1 1938, Articles divers (1938-1940). Le seul espoir (juin 1938)
1 réalité paradoxale et dynamique de l’homme qui a fait la civilisation et la grandeur réelle de l’Occident : l’homme libre,
2 de financiers et de démagogues. Tout ce qui s’est fait de réel et de valable en Occident fut l’œuvre de ces hommes doublemen
2 1938, Articles divers (1938-1940). Souvenir d’Esztergom (juin 1938)
3 lité qui était celle de l’été même dont Babits me faisait les honneurs… Qu’on me permette de recopier ici des notes prises au r
4 tites chambres et un pan de toit par-dessus, cela fait une arche à peine visible dans les vignes, à peine détachée du flanc
5 ture », un peu au-dessus de la plaine, pas tout à fait dans le ciel, là où doivent vivre ceux qui « chantent ». L’après-midi
6 e tout en blanc arrive par les vignes, ah ! qu’il fait beau temps, l’horizon est aussi lointain qu’on l’imagine, tout a de b
3 1938, Articles divers (1938-1940). Le Relèvement de l’Allemagne (1918-1938) par Albert Rivaud (28 octobre 1938)
7 ’on a eu tort d’aller à Munich. Mais on peut leur faire observer que la guerre de 1914 n’a servi exactement à rien, puisque v
8 à se demander si ce n’est pas surtout le souci de faire la leçon aux Français « de gauche » qui a poussé M. Rivaud à étudier
9 roniques de M. Bailby. À tel point qu’on omet d’y faire figurer le retrait de l’Allemagne de la SDN, ainsi que la Conférence
4 1938, Articles divers (1938-1940). Réponse de Denis de Rougemont, lauréat du prix Rambert 1938 (novembre 1938)
10 me reste qu’à persévérer, et c’est ce que je vais faire en vous contant les circonstances dans lesquelles je reçus l’annonce
11 n peu moins indigne du grand honneur que vous lui faites … ⁂ L’un des thèmes qui reviennent avec quelque insistance dans le Jo
12 romand crut devoir déclarer récemment que du seul fait que je vivais en France, j’avais « rompu » avec mes origines. Vous av
13 e, j’avais « rompu » avec mes origines. Vous avez fait justice de cette calomnie, avec tout l’éclat désirable. Et ce n’est p
14 lques années de service étranger, cela n’a jamais fait tort, bien au contraire, au sens patriotique de nos ancêtres. Et il s
15 vocation d’écrivain suisse. Il faut de tout pour faire une Suisse, surtout dans le plan de la culture. Il faut d’abord des h
5 1938, Articles divers (1938-1940). Réponse à l’enquête « Littérature et christianisme » (20 novembre 1938)
16 s ou mauvais. Un roman, de même. Mais tout ce que fait un chrétien, il le dédie à la gloire de Dieu, et c’est là toute la di
17 . Un roman ne peut « servir » que si l’auteur l’a fait dans un esprit de service. Or tout service qui n’est pas le service d
6 1939, Articles divers (1938-1940). Quel est le rôle de l’Université dans le pays ? (1939)
18 ut savoir pour vivre la vie dite sérieuse. Ce qui fait que l’on gagne sa vie, ou qu’on supporte de ne la point gagner, vous
19 n à voir et à sentir comme jamais plus nous ne le ferons plus tard, la couleur de nos pierres après la pluie, et l’odeur du la
20 vivantes, de drames plus vrais que ceux dont nous faisions la montre… Mais ceci c’est une autre histoire, et qui m’entraînerait
21 dition du romantisme et des féconds loisirs qui a fait la gloire d’une Heidelberg, d’une Tubingue, et de tant d’autres petit
22 de l’amitié. Vraiment, quel danger y aurait-il à faire l’éloge d’une certaine paresse dans une occasion de ce genre ? Ce ne
7 1939, Articles divers (1938-1940). Le protestantisme créateur de personnes (1939)
23 tant d’auteurs non protestants ou incroyants nous font une gloire peut-être intempestive ? Le problème est, je crois, d’auta
24 s événements de septembre et toute la suite l’ont fait voir aux plus optimistes. En Russie, en Allemagne, en Italie, l’attaq
