1 1936, Articles divers (1936-1938). Max Brod, Le Royaume enchanté de l’amour (1936)
1 itait que l’on détruisît. Max Brod s’est expliqué sur ce point délicat dans une note jointe à l’édition posthume du Procès 
2 Le Château, et Amérique. Le regard qu’il y porte sur le monde est d’une précision proprement angoissante. Il considère not
3 . Ou encore : l’inculpation inexplicable qui pèse sur le héros du Procès. d. Rougemont Denis de, Brod Max, « [Préface] Ma
2 1936, Articles divers (1936-1938). Forme et transformation, ou l’acte selon Kierkegaard (janvier 1936)
4 oute marche, de toute création, de toute victoire sur la Nécessité. « Je suis le chemin ». Mais un chemin n’est un chemin q
5 ue ; ou bien encore le lieu d’un pur possible, et sur ces lieux règne le désespoir. Il nous faut donc agir, si nous voulons
6 ormes et des nombres, esclave des lois d’un monde sur lequel il devrait régner. Seule peut l’en délivrer la Parole prophéti
7 leur salut. Cependant que les hommes les frappent sur la bouche. Kierkegaard fut de ces croyants, dont la vocation prophéti
8 e découverte quotidienne du chemin, — ton chemin, sur lequel tu es seul, parce qu’il est la parole de ta vie, sa mesure et
9 u lieu de croire et de faire un pas dans la nuit, sur ce « chemin » qui est le Christ présent. Il y a abîmes entre ces deux
10 st aimé maintenant, aller maintenant, par la foi, sur ce chemin qui commence à ses pas, — c’est là le destin du chrétien, c
11 nel de la présence à Dieu et à soi-même régnerait sur le monde et l’unité du genre humain. Si nous vivons dans l’obéissance
12 io sine fine, sed nunc stans. L’éternité a marché sur la terre : ainsi le Christ est le chemin. Mais nous avons refusé l’ét
13 ire, et c’est la lâcheté de l’homme qui se repose sur ses œuvres et qui les juge : son alliance avec le serpent. De quelles
14 qui résiste et ce qui crée, victoire de la Parole sur la chair, autorité de la personne sur l’anarchie et sur la loi indivi
15 e la Parole sur la chair, autorité de la personne sur l’anarchie et sur la loi individuelle. C’est ici qu’on touche au myst
16 chair, autorité de la personne sur l’anarchie et sur la loi individuelle. C’est ici qu’on touche au mystère, sans lequel t
17 treprise »15. Le temps de l’acte vient s’inscrire sur les traits du visage héroïque. Dans cette chair qui doit vieillir, la
18 immédiat. Que s’est-il donc passé ? Me voici seul sur le chemin ; mais je vois des visages fraternels où s’agitait la foule
19 vie réside dans la seule vocation qu’il incarne. Sur le chemin qui commence à ses pas, il ne meurt jamais par surprise : e
20  Ta Parole est une lampe à mes pieds, une lumière sur mon sentier » 6. Die Chimäre, trad. française dans les Éléments de
3 1936, Articles divers (1936-1938). Décadence des lieux communs (décembre 1936)
21 hérissons vivants, et les soldats s’arc-boutaient sur le sol pour former des arceaux vivants. Quand Alice avait réussi à me
22 parmi plusieurs sens variés, un sens prépondérant sur lequel puisse se faire l’accord. Or, sans parler des 29 sens que Litt
23 agers de la langue cesse d’exercer aucun contrôle sur son parler, qu’elle ne soumet plus à un but unanime. Si bien que les
24 L’on peut penser que c’est une espèce de progrès sur l’âge des clichés bourgeois. Mais si les mots d’ordre sont faux ? Si
25 ’ils imposent est arbitraire, ou s’il ne mise que sur l’indignité humaine ? Et si la propagande et la publicité qui ont pri
4 1937, Articles divers (1936-1938). Changer la vie ou changer l’homme ? (1937)
26 ire, non des vérités éternelles. Placez-vous donc sur ce plan historique. Voyagez en URSS par exemple. Constatez, comme bea
27 inventée par Hegel, qui eut le tort de la fonder sur l’Esprit, ce qui était proprement la poser sur la tête : que le génie
28 er sur l’Esprit, ce qui était proprement la poser sur la tête : que le génie de Marx l’a remise sur ses pieds en la fondant
29 ser sur la tête : que le génie de Marx l’a remise sur ses pieds en la fondant sur la matière économique ; qu’ainsi lestée,
30 ie de Marx l’a remise sur ses pieds en la fondant sur la matière économique ; qu’ainsi lestée, elle a pu se mettre en march
