1
a été grand). Enfin M. Motta lui-même l’a définie
en
quelques phrases lapidaires dans sa dernière déclaration aux chambres
2
pas non plus le « soldat politique » qui n’a plus
en
lui-même de principe d’existence, et qui n’est rien qu’un rouage de l
3
ues. Tout ce qui s’est fait de réel et de valable
en
Occident fut l’œuvre de ces hommes doublement responsables devant leu
4
Europe. Et voilà pourquoi nous sommes neutres. ⁂
En
aucune heure de notre histoire, nous n’avons éprouvé une telle nécess
5
⁂ Je vois un peu partout des signes de réveil. J’
en
ai relevé trois au début de cet article, bien minimes il est vrai, ma
6
il est vrai, mais assez nets et assez neufs. Il y
en
a d’autres, très typiques, dans l’attitude de nos syndicats, qui tend
7
nous voulons rester cela, et le devenir de mieux
en
mieux, que nous serons grands devant l’Europe, parce que nous serons
8
l’Europe, et une nation divisée contre elle-même
en
trois races et trois langues, si ce n’est quatre. Dès lors, quelle fo
9
nations qui nous entourent ? Nous serons dépecés
en
trois Anschluss. Ce n’est donc pas un « idéal fumeux » que j’oppose à
10
s Suisses, c’est de rester et de devenir de mieux
en
mieux le seul espoir de l’Europe déchirée. a. Rougemont Denis de,
11
n 1938)b J’avais lu quelques-uns de ses poèmes
en
traduction. Je savais qu’il était le chef de file du groupe le plus v
12
sier sauvage, derrière la maison, un peintre tout
en
blanc arrive par les vignes, ah ! qu’il fait beau temps, l’horizon es
13
agine, tout a de belles couleurs, le poète sourit
en
lui-même, il y a une enfance dans l’air… ⁂ N’est-ce pas cela, la vrai
14
ons plus ou moins fidèles et tronquées qu’on nous
en
offre. Car M. Rivaud a le grand mérite d’avoir situé le développement
15
slovaquie. Le dénouement a été différent, certes.
En
1914, la guerre a éclaté et l’Allemagne, au terme du conflit, n’a rie
16
’Allemagne, au terme du conflit, n’a rien obtenu.
En
1938, la guerre n’a pas éclaté, et l’Allemagne a tout obtenu. Les par
17
btenu. Les partisans de la résistance à tout prix
en
déduiront que l’on a eu tort d’aller à Munich. Mais on peut leur fair
18
nombre des sociétés anonymes a été réduit de 9634
en
1932 à 7204 en 1936, et que le nombre des « petites sociétés » est to
19
étés anonymes a été réduit de 9634 en 1932 à 7204
en
1936, et que le nombre des « petites sociétés » est tombé de 6632 à 3
20
and il parle des méthodes nazies d’usage interne,
en
politique et en économie. M. Rivaud ne cache pas l’admiration que lui
21
méthodes nazies d’usage interne, en politique et
en
économie. M. Rivaud ne cache pas l’admiration que lui inspirent les A
22
es méthodes l’antithèse exacte de ce qui se passe
en
France. Et l’on en vient à se demander si ce n’est pas surtout le sou
23
hèse exacte de ce qui se passe en France. Et l’on
en
vient à se demander si ce n’est pas surtout le souci de faire la leço
24
le latin. Mais il n’est plus question de reculer.
En
publiant mon Journal , je suis entré dans la voie des aveux. J’ai mê
25
te qu’à persévérer, et c’est ce que je vais faire
en
vous contant les circonstances dans lesquelles je reçus l’annonce du
26
même jusqu’à dire, dans mon livre, qu’elles sont
en
état de crise aiguë. Il me semblait que les hommes de la cité actuell
27
e temps l’instruction publique mettait tout homme
en
état de lire des livres, sinon de les comprendre. D’où sont nés quant
28
es démagogies d’ailleurs les plus contradictoires
en
apparences. Tout mon effort se portait donc à distinguer, et dans la
29
déclarer récemment que du seul fait que je vivais
en
France, j’avais « rompu » avec mes origines. Vous avez fait justice d
30
e générosité ait contribué à resserrer ces liens,
en
me procurant une soirée comme celle-ci, c’est assez — sans compter to
31
z — sans compter tout le reste — pour que je vous
en
exprime ici ma plus profonde reconnaissance. 1. Et non plus mercena
32
écompenser l’auteur du Journal d’un intellectuel
en
chômage .
33
n de l’artiste chrétien doit être de se maintenir
en
état de service pendant qu’il crée. Je suis d’accord avec Mauriac : l
34
a foi au sein du monde réel. Elles ne valent rien
en
elles-mêmes, hors de leur qualité technique. Elles sont un service ;
35
er avec les mains , le Journal d’un intellectuel
en
chômage , et les autres écrits de Rougemont en sont parmi les plus im
36
el en chômage , et les autres écrits de Rougemont
en
sont parmi les plus importants témoignages. »
37
echniques, grâce auxquelles l’étudiant se verrait
en
mesure de gagner maigrement sa vie dans une profession libérale ? On
38
inissions par transformer notre existence entière
en
un théâtre. Dans cette ville dont les places et les rues sont si pare
39
t voilà qui me donne à penser qu’il n’y avait pas
en
jeu, dans tout cela, rien qu’une innocente fantaisie. Il y avait peut
40
assez loin. … Ne serait-ce pas notre rôle actuel,
en
Suisse, de maintenir cette tradition du romantisme et des féconds loi
41
on vous ait paru curieuse, ou peut-être grave, ou
en
tout cas digne de réflexion, car c’est à elle précisément que je me p
42
trouver confiance en soi, que je devrais répondre
en
exaltant ici le protestantisme créateur de personnalités, ou défenseu
43
ute la suite l’ont fait voir aux plus optimistes.
En
Russie, en Allemagne, en Italie, l’attaque est déjà déclenchée. Elle
44
e l’ont fait voir aux plus optimistes. En Russie,
en
Allemagne, en Italie, l’attaque est déjà déclenchée. Elle nous attein
45
oir aux plus optimistes. En Russie, en Allemagne,
en
Italie, l’attaque est déjà déclenchée. Elle nous atteint déjà par con
46
uvent apparaître byzantines au grand public. Il n’
en
reste pas moins que le mot d’ordre « Défense de la personne humaine »
47
l’Empire, tout homme n’est pas une persona, il s’
en
faut. Les esclaves, par exemple, qui forment les deux tiers de la pop
48
main du mot personne. Je le traduirais volontiers
en
langage moderne par le terme de milicien ou de soldat politique. Nous
49
fait faillite. Quelle sera la nouvelle société ?
