1
ouvenir et davantage, la présence d’un être vrai,
qui
apporte à toute l’œuvre une émouvante précision. Le personnage de Gar
2
stupéfaction respectueuse ; le mutisme de l’homme
qui
s’est senti touché dans une région de l’être dont il ignorait presque
3
e l’être dont il ignorait presque l’existence, et
qui
demande un peu de temps pour formuler sa réaction, voilà sans doute l
4
ut l’ami le plus intime de Franz Kafka. C’est lui
qui
s’est chargé de publier ses œuvres, pour une très grande part inédite
5
e l’existence banale, et le sentiment d’étrangeté
qui
parfois l’accompagne en sourdine s’expliquent de la manière la plus l
6
la recherche au moins d’une théologie. Tout cela,
qui
n’est pas exprimé mais voilé et seulement trahi par certaines bizarre
7
morbide au jugement de certains, mais aussi, pour
qui
sait comprendre, salutaire… Les lectures favorites et les préoccupati
8
elles par l’activité pratique et sociale, volonté
qui
se manifeste tout au long de son existence, et qui devait l’amener en
9
ui se manifeste tout au long de son existence, et
qui
devait l’amener entre autres, à son projet de participation au jeune
10
morphose). Ou encore : l’inculpation inexplicable
qui
pèse sur le héros du Procès. d. Rougemont Denis de, Brod Max, « [Pr
11
orme des choses, — à la commune dégradation. Ceux
qui
ne croient pas à l’acte, c’est qu’ils ne connaissent plus aucun chemi
12
ù nous maintient l’argument du démon — le serpent
qui
se mord la queue. La foi au Christ est la condition nécessaire et suf
13
s vies. Alors les règles, les morales et les lois
qui
nous disaient d’agir dans le même temps qu’elles nous privaient de to
14
on et personne éternelle, prophétie de l’éternité
qui
vient à nous. 2. Il n’est d’action que prophétique Qu’est-ce qu
15
Qu’est-ce que prophétiser sinon dire la Parole
qui
détermine notre avenir ? Mais la Parole n’est dite que dans la foi, l
16
nuit en créant sa lumière et son chemin5, lumière
qui
n’est pas sa lumière, chemin toujours imprévisible, certitude que dev
17
révisible, certitude que devinent les pas, chemin
qui
se dérobe au doute et à l’orgueil, mais que parfois la prophétie fait
18
it après ce commencement et bienheureux est celui
qui
dans sa fin possède son commencement ». Mais l’homme déchu de son ori
19
r. Seule peut l’en délivrer la Parole prophétique
qui
lui advient comme un appel dans les ténèbres. Certains reçoivent l’or
20
n prophétique pareille à celle des hommes de Dieu
qui
se lèvent sous l’Ancienne Alliance, se confond avec la parole qui les
21
us l’Ancienne Alliance, se confond avec la parole
qui
les conduira au martyre. La Parole dite est leur chemin, leur vérité
22
ansformer, c’est-à-dire comment obéir à la Parole
qui
prophétise ? Le chemin est imprévisible. Ce que nous connaissons, c’e
23
point de départ. Le chemin commence à tout homme
qui
se met en devoir d’obéir à l’ordre qu’il reçoit de Dieu, — n’importe
24
qu’il reçoit de Dieu, — n’importe où et n’importe
qui
, à n’importe quel ordre reçu, et sans nulle préparation. « Comment u
25
a marque de l’absolu : c’est la marque de tout ce
qui
est véritablement chrétien (Journal). Vends ton bien et le donne aux
26
celui que rien ne protège et la prudence de celui
qui
écoute, dans le tourment et dans la joie d’une découverte quotidienne
27
t de faire un pas dans la nuit, sur ce « chemin »
qui
est le Christ présent. Il y a abîmes entre ces deux exigences : l’abî
28
nant, aller maintenant, par la foi, sur ce chemin
qui
commence à ses pas, — c’est là le destin du chrétien, c’est son « imp
29
Christ, du « chemin », en dehors de l’acte de foi
qui
, supprimant toute distance historique, nous rend contemporains de Son
30
et dans l’absence, ou dans la nostalgie des temps
qui
viennent ; c’est pourquoi nous n’avons plus d’être que par la foi, «
31
d de l’acte et le retrait de Dieu, c’est le doute
qui
s’interpose entre le savoir et le faire, et c’est la lâcheté de l’hom
32
avoir et le faire, et c’est la lâcheté de l’homme
qui
se repose sur ses œuvres et qui les juge : son alliance avec le serpe
33
âcheté de l’homme qui se repose sur ses œuvres et
qui
les juge : son alliance avec le serpent. De quelles étranges et secrè
34
ve. Il vit dans la forme du monde, mais il est ce
qui
la transforme. Vertige de la « vie chrétienne », cette histoire de Di
35
, — passage de la mort à la vie, tension entre ce
qui
résiste et ce qui crée, victoire de la Parole sur la chair, autorité
36
mort à la vie, tension entre ce qui résiste et ce
qui
crée, victoire de la Parole sur la chair, autorité de la personne sur
37
qu’une rédemption. Distinction de théologien, et
qui
veut prévenir l’orgueil. Mais la vision de celui qui agit n’est point
38
veut prévenir l’orgueil. Mais la vision de celui
qui
agit n’est point un jugement des résultats, — des créatures ; elle n’
39
e, il est toujours initiation. La vision de celui
qui
agit est tout entière absorbée par l’instant, par le passage de ce qu
40
ière absorbée par l’instant, par le passage de ce
qui
meurt à ce qui nait, — par le réel. « Celui qui doit agir, s’il veut
41
ar l’instant, par le passage de ce qui meurt à ce
qui
nait, — par le réel. « Celui qui doit agir, s’il veut juger de soi se
42
e qui meurt à ce qui nait, — par le réel. « Celui
qui
doit agir, s’il veut juger de soi selon le succès qu’il remporte, n’a
43
r les traits du visage héroïque. Dans cette chair
qui
doit vieillir, la tension de la mort et de la vie a mis des marques v
44
du héros, sa vision contre son visage, sa vision
qui
crée son visage. Le visage appartient au temps, mais la vision à la p
45
t révolte, et qu’il faut pour se l’avouer la joie
qui
naît de l’acte de la foi. Lorsque Kierkegaard écrivit son traité de l
46
ustement de dépasser cette illusion du désespoir,
qui
consiste à s’imaginer que l’acte est puissance de l’homme : d’où l’im
47
son origine. Cela tient à l’absolu de la Personne
qui
l’initie. Le désespéré, le douteur, ou simplement l’homme dépourvu de
48
pourvu de foi, l’homme détendu, vague et fiévreux
qui
peuple nos cités, l’homme sans visage et sans prochain, — sans vocati
49
anière de loucher vers « les autres », une chaîne
qui
le lie à la coutume du bourg ou de la classe. Comment cet homme pourr
50
désespéré et l’absolu, il y a tout ce romantisme
qui
veut que l’acte soit puissance et jouissance, il y a ce moi de désir
51
t puissance et jouissance, il y a ce moi de désir
qui
veut que l’acte — l’instant ! — soit durée… Mais l’absolu qui vient j
52
l’acte — l’instant ! — soit durée… Mais l’absolu
qui
vient jucher nos vies nous meut parce qu’il est un ordre, une Parole
53
onscience de cet aspect particulier de son destin
qui
qualifie précisément la vocation : l’invraisemblable. Ses plus amers
54
que plus rien ne soutient, hors la foi ? « Celui
qui
ne renonce pas à la vraisemblance n’entre jamais en relation avec Die
55
lement la moins invraisemblable. Mais le chrétien
qui
marche dans la nouveauté ne prend mesure que de ce qu’il transforme.
56
ns la seule vocation qu’il incarne. Sur le chemin
qui
commence à ses pas, il ne meurt jamais par surprise : et ce n’est poi
57
cemment « découverte » par les psychologues de ce
qui
« se fait se faisant » est une antilogie chrétienne au premier chef,
58
ont ses attaques contre l’Église établie. 20. Ce
qui
est particulièrement affligeant dans l’existence du bourgeois c’est q
59
plus importante de votre vie ? M. Clément Vautel
qui
personnifie de nos jours le Bourgeois, répondit avec une pertinence g
60
n’ont plus un sens auquel on puisse se référer et
qui
fixe vraiment l’usage : un sens commun. La plupart des débats qui nou
61
t l’usage : un sens commun. La plupart des débats
qui
nous occupent, qu’il s’agisse de politique, de religion ou de littéra
62
le l’avait remis en position, c’était le hérisson
qui
se déroulait et courait dans la haie voisine. Si par hasard la boule
63
restaient en place, c’était alors l’arceau-soldat
qui
se levait et s’en allait un peu plus loin. Tandis que la Reine, au co
64
seul mot : esprit, si j’interroge au hasard ceux
qui
veulent défendre « l’esprit » contre les menaces dites matérialistes,
65
ue dresse parfois l’un contre l’autre deux hommes
qui
auraient dû « s’entendre » et s’allier : c’est que pour l’un, esprit
66
tingués les uns des autres par la plupart de ceux
qui
les prononcent. Ainsi révolution signifiera selon les cas : émeute, p
67
libéraux, par la presse d’opposition, par Staline
qui
fait taire cette presse au nom de la Révolution, par Hitler dénonçant
68
e de goûter une œuvre rigoureuse ou novatrice, et
qui
pourrait servir de norme ou de repère, a tout au plus triplé, et c’es
69
leur délicatesse d’appel. Et les bons écrivains,
qui
n’ont pas d’autres armes, se voient privés de tous moyens d’agir. Leu
70
n’est pour eux que tromper un besoin d’expression
qui
n’a plus de mission réelle. C’est un jeu formel et précis, dont ils s
71
eur autorité et suscitent contre eux des révoltes
qui
s’expriment dans des langues nouvelles, au détriment de l’unité sacré
72
lus grand nombre que jamais, et ne se disent rien
qui
compte. « Paroles vaines, serments faux ! » Or, quand la parole se dé
73
n’est plus le don qu’un homme fait à un homme, et
qui
engage quelque chose de son être, c’est l’amitié humaine qui se détru
74
quelque chose de son être, c’est l’amitié humaine
qui
se détruit. ⁂ Telle est l’inquiétude des masses. Elle n’est pas d’abo
75
t d’abord cette inquiétude du cœur et de l’esprit
qui
naît de la mort des amitiés. Plus angoissante encore, elle règne inno
76
is disciplinés. C’est ce conformisme enthousiaste
qui
tient lieu de conscience commune aux grandes masses européennes, quel
77
e politique. Ainsi la mesure n’est plus cette loi
qui
vit en l’homme réel et personnel, cette alliance du peuple avec sa vo
78
sonnel, cette alliance du peuple avec sa vocation
qui
faisait la grandeur des cultures authentiques. Elle est devenue la lo
79
. Elle est devenue la loi inexorable et mécanique
qui
plie l’individu à des calculs de masses, à des disciplines extérieure
80
ité humaine ? Et si la propagande et la publicité
qui
ont pris la place des lieux communs spirituels et effectifs ne nous o
81
tement la part active que prend l’homme à tout ce
qui
est création dans la nature, dans l’histoire, dans la vie de l’esprit
82
raient moins excités, moins excessifs. La Terreur
qui
règne en permanence dans les revues d’avant-garde est le signe d’une
83
ssant dépit, d’un profond pessimisme de la pensée
qui
désespère d’atteindre et de mouvoir effectivement les hommes. Cas de
84
des surréalistes, etc. Ce sont des êtres isolés,
qui
crient très fort parce qu’ils se sentent très loin de ceux qu’ils int
85
raitent comme des sourds. 26. Contrairement à ce
qui
se passe normalement dans les cas d’homonymie ou de polysémie. Ainsi
86
e espèce et s’en nourrissent. L’opération fameuse
qui
consiste à additionner les casseroles et les haricots est à la base d
87
ar exemple. Constatez, comme beaucoup l’ont fait (
qui
sont sans aucun doute les plus honnêtes), que la dictature de Staline
88
: vous apprendrez qu’elle fut inventée par Hegel,
qui
eut le tort de la fonder sur l’Esprit, ce qui était proprement la pos
89
el, qui eut le tort de la fonder sur l’Esprit, ce
