1
bon roman. Pourtant la réussite de Max Brod n’est
pas
seulement de l’ordre romanesque : elle est d’avoir mêlé à un beau dra
2
e personnage de Garta, dont le lecteur ne tardera
pas
à voir qu’il figure la conscience exigeante, et comme le juge incorru
3
cable. Encore faut-il montrer que ce détour n’est
pas
un artifice gratuit. Vieux Pragois lui aussi, Brod fut l’ami le plus
4
ienne, mais avec une minutie telle qu’on ne tarde
pas
à pressentir que la plupart de nos démarches sous-entendent et masque
5
he au moins d’une théologie. Tout cela, qui n’est
pas
exprimé mais voilé et seulement trahi par certaines bizarreries du ré
6
oblème : comment devenir chrétien ». Car on n’est
pas
chrétien, et même on ne peut pas l’être, mais il faut le devenir. Et
7
». Car on n’est pas chrétien, et même on ne peut
pas
l’être, mais il faut le devenir. Et le problème, alors, devient celui
8
-il des actes ? L’homme d’aujourd’hui ne le croit
pas
. Il croit aux lois, et il se veut déterminé. Or il l’est dans la mesu
9
, — à la commune dégradation. Ceux qui ne croient
pas
à l’acte, c’est qu’ils ne connaissent plus aucun chemin. Comment marc
10
plus aucun chemin. Comment marcher, s’il n’existe
pas
de chemin ? disent-ils dans leur suffisance — car on appelle ainsi le
11
rist n’aurait jamais connu la vérité s’il n’avait
pas
été la vérité ; et nul homme ne connaît davantage de vérité qu’il n’e
12
en incarne.3 Voici donc le mystère : s’il n’y a
pas
de chemin, nous ne pouvons marcher, mais si nous ne marchons pas, il
13
nous ne pouvons marcher, mais si nous ne marchons
pas
, il n’y a pas de chemin. La foi au Christ nous permet seule de franch
14
s marcher, mais si nous ne marchons pas, il n’y a
pas
de chemin. La foi au Christ nous permet seule de franchir ce cercle e
15
té ; et la norme de toutes les normes. Au premier
pas
que nous faisons dans notre nuit, voici que le chemin s’éclaire et qu
16
éant sa lumière et son chemin5, lumière qui n’est
pas
sa lumière, chemin toujours imprévisible, certitude que devinent les
17
toujours imprévisible, certitude que devinent les
pas
, chemin qui se dérobe au doute et à l’orgueil, mais que parfois la pr
18
ce monde ; ils meurent de l’avoir dite, et n’ont
pas
d’autre tâche7. Le chemin est imprévisible ; le nôtre, disons-nous, n
19
n est imprévisible ; le nôtre, disons-nous, n’est
pas
celui de ces prophètes. Cependant la question demeure : comment agir,
20
ne aux pauvres, par exemple, ou si tu ne possèdes
pas
de bien, cesse d’en désirer la possession, et vis comme un chrétien :
21
chée au plus secret du risque. 3. Nous n’avons
pas
à suivre le chemin, mais bien à l’inventer à chaque pas Tant que n
22
suivre le chemin, mais bien à l’inventer à chaque
pas
Tant que nous considérons le Christ avec des yeux de moralistes, c
23
ue « le chemin » est invisible tant qu’on n’y est
pas
engagé. Parce que c’est un blasphème de l’homme pieux, du moraliste,
24
écouter l’ordre, au lieu de croire et de faire un
pas
dans la nuit, sur ce « chemin » qui est le Christ présent. Il y a abî
25
, entre la forme et la transformation. Il ne faut
pas
commencer par l’imitation, mais par la grâce. L’imitation suivra comm
26
ant, par la foi, sur ce chemin qui commence à ses
pas
, — c’est là le destin du chrétien, c’est son « impossible » destin, l
27
ement des résultats, — des créatures ; elle n’est
pas
davantage appréciation des causes. L’acte n’est jamais conséquence, i
28
Parce que le rapport du désespoir à l’acte n’est
pas
seulement renversement, mais création irréversible. Et cela tient à l
29
nfin de son moi, — mais il sait bien qu’il n’en a
pas
, ou que son moi est désespoir, c’est-à-dire qu’il n’y croit pas et qu
30
n moi est désespoir, c’est-à-dire qu’il n’y croit
pas
et qu’il ne croit à aucun acte. Il vit dans le désir et dans la nosta
31
e désir et dans la nostalgie, et son regard n’est
pas
une vision dans un visage, mais une manière de loucher vers « les aut
32
serait sa mort, — et c’est pourquoi il n’y croit
pas
. Nul n’échappe à la forme du monde. Mais la subir, c’est justement dé
33
i l’homme a un visage et une vision, ce que n’ont
pas
les animaux ; c’est pourquoi l’homme est héroïque. Il faut noter ici
34
oncevable illusion des sens », ne s’adressent-ils
pas
justement à la « vraisemblance » doctrinale d’une religion mise à la
35
ne soutient, hors la foi ? « Celui qui ne renonce
pas
à la vraisemblance n’entre jamais en relation avec Dieu. L’audace rel
36
blance »19. Parce qu’il faut créer le chemin, non
pas
le suivre ; parce que l’acte est initiateur ; parce que la dignité de
37
eois. Le bourgeois est sans vocation, il ne croit
pas
à l’acte et il meurt au hasard, sans avoir rencontré personne ni soi-
38
n qu’il incarne. Sur le chemin qui commence à ses
pas
, il ne meurt jamais par surprise : et ce n’est point qu’il ait connu
39
une antilogie chrétienne au premier chef, et non
pas
hindoue, comme certains l’ont voulu croire. Chez les hindous, elle n’
40
e et tombe avec sa mission » (Karl Barth). Il n’a
pas
de biographie. Rien ne serait plus ridicule que de tenter de faire la
41
12. Lorsque Schopenhauer écrit : « Le temps n’a
pas
son origine dans les choses, mais dans le sujet connaissant », nous r
42
oxe impensable, l’Incarnation historique de Dieu.
Pas
de réponse rationnelle au « Cur Deux Homo ? » de saint Anselme. 14.
43
s lieux communs (décembre 1936)e Je ne trouve
pas
ce jeu juste du tout, dit Alice. Ils se disputent tous tellement qu’i
44
llement qu’ils vous assourdissent. Ils ne suivent
pas
la règle du jeu et je ne sais même pas s’ils savent qu’il y en a une.
