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tent les deux derniers siècles, succède depuis la
guerre
— qui fut une guerre des masses — une ère de déviation dans le sens c
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s siècles, succède depuis la guerre — qui fut une
guerre
des masses — une ère de déviation dans le sens collectiviste. Cette m
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ette erreur économique — entre autres — qu’est la
guerre
totale, cancer de notre « paix ». Il n’y a de liberté possible pour l
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nt-guerre, des origines du conflit de 1914, de la
guerre
, de la révolution, puis de la République de Weimar et de l’ascension
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e dénouement a été différent, certes. En 1914, la
guerre
a éclaté et l’Allemagne, au terme du conflit, n’a rien obtenu. En 193
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au terme du conflit, n’a rien obtenu. En 1938, la
guerre
n’a pas éclaté, et l’Allemagne a tout obtenu. Les partisans de la rés
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à Munich. Mais on peut leur faire observer que la
guerre
de 1914 n’a servi exactement à rien, puisque vingt ans plus tard, l’A
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n fonde le Collège de Genève en pleine période de
guerre
, dans une ville assiégée. Par contre, on sait que les jésuites, triom
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dont ils étaient les chefs était une religion de
guerre
, possédant toute la virulence des corps chimiques à l’état naissant.
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nous avons maintenant à nous défendre, dans cette
guerre
qui nous est déclarée. Or le meilleur, le seul moyen de se défendre —
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droits, même à l’intérieur du canton ! Certes, la
guerre
étant intervenue, tout s’est trouvé suspendu à la veille des représen
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me, au mythe dans la littérature, à l’amour et la
guerre
, ont été trouvés en cours de route. Mais les hypothèses historiques q
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es-vous venu à envisager le parallélisme entre la
guerre
et l’amour ? Je ne peux me retenir plus longtemps de poser cette ques
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vient dès l’abord d’écarter de ce parallélisme la
guerre
moderne telle qu’on la fait depuis 1915. Mais à l’époque de l’amour c
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n’existait pas de distinction entre l’amour et la
guerre
. Le lansquenet de l’ancien temps avait le goût de la guerre pour elle
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lansquenet de l’ancien temps avait le goût de la
guerre
pour elle-même ; peu lui importaient les raisons pour lesquelles il s
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ent les raisons pour lesquelles il se battait. La
guerre
constituait une espèce de jeu avec des règles, un commencement et une
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individuelles des amants au fait collectif de la
guerre
. Mais on peut — en usant ici du concept nouvellement consacré d’« inc
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ples prêtaient l’oreille guettant le tocsin de la
guerre
. C’est alors qu’éclata la nouvelle de l’entrevue décisive de Munich.
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s kilomètres d’ici commencent les tranchées de la
guerre
, et des hommes meurent. Pourquoi cette guerre, pourquoi ces morts ? P
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la guerre, et des hommes meurent. Pourquoi cette
guerre
, pourquoi ces morts ? Parce que les gouvernements de l’Europe n’ont p
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uger parce que les peuples autour de nous font la
guerre
, et s’ils la font, c’est parce qu’ils n’ont pas su, comme nous les Su
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ment au lieu de s’unifier brutalement. Oui, cette
guerre
n’a pas d’autre sens : elle marque la faillite retentissante des syst
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ystèmes centralisateurs et gigantesques. C’est la
guerre
la plus antisuisse de toute l’histoire. C’est donc pour nous la pire
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e de fonder la paix, puisque l’autre aboutit à la
guerre
. Ce n’est pas notre orgueil qui l’imagine, ce sont les faits qui nous
26
e fus appelé au téléphone par un ami. Était-ce la
guerre
qu’on attendait d’une heure à l’autre ? C’était Munich, c’était la pa
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irai quelque chose pour cet homme-là. Sur quoi la
guerre
fit un pas lourd dans notre Europe, et cette approche assourdissante
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s’embêtait pas de ton temps ! On allait faire la
guerre
en Italie pour le plaisir d’un sang violent, et quand les lansquenets
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ssus les Alpes, jusqu’à Berne. Quant à quitter la
guerre
il n’y faut plus songer, ce serait quitter du même pas la planète… ⁂
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s kilomètres d’ici commencent les tranchées de la
guerre
, et des hommes meurent. Pourquoi cette guerre, pourquoi ces morts ? P
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la guerre, et des hommes meurent. Pourquoi cette
guerre
, pourquoi ces morts ? Parce que les États de l’Europe n’ont pas pu ré
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, parce que les peuples autour de nous se font la
guerre
; et s’ils la font, c’est parce qu’ils n’ont pas su se fédérer progre
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u’ils n’ont pas su se fédérer progressivement. La
guerre
actuelle, quels qu’en soient les fauteurs, se trouve être dans son pr
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les fauteurs, se trouve être dans son principe la
guerre
la plus antisuisse de l’histoire. C’est donc pour nous la pire menace
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nder la paix, puisque les autres aboutissent à la
guerre
. Ce n’est pas notre orgueil qui l’imagine, ce sont les faits qui nous
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rs 1940)af Comment justifions-nous, dans cette
guerre
-ci, aux yeux de l’Europe et à nos propres yeux, notre situation privi
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au regard des bouleversements historiques dont la
guerre
actuelle est le signe ? Pour certains, qui se disent réalistes, si no
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ous exposerait à de trop grands dangers en cas de
guerre
, enfin, parce que notre diversité raciale et religieuse risquerait d’
