1 1938, Articles divers (1938-1940). Le seul espoir (juin 1938)
1 et décisif qu’il jouait au temps du Saint-Empire. Mais alors l’aspect symbolique de la mission confédérale se dégage et doit
2 pas l’individu enfermé dans ses droits égoïstes. Mais ce n’est pas non plus le « soldat politique » qui n’a plus en lui-mêm
3 r soi-même et par la force de sa vocation unique, mais cependant relié à la communauté par l’exercice de cette vocation. L’h
4 table, l’affirmation indivisible de l’homme libre mais relié, le paradoxe vivant et vivifiant de l’un pour tous, tous pour u
5 re vocation. Elle n’est pas elle-même une nation, mais elle est davantage que cela : elle est le lieu et la formule du génie
6 u début de cet article, bien minimes il est vrai, mais assez nets et assez neufs. Il y en a d’autres, très typiques, dans l’
7 de centralisation qui s’appelle le nationalisme. Mais le plus gros effort s’esquisse à peine. Ce sera la tâche de la nouvel
2 1938, Articles divers (1938-1940). « Comment libérer l’État de la tyrannie de l’Argent ? » (10 juin 1938)
8 pas le spirituel au sens évanescent des libéraux, mais bien comme une action, tant publique que secrète, qui mobilise le tou
9 out de l’homme, et qui seule est transformatrice. Mais ce n’est pas sur ces voies que vous m’interrogez, je crois. c. Rou
10 sait qu’il s’agit d’une dichotomie, rationnelle, mais dont nous discuterons la possibilité humaine — entre un gouvernement
3 1938, Articles divers (1938-1940). Le Relèvement de l’Allemagne (1918-1938) par Albert Rivaud (28 octobre 1938)
11 en déduiront que l’on a eu tort d’aller à Munich. Mais on peut leur faire observer que la guerre de 1914 n’a servi exactemen
12 critique ne peut corriger les chiffres officiels. Mais alors, il faudrait citer ses sources avec plus de minutie, et quand o
13 te de socialisation indirecte de la production ». Mais par ailleurs, il semble qu’au contraire, ce sont les trusts qui ont a
4 1938, Articles divers (1938-1940). Réponse de Denis de Rougemont, lauréat du prix Rambert 1938 (novembre 1938)
14 agistrale. Minuit praesentia famam, dit le latin. Mais il n’est plus question de reculer. En publiant mon Journal , je suis
15 udois avec génie, soient des valeurs européennes. Mais peut-être faut-il ensuite, et à côté, des hommes qui essaient de repr
16 rce des choses, par atavisme autant que par goût. Mais je tiens à le souligner : je ne puis y espérer quelque succès qu’à la
5 1938, Articles divers (1938-1940). Réponse à l’enquête « Littérature et christianisme » (20 novembre 1938)
17 nt. Non pas que leurs données soient différentes. Mais elles n’ont pas le même sens. Je m’explique. Il n’y a pas une manière
18 souliers sont bons ou mauvais. Un roman, de même. Mais tout ce que fait un chrétien, il le dédie à la gloire de Dieu, et c’e
19 echnique, son métier, sa réussite ou ses défauts. Mais ce qui agira sur le lecteur, en fin de compte — et supposé que l’œuvr
20 litiques de son œuvre : servitude pour l’artiste. Mais un romancier chrétien n’a pas à se préoccuper des résultats. Il ne sa
21 e sert de lui et de son œuvre comme il Lui plait. Mais je m’aperçois que ce point de vue est sans doute typiquement protesta
22 persuader le public de la beauté de sa religion, mais cherche à exprimer l’humain dans sa réalité totale, telle que la foi
6 1939, Articles divers (1938-1940). Quel est le rôle de l’Université dans le pays ? (1939)
23 issances indispensables pour le jour de l’examen. Mais cela englobe aussi tant d’autres choses ! Une certaine qualité de loi
24 us tard toutes les raisons du monde de condamner, mais sans quoi notre vie demeurerait privée de sa plus émouvante saveur. J
25 que nous, et s’il serait décent de le souhaiter. Mais c’est avec plus de tendresse que de remords que je me rappelle, ce so
26 e sais combien de fois, un peu plus chaque année. Mais le plus beau, c’était que nous finissions par transformer notre exist
27 tions même pas toujours sûrs qu’elle fût réelle — mais qu’importait ? Quelques-uns, pourtant, s’y brûlèrent. Et voilà qui me
28 plus vrais que ceux dont nous faisions la montre… Mais ceci c’est une autre histoire, et qui m’entraînerait assez loin. … Ne
29 monde moderne une de ces vérités qu’il méconnaît, mais qui lui survivra sans doute : c’est que la culture n’a jamais prospér
7 1939, Articles divers (1938-1940). Le protestantisme créateur de personnes (1939)