qui
était proprement la poser sur la tête : que le génie de Marx l’a remi
90
ous invite maintenant à n’en pas croire vos yeux,
qui
voient Staline, mais à croire une prophétie. Cependant vous demeurez
91
de pouvoir des Soviets, annonce une constitution
qui
renforce encore l’étatisme, et ne parle même plus de sa suppression f
92
ssion future. Au contraire, il fait fusiller ceux
qui
en parlent. On vous répond que c’est une nécessité de la tactique, dû
93
? En quoi peut résider l’identité d’une doctrine
qui
prétend justifier théoriquement, à quelques années d’intervalle, la d
94
ter, ici, un jugement d’allure politique. Mais ce
qui
est grave, c’est de voir tant d’intellectuels défendre ces manœuvres
95
rendront-ils que cette méthode figure aux yeux de
qui
n’a pas leur « foi », nécessairement, un simple opportunisme ? Que se
96
nscient et conséquent. C’est ce mouvement profond
qui
légitime, à ses yeux tout au moins, les détours les plus tortueux, me
97
te, dans sa forme, avec le mouvement du chrétien (
qui
est sa lutte contre le péché) les plus frappantes analogies ? Sur ce
98
est divisée contre elle-même, et fait de l’homme
qui
s’abandonne à elle un être antinomique, « divisé », et comme « aliéné
99
. À la découverte de « cette aliénation de soi »,
qui
selon Marx serait le fait de toutes les sociétés passées, y compris l
100
la reconnaissance d’une corruption fondamentale,
qui
est le péché originel. Il s’ensuit que pour le marxiste, aussi bien q
101
détachée et inactuelle, et contre toute activité
qui
ne concourrait pas, d’une façon ou d’une autre, à transformer, à chan
102
autre, par deux propositions parfaitement claires
qui
, tout en affirmant avec vigueur la nécessité d’un « changement », et
103
vous discerniez quelle est la volonté de Dieu, ce
qui
est bon, agréable et parfait. Dans les deux cas, il s’agit du même m
104
les du siècle, — soit la pensée, par une action45
qui
ne peut être que révolutionnaire. Et cependant l’opposition de Marx e
105
le était, du point de vue religieux, la situation
qui
se présentait à Marx ? C’était celle de la Restauration. Professeurs
106
les ouvriers. Ni d’appeler justice, au besoin, ce
qui
était utile aux maîtres. La religion ne semblait plus gêner personne4
107
traduisait cet établissement même, et non plus ce
qui
l’eût jugé. Marx ne perd pas son temps à dénoncer l’erreur qui est à
108
é. Marx ne perd pas son temps à dénoncer l’erreur
qui
est à la base d’une pareille imposture : il la sait trop profondément
109
le. Je résume et je simplifie ce processus : ceux
qui
prétendent réformer « l’intérieur » se gardent bien de toucher à l’ex
110
ère fondamental, par opposition à nos adversaires
qui
le niaient, et nous n’eûmes pas toujours le temps ni l’occasion de re
111
e celle des défenseurs de l’esprit pur : l’erreur
qui
porte l’homme à croire que la cause de tous ses malheurs est dans les
112
ela. Bien plus, Marx vient lui démontrer que ceux
qui
prétendent le contraire, et qui prêchent que l’argent ne fait pas le
113
émontrer que ceux qui prétendent le contraire, et
qui
prêchent que l’argent ne fait pas le bonheur, sont simplement des exp
114
pas le bonheur, sont simplement des exploiteurs,
qui
ont l’argent et qui veulent le garder — justement parce qu’il fait le
115
t simplement des exploiteurs, qui ont l’argent et
qui
veulent le garder — justement parce qu’il fait leur bonheur ! Alors,
116
nnes, en effet, se réfèrent à chaque instant à ce
qui
détermine le tout de l’homme : son origine, sa fin, et sa mission pré
117
u’il a pour mission actuelle d’obéir à une Parole
qui
est Jésus-Christ, le Médiateur. Mais cette Parole juge « le monde » q
118
le Médiateur. Mais cette Parole juge « le monde »
qui
l’a rejetée. Elle ne sauve que ceux d’entre les hommes qui refusent t
119
ejetée. Elle ne sauve que ceux d’entre les hommes
qui
refusent totalement ce monde et s’attendent totalement au Royaume. Ce
120
tive50 constituent la révolution la plus radicale
qui
soit, disons mieux : la seule radicale. Et toutes les autres, dans no
121
. L’homme nouveau, selon l’Évangile, est un homme
qui
a changé de sens. Il est orienté autrement, comme l’indique le mot co
122
e sa vie : il connaît dès lors son péché, tout ce
qui
l’écartait de sa voie. Mais il se connaît du même coup responsable à
123
ce et au désordre, c’est par la faute de l’homme,
qui
était son roi, et qui a trahi. Et tout péché individuel répète et agg
124
st par la faute de l’homme, qui était son roi, et
qui
a trahi. Et tout péché individuel répète et aggrave cette faute. Ains
125
nce », écrit Calvin. Et que serait une obéissance
qui
ne se manifesterait pas ? La transformation personnelle, au sens tota
126
e transformation de la forme actuelle des choses,
qui
ne serait pas l’effet d’une conversion des hommes, ne doit être aux y
127
hrétien, qu’une réforme sans grande portée. Voilà
qui
paraîtra plus scandaleux. Et cependant l’Évangile est formel : « Que
128
e établi. J’agirai par reconnaissance envers Dieu
qui
m’a transformé. Si je n’avais pas cette reconnaissance, ce serait que
129
on chrétienne de l’homme, seul responsable du mal
qui
est dans le monde, on comprendra que l’état d’esprit marxiste lui app
130
ement borné. Je me servirai d’une image. L’enfant
qui
rate son coup, ou qui se heurte contre un meuble, se fâche contre les
131
virai d’une image. L’enfant qui rate son coup, ou
qui
se heurte contre un meuble, se fâche contre les choses et les rend re
132
nçait aux hommes non pas la haine et le cynisme —
qui
appartiennent à la forme du monde — mais la nouvelle, absolument nouv
133
nourrir, personnellement, mais ce n’est pas cela
qui
supprime la misère, qui empêche la guerre, qui change le monde ! Il f
134
t, mais ce n’est pas cela qui supprime la misère,
qui
empêche la guerre, qui change le monde ! Il faut le dire à notre hont
135
la qui supprime la misère, qui empêche la guerre,
qui
change le monde ! Il faut le dire à notre honte, à nous chrétiens : c
136
observation est juste ; elle est insuffisante. Ce
qui
explique en dernier ressort le succès « religieux » du marxisme, c’es
137
gênante et bouleversante. C’est que l’« esprit »
qui
devait être l’agent du changement total, perpétuel et seul réel, est
138
e me contenter d’un changement tout spirituel, et
qui
n’affecte en rien le cours des choses, je suis fondé à lui répondre :
139
ialecticien ! Si tu dis que le chrétien est celui
qui
ne fait rien, tu prouves simplement que tu ignores tout du christiani
140
térialiste actuelle, je ne passe pas à côté de ce
qui
est essentiel chez Marx. Je ne critique pas une erreur contingente. J
141
el ait des lumières particulières sur ces sujets,
qui
exigent un savoir technique. Mais ce qui tombe directement sous le co
142
sujets, qui exigent un savoir technique. Mais ce
qui
tombe directement sous le coup de la seule critique théologique, ce s
143
me ; le christianisme prépare un Royaume éternel,
qui
sera celui de Dieu, non de la Terre. Tous deux sont eschatologiques,
144
c’est la « foi », substance des choses espérées,
qui
permet seule de supporter les maux que l’on endure au nom du but dern
145
de la « conversion » le fait bien voir. Un homme
qui
se convertit au christianisme, c’est un homme qui reçoit et qui saisi
146
qui se convertit au christianisme, c’est un homme
qui
reçoit et qui saisit la Révélation en Personne. Et du coup le Royaume
147
it au christianisme, c’est un homme qui reçoit et
qui
saisit la Révélation en Personne. Et du coup le Royaume est au-dedans
148
nue d’ailleurs, mais pour lui seul et ici-bas, et
qui
anime désormais ses gestes et sa pensée la plus intime. Dès maintenan
149
ne. Et alors, il attaque le monde ! Mais un homme
qui
se convertit au communisme ne se rattache pas à une Présence actuelle
150
urd’hui. Il mise son action immédiate sur un fait
qui
n’est pas accompli, l’histoire n’ayant jamais connu de réalisation de
151
de communisme. Ainsi, des deux, c’est le marxiste
qui
est l’utopiste ; et c’est le chrétien qui est le réaliste. (J’entends
152
arxiste qui est l’utopiste ; et c’est le chrétien
qui
est le réaliste. (J’entends bien : le chrétien véritable…) Le marxist
153
à chaque instant de transformer autour de lui ce
qui
s’oppose à son bien souverain. S’il est chrétien, il sait qu’il est m
154
est chrétien, il sait qu’il est membre d’un corps
qui
porte toutes les marques du péché. Il est alors en face du monde, et
155
cesse sur les élans révolutionnaires spasmodiques
qui
agitent l’humanité (comme en 1789 et en 1917), il faudrait que l’homm
156
pose identiquement une volonté de changer tout ce
qui
peut l’être ; mais aussi, cela suppose certains moyens d’action qui n
157
mais aussi, cela suppose certains moyens d’action
qui
ne sauraient être les mêmes dans les deux cas, si la fin seule justif
158
c’est le royaume de justice et d’amour. Tout acte
qui
contredirait, dans le présent, la loi d’amour et de justice, même s’i
159
ur. Il n’est donc pas d’« opportunisme » chrétien
qui
tienne, et tous les moyens du chrétien doivent être aussi purs que sa
160
disciplines d’action que lui impose son parti, et
qui
comportent la haine et le mensonge : mais alors pour sauver le monde,
161
tenant aux chrétiens déclarés. J’en vois beaucoup
qui
estiment que la transformation de l’homme importe seule, puisqu’elle
162
but de tout autre changement. J’en vois beaucoup
qui
jugent que l’action personnelle de charité et de sacrifice, pour le m
163
particulier aux membres du Mouvement des Groupes,
qui
représentent à l’heure actuelle le christianisme le plus « activiste
164
de corriger sans trêve la déviation spiritualiste
qui
menace notre vie chrétienne, et qui est la cause certaine des succès
165
spiritualiste qui menace notre vie chrétienne, et
qui
est la cause certaine des succès du marxisme. Tant que les chrétiens
166
tique, ils ne répondront pas au défi du marxisme,
qui
s’en trouvera justifié pour autant. Je ne crois pas à une politique c
167
champ libre à toutes les entreprises désespérées
qui
passionnent les masses incroyantes. Il se pose là, me semble-t-il, un
168
e là, me semble-t-il, une question de solidarité,
qui
est une forme de la charité. Parfois aussi le devoir chrétien peut ap
169
des formes religieuses, du moins dans des formes
qui
s’opposent aux commandements du Décalogue, et au devoir d’amour chrét
170
rt, peut-être capitale, dans le malheur universel
qui
vient ? Or toute attente passive, si courageuse qu’elle soit, devient
171
assant les dragonnades et les guerres de religion
qui
les précèdent : on sait assez que ce fut la lutte d’une royauté déjà
172
ues. C’est le fond même de la doctrine calviniste
qui
s’exprime par cette structure. L’importance attachée par Calvin à la
173
il serait facile, à l’esprit unitaire et impérial
qui
anime l’Église de Rome. Le grand souci d’œcuménisme, que nous voyons
174
us ne pouvons donc pas approuver une forme d’État
qui
, par définition, contredit toute diversité, toute autonomie spirituel
175
e la valeur de la communauté pour tous les hommes
qui
la composent. Ne fût-ce que pour cette seule raison — et j’en ai ment
176
e enfin parti, positivement, dans l’immense lutte
qui
va mettre aux prises l’étatisme totalitaire et le fédéralisme libre.