31 , et les justifier à tout coup (avec léger retard sur l’événement !) par des nécessités dites « dialectiques »… Les communi
32 contre le péché) les plus frappantes analogies ? Sur ce plan seul, il m’apparaît qu’une confrontation soit possible. L’
33 moyens qu’elles préconisent. La 2e thèse de Marx sur Feuerbach affirme : Les philosophes n’ont fait jusqu’ici qu’interpré
34 mer le monde d’abord, — et l’homme par lui. C’est sur le fait de cette opposition centrale qu’il importe d’être bien au cla
35 nos disciples ont insisté plus qu’il ne convenait sur les facteurs économiques. Nous étions forcés d’insister sur leur cara
36 cteurs économiques. Nous étions forcés d’insister sur leur caractère fondamental, par opposition à nos adversaires qui le n
37 il en est responsable, nous reviendrons plus tard sur ce point.) Le peuple — et la bourgeoisie donc ! — répète que l’habit
38 cial, d’autre part, l’ont amené à mettre l’accent sur les facteurs matérialistes. C’est cet accent que « les masses » ont s
39 mais c’est aussi où apparaît leur erreur initiale sur l’homme. Leur ignorance ou leur aveuglement quant au devoir, et au po
40 e marxisme. Mais si l’Apôtre avait placé la lutte sur ce terrain que l’on dit réaliste, à supposer que le « parti chrétien 
41 encore assez « vieil homme » pour le comprendre.) Sur quoi repose cette transformation dont vous parlez ? Sur une foi que m
42 oi repose cette transformation dont vous parlez ? Sur une foi que ma raison refuse, et qu’elle m’ordonne d’ignorer. Je ne v
43 il va. On dira : c’est d’abord qu’il a su rejeter sur l’oppression capitaliste, trop réelle, tout le malheur inhérent à l’e
44 atale, irrévocable, aujourd’hui manifeste. Erreur sur l’homme et sa mission cosmique. Erreur sur la personne — dans mon voc
45 Erreur sur l’homme et sa mission cosmique. Erreur sur la personne — dans mon vocabulaire. Ma critique porte sur l’essentiel
46 ersonne — dans mon vocabulaire. Ma critique porte sur l’essentiel du marxisme, alors que la critique marxiste porte sur un
47 du marxisme, alors que la critique marxiste porte sur un christianisme dénaturé. Et l’essentiel du marxisme, je le répète,
48 chrétien comme tel ait des lumières particulières sur ces sujets, qui exigent un savoir technique. Mais ce qui tombe direct
49 endure au nom du but dernier. (Le chrétien chante sur son bûcher, le komsomol accepte un salaire de famine s’il faut cela p
50 essible aujourd’hui. Il mise son action immédiate sur un fait qui n’est pas accompli, l’histoire n’ayant jamais connu de ré
51 n véritable…) Le marxiste dit : « Je ne table pas sur une foi dans l’invisible, mais sur des faits concrets qu’il faut chan
52 e ne table pas sur une foi dans l’invisible, mais sur des faits concrets qu’il faut changer. Chaque réforme obtenue, chaque
53 ur qu’une telle pesanteur ne gagne pas sans cesse sur les élans révolutionnaires spasmodiques qui agitent l’humanité (comme
54 ut le moins un militant suspect. Tout cela repose sur un fait unique, que nous pouvons formuler simplement : la fin dernièr
55 comprendront pas que leur foi doit se manifester sur tous les plans de l’activité humaine, y compris le plan politique, il
56 ritiquer l’« individu isolé et abstrait » (Thèses sur Feuerbach). 43. Marx, Critique de la philosophie hégélienne du droit
57 st querelle de pure scolastique » (Marx, 2e thèse sur Feuerbach). De même pour le chrétien, la foi sans les œuvres n’est pa
58 firmations de polémistes ignorants, ou qui jouent sur les deux sens du mot œuvres (œuvres pies et action concrète). 46. Je
59 t charnelle. 48. En particulier, dans les Thèses sur Feuerbach. On peut y lire une phrase qui prouve que Marx ne prétendai
60 ssi un acte d’humilité ; car toute parole humaine sur Dieu est nécessairement inadéquate en soi, et ne peut être qu’un renv
61 e n’entends pas porter ici un jugement quelconque sur les groupes dits d’Oxford. Je ne les cite qu’au seul titre d’exemple
62 française, I, p. 271.) 62. C’est-à-dire : fondée sur la notion de vocation. 63. L’URSS est le seul État totalement totali
5 1937, Articles divers (1936-1938). Vocation et destin d’Israël (1937)