25 ar excellence des hommes d’État démocratiques. Ce fait , et toutes les équivoques que risquent d’entraîner de telles notions,
26 ions par des exemples historiques susceptibles de faire image. Si nous remontons aux origines, si nous cherchons comment sont
27 bord l’individu. Contrairement à ce que peut nous faire croire une certaine polémique réactionnaire, l’individu n’est pas une
28 se met à réfléchir pour son compte, et qui, de ce fait même, se distingue du groupe naturel, et s’isole. Le groupe primitif,
29 che à se distinguer. On met son point d’honneur à faire mieux que le voisin, ou tout au moins à faire autrement que lui. On s
30 r à faire mieux que le voisin, ou tout au moins à faire autrement que lui. On se veut autonome et conscient. La définition la
31 el est puissant. À bien des égards, l’étatisme ne fait qu’achever le processus de dissolution sociale commencé par l’individ
32 C’est avec la poussière des individus que l’État fera son ciment. Diviser pour régner, déraciner pour mieux discipliner, ce
33 é. L’anarchie et la tyrannie, successivement, ont fait faillite. Quelle sera la nouvelle société ? En ce point de l’évolutio
34 ffi à éveiller la volonté de la réaliser et de la faire sortir de l’utopie. Il fallut qu’un fait historique, qu’un acte vînt
35 t de la faire sortir de l’utopie. Il fallut qu’un fait historique, qu’un acte vînt transformer cette possibilité en une visi
36 ilité en une vision immédiate et dynamique. Et ce fait , c’est l’événement central de toute l’Histoire, la seule nouveauté ab
37 urel et l’homme chrétien. Ces bases étant posées, faisons dans nos pensées un petit saut de quelques siècles, pour retomber tou
38 n’ont parlé de la personne en soi. Ils n’ont pas fait une théorie personnaliste, ils ne paraissent même pas avoir entrevu l
39 é de chaque individu est garantie non pas du seul fait qu’il existe physiquement, mais du fait qu’il peut incarner une volon
40 s du seul fait qu’il existe physiquement, mais du fait qu’il peut incarner une volonté particulière de Dieu. Et dès lors, ce
41 e m’en voudrais d’insister sur cet exemple qui me ferait la part trop belle. Contentons-nous de le poser comme un repère. Ce q
42 us que l’État lui-même, dans certains cas, par le fait de sa vocation. C’est à cause de sa vocation qu’il est à la fois libr
43 uvernements. Il insiste à maintes reprises sur le fait que monarchies, oligarchies et républiques sont également voulues de
44 e entre le spirituel et le temporel n’y était pas faite au bon endroit, ou mal faite, ou pas faite du tout. Il en résultait,
45 mporel n’y était pas faite au bon endroit, ou mal faite , ou pas faite du tout. Il en résultait, dans le peuple, le sentiment
46 it pas faite au bon endroit, ou mal faite, ou pas faite du tout. Il en résultait, dans le peuple, le sentiment que l’État et
47 qu’elle vient de renverser. Ainsi les jacobins se firent centralistes comme les Rois. Ainsi encore Staline et Hitler se firent
48 comme les Rois. Ainsi encore Staline et Hitler se firent césaropapistes comme les régimes qu’ils venaient d’abattre, mais beau
49 ega laisse entendre que le destin de ces pays, du fait de ce qu’il nomme « l’absence des meilleurs », ne saurait être que l’
50 ives et responsables, on comprendra sans peine le fait suivant qui, à ma connaissance, n’a jamais été signalé : c’est qu’il
51 ante, il laisse derrière lui une empreinte tout à fait différente : une espèce d’individualisme. Nous aurons l’occasion d’y
52 utile, et non pas simplement intéressante. Je ne fais pas ici, vous le sentez bien, une description désintéressée et académ
53 s, pendant qu’il en est temps, des déviations qui feraient le jeu de l’ennemi. Connaître la doctrine de l’homme fasciste, c’est
54 s conclusions pratiques. Quelle est la condition faite à l’Église dans les pays totalitaires ? Cette première question est c