30 vois aucune raison de décevoir une telle attente. Mais attention ! Cette interrogation pressante, il ne s’agit pas de lui of
31 lus, elle est radicalement grégaire et xénophobe. Mais supposez maintenant qu’un des membres de la tribu se mette à raisonne
32 : à l’origine, individu est synonyme de criminel. Mais peu à peu, ces individus se groupent pour constituer de nouvelles com
33 iste a triomphé de la communauté barbare du sang. Mais plus tard elle a sombré dans l’anarchie. Et à son tour, la Rome étati
34 s sacrés : c’est une régression vers la barbarie, mais qui flatte les instincts et les passions, et satisfait le rêve nostal
35 ée sur les contraintes du passé, ni sur des lois, mais sur l’attente commune et enthousiaste d’un au-delà libérateur. Ce n’e
36 a permis et préparé le triomphe du christianisme. Mais je demeure persuadé que la seule possibilité d’une communauté progres
37 nt membres y reçoivent une assistance matérielle, mais ils y trouvent aussi des possibilités de servir leurs frères. Ils se
38 c’est à un mot déjà connu que l’on aura recours, mais on va lui donner un nouveau sens. Pour désigner les relations constit
39 t individualisme est un retour du paganisme grec. Mais il est non moins évident qu’il représente une réaction inévitable à l
40 vu la possibilité ou l’intérêt d’un tel problème. Mais ils ne parlent pas non plus de l’individu ou de la collectivité, et c
41 tendances non point pour des raisons politiques, mais pour sauver l’Église véritable, car, écrit-il, « si personne n’allait
42 es ». Car non seulement il y a plusieurs Églises, mais à l’intérieur de chaque Église locale, il y a diversité des personnes
43 alité de l’homme chrétien, du membre de l’Église, mais il apporte une précision capitale à la définition de la personne. À t
44 attribue à un homme distingue cet homme, l’isole, mais en même temps le remet en communication avec son prochain. Ainsi la d
45 e non pas du seul fait qu’il existe physiquement, mais du fait qu’il peut incarner une volonté particulière de Dieu. Et dès
46 État, quel qu’il soit, doit être obéi par chacun. Mais il ajoute une restriction mémorable, qui figure en particulier dans l
47 s un plan strictement ecclésiastique, c’est vrai. Mais il était inévitable et normal que ce type de relations influençât peu
48 e un peu forcée à certains historiens méticuleux. Mais elle devient presque évidente dès que l’on réfléchit aux deux questio
49 re, et vidée de ses meilleures forces créatrices. Mais dès que le parti protestant relève la tête, en tous pays, nous le voy
50 Rome, et cela se vérifie souvent au xvie siècle. Mais je maintiens que la cause profonde de la tendance fédéraliste protest
51 re développement des vocations chez leurs élèves… Mais je m’en voudrais d’insister sur cet exemple qui me ferait la part tro
52 s. L’homme ne vaut rien par lui-même, dit Calvin, mais il vaut plus que tout, plus que l’État lui-même, dans certains cas, p
53 les. Une fois cependant il marque une préférence, mais de l’ordre le plus général. C’est lorsqu’il écrit : « Le meilleur éta
54 ion : ce n’est pas la forme d’un État qui compte, mais bien la condition qu’il ménage à l’Église, et l’idée de l’homme qu’il
55 stes comme les régimes qu’ils venaient d’abattre, mais beaucoup plus rigoureusement, car la religion dont ils étaient les ch
56 ne puisse dévier lui aussi, et soit sans défauts. Mais cela signifie que ses défauts et déviations n’entraînent pas cette co
57 empreinte césaropapiste, d’où l’État totalitaire. Mais lorsque le calvinisme cesse d’être une foi vivante, il laisse derrièr
58 e ne demande pas : que crois-tu ? qu’espères-tu ? mais elle demande : quels sont tes morts ? Religion du sang, religion de l
59 lle du pays. Et je suis le premier à l’approuver. Mais lorsque l’on fonde cette défense spirituelle sur la notion de « Suiss
60 ger tout en gardant sa liberté, l’homme autonome, mais aussi solidaire. Ceci nous amène au second point : quelle est la cond
61 e personnalités — des milliers de petits Führer — mais c’est l’État et sa mystique qui les créent. On ne leur laisse d’initi
62 sse, à l’héroïsme collectif — le plus facile ! —, mais qui n’ont plus d’héroïsme civique. Militarisation d’un peuple ! C’est
63 appréciable contre la contamination totalitaire. Mais du point de vue proprement chrétien, il faut alors rappeler que la pe