177
ur frère, le stalinisme : une guerre de religions
qui
ne sont pas les nôtres. Je prends ici parti contre une telle entrepri
178
treprise, pour les mêmes raisons, mais aggravées,
qui
me faisaient prendre parti contre le régime communiste. On nous donne
179
. Cela est vrai même de l’aspiration totalitaire,
qui
est monstrueuse dans ses formes actuelles, mais qui traduit encore, o
180
i est monstrueuse dans ses formes actuelles, mais
qui
traduit encore, obscurément, l’aspiration d’un Occident jadis chrétie
181
. C’est à lui de faire pénitence, car c’était lui
qui
devait témoigner de sa primauté salutaire. Mais il faut aussi reparti
182
re une vérité orpheline, coupée des liens vivants
qui
l’attachaient en Dieu à ses fins et à ses origines. Mais nous devons
183
41. « Le communisme n’est pas pour nous un état
qui
doive être créé, un idéal… Nous appelons communisme le mouvement effe
184
l… Nous appelons communisme le mouvement effectif
qui
supprimera la réalité présente. Les conditions de ce mouvement sont d
185
ne du droit. 44. Au sens le plus large du terme,
qui
peut désigner aussi bien la « société sans classes » de Marx, que le
186
ment aux affirmations de polémistes ignorants, ou
qui
jouent sur les deux sens du mot œuvres (œuvres pies et action concrèt
187
s Thèses sur Feuerbach. On peut y lire une phrase
qui
prouve que Marx ne prétendait nullement négliger les facteurs humains
188
l’on veut, que l’Église s’adresse à elle-même, et
qui
a pour fonction de corriger sans cesse, de rectifier le message annon
189
u’il n’y a jamais eu de tentative révolutionnaire
qui
n’ait été d’origine chrétienne. S’il n’y a pas de socialisme en Asie,
190
e, tout l’essentiel ! — Je dis que toute doctrine
qui
ne tient pas compte d’une de ces conditions conduit nécessairement so
191
ment d’une conception de l’homme purement social,
qui
néglige la fonction spirituelle (créatrice), et la pesanteur du péché
192
eil anglais, sir John Browning, est le même homme
qui
contraignit la Chine, sous la menace des canons, à s’ouvrir au commer
193
ordres. 58. Je prends l’expression dans ce sens,
qui
n’est pas le sens jésuite courant : que la fin seule doit indiquer le
194
que la fin seule doit indiquer les moyens justes
qui
la préparent. Et non pas justifier des moyens qui seraient en soi con
195
qui la préparent. Et non pas justifier des moyens
qui
seraient en soi contraires à la justice, — ou à l’essence de la fin s
196
ression, à vrai dire très courante en allemand et
qui
sans doute a perdu sa vertu pour une oreille habituée : « Il se lève
197
r bègue si l’Éternel n’avait parlé par lui. Voici
qui
est digne de remarque : le seul détail précis que rapporte la Bible à
198
il y avait cet obstacle, et celui-là précisément
qui
paraît le plus décisif, à vues humaines, s’agissant d’un homme appelé
199
t d’un homme appelé au ministère de la Parole. Ce
qui
est vrai du prophète l’est aussi de son peuple, — peuple entre tous p
200
e son peuple, — peuple entre tous prophétique. Ce
qui
est vrai de la biographie d’un homme que l’Éternel choisit n’est pas
201
ple au monde n’a jamais pu seulement imaginer, ce
qui
ne répond à nul besoin historiquement déterminé… L’histoire, au sens
202
uquel étaient promises les infimes tribus nomades
qui
constituaient, aux origines, la nation juive ? Une similitude facile
203
lué d’une autre sorte que tant de tribus d’Arabie
qui
nous offrent encore aujourd’hui, avec une persistance bien remarquabl
204
e possédons pas un renseignement d’ordre profane,
qui
nous explique pourquoi cette tribu-là échappa au destin monotone, exc
205
destin monotone, exceptionnellement conservateur,
qui
a pesé jusqu’à nos jours sur les habitants du désert. Désignée entre
206
e puissance imprévue et humainement imprévisible,
qui
ne fut jamais immanente aux conditions médiocres des Hébreux. Ce que
207
instruments. Mais les instruments indociles ! Ce
qui
est à eux, dans ces annales, c’est ce qui les rabat à leur destin, ce
208
es ! Ce qui est à eux, dans ces annales, c’est ce
qui
les rabat à leur destin, ce sont leurs révoltes constantes, leurs fau
209
r grandeur est à Dieu, c’est-à-dire à la vocation
qui
les arrache, malgré eux, à ce destin de très piètre envergure. Foi
210
hors de laquelle on ne peut rien comprendre de ce
qui
touche à la nation des Juifs. Destin nomade, vocation messianique. De
211
e : celle que prêchent les prophètes au peuple et
qui
seule l’élève, l’assemble et donne un sens à la vie de chacun. Ce peu
212
de Dieu, il va vers Dieu, et c’est la loi de Dieu
qui
l’y conduit. C’est pourquoi son télos (sa fin dernière), est transcen
213
n de la vue ! Catégories absolument nouvelles, et
qui
joueront un rôle déterminant dans l’éthique de l’Occident, même sous
214
du destin. Il fait comprendre l’esprit de révolte
qui
tourmenta sans fin les douze tribus. Car un but invisible aux mortels
215
messe. Une menace pour les « intérêts immédiats »
qui
se voient par trop négligés au profit d’on ne sait quel futur. Et une
216
pour railler durement ces idoles et les traîtres
qui
les adorent : Mon peuple consulte son bois Et c’est son bâton qui
217
Mon peuple consulte son bois Et c’est son bâton
qui
lui parle ! Car l’esprit de prostitution égare Et ils se prostitu
218
Cet « esprit de prostitution », cette idolâtrie
qui
renaît dès qu’Israël cesse de croire à ce que ses yeux ne peuvent voi
219
e de croire à ce que ses yeux ne peuvent voir, et
qui
pourtant fait toute sa grandeur, c’est la révolte du destin profane c
220
Loi. La Loi est la « mesure » sacrée : c’est elle
qui
rappelle à la fois l’origine et la fin du peuple en tant qu’il est un
221
ple hébreu. Et parce qu’elle est la loi de Dieu —
qui
définit la vérité —, elle porte en elle la règle permanente de toute
222
s oublient que le Dieu qu’ils servent est un Dieu
qui
se nomme « jaloux », les Prophètes se lèvent contre eux et dénoncent
223
ges d’où elle tire son nom. Elle embrasse tout ce
qui
n’est pas foi, mais vue, tout ce qui est refus d’obéissance, et imagi
224
asse tout ce qui n’est pas foi, mais vue, tout ce
qui
est refus d’obéissance, et imagination d’un autre bien. Idole tout ce
225
ce, et imagination d’un autre bien. Idole tout ce
qui
détourne de la seule vocation. Idole toute action ou pensée, si belle
226
n ou pensée, si belle ou si féconde qu’elle soit,
qui
ne puisse être consacrée au ministère sacerdotal du peuple élu. Idole
227
inistère sacerdotal du peuple élu. Idole, tout ce
qui
n’est pas ordonné à la fin que les prophètes annoncent sans relâche.
228
relâche. Mais la pire des idolâtries, c’est celle
qui
prend pour objet de son culte la mesure même, la Loi en soi, abstrait
229
ns pour lesquelles elle existe. C’est l’idolâtrie
qui
consiste à soumettre l’homme à la « lettre » d’une législation divine
230
isiens. Condamnant au nom de la Loi celui-là même
qui
l’avait donnée, tuant en Jésus-Christ au nom de la lettre, celui dont
231
e, celui dont cette lettre préparait la venue, et
qui
seul lui donnait son sens… ⁂ Rien ne me paraît plus propre à confirme
232
ples, non seulement entre les personnes du commun
qui
disent chacun au hasard ce qui leur vient dans l’esprit ; mais entre
233
ersonnes du commun qui disent chacun au hasard ce
qui
leur vient dans l’esprit ; mais entre les philosophes… Nous croyons q
234
s philosophes… Nous croyons que Dieu voit tout ce
qui
se passe dans le monde. Nos femmes et nos serviteurs en sont persuadé
235
ions, la vieille malédiction de la tour de Babel,
qui
est la dispersion du genre humain. Le dilemme qui se trouve posé à to
236
qui est la dispersion du genre humain. Le dilemme
qui
se trouve posé à toute civilisation, et d’une manière très urgente à
237
érée que « la seule chose nécessaire ? » L’homme
qui
a une vocation n’est pas bon à autre chose. Israël portait dans son s
238
pauvreté sera la condition de sa grandeur. Car ce
qui
est grand, c’est ce qui comble la mesure, et non pas ce qui la dépass
239
on de sa grandeur. Car ce qui est grand, c’est ce
qui
comble la mesure, et non pas ce qui la dépasse. Ce n’est pas la riche
240
and, c’est ce qui comble la mesure, et non pas ce
qui
la dépasse. Ce n’est pas la richesse, mais la fidélité. Ce ne sont pa
241
e ascèse : il s’agit de détruire en germe tout ce
qui
comblerait trop tôt, ou trop humainement, la grande attente messianiq
242
nt les auteurs sacrés à l’invention de métaphores
qui
enrobent les notions les plus hautes dans un vêtement quotidien ; on
243
action et vérifié l’étymologie grecque de poésie,
qui
est agir. Point d’arts figuratifs ou imaginatifs. La loi les interdit
244
d’image taillée, ni de représentation des choses
qui
sont en haut dans les cieux, en bas sur la terre, et dans les eaux pl
245
nan : « L’esprit prophétique, et les institutions
qui
en naissent, au moins virtuellement, interdisaient le développement c
246
œuvres, l’on voit que la culture la plus pauvre,
qui
fut celle du peuple hébreu, fut aussi la plus convenable aux fins sup
247
itement bien établies, puisqu’il n’y a que celles
qui
n’ont pas cet avantage que l’on soit obligé de changer, lorsque l’exp
248
, comme nous ne doutons point que ce ne soit Dieu
qui
nous a donné ces lois par l’entremise de Moïse, pourrions-nous, sans
249
ur veiller sans cesse à ce qu’il ne se fasse rien
qui
y soit contraire, et que toutes choses ne sont pas mieux réglées le j
250
Chute d’Israël Tout était suspendu à la Loi,
qui
était elle-même suspendue à la promesse messianique donnée par Dieu d
251
venir. » (Héb. 10, 1), pour repousser le Christ,
qui
était « l’esprit » et la réalité finale de la Loi. Dès lors, la Loi e
252
ême cette mesure, cette Alliance, et ce sont ceux
qui
adorent encore l’ancienne Loi, « déclarée vieillie », qui sont mainte
253
ent encore l’ancienne Loi, « déclarée vieillie »,
qui
sont maintenant les idolâtres. Voilà pourquoi le peuple juif, qui n’a
254
ant les idolâtres. Voilà pourquoi le peuple juif,
qui
n’a pas cru à sa victoire, et qui repousse la nouvelle mesure, c’est-
255
le peuple juif, qui n’a pas cru à sa victoire, et
qui
repousse la nouvelle mesure, c’est-à-dire la Nouvelle Alliance, est a
256
s. Sans Messie, il se fait précurseur des messies
qui
ne viendront pas… Héritage d’Israël Le christianisme par sa na
257
continuité historique et de la solidarité sociale
qui
distingua l’église chrétienne des religions à mystères et des autres
258
t des autres cultes orientaux de cette époque, et
qui
fit d’elle dès son apparition la seule rivale véritable et la seule r
259
art, de cette notion de la mesure « totalitaire »
qui
devait assurer la grandeur de l’Église — mais dont les déviations et
260
évolution des éléments culturels et civilisateurs
qui
survécurent à la chute d’Israël, au moins aussi fondamentaux pour l’O
261
a vocation et le thème du peuple élu sont de ceux
qui
émeuvent le plus profondément la « sensibilité spirituelle » d’un réf
262
e sociale adoptées par les deux « nations »76. Ce
qui
est déterminant pour cette analogie, ce qui lui donne son seul sens a
263
6. Ce qui est déterminant pour cette analogie, ce
qui
lui donne son seul sens acceptable et la situe dans son ordre réel, c
264
usant pas », au nom et par la charge du Seigneur
qui
est venu, et qui doit revenir. Telle est sans doute la racine authent
265
nom et par la charge du Seigneur qui est venu, et
qui
doit revenir. Telle est sans doute la racine authentique du puritanis
266
t sans doute la racine authentique du puritanisme
qui
apparaît dans le courant du xviie siècle. Max Weber, dans une thèse
267
e à droite chez les auteurs d’origine juive, mais
qui
ont cessé de croire à la mission de leur peuple, et qui exercent déso
268
t cessé de croire à la mission de leur peuple, et
qui
exercent désormais à vide les facultés psychologiques fortement dével
269
puritaine, et transformant en tyrannie absurde ce
qui
était à l’origine une attitude d’obéissance à la foi, et de renonceme
270
vocation collective Ces quelques indications,
qui
appelleraient d’ailleurs toutes les nuances qu’on imagine, nous amène
271
sonnelle de chaque membre de l’Église. Or, Israël
qui
était le peuple élu, a trahi sa mission et s’est livré à son destin.