45
ne suivent pas la règle du jeu et je ne sais même
pas
s’ils savent qu’il y en a une. Alice au Pays des Merveilles On peut
46
que les autres trichent ou font défaut. N’est-ce
pas
la partie de croquet dans Alice au pays des merveilles ? Les boules é
47
soucie de les mettre à exécution25. « Vous n’avez
pas
idée, conclut Alice, combien c’est affolant de jouer avec des choses
48
n domaine que l’écrivain digne du nom ne contrôle
pas
, ne forme pas, n’atteint même pas. On a dit que cette « seconde zone
49
l’écrivain digne du nom ne contrôle pas, ne forme
pas
, n’atteint même pas. On a dit que cette « seconde zone culturelle » p
50
nom ne contrôle pas, ne forme pas, n’atteint même
pas
. On a dit que cette « seconde zone culturelle » préparait peu à peu u
51
catesse d’appel. Et les bons écrivains, qui n’ont
pas
d’autres armes, se voient privés de tous moyens d’agir. Leurs coups n
52
d’agir. Leurs coups ne portent plus, ne marquent
pas
dans ce magma inconsistant. Et leurs conseils paraissent obscurs dans
53
. ⁂ Telle est l’inquiétude des masses. Elle n’est
pas
d’abord matérielle, elle est d’abord cette inquiétude du cœur et de l
54
noué, rien engagé, rien sacrifié, là où elle n’a
pas
même laissé les traces d’une coutume ancestrale : dans les villes. Ma
55
le : dans les villes. Mais ce que l’homme ne fait
pas
pour l’homme, le diable le fait à sa place, et contre l’homme qu’il s
56
ommunauté de réflexes et d’obsession ? N’est-elle
pas
une somme de nos défaites intimes, de nos dénis d’humanité, — le cont
57
d’homonymie ou de polysémie. Ainsi l’on ne risque
pas
de confondre le vol à la tire et le vol plané dans la conversation co
58
, dans le réel : on vous invite maintenant à n’en
pas
croire vos yeux, qui voient Staline, mais à croire une prophétie. Cep
59
nécessités pratiques et contingentes, et je n’ai
pas
à porter, ici, un jugement d’allure politique. Mais ce qui est grave,
60
-ils que cette méthode figure aux yeux de qui n’a
pas
leur « foi », nécessairement, un simple opportunisme ? Que sert alors
61
use » justifie les moyens… Mais alors, comment ne
pas
voir que ce mouvement présente, dans sa forme, avec le mouvement du c
62
comme le chrétien, a reconnu que l’homme n’existe
pas
isolément, qu’il est un être « en relation », qu’il est lié à une soc
63
en, le marxiste croit que la société présente n’a
pas
le droit de déterminer le tout de l’homme, et ne le peut pas. Car ell
64
t de déterminer le tout de l’homme, et ne le peut
pas
. Car elle est divisée contre elle-même, et fait de l’homme qui s’aban
65
elle, et contre toute activité qui ne concourrait
pas
, d’une façon ou d’une autre, à transformer, à changer quelque chose,
66
a Lettre aux Romains (12, 2) : Ne vous conformez
pas
à ce siècle présent, mais soyez transformés par le renouvellement de
67
même, et non plus ce qui l’eût jugé. Marx ne perd
pas
son temps à dénoncer l’erreur qui est à la base d’une pareille impost
68
rit », car il est incroyant. D’ailleurs, ce n’est
pas
l’« esprit » qu’il veut sauver, mais l’homme, que les spiritualistes
69
riel pour que le contenu se transforme ? N’a-t-on
pas
démontré déjà que la culture, par exemple, n’est qu’un « reflet » du
70
à nos adversaires qui le niaient, et nous n’eûmes
pas
toujours le temps ni l’occasion de rendre justice aux autres facteurs
71
st dans les choses, et non dans lui. (Il n’en fut
pas
conscient, et pourtant il en est responsable, nous reviendrons plus t
72
a bourgeoisie donc ! — répète que l’habit ne fait
pas
le moine, et que l’argent ne fait pas le bonheur. Pratiquement, il cr
73
bit ne fait pas le moine, et que l’argent ne fait
pas
le bonheur. Pratiquement, il croit dur comme fer que l’habit fait le
74
e contraire, et qui prêchent que l’argent ne fait
pas
le bonheur, sont simplement des exploiteurs, qui ont l’argent et qui
75
ches, car l’argent distribué aux masses ne manque
pas
de créer du bonheur. Pour réussir, il faut une discipline. Pour la ma
76
final est la richesse, mère du bonheur. N’est-ce
pas
là ce que voulait Marx ? Résumons : Marx n’a pas voulu le matérialism
77
pas là ce que voulait Marx ? Résumons : Marx n’a
pas
voulu le matérialisme vulgaire. Mais les nécessités de la polémique d
78
théorie d’une pratique49. Le christianisme n’est
pas
un programme ; ni, comme le disent certains primaires marxistes, une
79
els, en dérive vers le néant. « Ne vous conformez
pas
à ce siècle présent, mais soyez transformés… » Cela ne signifie pas,
80
ésent, mais soyez transformés… » Cela ne signifie
pas
, pour un chrétien, que « le monde » soit abandonné. Cela ne signifie
81
que « le monde » soit abandonné. Cela ne signifie
pas
qu’une fois opérée cette transformation personnelle que l’on nomme la
82
la « transformation » dont parle Paul. L’un n’est
pas
concevable, sérieusement, sans l’autre. « Toute droite connaissance d
83
que serait une obéissance qui ne se manifesterait
pas
? La transformation personnelle, au sens total de l’Évangile, ne peut
84
vient transformateur du monde — ou sinon il n’est
pas
converti — mais encore toute transformation de la forme actuelle des
85
on de la forme actuelle des choses, qui ne serait
pas
l’effet d’une conversion des hommes, ne doit être aux yeux du chrétie
86
a vie corporelle ! Précisons, car nous ne parlons
pas
de vérités « purement théologiques » comme le dirait un incroyant. Qu
87
rs mourir de faim ? Ce serait prouver qu’on n’est
pas
converti. J’agirai donc, toutefois non pour le monde, et non pour sau
88
nce envers Dieu qui m’a transformé. Si je n’avais
pas
cette reconnaissance, ce serait que j’ignore mon salut. Mais si je co
89
; mais pouvait-elle être évitée ? Marx n’avait-il
pas
dit qu’il fallait commencer par changer l’ordre matériel, l’ordre des
90
e et au cynisme des conservateurs. Saint Paul n’a
pas
cette tragique naïveté. Il ne se fâche pas contre l’Empire romain, et
91
ul n’a pas cette tragique naïveté. Il ne se fâche
pas
contre l’Empire romain, et ne désigne pas sa destruction comme premie
92
e fâche pas contre l’Empire romain, et ne désigne
pas
sa destruction comme premier objectif aux chrétiens. Pourtant l’Empir
93
iberté, et bientôt leur ôtera la vie ! Ne faut-il
pas
« aller au plus pressé », sauver d’abord sa peau, renverser les tyran
94
ctacles à la foule. Mais Paul était apôtre et non
pas
dictateur. C’est pourquoi son message nous est encore prêché. Il anno
95
us est encore prêché. Il annonçait aux hommes non
pas
la haine et le cynisme — qui appartiennent à la forme du monde — mais
96
ormation en Christ, venu au monde. Il n’annonçait
pas
un futur hypothétique, au nom d’une théorie ardue, mais une présence
97
efuse, et qu’elle m’ordonne d’ignorer. Je ne vois
pas
les effets d’une telle foi dans l’histoire de notre Occident52. Si je
98
i dans l’histoire de notre Occident52. Si je n’ai
pas
votre foi, je ne les vois pas. Je vois une Église établie, opprimant
99
ident52. Si je n’ai pas votre foi, je ne les vois
pas
. Je vois une Église établie, opprimant toutes les dissidences, pactis
100
il à vous nourrir, personnellement, mais ce n’est
pas
cela qui supprime la misère, qui empêche la guerre, qui change le mon
101
, concrète et immédiate, de changer tout ; et non
pas
seulement l’« esprit » ou l’« intérieur ». Or si le marxisme a réussi
102
venu le gardien des conformismes, ou du moins n’a
pas
su, par excès de prudence, empêcher que les foules le considèrent com
103
sie, à ma lâcheté, à mon absence de foi, mais non
pas
du tout à la foi. Car la foi, dit Luther, est ‟une chose inquiète”, o
104
, dit Luther, est ‟une chose inquiète”, on ne l’a
pas
impunément, et si on l’a, cela se voit, des choses changent. Ce que t
105
Ce que tu me reproches, c’est, en fait, de n’être
pas
assez chrétien ! Tu m’incites donc à le devenir davantage, quand tu c
106
tout du christianisme. » (Je répète que ce n’est
pas
sa faute, à ce marxiste, mais notre faute, et tout d’abord la mienne.