64 former, lui aussi, des personnalités énergiques, mais ce qu’il ne peut ni ne veut former, ce sont justement des personnes,
65 peu près dignes d’une telle charge ? Simplement, mais aussi rigoureusement, et dans toute la virulence du terme, redevenir
66 ait à proposer un programme comme tant d’autres, mais bien qu’elle doit marquer en toute clarté certaines limites, et, d’au
67 Décalogue. Tout cela doit rester « occasionnel », mais dans le sens du hic et nunc chrétien. Or il se trouve qu’ici et maint
68 ronts, au nom d’une position non point centriste, mais centrale. Nous, de même, reprenons le combat contre l’esprit collecti
69 eprenons le combat contre l’esprit collectiviste, mais aussi et d’abord contre les déviations humanistes de la personne : tr
70 i ne vient pas de nous, de nos « personnalités », mais de nos vocations — de nos personnes —, nous pourrons répéter la fière
8 1939, Articles divers (1938-1940). Le théâtre communautaire en Suisse (1939)
71 sujet qui fît intervenir des forces individuelles mais engagées dans une communauté réelle. J’ai cherché, en second lieu, à
72 geur, qui ne peut être occupée que par une foule, mais en même temps, l’action doit graviter autour d’un héros solitaire. D’
73 le l’action du héros. Elle n’est plus décorative, mais proprement dramatique. Je ne saurais trop me féliciter de la manière
74 ible d’estimer la valeur intrinsèque de ce drame. Mais indépendamment de cette valeur — et c’est bien cela qui me permet d’i
9 1939, Articles divers (1938-1940). Un quart d’heure avec M. Denis de Rougemont : Hitler, grand-prêtre de l’Allemagne (11 janvier 1939)
75 Allemagne ? Je crois l’avoir discernée peu à peu, mais assez vite. Cependant, elle ne s’est imposée à moi que le jour où j’a
76 cours du Führer, en présence de 40 000 personnes. Mais , ce jour-là, ce fut pour moi foudroyant. Je me souviens qu’avant de m
77 ing de masses, à quelque manifestation politique. Mais c’est leur culte que ces Allemands célébraient. C’était une liturgie
78 e nation possédée par l’homme au sourire extasié. Mais cet homme lui-même, qu’en pensez-vous ? Je ne l’ai vu que le jour don
79 ui. Un bon tireur l’eût descendu très facilement. Mais ce bon tireur ne s’est jamais trouvé dans cent occasions analogues. V
80 ns d’hommes. On tire sur un tyran, ou sur un roi, mais les fondateurs de religion sont réservés à d’autres catastrophes. J’a
81 ler, c’est qu’Hitler n’est ni un tyran ni un roi, mais un fondateur de religion. Cependant, tout ne s’explique pas par le se
82 tiques de l’Europe, le traité de Versailles, etc. Mais tout cela retrace le comment cela s’est fait. Il reste à trouver le p
83 ver le pourquoi. Là-dessus, les réponses varient, mais chacune d’elles est toujours la même. Les marxistes vont répétant : «
84 l, qui a jeté l’Autriche dans les bras du Führer. Mais c’est l’attraction passionnée qu’exerce une religion naissante, si ba
85 t du malheur de son pays — ce qui est très juste. Mais il ajoute : « La pauvreté et le malheur ne peuvent expliquer que des
86 cela sera balayé. Il ne vous restera que la foi. Mais la vraie lutte commence là. » Et je crois toujours que le problème es
10 1939, Articles divers (1938-1940). Qui est Hitler ? (24 février 1939)
87 caricature, j’opposerai ici un témoignage limité, mais authentique. J’ai entendu Hitler pendant une heure et demie, à peu de
88 ui. Un bon tireur l’eût descendu très facilement. Mais ce bon tireur ne s’est jamais trouvé, dans cent occasions analogues.
89 masses rassemblées par des passions élémentaires. Mais ce qu’il faut souligner, c’est qu’un « génie » n’a pas toujours besoi
90 les se sont réalisées — non pas au nom du Christ, mais au nom des idoles, au nom de la race aryenne, de l’orgueil germanique
11 1939, Articles divers (1938-1940). Il y a toujours des directeurs de conscience en Occident (juin 1939)
91 homme, il faut que j’en sache davantage que lui, mais il faut avant tout que je sache ce qu’il sait. Sinon mon savoir supér
92 er toutes les activités de l’homme à ces fins-là. Mais comme il s’agit de fins partielles, n’embrassant qu’une partie de la
93 de l’homme, ne déformerait plus les consciences, mais au contraire contribuerait à les susciter, à les former, à les condui
94 Et tout le monde est d’accord pour le souhaiter. Mais qui peut « inventer » une orthodoxie ? Et surtout « universaliste » ?
