1 1938, Articles divers (1938-1940). Le seul espoir (juin 1938)
1 Le seul espoir (juin 1938 )a La mission historique de notre Confédération, c’est de garder li
2 dans le sens individualiste que représentent les deux derniers siècles, succède depuis la guerre — qui fut une guerre des m
3 individualiste que représentent les deux derniers siècles , succède depuis la guerre — qui fut une guerre des masses — une ère d
4 peu partout des signes de réveil. J’en ai relevé trois au début de cet article, bien minimes il est vrai, mais assez nets et
5 nationalisme ! Nous ne sommes pas une nation ; ni trois nations ; ni même vingt-deux petites nations. Nous sommes une Confédé
6 ommes pas une nation ; ni trois nations ; ni même vingt-deux petites nations. Nous sommes une Confédération de communautés régiona
7 i une nation, notre compte sera vite réglé. Car :  nous perdrons notre raison d’être, et il n’est pas d’exemple dans l’H
8 éclatant ; il l’est même trop pour que j’insiste…  nous ne pouvons devenir qu’une des plus petites nations de l’Europe,
9 Europe, et une nation divisée contre elle-même en trois races et trois langues, si ce n’est quatre. Dès lors, quelle force op
10 nation divisée contre elle-même en trois races et trois langues, si ce n’est quatre. Dès lors, quelle force opposerons-nous a
11 même en trois races et trois langues, si ce n’est quatre . Dès lors, quelle force opposerons-nous aux grandes nations qui nous
12 tions qui nous entourent ? Nous serons dépecés en trois Anschluss. Ce n’est donc pas un « idéal fumeux » que j’oppose à la te
13 oir », Feuille centrale de Zofingue, Zurich, juin 1938, p. 469-472.
2 1938, Articles divers (1938-1940). Souvenir d’Esztergom (juin 1938)
14 Souvenir d’Esztergom (juin 1938 )b J’avais lu quelques-uns de ses poèmes en traduction. Je savais q
15 vers la maison du poète, sur un coteau de vignes. Trois chambres boisées entourées d’une large galerie d’où l’on voit le Danu
16 , des boissons préparées, l’ombre bourdonnante, —  trois petites chambres et un pan de toit par-dessus, cela fait une arche à
17 rgom », Nouvelle Revue de Hongrie, Budapest, juin 1938, p. 505-506.
3 1938, Articles divers (1938-1940). « Comment libérer l’État de la tyrannie de l’Argent ? » (10 juin 1938)
18 nt libérer l’État de la tyrannie de l’Argent ? » ( 10 juin 1938)c d Nous sommes en train de passer du règne de la financ
19 er l’État de la tyrannie de l’Argent ? » (10 juin 1938 )c d Nous sommes en train de passer du règne de la finance totalita
20  », Combat : revue des idées et des faits, Paris, 10 juin 1938, p. 505. d. Précédé de la note suivante : « L’auteur de P
21 at : revue des idées et des faits, Paris, 10 juin 1938, p. 505. d. Précédé de la note suivante : « L’auteur de Penser avec
4 1938, Articles divers (1938-1940). Le Relèvement de l’Allemagne (1918-1938) par Albert Rivaud (28 octobre 1938)
22 Le Relèvement de l’Allemagne ( 1918-1938 ) par Albert Rivaud (28 octobre 1938)f Après tant de livres sur la
23 ent de l’Allemagne (1918-1938) par Albert Rivaud ( 28 octobre 1938)f Après tant de livres sur la Russie soviétique ou st
24 lemagne (1918-1938) par Albert Rivaud (28 octobre 1938 )f Après tant de livres sur la Russie soviétique ou stalinienne, il
25 emagne d’avant-guerre, des origines du conflit de 1914, de la guerre, de la révolution, puis de la République de Weimar et de
26 ons d’assister à la répétition du coup de juillet 1914. Mêmes manœuvres simultanées de bluffe guerrier et d’assurances pacifi
27 vaquie. Le dénouement a été différent, certes. En 1914, la guerre a éclaté et l’Allemagne, au terme du conflit, n’a rien obte
28 lemagne, au terme du conflit, n’a rien obtenu. En 1938, la guerre n’a pas éclaté, et l’Allemagne a tout obtenu. Les partisans
29 Mais on peut leur faire observer que la guerre de 1914 n’a servi exactement à rien, puisque vingt ans plus tard, l’Allemagne
30 erre de 1914 n’a servi exactement à rien, puisque vingt ans plus tard, l’Allemagne est plus forte que jamais, et atteint ses
31 ustries, les salaires globaux ont doublé » depuis 1933. Dans quelles industries ? Et quels étaient les salaires de base ? Les
32 ont rendus méfiants, à juste titre. De même, page 364, on nous dit d’abord que « l’organisation nationale-socialiste a permi
33 e le nombre des sociétés anonymes a été réduit de 9634 en 1932 à 7204 en 1936, et que le nombre des « petites sociétés » est
34 bre des sociétés anonymes a été réduit de 9634 en 1932 à 7204 en 1936, et que le nombre des « petites sociétés » est tombé d
35 sociétés anonymes a été réduit de 9634 en 1932 à 7204 en 1936, et que le nombre des « petites sociétés » est tombé de 6632
36 s anonymes a été réduit de 9634 en 1932 à 7204 en 1936, et que le nombre des « petites sociétés » est tombé de 6632 à 3863. C
37 e le nombre des « petites sociétés » est tombé de 6632 à 3863. Comment interpréter ces chiffres ? L’auteur y voit la preuve
38 mbre des « petites sociétés » est tombé de 6632 à 3863. Comment interpréter ces chiffres ? L’auteur y voit la preuve « d’une
39 ndu] Albert Rivaud, Le Relèvement de l’Allemagne ( 1918-1938 )  », La Flèche, Paris, 28 octobre 1938, p. 4. g. On a corrigé l’orig
40 de l’Allemagne (1918-1938)  », La Flèche, Paris, 28 octobre 1938, p. 4. g. On a corrigé l’original fautif : « Reichnaeth
41 agne (1918-1938)  », La Flèche, Paris, 28 octobre 1938, p. 4. g. On a corrigé l’original fautif : « Reichnaethrstand ».
5 1938, Articles divers (1938-1940). Réponse de Denis de Rougemont, lauréat du prix Rambert 1938 (novembre 1938)
42 se de Denis de Rougemont, lauréat du prix Rambert 1938 (novembre 1938)h i Messieurs, Après tant d’éloges, une prudence él
43 Rougemont, lauréat du prix Rambert 1938 (novembre 1938 )h i Messieurs, Après tant d’éloges, une prudence élémentaire me co
44 t. J’espérais terminer mon livre aux alentours du 21 juin, date du solstice d’été, triomphe solaire sur les ténèbres, à ce
45 oici que la nuit cède au jour ! » Et en effet, le 20 au soir — à peine plus tôt que je ne l’avais prévu — j’inscrivais ce
46 au bas d’un manuscrit considérable. Le lendemain, 21, l’Opéra de Paris représentait pour la seule fois de l’année l’admirab
47 ristan de Wagner. J’obtins, comme par hasard, les deux dernières places libres. Or voici qu’à l’heure même où je terminais m
48 e qui me l’annonçait portait la date fatidique du 21. Comment ne pas voir dans ces coïncidences un signal amical du destin 
49 tin ? Vous vous trouviez couronner sans le savoir deux livres à la fois, le Journal et l’ Amour . Et peut-être ainsi mon t
50 en exprime ici ma plus profonde reconnaissance. 1. Et non plus mercenaire, faut-il le préciser ? h. Rougemont Denis de
51 se de Denis de Rougemont, lauréat du prix Rambert 1938  », Feuille centrale de Zofingue, Neuchâtel, novembre 1938, p. 36-39.