55 ’attitude qu’il prend vis-à-vis de l’Église et du fait religieux en général. Un régime est totalitaire lorsqu’il prétend cen
56 , défions-nous d’un certain enthousiasme qui nous ferait tomber à pieds joints dans la fatale confusion du temporel et du spir
57 s amène au second point : quelle est la condition faite à la personne dans les pays totalitaires ? C’est très simple. On a dé
58 cette fois-ci, d’une manière indirecte, du simple fait qu’ils affaiblissent nos résistances spirituelles. C’est ici de nos v
59 rons le risque d’oublier que la Réforme n’est pas faite pour l’homme d’abord. À force de louer ses effets humains, nous risqu
60 es personnalités, ces caractères bien trempés, se feront de plus en plus rares si nous laissons tarir les sources vives de la
61 piquement individualiste. Un dernier exemple vous fera sentir, je crois, toute l’importance pratique de cette distinction en
62 responsabilité devant l’Histoire. Que devons-nous faire pour nous montrer à peu près dignes d’une telle charge ? Simplement,
8 1939, Articles divers (1938-1940). Le théâtre communautaire en Suisse (1939)
63 irectives. J’ai cherché tout d’abord un sujet qui fît intervenir des forces individuelles mais engagées dans une communauté
64 en second lieu, à tenir compte des conditions de fait qui m’étaient imposées par l’occasion de la représentation — il s’agi
65 icolas, sa tension créatrice, réside donc dans ce fait , qui rappelle notre devise confédérale : un seul peut être utile à to
66 (C’est la solution eschylienne du problème tout à fait analogue qui se posait lors des Jeux olympiques.) Or, il se trouve, p
9 1939, Articles divers (1938-1940). Un quart d’heure avec M. Denis de Rougemont : Hitler, grand-prêtre de l’Allemagne (11 janvier 1939)
67 st celle que votre livre met en évidence : que le fait hitlérien est un fait religieux. Oui. Cela a été déjà beaucoup dit. N
68 re met en évidence : que le fait hitlérien est un fait religieux. Oui. Cela a été déjà beaucoup dit. N’importe. Il ne faut p
69 faut pas craindre de le répéter, et surtout de le faire bien comprendre. Les nazis, eux, ont compris que le socialisme économ
70 dans la pénombre, tandis qu’un coup de projecteur fait apparaître un petit homme au sourire extatique. Et tandis que cet hom
71 etc. Mais tout cela retrace le comment cela s’est fait . Il reste à trouver le pourquoi. Là-dessus, les réponses varient, mai
72 elui d’une renaissance spirituelle qui ne peut se faire sans une foi. n. Rougemont Denis de, « [Entretien] Hitler, grand-p
10 1939, Articles divers (1938-1940). Qui est Hitler ? (24 février 1939)
73 z le supprimer sans rien détruire de ce qui s’est fait par lui. Le seul trait qui me frappe encore en lui, si je le regarde
74 olu, la Providence, le Destin des Allemands. Il a fait des miracles et dit des prophéties — et elles se sont réalisées — non
75 par l’Ancien Testament que les prophètes de Baal faisaient les mêmes miracles (en apparence), que les prophètes de Jéhovah. Hitl
11 1939, Articles divers (1938-1940). Il y a toujours des directeurs de conscience en Occident (juin 1939)
76 e lui servira de rien. Si je persiste cependant à faire valoir ma science, ce n’est plus alors que par vanité ou par orgueil,
77 au fond, au lieu d’aider l’homme, je cherche à me faire admirer de lui ». (Kierkegaard) Qu’est-ce en effet que diriger ? C’es
78 agit de partir de l’homme réel (ce que ne peuvent faire les meneurs de masses), il n’est pas moins vrai qu’en fin de compte,
79 ent plus compter que sur la force brutale pour se faire avouer comme « vérités » par leurs victimes. Elles agissent par coup
80 rthodoxies que vous condamnez : parti qui veut se faire aussi grand que le tout. Que ce soit le parti de la Raison, ou de la