63 iviste. Que nous apprend une science de cet ordre sur le destin auquel étaient promises les infimes tribus nomades qui cons
64 lement conservateur, qui a pesé jusqu’à nos jours sur les habitants du désert. Désignée entre mille, sans raison. Ou sans a
65 ure est indivisible. Dieu est au ciel, sa loi est sur la terre, et les prêtres sont là pour veiller sur l’Alliance. Et si c
66 sur la terre, et les prêtres sont là pour veiller sur l’Alliance. Et si ces « clercs » viennent à trahir, cédant à leur pen
67 s’animer les uns les autres, chacun se refermant sur sa spécialité, se forgeant une langue singulière au mépris de tout « 
68 es choses qui sont en haut dans les cieux, en bas sur la terre, et dans les eaux plus bas que la terre. » Cela condamne tou
69 s en ceci tout au moins qu’elles mettent l’accent sur le fait de l’élection. Il est curieux de noter que le parallélisme se
70 Toute la théologie éthique de Calvin est centrée sur la vocation : vocation du « petit troupeau » ou de l’Église ; vocatio
71 propos de ce dernier verset, dans son Commentaire sur l’Épître aux Romains. Et Calvin dit du même verset que c’est « une fo
72 ants aînés en la maison de Dieu. » (Commentaires, sur Rom. II, 26.) Le sort du monde, et l’on pourrait même dire : la date
73 pas le seul motif de la législation raciste. 65. Sur l’importance capitale de cette notion de commune mesure pour toute cu
74 une très grave lacune en ce qu’il paraît conclure sur l’abandon final d’Israël à son destin, après la mort de Jésus-Christ.
75 clercs, identique à celui des bergers. 70. Voir sur ce point : Colloque avec Salomon, par Albert-Marie Schmidt, dans la r
76 Épître aux Hébreux (chap. II) insistent fortement sur cette unicité de la Révélation. C’est un grand lieu commun de la théo
77 ujours soucieux de ne pas spéculer arbitrairement sur les textes, note en effet cette restriction : « Et aussi ne faut-il p
78 spécialement d’icelle vocation. » (Commentaires, sur Rom. II, 29). v. Rougemont Denis de, « Vocation et destin d’Israël 
6 1937, Articles divers (1936-1938). Luther, Traité du serf arbitre (1937)
79 oût de la rime sans doute. Pour l’opinion moyenne sur Luther, je crois que la phrase suivante en donne une juste idée : « E
80 on théologique… Ceci dit, il est juste d’insister sur la grande valeur des travaux de quelques spécialistes français qui, a
81 me immoral ou périmé ; ceux qui traduisent « Paix sur la terre aux hommes que Dieu agrée » par « Paix aux hommes de bonne v
82 , « tout est accompli », depuis la mort du Christ sur la croix. Non seulement prévu, mais accompli ! C. M. — Si c’était vr
83 qu’en prononçant ces mots, tu ne prononcerais pas sur toi-même l’arrêt éternel de Dieu te rejetant vers le néant, en sorte
84 raiment, n’existe plus pour toi ? Fermer les yeux sur une réalité, ce n’est pas la supprimer en fait. Mais c’est peut-être
85 u « fatalisme » ne reposent pas, le plus souvent, sur cette erreur des plus grossières ?… C. M. — On peut aussi nier l’éte
86 e et de la connaissance de la foi. Luther insiste sur cet « extrémisme » évangélique, que les sophistes n’étaient que trop
7 1937, Articles divers (1936-1938). L’Acte comme point de départ (1936-1937)
87 e nous ne pourrions définir qu’en sortant du plan sur lequel ils voulaient nous faire prendre parti. C’est ainsi qu’on peut
88 combattre leurs erreurs respectives dans le plan sur lequel ils s’opposent. Cette impossibilité de prendre parti entre deu
89 pensée et l’acte. ⁂ Que la pensée moderne repose sur un postulat d’inactualité, il suffit, pour s’en convaincre, de se dem
90 onnées qui sont par là même objectives, et celles sur lesquelles il faut que l’esprit s’appuie pour poser un problème quelc
91 excellence. En réalité, toute définition s’appuie sur une donnée de ce type, sur un de ces « a priori de fait », comme dira
92 te définition s’appuie sur une donnée de ce type, sur un de ces « a priori de fait », comme dirait Heidegger. Toute tentati
93 e l’acte lui-même supposerait un arrêt, un retour sur l’acte, c’est-à-dire un retour contre l’acte, qui en neutraliserait a