107
e sa déviation matérialiste actuelle, je ne passe
pas
à côté de ce qui est essentiel chez Marx. Je ne critique pas une erre
108
de ce qui est essentiel chez Marx. Je ne critique
pas
une erreur contingente. Je ne dis pas : vous n’êtes pas assez marxist
109
ne critique pas une erreur contingente. Je ne dis
pas
: vous n’êtes pas assez marxistes ! Je dis : dès le départ, dès l’ori
110
e erreur contingente. Je ne dis pas : vous n’êtes
pas
assez marxistes ! Je dis : dès le départ, dès l’origine doctrinale, i
111
nté de changer le monde, le monde d’abord, et non
pas
l’homme d’abord, et le monde par lui. Or une telle volonté ne peut co
112
foi, ou pour son « succès », si l’on ne parvient
pas
à l’opérer. Dans la jeunesse universitaire chinoise et japonaise, le
113
que, économique, historique, etc.55 Et je ne vois
pas
que le chrétien comme tel ait des lumières particulières sur ces suje
114
mme qui se convertit au communisme ne se rattache
pas
à une Présence actuelle. Il fait un pari dont l’objet n’est pas acces
115
ence actuelle. Il fait un pari dont l’objet n’est
pas
accessible aujourd’hui. Il mise son action immédiate sur un fait qui
116
l mise son action immédiate sur un fait qui n’est
pas
accompli, l’histoire n’ayant jamais connu de réalisation de communism
117
étien véritable…) Le marxiste dit : « Je ne table
pas
sur une foi dans l’invisible, mais sur des faits concrets qu’il faut
118
sionnée que soit l’espérance du marxiste — et non
pas
une présence exigeante et totalement animatrice. C’est ici la raison
119
atérialiste. Pour qu’une telle pesanteur ne gagne
pas
sans cesse sur les élans révolutionnaires spasmodiques qui agitent l’
120
nt qu’elle vit dans chacun de ses membres, et non
pas
dans un ciel abstrait. Car le gage de l’action chrétienne n’est pas f
121
bstrait. Car le gage de l’action chrétienne n’est
pas
futur, mais éternel et donc présent. Si, pour sauver le futur de l’Ég
122
Christ et je m’oppose à son retour. Il n’est donc
pas
d’« opportunisme » chrétien qui tienne, et tous les moyens du chrétie
123
a fin. Tout autre est le cas du marxiste. N’ayant
pas
derrière lui de modèle accompli, ni en lui de Présence souveraine, il
124
faute » personnelle et actuelle, puisqu’il n’y a
pas
de salut présent ni éternel, puisque le salut n’est pas pour eux de t
125
salut présent ni éternel, puisque le salut n’est
pas
pour eux de toute façon, mais pour les descendants de leurs descendan
126
st présente en chacun de ses actes, ou bien n’est
pas
; tandis que la fin dernière du marxiste est un avenir absolument hét
127
tends bien que les sacrifices qu’ils font ne sont
pas
seulement « spirituels », entraînent des risques financiers, et même
128
ssent pratiquement ? Ils me disent : « On ne peut
pas
tout faire ! Quand beaucoup d’hommes seront changés, beaucoup de prob
129
60. La déviation matérialiste du marxisme ne doit
pas
seulement nous inciter à des condamnations toutes théoriques : elle d
130
marxisme. Tant que les chrétiens ne comprendront
pas
que leur foi doit se manifester sur tous les plans de l’activité huma
131
e, y compris le plan politique, ils ne répondront
pas
au défi du marxisme, qui s’en trouvera justifié pour autant. Je ne cr
132
i s’en trouvera justifié pour autant. Je ne crois
pas
à une politique chrétienne, déduite une fois pour toutes de la théolo
133
soit fasciste ou soviétique : c’est la « mise au
pas
» de nos vies et de tous les aspects de nos vies, tant spirituels que
134
u service de l’État déifié. Cette situation n’est
pas
sans rappeler celle de l’Empire romain au premier âge du christianism
135
ructif le chrétien peut-il soutenir, s’il ne veut
pas
rester l’objecteur que j’ai dit ? Un protestant, et je précise : un c
136
il est vrai, mais réfractaires à certaine mise au
pas
. Il serait peut-être abusif de déduire d’une situation déterminée par
137
où la passion totalitaire des gouvernants n’avait
pas
encore pu s’affirmer comme elle le fit sous Louis XIV, nous constaton
138
aliste de l’Église, et même de l’État. Calvin n’a
pas
fondé, comme le répètent tous les manuels, une société théocratique,
139
: c’est-à-dire par un calviniste… Je ne voudrais
pas
restreindre la portée de ce fait en l’opposant, comme il serait facil
140
nt nous sommes responsables. Nous ne pouvons donc
pas
approuver une forme d’État qui, par définition, contredit toute diver
141
mentionné plusieurs autres —, un chrétien ne peut
pas
approuver, comme chrétien, la forme politique du communisme63. Il lui
142
stalinisme : une guerre de religions qui ne sont
pas
les nôtres. Je prends ici parti contre une telle entreprise, pour les
143
tragédie de Marx et du marxisme, c’est de n’avoir
pas
su, ou pas pu opposer au mensonge spiritualiste, la vérité du spiritu
144
Marx et du marxisme, c’est de n’avoir pas su, ou
pas
pu opposer au mensonge spiritualiste, la vérité du spirituel. Nous n’
145
iritualiste, la vérité du spirituel. Nous n’avons
pas
à nous dresser contre la « vérité » déviée de Marx, contre une vérité
146
ation spiritualiste. 41. « Le communisme n’est
pas
pour nous un état qui doive être créé, un idéal… Nous appelons commun
147
es autres » (Rom., 12, 5). D’autre part, Marx n’a
pas
cessé de critiquer l’« individu isolé et abstrait » (Thèses sur Feuer
148
me pour le chrétien, la foi sans les œuvres n’est
pas
la foi (Jacq., 2, 26). Et Luther même n’a jamais dit autre chose, con
149
ui apparaissait dans le corps social. Je n’oublie
pas
que la même époque a vu le grand réveil piétiste. 47. « L’armée de l
150
ne). Il faut en user, certes, mais elle ne suffit
pas
. « Être radical consiste à attaquer le mal dans la racine. Mais la ra
151
’homme concret, produit social selon Marx, et non
pas
créature spirituelle et charnelle. 48. En particulier, dans les Thès
152
s personnels, sans quoi le matérialisme ne serait
pas
« dialectique ». « La coïncidence de la modification des circonstance
153
erait la Personne vivante de Jésus-Christ, et non
pas
la théologie, simple autocritique de l’Église et du message que l’on
154
ici : « tendre vers… » 51. Ma supposition n’est
pas
toute gratuite : elle s’est réalisée plus tard sous Constantin par de
155
re qui n’ait été d’origine chrétienne. S’il n’y a
pas
de socialisme en Asie, cela tient à l’absence du christianisme. » Je
156
été fondé par un chrétien, Kagawa. 53. Je ne dis
pas
« les conditions physiques et spirituelles en ce qu’elles ont de perm
157
de manière à frapper les regards et l’on ne dira
pas
: il est ici, ou bien : il est là ! Car voici que le Royaume de Dieu
158
trahisons viennent de ceci : que nous n’acceptons
pas
de tout soumettre aux volontés de Dieu. Nous réservons certaines acti
159
8. Je prends l’expression dans ce sens, qui n’est
pas
le sens jésuite courant : que la fin seule doit indiquer les moyens j
160
diquer les moyens justes qui la préparent. Et non
pas
justifier des moyens qui seraient en soi contraires à la justice, — o
161
à l’essence de la fin souhaitée. 59. Je ne cède
pas
ici à l’imagerie polémique des bourgeois, aux yeux desquels tout bolc
162
général, l’élite de leur classe. Je ne les traite
pas
de menteurs, d’hypocrites, etc. Mais je dis qu’en tant qu’ils approuv
163
e soit censée défendre l’URSS). 60. Je n’entends
pas
porter ici un jugement quelconque sur les groupes dits d’Oxford. Je n
164
de Calvin dans l’élaboration du document ne fait
pas
de doute. « C’est, dit F. de Schickler, une constitution très serrée
165
biographie d’un homme que l’Éternel choisit n’est
pas
moins vrai de l’histoire profane des Juifs, porteurs eux aussi d’une
166
rer. On peut le dire sans paradoxe : Israël n’eût
pas
eu d’histoire sans la promesse que Dieu fit à Abraham. Cette tribu «
167
facile nous permet de l’imaginer : l’histoire n’a
pas
la plus petite raison de supposer que le peuple d’Israël, s’il n’avai
168
de supposer que le peuple d’Israël, s’il n’avait
pas
été « élu », eût évolué d’une autre sorte que tant de tribus d’Arabie
169
pastorale des temps d’Abraham. Nous ne possédons
pas
un renseignement d’ordre profane, qui nous explique pourquoi cette tr
170
in, ce sont leurs révoltes constantes, leurs faux
pas
, leurs accès d’incroyance. Et toute leur grandeur est à Dieu, c’est-à
171
sonnel, unique, éternel, transcendant. Elle n’est
pas
le produit normal d’une évolution historique fécondée et cristallisée
172
esure humainement concevable, puisqu’elle ne tire
pas
son origine de circonstances ou de personnes nécessairement imparfait