81 puis ici que déclarer, sans démonstration, que le fait de la pluralité des orthodoxies chrétiennes est un scandale, mais un
12 1939, Articles divers (1938-1940). Nicolas de Flue vu par Denis de Rougemont (8 juillet 1939)
82 on : un canton offre à son pays une œuvre suisse, faite par un des musiciens les plus célèbres de son temps — suisse, ne l’ou
83 s techniques, vous en avez certainement pris pour faire du texte une suite s’adaptant à l’action ? Certainement, quand Nicola
84 t leur forme, une actualité vivante. Mais comment faites -vous pour isoler le personnage qui parle, car de la place du public o
13 1939, Articles divers (1938-1940). Du mythe de Tristan et Iseut à l’hitlérisme (14 juillet 1939)
85 u répandues, ce jeune écrivain est en passe de se faire dans la littérature une place bien à lui et qui n’est pas des moindre
86 nis de Rougemont avec ce demi-sourire en coin qui fait son charme. Mon dernier livre me paraît au contraire comme plus actue
87 songé en me mettant à l’œuvre. J’ai voulu d’abord faire un livre court traitant du mythe de Tristan et de la décadence de la
88 fois s’établissent entre nous des silences qui me font dire qu’il a fini et que je dois poser une question. Mais non, le voi
89 nous en savons, il comportait des notions tout à fait comparables à celles des troubadours : refus de la consommation de l’
90 troubadours étaient cathares, des travaux tout à fait récents, publiés en même temps que mon livre, l’ont établi avec certi
91 e se répand à travers toute la littérature qui ne fait que refaire éternellement, avec plus ou moins de succès, le roman de
92 n effet », on sent qu’il ne lui déplait pas de se faire le champion d’un paradoxe. Tristan aime sa passion, explique-t-il. Il
93 ce parallélisme la guerre moderne telle qu’on la fait depuis 1915. Mais à l’époque de l’amour courtois il n’existait pas de
94 ctement des relations individuelles des amants au fait collectif de la guerre. Mais on peut — en usant ici du concept nouvel
95 exercé sur la nation entière une influence qui se fait sentir aujourd’hui. Vous voulez parler de l’hitlérisme ? Il y a certa
96 ont me recommande pour terminer d’insister sur le fait qu’il n’a pas voulu faire œuvre d’historien. Même si les historiens t
97 rminer d’insister sur le fait qu’il n’a pas voulu faire œuvre d’historien. Même si les historiens trouvent que j’ai tort sur
14 1939, Articles divers (1938-1940). Comment j’ai écrit Nicolas de Flue (3 novembre 1939)
98 es heures sérieuses, plus que jamais elle doit se faire entendre. Grâce aux organisateurs de l’émission nationale du 6 novemb
15 1939, Articles divers (1938-1940). Pourquoi nous sommes là (décembre 1939)
99 es-nous là, — quelque part, — loin de tout ce qui faisait notre vie ? Il faudrait essayer de répondre. L’homme n’est pas né pou
100 it essayer de répondre. L’homme n’est pas né pour faire n’importe quoi, sans rien comprendre. À quelques kilomètres d’ici com
101 i à patauger parce que les peuples autour de nous font la guerre, et s’ils la font, c’est parce qu’ils n’ont pas su, comme n
102 euples autour de nous font la guerre, et s’ils la font , c’est parce qu’ils n’ont pas su, comme nous les Suisses, se fédérer
103 a plus belle promesse ! Maintenant, la preuve est faite , attestée par le sang, que la solution suisse et fédérale est seule c
104 e lyrisme ou d’idéalisme. Il s’agit de voir qu’en fait , si nous sommes là, ce n’est pas pour défendre des fromages, des cons
105 e confort et nos hôtels. D’autres — on sait qui — feraient marcher tout cela aussi bien que nous — peut-être mieux ! Ce n’est pa
16 1939, Articles divers (1938-1940). Nicolas de Flue : naissance d’un drame (Noël 1939)