52 Feuille centrale de Zofingue, Neuchâtel, novembre 1938, p. 36-39. i. Pris remis pour récompenser l’auteur du Journal d’un i
6 1938, Articles divers (1938-1940). Réponse à l’enquête « Littérature et christianisme » (20 novembre 1938)
53 nse à l’enquête « Littérature et christianisme » ( 20 novembre 1938)j k Tous les problèmes se posent différemment pour
54 ête « Littérature et christianisme » (20 novembre 1938 )j k Tous les problèmes se posent différemment pour un croyant et
55 t christianisme », La Cité chrétienne, Bruxelles, 20 novembre 1938, p. 57. k. Précédé de la notice suivante : « Et voici
56 sme », La Cité chrétienne, Bruxelles, 20 novembre 1938, p. 57. k. Précédé de la notice suivante : « Et voici la réponse d’un
7 1939, Articles divers (1938-1940). Quel est le rôle de l’Université dans le pays ? (1939)
57 Quel est le rôle de l’Université dans le pays ? ( 1939 )m … Quel est le rôle de l’Université dans le pays ? Serait-ce de d
58  ? Ce ne sera jamais, hélas, qu’une fois tous les cent ans ! m. Rougemont Denis de, « Quel est le rôle de l’université da
59 tudiants de l’Université de Neuchâtel, Neuchâtel, 1939, p. 150-151.
8 1939, Articles divers (1938-1940). Le protestantisme créateur de personnes (1939)
60 Le protestantisme créateur de personnes ( 1939 )l Je souhaite que beaucoup d’entre vous2, apercevant le titre de c
61 rtout le protestantisme est effectivement cela. I Depuis une dizaine d’années, une discussion générale s’est institu
62 antisme est effectivement cela. I Depuis une dizaine d’années, une discussion générale s’est instituée sur les notions de
63 ctionnaire, l’individu n’est pas une invention du siècle des Lumières et de la Déclaration des droits de l’homme. C’est une in
64 faut. Les esclaves, par exemple, qui forment les deux tiers de la population, ne sont pas des personnes, puisqu’ils ne joue
65 En ce point de l’évolution, dans cette angoisse, deux solutions paraissent possibles. Ou bien l’on cherche à recréer la com
66 nullement contradictoires, puisqu’ils traduisent deux aspects complémentaires d’une seule et même réalité : la conversion.
67 et même réalité : la conversion. Tel est l’homme neuf , créé par l’Église chrétienne. Ce n’est pas l’individu grec, puisqu’i
68 sonne. Et vous voyez que la distinction entre ces deux vocables si courants, loin d’être une querelle byzantine, ne traduit
69 aisons dans nos pensées un petit saut de quelques siècles , pour retomber tout à la fois dans l’époque de la Réformation et dans
70 jet précis qui nous occupe. L’Église des premiers siècles a repris peu à peu l’héritage de l’Empire romain. Elle s’est peu à pe
71 Renaissance. Elle apparaît d’abord en Italie, un siècle au moins avant la Réforme. Et l’on peut la caractériser par quelques
72 on romaine de la communauté catholique. Entre ces deux déviations, contre l’oppression collective et contre la révolte de l’
73 tellement, sur le plan politique, à combattre sur deux fronts : d’une part contre l’absolutisme du pouvoir, d’autre part con
74 vidualisme social et religieux. Calvin combat les deux tendances non point pour des raisons politiques, mais pour sauver l’É
75 si personne n’allait au-devant pour rembarrer ces deux vices, toute la pureté de la foi serait confuse. » L’Église primitive
76 vient presque évidente dès que l’on réfléchit aux deux questions suivantes : quels furent les régimes qui persécutèrent la R
77 ns complémentaires, l’union dans la diversité. II Maintenant que voici définies, ou plutôt illustrées d’exemples his
78 les que l’individu et la personne, abordons notre siècle et l’histoire présente. Car en définitive, c’est de cela qu’il s’agit
79 ’homme, que nous pourrons le mieux départager les deux groupes de régimes qui s’affrontent aujourd’hui. Le premier groupe es
80 ement aussi disparates que possible : d’abord les cinq monarchies protestantes du Nord : Scandinavie, Pays-Bas, Angleterre ;
81 ique monarchie catholique, celle des Belges ; les quatre monarchies orthodoxes des Balkans ; deux républiques démocratiques se
82  ; les quatre monarchies orthodoxes des Balkans ; deux républiques démocratiques seulement, la Suisse et la France ; et enfi
83 ques seulement, la Suisse et la France ; et enfin trois semi-dictatures : Pologne, Hongrie et Portugal. (On ose à peine parle
84 me, sinon quant à l’esprit, se dresse le bloc des trois États totalitaires, — que menace de rejoindre l’Espagne. Laissons de
85 es politiques que l’on pourrait marquer entre ces trois États : d’abord parce que ce n’est pas notre sujet, ensuite parce que
86 qu’il nous importe de souligner ce soir, ce sont deux traits évidemment communs à ces régimes : leur opposition brutale au
87 la personne. Voici, à mon avis, les causes de ces deux phénomènes. En Russie, en Allemagne, à Rome et en Espagne, la distinc
88 clergé : c’est ce qu’on nomme la théocratie. Les trois autres pays que je viens de nommer souffraient, eux aussi, à des degr
89 ffraient, eux aussi, à des degrés divers, et pour mille raisons très complexes, de l’un ou l’autre de ces maux. La coupure en
90 l’Église formaient un tout et constituaient à eux deux le Pouvoir. Renverser l’un, c’était donc fatalement s’attaquer à l’au
91 scientes de leur mission. Dans un essai publié en 1928, et intitulé L’Espagne invertébrée, le grand écrivain espagnol Ortega
92 rent ceci de commun qu’elles souffrent toutes les deux d’un manque évident et permanent d’individualités marquantes, … de pe
93 autre correspondant à l’Allemagne luthérienne, et deux autres correspondant à l’Italie et à l’Espagne catholiques, alors qu’
94 te, va nous permettre une confrontation utile des deux doctrines. Je dis bien utile, et non pas simplement intéressante. Je
95 tre morale de la personne. Je vais le montrer par deux exemples dont j’essaierai de tirer des conclusions pratiques. Quelle
96 s choses vieilles, mortes et enterrées depuis des millénaires , jamais passées, et qui réclament encore du sang, des morts, des cort
97 it individualiste —, c’est l’équilibre vivant des deux termes. Ceux qui disent : « Centralisons tout », et ceux qui disent :
98 taires ? C’est très simple. On a détruit l’un des deux pôles de la personne : celui de la liberté ou de l’autonomie, et l’on
99 e des ersatz de personnes, de personnalités — des milliers de petits Führer — mais c’est l’État et sa mystique qui les créent. O
100 e un individu embrigadé, et non pas une vocation. Milliers de masques durs, volontairement durcis, de ces jeunes soldats politiq
101 ne telle clairvoyance. Il est temps de tirer, en deux mots, la conclusion de cette série de mises au point. J’ai tenté de s
102 nce calviniste, est appelée à figurer, dans notre siècle , le type même de la sûre doctrine de résistance au paganisme politiqu
103 ’eut à résoudre la Réforme. Calvin combattait sur deux fronts, au nom d’une position non point centriste, mais centrale. Nou
104 n s’amuse, tant plus de marteaux l’on y use. » 2. Texte intégral d’une conférence prononcée au mois de janvier 1939 à B
105 ral d’une conférence prononcée au mois de janvier 1939 à Bâle, Neuchâtel, Lausanne et Genève. l. Rougemont Denis de, « Le
106 e créateur de personnes », In Extremis, Fribourg, 1939, p. 2-22.
9 1939, Articles divers (1938-1940). Le théâtre communautaire en Suisse (1939)
107 Le théâtre communautaire en Suisse ( 1939 )y La Suisse est sans doute le pays où l’on joue le plus de théâtre
108 nt place aux mythes collectivistes, et la pièce à trois personnages au jeu sacral et militaire. Tout récemment, le chef d’un
109 posait la première pierre d’une arène destinée à 400  000 spectateurs. Il est clair que de telles proportions anéantissent
110 ait la première pierre d’une arène destinée à 400  000 spectateurs. Il est clair que de telles proportions anéantissent maté
111 tion — il s’agissait de l’Exposition nationale de 1939 — par les dimensions de la scène prévue, et les ressources disponible
112 e un nouveau paradoxe : je dispose d’une scène de 30 mètres de largeur, qui ne peut être occupée que par une foule, mais e
113 spaces, tout en concentrant l’attention sur un ou deux personnages dominants, les autres rôles n’étant qu’épisodiques. (C’es
114 et qui agira sur le degré inférieur de la scène à trois plans dont j’ai vu le projet. Une masse plus réduite agira sur le deg
115 Nicolas quitte le monde, il s’élève donc du plan 2 au plan 3. Au deuxième acte, le monde vient à lui : les chœurs gravis
116 uitte le monde, il s’élève donc du plan 2 au plan 3. Au deuxième acte, le monde vient à lui : les chœurs gravissent et red
117 redescendent les escaliers qui conduisent du plan 1 au plan 3. Au troisième acte, Nicolas sacrifie sa solitude pour le sa
118 nt les escaliers qui conduisent du plan 1 au plan 3. Au troisième acte, Nicolas sacrifie sa solitude pour le salut des Sui
119 de pour le salut des Suisses : il descend du plan 3 au plan 2. Deux mots à propos de la musique. On a défini le Festspiel
120 salut des Suisses : il descend du plan 3 au plan 2. Deux mots à propos de la musique. On a défini le Festspiel suisse com
121 lut des Suisses : il descend du plan 3 au plan 2. Deux mots à propos de la musique. On a défini le Festspiel suisse comme ré
122 e Festspiel en Suisse, dans La Suisse qui chante, 1932 ). Cette formule me paraît plus collectiviste que communautaire. Elle
123 Suisse vue à travers l’Exposition nationale, vol. II , Zurich, Atlantis Verlag, 1939, p. 542-545.
124 tion nationale, vol. II, Zurich, Atlantis Verlag, 1939, p. 542-545.