173
lle tire son nom. Elle embrasse tout ce qui n’est
pas
foi, mais vue, tout ce qui est refus d’obéissance, et imagination d’u
174
acerdotal du peuple élu. Idole, tout ce qui n’est
pas
ordonné à la fin que les prophètes annoncent sans relâche. Mais la pi
175
ns et les paroles ont été conformes. » Car il n’a
pas
seulement formulé des lois justes, complètes et très détaillées, mais
176
nécessaire ? » L’homme qui a une vocation n’est
pas
bon à autre chose. Israël portait dans son sein l’avenir religieux du
177
est grand, c’est ce qui comble la mesure, et non
pas
ce qui la dépasse. Ce n’est pas la richesse, mais la fidélité. Ce ne
178
la mesure, et non pas ce qui la dépasse. Ce n’est
pas
la richesse, mais la fidélité. Ce ne sont pas les moyens en eux-mêmes
179
est pas la richesse, mais la fidélité. Ce ne sont
pas
les moyens en eux-mêmes mais les moyens mesurés par la fin. C’est pou
180
me et le troisième commandement. « Tu ne te feras
pas
d’image taillée, ni de représentation des choses qui sont en haut dan
181
ndamne toute espèce d’art plastique. « Tu n’auras
pas
d’autres dieux devant ma face » — cela condamne la mythologie et la f
182
purement technique : la sagesse de Salomon n’est
pas
une connaissance des « causes » mais bien des « signatures » naturell
183
bien des « signatures » naturelles. Elle ne veut
pas
utiliser les choses, mais distinguer en elles les intentions divines,
184
en établies, puisqu’il n’y a que celles qui n’ont
pas
cet avantage que l’on soit obligé de changer, lorsque l’expérience fa
185
e de Moïse, pourrions-nous, sans impiété, ne nous
pas
efforcer de les observer très religieusement ? Et quelle conduite peu
186
ui y soit contraire, et que toutes choses ne sont
pas
mieux réglées le jour d’une fête solennelle, qu’elles le sont toujour
187
idolâtres. Voilà pourquoi le peuple juif, qui n’a
pas
cru à sa victoire, et qui repousse la nouvelle mesure, c’est-à-dire l
188
l se fait précurseur des messies qui ne viendront
pas
… Héritage d’Israël Le christianisme par sa nature même, brisai
189
minoritaire, en butte à la persécution, ne suffit
pas
à expliquer les ressemblances si souvent signalées entre le sort des
190
n au sein d’un monde pécheur que Dieu n’abandonne
pas
. De même que la loi de Moïse maintenait le peuple juif, malgré le péc
191
ffice : usant de ces richesses « comme n’en usant
pas
», au nom et par la charge du Seigneur qui est venu, et qui doit reve
192
cien, et qu’il est d’origine judaïque78. Ce n’est
pas
ici le lieu de prendre parti entre ces deux explications d’un phénomè
193
nomène économique que par ailleurs personne — non
pas
même Marx, quoi qu’on en pense souvent — n’a su définir clairement. M
194
nt sa naissance et ses œuvres ? Ce problème n’est
pas
gratuit : il touche au cœur de la foi réformée. Or c’est lui justemen
195
oindrissement la richesse des païens, que ne fera
pas
leur complet relèvement ! » (v. 12). « En effet, je ne veux pas, frèr
196
et relèvement ! » (v. 12). « En effet, je ne veux
pas
, frères, que vous ignoriez ce mystère, de peur que vous ne présumiez
197
ect religieux qu’on lui porte. Peut-être n’est-il
pas
excessif de voir dans cette passion contradictoire le secret des soud
198
raël autrement que ne fait « le monde ». Ce n’est
pas
au nom d’intérêts passagers que nous avons à prendre position, mais a
199
ar la vocation spirituelle de ce peuple. Il n’est
pas
du tout biologique. Il ne le devient qu’accessoirement, à mesure que
200
e » national. On voit ainsi que l’eugénisme n’est
pas
le seul motif de la législation raciste. 65. Sur l’importance capita
201
voir donner ci-après un développement qui n’avait
pas
sa place dans mon livre. 66. La rédaction des livres mosaïques est a
202
des Prophètes après le Christ. Ainsi la Bible n’a
pas
d’autre sens que de désigner l’Incarnation qui est son centre, au-del
203
religions ! 79. Calvin, toujours soucieux de ne
pas
spéculer arbitrairement sur les textes, note en effet cette restricti
204
n effet cette restriction : « Et aussi ne faut-il
pas
entendre ceci de toute vocation, mais de celle par laquelle Dieu a ad
205
a Réforme ? D’autres, moins exigeants, n’hésitent
pas
à soutenir que Luther fut un démagogue, un exploiteur de l’éternel re
206
ue littéraire connu, dont les revues n’hésitèrent
pas
lorsqu’il parut (en 1936) à louer la mesure et la sérieuse informatio
207
rançaises de théologie protestante. Il n’en reste
pas
moins que l’ignorance ou la méconnaissance courantes à l’égard de Lut
208
es thèmes qu’illustre cet ouvrage. S’ils n’y sont
pas
traités en forme, c’est qu’ils ne constituent pas un système, au sens
209
pas traités en forme, c’est qu’ils ne constituent
pas
un système, au sens philosophique du mot, mais qu’ils s’impliquent tr
210
arfois même prêchés. Le laïcisme moraliste n’en a
pas
du tout le monopole : tout catholique se doit, en bonne logique, de l
211
ont le lecteur incroyant, ou celui qui ne partage
pas
la foi de Paul et des Apôtres. D’abord, le langage scolastique, qui n
212
ôtres. D’abord, le langage scolastique, qui n’est
pas
proprement luthérien, mais que Luther est obligé d’utiliser pour débr
213
la conscience du spectateur.) Ce qui ne manquera
pas
de faire crier au dogmatisme. Tout se passe ici « à l’intérieur » du
214
l’Église fidèle, en prédicateur responsable, non
pas
en philosophe ou en métaphysicien, que Luther nie le libre arbitre. C
215
n n’arrive que selon sa prévision. Luther ne pose
pas
seulement l’omnipotence, mais l’omniscience et la prescience éternell
216
’agir ? Est-ce vraiment toi qui agis ? Ou n’es-tu
pas
toi-même agi par de puissantes forces sociales, historiques et économ
217
économiques ? Toute ta science ne s’occupe-t-elle
pas
, justement, à les découvrir ? Au besoin, à les inventer ? C. M. — Ce
218
Si ton effort aussi était prévu ? Pourrais-tu ne
pas
le fournir ? Et si tu décidais : « je suis, donc Dieu n’est pas ! »32
219
? Et si tu décidais : « je suis, donc Dieu n’est
pas
! »32 qui t’assurerait que cet acte de révolte échappe à l’éternelle
220
ait qu’en prononçant ces mots, tu ne prononcerais
pas
sur toi-même l’arrêt éternel de Dieu te rejetant vers le néant, en so
221
r toi ? Fermer les yeux sur une réalité, ce n’est
pas
la supprimer en fait. Mais c’est peut-être se priver de son secours,
222
l’autre à la damnation. Être damné, ne serait-ce
pas
justement être rivé au temps sans fin, et refuser l’éternité qui vien
223
mmobile, de statique ? Qui nous dit qu’elle n’est
pas
au contraire la source de tout acte et de toute création, une inventi
224
omesse, une prière précise et instante, ne vit-il
pas
ce paradoxe et ce mystère : croire que « l’Éternel est vivant », croi
225
u de ce qu’il décidera ? Car l’Éternel ne connaît
pas
de « temps », il n’est pas lié comme nous à une succession. Mais au c
226
r l’Éternel ne connaît pas de « temps », il n’est
pas
lié comme nous à une succession. Mais au contraire, nos divers temps
227
s » et notre crainte du « fatalisme » ne reposent
pas
, le plus souvent, sur cette erreur des plus grossières ?… C. M. — On
228
e qu’au seuil de cette décision. Et nous n’aurons
pas
dialogué en vain, si nous avons pu dégager l’alternative du libre arb
229
t l’Éternel qui commande — ou c’est moi. Il n’y a
pas
là de difficultés intellectuelles. Il n’y a que la résistance acharné
230
ême, — il me paraît que l’opinion de Luther n’est
pas
sujette à de sérieuses objections. Et la démonstration purement bibli
231
chrétien, la vérité d’un paradoxe que Luther n’a
pas
inventé, mais qui est au cœur même de l’Évangile. L’apôtre Paul l’a f
232
au risque d’« évacuer la Croix ». Tant qu’on n’a
pas
envisagé la doctrine de la pure grâce jusque dans son sérieux dernier
233
st clair lorsque l’on a compris que Luther ne nie
pas
du tout notre faculté de vouloir, mais nie seulement qu’elle puisse s
234
ologie, littérature et scolastique. Il n’en reste
pas
moins qu’aux yeux de la raison — cette folle, comme le répète Luther
235
culté ; ou si, au contraire, ils ne la retrouvent
pas
, mais dans un plan où elle reste insoluble. Érasme était encore catho
236
pondances avec notre situation concrète. Ce n’est
pas
leur abstraction qui nous inquiète, loin de là, c’est bien plutôt leu
237
ine pensée critique, aujourd’hui, ne donne-t-elle
pas
exactement cette impression ? Ne pourrions-nous la caractériser maint
238
: ce mot serait celui d’inactualité, entendu, non
pas
au sens temporel, mais au sens de rupture entre la pensée et l’acte.
