ne puis m’empêcher de penser que ces « illettrés » sont peut-être
264 s, position négative, paresseuse, et donc faible, mais d’essayer de résoudre « à la française » le problème de l’autorité, t
265 quelles raisons il prend ou ne prend point parti. Mais l’électeur veut qu’on soit pour ou contre, et il se méfie par princip
266 c’est qu’on lui raconte une histoire, me dit R. —  Mais si je raconte mon histoire ? — Le lecteur veut des histoires inventée
267 re ? — Le lecteur veut des histoires inventées. —  Mais si je lui dis que j’invente mon histoire ? — Il ne vous croira pas, v
268 l ne vous croira pas, vous ne savez pas mentir. —  Mais pourquoi n’aime-t-on pas ce qui est vrai ? — Parce que c’est gênant.
269 s me direz qu’on ne parle guère que de cela. Oui, mais d’une façon générale, non pas personnelle. Seulement, il se trouve qu
270 , pour autant que son vrai travail est de penser. Mais je l’appelle chômeur, faute d’autre terme, s’il n’a plus la possibili
271 — Alors, vous n’êtes donc pas un vrai chômeur. —  Mais je ne tiens pas du tout à être un « vrai chômeur », je vous l’assure 
272 se, si je suis heureux, bien que sans ressources. Mais d’autre part, est-ce que le fait que je suis heureux suffit à me nour
273 Volonté populaire appelait de tous ses espoirs ! Mais que dis-je le jour ! C’est l’heure même qui va sonner : demain dimanc
274 s qui pressent les petits ! — Les gros ! mon bon. Mais c’est donc vous, qui nous pressez toute notre argent, depuis quatre a
275 sur le plan des prochaines élections municipales. Mais il y a bien d’autres aspects. Ces deux hommes sont du même niveau soc
276 nu à « mettre de côté » autant qu’il le voudrait. Mais ce n’est pas sûr. Je sais bien une douzaine de ses camarades qui comp
277 grandes vérités brutales, toujours bonnes à dire, mais mal dites. J’accepte à la rigueur cette division du monde en gros et
278 roits élémentaires d’une partie de la population. Mais quelle trahison des « petits » représente alors ce journal ! Leur seu
279 Beaucoup, je le sais, résistent à l’intoxication, mais cela prouve simplement, une fois de plus, que l’homme du peuple ne co
280 urnal est sans rapport réel avec cette situation. Mais les intellectuels, dont le métier est de comprendre, dont le métier e
281 s et je l’aime dans son effort maladroit et réel. Mais dans la mesure où je l’aime, ils me dégoûtent. 28 avril 1935 Réflexi
282 paraît tout ignorant de ses intérêts véritables. Mais c’est qu’il ne peut pas les exprimer très aisément. Question de langa
283 s hommes les plus humains. C’est peu, dites-vous. Mais rien d’autre n’est vrai… 6 mai 1935 La mort et les cérémonies dans l
284 re. — Qu’a-t-elle ? — Oh, elle m’a bien reconnue, mais elle va passer cette nuit, vous savez, elle est toute chargée, bou di
285 est toute chargée, bou die, l’estomac et tout. —  Mais les Simard ne m’avaient jamais parlé d’elle ! — Peuchère ! ils langui
286 Il y a « les gens », bien sûr. C’est instructif. Mais le désir de s’instruire a des limites. Déjà les relations se stabilis
14 1937, Articles divers (1936-1938). Lénine, Staline et la littérature (17 avril 1937)
287 ent d’une culture nationale-socialiste en Russie. Mais cela permet toutefois de comparer sa manière à celle de Lénine. Lénin
288 Lorraine : Vous avez pu germaniser nos plaines Mais notre cœur — vous ne l’aurez jamais ! Dans un article de 1922, il lo
289 sse tout à fait mon incompétence dans ce domaine. Mais depuis longtemps, je n’avais éprouvé un pareil plaisir, du point de v
290 re. Je ne sais ce qu’il faut penser de la poésie, mais pour ce qui est de la politique, je m’en porte garant, c’est parfaite
291 tention, et cela rend l’homme plutôt sympathique. Mais , en 1935, le ton des « dirigeants » a bien changé. Voici ce qu’écrit,
15 1937, Articles divers (1936-1938). Chamisso et le Mythe de l’Ombre perdue (mai-juin 1937)
292 emand. Les autres ont toujours cru à cette fable, mais dirait-on, sans le savoir. Chamisso, lui, s’en étonnera. Tel est le c
293 me. (« Il n’est plus que l’ombre de lui-même ! ») Mais je vois bien qu’ils exagèrent : si nous étions de purs esprits, nous
294 s méprisent l’ombre, et la mésestiment gravement. Mais encore ? Ils en ont tous une, et s’entendent à tirer parti du plaisir
295 e un corps. Ils prisent fort la « transparence », mais tolèrent très bien cette chair, — oui, même ceux-là qui déplorent qu’
296 e : l’ombre est le fait, en nous, de notre chair. Mais perdre sa chair, c’est mourir, et cet infortuné Schlemihl n’était tou
297 , aux suprêmes aveux. Il y avait la psychanalyse. Mais avant d’en venir à cette extrémité, on pouvait essayer d’un pédantism
298 pourra tirer un or inépuisable. Désormais riche, mais privé d’ombre, il se croit le maître du monde. Point du tout : on se
299 urelles que l’on possède. Peter, lui, le connaît, mais , parce qu’il l’a vendu. (Ne connaît-on que ce qui vient à manquer ? E