272
ible de perdre sa vocation ? Et que devient celui
qui
la trahit, soit qu’il rejette ses ordres, soit qu’il la prenne pour i
273
, c’est-à-dire ne peut être perdue, même si celui
qui
en est l’objet s’y oppose de toutes ses forces ! Car sa révolte même
274
ire le secret des soudaines explosions de rancune
qui
apparurent périodiquement au Moyen Âge. Je ne sais si cette explicati
275
drait encore pour l’antisémitisme des hitlériens,
qui
n’en serait en tout cas que le plus impur exemple. Il reste que la ch
276
s de la foi, et dans une perspective missionnaire
qui
réduit à leurs justes proportions les thèses des politiques nationali
277
es sacrificateurs. « Et ils n’en épousaient point
qui
aient été captives, de peur qu’elles n’aient eu quelque commerce avec
278
nes privent de tous droits civiques les personnes
qui
ne peuvent prouver par les registres la pureté de leurs origines : c’
279
ureux de pouvoir donner ci-après un développement
qui
n’avait pas sa place dans mon livre. 66. La rédaction des livres mos
280
élément le plus finaliste de la religion d’Israël
qui
aurait donné au peuple l’expression légale de sa commune mesure : le
281
ortie d’Égypte. Les prophètes seraient alors ceux
qui
rappellent le peuple au culte du vrai Dieu — contre les prêtres des d
282
les prêtres des dieux étrangers — mais aussi ceux
qui
dénoncent les excès du légalisme. 67. Livre II, chap. VI, trad. d’Ar
283
est quelque chose de surprenant. L’image physique
qui
, dans les langues sémitiques, est encore à fleur de sol, obscurcit la
284
’a pas d’autre sens que de désigner l’Incarnation
qui
est son centre, au-delà d’elle-même. Tolle Christum e scripturis, qui
285
serait absurde de rendre Israël responsable de ce
qui
n’est que « profanations » de la notion de mesure totalitaire. 75. C
286
ître : on prétend, sans l’avoir jamais lu, savoir
qui
il fut, qui il est. Certains ont parcouru les Propos de table, présen
287
étend, sans l’avoir jamais lu, savoir qui il fut,
qui
il est. Certains ont parcouru les Propos de table, présentés au publi
288
dée : « En somme, qu’est-ce que Luther ? Un moine
qui
a voulu se marier. » J’extrais cette déclaration du livre d’un critiq
289
eur des travaux de quelques spécialistes français
qui
, au niveau de la haute culture, ont largement sauvé l’honneur de leur
290
pectateur » et attitude du « témoin ». Opposition
qui
, sur le plan théologique, ou mieux : dans la totalité de l’être, revi
291
ité de l’être, revient à celle d’un christianisme
qui
se met au service de l’humain (j’entends bien de l’humain purifié, «
292
éflexion de plus vaste envergure, d’un témoignage
qui
transcende toute dispute. Entraîné par sa fougue habituelle, excité (
293
entales de la Réforme : justification par la foi,
qui
est don gratuit et œuvre de Dieu seul ; opposition de cette justice d
294
it au mérite des œuvres ; et tous les protestants
qui
jugent encore que Calvin et Luther ont fait leur temps — que dire de
295
— que dire de Paul, bien plus ancien — tous ceux
qui
tiennent la prédestination pour un dogme immoral ou périmé ; ceux qui
296
estination pour un dogme immoral ou périmé ; ceux
qui
traduisent « Paix sur la terre aux hommes que Dieu agrée » par « Paix
297
s lors, dans ce Traité ? Une verdeur de polémique
qui
peut flatter en nous le goût du pittoresque ; l’élan génial, la viole
298
ment « grave », d’une dialectique sobre et têtue,
qui
va droit au point décisif, envisage honnêtement les objections, donne
299
chez Luther assez flagrantes, pour qu’un lecteur
qui
refuse l’essentiel soit tout de même attiré et subjugué par le style,
300
r heurter de front le lecteur incroyant, ou celui
qui
ne partage pas la foi de Paul et des Apôtres. D’abord, le langage sco
301
et des Apôtres. D’abord, le langage scolastique,
qui
n’est pas proprement luthérien, mais que Luther est obligé d’utiliser
302
ses reflets dans la conscience du spectateur.) Ce
qui
ne manquera pas de faire crier au dogmatisme. Tout se passe ici « à l
303
ent anachronique, mais que je sais inévitable, et
qui
consiste à affirmer que Luther est « déterministe ». Mais le sérieux
304
éroule même à l’intérieur de la pensée d’un homme
qui
veut croire…) Dialogue Car Dieu peut tout à tout instant. C’est
305
l’omniscience et la prescience éternelle de Dieu,
qui
ne peut faillir à sa promesse, et auquel nul obstacle ne s’oppose. Qu
306
avance, le vainqueur a été désigné par un arbitre
qui
ne tient pas compte de nos exploits ! Un luthérien. — Mais connais-t
307
s connais-tu seulement les vraies règles du jeu ?
Qui
t’a fait croire que ta vie était une partie à jouer entre toi et le m
308
L. — Mais qu’est-ce qu’agir ? Est-ce vraiment toi
qui
agis ? Ou n’es-tu pas toi-même agi par de puissantes forces sociales,
309
ues ; à m’affirmer dans mon autonomie par un acte
qui
crée ma liberté, par un acte de révolte, s’il le faut ! L. — Tu croi
310
ar elles sont dans le temps, Dieu dans l’éternité
qui
est avant le temps, qui est en lui, et qui est encore après lui. Au r
311
mps, Dieu dans l’éternité qui est avant le temps,
qui
est en lui, et qui est encore après lui. Au regard de Dieu, donc, « t
312
ernité qui est avant le temps, qui est en lui, et
qui
est encore après lui. Au regard de Dieu, donc, « tout est accompli »,
313
c’était vrai, je préférerais encore nier ce Dieu,
qui
prétend voir plus loin que le terme de mes actions, ce qui, avouons-l
314
nd voir plus loin que le terme de mes actions, ce
qui
, avouons-le, les ridiculise complètement et les rend vaines en fin de
315
es sont prévues ! Et prévues par un Dieu éternel,
qui
alors se joue de moi indignement ! Il faudra donc choisir : Dieu ou m
316
u décidais : « je suis, donc Dieu n’est pas ! »32
qui
t’assurerait que cet acte de révolte échappe à l’éternelle prévision
317
acte de révolte échappe à l’éternelle prévision ?
Qui
t’assurerait qu’en prononçant ces mots, tu ne prononcerais pas sur to
318
tre rivé au temps sans fin, et refuser l’éternité
qui
vient nous délivrer du temps ? C. M. — Mais mon temps est vivant, et
319
e, et que notre vie n’est qu’une mort à ses yeux.
Qui
nous prouve que l’éternité est quelque chose d’immobile, de statique
320
rnité est quelque chose d’immobile, de statique ?
Qui
nous dit qu’elle n’est pas au contraire la source de tout acte et de
321
étuelle, une actualité permanente, la seule chose
qui
change quelque chose au déroulement calculable du temps, quand elle l
322
ns un « atome » de temps, comme l’écrit Paul) ?33
Qui
t’assure que notre raison tout attachée à notre chair, à notre temps
323
Demandez et l’on vous donnera », dit le même Dieu
qui
nous prédestina ! Quand le croyant, qui sait que Dieu a tout prévu ét
324
même Dieu qui nous prédestina ! Quand le croyant,
qui
sait que Dieu a tout prévu éternellement, adresse à Dieu, au nom de s
325
« l’Éternel est vivant », croire que sa volonté —
qui
a tout prévu — peut aussi tout changer en un instant aux yeux de l’ho
326
e décision dans le passé ! Quand c’est elle seule
qui
définit notre présent ! Est-ce que nos objections « philosophiques »
327
u n’as rien prouvé. L. — On ne prouve rien de ce
qui
est essentiel ; on l’accepte ou on le refuse, en vertu d’une décision
328
où elle revêt sa vraie réalité : c’est l’Éternel
qui
commande — ou c’est moi. Il n’y a pas là de difficultés intellectuell
329
ise, une fois acceptés le Credo et son fondement,
qui
est la Parole dite en nous par l’Esprit et attestée par l’Écriture, —
330
té d’un paradoxe que Luther n’a pas inventé, mais
qui
est au cœur même de l’Évangile. L’apôtre Paul l’a formulé avant toute
331
t avec crainte et tremblement, puisque c’est Dieu
qui
produit en vous le vouloir et le faire » (Phil. 2, 12-13). C’est parc
332
seul, la liberté. Mais cela n’apparaît qu’à celui
qui
ose aller jusqu’aux extrêmes de la connaissance de soi-même et de la
333
bsurdité. Mais alors, on peut se demander si ceux
qui
refusent le christianisme échappent vraiment à la difficulté ; ou si,
334
s temps modernes, Nietzsche, aboutit à un dilemme
qui
me paraît correspondre, terme à terme, à celui que Luther et Paul — e
335
nvisager notre pensée. Pour échapper au nihilisme
qui
l’étreint, dès lors que « Dieu est mort » ou qu’il l’a « tué », il im
336
st accepter en acte l’éternelle prévision du Dieu
qui
sauve.) La similitude étonnante du paradoxe luthérien et du paradoxe
337
radicale de la vie. Au « tu dois » des chrétiens,
qui
est prononcé par Dieu, Nietzsche oppose le « je veux » de l’homme div
338
tisme, etc., un ensemble de suppositions communes
qui
nous paraissent renfermer la véritable raison de rejeter l’un et l’au
339
impossibilité de prendre parti entre deux erreurs
qui
nous semblent organiquement liées, créant pratiquement une impasse ab
340
ment révolutionnaire (ou « changement de plan »),
qui
seule nous restitue l’unité de vision, la plénitude de volonté et en
341
re à toute œuvre constructive. Les quelques pages
qui
suivent n’ont d’autre but que d’en indiquer le principe de permanente
342
re, nous nous sentons repoussés par quelque chose
qui
ne peut être facilement nommé, parce que cela affecte, peut-être, not
343
situation concrète. Ce n’est pas leur abstraction
qui
nous inquiète, loin de là, c’est bien plutôt leur autonomie parfaite
344
de là, c’est bien plutôt leur autonomie parfaite
qui
nous semble absurde. Il semble que l’esprit ait proclamé, lui aussi,
345
son autarchie, et qu’il puisse se donner des lois
qui
ne tiennent plus compte de la crise du monde, et de celle de l’esprit
346
-nous la caractériser maintenant par un seul mot,
qui
exprime à la fois son manque de coordonnées, d’une part, et, d’autre
347
our s’en convaincre, de se demander un instant ce
qui
arriverait dans le cas contraire. Si notre monde tient encore debout,
348
e tient encore debout, c’est que les philosophies
qui
le partagent restent gratuites, relativistes et inactuelles dans leur
349
est la rupture entre la pensée et l’acte, rupture
qui
, d’une part, amorce l’anarchie, d’autre part, la freine et la prive p
350
la thérapeutique que nous voudrions proposer, et
qui
serait un traitement préventif par l’actualisation, c’est-à-dire par
351
ondre l’opération propre de la pensée avec l’acte
qui
la certifie1. À vrai dire, cet effort et cette volonté sont déjà prés
352
de problème de l’acte mais il y a problème de ce
qui
s’oppose à l’acte. (En d’autres termes, il n’y a pas de problème de l
353
bles de fournir la matière d’un problème, données
qui
sont par là même objectives, et celles sur lesquelles il faut que l’e
354
sur l’acte, c’est-à-dire un retour contre l’acte,
qui
en neutraliserait aussitôt le dynamisme. La réflexion sur l’acte ne p
355
de définir le saut, il ne sautera pas. Tous ceux
qui
ont pratiqué un minimum de culture physique connaissent ce genre d’éc
356
ce genre d’échec. C’est la conscience défaillante
qui
refuse l’obstacle. Il ne reste alors qu’à se consoler par la certitud
357
titude que l’analyse philosophique est avec celui