94 eutraliserait aussitôt le dynamisme. La réflexion sur l’acte ne pouvant intervenir qu’a posteriori, elle n’est, en réalité,
95 teriori, elle n’est, en réalité, qu’une réflexion sur les effets de l’acte. Si, au moment de sauter, l’athlète essaie de dé
96 dans un langage arrêté ou détendu. Tout discours sur l’acte contiendra nécessairement des mots tels que « départ », « part
97 », « partir » et « tout de suite ». Tout discours sur l’acte manifestera ce trouble, cette vibration, cette « nouveauté » d
98 ltanément la résistance d’un objet et la victoire sur cette résistance. Moment mystérieux entre tous, où le maximum de risq
99 uis pour l’esprit, de l’autre une pression accrue sur l’inerte. Risque par conséquent accru aussi, puisque la tentation de
100 lin à prières. Il est plus difficile de maintenir sur le qui-vive un empire qu’une cité étroite. En effet, à l’intérieur mê
101 de plus actuel ·dans l’acte. Ce qui a pu tromper sur ce point, c’est précisément que, la pensée étant la plus immédiate de
102 e et de pensée, d’où cette zone où l’homme marche sur de l’art humain en toute sécurité et en plein automatisme (exemple :
103 int est d’importance car il nous éclairera un peu sur la nature intime de l’acte créateur, dans la mesure où elle est saisi
104 uer très fortement l’influence qu’exerce ce seuil sur toute la vie humaine et, probablement, sur la vie en général. Cela es
105 seuil sur toute la vie humaine et, probablement, sur la vie en général. Cela est d’autant plus nécessaire que de même que
8 1937, Articles divers (1936-1938). Formons des Clubs de presse (30 janvier 1937)
106 e, condensée, sans commentaire, ni appréciations, sur chacun des faits importants de la semaine. Cette première partie doit
107 lecteurs de journaux ; 3° une partie documentaire sur la presse. Tout en cherchant à remédier à l’action néfaste de la pres
108 réunira petit à petit, une documentation précise sur la structure et le mécanisme de la presse. Soit en signalant toutes l
109 ux existants ; soit par des études plus générales sur les problèmes financiers, professionnels, législatifs, que pose la ré
110 nges et ses trahisons. Il faut passer à l’action. Sur un terrain parfaitement précis et limité, celui de l’information, nou
9 1937, Articles divers (1936-1938). À qui la liberté ? (5 mars 1937)
111 ion des mots-clés, des lieux communs fondamentaux sur lesquelles s’édifiait la culture. M. de la Rocque défend ce qu’il app
112 ien changer aux faits. Or, ces mystiques reposent sur des mots. Ces mots suffirent longtemps à départager les opinions réel
113 ution. Il en résulte que la culture qui joue tant sur le sens des mots et sur leur acception commune, se trouve ruinée par
114 la culture qui joue tant sur le sens des mots et sur leur acception commune, se trouve ruinée par la politique. Et que la
10 1937, Articles divers (1936-1938). Romanciers publicitaires ou la contagion romanesque (13 mars 1937)
115 rce l’influence la plus directe et la plus intime sur nos mœurs, sur notre vie privée. Songez aux plus grands romanciers, s
116 la plus directe et la plus intime sur nos mœurs, sur notre vie privée. Songez aux plus grands romanciers, songez à leurs m
117 nt-ils à dire ? Dans quel sens entendent-ils agir sur les mœurs de leurs contemporains ? Ils prétendent faire de pures et s
118 cependant, leur influence n’est pas moins grande, sur la vie privée du lecteur. Ils ne veulent rien dire, mais, pourtant, i
11 1937, Articles divers (1936-1938). Vers une littérature personnaliste (20 mars 1937)
119 t du présent), à la nécessité croissante de vivre sur ses réserves, enfin à une crise et à une carence de la création. Mal
120 actéristique que le livre de Thibaudet se termine sur une note pessimiste, et sur l’expression de « dégradation de la litté
121 Thibaudet se termine sur une note pessimiste, et sur l’expression de « dégradation de la littérature, au sens où les physi
12 1937, Articles divers (1936-1938). Journal d’un intellectuel en chômage (fragments) (15 avril 1937)
122 e vert humide au fond des vallons, de vert sombre sur les premières pentes des Cévennes, où commencent les châtaigneraies.