300 contacts. Ou plutôt il les établit en apparences, mais dirait-on, sans réciprocité. La moindre épreuve trahit cette fêlure :
301 ète — par économie — une paire de bottes usagées. Mais voilà bien sa chance, ce sont les bottes de sept lieues ! Désormais i
302 tous sauf aux deux femmes qu’il voudrait épouser. Mais n’allons pas conclure trop vite. Les états d’âme d’un malade ou d’un
303 t qui l’accable de présences bizarres, ou douces, mais aussi quelques fois, hostiles. (Et cela peut être comme une première
304 us ajouter avec toutes les réserves qu’on voudra, mais en nous souvenant de la question que nous posait l’origine germanique
305 leur père ivre en marchant vers lui à reculons ? Mais chez l’homme qui parvient à la conscience de sa mission spirituelle,
306 oir de création que l’on possède, c’est naturel ; mais non du tout qu’on en ait honte, semble-t-il. En vérité, la mauvaise p
307 sse de voir révélée au grand jour non son secret, mais justement l’absence en lui de son secret, sa transparence : spirituel
308 mbre et qui emprunte celle d’une fille du peuple. Mais Andersen, comme on pouvait s’y attendre, fait dominer l’aspect « spir
309 so ? Une ombre qui a perdu son homme, cette fois, mais non pas ses charmes profonds. C’est le siècle où je vis qui n’a plus
310 d’une jeune femme qu’il perçoit de sa fenêtre. «  Mais dans les climats chauds, les choses croissent très vite, et après qu’
16 1937, Articles divers (1936-1938). Journal d’un intellectuel en chômage (25 juillet 1937)
311 icelle et du kilo de riz. Mes vêtements, citadins mais râpés, ne la renseignent pas clairement. Et que penser d’un « Parisie
312 mment observer. — Je le sais bien, madame Aujard, mais je ne viens pas pour mes vacances ! J’ai du travail chez moi, des tas
313 signifie ? Écrire pour les journaux, sans doute, mais il n’y en a pas tant à raconter sur ce pays… Je l’ai laissée en plein
314 éviter d’être vu par l’une, entrant chez l’autre. Mais c’est prudent, on me l’a dit. Car elles ne baisseront pas leurs prix
315 accours : elle me tend une formule de télégramme, mais ce n’est pas un télégramme, c’est une notification officielle d’avoir
316 pratiques. Petits ennuis sans gravité, bien sûr. Mais quel drame dans la vie d’un buraliste de recette auxiliaire ! Depuis
317 iche (sinon dépenserais-je tant à son guichet ?), mais s’il savait que j’ai dépensé près de 600 francs depuis trois semaines
318 me, et l’un des plus charmants dans cette espèce, mais ce n’est point pour cela que j’en parle ici. C’est pour une raison tr
319 re était pleine de puces. Cela n’a l’air de rien, mais je vois là comme un symbole. Les livres devraient être utiles. 23 déc
320 sement de notre réserve. J’ai travaillé beaucoup, mais je ne serai pas payé avant un mois. Or, un mois, ou même une semaine,
321 ne suis pas trop fier de ma retraite stratégique, mais tout de même bien décidé à renouveler ma tentative, dans un mois. q
17 1937, Articles divers (1936-1938). Extraits de… Journal d’un intellectuel en chômage (15 août 1937)
322 mpté le nombre de lignes actuellement exploitées. Mais j’ai pu constater dans plusieurs départements de l’Ouest qu’il n’est
323 profondément « la coutume » de la France rurale. Mais ce n’est pas encore assez dire : l’autocar modifie complètement le mo
324 fait d’une organisation ferroviaire centralisée, mais encore sentimentalement. Le confort relatif des grandes lignes indiqu
325 ie du pays. Elle en épouse la géographie physique mais aussi humaine. Elle quitte à tout propos la route nationale pour des
326 u des ruelles à peine plus larges que la voiture. Mais aussi elle tient compte des rythmes de la vie locale, du calendrier d
327 ce que Vigny pleurait, la poésie des diligences, mais aérée. C’est fait d’une foule d’incidents entrevus, que tout dispose
328 t qui seraient décisifs lors d’une action rapide. Mais loin de moi ces ambitions : ceux qui les ont n’en parlent pas, dit-on
329 aient de leurs détenteurs non point des écrivains mais des Don Juan, des dictateurs, des milliardaires ou des saints. Croyez
18 1937, Articles divers (1936-1938). « Subjectivité et transcendance », Lettre de M. Denis de Rougemont (décembre 1937)
330 ce où manquerait le sentiment du divin, du sacré. Mais votre communication nous oriente utilement vers une nouvelle analyse
19 1938, Articles divers (1936-1938). Réponse à Pierre Beausire (15 janvier 1938)
331 ». Il leur demande ensuite de prendre le pouvoir. Mais avant de prendre le pouvoir, il faut convaincre, sinon l’on se verra
332 mande M. Beausire. C’est au nom du personnalisme. Mais qu’est-ce que le personnalisme ? « C’est l’amour abstrait de l’humani
333 sives et féminines) » (au sentiment de l’auteur), mais c’est, au contraire, la volonté d’agir dans le sens de ce qui libère
334 uement déprimées par les tyrannies que l’on sait. Mais tout ceci nous maintiendrait encore dans le seul plan « moral » où M.