95 ergence de tous nos actes et de tous nos espoirs. Mais alors, c’est un objet de foi, car il échappe aux prises de notre espr
96 u’au soleil, c’est toujours tirer sur des hommes. Mais je n’entends pas parler d’un retour à une église, et encore moins d’u
97 lité des orthodoxies chrétiennes est un scandale, mais un scandale dont seuls les chrétiens confessants peuvent connaître la
12 1939, Articles divers (1938-1940). Nicolas de Flue vu par Denis de Rougemont (8 juillet 1939)
98 ui restreint sensiblement la liberté d’un auteur. Mais par contre cette limitation oblige à creuser en profondeur. Tout ce q
99 ront pas le résultat d’une action individualiste, mais collective. Et comment avez-vous traduit, dans la pratique, ces néces
100 leur esprit et leur forme, une actualité vivante. Mais comment faites-vous pour isoler le personnage qui parle, car de la pl
13 1939, Articles divers (1938-1940). Du mythe de Tristan et Iseut à l’hitlérisme (14 juillet 1939)
101 -ce parce qu’il sait « penser avec ses mains ». ⁂ Mais revenons au jardin de la NRF, où je suis venue lui parler de l’amour,
102 et la guerre, ont été trouvés en cours de route. Mais les hypothèses historiques que j’y développe ne sont pas indispensabl
103 e qu’il a fini et que je dois poser une question. Mais non, le voici qui reprend. Au début, je ne songeais qu’au problème in
104 et en partant non plus des relations économiques, mais de ce qui est sacré dans la sociologie, que j’en suis arrivé à envisa
105 accord, au point de renoncer à toute explication. Mais vous avez sans doute une hypothèse personnelle ? La voici. À la même
106 comme de problèmes sérieux, acquiesce l’écrivain. Mais il en va différemment dans d’autres pays. Les traductions de mon livr
107 a guerre moderne telle qu’on la fait depuis 1915. Mais à l’époque de l’amour courtois il n’existait pas de distinction entre
108 uelles des amants au fait collectif de la guerre. Mais on peut — en usant ici du concept nouvellement consacré d’« inconscie
109 rmes se disloquent, le mythe n’est plus un mythe, mais une réaction antisociale ; l’anarchie des mœurs aboutit alors fatalem
110 davantage à illustrer ma thèse qu’à la prouver. ⁂ Mais sans doute cette précaution lui paraît-elle insuffisante, puisqu’il m
14 1939, Articles divers (1938-1940). Comment j’ai écrit Nicolas de Flue (3 novembre 1939)
111 ournées neuchâteloises de l’Exposition de Zurich. Mais le mois de septembre 1939 nous apporta la catastrophe que septembre 1
15 1939, Articles divers (1938-1940). Pourquoi nous sommes là (décembre 1939)
112 l’histoire. C’est donc pour nous la pire menace. Mais en même temps, la plus belle promesse ! Maintenant, la preuve est fai
16 1939, Articles divers (1938-1940). Nicolas de Flue : naissance d’un drame (Noël 1939)
113 ant : souvenir d’école primaire, c’est tout dire. Mais tout d’un coup, me voilà pris ! Je découvre une vie d’homme réel, un
114 pièce était faite. Non pas écrite, bien entendu, mais tout entière organisée et déployée dans mon esprit. Elle ne s’est guè
115 nécessités intimes répondait cet appel du dehors. Mais le mystère qui subsiste, c’est celui du hasard apparent qui présida a
17 1940, Articles divers (1938-1940). L’homme au poignard enguirlandé (1940)
116 détruisaient l’art des armes, on rentrait écœuré mais libre, et l’on exhalait sa colère dans un chant débordant d’injures :
117 une crotte sur le nez, trois dans ta barbe !15 » Mais nous voici mieux muselés que ces ours du duc de Milan ramenés en lais
118 n vers du temps — d’un peu plus tard, sans doute, mais c’est encore le même rythme de vie — vient mêler sa guirlande à mes i
119 anonymes, dira-t-on que ce fut leur romantisme ? Mais non, le romantisme est littéraire, et ces hommes ont le regard net, a
