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garder libres pour tous, les cols du centre de l’
Europe
; mission pratique et symbolique. Au cours des derniers mois, il semb
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s le Moyen Âge dans le système des communications
européennes
. Il est probable que le Gothard ne jouera plus jamais le rôle unique
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, c’était la défense des cols, cœur physique de l’
Europe
médiévale. Désormais, il nous appartient de proclamer la significatio
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mission : c’est la défense du cœur spirituel de l’
Europe
, la garde montée autour de cette réalité qui définit l’homme d’Occide
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ude « personnaliste » est la vraie tradition de l’
Europe
, la voie royale de sa culture, le foyer de son rayonnement. Ce n’est
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’affirme-t-elle comme la gardienne du secret de l’
Europe
, de sa vraie force et des valeurs qui l’ont créée. Gardienne des cols
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le est le lieu et la formule du génie propre de l’
Europe
. Et voilà pourquoi nous sommes neutres. ⁂ En aucune heure de notre h
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ême de notre État, et au-delà : de l’espoir d’une
Europe
recréée selon son génie. De cette action urgente, je ne puis ici qu’i
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e mieux en mieux, que nous serons grands devant l’
Europe
, parce que nous serons l’avenir de l’Europe. Si, pour faire face à la
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ant l’Europe, parce que nous serons l’avenir de l’
Europe
. Si, pour faire face à la menace totalitaire, nous essayons plus ou m
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vons devenir qu’une des plus petites nations de l’
Europe
, et une nation divisée contre elle-même en trois races et trois langu
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vera la Suisse, c’est la conscience de son destin
européen
. C’est notre effort pour nous élever au niveau de cette destinée. Et
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de devenir de mieux en mieux le seul espoir de l’
Europe
déchirée. a. Rougemont Denis de, « Le seul espoir », Feuille centr
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t magyar de sensibilité, et en même temps le plus
européen
par la culture. Des amis me proposèrent de l’aller voir à Esztergom,
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e apparaît de plus en plus comme le symbole d’une
Europe
à venir, fédérant ses précieuses différences, — il se peut que ce ser
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écieuses différences, — il se peut que ce service
européen
soit précisément dans la ligne d’une vocation d’écrivain suisse. Il f
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rce d’être Vaudois avec génie, soient des valeurs
européennes
. Mais peut-être faut-il ensuite, et à côté, des hommes qui essaient d
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de représenter l’idée de la Suisse au regard de l’
Europe
; des hommes qui soient des Suisses par cela même qu’ils essaient d’ê
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Suisses par cela même qu’ils essaient d’être des
Européens
. C’est dans cette tradition — celle d’un Constant — que je me suis tr
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comment se situe la Réforme dans l’évolution de l’
Europe
, et quel principe central elle doit y incarner, de nos jours sans dou
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r les relations politiques. Toute l’histoire de l’
Europe
serait à refaire à partir de cette constatation : que les formes et s
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IV, conçut le « Grand Dessein » d’une fédération
européenne
? Certes, les historiens attribuent à ces faits des causes politiques
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en plein cœur de l’actuel. Comment situer dans l’
Europe
d’aujourd’hui les positions civiques de la Réforme et sa morale perso
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longuement. » Il me semble que le spectacle de l’
Europe
contemporaine donne raison au réformateur. Et je ne crois pas être in
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tenté de situer la Réforme dans l’évolution de l’
Europe
, puis dans les conflits actuels. J’ai essayé de vous montrer que sa d
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ses avant 1933, les circonstances politiques de l’
Europe
, le traité de Versailles, etc. Mais tout cela retrace le comment cela
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des Fêtes à Zurich. C’était en septembre 1938. L’
Europe
entière allait mobiliser. Vous vous souvenez de cet après-midi du mer
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la voilà qui s’agrandissait aux proportions de l’