239
trange, la raison pour laquelle le désordre n’est
pas
total, c’est la raison même de ce désordre : c’est la rupture entre l
240
nous maintenant en rendre compte ? Nous ne disons
pas
: comment pourrions-nous le définir, nous disons seulement — et litté
241
quelque sorte négative. Car, en vérité, il n’y a
pas
pour nous de problème de l’acte mais il y a problème de ce qui s’oppo
242
s’oppose à l’acte. (En d’autres termes, il n’y a
pas
de problème de la personne, mais bien des « choses », de l’impersonne
243
sonnel.) L’acte, étant immédiat au sujet, ne peut
pas
, sans cesser d’être acte, être posé en face de l’acteur. On ne peut p
244
e acte, être posé en face de l’acteur. On ne peut
pas
photographier un acte, et donner ensuite la description de la photo c
245
’athlète essaie de définir le saut, il ne sautera
pas
. Tous ceux qui ont pratiqué un minimum de culture physique connaissen
246
’analyse philosophique est avec celui qui ne peut
pas
sauter. Et c’est peut-être cela précisément que la sagesse vulgaire a
247
eci nous amène à constater que : 1° Si on ne part
pas
de l’acte, on ne part pas du tout. 2° Si on ne part pas tout de suit
248
que : 1° Si on ne part pas de l’acte, on ne part
pas
du tout. 2° Si on ne part pas tout de suite, on ne partira jamais. L
249
l’acte, on ne part pas du tout. 2° Si on ne part
pas
tout de suite, on ne partira jamais. Le jeu des mots traduit ici le j
250
ut éclairer notre débat : « L’éthique ne commence
pas
dans une ignorance qu’il faudrait muer en savoir, mais dans un savoir
251
» Nous dirions en d’autres termes : l’acte n’est
pas
un problème, mais une donnée initiale, le seul donné qui se donne à s
252
e à soi-même. Or, cette donnée, d’une part, n’est
pas
réductible à ce qui la précède, d’autre part, n’est pas épuisée par l
253
ductible à ce qui la précède, d’autre part, n’est
pas
épuisée par l’analyse de ses effets. L’acte est à la fois créateur, e
254
e temps, qui est le mystère même. Cela n’entraîne
pas
qu’on ne puisse rien dire des réactions psychologiques à l’acte « as
255
avoir assez dit pour pouvoir affirmer qu’il n’y a
pas
de transition entre l’acte et ses effets. C’est l’acte lui-même qui s
256
ot de violence (voir à cet égard Sorel). Il n’y a
pas
d’évolution créatrice sans révolution. L’acte sera donc agonique. D’a
257
orientée ; il est donc aussi intention. Il n’est
pas
seulement agonique, mais encore ordonnateur. C’est un conflit et une
258
re des ténèbres. Son caractère dichotomique n’est
pas
isolé de son caractère agonique. Ce n’est pas à dire que la lumière e
259
est pas isolé de son caractère agonique. Ce n’est
pas
à dire que la lumière et les ténèbres soient données avant l’acte, ca
260
ient données avant l’acte, car sinon il ne serait
pas
créateur, c’est-à-dire qu’il ne serait pas acte. L’acte n’a qu’un poi
261
serait pas créateur, c’est-à-dire qu’il ne serait
pas
acte. L’acte n’a qu’un point d’application, le chaos, la discorde, le
262
ui tend à y revenir. Ce qui est nouveau, ce n’est
pas
le désordre, c’est l’ordre. L’acte est si étroitement lié à ses effet
263
à la race, à l’ambiance sociale. L’homme ne peut
pas
y renoncer sans briser son ressort. Remarquons que cet attachement es
264
s comment va se présenter à nos yeux ce qui n’est
pas
immédiat à l’acte ? Est-ce que nous n’allons pas être amenés à nier l
265
pas immédiat à l’acte ? Est-ce que nous n’allons
pas
être amenés à nier la réalité de toute médiation ? Assurément l’évide
266
ppui et garde une participation avec ce qui n’est
pas
personnel. Mais cette nécessité ne reprend sa valeur que dans la tens
267
’instantanéité de l’acte. 1. Ce qui ne signifie
pas
du tout que la pensée doive être soumise à l’action — bien au contrai
268
passer, c’est sans doute le seul qui ne lui coûte
pas
la vie. Or, ce seuil, comme le montre clairement M. Lévy-Bruhl, notam
269
ve. Il convient de préciser que le bulletin n’est
pas
distribué. Il est adressé personnellement et confidentiellement au pr
270
ui le communique à ses adhérents. Ceux-ci ne sont
pas
de simples lecteurs passifs, mais des membres actifs, qui participent
271
tral d’informations » qui rédige le bulletin, n’a
pas
seulement à sa disposition les renseignements que lui fournissent les
272
ant hors de son domaine, les « Clubs » n’oublient
pas
que la réforme organique de la presse est le but final. Dans cette pa
273
onomique. Le résultat de ces pratiques ne se fera
pas
attendre, et l’on en voit déjà les premiers signes : parlez de la lib
274
i de l’usage courant. (Staline dit : « Je ne suis
pas
un dictateur » ; Mussolini fait la conquête de l’Éthiopie au nom de c
275
politique a prostitué le langage. La culture n’a
pas
été assez forte pour interdire cette prostitution. Il en résulte que
276
e tout d’abord. Écrivons pour montrer qu’il n’est
pas
de problème politique plus urgent que celui des mots ; et qu’il n’est
277
e plus urgent que celui des mots ; et qu’il n’est
pas
de problème culturel qui ne dépende de la politique. Cela revient à é
278
s marxistes.) Et, cependant, leur influence n’est
pas
moins grande, sur la vie privée du lecteur. Ils ne veulent rien dire,
279
d’une manière anarchique — tout en prétendant ne
pas
vouloir influencer, ils ressemblent beaucoup à ces gouvernements libé
280
les vapeurs du bourgeois sensible, il ne cherche
pas
à les combattre, à les transformer, à les dissiper au nom d’un idéal
281
ngereusement tendancieux qu’un écrivain qui n’ose
pas
affirmer sa tendance. La contagion du roman réaliste ou psychologique
282
paremment que la liberté est une conquête, et non
pas
une facilité. Tout concourait d’ailleurs à faire passer cette erreur
283
es et éditeurs ; pratiquement, la franchise n’est
pas
possible.) De ces années, et de celles de la crise qui les suit, on n
284
décrire, sinon ce qui s’écroule — et cela ne peut
pas
donner les éléments d’un art, si l’art est une construction. Il sembl
285
l’un de nos bons écrivains, M. Arnoux, de n’avoir
pas
su s’imposer « avec assez de force au public ». Car, précisait-il, «
286
lation complète » dont nous parlions ne demandera
pas
seulement des mois, ni même des années ou des siècles, mais quelque c
287
en secret dès longtemps. Je voudrais bien n’avoir
pas
l’air trop romantique : mes dernières années de Paris m’avaient appri
288
cherchez une, et vous en trouverez pour rien, ou
pas
grand-chose. Encore faut-il savoir comment on y peut « vivre » ? C’es
289
j’ai voulu répondre. Peut-être mon récit n’a-t-il
pas
d’autre but que de décrire un précédent, d’affirmer que cela peut se
290
quelques légumes de leurs cultures, qu’ils n’ont
pas
pu vendre au marché. Cependant, ils se considèrent comme des privilég
291
rlent de quelques familles des environs qui n’ont
pas
la ressource d’un jardin, ou qui ne « savent pas y faire ». (Légère n
292
pas la ressource d’un jardin, ou qui ne « savent
pas
y faire ». (Légère nuance de supériorité sociale chez Simard). Nos hô
293
e ruisseau avec un torchon de papier d’emballage.
Pas
un de ces petits visages qui ne soit beau et fin mais incroyablement
294
n parcourant la feuille locale, qu’il naît encore
pas
mal d’enfants dans ces foyers que tout menace. Faisons la part des «
295
plus petites et toujours vertes ; on ne les mange
pas
). Simard nous a indiqué une ferme, de l’autre côté de la colline du s
296
à son tour, de l’air de dire : Oh, vous, ce n’est
pas
la même chose. Elle a sans doute entendu parler de nous. Rien à faire
297
orieuse, peu ou point de gains depuis des années.