120 à leur manière que de demain rien n’est certain. Mais ce qu’ils sentent menacé, ce n’est point la jeunesse et l’amour, je n
121 rétienté ont prêché sur le thème du memento mori, mais nous préférons aujourd’hui l’éloge de la vie au grand air. Et tout se
122 taphysique… ⁂ Sobre dans la plus libre fantaisie, mais énergique : je ne cesse d’admirer chez Manuel la plupart des vertus q
123 des figures sans mystère. Manuel est un nerveux, mais de ferme écriture : un imaginatif, mais sans excitation ; un homme qu
124 nerveux, mais de ferme écriture : un imaginatif, mais sans excitation ; un homme qui prend les choses telles qu’elles sont,
125 les qu’elles sont, ni vulgaires ni belles en soi, mais les compose avec une liberté puissamment significative. Le sens des f
126 d’histoires, parce qu’il n’est pas une polémique mais une acceptation des choses, à toutes fins utiles ou spirituelles, à l
127 comme nul regard vivant n’a jamais rien perçu. ⁂ Mais je m’attarde à ces tableaux, et Manuel n’est pas un « artiste » au se
128 bourgeoise qui s’attache aux carrières monotones. Mais la grandeur d’un Manuel, et de plusieurs à son époque, est d’avoir su
129 t achève de peindre le sérieux de ce fantastique. Mais je m’aperçois un peu tard que j’oubliais de citer sa devise, inscrite
18 1940, Articles divers (1938-1940). Mission spéciale (1940)
130 actement notre maxime confédérale : un pour tous, mais aussi tous pour un. Nous sommes ici, mobilisés, parce que les peuples
131 l’histoire. C’est donc pour nous la pire menace. Mais en même temps la plus belle promesse ! Maintenant la preuve est faite
19 1940, Articles divers (1938-1940). D’un certain cafard helvétique (janvier 1940)
132 tique tout à fait sain à l’origine, je le répète. Mais quand cet instinct dégénère en mauvaise volonté inconsciente à l’endr
133 ser. La DAC est un de ces moyens ; bien modeste, mais il faut commencer. Et j’en profite pour dire, ici, à tous ceux qui ve
20 1940, Articles divers (1938-1940). Les Suisses sont-ils « à la hauteur » de la Suisse ? (20 janvier 1940)
134 pis pour les manuels et tant mieux pour l’argent. Mais il y a sans doute autre chose à tirer de nos « privilèges », si nous
135 deux, et nous en retirons d’importants bénéfices, mais nous oublions trop souvent que tout cela précisément peut tenter cert
21 1940, Articles divers (1938-1940). La Suisse que nous devons défendre. I : Les voix que rien n’arrête (24 février 1940)
136 les chars d’assaut et les armées d’envahissement. Mais les plus épaisses murailles ne peuvent arrêter certaines voix, voix i
137 ne sont plus les armées qui conquièrent un pays. Mais c’est d’abord la propagande. Ce n’est plus le territoire qu’on cherch
138 n’est plus le territoire qu’on cherche à envahir, mais c’est en premier lieu la conscience nationale. Souvenez-vous des trag
139 ains États modernes n’ont pas été créés par Dieu, mais par le traité de Versailles. Et c’est bien vrai. Elle dit aussi que d
22 1940, Articles divers (1938-1940). La Suisse que nous devons défendre. II : Sommes-nous libres ? (2 mars 1940)
140 qui sont un modèle pour l’Europe. » Oui, certes. Mais , en fait, que sont devenues ces libertés illustres et antiques, ces p
141 e. Elle est sans doute un héritage « politique ». Mais rien ne se déprécie plus rapidement que les privilèges politiques, si
142 un tyran. Ils purent se croire libres un moment : mais le soleil fécond fit éclore du cadavre de l’oppresseur un essaim de p
143 la Révolution devait renverser un peu plus tard. Mais sommes-nous bien certains que pour autant le jugement de Goethe n’est
144 rtes, nous avons peu de polémiques personnelles : mais c’est peut-être moins par tolérance réelle que par prudence. Les adve
145 jouissent d’une instruction publique remarquable, mais ils ont la plus grande méfiance à l’endroit de la véritable culture.