10 1939, Articles divers (1938-1940). Un quart d’heure avec M. Denis de Rougemont : Hitler, grand-prêtre de l’Allemagne (11 janvier 1939)
125 Rougemont : Hitler, grand-prêtre de l’Allemagne ( 11 janvier 1939)n o Voici le livre le plus actuel que j’aie lu sur l’
126 : Hitler, grand-prêtre de l’Allemagne (11 janvier 1939 )n o Voici le livre le plus actuel que j’aie lu sur l’Allemagne hit
127 e lu sur l’Allemagne hitlérienne. Il y a pourtant deux ans qu’il a été écrit. Son auteur, M. Denis de Rougemont, me dit pour
128 s et sur ce que j’entendais, pendant un séjour de huit mois dans une grande ville d’Allemagne en 1935-1936. Que valaient ces
129 de huit mois dans une grande ville d’Allemagne en 1935-1936. Que valaient ces impressions ? Quand je suis revenu, je n’étais pas s
130 i assisté à un discours du Führer, en présence de 40  000 personnes. Mais, ce jour-là, ce fut pour moi foudroyant. Je me so
131 ssisté à un discours du Führer, en présence de 40  000 personnes. Mais, ce jour-là, ce fut pour moi foudroyant. Je me souvie
132 vance lentement, en saluant d’un geste épiscopal, quarante mille bras se lèvent, et le tonnerre rythmé des heil commence. Et cel
133 tement, en saluant d’un geste épiscopal, quarante mille bras se lèvent, et le tonnerre rythmé des heil commence. Et cela dure
134 séparait de la foule. J’étais au premier rang, à deux mètres de lui. Un bon tireur l’eût descendu très facilement. Mais ce
135 t. Mais ce bon tireur ne s’est jamais trouvé dans cent occasions analogues. Voilà le principal de ce que je sais sur Hitler.
136 ire pas sur un petit-bourgeois qui est le rêve de 60 millions d’hommes. On tire sur un tyran, ou sur un roi, mais les fond
137 pas sur un petit-bourgeois qui est le rêve de 60 millions d’hommes. On tire sur un tyran, ou sur un roi, mais les fondateurs de
138 forces relatives des partis et des classes avant 1933, les circonstances politiques de l’Europe, le traité de Versailles, et
139 qu’elle soit, sur les masses décomposées par des siècles d’individualisme. J’ai reçu récemment d’Allemagne une lettre qui ne d
140 r, grand-prêtre de l’Allemagne », Candide, Paris, 11 janvier 1939, p. 6. o. Propos recueillis par André Rousseaux.
141 être de l’Allemagne », Candide, Paris, 11 janvier 1939, p. 6. o. Propos recueillis par André Rousseaux.
11 1939, Articles divers (1938-1940). Qui est Hitler ? (24 février 1939)
142 Qui est Hitler ? ( 24 février 1939)p La grande majorité des Français pensent que le Führ
143 Qui est Hitler ? (24 février 1939 )p La grande majorité des Français pensent que le Führer est un vég
144 e le peuple parlait du Roi avant la révolution de 1789. Au panégyrique et à la caricature, j’opposerai ici un témoignage limi
145 séparait de la foule. J’étais au premier rang, à deux mètres de lui. Un bon tireur l’eût descendu très facilement. Mais ce
146 . Mais ce bon tireur ne s’est jamais trouvé, dans cent occasions analogues. Voilà le principal de ce que je sais sur Hitler.
147 La contre-épreuve de ce jugement, je la vois dans deux faits frappants : le premier, c’est que la seule résistance sérieuse
148 uellement « prisonnier personnel » du Führer pour dix ans. Cas unique, à ma connaissance, et qui revêt une signification ex
149 tler ? », L’Hebdomadaire du temps présent, Paris, 24 février 1939, p. 5.
150 ’Hebdomadaire du temps présent, Paris, 24 février 1939, p. 5.
12 1939, Articles divers (1938-1940). Il y a toujours des directeurs de conscience en Occident (juin 1939)
151 rs des directeurs de conscience en Occident (juin 1939 )q r I. La première partie de votre questionnaire comporte vis
152 urs de conscience en Occident (juin 1939)q r I . La première partie de votre questionnaire comporte visiblement vo
153 z de prêtres et de pasteurs que vous énumérez. II . Mon principal directeur de conscience, qui mourut en 1855, écriva
154 principal directeur de conscience, qui mourut en 1855, écrivait : « Si l’on veut réellement conduire un homme à un but défin
155 C’est donner un sens. Or tout sens est défini par deux points : le point de départ et le point d’arrivée. Ou, selon les term
156 ouvement-là qui crée l’Église quand il entraîne «  deux ou trois » d’entre nous ; l’Église : la seule communauté qui ait son
157 -là qui crée l’Église quand il entraîne « deux ou trois  » d’entre nous ; l’Église : la seule communauté qui ait son fondement
158 eut prenne de l’eau de la vie, gratuitement. » 3. Je ne puis ici que déclarer, sans démonstration, que le fait de la pl
159 e conscience en Occident », Volontés, Paris, juin 1939, p. 49-52. r. Réponse à une enquête.
13 1939, Articles divers (1938-1940). Nicolas de Flue vu par Denis de Rougemont (8 juillet 1939)
160 Nicolas de Flue vu par Denis de Rougemont ( 8 juillet 1939)s t Dans ce studio parisien, dont les larges fenêtres
161 olas de Flue vu par Denis de Rougemont (8 juillet 1939 )s t Dans ce studio parisien, dont les larges fenêtres regardent un
162 n des boulevards les plus bruyants de Montmartre, deux hommes penchés sur une liasse de papier mettent au monde une œuvre no
163 bure du philosophe pour revêtir la toge du poète. Deux immenses pianos, encombrés de manuscrits tiennent conseil au centre d
164 d’œuvre comme : Les Cris du Monde, David, Pacific 231. Sur une table s’étale une feuille de papier aux trois quarts achevée 
165 . Sur une table s’étale une feuille de papier aux trois quarts achevée : c’est la partition de Nicolas de Flue , la nouvelle
166 de fédéralisme. Notre Nicolas de Flue comprend trois parties, j’hésite à dire trois actes tant notre travail diffère du ge
167 de Flue comprend trois parties, j’hésite à dire trois actes tant notre travail diffère du genre purement théâtral, répond D
168 ns une salle ouverte. En outre, la scène comprend trois étages ou, si vous préférez, trois plans superposés. Dès lors tout se
169 scène comprend trois étages ou, si vous préférez, trois plans superposés. Dès lors tout se clarifie. Immédiatement on sent qu
170 Et la musique ? D’abord, je vous dirai qu’il y a 30 parties musicales et que le choral du premier acte par exemple forme
171 comprends bien, les chœurs seront l’acteur numéro 1 du spectacle. Exactement. Et j’ai composé ma musique en tenant compte
172 r Denis de Rougemont », La Patrie suisse, Genève, 8 juillet 1939, p. 855. t. Propos recueillis par F. Gigon.