106 elque chose pour cet homme-là. Sur quoi la guerre fit un pas lourd dans notre Europe, et cette approche assourdissante fasc
107 demandai trois jours « pour réfléchir », et n’en fis rien. J’étais certain qu’avant le terme, la catastrophe réglerait tou
108 — et déjà des dialogues esquissés, ces relations faites par des pèlerins montés seuls ou en troupe au Ranft… Quelque chose se
109 paix, toujours immérité… Au matin, la pièce était faite . Non pas écrite, bien entendu, mais tout entière organisée et déployé
110 art déterminante que l’occasion et les données de fait ont joué dans cette création (scène de Zurich, chœurs et fanfares dis
17 1940, Articles divers (1938-1940). L’homme au poignard enguirlandé (1940)
111 ie des manuels ! Et qu’importe le calembour, s’il fait hésiter les corrects dans un pays trop ajusté. Ah ! Nicolas Manuel De
112 ch, on ne s’embêtait pas de ton temps ! On allait faire la guerre en Italie pour le plaisir d’un sang violent, et quand les l
113 ants de cette époque où la vie s’exaspère ont-ils fait à la mort, dans leurs rêves, la part que nous fîmes à l’amour ? Urs G
114 ait à la mort, dans leurs rêves, la part que nous fîmes à l’amour ? Urs Graf, Holbein, Hans Kluber, Grünewald, et tant d’autr
115 fins dernières et une facture, ce qu’il faut pour faire du grand art, pour composer des hommes et des paysages dans une archi
116 us discutable envie de peindre… ⁂ Son réalisme ne fait pas d’histoires, parce qu’il n’est pas une polémique mais une accepta
117 un furieux poème, et s’en revient à Berne pour y faire la Réforme. Il écrira d’abord des jeux de carnaval qui sont en vérité
118 . ⁂ Quand on dit chez nous de quelqu’un « qu’il a fait un peu tous les métiers », ce n’est pas un éloge, il s’en faut, c’est
119 oujours au plus pressé, au plus vivant, Manuel se fait théologien ; puis, après la victoire, homme d’État. Je vois ainsi l’u
18 1940, Articles divers (1938-1940). Mission spéciale (1940)
120 déralisme séculaire l’a résolu par le droit et le fait , sur des bases chrétiennes et pratiques, dans un esprit de solidarité
121 obilisés, parce que les peuples autour de nous se font la guerre ; et s’ils la font, c’est parce qu’ils n’ont pas su se fédé
122 es autour de nous se font la guerre ; et s’ils la font , c’est parce qu’ils n’ont pas su se fédérer progressivement. La guerr
123 la plus belle promesse ! Maintenant la preuve est faite , attestée par le sang, que la solution suisse et fédérale est seule c
124 e lyrisme ou d’idéalisme. Il s’agit de voir qu’en fait , si nous sommes là, ce n’est pas pour défendre d’abord notre fameux c
19 1940, Articles divers (1938-1940). D’un certain cafard helvétique (janvier 1940)
125 à l’armée, que se manifeste cette tendance à tout faire « rentrer dans le rang ». Essayez de lancer un projet et d’y consacre
126 éfions en vertu d’un instinct démocratique tout à fait sain à l’origine, je le répète. Mais quand cet instinct dégénère en m
127 n profite pour dire, ici, à tous ceux qui veulent faire quelque chose — et ils sont plus nombreux que jamais — ; ne vous lais
20 1940, Articles divers (1938-1940). Les Suisses sont-ils « à la hauteur » de la Suisse ? (20 janvier 1940)
128 La Suisse est neutre. La Suisse est belle. On a fait avec cela beaucoup de littérature de manuels, — et en même temps un p
129 après tout, c’est de le mériter. Et de prouver en fait que l’on est seul à pouvoir l’exercer dignement. Or, nous chantons no
21 1940, Articles divers (1938-1940). La Suisse que nous devons défendre. I : Les voix que rien n’arrête (24 février 1940)
130 ain l’intégrité du sol de la patrie, voilà qui ne faisait pas de question. Il n’y avait pas d’autre raison à chercher et à proc
131 ient qu’en dernier lieu, quand le principal a été fait par les agents secrets et les propagandistes. Et que disent ces propa