qui
ne peut pas sauter. Et c’est peut-être cela précisément que la sagess
358
ette vibration, cette « nouveauté » déconcertante
qui
révèle la proximité de la réalité créante. Force nous est de reconnaî
359
lui une phrase bien typique par sa forme même, et
qui
, par ailleurs, peut éclairer notre débat : « L’éthique ne commence pa
360
u’il faudrait muer en savoir, mais dans un savoir
qui
exige sa réalisation. » Nous dirions en d’autres termes : l’acte n’es
361
problème, mais une donnée initiale, le seul donné
qui
se donne à soi-même. Or, cette donnée, d’une part, n’est pas réductib
362
tte donnée, d’une part, n’est pas réductible à ce
qui
la précède, d’autre part, n’est pas épuisée par l’analyse de ses effe
363
ur, dans ce contact entre l’éternité et le temps,
qui
est le mystère même. Cela n’entraîne pas qu’on ne puisse rien dire de
364
logiques à l’acte « as it’s known as », réactions
qui
, elles, se manifestent dans une certaine durée de vibration. Le senti
365
ans une certaine durée de vibration. Le sentiment
qui
accompagne l’acte, c’est le sentiment d’indivision intérieure, d’indi
366
de son accomplissement. C’est l’euphorie de celui
qui
éprouve simultanément la résistance d’un objet et la victoire sur cet
367
maximum de sécurité, dans la conscience de celui
qui
agit. Nous appellerions volontiers cet instant le saint des saints de
368
e à une autonomie de la raison critique. Division
qui
a pour effet, généralement, de volatiliser les points d’application d
369
arte, comme de la réalité centrale, impensable et
qui
permet de penser. Nous voudrions dégager ici, à titre d’exemple, quel
370
entre l’acte et ses effets. C’est l’acte lui-même
qui
se trouve être transitif et novateur, sans qu’il y ait pour cela de «
371
istiques de l’acte, impliquées d’ailleurs dans ce
qui
précède, et que nous allons utiliser. La première, c’est la violence
372
cation, le chaos, la discorde, le non-être, ou ce
qui
tend à y revenir. Ce qui est nouveau, ce n’est pas le désordre, c’est
373
orde, le non-être, ou ce qui tend à y revenir. Ce
qui
est nouveau, ce n’est pas le désordre, c’est l’ordre. L’acte est si é
374
it humainement le séparer du premier d’entre eux,
qui
est l’affirmation de la personnalité. Nous définissons la personne co
375
té. Nous définissons la personne comme l’individu
qui
se sait et se veut engagé dans le conflit créateur. Mais en s’affirma
376
x aspects, symbolisant les pôles de cette tension
qui
constitue le ressort de l’activité elle-même. D’un côté, il y aura un
377
une joie créatrice, une conscience de libération
qui
est la jouissance spécifiquement humaine. De l’autre côté, on trouver
378
est ce qu’il y a de plus actuel ·dans l’acte. Ce
qui
a pu tromper sur ce point, c’est précisément que, la pensée étant la
379
la raison est tentée de confondre cet ordre même,
qui
n’est qu’un effet, avec le dynamisme qui en est cause. Ce dynamisme p
380
re même, qui n’est qu’un effet, avec le dynamisme
qui
en est cause. Ce dynamisme propre de la pensée créatrice, c’est cela
381
n). Il n’y a de paradoxe épistémologique que pour
qui
refuse d’aborder le problème de la connaissance à partir de l’acte. M
382
, inoubliable, paradoxale, de la société humaine,
qui
lui permet de se dépasser elle-même. L’homme concret, l’homme vivant,
383
néité de l’acte créateur. Nous affirmons ainsi ce
qui
nous paraît spécifique de l’effort et de la pensée humaine. La pensée
384
umain. Mais comment va se présenter à nos yeux ce
qui
n’est pas immédiat à l’acte ? Est-ce que nous n’allons pas être amené
385
points d’appui et garde une participation avec ce
qui
n’est pas personnel. Mais cette nécessité ne reprend sa valeur que da
386
tre le temps, contre l’espace, contre la matière,
qui
reprennent ici en tant que résistance à l’effort une sorte de réalité
387
alité, dégager l’instantanéité de l’acte. 1. Ce
qui
ne signifie pas du tout que la pensée doive être soumise à l’action —
388
apiers posthumes d’Arnaud Dandieu quelques lignes
qui
me paraissent propres à éclairer ce dernier paragraphe (D. R.). « Le
389
clairer ce dernier paragraphe (D. R.). « Le seuil
qui
sépare le prélogique du logique, où est-il donc ? Le point est d’impo
390
e l’homme puisse passer, c’est sans doute le seul
qui
ne lui coûte pas la vie. Or, ce seuil, comme le montre clairement M.
391
loi statistique, de même la méthode sociologique
qui
a conduit à la découverte de la véritable nature de la mentalité prél
392
, hésite à faire la part de l’orientation humaine
qui
s’exprime par une affirmation croissante de la discontinuité explosiv
393
nces financières ou des partisanneries politiques
qui
est celui de la presse française, rend à peu près impossibles une doc
394
essaire, est de fournir dès à présent à tous ceux
qui
en éprouvent le pressant besoin, les premiers éléments d’une informat
395
e, grand tirage, publicité, centralisation, etc.)
qui
ont fait le succès de la presse moderne, qui font aujourd’hui son ser
396
tc.) qui ont fait le succès de la presse moderne,
qui
font aujourd’hui son servage. « L’imprimé » qui était, il y a trente
397
, qui font aujourd’hui son servage. « L’imprimé »
qui
était, il y a trente ans, synonyme dans l’opinion populaire, de vérit
398
contrôlant, en systématisant cette presse parlée
qui
se crée spontanément, d’établir dans toute la France, un vaste réseau
399
ité central des informations », siégeant à Paris,
qui
envoie chaque semaine un bulletin dactylographié condensant les résul
400
te, un double courant entre la base et le sommet,
qui
, après recoupements et vérifications, permet d’élaborer une matière d
401
iellement au président responsable de chaque club
qui
le communique à ses adhérents. Ceux-ci ne sont pas de simples lecteur
402
imples lecteurs passifs, mais des membres actifs,
qui
participent à une œuvre commune, dans le cadre du Club privé dont ils
403
ajouter que le « Comité central d’informations »
qui
rédige le bulletin, n’a pas seulement à sa disposition les renseignem
404
départ une première garantie dans les groupements
qui
ont pris l’initiative de la création et du fonctionnement des clubs d
405
s auxquels ils appartiennent, dans une entreprise
qui
ne veut être qu’une œuvre stricte d’information, à l’exclusivité de t
406
les « clubs de presse », à défendre les principes
qui
leur sont communs : primauté de la personne humaine, respect de la vé
407
ment par ailleurs l’occasion d’un échange de vues
qui
ne peut être que fructueux pour tous. Nous faisons un appel pressant
408
À
qui
la liberté ? (5 mars 1937)h Tout le monde parle de la culture et d
409
lture fait le trottoir. Et que c’est la politique
qui
s’est chargée de réglementer à sa manière la prostitution des mots-cl
410
es dans la bouche de nos députés et journalistes,
qui
flétrissent (à droite) ou approuvent (à gauche) les lois sociales par
411
es parce qu’ils les qualifient de socialistes, et
qui
approuveraient (à droite), ou flétriraient (à gauche) les mêmes lois
412
cette prostitution. Il en résulte que la culture
qui
joue tant sur le sens des mots et sur leur acception commune, se trou
413
uve ruinée par la politique. Et que la politique,
qui
a tourné en mystique, parle pour ne rien dire ou pour dire autre chos
414
es mots ; et qu’il n’est pas de problème culturel
qui
ne dépende de la politique. Cela revient à écrire, si l’on me compren
415
éfiance du lecteur. h. Rougemont Denis de, « À
qui
la liberté ? », À nous la liberté, Paris, 5 mars 1937, p. 10.
416
ieux » de nos genres littéraires, j’entends celui
qui
exerce l’influence la plus directe et la plus intime sur nos mœurs, s
417
lus crédules, aux plus avilies, à ces jeunes gens
qui
choisissent le néant et la folie avec Ivan Karamazov, comme d’autres
418
me d’autres s’étaient suicidés après Werther ; ou
qui
entreprennent de gagner un million au sortir d’une lecture de Balzac
419
endhal enfièvre l’ambition ; aux jeunes bourgeois
qui
se défont à rechercher leur « Temps perdu » ; enfin, à tous les adult
420
eux est, bien sûr, tout à l’honneur des écrivains
qui
savent le communiquer à leur œuvre, et des lecteurs assez ardents pou
421
ressemblent beaucoup à ces gouvernements libéraux
qui
, par crainte de s’imposer ou par ignorance de ce qu’il faudrait impos
422
ice, car en France, paraît-il, ce sont les femmes
qui
lisent et qui se passionnent pour les romans. Ainsi, à force de ménag
423
ance, paraît-il, ce sont les femmes qui lisent et
qui
se passionnent pour les romans. Ainsi, à force de ménager les préjugé
424
r à thèse, pour un propagandiste. Cette crainte —
qui
ne fut jamais celle des grands artistes — fait de notre romancier, to
425
st plus dangereusement tendancieux qu’un écrivain
qui
n’ose pas affirmer sa tendance. La contagion du roman réaliste ou psy
426
ux) de leurs personnages ! Le romancier bourgeois
qui
s’imaginait, naïvement et confortablement, qu’on peut écrire n’import
427
es. C’est toutes les bases de la culture actuelle
qui
sont en crise. Faites-nous des œuvres qui affirment, qui combattent,
428
ctuelle qui sont en crise. Faites-nous des œuvres
qui
affirment, qui combattent, qui militent en faveur d’un ordre vrai, do
429
t en crise. Faites-nous des œuvres qui affirment,
qui
combattent, qui militent en faveur d’un ordre vrai, donnez-nous des r
430
es-nous des œuvres qui affirment, qui combattent,
qui
militent en faveur d’un ordre vrai, donnez-nous des romans qui riment
431
en faveur d’un ordre vrai, donnez-nous des romans
qui
riment à quelque chose, il n’y aura plus de crise du livre. i. Rou
432
de la littérature française de Thibaudetk : celui
qui
est consacré à l’après-guerre. II est vrai que beaucoup de noms y son
433
ain de la guerre, la production écrite des hommes
qui
revenaient du front — 20 à 35 ans — connut un véritable boom commerci
434
ossible.) De ces années, et de celles de la crise
qui
les suit, on ne retiendra guère que les bizarreries les plus aiguës :
435
t très probablement une anthologie de « mineurs »
qui
prendra le charme d’un style, et très vite, une patine rassurante. Qu
436
, lorsque tout est permis ? Que décrire, sinon ce
qui
s’écroule — et cela ne peut pas donner les éléments d’un art, si l’ar
437
Et si l’on en doutait encore, c’est M. Fernandez
qui
me fournirait le plus savoureux argument. Dans sa chronique littérair
438
e naturel ? Sentez-vous, à la lire, quelque chose
qui
s’agite en vous, entre le rire, l’inquiétude, et le dégoût ? Partagez
439
u jardin, étagées sur le versant nord d’un vallon
qui
vient mourir à notre hauteur sur la droite, tandis que le versant sud
440
re pour les gens du pays. Les petites entreprises
qui
leur donnaient du travail font faillite l’une après l’autre. Il y a 4
441
meurs pour une population de 2300 habitants. Ceux
qui
travaillent encore gagnent à peine de quoi se nourrir. Et j’entrevois
442
ls nous parlent de quelques familles des environs
qui
n’ont pas la ressource d’un jardin, ou qui ne « savent pas y faire ».