173 Rougemont », La Patrie suisse, Genève, 8 juillet 1939, p. 855. t. Propos recueillis par F. Gigon.
14 1939, Articles divers (1938-1940). Du mythe de Tristan et Iseut à l’hitlérisme (14 juillet 1939)
174 Du mythe de Tristan et Iseut à l’hitlérisme ( 14 juillet 1939)u v Il était juste que Denis de Rougemont, cet homme
175 he de Tristan et Iseut à l’hitlérisme (14 juillet 1939 )u v Il était juste que Denis de Rougemont, cet homme sans domicile
176 nce et fort Parisien, à ce qu’il me semble. Entre deux averses de cet été inclément, nous pouvons profiter du petit jardin d
177 jusqu’au Journal d’André Gide, un fort volume de treize cents pages qui vient de paraître dans la collection de la Pléiade et
178 au Journal d’André Gide, un fort volume de treize cents pages qui vient de paraître dans la collection de la Pléiade et qui,
179 dire de Denis de Rougemont ? À peine connu il y a trois ou quatre ans, en dehors de quelques revues aussi sincères que peu ré
180 enis de Rougemont ? À peine connu il y a trois ou quatre ans, en dehors de quelques revues aussi sincères que peu répandues, c
181 ours et le catharisme. C’est ainsi que les livres II à V de L’Amour et l’Occident , consacrés aux origines religieuses du
182 et le catharisme. C’est ainsi que les livres II à V de L’Amour et l’Occident , consacrés aux origines religieuses du myt
183 par un romancier. C’est une légende reprise dans cinq textes officiels et certainement dans de plus nombreuses versions non
184 saurait imaginer. Pour conserver leurs illusions, deux êtres ne peuvent s’aimer que dans l’atmosphère où ils se sont rencont
185 uellement. Pour commencer, j’ai voulu marquer les deux cas extrêmes de l’amour, afin d’y voir clair avant de passer à la syn
186 isme la guerre moderne telle qu’on la fait depuis 1915. Mais à l’époque de l’amour courtois il n’existait pas de distinction
187 le romantisme, l’Allemagne change de nature. Les trois générations de romantiques allemands, individualistes en dehors de to
188 bdomadaire de la reconstruction française, Paris, 14 juillet 1939, p. 4. v. Propos recueillis par Eugénie Helisse.
189 de la reconstruction française, Paris, 14 juillet 1939, p. 4. v. Propos recueillis par Eugénie Helisse.
15 1939, Articles divers (1938-1940). Comment j’ai écrit Nicolas de Flue (3 novembre 1939)
190 Comment j’ai écrit Nicolas de Flue ( 3 novembre 1939)w Je cherchais un sujet dramatique digne des vastes
191 Comment j’ai écrit Nicolas de Flue (3 novembre 1939 )w Je cherchais un sujet dramatique digne des vastes dimensions de
192 la Halle des Fêtes à Zurich. C’était en septembre 1938. L’Europe entière allait mobiliser. Vous vous souvenez de cet après-mi
193 Vous vous souvenez de cet après-midi du mercredi 28 septembre où les peuples prêtaient l’oreille guettant le tocsin de la
194 e année, sous l’égide de l’Institut neuchâtelois, 500 personnes, acteurs, choristes et figurants se mirent joyeusement à l’
195 riotisme devait trouver son couronnement lors des deux journées neuchâteloises de l’Exposition de Zurich. Mais le mois de se
196 l’Exposition de Zurich. Mais le mois de septembre 1939 nous apporta la catastrophe que septembre 1938 avait su écarter. C’ét
197 re 1939 nous apporta la catastrophe que septembre 1938 avait su écarter. C’était l’échec tragique de Nicolas et du message f
198 râce aux organisateurs de l’émission nationale du 6 novembre, quelques scènes typiques de la pièce seront exécutées à vot
199 ’ai écrit Nicolas de Flue  », Le Radio, Lausanne, 3 novembre 1939, p. 1856.
200 icolas de Flue  », Le Radio, Lausanne, 3 novembre 1939, p. 1856.
16 1939, Articles divers (1938-1940). Pourquoi nous sommes là (décembre 1939)
201 Pourquoi nous sommes là (décembre 1939 )x Il neige de gros flocons humides sur un vallon du haut Jura. Et
202 Et la neige fond dans la boue. Je débouche entre deux sapins pleureurs, enveloppé dans une toile de tente raidie par l’humi
203 réprobation muette. Je prends une pioche et tape deux coups : la terre gicle sur mes joues glacées et sur mon casque. Les h
204 mission dont nous sommes responsables, depuis des siècles , devant l’Europe. D’autres se sont chargés d’arrêter les brigands qui
205 s lourd de notre indépendance. Lt D. de Rougemont III /20. x. Rougemont Denis de, « Pourquoi nous sommes là », La DAC, Be
206 urd de notre indépendance. Lt D. de Rougemont III/ 20. x. Rougemont Denis de, « Pourquoi nous sommes là », La DAC, Berne,
207 ourquoi nous sommes là », La DAC, Berne, décembre 1939, p. 1.
17 1939, Articles divers (1938-1940). Nicolas de Flue : naissance d’un drame (Noël 1939)
208 Nicolas de Flue : naissance d’un drame (Noël 1939 )z Le mercredi 28 septembre de l’an dernier, au milieu de l’après-m
209 naissance d’un drame (Noël 1939)z Le mercredi 28 septembre de l’an dernier, au milieu de l’après-midi, je fus appelé a
210 as mes affaires. Car voici ce qui m’était arrivé. Deux semaines auparavant, à Venise, j’écoutais Honegger dirigeant son Noct
211 ont j’avais vu les plans. On insista, je demandai trois jours « pour réfléchir », et n’en fis rien. J’étais certain qu’avant
212 voilà pris ! Je découvre une vie d’homme réel, un siècle décisif de notre histoire, un grand drame religieux au seuil de la Ré
213 e, et tout autour le jeu bruyant du monde, et ces deux files de pèlerins, l’une qui descend à droite, l’autre qui vient de l
214 … C’est justement celle de Zurich ! Nuit blanche. Trois actes se composent, irrésistiblement, impitoyablement. Dans l’obscuri
215 lement. Dans l’obscurité et la fièvre, je perçois mille correspondances. Cette Diète de Stans où le message de Nicolas sauve
216 nstant d’hésitation, je m’adressai à Honegger. En trois mois, tout fut terminé. Mois heureux, où le temps s’écoulait au rythm
217 sait la suite : tout était prêt, quand septembre 1939 vint détruire ce qu’avait engendré Munich. Ainsi ma pièce, née d’un c
218 du hasard apparent qui présida au recoupement de deux séries de faits sans aucun lien… Quel sera le destin de ce drame ? Ce
219 victoire ! Alléluia ! Alléluia ! Alléluia ! 4. Je saisis l’occasion de signaler une autre biographie de Nicolas, Bru
220 d’un drame », Formes et couleurs, Lausanne, Noël 1939, p. 1-2.
18 1940, Articles divers (1938-1940). L’homme au poignard enguirlandé (1940)
221 L’homme au poignard enguirlandé ( 1940 )au Oui, je veux opposer la Suisse de Manuel à l’Helvétie des manue
222 iseur de rimes, je te tire une crotte sur le nez, trois dans ta barbe !15 » Mais nous voici mieux muselés que ces ours du duc
223 qui doit brûler, flamber, et non pas rapporter du trois pour cent. Sérieuse comme ce qui compte avec la mort, comme ce qui co
224 ûler, flamber, et non pas rapporter du trois pour cent . Sérieuse comme ce qui compte avec la mort, comme ce qui compte avec
225 retrouveras ; donnes-en une part à sept et même à huit , car tu ne sais pas quel malheur peut arriver sur la terre. » Le secr
226 e généreuse est la conscience de sa brève vanité. Dix-huit siècles de chrétienté ont prêché sur le thème du memento mori, mais n
227 se est la conscience de sa brève vanité. Dix-huit siècles de chrétienté ont prêché sur le thème du memento mori, mais nous préf
228 ors que ce guerrier fut bon époux, et bon père de six enfants ; que cet artiste, l’un des plus grands de son pays, fut auss
229 out « savoir », aussi vaste qu’on l’imagine. ⁂ Le 21 mars 1530, Manuel parut pour la dernière fois à la Diète de Baden. Du
230 voir », aussi vaste qu’on l’imagine. ⁂ Le 21 mars 1530, Manuel parut pour la dernière fois à la Diète de Baden. Du 1er au 12
231 rut pour la dernière fois à la Diète de Baden. Du 1er au 12 avril, il assiste chaque jour aux séances du Conseil de Berne.