132 es ? Ils proclament une doctrine politique tout à fait nouvelle en Europe. Ils prétendent que les nations « n’ont pas toutes
133 d’être historique ». Pour peu qu’elle arrive à le faire croire, soit aux masses, soit plutôt à certains dirigeants, la victoi
134 nant, si vraiment Dieu la veut encore. Nous avons fait serment, le 2 septembre, de défendre la Suisse jusqu’à la mort. Eh bi
135 fausses raisons et d’illusions, de phrases toutes faites et de clichés patriotiques. Que mes lecteurs ne s’étonnent donc pas t
22 1940, Articles divers (1938-1940). La Suisse que nous devons défendre. II : Sommes-nous libres ? (2 mars 1940)
136 un modèle pour l’Europe. » Oui, certes. Mais, en fait , que sont devenues ces libertés illustres et antiques, ces privilèges
137 e croire libres un moment : mais le soleil fécond fit éclore du cadavre de l’oppresseur un essaim de petits tyrans. À prése
138 témoigne. « Une politique de liberté ne peut être faite que par des esprits libres. » Les deux libertés, l’extérieure et l’in
139 pourront subsister longtemps, et alors c’en sera fait de noire liberté vis-à-vis de l’étranger, c’est-à-dire de notre indép
140 t unifier, réglementer, centraliser. Il veut tout faire rentrer dans le rang. Il persécute à petits coups d’épingles tout ce
23 1940, Articles divers (1938-1940). La Suisse que nous devons défendre. III : Pourquoi nous devons rester neutres (9 mars 1940)
141 niquement parce que nous sommes trop faibles pour faire la guerre, c’est induire nos voisins dans la tentation de profiter de
142  : Eid-Genossenschaft, communauté de ceux qui ont fait serment. Mais ici encore, il nous faut bien voir que cette raison a p
24 1940, Articles divers (1938-1940). La Suisse que nous devons défendre. IV : Notre « mission spéciale » (16 mars 1940)
143 nos vies, à l’intérieur de nos frontières. C’est faire que notre Suisse ait vraiment le droit de s’offrir en exemple à l’Eur
144 ications par l’intérêt. De par notre situation de fait , nous sommes, si je puis dire, pratiquement condamnés à l’idéalisme.
145 ons tout d’abord à la défendre, c’est-à-dire à la faire connaître autour de nous et en dehors de nos frontières. Si quelqu’un
146 à répondre à tout appel, même balbutiant, qui se ferait entendre. Préparons-nous à dire très haut, dès que l’occasion s’en mo
147 t surtout, ne dénigrons pas les tentatives qui se feraient jour dans ce sens, comme nous avons trop souvent dénigré l’essai de l
148 qu’est la Suisse soit au moins de l’ouvrage bien fait , digne d’être exposé et en bonne place, comme un modèle valable pour
149 st sur ce plan décisif qu’il nous reste le plus à faire . Il nous reste, par exemple, à découvrir toute notre histoire, ou nos
150 ue fédéraliste. Faut-il me résumer ? Ce sera vite fait . Je n’ai développé dans mes articles qu’une seule idée : c’est que la
151 eur légitimité. Si nous refusons de considérer le fait d’être Suisses comme une espèce de filon, si nous le considérons tout
25 1940, Articles divers (1938-1940). Le petit nuage (avril 1940)
152 rnière, le jour du pacte germano-soviétique, j’ai fait deux choses. Primo, j’ai bouclé mes dossiers, lettres et papiers pers
153 après cette guerre, j’espère que j’aurai mieux à faire qu’à me rasseoir à la terrasse des Deux Magots. ah. Rougemont Denis
26 1940, Articles divers (1938-1940). D’un journal d’attente (pages démodées) (avril 1940)
154 , me dit-il, pour nous autres, qu’est-ce que cela fait , ceux qui gouvernent ? Ça peut bien être des Allemands, ou des Anglai
155 semé et taillé comme chaque année. Ils n’ont qu’à faire la guerre pour leurs histoires ! Moi je sais ce que c’est, je l’ai fa
156 urs histoires ! Moi je sais ce que c’est, je l’ai faite la guerre. Mais cette fois-ci, j’ai tout semé comme d’habitude, et on