Pas
de relations. Leur niveau de culture, fort au-dessus de la moyenne, n
298
nne guère, s’agissant de protestantes. Ce ne sont
pas
des bourgeoises, certes, et pourtant elles en sont encore à estimer q
299
raison, leur énergie sérieuse, cette façon de ne
pas
se plaindre de son sort… Pourtant, il y en a peu de cette espèce, sem
300
l. On n’en parle jamais. Mais elles ne paraissent
pas
du tout se considérer comme un type social d’exception. Combien y a-t
301
t cela dont le marxisme, justement, se doit de ne
pas
tenir compte. Un communiste traitera les dames Turc de « koulaks » et
302
ofits). Il s’estime donc scientifique. Il ne part
pas
de ce que les hommes veulent être, ni de la conscience globale qu’ils
303
e ? Est-ce que l’heure de la nuit où l’on ne dort
pas
n’est pas toujours l’heure des mauvaises nostalgies. ? Qui pourrait n
304
que l’heure de la nuit où l’on ne dort pas n’est
pas
toujours l’heure des mauvaises nostalgies. ? Qui pourrait nous écrire
305
toire des inventions de l’insomnie ? Ne serait-ce
pas
tout simplement l’histoire de la naissance de nos démons ? La nuit ne
306
e de la naissance de nos démons ? La nuit ne pose
pas
de questions immédiates. C’est pourquoi, dans cette heure suspendue,
307
ant la construction de cette maison… On n’y avait
pas
pensé ? Je passe au fond, dans une chambre obscure mais qui me paraît
308
ait. « Vous avez eu de la fièvre ! » Elle ne sait
pas
. Elle ne veut pas de médecin. Sa fille dit : « Elle ne voulait même p
309
u de la fièvre ! » Elle ne sait pas. Elle ne veut
pas
de médecin. Sa fille dit : « Elle ne voulait même plus toucher à la v
310
ême plus toucher à la viande, pensez ! Il ne faut
pas
croire que la viande soit un si bon remède comme on le dit. Je lui ai
311
le dit. Je lui ai fait du poulet, elle n’y avait
pas
goût. Alors j’ai pensé lui faire du bouillon de poulet, ça lui a fait
312
et, ça lui a fait de l’avantage. Voyez ! Ce n’est
pas
vrai que la viande est si bonne pour les malades. » Elle accepte de v
313
novembre 1934 D’une manière générale, ils ne sont
pas
conscients de porter la responsabilité des accidents qui leur arriven
314
les qui vont à l’église ou au temple, ou n’y vont
pas
, elles qui savent. Pour les hommes, c’est tout autre chose. Ils sont
315
e une fois le drame de la culture. Qu’on ne croie
pas
que j’exagère. Je ne tire de ce fait, à vrai dire minuscule, qu’une é
316
lentendus de ce genre. Voire. Le peuple ne lisait
pas
, avant l’école de Guizot. Le « public », c’était la noblesse, et les
317
ettre. Aussi bien nous parlons au hasard, pour ne
pas
dire dans le vide (il vaudrait mieux que ce soit le vide, dans bien d
318
et anecdotes locales. Discussion n’est d’ailleurs
pas
le mot : c’étaient surtout des questions, des affirmations de partis
319
s peu cultivé, et sans doute de tout ce qui n’est
pas
« intellectuel » — ne « discute » pas à proprement parler. Son langag
320
e qui n’est pas « intellectuel » — ne « discute »
pas
à proprement parler. Son langage en tout cas s’y prête mal, soit à ca
321
ère communiste. Ceux des habitants qui ne le sont
pas
ne savent pas trop ce qu’ils sont, à part les châtelains. Ils votent
322
. Ceux des habitants qui ne le sont pas ne savent
pas
trop ce qu’ils sont, à part les châtelains. Ils votent radical ou soc
323
nnaissent le marxisme ? On m’avait dit : ce n’est
pas
cela du tout, vous verrez. Être communiste dans ce pays, c’est tout s
324
is-je, on peut redouter que ces hommes ne sachent
pas
faire la distinction entre le marxisme et l’anarchie. D’autre part, s
325
s le plus actif : car l’homme dont je parle n’est
pas
un enquêteur, simple curieux ou spectateur. C’est bien plutôt un cons
326
ien ? C’est difficile de les classer et je n’aime
pas
beaucoup ça… Il y en a de toutes sortes, bien sûr, et plus on les voi
327
ils sont communistes, ils ne doivent tout de même
pas
faire partie de votre église, pratiquement ? — C’est-à-dire, oui et n
328
e dimanche ? — Ça non. D’ailleurs, communistes ou
pas
, les hommes d’ici ne viennent guère au culte. Ce n’est pas l’envie qu
329
hommes d’ici ne viennent guère au culte. Ce n’est
pas
l’envie qui manque, mais ils ont peur. C’est toujours la question de
330
t au travail, ou au café. — Pourquoi n’iriez-vous
pas
au café avec eux ? — C’est difficile ! Moi, ça ne me gênerait pas. Ma
331
eux ? — C’est difficile ! Moi, ça ne me gênerait
pas
. Mais eux on les étonnerait, et surtout ils y sont entre eux. Je n’ai
332
Si c’était possible, ce serait épatant, je ne dis
pas
. Mais pratiquement, je vous assure, c’est difficile. — Et les salutis
333
tre les chrétiens et les incroyants, ce n’est que
pas
les chrétiens se conduisent mieux que les autres, mais c’est qu’ils s
334
le débat : « En somme, dit-il, si nous ne croyons
pas
en Dieu, nous autres, ce serait que nous sommes trop orgueilleux ? »
335
e posent quelquefois des questions. Mais ce n’est
pas
par la lecture qu’ils viennent au parti. L’affaire, pour eux, c’est d
336
nne, en fait de doctrine. En réalité, ils ne sont
pas
plus marxistes que moi. Ils veulent avant tout vivre et travailler ra
337
du chrétien honteux, honteux d’une foi qu’il n’a
pas
! Car s’il l’avait, il n’aurait plus de honte à la confesser devant l
338
s hommes ; et s’il a honte, c’est qu’il ne craint
pas
Dieu, mais qu’il croit au jugement des incroyants, tout en s’imaginan
339
t des incroyants, tout en s’imaginant qu’il n’est
pas
un des leurs… Je voudrais définir le croyant véritable : celui qui sa
340
croyant véritable : celui qui sait qu’il ne croit
pas
aux dieux du monde, et qui le prouve. Comment le prouve-t-il ? Tout s
341
goter. C’est un de ces Méridionaux qui ne connaît
pas
de meilleur remède que la parlotte. Tout de suite, c’est la question
342
francs pour son beau-frère. « Ce cochon-là » n’a
pas
répondu, et pourtant la lettre était recommandée. Alors il a été voir
343
dire que c’est des gens arriérés, quoi. Ils n’ont
pas
l’instruction comme nous autres. » Arriérés, illettrés. Je n’en suis
344
n hors-classe, un être à part, auquel on ne croit
pas
. (D’où sans doute l’angoisse qui pousse tant d’écrivains à gagner de
345
ticuliers à ce pays, et qu’en tout cas il ne peut
pas
se poser de la même façon en France. Je conclus que la seule manière
346
ère de prévenir utilement un fascisme, ce n’était
pas
de condamner les Italiens et leurs admirateurs français, position nég
347
Et pourtant, la mission de l’écrivain n’est-elle
pas
justement d’éduquer le lecteur, j’entends de l’amener à réfléchir sur
348
que j’invente mon histoire ? — Il ne vous croira
pas
, vous ne savez pas mentir. — Mais pourquoi n’aime-t-on pas ce qui est
349
histoire ? — Il ne vous croira pas, vous ne savez
pas
mentir. — Mais pourquoi n’aime-t-on pas ce qui est vrai ? — Parce que
350
ne savez pas mentir. — Mais pourquoi n’aime-t-on
pas
ce qui est vrai ? — Parce que c’est gênant. Cela oblige à conclure, u
351
de ma part, ce journal. Un tel jugement ne serait
pas
très franc, d’ailleurs. L’indiscrétion, en soi, ne gêne pas beaucoup
352
ranc, d’ailleurs. L’indiscrétion, en soi, ne gêne
pas
beaucoup de gens, au contraire. Ce qui gêne, c’est plutôt la vérité t
353
ituation matérielle. Il est entendu qu’on ne doit
pas
parler de « questions matérielles » dans une société distinguée. Vous
354
que de cela. Oui, mais d’une façon générale, non
pas
personnelle. Seulement, il se trouve que mon propos, précisément, est
355
parler en public de ma pauvreté — qui ne me gêne
pas
moralement — moins indiscret de parler d’argent que de parler, comme
356
irer.) R. me disait aussi : En somme, vous n’êtes
pas
un vrai chômeur, puisque vous avez la possibilité de travailler. — Je
357
le lendemain. — Admettez que cela ne vous empêche
pas
de vivre assez bien, à votre idée. Vous avez l’air très satisfait de
358
ès satisfait de votre situation. Ce n’est fichtre
pas
le cas des vrais chômeurs ! — Ah, c’est vrai, je suis bien content, m
359
n content, malgré tout. — Alors, vous n’êtes donc
pas
un vrai chômeur. — Mais je ne tiens pas du tout à être un « vrai chôm
360
êtes donc pas un vrai chômeur. — Mais je ne tiens
pas
du tout à être un « vrai chômeur », je vous l’assure ! D’ailleurs j’a
361
uement impossible, sauf gâtisme précoce. Ce n’est
pas
un mal, je pense, si je suis heureux, bien que sans ressources. Mais
362
qu’à regarder la frange de mon pantalon. Ce n’est
pas
avec ça que je pourrais faire une carrière dans le monde, à supposer
363
ontent d’un sort matériel très médiocre. Ce n’est
pas
nouveau. Et il faut bien reconnaître que ce n’est pas aussi romantiqu
364
nouveau. Et il faut bien reconnaître que ce n’est
pas
aussi romantique et excitant que mon titre pourrait le faire croire.