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parce que nous sommes trop faibles pour faire la
guerre
, c’est induire nos voisins dans la tentation de profiter de cette fai
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épondre à ceux qui nous demanderaient d’entrer en
guerre
? Ni l’argument des réalistes, ni celui des juristes, ni celui des st
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qu’à toute autre époque. Car il est clair que la
guerre
actuelle est une guerre de doctrines et même de religions. Des raison
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. Car il est clair que la guerre actuelle est une
guerre
de doctrines et même de religions. Des raisons spirituelles la domine
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’une action de la Suisse auprès de ses voisins en
guerre
. Ce n’est pas encore une mobilisation spirituelle que je réclame, c’e
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6. Bien entendu, si je suis vivant après cette
guerre
, j’espère que j’aurai mieux à faire qu’à me rasseoir à la terrasse de
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e l’espèce de paix que nous laissa l’hiver, et la
guerre
qui revient nous avertir, au seuil de ce printemps quelle dénature. E
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aillé comme chaque année. Ils n’ont qu’à faire la
guerre
pour leurs histoires ! Moi je sais ce que c’est, je l’ai faite la gue
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ires ! Moi je sais ce que c’est, je l’ai faite la
guerre
. Mais cette fois-ci, j’ai tout semé comme d’habitude, et on verra ! —
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(s’il y en a une) que cette période de menaces de
guerre
aura vu concevoir moins de livres, mais aussi moins d’enfants et moin
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i moins d’enfants et moins d’amours profondes. La
guerre
ne tue pas seulement pendant qu’elle sévit, et après ; mais aussi ava
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n me dit : — « Pourquoi vous inquiéter ? Quand la
guerre
sera là, il sera temps d’y penser. » C’est qu’il ne croit pas à la gu
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temps d’y penser. » C’est qu’il ne croit pas à la
guerre
. Un second : « Comment penser à autre chose qu’à cette menace ? Faire
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eux ont de bonnes raisons. Car il est vrai que la
guerre
n’est pas fatale ; vrai tout autant qu’elle est probable. Suis-je aux
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s ceux qui la feront qui peuvent avoir peur de la
guerre
. Car avoir peur d’un accident, c’est entrevoir, imaginer ses conséque
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c’est entrevoir, imaginer ses conséquences, et la
guerre
est la suppression de toute espèce de conséquences, la privation, d’o
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ginable, — pour ceux qui la feront à coup sûr… La
guerre
qui vient n’augmente en nous ni le courage ni la peur, mais plutôt un
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assionnés… Et l’on cesserait aussi de redouter la
guerre
, parce qu’on la verrait dans la paix, là où chacun livre son vrai com
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e présente des choses espérées ! Qu’est-ce que la
guerre
, et qu’est-ce que cette crise, quand le seul terme redoutable est le
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ore une existence brutalement condamnée par cette
guerre
. Nous avons trop longtemps vécu dans l’atmosphère rassurante créée pa
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gt fois moins coûteuses que celles qu’entraîne la
guerre
actuelle. Nous acceptons avec une belle discipline des « efforts fina
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mourir ou du mieux tuer. Eh bien si la peur et la
guerre
sont seules capables d’obtenir de nous un dépassement de nos égoïsmes
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la paix et la sécurité ? Nous avons la peur et la
guerre
. Nous avons ce que nous méritons. Nous sommes payés et nous payons se
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dernier possible — quelle que soit l’issue de la
guerre
— dépend de notre capacité d’accepter des vérités dures. Car tout le
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qu’un seul espoir — quelle que soit l’issue de la
guerre
: obtenir pour l’Europe un statut sursitaire, une espèce de concordat
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eux dire à temps. Ils sont encore à l’écart de la
guerre
, et peut-être y resteront-ils. Ils ont encore ce bref délai de grâce
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notre monde, de dire la vérité que les peuples en
guerre
n’ont plus le pouvoir de reconnaître, dans le fracas des chars, sous
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on ne sait même plus qui a été tué. Un peuple en
guerre
sauve son moral en se dopant, en forçant l’illusion ; un peuple neutr
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« de droite » ou « de gauche » au lendemain de la
guerre
d’Espagne et du Pacte germano-russe ? Les Espagnols se sont entretués
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us ne sommes plus neutres en fait, nous sommes en
guerre
parce que victimes d’une agression systématique et quotidienne contre
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mirai », dit le Christ. Si c’est vis-à-vis de la
guerre
des autres que l’on reste tiède, cette neutralité peut être avantageu
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i notre tiédeur suffira pour que le monstre de la
guerre
nous vomisse… Mais ceci est une autre histoire.) On ferait bien de ne
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e indépendance future, étant donnée la nature des
guerres
modernes, qui sont d’abord des guerres morales, des guerres de propag
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nature des guerres modernes, qui sont d’abord des
guerres
morales, des guerres de propagande. Quand une troupe est réduite à l’
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dernes, qui sont d’abord des guerres morales, des
guerres
de propagande. Quand une troupe est réduite à l’impuissance par l’adv
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érielle. Nos réalistes — toujours en retard d’une
guerre
, d’une époque — ont récemment découvert qu’un diplomate moderne doit
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la caisse de compensation par exemple. Ce que la
guerre
sut obtenir de nous, il faut que la paix le maintienne et le développ
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nale de Zurich et qui ne put être représentée, la
guerre
ayant éclaté quelques jours avant la première. Cette légende dramatiq