335 ue ce n’est pas là parler en homme, ni en enfant, mais en adolescent impénitent. ⁂ Je ne sais trop quelle dose d’ironie M. B
336 trouve-t-on cela ? Dans les livres de Nietzsche. Mais non pas encore dans l’Histoire ? Si ce n’est pas une utopie de plus,
337 n point nos âmes — c’est l’affaire de Dieu seul — mais bien la possibilité de vivre et de créer sa vérité — bonne ou mauvais
20 1938, Articles divers (1936-1938). Søren Kierkegaard (février 1938)
338 en fut décisive pour son développement religieux. Mais le défi jeté à Dieu sembla porter bonheur au père de Kierkegaard. Il
339 nsait-il. Il l’avait donc dilapidée sans compter, mais surtout en dons généreux. À 27 ans, il terminait ses études de théolo
340 tte, son grand chapeau, ses pantalons trop longs. Mais on savait aussi que cet original était le plus grand écrivain de son
341 ecueils de Discours édifiants, signés de son nom. Mais à mesure qu’il faisait mieux voir le fond chrétien de sa pensée, le p
342 e sa vie avait été la rupture de ses fiançailles. Mais l’acte qui résume toute son œuvre, cet acte après lequel, semblable a
343 e pense pas que ce soit mauvais, ce que j’ai dit, mais je ne l’ai dit que pour l’écarter, et pour arriver à Alléluia ! Allél
344 eu sait s’ils deviennent attentifs, ils le tuent. Mais c’est là ce qu’il voulait. Il n’a jamais cru que sa mort pourrait ent
345 n vie, dit-il, il poursuivra sa lutte religieuse, mais il craint qu’elle ne soit alors affaiblie. Au contraire sa mort donne
346 de monumentale que Jean Wahl publie ces jours-ci. Mais il sera peut-être utile d’insister sur deux caractères qui ne peuvent
347 ur, c’est de vouloir une seule chose », écrit-il. Mais cette seule chose nécessaire s’oppose à tous nos conformismes, et mêm
348 t même à nos plus hauts désirs. Il est désespéré, mais c’est à cause de la foi. Et s’il espère, c’est « en vertu de l’absurd
349 lés si loin dans la passion de l’absolu chrétien, mais seul Kierkegaard en est mort. Une pureté presque inhumaine, voilà ce
350 s, à laquelle le temps finira bien par succomber. Mais , ayant tué en lui toute autre vanité que celle de haïr le temps — c’e
351 de Versailles manque de sérieux. C’était bien vu. Mais notre auteur était-il sérieux lui-même en écrivant cela, ou bien fais
352 phrase ? Ce qui est sérieux, est seul important, mais tant de gens « font les importants ». Où est la différence ? C’est qu
353 ors il n’y a plus nulle part de « vrai » sérieux. Mais peut-être aussi cet acte existe-t-il, quelque part, et alors il n’y a
21 1938, Articles divers (1936-1938). Nouvelles pages du Journal d’un intellectuel en chômage (avril 1938)
354 la pensée, tout au moins de la pensée créatrice. Mais quel est ce certain degré ? À quel niveau placer cette limite inférie
355 ur existence que la recherche d’un gain précaire. Mais à ceux qui ont quelque chose, il faut rappeler que la recherche du co
356 sont très grosses et molles au-dessus du jardin. Mais il arrive que le noir soit compact. Je me dirige à peu près le long d
357 cées au millimètre, dans une symétrie impeccable. Mais tout l’effet de notre labeur risque d’être détruit par une odieuse ma
358 it opérée sans trop de mal lors de notre arrivée. Mais nous n’avions pas prévu la remontée ! Épuisés par une demi-heure d’ef
359 é tout par hasard, comme il m’arrive à moi aussi, mais on se juge tout de même là-dessus… Je sors, je pense à autre chose, à
360 tits-faits-vrais » vaut mieux que de les ignorer. Mais l’excellent, c’est de parvenir à les ignorer avec force, une fois qu’
361 vrai vaut plus que dix grandes idées discutables. Mais n’oublions pas qu’il vaut moins qu’un grand fait vrai, comme serait,