123 olivettes étagées, quelques cyprès en silhouette sur les crêtes, et des toits de ce rose émouvant des tuiles romaines sous
124 ’aquarelles, sous-bois et marines. Quelques tapis sur du carreau rouge. La plupart des fenêtres donnent au midi dans le bra
125 aux sombres. La maison du jardinier ferme la cour sur la droite, derrière des palmiers et des lauriers. Très haute aussi, b
126 rs aux quatre autres terrasses du jardin, étagées sur le versant nord d’un vallon qui vient mourir à notre hauteur sur la d
127 nord d’un vallon qui vient mourir à notre hauteur sur la droite, tandis que le versant sud, avec ses restanques touffues d’
128 zon immédiat. Au sud-est, nous avons une échappée sur la fin de la vallée, la rivière et la plaine. La petite ville reste i
129 invisible, massée au pied des rochers, en retrait sur notre gauche. À peine s’il nous en vient quelques rumeurs de gare, un
130 bassin. Le reflet de l’eau tremble au plafond et sur les murs verdâtres de la chambre où j’écris. Et voilà mon petit exerc
131 e a été débarrassé du tapis. J’ai dressé ma table sur des tréteaux. Il ne reste qu’un grand canapé de velours ponceau et de
132 ’ils appellent ici se nourrir : nos voisins n’ont sur leur table, quand on va les voir à midi, que des châtaignes, des oliv
133 gré ou de force, c’est certain, nous saurons tout sur les gens de la ville… 5 octobre 1934 Petite cité tassée à la base d’u
134 eut marcher à pied sec dans les passages étroits. Sur les seuils, des groupes de femmes en noir jacassent pendant des heure
135 emment. On me dit qu’ici trois maisons seulement, sur 200, ont l’eau courante. Les femmes vont avec des cruches à la fontai
136 vec des cruches à la fontaine qui coule son filet sur la grande place, juste à côté de la pissotière et de l’arrêt des auto
137 ’ombre, paraissait désert. Nous nous sommes assis sur la terrasse, au pied d’un grand micocoulier. Bientôt un chien furieux
138 re de l’homme le plus humain ? Sera-t-elle fondée sur la réalité telle qu’elle est vécue et voulue par les hommes réels et
139 voulue par les hommes réels et concrets, ou bien sur la réalité telle qu’elle est chiffrable, inévitable, impersonnelle ?