En
ce point de l’évolution, dans cette angoisse, deux solutions paraisse
50
ue, qu’un acte vînt transformer cette possibilité
en
une vision immédiate et dynamique. Et ce fait, c’est l’événement cent
51
ux, leurs hiérarchies, leurs assemblées. Ceux qui
en
deviennent membres y reçoivent une assistance matérielle, mais ils y
52
, lui aussi, se trouve être à la fois autonome et
en
relation. Ainsi le mot avec son sens nouveau, et la réalité sociale d
53
que tendait à opprimer la liberté de la personne,
en
absorbant celle-ci de plus en plus dans des engagements séculiers, co
54
lque peu analogue à celle des débuts de la Grèce,
en
ce sens qu’une révolte de l’individu ne tarde pas à se manifester. Ce
55
olte, c’est la Renaissance. Elle apparaît d’abord
en
Italie, un siècle au moins avant la Réforme. Et l’on peut la caractér
56
que désignent ces termes sont présentes, et sont
en
conflit à l’époque de la Réforme. Essayons de les dégager sommairemen
57
pose même pas. Les Églises locales s’organiseront
en
fédérations, délégueront des députés à des synodes, et il n’y aura pa
58
mes et solidaires. Elles ont leur véritable unité
en
Christ, et dans la communion des saints. Ici-bas, l’Église nous appar
59
e cet homme, l’isole, mais en même temps le remet
en
communication avec son prochain. Ainsi la dignité de chaque individu
60
ntaminé les formes et structures politiques. Nous
en
verrons quelques exemples. Quelle fut donc la traduction politique de
61
Charles-Quint, chez un Philippe II d’Espagne, et
en
France dans le parti des Guise, dans la Ligue. Plus tard, c’est ce mê
62
Mais dès que le parti protestant relève la tête,
en
tous pays, nous le voyons adopter une politique toute différente. Il
63
qui explique à la fois le respect des diversités
en
politique, et le respect des personnes dans la vie privée. L’un entra
64
pement des vocations chez leurs élèves… Mais je m’
en
voudrais d’insister sur cet exemple qui me ferait la part trop belle.
65
eur. Et je ne crois pas être infidèle à sa pensée
en
y ajoutant cette précision : ce n’est pas la forme d’un État qui comp
66
Église, et l’idée de l’homme qu’il suppose. C’est
en
nous plaçant à ce double point de vue : condition de l’Église et cond
67
différences, qui ne le voit, s’atténuent d’année
en
année. Ce qu’il nous importe de souligner ce soir, ce sont deux trait
68
i, à mon avis, les causes de ces deux phénomènes.
En
Russie, en Allemagne, à Rome et en Espagne, la distinction entre l’Ég
69
is, les causes de ces deux phénomènes. En Russie,
en
Allemagne, à Rome et en Espagne, la distinction entre l’Église et l’É
70
ux phénomènes. En Russie, en Allemagne, à Rome et
en
Espagne, la distinction entre l’Église et l’État n’avait jamais été é
71
n endroit, ou mal faite, ou pas faite du tout. Il
en
résultait, dans le peuple, le sentiment que l’État et l’Église formai
72
conscientes de leur mission. Dans un essai publié
en
1928, et intitulé L’Espagne invertébrée, le grand écrivain espagnol O
73
’Italie et à l’Espagne catholiques, alors qu’il n’
en
existe point qui se soit développé en pays « calvinistes » ou simplem
74
ors qu’il n’en existe point qui se soit développé
en
pays « calvinistes » ou simplement influencés par des éléments calvin
75
idère que nous n’avons plus le droit de l’étudier
en
curieux, en théoriciens ou en opportunistes, comme certains qui se de
76
us n’avons plus le droit de l’étudier en curieux,
en
théoriciens ou en opportunistes, comme certains qui se demandent enco
77
droit de l’étudier en curieux, en théoriciens ou
en
opportunistes, comme certains qui se demandent encore, par exemple, s
78
e droite, alors qu’il est du diable, et que c’est
en
chrétiens que nous avons maintenant à nous défendre, dans cette guerr
79
ort, il faut en premier lieu vaincre l’adversaire
en
soi-même, et pour cela, savoir le dépister. Connaître la religion tot
80
re condition pour éviter chez nous, pendant qu’il
en
est temps, des déviations qui feraient le jeu de l’ennemi. Connaître
81
te l’autorité spirituelle. Il se transforme alors
en
une religion politique, ou encore en une politique d’allure religieus
82
sforme alors en une religion politique, ou encore
en
une politique d’allure religieuse. Et d’autant plus que la religion q
83
à espérer : la communauté spirituelle ne peut pas
en
appeler à une instance supérieure à l’État, puisque c’est lui qui l’a
84
eprenons une des catégories que nous définissions
en
débutant. La religion politique, ou la politique religieuse du fascis
85
une Suisse dont les citoyens seraient chrétiens.