365
de juillet 1930 29 . Tous ceux qui ne bénéficient
pas
de la loi des assurances sociales ont intérêt à assister à la confére
366
a face du monde que nos militants héroïques n’ont
pas
perdu leur peine depuis 89 ! Oui, dis-je, ce symbolique mot d’ordre s
367
a publication d’un communiqué de ce genre ne soit
pas
accueillie par une traînée de rigolade irrépressible dans toutes les
368
iques et des retraites aux sexagénaires. N’est-ce
pas
beau, rassurant, émouvant, dans une Europe que l’on croyait en proie
369
lle assez grossièrement la patronne qui ne répond
pas
. C’est un habitué, il est comme ça. Il faut le laisser frapper le sol
370
eut-être gêné. Entre ces deux hommes, je n’hésite
pas
: je vote pour le communiste. C’est un Méridional du type sérieux, un
371
mpérament. Peut-être aussi le communiste n’est-il
pas
encore parvenu à « mettre de côté » autant qu’il le voudrait. Mais ce
372
de côté » autant qu’il le voudrait. Mais ce n’est
pas
sûr. Je sais bien une douzaine de ses camarades qui comptent parmi le
373
ieux le sort qui est fait aux ouvriers — ce n’est
pas
le cas des intellectuels qui « adhèrent » aux disciplines stalinienne
374
e fois de plus, que l’homme du peuple ne comprend
pas
profondément ce qu’on lui donne à lire ou à entendre. Il comprend sa
375
à entendre. Il comprend sa situation, et ne voit
pas
que son journal est sans rapport réel avec cette situation. Mais les
376
ses intérêts véritables. Mais c’est qu’il ne peut
pas
les exprimer très aisément. Question de langage. Revenez voir ces mêm
377
prendre. Dans une assemblée populaire, on ne dira
pas
un mot de tout cela, on s’en tiendra aux clichés du journal. On n’aur
378
on s’en tiendra aux clichés du journal. On n’aura
pas
le temps ni le courage, ni même l’idée de pousser plus loin, d’aborde
379
peuple, n’écoutons plus ses assemblées, ce n’est
pas
lui. Écoutons les observations que formulent des individus pris à par
380
ous sommes ici, et combien de fois ne sommes-nous
pas
entrés dans la grande cuisine qui était, pensions-nous, tout leur log
381
vouée par sa veuve : « En Russie, Ilitch ne goûta
pas
l’art nouveau, qui lui demeurait étranger. » Il préférait de beaucoup
382
akovski contre les bureaucrates. Je n’appartiens
pas
, dit-il, aux admirateurs de son talent poétique, bien que je reconnai
383
t bien d’autres imitateurs, dont le moindre n’est
pas
Hoffmann… ⁂ L’énigme commença de m’inquiéter lors d’un séjour alleman
384
Opéra. On y donnait du Strauss. Je ne connaissais
pas
le livret d’Hofmannsthal, et compris mal l’intrigue de la Femme sans
385
ous étions de purs esprits, nous ne projetterions
pas
d’ombre. L’ombre est la preuve humiliante de la chair — humiliante po
386
, et cet infortuné Schlemihl n’était tout de même
pas
mort d’avoir perdu son ombre… Il était même si vivant, et sa présence
387
se renoue, cette fois-ci sans remède. Il ne tarde
pas
à tourner au délire de persécution. Tout effraye Peter, et le moleste
388
e qui perd le contact social. L’or même ne suffit
pas
à rétablir tous les contacts. Ou plutôt il les établit en apparences,
389
on aime Schlemihl pour tout ce qu’il a, qui n’est
pas
lui. Ce sont les femmes, bien entendu, qui le devinent. Quel est le r
390
ment ! Oui, je le savais depuis longtemps, il n’a
pas
d’ombre ! » Que reste-t-il à un tel homme ? Le suicide ? Rien n’est p
391
symboles. Car, pour la vie spirituelle, il n’est
pas
de lieux séparés, on peut toujours passer de l’un à l’autre par quelq
392
deux femmes qu’il voudrait épouser. Mais n’allons
pas
conclure trop vite. Les états d’âme d’un malade ou d’un fou diffèrent
393
ent des états d’âme d’un homme sain ? Ne sont-ils
pas
plutôt de simples fixations d’états qui, normalement, ne tarderaient
394
ixations d’états qui, normalement, ne tarderaient
pas
à se muer en leur contraire ? Plus précisément, l’état de Peter Schle
395
s précisément, l’état de Peter Schlemihl n’est-il
pas
comparable à celui d’un esprit et d’un corps sains après « l’amour »
396
: un Amiel). Cependant ces remarques n’expliquent
pas
encore l’essentiel. Que l’on cache son secret le plus profond, le plu
397
pt lieues qui traverse encore notre vie, n’est-ce
pas
l’ombre de Chamisso ? Une ombre qui a perdu son homme, cette fois, ma
398
ombre qui a perdu son homme, cette fois, mais non
pas
ses charmes profonds. C’est le siècle où je vis qui n’a plus d’ombre,
399
etombé dans le roman insignifiant. P.-S. Je n’ai
pas
voulu alourdir cette esquisse de tout un appareil de références bibli
400
Rank (Stock). Cet érudit psychanalyste ne recense
pas
moins d’une cinquantaine d’auteurs célèbres qui ont traité le mythe d
401
orsqu’il se promenait dans le soleil. » Ici donc,
pas
de fixation morbide, comme dans Schlemihl. Aussi bien, le diable n’es
402
me dans Schlemihl. Aussi bien, le diable n’est-il
pas
dans l’affaire, cette fois-ci. 39. Selon Paracelse toujours, l’éléme
403
vêtements, citadins mais râpés, ne la renseignent
pas
clairement. Et que penser d’un « Parisien » qui manifeste l’intention
404
Je le sais bien, madame Aujard, mais je ne viens
pas
pour mes vacances ! J’ai du travail chez moi, des tas de choses à écr
405
chez moi, des tas de choses à écrire… Elle n’ose
pas
m’en demander davantage. Et moi, je recule devant l’entreprise de lui
406
e pour les journaux, sans doute, mais il n’y en a
pas
tant à raconter sur ce pays… Je l’ai laissée en plein mystère. Elle a
407
urs sabots, que je sois sorti. La mère Aujard n’a
pas
toujours ce qu’on voudrait. En hiver elle fait peu de réserves de pro
408
de l’autre côté de la place, chez Mélie. Ce n’est
pas
simple d’éviter d’être vu par l’une, entrant chez l’autre. Mais c’est
409
t prudent, on me l’a dit. Car elles ne baisseront
pas
leurs prix pour garder un client, elles les augmenteront bien plutôt
410
ir d’avoir été en face. Sans compter qu’on n’aime
pas
être accueilli par la réprobation sournoise d’une épicière. 21 novemb
411
consterné. J’affirme avec vivacité que ça ne peut
pas
aller. Il faut tout recommencer. Finalement l’on décide d’envoyer le
412
me tend une formule de télégramme, mais ce n’est
pas
un télégramme, c’est une notification officielle d’avoir à verser san
413
vendent aux baigneurs. Bien entendu, je n’arrive
pas
à savoir combien ce petit commerce lui rapporte, « ça dépend des anné
414
bourgeoise. Ma bonne conscience de pauvre n’aura
pas
duré bien longtemps. 16 décembre 1933 Derrière la même pile d’assiett
415
e de La Naissance du jour, de Colette. Je n’avais
pas
encore lu ce livre. Il est exactement de l’espèce que j’aime, et l’un
416
re-pied. D’autres sur le plancher. Je n’en menais
pas
large. Comme la mère Renaud était venue nous voir la veille, nous ne
417
ait venue nous voir la veille, nous ne cherchâmes
pas
plus loin la cause du phénomène. Il est vrai qu’on a beau porter un n
418
ter un nombre excessif de jupons, cela ne devrait
pas
suffire à rendre vraisemblable une hypothèse à ce point injurieuse. P