146 olontaire des plus grands Suisses de ce temps-là. Mais aujourd’hui, l’égalitarisme hérité du xixe siècle n’est plus qu’une
23 1940, Articles divers (1938-1940). La Suisse que nous devons défendre. III : Pourquoi nous devons rester neutres (9 mars 1940)
147 nschaft, communauté de ceux qui ont fait serment. Mais ici encore, il nous faut bien voir que cette raison a peu de poids en
148 r la Suisse, qui les découvrirait sur leur flanc. Mais cette raison dite d’équilibre stratégique peut tomber d’un jour à l’a
149 ’une réalité qui ne sera ni matérielle ni légale, mais spirituelle au premier chef ; au nom de la mission de la Suisse dans
150 n ne s’attache qu’à l’aspect matériel des choses. Mais elle devient un avantage dès qu’on la considère dans la perspective d
151 y voir simplement une garantie de nos privilèges. Mais elle devient notre meilleure sûreté dès qu’on la considère comme une
152 té signé à Vienne il y a plus de cent ans, soit ! Mais il ne faudrait pas retenir de ce traité uniquement ce qui nous semble
24 1940, Articles divers (1938-1940). La Suisse que nous devons défendre. IV : Notre « mission spéciale » (16 mars 1940)
153 à dire, et ce n’est pas très neuf, en apparence. Mais dès qu’on veut prendre au sérieux cette vocation, l’on s’aperçoit que
154 Le défendre, c’est d’abord nous défendre, certes, mais c’est aussi le répandre au-dehors, le propager, et préparer par nos é
155 garder, car on ne se défend bien qu’en attaquant. Mais d’autre part on ne saurait attaquer avec succès que si l’on est sûr d
156 puis dire, pratiquement condamnés à l’idéalisme. Mais beaucoup de bons Suisses ne le voient pas de leurs yeux, et par suite
157 es faits — sous peine de divaguer dans l’utopie — mais il doit en partir justement, aller au-delà, et dans un sens qui ne pe
158 es, qu’il serait imprudent de préciser trop vite, mais qui naîtront sans aucun doute, ici ou là, dans la mesure où nous les
159 ment plus précise que notre vocation européenne : mais je le répète, l’une suppose l’autre, et la soutient. Je laisserai de
160  ; ne point rechercher l’union dans le compromis, mais dans cette clarté rigoureuse que répand la vraie charité ; c’est tout
161 ses beautés, de ses libertés et de sa neutralité, mais bien la Suisse qui sait reconnaître dans ces privilèges les signes d’
162 ission dont elle est responsable. Une seule idée… Mais si nous l’acceptons, je suis certain que la plupart des critiques aux
25 1940, Articles divers (1938-1940). Le petit nuage (avril 1940)
163 e que je viens de trouver dans un livre interdit ( mais je ne pense pas que ce soit à cause de ce passage). L’auteur est l’un
26 1940, Articles divers (1938-1940). D’un journal d’attente (pages démodées) (avril 1940)
164 d’attente. Entre deux trains, entre deux œuvres, mais surtout : — entre l’espèce de paix que nous laissa l’hiver, et la gue
165 s à soi, dans la vie de l’auteur qu’elle choisit. Mais aujourd’hui, je ne puis que subir le temps brutal des événements. Ils
166 oi je sais ce que c’est, je l’ai faite la guerre. Mais cette fois-ci, j’ai tout semé comme d’habitude, et on verra ! — Croye
167 t tout d’un coup, son regard s’assombrit : — Ha ! mais je vais vous dire : si les Italiens débarquent ici, moi, j’ammpoisonn
168 tout le pays ! Je ne sais comment il s’y prendra, mais voilà qui s’appelle un beau redressement national ! 11 avril 1939 Mon
169 nt national ! 11 avril 1939 Monsieur Turc a semé, mais moi, je n’arrive même pas à défricher le champ d’un gros ouvrage proj
170 aces de guerre aura vu concevoir moins de livres, mais aussi moins d’enfants et moins d’amours profondes. La guerre ne tue p
171 e pas seulement pendant qu’elle sévit, et après ; mais aussi avant. 15 avril 1939 Pour peu que les circonstances m’empêchent
172 vérité, ce ne sont pas les clercs qui ont trahi, mais plutôt les chrétiens indignes de leur nom : ils ont laissé trop de te
173 r sont nécessairement deux personnes différentes, mais non pas l’acheté et le vendu. L’homme qui agit (achète ou vend) est d
174 x-leader du Front populaire. Découragé, désabusé, mais en même temps décidé à « reconsidérer » le monde sous des aspects plu
175 re morale, me dit-il, après quatre ans de fièvre. Mais je découvre qu’aujourd’hui, dans la vie politique ou intellectuelle,
176 : les Français qui l’ont accueilli comme émigré.) Mais lui, l’émigré, l’excité, le belliciste, et pire : l’homme dépourvu de