En
attendant, sachons maintenir, et étendons plus que jamais la distinct
86
de l’Église et ceux de l’État. Beaucoup de choses
en
dépendent, pour l’avenir immédiat ! Et enfin, sur le plan politique,
87
e bien compris le paradoxe vivant que représente,
en
chacun de nous, la personne : l’homme qui sait ce qu’il doit engager
88
nne : l’homme qui sait ce qu’il doit engager tout
en
gardant sa liberté, l’homme autonome, mais aussi solidaire. Ceci nous
89
es jeunes soldats politiques dressés à l’héroïsme
en
masse, à l’héroïsme collectif — le plus facile ! —, mais qui n’ont pl
90
re, des personnes librement solidaires, telles qu’
en
forme l’éthique protestante. Seulement, il faut que cette force reste
91
mée, même quand elle cesse d’être vivante, laisse
en
se retirant beaucoup de personnalités. Cela constitue dans la cité de
92
ractère, bref, sa personnalité, car bien d’autres
en
ont autant qui ne sont pas pour cela en prison. Ce qu’on lui reproche
93
d’autres en ont autant qui ne sont pas pour cela
en
prison. Ce qu’on lui reproche, ce que l’on ne peut pas tolérer, c’est
94
d’une telle clairvoyance. Il est temps de tirer,
en
deux mots, la conclusion de cette série de mises au point. J’ai tenté
95
ssayé de vous montrer que sa doctrine représente,
en
sa pureté, le centre et l’axe même de la notion chrétienne de la pers
96
ne de la personne, à la fois libre et engagée. Il
en
résulte alors que la Réforme, et spécialement sa tendance calviniste,
97
mme tant d’autres, mais bien qu’elle doit marquer
en
toute clarté certaines limites, et, d’autre part, qu’elle ne doit pas
98
ne : transformons nos démocraties individualistes
en
démocraties vraiment personnalistes. Et surtout, n’oublions jamais qu
99
ais que l’ennemi qui se dresse devant nous, c’est
en
nous tout d’abord que nous devons le vaincre, en nous, chez nous, par
100
en nous tout d’abord que nous devons le vaincre,
en
nous, chez nous, par une espèce de croisade intérieure. Le chrétien e
101
’autre ennemi à craindre que l’ennemi qu’il porte
en
lui-même. Car un ennemi visible et extérieur, ce n’est jamais que l’i
102
Le théâtre communautaire
en
Suisse (1939)y La Suisse est sans doute le pays où l’on joue le pl
103
rait rechercher l’origine de ce besoin d’activité
en
groupe que le théâtre satisfait au premier chef ? Je ne sais ; et m’e
104
tre satisfait au premier chef ? Je ne sais ; et m’
en
tiendrai donc au seul problème du théâtre actuel. Nous voyons naître
105
, qui peuplent et animent de grands espaces, tout
en
concentrant l’attention sur un ou deux personnages dominants, les aut
106
choral est de beaucoup le plus facile à recruter
en
Suisse, et particulièrement dans le canton de Neuchâtel, qui m’a dema
107
éressant article d’Édouard Combe sur le Festspiel
en
Suisse, dans La Suisse qui chante, 1932). Cette formule me paraît plu
108
de la manière dont Arthur Honegger l’a compris :
en
artisan non moins qu’en génie créateur. Le travail de préparation et
109
ur Honegger l’a compris : en artisan non moins qu’
en
génie créateur. Le travail de préparation et de répétition de ce spec
110
es les classes, du pêcheur d’Auvernier au docteur
en
droit ; fanfaristes de La Chaux-de-Fonds ; dames cousant des costumes
111
dégage de notre effort : nulle part, ailleurs qu’
en
Suisse, il n’eût été possible d’imaginer et de réaliser un spectacle
112
. Rougemont Denis de, « Le théâtre communautaire
en
Suisse », La Suisse vue à travers l’Exposition nationale, vol. II, Zu
113
ur de huit mois dans une grande ville d’Allemagne
en
1935-1936. Que valaient ces impressions ? Quand je suis revenu, je n’
114
rité essentielle. C’est celle que votre livre met
en
évidence : que le fait hitlérien est un fait religieux. Oui. Cela a é
115
ne vous est-elle apparue dès que vous êtes arrivé
en
Allemagne ? Je crois l’avoir discernée peu à peu, mais assez vite. Ce
116
Il m’a répondu : « Allez écouter le Führer, nous
en
reparlerons ensuite ». Est-ce donc une révélation que de voir Hitler
117
er ? Ce qui est une révélation, ce qui, du moins,
en
a été une pour moi, c’est de voir quels liens unissent Hitler à une f
118
ique. Et tandis que cet homme s’avance lentement,
en
saluant d’un geste épiscopal, quarante mille bras se lèvent, et le to
119
e au sourire extasié. Mais cet homme lui-même, qu’
en
pensez-vous ? Je ne l’ai vu que le jour dont je vous parle. Je l’ai v
120
oté leur rattachement au IIIe Reich. Ce n’est pas
en
parlant d’hystérie qu’on peut comprendre le phénomène fondamental de
121
e France le récit de la journée où j’ai vu Hitler
en
communion avec son peuple, je n’ai ajouté que ceci en conclusion : «
122
ommunion avec son peuple, je n’ai ajouté que ceci
en
conclusion : « Chrétiens, retournez aux catacombes ! Vos cérémonies m
123
a pas grande importance, que cela ne compte guère
en
pareil cas. Tout au plus pourrait-on dire que s’il était très intelli
124
mboliques de l’Allemand moyen. Il ne possède rien
en
propre, matériellement, et ne détient aucun pouvoir précis, aucun por
125
fait par lui. Le seul trait qui me frappe encore
en
lui, si je le regarde en psychologue, c’est la surhumaine énergie qu’
126
ait qui me frappe encore en lui, si je le regarde
en
psychologue, c’est la surhumaine énergie qu’il développe pendant un d
127
cratiques lorsqu’ils se trouvent, comme à Munich,
en
tête-à-tête avec cet homme-symbole ! Il est clair que le phénomène Hi
128
ésistance sérieuse qu’ait rencontrée l’hitlérisme
en
Allemagne n’est autre que la résistance des Églises chrétiennes. Le s
129
Il y a toujours des directeurs de conscience
en
Occident (juin 1939)q r I. La première partie de votre questi
130
limité au très petit nombre de personnes qui sont
en
mesure de les payer. Seules les directrices de magazines féminins me
131
Mon principal directeur de conscience, qui mourut
en
1855, écrivait : « Si l’on veut réellement conduire un homme à un but
132
rs… Pour aider réellement un homme, il faut que j’
en
sache davantage que lui, mais il faut avant tout que je sache ce qu’i
133
dre l’homme là où il est », et ensuite, il doit «
en
savoir davantage que lui », c’est-à-dire qu’il doit connaître un but
134
e le baron de Crac ne pouvait pas sortir du puits
en
se tirant par les cheveux, aussi vrai nous est-il impossible de nous
135
e vie créée, la plénitude universelle : Dieu tout
en
tous. Au regard d’une telle foi, toute autre « fin » paraît trop cour
136
e serait émettre un non-sens. La foi est toujours
en
