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frais l’évidence du désespoir : l’homme moderne a
perdu
« le chemin ». Je suis le chemin, la vérité et la vie, dit le Christ
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». Mais l’homme déchu de son origine éternelle a
perdu
la vision de sa fin. Le voici prisonnier des formes et des nombres, e
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ourage est celui de la foi. Par la foi Abraham ne
perdit
point Isaac ; c’est par la foi d’abord qu’il le reçut »14. 5. Le t
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es expressions les plus concrètes. Ainsi les mots
perdent
leur force et leur délicatesse d’appel. Et les bons écrivains, qui n’
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vocation et se détourne de l’Éternel son Dieu, il
perd
aussi le sens des noms et bientôt sa langue délire : « Il prononce de
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atholique, pour devenir de raffinés rhéteurs, ils
perdent
leur autorité et suscitent contre eux des révoltes qui s’expriment da
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ment même, et non plus ce qui l’eût jugé. Marx ne
perd
pas son temps à dénoncer l’erreur qui est à la base d’une pareille im
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Que servirait à un homme de gagner le monde, s’il
perdait
son âme ? » Son âme, c’est-à-dire la conscience de son origine et de
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plus osé se montrer chrétien. C’est que le sel a
perdu
sa saveur, et son amertume salutaire. C’est que la seule espérance vé
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utur de l’Église, je désobéis dans le présent, je
perds
tout du même coup, présent, futur, éternité. Je crucifie le Christ et
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le mensonge : mais alors pour sauver le monde, il
perd
sa raison d’être personnelle, et renie justement cette foi qu’il croy
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ire très courante en allemand et qui sans doute a
perdu
sa vertu pour une oreille habituée : « Il se lève et il tombe avec sa
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grandeur qu’imposait la Loi d’Israël. Ce que l’on
perd
et ce que l’on gagne à sacrifier à une « mesure », voilà ce dont l’ex
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abouti — le Messie est venu — et parce qu’elle a
perdu
son sens en condamnant celui qu’elle annonçait. Christ apporte une no
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n en est le châtiment. Serait-il donc possible de
perdre
sa vocation ? Et que devient celui qui la trahit, soit qu’il rejette
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Apôtres à prêcher le message aux gentils, ils ont
perdu
le bénéfice national, comme exclusif, de la Révélation. Mais c’est ic
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réellement inamissible, c’est-à-dire ne peut être
perdue
, même si celui qui en est l’objet s’y oppose de toutes ses forces ! C
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bourgeois qui se défont à rechercher leur « Temps
perdu
» ; enfin, à tous les adultères que le roman à trois personnages, gen
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ces pages que je suis en train de rédiger à temps
perdu
. Il est assez sceptique sur le résultat de cette entreprise. Pour des
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ce du monde que nos militants héroïques n’ont pas
perdu
leur peine depuis 89 ! Oui, dis-je, ce symbolique mot d’ordre sera do
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Chamisso et le Mythe de l’Ombre
perdue
(mai-juin 1937)p L’énigme Vers 1813, un personnage assez haga
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orde l’imagination de Chamisso ; il déclare avoir
perdu
son ombre. Le second romantisme bat son plein. On a vu bien des fous
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s la conscience moderne le mythe de l’homme qui a
perdu
son ombre, sous les traits pathétiques et naïfs du célèbre Peter Schl
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’ombre est le fait, en nous, de notre chair. Mais
perdre
sa chair, c’est mourir, et cet infortuné Schlemihl n’était tout de mê
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é Schlemihl n’était tout de même pas mort d’avoir
perdu
son ombre… Il était même si vivant, et sa présence si gênante, que je
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u. (Ne connaît-on que ce qui vient à manquer ? Et
perd
-on ce que l’on connaît, comme Adam et Ève l’innocence ?) Schlemihl es
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hlemihl est donc le type classique de l’homme qui
perd
le contact social. L’or même ne suffit pas à rétablir tous les contac
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est à cela qu’il s’occupe en Thébaïde, quand nous
perdons
sa trace. Résumons : complexe d’infériorité, délire de persécution, p
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eu de la créativité dans la personne, celui qui a
perdu
son ombre, se promène parmi les hommes avec l’angoisse de voir révélé
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tourment d’une femme stérile, l’impératrice qui a
perdu
son ombre et qui emprunte celle d’une fille du peuple. Mais Andersen,
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’est-ce pas l’ombre de Chamisso ? Une ombre qui a
perdu
son homme, cette fois, mais non pas ses charmes profonds. C’est le si
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teurs célèbres qui ont traité le mythe de l’ombre
perdue
dans leurs romans, pièces, ou contes fantastiques. Notons qu’en dehor
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s’en réjouit. Il va jusqu’à soutenir que l’ombre
perdue
serait le symbole de la patrie (française) perdue par Chamisso. Les d
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perdue serait le symbole de la patrie (française)
perdue
par Chamisso. Les documents réunis par Rank — et que j’ignorais d’ail
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s régions du Nord » et voyageant aux pays chauds,
perd
son ombre à force de rêver d’une jeune femme qu’il perçoit de sa fenê
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emont Denis de, « Chamisso et le Mythe de l’Ombre
perdue
», Les Cahiers du Sud, Marseille, mai–juin 1937, p. 282‑291.
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ausire80 demande aux personnalistes « de ne point
perdre
leur temps et leurs forces à discuter avec leurs adversaires ». Il le
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et les sceptiques, pour ceux qui craignent de se
perdre
en s’engageant, et préfèrent la littérature ; si ce n’est pas une man