177 heté. Faut-il penser qu’ils sont plus courageux ? Mais non. Ils sont tout seuls devant leur papier blanc. Les réactions à le
178 ient n’augmente en nous ni le courage ni la peur, mais plutôt un certain cynisme. Peut-être aussi une certaine modestie de l
179 ’avons plus, c’est un amour perdu, allé ailleurs. Mais qu’il existe encore ailleurs, précisément, qu’il ne soit pas perdu po
180 dépit amoureux de la révolution manquée par nous, mais séduite et violée par le voisin ; d’une nostalgie de cette communauté
181 marque d’auto. Et ces rires, ces éclats de voix ! Mais il y a depuis un moment une musique de radio on ne sait d’où venue, d
182 eois allemand. L’hitlérisme, c’est le romantisme, mais adopté par ses victimes, les philistins. 10 juin 1939 À Saint-Germain
183 sont-ils mesurés par la qualité de notre espoir ? Mais quel espoir, alors, pourrait rythmer toute la durée de notre vie, jus
184 ivrera ? Eh quoi ! suffisait-il d’y penser ? Non, mais il suffira d’y croire. Il est dit : si tu crois, tu vivras. ai. Ro
27 1940, Articles divers (1938-1940). L’heure sévère (juin 1940)
185 nseignent pas sur l’état des faits dans le monde, mais seulement sur l’état de leurs nerfs. Sans intérêt. Ce qu’il nous faut
186 ment indignés. Pourtant le précipice était prévu. Mais encore fallait-il y croire. Or le matérialisme modéré dans lequel nou
187 ement transformé les conditions de notre bonheur, mais bien celles de notre malheur. Mais l’optimisme du matérialiste modéré
188 notre bonheur, mais bien celles de notre malheur. Mais l’optimisme du matérialiste modéré ne veut prévoir que le profit d’ar
189 triomphe, non point parce que Dieu n’existe pas, mais au contraire parce que Dieu existe, et qu’il est juste dans son châti
190 ns sociales. Et cela non pas seulement en Suisse, mais dans tous les pays de l’Europe ; non seulement sur le plan social, ma
191 s de l’Europe ; non seulement sur le plan social, mais sur le plan des relations de peuple à peuple. Tout ce que nous jugion
192 l’heure où nous cherchons des raisons d’espérer. Mais nul espoir n’est plus possible, sachons-le, si nous refusons maintena
193 choses vicié dans son principe ; ou la conquête, mais qui tue ce qu’elle conquiert. Mea culpa des gens de droite, qui croya
194 oyants, qui dénoncèrent le mal dans leurs écrits, mais qui se tinrent apparemment pour satisfaits de leur succès de librairi
195 tisfaits de leur succès de librairie : mea culpa. Mais quelles fautes avaient donc commises ces millions de femmes et d’enfa
196 at qui nous laisserait la possibilité de rebâtir. Mais on n’accorde un concordat qu’à celui qui se déclare en faillite. L’av
197 qu’il n’y a plus qu’à en tirer les conclusions9. Mais nous ne sommes pas neutres pour rien, pour le confort. Nous ne sommes
198 passions. Je ne sais pas ce que l’avenir vaudra, mais je sais que s’il vaut quelque chose, ce sera grâce à l’action personn
199 orsqu’elle dit : « Le ciel et la terre passeront, mais ma Parole ne passera point. » Voilà la base et le point fixe que null
200 probablement, sa vie et celle de tant de frères. Mais au-delà de l’optimisme humain toujours bafoué, au-delà du pessimisme
201 d’assaut. On trouvera de l’argent pour 40 chars, mais si je demande qu’on double un budget culturel, on me répondra que je
28 1940, Articles divers (1938-1940). Au peuple suisse ! (22 juillet 1940)
202 ts de l’horizon politique, fidèles à nos amitiés, mais décidés à faire converger nos efforts, nous fondons la   Ligue du Go
203 ous ne vous promettons qu’un grand effort commun. Mais il nous rendra fiers d’être hommes, et d’être Suisses.   Ligue du Go
29 1940, Articles divers (1938-1940). Autocritique de la Suisse (août 1940)
204 nne fédérale », les subsides et les allocations ; mais les cantons les plus conservateurs sont souvent ceux qui, me dit-on,
205 discuter entre experts, se compléter, collaborer. Mais les partis unitaires actuels représentent des tendances trop vagues :
206 » liquidée, ont démasqué leur fructueuse entente… Mais rien n’y fait, notre presse continue, nos partis continuent, nos argu
207 staliniens ont cessé de dénoncer les hitlériens, mais c’est pour dénoncer les antihitlériens, qui se trouvent d’ailleurs êt
208 tout ce qui vient de Berne — sauf les crédits. » Mais dites : « Nous voulons des fonctionnaires frais et dispos, capables d
209 tion, détestant les complications administratives mais aimant les complexités concrètes, choisis pour leur sens fédéraliste,
210 ution nationale dont certains parlent sera faite. Mais autrement, elle ne servira de rien. 5. Notre matérialisme. — Le pire