443
virons qui n’ont pas la ressource d’un jardin, ou
qui
ne « savent pas y faire ». (Légère nuance de supériorité sociale chez
444
imagée. Étonnamment active. Bonne protestante et
qui
tient à le dire. Sa cordialité demeure digne, trait notable à partir
445
e paroi de rocher et le long d’une rivière rapide
qui
débouche d’une gorge étroite, cité couleur de rocher, de rivière et d
446
er, de rivière et de vieilles tuiles romaines, A…
qui
de loin paraît en ruine, prouve sa vie par ses odeurs et la saleté de
447
papier d’emballage. Pas un de ces petits visages
qui
ne soit beau et fin mais incroyablement crasseux. Vers la gare, il y
448
, dans un nuage… Cela tend à confirmer un soupçon
qui
m’est venu en maintes autres régions de la France : les provinciaux i
449
e. Les femmes vont avec des cruches à la fontaine
qui
coule son filet sur la grande place, juste à côté de la pissotière et
450
Du rôle pratique de la raison. Je vois la misère
qui
règne dans tous ces foyers, et qui les détruit. Je vois ces enfants s
451
vois la misère qui règne dans tous ces foyers, et
qui
les détruit. Je vois ces enfants sales abandonnés par leurs parents a
452
andonnés par leurs parents aux hasards de la rue,
qui
valent bien ceux de la famille, mais aussi aux hasards de l’éducation
453
mple aux barbares de l’Europe centrale. Le peuple
qui
sait calculer, faire son budget, bourrer le bas de laine et nourrir l
454
e autres, ridiculise et ruine ce genre d’espoirs.
Qui
voudrait condamner l’usage pratique de la raison ? Simplement je cons
455
eux célibataires assez fortunés, ou ascètes. Ceux
qui
n’ont plus besoin de calculer, ceux-là calculent. Et les autres accep
456
t-à-dire acceptent de vivre, malgré l’État laïque
qui
leur conseille plutôt l’épargne. 15 octobre 1934 On a terminé les ven
457
our la vente du raisin, il faut attendre sa fille
qui
va rentrer des champs, où elle travaille jusqu’à la nuit tombée. Nous
458
ins. Pendant qu’elle fait la pesée : « C’est pour
qui
, Monsieur, sans indiscrétion ? » Je dis mon nom. — Est-ce que vous éc
459
nt, mais seulement à leur religion. En vérité, ce
qui
compte dans ce pays, c’est la religion — celle des ancêtres, tout au
460
au moins ! — l’éducation et le métier. C’est cela
qui
crée des groupes, des couches, des différences et des affinités, au m
461
e principal, pratiquement et moralement, c’est ce
qui
règle le jeu des relations humaines et les opinions politiques). Le m
462
à-dessus non seulement des mesures techniques, ce
qui
serait parfaitement légitime, mais une morale, un art et une métaphys
463
pas toujours l’heure des mauvaises nostalgies. ?
Qui
pourrait nous écrire une histoire des inventions de l’insomnie ? Ne s
464
te pour dormir », me disait un gardien de l’ordre
qui
m’avait surpris sur les quais de la Seine, au plus profond d’une cont
465
? Je passe au fond, dans une chambre obscure mais
qui
me paraît propre et sobre. La mère Calixte est au lit, un gros édredo
466
scients de porter la responsabilité des accidents
qui
leur arrivent. Cela peut agacer dans le détail. C’est assez sage dans
467
qu’ils ont cassé deux assiettes. La mère Calixte,
qui
casse tout ce que l’on veut, a coutume de dire en constatant le mal :
468
monde dépend de nous. Ceci vaut pour les femmes,
qui
sont la part la plus civilisée de la population. Ce sont elles qui ga
469
la plus civilisée de la population. Ce sont elles
qui
gagnent ce qu’il faut, elles qui travaillent, elles qui décident, ell
470
n. Ce sont elles qui gagnent ce qu’il faut, elles
qui
travaillent, elles qui décident, elles qui lisent, elles qui vont à l
471
gnent ce qu’il faut, elles qui travaillent, elles
qui
décident, elles qui lisent, elles qui vont à l’église ou au temple, o
472
elles qui travaillent, elles qui décident, elles
qui
lisent, elles qui vont à l’église ou au temple, ou n’y vont pas, elle
473
lent, elles qui décident, elles qui lisent, elles
qui
vont à l’église ou au temple, ou n’y vont pas, elles qui savent. Pour
474
t à l’église ou au temple, ou n’y vont pas, elles
qui
savent. Pour les hommes, c’est tout autre chose. Ils sont éloquents e
475
art ne font rien, ou « travaillent le mazet », ce
qui
n’est rien. Les femmes vont à la filature — la dernière qui marche en
476
rien. Les femmes vont à la filature — la dernière
qui
marche encore — et gagnent leurs 7 francs par jour. Pendant ce temps
477
s et se mêlent peu à ceux de la place. Enfin ceux
qui
sont occupés par l’imprimerie du journal local, par les garages ou à
478
ve la semaine prochaine. Elle vient s’excuser : «
Qui
sait, Madame, j’aimerais d’aller à Alès, quelle jour ça vous préférer
479
tel à Saint-Jean-du-Gard, expliquait à sa voisine
qui
paraissait malade : « Tu demanderas bien un espécialiste, rappelle-to
480
ont plus le même sens pour le peuple et pour ceux
qui
voudraient lui parler. Le petit exemple que je viens de citer, c’est
481
je viens de citer, c’est une espèce de calembour
qui
ne joue que sur des sons. Mais il est clair que le sens des termes do
482
commune : ni l’Église, ni la Culture, ni l’École
qui
prétend les remplacer, n’ont plus d’autorité sur l’esprit de la lettr
483
res. Or, de ces deux antagonistes, c’est l’esprit
qui
sera vaincu. Non point qu’il s’avilisse partout ni qu’il se laisse to
484
lier, un adjoint de la mairie, quelques retraités
qui
« travaillent le mazet » dans nos parages, un ou deux cultivateurs, l
485
u bourgeois peu cultivé, et sans doute de tout ce
qui
n’est pas « intellectuel » — ne « discute » pas à proprement parler.
486
laisser à l’esprit le temps de se « figurer » ce
qui
est dit. (C’est seulement de la langue des écrivains français qu’il e
487
rde très mal au rythme de la réflexion spontanée,
qui
est « péguyste » et non « classique ». Écrivains inutilisables dans l
488
ances télescopiques que tout cela met entre celui
qui
parle et son public ! (Le « conférencier » en tournée se présente com
489
e est tout entière communiste. Ceux des habitants
qui
ne le sont pas ne savent pas trop ce qu’ils sont, à part les châtelai
490
D’autre part, sauront-ils s’opposer au dictateur
qui
se présentera un jour comme l’homme de gauche à poigne ? J’ai questio
491
e à poigne ? J’ai questionné à ce sujet quelqu’un
qui
connaît bien son monde. La vie même de cet homme consiste en effet à
492
ur d’aide morale et parfois matérielle, quelqu’un
qui
est responsable de connaître ces gens mieux qu’ils ne se connaissent
493
eux qu’ils ne se connaissent eux-mêmes, quelqu’un
qui
a pour mission de leur enseigner le sens dernier des circonstances de
494
isons au-dessous d’une tache blanche dans un pré,
qui
est le château. Joie de voir un pays dans son ensemble, dans son unit
495
ne viennent guère au culte. Ce n’est pas l’envie
qui
manque, mais ils ont peur. C’est toujours la question de la place à t
496
telligents du village. Ce sont eux, et eux seuls,
qui
proposent des réformes pratiques, qui demandent qu’on installe l’eau
497
eux seuls, qui proposent des réformes pratiques,
qui
demandent qu’on installe l’eau et l’électricité dans les maisons, etc
498
re plus qu’on ne croirait. J’en connais plusieurs
qui
lisent des brochures de vulgarisation de la doctrine. Ils me posent q
499
quelque chose, de résister aux gros propriétaires
qui
tiennent la région, et de leur imposer des mesures de progrès, de bon
500
Je voudrais définir le croyant véritable : celui
qui
sait qu’il ne croit pas aux dieux du monde, et qui le prouve. Comment
501
ui sait qu’il ne croit pas aux dieux du monde, et
qui
le prouve. Comment le prouve-t-il ? Tout simplement en témoignant, en
502
ui pour le ravigoter. C’est un de ces Méridionaux
qui
ne connaît pas de meilleur remède que la parlotte. Tout de suite, c’e
503
stoire très compliquée de capitalisation-loterie,
qui
l’excite particulièrement. Tout cela rend plus ou moins. Dans certain
504
a bien coûté 50 francs. Autrement, vous savez ce
qui
se passe, les employés là-bas, au ministère, ils mettent l’argent dan
505
és par des retraités, des pensionnés, des assurés
qui
vivent dans la rouspétance contre ces « cochons-là » et dans la crain
506
bas que ces « assurés ». Ce peuple à la retraite
qui
meurt en rouspétant contre les bureaucrates ne sait plus bien ce qu’i
507
t plus bien ce qu’il craint davantage : de la vie
qui
ne rapporte plus, ou de la mort qui rapporte « en doublage »… 20 janv
508
e : de la vie qui ne rapporte plus, ou de la mort
qui
rapporte « en doublage »… 20 janvier 1935 Superstition. — C’est de C
509
que Ligne écrit : « Il ne croit à rien excepté ce
qui
est le moins croyable, étant superstitieux sur tout plein d’objets. »
510
quel on ne croit pas. (D’où sans doute l’angoisse
qui
pousse tant d’écrivains à gagner de l’argent, à entrer à l’Académie,
511
. J’ai de nouveau parlé en intellectuel. En homme
qui
veut savoir pour quelles raisons il prend ou ne prend point parti. Ma
512
r ou contre, et il se méfie par principe de celui
qui
distingue et nuance. On ne tiendra jamais assez compte de cette oppos
513
ez pas mentir. — Mais pourquoi n’aime-t-on pas ce
qui
est vrai ? — Parce que c’est gênant. Cela oblige à conclure, une hist
514
i, ne gêne pas beaucoup de gens, au contraire. Ce
qui
gêne, c’est plutôt la vérité telle quelle, surtout la vérité sur une
515
ns indiscret de parler en public de ma pauvreté —
qui
ne me gêne pas moralement — moins indiscret de parler d’argent que de
516
conversation avec R. m’a rendu attentif à un fait
qui
m’apparaît soudain fondamental ; c’est l’affectivité quasi insupporta
517
amental ; c’est l’affectivité quasi insupportable
qui
s’attache aujourd’hui à l’argent, et qui se mêle en particulier à tou
518
portable qui s’attache aujourd’hui à l’argent, et
qui
se mêle en particulier à tout échange d’idées sur la richesse, la pau
519
la pensée ou des sentiments. Aigreur et nervosité
qui
révèlent surtout un refoulement séculaire de ces questions. Plusieurs
520
dresser les humains les uns contre les autres. Et
qui
, ou quoi, pourrait nous en guérir ? — Commençons par nous avouer, pas
521
e du Midi, sous la rubrique « La vie régionale »,
qui
chaque jour m’apporte d’inénarrables sujets de méditation, le petit c
522
de 60 ans au mois de juillet 1930 29 . Tous ceux
qui
ne bénéficient pas de la loi des assurances sociales ont intérêt à as
523
rs ! Mais que dis-je le jour ! C’est l’heure même
qui
va sonner : demain dimanche, sur le coup de dix heures, le grand mot
524
dimanche, sur le coup de dix heures, le grand mot
qui
résume cent années d’efforts, de luttes, de sacrifices et d’éloquence
525
nce, où cette phrase soit possible. Où les partis
qui
se disent « avancés » osent le proposer comme objectif de « lutte ».