140 disait un gardien de l’ordre qui m’avait surpris sur les quais de la Seine, au plus profond d’une contemplation des eaux n
141 récises ? 10 novembre 1934 Observations nouvelles sur les gens. — Je vais chez les Calixte. On nous a dit que la mère a la
142 mère Calixte est au lit, un gros édredon ramassé sur le ventre, les pieds découverts, un foulard noir sur les épaules, et
143 le ventre, les pieds découverts, un foulard noir sur les épaules, et je crois bien sa blouse noire aussi. Elle me dit qu’e
144 dre le linge ; elle imagine de le mettre à sécher sur des buissons de ronce. Tous les mouchoirs sont plus ou moins déchirés
145 francs par jour. Pendant ce temps les hommes sont sur la place et protestent contre le gouvernement. Ce sont les radicaux e
146 t la parole au Cercle d’hommes, citent des livres sur la politique. 12 novembre 1934 J’ai relevé quelques chiffres dans un
147 934 J’ai relevé quelques chiffres dans un ouvrage sur A…, dû à la plume d’un de ses pasteurs à la retraite. En 1570, le mûr
148 culte. Dans la campagne environnante, une maison sur dix habitée. Dès 1934, la soie japonaise a fait son apparition sur le
149 Dès 1934, la soie japonaise a fait son apparition sur le marché lyonnais. Faillite de plusieurs des grosses entreprises de
150 er, c’est une espèce de calembour qui ne joue que sur des sons. Mais il est clair que le sens des termes dont nous usons do
151 ous pensions qu’ils exprimaient les lieux communs sur quoi repose, tacitement, la vie sociale, sont aujourd’hui vidés de le
152 qui prétend les remplacer, n’ont plus d’autorité sur l’esprit de la lettre. Aussi bien nous parlons au hasard, pour ne pas
153 C’est trop compromettant. Mais pour une causerie sur un sujet neutre, nous en avons toujours dans les 40 à 50. Et une fois
154 e lecture. Journaux et illustrés, quelques livres sur la table. Puis on s’est assis sur des chaises alignées, pour entendre
155 quelques livres sur la table. Puis on s’est assis sur des chaises alignées, pour entendre le « conférencier »27. J’ai recon
156 ectiques rapides se trouve par là même inefficace sur le « peuple ». Elle manque de durée. Évitant méticuleusement les repr
157 levés pour sortir, le facteur ronflait, le front sur un dossier de chaise. Il s’est relevé, s’est frotté les yeux, est sor
158 cunes — c’est souvent la même chose — leurs idées sur la vie, sur la mort, sur le mariage. Et quand je dis que sa vie consi
159 t souvent la même chose — leurs idées sur la vie, sur la mort, sur le mariage. Et quand je dis que sa vie consiste à connaî
160 même chose — leurs idées sur la vie, sur la mort, sur le mariage. Et quand je dis que sa vie consiste à connaître ces chose
161 les balayer. Nous sommes installés au presbytère sur une galerie d’où l’on domine un ample paysage horizontal. La plaine e
162 ue nos temples du Midi sont construits en général sur la place du village. En face ou à côté, il y a les cafés, les terrass
163 s bien. Je me rappelle par exemple une discussion sur l’incroyance. L’orateur avait dit que la différence entre les chrétie
164 e son jardin est son seul moyen de gagner). Carré sur son tabouret de cuisine, le doigt en l’air, il passe en revue les com
165 gagner, à cause de la mévente croissante, on vit sur le dos de l’État, on suit des enterrements, on se brouille avec ses e
166 ce qui est le moins croyable, étant superstitieux sur tout plein d’objets. » Malchance affreuse du peuple français : il n’é
167 mier gagnant de la Loterie nationale, s’inclinant sur la tombe du Soldat inconnu. Juste hommage au collègue, au gagnant d’u
168 on de libertés. Bref, un petit sermon élémentaire sur le thème « liberté oblige ». Au sortir de la réunion, je surprends ce
169 ais-je bien, à l’avenir, si j’écris quelque chose sur le fascisme ou sur les soviets, de mettre en épigraphe à mon article 
170 enir, si j’écris quelque chose sur le fascisme ou sur les soviets, de mettre en épigraphe à mon article : Je suis contre. S
171 uer le lecteur, j’entends de l’amener à réfléchir sur les raisons de ses partis pris ? Mars 1935 (à Marseille) J’ai parlé à
172 de rédiger à temps perdu. Il est assez sceptique sur le résultat de cette entreprise. Pour des raisons que je devine plus