211 eurs. Le cadre matériel de notre vie est parfait, mais il n’encadrera bientôt plus aucune vie digne de ce nom. Quelques exem
212 eulement la chèvre et le chou, ce qui est humain, mais encore l’agneau… et le loup, ce qui est moins impartial qu’il ne semb
213 Jura, cette barrière, et le Rhin, ce fossé… Oui, mais les géographes, plus sobres, définissent la Suisse en ces termes : « 
214 mies de charbon. On nous recommandait la tiédeur… Mais voici nos voisins belligérants qui viennent nous dire : « Ceux qui ne
215 ra pour que le monstre de la guerre nous vomisse… Mais ceci est une autre histoire.) On ferait bien de ne pas utiliser comme
216 é. Ce n’est pas éternelle qu’il convient de dire, mais perpétuelle. Se figure-t-on que l’homme a le droit et le pouvoir de d
217 On peut le nier parfois dans un élan de passion. Mais on ne peut pas le nier par un décret. 13. Neutralité perpétuelle. — C
218 nne ne sera pas accomplie. (L’Empire fédératif ?) Mais toute politique digne de ce nom consiste à prévoir même le pire, et m
219 humoristique du Méridional : « Toujours à gauche, mais pas plus loin. » Pourquoi est-ce comique ? Parce que l’histoire et la
220 nous obligent aussi à la défendre intégralement. Mais ils ne nous imposent nullement une neutralité d’opinion. Renoncer au
221 t être, dans certains cas, une mesure opportune ; mais passé certaine limite, c’est tout simplement renoncer à une belle par
222 e la Technique ne saurait inspirer une politique, mais qu’elle peut au contraire servir à tout lorsqu’on l’y force — et en p
223 it jouer dans notre siècle une partie magnifique. Mais il faudrait que notre gouvernement comprenne ceci : La prudence est l
224 e m’excuse de tant de lourdeur dans la précision, mais je m’avance ici sur un terrain miné. Je sais d’ailleurs ce que je ris
30 1940, Articles divers (1938-1940). Henri le Vert ou l’âme alémanique (1940)
225 nt assis et attablé, dans une nature moins douce, mais plus drue. Je m’étais bien promis d’y retourner, et c’est encore la m
226 rets émouvants, où chacun peut trouver sa pâture, mais c’est encore, et c’est surtout, pour moi, la meilleure expression de
227 points d’orgue dans les couplets d’un Männerchor, mais une espèce de saveur primitive, une manière plus confiante et plus jo
228 rons reconnaître ici ou là, d’une manière furtive mais parfois émouvante, dans la vie quotidienne d’un de ces peuples, oui,
31 1940, Articles divers (1938-1940). L’heure de la Suisse (1er août 1940)
229 érale, et notre volonté de nous en rendre dignes. Mais voici le message du 1er août de cette année : le péril où nous sommes
230 . Notre histoire est celle de la liberté, certes, mais de la liberté menacée, conquise au prix des plus grands sacrifices, t
231 olidarité entre les classes et entre les cantons. Mais là encore, la résistance « aveugle » de quelques-uns sauva la Suisse 
232 te, et à quel prix elle s’est toujours maintenue. Mais on ne se défend bien qu’en attaquant. On ne maintient un héritage qu’
233 antes, par des mots simples, peut-être usés déjà, mais auxquels notre situation rend un pouvoir. Notre force est dans notre
234 st-à-dire, sans attendre que le voisin se décide, mais au contraire en prenant les devants pour le forcer à se décider. Donn
235 t, représentera non seulement un scandale humain, mais une menace pour notre indépendance, une proie facile pour certaines p
236  : il y va de la liberté future des travailleurs. Mais les sacrifices matériels ne suffisent pas. Comprenons qu’il est des s
237 ons-lui : vous étiez de gauche, et moi de droite, mais aujourd’hui nous sommes de Suisse, l’un comme l’autre. Les sacrifices
238 ui le prouveront, travailleront au salut du pays. Mais ceux qui s’obstineraient à accuser « les autres » de tout le mal qui
32 1940, Articles divers (1938-1940). Un fondateur de la Ligue du Gothard part pour quatre mois aux États-Unis : M. Denis de Rougemont nous dit… (23 août 1940)
239 t de quelques mois, sinon de quelques semaines… ; mais c’était impossible. Pendant les quatre mois que durera mon voyage, je
33 1940, Articles divers (1938-1940). La Ligue du Gothard : raisons d’espérer (13 septembre 1940)
240 certes, plusieurs d’entre nous sont « marqués », mais qui ne l’est pas, s’il a fait quelque chose ? Comme le dit la Lutte s
241 notre Ligue… Les partis ne veulent rien entendre. Mais le peuple répond. Tant pis pour les politiciens. as. Rougemont Den