157 mocratie dépend de la solution qui sera donnée en fait à ce problème, au cours des mois ou des années qui viennent. Paris, 2
158  Comment penser à autre chose qu’à cette menace ? Faire l’autruche ne l’écarte pas, bien au contraire. Le premier devoir est
159 — Je pense bien, me dit-on. Il n’hésiterait pas à faire tuer pour elles ses meilleurs amis. (On entend : les Français qui l’o
160 it de dire — pour le soulagement général — ce qui ferait taxer l’homme de la rue de cynisme ou de lâcheté. Faut-il penser qu’i
161 ont jamais… 6 mai 1939 Ce ne sont pas ceux qui la feront qui peuvent avoir peur de la guerre. Car avoir peur d’un accident, c’
162 jà, de tout avenir imaginable, — pour ceux qui la feront à coup sûr… La guerre qui vient n’augmente en nous ni le courage ni l
163 dale, l’Autre, l’Amour qui bouleverse le monde et fait surgir des quotidiennes apparences l’être touchant, bizarre et pitoya
164 é prendre chez Adrienne Monnier — où elle s’était fait montrer les fameuses photos en couleur d’écrivains français et étrang
165 ires ! Au-dessus d’elles, à l’intérieur aussi, se fait entendre maintenant le chant profond et continu, la respiration bienh
166 qui nous est promis ! 9 juin 1939 « Notre Führer fait une politique d’artiste ! », a proclamé M. Goebbels. Voilà qui défini
167 rer l’importance relative des événements qui nous font les gros yeux. Joie du temps retrouvé, dans l’instant d’un espoir qui
27 1940, Articles divers (1938-1940). L’heure sévère (juin 1940)
168 à l’optimisme du Progrès. Pendant un siècle, elle fit la sourde oreille, avec un petit air entendu, quand certains lui posa
169 su imaginer le mal parce qu’ils croyaient au bien fait de main d’homme. Mea culpa des militaristes, qui n’ont pas su imagine
170 Avis aux Suisses. Les Suisses ont quelque chose à faire , quelque chose de précis, que je veux dire à temps. Ils sont encore à
171 s aux Suisses en janvier de cette année — et cela fait déjà cinq mois passés8. Ce délai nous permet de comprendre, d’avouer
172 s démocraties ont la victoire. Non pas le bonheur fait de laisser-aller et d’insouciance du prochain, car nous le payons mai
173 espérance de l’éternel. À quoi se raccrocher, que faire encore ? Quelle était l’assurance d’éternité qui permettait à Athanas
174 se (« La bataille de la culture. ») 9. Comme le fait Paul Reynaud devant le Sénat à l’instant où j’écris ceci. aj. Rouge
28 1940, Articles divers (1938-1940). Au peuple suisse ! (22 juillet 1940)
175 événements marchent vite. Des hommes auxquels on fasse crédit pour résoudre au fur et à mesure les problèmes qui vont se pos
176 politique, fidèles à nos amitiés, mais décidés à faire converger nos efforts, nous fondons la   Ligue du Gothard   Bastion
177 i viennent d’être démobilisés et qui sont prêts à faire du neuf, que tous les aînés qui voient clair, que tous les jeunes qui
29 1940, Articles divers (1938-1940). Autocritique de la Suisse (août 1940)
178 ne commence qu’au-delà de leur opposition. Ils se font un programme de ce qui ne saurait être que la maladie individualiste
179 t démasqué leur fructueuse entente… Mais rien n’y fait , notre presse continue, nos partis continuent, nos arguments ne chang
180 r expérience : rien n’oblige un bureau de Berne à faire du centralisme à coups de décrets rigides ; rien ne l’empêche de resp
181 t utile. Si, pratiquement, la plupart des bureaux font tout le contraire, cela tient à la paresse d’esprit des messieurs qui
182 a révolution nationale dont certains parlent sera faite . Mais autrement, elle ne servira de rien. 5. Notre matérialisme. — Le
183 taire ou unitaire. Exemple : ceux qui, chez nous, font profession d’admirer la méthode d’un dictateur qui a pu écrire : « L’