avant, elle s’élance vers les « choses espérées ». Elle nous dirige v
137
ête] Il y a toujours des directeurs de conscience
en
Occident », Volontés, Paris, juin 1939, p. 49-52. r. Réponse à une e
138
s reconnaît : puissant, massif, les cheveux noirs
en
bataille, le geste large et le sourire généreux, voici Honegger, le m
139
gée de pipes — toutes espèces et toutes tailles —
en
disent long sur la méditation qui a conduit à maturité des chefs-d’œu
140
colas de Flue , la nouvelle œuvre qu’Honegger met
en
musique sur un texte de Denis de Rougemont. Elle sera représentée à l
141
Mais par contre cette limitation oblige à creuser
en
profondeur. Tout ce qui est inutile devient ennuyeux et lourd, car il
142
amatique. Outre ces dispositions techniques, vous
en
avez certainement pris pour faire du texte une suite s’adaptant à l’a
143
rtainement, quand Nicolas de Flue parle, il parle
en
slogans, si on peut dire ainsi. Ses paroles sont très concentrées et
144
l parle souvent, c’est Nicolas de Flue. On le met
en
vedette par des lumières et les autres composants restent dans la pén
145
spectacle. Exactement. Et j’ai composé ma musique
en
tenant compte de cette particularité. Les chœurs avanceront, monteron
146
guement sur les thèmes toujours riches de la mise
en
scène, du jeu d’acteurs, des réactions de la foule. Ce que Denis de R
147
œuvre saine et forte. C’est aussi l’inquiétude d’
en
connaître les résultats. Qu’ils se rassurent ! Quand on a œuvré avec
148
rait-on s’imaginer, en effet, l’ex-« intellectuel
en
chômage », qui traîna ses méditations et sa machine à écrire de la Ve
149
s méditations et sa machine à écrire de la Vendée
en
Languedoc, et de la province à Paris, installé dans ses meubles, avec
150
suspension et des draperies qui lui appartinssent
en
propre ?… Le voici à Paris pour ma chance et fort Parisien, à ce qu’i
151
sincères que peu répandues, ce jeune écrivain est
en
passe de se faire dans la littérature une place bien à lui et qui n’e
152
’actualité. Je songe au Journal d’un intellectuel
en
chômage, et surtout au Journal d’Allemagne qui fut accueilli avec une
153
s, répond Denis de Rougemont avec ce demi-sourire
en
coin qui fait son charme. Mon dernier livre me paraît au contraire co
154
urtout à cet aspect de la question que j’ai songé
en
me mettant à l’œuvre. J’ai voulu d’abord faire un livre court traitan
155
a conception du mariage. Les idées me sont venues
en
travaillant. Les livres que j’ai lus m’ont mis sur la piste d’une lia
156
térature, à l’amour et la guerre, ont été trouvés
en
cours de route. Mais les hypothèses historiques que j’y développe ne
157
hors d’elles. Denis de Rougemont parle lentement,
en
pensant ce qu’il dit. Parfois s’établissent entre nous des silences q
158
oblème individuel de l’amour et du mariage. C’est
en
creusant les conceptions sociologiques, peut-être sous l’influence du
159
ais de ce qui est sacré dans la sociologie, que j’
en
suis arrivé à envisager les problèmes collectifs. Tristan symbolise l
160
un problème sur lequel les érudits eux-mêmes sont
en
désaccord, au point de renoncer à toute explication. Mais vous avez s
161
e les troubadours, fleurissait dans le Languedoc,
en
Provence, dans une partie de l’Espagne et de l’Italie, le mouvement c
162
Italie, le mouvement cathare. D’après ce que nous
en
savons, il comportait des notions tout à fait comparables à celles de
163
fin d’y voir clair avant de passer à la synthèse.
En
écrivant L’Amour et l’Occident, vous avez réhabilité les problèmes de
164
ittérature sérieuse. Il est rare, en effet, qu’on
en
ait parlé en France comme de problèmes sérieux, acquiesce l’écrivain.
165
rieuse. Il est rare, en effet, qu’on en ait parlé
en
France comme de problèmes sérieux, acquiesce l’écrivain. Mais il en v
166
problèmes sérieux, acquiesce l’écrivain. Mais il
en
va différemment dans d’autres pays. Les traductions de mon livre mont
167
examiner impartialement « son » problème. Comment
en
êtes-vous venu à envisager le parallélisme entre la guerre et l’amour
168
ts au fait collectif de la guerre. Mais on peut —
en
usant ici du concept nouvellement consacré d’« inconscient collectif
169
iologie, bien qu’ayant vécu un drame personnel, n’
en
ont pas moins exercé sur la nation entière une influence qui se fait
170
te vie serait impossible. C’est ce qui se produit
en
Allemagne ou en Russie. C’est en ce sens que mon livre est actuel. Je
171
possible. C’est ce qui se produit en Allemagne ou
en
Russie. C’est en ce sens que mon livre est actuel. Je n’ai pas choisi
172
e qui se produit en Allemagne ou en Russie. C’est
en
ce sens que mon livre est actuel. Je n’ai pas choisi ce qu’on appelle
173
urgeoise. Et cette négligence se venge maintenant
en
suscitant des mouvements passionnels, tel l’hitlérisme. En homme prud
174
ant des mouvements passionnels, tel l’hitlérisme.
En
homme prudent. Denis de Rougemont me recommande pour terminer d’insis
175
on interview avant la publication. Saurait-on lui
en
vouloir de marquer une si grande méfiance à l’égard des journalistes
176
à l’égard des journalistes ? Pour ma part, je lui
en
veux d’autant moins que c’est chez lui qu’il me reçoit, un chez-lui t
177
imensions de la Halle des Fêtes à Zurich. C’était
en
septembre 1938. L’Europe entière allait mobiliser. Vous vous souvenez
178
complir ! Le message de l’ermite du Ranft prenait
en
ce soir-là des résonances monumentales. Cette petite scène de Stans,
179
d symbole de notre Confédération et de sa mission
en
Europe. Plus que jamais, dans ces heures sérieuses, plus que jamais e
180
, de lyrisme ou d’idéalisme. Il s’agit de voir qu’
en
fait, si nous sommes là, ce n’est pas pour défendre des fromages, des
181
enir. Si nous trahissons cette mission, si nous n’
en
prenons pas conscience, je ne donne pas lourd de notre indépendance.
182
e n’avais pas de sujet, et je défiais quiconque d’
en
trouver un, en Suisse, qui fût de taille à occuper l’énorme scène don
183
e sujet, et je défiais quiconque d’en trouver un,
en
Suisse, qui fût de taille à occuper l’énorme scène dont j’avais vu le
184
je demandai trois jours « pour réfléchir », et n’
en
fis rien. J’étais certain qu’avant le terme, la catastrophe réglerait
185
relations faites par des pèlerins montés seuls ou
en
troupe au Ranft… Quelque chose se dessine dans l’espace : la cellule
186
s’accorder à la fois à la déclamation d’un chœur
en
marche et au dialogue, forcément sans nuances, de personnages quasi m
187
n instant d’hésitation, je m’adressai à Honegger.