232 r la dernière fois à la Diète de Baden. Du 1er au 12 avril, il assiste chaque jour aux séances du Conseil de Berne. Le 16,
233 e chaque jour aux séances du Conseil de Berne. Le 16, il est signalé comme absent. Le 18 on le confirme dans sa charge de b
234 de Berne. Le 16, il est signalé comme absent. Le 18 on le confirme dans sa charge de banneret. Le 20 avril, il n’est plus
235 18 on le confirme dans sa charge de banneret. Le 20 avril, il n’est plus. « Pareil au cierge qui se consume d’autant plus
236 rvint alors la maladie qui nous l’arrache dans sa 46e année. » Le seul autoportrait qui subsiste de lui nous montre, à la f
237 tement ce que vaut une vie d’homme devant Dieu. 15. Vers du Biccocalied. À la bataille de la Bicoque, les lansquenets s’é
238 ne chanson glorifiant la victoire des Allemands. 16. Amen. Versiglet mit dem sckwytzerdegen. – End. Gott sye lob ! – La p
239 nt Denis de, « L’homme au poignard enguirlandé », Vingt-Huit écrivains de la Suisse romande, Neuchâtel, Éditions de la Baconnière,
240 se romande, Neuchâtel, Éditions de la Baconnière, 1940, p. 233-240.
19 1940, Articles divers (1938-1940). Mission spéciale (1940)
241 Mission spéciale ( 1940 )av À quelques kilomètres d’ici commencent les tranchées de la guer
242 mission dont nous sommes responsables depuis des siècles , depuis les temps du Saint-Empire : notre mission vis-à-vis de l’Euro
243 ertés : bréviaire du citoyen, Lausanne, F. Rouge, 1940, p. 62-63.
20 1940, Articles divers (1938-1940). D’un certain cafard helvétique (janvier 1940)
244 D’un certain cafard helvétique (janvier 1940 )aa Chacun sait que le meilleur moyen de soutenir le moral, c’est l
245 rapport avec des hommes civils ou mobilisés, aux quatre coins de la Suisse, qui voudraient travailler pour leur pays, qui son
246 de projets et d’espoirs, qui ont cru en septembre 1939 que notre mobilisation allait ouvrir des possibilités d’action morale
247 rale et nationale sans précédent, — et qui, après trois ou quatre mois, sont en train comme on dit de se dégonfler. Pourquoi 
248 ationale sans précédent, — et qui, après trois ou quatre mois, sont en train comme on dit de se dégonfler. Pourquoi ? Parce qu
249 rtain cafard helvétique », La DAC, Berne, janvier 1940, p. 1.
21 1940, Articles divers (1938-1940). Les Suisses sont-ils « à la hauteur » de la Suisse ? (20 janvier 1940)
250 Suisses sont-ils « à la hauteur » de la Suisse ? ( 20 janvier 1940)ab La Suisse est neutre. La Suisse est belle. On a fa
251 t-ils « à la hauteur » de la Suisse ? (20 janvier 1940 )ab La Suisse est neutre. La Suisse est belle. On a fait avec cela
252 azur, nous chantons nos glaciers qui touchent aux deux , et nous en retirons d’importants bénéfices, mais nous oublions trop
253 hauteur” de la Suisse ? », La Coopération, Bâle, 20 janvier 1940, p. 1.
254 e la Suisse ? », La Coopération, Bâle, 20 janvier 1940, p. 1.
22 1940, Articles divers (1938-1940). La Suisse que nous devons défendre. I : Les voix que rien n’arrête (24 février 1940)
255 La Suisse que nous devons défendre. I  : Les voix que rien n’arrête (24 février 1940)ac ad Nous sommes là
256 devons défendre. I : Les voix que rien n’arrête ( 24 février 1940)ac ad Nous sommes là, nous sommes prêts. Nous avons é
257 endre. I : Les voix que rien n’arrête (24 février 1940 )ac ad Nous sommes là, nous sommes prêts. Nous avons élevé autour d
258 t-elle ? J’essaierai de l’interpréter. Depuis une dizaine d’années, et plus précisément depuis 1933, la face de l’Europe a chan
259 une dizaine d’années, et plus précisément depuis 1933, la face de l’Europe a changé. Il est temps de nous en rendre compte.
260 Dieu la veut encore. Nous avons fait serment, le 2 septembre, de défendre la Suisse jusqu’à la mort. Eh bien, il serait
261 torique. Je vous ai parlé déjà de notre « nature » 5. Je vous parlerai la semaine prochaine de nos fameuses « libertés », p
262 égager enfin la vocation concrète de la Suisse. 5. Voir La Coopération du 20 janvier. ac. Rougemont Denis de, « La Su
263 ncrète de la Suisse. 5. Voir La Coopération du 20 janvier. ac. Rougemont Denis de, « La Suisse que nous devons défend
264 nt Denis de, « La Suisse que nous devons défendre I  : Les voix que rien n’arrête », La Coopération, Bâle, 24 février 1940
265 s voix que rien n’arrête », La Coopération, Bâle, 24 février 1940, p. 1-2. ad. Présenté par cette note : « L’article de D
266 rien n’arrête », La Coopération, Bâle, 24 février 1940, p. 1-2. ad. Présenté par cette note : « L’article de Denis de Rougem
267 Denis de Rougemont publié dans La Coopération du 20 janvier a suscité beaucoup d’intérêt. On nous a suggéré de différents
23 1940, Articles divers (1938-1940). La Suisse que nous devons défendre. II : Sommes-nous libres ? (2 mars 1940)
268 La Suisse que nous devons défendre. II  : Sommes-nous libres ? (2 mars 1940)ae « Nous défendrons nos liber
269 nous devons défendre. II : Sommes-nous libres ? ( 2 mars 1940)ae « Nous défendrons nos libertés, répétons-nous dans no
270 evons défendre. II : Sommes-nous libres ? (2 mars 1940 )ae « Nous défendrons nos libertés, répétons-nous dans nos discours
271 rtés qu’il s’agit de défendre, en ce mois de mars 1940, sont avant tout nos libertés poli­tiques. Je répondrai que nos libert
272 peut être faite que par des esprits libres. » Les deux libertés, l’extérieure et l’intérieure, ont toujours été liées dans n
273 urs de notre liberté ? Je n’en désignerai ici que deux , qui vous paraîtront peut-être assez inattendus. Ce sont la paresse d
274 nt Denis de, « La Suisse que nous devons défendre II  : Sommes-nous libres ? », La Coopération, Bâle, 2 mars 1940, p. 2.
275 I : Sommes-nous libres ? », La Coopération, Bâle, 2 mars 1940, p. 2.
276 mes-nous libres ? », La Coopération, Bâle, 2 mars 1940, p. 2.
24 1940, Articles divers (1938-1940). La Suisse que nous devons défendre. III : Pourquoi nous devons rester neutres (9 mars 1940)
277 La Suisse que nous devons défendre. III  : Pourquoi nous devons rester neutres (9 mars 1940)af Comment just
278 endre. III : Pourquoi nous devons rester neutres ( 9 mars 1940)af Comment justifions-nous, dans cette guerre-ci, aux ye
279 III : Pourquoi nous devons rester neutres (9 mars 1940 )af Comment justifions-nous, dans cette guerre-ci, aux yeux de l’Eu
280 e l’impartialité morale, qui put jouer un rôle en 1914-1918 lorsque le fameux « fossé » séparait Welches et Suisses allemands. Au
281 au nom d’un traité signé à Vienne il y a plus de cent ans, soit ! Mais il ne faudrait pas retenir de ce traité uniquement c
282 « Les Puissances signataires de la déclaration du 20 mars 1815 reconnaissent authentiquement par le présent Acte que la ne
283 issances signataires de la déclaration du 20 mars 1815 reconnaissent authentiquement par le présent Acte que la neutralité e
284 nt Denis de, « La Suisse que nous devons défendre III  : Pourquoi nous devons rester neutres », La Coopération, Bâle, 9 mars
285 us devons rester neutres », La Coopération, Bâle, 9 mars 1940, p. 1-2.
286 ns rester neutres », La Coopération, Bâle, 9 mars 1940, p. 1-2.