526
mple déclaration : « La France est un pays comblé
qui
a résolu tous les problèmes économiques urgents. La preuve en est fou
527
éril fasciste est écarté d’emblée pour une nation
qui
dévoue tous ses enthousiasmes aux soins que réclame la vieillesse. No
528
êt. Il interpelle assez grossièrement la patronne
qui
ne répond pas. C’est un habitué, il est comme ça. Il faut le laisser
529
mmuniste, que vous avez toujours soutenu les gros
qui
pressent les petits ! — Les gros ! mon bon. Mais c’est donc vous, qui
530
its ! — Les gros ! mon bon. Mais c’est donc vous,
qui
nous pressez toute notre argent, depuis quatre ans que vous l’avez, l
531
t un Méridional du type sérieux, un de ces hommes
qui
pourraient sauver sa région de la totale décrépitude où l’ont laissée
532
s sûr. Je sais bien une douzaine de ses camarades
qui
comptent parmi les mieux rentés de ce pays. Faut-il donc penser que l
533
uveau… Il y a au fond tout autre chose. C’est moi
qui
avais acheté, innocemment, le dernier numéro de l’Huma. De la haine e
534
ux tous les hommes — bourgeois ou intellectuels —
qui
détestent la politique et la combine électorale. Au lieu de quoi on p
535
les abreuve d’une prose abstraite, brutale — eux
qui
le sont si peu ! — et si possible, plus médiocre que celle des grands
536
nnée à l’usage des moujiks… Quel est l’homme sain
qui
oserait affirmer que ce quotidien lamentable, hérissé de clichés harg
537
e ses lecteurs ? Si l’on prend au sérieux le sort
qui
est fait aux ouvriers — ce n’est pas le cas des intellectuels qui « a
538
ouvriers — ce n’est pas le cas des intellectuels
qui
« adhèrent » aux disciplines staliniennes en haine d’une société qu’i
539
er quelque chose de sensé, de vécu, de réel, — et
qui
renversera les conclusions cyniques des partisans de la dictature. Il
540
mal vient de l’État — et cela veut dire : de ceux
qui
font les lois sans rien savoir des situations locales. Parfois ils pr
541
’est plus fier d’en être, on approuve la jeunesse
qui
délaisse la terre pour la ville. (« C’est mort, ici ! » — phrase ente
542
t les journaux, les orateurs et les affiches — et
qui
est la volonté réelle des travailleurs, trahis par le langage politic
543
icien. La dictature est la seule solution de ceux
qui
refusent d’éduquer le peuple. Dictature ou éducation, voilà le dilemm
544
’a qu’un argument très puissant contre nous : sur
qui
et sur quoi tablez-vous ? nous dit-elle, sur quelle classe, sur quels
545
même temps que l’imminence de sa mort — et voici
qui
éveillera peut-être des réflexions fécondes dans l’esprit du lecteur
546
ne sommes-nous pas entrés dans la grande cuisine
qui
était, pensions-nous, tout leur logis — nous avions cru comprendre qu
547
r de rôle, ils sont venus discuter dans la remise
qui
est au-dessous de notre chambre, et leurs éclats de voix nous ont plu
548
qu’inaugurèrent les généraux de la Révolution, et
qui
fut celle de Bonaparte, n’est en somme que l’application du style fra
549
: « En Russie, Ilitch ne goûta pas l’art nouveau,
qui
lui demeurait étranger. » Il préférait de beaucoup à Maïakovski le «
550
ablement les réunions et se moque des communistes
qui
ne font que siéger et siéger encore. Je ne sais ce qu’il faut penser
551
s ce qu’il faut penser de la poésie, mais pour ce
qui
est de la politique, je m’en porte garant, c’est parfaitement vrai.
552
’en porte garant, c’est parfaitement vrai. Voilà
qui
donne toute la mesure (la dernière phrase surtout) de Lénine « fondat
553
l’Académie de l’Armée rouge, l’homme des « cadres
qui
décident de tout ». n. Rougemont Denis de, « Lénine, Staline et la
554
inspiration lorsqu’il excite ou crée, chez celui
qui
l’éprouve, le désir de s’en délivrer en l’exprimant. Et c’est ainsi q
555
it dans la conscience moderne le mythe de l’homme
qui
a perdu son ombre, sous les traits pathétiques et naïfs du célèbre Pe
556
z opaque science, sans détriment pour le mystère,
qui
reste entier. Cependant, à voir tant d’auteurs s’exercer l’imaginatio
557
nt d’auteurs s’exercer l’imagination sur un sujet
qui
défie l’expérience, l’on s’étonne qu’aucun d’entre eux n’ait songé à
558
: elle tirait après soi un grand morceau d’étoffe
qui
figurait son ombre et l’embarrassait fort. Aux entractes, on parlait
559
m’ennuyait, indéfinie. Plus tard je lus le livre
qui
me parut splendide… Qu’est-ce qu’une ombre ? me demandais-je. Quelque
560
ante de la chair — humiliante pour ceux, du moins
qui
, plaçant la Raison dans le monde des dieux, voudraient bien être pris
561
lèrent très bien cette chair, — oui, même ceux-là
qui
déplorent qu’elle se fasse, aux regards de la convoitise, « opaque »3
562
’un pédantisme moins barbare. Je rédigeai la note
qui
suit, en m’appliquant à écarter les conseils de pitié que me dictait
563
de la plus dangereuse espèce, le bourgeois pauvre
qui
envie les bourgeois riches. D’où vient le sentiment qu’il a d’être in
564
res. Les jeux des enfants dans la rue, les valets
qui
le servent, les femmes qu’il rencontre, surtout la lumière du jour, e
565
ais, parce qu’il l’a vendu. (Ne connaît-on que ce
qui
vient à manquer ? Et perd-on ce que l’on connaît, comme Adam et Ève l
566
) Schlemihl est donc le type classique de l’homme
qui
perd le contact social. L’or même ne suffit pas à rétablir tous les c
567
fêlure : on aime Schlemihl pour tout ce qu’il a,
qui
n’est pas lui. Ce sont les femmes, bien entendu, qui le devinent. Que
568
n’est pas lui. Ce sont les femmes, bien entendu,
qui
le devinent. Quel est le rapport social le plus réel ? Admettons que
569
in sympathique, d’un philistin sans exigences, et
qui
veut croire à la vertu, — s’il n’y avait, au centre de lui-même, cett
570
out pareil aux autres, sauf en ce je ne sais quoi
qui
n’est rien et devient l’essentiel, notre philistin méconnu se voit ch
571
un à l’autre par quelque ruse de la métamorphose,
qui
est la vie même de la vie. Et pourquoi dire dès lors : ceci est cause
572
etiens donc de Freud cette constatation : « Celui
qui
, dans un domaine quelconque, est considéré comme anormal au point de
573
Schlemihl est le type même de l’inadapté, — celui
qui
ne peut « trouver sa place au soleil », et qui ne subsiste dans la co
574
ui qui ne peut « trouver sa place au soleil », et
qui
ne subsiste dans la compagnie de ses semblables que par un subterfuge
575
sont-ils pas plutôt de simples fixations d’états
qui
, normalement, ne tarderaient pas à se muer en leur contraire ? Plus p
576
choses, lent à démêler le monde où il revient, et
qui
l’accable de présences bizarres, ou douces, mais aussi quelques fois,
577
se forme d’après lui : telle est aussi la Liquor,
qui
est « l’ombre intérieure. » Une lecture plus poussée de Paracelse dev
578
nt parle Chamisso vers la fin de son conte. Voilà
qui
peut situer enfin le vrai problème39. La créativité : c’est à quoi se
579
9. La créativité : c’est à quoi se ramène tout ce
qui
est vraiment grave dans notre vie ; et la fameuse « question sexuelle
580
marchant vers lui à reculons ? Mais chez l’homme
qui
parvient à la conscience de sa mission spirituelle, le centre de la c
581
cache son secret le plus profond, le plus sacré,
qui
est le pouvoir de création que l’on possède, c’est naturel ; mais non
582
comme d’un embrassement sans amour, ou d’un amour
qui
se refuse à l’étreinte. Et pourquoi la pudeur cesse-t-elle d’exister
583
xe reprend alors sa « propriété » symbolique. (Ce
qui
est douteux, non propre, c’est ce qui, en moi, m’est étranger). Reven
584
olique. (Ce qui est douteux, non propre, c’est ce
qui
, en moi, m’est étranger). Revenons alors à notre mythe : la transpare
585
le lieu de la créativité dans la personne, celui
qui
a perdu son ombre, se promène parmi les hommes avec l’angoisse de voi
586
a chasteté. L’esprit offensif et joyeux, le corps
qui
se sent « plein dans sa peau », partagent les richesses du désir. Et
587
que l’on appellera plus tard le vague à l’âme, —
qui
est aussi bien le vague au corps… Le roman d’Hoffmannsthal — contre-é
588
it le tourment d’une femme stérile, l’impératrice
qui
a perdu son ombre et qui emprunte celle d’une fille du peuple. Mais A
589
e stérile, l’impératrice qui a perdu son ombre et
qui
emprunte celle d’une fille du peuple. Mais Andersen, comme on pouvait
590
bre, c’est le symbole de la puissance de création
qui
vient à se détacher de l’auteur pour prendre corps dans l’œuvre poéti
591
ensuite — plus beau et plus vivant que l’individu
qui
l’a conçu comme porté au-delà de lui-même par l’attrait puissant d’un
592
d’invites à la métamorphose). Mettre en forme ce
qui
nous défait, c’est le paradoxe génial, l’audace comme malgré soi re-c
593
mihl éternel, ce symbole en bottes de sept lieues
qui
traverse encore notre vie, n’est-ce pas l’ombre de Chamisso ? Une omb
594
vie, n’est-ce pas l’ombre de Chamisso ? Une ombre
qui
a perdu son homme, cette fois, mais non pas ses charmes profonds. C’e
595
s ses charmes profonds. C’est le siècle où je vis
qui
n’a plus d’ombre, et c’est pour lui que je garde ma pitié. Il ne sait
596
e pas moins d’une cinquantaine d’auteurs célèbres
qui
ont traité le mythe de l’ombre perdue dans leurs romans, pièces, ou c
597
du normal est donc ici : adapté au milieu social.