Europe
d’aujourd’hui. Il n’y avait plus à hésiter. Je tenais enfin le grand
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ymbole de notre Confédération et de sa mission en
Europe
. Plus que jamais, dans ces heures sérieuses, plus que jamais elle doi
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quoi ces morts ? Parce que les gouvernements de l’
Europe
n’ont pas su résoudre autrement le problème des minorités, allemandes
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s avons à défendre : le seul avenir possible de l’
Europe
. Le seul lieu où cet avenir soit, d’ores et déjà, un présent. Il ne s
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sommes responsables, depuis des siècles, devant l’
Europe
. D’autres se sont chargés d’arrêter les brigands qui voulaient profit
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à. Sur quoi la guerre fit un pas lourd dans notre
Europe
, et cette approche assourdissante fascina tout entendement. C’est à c
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ie de petits faits privés et d’une série de faits
européens
, devait subir, à partir de ce jour, le sort même de la paix qu’elle c
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ndant notre patrie : le seul avenir possible de l’
Europe
. Le seul lieu où cet avenir soit, d’ores et déjà, un présent. Il ne s
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ps du Saint-Empire : notre mission vis-à-vis de l’
Europe
. Nous sommes chargés de la défendre contre elle-même, de garder son t
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ts pleins de mystère qui circulent au-dessus de l’
Europe
et que, parfois, quand vous cherchez un poste à la radio, vous captez
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Le son s’amplifie, se précise. C’est la voix de l’
Europe
moderne. Que nous dit-elle ? J’essaierai de l’interpréter. Depuis une
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es, et plus précisément depuis 1933, la face de l’
Europe
a changé. Il est temps de nous en rendre compte. Autrefois, et naguèr
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nt une doctrine politique tout à fait nouvelle en
Europe
. Ils prétendent que les nations « n’ont pas toutes les mêmes droits à
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ahisseur. Voici alors ce que nous disent ces voix
européennes
que rien n’arrête : elles nous demandent à nous les Suisses, si nous
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idés à défendre. Voilà le défi que nous adresse l’
Europe
moderne. Il s’agit maintenant d’y répondre. Nous ne pouvons plus nous
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ivique et militaire, et qui sont un modèle pour l’
Europe
. » Oui, certes. Mais, en fait, que sont devenues ces libertés illustr
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tifions-nous, dans cette guerre-ci, aux yeux de l’
Europe
et à nos propres yeux, notre situation privilégiée de neutres ? Il se
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nom de la mission de la Suisse dans la communauté
européenne
. Non, la neutralité de la Suisse ne saurait être un privilège, c’est
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et ne doit subsister qu’au nom de l’intérêt de l’
Europe
entière. Seule, la mission positive de la Suisse rend un sens et un p
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a considère comme une mesure d’intérêt général en
Europe
. Rester neutres au nom d’un traité signé à Vienne il y a plus de cent
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sont dans les vrais intérêts de la politique de l’
Europe
entière. » Et j’en arrive, ici, au centre même de tout ce que je voul
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us sommes responsables vis-à-vis de la communauté
européenne
. Je voudrais marquer d’une devise ce point central. Au Moyen Âge la n
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e, c’est de défendre et d’illustrer aux yeux de l’
Europe
le principe du fédéralisme ; principe, notons-le bien, radicalement c
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de position peut-être, les bases de la fédération
européenne
. L’illustrer, c’est le réaliser, ici et maintenant et dans nos vies,
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ait vraiment le droit de s’offrir en exemple à l’
Europe
, sur le plan du fédéralisme. Ces deux aspects de notre vocation me pa
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parle d’une vocation de la Suisse vis-à-vis de l’
Europe
, nombreux sont ceux qui crient à l’utopie. Beaucoup de gens s’imagine
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tent à prendre une attitude active vis-à-vis de l’
Europe
. Ce sont les faits qui rendent insuffisantes nos justifications par l
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aperçoivent nullement l’indication d’une vocation
européenne
de la Suisse. Dans un certain sens, ils n’ont pas tort. Une vocation