En
trois mois, tout fut terminé. Mois heureux, où le temps s’écoulait au
188
où le temps s’écoulait au rythme même de l’œuvre
en
marche. L’accord du musicien et de l’auteur était si parfaitement pré
189
, certains traits mélodiques que j’avais inventés
en
composant mes chœurs et mes récitatifs, — et que je m’étais bien gard
190
(scène de Zurich, chœurs et fanfares disponibles
en
pays neuchâtelois). On devine aussi à quelles nécessités intimes répo
191
Parmi nous, peuple, parmi nous — parmi la foule
en
lourd tumulte avant le jour — aveugle proie de l’horreur désirée — pr
192
er sur le cœur de violence — apaise-nous, colombe
en
ce tumulte — miraculeuse ! Jusqu’au jour incertain où nous pourrons c
193
par tous les chœurs du drame : Éclatez, éclatez
en
cris de joie ! Oui, tous en chœur, levez-vous et chantez ! Dans l
194
: Éclatez, éclatez en cris de joie ! Oui, tous
en
chœur, levez-vous et chantez ! Dans la paix que notre Dieu nous env
195
tait pas de ton temps ! On allait faire la guerre
en
Italie pour le plaisir d’un sang violent, et quand les lansquenets tr
196
ta gueule n’est fendue !… Tu t’es creusé un trou
en
terre comme un cochon dans son fumier !… Ô toi mon doux petit faiseur
197
ieux muselés que ces ours du duc de Milan ramenés
en
laisse, après Novare, par-dessus les Alpes, jusqu’à Berne. Quant à qu
198
Manuel Deutsch. C’est un autre guerrier qui parle
en
ses Tragiques d’une nuit Où l’Amour et la Mort troquèrent leurs flamb
199
eutre, moins confinée dans ses moyennes, ni moins
en
garde contre les tentations de la grandeur. Elle est sérieuse parce q
200
aux, car avec le temps tu le retrouveras ; donnes-
en
une part à sept et même à huit, car tu ne sais pas quel malheur peut
201
elui de l’épargne dans tous les domaines, tuaient
en
nous le sens métaphysique… ⁂ Sobre dans la plus libre fantaisie, mais
202
paysages » ou des « vues » que l’« Art » dissout
en
impressions, et que la photo durcit et fixe comme nul regard vivant n
203
crie son indignation dans un furieux poème, et s’
en
revient à Berne pour y faire la Réforme. Il écrira d’abord des jeux d
204
échismes illustrés, tout comme sa Danse des morts
en
était un. Le premier jeu se termine sur ce vers : Amen. Scellé avec
205
u tous les métiers », ce n’est pas un éloge, il s’
en
faut, c’est plutôt une manière de lui refuser cette considération bou
206
rer progressivement. La guerre actuelle, quels qu’
en
soient les fauteurs, se trouve être dans son principe la guerre la pl
207
évidence. Et c’est cela que nous avons à défendre
en
défendant notre patrie : le seul avenir possible de l’Europe. Le seul
208
, de lyrisme ou d’idéalisme. Il s’agit de voir qu’
en
fait, si nous sommes là, ce n’est pas pour défendre d’abord notre fam
209
mmes qui se battent, par exemple, sont moralement
en
meilleure forme que ceux qui, à l’arrière, essaient de s’amuser. Par
210
les fonctions militaires me mettent journellement
en
rapport avec des hommes civils ou mobilisés, aux quatre coins de la S
211
sont pleins de projets et d’espoirs, qui ont cru
en
septembre 1939 que notre mobilisation allait ouvrir des possibilités
212
édent, — et qui, après trois ou quatre mois, sont
en
train comme on dit de se dégonfler. Pourquoi ? Parce que nous sommes
213
ins des esprits « trop » entreprenants. Nous nous
en
méfions en vertu d’un instinct démocratique tout à fait sain à l’orig
214
e, je le répète. Mais quand cet instinct dégénère
en
mauvaise volonté inconsciente à l’endroit de tout ce qui dépasse une
215
yens ; bien modeste, mais il faut commencer. Et j’
en
profite pour dire, ici, à tous ceux qui veulent faire quelque chose —
216
siasme est tombé, l’heure est venue d’une reprise
en
main, d’un regroupement pour un nouveau départ. Secouer notre train-t
217
de privilèges considérables, il s’agirait de nous
en
rendre dignes, avant même que de les défendre. Le seul moyen de conse
218
e, après tout, c’est de le mériter. Et de prouver
en
fait que l’on est seul à pouvoir l’exercer dignement. Or, nous chanto
219
ntons nos glaciers qui touchent aux deux, et nous
en
retirons d’importants bénéfices, mais nous oublions trop souvent que
220
te, la caravane en plein effort sur les glaciers.
En
avant donc, pour mériter cette Suisse qui nous fut donnée ! ab. Ro
221
tiques et officiels ? Figurez-vous que vous êtes,
en
cet instant, devant un poste de radio, et que j’arrête tout exprès le
222
a face de l’Europe a changé. Il est temps de nous
en
rendre compte. Autrefois, et naguère encore, il suffisait à une natio
223
trichienne et tchécoslovaque. L’armée ne vient qu’
en
dernier lieu, quand le principal a été fait par les agents secrets et
224
ament une doctrine politique tout à fait nouvelle
en
Europe. Ils prétendent que les nations « n’ont pas toutes les mêmes d
225
ar d’autres traités plus anciens, qui se trouvent
en
contradiction avec l’évolution récente de l’Histoire. Elle proclame q
226
re, si nous osons encore le proclamer, et si nous
en
gardons une conscience claire et forte. Elles nous mettent au défi de
227
é scolaire, officielle ou journalistique, et pour
en
dégager enfin la vocation concrète de la Suisse. 5. Voir La Coopér
228
ont un modèle pour l’Europe. » Oui, certes. Mais,
en
fait, que sont devenues ces libertés illustres et antiques, ces privi
229
’on nous envie ? Avons-nous bien le droit de nous
en
vanter encore, et suffit-il de s’en vanter pour qu’elles subsistent ?
230
droit de nous en vanter encore, et suffit-il de s’
en
vanter pour qu’elles subsistent ? La liberté n’est pas seulement un p
231
t que les privilèges politiques, si le peuple qui
en
jouit ne sait pas les mériter par ses manières d’être et de penser.