Qui
ne voit ce qu’on pourrait tirer de cette « vérité d’expérience » si l
598
ect, à vrai dire fréquent, du romantisme allemand
qui
en a montré bien d’autres, et de tout contraire parfois : que l’on so
599
blancs enclosent de tous côtés ce jardin de curé
qui
a juste la largeur de la maison. On ne voit rien que le ciel au-delà,
600
oin de lande, et de petites dunes broussailleuses
qui
ferment l’horizon bas. Peu de terre et beaucoup de ciel, et partout c
601
de ciel, et partout cette humide lumière blanche
qui
met des ombres si légères, vertes et bleues, sur les murailles rosées
602
À l’étage, où l’on parvient par un petit escalier
qui
prend au fond de la cuisine, deux autres chambres assez vastes et pre
603
vin blanc de l’île. C’est un clairet assez acide,
qui
laisse peut-être un léger goût iodé, au moins l’on est tenté de l’ima
604
la porte, on enfile une petite rue toute blanche
qui
contourne la panse de l’église, et aboutit à la place principale. Au
605
à la place principale. Au milieu de cette place,
qui
est un vaste rectangle de terre jaune, les habitants plantèrent à la
606
ec chaque façade d’une manière subtile et précise
qui
en dit long sur l’âme de ce peuple discret. C’est l’impression que je
607
t pas clairement. Et que penser d’un « Parisien »
qui
manifeste l’intention de rester ici tout l’hiver ? — C’est plutôt en
608
. Elle a dû en parler longuement avec les clients
qui
attendaient en silence, le nez sur leurs sabots, que je sois sorti. L
609
er la porte du jardin. C’est la femme de Pédenaud
qui
brandit un papier. J’accours : elle me tend une formule de télégramme
610
due sur l’envoi de ce matin. En effet, Pédenaud,
qui
a voulu en avoir le cœur net, a pris des instructions par téléphone a
611
e. Il faut donc que je m’exécute, sinon c’est lui
qui
sera forcé « d’y aller de sa poche ». Me voilà courant à l’autobus po
612
r passionnément, trouver une formule d’apaisement
qui
ménage toutes les susceptibilités, et finalement ne rien payer de plu
613
c’est un petit signe assez typique du malentendu
qui
apparaît entre les gens d’ici et moi dès qu’il s’agit de mon travail
614
parle ici. C’est pour une raison très précise et
qui
n’a rien à voir avec la critique littéraire. À la page 43 de l’éditio
615
sur mon pyjama dans l’espace de deux minutes, ce
qui
doit constituer une sorte de record. D’autres sautaient sur le couvre
616
était venu se mettre en boule dans la plate-bande
qui
borde la maison, sous ma fenêtre. Il soufflait très vite, il avait l’
617
te anecdote parce qu’elle comporte une conclusion
qui
la dépasse d’ailleurs notablement et qui me paraît assez frappante. V
618
nclusion qui la dépasse d’ailleurs notablement et
qui
me paraît assez frappante. Voici : pour la première fois depuis je ne
619
e, cela compte quand on n’a plus rien. Pour celui
qui
vit au jour le jour, il s’agit essentiellement d’éviter les lacunes d
620
rgent à venir, j’ai accepté l’invitation d’un ami
qui
nous offre de passer trois semaines chez lui. Il habite à une petite
621
nts de l’Ouest qu’il n’est plus guère de « pays »
qui
ne soit desservi par une ou deux ou même trois compagnies de transpor
622
Sur ses bords ne vivait qu’une population nomade,
qui
portait l’uniforme de l’État, partout la même. Vous pouviez parcourir
623
rance de part en part sans remarquer que les gens
qui
l’habitent ne sont pas tous de la même sorte, et que d’une province à
624
ce à une autre, ce n’est pas seulement le paysage
qui
change. N’était-ce pas là l’une des raisons qui faisait, si facilemen
625
e qui change. N’était-ce pas là l’une des raisons
qui
faisait, si facilement nier la subsistance des « petites patries » da
626
in départ et la destination des diverses voitures
qui
stationnent, sur la place… Et que dire maintenant du voyage lui-même
627
un luxueux fauteuil de cuir rouge ou bleu vif, et
qui
change de tête plusieurs fois pendant le trajet, de coups de main aux
628
c force recommandations ; et ils sont rares, ceux
qui
n’ont pas deux mots à dire par la portière entr’ouverte un instant à
629
uverte un instant à la fille de l’auberge écartée
qui
attend le passage du car, les cheveux au vent, sur le bord de la rout
630
n général de jeunes gaillards solides et gais, et
qui
ont toutes les raisons d’aimer le travail et de le faire bien : c’est
631
eurs que les femmes ont toujours accordées à ceux
qui
commandent et disposent, ne fût-ce que pour une heure, de leur vie. O
632
je rêverais d’entreprendre une belle révolution,
qui
rajeunisse la France : ils ont la bonne humeur, le dynamisme, le sens
633
atique et la rapidité d’esprit que les bourgeois,
qui
en sont dépourvus, attribuent par erreur au « peuple » en général. Sa
634
mpter les moyens techniques dont ils disposent et
qui
seraient décisifs lors d’une action rapide. Mais loin de moi ces ambi
635
ion rapide. Mais loin de moi ces ambitions : ceux
qui
les ont n’en parlent pas, dit-on. Et je ne suis qu’un écrivain. Ceci
636
lumières, et sans vous, où irions-nous donc, nous
qui
ne croyons plus aux curés ? » — Comptez, monsieur, lui dis-je, qu’un
637
le flatter, et cela tient aux circonstances mêmes
qui
l’ont mis dans le cas d’écrire. Car ou bien l’on écrit ce que l’on ne
638
aiblesse ou d’une ambition excessive, deux choses
qui
compliquent fort la vie, je crois ; ou bien l’on écrit des choses int
639
e bon moyen de traîner la misère la plus honteuse
qui
se puisse imaginer, dans les antres rédactionnels. Je dis les antres.
640
tus au-dessus du commun, la révélation de secrets
qui
suffiraient à rendre heureux les plus indignes, et ingénieux les plus
641
orité humaine, quel luxe d’énergie ou d’invention
qui
, s’ils les possédaient vraiment, feraient de leurs détenteurs non poi
642
moi, ce que nous vous donnons, c’est justement ce
qui
nous manque, et quand vous aurez compris cela, vous cesserez, je le c
643
cet effort de restauration morale — et sociale —
qui
s’impose aux nouvelles générations. Par les menues expériences d’une
644
que l’on se proposait justement de combattre, et
qui
est celle de l’État totalitaire. Or, pour convaincre, il faut entre a
645
u contraire, la volonté d’agir dans le sens de ce
qui
libère en l’homme les forces de résistance et de création, systématiq
646
e spécifique de la pensée et de la vie des hommes
qui
ont fait l’Europe et qui veulent la maintenir. Et l’individualisme et
647
et de la vie des hommes qui ont fait l’Europe et
qui
veulent la maintenir. Et l’individualisme et les collectivismes ne so
648
t brutales, à prendre une conscience active de ce
qui
, depuis nos origines, n’était que le sous-entendu de tous nos efforts
649
de créateur. Il veut une organisation de la cité
qui
leur permette de s’exprimer. Telle est la forme que revêt « la charit
650
e », pour reprendre une formule d’Arnaud Dandieu (
qui
d’ailleurs était nietzschéen). Que le christianisme vrai revive dans
651
naliste, je tiens que seule la foi réelle — celle
qui
agit, et non celle qui endort — donne à notre attitude son sens derni
652
eule la foi réelle — celle qui agit, et non celle
qui
endort — donne à notre attitude son sens dernier. Beaucoup de mes cam
653
uge pour les faibles et les sceptiques, pour ceux
qui
craignent de se perdre en s’engageant, et préfèrent la littérature ;
654
us saurons très bien nous entendre avec tous ceux
qui
veulent sauver non point nos âmes — c’est l’affaire de Dieu seul — ma
655
’idée suisse » telle que l’exprime Liehburg. Idée
qui
exclut l’existence d’un type suisse racial, ou « national » au sens u
656
n tertre et il avait maudit le Dieu Tout-Puissant
qui
le laissait mourir de faim. Ce blasphème assombrit sa vie, et la révé
657
ter une réalisation pratique. Le « tout ou rien »
qui
est sa devise devait fatalement le conduire au refus d’une perspectiv
658
les quais déserts du port, ou gagnait les forêts
qui
avoisinent la capitale. Puis il se remettait à écrire. Vers midi, on
659
it été la rupture de ses fiançailles. Mais l’acte
qui
résume toute son œuvre, cet acte après lequel, semblable au prince Ha
660
devenir, et le devenir dans l’instant de la foi,
qui
est l’instant de l’acte d’obéissance. Cessons de prendre le christian
661
». Kierkegaard écrivit alors un article indigné,
qui
provoqua un énorme scandale. Il décrivait la vie de Nynster. Était-ce
662
lière avec toute espèce de souffrance, … un homme
qui
témoigne dans le dénuement, la misère et l’humiliation, méconnu, déte
663
ion, méconnu, déteste, insulté, bafoué — un homme
qui
est flagellé, torturé, traîné en prison, et puis enfin — car c’est bi
664
le monde ne tolère jamais la passion spirituelle
qui
se déclare dans sa pureté. La plupart des gens vivent dans une confus
665
ble, et n’en conçoivent pas de malaise. D’autres,
qui
s’essaient à penser en fin de semaine, comme on fait un peu d’ordre d
666
es systèmes (qu’ils se garderont d’habiter). Ceux
qui
persistent cependant, s’aperçoivent que l’entreprise pourrait être mo
667
un, c’est la mort accidentelle, l’autre, la folie
qui
l’abat. Un seul, je crois, parvint dans l’intégrité de sa force à une
668
orce à une mort que toute son œuvre provoquait et
qui
vaincue par une telle victime, lui révéla dans les derniers instants
669
ts le vrai sens, la valeur de destin de la pensée
qui
aboutissait là. Contempler dans sa mort la « fin » de sa passion et l
670
contre les innombrables tentations d’une religion
qui
n’est pas Dieu ; et soudain, sur son lit de mort, cette phrase : Je
671
ital où vint mourir Kierkegaard (c’est un interne
qui
transcrit les déclarations du malade) : Il tient sa maladie pour mor
672
ra peut-être utile d’insister sur deux caractères
qui
ne peuvent manquer de frapper, de retenir ou de repousser le lecteur
673
zsche, ont refusé de signer de leur sang le pacte
qui
lie le penseur à Méphisto : expérimentateurs qui se ménagent un derni
674
qui lie le penseur à Méphisto : expérimentateurs
qui
se ménagent un dernier retour, guerriers qui déposent les armes avant
675
eurs qui se ménagent un dernier retour, guerriers
qui
déposent les armes avant la décision mortelle. Concession, la raison
676
Dostoievsky. Oui, même ceux-là ! Même ces deux-là
qui
sont allés si loin dans la passion de l’absolu chrétien, mais seul Ki
677
est mort. Une pureté presque inhumaine, voilà ce
qui
définit sa grandeur. Une simplicité conquise aux dépens de tout ce qu
678
ur. Une simplicité conquise aux dépens de tout ce
qui
soutient l’homme contre Dieu. Et cependant, dans le pire désespoir, j
679
écrivant cela, ou bien faisait-il une phrase ? Ce
qui
est sérieux, est seul important, mais tant de gens « font les importa
680
vrai est en définitive dans le seul acte de foi,
qui
jette sur nos sérieux, poses et amusettes (ou « plaisirs » comme on d
681
u plaisantes en général), un « soupçon » d’ironie
qui
est infiniment pire qu’une ironie. Car peut-être que l’acte de foi n’
682
trouvé dans la foi, ou mieux : tant que la foi —
qui
est don de Dieu — ne m’a trouvé. Kierkegaard a eu trois descendances
683
. La troisième théologique : l’école dialectique,
qui
sous l’impulsion de Karl Barth est en train de sauver l’honneur et l’
684
œuvre des centaines d’ouvrages et d’articles. Ce
qui
est certain, c’est qu’à la différence de Nietzsche, personne ne parvi
685
sent notre âge comme cette pierre et ce mot gravé
qui
ne cessent de nous accuser dans leur silence d’éternité. 82. « Allé
686
662). Que dirions-nous alors du sort fait à celui
qui
doit se montrer aux hommes tel qu’il est ? S’entendre dire que l’homm
687
l est peu de chose, n’est pas trop humiliant pour
qui
se flatte d’une image de soi composée dans la solitude : tant qu’on n
688
le concret d’une vie connue. Prenons deux hommes
qui
furent tous deux de prodigieux producteurs d’idées : deux hommes qui
689
x de prodigieux producteurs d’idées : deux hommes
qui
ont écrit chacun une vingtaine de volumes l’espace de dix ans : Kierk
690
it à demi aveugle… Confort et culture. — À ceux
qui
n’ont rien, il faut donner du confort, afin qu’ils puissent concevoir
691
que la recherche d’un gain précaire. Mais à ceux
qui
ont quelque chose, il faut rappeler que la recherche du confort est c
692
faut rappeler que la recherche du confort est ce
qui
s’oppose le plus radicalement à toute culture véritable. Île de R.
693
ent. Un silence implacable et mat enserre l’homme
qui
chemine sur la route incertaine, au milieu des menaces originelles. P
694
i proche dans les rues vides, et les mêmes chiens
qui
reviennent, et pas une âme. « Vallée de l’ombre de la mort… étranger
695
! Épuisés par une demi-heure d’efforts haletants,
qui
n’ont abouti qu’à coincer le sommier au tournant, entre la balustrade
696
Je sors, je pense à autre chose, à quelque chose
qui
n’est pas d’ici. Et déjà je ne comprends plus pourquoi j’ai eu ce for
697
peut se produire, pour tant de mauvaises raisons
qui
sont plus fortes que nous tous. — Et alors, dira-t-on : « Faire la ré
698
-Soir », « on se défend… » La grosse petite bonne
qui
tire sa robe à fleurs sur le quai désert du métro, enfin un être vrai
699
e vie d’homme à peu près digne de ce nom, un fait
qui
commande tous les autres et qui est la mesure de tout. Quand tu l’aur
700
e ce nom, un fait qui commande tous les autres et
qui
est la mesure de tout. Quand tu l’auras connu et accepté — tu es seul
701
ras jamais qu’un appel à devenir toi-même ce fait
qui
est plus fort que toi. Car il est tout ce que le monde attend, attend
702
êt, condamné par l’église primitive. Il donnait à
qui
voulait. Après sa mort, on s’aperçut qu’il ne restait que 250 francs