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étail de nos vies, en sorte que cette réduction d’
Europe
fédérée qu’est la Suisse soit au moins de l’ouvrage bien fait, digne
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et en bonne place, comme un modèle valable pour l’
Europe
de demain. Voilà un travail immédiat. Nul besoin cette fois-ci, d’att
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st pour le moment plus précise que notre vocation
européenne
: mais je le répète, l’une suppose l’autre, et la soutient. Je laisse
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au contraire comme une mission spéciale devant l’
Europe
, nous apprendrons à voir plus grand, et par suite à penser plus libre
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e cela au regard de la menace énorme qui domine l’
Europe
d’aujourd’hui ? Eh bien, cette menace énorme, à son tour, n’est qu’un
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ments récents (état de siège proclamé par toute l’
Europe
), je suis tenté de prendre le contre-pied de mon Journal d’un intell
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ue aux yeux des masses. Déjà, dans la moitié de l’
Europe
, elle est des Catacombes, et non pas du Forum. On m’a loué de « pense
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us excluent dans l’intention d’en abuser. Ainsi l’
Europe
, en d’autres temps, avait haï les sans-culottes avec passion, quand i
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les qui menaçaient l’existence même de l’héritage
européen
, nous répondions : « C’est trop affreux pour être vrai. » À certain d
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apprenons ce qu’il en est de notre châtiment. ⁂ L’
Europe
est en train de payer le prix d’un siècle d’abandon à l’optimisme du
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es avertissements est écrasant pour la conscience
européenne
: vous y trouverez les plus grands noms de la pensée, qui furent auss
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bles simplificateurs », qui viendront imposer à l’
Europe
d’impitoyables dictatures militaires au nom de la liberté et du bonhe
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seulement en Suisse, mais dans tous les pays de l’
Europe
; non seulement sur le plan social, mais sur le plan des relations de
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devoir payer leur part minime dans la banqueroute
européenne
. Mea culpa des clairvoyants, qui dénoncèrent le mal dans leurs écrits
70
le que soit l’issue de la guerre : obtenir pour l’
Europe
un statut sursitaire, une espèce de concordat qui nous laisserait la
71
e mission spéciale, notre responsabilité devant l’
Europe
. Et cela suppose un dur effort contre nos goûts, nos sympathies et no
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! (22 juillet 1940)ak Au cœur de la révolution
européenne
, la Suisse est réduite à elle-même. Elle n’a pas d’autre garantie hum
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othard Bastion naturel de la Suisse, cœur de l’
Europe
et limite des races, le Gothard est le grand symbole autour duquel to
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ue possible. Par exemple : tant que notre mission
européenne
ne sera pas accomplie. (L’Empire fédératif ?) Mais toute politique di
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et praticien des choses de la SDN et de la chose
européenne
, qui nous représenteraient à l’étranger — officiellement ou non — ave
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prudences « fédérales ». Sur le plan diplomatique
européen
, la Suisse pourrait et devrait jouer dans notre siècle une partie mag
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vitupère en style de cabaret une grande puissance
européenne
, comme s’il s’agissait d’une paisible élection municipale ! Si la cen
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s, ils s’efforcent de situer notre mission dans l’
Europe
d’aujourd’hui.” Ce livre, qui tend avant tout à nous faire rentrer en
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sens communautaire qui doit rester en exemple à l’
Europe
. C’est l’esprit de liberté des communes du Gothard (nous dirions aujo
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tants du Nidwald avaient été les seuls de toute l’
Europe
à l’impressionner par leur résistance ; et après une tentative manqué
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ule la rend indispensable aux autres peuples de l’
Europe
. Le chef-d’œuvre que représente notre démocratie fédérative — si diff
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à certains égards une survivance, au milieu de l’
Europe
totalitaire. Notre État fait un peu figure de parc national des ancie
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n ! sachons transformer ce vestige en germe d’une
Europe
nouvelle, réconciliée avec elle-même et tolérante ! Sachons nous élev