25 1940, Articles divers (1938-1940). La Suisse que nous devons défendre. IV : Notre « mission spéciale » (16 mars 1940)
287 La Suisse que nous devons défendre. IV  : Notre « mission spéciale » (16 mars 1940)ag Il est temps que je
288 devons défendre. IV : Notre « mission spéciale » ( 16 mars 1940)ag Il est temps que je définisse ce que j’appelle la mis
289 éfendre. IV : Notre « mission spéciale » (16 mars 1940 )ag Il est temps que je définisse ce que j’appelle la mission de la
290 s. C’est très facile à dire, et ce n’est pas très neuf , en apparence. Mais dès qu’on veut prendre au sérieux cette vocation,
291 emple à l’Europe, sur le plan du fédéralisme. Ces deux aspects de notre vocation me paraissent inséparables. Il faut répandr
292 s que nous sommes d’une expérience fédéraliste de six siècles. Et surtout, ne dénigrons pas les tentatives qui se feraient
293 e nous sommes d’une expérience fédéraliste de six siècles . Et surtout, ne dénigrons pas les tentatives qui se feraient jour dan
294 nt Denis de, « La Suisse que nous devons défendre IV  : Notre ‟mission spéciale” », La Coopération, Bâle, 16 mars 1940, p. 
295 Notre ‟mission spéciale” », La Coopération, Bâle, 16 mars 1940, p. 2.
296 ission spéciale” », La Coopération, Bâle, 16 mars 1940, p. 2.
26 1940, Articles divers (1938-1940). Le petit nuage (avril 1940)
297 Le petit nuage (avril 1940 )ah Au mois d’août de l’année dernière, le jour du pacte germano-so
298 e, le jour du pacte germano-soviétique, j’ai fait deux choses. Primo, j’ai bouclé mes dossiers, lettres et papiers personnel
299 et nous serons encore une fois assis au café des Deux Magots. La vie reprendra. Cela paraît irréel. » La seconde me dit : «
300 léger vent d’avant-printemps suffit à dissiper en cinq minutes ? Qu’est-ce que cela au regard de la menace énorme qui domine
301 é, il vient de démissionner (la scène se passe en 1935 ) et il s’attend à être abattu par l’un de ces anciens amis. Réfugié d
302 vidente aux yeux de tous. » Plt D. de Rougemont 6. Bien entendu, si je suis vivant après cette guerre, j’espère que j’au
303 mieux à faire qu’à me rasseoir à la terrasse des Deux Magots. ah. Rougemont Denis de, « Le petit nuage », La DAC, Berne,
304 enis de, « Le petit nuage », La DAC, Berne, avril 1940, p. 2.
27 1940, Articles divers (1938-1940). D’un journal d’attente (pages démodées) (avril 1940)
305 D’un journal d’attente (pages démodées) (avril 1940 )ai Ceux qui tiennent un journal intime sont d’ordinaire des êtres
306 te, — comme on parle d’une salle d’attente. Entre deux trains, entre deux œuvres, mais surtout : — entre l’espèce de paix qu
307 e d’une salle d’attente. Entre deux trains, entre deux œuvres, mais surtout : — entre l’espèce de paix que nous laissa l’hiv
308 s. Le « journaliste » est l’homme sans lendemain. 5 avril 1939 Ce chef d’État offre, dit-on, d’évacuer une île dont il s’
309 journaliste » est l’homme sans lendemain. 5 avril 1939 Ce chef d’État offre, dit-on, d’évacuer une île dont il s’est emparé,
310 leur lui-même qui « rapporte contre récompense ». 8 avril 1939 Monsieur Turc a été marin, puis contrebandier, puis douani
311 -même qui « rapporte contre récompense ». 8 avril 1939 Monsieur Turc a été marin, puis contrebandier, puis douanier. Il cult
312 ilà qui s’appelle un beau redressement national ! 11 avril 1939 Monsieur Turc a semé, mais moi, je n’arrive même pas à déf
313 ’appelle un beau redressement national ! 11 avril 1939 Monsieur Turc a semé, mais moi, je n’arrive même pas à défricher le c
314 ndant qu’elle sévit, et après ; mais aussi avant. 15 avril 1939 Pour peu que les circonstances m’empêchent de m’absorber d
315 elle sévit, et après ; mais aussi avant. 15 avril 1939 Pour peu que les circonstances m’empêchent de m’absorber dans l’œuvre
316 Journal , je me félicitais d’avoir vu s’abolir… 16 avril 1939 Question. Dans quelle mesure un écrivain a-t-il le droit,
317 , je me félicitais d’avoir vu s’abolir… 16 avril 1939 Question. Dans quelle mesure un écrivain a-t-il le droit, ou le devo
318 cours des mois ou des années qui viennent. Paris, 21 avril 1939 Une nuit blanche dans un train bondé. Une journée de repri
319 mois ou des années qui viennent. Paris, 21 avril 1939 Une nuit blanche dans un train bondé. Une journée de reprise à Paris.
320 que l’acheteur et le vendeur sont nécessairement deux personnes différentes, mais non pas l’acheté et le vendu. L’homme qui
321 onnalité, c’est la matière qui s’en voit revêtue. 26 avril 1939 Une heure au café avec un romancier, ex-leader du Front po
322 c’est la matière qui s’en voit revêtue. 26 avril 1939 Une heure au café avec un romancier, ex-leader du Front populaire. Dé
323 « Je suis en pleine cure morale, me dit-il, après quatre ans de fièvre. Mais je découvre qu’aujourd’hui, dans la vie politique
324 r ce point, — et me donne un éclair d’hésitation… 27 avril 1939 L’un me dit : — « Pourquoi vous inquiéter ? Quand la guerr
325 t, — et me donne un éclair d’hésitation… 27 avril 1939 L’un me dit : — « Pourquoi vous inquiéter ? Quand la guerre sera là,
326 . » C’est qu’il ne croit plus à la paix. Tous les deux ont de bonnes raisons. Car il est vrai que la guerre n’est pas fatale
327 ant qu’elle est probable. Suis-je aux prises avec deux tempéraments irréductibles ? Ou bien suffirait-il, pour que les point
328 la presse du soir, et le second celle du matin ? 29 avril 1939 Comme il est des stratèges de Café du Commerce — généraux
329 e du soir, et le second celle du matin ? 29 avril 1939 Comme il est des stratèges de Café du Commerce — généraux qui n’ont r
330 amers qui se tenaient dans le Paris du printemps 1939. M’absoudras-tu de n’avoir su prendre parti entre ces deux ardeurs mon
331 bsoudras-tu de n’avoir su prendre parti entre ces deux ardeurs montées jusqu’à la haine ? En Suisse, 2 mai 1939 Combien oser
332 eux ardeurs montées jusqu’à la haine ? En Suisse, 2 mai 1939 Combien oseraient avouer que cette menace leur rend enfin le
333 deurs montées jusqu’à la haine ? En Suisse, 2 mai 1939 Combien oseraient avouer que cette menace leur rend enfin le goût de
334 ointaines, ou même ils ne les connaîtront jamais… 6 mai 1939 Ce ne sont pas ceux qui la feront qui peuvent avoir peur de
335 nes, ou même ils ne les connaîtront jamais… 6 mai 1939 Ce ne sont pas ceux qui la feront qui peuvent avoir peur de la guerre
336 nt réduit à sa juste et minime importance. Paris, 12 mai 1939 Quatrième changement de domicile depuis le début de cette an
337 it à sa juste et minime importance. Paris, 12 mai 1939 Quatrième changement de domicile depuis le début de cette année. « Ét
338 mon masque à gaz ! C’était pourtant l’heure H ! » 14 mai 1939 La grande ville traversée dans la fatigue d’un soir pluvieux
339 que à gaz ! C’était pourtant l’heure H ! » 14 mai 1939 La grande ville traversée dans la fatigue d’un soir pluvieux, Paris,
340 a situation spirituelle la plus extraordinaire du siècle  ! Il est des êtres et des drames dont la vérité n’apparaît que dans c
341 dans la paix, là où chacun livre son vrai combat. 21 mai 1939 Promenade au Bois avec V. O. que j’ai été prendre chez Adrie
342 paix, là où chacun livre son vrai combat. 21 mai 1939 Promenade au Bois avec V. O. que j’ai été prendre chez Adrienne Monni
343 n vrai combat. 21 mai 1939 Promenade au Bois avec V. O. que j’ai été prendre chez Adrienne Monnier — où elle s’était fait
344 is et étrangers — et José Ortega y Gasset. Il y a trois semaines, nous étions ensemble à Orléans, pour la représentation de l
345 Jeanne d’Arc de Claudel et Honegger. Entre-temps, V. O. a tenu le rôle du récitant dans la Perséphone de Stravinsky, à Flo
346 es, avant la solitude, avant la nuit de l’esprit. 24 mai 1939 Avant-hier, nous trouvâmes en rentrant une prodigieuse gerbe
347 nt la solitude, avant la nuit de l’esprit. 24 mai 1939 Avant-hier, nous trouvâmes en rentrant une prodigieuse gerbe de roses
348 entrant une prodigieuse gerbe de roses rouges que V. O. envoyait à ma femme. Plantée au milieu du studio, dans un gros pot
349 notre souvenir, le dernier printemps de la paix… 5 juin 1939 L’origine de toutes nos haines, l’origine de toute amertume
350 souvenir, le dernier printemps de la paix… 5 juin 1939 L’origine de toutes nos haines, l’origine de toute amertume, c’est un
351 e croyait-on — d’affronter les armées régulières. 7 juin 1939 Ce restaurant où j’achève de déjeuner — rive droite — est l
352 it-on — d’affronter les armées régulières. 7 juin 1939 Ce restaurant où j’achève de déjeuner — rive droite — est le type mêm
353 mi-monde. Des femmes qui ont voulu ressembler aux trois ou quatre types de stars en vogue. Nanties de chiens qui sentent eux-
354 Des femmes qui ont voulu ressembler aux trois ou quatre types de stars en vogue. Nanties de chiens qui sentent eux-mêmes le p
355 hirant les voiles, du salut qui nous est promis ! 9 juin 1939 « Notre Führer fait une politique d’artiste ! », a proclamé
356 les voiles, du salut qui nous est promis ! 9 juin 1939 « Notre Führer fait une politique d’artiste ! », a proclamé M. Goebbe
357 me, mais adopté par ses victimes, les philistins. 10 juin 1939 À Saint-Germain-des-Prés, le printemps parisien, ce soir, t
358 adopté par ses victimes, les philistins. 10 juin 1939 À Saint-Germain-des-Prés, le printemps parisien, ce soir, tourne à l’
359 r » m’est rendu, un rythme heureux du temps, pour vingt-quatre heures, une plénitude de l’attente. D’ici là, plus rien ne comptera q
360 démodées) », Formes et Couleurs, Lausanne, avril 1940, p. 29-32.