173 plutôt la vérité telle quelle, surtout la vérité sur une situation matérielle. Il est entendu qu’on ne doit pas parler de
174 qui se mêle en particulier à tout échange d’idées sur la richesse, la pauvreté ou le chômage. Mélange extraordinairement ir
175 raséologie marxiste ! Ô triomphe des mots d’ordre sur l’inertie des masses, l’égoïsme des petits bourgeois, l’obscurantisme
176 est l’heure même qui va sonner : demain dimanche, sur le coup de dix heures, le grand mot qui résume cent années d’efforts,
177 se » ou « réactionnaire ». À la prochaine enquête sur l’état politique de la France, je me promets de répondre par cette si
178 unisme. — Dans la petite librairie grande ouverte sur la rue principale, je parcours, comme chaque jour, la plupart des jou
179 cause va sortir, lorsque le vieux gâteux l’arrête sur le seuil. « Et alors, mon bon, c’est toi qu’on va mettre à la mairie 
180 ai dit, revenez deux fois, vingt fois, prenez-les sur le fait au détour d’une phrase maladroite, rendez-les attentifs au se
181 le n’a qu’un argument très puissant contre nous : sur qui et sur quoi tablez-vous ? nous dit-elle, sur quelle classe, sur q
182 n argument très puissant contre nous : sur qui et sur quoi tablez-vous ? nous dit-elle, sur quelle classe, sur quels intérê
183 sur qui et sur quoi tablez-vous ? nous dit-elle, sur quelle classe, sur quels intérêts ? — Nous comptons sur l’effort des
184 i tablez-vous ? nous dit-elle, sur quelle classe, sur quels intérêts ? — Nous comptons sur l’effort des hommes les plus hum
185 elle classe, sur quels intérêts ? — Nous comptons sur l’effort des hommes les plus humains. C’est peu, dites-vous. Mais rie
13 1937, Articles divers (1936-1938). Lénine, Staline et la littérature (17 avril 1937)
186 n’a fourni pour sa part qu’une dizaine de pages ( sur 150) relatives surtout au développement d’une culture nationale-socia
187 soldats du 17e… ou encore la chanson patriotarde sur l’Alsace-Lorraine : Vous avez pu germaniser nos plaines Mais notre
188 i ce qu’écrit, à cette date, le Père des peuples, sur le même Maïakovski : Il a été et il demeure le poète le meilleur, le
189 ressort à l’évidence que les « idées » de Lénine sur la littérature étaient en général saines, banales, un peu courtes, et
14 1937, Articles divers (1936-1938). Chamisso et le Mythe de l’Ombre perdue (mai-juin 1937)
190 nt, à voir tant d’auteurs s’exercer l’imagination sur un sujet qui défie l’expérience, l’on s’étonne qu’aucun d’entre eux n
191 it leurs contes sans jamais se poser de questions sur le sens d’un tel accident — dont à vrai dire les suites sont assez pi
192 aberration maximum. Pour confirmer notre soupçon sur la nature de cette aberration, il conviendrait de rappeler ici que Pe
193 r vitae dans l’homme à autre chose qu’à une ombre sur la paroi, laquelle (ombre) vient de l’homme et se forme d’après lui :
194 ste. Rank insiste longuement, comme je l’ai fait, sur l’antiquité nordique du mythe, auquel se rattachent de très nombreuse
195 Nouvelles Nourritures. 37. Freud : Trois essais sur la théorie de la sexualité. La définition du normal est donc ici : ad
196 cepter une « vérité » de ce genre qu’en insistant sur le contraire : l’anormal peut être créateur d’un nouveau type de rapp
15 1937, Articles divers (1936-1938). Journal d’un intellectuel en chômage (25 juillet 1937)
197 tées ; j’ai dressé cela devant la fenêtre ouverte sur les verdures encore vivaces du jardin. Quand je lève le nez, je vois
198 qui met des ombres si légères, vertes et bleues, sur les murailles rosées. La maison compte deux chambres au rez-de-chauss
199 d’une manière subtile et précise qui en dit long sur l’âme de ce peuple discret. C’est l’impression que je veux retenir po
200 sans doute, mais il n’y en a pas tant à raconter sur ce pays… Je l’ai laissée en plein mystère. Elle a dû en parler longue
201 ec les clients qui attendaient en silence, le nez sur leurs sabots, que je sois sorti. La mère Aujard n’a pas toujours ce q
202 novembre 1933 Le bureau de poste. — Trois mètres sur trois, et grille épaisse au milieu. Derrière la grille, le long visag
203 lit pour la nième fois son tarif, fait son calcul sur un bout de papier, et conclut que j’ai à payer 72 francs, pour un env