419
ce point injurieuse. Pourtant nous n’en trouvions
pas
d’autres. Or, peu de jours auparavant, un petit hérisson était venu s
420
notre première tentative d’autonomie. Je ne suis
pas
arrivé à gagner assez vite ce qu’il nous fallait pour subsister après
421
éserve. J’ai travaillé beaucoup, mais je ne serai
pas
payé avant un mois. Or, un mois, ou même une semaine, cela compte qua
422
de deux mois, c’est que la liberté ne s’improvise
pas
. Qu’il faut la conquérir avec méthode, et organiser à l’avance un pla
423
r près la date d’arrivée des renforts. Je ne suis
pas
trop fier de ma retraite stratégique, mais tout de même bien décidé à
424
train de causer dans la vie provinciale. Je n’ai
pas
compté le nombre de lignes actuellement exploitées. Mais j’ai pu cons
425
« la coutume » de la France rurale. Mais ce n’est
pas
encore assez dire : l’autocar modifie complètement le mode de contact
426
ans remarquer que les gens qui l’habitent ne sont
pas
tous de la même sorte, et que d’une province à une autre, ce n’est pa
427
orte, et que d’une province à une autre, ce n’est
pas
seulement le paysage qui change. N’était-ce pas là l’une des raisons
428
t pas seulement le paysage qui change. N’était-ce
pas
là l’une des raisons qui faisait, si facilement nier la subsistance d
429
commandations ; et ils sont rares, ceux qui n’ont
pas
deux mots à dire par la portière entr’ouverte un instant à la fille d
430
moi ces ambitions : ceux qui les ont n’en parlent
pas
, dit-on. Et je ne suis qu’un écrivain. Ceci me rappelle un bout de co
431
crire. Car ou bien l’on écrit ce que l’on ne peut
pas
faire, et c’est l’aveu d’une faiblesse ou d’une ambition excessive, d
432
tous les vingt ans de fond en comble. Je ne pense
pas
que la transcendance puisse jamais être « simplement la nature ». Voy
433
scendance, la nature devient divinité (et ne peut
pas
ne pas le devenir). Pour ma part, je ne conçois pas de relation concr
434
ce, la nature devient divinité (et ne peut pas ne
pas
le devenir). Pour ma part, je ne conçois pas de relation concrète à l
435
s ne pas le devenir). Pour ma part, je ne conçois
pas
de relation concrète à la transcendance où manquerait le sentiment du
436
dversaires, donc discuter. Au surplus, je ne sais
pas
si le terme d’adversaire convient à M. Pierre Beausire. Il approuve n
437
us attaque, c’est sur des points que nous n’avons
pas
abordés, et sur des thèses que je souhaite qu’aucun de nous ne soutie
438
c’est l’amour concret des hommes réels. Ce n’est
pas
« la bonté, la charité (vertus toutes passives et féminines) » (au se
439
de mes camarades, la majorité même, ne partagent
pas
cette certitude. Ils en ont d’autres, que je crois insuffisantes, et
440
dis en toute franchise. Du moins ne tiennent-ils
pas
le christianisme dont je parle pour une niaiserie sentimentale. À déf
441
i l’Europe s’est faite. Pierre Beausire ne craint
pas
de proclamer que « si l’on veut parler à des hommes, et non à des enf
442
renoncer à invoquer le Christ ». Je ne craindrai
pas
de lui répondre que ce n’est pas là parler en homme, ni en enfant, ma
443
Je ne craindrai pas de lui répondre que ce n’est
pas
là parler en homme, ni en enfant, mais en adolescent impénitent. ⁂ Je
444
-on cela ? Dans les livres de Nietzsche. Mais non
pas
encore dans l’Histoire ? Si ce n’est pas une utopie de plus, un refug
445
Mais non pas encore dans l’Histoire ? Si ce n’est
pas
une utopie de plus, un refuge pour les faibles et les sceptiques, pou
446
ageant, et préfèrent la littérature ; si ce n’est
pas
une manière de « grève perlée » que de n’accepter la lutte que dans c
447
u « national » au sens unitaire. Je ne crois même
pas
à l’homo alpinus, création polémique de Ramuz. y. Rougemont Denis d
448
omment peut-on devenir chrétien ». Car on ne naît
pas
chrétien, et même on ne peut pas l’être, il faut sans cesse le deveni
449
. Car on ne naît pas chrétien, et même on ne peut
pas
l’être, il faut sans cesse le devenir, et le devenir dans l’instant d
450
dans une confusion impensable, et n’en conçoivent
pas
de malaise. D’autres, qui s’essaient à penser en fin de semaine, comm
451
innombrables tentations d’une religion qui n’est
pas
Dieu ; et soudain, sur son lit de mort, cette phrase : Je ne pense p
452
sur son lit de mort, cette phrase : Je ne pense
pas
que ce soit mauvais, ce que j’ai dit, mais je ne l’ai dit que pour l’
453
re de l’incarnation de Dieu en Christ. On ne peut
pas
le comprendre : on le souffre. On l’aime, on l’injurie, on se débat s
454
rend et il refuse cette capitulation. On n’étudie
pas
Kierkegaard, on l’attrape comme une maladie. Cet homme sécrète un poi
455
ironie. Car peut-être que l’acte de foi n’existe
pas
, n’est qu’une figure de rhétorique pieuse, une illusion, un mythe, un
456
acte existe-t-il, quelque part, et alors il n’y a
pas
de vrai sérieux dans ma vie tant que je n’ai pas trouvé dans la foi,
457
pas de vrai sérieux dans ma vie tant que je n’ai
pas
trouvé dans la foi, ou mieux : tant que la foi — qui est don de Dieu
458
aussi noté, peu de jours auparavant : « Il n’y a
pas
eu, durant mille-huit-cents ans de christianisme, une seule tâche com
459
is l’exprimer par cette seule phrase : ‟Je ne fus
pas
comme les autres” ». 83. Point de vue explicatif sur mon activité d
460
re que l’homme en général est peu de chose, n’est
pas
trop humiliant pour qui se flatte d’une image de soi composée dans la
461
i composée dans la solitude : tant qu’on ne s’est
pas
avoué devant les autres, on peut toujours s’estimer singulier, c’est-
462
r, c’est-à-dire supérieur à la masse. Et ce n’est
pas
encore franchement s’avouer que de se comparer aux seuls humains que
463
l’avais oubliée à Paris. La nuit des villes n’est
pas
cette mort opaque dont il faut redouter je ne sais quelle invisible e
464
du village. De nouveau le noir, et l’écho de mes
pas
contre les murs des maisons mortes. Je me glisse dans le hangar de la
465
ffées. Puis c’est de nouveau cet étrange écho des
pas
, si proche dans les rues vides, et les mêmes chiens qui reviennent, e
466
ues vides, et les mêmes chiens qui reviennent, et
pas
une âme. « Vallée de l’ombre de la mort… étranger et voyageur sur la
467
de mal lors de notre arrivée. Mais nous n’avions
pas
prévu la remontée ! Épuisés par une demi-heure d’efforts haletants, q
468
leversements que nous avons infligés à la maison.
Pas
question d’aller quérir du renfort à A. Il faut encore boucler les va
469
tourner ; l’homme déplie un journal que je n’aime
pas
, qu’il a peut-être acheté tout par hasard, comme il m’arrive à moi au
470
je pense à autre chose, à quelque chose qui n’est
pas
d’ici. Et déjà je ne comprends plus pourquoi j’ai eu ce fort désir so
471
ue dix grandes idées discutables. Mais n’oublions
pas
qu’il vaut moins qu’un grand fait vrai, comme serait, par exemple, un
472
t devenir le fait dominateur. En vérité, il n’y a
pas
de faits grands ou petits en soi et par comparaison. Il y a dans chaq