28 1940, Articles divers (1938-1940). L’heure sévère (juin 1940)
361 L’heure sévère (juin 1940 )aj Il est des pessimistes par tempérament. Leurs propos ne renseig
362 rante créée par le matérialisme modéré du dernier siècle . Nous ne savons plus prendre au sérieux « ce qui nous dépasse », tant
363 nt. ⁂ L’Europe est en train de payer le prix d’un siècle d’abandon à l’optimisme du Progrès. Pendant un siècle, elle fit la so
364 le d’abandon à l’optimisme du Progrès. Pendant un siècle , elle fit la sourde oreille, avec un petit air entendu, quand certain
365 ficiels et des bourgeois moyens, a refusé pendant cent ans d’envisager ? Pourtant, les plus grands hommes du dernier siècle
366 ger ? Pourtant, les plus grands hommes du dernier siècle furent unanimes à prévoir le destin qui maintenant nous surprend. Nou
367 ous voici contraints brutalement à des sacrifices mille fois pires, inévitables et stériles. Le plus étrange est que ces sacr
368 ves » certaines réformes sociales qui eussent été dix fois ou vingt fois moins coûteuses que celles qu’entraîne la guerre a
369 nes réformes sociales qui eussent été dix fois ou vingt fois moins coûteuses que celles qu’entraîne la guerre actuelle. Nous
370 pa. Mais quelles fautes avaient donc commises ces millions de femmes et d’enfants en fuite sur les routes de France ? Nous n’avo
371 ses en janvier de cette année — et cela fait déjà cinq mois passés8. Ce délai nous permet de comprendre, d’avouer nos fautes
372 parfait bannit la crainte ». Quoi qu’il arrive. 7. Le budget annuel de la « défense spirituelle » de la Suisse représent
373 e » de la Suisse représente à peu près le prix de deux chars d’assaut. On trouvera de l’argent pour 40 chars, mais si je dem
374 deux chars d’assaut. On trouvera de l’argent pour 40 chars, mais si je demande qu’on double un budget culturel, on me répo
375 urel, on me répondra que je veux ruiner le pays. 8. Voir mon livre Mission ou démission de la Suisse (« La bataille de
376 n de la Suisse (« La bataille de la culture. ») 9. Comme le fait Paul Reynaud devant le Sénat à l’instant où j’écris cec
377 sévère », Neue Schweizer Rundschau, Zurich, juin 1940, p. 69-75.
29 1940, Articles divers (1938-1940). Au peuple suisse ! (22 juillet 1940)
378 Au peuple suisse ! ( 22 juillet 1940)ak Au cœur de la révolution européenne, la Suisse est
379 Au peuple suisse ! (22 juillet 1940 )ak Au cœur de la révolution européenne, la Suisse est réduite à el
380 e montrant capables de créer, eux aussi, un ordre neuf , à leur manière et selon leur foi chrétienne. Aujourd’hui, comme aux
381 t d’être démobilisés et qui sont prêts à faire du neuf , que tous les aînés qui voient clair, que tous les jeunes qui veulent
382 tre Suisses.   Ligue du Gothard Schauplatzgasse 23, Berne.   Dans quelques jours, nous publierons nos principes et buts d
383 peuple suisse ! », Tribune de Lausanne, Lausanne, 22 juillet 1940, p. 5.
384 se ! », Tribune de Lausanne, Lausanne, 22 juillet 1940, p. 5.
30 1940, Articles divers (1938-1940). Autocritique de la Suisse (août 1940)
385 Autocritique de la Suisse (août 1940 )am an Nul pays, à ma connaissance, n’a été plus souvent expliqué à
386 et surtout, si l’on prétend se donner en exemple. 1. Clarifions notre langage ! — Puisque le fédéralisme est une forme pol
387 conflits politiques, économiques, parlementaires. 2. Ni gauche ni droite. — Les centralisateurs et les régionalistes ont é
388 rber. Il serait temps de se remettre à la Diète ! 3. Suite du précédent. — Comment peut-on se dire encore « de droite » ou
389 o-russe ? Les Espagnols se sont entretués pendant trois ans, en toute sincérité et en tout héroïsme, au nom d’une droite et d
390 nternationaux ».) Nos descendants diront de notre siècle qu’il fut celui des gogos enragés. 4. Paresse d’esprit. — Je parle ic
391 e notre siècle qu’il fut celui des gogos enragés. 4. Paresse d’esprit. — Je parle ici par expérience : rien n’oblige un bu
392 a faite. Mais autrement, elle ne servira de rien. 5. Notre matérialisme. — Le pire danger qui nous menace : nous avons ren
393 elle branche de l’activité intellectuelle que les deux tiers des ressources passent à l’administration et aux salaires fixes
394 s une revue d’art et de littérature consacrer des milliers de francs à sa « présentation » matérielle, et zéro franc à payer ses
395 exorbitante. Je vois des gens qui hésitent entre deux types de salles de bain, l’une coûtant 300 fr. de plus que l’autre, e
396 entre deux types de salles de bain, l’une coûtant 300 fr. de plus que l’autre, et qui se désabonnent « vu la crise » de la
397 seule revue qu’ils recevaient : elle leur coûtait 10 fr. par an. Je vois enfin que toute notre politique est alourdie et c
398 insi, il y a longtemps, tout au haut de la pente… 6. Cultures. — C’est quand on doute de soi qu’on a peur du voisin. Les R
399 é et l’ont aimé. Ce sont nos meilleurs écrivains. 7. Tolérance. — Le fédéralisme véritable suppose une tolérance particuli
400 nent, et que nos conformistes ne l’oublient pas ! 8. Intolérance. — À mon avis, un fédéralisme sain doit se montrer radica
401 stent en Suisse et ce qu’ils admirent au-dehors…) 9. Notre naïveté. — Elle éclate dans certaines mesures « de prudence » p
402 lle son sens quand celle-ci est déjà compromise ? 10. Poésie et prose. — Revenons à la géographie ! dit ce poète. Et de nou
403 la Suisse en ces termes : « Une dépression entre deux chaînes de montagnes. » Renvoyons la géographie, de grâce, ou faisons
404 s la géographie, de grâce, ou faisons-la mentir ! 11. Neutralité. — Pendant l’hiver 1939-1940, nous avons pu lire dans les
405 ons-la mentir ! 11. Neutralité. — Pendant l’hiver 1939-1940, nous avons pu lire dans les journaux cet avertissement sibyllin : « T
406 avertissement sibyllin : « Température maximum : 18° . » Il s’agissait sans doute d’inciter le public à des économies de ch
407 n blasphème, et c’est souvent une grosse sottise. 12. Neutralité « éternelle ». — On nous parle aujourd’hui de « neutralité
408 t éternel ne commence pas à un certain moment, en 1648 ou en 1815 par exemple. Tout ce qui commence à un certain moment, dan
409 e commence pas à un certain moment, en 1648 ou en 1815 par exemple. Tout ce qui commence à un certain moment, dans l’histoir
410 ssion. Mais on ne peut pas le nier par un décret. 13. Neutralité perpétuelle. — Certes, les premiers Confédérés déclarèrent