204 rser sans délai la somme de Fr. 67.25 restant due sur l’envoi de ce matin. En effet, Pédenaud, qui a voulu en avoir le cœur
205 gère à peine : pour mon compte, j’en ai pris sept sur mon pyjama dans l’espace de deux minutes, ce qui doit constituer une
206 onstituer une sorte de record. D’autres sautaient sur le couvre-pied. D’autres sur le plancher. Je n’en menais pas large. C
207 . D’autres sautaient sur le couvre-pied. D’autres sur le plancher. Je n’en menais pas large. Comme la mère Renaud était ven
208 raient être utiles. 23 décembre 1933 J’écris ceci sur une table de café. À travers la vitrine, je vois le vieux port de cet
16 1937, Articles divers (1936-1938). Extraits de… Journal d’un intellectuel en chômage (15 août 1937)
209 illage. Aujourd’hui, les stations d’autocars sont sur la place principale. C’est de là qu’on part au milieu d’une grande af
210 la voir, sans tenir compte de ses circonstances. Sur ses bords ne vivait qu’une population nomade, qui portait l’uniforme
211 estination des diverses voitures qui stationnent, sur la place… Et que dire maintenant du voyage lui-même ? C’est une résur
212 ui attend le passage du car, les cheveux au vent, sur le bord de la route. Rien n’est plus sympathique qu’un conducteur de
17 1938, Articles divers (1936-1938). Réponse à Pierre Beausire (15 janvier 1938)
213 notre numéro spécial81. S’il nous attaque, c’est sur des points que nous n’avons pas abordés, et sur des thèses que je sou
214 t sur des points que nous n’avons pas abordés, et sur des thèses que je souhaite qu’aucun de nous ne soutienne jamais. Préc
215 Personnalisme en Suisse. 81. La réserve indiquée sur « le Suisse », auquel Beausire croit que je crois, résulte d’un malen
18 1938, Articles divers (1936-1938). Søren Kierkegaard (février 1938)
216 d. Un jour, accablé par la misère, il était monté sur un tertre et il avait maudit le Dieu Tout-Puissant qui le laissait mo
217 t. À l’aube, il s’accordait quelque répit, errait sur les quais déserts du port, ou gagnait les forêts qui avoisinent la ca
218 ur — nous dit-il dans son Point de vue explicatif sur mon œuvre — se rapporte à ce seul problème : « comment peut-on deveni
219 mourir, comblé d’honneurs et de gloire mondaine. Sur sa tombe son successeur le qualifia, selon l’usage, de « grand témoin
220 — et puis enfin crucifié, décapité, brûlé ou rôti sur un gril, jeté par le bourreau dans un endroit écarté, sans être enter
221 eur. Un acharnement sans pareil à forcer l’esprit sur l’obstacle du désespoir et de l’absurdité de l’existence ; toute une
222 s d’une religion qui n’est pas Dieu ; et soudain, sur son lit de mort, cette phrase : Je ne pense pas que ce soit mauvais,
223 jours-ci. Mais il sera peut-être utile d’insister sur deux caractères qui ne peuvent manquer de frapper, de retenir ou de r
224 l’éternité. L’éternité, pour lui, est une ironie sur le temps, à laquelle le temps finira bien par succomber. Mais, ayant
225 en définitive dans le seul acte de foi, qui jette sur nos sérieux, poses et amusettes (ou « plaisirs » comme on dit non san
226 développement promis à l’influence de Kierkegaard sur notre temps : on le redécouvre après cent ans, on le traduit partout,
227 après cent ans, on le traduit partout, on publie sur son œuvre des centaines d’ouvrages et d’articles. Ce qui est certain,
228 omis spirituels, nos passions courtes et agitées. Sur une pierre de cimetière danois, on peut lire cette inscription nue :
229 omme les autres” ». 83. Point de vue explicatif sur mon activité d’auteur (1848). 84. Rapporté par Georges Brandes, dans
19 1938, Articles divers (1936-1938). Nouvelles pages du Journal d’un intellectuel en chômage (avril 1938)
230 ’ils sont peu de chose », s’écrie Bossuet (Sermon sur la mort, 22 mars 1662). Que dirions-nous alors du sort fait à celui q
231 nce implacable et mat enserre l’homme qui chemine sur la route incertaine, au milieu des menaces originelles. Par temps cla
232 allée de l’ombre de la mort… étranger et voyageur sur la terre… » Jamais plus que dans cette nuit. Fin de séjour à A… (Ga
233 La grosse petite bonne qui tire sa robe à fleurs sur le quai désert du métro, enfin un être vrai. Conclusion. — S’occupe