184 e ce point de vue, nous ne sommes plus neutres en fait , nous sommes en guerre parce que victimes d’une agression systématiqu
185 ontagnes. » Renvoyons la géographie, de grâce, ou faisons -la mentir ! 11. Neutralité. — Pendant l’hiver 1939-1940, nous avons p
186 us vomisse… Mais ceci est une autre histoire.) On ferait bien de ne pas utiliser comme des proverbes généraux certaines parole
187 taines offres de paix « pour vingt-cinq ans » que faisait naguère à ses voisins un homme dont Anastasie m’a fait oublier le nom
188 naguère à ses voisins un homme dont Anastasie m’a fait oublier le nom.) De même pour la neutralité « perpétuelle » : cela si
189 et d’avant-hier. Ils ont pensé, et prouvé par le fait , que la Technique ne saurait inspirer une politique, mais qu’elle peu
190 illers commerciaux. On demande des diplomates qui fassent une politique, et qui aient plus d’idées générales que de compétences
191 ujourd’hui.” Ce livre, qui tend avant tout à nous faire rentrer en nous-mêmes, est une œuvre forte, un appel viril à la réfle
192 re attentifs (car nous nous sentons pressés de le faire ) à la valeur capitale de cet ouvrage, qui a paru aux Éditions de la B
30 1940, Articles divers (1938-1940). Henri le Vert ou l’âme alémanique (1940)
193 e suisse allemande à un cours de répétition. Nous faisions des manœuvres dans la campagne bernoise. C’était l’été, nous traversi
194 lan, une saveur populaire et lyrique, tout ce qui fait le meilleur fonds du Suisse allemand dès qu’il est délivré de son sér
31 1940, Articles divers (1938-1940). L’heure de la Suisse (1er août 1940)
195 aire à ses traditions, il déclara : « La nature a fait votre État fédératif. Vouloir la vaincre n’est pas d’un homme sage. »
196 spoir. Un siècle de sécurité et de confort nous a fait oublier ces vérités. Aujourd’hui, elles nous parlent de nouveau. Les
197 r que ceux qui ont oublié comment la Suisse s’est faite , et à quel prix elle s’est toujours maintenue. Mais on ne se défend b
198 ce, au milieu de l’Europe totalitaire. Notre État fait un peu figure de parc national des anciennes libertés civiques, parto
199 le. Les sacrifices, nous devons commencer par les faire chacun pour notre compte, c’est-à-dire, sans attendre que le voisin s
200 vérité. N’attendons plus que ceux de l’autre bord fassent les premiers pas et disent le premier mea culpa. Commençons une bonne
201 beaucoup, que les restrictions matérielles, ou le fait de payer des impôts quadruplés. Ils n’en représentent pas moins la co
202 nt à accuser « les autres » de tout le mal qui se fait dans le monde, travailleraient au contraire à notre perte à tous. Ces
32 1940, Articles divers (1938-1940). Un fondateur de la Ligue du Gothard part pour quatre mois aux États-Unis : M. Denis de Rougemont nous dit… (23 août 1940)
203 ons, vous le voyez, une très grande importance au fait d’avoir la jeunesse avec nous. C’est que nous nous sommes rendu compt
204 N’y voyons pas, comme certains se hâteront de le faire , un rapport quelconque avec la part qu’a prise le jeune écrivain neuc
205 scène politique. Au surplus, il a bien voulu nous faire les déclarations qui suivent. » ar. La rédaction conclut les déclara
33 1940, Articles divers (1938-1940). La Ligue du Gothard : raisons d’espérer (13 septembre 1940)
206 ne brochure qui va paraître sur la Ligue. Il faut faire confiance à des hommes jeunes et qui forment une équipe. Passons sur
207 s sont « marqués », mais qui ne l’est pas, s’il a fait quelque chose ? Comme le dit la Lutte syndicale dans son dernier numé
208 versons à titre de documents au débat et que nous faisons suivre des remarques et conclusions qu’elles nous suggèrent. Voici to
209 Par une brève lettre datée du 18 août, où il nous fait part de la nouvelle de son envoi en mission de trois mois aux États-U