411 e. (Comparez avec certaines offres de paix « pour vingt-cinq ans » que faisait naguère à ses voisins un homme dont Anastasie m’a f
412 e sans cesse dépassé et ridiculisé par les faits. 14. Neutralité « morale ». — Les traités nous reconnaissent une neutralit
413 it autrefois : « Plutôt la mort que l’esclavage. » 12 15. Diplomatie. — Ne cédons pas à la tentation des basses époques :
414 utrefois : « Plutôt la mort que l’esclavage. »12 15. Diplomatie. — Ne cédons pas à la tentation des basses époques : confo
415 un expert commercial. Conception bien typique du siècle dernier, où, en effet, la politique n’était plus guère qu’une annexe
416 n, la Suisse pourrait et devrait jouer dans notre siècle une partie magnifique. Mais il faudrait que notre gouvernement compre
417 le vice des timides et la vertu des audacieux. 10. Peut-être me croira-t-on si je déclare, après la page qu’on vient de
418 e lire, que je n’ai pas d’ambitions politiques ! 11. Intéressante précision du langage ! Un « drôle », c’est à la fois un
419 e », c’est à la fois un comique et un malandrin. 12. Ceci ne veut pas dire que nous devons préférer la mort à l’interdicti
420 muselière, elle accomplit un acte de décence. » 13. Cf. à ce sujet les vues très exactes du grand théoricien de l’État to
421 , juriste catholique devenu national-socialiste. 14. « Nous ne sommes pas gouvernés, nous sommes seulement administrés »,
422  », Schweizerische Hochschulzeitung, Zurich, août 1940, p. 158-167. an. Précédé de cette notice : « Sous le titre : Mission
423 emont, l’un des lauréats du prix Gottfried Keller 1940, publie, réunis en un volume, une série d’articles et de conférences d
31 1940, Articles divers (1938-1940). Henri le Vert ou l’âme alémanique (1940)
424 Henri le Vert ou l’âme alémanique ( 1940 )al Je dois ma première découverte de l’atmosphère suisse allemande
425 e ces hommes avec leur chère petite patrie et les milliers de bonnes choses qu’elle contient, depuis le vieux brochet moussu qui
426 de Neuchâtel, des Grisons et des Bâlois, et même deux espèces de Bâlois ! Qu’il y ait une histoire de l’Appenzell et une hi
427 national suisse du tourisme, Zurich, juillet–août 1940, p. 14-15.
32 1940, Articles divers (1938-1940). L’heure de la Suisse (1er août 1940)
428 L’heure de la Suisse ( 1er août 1940)ao Pendant des siècles, l’équilibre entre les grands Éta
429 L’heure de la Suisse (1er août 1940 )ao Pendant des siècles, l’équilibre entre les grands États qui ent
430 ure de la Suisse (1er août 1940)ao Pendant des siècles , l’équilibre entre les grands États qui entouraient la Suisse fut not
431 e nous en rendre dignes. Mais voici le message du 1er août de cette année : le péril où nous sommes peut devenir notre chan
432 us a confié. Nos raisons d’être tiennent dans ses deux mots : liberté, solidarité. Deux mots qui furent pour nos ancêtres au
433 iennent dans ses deux mots : liberté, solidarité. Deux mots qui furent pour nos ancêtres autre chose que des mots flatteurs 
434 de Morgarten contre une « division cuirassée » de 8000 cavaliers réputés invincibles. C’est l’esprit de sacrifice de quelque
435 le fois dans l’histoire la Suisse a succombé : en 1798. Les causes de cette défaite sont bien connues, elles nous avertissent
436 aincre n’est pas d’un homme sage. » (Napoléon, en 1802. ) L’idée suisse renaissait, contre toute espérance. Un tel passé doit
437 temps, la Suisse a été menacée par des puissances dix fois supérieures, et qu’elle ne s’est maintenue qu’en acceptant la lu
438 nue qu’en acceptant la lutte même sans espoir. Un siècle de sécurité et de confort nous a fait oublier ces vérités. Aujourd’hu
439 eure de la Suisse », Le Semeur vaudois, Lausanne, 1 août 1940, p. 2.
440 la Suisse », Le Semeur vaudois, Lausanne, 1 août 1940, p. 2.
33 1940, Articles divers (1938-1940). Un fondateur de la Ligue du Gothard part pour quatre mois aux États-Unis : M. Denis de Rougemont nous dit… (23 août 1940)
441 Un fondateur de la Ligue du Gothard part pour quatre mois aux États-Unis : M. Denis de Rougemont nous dit… (23 août 1940)a
442 aux États-Unis : M. Denis de Rougemont nous dit… ( 23 août 1940)ap aq J’ai tenté de retarder mon départ de quelques mois
443 s-Unis : M. Denis de Rougemont nous dit… (23 août 1940 )ap aq J’ai tenté de retarder mon départ de quelques mois, sinon de
444 semaines… ; mais c’était impossible. Pendant les quatre mois que durera mon voyage, je suivrai de loin l’évolution de la « Li
445 ce qu’on a dit. D’ailleurs, je viens de terminer deux brochures qui vont paraître prochainement et qui expliquent les desse
446 sse. Le comité directeur de la Ligue est formé de dix hommes dont le plus jeune a 26 ans et le plus âgé 44. C’est vous dire
447 igue est formé de dix hommes dont le plus jeune a 26 ans et le plus âgé 44. C’est vous dire que nous voulons mettre la jeu
448 hommes dont le plus jeune a 26 ans et le plus âgé 44. C’est vous dire que nous voulons mettre la jeunesse au service du pay
449 e nous nous sommes rendu compte que les hommes de 35 ans et moins ne sont pas dans les partis, parce que la politique leur
450 en] Un fondateur de la Ligue du Gothard part pour quatre mois aux États-Unis », Curieux, Neuchâtel, 23 août 1940, p. 1. aq. P
451 quatre mois aux États-Unis », Curieux, Neuchâtel, 23 août 1940, p. 1. aq. Propos recueillis par F. G. et précédés de la n
452 ois aux États-Unis », Curieux, Neuchâtel, 23 août 1940, p. 1. aq. Propos recueillis par F. G. et précédés de la notice suiva
34 1940, Articles divers (1938-1940). La Ligue du Gothard : raisons d’espérer (13 septembre 1940)
453 La Ligue du Gothard : raisons d’espérer ( 13 septembre 1940)as at Je comprends vos questions. J’y ai répondu da
454 igue du Gothard : raisons d’espérer (13 septembre 1940 )as at Je comprends vos questions. J’y ai répondu dans une brochure
455 u Gothard : raisons d’espérer », L’Essor, Genève, 13 septembre 1940, p. 3. at. Précédé de la notice suivante : « Notre ar
456 aisons d’espérer », L’Essor, Genève, 13 septembre 1940, p. 3. at. Précédé de la notice suivante : « Notre article sur la Lig
457 e du Gothard dans le précédent numéro nous a valu trois réponses que nous versons à titre de documents au débat et que nous f
458 é notre étonnement. Par une brève lettre datée du 18 août, où il nous fait part de la nouvelle de son envoi en mission de
459 it part de la nouvelle de son envoi en mission de trois mois aux États-Unis, afin d’y prendre contact avec les milieux suisse