232
ommes libres ! Ayons le courage de le reconnaître
en
toute franchise : la Suisse actuelle est un pays où l’on a peu de « v
233
nt, et que les libertés qu’il s’agit de défendre,
en
ce mois de mars 1940, sont avant tout nos libertés politiques. Je ré
234
vont pas sans les autres, et toute notre histoire
en
témoigne. « Une politique de liberté ne peut être faite que par des e
235
nt les ennemis intérieurs de notre liberté ? Je n’
en
désignerai ici que deux, qui vous paraîtront peut-être assez inattend
236
e dans la politique. Un mot encore, pendant que j’
en
suis à ronchonner. (La prochaine fois, nous parlerons d’une manière «
237
on, la passion du bien-être matériel. Sa pente, n’
en
doutons pas, est du côté de la tyrannie. » C’est Vinet qui parlait ai
238
centrale nous exposerait à de trop grands dangers
en
cas de guerre, enfin, parce que notre diversité raciale et religieuse
239
nous, Suisses. Nos voisins n’ont aucune raison d’
en
tenir compte, bien au contraire. Dire : nous sommes neutres uniquemen
240
é à la parole jurée, le nom l’indique, et surtout
en
allemand : Eid-Genossenschaft, communauté de ceux qui ont fait sermen
241
t de l’impartialité morale, qui put jouer un rôle
en
1914-1918 lorsque le fameux « fossé » séparait Welches et Suisses all
242
à répondre à ceux qui nous demanderaient d’entrer
en
guerre ? Ni l’argument des réalistes, ni celui des juristes, ni celui
243
n la considère comme une mesure d’intérêt général
en
Europe. Rester neutres au nom d’un traité signé à Vienne il y a plus
244
érêts de la politique de l’Europe entière. » Et j’
en
arrive, ici, au centre même de tout ce que je voulais dire dans cette
245
rdonné à la charge ; il n’avait d’autre but que d’
en
faciliter l’exercice. C’est pourquoi l’on disait : Noblesse oblige. D
246
eux encore, sa vocation. C’est très facile à dire
en
quelques mots. La vocation actuelle et historique de la Suisse, c’est
247
ue notre Suisse ait vraiment le droit de s’offrir
en
exemple à l’Europe, sur le plan du fédéralisme. Ces deux aspects de n
248
ulons la sauvegarder, car on ne se défend bien qu’
en
attaquant. Mais d’autre part on ne saurait attaquer avec succès que s
249
’ont pas tort. Une vocation n’est jamais inscrite
en
clair dans les faits matériels. Il faut savoir l’y déchiffrer, et cel
250
us peine de divaguer dans l’utopie — mais il doit
en
partir justement, aller au-delà, et dans un sens qui ne peut être rév
251
ur nous tous de reconnaître la vocation suisse, d’
en
revêtir la charge, d’en être les porteurs. Travaillons tout d’abord à
252
tre la vocation suisse, d’en revêtir la charge, d’
en
être les porteurs. Travaillons tout d’abord à la défendre, c’est-à-di
253
r d’une action de la Suisse auprès de ses voisins
en
guerre. Ce n’est pas encore une mobilisation spirituelle que je récla
254
arons-nous à dire très haut, dès que l’occasion s’
en
montrera, ce que nous aurons à dire à nos voisins, forts que nous som
255
ns de l’ouvrage bien fait, digne d’être exposé et
en
bonne place, comme un modèle valable pour l’Europe de demain. Voilà u
256
est la Suisse. Il nous reste surtout à développer
en
profondeur ce que j’appellerai le sens fédéraliste intime, qui suppos
257
lupart des critiques auxquelles j’ai dû me livrer
en
débutant perdront leur légitimité. Si nous refusons de considérer le
258
ement, avec plus de générosité. Alors nous serons
en
état de mesurer la vraie grandeur des événements actuels, la vraie gr
259
ers, lettres et papiers personnels, je les ai mis
en
lieu sûr et j’ai sorti mes uniformes pour les aérer. Secundo, j’ai en
260
un léger vent d’avant-printemps suffit à dissiper
en
cinq minutes ? Qu’est-ce que cela au regard de la menace énorme qui d
261
où Dieu seul pourra nous sauver, lorsque le Malin
en
personne nous accusera, au Jugement dernier. Voilà les dimensions rée
262
œuré, il vient de démissionner (la scène se passe
en
1935) et il s’attend à être abattu par l’un de ces anciens amis. Réfu
263
dont il s’est emparé, à condition qu’on lui donne
en
échange quelque autre territoire ou colonie. Aujourd’hui, c’est le vo
264
elleront. On constatera l’année prochaine (s’il y
en
a une) que cette période de menaces de guerre aura vu concevoir moins
265
constances m’empêchent de m’absorber dans l’œuvre
en
cours, c’est un esprit d’autocritique qui prend la place, en moi, de
266
’est un esprit d’autocritique qui prend la place,
en
moi, de l’effort créateur. J’imagine un recueil de Contredits où je r
267
es dictateurs y lancent leurs machines de culture
en
série… De même, sous l’influence des événements récents (état de sièg
268
le contre-pied de mon Journal d’un intellectuel
en
chômage , et d’insister désormais davantage sur les valeurs d’opposit
269
a loué de « penser près de la vie ». Hélas ! je n’
en
suis que trop près, — et surtout de la vie des autres ! On voudrait p
270
s propres ouvrages ? Neutralisera-t-il son action
en
montrant lui-même ses points faibles, ou, au contraire, lui donnera-t
271
démocratie dépend de la solution qui sera donnée
en
fait à ce problème, au cours des mois ou des années qui viennent. Par
272
eux phénomène : tout se transpose dans mon esprit
en
problèmes de langage. Il est sans cesse question d’achat et de vente,
273
perdent leur personnalité, c’est la matière qui s’
en
voit revêtue. 26 avril 1939 Une heure au café avec un romancier, ex-l
274
sive, ambitions délirantes, et le tréponème, et j’
en
passe… Qui est fou, qui ne l’est pas ? » Il me dit hésiter souvent su
275
résistants » qui n’ont rien à sauver, et qui ne s’
en
montrent que plus « durs ». Cet excité croit-il vraiment à ses idées
276
t : son peuple tchèque.) Historien futur ! — s’il
en
reste — tels étaient les propos amers qui se tenaient dans le Paris d
277
entre ces deux ardeurs montées jusqu’à la haine ?
En
Suisse, 2 mai 1939 Combien oseraient avouer que cette menace leur ren
278
poir qu’au seuil des catastrophes générales. Et j’
en
connais qui ne parviennent à leur régime normal de vie (comme un mote
279
apable est si profond, peut-être si normal, que j’
en
viens à me demander si toutes nos crises ne seraient pas machinées pa
280
feront à coup sûr… La guerre qui vient n’augmente
en
nous ni le courage ni la peur, mais plutôt un certain cynisme. Peut-ê
281
un silence de catacombes. Centre du monde ! Il s’
en
va, coudoyant la foule et traversant les lieux publics, avec cette gr
282
où elle s’était fait montrer les fameuses photos
en
couleur d’écrivains français et étrangers — et José Ortega y Gasset.
283
l’esprit. 24 mai 1939 Avant-hier, nous trouvâmes
en
rentrant une prodigieuse gerbe de roses rouges que V. O. envoyait à m
284
du, et qu’il séquestre, s’il n’y avait que du mal
en
lui, nous n’aurions pas de haine ni d’amertume : on ne hait pas les c
285
tons bien qu’ils nous excluent dans l’intention d’
en
abuser. Ainsi l’Europe, en d’autres temps, avait haï les sans-culotte
286
ent dans l’intention d’en abuser. Ainsi l’Europe,
en
d’autres temps, avait haï les sans-culottes avec passion, quand ils n
287
éclairé par ce néon rouge ou bleuâtre qui sera, n’
en
doutons pas, l’éclairage de l’enfer… Les clients : demi-luxe et demi-
288
ulu ressembler aux trois ou quatre types de stars
en
vogue. Nanties de chiens qui sentent eux-mêmes le patchouli et qu’ell
289
ment, sans cesse, je serais heureux sans cesse et
en
tout lieu ! Si tout dépendait d’un avenir assez lointain et assez glo
290
ussir pour persévérer. » Or cette espèce est rare
en
Suisse, comme dans tous les petits pays où l’ère bourgeoise, ère du «
291
cision, nous opposions le scepticisme de qui ne s’
en
laisse pas conter, et connaît toutes les ruses de toutes les propagan
292
ar rapport à nos sécurités. Cette inconscience, j’
en
dirai la cause : celui qui ne croit pas en Dieu ne sait pas non plus
293
nce, j’en dirai la cause : celui qui ne croit pas
en
Dieu ne sait pas non plus croire au diable, et ne sait pas le reconna
294
l aussi mal déguisé qu’un grenadier tombé du ciel
en
parachute pour jouer l’ange protecteur. À l’origine de notre aveuglem
295
u malgré tout nous aime. Si nous avions su croire
en
lui pendant le temps de sa patience, nous aurions eu « des yeux pour
296
re sévère. Ouvrons les yeux et apprenons ce qu’il
en
est de notre châtiment. ⁂ L’Europe est en train de payer le prix d’un
297
mière de ces questions, il n’oserait pas répondre
en
toute franchise ; et à la seconde, il pressent bien qu’on ne pourrait
298
on, la passion du bien-être matériel. Sa pente, n’
en
doutons pas, est du côté de la tyrannie. » Et qu’il suffise enfin d’u
299
nanciers » dont une fraction minime aurait suffi,
en
d’autres temps, à supprimer toutes les questions sociales. Et cela no
300
les questions sociales. Et cela non pas seulement
en
Suisse, mais dans tous les pays de l’Europe ; non seulement sur le pl
301
lon notre justice à nous. C’est aujourd’hui qu’on
en
mesure l’aune. Ces vérités élémentaires sont dures. Elles ne sont pas
302
nt pouvoir conserver des privilèges hérités, tout
en
admirant et soutenant des chefs brutaux qui les bernaient pour mieux
303
donc commises ces millions de femmes et d’enfants
en
fuite sur les routes de France ? Nous n’avons plus qu’un seul espoir
304
n’accorde un concordat qu’à celui qui se déclare
en
faillite. L’aveu suppose un sens des valeurs spirituelles aussi préci
305
s qui l’engendrèrent, aux libéraux qui ne peuvent
en
croire leurs yeux. Avis aux Suisses. Les Suisses ont quelque chose à
306
ef délai de grâce dont je parlais aux Hollandais,
en
novembre de l’an dernier — et c’est fini — dont je parlais aux Suisse
307
ier — et c’est fini — dont je parlais aux Suisses
en
janvier de cette année — et cela fait déjà cinq mois passés8. Ce déla
308
de notre monde, de dire la vérité que les peuples
en
guerre n’ont plus le pouvoir de reconnaître, dans le fracas des chars
309
and on ne sait même plus qui a été tué. Un peuple
en
guerre sauve son moral en se dopant, en forçant l’illusion ; un peupl
310
ui a été tué. Un peuple en guerre sauve son moral
en
se dopant, en forçant l’illusion ; un peuple neutre, en avouant le ré
311
Un peuple en guerre sauve son moral en se dopant,
en
forçant l’illusion ; un peuple neutre, en avouant le réel. Avouer ses
312
dopant, en forçant l’illusion ; un peuple neutre,
en
avouant le réel. Avouer ses fautes est une libération dont l’homme so
313
re, bonne pour des spectateurs… Pourtant, si nous
en
triomphons, elle nous donnera la force de préparer l’avenir. Il est d
314
est dur de reconnaître ces fautes, parce que nous
en
sommes les complices, et que nous aimons les fautifs. Il est dur de l
315
ait logique, inévitable, et qu’il n’y a plus qu’à
en
tirer les conclusions9. Mais nous ne sommes pas neutres pour rien, po
316
qui menaçaient d’emporter leur État : d’une part
en
déclarant leur volonté de se défendre par les armes, d’autre part en
317
olonté de se défendre par les armes, d’autre part
en
se montrant capables de créer, eux aussi, un ordre neuf, à leur maniè
318
à lui-même et au monde que la Suisse. C’est qu’il
en
a besoin plus que nul autre. Sa devise est un paradoxe qu’il n’a pas
319
qu’il n’a pas toujours bien compris. Elle exclut
en
principe toute doctrine unitaire, et suppose donc la connaissance trè
320
veut durer et surtout, si l’on prétend se donner
en
exemple. 1. Clarifions notre langage ! — Puisque le fédéralisme est u
321
, nomment « fédéral » ce qui procède de Berne. Il
en
résulte que leur fédéralisme se résume à combattre tout ce qui est di
322
ni de droite. Car sous l’opposition, indéfendable
en
théorie, des centralistes et des régionalistes, ce qui se cache en ré
323
-à-dire quelque chose d’absolument inviable s’ils
en
restent là, ou de radicalement antisuisse s’ils progressent. Les « li
324
lle est antifédéraliste. Tout parti politique est
en
puissance un petit État totalitaire et unifié, qui voudrait bien tout
325
es Espagnols se sont entretués pendant trois ans,
en
toute sincérité et en tout héroïsme, au nom d’une droite et d’une gau
326
ntretués pendant trois ans, en toute sincérité et
en
tout héroïsme, au nom d’une droite et d’une gauche extrémistes qui, d
327
ela tient à la paresse d’esprit des messieurs qui
en
occupent les fauteuils. Les organismes centraux ne deviennent central
328
on, la passion du bien-être matériel. Sa pente, n’
en
doutons pas, est du côté de la tyrannie. » C’est Vinet qui parlait ai
329
iner les bases de la Suisse. Que nos moralistes s’
en
souviennent, et que nos conformistes ne l’oublient pas ! 8. Intoléran
330
marquer la ressemblance entre ce qu’ils détestent
en
Suisse et ce qu’ils admirent au-dehors…) 9. Notre naïveté. — Elle écl
331
. De ce point de vue, nous ne sommes plus neutres
en
fait, nous sommes en guerre parce que victimes d’une agression systém
332
nous ne sommes plus neutres en fait, nous sommes
en
guerre parce que victimes d’une agression systématique et quotidienne
333
’on nous interdit de le dire, et de nous défendre
en
ripostant, pourquoi donc, demanderai-je, fortifier nos frontières ? L
334
es géographes, plus sobres, définissent la Suisse
en
ces termes : « Une dépression entre deux chaînes de montagnes. » Renv
335
on Éternité. Répéter que les tièdes seront vomis,
en
détournant ce verset de son sens spirituel, c’est toujours un blasphè
336
politique reposerait sur une faute de français, j’
en
suis fâché. Ce n’est pas éternelle qu’il convient de dire, mais perpé
337
saurait désigner l’attitude adoptée par la Suisse
en
politique. De plus, la Suisse n’est devenue neutre qu’à partir d’un c
338
est éternel ne commence pas à un certain moment,
en
1648 ou en 1815 par exemple. Tout ce qui commence à un certain moment
339
l ne commence pas à un certain moment, en 1648 ou
en
1815 par exemple. Tout ce qui commence à un certain moment, dans l’hi
340
ndance, même matérielle. Nos réalistes — toujours
en
retard d’une guerre, d’une époque — ont récemment découvert qu’un dip
341
de chou qui, sûre de son inviolabilité, vitupère
en
style de cabaret une grande puissance européenne, comme s’il s’agissa
342
ats du prix Gottfried Keller 1940, publie, réunis
en
un volume, une série d’articles et de conférences dont il indique, da
343
nt il indique, dans son avertissement, le propos,
en
ces termes : “Ils sont tous nés d’un même souci de la personne et de
344
e livre, qui tend avant tout à nous faire rentrer
en
nous-mêmes, est une œuvre forte, un appel viril à la réflexion, un av
345
enir. Nous sommes donc particulièrement heureux d’
en
présenter à nos lecteurs, à titre de spécimen, le dernier chapitre :
346
oit si peu lu chez nous, si mal connu, et qu’il n’
en
existe à cette heure qu’une seule et unique édition. Car ce n’est pas
347
à merveille compensé par la confiance plus naïve
en
la vie que manifestent par exemple les grands romans de Jérémie Gotth
348
tre mission confédérale, et notre volonté de nous
en
rendre dignes. Mais voici le message du 1er août de cette année : le
349
ut, grâce à un sens communautaire qui doit rester
en
exemple à l’Europe. C’est l’esprit de liberté des communes du Gothard
350
seule fois dans l’histoire la Suisse a succombé :
en
1798. Les causes de cette défaite sont bien connues, elles nous avert
351
a vaincre n’est pas d’un homme sage. » (Napoléon,
en
1802.) L’idée suisse renaissait, contre toute espérance. Un tel passé
352
ois supérieures, et qu’elle ne s’est maintenue qu’
en
acceptant la lutte même sans espoir. Un siècle de sécurité et de conf
353
toujours maintenue. Mais on ne se défend bien qu’
en
attaquant. On ne maintient un héritage qu’en travaillant à l’enrichir
354
n qu’en attaquant. On ne maintient un héritage qu’
en
travaillant à l’enrichir. Ainsi la Suisse ne survivra aux révolutions
355
voisées. Eh bien ! sachons transformer ce vestige
en
germe d’une Europe nouvelle, réconciliée avec elle-même et tolérante
356
tendre que le voisin se décide, mais au contraire
en
prenant les devants pour le forcer à se décider. Donnons au monde un
357
à, pour notre défense militaire, des mesures qui,
en
d’autres temps, eussent passé pour révolutionnaires : la caisse de co
358
ou le fait de payer des impôts quadruplés. Ils n’
en
représentent pas moins la condition première de toute rénovation prat
359
es. Si mes lecteurs les approuvent et les mettent
en
pratique aussitôt, ils auront célébré, mieux que par l’éloquence la p
360
de la notice suivante : « M. Denis de Rougemont s’
en
va. Telle est la nouvelle dont on parlait sous le couvert depuis quel
361
“Ligue du Gothard”. Non, M. Denis de Rougemont s’
en
va en Amérique parce qu’il vient d’être chargé par la fondation “Pro
362
e du Gothard”. Non, M. Denis de Rougemont s’en va
en
Amérique parce qu’il vient d’être chargé par la fondation “Pro Helvet
363
dont la musique est d’Arthur Honegger, sera jouée
en
oratorio, c’est-à-dire dans sa partition réduite pour un récitant, à
364
s à l’œuvre tout d’abord sur le terrain cantonal,
en
bonne fédéraliste qu’elle s’affirme. »
365
s. Duttweiler ne nous a pas donné un sou, quoi qu’
en
dise une certaine presse qui ne se défend plus qu’à coup de calomnies
366
où il nous fait part de la nouvelle de son envoi
en
mission de trois mois aux États-Unis, afin d’y prendre contact avec l